Algebre 1 2024 - 2025 - 241117 - 114948
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MIAGE
2024 - 2025
Dr Goli Etienne
Table des matières
1 Ensembles 4
1.1 Définitions, Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Ecritures d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Diagrammes de Venn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Inclusion, égalité, ensemble des parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.1 Inclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.2 Ensembles égaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.3 Ensemble des parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5 Opérations élémentaires dans les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5.1 Activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5.2 Intersection, réunion, différence, Différence symétrique, complé-
mentaire, produit cartésien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5.3 Propriétés des opérations élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . 12
2 Logique 16
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Des symboles à connaître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.1 Implication, réciproque et équivalence . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.2 Les quantificateurs pour tout ∀ et il existe ∃ . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Opérations logiques dans un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.1 Opérations logiques élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.2 L’implication et l’équivalence de deux propriétés . . . . . . . . . 20
2.4 Logique mathématique classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3 Raisonnements Mathématiques 22
3.1 Raisonnement direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Raisonnement par double implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1
TABLE DES MATIÈRES 2
3.2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Raisonnement par disjonction de cas ou Raisonnement cas par cas . . . . 24
3.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Raisonnement par élimination des cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Raisonnement par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.6 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.6.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.6.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.7 Raisonnement par contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.7.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.7.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.8 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.8.1 Principe de la récurrence classique . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.8.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.8.3 Principe de la récurrence forte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.8.4 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.9 Raisonnement par analyse-synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.9.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.9.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
7 Structures algébriques 55
7.1 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.1.1 Définitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.1.2 Sous-groupes d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
7.1.3 Homomorphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
7.2 Anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
7.2.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
7.2.2 Sous-anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
7.3 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.3.1 Définitions-exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.3.2 Sous-corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
BIBLIOGRAPHIE 63
Chapitre 1
Ensembles
Remarque 1.
Si x est un point d’un ensemble A, on ecrit x ∈ A et on lit "x appartient à A" ou "x est
élément de A" ou "A contient x".
Si x n’est pas un point d’un ensemble A, on ecrit "x ∈
/ A" et on lit "x n’appartient pas à
A" ou "x n’est pas élément de A" ou "A ne contient pas x".
Remarque 2.
– Un ensemble peut être fini ou non.
– Les ensembles rencontrés dans la vie courante, si vastes soient-ils sont finis. En
mathématiques, nous considérerons des ensembles non finis appelés infinis.
– Un ensemble peut être concrêt ou imaginaire.
Remarque 3.
Un ensemble E est bien défini lorsqu’on possède un critère permettant d’affirmer pour
tout objet a, s’il appartient à l’ensemble E ou n’appartient pas à l’ensemble E.
Remarque 4.
Un même être mathématique ne peut être à la fois un ensemble et un élément de cet
ensemble, c’est-à-dire nous nous interdisons d’écrire a ∈ a.
Exemple 1.
1. 0, 1, 2, 3, · · · les entiers naturels forment un ensemble qui est noté N. N n’est pas
un ensemble fini.
4
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 5
Notation 1.
– L’ensemble qui n’a aucun élément est dit vide et est noté ∅ ou {}.
– Un ensemble qui n’a qu’un seul élément x est noté {x} et est appelé singleton.
– Un ensemble constitue de deux éléments s, x est noté {s, x}, ou {x, s} et est appelé
paire.
Exemple 2.
1. « Dans A il y a les éléments 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7 » est une définition en extension. On
écrit :
A = {1; 2; 3; 4; 5; 6; 7}.
2. l’ensemble E de tous les entiers naturels inferieurs ou egal a 6 est ecrit en exten-
sion :
E = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6}.
Exemple 3.
– « Dans A il y a les nombres entiers de 1 à 7 » est une définition en compréhension.
on écrit :
A = {x|x est un nombre entier de 1 à 7}.
– L’ensemble P de tous les entiers relatifs pairs est ecrit en comprehension :
P = {2n, n ∈ Z}.
– L’ensemble S de toutes les puissances entières de 3 est écrit en comprehension :
S = {3n , n ∈ Z}.
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 6
Exemple 4.
E = {c; t; r; p}
Exemple 5.
E = {1; 2; 3; 4; 5; 6; 7; 8}, A = {1; 4; 6} et B = {2; 3; 4; 5}
Exemple 6.
A = {1; 2; 5; 7; 9}, B = {4; 5; 6; 7; 9; 10} et C = {1; 3; 6; 7; 8; 9; 10} Placez vous-mêmes
les entiers de 0 à 12 sur le diagramme suivant :
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 7
Exemple 7.
A⊂B
Exemple 8.
– L’ensemble des poulets est contenu dans celui des oiseaux.
– L’ensemble
cos x
; x ∈ R, n ∈ N
2+n
est contenu dans ] − 1, 1[.
– {∗} ⊂ {∗, M}, {M} ⊂ {∗, M}, {∗, } * {, M, O} et {, M, O} * {∗, }.
Remarque 5.
1. On convient que l’ensemble vide ∅ est contenu dans tout ensemble.
2. On a bien E ⊂ E.
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 8
3. Si E ⊂ F et F ⊂ G, alors E ⊂ G.
Exercice 1.
Soit E l’ensemble {∗, M, O}. Trouver tous les sous-ensembles de E.
Exemple 9.
– Les ensembles A = {1; 2; 3; 4} et B =]0; 4] ∩ N sont égaux.
– Les ensembles C = {1; 2; 3; 7} et D = {8; 4; 2; 1} ne sont pas égaux
Proposition 1.
Deux ensembles A et B sont égaux si et seulement si A est inclus dans B et B est inclus
dans A.
Remarque 6.
La méthode la plus courante pour montrer que deux ensembles sont égaux est d’ailleurs
de procéder par double inclusion, c’est à dire de montrer d’abord que A est inclus dans
B, puis que B est inclus dans A.
Remarque 7.
La méthode la plus courante pour montrer que deux ensembles sont égaux est d’ailleurs
de procéder par double inclusion, c’est à dire de montrer d’abord que A est inclus dans
B, puis que B est inclus dans A.
A ⊂ E ⇔ A ∈ P(E).
Remarque 8.
– Soit E est un ensemble. Si card(E) = n, alors card(P(E)) = 2n .
– si a est élément de E (non vide) :
Exemple 10 ( Intersection).
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 10
Exemple 11 ( Intersection).
1. Pour l’ activité 1.5.1 : A ∩ B = {· · · · · · · · · }.
2. si A = {2, 5, 7} et B = {1, 5, 7, 9}, on a A ∩ B = {5, 7}.
3. Soit A = {a; b; d; e; f ; g}, B = {a; d; g; i; j; k} et C = {b; e; f ; l; m}
A ∩ B ∩ C = ∅.
Remarque 9.
– A ∩ B = B ∩ A.
– A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B.
– A ∩ A = A, ∅ ∩ A = ∅.
– Si A ∩ B = ∅, on dit que A et B sont disjoints.
– Des ensembles A1 , A2 , · · · , An sont deux à deux disjoints si pour tous i et j dans
{1, 2, · · · , n},
i 6= j ⇒ Ai ∩ Aj = ∅.
– Notons que a ∈
/ A ∩ B signifie qu’on est dans l’une des 3 situations suivantes :
(1) a ∈
/ A et a ∈ B ou (2) a ∈
/ B et a ∈ A
ou (3) a ∈
/ A et a ∈
/ B.
Exemple 12 (Réunion).
Exemple 13 (Réunion).
1. Pour l’ activité 1.5.1 : A ∪ B = {· · · · · · · · · }.
2. Si A = {2, 5, 7} et B = {1, 5, 7, 9}, on a A ∪ B = {1, 2, 5, 7, 9}.
3. Soit A = {a; b; d; e; f ; g}, B = {a; d; g; i; j; k} et C = {b; e; f ; l; m}
A ∪ B ∪ C = {a; b; d; e; f ; g; i; j; k; l; m}.
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 11
Remarque 10.
– A ∪ B = B ∪ A.
– A ⊂ A ∪ B et B ⊂ A ∪ B.
– A ∪ A = A, ∅ ∪ A = A.
– A ∪ B = ∅ que si A = ∅ et B = ∅.
– Notons que a ∈
/ A ∪ B signifie que : a ∈
/ A et a ∈
/ B.
Remarque 11.
CR (A) = {x ∈ R, x ∈
/ [0, 1]} =] − ∞, 0[∪]1, +∞[.
Remarque 12.
Si A ⊂ E, on a :
– A ∩ CE A = ∅ et A ∪ CE A = E.
– CE (CE A) = A, CE E = ∅ et CE ∅ = E.
E∪F = F ∪E
Commutativité E∩F = F ∩E
E4F = F 4E
E ∪ (F ∪ G) = (E ∪ F ) ∪ G
Associativité E ∩ (F ∩ G) = (E ∩ F ) ∩ G
E4(F 4G) = (E4F )4G
E ∩ (F ∪ G) = (E ∩ F ) ∪ (E ∩ G)
Distributivité
E ∪ (F ∩ G) = (E ∪ F ) ∩ (E ∪ G),
E∪∅=∅∪E =E
Elément neutre
E4∅ = ∅4E = E
CE (A ∩ B) = (CE A) ∪ (CE B)
Lois de De Morgan
CE (A ∪ B) = (CE A) ∩ (CE B)
Dichotomie A ∪ CE A = E A ∩ CE A = ∅
CE (CE A) = A
A4B = (A ∪ B) − (A ∩ B)
Exemple 20.
Illustration de A ∪ B = A ∩ B
Exemple 21.
Illustration de A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
CHAPITRE 1. ENSEMBLES 14
A × B = {(1, 1), (1, 7), (2, 1), (2, 7), (3, 1), (3, 7)}
et
B × A = {(1, 1), (1, 2), (1, 3), (7, 1), (7, 2), (7, 3)}
– Si A = {saumon, poulet} et B = {banane, orange}, alors
Remarque 13.
1. On convient de noter E × E par E 2 , et plus généralement E
| ×E×
{z· · · × E} par
nf ois
E n.
2. E × F = ∅ ssi E = ∅ ou F = ∅.
3. A × B ⊂ E × P ssi A ⊂ E et B ⊂ P .
4. E × P 6= P × E, E * E × P . En particulier E * E 2 .
5. Si E et P sont des ensembles finis, on a
Card(E × P ) = Card(E).Card(P ).
1. Ai 6= ∅, ∀i ∈ I.
2. si i 6= j, on a Ai ∩ Aj = ∅
[
3. E = Ai
i∈I
Exemple 24.
Exemple 25.
Si A ⊂ E, la paire {A, CE A} est une partition de E.
Exemple 26.
Soil E l ’ensemble tel que : E = {a; b; c; d; e; f }
• Les ensembles A = {a}, B = {b; c; f } et C = {d; e} formant une partition de E.
• Les ensembles A = {a}, B = {b; c; f } et D = {b; c; d; e} ne formant pas une
partition de E car ils ne sont pas disjoints deux à deux. En effet, on a B ∩ D =
{b; c} =
6 ∅.
Chapitre 2
Logique
2.1 Définitions
Définition 8.
– Dans le cadre d’une théorie mathématique donnée, une assertion/proposition / af-
firmation est une phrase mathématique à laquelle on peut attribuer une, et une
seule, valeur de vérité, à savoir V (vraie) ou F (faux).
– Certaines assertions sont déclarées vraies a priori : ce sont les axiomes ; sinon, la
véracité d’une assertion doit résulter d’une démonstration.
– Les assertions démontrées sont appelées théorèmes ou propositions suivant leur
importance.
– Un lemme est un résultat préalable utile à une démonstration plus conséquente. C’
est une proposition intermédiaire utile à la démonstration d’une autre proposition
– Un corollaire est une assertion vraie qui découle d’un résultat précédent. C’est la
conséquence d’une proposition ou d’un théorème.
– La démonstration d’une assertion est un processus respectant strictement les règles
de la logique, partant des hypothèses, supposées vraies, et en aboutissant à la
conclusion attendue. La démonstration permet d’établir qu’une assertion est vraie.
– Une conjecture est une assertion dont on pense qu’elle est vraie, mais qui n’a pas
été démontrée.
Exemple 27.
♦ « 3 = 7 » est une assertion fausse,
♦ « 3 = −(−3)» est une assertion vraie,
♦ « 2 est un nombre pair » est une assertion vraie.
♦ Les énoncés suivants sont des propositions mathématiques.
(a) 1 + 1 = 2. Cette proposition est vraie.
16
CHAPITRE 2. LOGIQUE 17
Exemple 28.
Considérons les propositions vraies suivantes :
1. Si je m’appelle Ana, alors je suis une fille. S’appeler Ana est une condition suffisante
pour conclure que je suis une fille.
2. Si un quadrilatère est un rectangle, alors c’est un parallélogramme. Qu’un quadri-
latère soit un rectangle est une condition suffisante pour conclure qu’il s’agit d’un
parallélogramme.
3. x ≥ 10 ⇒ 3x ≥ 15.
Définition 10.
La réciproque d’une propriété consiste à retourner la phrase en échangeant l’hypothèse
et la conclu- sion, ou encore à changer le sens de la flèche.
Une propriété et sa réciproque sont indépendantes et se démontrent séparément. En effet
le fait qu’une propriété soit vraie n’implique pas que sa réciproque le soit !
Exemple 29.
Considérons les réciproques des propositions de l’exemple précédent.
1. Si je suis une fille, alors je m’appelle Ana : FAUX
Pour m’appeler Ana, il n’est pas suffisant d’être une fille.
CHAPITRE 2. LOGIQUE 18
Définition 11.
Lorsqu’une propriété et sa réciproque sont vraies, on utilise le symbole ⇔, qui signifie «
équivaut à ». On peut également traduire ce symbole par « Si et seulement si ». On parle
d’équivalence entre l’hypothèse et la conclusion.
Exemple 30.
Exemple 31.
1. ∀x ∈ R, x2 ≥ 0.
2. ∃x ∈ R, x2 ≥ 100.
Remarque 14.
Lorsqu’on énonce des propositions toujours vraies en français, on sous-entend souvent
les quantificateurs.
Exemple 32.
Remarque 15.
Les deux quantificateurs « tout » et « il existe » sont liés lorsqu’il s’agit d’énoncer le
contraire d’une proposition. En effet, le contraire de « tout » n’est pas « aucun », mais «
il existe (au moins) un ».
Exemple 33.
– Le contraire de « Tous les ans, Noël est en décembre » est la proposition « Il existe
une année (au moins) ou Noël n’est pas en décembre ».
– Le contraire de « Tous les rectangle sont des parallélogrammes »est la proposition
« Il existe un rectangle (au moins) qui n’est pas un parallélogramme ».
Remarque 16.
Evidemment une proposition et son contraire ne peuvent pas être toutes les deux vraies.
Pour énoncer le contraire de ces propositions, on a dit qu’il existait au moins un cas où
l’hypothèse émise était vérifiée, mais pas la conclusion.
A ⇔ B se traduit aussi
A est équivalent à B
A équivaut à B
A entraîne B et réciproquement
si A est vrai alors B est vrai et réciproquement
A est vrai si et seulement si B est vrai
pour que A soit vrai il faut et il suffit que B le soit
A est une condition nécessaire et suffisante pour B
Exemple 34.
Les affirmations suivantes sont des assertions :
– Tout polygône regulier de n cotés s’inscrit dans un cercle.
– Après la voiture, on inventa l’avion.
– un jour un africain inventera une montre.
– 3 < 10 est une assertion vraie.
CHAPITRE 2. LOGIQUE 21
Exemple 35.
les affirmations suivantes ne sont pas des assertions :
– L’algèbre est plus facile que l’analyse
– C’est jolie le ciel.
– Sur Mars la vie est meilleure.
Définition 14 (Proposition). Une proposition est un énoncé qui contient des variables,
qui est vrai pour certaines valeurs attribuées à ces variables.
Exemples 1. 1. x > 10 est une proposition, elle est vraie pour les nombres stricte-
ment supérieurs à 10, fausse dans tous les autres cas.
2. La hauteur du triangle T est médiane du triangle T est une proposition vraie pour
les triangles T isocèles, fausse dans tous les autres cas.
Remarque 17.
Comme pour les propriétés, à partir d’assertions ou de propositions, on peut definir de
nouvelles, par la negation nonP , la conjonction P et Q, la disjonction P ou Q, l’impli-
cation P ⇒ Q et l’equivalence P ⇔ Q. Ces nouvelles propositions sont definies par la
table de verite suivante :
P Q P et Q P ou Q P ⇒Q nonP (nonP ) ou Q P ⇔Q
V V V V V F V V
V F F V F F F F
F V F V V V V F
F F F F V V V V
Chapitre 3
Raisonnements Mathématiques
3.1.2 Exemples
Exemple 36.
Montrer que si a, b ∈ Q alors a + b ∈ Q.
p p0 pq 0 + qp0
a+b= + 0 = .
q q qq 0
22
CHAPITRE 3. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 23
Exemple 37.
1 1
Soient x et y deux réels non nuls. Montrer que si + = 1 alors xy = x + y.
x y
1 1 1 1 x+y
Démonstration. On suppose que + = 1. On a + = d’après notre hypothèse,
x y x y xy
x+y
= 1. On en déduit que xy = x + y. Finalement, on a bien démontré l’implication
xy
1 1
« + = 1 =⇒ xy = x + y».
x y
3.2.2 Exemples
Exemple 38.
Soit f : R −→ R une fonction définie sur R. Montrer que :
" f est une fonction à la fois paire et impaire" ⇐⇒ " f est la fonction nulle".
Démonstration. Considérons les deux propositions : P : " f est une fonction à la fois
paire et impaire" et Q : "f est la fonction nulle".
• Supposons que P est vraie et montrons qu’il en est de même de Q. Comme f est paire
et impaire, on a : (
f (−x) = f (x)
∀x ∈ R,
f (−x) = −f (x)
On obtient donc : ∀x ∈ R, f (x) = −f (x), soit : ∀x ∈ R, 2f (x) = 0 qui s’ecrit aussi
∀x ∈ R, f (x) = 0. Ce qui prouve bien que f est la fonction nulle.
• La reciproque est triviale. Supposons que Q est vraie. Alors : ∀x ∈ R, f (x) = 0 et
clairement :
∀x ∈ R, −x ∈ R, et f (x) = f (−x) = −f (x).
Ce qui prouve que f est a la fois paire et impaire et donc Q est vraie.
Exemple 39.
Prouver que « ∀n ∈ N ; n2 impair ⇐⇒ n impair ».
CHAPITRE 3. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 24
Démonstration. Soit n ∈ N.
Supposons que n2 est impair.
3.3.2 Exemples
Exemple 40.
Deux nombres entiers naturels distincts de 0 et de 1 ont pour somme 11. Prouver que
lorsqu’on multiplie chacun d’eux par 9, on obtient alors deux nombres formés des mêmes
chiffres.
Preuve. Nous avons les cas suivants :
Cas 1 2+9=11 2 × 9 = 18 9 × 9 = 81
Cas 2 3+8=11 3 × 9 = 27 9 × 8 = 72
Cas 3 4+7=11 4 × 9 = 36 9 × 7 = 63
Cas 4 5+6=11 5 × 9 = 45 9 × 6 = 54
CHAPITRE 3. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 25
Exemple 41.
n(n + 1)
montrer que, pour tout n ∈ N, est un entier naturel.
2
n(n + 1)
Démonstration. Soit n ∈ N. On va démontrer que est un entier naturel en
2
distinguant les cas n pair ou impair.
• Si n est pair, on peut écrire n = 2k, où k ∈ N. Alors
n(n + 1) 2k(2k + 1)
= = k(2k + 1) ∈ N.
2 2
• Si n est impair, on peut écrire n = 2p + 1, où p ∈ N. Alors
Démonstration.
J = n(2n + 1)(7n + 1) divisible par 2.
Pour n = 2k J = 2k(4k + 1)(14k + 1) = 2(k(4k + 1)(14k + 1))
Pour n = 2k + 1 J = (2k + 1)(4k + 3)(14k + 8) = 2(2k + 1)(4k + 3)(7k + 4)
J = n(2n + 1)(7n + 1) divisible de 3.
3.4.2 Exemples
Exemple 43.
(
xy = 1 (1)
Résoudre dans Z :
3x + y = 4. (2)
3.5.2 Exemples
Exemple 44.
Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
Démonstration. Nous supposons que n n’est pas pair. Nous voulons montrer qu’alors n2
n’est pas pair. Comme n n’est pas pair, il est impair et donc il existe k ∈ N tel que
n = 2k + 1. Alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2α + 1 avec α = 2k 2 + 2k ∈ N. Et
donc n2 est impair. Conclusion : nous avons montré que si n est impair alors n2 est impair.
Par contraposition ceci est équivalent à : si n2 est pair alors n est pair.
Exemple 45.
Soient x et y deux reels. Montrer que
xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0.
si x = 0 ou y = 0, alors xy = 0.
CHAPITRE 3. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 27
Exemple 46.
1 1
Montrer que si x et y sont des réels distincts de 1, et si x 6= y, alors 6= .
x−1 y−1
Démonstration. La contraposée de l’énoncé est : « si x et y sont des réels distincts de 1,
1 1
et si = alors x = y ». Ceci est vrai, car
x−1 y−1
1 1
= =⇒ x − 1 = y − 1
x−1 y−1
=⇒ x = y.
Exemple 47.
Montrer l’implication à ”x ∈
/ Q” =⇒ ”1 + x ∈
/ Q”.
Remarque 18.
"Si j’ai faim, alors je mange" est logiquement équivalent à la phrase "Si je ne mange
pas, alors je n’ai pas faim". Attention ! il ne faut jamais dire que la contraposée de
A ⇒ B est non(A) ⇒ non(B) . Avec l’exemple précédent, on obtiendrait la
proposition "Si je n’ai pas faim alors je ne mange pas" qui ne dit pas la même chose que
la proposition "si j’ai faim alors je mange".
3.6.2 Exemples
Exemple 48.
Montrons que ∀x ∈ N ; x + 1 6= x + 2.
Exemple 49.
a b
Soient a, b ≥ 0. Montrer que si = alors a = b.
b+1 a+1
a b
Démonstration. Nous raisonnons par l’absurde en supposant que = et a 6= b.
b+1 a+1
a b
Comme = alors a(1+a) = b(1+b) donc a+a2 = b+b2 d’où a2 −b2 = b−a.
b+1 a+1
Cela conduit à (a − b)(a + b) = −(a − b). Comme a 6= b alors a − b 6= 0 et donc en
divisant par a − b on obtient a + b = −1. La somme des deux nombres positifs a et b ne
a b
peut être négative. Nous obtenons une contradiction. Conclusion : si = alors
b+1 a+1
a = b.
Exemple 50.
√
Soit a ∈ R+ . Montrer l’unicité de a.
√ √
Démonstration. Soient x et y deux nombres positifs distincts tels que x = a et y = a.
Ce qui donne x2 = a et y 2 = a donc x2 − y 2 = 0. Par suite, (x + y)(x − y) = 0.
Donc x + y = 0 soit x = −y ce qui est impossible car x et y sont positifs et distincts ou
x − y = 0 soit x = y : contraire aux hypothèses. D’où l’unicité.
Exemple 51.
√ √ √
Soient a et b deux nombres strictement positifs. Montrer que a + b 6= a + b.
√ √ √
Démonstration. Supposons que a + b = a + b. En élevant au carré : On a a + b =
√ √ √ √ √ √
a + b + 2 a × b soit a × b = 0 donc a = 0 ou b = 0. En elevant au carre, on
√ √ √
obtient a = 0 ou b = 0 ce qui est contraire a l’énoncé, d’où a + b 6= a + b.
Exemple 52.
x+1
Montrer que pour tout nombre réel x différent de −3, on a 6= 1.
x+3
x+1
Démonstration. Soit x 6= −3 un réel. Par l’absurde, supposons que = 1. On a :
x+3
x + 1 = x + 3, par suite 1 = 3. Cette dernière égalité est absurde. D’où, on en déduit que
x+1
6= 1.
x+3
CHAPITRE 3. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 29
Remarque 19.
Dans la pratique, on peut choisir indifféremment entre un raisonnement par contraposi-
tion ou par l’absurde. Attention cependant de bien préciser quel type de raisonnement
vous choisissez et surtout de ne pas changer en cours de rédaction.
3.7.2 Exemples
Exemple 53.
Montrons que l’assertion (∀x ∈ R, x ≥ 0) est fausse.
Exemple 54.
Montrer que l’assertion suivante est fausse « Tout entier positif est somme de trois carrés
». (Les carrés sont les 02 , 12 , 22 , 32 , ... Par exemple 6 = 22 + 12 + 12 .)
Exemple 55.
La somme des chiffres de 42 est un multiple de 6 et 42 est un multiple de 6 (idem pour 84).
Peut-on en déduire que si la somme des chiffres d’un nombre entier est un multiple de 6,
alors ce nombre est un multiple de 6 ?
Exemple 56.
Toute fonction f : R → R est-elle soit paire, soit impaire ?
Exemple 57.
Soit f (x) = x3 + x2 . Montrer que f n’est ni paire ni impaire.
3.8.2 Exemples
Exemple 58.
Montrer que pour tout n ∈ N, 2n > n.
Hérédité : Fixons n ∈ N. Supposons que P (n) soit vraie. Nous allons montrer que P (n+
1) est vraie.
Exemple 59.
Démontrons par récurrence que, pour tout entier naturel n, l’entier n3 − n est divisible
par 3.
Exemple 60.
Montrer par récurrence que, pour tout n ≥ 1, n(2n + 1)(7n + 1) est divisible par 6.
Remarque 20.
Pour démontrer un résultat par un raisonnement par récurrence, il faut tout d’abord énon-
cer proprement l’hypothèse de récurrence P (n), démontrer l’initialisation, c’est-à-dire
que P (n0 ) est vraie, et ensuite prouver l’hérédité (P (n) =⇒ P (n + 1)) pour n ≥ n0 . On
conclut alors en appliquant le principe de récurrence.
3.8.4 Exemples
Exemple 61.
5 3
Soit (un ) la suite definie par u0 = u1 = 4 et pour tout n ∈ N : un+2 = un+1 − un .
2 2
Demontrer par recurrence que pour tout entier naturel n, un = 4.
3.9.2 Exemples
Exemple 62.
√
Déterminer les réels tels que 1 − x = x.
racine carrée est positive et donc x ∈ [0; 1]. Élevons ensuite l’équation au carré. Si x est
solution, alors 1 − x = x2 (on a bien ici simplement une implication, pas une condition
2
√ x + x − 1 = 0.√La résolution de cette équation
nécessaire et suffisante !), c’est-à-dire
−1 − 5 −1 + 5
du second degré donne x1 = et x2 = . Seul x2 est dans l’intervalle
2 √2
−1 + 5
souhaité. Donc la seule solution possible est .
√ 2
−1 + 5
Synthèse : Prouvons que est solution de l’équation. On sait que 1 − x = x2 .
2
Prenons la racine carrée de cette inégalité. Alors :
√ √
x= x2 = 1 − x.
√ légitime ici car x ∈ [0; 1]). Conclusion : la seule solution de l’équation est
(tout est
−1 + 5
.
2
Exemple 63.
Soit a ∈ R et I = [−a, a]. Montrer que toute fonction f : I → R s’écrit comme la somme
d’une fonction paire et d’une fonction impaire.
Démonstration. Analyse : Soient g une fonction paire et h une fonction impaire telles
que f = g + h. On a alors que pour tout x ∈ I, f (x) = g(x) + h(x) et f (−x) =
g(−x) + h(−x) = g(x) − h(x). On a donc un système de 2 équations à 2 inconnues. Sa
résolution nous donne :
f (x) + f (−x)
g(x) =
2
f (x) − f (−x)
h(x) =
2
Synthèse : Posons
f (x) + f (−x)
g(x) =
2
f (x) − f (−x)
h(x) =
2
On vérifie aisément que g est paire, que h est impaire et que f = g + h, ce qui permet de
conclure la preuve.
Chapitre 4
Remarque 21.
La relation binaire « vide » correspond au sous-ensemble ∅ de E × F .
Exemples 2.
1. E = {∗, ♣, ♦, ♥}, la partie
R = {(∗, ∗), (♥, ♦), (♦, ♦), (∗, ♣), (♥, ♣)} ⊂ E × E
(a, b) ∈ S si a2 + b ≥ 1.
R = {(a; M ath); (a; P hys); (b; Inf o); (c; Ang); (d; Ang); (e; M ath); (e; Ang)}.
34
CHAPITRE 4. RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE 35
(b) S qui décrit si un étudiant a acheté un cadeau à un autre étudiant définit par
S = {(b; a); (a; a); (c; a); (a; d); (d; c)}.
Exemple 64.
On a par rapport aux relations 1 et 2 ci-dessus : ∗R∗, ∗R♣ et 1S3, 3S(−6). (∗, ♦) ∈
/ R,
on dira que ∗ n’est pas en relation avec ♦, et on ecrira ∗ 6 R♦.
Remarque 22.
Une relation binaire R sur un ensemble E est définie lorsqu’on sait quand un point x de
cet ensemble et en relation avec un point y de l’ensemble.
Exemple 65.
Soit A = {1, 3, 6, 9, 11}, B = {2, 4, 7, 9, 12} et la relation "est plus petit que", le gra-
phique cartésien est :
CHAPITRE 4. RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE 36
E = {x1 , · · · , xn } F = {y1 , · · · , yp }
ri,j étant l’élément se trouvant sur la iime ligne et la j ime colonne, les lignes étant numé-
rotées du haut vers le bas et les colonnes de la gauche vers la droite. La matrice R est
appelée la matrice d’adjacence ou d’incidence de la relation R.
Exemple 66.
Soit E = {e1 , e2 , e3 }, B = {f1 , f2 , f3 , f4 } et la relation
Exemple 67.
Pour E = {a, b, c, d, e}, F = {α, β, γ, δ} et R = {(a; γ); (b; β); (b; δ); (d; γ); (e; δ)}, on
a le diagramme sagittal suivant
CHAPITRE 4. RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE 37
Exemple 68.
Pour E = {1, 2, 3} et R = {(1; 1); (2; 2); (3; 3); (1; 2); (1; 3); (2; 3)}, on a le diagramme
sagittal suivant
xRy ⇒ yRx.
(xRy et yRx) ⇒ x = y.
Relation transitive : On dit que R est transitive si pour tout triplet (x, y, z) ∈ E ×E ×E,
les relations xRy et yRz impliquent la relation xRz :
Exemple 69.
Sur C, on considère la relation R définie par xRy ⇔ |x| = |y|.
1. Réflexivité :
Soit z ∈ C. On a |z| = |z| donc zRz. R est réflexive.
2. Symétrie :
Soit z1 , z2 ∈ C tels z1 Rz2 .
Exemple 70.
Sur l’ensemble Z, on considère les relations R défines par :
xRy si 2x + 2y ≤ 5.
1. Réflexivité :
5
Soit x ∈ Z. On a 2x + 2x ≤ 5 ⇔ 4x ≤ 5 ⇔ x ≤ . On a 2 × 2 + 2 × 2 = 8 > 5.
4
On a pas 2R2 donc R n’est pas réflexive.
2. Symétrie :
Soit x1 , x2 ∈ Z tels x1 Rx2 .
4. Transitivité :
On a 2 × 2 + 2 × 0 = 4 < 5, 2 × 0 + 2 × 1 = 2 < 5 et 2 × 2 + 2 × 1 = 6 > 5.
C’est-à-dire qu’on a 2R0 et 0R1 et on n’a pas 2R1 d’où R n’est pas transitive.
Exemples 3.
1) (R, ≤) usuel
2) L’ensemble des mots ecrits avec l’alphabet français muni de l’ordre lexicogra-
phique.
3) R2 avec la relation ≺ définie comme suit :
(a, b) ≺ (a0 , b0 ) si a ≤ a0 et b = b0
Exemple 71.
Les exemples 1) et 2) sont des relations d’ordre total.
∀a ∈ A, a ≺ e.
CHAPITRE 4. RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE 40
∀a ∈ A, s ≺ a.
3. On dit que A est majorée (resp. minorée) dans E si A admet un majorant (resp.
minorant) dans E.
Remarque 23.
Les majorants et minorants n’existent pas toujours, s’ils existent ils ne sont pas uniques.
Remarque 24.
Les éléments maximums et minimums n’existent pas toujours, s’ils existent ils sont uniques.
Exemples 4.
1. Dans (N∗ , |), la partie A = {2, 4, 5} est majorée dans N∗ (par exemple, 20 est un
majorant de A dans N∗ . Aussi, la partie A = {2, 6, 10} est minorée dans N∗ (par
exemple, 2 est un minorant de A dans N∗ .
2. Dans (N∗ , |), 2 est le plus petit élément de A = {2, 6, 10}.
3. Dans (P (E), ⊂), si X, Y ∈ P(E), la partie A = {X, Y } est minorée et majorée
dans P(E) (X ∩ Y (resp. X ∪ Y ) est un minorant (resp. un majorant) de A dans
P(E)).
4. La partie A =]0, 1[ de R ordonné par l’ordre usuel est une partie majorée et mino-
rée de R, mais A n’admet ni un plus grand élément ni un plus petit élément.
Remarque 25.
Il est évident que le plus grand élément M de A, s’il existe, est maximal, c’est d’ailleurs
le seul ; de même s’il y a dans A un plus petit élément m, il est minimal et c’est le seul.
Exemples 5.
1. Dans (N∗ ; |), on considère A = {2; 3; 4; 5; 6; 7; 8; 9}, alors, 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 sont des
éléments maximaux de A et 2 ; 3 ; 5 et 7 sont des éléments minimaux de A.
2. Dans (N∗ ; |), on considère A = N∗ \{1}, alors les nombres premiers sont des élé-
ments minimaux de A. ils n’ont pas d’éléments « strictement inférieurs », c’est-à-
dire des éléments qui les divisent et en soient différents.
3. Dans P(E) ordonné par A ⊂ B, comme il y a un plus petit élément ∅ et un plus
grand E le seul élément minimal est ∅ et le seul élément maximal est E, Mais dans
P(E)\{∅} il n’y a pas de plus petit élément, les parties {x} à un seul élément sont
les éléments minimaux.
Dans P(E)\{∅; E} (ensembles des parties propres de E) il y a des éléments mini-
maux {x} et des éléments maximaux E − {x}.
Exemple 72.
Voici des exemples basiques.
1. La relation R « être parallèle » est une relation d’équivalence pour l’ensemble E
des droites affines du plan :
– réflexivité : une droite est parallèle à elle-même,
CHAPITRE 4. RELATIONS BINAIRES DANS UN ENSEMBLE 42
Exemple 73.
Soit x, y ∈ R et R la relation définie sur R par xRy si x2 = y 2 . R est une relation
d’équivalence et on a : x = {x, −x}
Lemme 1.
Soit R une relation d’équivalence sur E. On a :
1. ∀x ∈ E, x ∈ x.
2. Soit (a, b) ∈ E 2 . Si a ∈ b, alors b ∈ a et a = b.
3. Soit (a, b) ∈ E 2 . On a soit a = b soit a ∩ b = ∅.
4. Les différentes classes d’équivalence forment une partition de l’ensemble E.
Exemple 74.
Sur Z, on considère la relation R définie par xRy ⇔ 3x − y est pair.
1. Réflexivité :
Soit x ∈ Z. On a 3x − x = 2x donc xRx. R est réflexive.
2. Symétrie :
Soit x, y ∈ Z tels xRy.
Alors
3. Transitivité :
Soit x, y, z ∈ Z tels que xRy et yRz.
( (
xRy 3x − y pair
⇒
yRz 3y − z pair
(
3x − y = 2k; k ∈ Z
⇒
3y − z = 2h; h ∈ Z
⇒ 3x − z = 3x − y + y − z = 2k + y − z
= 2k + y + 2y − 2y − z = 2k − 2y + (3y − z)
= 2k − 2y + 2h = 2(k − y + h)
⇒ 3x − z pair ⇒ xRz.
(
xRy
Donc ⇒ xRz. R est transitive.
yRz
R est réflexive, symétrique et transitive. Donc R est une relation d’équivalence. Les dif-
férentes classe sont :
5.1 Définitions
Définition 27.
On appelle application de A vers B, toute relation f de A vers B telle que :
à tout élément x ∈ A correspond un élément et un seul, bien déterminé y de B. On écrit
f
f : A → B ou, A → B.
1. A est appelé l’ensemble de départ de f .
2. B l’ensemble d’arrivé de f .
3. y est l’image de x par f et est noté f (x), et x est un antécédent de y.
Définition 28.
Soit f : A → B une application.
1. Si B ⊂ R, on parle d’application réelle,
2. Si A ⊂ R, on parle d’application à variables réelles.
Remarque 26.
1. Si A0 ⊂ A, alors f induit une application naturelle f 0 : A0 → B déflnie par :
44
CHAPITRE 5. APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE VERS UN AUTRE 45
Exemple 75.
les applications f : R → R, x 7→ x2 et g : R → R+ , x 7→ x2 ne sont pas égales.
Définition 30 (Suite d’éléments d’un ensemble E). On appelle suite d’éléments d’un
ensemble E toute application de N ou d’une partie D de N dans E. On écrit une suite
d’éléments d’un ensemble E sous la forme (un )n∈D .
χA : E → R, x 7→ 1 si x ∈ A et x 7→ 0 si x ∈
/ A.
Exercice 2. Definir χE et χ∅ .
Exemple 76.
On a f −1 ({2}) = ∅, f −1 ({1}) = f −1 ({1; 2; 4}) = {1, 2}, f ({1, 4}) = {1, 5} et l’image
de f est f ({1, 2, 3, 4}) = {1, 3, 5}.
Exemple 77.
Considérons la fonction f de R dans R définie par f (x) = x2 .
1. L’image directe de l’intervalle [1, 3] par f est f ([1, 3]) = [1, 9]. L’image directe de
[−1, 1] par f est [0, 1].
√ √
2. L’image réciproque de l’intervalle [1, 2] par f est f −1 ([1, 2]) = [1, 2]∪[− 2, −1].
L’image réciproque de [−2, −1] par f est l’ensemble vide.
3. L’image de l’application f est R+ .
Remarque 27.
2. On a idF ◦ f = f et g ◦ idN = g.
Exemples 6. s : R → R, x 7→ x2 et v : R → R, x 7→ x + 2, on a s ◦ v : R → R,
x 7→ (x + 2)2 et v ◦ s : R → R, x 7→ x2 + 2.
Remarque 28.
La composition des applications n’est pas commutative, c’est-à-dire qu’on a pas toujours
g ◦ f = f ◦ g. En effet, soit E est un ensemble contenant deux éléments a et b distincts,
f, g : E → E telles que f (a) = b, f (b) = a et g(a) = b, g(b) = b, alors (g ◦ f )(a) = b
tandis que (f ◦ g)(a) = a.
CHAPITRE 5. APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE VERS UN AUTRE 48
Remarque 29.
Si les ensembles E et F sont flnis et f : E → F est injective, alors nécessairement
card(E) ≤ card(F ).
En particulier toute application g : N → B ou B est un ensemble flni non vide est non
injective.
Définition 35.
f est dite surjective, si tout élément de F a au moins un antécédent dans E par f .
∀y ∈ F, ∃x ∈ E : y = f (x).
Remarque 30.
Si les ensembles E et F sont flnis et f : E → F est surjective, alors nécessairement
card(E) ≥ card(F ).
Définition 36.
f est dite bijective, si f est à la fois injective et surjective , ou encore si tout élément de F
a un antécédent et un seul dans E par f .
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E : y = f (x).
Exemple 78.
2x + 1
On considere l’application f de R \ {1} vers R definie par : f (x) = . Justifions
x−1
que l’application f est injective.
Soit a et b deux elements de R \ {1}.
CHAPITRE 5. APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE VERS UN AUTRE 49
2a + 1 2b + 1
f (a) = f (b) ⇒ =
a−1 b−1
⇒ (2a + 1)(b − 1) = (2b + 1)(a − 1)
⇒ 2ab − 2a + b − 1 = 2ab + a − 2b − 1
⇒ 3a = 3b
⇒ a=b
Exemple 79.
On considère l’application f de R vers [1; +∞[ definie par : f (x) = x2 + 1. Justifions
que l’application f est surjective Df = R. Soit y un élément de [1; +∞[,
f (x) = y ⇔ x2 + 1 = y ⇔ x2 = y − 1.
√ √
Or y − 1 ≥ 0 donc x = y − 1 ou x = − y − 1. Tout nombre réel y, l’equation
f (x) = y, admet au moins unique solution. D’ou, l’application f est surjective.
Exemple 80.
Soit f l’application de R vers R définie par : f (x) = x + 1. L’application f est bijective.
Exemple 81.
On considere l’application f de ] − ∞; 0] vers [0; +∞[ définie par : f (x) = x2 . Justifions
que l’application f est bijective. Df =] − ∞; 0]. Soit y un nombre réel de [0; +∞[
f (x) = y ⇒ x2 = y
√ √
⇒ x=− y ou x = y
√
⇒ x=− y car x ∈] − ∞; 0]
Tout élément y de [0; +∞[ admet un unique antécédent. Par consequent, f est injective et
surjective. D’où, f est bijective.
Exemple 82.
1. L’application f : R → R, x 7→ |x| n’est ni injective ni surjective tandis que
g : R → R+ , x 7→ |x| est surjective.
2. idE est une bijection.
3. Soit A une partie de E. L’application i : A → E, x 7→ x est une application
injective appelée injection canonique de A dans E. Si A 6= E, i n’est pas surjective.
Exemple 83.
CHAPITRE 5. APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE VERS UN AUTRE 50
y 7→ x si y = f (x)
Proposition 2.
Si f : E → F est une bijection, alors f −1 ◦ f = idE et f ◦ f −1 = idF .
Proposition 3.
Soit f : E → F et g : F → E deux applications. Si f ◦ g = idF et g ◦ f = idE , alors f
et g sont bijectives, g = f −1 et f = g −1 .
Corollaire 1.
1. Si f : E → F est bijective, alors f −1 est bijective et
(f −1 )−1 = f.
Exemples 7.
1. Soit a ∈ R∗ et b ∈ R. L’application f : R → R, x 7→ ax + b est bijective et
x−b
l’application réciproque de f est f −1 : R → R, x 7→ .
a
2. L’application réciproque de ln : R∗+ → R, x 7→ ln(x) est l’application exp : R →
R∗+ , x 7→ exp(x).
Exemples 8.
CHAPITRE 5. APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE VERS UN AUTRE 51
Notation 2. On note de plusieurs manières les lois de composition. Voici quelques no-
tations utilisées fréquemment
Remarque 31.
Si la loi est notée >, l’image de l’élément (x, y) ∈ E × E est désignée par x>y et non
par >(x, y).
6.1.2 Propriétés
Propriété 4. 1. Une loi de composition interne ∗ sur E est :
(a) associative si :
∀x ∈ E, ∀y ∈ E ∀z ∈ E (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z);
52
CHAPITRE 6. LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES 53
(b) commutative si :
∀x E, yEE, x ∗ y = y ∗ x;
∃e ∈ E ∀x ∈ E x ∗ e = e ∗ x = x.
2. Un element x est inversible (ou symetrisable) dans E, s’il existe x0 ∈ E (dit inverse,
ou symetrique, de x) tel que :
x ∗ x0 = x0 ∗ x = e.
3. Si ∗ et > sont deux lois de composition interne de E, on dit que ∗ est distributive
par rapport à >, si l’on a toujours :
Remarque 32.
Exemple 84.
La composition des applications ” ◦ ” n’est pas commutative.
Exemple 85.
Il y a cependant des lois qui n’ont pas d’élément neutre par exemples
Exemple 86.
CHAPITRE 6. LOIS DE COMPOSITION INTERNES ET EXTERNES 54
X∆Y = (X ∩ Y ) ∪ (X ∩ Y ).
L’ensemble vide ∅ est élément neutre et tout élément X ∈ P(A) s’admet lui-même
pour symétrique.
Exemple 87.
Sur P(E), les lois ∪ et ∩ sont distributives l’une par rapport à l’autre.
Structures algébriques
7.1 Groupes
7.1.1 Définitions et exemples
Définition 40.
On appelle groupe tout couple (G, >) composé d’un ensemble G non vide et d’une loi de
composition > interne sur cet ensemble satisfaisant aux axiomes suivants :
(G1 ) La loi > est associative ;
(G2 ) La loi > possède un élément neutre ;
(G3 ) Tout élément de G admet un symétrique pour la loi ”>”.
Si de plus la loi > est commutative, le groupe (G, >) est appelé groupe commutatif ou
groupe abélien.
Exemples 12. 1. (Z, +) est un groupe abélien. Mais (Z, ×) n’est pas un groupe.
2. (Q, +), (R, +) et (C, +) sont des groupes abéliens.
3. (Q, ×), (R, ×) et (C, ×) ne sont pas des groupes.
4. (Q∗ , ×), (R∗ , ×) et (C∗ , ×) sont des groupes abéliens.
5. Soient E un ensemble non vide et A(E) l’ensemble des applications de E dans E.
On pose S(E) = {f → A(E)/ f bijective}. S(E) est une partie stable par la
composition des applications ” ◦ ”.
” ◦ ” définit donc une loi de composition interne sur S(E), et muni de cette loi,
S(E) est un groupe non abélien. Pour E = {1, 2, ..., n}, S(E) est noté simplement
Sn et est appelé groupe des premutations de n éléments. Card(Sn ) = n!.
6. Soit A un ensemble non vide. P(A) muni de la différence symétrique ∆ est un
groupe abélien.
55
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 56
7. Le produit cartésien de deux groupes (E, ∗) et (F, •) est un groupe avec la loi
cartésienne > :
(e, f )>(e0 , f 0 ) = (e ∗ e0 , f • f 0 ).
En particulier
(a) E 2 , est un groupe avec la loi cartésienne notée encore ∗
(a, a0 ) ∗ (b, b0 ) = (a ∗ b, a0 ∗ b0 ).
(c) (R2 , +) est un groupe abélien, la loi + étant définie par ∀(a, b), (c, d) ∈ R2 ,
(a, b) + (c, d) = (a + c, b + d).
(d) (R3 , +) est un groupe abélien, la loi + étant définie par ∀(a1 , a2 , a3 ), (b1 , b2 , b3 ) ∈
R3 , (a1 , a2 , a3 ) + (b1 , b2 , b3 ) = (a1 + b1 , a2 + b2 , a3 + b3 ).
(e) Rn est un groupe abélien avec la loi cartesienne +.
Définition 41.
Soient (G, ∗) un groupe, d’élément neutre e et H une partie de G. On dit que H est un
sous-groupe de (G, ∗) si les 3 propriétés suivantes sont vérifiées :
i) e ∈ H
ii) ∀(x, y) ∈ H 2 , x ∗ y ∈ H.
iii) ∀x ∈ H, x−1 ∈ H
Proposition 4.
Soient (G, .) un groupe d’élément neutre e et H une partie de G.
H est un sous-groupe de G si et seulement si les conditions suivantes sont satisfaites :
(a) e ∈ H,
(b) ∀x, y ∈ H, x.y −1 ∈ H.
Exemples 13. – G lui même et {e} où e est l’élément neutre de (G, ∗) sont des
sous-groupes de (G, ∗). Ces deux sous groupes sont dits triviaux.
– Z est un sous groupe de (Q, +). Q est un sous groupe de (R, +). R est un sous
groupe de (C, +)
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 57
Remarque 33.
Exemple 88.
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 58
Remarque 34.
L’homomorphisme f satisfait la propriété suivante :
∀x ∈ G, f (x−1 ) = (f (x))−1.
∀x ∈ R, f (x) = ax.
où a = f (1).
Proposition 5.
Soit f : G → H un morphisme de groupes. L’image directe par f de tout sous-groupe de
G est un sous-groupe de H. En particulier, Im(f ) est un sous-groupe de H.
Proposition 6.
Soit f : G → H un morphisme de groupes. L’image réciproque par f de tout sous-groupe
de H est un sous-groupe de G contenant ker f . En particulier, ker(f ) est un sous-groupe
de G.
Proposition 7.
Soit f : G → H un morphisme de groupes.
7.2 Anneaux
7.2.1 Définition et exemples
Définition 43.
On appelle anneau tout triplet (A, +, .), où A est un ensemble dit sous-jacent à l’anneau,
où ” + ” et ”.” sont des lois de composition internes sur A dites addition et multiplication,
satisfaisant aux axiomes suivants :
(A1 ) (A, +) est un groupe abélien, dit groupe additif de l’anneau ; l’élément neutre est
noté 0 et est appelé élément nul ;
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 59
Notation 4.
– L’élément neutre de + dans A est noté 0A et pour tout x ∈ A, le symétrique de x
par rapport à la loi + est noté −x. (on dit que −x est l’opposé de x)
– Si l’anneau A est unitaire, l’élément neutre de la multiplication " · " dans A est noté
1A . Un élément x ∈ A sera dit inversible, s’il admet un symetrique par rapport à
la multiplication, dans ce cas le symétrique de x est noté x−1 . On note U(A) l’en-
semble de tous les éléments inversibles de A. U(A) est stable pour la multiplication
et (U(A), .) est un groupe.
– Pour tout a ∈ A, et pour tout n ∈ N∗ on pose :
an = a.a
| ·{z· · a} et na = a · · · + a} .
| + a + {z
nf ois nf ois
Exemples 14.
1. Z, Q, R et C, munis de l’addition + et de la multiplication × sont des anneaux
commutatifs et unitaires.
2. Soit (G, +) est un groupe abélien. On note End(G) l’ensemble de tous les endo-
morphisme de G. (End(G), +, ◦) est un anneau en posant :
Définition 44.
Soit A un anneau, on dit que a ∈ A est un diviseur de zéro dans A si a 6= 0 et s’il existe
b ∈ A, b 6= 0 tel que
ab = 0 ou ba = 0.
Exemple 89.
Dans Z/6Z, l’élément 3 est un diviseur de 0.
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 60
Définition 45.
On dit que A est intègre si A est commutatif, non réduit à zéro et dépourvu de diviseur de
zéro, c’est à dire que
∀a, b ∈ A, ab = 0 ⇒ a = 0 ou b = 0.
Exemple 90.
1. Z, Q, R sont des anneaux intègres.
2. Z/nZ est un anneau intègre si et seulement si n = 0 ou n est un nombre premier.
7.2.2 Sous-anneaux
Définition 46.
Soient A un anneau et B une partie non vide de A. On dit que B est un sous-anneau de
A si :
i) B est un sous-groupe de (A, +)
ii) B est stable par le produit ∀b, b0 ∈ B, bb0 ∈ B.
Exemple 91.
• Z est un sous-anneau de Q
• R est un sous-anneau de C
• Q est un sous-anneau de R
Remarque 35.
L’intersection de sous-anneaux est un sous-anneau. On a alors la notion de sous-anneau
engendré par une partie quelconque X d’un anneau A.
Si 1A est l’élément unité de l’anneau (A, +, .), tous les sous-anneaux contiennent le sous-
anneau
Z.1A = {n.1A ; n ∈ Z}.
Définition 47.
Soient A un anneau commutatif unitaire et B une partie non vide de A. On dit que B est
un sous-anneau de A si :
i) B est un sous-groupe de (A, +)
ii) B contient 1A et B est stable par le produit ∀b, b0 ∈ B, bb0 ∈ B.
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 61
7.3 Corps
7.3.1 Définitions-exemples
Définition 48.
On dit qu’un ensemble K muni de deux lois "+" et ” × ” est un corps si
i) (K, +, ×) est un anneau, et 1K 6= 0,
ii) ∀x ∈ K\{0}, ∃x0 ∈ K, x0 x = 1K = xx0 .
Si de plus la multiplication est commutative, on dit que K est un corps commutatif.
Remarque 36.
Un anneau K est un corps s’il n’est pas réduit à 0 et si tout élément non nul de K est
inversible.
Remarque 37.
1. Si K est un corps alors K\{0} est un groupe multiplicatif qui est abélien si et
seulement si K est commutatif.
2. Un corps est en particulier un anneau sans diviseurs de zéro.
3. Si I est un idéal du corps K alors I = {0} ou I = K.
Exemples 15.
1) Q, R, C sont des corps commutatifs pour les lois usuelles.
√ √
2) Q[ 2] = {x ∈ R/ ∀a, b ∈ Q, x = a + b 2} est un corps commutatif
3) Z/nZ est un corps si et seulement si n est un nombre premier.
Exemple 92.
Tout anneau intègre fini A est un corps. En effet :
On sait que A 6= {0}. Soit a ∈ A\{0} ; associons-lui l’endomorphisme x → ax du
groupe (A, +) qui est une injection, puisque, a étant régulier, ax = 0 équivaut à x = 0 ;
A étant fini, il s’agit même d’une bijection. Il existe donc un, et un seul a0 ∈ A tel que
aa0 = 1 ; par commutativité a0 a = 1 ; a est donc inversible.
7.3.2 Sous-corps
Définition 49.
Soient K un corps et K une partie de K. On dit que K est un sous-corps de K ou que K
est un sur-corps de K si :
(i) K est un sous-anneau de K,
CHAPITRE 7. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 62
Exemple 93.
√
(a) Q est un sous-corps de Q[ 2] qui est lui-même un sous-corps de R.
(b) Z/pZ (p premier) n’a pas de sous-corps propres.
Proposition 8.
Soient K un corps et K une partie de K. Alors K est un sous-corps de K ssi :
1) 1K ∈ K,
2) ∀x, y ∈ K, x − y ∈ K,
3) ∀x, y ∈ K, xy ∈ K,
4) ∀x ∈ K\{0}, x−1 ∈ K\{0}.
Remarque 38.
On montre, comme pour les sous-groupes, que toute intersection d’une famille de sous-
corps d’un corps K est un sous-corps de K et que, pour toute partie X ⊂ K, il existe un
plus petit sous-corps de K contenant X, on dit qu’il s’agit du sous-corps engendré par
X.
Bibliographie
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