Cadre Des Competences - OMM 1205 - FR
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Édition 2018
EAU
CLIMAT
TEMPS
OMM-N° 1205
Guide sur les compétences
Édition 2018
OMM-N° 1205
NOTE DE L’ÉDITEUR
La base de données terminologique de l’OMM, METEOTERM, peut être consultée à l’adresse
http://public.wmo.int/fr/ressources/meteoterm.
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OMM-N° 1205
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n’impliquent, de la part de l’Organisation météorologique mondiale, aucune prise de position quant au
statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières
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La mention de certaines sociétés ou de certains produits ne signifie pas que l’OMM les cautionne ou les
recommande de préférence à d’autres sociétés ou produits de nature similaire dont il n’est pas fait mention
ou qui ne font l’objet d’aucune publicité.
TABLEAU DES MISES À JOUR
Partie/chapitre/
Date Objet de l’amendement Proposé par Approuvé par
section
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ix
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
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En 2009, l’Équipe spéciale pour les qualifications requises pour les fonctions de prévisionniste
de l’aéronautique a redéfini les exigences auxquelles doivent satisfaire les météorologistes et les
techniciens en météorologie. Ce fut une étape importante vers l’élaboration par l’Organisation
météorologique mondiale (OMM) de cadres de compétences devant guider la prestation
des services et le développement des capacités au sein des Membres. L’Équipe spéciale a
également recommandé au Conseil exécutif de l’OMM que soit défini un ensemble de normes
de compétence s’appliquant aux prévisionnistes et aux observateurs de la météorologie
aéronautique, en vue de décrire plus avant les aptitudes et les connaissances fondamentales
que doit détenir le personnel d’exploitation concerné. Dans sa résolution 9 (EC-LXI), le
Conseil exécutif a approuvé l’élaboration de normes de compétence pour les personnels de la
météorologie aéronautique, qui devaient entrer en vigueur le 1er décembre 2013 et être insérées
dans le Volume I du Règlement technique (OMM-No 49).
Après cette première étape, l’OMM a entrepris de formuler les exigences à satisfaire dans
beaucoup d’autres domaines clés. De fait, l’analyse des compétences s’étend dans nombre
de disciplines et de secteurs industriels et, globalement, dans les activités de mise en valeur
des ressources humaines partout sur la planète. En conséquence, le Seizième Congrès
météorologique mondial a prié les commissions techniques de l’OMM d’accorder une grande
priorité à l’élaboration de normes de compétence pour les principales tâches exécutées dans
les domaines de leur ressort. Onze cadres ont été établis à ce jour, d’autres viendront s’y ajouter
dans les années à venir. Ils constituent selon nous une pièce maîtresse des normes et orientations
destinées aux Membres et favorisent la compatibilité et la cohérence des services offerts.
Nous espérons que le Guide aidera les Membres, les commissions techniques et le Secrétariat
de l’OMM dans les efforts qu’ils déploient pour définir et mettre en place des cadres de
compétences propres à améliorer la prestation de services dans le monde entier.
(Petteri Taalas)
Secrétaire général
INTRODUCTION
OBJET DU GUIDE
Le Guide veut aider les organismes qui souhaitent élaborer, appliquer ou actualiser des
programmes de formation et d’évaluation axées sur les compétences en s’appuyant sur les cadres
de l’OMM qui figurent dans le Volume I du Règlement technique (OMM-No 49).
On y trouvera quelques exemples de pratiques définies par les Membres, de sorte que la
diffusion de ces connaissances et enseignements facilite le respect des exigences fixées par
l’OMM de la meilleure façon qui soit.
Le Guide sera également utile aux commissions techniques et aux équipes d’experts chargées
de définir et d’actualiser les compétences requises (section 1, partie II), aux centres régionaux
de formation professionnelle et autres établissements qui devront adapter leurs plans et
cours en fonction des compétences (section 3, partie III) et aux Services météorologiques et
hydrologiques nationaux (SMHN) et autres organismes des Membres qui devront utiliser les
compétences pour orienter la prestation de services et, en particulier, intégrer celles-ci dans leur
système de gestion de la qualité (parties I et III).
PLAN
I. Définition de la compétence;
ACTUALISATION DU GUIDE
Le Guide fera l’objet d’examens réguliers en vue de sa mise à jour. Son contenu relève du Bureau
de l’enseignement et de la formation professionnelle de l’OMM.
PUBLICATIONS DE L’OMM
Les informations présentées ici ont un caractère général afin d’englober une multitude de
secteurs de service. Plusieurs commissions techniques de l’OMM ont adopté des textes plus
précis en complément des cadres de compétences. Il est possible de consulter ces documents
et d’autres publications sur la librairie en ligne de l’OMM et sur les sites Web des commissions
techniques.
PARTIE I. DÉFINITION DE LA COMPÉTENCE
Une compétence diffère notablement d’une qualification à caractère universitaire. Il est précisé,
dans le Volume I du Règlement technique, que les qualifications sont les connaissances de base
minimales, acquises en général en suivant un enseignement, qui sont nécessaires pour exercer
une activité professionnelle.
Les programmes d’enseignement de base (PEB) sont des cadres de qualifications, fondés
sur un ensemble d’objectifs d’apprentissage, qui ont été élaborés par l’OMM dans des
domaines techniques précis. Le fait qu’une personne ait achevé avec succès l’un ou l’autre
de ces programmes d’études ne signifie pas qu’elle est prête à exécuter sur le champ et avec
compétence les tâches liées à l’emploi correspondant.
Le Volume I du Règlement technique définit les compétences comme les connaissances, aptitudes
et attitudes requises pour effectuer des tâches précises et s’acquitter ainsi des responsabilités
inhérentes à un emploi donné (figure 1). La compétence dans un domaine exige un
enseignement et une formation spécialisés tout au long de la vie professionnelle.
Aptitudes Compétence
Attitudes Connaissances
Dans la présente publication, un cadre de compétences désigne l’ensemble des détails liés
à une exigence ou à une norme de compétence, ce qui inclut l’énoncé des compétences de
haut niveau, la description des compétences avec les critères ou facteurs de performance et les
aptitudes et connaissances de base (voir la section 5 plus bas).
En 2009, l’Équipe spéciale pour les qualifications requises pour les fonctions de prévisionniste
de l’aéronautique a redéfini les exigences auxquelles doivent satisfaire les météorologistes et
les techniciens en météorologie. Outre les qualifications, elle a recommandé au Conseil exécutif
que soit élaboré un ensemble de normes de compétence s’appliquant aux prévisionnistes et aux
observateurs de la météorologie aéronautique, à insérer dans le Volume I du Règlement technique
(OMM-No 49). La même année, le Conseil exécutif approuvait l’élaboration de normes de
compétence pour les personnels de la météorologie aéronautique et a fixé l’entrée en vigueur au
1er décembre 2013.
L’OMM a perçu tout l’intérêt d’appliquer plus largement la notion de compétence. Le Conseil
exécutif a décidé en 2010 que les commissions techniques devaient définir les compétences
générales, et les conditions associées sur le plan de l’enseignement et de la formation
professionnelle, pour le personnel œuvrant dans les différents secteurs de service. Par ailleurs, le
Seizième Congrès météorologique mondial a prié les commissions techniques d’accorder un haut
degré de priorité à l’élaboration de normes de compétence pour les principales tâches entrant
dans leur domaine de spécialisation et d’intégrer ces activités dans leur programme de travail
pour la période financière 2012-2015.
4. TYPES DE COMPÉTENCES
Compétences
techniques
Aptitudes polyvalentes
ou compétences de base
Connaissances de base
Les compétences techniques, avec les aptitudes et les connaissances qui leur sont associées ou
qui les permettent, sont les compétences spécifiques à un poste. Elles englobent les tâches à
exécuter pour s’acquitter des responsabilités et les connaissances et aptitudes de base à détenir.
Compte tenu des domaines confiés aux commissions techniques, les cadres de compétences
actuels de l’OMM s’attachent exclusivement aux compétences techniques. Plusieurs cadres
d’aptitudes préalables en cours d’élaboration viendront les accompagner (voir la section 5
ci-après).
Les cadres de compétences adoptés par l’OMM se composent d’une préface et de trois parties
descriptives pour chaque compétence. Ils suivent un même plan mais sont assez souples pour
convenir à une large gamme d’institutions. La figure 3 présente les trois parties d’un cadre de
compétences. Les informations données dans les deuxième et troisième parties devraient être
étudiées et, au besoin, adaptées afin de correspondre au modèle de prestation de services de
l’organisme.
La préface comprend la liste des compétences de haut niveau et d’autres informations cruciales
pour l’application, à savoir:
2. Un énoncé des conditions, c’est-à-dire des situations pouvant amener les compétences à
varier selon le contexte. Par exemple, si un Service météorologique n’offre pas la totalité
des produits ou services ou n’est pas confronté à certains phénomènes météorologiques,
il serait inutile d’exiger que le personnel puisse exécuter toutes les tâches ou détienne
toutes les aptitudes et les connaissances de base décrites dans le cadre. S’agissant de
compétences visées par une réglementation internationale, l’énoncé des conditions se
limite nécessairement aux informations de deuxième niveau, car elles concernent dans ce
cas les textes d’orientation et non les normes.
3. Une description des qualifications dont devraient découler les connaissances de base
essentielles, s’il y a lieu.
Les compétences de haut niveau sont publiées dans le Volume I du Règlement technique
(OMM-No 49). L’intégralité des cadres de compétences figure dans le Compendium of WMO
Competency Standards (à paraître).
Si les exigences arrêtées par l’OMM décrivent bien la compétence dont doit faire preuve le
personnel affecté à la prestation de services, des aptitudes préalables ou contributives en
matière d’utilisation de données et de produits spécifiques s’avèrent cruciales pour décrire avec
précision les critères de performance et les besoins de formation. Ces capacités et savoirs sont
indispensables pour respecter une bonne part des exigences de compétence; elles sont décrites
dans la partie consacrée aux aptitudes et connaissances de base.
Trois cadres d’aptitudes et de connaissances préalables ont été élaborés ou sont en cours de
préparation pour les prévisionnistes, soit:
Les aptitudes préalables sont généralement acquises pendant la formation pratique initiale et
sont actualisées au fil de l’évolution des techniques et des produits. Elles font partie intégrante
des compétences requises et peuvent être contrôlées en cours de formation ou à l’occasion d’une
évaluation formelle. Tout manquement compromettra la satisfaction des exigences en matière
de prévision du temps et devra être corrigé avant de procéder à une évaluation complète de la
compétence.
Les liens entre les qualifications, les aptitudes préalables, les aptitudes polyvalentes et les
compétences exigées par l’OMM sont illustrés à la figure 4.
Les compétences définies par l’OMM présentent plusieurs propriétés qui assureront leur
durée et, dans les contextes internationaux, permettront de les adapter aux organismes et aux
conditions régionales.
Aptitudes polyvalentes
Aptitudes générales telles la capacité d’analyse,
de résolution de problème, de communication et de
gestion du personnel ou l’habileté à travailler en équipe
Les compétences sont définies de manière à ne pas exiger de modifications majeures dans
le temps. L’arrivée de nouveaux outils ou jeux de données ne change rien à l’obligation ou à
la nécessité d’accomplir les tâches, même si elles seront réalisées autrement. Les organismes
ont la possibilité d’adapter les informations de deuxième niveau en fonction des techniques
en usage dans le domaine.
L’approche fondée sur les compétences est un processus systématique1 qui comporte:
2. La mise au point d’outils d’évaluation afin de mesurer le niveau de compétence par rapport
aux critères fixés;
1
Civil Air Navigation Services Organisation (CANSO), Aeronautical Information Management (AIM) Training Development
Guidance Manual: A Competency-based Model for ANSPs, 2016.
DÉFINITION DE LA COMPÉTENCE 7
5. L’évaluation de la compétence avec les outils définis, dans le but de déterminer si le niveau
exigé est atteint à l’issue de la formation;
Les étapes 4 et 5 se répètent jusqu’à ce que le niveau attendu soit atteint. Un organisme peut
aussi les exécuter à intervalle régulier, dans le cadre de son système de gestion de la qualité, pour
garantir le maintien de la compétence. Le dispositif de gestion des compétences mentionné dans
le Guide renvoie à un processus continu de formation et d’évaluation axées sur les compétences.
La partie III fournit de plus amples informations à ce sujet. Le processus est résumé à la figure 5,
une obligation de documentation pouvant être attachée à chacune des étapes.
– Clarifie les attentes en définissant les normes et les mesures qui s’appliquent à une personne
ou une équipe;
– Permet aux organismes de mettre à jour et d’analyser les écarts entre les aptitudes, les
connaissances et les attitudes réelles et celles qui sont souhaitées;
– Indique aux tuteurs, mentors et gestionnaires les attitudes précises qu’il convient de
développer;
– Aide à développer les capacités et à planifier les effectifs. La mise en œuvre d’un cadre de
compétences indique aux organismes où ils en sont et ce qu’ils doivent faire pour parvenir
là où ils souhaitent aller;
– Procure aux organismes un moyen de consigner leur processus de gestion de la qualité. Les
étapes cruciales de la roue de Deming (planifier, faire, vérifier, agir) trouvent un écho dans
le cycle de gestion des compétences;
– Donne des orientations utiles relativement à de nouveaux services. Par exemple, face à la
hausse de la demande qui accompagne la mise en place du Cadre mondial pour les services
climatologiques (CMSC), un cadre de compétences peut aider à préciser les besoins sur le
plan de la mise en valeur des ressources humaines.
PARTIE II. ÉLABORATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES
Les commissions techniques de l’OMM et leurs équipes d’experts trouveront dans ces pages des
indications sur la façon d’élaborer un cadre de compétences pour un secteur de service.
La démarche illustrée à la figure 6 sert à préciser les compétences requises pour un secteur de
service. Elle est décrite en détail dans les sections 1.1.1 à 1.1.6. Il s’agit seulement de l’une des
manières de déterminer les compétences, il en existe beaucoup d’autres. Le rédacteur aurait
intérêt à s’inspirer des cadres déjà définis, tels ceux qui sont réunis dans le Compendium of WMO
Competency Standards (à paraître). Il devrait aussi lire la section 2 consacrée aux difficultés souvent
rencontrées lorsqu’on élabore un cadre de compétences.
Une fois achevées les six étapes, l’équipe chargée de définir les compétences devrait détenir
assez de renseignements pour remplir les trois parties du cadre de compétences. L’information
peut ensuite être rassemblée de la manière décrite dans la section 5 de la partie I et soumise pour
examen et approbation (voir la section 1.2 ci‑après). Il est important de savoir que, les cadres
devant s’appliquer à tous les Membres de l’OMM, les compétences de haut niveau ne devraient
pas comporter d’exigences visant la technologie ou l’infrastructure. L’équipe spéciale devrait
s’assurer que l’ébauche de cadre peut s’appliquer à des Membres aux capacités diverses et, par
conséquent, à l’échelle mondiale.
Cette étape requiert d’analyser les tâches ou le poste. Il est courant de commencer par consulter
la description de poste ou l’énoncé de fonctions. En principe, les fonctions et les responsabilités
attachées à chaque poste sont consignées dans un document. Ces éléments peuvent être
rassemblés pour énumérer les tâches essentielles de chaque fonction. Précisons, toutefois,
que les descriptions de poste ne sont pas forcément à jour et ne représentent pas toujours
exactement les tâches exécutées dans la réalité.
S’il n’existe pas de description de poste, l’équipe chargée de définir les compétences peut
recourir aux entretiens, enquêtes, séances de discussion ou autres techniques pour dresser la liste
des aspects déterminants de la fonction. Dans le cas d’un poste d’exploitation, les fiches d’emploi
du temps renferment souvent des renseignements précieux.
Il est bon de vérifier et d’affiner les énoncés de compétences avec l’assistance d’experts du
secteur, quand c’est possible. Les séances de réflexion avec du personnel expérimenté peuvent
donner de bons résultats et en apprendre beaucoup; les participants devraient être choisis par les
gestionnaires, selon ce qu’ils pourraient apporter à l’exercice.
Le nombre d’éléments recensés variera d’un poste à l’autre et il serait erroné de croire qu’une
même méthode conviendra chaque fois. Le cadre élaboré devrait correspondre aux fonctions et
aux responsabilités. Lorsque des fonctions et responsabilités se retrouvent dans plusieurs postes,
les aspects correspondants seront bien sûr identiques ou très similaires.
Il importe de dégager les différences dans les descriptions de poste de tout le personnel du
secteur de service. En météorologie aéronautique, par exemple, le cadre de compétences
doit englober l’assistance météorologique aux opérations à l’aérodrome (sol), dans la région
terminale (altitude basse à moyenne) et en route (altitude moyenne à élevée). S’agissant des
services climatologiques, certains membres du personnel peuvent avoir à dériver des produits
de données historiques pour d’importants acteurs nationaux, d’autres à préparer des projections
du climat pour les mêmes acteurs. Dans le cas des services météorologiques destinés au public,
les prévisionnistes peuvent être spécialisés dans la fourniture de services spécialisés aux secteurs
industriels ou à la fourniture de services aux médias grand public.
Si différentes fonctions contribuent à différents rôles, l’équipe chargée de définir les compétences
doit tenir compte de chacune d’elles.
Les catégories (unités de compétence) peuvent apparaître clairement dans les descriptions de
poste ou découler naturellement des similitudes entre les tâches. Il est recommandé de ne pas
aller au-delà de sept catégories. Chacune doit donner lieu à un bref énoncé définissant une
compétence de haut niveau.
Une compétence décrit ce qu’il faut faire, pas la façon de le faire. L’énoncé ne devrait pas
renfermer de détails sur les aspects techniques ou institutionnels; de plus, il devrait débuter
par un verbe qui désigne l’action à accomplir par la personne ou le groupe. La classification
de Bloom, conçue pour les objectifs d’apprentissage, peut servir à élaborer les critères de
compétence (figure 7). Aux échelons supérieurs (analyser, évaluer, créer) se trouvent les actions
associées aux compétences de haut niveau. Il sera plus longuement question de l’emploi de
verbes d’action au moment de rédiger les critères ou facteurs de performance.
Les compétences de haut niveau devraient être décrites de manière à ne pas avoir besoin
d’être modifiées au cours des dix prochaines années, à rester valides en dépit de l’évolution des
technologies ou des connaissances fondamentales de la discipline concernée.
Figure 7. Classification des objectifs d’apprentissage selon Bloom, du plus élevé (créer)
au moins élevé (mémoriser), avec exemples de verbes descriptifs
aux utilisateurs concernés». Cet énoncé comprend deux éléments: analyser en permanence la
situation météorologique et communiquer des informations. Il peut être divisé en deux unités de
compétence de haut niveau, comme suit:
D’autres catégories seront créées à partir des énoncés de la description de poste. Pour un
prévisionniste opérationnel, cela comprendra la prévision des paramètres météorologiques
courants, la diffusion d’alertes en cas de conditions dangereuses et la gestion ou l’assurance de la
qualité des produits. Les tâches recensées précédemment (sections 1.1.1 et 1.1.2 ci-dessus) sont
ensuite séparées en compétences.
Il faut ensuite décrire les catégories, qui constituent désormais des unités de compétence de haut
niveau. Le but est de compléter et de clarifier l’énoncé en donnant plus d’informations. Quand on
se prépare à formuler un énoncé de compétence de haut niveau, on peut se poser les questions
«quoi», «quand» et «comment». Dans le cas d’éléments relatifs à la communication, il peut s’y
ajouter la question «avec qui».
Ainsi, pour un prévisionniste spécialisé dans les services météorologiques destinés au public, la
description est la suivante: «L’observation et la prévision des paramètres météorologiques et des
phénomènes du temps significatif font l’objet d’un suivi continu afin de déterminer la nécessité
de diffuser, d’annuler ou de modifier/mettre à jour les prévisions et les avis conformément aux
seuils préétablis et aux règles en vigueur». Donc, le suivi porte sur les observations et prévisions
des paramètres météorologiques et des phénomènes significatifs (quoi), il est continu (quand) et
il respecte les seuils et les règles fixés (comment).
12 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
À ce point-ci de la démarche, les éléments clés de la fonction ont été déterminés (sections 1.1.1
et 1.1.2 ci-dessus) dans le but d’énoncer les compétences de haut niveau (section 1.1.3) et de les
décrire (section 1.1.4). L’étape suivante consiste à définir les critères ou facteurs de performance
qui prolongent l’énoncé de compétence en différenciant plus avant les responsabilités et en
présentant un éventail de situations. L’expression «critères de performance» ne renvoie pas ici
à des normes qui jaugeraient la qualité des résultats, mais aux caractéristiques détaillées de la
performance. En ce sens, les termes «critères» et «facteurs» conviennent tous deux pour préciser
une compétence.
Rappelons que notre prévisionniste opérationnel doit «Assurer le suivi constant des produits et
des observations en surface et en altitude sur le territoire national, incluant leurs variations». Que
fait-il précisément pour cela? Le prévisionniste doit:
– Surveiller l’évolution des paramètres météorologiques et valider les prévisions, les avis et les
alertes en cours sur la base de ces paramètres;
– Déterminer s’il y a lieu de modifier les prévisions et d’actualiser les avis ou alertes eu égard
aux critères et aux seuils préétablis.
– Utiliser les modes de communication approuvés pour diffuser les produits de prévision,
d’avis et d’alerte;
À partir de ce seul élément de la description de poste, nous avons mis en lumière plusieurs
critères ou facteurs de performance qui font partie des exigences de deuxième niveau. Les
énoncés seront succincts dans certains secteurs de service, plus détaillés ailleurs. Il est déconseillé
d’englober plusieurs facteurs dans un même énoncé.
Il faut veiller à ce que les critères ou facteurs de performance aient un caractère technique.
Les énoncés généraux du type «bonnes capacités de communication», «aptitude à travailler
en équipe» ou «maîtrise des technologies de l’information» sont à proscrire. Ces qualités
polyvalentes relèvent plutôt des connaissances et aptitudes de base (présumées) qui sont des
conditions préalables à la performance. Il en sera question dans l’étape suivante.
ÉLABORATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 13
Il s’agit des acquis nécessaires à l’exercice d’une fonction, que l’on présume détenus pour chaque
critère de performance répertorié.
Si l’on reprend notre exemple, le diagnostic du temps exige de connaître les principes de la
météorologie synoptique et mésoéchelle, les processus dynamiques et thermodynamiques et
les modèles conceptuels en quatre dimensions (temps et espace); l’analyse et le suivi requièrent
sans doute d’interpréter les images provenant de radars et de satellites, ainsi que les données
présentées sous forme de diagramme thermodynamique; le prévisionniste doit également
savoir quels dangers accompagnent diverses conditions météorologiques, les seuils d’alerte qui
ont été fixés pour chacun d’eux, etc. L’analyse de l’évolution des paramètres météorologiques
peut nécessiter une connaissance des processus dynamiques de l’atmosphère et l’utilisation des
produits de la prévision numérique du temps (PNT).
Les aptitudes polyvalentes (mises en jeu dans une multitude de tâches) ne devraient pas
figurer dans cette partie, à moins qu’elles ne concernent directement des critères techniques de
performance. Comme les qualifications, elles peuvent être énoncées dans la préface du cadre de
compétences si elles apparaissent déterminantes.
– Avis de vacance de poste: Quels sont les critères de sélection? Par exemple, le prévisionniste
doit-il savoir quels produits de prévision et d’avis sont fournis à différents groupes
d’usagers? Doit-il détenir une expérience dans les relations avec les organismes de
réglementation?
Le Conseil exécutif a demandé de prendre contact avec son Groupe d’experts de l’enseignement
et de la formation professionnelle au moment d’élaborer les cadres de compétences, de façon à
assurer l’uniformité avec la forme langagière, le plan et l’approche des cadres déjà définis. L’un
des objectifs du présent Guide est d’assister les équipes spéciales dans la tâche d’élaboration.
Il est apparu, là où les compétences ont été définies, que l’élément crucial était la consultation.
L’un des experts principaux chargés des fonctions des personnels de la météorologie
aéronautique a expliqué que l’Équipe d’experts pour l’enseignement, la formation et les
compétences de la CMAé avait organisé des consultations et tissé des liens avec le Groupe
d’experts de l’enseignement et de la formation professionnelles, le Bureau de l’enseignement
et de la formation professionnelle, la Conférence internationale sur l’enseignement de la
météorologie assisté par ordinateur et l’enseignement à distance et les organismes pionniers
dans le domaine. Les consultations se sont déroulées sur plusieurs années avant l’approbation de
la version définitive.
1
Voir le Guide sur l’application de normes d’enseignement et de formation professionnelle en météorologie et en hydrologie,
volume I (OMM-No 1083).
14 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Les commissions techniques peuvent élaborer et actualiser les informations de deuxième niveau
sans consulter le Conseil exécutif ou le Congrès, sauf si la modification envisagée remanie
profondément le cadre de compétences. C’est le cas, par exemple, si elle ajoute ou retire une
compétence ou si elle entraîne des transformations d’une telle ampleur que le contexte initial en
est changé.
Les cadres de compétences sont réunis dans le Compendium of WMO Competency Standards
(à paraître). L’état d’avancement des travaux des commissions techniques peut être consulté
sur le site: http://www.wmo.int/pages/prog/dra/etrp/competencies.php. On y trouvera les
compétences de haut niveau et les critères de performance par domaine d’intérêt.
Une fois le cadre de compétences approuvé, la commission technique compétente doit veiller à
maintenir le contenu à jour.
2. DIFFICULTÉS FRÉQUENTES
Plusieurs programmes techniques de l’OMM ont défini les cadres de compétences pour leur
domaine. Certaines difficultés sont apparues pendant l’élaboration et l’approbation. Elles sont
énumérées ci-après au profit des programmes qui ont entrepris ou qui entreprendront plus tard
la démarche. Il est suggéré d’étudier cette liste et d’établir à l’avance des dispositifs propres à
remédier aux difficultés avant qu’elles ne contrecarrent la réussite. Le contenu du Guide devrait y
aider.
Définitions et notions
– Combattre les idées erronées sur la description des compétences et les aspects à définir et à
évaluer;
– Créer un modèle cohérent des compétences requises s’il n’en existe pas;
– Associer les praticiens et les gestionnaires au processus d’élaboration afin que le cadre
englobe toutes les facettes de la prestation de services;
– Élaborer un cadre de compétences universel, qui puisse s’adapter à près de 200 pays dont le
stade de développement, les capacités de services et les effectifs diffèrent;
– Veiller à prendre comme point de départ les compétences au travail et non les objectifs
d’apprentissage définis en rapport avec l’enseignement et la formation professionnelle;
– Définir les normes minimales liées à l’emploi, pas les critères d’excellence;
ÉLABORATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 15
– Combattre les idées erronées sur l’intérêt de l’évaluation des compétences pour la
personne, l’examinateur et l’organisme;
– Mettre en concordance le dispositif basé sur les compétences et le dispositif basé sur les
qualifications;
– Décider s’il faut établir des qualifications minimales parallèlement aux compétences
exigées;
– Faire en sorte que les prestataires de services sachent que les compétences peuvent et
doivent être adaptées aux besoins locaux;
– Mettre en place un mécanisme d’examen continu afin de garantir l’actualisation des cadres.
PARTIE III. APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES
Quand l’organisme introduit les compétences dans la formation et l’évaluation, les responsables
du secteur de service devraient commencer par examiner et adapter les informations de
deuxième niveau, dont les critères de performance et les aptitudes et connaissances de base;
ces renseignements doivent refléter les conditions nationales en ce qui concerne les structures
et obligations institutionnelles, les technologies, les effectifs, les niveaux de service et les
phénomènes météorologiques, hydrologiques et climatologiques qui touchent le pays ou le
domaine de responsabilité. L’appui de la direction est essentiel à une mise en œuvre réussie et à
une gestion continue du cadre de compétences.
Seules les informations de deuxième niveau peuvent être adaptées. Les compétences de
haut niveau définies par l’OMM constituent des règles acceptées à l’échelon international.
L’adaptation d’un cadre de compétences aux besoins uniques d’un pays ou d’une région produit
des informations de troisième niveau.
Au titre de la gestion de la qualité, il convient de consigner les aspects et les motifs amenant à
adapter le cadre de compétences et de les revoir à intervalle régulier, afin de préserver le lien avec
les normes internationales et les pratiques recommandées.
S’agissant des cadres de vaste portée, sur les services climatologiques par exemple, un organisme
n’a pas à appliquer toutes les compétences de haut niveau s’il ne procure pas tous les services
décrits dans le cadre. Cependant, le cadre intégral peut être vu comme une orientation pour
l’élargissement ultérieur des services. De même, un organisme peut ajouter des compétences afin
de respecter ses propres règles et exigences ou celles imposées dans son pays. Les trois parties
descriptives d’un cadre composent une structure souple capable de se plier à la grande diversité
des services procurés et des capacités détenues par les organismes des Membres.
La plupart des organismes n’auront nul besoin de l’ensemble des critères de performance,
aptitudes et connaissances de base que décrivent les cadres de l’OMM. Ils devront parfois
compléter ou préciser les informations de deuxième niveau. Dans d’autres cas, il faudra
supprimer des critères de performance. En résumé, les organismes doivent se poser la question:
«À quoi cela correspond-il dans notre secteur de service?».
– La nécessité pour une personne ou pour un groupe de faire preuve de compétence dans
plusieurs secteurs (services météorologiques destinés au public, au secteur maritime, à la
navigation aérienne);
– L’exécution par une personne ou par un groupe de toutes les fonctions, d’une partie des
fonctions ou d’un éventail plus large de fonctions que celles décrites dans les informations
de deuxième niveau;
– Le fait que les compétences soient réglementées à l’échelon international ou entrent dans
les pratiques recommandées;
– L’ampleur des ressources dont dispose l’organisme pour gérer le programme, incluant la
formation, l’évaluation des compétences et la gestion de la qualité.
APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 17
Comme on le verra ci-après, les compétences requises peuvent être adaptées et appliquées de
diverses manières. Chaque organisme doit choisir la méthode qui convient le mieux à ses besoins
opérationnels.
L’étude initiale avait également montré que tous les aspects du cadre de compétences ne
concernaient pas tous les prévisionnistes. Au Bureau météorologique, les prévisions sont divisées
en deux volets, haute altitude (plus de 10 000 pieds) et basse altitude (moins de 10 000 pieds).
Les paramètres de prévision diffèrent grandement d’un volet à l’autre et beaucoup d’éléments
énumérés dans la norme de compétence ne s’appliquaient pas aux prévisions à haute altitude. En
conséquence, certains éléments ont été écartés de l’évaluation au moment d’appliquer le cadre à
ce volet des opérations (tableau 2). Une fois encore, les critères de performance ont été exposés
en détail afin d’indiquer à l’examinateur quelles aptitudes, connaissances et attitudes rechercher.
1.3 Déterminer s’il y a lieu i) Le prévisionniste modifie les prévisions en fonction des
d’apporter des modifications aux critères fixés ou quand la situation le justifie.
prévisions et d’actualiser les avis ii) Le prévisionniste suit les procédures locales (manuel des
ou alertes eu égard aux critères et opérations aériennes) pour signaler aux intéressés que les
aux seuils préétablis, et signaler au prévisions ou avis se détériorent/s’améliorent et s’établissent
bureau météorologique concerné au-dessous/au-dessus des seuils préétablis.
tout écart entre les conditions
observées et prévues.
Cet exemple n’illustre pas l’adaptation, mais la manière d’appliquer les compétences requises
pour l’étalonnage, les instruments, les observations et la gestion de réseaux selon la taille et la
capacité du SMHN. La formation axée sur les compétences offerte dans la région du Pacifique a
été largement individualisée et personnalisée, avec de bons résultats. Une formation prolongée,
plus générale, a remporté moins de succès en raison des grandes différences que présentent les
besoins des participants des îles du Pacifique.
Le tableau 3 met en relation l’application des compétences dans deux petits États insulaires
en développement du Pacifique. Dans le pays 1, la prestation de services météorologiques
est bien établie et bénéficie de moyens suffisants, avec une solide section de formation. Le
cadre de compétences a permis de préciser et d’offrir les formations requises et d’améliorer la
collaboration entre les divisions chargées de la gestion des réseaux. Dans le pays 2, les fonds sont
limités et la formation est tributaire d’une aide externe. L’application des compétences devait
donc être plus progressive pour répondre aux besoins.
Il est courant d’adapter les exigences et de créer les outils d’évaluation en fonction des
cadres qui existent. La Commission des instruments et des méthodes d’observation (CIMO)
n’avait pas arrêté la version définitive des compétences relevant de son domaine au moment
de préparer le cahier de formation, si bien que le NIWA a fait appel à diverses ressources.
20 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Pays 1 Pays 2
Observations Compétences solidement établies mais Compétences centrées sur les
cours de recyclage réguliers requis méthodes classiques d’observation
L’objectif 4.1 est énoncé comme suit: «le personnel technique est en mesure de choisir les
instruments qui conviennent le mieux au contexte d’observation, qui fourniront des données de
la qualité et de la fiabilité exigées et qui permettront d’atteindre les buts du projet». Cet objectif
englobe des éléments touchant les compétences en matière d’instruments et de gestion des
réseaux d’observation et renvoie à plusieurs publications de l’OMM consacrées aux observations
et aux instruments. Le tableau 4 présente la liste de contrôle qui accompagne cet objectif.
Les organismes devraient s’intéresser de près à l’adaptation des cadres de compétences lorsque
plusieurs secteurs sont visés. Par souci d’efficacité, les éléments d’appréciation recherchés lors
des évaluations devraient s’appliquer à diverses disciplines chaque fois que c’est possible. Ainsi,
certains aspects des cadres de compétences visant les services météorologiques destinés au
public, les services de météorologie maritime et les prévisions destinées à la navigation aérienne
sont similaires. Les organismes qui effectuent les évaluations obligatoires dans le secteur
aéronautique devraient chercher à tirer parti de ces éléments d’appréciation pour les deux autres
cadres de compétences.
Il existe des similarités entre la norme de compétence pour les observateurs en météorologie
aéronautique (AMO) et le cadre de compétences plus général élaboré par la CIMO pour
les observations météorologiques. L’assistance à la navigation aérienne internationale est
réglementée et les observations doivent se conformer à la norme de compétence AMO. Les
APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 21
observateurs qui transmettent des données à d’autres secteurs ne sont assujettis à aucune
norme de compétence; c’est pourquoi l’application du cadre de compétences général pour les
observations météorologiques est simplement recommandée.
Le tableau 4 montre comment plusieurs cadres de compétences peuvent être rassemblés dans un
même outil d’évaluation ou une liste de contrôle. Il serait possible de dresser des listes similaires
pour évaluer les compétences en matière de services météorologiques destinés au public, au
secteur maritime et à la navigation aérienne.
L’évaluation est un volet crucial de l’application des compétences car elle établit si une personne
détient les aptitudes et les connaissances indispensables pour accomplir une tâche. Obligatoire
quand le cadre de compétences fait l’objet d’une réglementation internationale, elle constitue
une pratique recommandée dans tous les autres cas.
Nous savons qu’une personne est compétente lorsque l’évaluation montre qu’elle peut mettre
en œuvre tous les aspects de la compétence en exploitation. Comme un apprenti conducteur
doit démontrer qu’il sait conduire pendant une épreuve pratique, le personnel doit faire
régulièrement la preuve de son niveau par rapport aux cadres de compétences de l’OMM. Une
diversité de méthodes peut être utilisée.
L’intervalle entre deux évaluations dépend de nombreux facteurs. Dans certains pays, les
prévisionnistes en météorologie aéronautique sont évalués tous les six mois ou tous les ans.
Ailleurs, une évaluation approfondie a lieu tous les cinq ans seulement, avec des évaluations
moins poussées entre-temps. L’intervalle d’évaluation doit avoir un caractère officiel et faire
partie du système de gestion de la qualité de l’organisme.
Les exigences varient selon le secteur de service et la structure du SMHN. L’application du cadre
de compétences étant obligatoire dans le cas des personnels de la météorologie aéronautique, le
programme d’évaluation risque d’être plus méthodique et rigoureux que dans un autre secteur.
Des écarts peuvent apparaître malgré tout, en raison des conditions qui régissent l’application
des compétences dans ce domaine.
Le tableau 5 présente les outils qui peuvent faire partie de divers programmes d’évaluation. Le
programme A conviendrait sans doute à un organisme doté de nombreux effectifs, d’une large
infrastructure, d’un bon financement et d’un dispositif de formation. Le programme C serait
adapté à un organisme de dimension réduite qui dispose de peu de personnel, d’infrastructure et
de possibilités de formation. Le programme B se situerait entre les deux.
L’évaluation permet de savoir si la personne détient ou non chacune des compétences mesurées.
Si la personne est jugée compétente, elle doit recevoir un document énumérant les compétences
détenues, accompagné d’observations constructives. Si elle n’est pas encore compétente, on doit
lui fournir des renseignements clairs et constructifs sur sa performance et des indications sur les
possibilités qui s’offrent à elle, dont la formation et le mentorat, pour atteindre le niveau exigé.
Le système de gestion de la qualité de l’organisme devrait décrire ces possibilités dans le volet
consacré aux cadres de compétences.
Les paragraphes qui suivent s’inspirent d’un manuel d’évaluation des compétences en
enseignement et formation professionnelle rédigé par le Ministère de l’éducation et de
la formation de l’Australie occidentale1. On y décrit les caractéristiques d’un programme
d’évaluation complet, qu’il convient d’adapter aux besoins de l’organisme ou du secteur de
service. Pour les cadres de compétences non réglementés, ces lignes directrices devraient servir à
mettre en place de bonnes pratiques.
Une évaluation doit être valide, fiable, souple et équitable. L’examinateur doit veiller à ce que
les éléments d’appréciation soient suffisants pour se prononcer sur la compétence du candidat,
c’est-à-dire de la personne soumise à l’évaluation.
1
Gouvernement de l’Australie occidentale, Ministère de l’éducation et de la formation, Guidelines for assessing
Competence in VET, Perth, 2008.
24 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
compétences. Une évaluation ne devrait jamais empêcher de démontrer une compétence, une
aptitude ou une connaissance parce qu’elle diffère, dans son déroulement, des conditions de
travail et désavantage les candidats.
– Faire en sorte que les connaissances et les aptitudes soient intégrées dans l’application
concrète de celles-ci au travail (approche globale);
Nous verrons dans cette partie les principales étapes et mesures que comporte l’élaboration
d’un programme d’évaluation des compétences. Il est recommandé de personnaliser la
démarche en fonction des circonstances et compte tenu de la législation nationale, des pratiques
professionnelles et de la culture interne de l’organisme. Les Membres sont invités à adapter et à
compléter les éléments présentés ici dans la documentation qui décrit l’application et l’utilisation
de leur programme d’évaluation des compétences.
La figure 8 présente les aspects essentiels abordés ici, qui permettront de planifier et d’exécuter
une évaluation. Il s’agit de la meilleure façon de procéder, quelle que soit l’ampleur du
programme d’évaluation.
Les éléments d’appréciation sont les renseignements réunis qui, une fois comparés aux
exigences, démontrent la compétence. Ils peuvent prendre une multitude de formes et être
recherchés auprès de diverses sources, directes, indirectes ou tierces, comme l’indique la figure 9.
Choisir
les méthodes
d’évaluation
Comprendre
Consigner les
l’utilité
éléments de la
des éléments
démarche
d’appréciation
Comprendre les
programmes Planifier Pouvoir se fier
axés sur les et exécuter aux conclusions
compétences et l’évaluation de l’évaluation
la formation
Source directe
• Observation directe
• Interrogation orale
• Démonstration d’aptitudes précises (étude de cas, simulation d’exposé verbal, etc.)
• Enregistrement vidéo
Source indirecte
• Mesure de la qualité d’un produit final
• Examen des travaux antérieurs
• Interrogation écrite sur les aptitudes et les connaissances de base
• Statistiques de vérification
Source tierce
• Témoignages des employeurs/collègues/clients
• Rapports du supérieur hiérarchique
• Journal/liste des tâches, auto-évaluation
• Exemples de rapports ou documents de travail
Aucune forme n’est supérieure aux autres. Bien plus, la combinaison de toutes les catégories
(source directe, indirecte et tierce) pourrait être la meilleure façon (et la plus juste) d’évaluer la
compétence d’une personne. Les éléments d’appréciation choisis doivent refléter les aptitudes,
les connaissances et les capacités langagières que décrit le cadre de compétences. À titre
d’exemple, une partie ou la totalité des éléments suivants peut servir à démontrer la compétence
en matière de prévision:
Valide
• Est en rapport avec la compétence
• Met à jour les aptitudes définies dans le cadre de compétences
Suffisant
• Procure assez d’éléments pour se prononcer sur la compétence
• Satisfait à toutes les exigences de démonstration fixées pour la compétence
Récent
• Montre que les aptitudes et les connaissances peuvent être appliquées
à une tâche actuelle
Probant
• Est véritablement le fruit du travail du candidat (les procédures élaborées
y ont veillé)
L’organisme devrait conserver les notes relatives aux éléments d’appréciation afin de pouvoir
les produire en cas d’appel de la décision ou de vérification par un organe de réglementation
(secteur aéronautique, par exemple). Il revient à l’institution d’évaluation de définir des règles sur
les exigences minimales en la matière, dont la durée de conservation, conformément au système
de gestion de la qualité de l’organisme.
Les méthodes d’évaluation servent à rassembler les éléments d’appréciation requis pour
démontrer la performance (figure 11). Le choix des méthodes doit tenir compte des ressources et
des installations nécessaires, y compris pour une simulation sur le lieu de travail.
Une fois la méthode choisie, il faut déterminer comment seront réunis et analysés les éléments
d’appréciation, c’est-à-dire quel sera l’outil d’évaluation. Cette expression désigne le plus souvent
un document renfermant à la fois les instruments à employer et les instructions à suivre pour
recueillir et interpréter les données. Les instruments sont les questions ou les activités qui ont
été définies en fonction de la méthode d’évaluation. Un aperçu de la performance acceptable
et des règles d’appréciation peut être fourni à l’examinateur. Les procédures comprennent les
informations fournies au candidat et les instructions données à l’examinateur sur la manière dont
sera réalisé et rapporté l’exercice.
Par exemple, si les éléments d’appréciation étaient réunis par une observation sur le lieu de
travail suivie d’un bref entretien, l’outil d’évaluation pourrait comprendre:
– La description des activités à confier au candidat, les points clés à observer et les questions
de performance que doit prendre en considération l’examinateur;
– Une liste de contrôle des points clés à observer et des critères d’appréciation, une série
de questions de connaissances et une liste de pointage des réponses données pendant
l’entretien.
Observation directe
• Exécution de tâches réelles sur
le lieu de travail
• Enregistrement vidéo
Tout le matériel et toutes les activités d’évaluation doivent être souples, équitables et sans
danger, convenir au cadre de travail et offrir un bon rapport coût-efficacité.
Les techniques et les outils d’évaluation devraient être mis au point en consultation avec les
intéressés et être testés sur un échantillon représentatif d’employés, si possible, ou revus avant
l’emploi.
Il est bon, après avoir défini les outils d’évaluation, de les mettre en correspondance avec les
critères de performance. Le tableau 6 présente quelques outils utilisés en Australie pour les
prévisionnistes en météorologie aéronautique et les liens avec les unités de compétence.
Chaque critère de performance devrait être évalué deux fois au moins, afin de s’assurer que le
prévisionniste est capable de démontrer ses aptitudes et connaissances dans divers contextes.
Faire exécuter plus de trois tâches pour évaluer un même critère est sans doute excessif. Il risque
d’être difficile, dans un organisme de petite taille, d’utiliser deux outils d’évaluation, à moins
que l’un d’eux ne requière que peu d’efforts, par exemple les rapports antérieurs du supérieur
hiérarchique ou un rapport préparé spécialement par ce dernier.
Les éléments d’appréciation proviennent d’une source directe (D), indirecte (I) ou tierce (T);
un «x» désigne l’activité principale de rassemblement d’informations, «x s» désigne une activité
supplémentaire qui serait nécessaire en cas d’éléments d’appréciation insuffisants.
Démonstration d’exposé
Observation sur le lieu
Rapport du supérieur
procédures locales (I)
météorologiques (I)
Interrogation sur les
hiérarchique (T)
de travail (D)
de l’OACI (I)
Journal (T)
verbal (D)
C’est à cette étape qu’intervient la prise en compte d’éventuels besoins particuliers. Une
personne peut souffrir d’un handicap qui l’empêche d’exécuter certaines fonctions ou de
procéder de la manière habituelle, tout en possédant quand même les unités de compétence
évaluées. Il faut, dans ce cas, adapter l’évaluation de manière avisée afin que la personne puisse
faire la preuve de sa compétence.
Les questions suivantes peuvent aider à cerner les besoins particuliers, selon ce que dicte
le contexte. S’il est répondu positivement à l’une d’elles, il pourrait s’avérer nécessaire de
personnaliser l’évaluation.
– La personne réside-t-elle dans un lieu excentré? Cela créera-t-il des obstacles à la procédure
ou aux méthodes d’évaluation? Par exemple:
– Si la personne doit se rendre dans une agglomération pour l’évaluation, les frais et les
tensions que cela génère doivent être pris en considération;
– Les membres de certains milieux culturels pourraient être mal à l’aise si la procédure
d’évaluation crée un climat de rivalité;
– Les membres de certains milieux culturels, jugeant inopportun d’effectuer des choix
raisonnés, échoueront à certains examens de connaissances (choix multiples, vrai/
faux, etc.);
– Les habitudes culturelles pourraient amener une personne à dire qu’elle comprend
une instruction alors que ce n’est pas le cas.
– La procédure comporte-t-elle une activité qui n’existe pas dans le secteur de service, telle
évaluer une personne en face d’autres personnes dans une situation stressante, par exemple
une femme dans un milieu masculin?
– La personne souffre-t-elle d’une limitation qui n’a pas d’incidence sur sa performance au
travail mais exige certains ajustements?
Dans la mesure où assez d’éléments de qualité seront réunis pour se prononcer, il est possible
d’ajuster les méthodes d’évaluation à la situation ou aux besoins de la personne.
APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 29
L’évaluation est:
• Valide
• Fiable
• Souple
• Équitable
L’évaluation reflète
les besoins au travail.
Des techniques de
validation sont employées:
• Réunions des examinateurs
Justesse internes
des conclusions • Examen et validation
par les pairs et le secteur
L’évaluation est:
• Participation aux forums
• Valide du secteur
• Fiable • Tenue des dossiers utiles
• Souple
• Équitable
La figure 12 récapitule les conditions à remplir pour prendre une bonne décision. À partir de
son expérience et de bons outils d’évaluation, l’examinateur fait la synthèse de tous les éléments
d’appréciation et les met en correspondance avec les exigences liées aux unités de compétence.
Quoiqu’une approche globale de ce type soit favorisée, il doit s’assurer que la personne maîtrise
tous les aspects de la compétence. L’examinateur ou l’équipe d’évaluation doit détenir les
qualifications pertinentes ou les compétences voulues pour exécuter l’évaluation, telles qu’elles
ont été définies par l’organisme (voir la section 2.6 ci‑après).
Tous les éléments étant en place, l’examinateur peut organiser et exécuter l’évaluation. La
figure 13 présente les étapes qui devront sans doute être franchies pour ce faire.
Quand il planifie une évaluation, le directeur du secteur de service doit s’assurer que:
– Les outils et le matériel d’évaluation ont été vérifiés et testés sur un échantillon représentatif
d’employés ou, à défaut, revus par des tiers;
– Les procédures d’évaluation ont été examinées afin de garantir que les tâches à exécuter
correspondent aux exigences du poste;
30 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Planifier l’évaluation
Préparer le candidat
Réaliser l’évaluation
Revoir l’évaluation
– La date et le lieu de l’évaluation ont été convenus avec le candidat et les autres intéressés;
– Les besoins du candidat ont été examinés et ont donné lieu à d’éventuels ajustements de la
démarche;
– La procédure d’évaluation et les attentes sont éclaircies et convenues d’un commun accord
par le candidat et l’examinateur;
– Les renseignements sont donnés dans des mots et par des moyens adaptés au candidat et
aux autres intéressés;
– Il est procédé à des ajustements raisonnables ou acceptables, le cas échéant, pour réunir les
éléments d’appréciation;
– Des indications sont données sur la manière de combler les lacunes notées ou sur de futurs
buts et possibilités de formation, s’il y a lieu;
– Tout différend quant à la décision formulée est transmis au personnel compétent et réglé
par les techniques de résolution de conflit.
Il importe que l’examinateur veille à ce que le candidat reçoive des renseignements précis
sur les résultats de l’évaluation, les éléments qui les justifient et les possibilités d’appel et de
réévaluation qui existent dans l’organisme. Les insuffisances doivent être mentionnées d’une
manière qui incite le candidat à entreprendre une démarche pour y remédier. L’examinateur
devrait communiquer avec le supérieur afin de préciser comment le candidat pourrait acquérir
la compétence requise. Si un tel plan est nécessaire, il est élaboré après la communication des
résultats et à l’issue de toute procédure d’appel.
Lorsqu’il consigne les résultats, l’examinateur doit être attentif à ce qui suit:
– Les résultats sont notés avec exactitude et en accord avec les règles et procédures de tenue
de dossier prescrites dans l’organisme ou le pays;
Le candidat doit avoir la possibilité de faire appel d’une décision. Il revient à l’établissement de
formation et d’évaluation de veiller à l’existence d’une procédure de recours.
Un appel comporte le réexamen des éléments d’appréciation dans le but de savoir si les
conclusions sont justes. L’examinateur doit donc veiller à ce que ces éléments soient conservés et
soient assez précis pour permettre un nouvel examen.
Toute personne concernée ou touchée par l’évaluation peut déposer une plainte lorsque survient
l’une des situations suivantes, ou d’autres encore:
– Dans son déroulement, l’évaluation crée un niveau d’anxiété inacceptable chez le candidat
ou l’examinateur;
– Le candidat estime que l’on n’a pas procédé à des ajustements raisonnables;
– Le candidat n’a pas reçu assez de renseignements sur l’évaluation ou les exigences qui s’y
rattachent;
Au titre du système de gestion de la qualité, l’organisme est tenu de consigner toute plainte ou
réclamation qui vise directement le processus d’évaluation et toute mesure qui est prise pour
corriger la situation, si une suite devait être donnée.
L’organisme peut partir du principe que les membres du personnel, nouveaux ou anciens,
détiennent déjà les aptitudes et les connaissances requises pour réussir une évaluation
classique des compétences. Il a la possibilité, dans ce cas, de réaliser une évaluation simplifiée
des apprentissages antérieurs et des compétences du moment, à condition que les éléments
d’appréciation soient suffisants. Il revient à l’organisme de déterminer ce point, sur la base de
critères cohérents, équitables et transparents, avant d’opter pour une variante de l’évaluation des
compétences.
Par souci de cohérence, d’équité et de transparence, les organismes devraient adopter une
approche systématique et générale de la reconnaissance des apprentissages antérieurs et des
compétences du moment, incluant les règles et les procédures de mise en œuvre.
APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 33
En plus de conduire les évaluations, l’examinateur est souvent chargé de communiquer avec les
diverses parties intéressées. Il doit donc posséder un bon sens des relations humaines et de la
communication. Il est souhaitable qu’il présente, entre autres, les qualités ci‑après:
• Aimable et d’abord facile. L’examinateur doit mettre le candidat à l’aise et éviter tout facteur
intimidant. Il doit susciter un sentiment de proximité en faisant preuve d’empathie et de
compréhension pour la personne qui fait l’objet de l’évaluation;
• Patient. Une évaluation peut être longue et éprouvante physiquement. L’examinateur doit
faire preuve de patience tout au long du processus, en particulier si beaucoup de personnes
sont évaluées ou si un candidat doit être évalué à plusieurs reprises;
• Objectif et cohérent d’une évaluation à l’autre, afin de garantir la justesse des conclusions;
• Diplomate, en mesure de conduire des évaluations complexes sans heurter les sensibilités
propres aux milieux culturels ou à l’organisme.
Ce genre de formation se centre sur les compétences précises que doit acquérir ou élargir une
personne. Il arrive fréquemment que le supérieur hiérarchique ou le formateur cherche des
signes de changement d’attitude et de performance après une formation. Les exigences relatives
aux compétences aident grandement à prendre différentes décisions. Elles ont une incidence
indéniable sur la détermination des apprentissages requis, la définition des résultats attendus, la
nature des activités conduites et, enfin, les modalités d’évaluation des acquis et de consignation
des résultats de la formation.
Nous verrons ici succinctement comment intégrer les compétences dans ces décisions. Les
méthodes de formation axée sur les compétences sont décrites en détail dans les Directives
à l’intention des formateurs dans le domaine des services météorologiques, hydrologiques et
climatologiques (OMM‑No 1114). Le lecteur est prié de s’y reporter et de consulter le portail OMM
de ressources pour les formateurs afin d’en apprendre plus sur le sujet.
À bien des égards, ils définiront aussi la forme que prendra la formation et procureront une
base pour évaluer et diriger le processus. L’acquisition de compétences est, en définitive, ce qui
déterminera la réussite de la démarche et de sa gestion.
Les paragraphes ci‑après décrivent les aspects essentiels de chaque activité, dans leurs rapports
notamment avec la formation axée sur les compétences.
Il est beaucoup plus facile de dresser la liste des apprentissages à acquérir lorsqu’un cadre de
compétences existe pour le poste. Le fait de savoir quelles connaissances doivent être détenues et
quelles pratiques doivent être maîtrisées élimine les approximations.
L’analyse des besoins sur le plan des apprentissages sert à préciser le moment où une formation
s’impose et les résultats que l’on souhaite atteindre. La mise en place d’un programme
d’évaluation des compétences et de formation exigeant beaucoup de temps et de moyens, il
convient de classer les besoins par ordre de priorité. Sans une solide analyse des apprentissages
requis, la formation risque d’être offerte pour régler des problèmes qu’elle ne peut résoudre ou
de laisser de côté des besoins pressants; dans un cas comme dans l’autre, de lourdes dépenses
seraient engagées pour peu de bénéfices.
2. Comparer les compétences souhaitées aux performances existantes. Cette étape consiste
à évaluer les compétences (section 2, partie III). Plus délicate dans le cas d’une formation
internationale, elle reste essentielle. Elle peut prendre la forme d’une évaluation préalable à
la formation, les participants étant choisis sur la base de leur expérience professionnelle. Si
l’organisme a un système de gestion de la qualité, il est bon de le consulter afin de garantir
la cohérence des normes de performance pour le secteur de service.
3. Cerner la cause des écarts de compétence. Cette étape est toujours importante car
une performance insatisfaisante est parfois due au manque d’outils efficaces, à un
environnement peu motivant ou à des procédures inadaptées. La formation n’aura aucune
utilité dans ce cas. Il est aussi possible qu’une lacune découle d’un manque d’expérience,
qui peut être comblé par la pratique dirigée.
4. Arrêter les priorités de la formation. Il est rare que l’on puisse s’attaquer à toutes les lacunes
en même temps. Même s’il est obligatoire de démontrer la compétence, et si les écarts
doivent être comblés d’une manière ou d’une autre, le responsable de la formation axée
sur les compétences peut avoir à établir une hiérarchie afin de fixer l’ordre et la nature des
solutions pédagogiques retenues.
Les données relatives aux besoins de formation peuvent être obtenues auprès de diverses
sources: enquêtes ou entretiens avec le personnel et la direction, observation directe, dossiers de
performance et commentaires des clients.
Un cadre de compétences aide directement à préciser les résultats que l’on attend de la
formation, en fonction notamment du degré de performance exigé.
Les objectifs d’apprentissage sont les capacités qui devraient être acquises grâce à
l’enseignement ou à la formation, qu’il s’agisse de cours magistraux, de stages ou d’un
36 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Si la formation est axée sur un ensemble spécifique de compétences, les objectifs d’apprentissage
devraient être faciles à définir. Ainsi, à la compétence «Prévoir les phénomènes, les variables et
les paramètres de la météorologie maritime» pourraient être associés les critères de performance
suivants:
– Préparer des prévisions et avis pour les phénomènes, paramètres et variables ci‑après, y
compris leur étendue spatiale, leur début et leur fin, leur durée et leur intensité, ainsi que
leurs variations temporelles:
– État de la mer (hauteur totale des vagues, hauteur de la mer du vent, hauteur de la
houle, direction et période de la houle, hauteur significative des vagues);
Alors que les compétences sont souvent présentées en termes généraux décrivant les principales
tâches et responsabilités attachées à un poste, les objectifs d’apprentissage doivent être
rédigés de manière à permettre l’évaluation de la formation (qui diffère de l’évaluation de la
performance). Leur description doit s’apparenter à celle des critères ou facteurs de performance
qui entrent dans un cadre de compétences. Plus précisément, ils devraient concerner les tâches
qui seront directement évaluées pour déterminer si un apprentissage a eu lieu.
Dans ce cas, l’objectif d’apprentissage visé par la formation pourrait être: «Prévoir le début et la
fin des fortes vagues côtières à l’aide des données issues de la télédétection et de la prévision
numérique du temps».
La formulation détaillée de l’objectif d’apprentissage donne presque tous les renseignements qui
sont nécessaires pour évaluer l’apprentissage, incluant la tâche, les critères de performance et les
données précises à utiliser, quand c’est possible.
Bien rédigés, les objectifs d’apprentissage indiquent ce que la personne devrait être capable de
faire après la formation, pas seulement ce qu’elle est censée connaître ou comprendre. Ainsi, un
lien direct est établi avec les compétences et les tâches associées au poste.
Les objectifs d’apprentissage:
– Rechercher et extraire des données climatologiques auprès de sources diverses dans le but
d’élaborer des produits climatologiques;
– Créer des métadonnées de recherche qui décrivent les produits et les services;
Il pourrait être nécessaire d’affiner encore ces objectifs d’apprentissage afin qu’ils soient assez
détaillés pour une évaluation, mais on voit que chacun décrit une tâche ou une action qui peut
être exécutée et comparée aux compétences. L’accent mis sur les résultats concrets ne signifie pas
que la compréhension est secondaire; toutefois, on peut déduire qu’une personne qui parvient à
accomplir des tâches complexes comme celles décrites ci-dessus détient le savoir voulu. L’inverse
n’est pas forcément vrai.
On entend par là les modes de formation qui existent (tel l’apprentissage en ligne ou en classe)
et le cadre qui est créé pour permettre l’apprentissage (cours, étude auto-dirigée, mentorat ou
tutorat en cours d’emploi, etc.).
Une fois connus les besoins et les objectifs d’apprentissage, il faut choisir les solutions
pédagogiques. L’instructeur doit prendre le temps de la décision, réfléchir aux besoins et aux
contraintes afin de trouver la ou les meilleures solutions possible (figure 17). Il n’est pas rare que
l’option la plus adaptée ou la plus intéressante du point de vue pédagogique se heurte à des
aspects techniques ou budgétaires. L’instructeur doit tenir compte des ressources présentes dans
l’organisme lorsqu’il effectue les choix.
Apprentissage formel
Mode de formation comportant des objectifs d’apprentissage précis et des évaluations, tels les
cours en classe ou en ligne.
Apprentissage semi-formel
Forme personnalisée et moins structurée d’apprentissage, par exemple les stages, l’affectation
d’un tuteur ou mentor et d’autres formations en cours d’emploi.
Apprentissage informel
– Modes non structurés mais essentiels d’apprentissage, dont l’acquisition d’expérience, les
échanges entre collègues et spécialistes, l’auto-formation, etc.;
L’instructeur ne doit pas négliger la diversité des possibilités d’apprendre. Les activités de
formation sont choisies au cours des étapes décrites plus loin.
38 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Transmission
de l’expérience
Solutions
pédagogiques
courantes
Étude
auto-dirigée
Le choix d’une solution doit tenir compte des contraintes pratiques ou logistiques, des objectifs
d’apprentissage et des valeurs pédagogiques (figure 18):
– Les critères fondés sur les aspects pratiques dépendent du contexte de la formation;
– Les critères fondés sur les objectifs d’apprentissage énoncent les conditions à remplir pour
atteindre les résultats voulus;
– Les critères fondés sur les valeurs pédagogiques renvoient aux convictions et préférences de
l’instructeur, qui peuvent l’amener à écarter des solutions valables.
1. Examiner les critères fondés sur les aspects pratiques qui semblent intangibles et
non négociables et sont le plus souvent imposés par les parties intéressées et les gestionnaires.
Il faut éliminer ou remettre en question les solutions qui ne correspondent pas aux critères et
indiquer celles qui conviennent;
2. Examiner les critères fondés sur les objectifs d’apprentissage. On peut décider que
certains d’entre eux sont plus importants que les aspects pratiques, nécessitant sans doute de
modifier la liste initiale de possibilités;
• Budget
Critères fondés • Nombre de participants
• Répartition géographique et caractéristiques
sur les aspects des participants
pratiques • Délais
• Diplômes ou certificats exigés
Les solutions mixtes – dans lesquelles diverses modalités se complètent – constituent souvent
la meilleure option. Ainsi, le programme de formation pourrait comprendre un apprentissage
auto-dirigé en ligne, un atelier sous la conduite d’un instructeur et une formation de suivi en
cours d’emploi.
Quatre stratégies d’apprentissage actif très courantes sont présentées ci-après; leurs
caractéristiques sont résumées dans la figure 19. Elles se chevauchent en partie et peuvent être
utilisées ensemble dans n’importe quelle situation.
L’apprentissage est plus profond quand le participant a la possibilité de formuler ce qu’il sait
dans ses propres mots. Les discussions portent sur des questions ou des problèmes et incitent à
réfléchir longuement sur les aspects délicats des sujets abordés ou sur les difficultés de mettre en
œuvre les aptitudes acquises.
40 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
Discussion
• Incite à réfléchir longuement sur une question
• Favorise la collaboration et la mise en commun du savoir
• Enseignement en petits ou grands groupes
• En classe ou en ligne
Investigation
Étude de cas
Expérience
Dans toute profession, les personnes chargées de tâches complexes doivent être capables
de résoudre les problèmes qui se posent et de réunir les renseignements qui permettront de
prendre des décisions. Dans ce genre de stratégie, l’instructeur énonce des problèmes, pose
des questions ouvertes ou avance des hypothèses qui exigent de rassembler des données et
informations, de les étudier et de tirer des conclusions. À titre d’exemple, l’esprit d’analyse est
davantage suscité si le participant doit chercher le type de plate-forme qui aide à prévoir la
formation et la propagation d’un cyclone tropical que s’il reçoit simplement l’information.
Une personne accroît sa compétence en mémorisant des situations qui guideront ses actions
futures. La prise de décisions, surtout quand le temps presse, se fait souvent en comparant la
situation du moment à des événements passés, en prenant les mesures voulues puis en évaluant
le résultat. Dans ce genre de stratégie, on étudie des cas réels pour mettre en pratique ce que
l’on est en train d’apprendre.
L’apprentissage le plus profond se fait par l’expérience. Une grande compétence s’acquiert en
essayant différentes choses pour améliorer ses résultats. Plus l’expérience est proche de la réalité,
plus l’apprentissage sera mis en pratique.
APPLICATION D’UN CADRE DE COMPÉTENCES 41
Il s’agit de la manière concrète dont se déroulera la formation. Toutes les méthodes se prêtent
à n’importe quelle stratégie: cours magistraux, discussions en groupe, tutoriels structurés,
exercices de collaboration, démonstrations, exemples tirés de la pratique, travaux pratiques,
apprentissage auto-dirigé, études de cas, simulations ou jeux de rôles, projets personnels ou
collectifs. Il est possible de les combiner afin d’atteindre au mieux les objectifs d’apprentissage.
La bonne façon d’évaluer les apprentissages qui découlent d’une formation axée sur les
compétences peut ressembler beaucoup à l’évaluation des compétences décrite dans la section 2
de la partie III. Les deux cherchent à mesurer des compétences ou des aptitudes, mais à différents
stades d’acquisition et, peut-être, avec une ampleur différente. Bien que l’évaluation des acquis
se fasse pendant ou juste après la formation, elle doit viser des tâches à exécuter sur le lieu de
travail, dans toute la mesure possible.
L’évaluation des compétences et l’évaluation des apprentissages n’ont cependant pas le même
but. Dans le premier cas, on veut surtout déterminer les compétences détenues, même si
l’apprentissage est une retombée naturelle. Dans le deuxième cas, le but peut être:
– Une évaluation sommative, qui mesure et consigne les acquis (pouvant devenir un élément
d’appréciation dans l’évaluation des compétences, par exemple);
– Une évaluation formative, qui favorise l’apprentissage par la pratique et, surtout, par les
résultats communiqués au participant. Parfois négligée, elle constitue une part importante
de toute formation axée sur les compétences. Sans mise en pratique du contenu de
l’enseignement ni observations constructives sur la façon de procéder, le développement
des aptitudes risque d’être insuffisant.
On l’a dit, les aspects à évaluer relativement à une formation axée sur les compétences
dépendent des objectifs d’apprentissage, lesquels sont régis par les compétences. Dans ce
genre de formation, l’évaluation porte sur les tâches rattachées au poste, même si l’on mesure
également les aptitudes préalables et les connaissances de base. Une tâche met en jeu une foule
de petites aptitudes et de connaissances de base, si bien que l’évaluation démontre également
que les aptitudes et connaissances voulues ont été acquises.
Il peut être difficile d’évaluer une tâche dans un cadre pédagogique, hors du lieu de travail, et de
créer des conditions réalistes. Les simulations et les études de cas qui font appel à des données
réelles et à l’équipement standard permettent toutefois de s’en approcher.
Il est souvent plus aisé d’évaluer les éléments qui constituent la performance. Par exemple,
la capacité d’analyser un produit de données peut être plus facile à juger que l’ensemble du
processus de prévision. Il est encore plus simple de mesurer le degré de compréhension des
mécanismes par lesquels se forment les phénomènes météorologiques. De multiples formes
d’évaluation permettent de savoir si un apprentissage a eu lieu. Même un questionnaire, s’il est
bien construit, peut grandement aider à jauger les acquis avant, pendant et après un cours. Quoi
qu’il en soit, les discussions et les simulations qui sondent et testent la façon de prendre une
décision permettent sans doute de mieux cerner les connaissances détenues.
analyse poussée est souvent nécessaire pour savoir si les nouvelles aptitudes sont appliquées
comme il convient. À ces échelons, l’évaluation englobe indirectement la mémorisation et la
compréhension, puisqu’elles forment le socle des aptitudes d’ordre supérieur.
Comme les compétences décrivent des aptitudes complexes, l’évaluation d’une formation axée
sur les compétences exige souvent de recourir aux études de cas, simulations ou problèmes à
plusieurs niveaux. Des protocoles pourraient aider l’instructeur à mesurer les acquis de manière
juste et cohérente.
Les méthodes classiques d’enseignement font souvent une large place aux cours magistraux et
au rôle d’enseignant et d’évaluateur du professeur, les échanges étant peu fréquents sauf lors
d’interventions de l’étudiant. La formation axée sur les compétences met en avant une autre
fonction de l’instructeur, celle d’accompagnateur de l’apprentissage.
Tous les enseignants et instructeurs aident à apprendre en donnant des informations claires,
en répondant aux questions ou en formulant des observations, mais ceux qui se centrent
sur l’étudiant dans le but d’étendre ses compétences y ajoutent l’accompagnement. Il s’agit
d’une fonction subtile qui consiste à a) donner l’occasion de mettre en pratique les nouvelles
connaissances et aptitudes, b) observer et analyser afin d’évaluer la performance et la maîtrise
des connaissances de base et c) offrir une assistance pour améliorer la compréhension et la
performance. Les points b et c, en particulier, exigent de prêter grande attention aux besoins de
la personne, y compris aux aspects émotifs et à l’estime de soi.
La mise en pratique d’une nouvelle aptitude est malaisée et les subtilités d’une bonne
performance peuvent être difficiles à capter. Un bon accompagnateur observe et interroge,
perçoit les problèmes de performance et les erreurs de compréhension qui pourraient nuire à
la compétence et sait comment éviter les pièges de l’émotion en cas d’échec. Pour ces raisons,
l’instructeur qui offre une formation axée sur les compétences doit être:
• Aimable, d’abord facile et prêt à aider, savoir créer une ambiance de travail agréable,
propice à l’apprentissage, et faciliter de bons échanges au sein des groupes;
• Capable d’écouter dans un esprit constructif, contribuer à élucider les questions sans
accaparer la conversation, mais savoir aussi quand récapituler avec clarté et tirer les
conclusions;
• Capable de poser des questions qui stimulent la réflexion, ne pas se limiter à transmettre
des informations;
• Capable de présenter les résultats comme il convient, en soulignant les aspects positifs, les
réussites et les efforts avant d’aborder les erreurs de compréhension et autres;
L’évaluation de la formation est la dernière étape du cycle. Comme dans tout processus axé sur la
qualité, il faut réunir des données si l’on veut améliorer le dispositif. Dans le cas de la formation,
cela revient à déterminer si les objectifs d’apprentissage ont été atteints. La réussite peut être
appréciée à quatre niveaux, comme le décrit Kirkpatrick 2 (figure 20).
La majorité des établissements de formation connaissent bien le niveau de la réaction (avis sur la
formation) et celui de l’apprentissage (estimation des acquis) mais les niveaux du comportement
et des résultats tendent à être négligés car ils exigent beaucoup d’efforts. Le troisième niveau
peut être évalué de diverses manières: questionnaires, listes de contrôle ou énoncés de fonctions
remis au bénéficiaire et à son supérieur hiérarchique pour vérifier la performance au travail;
questionnaires de suivi six mois à un an après la formation; cours de perfectionnement avec
travaux pratiques; évaluation formelle des compétences. Pour le quatrième niveau, la haute
direction doit rassembler un ensemble de données, incluant la validation de la performance et
l’analyse des observations émanant des utilisateurs.
Les bénéficiaires de la formation s’intéressent surtout aux deux premiers niveaux, les
responsables et les supérieurs hiérarchiques aux troisième et quatrième niveaux. Si l’évaluation
des niveaux 3 et 4 est insuffisante, l’avantage ou l’utilité à long terme des activités ou du
programme de formation soulèvent souvent des questions. Il est très important de préciser, dès
la planification, comment le mandataire entend mesurer la réussite car cela permet de recueillir
les données voulues tout au long de la démarche et procure à l’instructeur des repères utiles
pendant et après la formation.
1. Réaction 2. Apprentissage
• Évaluation à la fin • Tests réalisés
du cours, etc. ou performance
observée pendant Pendant ou à la fin
• Opinion sur la
qualité de la la formation de la formation
formation (simulations et
études de cas)
3. Comportement 4. Résultats
• Modification • Modification des
de la performance résultats obtenus
au travail par l’organisme
Après la formation
• Participation • La formation
de l’employeur contribue-t-elle à la
requise mission et aux buts?
2
Kirkpatrick, J. et W. Kirkpatrick, Kirkpatrick’s Four Levels of Training Evaluation, ATD Press, Virginie, 2016.
44 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
La description et l’annonce d’une formation axée sur les compétences requièrent de préciser
les compétences visées et les activités qui faciliteront l’acquisition de celles-ci. Il faut indiquer
le cadre et les éléments en jeu (compétences de haut niveau, critères de performance,
connaissances et aptitudes de base), ainsi que leurs numéros, le cas échéant.
Outre une description claire des compétences et de la manière de les acquérir, il convient
de prévoir la délivrance d’un certificat qui précise la nature des compétences qui ont été
développées. Cette attestation peut être très utile pour gérer les compétences.
Dans l’exemple ci-après, il était impossible de mentionner un cadre établi, mais les objectifs de
formation sont énoncés comme ils le seraient dans un cadre de compétences.
Intitulé du cours
L’outil d’analyse de la capacité des systèmes d’observation (OSCAR) et les métadonnées des
systèmes d’observation en surface
Vue d’ensemble
Les Membres de l’OMM ont depuis peu accès en ligne à la base de données OSCAR/Surface
pour consigner toutes les métadonnées relatives à leurs systèmes d’observation en surface. Cet
outil découle de l’application de la norme relative aux métadonnées du WIGOS, approuvée par
le Dix-septième Congrès météorologique mondial en 2015 et en vigueur depuis juillet 2016. Les
Membres doivent comprendre et apprendre à utiliser cet outil.
Objectifs d’apprentissage
– Utiliser l’interface Web de l’outil OSCAR/Surface pour insérer, valider, corriger et actualiser
les métadonnées d’observation, ainsi que pour rechercher et extraire des métadonnées
d’observation (objectif principal);
Cible(s)
Plan
1. Introduction et contexte
1.2 Importance des métadonnées et différence entre les métadonnées de recherche et les
métadonnées d’observation
Forme du cours
Formation en classe comportant des cours magistraux et des travaux pratiques sur l’utilisation
d’OSCAR/Surface. Le matériel didactique pourra être consulté en ligne avant les rencontres et
après la formation.
Activités d’apprentissage
a) Discussion des participants sur l’utilité des métadonnées d’observation, leur contenu, la
manière et le moment de les recueillir;
c) Étude de cas demandant que les participants recherchent des métadonnées erronées ou
incomplètes et suggèrent des corrections;
d) Projet au cours duquel les participants devront introduire et/ou actualiser des métadonnées
d’observation émanant de leur pays dans OSCAR/Surface, y compris le recueil préalable de
véritables métadonnées.
– Avant le début du cours, les futurs participants seront invités à évaluer leurs propres
connaissances et aptitudes de base en ce qui a trait à l’utilisation d’OSCAR/Surface;
– Pendant le cours, une évaluation formative reposera sur l’observation de travaux pratiques
ciblés sur la recherche et l’extraction de métadonnées d’observation;
– À la fin du cours, une évaluation sommative sera réalisée lors d’un projet consistant à
corriger/actualiser un jeu de métadonnées et à les insérer dans OSCAR/Surface.
Évaluation du cours
Ressources pédagogiques
– Manuel du Système mondial intégré des systèmes d’observation de l’OMM (OMM-No 1160);
Les organismes soumis à une réglementation internationale peuvent être tenus d’indiquer à quel
stade d’application des cadres de compétences ils se situent. La figure 21 présente les quatre
niveaux de la démarche.
Le fait de franchir un stade d’application devrait être consigné (voir la section 5 ci-après) comme
le prescrit le système de gestion de la qualité que détient l’organisme.
La détermination du stade atteint peut être laissée aux Membres ou se faire à l’échelon
international. Ainsi, le Programme de météorologie maritime et d’océanographie de l’OMM
évalue régulièrement les Membres qui exercent les fonctions de coordonnateurs de zone
METAREA au titre du Service mondial d’information et d’alerte pour la météorologie maritime
et l’océanographie; l’OACI, pour sa part, suit la mise en application des compétences visant les
personnels de la météorologie aéronautique.
• L’organisme sait que le cadre de compétences existe mais n’a pas de plan
d’application
Stade 0
Les commissions techniques de l’OMM devront suivre l’application de près et recourir à diverses
stratégies pour inciter les Membres à agir.
Voici quelques stratégies que les commissions techniques pourraient mettre en œuvre afin de
stimuler l’application des cadres de compétences parmi les Membres:
• Faire connaître et mieux comprendre les cadres de compétences au sein des Membres par
l’entremise de bulletins réguliers;
• Organiser des ateliers de formation régionaux sur la nature et les modalités d’application
des cadres de compétences;
• Créer une bibliothèque en ligne de ressources utiles à l’application, incluant des exemples;
• Faciliter le dialogue entre les Membres et les équipes d’experts concernées par le biais de
forums en ligne;
• Désigner des correspondants auxquels les Membres peuvent adresser leurs questions
touchant aux compétences;
• Établir un cycle régulier de compte rendu sur les stades d’application, décrits au
paragraphe 4.1 ci-dessus, qui associe les principaux intéressés (représentants permanents,
centres régionaux de formation professionnelle) au sein des Membres;
• Faire en sorte que l’application des compétences soit inscrite à l’ordre du jour de toutes les
réunions des commissions;
• Aider à mettre sur pied un projet pilote qui fasse office de test et de modèle (utile pour les
cadres de compétences récemment élaborés).
4.3 Équité
Les instructeurs et les examinateurs doivent veiller au respect des principes d’équité et d’accès
pendant la formation et l’évaluation, conformément aux règles énoncées par l’organe national de
réglementation.
Ces aspects doivent entrer en ligne de compte quand on planifie ou exécute une formation ou
une évaluation. Les instructeurs et les examinateurs doivent être attentifs à ce qui suit:
– Le temps à accorder aux candidats pour effectuer les tâches prévues dans la formation ou
l’évaluation, incluant des pauses régulières pendant les activités;
– Les dangers qui découlent du processus de formation ou d’évaluation, qui doivent donner
lieu à une évaluation des risques;
Les règles de santé et de sécurité au travail changent avec l’évolution des pratiques. Il est
recommandé de consulter régulièrement les politiques de l’organisme pour s’assurer que l’on
dispose des informations les plus récentes au moment de planifier ou d’exécuter une évaluation.
Les règles à observer concernent souvent, mais pas seulement:
– La conduite;
– L’ergonomie;
Les instructeurs et les examinateurs doivent savoir s’il existe un responsable des questions de
santé et de sécurité au travail à l’intérieur de l’organisme et, si c’est le cas, s’enquérir de tout
danger connu et des mesures préventives en place.
Une bonne documentation est utile à de multiples égards (figure 22), elle est au cœur d’un
système de gestion de la qualité qui s’intéresse aux compétences. Le dossier décrit la démarche
que l’organisme a suivie pour se conformer aux exigences fixées et les mesures qu’il a prises pour
garantir la prestation de services de qualité.
Accroît
la transparence
Favorise l’acceptation
Aide à maîtriser
de la démarche à tous
les risques connus
les échelons
Un dossier
Concourt sur les compétences:
à uniformiser Précise les rôles
la formation et les responsabilités
et l’évaluation du personnel
Le dossier constitué pour aider à appliquer le cadre de compétences peut renfermer, entre autres:
Les documents doivent être rédigés de manière à fournir des renseignements pratiques,
rationnels et utiles au personnel concerné. Il est bon de revoir leur contenu à intervalle régulier
afin de s’assurer qu’ils sont à jour et reflètent bien les pratiques en cours.
Rappelons qu’un énoncé de compétence indique les aptitudes, les connaissances et les attitudes
dont doit, au minimum, faire preuve le personnel dans l’exécution de son travail. Une fois la
compétence démontrée, il faut la préserver et, si possible, mettre en place des stratégies qui
permettront d’aller au-delà des exigences minimales.
Les mesures destinées à maintenir et renforcer la compétence doivent être décrites en détail:
fréquence de réévaluation, outils choisis, variations par rapport à la première évaluation,
calendrier et modalités de la formation offerte par l’organisme en vue d’étendre les aptitudes
et les connaissances et procédure de suivi des résultats. Si l’organisme doit analyser plusieurs
secteurs (services météorologiques destinés au secteur maritime, au public, à la navigation
50 GUIDE SUR LES COMPÉTENCES
aérienne, etc.), un plan de gestion des compétences est pratique pour créer un cycle efficace de
maintien à niveau qui réduit la charge que la formation et l’évaluation font peser sur le personnel
et les ressources.
Il appartient à chaque organisme de consigner les éléments d’appréciation observés pour chaque
candidat, afin de pouvoir se prononcer à la fin de l’évaluation.
Quand le service dispose d’un système de gestion de la qualité, par exemple s’il fournit des
prévisions au secteur aéronautique, les qualifications et les compétences doivent y être notées
à des fins de vérification; il importe de tenir les dossiers à jour et de préserver leur caractère
confidentiel. Il s’agit là de bonnes pratiques pour tous les services.
5.5 Gouvernance
Les documents devraient être revus régulièrement afin de s’assurer qu’ils sont à jour, qu’ils
satisfont aux exigences du secteur de service et qu’ils sont adaptés au contexte organisationnel.
Un examen périodique avec les principaux intéressés est généralement nécessaire pour que le
programme axé sur les compétences continue de répondre aux besoins des utilisateurs. Le cycle
d’examen devrait être lié au système de gestion de la qualité en place dans l’organisme.
En 2016, la CMAé a demandé aux Membres de communiquer leurs avis sur les orientations
touchant l’application des normes de compétence pour les personnels de la météorologie
aéronautique, y compris des précisions sur les réussites et sur les difficultés rencontrées.
Programme
– Choix plus éclairé du personnel à former grâce aux besoins révélés par l’évaluation;
Adhésion du personnel
Formation
À l’évidence, les organismes qui suivent les normes de compétence pour les personnels de la
météorologie aéronautique bénéficient d’une grande part des avantages cités au début du
Guide.
Au nombre des difficultés, outre celles énumérées dans la section 2 de la partie II:
Programme
– Mise au point d’outils d’évaluation qui conviennent à des bureaux de prévision différents et
distants qui n’exécutent pas les mêmes tâches;
– Volume de travail généré par l’évaluation du personnel qui doit faire preuve de compétence
dans plusieurs domaines (services météorologiques destinés au secteur maritime, au public,
à la navigation aérienne, etc.);
Personnel
Formation
Il est suggéré aux organismes qui se lancent dans la démarche d’étudier la liste des difficultés et
de prévoir des moyens de les atténuer pendant la mise en œuvre.
Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à:
public.wmo.int
JN 171711