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Chapitre 1

Chapitre 1
Récurrence
Récurrence
Sommaire
1.1 La chasse aux petits points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2
Sommaire La théorie des dominos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Variantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1 La chasse aux petits points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Démonstrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 La théorie des dominos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5 Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3 Variantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4 Démonstrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.7 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.5 Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.8 Problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.9 Correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1.7 Solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.8 Problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.9 Correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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2 CHAPITRE 1. RÉCURRENCE

1.1 La chasse aux petits points


Dans le chapitre consacré aux suites (chapitre 9 du cours de seconde), nous avons rencontré des diffi-
cultés à démontrer des théorèmes sur les suites, en particulier le théorème 6 page 364. Pourquoi ? La faute
aux petits points !
Par exemple, lorsqu’on écrit

n(n + 1)
σn = 1 + 2 + 3 + . . . + n = ,
2
que se passe-t-il à la place des . . . ? Est-ce que n est nécessairement supérieur à 3 ?
n
Il est toujours possible de remplacer 1 + 2 + 3 + . . . + n par la somme symbolique k=1
k ce qui est
plus rigoureux mais ne dissipe pas tous les problèmes.

1.2 La théorie des dominos

Les dominos sont positionnés de telle façon que, si un domino tombe, alors
il fait tomber le domino suivant.
Si le premier domino tombe, alors tous les dominos suivants tombent.
Si le premier domino ne tombe pas, alors rien ne se passe. À moins qu’un
domino ne tombe plus loin, entraînant avec lui tous les dominos suivants.

Exercice 1.

On définit la suite (un )n∈N∗ par u1 = 1 et la relation valable pour tout n dans N∗ :

un+1 = un + 2n + 1

1. Calculer u2 , u3 , u4 .
2. Quelle conjecture peut on faire sur l’expression de un en fonction de n ? On veut prouver
cette conjecture, voici un nouveau type de raisonnement :
3. Prouver que si pour un certain k (k ∈ N∗ ) on a bien uk = k2 , alors uk+1 = (k + 1)2 . On
dit que la propriété est « héréditaire ».
4. Conclure et calculer : 1 + 3 + 5 + 7 + · · · + 2019

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1.2. LA THÉORIE DES DOMINOS 3

Solution 1

Un calcul, un dessin permettent de conjectu-


rer que pour tout entier k,
uk = k2 .
On sait que pour tout entier k,
5 uk+1 = uk + 2k + 1. Donc à supposer que
uk = k2 , on en déduit que
4 uk+1 = k2 + 2k + 1 = (k + 1)2 .
Autrement dit, chaque fois qu’on a un entier
k pour lequel la proposition P(k) : uk = k2
3
prend la valeur Vrai, alors cette proposition
prend encore la valeur Vrai pour l’entier sui-
2 vant.
Comme on a P(1) ( puisque u1 = 1 ) on a
1 P(2), donc P(3), . . . , donc P(n), et ce pour
tout entier n.
On remarque le retour de ces fichus . . . .
0
0 1 2 3 4 5 
1009

Pour finir (2k + 1) = 10102 = 1020100 (il


k=0
y a 1010 termes).
Principe du raisonnement par récurrence
On vient d’utiliser un raisonnement par récurrence (on dit aussi par induction). C’est un principe de
raisonnement (comme le raisonnement par l’absurde) qui sert à établir une proposition valable pour tous
les entiers naturels à partir d’un certain rang. Ce raisonnement comporte quatre étapes : La rédaction de
la proposition, l’initialisation, l’hérédité et la conclusion.
Soit I = [ n0 , +∞ [ ∩ N un intervalle non majoré de N.
Soit P(n) une propriété dépendant d’un entier naturel n dont on veut prouver qu’elle est vraie pour tout
n dans I (c’est-à-dire pour tout n  n0 ).

Théorème 1 (de récurrence)


Soit n0 ∈ N et P une proposition dépendant d’une lettre n ∈ I = [n0 , +∞[ ∩ N.

P(n0 )
Si alors ∀n  n0 , P(n).
∀k  n0 , P(k) =⇒ P(k + 1)

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4 CHAPITRE 1. RÉCURRENCE

On en déduit la méthode suivante :


Méthode 1.

Écriture de la proposition. C’est une étape importante qui demande du soin. Il faut faire
attention à la quantification.
Initialisation. On vérifie que P(0) est vraie. (ou P(n0 ))
Hérédité. On fixe un entier k ∈ I et on montre que

P(k) =⇒ P(k + 1)

et ce quel que soit l’entier k ∈ I. Autrement dit, en supposant P(k) on démontre P(k + 1).
Conclusion. Alors, d’après le principe de récurrence, la propriété P(n) est vraie pour tout
n  n0 .

 L’initialisation est nécessaire :

Exemple 1
La « proposition » P(n) : « 2n est divisible par 3 » est héréditaire.
Elle prend la valeur Faux pour tout entier n.

Démonstration 1
Par contraposée. Soit n un entier pour lequel on n’a pas P(n). Cela veut dire que l’ensemble J des entiers
n pour lesquels on n’a pas P(n) n’est pas la partie vide. Donc J possède un plus petit élément n1 d’après
l’axiome 1 page 72 du cours de seconde. Cet entier n1 est caractérisé par

non P(n1 )
(⋆)
∀k ∈ N vérifiant n0  k < n1 , P(k)

On sait que n1 �= n0 puisque, d’après l’initialisation, P(n0 ). Donc n1 > n0 . Donc n2  n0 . D’après (⋆)
on a P(n2 ). D’après l’hérédité appliquée à k = n2 = n1 − 1 on a P(n2 + 1) c’est-à-dire P(n1 ) ce qui est
exclu. 
Alors ? Principe ou théorème ? Un principe est un axiome. Il ne se démontre pas. Un théorème se
démontre. Pas nécessairement dans ce manuel, mais il se démontre. Ici, on aurait un principe qui se
démontrerait ?
En fait, la « démonstration » ci-dessus présuppose que toute partie non vide de N admet un plus petit
élément.
Cela peut se démontrer. . . par récurrence.
Pour couper court à une histoire longue, ces deux propositions sont équivalentes et il est nécessaire
d’en admettre une pour démontrer l’autre.

Exercice 2.

Prouver par récurrence que pour tout n dans N, l’entier 8n − 1 est divisible par 7.

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1.2. LA THÉORIE DES DOMINOS 5

Solution 2
Écriture de la proposition : Soit la proposition P(n) dépendant de l’entier n ∈ N : 8n − 1 est divisible
par 7.
Initialisation : Pour n = 0, on a 8n − 1 = 80 − 1 = 1 − 1 = 0 qui est bien divisible par 7. On a donc bien
P(0).
Hérédité : Soit k un entier naturel. On suppose P(k), c’est-à-dire qu’il existe p ∈ Z tel que 8k −1 = 7p. En
multipliant les deux membres par 8 on en déduit que 8k+1 −8 = 7×8p donc 8k+1 −1 = 7×8p−7 = 7(8p−1)
est aussi un multiple de 7. C’est P(k + 1). On a bien démontré

∀k ∈ N, P(k) =⇒ P(k + 1)

Conclusion : ∀n ∈ N, P(n), ce qu’il fallait démontrer.

Exercice 3.

Prouver par récurrence que pour tout n dans N∗ :

n(n + 1)  n
n(n + 1)
σn = 1 + 2 + 3 + · · · + n = = k= .
2 2
k=1

voir le théorème 3 page 362 du cours de seconde.

Solution 3
Écriture de la proposition. Soit la proposition P(n) dépendant de l’entier n ∈ N :

n(n + 1)
P(n) : σn = .
2

On commence par définir la suite σ par récurrence. On a

∀n ∈ N, σn+1 = σn + n + 1.

n(n + 1) 1×2
Initialisation. σ1 = 1 et pour n = 1, vaut = 1. Donc on a P(1).
2 2
n(n + 1)
Hérédité. Soit k un entier naturel. On suppose P(k), c’est-à-dire que σn = et on veut
2
(k + 1)(k + 2)
démontrer que σk+1 = . Or σk+1 = σk + (k + 1). D’après P(k), on en déduit :
2

k(k + 1) k (k + 1)(k + 2)
σk+1 = + (k + 1) = (k + 1)(1 + ) = .
2 2 2

Ainsi on a bien P(k + 1).


Conclusion. En résumé, on a P(1) et ∀k ∈ N∗ , P(k) =⇒ P(k + 1), donc, d’après le théorème de
récurrence, on a ∀k ∈ N∗ , P(k), ce qu’il fallait démontrer.

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6 CHAPITRE 1. RÉCURRENCE

Exercice 4.


1. Justifier que pour tout n dans N∗ , on a : n2 + n  n
2. En déduire la preuve par récurrence que :


n
1 √
√  n.
k=1
k

Voir aussi l’exercice 9 page 373 du cours de seconde.

Solution 4
1. Grâce à l’expression conjuguée, (voir paragraphe 5.9.3 page 100 du cours de seconde) on a

 n2 + n − n2
n2 + n − n = √
n2 + n + n
n
= √ 0
n2 + n + n

2. Soit la proposition P(n) dépendant de l’entier n ∈ N∗ :


n
1 √
Sn = √  n.
k=1
k

La suite S est définie par récurrence par S1 = 1 et

1
∀k ∈ N, Sk+1 = Sk + √ .
k+1

Soit k ∈ N∗ pour lequel on a P(k), c’est-à-dire Sk  k, on en déduit

1
Sk+1 = Sk + √
k+1
√ 1
 k+ √ , d’après P(k)
k+1
√ √
k× k+1+1
 √
k+1
k+1
 √ , d’après la première question,
k+1
 k + 1.

On a donc bien P(k + 1).


Conclusion : En résumé, on a P(1) et ∀k ∈ N∗ , P(k) =⇒ P(k + 1), donc, d’après le théorème de
récurrence, on a ∀k ∈ N∗ , P(k), ce qu’il fallait démontrer.

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1.3. VARIANTES 7

Exercice 5.

D’après l’inégalité triangulaire (théorème 16 page 81 du cours de seconde)

∀x, y ∈ R, |x + y|  |x| + |y|.

Démontrer que pour tout entier n  2,


 n 
   n
 
∀x1 , x2 , . . . , xn ∈ R,  xk   |xk |
 k=1  k=1

Solution 5
Écriture de la proposition : Soit la proposition P(n) dépendant de l’entier n  2 :
 n 
   n
 
∀x1 , x2 , . . . , xn ∈ R,  xk   |xk |
 
k=1 k=1

Initialisation : Pour n = 2, le théorème 16 page 81 du cours de seconde est exactement P(2).


Hérédité : Soit k  2 un entier naturel pour lequel on a P(k). On cherche à établir P(k + 1). Pour cela
on se donne k + 1 réels x1 , x2 , . . . , xk+1 . On pose x = x1 + x2 + . . . + xk et y = xk+1 . D’après P(2), on
a |x + y|  |x| + |y| soit
 k+1   k 
   
   
 xp    xp  + |xk+1 |
   
p=1 p=1

 k 
  k
 
Maintenant, d’après P(k), on peut majorer  xp  par |xp |.
 p=1  p=1
Finalement on a bien
 k+1  k+1
  
 
 xp   |xp |
 
p=1 p=1

et ce pour tous réels x1 , x2 , . . . , xk+1 . On a bien P(k + 1).


Conclusion : ∀n  2, P(n), ce qu’il fallait démontrer.

1.3 Variantes
Ce sont deux déclinaisons classiques du théorème de récurrence.

1.3.1 Récurrence à deux pas


La récurrence à deux pas est aussi appelée récurrence double.

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8 CHAPITRE 1. RÉCURRENCE

Théorème 2
Soit Pn une proposition dépendant d’un entier n ∈ N.

 P0
Si P1 alors ∀n ∈ N, Pn .

∀n ∈ N, (Pn et Pn+1 ) =⇒ Pn+2

Démonstration 2
Soit n ∈ N. On considère la proposition Hn ⇐⇒ (Pn et Pn+1 ).
On a P0 et P1 c’est-à-dire H0 .
Par ailleurs, on a ∀n ∈ N, Hn ⇐⇒ Pn+2 . Or on a clairement Pn+1 ⇐⇒ Pn+1 .
Donc on a ∀n ∈ N, Hn ⇐⇒ Hn+1 .
D’après le théorème de récurrence, on a ∀n ∈ N, Hn . A fortiori on a ∀n ∈ N, Pn 

Exemple 2 (Formule de Binet)



F0 = 0 ; F1 = 1
Soit la suite (Fn ) définie par : .
Fn+2 = Fn + Fn+1
On a ∀n ∈ N.
√ √
1 1+ 5 1− 5
Pn : Fn = √ (ϕn − ϕ′n ), avec ϕ= et ′
ϕ = .
5 2 2
1 1
On a clairement √ (ϕ0 − ϕ′0 ) = √ (1 − 1) = 0 = F0 soit P0 .
5 5 √ √
1 1 ′1 1 1+ 5 1− 5
De même, √ (ϕ − ϕ ) = √ ( − ) = 1 = F1 soit P1 . Soit n ∈ N un entier pour
5 5 2 2
lequel on a Pn et Pn+1 . On a alors
1 1
Fn+2 = Fn + Fn+1 = √ (ϕn − ϕ′n ) + √ (ϕn+1 − ϕ′n+1 )
5 5
1 n n+1 1
= √ (ϕ + ϕ ) − √ (ϕ′n + ϕ′n+1 )
5 5
ϕn ϕ′n
= √ (1 + ϕ) − √ (1 + ϕ′ )
5 5
ϕn 2 ϕ′n ′2
= √ (ϕ ) − √ (ϕ ),
5 5
car ϕ et ϕ′ sont solutions de 1 + x = x2 . On a donc bien
1
Fn+2 = √ (ϕn+2 − ϕ′n+2 ),
5
c’est-à-dire Pn+2 .
Par récurrence à deux pas, on a bien
1
∀n ∈ N, √ (ϕn − ϕ′n ).
5

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