Argumentation

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L’argumentation

Un argument est une raison avancée à


l’appui d’une thèse (opinion, proposition) que
l’on soutient ou contre une thèse que l’on
conteste.
Argumenter, c’est choisir et organiser des
arguments et des exemples qui les illustrent ou les
renforcent.

Le discours argumentatif cherche à convaincre ou


à persuader le destinataire, pour l’amener à
adopter le point de vue que l’on veut lui faire
partager.
Convaincre Persuader

On s’adresse aux On s’adresse aux


capacités de sentiments du
raisonnement du destinataire, en cherchant
destinataire, en un rapport de
s’appuyant sur des connivence (valeurs
preuves, en justifiant ou communes).
en réfutant une thèse par On use de la séduction
des arguments logiques, du discours pour
ou fondés sur entraîner l’adhésion, ou
l’expérience. pour ridiculiser
l’adversaire.
Pour convaincre Pour persuader

-On choisit bien ses arguments ; -On s’implique avec des termes qui
- On organise leur succession en révèlent explicitement ou
allant du plus faible au plus fort ; implicitement la présence et le
- On les enchaîne à l’aide de jugement de l’énonciateur ;
connecteurs logiques ; -On agit sur la sensibilité du
- On les renforce à
l’aide destinataire et on utilise des
d’exemples et de citations qu’on procédés oratoires, à l’écrit comme
insère correctement : emploi des à l’oral.
deux points, de guillemets, de
corrélatifs (comme, tels que, selon,
suivant).
I. Les différents types d’arguments

1- Les arguments logiques


Ce sont des arguments qui s’apparentent à la démarche scientifique.
Certains arguments sont basés sur des documents, des faits concrets
et des témoignages d’où l’on tire une conséquence logique.

On distingue deux types de raisonnement :


- Le raisonnement par induction
- Le raisonnement par déduction
Le raisonnement par induction : on part de faits
particuliers pour conclure sur une vérité générale.

 Exemple : « Regardez les gens courir affairés, dans


les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l’air
préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens.
Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder
devant eux, car ils font le trajet, connu à l’avance,
machinalement. Dans toutes les grandes villes du
monde, c’est pareil. L’homme moderne, universel,
c’est l’homme pressé. »

Eugène Ionesco, Notes et contre-notes, Ed. Gallimard 1962.


Le raisonnement par déduction
On part d’idées générales pour justifier une
conclusion particulière. C’est celle de
raisonnements très courants en forme de
syllogismes (il s’agit de tirer une conclusion à partir
de deux propositions posées comme vraies).
Exemple :
 Tout homme est mortel; (prémisse majeure :
une vérité générale).

Or, Socrate est un homme; (prémisse mineure :


une évidence admise par tout le monde).

Donc, Socrate est mortel. (conclusion à partir


des deux prémisses)
2- Le raisonnement par analogie
Il est fondé sur un rapprochement qui sert à
faire admettre une vérité abstraite.

Exemple : « La lecture appelle la lecture, et que la


“mauvaise” finira toujours par entraîner à la bonne. En
musique, on commence par Les yeux noirs et Le Beau
Danube bleu et l’on arrive à Mozart et à Berg. » François
Nourissier, Le figaro magazine, 1992.
3- L’argument d’autorité

Renforcer un argument en citant une personnalité


(écrivain, penseur, figure historique…) qui fait autorité,
ou le seul fait de se réclamer d’elle (Aristote dit : « … »,
donc c’est vrai ; comme dit Aristote…), ou en utilisant un
proverbe ou un lieu commun de la sagesse populaire (on
dit que…).
4- L’argument ad hominem

Dans une polémique, on démontre la contradiction


dans les paroles de l’adversaire.

5- L’argument ad personam

On s’attaque à la personne elle-même, non à ses opinions:


« Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on
ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants,
blessants et grossiers. » Schopenhauer, L’Art d’avoir toujours
raison, 1831.
4- Le raisonnement par élimination

Ce raisonnement consiste à envisager une


multitudes de solutions pour résoudre un problème.
Puis, on les exclue les unes après les autres pour
n’en laisser qu’une. Cette démarche laisse croire
que l’on a fait le tour d’une question.
4- Le raisonnement de mauvaise foi

On peut, faute de vrais arguments, s’appuyer sur


des prétextes (fausses raisons invoquées pour
pallier la faiblesse d’une position), ou encore sur un
faux syllogisme (sophisme ou paralogisme).
I. Les articulations du texte argumentatif

Dans un texte argumentatif, les éléments de


sens (idées principales, arguments, exemples)
sont organisés en fonction de la conclusion
visée. Les principales articulations de sens
établies par le raisonnement peuvent être
signalées explicitement par des outils
grammaticaux ou lexicaux, ou bien rester
implicites.
1- La relation de cause
On justifie une idée à travers un argument qui est
donné comme cause, en utilisant :
- des procédés grammaticaux : conjonctions de
coordination, adverbes, conjonctions de
subordination (parce que, puisque, sous prétexte
que, comme, etc.)
- des procédés lexicaux : verbes (résulter, provenir,
dépendre, etc.), noms (la cause de, le motif de,
réside dans, etc.)
Exemple :
« Je le guérirai parce que c’est mon métier ;
Le magistrat le fera pendre, parce que c’est le sien.
» Diderot, Entretien d’un père avec ses enfants, 1771.

N.B.
La relation de cause peut être établie de manière
implicite, à travers des phrases juxtaposées :

Exemple : Je le guérirai : c’est mon métier.


2 – La relation de conséquence
Contrairement à la relation de cause, on commence par
l’argument pour arriver à la thèse.
Exemple : C’est mon métier : je le guérirai.

La relation de conséquence peut être établie de manière


implicite ou encore explicite à travers :
- des procédés grammaticaux : conjonction de coordination
(donc), adverbe (c’est pourquoi, par conséquent, alors, ainsi,
etc.) ; conjonction de subordination (de sorte que, tellement,
si bien que, etc.)
- des procédés lexicaux : verbes (impliquer, prouver…),
formules de renforcement (finalement, ainsi, en définitive…)
3– La relation d’opposition
On l’utilise pour réfuter un argument en
introduisant une objection ou un contre-argument,
ou en mettant des éléments en opposition.
Pour ce faire, on a recours à :
- des procédés grammaticaux : conjonction de
coordination (mais, or, et), adverbe (en revanche,
par contre, au contraire), conjonction de
subordination (alors que, tandis que, etc.)
- des procédés lexicaux : verbes (contester, objecter,
s’opposer à, etc.)
La stratégie de concession
- Dans un premier temps, on concède le fait ou
l’argument qui ne va pas dans le sens de ce que l’on
soutient (mouvement concessif), en utilisant :
- des procédés grammaticaux : conjonctions de
subordination (bien que, quand bien même, même
si, etc.), prépositions (malgré, en dépit de, etc.)
- des procédés lexicaux : verbes ( j’admets que,
avoir beau…) et formules diverses ( il est
incontestable que, il est vrai que, il se peut, etc.)
- Dans un deuxième temps, on oppose à ce qui
vient d’être concédé un argument plus fort, allant
dans le sens de la thèse que l’on soutient
(renversement argumentatif), en employant :
- des procédés grammaticaux : adverbes (mais,
cependant, toutefois, pourtant, néanmoins, etc.)
- des procédés lexicaux : verbes (il n’empêche, il
n’en reste pas moins que…)

Exemple : « Bien sûr il y a des injustices au


Maroc, mais regardez ce qui se passe ailleurs. »
4- Les relations d’adjonction et de disjonction
L’adjonction
Pour ajouter un argument ou un exemple nouveau
aux précédents (adjonction), on peut simplement les
juxtaposer (signes de ponctuation : virgule, point-
virgule), ou encore utiliser des conjonctions et des
adverbes de coordination (ni, et, de plus, en outre,
par ailleurs, voire, etc.)
La disjonction
Pour proposer différents choix dans une
argumentation, on utilise des mots comme : soit…
soit, ou…ou bien, tantôt…tantôt.
Ceux qui disent que l’homme cherche le plaisir et
fuit la peine se trompent. L’homme en effet s’ennui
du plaisir qu’il a reçu et préfère de bien loin le plaisir
qu’il a conquis, car l’homme aime par-dessus tout
agir et conquérir, alors qu’il déteste pâtir et subir.
Aussi choisit-il la peine avec l’action plutôt que le
plaisir sans action. Diogène disait : « C’est la peine
qui est bonne », il voulait parler de la peine choisie
et voulue par l’homme, car personne n’aime la peine
subie. Ainsi l’alpiniste qui développe sa propre
puissance et se la prouve à lui-même ressent une
joie supérieure qui éclaire les paysages neigeux.
Mais celui qu’un train a porté jusqu’au sommet n’y
trouve pas la même joie.
Alain, Propos sur le bonheur, 1922, Gallimard.
b- Le dilemme : raisonnement qui enferme
l’adversaire dans un choix impossible :

 Exemple : « Si la femme qu’on épouse est belle,


elle cause de la jalousie ; si elle est laide, elle
déplaît, donc il ne faut pas se marier. »
6- Les faux arguments :
a- Le prétexte : Il consiste à invoquer une fausse
raison pour justifier une situation insoutenable.

Exemple : Voir la fable « Le loup et l’agneau » de


La Fontaine.
7- Le raisonnement dialectique : il part de deux
propositions contraires (thèse et antithèse), mais
la conclusion du raisonnement dialectique
apporte quelque chose de neuf ; elle manifeste
une pensée en mouvement. En effet, le
raisonnement dialectique produit des idées
nouvelles à partir de propositions de départ qui
s’opposent, on concilie les deux thèses opposées
(synthèse).
 Exemple :
- La peine de mort détruit la personne du criminel.

- La peine de mort exalte le criminel jusqu’à en


faire un héros.
- Supprimer la peine de mot permet d’humaniser le
criminel sans l’idéaliser.
I.3 Les formes de valorisation et de
dévalorisation

Que l’argumentateur défende ou réfute une


thèse, il choisit ses arguments et les agence de
manière à être le plus convaincant possible. Il a
aussi recours, parfois à des formes de valorisation
ou dévalorisation. On trouve :
a- Le lexique appréciatif

Par l’emploi d’un vocabulaire appréciatif,


l’argumentateur insiste sur le caractère négatif de
ce qu’il critique, et sur le caractère positif de ce
qu’il défend. Ce vocabulaire implique une
réaction émotionnelle, affective, ou un jugement
de valeur de l’argumentateur. On distingue :
i - Le vocabulaire mélioratif : il valorise ce
qu’il désigne, le présente sous un jour favorable. Il
peut s’agir de mots dont le sens est positif, ou de
mots dont seule la connotation est positive.
L’argumentateur peut aussi avoir recours à des
mots appartenant au niveau de langue soutenu afin
démontrer sa considération.
ii- Le vocabulaire dépréciatif : il déconsidère ce
qu’il désigne, le discrédite. L’argumentateur peut
aussi avoir recours à des mots appartenant au
niveau de langue familier ou argotique afin de
dévaloriser ce dont il parle, de monter son mépris
ou le peu de considération qu’il lui accorde.
b- Les figures de rhétorique

Dans le texte argumentatif, les figures de styles


donnent de la force aussi bien à la défense d’une
thèse qu’à son refus. Les mêmes figures peuvent
donc contribuer soit à la valorisation, soit à la
dévalorisation, selon le but recherché.
Les figures de rhétorique sont des procédés
d’expression qui modifient la langue ordinaire pour
rendre le discours plus expressif, plus convaincant
ou plus séduisant.
1- les figure fondées sur l’analogie (la
ressemblance)

 Ce sont des figures de style construites


autour d’une image pour représenter des idées,
des êtres ou des choses : elles sollicitent
l’imagination et transforment le sens premier des
mots en un sens figuré.
 a- La comparaison : La comparaison rapproche deux
termes à partir d’un élément qui leur est commun, le
terme comparatif étant clairement exprimé.
Ex. – Ton teint est pareil à l’éclat de rose.
 Et moi1, je suis semblable2 à la feuille flétrie3 (Lamartine)
 {J’ai tout appris de toi} 1 comme 2 {on boit aux
fontaines.}3 (Aragon)

 Quelques termes de comparaison :


 Comme, ainsi (que), de même que, tel, semblable à,
pareil à, ressembler, avoir l’air de, …
1- Le comparé.
2- Le terme comparatif.
3- Le comparant.
b- La métaphore : La métaphore est une
comparaison elliptique : elle établit une
assimilation entre deux termes sans que le terme de
comparaison soit exprimé.
 Exemples :
 – Ton teint de rose
– Le soleil qui se couchait versait des fleuves
d’or par toutes les galeries où roulait jadis le
torrent du peuple (Chateaubriand)
– Le temps est un cheval échappé.
 Remarques

♦ L’assimilation peut aller jusqu’à la disparition du comparé .

 Ex. – « La masse de bronze au croissant lumineux [un taureau]


… piétine » (Breton)

 – Mettez un tigre dans votre moteur (publicité)

♦ Une métaphore qui se poursuit au fil d’un texte s’appelle une


métaphore filée ; elle se développe par plusieurs termes.

♦ On appelle cliché une comparaison ou une métaphore qui a


perdu son originalité à force d’avoir été utilisée.

Ex. : Des cheveux d’or, un bourreau des cœurs,…


 Les figures fondées sur la substitution

a- La métonymie : Elle remplace un mot par un autre mot qui est


lié au premier par un rapport logique suffisamment net
(contrairement à la métaphore, cette relation n’est pas un rapport
d’identité). On peut ainsi remplacer :

*Le contenu par le contenant : « boire un verre. » [= le contenu


d’un verre]
*La cause par l’effet : « boire la mort. » [= le poison]
*Le moral par le physique : « as-tu du cœur ? » [du courage]
*L’œuvre par l’auteur : « acheter un Balzac, un Picasso, …
*L’instrumentaliste par l’instrument : « il est premier violon à
l’orchestre de Prague »
*L’institution par le lieu : « le président a été informé par le
Kremlin »
b- La synecdoque : c’est un cas particulier de
métonymie, qui substitue un terme à un autre s’il y
a entre eux un rapport d’inclusion. On peut ainsi
employer :

lapartie pour le tout : « une voile » [= un


bateau], «le flot, l’onde » [= la mer]

 le tout pour la partie : « ameuter le quartier » [les


habitants du quartier]

la matière pour l’objet : « croiser le fer » [l’épée]


c- La périphrase : c’est un procédé qui consiste à
exprimer en plusieurs mots ce que l’on peut
exprimer en un seul terme.

 Ex. – Je vais quitter la capitale du Maroc


[Rabat]
 – Je veux comme monture un enfant
léger d’Arabie [cheval arabe]
3- Les figures fondées sur l’animation

a- La personnification : c’est une figure qui


donne des traits humains à des objets ou à des
idées.

 Ex. – « Hélas ! Mon pauvre argent, mon


cher ami, on m’a privé de toi. » (Molière)
« L’habitude venait me prendre dans ses bras et
me portait jusque dans mon lit comme un
enfant. » (Proust)
« L’alambic gardait une mine sombre » (Zola)
b- L’allégorie : elle constitue une forme
particulière de personnification : une idée abstraite
y est représentée comme un être humain. Dans ce
cas, le mot abstrait porte généralement une
majuscule.
 Ex. – « l’Espoir, vaincu, pleure, et
l’Angoisse, atroce, despotique, plante son
drapeau noir sur mon crâne »

 – « Tu marches sur des morts,


Beauté. » (Baudelaire)
4- Les figures fondées sur l’opposition.

a- L’antithèse : elle oppose deux ou plusieurs


termes dans une phrase, un vers ou un paragraphe,
et souligne ainsi un contraste. L’antithèse
exprime généralement un conflit, un désaccord, un
dilemme, …

Ex. – Ici, c’était le paradis, ailleurs, l’enfer.


– Lui regarde en avant, moi, je regarde en
arrière.
b- L’antiphrase : c’est un procédé qui consiste à
signifier exactement le contraire de ce que les mots
employés veulent dire normalement ; elle est
souvent employée dans une intention ironique.

Ex. – « c’est du propre ! [C’est le comble de la


saleté]
– «Tu es le sel de ma vie » [tu
m’empoisonnes la vie]
c- L’oxymore : on parle d’oxymore (ou d’alliance
de mots) lorsque deux termes évoquant des réalités
contradictoires sont étroitement réunis par la
syntaxe. Cette mise en relation profonde dépasse la
simple opposition externe de l’antithèse.

Ex. – « Cette obscure clarté qui tombe des


étoiles »
 – « Un silence éloquent.
 – « Je la hais d’amour. »
5- Les figues d’insistance.

a- L’hyperbole : l’hyperbole met en relief une idée


ou un événement en la présentant de manière
exagérée.

 Ex. – Un vent à écorner les bœufs.


– J’ai tant de mal qu’il me prendrait envie
cent fois le jour de me trancher la vie.
– Je suis mort de fatigue, de faim,…
b- La gradation : c’est une énumération qui
organise les termes dans une progression de sens
croissante ; elle produit un effet théâtral comique
ou dramatique.

 Ex. – « dix, vingt, mille soldats apparurent. À


cette vue, il frémit, se mit à claquer des dents,
tomba raide.
 – « C’en est fait, je n’en puis plus, je me meurs,
je suis mort, je suis enterré. »
 – « Va, cours, vole et venge ton père »
c- L’énumération : elle consiste à énoncer les
différentes parties d’un tout, et à dresser des
inventaires.

Ex. – « Vous savez que je suis un ignorant,


un sot, un fou, un impertinent, un paresseux. »
6- Les figures d’atténuation.

a- La litote : c’est une figure qui consiste à dire le


moins pour signifier le plus ; elle permet ainsi une
grande économie des moyens dans l’expression de
l’idée ou du sentiment. (Souci de pudeur ou de
discrétion)

Ex. – Je ne suis pas mécontent. [Je suis très


content]
– On ne mourra pas de faim aujourd’hui. [On va se
régaler]
– Va, je ne te hais point. [Je t’aime beaucoup]
b- L’euphémisme : il atténue par des expressions
modérées des réalités jugées cruelles ou
déplaisantes (mort, maladie, …) l’euphémisme
adoucit par l’expression ce que le mot propre
pourrait avoir de choquant.

Ex. – « Il dort au soleil, la main sur sa poitrine,


Tranquille ; il a deux trous rouges au côté droit. »
– X nous a quittés. [Il est mort]
– Elle a vécu. [Elle est morte]
I.4 Les indices de la subjectivité

Les indices de la subjectivité sont des marques


que l’on peut rechercher dans un énoncé. Ces
indices révèlent les sentiments, les valeurs ou
l’opinion de l’autre. On distingue :
a- Le vocabulaire affectif : on appelle vocabulaire
affectif l’ensemble des mots impliquant une
réaction émotionnelle ou un engagement affectif de
l’auteur d’un énoncé (pitié, sympathie, colère,
indignation…).
Par l’emploi de ce vocabulaire, l’énonciateur
cherche à susciter les mêmes émotions ou
sentiments chez celui qui le lit ou l’écoute.
b- Le vocabulaire évaluatif : c’est l’ensemble
des mots impliquant un jugement de valeur celui qui
s’exprime. Ces mots sont valorisants ou
dévalorisants, et révèlent ce que l’auteur de l’énoncé
trouve beau, bon, bien, ou l’inverse.
Par l’emploi de ce vocabulaire, il cherche à faire
partager ses valeurs par son interlocuteur, à lui faire
admettre son point de vue.
c- Les modalisateurs : ce sont les mots ou expression
signalant le degré d’adhésion de celui qui s’exprime aux idées
qu’il formule. Ils indiquent si, pour lui, ces idées sont vraies,
douteuses ou fausses.
Certains modalisateurs sont des adverbes : certainement,
incontestablement, peut-être, apparemment,
vraisemblablement…
D’autres modalisateurs sont des verbes : admettre, reconnaître,
prétendre, sembler, paraître…
Certaines formules sont aussi des modalisateurs : on ne peut
nier…, sans aucun doute, de toute évidence, selon certains…

L’emploi du verbe au conditionnel sert également de


modalisateur et indique que celui qui s’exprime émet des
réserves, des doutes, sur la véracité des propos qu’il rapporte.
d- Le sous-entendu : ce qui, dans un énoncé,
n’est pas clairement exprimé mais est impliqué par
le sens de cet énoncé, le sous-entendu en est
logiquement déduit. L’énonciateur laisse son
interlocuteur le formuler lui-même et peut toujours
nier avoir voulu sous-entendre ce que son
interlocuteur a compris. Il lui laisse la
responsabilité de son interprétation.

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