Voir la source de Bataille de Castillon

{{Voir homonyme|Bataille de Castillon, 17 juillet 1453}}
{{Infobox conflit militaire
 | image           = Français 5054, fol. 229v, Bataille de Castillon 1453 - détail.jpg
 | légende         = La mort de [[John Talbot (1er comte de Shrewsbury)|John Talbot]] à la bataille de Castillon.<br>[[Miniature (enluminure)|Miniature]] ornant le manuscrit de [[Martial d'Auvergne]], ''[[Les Vigiles de la mort de Charles VII|Les Vigiles de la mort de {{souverain-|Charles VII}}]]'', vers 1484, [[Bibliothèque nationale de France|BNF]], ms. Français 5054 {{folio|229|verso}}.
 | conflit         = Bataille de Castillon
 | date            = {{Date|17|juillet|1453}}
 | lieu            = [[Castillon-la-Bataille|Castillon]]
 | issue           = Victoire française décisive
 | combattants1    = [[Image:Arms of France (France Moderne).svg|20px]] [[Royaume de France]]<br />[[Image:Arms of Jean III de Bretagne.svg|20px]] [[Duché de Bretagne]]
 | combattants2    = [[Image:Royal Arms of England (1470-1471).svg|20px]] [[Royaume d'Angleterre]]<br />[[Image:Arms of Aquitaine and Guyenne.svg|20px]] [[Duché de Guyenne]]
 | commandant1     = [[Image:Blason JeanBureau.svg|20px]] [[Jean Bureau]]<br />[[Fichier:Armoiries des compagnons de Jeanne d'Arc - André de Laval.png|20px]] [[André de Lohéac]]
 | commandant2     = [[Image:Coat of Arms of John Talbot, 1st Earl of Shrewsbury.svg|20px]] [[John Talbot (1er comte de Shrewsbury)|John Talbot]] † <br /> [[Image:Blason Montferrand-Landiras.svg|20px]] [[Pierre de Montferrand]]      



 | forces1         = {{nombre|9700|hommes}}, {{nobr|300 canons}}
 | forces2         = {{nombre|12000|hommes}}
 | pertes1         = {{nobr|100 hommes}} blessés ou tués
 | pertes2         = {{nombre|7000|morts}}, blessés et prisonniers
 | guerre          = [[Guerre de Cent Ans]]
 | batailles       = {{Guerre de Cent Ans (1429-1453)}}
 | géolocalisation = France/Aquitaine/Gironde
}}

La '''bataille de Castillon''' eut lieu le {{Date|17|juillet|1453}} à [[Castillon-la-Bataille|Castillon]], entre les armées d'{{souverain2|Henri VI (roi d'Angleterre)|d'Angleterre}} et celles de {{souverain2|Charles VII (roi de France)|de France}}. Cette dernière bataille de la [[guerre de Cent Ans]] se conclut par une victoire décisive pour les Français. Elle marque aussi la première utilisation massive dans une bataille de l'[[artillerie de campagne]] créée par les frères [[Gaspard Bureau|Gaspard]] et [[Jean Bureau]]<ref name=":0">[https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/castillon-17-juillet-1453-les-canons-arme-fatale-de-la-guerre-de-cent-ans_135234 Castillon, {{date-|17 juillet 1453}} : le canon, arme fatale de la guerre de Cent Ans], [[Sciences et Avenir]], 4/9/2019</ref>.

== Contexte général ==
À la suite de la reconquête de la [[Normandie]], qui s'achève en 1450 peu après la [[bataille de Formigny]], les Français dirigent leurs efforts vers le Bordelais encore sous domination de la couronne britannique, mais bénéficiant d'une relative autonomie<ref name=":1" />. La [[Guyenne]] est presque reconquise par les Français durant l'année suivante. Après la conquête de [[Bordeaux]] par Charles VII le {{Date-|29|juin|1451}}, les Français installent leur propre administration avec à sa tête le sénéchal de Coëtivy. Afin d'assurer la défense de la province celui-ci décide de lever un impôt qui mécontente fortement la population. Une délégation bordelaise est dès lors montée pour aller quérir l'aide des Anglais. 

Le roi d'Angleterre {{souverain2|Henri VI (roi d'Angleterre)}} reçoit les mécontents et répond à leur appel en envoyant une armée. L'armée anglo-gasconne est commandée par le vieux soldat [[John Talbot (1er comte de Shrewsbury)|John Talbot]], qui reprend la ville un an plus tard, à la grande satisfaction des habitants, dont la prospérité dépend largement du commerce avec l'Angleterre. Talbot est nommé lieutenant général de [[Guyenne]]. Le reste de la province se rebelle contre le roi de France {{souverain-|Charles VII}} qui envoie à son tour une armée pour reconquérir la Guyenne, en 1453.

== Les préparatifs français ==
Le corps d'armée qui opère non loin de la Dordogne se met en route pour Castillon, selon les sources médiévales, elle semble commandée collégialement par les [[Maréchal de France|maréchaux de France]] [[André de Lohéac]] et [[Philippe de Culant]] et d'autres seigneurs. En revanche, il est fort probable qu'un seul ait eu le commandement est que ce soit l'amiral [[Jean V de Bueil|Jean de Bueil]]<ref name=":1">{{Ouvrage|prénom1=Julien|nom1=Adam|prénom2=Florent|nom2=Vincent|titre=Castillon, 17 juillet 1453: la France gagne la guerre de Cent Ans|éditeur=Historic'one éditions|collection=Les batailles oubliées|date=2024|passage=55 à 59|isbn=978-2-912994-82-0|consulté le=2024-07-18}}</ref>, chef le plus expérimenté parmi eux et comme l'indique son écuyer dans son ouvrage ''le Jouvencel''<ref>{{Article|titre=Glossary|périodique=Jean de Bueil: Le Jouvencel|pages=xiii–xviii|date=2020-07-17|doi=10.1017/9781787448346.002|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1017/9781787448346.002|consulté le=2024-07-24}}</ref>. Ainsi, le corps d'armée descend la vallée de la [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]] et arrive le {{date|13 juillet 1453-}} devant la ville de Castillon, tenue par les Anglo-gascons<ref name="Chartier">{{Cf.|maj}} Jean Chartier.</ref>. Les français installent leur artillerie et leur défense afin d'assiéger la place. Pour ce faire, l'armée comprend {{nb|1800 ''lances fournies''}}, soit {{nb|7200 combattants}} de cavalerie, {{nobr|800 [[Franc-archer|francs-archers]]}}, l'artillerie des frères Bureau, et des auxiliaires de cavalerie envoyés par le [[Pierre II de Bretagne|duc de Bretagne]]. L'artillerie est sous les ordres de [[Jean Bureau]], trésorier général de France ([[1441]]), et de son frère [[Gaspard Bureau|Gaspard]], grand-maître de l'artillerie ([[1444]])<ref>Il sera fait marquis de Castillon par {{souverain-|Charles VII}}.</ref>. 

Les frères Bureau disposent d'un parc considérable {{nobr|d'artillerie}}, servis par {{nobr|700 manœuvriers}}<ref name="Chartier" />. Cette ''grosse et menue artillerie du roi'', mobile, montée sur chariots, avec des bouches à feu tirant des boulets de fonte de différents calibres<ref>Des canons, bombardes, couleuvrines, veuglaires et ribaudequins, {{cf.}} Jean Chartier.</ref> constitue une véritable [[artillerie de campagne]], une innovation militaire de première importance à cette époque où l'artillerie était généralement utilisée pour les sièges. Jean Bureau dispose ses canons en direction de Castillon et prépare ses positions de tir.

A ce jour, concernant la position du camp français, deux hypothèses se font face <ref name=":1" />.

Une première hypothèse basée sur les écrits de Léo Drouyn affirme que Jean Bureau choisit un terrain au nord de la Dordogne pour y placer ses canons. Selon ses suppositions, le camp est installé derrière un ancien lit sinueux de la [[Lidoire (ruisseau)|Lidoire]], petit affluent de la Dordogne. Le lit sert de fossé et sa rive nord est aménagée en parapet, avec un rempart continu en troncs d'arbres. Le camp retranché, qui fait {{unité|600|mètres}} de long<ref name="Chartier" />, est gardé au nord, à environ {{unité|1,5|km}}, par les {{nombre|1000|hommes}} de la cavalerie bretonne, commandés par les sires [[Jean de Montauban (1412-1466)|Jean de Montauban]] et Gilles de la [[Château de la Hunaudaye|Hunaudaye]]<ref>{{Cf.|maj}} [[Philippe Contamine]], ''La bataille de Castillon'', Les Célébrations Nationales, 2003.</ref>{{,}}<ref>[[Liste des seigneurs, barons et ducs de Retz]]</ref>. La plaine de Colle, sur l'actuelle commune de [[Lamothe-Montravel]], entre le camp retranché et la Dordogne, est un terrain plat idéal pour les tirs de l'artillerie française.

Selon une seconde hypothèse plus récente, à la suite de la découverte de nouvelles sources provenant du prieuré Saint Florent et d'une enquête réalisée par le juge Lassime au {{s-|XVIII}}, le camp français serait devant la ville de Castillon à portée de canon soit environ 200 mètres<ref name=":1" />. La Lidoire ayant rompue son lit après 1496, l'hypothèse émise par Léo Drouyn serait caduque.[[Fichier:Plan de la bataille.jpg|gauche|500x500px|Plan de la bataille avec les deux hypothèses d'emplacement du camp français à la suite des nouvelles découvertes.|alt=Plan de la bataille.|vignette]]

== Les préparatifs anglo-gascons ==
Talbot sait ses forces plus faibles que celles de son adversaire. Les Français envahissent la Guyenne par trois colonnes. Il est dès lors souhaitable d'attaquer en premier, en détruisant séparément les trois corps, avant leur regroupement. Il subit aussi les pressions des vignerons qui craignent de longs combats sur leurs terres et redoutent que les affrontements se poursuivent jusqu'aux vendanges. Bien qu'il soit prudent et très expérimenté, le vieux Talbot, informé de l'arrivée des Français à Castillon, décide de passer à l'attaque.

Il quitte Bordeaux le {{date-|16 juillet 1453-}} au matin, avec une force anglo-gasconne de {{unité|800|à=1000|combattants}} à cheval et {{unité|4000|à=5000|hommes}} à pied<ref name="Chartier" />, ainsi que des renforts de {{unité|3000|à=4000|[[Gascons]]}}, et avance à marche forcée sur Castillon. À l'aube du {{date-|17 juillet 1453-}}, son avant-garde surprend et disperse un détachement de francs-archers français commandés par [[Jacques Ier de Chabannes de La Palice|Jacques de Chabannes]] et [[Joachim Rouault]], qui sont en avant-poste au couvent des Carmes<ref name=":1" />, à l'Ouest de Castillon. Cent à cent-vingt Français sont tués et les autres s'enfuient vers le camp retranché. Les Français qui assiègent Castillon se replient aussi dans le camp<ref name="Chartier" />. Des habitants signalent aux Anglais des mouvements de cavalerie sortant du camp à l'Est. Ces diverses observations font penser à Talbot que son adversaire prépare son retrait et que c'est le bon moment de l'attaquer, sans grand risque.

== Les assauts anglo-gascons ==
Talbot charge le camp français tout droit à la "barrière". Les limites sinueuses du camp retranché et ses parapets ne lui permettent pas d'apprécier aussitôt la composition et l'importance des forces adverses. Talbot ne dispose que de peu d'artillerie, qui n'est d'ailleurs pas encore arrivée, et doit livrer initialement un combat d'infanterie. Il donne l'assaut dès qu'il est arrivé devant le centre du camp français plutôt que d'attendre l'arrivée de l'ensemble de ses forces. L'attaque est contenue par les Français. Talbot lance de nouveaux assauts qui sont chaque fois repoussés au corps à corps<ref>Ou main à main, selon l'expression de Jean Chartier.</ref>.

== Tirs de l'artillerie de campagne française et mort de Talbot ==
Entre-temps, Jean Bureau a pu ajuster ses positions en fonction de celles des Anglo-gascons. Il lance les tirs en enfilade de toutes ses bouches, presque à bout portant, sur des Anglo-gascons surpris. La canonnade a un effet dévastateur sur les effectifs anglais. Les soldats anglo-gascons, sous l'effet de la surprise, commencent à s'inquiéter. Talbot fait mettre pied à terre aux cavaliers mais reste en selle, en raison de son grand âge. Un boulet de [[couleuvrine]] tue son cheval et lui brise une jambe<ref name="Chartier" />. Fidèle au serment fait à {{souverain-|Charles VII}}<ref>Capturé à Rouen pendant la campagne de Normandie de 1450, Talbot avait été libéré par {{souverain-|Charles VII}} contre sa parole de ne plus porter les armes contre la France.</ref>, il est sans arme ni armure et ne porte aucun signe de distinction de sa qualité. Non reconnu lors de l'attaque des Français, il est tué par un archer. ''Ainsi finit ce fameux et redouté chef anglais, qui passait depuis si longtemps pour l'un des fléaux les plus formidables et un des plus jurés ennemis de la France''<ref name="Chartier" />.

== La charge de la cavalerie bretonne ==
[[Fichier:Battle at Castillon-sur-Dordogne - BL Royal 20 C IX, f. 263.jpg|vignette|Bataille de Castillon. [[Miniature (enluminure)|Miniature]] ornant un manuscrit des ''[[Grandes Chroniques de France]]'', fin du {{s-|XV|e}}, [[British Library]], {{nobr|Royal 20 C {{IX}}}}, {{folio|263}}.]]
Malgré leur situation devenue très difficile, les Anglo-gascons lancent de nouveaux assauts, qui sont toujours repoussés. De leur position retranchée derrière le camp français, les cavaliers bretons entendent la canonnade et sont prêts à intervenir au bon moment. Lorsqu'ils en sont requis par les chefs du camp retranché, ils longent ce dernier, sans qu'on sache exactement si c'est par l'Est<ref>{{Cf.|maj}} la carte de Burne dans ''Agincourt War''.</ref> ou par l'ouest<ref>{{Cf.|maj}} Henri Bardon ; la position de la colline d'Horable laisse penser que c'est plutôt par l'ouest.</ref>, débouchent brutalement sur le champ de bataille et chargent les Anglais. ''Ces troupes auxiliaires, de grand et noble courage, firent tant, avec l'aide de Dieu et par leur prouesse, que les Anglais tournèrent enfin le dos et furent mis en fuite et défaits. Ainsi, toutes leurs bannières furent abattues et renversées par les Bretons''<ref name="Chartier" />. À l'arrivée de la cavalerie, les Français abaissent les portes de leur camp, en sortent à pied et à cheval et attaquent<ref>{{Cf.|maj}} Lettre d'Angoulême ; la lettre attribue la chute de Talbot non à un boulet mais aux soldats sortis du camp ; cependant, le rédacteur de la lettre n'a pas assisté à la bataille et écrit son texte juste après avoir entendu le premier récit venu de Castillon.</ref>. Ce qui reste de l'armée anglaise est débordé de toutes parts, ne peut se retirer en ordre et est disloqué. Des rescapés fuient vers Castillon, d'autres vers Saint Emilion et certains mêmes par bateaux. Ils sont poursuivis par les cavaliers bretons et beaucoup sont exterminés ou faits prisonniers. Un grand nombre d'Anglais et de Gascons, près de {{unité|5000|}}<ref name="Chartier" />, peuvent cependant se réfugier à Castillon, avec sans doute les derniers éléments de l'armée de Talbot. Les réfugiés de Castillon seront faits prisonniers deux jours plus tard. La victoire française est totale.

== Bilan et conséquences ==
Chez les Français, la bataille a fait une centaine de tués et de blessés<ref>Sont notamment blessés l'amiral Jean de Bueil et Jacques de Chabannes ({{cf.}} la lettre d'Angoulême) ; ce dernier mourra de ses blessures trois mois plus tard.</ref>. Les Anglais ont perdu {{nobr|30 chevaliers}} et {{nombre|4000|hommes}}, dont {{unité|500|à=600|morts}} ({{formatnum:2000}} et plus selon la ''Chronique du temps de {{souverain-|Charles VII}}'' conservée à la [[bibliothèque Sainte-Geneviève]] de [[Paris]]<ref>{{Numéro avec majuscule|1155}}, {{nobr|folio 113}}.</ref>), les autres étant blessés ou faits prisonniers pendant la bataille. Parmi les morts se trouvent Talbot, deux de ses fils et le baron de L'Isle, fils de John Talbot, qui avait débarqué en Guyenne à la tête de {{nombre|2000|hommes}} de renfort.

Le lendemain de la bataille, les Français reprennent le siège de Castillon, avec l'artillerie de Jean Bureau pointée sur les remparts<ref name="Chartier" />. La ville se rend le surlendemain {{date|19 juillet 1453-}} et les rescapés anglais sont faits prisonniers. Le roi d'Angleterre n'a plus de troupe de campagne en Guyenne. Les autres places-fortes anglaises tombent rapidement, si bien qu'il ne reste plus que Bordeaux. Le siège est mis devant la ville tandis que Jean Bureau pointe ses canons sur les remparts. Le {{date|14 octobre 1453-}}, la ville, affamée, préfère se soumettre car la défaite est inévitable avec une telle artillerie moderne.

Avec la bataille décisive de Castillon, l'[[Duché d'Aquitaine|Aquitaine]] devient française, après des siècles d'indépendance ou d'autonomie.

Les rois d'Angleterre ne conserveront que la place forte de [[Calais]].

Seuls quelques irréductibles tentèrent de résister dans le Médoc au cours de l’année 1453-1454, autour de [[Pierre de Montferrand]], demi-frère de Jean Ier, seigneur de [[Langoiran]], mais en vain. Pierre de Montferrand fut défait et exécuté à [[Pauillac|Poitiers]] par décision royale<ref name="ref_auto_1">Communay (A), Essai généalogique sur les Montferrand de Guyenne, Bordeaux, Librairie Veuve Moquet, 1889..</ref>. Le reste de son corps fut écartelé, et ses membres furent par la suite suspendus aux différentes portes de la ville de Poitiers<ref>https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=pierre&n=de+montferrand</ref>. Les seigneurs de [[Lesparre]], de [[Duras]], de [[Lalande]] et [[François de Montferrand]], seigneur d'[[Uza]] et de [[Belin]], prirent le chemin de l'Angleterre. Beaucoup de petits seigneurs et bourgeois de Bordeaux, que l'arrêt de bannissement ne touchait pas, s’expatrièrent néanmoins. [[Pierre de Béarn]], abbé de Ste Croix, à [[Bordeaux]], qui fut un fidèle du roi d'Angleterre, refusa de prêter serment d'allégeance à Charles VII, et se retira dans son pays<ref name="ref_auto_1" />.

Survenant quelques semaines après la [[chute de Constantinople|prise de Constantinople]] par les Turcs, la bataille de Castillon passe presque inaperçue des contemporains<ref>{{lien web |titre=17 juillet 1453 |url=https://www.herodote.net/17_juillet_1453-evenement-14530717.php |site=herodote.net |consulté le=13-11-2023}}.</ref>{{Source insuffisante}}.

== Fin de la guerre de Cent Ans ==
En [[1475]], le [[roi d'Angleterre]] {{souverain2|Édouard IV}} espère encore pouvoir reconquérir les territoires perdus en débarquant avec son armée à Calais, mais, abandonné par son allié [[Charles le Téméraire]] parti guerroyer sur le [[Rhin]], il préfère négocier avec le nouveau roi de France {{souverain2|Louis XI}}. Une entrevue est organisée entre les deux rois, qui débouche sur le [[traité de Picquigny]], lequel met fin officiellement à la [[guerre de Cent Ans]]. Par ce traité, {{souverain2|Édouard IV}} reconnaît {{souverain2|Louis XI}} comme seul roi légitime de France, et reçoit en échange une pension annuelle de {{nb|50000 écus}} et une indemnité de {{nb|75000 écus}}. Des fiançailles sont par ailleurs prononcées entre le [[Dauphin (titre)|dauphin]] [[Charles VIII (roi de France)|Charles]] et la fille aînée d'Édouard. La [[guerre de Cent Ans]] est terminée. Les Anglais rembarquent définitivement, accompagnés de quelques seigneurs gascons. Ils n'ont plus en France que Calais, qu'ils conserveront jusqu'en [[Siège de Calais (1558)|1558]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Zwang|titre=Jeanne d'Arc et son temps|lieu=Tournai|éditeur=[[Casterman]]|année=1999|passage=66-67|isbn=}}.</ref>.

== Postérité ==
[[Fichier:Battle of Castillon.jpg|vignette|droite|La mort de [[John Talbot (1er comte de Shrewsbury)|John Talbot]] représentée dans une [[peinture de bataille]] du {{s-|XIX}}.<br> ''Bataille de Castillon, {{date-|17 juillet 1453}}'',<br> [[Peinture à l'huile|huile]] sur [[Toile (peinture)|toile]] de [[Charles-Philippe Larivière]], Versailles, [[Musée de l'Histoire de France (Versailles)|musée de l'Histoire de France]], [[galerie des Batailles]], 1839.]]

Le corps de John Talbot, reconnu par son [[héraut]], est inhumé le lendemain de la bataille dans la chapelle Notre-Dame de Colle, puis dans une chapelle érigée sur place, appelée Notre-Dame de Talbot. Il sera transféré en [[1496]] en Angleterre à l'abbaye de [[Whitchurch (Shropshire)|Whitchurch]], dans le [[Shropshire]].

Le souvenir de la bataille est resté vif en Guyenne. Talbot y fut longtemps appelé le ''bon roi Talabot''<ref>Selon la transcription française de l'époque.</ref>. Jusqu'au {{s-|XIX|e}}, une procession se rendait le {{date-|17 juillet 1453-}} sur le lieu des combats. Un monument a été érigé à l'emplacement de Notre-Dame de Talbot, détruite pendant la [[Révolution française|Révolution]]. Il porte le nom de ''monument Talbot''. Pour le cinq-centenaire de la bataille, la [[Société française d'archéologie]] a posé une nouvelle plaque. Un autre monument, à la mémoire des frères Bureau, dû à l'architecte Henri Mello, a été érigé en [[1888]] en bordure de la {{nobr|D 936}} par l'[[Union patriotique de France]] à l'initiative de son comité girondin, l'Union patriotique de la Gironde.

Parmi les tableaux célébrant les victoires militaires de la monarchie française dans la [[galerie des Batailles]] inaugurée en 1837 par {{souverain2|Louis-Philippe Ier}} au [[château de Versailles]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Robert Fohr |auteur2=Pascal Torrès|titre=Louis-Philippe inaugure la galerie des Batailles|url=http://histoire-image.org/fr/etudes/louis-philippe-inaugure-galerie-batailles|date=mai 2005 |site=Histoire par l'image|consulté le=25 juillet 2021}}.</ref>, le roi des Français a tenu à voir figurer la bataille de Castillon, sorte d'{{citation|anti-[[Bataille de Crécy|Crécy]] (...) démontrant la supériorité des boulets français sur les flèches anglaises}}<ref name="Challet 2015">{{harvsp|Challet|2015|p=226}}.</ref>.

Chaque été depuis 1977, de mi-juillet à mi-août, un spectacle vivant reconstitue cette bataille {{citation|l'espace d'un soir}}, événement qui mobilise des {{citation|centaines de bénévoles}}<ref name="Challet 2015"/>. Depuis 2016, l'Association {{nobr|Castillon 1453}} en est le producteur et [[Éric Le Collen]] le metteur en scène. Grâce à la participation de ses 500 adhérents, de 40 chevaux, le spectacle « La Bataille de Castillon » est devenu un des plus grands spectacles son et lumière de Nouvelle-Aquitaine<ref>{{Lien web
|url=https://www.batailledecastillon.com
|titre=La bataille de Castillon (spectacle)
|auteur=Association {{nobr|Castillon 1453}}
|année=2016
| consulté le=24 janvier 2021
}}</ref>.

<gallery>
image:Castillon - monument de la bataille (1453) 1.jpg|Le monument de la bataille érigé en 1888.
image:TalbotMonumentCastillon.jpg|Le monument Talbot.
</gallery>

== Notes et références ==
<references />

== Voir aussi ==
=== Sources primaires imprimées ===
* {{Ouvrage |prénom1= Jean|nom1= Chartier |lien auteur1= Jean Chartier |titre=Chronique de {{souverain-|Charles VII}}, roi de France|sous-titre=nouvelle édition, revue sur les manuscrits, suivie de divers fragments inédits, publiée avec notes, notices et éclaircissements par [[Auguste Vallet de Viriville|Vallet de Viriville]] |tome= {{II}} |lieu=Paris|éditeur=[[Pierre Jannet]] |année=1858 |pages totales={{IV}}-346 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k27714p}}.
* {{Article |titre= Lettre sur la bataille de Castillon en Périgord, {{date-|19 juillet 1453}} |périodique= [[Bibliothèque de l'École des chartes]] |lieu=Paris |éditeur= J. B. Dumoulin|série= 2|tome= 4 |année= 1847-1848|pages= 245-247 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12382n/f249.image}}.

=== Bibliographie ===
{{div col||30em}}
* {{Ouvrage|langue=Fr|auteur1=Julien ADAM|titre=Castillon 17 juillet 1453, La France gagne la guerre de Cent Ans|lieu=Sainte Hermine|éditeur=Historic'one|année=2024|pages totales=96|isbn=978-2912994820}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Barthe|titre=La victoire de Castillon |sous-titre={{date-|17 juillet 1453}}|lieu=Bordeaux|éditeur=Éditions Sud Ouest |année=1997|pages totales=127|isbn=978-2-879-01260-5}}.
* {{Article|prénom1=Olivier|nom1=Bouzy|lien auteur1=Olivier Bouzy|titre=Français et Anglais sur le champ de bataille|périodique=Connaissance de Jeanne d'Arc|numéro=23|mois=janvier|année=1994|date=|lieu=Chinon|pages=25-36|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5831587q/f25.image}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Alfred H. |nom1=Burne |langue originale=en |traducteur=A. Bardon |titre=La bataille de Castillon, 1453|sous-titre=la fin de la guerre de Cent Ans|lieu= Bordeaux |éditeur=Imprimerie Blière |année= 1953}}.
* {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Vincent|nom1=Challet|titre chapitre=La bataille de Castillon (1453)|auteurs ouvrage=[[Christian Amalvi]] (dir.)|titre ouvrage=Ombres et lumières du Sud de la France|sous-titre ouvrage=les lieux de mémoire du Midi|lieu=Paris|éditeur=Les Indes savantes|collection=La boutique de l'histoire|année=2015|volume=1|isbn=978-2-84654-430-6 |pages totales=359|passage=226}}.
* {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Contamine|lien auteur1=Philippe Contamine|titre chapitre=La place de la bataille de Castillon ({{date-|17 juillet 1453}}) dans l'art de la guerre|auteurs ouvrage=Antoine Leduc, Sylvie Leluc et Olivier Renaudeau (dir.)|titre ouvrage=D'Azincourt à Marignan. Chevaliers et bombardes, 1415-1515 |éditeur=Gallimard / Musée de l'armée |lieu=Paris |année=2015 |pages totales=271 |isbn=978-2-07-014949-0|passage=118-125}}.
* Léon Drouyn, ''Bataille de Castillon en Périgord'', Imprimerie de G. Gounouihou, 1876, 19{{nb p.}}
* {{Ouvrage|prénom1=Gaston|nom1=du Fresne de Beaucourt|lien auteur1=Gaston du Fresne de Beaucourt|titre=Histoire de {{souverain-|Charles VII}}|tome={{V}}|titre volume=Le Roi victorieux, 1449-1453|éditeur=Alphonse Picard|lieu=Paris|année=1890|pages totales=476|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1891_num_52_1_447673_t1_0312_0000_2|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5401126v.r}}.
* {{Ouvrage|prénom1= Georges|nom1= Minois |lien auteur1= Georges Minois|titre= {{souverain-|Charles VII}}|sous-titre= un roi shakespearien|lieu= Paris|éditeur= Perrin|année= 2005|pages totales= 850|isbn= 2-262-02127-9}}.
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=David |nom1=Nicolle|lien auteur=David Nicolle |titre=The Fall of English France 1449-53 |lieu=Oxford|éditeur=Osprey Publishing |année=2012}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anthony James|nom1=Pollard|titre=John Talbot and the War in France, 1427-1453|lieu=Londres|éditeur=Royal Historical Society|collection=Royal Historical Society Studies in History|numéro dans collection=35|année=1983|pages totales={{XIV}}-166|isbn=0-521-55003-3|présentation en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1987_num_42_3_283413_t1_0729_0000_001}}. {{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Anthony James|nom1=Pollard|titre=John Talbot and the War in France, 1427-1453|lieu=Barnsley|éditeur=Pen & Sword Books Limited|collection=Pen & Sword Military|année=2005|numéro d'édition=2|pages totales={{XVII}}-166|isbn=978-1-84415-247-6}}.}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Malcolm Graham Allan|nom1=Vale|titre=English Gascony, 1399-1453 |sous-titre=A Study of War, Government, and Politics during the Later Stages of the Hundred Years' War|lieu=Londres|éditeur=Oxford University Press|collection=Oxford Historical Monographs|année=1970|pages totales={{XVI}}-271|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1975_num_30_2_293610_t1_0348_0000_001}}, {{div col end}}{{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1974_num_86_116_4859_t1_0101_0000_2|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Auguste|nom1=Vallet de Viriville|lien auteur1=Auguste Vallet de Viriville|titre=Histoire de {{souverain-|Charles VII}}, roi de France, et de son époque, 1403-1461|tome={{III}}|titre volume=1444-1461|lieu=Paris|éditeur=[[Jules Renouard]]|année=1865|pages totales=512|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k289881.r}}.


=== Articles connexes ===
* [[Armement médiéval]]
* {{souverain2|Charles VII (roi de France)}}
* [[Guerre de Cent Ans]]
* [[Liste des batailles de la guerre de Cent Ans]]
* [[Redditions de Bordeaux (1451 et 1452)]]
* [[Siège de Bordeaux (1453)]]

=== Lien externe ===
* [[Philippe Contamine]], [http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2003/vie-politique-et-institutions/la-bataille-de-castillon-fin-de-la-guerre-de-cent-ans « La bataille de Castillon : fin de la guerre de Cent ans »], Archives de France (célébrations nationales 2003).

{{Palette Guerre de Cent Ans}}
{{Portail|Aquitaine|Gironde|histoire militaire|Duché de Bretagne|Moyen Âge tardif|Royaume de France}}

{{DEFAULTSORT:Castillon}}
[[Catégorie:Bataille de la guerre de Cent Ans]]
[[Catégorie:Gironde au Moyen Âge|Bataille]]
[[Catégorie:Histoire occitane]]
[[Catégorie:Bataille de 1453]]
[[Catégorie:Bataille d'Aquitaine]]
[[Catégorie:Bataille de l'histoire du duché de Bretagne]]
[[Catégorie:Histoire militaire de la Gironde]]
[[Catégorie:Juillet 1453]]