8 Patrick Eloi KASSY

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TAIS-TOI ET MEURS D'ALAIN MABANCKOU : UNE

EXPLORATION DES REALITES DES AFRICAINS EN


FRANCE

Patrick Eloi KASSY


Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
[email protected]

Résumé
L’afropolar est un genre en plein essor explorant les problèmes sociaux et politiques propres au
continent noir. « Tais-toi et meurs » d’Alain Mabanckou s’inscrit dans ce sens avec une analyse
approfondie de la vie macabre des clandestins africains précisément des congolais en France. Cet article
permet de mettre en lumière les défis humains et les réalités sociales complexes qui entourent l’immigration
clandestine. Il soulève par cette œuvre testimoniale et fustigatrice des questions essentielles sur les enjeux
de sécurité et l’intégration des immigrés africains dans le pays d’accueil. Il explore donc le monde des
congolais qui sévissent sur le territoire de Paris en appuyant sur la sociocritique. Cet outil d’analyse permet
de mieux passer en revue le malaise de la société française à travers les comportements obscurs des
personnages africains. L’étude met en lumière ces truands qui mettent en mal l’intégration des immigrés
noirs en Europe.
Mots-clés : Polar, criminel, clandestins, Africains, Violence.

Summary
The Afropolar is a fast-growing genre that explores the social and political problems of the dark
continent. Alain Mabanckou's Tais-toi et meurs (Be quiet and die) is a good example, with its in-depth
analysis of the macabre lives of illegal Africans, and Congolese in particular, in France. This article sheds
light on the human challenges and complex social realities surrounding illegal immigration. It raises
essential questions about security issues and the integration of African immigrants in their host countries.
He explores the world of the Congolese living in Paris using sociocriticism. This analytical tool provides
a clearer picture of the malaise in French society through the obscure behaviour of African characters. The
study sheds light on these hoodlums who are undermining the integration of black immigrants in Europe.
Keywords : Polar, criminal, illegals, Africans, Violence.

Introduction

Le roman noir est une catégorie de roman policier, né suite aux


fustigations des réalités sociétales de l’Amérique des années 20. Il est
défini comme une « littérature de crise » (Manchette, 1979 :24), un sous-
genre dont la caractéristique centrale est l’exploration du malaise social.

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« [Il] avait pour ambition de rendre compte de la réalité sociétale du pays :
gangstérisme, corruption politique et policière, toute puissance de
l’argent, utilisation ostensible de la violence (…). […] Le roman noir
désigne aujourd’hui un roman policier inscrit dans une réalité sociale
précise et porteur d’un discours critique, voir contestataire, sur cette
réalité sociale. Et même tout roman porteur d’une vision « noire » du
monde ». (Baudou & Schleret, 2001 :6)
Dans le contexte africain, le polar voit le jour dans les années 70,
c’est un phénomène très récent qui a été d’abord marginalisé par
l’« intelligentsia africaine» (Brasleret, 2007) avant d’acquérir ses lettres de
noblesses à travers l’accroissement de ses auteurs et lecteurs. Ce polar
décrit deux aspects dont l’un se focalise sur les aspirations de l’Afrique et
l’autre fait la caricature des réalités de ce continent. Il explore les aspects
sombres et complexes de la société africaine contemporaine. À travers
des récits profondément ancrés dans la réalité du continent, ce genre
littéraire met en lumière les injustices, les inégalités sociales, la corruption,
les conflits et les dilemmes moraux auxquels font face les personnages.
Désormais, les malfrats occupent une place prépondérante dans ce récit
de criminel. « Alors que les premiers romans noirs suivent le
cheminement de l’enquêteur, les récits ultérieurs épousent davantage la
trajectoire d’un truand ou d’un gang » (Évrard, 1996 :23). Ces paroles
d’Évrard Franck décrivent parfaitement la diégèse Tais-toi et meurs de
l’écrivain congolais Alain Mabanckou. C’est un « roman noir violent »
(Manchette, 1979 :14) qui met en scène le phénomène de l’immigration
clandestine des africains en France.
Tais-toi et meurs, comme le dit Evrard Franck « hypertrophie la
violence et le sexe, traite [les] problèmes sociaux comme la délinquance,
le chômage » (68) des congolais en France. Ces clandestins permettent
d’explorer le monde sombre des africains en exil.
Dans cette étude, il s’agira d’explorer l’univers des congolais vivant
en France. Alors dans quelle mesure le roman noir Tais-toi et meurs d’Alain
Mabanckou offre-t-il une représentation authentique et précise des
réalités des africains en France ? N’est-ce pas une œuvre testimoniale ?
L’hypothèse est de montrer que le texte d’Alain Mabanckou est un roman
noir qui permet de faire la satire de la communauté clandestine
congolaise précisément Brazzavilloise en France.
La sociocritique est l’outil d’analyse sur laquelle va se baser
l’examen du texte Tais-toi et meurs. Cette méthode d’analyse permet de
scruter le texte et le hors-texte tout en s’appuyant sur le texte. Ce principe
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est le fondement même de cette théorie qui est incontournable dans
l’étude des comportements des personnages d’un texte, du contexte
social et politique. Elle est donc conçue pour avoir un regard critique sur
la société qu’arbore l’œuvre littéraire d’où son importance dans l’analyse
du corpus.
Ce travail s’articulera autour de deux grands points à savoir
l’exploration de l’œuvre en tant que roman criminel et les enjeux de
l’auteur en écrivant ce roman.

1- Tais-toi et meurs : un roman du criminel africain

Tais-toi et meurs, un roman de malfrats permet de scruter l’horizon


des immigrés clandestins pour construire l’altérité et l’identité de ses
personnages. Ces derniers à la recherche parfois d’un lendemain meilleur
se retrouvent confrontés à diverses difficultés.
L’immigration est un thème fréquemment abordé dans le polar car
ce phénomène social impacte de toutes les façons les personnages
immigrés et les différents pays : accueil et origine. Cet afropolar « inscrit
en son centre narratif un acte d’origine criminelle » (Reuter, 2009 :62)
avec des personnages principaux d’origine congolaise particulièrement
qui séjournent clandestinement en France.
Alain Mabanckou fait souffler un vent de contestation contre la
vie macabre, ignominieuse et miséreuse des africains dans son œuvre
Tais-toi et meurs qui est un roman testimonial. Cette image des immigrés
que reflète cette trame dépeint la pauvreté qui oblige ces derniers à se
tourner vers la facette la plus sombre de la vie.
Cet afropolar, tel « [un] roman du criminel » (Narcejac & Boileau,
1975 :75) dans lequel les actions soutiennent l’obscurcissement de la vie
présente des africains qui à la recherche du bien-être immigrent en
France et tombent sur une hostilité sans précédent. Ces derniers pour
leur survie, plongent tête basse sur la facilité et la criminalité. Ils sont
exploités par certains individus ou ils mènent des activités criminelles à
leur propre compte. Alain Mabanckou cherche à dresser le portrait des
personnages convaincants, dotés de motivations, de traits de personnalité
et de comportements qui les rendent captivants pour les lecteurs.

1-1- La bande de Pedro, une association de criminels


La bande de malfrats dans Tais-toi et meurs se fait appeler « La tribu
du paradis » (p.34) à cause de la rue du paradis dans le 10e arrondissement
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où se trouve leur logement. Ce gang est dirigé par Pedro Bolowa qui
« règne […] en monarque absolu » (p.58). Ce chef de gang a dans ses
effectifs six autres compatriotes dont le protagoniste Julien Makambo, le
narrateur de l’intrigue. Cette œuvre s’intéresse donc à la vie d’une pègre
constituée exclusivement de congolais afin de dévoiler les activités
criminelles des africains à Paris.
Le deuxième personnage, Moussavou dit Le Vieux, à cause de son
âge avancé, fut un moment donné le mentor de Pedro. L’auteur dit de lui
qu’ « il était un des personnages les plus influents du milieu congolais. Je
peux avancer sans risque de me tromper qu’il avait de près ou de loin
contribué à montrer à Pedro tous les moyens nécessaires pour subsister
dans ce qu’il qualifiait de jungle parisienne » (p.37). Ce personnage était
un falsificateur de billets de franc français, il a organisé des vols de
chéquiers avec ses compatriotes en cassant des boîtes à lettres (p.38).
Cette transgression lui permettait d’avoir de l’argent et de s’adonner à
l’achat de vêtements de marques très coûteux. Après sa deuxième
incarcération, il décide d’arrêter ses magouilles. Se dit-il assagi.
Cependant, il encourage les plus jeunes en leur donnant des conseils et
astuces pour être plus efficaces dans le domaine. En vivant avec Pedro,
il n’a jamais demandé à ce dernier ni aux autres colocataires d’arrêter ces
pratiques malsaines qui peuvent leur valoir de longs séjours en prison ou
même de perdre la vie.
Le troisième colocataire était Prosper, l’un des participants aux
casses de boîtes à lettres sous la houlette de Moussavou, Le Vieux. Il
s’occupait du « 16e arrondissement » et avait été le « lieutenant » (p.41) de
Le Vieux. Ses activités transgressives lui ont permis d’acheter deux
maisons et quelques taxis au Congo (p.41-42). Après la retraite de
Moussavou, il a rejoint Pedro pour continuer à voler.
Le narrateur parle également de Désiré qui était musicien au pays
et qui en venant en France avait l’espoir de voir sa carrière musicale
prendre de l’ascendance. Désillusionné, il se contente de jouer à la guitare
dans le métro tout en participant aux activités de Pedro.
Bonaventure quant à lui était le lieutenant de Pedro, il fait les
courses de celui-ci avec fierté et fidélité. Sous l’influence de Pedro, il
laisse son métier d’agent immobilier pour le rejoindre car selon lui c’est
un métier de « merde » (p.44).
Willy quant à lui était un mécanicien au pays et arrivé à Paris, il
voulait travailler chez Renault ou Citroën. Il est rapidement déçu non
seulement parce qu’il n’a pas de diplôme mais aussi « les constructeurs
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avaient intégré des éléments technologiques très poussés » (p.45). Alors,
il rejoint l’équipe de Pedro.
Le narrateur, Julien Makambo est arrivé en France grâce à Pedro
qui lui a attribué une fausse pièce d’identité et une fausse carte de séjour
d’une authenticité irréprochable. Sur ses papiers, Julien Makambo
devient José Montfort. Il est censé vivre en France où il doit retourner
après un séjour au Congo (p.7). À son arrivée, José ravit la place de
Boniface en devenant le bras droit de Pedro. Il vendait des titres de
transports aux compatriotes congolais et autres africains, parfois même
aux noirs des Antilles. C’est avec lui que Pedro commet un meurtre pour
une somme de « deux cent mille euros » (p.203). Cet assassinat est
prémédité au Congo-Brazzaville au sommet de l’Etat. En effet, la victime
est la belle fille du ministre de l’intérieur congolais Joachim Olembi.
Celui-ci se disant nationaliste, avait réservé une fille de son pays à son fils
Auguste Olembi qui était en France pour étudier le droit. Dans ce pays
d’accueil, Auguste Olembi s’est amouraché d’une jeune blanche Roselyne
avec laquelle il se maria. Après avoir appris la nouvelle qui le mit dans
une colère noire, le ministre décida d’en finir avec la femme de son fils.
C’est dans cette perspective qu’il entra en contact avec son vieil ami
Shaft, un personnage qui aide Pedro dans ses entreprises en
confectionnant de fausses pièces d’identité pour permettre à Le Vieux et
à Pedro d’encaisser les chéquiers volés. Le vieux Shaft confia alors le
dossier à Pedro qui devrait gagner « cent soixante-dix mille euros »
(pp.202-203).
En incorporant ces personnages africains, l’auteur Alain
Mabanckou met en évidence les problèmes sociaux politiques liés à
l’immigration et à l’intégration dans la société française. Il exploite la
situation précaire des clandestins africains pour développer des
motivations riches et variées pour leurs actions criminelles. Certains
commettent des crimes par désespoir, tandis que d’autres ont des
motivations plus sombres ou cachées. Celles du personnage ambigu
Pedro sont de voler pour rembourser les matières premières que la
France a volées depuis la colonisation jusqu’à maintenant (p.55). Il est
sans scrupule et trouve des prétextes ou des raisons à ses forfaits.
Tais-toi et meurs explore donc l’univers sombre parcheminé de
violence que l’auteur utilise pour examiner la psychologie des
personnages criminels notamment. Les actions violentes minutieusement
détaillées révèlent les traits de caractères des personnages africains.

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1-2- La présentation graphique et réaliste de la violence
Tais-toi et meurs est « un livre noir, qui se plait à débrider les plaies,
à déchainer les passions, fait admirer le crime, le spectacle du mal »
(Prieur, 2006 :12). Il compte parmi ses clichés la violence sous toutes ses
formes contribuant à créer une tension et un suspense intenses. L’acte
violent joue un rôle central et est souvent utilisé pour créer une
atmosphère réaliste de danger, de tension, ainsi que pour explorer les
motivations et les conséquences des actions des personnages.
« Omniprésente, la violence régit les relations sociales » (Pierre,
2015 :117-131) et rappelle le caractère primaire de l’homme. Les auteurs
l’utilisent donc comme une constante dans leurs œuvres afin de mieux
fustiger les travers sociétaux. Tais-toi et meurs agit comme un reflet de la
société où Alain Mabanckou emploie un langage visuel et sensoriel pour
dépeindre les actes violents. C’est ainsi que ce récit devient une œuvre de
violence et d’obscénité, une représentation de la société. Le narrateur
expose avec forts détails le crime crapuleux de Pedro et José en
admettant la violence des actes : « tout au long de sa chute vertigineuse,
elle s’égosillait comme une bête qu’on marquait au fer rouge avec une
cruauté inouïe » (p.24). Cette comparaison montre la peur de la victime
et la cruauté des assassins. Elle établit le ton et l’ambiance du récit. Le
langage cru de la description imagée se poursuit de la page 24 à 25 avec
plus de détails sur la scène de mort : « En rebondissant violemment
contre le bitume, sa tête avait éclaté avec un bruit étouffé, telle une noix
de coco gigantesque qui aurait implosé avant de se fissurer. Son corps fut
brièvement parcouru par une sorte de transe épileptique, les yeux
retournés, la bouche grande ouverte. En moins de trente secondes elle
avait cessé de bouger, le sang maculait ses longs cheveux blonds et giclait
par saccades d’une excavation au niveau de la nuque ».
À travers ce tableau sombre, cet assassinat est troublant et
presqu’irrationnel. C’est un acte digne d’un film d’horreur qui désigne le
caractère diabolique de l’homme.
De plus, le narrateur à travers ces pages impudentes ne ménage
aucun effort pour présenter la violence sous d’autres formes telles que la
brutalité, les insultes et les menaces. C’est un moyen privilégié pour les
personnages d’exprimer leurs colères ou leurs intimidations. Pedro
accompagné de José s’introduit chez Mesmin, un autre congolais pour le
battre copieusement à sang pour un crédit qu’il n’a pas encore
remboursé. « Les deux hommes se sont empoignés, puis s’écroulant à
terre se sont livrés à un véritable combat que Pedro semblait dominer ;
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je le voyais envoyer des coups de poing dans la figure du type. […]. Pedro
frappait avec une violence que je ne lui connaissais pas. Je me suis dit
qu’il allait tuer ce pauvre Mesmin » (pp.109-110).
Le narrateur rapporte que lors des rencontres notamment des
mariages, il y a toujours des affrontements dus parfois à un acte
d’imprudence de la part d’un compatriote qui aurait filé son numéro à la
femme d’un autre. Ces affrontements généralisés se passent à coups de
couteaux comme s’il s’agissait d’individus barbares (p.163). Dans cette
communauté c’est la tolérance zéro qui est de rigueur. Dans le roman, le
langage devient également violent, grossier pour indiquer l’aspect réaliste
du récit et la vie sans vertu des congolais de la France.

1-3- La trivialité langagière, l’arme invisible de la violence


psychologique
Tais-toi et meurs dans la logique du polar voulant représenter la
réalité sociale utilise certains aspects du carnavalesque pour être un peu
plus clair. Le réalisme grotesque, l’un des procédés carnavalesques qui
comprend la trivialité selon Mikhaïl Bakhtine, est un aspect particulier
utilisé par les auteurs du roman noir en occurrence Alain Mabanckou afin
de rendre plus réaliste sa fiction. Son lexique est alors issu d’un
vocabulaire grossier, vulgaire et Jean-Noël Blanc (15) d’affirmer que : « le
lexique s’ouvre à l’argot des bas-fonds qui, jusque-là, ne servait qu’à faire
couleur locale. […]». Autrement dit, ce langage jusqu’à ce qu’elle
apparaisse dans le polar était utilisé uniquement dans les rues et les bas-
quartiers. Avec Tais-toi et meurs, « la phrase se tend : elle acquiert la vitesse,
la grossièreté et la redoutable efficacité des propos de la rue » (15).
L’auteur utilise ce style comme « socle linguistique » (NDombi-Sow,
2012).
Les personnages dans ce texte ont un langage qui choque la
pudeur. L’œuvre est jalonnée d’atteintes, d’outrages et de grossièretés.
Les injures sont courantes dans le corpus, « fils de pute, sale négro »
(p.25), « poufiasse » (p.110), « fils de bâtard » (p.73) qualifiées d’ « insultes
indécentes» par le narrateur-autodiégétique. Qualifiant son débiteur de
débile, Pedro use du terme « imbécile » (p.106). Certains personnages de
cette œuvre romanesque n’hésitent pas à injurier les parties intimes
comme Fabrice le codétenu de José qui traite l’appareil génial de sa
femme de « gros cul de merde » (p.215).
Les jurons « merde » et « putain » sont les plus utilisés pour
marquer le dégoût et le mécontentement des personnages. Ils en font
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usage lorsqu’ils sont dans des situations infructueuses ou désobligeantes.
Les utilisations des grossièretés ou propos blessants permettent à l’auteur
de refléter fidèlement l’environnement où évoluent les personnages. Cet
environnement exprime le danger, la colère, surtout la violence. Les
dialogues contribuent à la caractérisation des personnages et à la création
d’un décor réaliste. Le langage cru dans le corpus renforce le malaise
social. « La mise en texte de l’oral – via les dialogues – a été
particulièrement travaillée par souci de réalisme mais aussi d’exotisme et
l’argot employé a souvent surpris, [dans Tais-toi et meurs] » (Reuter, 2001).
Les dialogues sont par conséquent les mécanismes les plus utilisés pour
le langage cru et la grossièreté.
Le narrateur montre à travers le dialogue entre personnages, le
caractère vulgaire et sans pudeur des propos. Pour indiquer que le
personnage Moussavou était très influent dans le milieu congolais à un
moment donné, le narrateur dit qu’ « il bandait fort» (p.37). Ce même
verbe « bander » employé par un autre personnage prend un autre sens,
celui d’être en érection dans la phrase suivante : « je ne dis pas ça pour
faire croire que les noirs ils bandent souvent lorsqu’ils montent les
escaliers, […] » (p.134). Ces personnages sont sans scrupule, ils parlent
du sexe comme d’une chose ordinaire. Le tabou de l’organe génial et de
l’acte sexuel a disparu. Le sexe est désacralisé dans le milieu congolais et
est devenu une chose banale dont on peut user partout et à n’importe
quel moment. Le narrateur raconte une aventure sexuelle : « Bijou a
presque déchiré mon pantalon Francesco Smalto, et quand elle s’est
appuyée sur mon pubis pour se mettre à genoux et attraper mon sexe j’ai
eu aussitôt envie de pisser […]. De retour dans le studio j’ai entendu
Bijou hurler de plaisir : - continue, chéri ! Continue, mon amour ! Ne
t’arrête pas ! Défonce-moi, chéri ! Défonce-moi ! » (p.83). Il est clair que
ce personnage féminin couche avec un homme dans une chambre où il
y a plusieurs personnes et pire il couche avec au moins deux hommes.
Pedro quant à lui, fait allusion à une femme avec qui tout le monde a
couchée : « Qu’est-ce que tu fous avec cette chienne ? Tout le monde l’a
déjà sautée et toi tu vas ramasser cette poubelle ! Plus chaude qu’elle, je
n’en connais pas » (p.85). C’est sur un ton cru et direct que Pedro parle
de cette femme qui est une véritable nymphomane. Boniface, l’un des
membres de la tribu, à travers ses paroles montre qu’ils ont l’habitude de
faire l’amour aux femmes dans n’importe quel endroit. Il le dit en ces
termes : « - les nanas, il y en aura partout ! Certaines viendront du pays,
et ce sont les plus fragiles. Je vais attaquer dès que j’entrerai dans la salle.
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Et si possible, je les baiserai sur place ! » (p.15). Franck Évrard (23) a
raison de dire que « le roman noir se reconnaît à l’oralité […] » car le texte
est envahi par l’argot des bas-fonds. A priori, les personnages ne savent
que s’exprimer dans ce langage de rue, sans contrainte, sans gêne. Ce style
de langage est parfois dévalorisant mais cela ne dérange en rien les
personnages. Une femme demande de manière directe de lui faire
l’amour et dans un lieu inadapté en principe : « - Rejoins-moi dans les
toilettes des filles, ça fait longtemps que je n’ai pas hurlé dans tes bras
[…] » (p.165). Elle continue : « maintenant je veux que tu me baises
comme il faut, que je hurle très fort comme la fois dernière et qu’il vienne
nous surprendre. Allez, prends-moi ! Elle a ôté son string rouge et l’a jeté
par terre » (p.167).
Ce roman est un répertoire de propos obscènes. Ces personnages
ont tourné le dos aux vertus africaines. Les propos dans le corpus
mettent en avant l’ambiance qui règne et rendent le récit aussi vivant que
possible. Des personnages sont violents dans leurs propos et intimident
ainsi les autres. L’argot leur permet d’exprimer librement leurs pensées.
Cependant, quelle est l’intention de l’auteur en préférant les immigrés
congolais ?

2- Les enjeux d’Alain Mabanckou : la satire de la communauté


congolaise à Paris

Alain Mabanckou témoigne de la société africaine représentée par


la communauté congolaise. Il révèle un aspect sombre de la vie des
immigrés africains. Tais-toi et meurs, en étant le reflet de la société, explore
la décadence morale et l’érosion des principes fondamentaux qui
définissent l’africain. L’auteur utilise ce polar pour sonder les
profondeurs de la nature humaine et exposer les conséquences
dévastatrices de la perte de valeurs éthiques et morales.

2-1- Le milieu de la Sape parisienne, une communauté en


perdition
Le polar qui permet de mettre à nu les dessous malsains de la
société et qui se veut une œuvre réaliste, opte pour des personnages ayant
les caractères de personnes réelles, c’est-à-dire une psychologie. Selon
Reuter (57), « dans le roman noir, les personnages « sont incarnés » : ils
ont une psychologie, ils sont de chair et de sang, ils doivent pouvoir

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drainer les identifications et les émotions du lecteur ». Ces types de
personnages aident l’auteur à bâtir une satire de la société.
Issu de la société congolaise, Mabanckou entend explorer celle-ci
tout en révélant les dysfonctionnements socio-économiques et culturels
des congolais résidents en France par le biais des personnages. « En effet,
les personnages de Mabanckou sont des figures réfractées et réfractantes
qui contribuent au renouvellement des formes romanesques, notamment
par la pratique de l’auto-réflexivité, c’est-à-dire à un retour fructueux,
productif, du roman sur lui-même. Mais il y a plus. Une image diffuse,
inhérente à leur socialité, plane sur les figures effervescentes des
personnages et leur confère tout leur relief » (Bisanwa, 2011 :19-49).
À travers une fresque de la société congolaise, Mabanckou dépeint
la culture de la Sape de façon générale mais en terre d’accueil
particulièrement. Il exploite ainsi une sociologie des clandestins africains
à Paris. C’est le désir de tenir un discours réaliste qui l’anime lorsqu’il
utilise des personnages qui « s’interrogent constamment sur le sens de ce
monde, le sens de la vie, le sens de leur vie » (Reuter, 68).
L’une des caractéristiques de l’être humain est qu’il cherche à
s’épanouir dans une société où son semblable pourra l’apprécier et lui
reconnaître sa valeur. Anne-Claude Thériault (2010 :26) rappelle que «
dans nos sociétés postmodernes de confort, on ne veut plus seulement
exister, on veut vivre et se réaliser dans une structure sociale qui assure
la reconnaissance de chacun par les autres ». C’est dans cette quête de
reconnaissance que les congolais mettent sur pied le mouvement de la
Sape (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) et le
transportent en France.
La Sapologie est un phénomène vestimentaire populaire « qui se
développe autour du milieu de la musique, à Brazzaville et à Kinshasa,
en relation avec les séjours effectués en Europe par les congolais »
(Hanon, 2006 :127). Ce mouvement a pour objectif « l’acquisition,
l’accumulation et l’exhibition, selon des modalités propres, de vêtements
de haute couture dans un cadre de compétition entre individus
masculins » (127). Il faut avoir des comportements ostentatoires pour
relever les défis des autres adeptes de la Sapologie dans laquelle les
vêtements de luxe, les chaussures de grandes marques sont arborées par
les sapeurs afin de se faire gratifier. Ce mouvement est souvent associé à
la recherche d’une identité individuelle et à une forme de résistance à la
pauvreté et à la marginalisation sociale.

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La culture de la Sape s’oppose à la culture française qui
contrairement préfère les couleurs sombres, moins éclatantes. Ce type de
dandysme à l’africain voue exagérément un culte aux marques
vestimentaires, aux chaussures coûteuses avec des griffes de renom. Ces
jeunes congolais immigrés achètent presque tous leurs articles « […] chez
connivences, la boutique de mode congolaise de la rue de Panama »
(p.28) qui a pour devise « L’art de faire chanter les couleurs ». « […] Du
rose, du jaune, du rouge et du mauve » (p.29) autant de couleurs très vives
que ces sapeurs adorent. Ces couleurs éveillent la curiosité des personnes
sur leurs passages car elles choquent tout en frisant l’extravagance. C’est
un mouvement qui montre que les africains notamment les congolais ont
une haute opinion d’eux-mêmes.
Le narrateur montre une nouvelle vision de la gent juvénile
congolaise qui veut créer sa propre identité et se démarquer
complètement du colonisateur. Pour affirmer leur libération de « la
domination coloniale » (p.29), un bon congolais doit être un bon sapeur.
La sapologie est donc une contestation contre l’assimilation de la
civilisation occidentale et une affirmation de l’identité du jeune congolais
en quête de repère dans un monde où il se sent marginalisé.
L’auteur, témoin de l’histoire du Congo et de la communauté
congolaise de France veut dépeindre cette vie dans laquelle la Sape est un
combat rude pour s’afficher. Cette communauté crée une atmosphère
complexe et de tension dans la mesure où elle va contre la culture
vestimentaire des français et surtout dérange la quiétude de ceux-ci.
Les sapeurs mettent un budget illimité pour soigner leur apparence
alors qu’ils n’arrivent pas toujours à subvenir à leurs besoins les plus
élémentaires. Le roman présente un groupe de congolais
particulièrement « la tribu du Paradis » qui vit à sept dans un petit studio
dont l’hygiène laisse à désirer, situé dans un vieil immeuble. Cependant,
ces derniers mettent tout en œuvre pour se trouver les moyens afin de
s’acheter des habits et des chaussures haut de gamme. Pour être un bon
sapeur, il faut avoir « les cheveux rasés de près, la veste ouverte et le
pantalon remonté au-dessus du nombril, avec le petit ventre de celui qui
a abusé de la bière pendant plus d’une décennie. Il se blanchissait la peau
à l’aide des produits commercialisés au marché Dejean ou boulevard de
Strasbourg » (p.139). L’emprunt du réalisme sous-tend un combat contre
les travers de la communauté congolais dans le pays d’accueil, la France.
Un portrait de Pedro est fait par le narrateur pour donner une idée précise
du sapeur. « À l’aéroport, Pedro arborait des vêtements griffés Yves Saint
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Laurent et Gianni Versace […]. Ses lunettes Dolce & Gabbana […]. Et
puis, le long manteau noir, les bijoux en or vingt-quatre carats autour du
cou, les chaussures Weston bordeaux bien cirées […]. Je n’ai pas oublié
le costume qu’il portait lorsqu’il ôta son manteau, un costume d’un rouge
tellement vif […] » (pp.52-53). Il est clair que tout ce qu’un sapeur arbore
doit être exagéré et doit surtout attirer le regard sur sa seule personne
dans l’optique d’être admiré et respecté. « Un sapeur ne pense qu’aux
vêtements, et plus ils sont extravagants plus on le respecte » (p.53).
Tais-toi et meurs explore les réalités des immigrants qui ne semblent
pas vouloir s’intégrer mais plutôt imposer leur mode de vie, leur culture.
Ces antagonistes migrants apportent une dimension supplémentaire à
l’histoire, car ils soulèvent l’épineux problème de l’immigration en
Europe.
Les immigrés qui espéraient arriver en France pour trouver du
travail et avoir un salaire conséquent pour aider la famille restée en
Afrique, se retrouvent pris au piège de la culture, de l’extravagance et de
la vie facile.
Dans ce contexte, la sapologie est utilisée pour dépeindre des
personnages comme les membres de la tribu du Paradis qui naviguent
entre deux mondes en marge de la loi. Les antagonistes sont des
gangsters, des voleurs et des criminels qui utilisent la sape comme un
moyen de se démarquer, de se camoufler ou d’affirmer leur identité dans
un milieu dangereux et violent. Ils utilisent également la Sape comme
contraste entre l’apparence extérieure élégante, sophistiquée et leur
sombre réalité. Ce mouvement représente une sorte de masque derrière
lequel se cachent des motivations troubles, des secrets ou une double vie.
Ce concept congolais est une lucarne pour ses adeptes de rivaliser
et montrer leur richesse comme le dit le narrateur à la page 160. Les
sapeurs parisiens réunis lors d’un mariage le transforment en un défilé de
mode (p.161). Chacun montre fièrement ses griffes de couture pour
indiquer qu’il est le mieux habillé. « - Pedro, tu as fait fort, mon gars !
C’est du Gautier que tu portes ! lâche, admiratif, BNP Paribas. […]
Denis Pétrole était jaloux :
- Bof, moi le Gautier c’est trop fou, je préfère Yves saint
Laurent. C’est tout ce que je porte depuis que je suis en France. […] c’est
toujours à la mode, et c’est jamais égalé ! » (p.162).
Les personnages adoptent la sape pour essayer de s’élever au-
dessus de leur condition par l’apparence et le style vestimentaire. Pour
renforcer cette thématique, l’auteur permet aux personnages d’avoir des
118
sobriquets pour se valoriser malgré leur condition de marginalisé.
Certains antagonistes se font appeler « Djo Euro-Dollar alias BNP […],
Denis Pétrole alias Denis Baril de Pétrole […], le grand saoudien
congolais ! […], Pedro Allureux, l’intelligence de l’élégance, […] »
(p.163).
Ce mode de vie contraste énormément avec les ambitions des
immigrés qui normalement devraient chercher à s’intégrer dans la société
française. Cette doctrine pousse incontestablement les congolais à la
perdition.

2-2- L’effondrement des valeurs africaines


Véritable témoin de l’histoire de la société africaine immigrée en
France, l’œuvre Tais-toi et meurs d’Alain Mabanckou met à nu la vie des
congolais et surtout déplore la perte des valeurs qui sont si chères à
l’Afrique. En effet, la vie de sédition des immigrés à Paris est l’un des
principaux motifs qui a encouragé Mabanckou a produit cette œuvre. Ses
compatriotes africains particulièrement ceux groupés à Château Rouge
dans le 18e arrondissement de Paris, considéré comme un quartier
africain, sont en grande partie responsables de la grande criminalité et du
désordre dans cette ville. Ils ne payent pas leurs titres de transport (p.70).
Pour avoir accès au métro, les africains de tout âge préfèrent passer par-
dessus ou en-dessous des tourniquets en fonction de la taille. C’est dans
cette anarchie que vivent les africains de Château Rouge.
L’auteur congolais se présente comme le sonneur d’alarme à
travers son roman réaliste où il fait la critique acerbe et sans détour de la
vie des congolais qui pour entrer en France passent majoritairement par
la clandestinité. Pour ce faire, ils ont un réseau criminel très efficace. Ce
réseau dont le chef est incontestablement Pedro, est un groupe composé
essentiellement d’africains. Il est l’incontournable dans la communauté
congolaise et est « un homme très occupé, sans cesse sollicité pour une
raison ou pour une autre » (p.49). C’est un personnage plongé
uniquement dans les activités criminelles telles que fabriquer « des fiches
de paie, des attestations d’employeurs, des feuilles d’imposition » (p.50).
Aussi, c’est lui qui facilite l’arrivée des autres congolais à Paris comme
Julien Makambo qui est arrivé sous une fausse identité. Julien l’atteste en
affirmant : « c’est lui qui m’avait fait venir du pays, qui m’avait reçu il y a
maintenant quatre ans. Il avait tout préparé : billet d’avion, fausse carte
de séjour, fausse pièce d’identité avec ce nom de José Montfort […] »
(p.50).
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Transformés en pègre, les congolais sont de véritables voleurs et
faussaires qui justifient leurs effractions ainsi : « les français, ils ne se sont
pas privés de nous piquer nos matières premières pendant la
colonisation ! Et je dis qu’ils les piquent encore jusqu’à ce jour ! Alors
voler les français c’est comme nous faire rembourser » (p.46).
Au fil des pages, Tais-toi et meurs dépeint un monde en
désintégration, où les valeurs morales et éthiques s’effritent lentement.
L’auteur va dans le même sens que Pierre N’da, pour qui « la vie, comme
le monde est à l’envers ; les principes moraux, les tabous et les interdits
sont suspendus […] tout est permis y compris le sexe » (p.63). Tais-toi et
meurs est un roman des écrivains de la nouvelle génération dont fait partie
Mabanckou qui défie les règles établies par le roman traditionnel. Cette
écriture novatrice met en scène le burlesque et le sexe, la drogue et
l’alcool. Ce faisant, le texte devient une œuvre réaliste qui explore le
milieu congolais à Paris qui a rejeté les valeurs pour les ignominies.
Le sexe, l’alcool et la drogue sont les principaux vices des
congolais. Ils estiment que leur nuit doit être des moments de plaisir dans
les boîtes de nuit où la drogue et l’alcool sont à profusion avec le sexe
pour couronner le tour. Le narrateur donne des détails sur certaines
soirées : « les membres de la tribu rentraient le soir, en général très tard,
avec des canettes de bière, de l’herbe achetée à Château Rouge ou aux
Halles, de la viande de mouton, et nous mangions et fumions en écoutant
de la musique du pays […] Le joint, long et maladroitement roulé par le
vieux, circulait de main en main » (p.58).
Par les propos d’un personnage féminin, l’auteur montre l’amour
des africains pour le sexe au point de perdre leur sens : « - je vous connais,
vous les congolais de Brazza ! Chez vous tout se passe dans le cul de la
nana, et dès qu’un derrière bouge devant vous, ça y est, vous perdez la
tête ! À croire que pour vous tout commence par ce que vous avez entre
les jambes ! » (p.86). L’immoralité ayant pris le dessus sur la raison, les
immigrés congolais se partagent ou couchent avec les mêmes filles qu’ils
appellent « gibier » (p.58). Il est vrai que dans le polar, l’amour n’est pas
admis, mais le sexe à travers la femme fatale est un élément existant et
captivant.
Il convient de souligner que la solidarité légendaire ou
traditionnelle de l’Afrique qui existait avant la colonisation perd ses
lettres de noblesse dans ce monde contemporain. La solidarité dans le
mal devient une norme pour les congolais immigrés au détriment de la
solidarité traditionnelle. Shaft demande à José Montfort d’accepter de
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prendre l’identité de Pedro, son grand frère par solidarité afin de purger
sa peine de prison à sa place (pp.204-208). Ce type de solidarité est une
façon de vulgariser le mal qu’Alain Mabanckou veut dénoncer. Ainsi, il
convient de souligner que les congolais forment une communauté
immigrée dangereuse qui a perdu toutes les valeurs de l’Afrique.

Conclusion

Devenu un genre de combat, de fustigation, l’afropolar est une


catégorie de roman policier se chargeant de décortiquer les réalités de
l’Afrique et de ses fils. Celui d’Alain Mabanckou met en scène les
comportements macabres des immigrés clandestins congolais à Paris.
Tais-toi et meurs décrit la vie de pègre de ces africains qui rime avec une
violence constante, de fortes activités criminelles notamment, le vol, le
meurtre, l’usage de faux, etc. c’est une véritable œuvre testimoniale
explorant l’effondrement des valeurs dans le milieu africain. En somme,
ce roman à travers ses caractéristiques de polar offre un regard unique
sur l’Afrique et ses réalités, donnant ainsi une voix et une visibilité sur le
phénomène de l’immigration clandestine.

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