Modèle Rédaction Et Mentions Assignation en Paiement

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PRATIQUE GÉNÉRALE DU DROIT AU CAMEROUN

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Mois : août 2021

30 AOÛT 2021 DROIT DES SÛRETÉS, PROCÉDURES

ASSIGNATION EN PAIEMENT

I-DEFINITION

Selon le code de procédure civile l’assignation est un « acte d’huissier de justice par lequel le demandeur
cite son adversaire à comparaitre devant le juge ». Matériellement, c’est un acte par lequel l’huissier de
justice notifie au défendeur qu’une demande en justice est formée contre lui, et qu’il doit se présenter
devant le tribunal à la date ou dans le délai indiqué.

Selon le lexique des termes juridiques l’assignation est l’acte de procédure adressé par le demandeur au
défendeur par l’intermédiaire d’un huissier de justice, pour l’inviter à comparaitre devant une juridiction
de l’ordre judiciaire et valant, devant le tribunal de grande instance, conclusions pour le demandeur.

En d’autres termes, la procédure d’assignation en paiement est la procédure par laquelle le créancier
cite le débiteur à comparaître devant le juge, dans l’espoir d’obtenir la condamnation du débiteur à
payer.

C’est une procédure plus longue que l’injonction de payer, surtout si le débiteur se défend et oppose
des arguments.

Cette remise doit être faite dans les deux mois de l’assignation, faute de quoi celle- ci sera caduque
constatée d’office par le juge par ordonnance. Elle vaut conclusion. Le dépôt de l’assignation se fait au
greffe du tribunal de grande instance et le dossier sera enrôler à l’audience à travers la date indiquée
dans l’assignation. (Confère article 5 et suivant du code de procédure civile).

La procédure d’assignation en paiement, bien plus complexe que l’injonction de payer, donne lieu à un
véritable procès.

A la différence de la procédure d’injonction de payer, la procédure d’assignation en paiement est dite «


contradictoire ». Elle permet ainsi au débiteur de faire valoir ses arguments devant le juge pour
s’opposer au paiement qui lui est demandé.

Elle est donc, au moins en théorie, plus longue et plus incertaine que la procédure d’injonction de payer
lors de laquelle le juge statue sur la base des seuls éléments fournis par le créancier.

NB : Pour engager la procédure, le ministère d’un huissier de justice est obligatoire.

II- A QUELLES CONDITIONS PEUT-ON ENGAGER UNE PROCEDURE D’ASSIGNATION EN PAIEMENT ?

La recevabilité d’une assignation en paiement est soumise au respect de plusieurs conditions.

Ainsi :

La facture impayée doit avoir pour origine un contrat, une obligation ou un instrument de crédit
bancaire (achat, emprunt, facture impayée, loyer, lettre de change etc.).

Le débiteur doit avoir dépassé le délai de paiement indiqué sur la facture.

La facture ne doit pas être prescrite.

Il n’est pas possible d’engager une procédure d’assignation en paiement dans les cas suivants :

Le client fait l’objet d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire ;


Le client réside à l’étranger et ne dispose d’aucun établissement en France. Une procédure européenne
d’injonction de payer a néanmoins été mise en place en 2008 ;

Le créancier cherche à obtenir le paiement d’un chèque sans provision. Dans cette hypothèse, il faudra
engager une procédure spécifique de recouvrement.

1ère Condition De L’assignation En Paiement

Il est possible d’engager une procédure d’assignation en paiement pour demander le paiement de tous
types de biens ou de prestations, que le débiteur soit un particulier, une association ou une entreprise.

Le montant demandé au débiteur doit avoir pour origine :

• un contrat (achat, emprunt…),

• une obligation (paiement du loyer, règlement d’une facture, découvert bancaire…),

• ou, un instrument de crédit bancaire (billet d’ordre, cession de créance, lettre de change).

Il n’est pas possible d’engager une procédure d’assignation en paiement contre une personne morale de
droit public (collectivités, État…) pour demander, par exemple, le règlement d’une subvention ou le
remboursement d’un trop versé d’impôts.

2ème Condition De L’assignation En Paiement

En l’absence de paiement comptant, la facture doit comporter la date à laquelle le règlement doit
intervenir.

La date de règlement à mentionner est en principe librement fixée entre le fournisseur et le client, mais
elle doit respecter la réglementation des délais de paiement entre entreprises, lorsque le client est un
professionnel.
A défaut d’accord entre le vendeur et l’acheteur, le délai de paiement est de 30 jours. Les fournisseurs
et leurs clients professionnels peuvent convenir entre eux d’un délai inférieur ou supérieur, sans pouvoir
dépasser un délai de 60 jours ou de 45 jours fin de mois à compter de la date d’émission de la facture.

Tout dépassement de ce délai expose le client au paiement de pénalités de retard et à une procédure
judiciaire, s’il refuse toujours de s’exécuter après avoir reçu une relance ou une mise en demeure.

3ème Condition De L’assignation En Paiement

Une facture impayée ne peut pas être réclamée indéfiniment. La loi prévoit en effet un laps de temps
au-delà duquel le créancier ne peut plus exiger une somme, même due.

Le principe de la prescription est là pour protéger les débiteurs des réactions tardives de leurs
créanciers. Elle a pour but d’éviter qu’une dette ne devienne exagérément lourde en cas de paiements
récurrents (loyers, charges…) ou de sanctionner un créancier négligent qui pourrait, ensuite, réclamer
des indemnités ou des intérêts de retard.

Une fois un certain délai écoulé, le créancier ne peut donc plus engager de procédure d’assignation en
paiement.

III- LES REGLES DE COMPETENCE

La compétence matérielle

Litige de plus d’un million de francs CFA : Au Cameroun, la compétence échoie aux Juges du tribunal de
grande instance statuant en matière civile, si la créance est civile, et en matière commerciale si la
créance est de nature commerciale.

La compétence territoriale

LE PRINCIPE : Juridiquement, un litige se règle d’après les règles de compétence territoriale. Chaque
Juridiction à une sphère dans laquelle elle est habilitée à agir dans le règlement des litiges. Au-delà de ce
circuit « fermé », elle est incompétente en principe, pour connaitre de l’affaire même si au plan matériel
elle est compétente. La règle fondamentale qu’un demandeur (un créancier) à une action en justice doit
respecter est celle dite du « Actor sequitur forum rei » c’est-à-dire que le tribunal territorialement
compétent est celui du domicile du défendeur (un débiteur par exemple), pour ne pas voir la juridiction
saisie se déclarer incompétente pour connaitre de l’affaire. Ainsi selon les dispositions de l’article 8 du
code de procédure civile désigne les tribunaux compétents pour connaitre des litiges en la matière.

LES EXCEPTIONS : Exceptionnellement, sur la base des dispositions de l’article 8 Al 3 du code de


procédure civile, « Les contestations relatives à des fournitures, travaux, locations, louages d’ouvrage ou
d’industrie, peuvent être portées devant le juge du lieu où la convention a été contractée ou exécutée,
lorsqu’une des parties sera domiciliée dans ce lieu ;… » . Les règles de compétences sont d’ordre public,
c’est-à-dire que le juge peut la soulever d’office et se déclarer incompétent pour connaître de l’affaire.
Pour pouvoir déroger aux règles de compétence territoriale, les parties doivent avoir toute contracté en
qualité de commerçant et insérer une clause attributive de compétence de façon claire.

IV- LE RESPECT DU DELAI DE PRESCRIPTION

En matière civile, le délai de prescription de la dette est trentenaire, c’est-à-dire trente ans à compter de
la date du contrat. En matière commerciale les obligations nées à l’occasion de leur commerce entre
commerçants, ou entre commerçants et non-commerçants se prescrivent par cinq ans si elles ne sont
pas soumises à des prescriptions plus courtes. (Art.16 AUDCG)

V- QUELLES SONT LES ETAPES DE LA PROCEDURE D’ASSIGNATION EN PAIEMENT ?

1. Démarches Amiables

L’engagement d’une procédure d’assignation en paiement devant le Tribunal n’est possible qu’après
une tentative d’accord amiable via l’une des procédures suivantes : la conciliation, la médiation ou la
convention de procédure participative.

Elle incite souvent le débiteur à payer et présente l’avantage d’être généralement gratuite.
2. Rédaction De L’assignation

L’assignation en paiement est un acte juridique qui invite formellement un client à se présenter devant
le juge.

Elle doit comporter un certain nombre de mentions obligatoires qui varient en fonction de la juridiction
saisie et de la nature du litige, sans quoi elle encourt la nullité pour vice de forme.

La personne rédigeant l’assignation est ainsi tenue de :

Intituler l’acte, en en-tête : « Assignation au fond devant le Tribunal de … »

Indiquer l’identité, les coordonnées et éventuellement les principales caractéristiques des parties (par
exemple si l’une des parties est une société : sa forme, sa dénomination sociale, son numéro
d’immatriculation au RCCM, son siège social),

Indiquer le montant et le décompte du montant réclamé,

Résumer l’objet de la demande, son fondement (les principaux faits et la ou les raisons supposées du
droit à créance),

Préciser les démarches amiables tentées pour parvenir à la résolution préalable du litige ;

Ne pas omettre de demander la prise en charge par le débiteur des frais de recouvrement ;

Lister en page intitulée « bordereau des pièces visées dans l’assignation », les pièces visées dans le texte
de l’assignation, qui y auront été préalablement numérotées, et qui permettent de justifier le montant
que le client doit : bon de commande ou devis signé, contrat conclu fixant les échéanciers de règlement,
facture mentionnant la date de règlement convenue, bon de livraison s’il ne comporte pas de réserves,
conditions générales de vente acceptées par le client, lettres de relance laissées sans réponse, mise en
demeure de payer,

Joindre au dossier la page intitulée « bordereau des pièces visées dans l’assignation », ainsi que la copie
de tous documents justificatifs à l’appui de l’assignation,

Préparer la copie de chacune de ces pièces et apposer en première page, au moins sur les plus
importantes d’entre elles, la mention « pour copie certifiée conforme à l’original », suivie de votre
signature ;
Puis contacter le greffe du Tribunal compétent pour obtenir une date d’audience et compléter
l’assignation des lieux, jour et heure de l’audience à laquelle l’affaire sera appelée.

La rédaction d’une assignation est assez compliquée car il faut disposer de connaissances juridiques.
C’est pourquoi il est conseillé de faire appel à un avocat afin de minimiser les risques d’erreur.

En pratique, lorsque la représentation par avocat est obligatoire, c’est l’avocat mandaté par le créancier
qui se charge de la rédaction de l’assignation en paiement avant de la confier à un huissier pour qu’elle
soit signifiée (transmise) au débiteur.

A l’inverse des honoraires de l’avocat, la délivrance de l’assignation en paiement par un huissier de


justice est tarifée par les lois. Le coût de l’assignation en justice est à la charge du demandeur, c’est-à-
dire de celui qui engage l’action en justice. Toutefois, son coût pourra être réclamé à la personne
assignée en justice, si le tribunal saisi donne raison au demandeur.

3. Dépôt Au Tribunal De L’assignation En Paiement

L’assignation en paiement doit ensuite être remise au greffe de la juridiction compétente. Il peut être
remis par le créancier lui-même, un avocat, un huissier de justice ou tout autre mandataire muni d’un
pouvoir spécial.

4. Tenue De L’audience

Avant la tenue de l’audience, le débiteur doit adresser au créancier ses arguments dans un document
appelé « conclusions », accompagné de ses pièces justificatives.

Il n’y aura un procès que si les arguments et pièces justificatives de chacune des parties ont été
échangées. Une fois cela fait, chacun pourra plaider sa cause devant le tribunal.

La procédure devant le Tribunal judiciaire peut se dérouler sans audience, si le créancier et le débiteur y
consentent.
5. Décision Du Juge

Si le débiteur reconnaît sa dette, il est alors condamné à payer et un échéancier de règlement pourra
être convenu. Dans le cas contraire, il va devoir apporter tous les éléments de preuve au juge.

Le juge peut décider d’accorder raison au créancier : une fois les délais d’appel expirés, il lui délivre alors
un titre exécutoire que le créancier devra signifier au débiteur. A défaut de paiement, le titre exécutoire
va lui permettre de pratiquer une saisie sur le patrimoine du débiteur, sauf si ce dernier forme appel, ou
de le faire assigner en redressement judiciaire, s’il s’agit d’un professionnel.

Le juge peut aussi décider d’accorder raison au débiteur. Le créancier devra alors faire appel de la
décision (ou se pourvoir en cassation).

6. Comment Faire Exécuter La Décision Du Juge ?

Une fois la décision obtenue, il faut la faire exécuter, c’est-à-dire récupérer les sommes dues par le
débiteur. C’est l’huissier de justice qui procèdera à son exécution.

Pour faciliter l’exécution de la procédure de saisie, il faudra lui communiquer tous éléments de nature à
faciliter l’exécution de la décision : les coordonnées bancaires du débiteur, son adresse, sa date de
naissance si c’est une personne physique, son numéro de RCCM si c’est une société…

17 AOÛT 2021 PROCÉDURES

DE L’APPLICATION DE LA PROCEDURE D’INJONCTION DE PAYER EN DROIT OHADA : ENTRE CELERITE ET


DILATOIRE

Vingt-trois ans après l’entrée en vigueur de l’Acte Uniforme portant organisation des Procédures
Simplifiées de Recouvrement et Voies d’Exécution, il est nécessaire d’évaluer l’efficacité de la pratique
de l’une des innovations que l’OHADA a apportées à l’arsenal juridique : l’injonction de payer. Organisée
en tant que procédure simplifiée de recouvrement, l’injonction de payer ne rencontre pas son objectif
de célérité à cause d’une part du dilatoire favorisé par la procédure elle-même et d’autre part de la
liberté laissée au juge de statuer à son propre rythme et ce, dans un environnement judiciaire encore
très perfectible.

Régie par les articles 1 à 18 de l’Acte Uniforme du 10 avril 1998 portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et voies d’exécution (AUPSRVE), l’injonction de payer est une procédure
simplifiée, rapide et peu couteuse de recouvrement de créance. L’objectif principal de l’injonction de
payer en droit OHADA est de permettre aux créanciers de recouvrer leur dû en évitant la lenteur des
procédures de droit commun. Le besoin de célérité est bien traduit par le régime de l’injonction de
payer, qui explique l’engouement des banques à recourir à cette nouvelle procédure dès l’entrée en
vigueur des Actes Uniformes.

Après vingt-trois ans d’usage de l’injonction de payer, plusieurs praticiens juristes et banquiers se posent
la question de savoir si l’Acte Uniforme répond réellement à leur besoin de célérité dans l’organisation
de la procédure d’injonction de payer. Cette question avait déjà été posée bien avant en pratique et en
doctrine (A titre indicatif : A. BA, L’Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution, Formation des formateurs magistrats, ERSUMA, Porto-Novo,
2001, p. 10 ; H. ASSIESSO et NDIAW DIOUF, Recouvrement des créances, Bruylant, Bruxelles, 2002, p.
22) et elle demeure d’actualité. Contrairement à l’objectif poursuivi, la procédure d’injonction de payer
de l’OHADA est, en pratique, longue et s’apparente ainsi aux procédures de recouvrement de droit
commun. Cela est dû entre autres à certains délais institués et également à l’absence d’autres délais
nécessaires.

1. Du dilatoire favorisé par la procédure elle même

Nous accordons, dans cette réflexion, une attention particulière au délai d’appel. L’AUPSRVE dispose
que la décision rendue sur opposition est susceptible d’appel dans les conditions du droit national de
chaque État Partie.

Toutefois, le délai d’appel est de trente jours à compter de la date de cette décision. Par l’institution de
cette voie de recours dans la procédure d’injonction de payer, le législateur OHADA a exprimé sa volonté
de respecter le principe de double degré de juridiction ; ce qui s’inscrit dans une logique de procès
équitable basé sur le principe du contradictoire. Néanmoins, force est de constater que ce nouveau délai
de trente jours est souvent exploité par la plupart des débiteurs qui interjettent systématiquement
appel, à toute décision rendue sur opposition en faveur du créancier, cela même sans raison valable. Il
s’agit là d’une stratégie du dilatoire que le législateur offre aux débiteurs de mauvaise foi dont ils
n’hésitent pas à se servir alors que l’injonction de payer devrait être une procédure simplifiée et rapide
de recouvrement. Le même constat avait déjà été fait dans les autres pays membres de l’OHADA (conf. «
La procédure d’injonction de payer… de la simplicité à la complexité », Michel AKOUETE AKUE Revue de
droit uniforme africain/ Actualité trimestrielle de droit et de jurisprudence N° 005
http://library.ohada.org/greenstone/collect/dohada/index/assoc/HASH01ec/ccb7ca18.dir/procedure-
injonction-de-payer-simplicite-complexite.pdf).

La solution à ce dilatoire peut être trouvée dans la possibilité pour les juges d’appel de décourager
l’usage abusif de la procédure d’appel en condamnant le débiteur pour attitude abusive, dès lors qu’ils
auraient relevé de sa part une intention de nuire ou une attitude malicieuse dans son recours
systématique à cette procédure. Ainsi, tout comme en droit français, le juge congolais pourrait
condamner pareil débiteur à des dommages et intérêts, en réparation du dommage que cette attitude
causerait au créancier. Il est donc conseillé au créancier de formuler auprès du juge une demande de
paiement des dommages et intérêts pour réparation, éventuellement, d’un manque à gagner durant le
temps injustifié d’une procédure d’appel.

2.La liberté laissée au juge de statuer à son propre rythme

L’absence de délais imposés au juge dans l’AUPSRVE justifie également l’inefficacité de l’injonction de
payer en tant que procédure simplifiée et rapide. Certaines étapes de la procédure d’injonction de payer
prennent beaucoup de temps, voire plus de deux ou trois mois, auprès des juridictions compétentes,
aucun délai n’étant en effet fixé au juge pour statuer. Dans cette réflexion, nous aborderons plus
particulièrement le délai dans lequel une suite doit être donnée à une requête d’injonction de payer et
le délai devant couvrir la durée de la conciliation.

2.1. Le délai du traitement de la requête d’injonction de payer

Les articles 5 à 8 de l’AUPSRVE déterminent les conditions et modalités de la décision que la juridiction
compétente doit prendre suite à une requête d’injonction de payer mais sans déterminer dans quel
délai cette décision doit être prise. Les juridictions compétentes n’ayant donc pas de contrainte à ce
niveau de la procédure, la lenteur judiciaire constatée dans les juridictions préjudicie aux créanciers
requérants.

2.2. Le délai de conciliation


S’il est fait opposition à une décision d’injonction de payer, la juridiction saisie sur opposition doit
procéder à une tentative de conciliation conformément à l’article 12 de l’AUPSRVE.

Mais l’AUPSRVE ne prévoie pas non plus dans quel délai le juge doit tenter la conciliation. En effet, une
fois l’opposition formée, le tribunal compétent n’est tenu par aucun autre délai que celui que lui impose
sa propre charge de travail ou sa conscience professionnelle.

CONCLUSION

La procédure d’injonction de payer organisée par l’AUPSRVE est une innovation de l’OHADA qui était
très attendue en droit et qui est très usitée par les praticiens et spécialement par les banquiers de la
zone l’OHADA. Alors qu’elle devrait être une procédure simplifiée et rapide, l’injonction de payer parait
finalement inefficace à cause, entre autres, du recours systématique et abusif à la procédure d’appel par
les débiteurs, et également à cause du manque de délai précis de traitement de la requête

D’injonction de payer et de délai de conciliation ; ce qui peut conduire le créancier à bien plus d’une
année de procédure13 pour un recouvrement qui reste hypothétique.

Le recours abusif à la procédure d’appel peut avoir pour sanction le payement par le débiteur des
dommages et intérêts en faveur du créancier, conformément aux règles internes de la responsabilité
civile.

Par ailleurs, le dilatoire dû à la lenteur des juges, bien que pouvant être sanctionné sur base des
dispositions légales internes relatives à l’organisation judiciaire, nécessite une sensibilisation permanent
et une amélioration pratique des conditions de travail des juridictions communautaire.

17 AOÛT 2021 PROCÉDURES

L’injonction de payer en droit OHADA


Le législateur OHADA a adopté le 10 avril 1998 un Acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution (AUPSRVE J.O., OHADA, n° 6, 01/1198, p. 1 et
suivante).

Les procédures simplifiées de recouvrement de créances peuvent être définies comme étant des
procédures par lesquelles un créancier a la possibilité d’obtenir rapidement un titre exécutoire
condamnant son débiteur au paiement de la créance (A-M. H. ASSI-ESSO et N. DIOUF, Recouvrement
des créances, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 1 et suivantes).

Cet Acte uniforme prévoit, en son article 336, que le présent Acte abroge l’ensemble des dispositions
relatives aux matières qu’il concerne dans les Etats parties (Article 336 AUPSRVE).

L’Acte uniforme est entré en vigueur le 10 juillet 1998 et les dispositions de cet Acte s’appliquent aux
mesures conservatoires, mesures d’exécution forcée et procédures de recouvrement engagées après
son entrée en vigueur (Article 337 AUPSRVE).

Il existe deux procédures simplifiées de recouvrement de créances, à savoir, d’une part l’injonction de
payer règlementée par les articles 1 à 18 de l’Acte uniforme, et d’autre part, l’injonction de délivrer ou
de restituer prévue par les articles 19 à 27 de l’Acte uniforme (A. SENDE, « La nouvelle procédure
d’injonction de payer », Revue Tchadienne de droit n° 1).

Tandis que la procédure d’injonction de payer vise à permettre à un créancier d’obtenir rapidement et
en évitant les frais, une décision judiciaire lui octroyant la possibilité de pratiquer une saisie à l’encontre
de son débiteur. La procédure d’injonction de délivrer ou de restituer, est quant à elle, une procédure
visant à obtenir la délivrance ou la restitution d’un bien meuble.

Outre les procédures de recouvrement de créance, l’Acte uniforme réglemente également les voies
d’exécutions. Ces dernières sont de véritables procédures par lesquelles le créancier impayé va saisir les
biens de son débiteur en vue de se faire payer. (Saisie conservatoire, saisie-vente, saisie-attribution des
créances, saisie et cession des rémunérations, …).

LES CONDITIONS DE L’INJONCTION DE PAYER

La procédure d’injonction de payer est une procédure qui a été, à l’origine, mise en place en vue de
permettre au créancier de recouvrir de petites créances commerciales. Toutefois, le champ d’application
de la procédure d’injonction de payer s’est étendue par la suite pour le recouvrement des créances
civiles (loi français du 25 août 1937 qui a été rendu applicable en Afrique Occidentale française le 18
septembre 1954).

Pour pouvoir introduire une procédure simplifiée de recouvrement de créance, il faut qu’un certains
nombres de conditions soient réunies (Tribunal de commerce de Lubumbashi, Ordonnance du
04/12/2013, www.ohada.com, Ohadata J-14-204).

Les conditions portent d’une part, sur les caractéristiques de la créance, et d’autre part, sur la nature de
la créance (Tribunal de Première Instance de Yaoundé Ekounou, Jugement du 17/02/2011,
www.ohada.com, Ohadata J-14-136).

En ce qui concerne les caractéristiques que doit revêtir la créance, l’Acte uniforme précise que, pour
recourir à l’injonction de payer, il faut que la créance soit certaine, liquide et exigible (Articler 1er de
l’AUPSRVE).

La raison pour laquelle cette condition est imposée est, de pouvoir, à la fin de la procédure d’injonction
de payer, obtenir un titre exécutoire pour le créancier.

La créance est considérée comme certaine lorsqu’elle n’est pas contestée (Tribunal de commerce de
Lubumbashi, Ordonnance du 14/09/2013, www.ohada.com, Ohadata J-14-194). Autrement dit, la
créance ne doit pas être discutable (CCJA, Arrêt n° 02l du 17 juin 2004 ; Affaire SDV-CI c/ Société Rial
Trading). A titre d’exemple, une créance soumise à une condition suspensive (Tribunal de Grande
Instance du Wouri, Jugement du 12/02/2013, www.ohada.com, Ohadata J-14-08) ou subordonnée à un
événement futur n’est pas une créance certaine (J. WAMBO, « Les récents développements de la
jurisprudence communautaire OHADA en matière d’injonction de payer », Jurifis Infos N° 13 – Nov/Déc.
2013, p. 63-70).

Le caractère liquide d’une créance s’entend par le fait que le montant de la créance est déterminable en
argent (A-M. H. ASSI-ESSO et N. DIOUF, Recouvrement des créances, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 14 et
suivantes).

Enfin, la créance est exigible lorsqu’elle est arrivée à échéance de sorte que la créance est due.
Notons que le législateur OHADA n’a pas prévu un montant plafond dans le cadre des procédures de
recouvrement de créances, de sorte que tant les petites créances que les créances importantes peuvent
faire l’objet d’une procédure d’injonction de payer.

Outre les caractéristiques de la créance, cette dernière doit également réunir une autre condition
prévue par l’article 2 de l’Acte uniforme portant organisations des procédures simplifiées de
recouvrement et de voies d’exécutions.

Effectivement, l’article 2 prévoit que la procédure d’injonction de payer peut-être introduite lorsque :

– La créance a une cause contractuelle ;

– L’engagement résulte de l’émission ou de l’acceptation de tout effet de commerce, ou d’un chèque


dont la provision s’est révélée inexistante ou insuffisante.

Il y a lieu de préciser qu’il ne s’agit pas de conditions cumulatives mais alternatives (CCJA Arrêt n° 001 du
30 janvier 2003, Société NEGOCE IVOIRE contre Banque Internationale pour le Commerce et l’industrie
de la Côte d’Ivoire).Ainsi, pour introduire une procédure d’injonction de payer, il faut que, soit la
créance ait une cause contractuelle, soit que l’engagement résulte de l’émission ou de l’acceptation de
tout effet de commercer ou d’un chèque dont la provision est insuffisante.

Pour que la créance ait une cause contractuelle, il faut que celle-ci tire son origine d’un contrat civil ou
d’un contrat commercial (ASSOGBAVI KOMLAN, » la nouvelle procédure d’injonction de payer dans
l’Acte uniforme OHADA portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution », Juridis Périodique n° 40, Octobre-Novembre-Décembre 99; pp 95 et ss). Ainsi, la
procédure d’injonction de payer n’est pas possible pour des créances qui sont nées d’un délit, d’un
quasi-délit ou d’un quasi-contrat (A. OLIVEIRA., « La procédure d’injonction de payer », Actualités
juridiques, n° 50, 2005, p. 263). Dans ces dernières hypothèses, les créanciers doivent recourir aux
procédures prévues en droit commun.
La procédure d’injonction de payer peut également être introduite lorsque l’engagement résulte de
l’émission ou de l’acceptation de tout effet de commerce, ou d’un chèque dont la provision s’est révélée
inexistante ou insuffisante.

Cela signifie que la procédure d’injonction de payer peut-être introduite pour l’engagement d’une lettre
de change ou pour la souscription d’un billet à ordre. La lettre de change peut-être définie comme étant,
le fait pour une personne, appelé tireur, de garantir au porteur légitime qu’une personne, le tiré, payera
la somme d’argent déterminée. Le billet à ordre est, un effet de commerce par lequel le souscripteur
s’engage à payer une somme d’argent à un bénéficier, et ce, à une échéance déterminée.

En outre, le chèque dont la provision est inexistante ou insuffisante peut également donner lieu à
l’ouverture d’une procédure d’injonction de payer. Cela permet aux bénéficiaires de chèque insuffisant
ou inexistant d’obtenir rapidement un titre exécutoire afin d’obtenir paiement. Cela étant dit, si la
juridiction répressive est saisie étant donné que le non-paiement d’un chèque est un délit, il y aura lieu
de surseoir à statuer (Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo, Jugement du 01/02/2012,
www.ohada.com, Ohadata J-14-101).

LA REQUETE D’INJONCTION DE PAYER

La procédure d’injonction de payer est prévue aux articles 3 à 18 de l’Acte uniforme qui déterminent les
règles à prendre en compte, notamment, pour l’introduction d’une procédure d’injonction de payer.

Cette procédure doit être introduite par le biais d’une requête déposée auprès de la juridiction
compétente (A. SENDE, « La nouvelle procédure d’injonction de payer », Revue Tchadienne de droit n°
1). La juridiction qui est compétente est celle du domicile ou du lieu où demeure le débiteur ou l’un
d’entre eux en cas de pluralité de débiteurs (Article 3 de l’AUPSRVE).

Cette règle prévue dans l’Acte uniforme est toutefois supplétive étant donné que les parties peuvent y
déroger par le biais d’une élection de domicile prévue dans le contrat des parties (J. WAMBO, « Les
récents développements de la jurisprudence communautaire OHADA en matière d’injonction de payer
», Jurifis Infos N° 13 – Nov/Déc. 2013, p. 63-70).
L’incompétence de la juridiction qui a été saisie de la requête ne peut être soulevée que, d’une part, par
la juridiction saisie, ou d’autre part, par le débiteur dans le cadre de son opposition.

La requête doit être déposée ou adressée par le demandeur, ou par son mandataire autorisé par la loi
de chaque État partie à le représenter en justice, au greffe de la juridiction compétente (Cour d’Appel de
l’Ouest, arrêt du 26/10/2011, www.ohada.com, Ohadata-J-12-65).

Dans sa requête, le demandeur sollicite à la juridiction compétente de lui délivrer une décision portant
injonction de payer (V. M. SAWADOGO, « La procédure d’injonction de payer de l’OHADA à l’épreuve de
la pratique », in Bulletin du CREDAU, n° 1, p. 5 et s).

Pour que cette requête soit recevable, il faut qu’un certain nombre d’éléments y soient repris. La
requête doit donc impérativement contenir(CCJA, arrêt n°016/2004 du 29 avril 2004, Aff. Scierie
d’Agnibilkrou Wahad Nouhadet autres C/ Hassan Sahly, Recueil de jurisprudence CCJA n°3, p.116).

– Les noms, prénoms, profession et domiciles des parties ou, pour les personnes morales, leurs forme,
dénomination et siège social ;

– L’indication précise du montant de la somme réclamée avec le décompte des différents éléments de la
créance ainsi que le fondement de celle-ci (CCJA, arrêt n°012/2013 du 07 mars 2013, Aff. FANNY Mory
C/ Sté ENVOL TRANSIT CI, inédit).

En outre, les documents justificatifs en originaux ou en copies certifiées conformes doivent être joints à
la requête. Par exemple, des factures impayées, des lettres ou contrat constituant des engagements de
payer ….

Si le demandeur n’est pas domicilié dans l’Etat de la juridiction compétente qui a été saisie, la requête
doit contenir élection de domicile dans le ressort de cette juridiction (Article 4 de l’AUPSRVE).

DECISION D’INJONCTION DE PAYER


La juridiction compétente saisie d’une requête a deux possibilités, soit elle rejette la requête
d’injonction de payer, soit elle rend une décision d’injonction de payer.

Ainsi, si la juridiction saisie constate qu’au vu des documents produits, la demande lui paraît fondée en
tout ou partie, le président de la juridiction compétente rend une décision portant injonction de payer
pour la somme qu’il fixe. A contrario, il rejette la requête.

Dans l’hypothèse où le juge rejette la requête en tout ou en partie, cette décision est sans recours pour
le créancier. Ce dernier peut toutefois recourir aux voies prévues par le droit commun (Article 5 de
l’AUPSRVE ; Cour Suprême de Côte d’Ivoire, Arrêt du 11/03/2010, www.ohada.com, Ohadata J-12-158).

Suite au rejet de la requête, les documents produits par le requérant lui seront restitués.

Lorsque la juridiction saisie rend une décision d’injonction de payer (ordonnance), il a été prévu que,
tant la requête que la décision portant injonction de payer, seront conservées à titre de minute entre les
mains du greffier qui en délivrera une expédition au demandeur. Les documents originaux produits à
l’appui de la requête seront restitués au demandeur et leurs copies certifiées conformes seront
conservées au greffe.

Le législateur a également prévu que la décision d’injonction de payer doit être signifiée au(x)
débiteur(s).

Effectivement, une copie certifiée conforme de l’expédition de la requête et de la décision d’injonction


de payer est signifiée à l’initiative du créancier à chacun des débiteurs par acte extra-judiciaire (exploit
d’huissier, lettre recommandée, …) (A. OLIVEIRA., « La procédure d’injonction de payer », Actualités
juridiques, n° 50, 2005, p. 263).

Il faut impérativement que la signification de la décision intervienne dans les trois mois à compter de la
date de la décision portant injonction de payer. A défaut d’avoir procédé à la signification de la décision
dans les trois mois, ladite décision deviendra caduque.
A peine de nullité, la signification de la décision portant injonction de payer contient sommation d’avoir
(A. MOUDJAHIDI, « La nullité de l’exploit portant signification de l’ordonnance d’injonction de payer
»,www.ohada.com, Ohadata D-11-88) :

– soit à payer au créancier le montant de la somme fixée par la décision ainsi que les intérêts (CCJA,
Arrêt n°079/2012 du 29 novembre 2012 : Aff. SCTM C/ BICEC, inédit) et frais de greffe dont le montant
est précisé (J. ISSA-SAYEGH, « Six réponses à six questions sur la procédure d’injonction de payer »,
http://www.ohada.com, Ohadata D-06-34).

– soit, si le débiteur entend faire valoir des moyens de défense, à former opposition, celle-ci ayant pour
objet de saisir la juridiction, de la demande initiale du créancier et de l’ensemble du litige (Article 8 de
l’AUPSRVE).

En outre, à peine de nullité, la signification doit indiquer, d’une part, le délai dans lequel l’opposition
doit être formée, la juridiction devant laquelle elle doit être portée et les formes selon lesquelles elle
doit être faite, et d’autre part, avertir le débiteur qu’il peut prendre connaissance, au greffe de la
juridiction compétente dont le président a rendu la décision d’injonction de payer, des documents
produits par le créancier et, qu’à défaut d’opposition dans le délai indiqué, il ne pourra plus exercer
aucun recours et pourra être contraint par toutes voies de droit à payer les sommes réclamées (J.
WAMBO, « Les récents développements de la jurisprudence communautaire OHADA en matière
d’injonction de payer », Jurifis Infos N° 13 – Nov/Déc. 2013, p. 63-70).

L’OPPOSITION CONTRE LA DECISION D’INJONCTION DE PAYER

Lorsque la décision d’injonction de payer a été signifiée au débiteur, ce dernier a la possibilité de faire
opposition (Tribunal de Première Instance de Douala Bonanjo, Jugement du 01/02/2012,
www.ohada.com, Ohadata J-14-53.).

L’Acte uniforme sur les procédures simplifiées de recouvrement ne prévoit qu’un seul recours contre la
décision d’injonction de payer, à savoir, l’opposition (A. OLIVEIRA., « La procédure d’injonction de payer
», Actualités juridiques, n° 50, 2005, p. 263).

L’opposition est donc un recours ordinaire contre la décision d’injonction de payer et doit être porté
devant la juridiction compétence ayant rendu la décision dont opposition (CCJA, arrêt n°038/2012 du 03
mai 2012, Aff. M. NDONG SIMA Raymond C/ Sté ALIOS FINANCE GABON, inédit). Cela étant, ce délai
peut être augmenté eu égard aux délais de distance.

Il faut préciser que si le débiteur n’a pas reçu personnellement la signification de la décision portant
injonction de payer, l’opposition est recevable jusqu’à l’expiration du délai de quinze jours suivant le
premier acte signifié à personne ou, à défaut, suivant la première mesure d’exécution ayant pour effet
de rendre indisponible en tout ou en partie les biens du débiteur (Article 10 de l’AUPSRVE). Autrement
dit, dans ces hypothèses, le délai d’opposition ne commencera à courir qu’à compter du jour où le
débiteur a eu connaissance effectivement de la décision d’injonction de payer (A-M. H. ASSI-ESSO et N.
DIOUF, Recouvrement des créances, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 21).

L’opposition devra se faire par le biais d’un acte extra-judiciaire (Article 9 de l’AUPSRVE). Il faut entendre
par acte extra-judiciaire, l’exploit d’huissier ou la lettre recommandée (Comme le prévoit également le
droit français en son article 1415 alinéa 2 du Code français de procédure civile).

Le débiteur qui forme opposition contre la décision doit, à peine de déchéance, et dans le même acte
que celui de l’opposition (CCJA, Arrêt n°012/2012 du 08 Mars 2012 : Aff. Société Entreprise Ivoirienne de
Construction Bâtiment (EICB) C/ Société Groupe EOULEE Sarl, inédit), signifier son recours à toutes les
parties ainsi qu’au greffe de la juridiction compétente.

En sus, l’opposant est tenu de servir assignation à comparaître devant la juridiction compétente à une
date fixe, date qui ne peut pas excéder un délai de 30 jours à compter de l’opposition (Article 11 de
l’AUPSRVE).

Pour ce qui est de la procédure d’opposition à proprement parler, la juridiction compétente doit dans un
premier temps, tenter une conciliation entre les parties (CCJA, Arrêt n°096/2012 du 20 décembre 2012 :
Aff. Monsieur K.P.E C/ Monsieur T.R., inédit. ; CCJA, arrêt n°013/2013 du 07 mars 2013, Aff. SAFCA C/ Sté
DISRIVOIRE & Autres, inédit).

Si la conciliation aboutit, le président dresse un procès-verbal de conciliation qui sera signé par les
parties et par le juge. Une expédition de ce procès-verbal sera revêtue de la formule exécutoire (Article
33 alinéa 1er, 3° de l’AUPSRVE).
A contrario, si la tentative de conciliation échoue, la juridiction statuera immédiatement sur la demande
en recouvrement (Aucun renvoi de l’affaire n’est possible). Il est utile de préciser que la juridiction
statuera même si le débiteur ayant formé opposition n’est pas présent. La décision prise alors par la
juridiction aura les effets d’une décision contradictoire.

Lorsque la conciliation échoue, la décision de la juridiction saisie sur opposition se substitue à la décision
portant injonction de payer (CCJA, Arrêt n°031/2011 du 06 Décembre 2011 : Aff. Société TRIGON
ENERGY Ltd C/ V. ; M. SAWADOGO, « La procédure d’injonction de payer de l’OHADA à l’épreuve de la
pratique », in Bulletin du CREDAU n° 1, p. 5 et s).

Alors que le seul recours contre la décision d’injonction de payer est l’opposition, un autre recours est
possible contre la décision rendue sur opposition, il s’agit de l’appel. Cet appel est possible dans les
conditions du droit national de chaque Etat partie. Le délai d’appel est en tout état de cause de trente
jours à dater de la date de la décision rendue sur opposition (Article 15 de l’AUPSRVE ; CCJA, arrêt
n°034/2013 du 02 mai 2013, Aff. KONE Ibrahim C/ TRAORE ABOU, inédit).

LES EFFETS DE LA DECISION D’INJONCTION DE PAYER

La décision d’injonction de payer entraîne plusieurs effets. Tout d’abord, lorsqu’une décision a été
rendue et n’a pas fait l’objet d’une opposition, le créancier peut demander que soit apposée sur la
décision d’injonction de payer la formule exécutoire (J. WAMBO, « Les récents développements de la
jurisprudence communautaire OHADA en matière d’injonction de payer », Jurifis Infos N° 13 – Nov/Déc.
2013, p. 63-70).

L’apposition de la formule exécutoire sur la décision d’injonction de payer a pour effet de rendre la
décision contradictoire et que la décision ne soit plus susceptible d’appel (Article 16 de l’AUPSRVE).

La demande tendant à l’apposition de la formule exécutoire est formée par une simple déclaration
écrite ou verbale adressée au greffe de la juridiction compétente (A. OLIVEIRA., « La procédure
d’injonction de payer », Actualités juridiques, n° 50, 2005, p. 263).
Il faut toutefois que cette demande soit faite par le créancier dans les deux mois suivant l’expiration du
délai d’opposition ou éventuellement le désistement du débiteur. A défaut, la décision ne sera pas
exécutoire et sera caduque.

Par ailleurs, les copies certifiées conformes des documents produits par le créancier lui seront restituées
au moment où la décision est revêtue de la formule exécutoire (Article 17 de l’AUPSRVE).

Enfin, le greffe de chaque juridiction tient un registre sur lequel sont repris : les informations
personnelles (noms, prénoms, professions et domiciles) des créanciers et des débiteurs, la date de
l’injonction de payer ou la date de refus de l’injonction de payer, le montant et la cause de la dette, la
date de la délivrance de l’expédition, la date éventuellement de l’opposition, la date de la convocation
des parties ainsi que la décision rendue sur opposition (Article 18 de l’AUPSRVE).

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