Voir la source de Parc des Buttes-Chaumont

{{voir homonymes|Buttes Chaumont}}
{{Infobox Espace vert
 | nom             = Parc des Buttes-Chaumont
 | image           = ParcDesButtesChaumont.JPG
 | légende         = Vue des Buttes-Chaumont depuis les hauteurs du parc, en regardant vers le nord-ouest. À gauche, l'île du parc, surmontée du [[Île du Belvédère|temple de la Sibylle]], construit en 1869 par l'architecte Gabriel Davioud. Le lac est visible dans la partie droite inférieure de l'image. Derrière l'île, la moitié de la façade de la [[mairie du 19e arrondissement de Paris|mairie du {{19e}}]]. À l'arrière-plan, les immeubles du {{19e|arrondissement}}.
 | pays            = {{France}}
 | ville           = [[Paris]]
 | quartier        = [[Quartier du Combat|Combat]]
 | arrondissement  = [[19e arrondissement de Paris|{{19e}}]]
 | alt             =
 | superficie      = 24.73
 | gare=
 | métro={{Métro de Paris/correspondances avec intitulé|7bis}} [[Bolivar (métro de Paris)|''Bolivar'']] (à distance), [[Buttes Chaumont (métro de Paris)|''Buttes Chaumont'']], [[Botzaris (métro de Paris)|''Botzaris'']].

{{Métro de Paris/correspondances avec intitulé|5}} [[Laumière (métro de Paris)|''Laumière'']] (à distance)

{{Métro de Paris/correspondances avec intitulé|11}} [[Pyrénées (métro de Paris)|''Pyrénées'']] (à distance)
 | eau             =
 | date de création= 1864
 | date d'ouverture= {{date|1|avril|1867}}{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=131|gr=b}}
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}}

Le '''parc des Buttes-Chaumont''' est un [[jardin public]] situé dans le nord-est de [[Paris]], en [[France]], dans le [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}}]] de la ville.

Avec près de {{Unité|25|hectares}}, le parc est l'un des plus grands espaces verts de Paris. Inauguré le {{Date|1er|avril|1867}}<ref name="LP01041867">[https://www.leparisien.fr/societe/quand-le-parc-des-buttes-chaumont-avait-pour-but-de-deconfiner-l-est-de-paris-24-05-2020-8322363.php Quand le parc des Buttes-Chaumont avait pour but de «déconfiner» l’est de Paris]</ref> pendant les dernières années du règne de [[Napoléon III]], il s'agit d'une réalisation de l'ingénieur [[Adolphe Alphand]] et des paysagistes [[Jean-Pierre Barillet-Deschamps]] et [[Édouard André (paysagiste)|Édouard André]]. Ce [[jardin à l'anglaise]] imite un paysage de montagne : rochers, falaises, torrents, cascades, grotte, alpages, belvédères.

{{sommaire|niveau=2}}

== Toponymie ==
La première hypothèse quant à l'origine du [[toponyme]] « Buttes-Chaumont » s'appuie sur la nature infertile et inculte des terrains sur lesquels le parc est aménagé. En effet, le sous-sol [[Marne (géologie)|marneux]] et particulièrement [[Gypse|gypseux]], rendait le site stérile et impropre à la culture, si bien qu'aucune végétation n'avait réussi à s'y établir. Ainsi, les buttes étaient connues sous le nom de « Mont Chauve »{{sfn|Biot|Billot|2018|p=66|gr=b}} ou « Chauve-Mont »{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=130|gr=b}}{{,}}<ref name="Haussmann1893p234">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Georges Eugène Haussmann]] |titre=Mémoires du baron Haussmann |sous-titre=Grands travaux de Paris |tome={{III}} |lieu=Paris |éditeur=Victor-Havard |année=1893 |pages totales=589 |passage=234 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k220530f/f250}}}}.</ref> qui proviendrait du latin ''{{lang|la|Calvus Mons}}''{{sfn|Alphand|1867|p=198|gr=b}}. Ces appellations auraient par la suite donné le toponyme « Chaumont » par contraction, comme l'expose le [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]] dans ses ''Mémoires'' :
{{citation bloc|Le nom des Buttes-Chaumont viendrait, suivant les étymologistes, de la contraction de deux mots significatifs : « Chauve-Mont ». Il aurait été donné, disent-ils, à ces hauteurs, parce que le sol et le sous-sol, uniquement composés de glaise, de marne compacte et de gypse, se refusaient absolument à toute végétation.|[[Georges Eugène Haussmann|Baron Haussmann]]|Mémoires du baron Haussmann<ref name="Haussmann1893p234" />}}

Parallèlement à cette explication, une seconde hypothèse est également avancée pour justifier l'existence du toponyme alternatif « Buttes Saint-Chaumont »{{Note|L'orthographe « Saint-Chaumond » existe également<ref name="Lebeuf1867p355">{{Ouvrage |auteur1=[[Jean Lebeuf]] |auteur2=[[Hippolyte Cocheris]] |responsabilité2=éditeur scientifique |titre=Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris |lieu=Paris |éditeur=Auguste Durand, Libraire |année=1867 |numéro édition=2 |année première édition=1754-1757 |tome=3 |pages totales=662 |passage=355 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6386241m/f363}}}}.</ref>.|groupe=n}}, lequel, quoique tombé progressivement en désuétude au cours du {{s-|XIX}}, existait aux {{s2-|XVII|XVIII}}<ref name="Ponthieu1867p354">{{Ouvrage |auteur1=Amédée de Ponthieu |titre=Légendes du vieux Paris |lieu=Paris |éditeur=Librairie Bachelin-Deflorenne |année=1867 |pages totales=444 |passage=354 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6472829z/f382}}}}.</ref>{{,}}<ref name="Fontenai1795p297">{{Ouvrage |auteur1=[[Louis de Bonafous de Fontenai|Abbé de Fontenai]] |titre=Le voyageur françois, ou La connoissance de l'ancien et du nouveau monde. |tome=XLII |lieu=Paris |éditeur=Moutard |année=1795 |pages totales=367 |passage=297-298 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k1020136/f301}}}}.</ref>. Au {{s-|XVII}}, des communautés religieuses féminines s'étaient établies dans le quartier des buttes, et la coutume les avait désignées sous le nom de « [[Couvent des Filles de Saint-Chaumont|Filles de Saint-Chaumont]] », puisqu'elles occupaient le site de l'ancien hôtel particulier du ministre [[Melchior Mitte de Chevrières]], marquis de [[Saint-Chamond]]<ref name="Lebeuf1867p355" />{{,}}<ref name="Fontenai1795p297" />, également connu sous le nom de marquis de Saint-Chaumont ; cela aurait alors donné leur nom aux buttes<ref name="Ponthieu1867p354" />.

== Géographie ==
=== Situation et accès ===
[[Fichier:Paris 19th arrondissement map with listings.png|thumb|left|Carte du [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}} de Paris]]. Le parc des Buttes-Chaumont est situé légèrement au-dessous du centre de la carte.]]
Le parc des Buttes-Chaumont est situé dans le nord-est de [[Paris]], dans le sud du [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}}]] ([[quartier du Combat]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Quartiers administratifs|url=https://opendata.paris.fr/explore/dataset/quartier_paris/map/|site=opendata.paris.fr|consulté le=5 décembre 2018}}.</ref>). Il est bordé par quatre voies principales : à l'ouest et au nord-ouest par la [[rue Manin]], au nord-est par la [[Rue de Crimée (Paris)|rue de Crimée]], au sud par la [[rue Botzaris]] et au sud-ouest par l'[[avenue Simon-Bolivar|avenue Simon Bolivar]].

Les stations de métro les plus proches sont les [[Buttes Chaumont (métro de Paris)|''Buttes-Chaumont'']] et [[Botzaris (métro de Paris)|''Botzaris'']] de la [[ligne 7 bis du métro de Paris|ligne 7 bis]], sur son côté sud. Au nord et au nord-ouest, les stations les plus proches sont [[Laumière (métro de Paris)|''Laumière'']] ([[Ligne 5 du métro de Paris|ligne 5]]) et [[Bolivar (métro de Paris)|''Bolivar'']] (ligne 7 bis).

Le parc compte six entrées principales. En partant de la pointe sud et dans le sens des aiguilles d'une montre :
* porte principale : au sud, à l'angle des rues Botzaris et Simon Bolivar ;
* porte Secrétan : rue Manin, dans le prolongement de l'[[avenue Secrétan]] ;
* porte Armand-Carrel : [[place Armand-Carrel]], devant la [[Mairie du 19e arrondissement de Paris|mairie du {{19e|arrondissement}}]] ;
* porte de Crimée : au nord-est, à l'angle de la rue Manin et de la rue de Crimée ;
* porte de la Villette : à l'est, rue Botzaris ;
* porte Fessart : rue Botzaris, dans le prolongement de la [[rue Fessart]].

Outre ces entrées principales, le parc compte neuf entrées secondaires.

=== Caractéristiques ===
<mapframe text="Carte du Parc des Buttes-Chaumont" width=265 height=275 align=left zoom=15 latitude=48.8793 longitude=2.3836 />
[[File:F5485 Paris 19e Buttes Chaumont rwk.jpg|thumb|left|Le haut des Buttes Chaumont.]]
Avec une [[superficie]] de {{Unité|24.73|[[hectare]]s}}, le parc des Buttes-Chaumont est le cinquième plus grand espace vert de Paris, après le [[bois de Vincennes]], le [[bois de Boulogne]], le [[parc de la Villette]] et le [[jardin des Tuileries]]. Il s'agit également d'un des espaces verts parisiens présentant le plus grand dénivelé (plus de {{Unité|40|m}}), héritage des carrières sur lesquelles il a été créé.

Le parc a une forme en plan [[wikt:Concave|concave]], son seul côté rectiligne se trouvant au nord-est (le long de la rue de Crimée). Les rues Manin et Botzaris l'entourent respectivement au nord-ouest et au sud-est. L'avenue Simon Bolivar, prolongeant la rue Manin sur {{unité|130|mètres}}, rejoint la rue Botzaris au sud en formant une pointe. Dans sa plus grande longueur, entre les pointes nord et sud, le parc mesure {{Unité|820|m}} ; dans sa plus grande largeur, le long de l'extrémité est, il mesure {{Unité|450|m}}. Au total, sa périphérie mesure {{Unité|2475|m}}.

Le parc comprend {{Unité|12|ha}} de pelouses, {{Unité|6|ha}} de boisements, {{Unité|1|ha}} d'enrochements et {{Unité|4.5|ha}} réservés à la circulation ({{Unité|5.5|km}} de voies et {{Unité|2.2|km}} de chemins).

Quatorze voies sont situées dans le parc :
{{Début de colonnes|nombre=2}}
* [[Avenue des Alouettes (Paris)|Avenue des Alouettes]]
* [[Avenue Alphand (parc des Buttes-Chaumont)|Avenue Alphand]]
* [[Avenue de la Cascade (Paris)|Avenue de la Cascade]]
* [[Route Circulaire-du-Lac]]
* [[Avenue de Crimée]]
* [[Avenue Darcel]]
* [[Avenue Édouard-Petit]]
* [[Avenue du Général-San-Martin]]
* [[Avenue de la Grotte]]
* [[Avenue Jacques-de-Liniers]]
* Avenue Jean-Cyrille Cavé
* [[Avenue des Marnes]]
* [[Avenue Michal]]
* [[Avenue Puebla]]
{{Fin de colonnes}}
{{Clr|left}}

=== Géologie ===
Le parc des Buttes-Chaumont s'inscrit dans le contexte géologique du [[bassin parisien]]. Plus spécifiquement, le site prend place sur la marge occidentale de l'ensemble de collines de [[Belleville (Seine)|Belleville]] et [[Romainville]], qui ferme au nord-est la [[plaine alluviale]] en forme d'amphithéâtre dans laquelle s'étend Paris{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}20|gr=b}}. Cet ensemble collinaire culminant à {{Unité|128|m}} à Belleville domine la plaine en contrebas, où la [[Seine (fleuve)|Seine]], dont le [[méandre]] s'est au fil du temps déplacé et a incisé l'[[anticlinal]] de Meudon. Le processus d'érosion à l'[[Quaternaire|ère quaternaire]] n'a laissé que quelques buttes, mettant ainsi à jour la majorité des formations [[Tertiaire (géologie)|tertiaires]] du bassin parisien : [[calcaire]]s, [[gypse]], [[argile]]s, [[sable]]s et [[Meulière (géologie)|pierres meulières]]{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}21|gr=b}}.

Les Buttes-Chaumont, comme la [[Montmartre|butte Montmartre]], sont pour leur part essentiellement composées de [[Gypse (roche)|roches gypseuses]] recouvertes par des [[Marne (géologie)|couches marneuses]] (marnes bleues d'Argenteuil, puis marnes blanches de Pantin). Plus précisément, le sous-sol contient trois couches de gypse de puissance variable, entrecoupées de marnes. Ces formations gypseuses et marneuses appartiennent à l'étage supérieur de l'[[Éocène]], le [[Ludien]]{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}21|gr=b}}. Il y a approximativement {{nombre|35|millions}} d'années, le site des Buttes-Chaumont se trouvait dans un vaste complexe lagunaire puis lacustre dont l'évolution temporelle, marquée par les cycles de [[Transgression marine|transgression]] et de [[régression marine|régression]], a modelé les différentes couches de gypse, appelées « masses de gypse ».

La troisième masse de gypse, qui repose au toit de la couche de marnes à pholadomyes, est la plus ancienne, la plus profonde et la moins puissante (épaisseur de l'ordre de trois mètres{{sfn|Comentale|2019|loc=figure 3|gr=b}}) : elle résulte de la formation d'une grande [[lagune]] évaporitique, marquant la fin de la [[sédimentation marine]] qui avait jusqu'alors cours<ref name="Briais2015p305">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Justine Briais |titre=Le Cénozoïque du bassin de Paris : un enregistrement sédimentaire haute résolution des déformations lithosphériques en régime de faible subsidence |lieu=Rennes |éditeur=Université de Rennes-I |année=2015 |pages totales=450 |passage=305-308 |isbn= |lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01174648/file/BRIAIS_Justine.pdf}}.</ref>. Une couche de marnes à lucines la sépare de la deuxième masse de gypse, formation dont l'épaisseur est de l'ordre de cinq mètres{{sfn|Comentale|2019|loc=figure 3|gr=b}}, elle-même recouverte par une couche de marnes dite « d'entre-deux-masses » constituant la limite avec la [[première masse de gypse]]. Cette dernière couche, également nommée haute masse de gypse, est la plus récente et la plus puissante, avec une épaisseur avoisinant les quinze mètres{{sfn|Comentale|2019|loc=figure 3|gr=b}}{{,}}<ref name="BRGMp3">{{Ouvrage |langue=fr |auteur institutionnel=[[Bureau de recherches géologiques et minières]] |titre=Carte géologique de Paris |sous-titre=notice explicative |lieu=Paris |éditeur= |année= |pages totales=9 |passage=3-4 |isbn= |lire en ligne=http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0183N.pdf}}.</ref>. Les première et deuxième masses de gypse sont les dépôts du lac évaporitique issu de la fermeture de la lagune qui avait permis la formation de la troisième masse de gypse<ref name="Briais2015p305" />.

== Historique ==
=== Du gibet de Montfaucon aux carrières de gypse ===
[[Fichier:Enguerrand de Marigny death.jpg|thumb|alt=Enluminure médiévale en couleurs, représentant la pendaison d'un homme, avec plusieurs notables aux tenues colorées.|Pendaison d'[[Enguerrand de Marigny]] au [[gibet de Montfaucon]], en 1315. Enluminure extraite des ''[[Grandes Chroniques de France]]''.]]
Avant son aménagement en un parc paysager, le site des Buttes-Chaumont faisait partie des lieux les plus désolés à proximité immédiate de Paris, et était affligé d'une sinistre réputation. En effet, du Moyen Âge jusqu'au {{s-|XVII}}, la justice royale était rendue au pied des buttes, là où se dressait le [[gibet de Montfaucon]]. Bien que la mise à mort des condamnés prît fin dès le {{s-|XVII}}, le gibet de potence ne fut démantelé qu'à partir de 1760, et ce, jusqu'à la [[Révolution française]]{{sfn|Picon|2010|p=36|gr=b}}.

Le lieu des exécutions laissa aussitôt sa place à une vaste décharge à ciel ouvert, nommée [[voirie de Montfaucon]], dans laquelle étaient épandus les ordures et les excréments issus des [[fosse d'aisances|fosses d'aisances]] et collectés par les vidangeurs de Paris{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=130|gr=b}}{{,}}<ref>[https://fr.anecdotrip.com/la-grande-voirie-de-montfaucon-equarrissage-boyauderie-et-asticots--vinaigrette La grande voirie de Montfaucon : équarrissage, boyauderie et asticots]</ref>. Autour de cet insalubre dépotoir s'était développé un faubourg regroupant divers établissements que leurs incommodantes activités maintenaient en marge de la capitale : fabricants de produits chimiques et d'engrais agricoles [[Utilisation des excreta|extraits des boues de la fosse]], équarrisseurs, tanneurs et producteurs d'asticots à destination des pêcheurs{{sfn|Levêque|2018|p=157|gr=b}}. Le site était dans la première moitié du {{s-|XIX}}, avant l'ouverture des [[abattoirs de la Villette]], en 1867, le principal centre d'équarrissage parisien : chaque année, environ {{unité|12000|chevaux}} et {{unité|25000|petits animaux}} étaient abattus et leurs cadavres jetés dans la fosse<ref name="Fleury1852p223">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Louis Fleury |titre=Cours d'hygiène fait à la Faculté de médecine de Paris |tome=2 |lieu=Paris |éditeur=Labé |année=1852 |pages totales=694 |passage=223 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6373998m/f237}}}}.</ref>{{,}}<ref name="Labédollièrep298">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Émile de La Bédollière]] |titre=Le Nouveau Paris |sous-titre=Histoire de ses 20 arrondissements |lieu=Paris |éditeur=Gustave Barba |année=vers 1860 |pages totales=502 |passage=298-299 |isbn= |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k1030034/f354}}}}.</ref>, si bien que les odeurs méphitiques qui s'en dégageaient se répandaient sur la capitale, comme le rapporte l'ingénieur Alphand :

{{citation bloc|Les Buttes-Chaumont devinrent le réceptacle de toutes les immondices de Paris ; on y voyait encore, il y a quelques années, des établissements d'équarrissage et le dépotoir des vidanges, ce qui répandait des émanations infectes, non seulement sur les quartiers voisins, mais sur la ville entière, selon la direction des vents.|Adolphe Alphand|Les Promenades de Paris{{sfn|Alphand|1867|loc={{pp.}}201-202|gr=b}}}}

Le sous-sol des Buttes-Chaumont, alors dénommées « Butte Saint-Chaumont »<ref>[http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_000016&titre=%20Belleville,%20plan,%20Section%20A%20dite%20de%20la%20Butte%20Saint-Chaumont&cote=%20D6P2/2/2/5&collec=1&refstats=2 Voir les archives numérisées de la ville de Paris de l'ancienne commune de Belleville avant son annexion en 1860, qui indique le nom « Butte Saint-Chaumont »].</ref>, est exploité après la [[Révolution française]], avec l'établissement de [[Carrière (géologie)|carrières]] de [[gypse]] et de [[meulière (géologie)|pierres meulières]], pour la construction des immeubles parisiens. Les carrières, qui se trouvaient à ce moment-là sur le territoire de l'ancienne commune de [[Belleville (Seine)|Belleville]], sont exploitées jusqu'en [[1860 en France|1860]], année même de l'annexion de cette commune à la ville de Paris. Des chercheurs, tel que [[Georges Cuvier]], ont mis au jour des fossiles de mammifères dans les carrières (dont le ''[[Palaeotherium]]'', apparenté au cheval) datant de l'[[Éocène]] (il y a environ {{nombre|35|millions}} d'années)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Parc des Buttes-Chaumont|url=https://www.paris.fr/equipements/parc-des-buttes-chaumont-1757|site=paris.fr|date=|consulté le=2019-10-16}}.</ref>.

<gallery mode="packed" heights="200" caption="Les Buttes-Chaumont : un lieu de sinistre mémoire avant 1860">
Montfaucon2.jpg|alt=Gravure en noir et blanc d'un gibet de potence en pierre, de forme carrée, avec plusieurs étages où sont exposés les cadavres des condamnés à mort. Au premier plan, un chien et un calvaire à la croisée des chemins.|Le gibet de Montfaucon, lieu d'exécution de la justice d'Ancien Régime.
Mautfaucon dessin 1831.jpg|alt=Dessins au crayon représentant un établissement d’équarrissage, les chevaux y attendant leur fin, et leurs cadavres|Établissement d'équarrissage de la voirie de Montfaucon et cadavres d'équidés, en 1831.
Le Secq - Plâtrières dites Carrières d'Amérique.jpg|alt=Photographie sépia de carrières destinées à produire du plâtre, avec des monticules de gypse dénudés, arides et sans végétation.|Carrières de gypse des Buttes-Chaumont, arides et dénuées de végétation, en 1852.
Gravure - Souper aux carrières d'Amérique.jpg|alt=Gravure ancienne représentant un repas dans les galeries souterraines de carrières de gypse, sur le site actuel du parc.|Le soir venu, les carrières d'Amérique, mal famées, s'emplissaient de gens nécessiteux.
</gallery>

=== Projet d'aménagement paysager sous le Second Empire ===
{{Article connexe|Transformations de Paris sous le Second Empire}}

==== Un parc urbain du nouveau réseau de promenades parisiennes ====
La transformation du site des Buttes-Chaumont en un parc urbain intervint dans le cadre des [[Réalisations urbaines du Second Empire à Paris|travaux parisiens]] décidés par l'empereur [[Napoléon III]], dont la planification générale fut confiée au [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]], préfet de la [[Seine (département)|Seine]]. En premier lieu, le choix d'un tel aménagement urbanistique découla de l'extension de la ville de Paris, qui mit un terme à l'activité d'extraction du gypse. En effet, celle-ci était frappée d'une interdiction sur le territoire de la capitale depuis le {{s-|XVIII}} ; aussi, les carrières, qui avaient été repoussées en périphérie de Paris, durent cesser leur activité dès que l'annexion des communes limitrophes prit effet, la juridiction parisienne s'étendant alors{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}24|gr=b}}. L'emprise des carrières ne fut toutefois pas utilisable pour la construction, en raison des risques d'effondrement du sous-sol fragilisé par les [[fontis]] et la dissolution du gypse{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}32|gr=b}} : aussi fut-il décidé d'y établir un parc.

[[Fichier:Pissarro Hyde Park.jpg|thumb|alt=Peinture en couleur de style impressionniste d'une allée de platanes d'un parc de Londres au feuillage jaune, sous le soleil.|Les parcs londoniens, comme [[Hyde Park]] (peint ici par [[Camille Pissarro]] en 1890), inspirent la politique d'espaces verts de Napoléon III.]]

Outre ce motif, Napoléon III entendait doter Paris d'un réseau d'espaces verts, lesquels étaient au milieu du {{s-|XIX}} assez peu nombreux dans la capitale française{{sfn|Levêque|2017|loc={{pp.}}28-29|gr=b}}. Lors de son exil en [[Angleterre]], l'empereur français avait été séduit par la qualité et l'efficacité des [[Parcs royaux de Londres|parcs londoniens]], conçus sous l'influence des [[Hygiénisme|thèses hygiénistes]] : aussi désirait-il importer ce modèle en France{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=116|gr=b}}. L'ensemble de ces jardins publics devait répondre à deux ambitions impériales : d'une part, offrir des lieux d'agrément et de promenade à tous les citadins, indépendamment de leur classe sociale<ref name="Sainte-Marie-Gauthier2018p40">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Vincent Sainte-Marie-Gauthier |titre chapitre=La naissance du parc public |auteurs ouvrage=Michel Audouy, Jean-Pierre Le Dantec, Yann Nussaume et Chiara Santini (dir.) |titre ouvrage=Le Grand Pari(s) d'Alphand |lieu=Paris |éditeur=Éditions de la Villette |année=2018 |isbn=978-2-37556-005-1 |passage=40}}.</ref> ; d'autre part, métamorphoser Paris, cité alors « asphyxiée »{{Note|texte=« En 1852, nous l'avons vu, la capitale française était devenue invivable. Paris était asphyxié. Paris manquait de verdure, Paris manquait d'eau »{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=116|gr=b}}.|groupe=c}}, en une ville verte, ce qui participait d'un dessein général d'assainissement et d'embellissement{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=116|gr=b}}.

Les nouveaux espaces verts sont pensés pour s'articuler au sein d'un « système de promenades » hiérarchisé selon les dimensions de chacun d'eux. Ainsi, dans ce réseau qui se superpose aux autres réseaux techniques urbains<ref name="Santini2017p9">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Chiara Santini |titre chapitre=« De la science et de l'Art du paysage urbain » dans ''Les Promenades de Paris'' (1867-1873), traité de l’art des jardins publics |auteurs ouvrage=Carine Bermède (dir.) |titre ouvrage=Jean-Charles-Adolphe Alphand et le rayonnement des parcs publics de l'école française du {{s-|XIX}} |lieu=Paris |éditeur=Direction générale des patrimoines |date=mars 2017 |présentation en ligne=https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Monuments-historiques-Sites-patrimoniaux-remarquables/Ressources/Publications/Actes-de-colloque/Actes-Journee-d-etude-2017-Jean-Charles-Adolphe-Alphand-et-le-rayonnement-des-parcs-publics-de-l-ecole-francaise-du-XIXe-siecle |passage=9}}.</ref>, le parc des Buttes-Chaumont, comme les [[Parc Monceau|parcs Monceau]] et [[Parc Montsouris|Montsouris]], appartient aux parcs urbains, échelon intermédiaire entre les [[bois de Boulogne]] et de [[Bois de Vincennes|Vincennes]], et les squares disséminés dans les quartiers parisiens<ref name="Sainte-Marie-Gauthier2018p42">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Vincent Sainte-Marie-Gauthier |titre chapitre=Le système de promenades : une particularité parisienne |auteurs ouvrage=Michel Audouy, Jean-Pierre Le Dantec, Yann Nussaume et Chiara Santini (dir.) |titre ouvrage=Le Grand Pari(s) d'Alphand |lieu=Paris |éditeur=Éditions de la Villette |année=2018 |isbn=978-2-37556-005-1 |passage=42}}.</ref>.

==== Équipe du projet et phasage des travaux ====
[[Fichier:Adolphe Alphand Roll Petit Palais PPP00112.jpg|thumb|alt=Portrait d'un homme âgé, vêtu d'un manteau noir et coiffé d'un haut de forme, tenant un plan d'un chantier qu'il inspecte.|''Portrait d'Adolphe Alphand'', peint en 1888 par [[Alfred Roll]]. Ingénieur des Ponts et Chaussées, Alphand dirige la réalisation du parc des Buttes-Chaumont.]]
Le baron Haussmann charge [[Adolphe Alphand]], chef du service des promenades et plantations de la ville de Paris, de mener à bien la conception et la réalisation du parc. Alphand, [[École polytechnique (France)|polytechnicien]] et [[Ingénieur des ponts et chaussées (France)|ingénieur des ponts et chaussées]], a acquis une célébrité certaine grâce à plusieurs aménagements paysagers dans la capitale française. Pour réaliser cette pièce maîtresse du « réseau des réseaux »{{Note|« Réseau des réseaux, [le système des plantations] mobilise l'attention des meilleurs ingénieurs d'Haussmann »{{sfn|Picon|2010|p=36|gr=b}}.|groupe=c}}, il s'entoure d'une équipe d'ingénieurs et de paysagistes expérimentés{{sfn|Picon|2010|p=36|gr=b}}. [[Jean Darcel]], ingénieur des ponts et chaussées également, seconde Alphand : alors que celui-ci assure la gestion administrative du projet, Darcel en règle les détails techniques avec ses subordonnés{{sfn|Picon|2010|p=38|gr=b}}. Placé sous ses ordres, le jardinier en chef [[Jean-Pierre Barillet-Deschamps]] rédige le projet et apporte son expertise dans le tracé des chemins, des vallons, et dans le choix des essences pour les plantations{{sfn|Levêque|2017|p=30|gr=b}}. Il est assisté par le paysagiste [[Édouard André (paysagiste)|Édouard André]], chargé de la conduite des travaux{{sfn|Levêque|2017|p=30|gr=b}}. L'architecte [[Gabriel Davioud]] crée les édifices, éléments d'architecture, ainsi que le mobilier du parc{{sfn|Levêque|2018|p=160|gr=b}}. Enfin, l'hydraulicien [[Eugène Belgrand]], planificateur des réseaux d'assainissement de Paris, s'occupe de la conception des systèmes d'adduction et de circulation des eaux du parc{{sfn|Biot|Billot|2018|p=71|gr=b}}.

La conception du projet et les travaux de construction s'étalent sur cinq ans. En 1862, la municipalité parisienne prend contact avec la Société civile des carrières du centre, propriétaire des buttes, pour acquérir les parcelles que le parc est destiné à occuper{{sfn|Picon|2010|p=36|gr=b}}. Par un décret impérial daté du {{date-|22 juillet 1862}}, les terrains des Buttes-Chaumont sont [[Déclaration d'utilité publique|déclarés d'utilité publique]], ce qui permet à l'État de compléter les acquisitions par des expropriations{{sfn|Levêque|2018|p=161|gr=b}}. Les premières études, à savoir une note sur l'état du sous-sol, et le projet général rédigé par l'ingénieur Darcel, sont présentées au conseil municipal lors des séances des 18 et {{date-|25 juin 1863}}{{sfn|Hamon|2001|p=5|gr=b}}. Le modelage du relief constitue la première et la plus longue phase des travaux, lesquels sont initiés en 1864. Ainsi, Alphand rapporte que la première année a permis seulement de « dégrossir les terrassements »{{Note|« Pour donner une idée de l'importance des ouvrages exécutés, il suffit de rappeler que l'année 1864 suffit à peine à dégrossir les terrassements »{{sfn|Alphand|1867|p=203|gr=b}}.|groupe=c}}. Face à ces lenteurs, la direction du projet rappelle à l'ordre l'entrepreneur retenu pour le marché de nivellement{{sfn|Hamon|2001|p=6|gr=b}}. Les travaux de terrassement se poursuivent durant les années 1865 et 1866.

Le {{date-|20 novembre 1865}}, l'ingénieur Darcel dresse une nouvelle version du plan du parc, sans que les essences végétales retenues y soient précisées{{sfn|Hamon|2001|p=6|gr=b}}. En effet, bien que les plantations aient commencé sur la butte Puebla à la fin de l'année 1865, la majorité d'entre elles sont effectuées en 1866{{sfn|Alphand|1867|p=203|gr=b}}. Ces travaux paysagers et horticoles sont conduits en parallèle de l'aménagement des voies de circulation, lesquelles sont macadamisées entre 1866 et 1867, peu avant la date de livraison du parc{{sfn|Hamon|2001|p=7|gr=b}}.

==== Accueil du projet de parc ====
Le projet du parc des Buttes-Chaumont bénéficie, au cours de sa période de conception et de construction, de l'atmosphère plutôt enthousiaste qui entoure le programme d'aménagement d'espaces verts publics qu'Adolphe Alphand conduit dans la capitale française{{sfn|Hamon|2001|p=8|gr=b}}. L'architecte [[César Daly]] écrit au sujet des nouveaux parcs et jardins dans la ''[[Revue générale de l'architecture et des travaux publics]]'' : {{Citation|Paris, de carrière de pierre, de moellon et de grès qu'elle était, se transforme en bouquet}}<ref name="Daly1863p249">{{Article |langue=fr |auteur1=[[César Daly]] |titre=Promenades et plantations. Parcs. Jardins publics. Squares et boulevards de Paris |périodique=[[Revue générale de l'architecture et des travaux publics]] |volume={{XXI}} |numéro=5 |date=1863 |pages=249 |lire en ligne=https://portaildocumentaire.citedelarchitecture.fr/pdfjs/web/viewer.html?file=/Infodoc/ged/viewPortalPublished.ashx?eid%3DIFD_FICJOINT_FRAPN02_RA_1863_05_PDF_1 |consulté le= 24 novembre 2019}}.</ref>. La ''[[Revue de Paris]]'' consacre à la nouvelle promenade parisienne quelques réflexions en {{date-|novembre 1864}}, tandis que les travaux viennent d'être engagés plusieurs mois auparavant<ref name="RevueParis1864p190">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Tablettes contemporaines |périodique=[[Revue de Paris]] |jour=15 |mois=novembre |année=1864 |pages=190-191 |issn=2494-2812 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k424360c/f194}}|consulté le= 23 novembre 2019}}.</ref>. La rédaction de la revue célèbre la transformation du lieu opérée par l'équipe d'Alphand{{sfn|Bournon|1900|p=196|gr=b}} :

{{citation bloc|1=De ce roc pelé, où il n'y avait qu'une solitude désolante, sans un arbre, sans même un brin d'herbe, de ce ''mont chauve'', les ingénieurs, les jardiniers, les hydrographes et les terrassiers sont en train de faire une oasis qui dépassera en beauté celle de la sultane Fatime, la fille chérie du prophète.|3=Revue de Paris<ref name="RevueParis1864p190" />}}

Cet engouement s'accompagne de multiples propositions formulées tant par des riverains que par des critiques d'architecture. Dans le même article publié dans la ''Revue de Paris'', il est proposé d'ajouter au parc une « rangée d'arcades », afin de protéger des intempéries les promeneurs{{Note|« Mais ne serait-il pas bon d'y joindre une annexe, utile, en temps de pluie, pour les enfants, pour les femmes et pour les promeneurs, c'est-à-dire au moins une rangée d'arcades, sinon comme à la place des Vosges, du moins comme à la rue de Rivoli ? »<ref name="RevueParis1864p190" />|groupe=c}}. Cette suggestion ne fut pas retenue, comme celle faite d'installer à l'entrée de la grotte des statues en pierre « d'animaux antédiluviens », jugée inconvenante par l'ingénieur Darcel{{sfn|Picon|2010|p=44|gr=b}}. Une autre proposition est faite de créer une cascade semblable aux [[chutes du Niagara]], mais ne rencontre pas davantage de succès{{sfn|Hamon|2001|p=6|gr=b}}. Seule l'intervention d'un particulier proposant de bâtir à ses frais un monument sur le belvédère semble retenir sérieusement l'attention des concepteurs, puisqu'ils lui demandent un projet dessiné. Celui-ci ne leur parviendra pas, mais cette proposition pourrait être à l'origine du temple de la Sibylle, absent du projet de 1863 mais rajouté aux plans de 1865{{sfn|Hamon|2001|p=6|gr=b}}.

Dans cette atmosphère plutôt favorable à la création du parc, quelques voix dissonantes s'élèvent toutefois. En 1865, l'écrivain [[Victor Fournel]], opposant résolu au régime impérial, dans son ouvrage ''Paris nouveau et Paris futur'', émet de sérieuses réserves envers la politique d'aménagement de nouveaux espaces verts{{sfn|Hamon|2001|p=8|gr=b}}. Le journaliste s'interroge sur la pertinence des travaux dirigés par Alphand, et en particulier de ceux du parc des Buttes-Chaumont, qu'il juge inopportuns eu égard aux difficultés techniques qu'impose la construction sur l'emprise des anciennes carrières<ref name="Fournel1865">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Victor Fournel]] |titre=Paris nouveau et Paris futur |lieu=Paris |éditeur=Jacques Lecoffre |année=1865 |pages totales=390 |passage=81-84 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k1018901/f3}}}}.</ref>. Ainsi, il attribue l'origine du projet à « l'imagination titanique » du baron Haussmann, qui selon lui aurait été précisément séduit par la complexité de l'entreprise{{Note|« Un tel projet devait sourire à l'imagination titanique de M. le préfet de la Seine »<ref name="Fournel1865" />.|groupe=c}}. Fournel ironise sur le caractère « grandiose » du projet des aménageurs qu'il juge démesuré, en leur prêtant l'ambition de dépasser les [[jardins suspendus de Babylone]] :
{{citation bloc|Il est évident que le souvenir de Babylone et des sept merveilles du monde, chantées sur tous les tons par les poëtes-badauds de l'antiquité, n'a pas été sans influence sur les embellissements de Paris. […] Les jardins suspendus de Babylone dépassés par les jardins anglais des buttes Montmartre et Chaumont, « admirable matière à mettre en vers latins, » pour un prochain concours !|[[Victor Fournel]]|Paris nouveau et Paris futur<ref name="Fournel1865" />}}

En particulier, l'écrivain dénonce le coût du parc, qu'il considère trop élevé :
{{citation bloc|L'établissement d'un jardin anglais à triple étage sur la butte Montmartre offrant surtout des difficultés particulières, qui exigeront d'énormes dépenses, on peut parier avec quelque chance en sa faveur. Déjà des légions d'ouvriers sont installées aux buttes Chaumont et sur les carrières du Centre, comblées et nivelées, pour y installer à grands frais une promenade pittoresque et grandiose.|[[Victor Fournel]]|Paris nouveau et Paris futur<ref name="Fournel1865" />}}

Selon l'ingénieur Alphand, qui expose dans ''Les Promenades de Paris'' le détail des dépenses, le coût de l'aménagement du parc s'élève à 3,4 millions de francs de l'époque{{sfn|Alphand|1867|p=204|gr=b}}. Cette somme, quoique inférieure aux montants avancés par Fournel, a attiré l'attention d'auteurs ayant étudié l'œuvre d'Alphand. Ainsi, l'historien [[Antoine Picon]] montre que le montant alloué aux travaux des Buttes-Chaumont représente un quart de celui utilisé pour le bois de Boulogne, alors que la superficie du parc est 34 fois moindre{{Note|La surface est 18 fois moindre pour les Buttes-Chaumont si l'on ôte du calcul la forêt du bois de Boulogne{{sfn|Picon|2010|loc=note 5, {{p.}}37|gr=b}}.|groupe=n}} : cela traduit un investissement massif en faveur du parc{{sfn|Picon|2010|loc={{pp.}}36-37|gr=b}}.

=== La Commune de Paris de 1871 ===
[[Fichier:Parc d'artillerie des Buttes-Chaumont.18 mars 1871. PH4142-176.jpg|vignette|Parc d'artillerie des Buttes-Chaumont - 18 mars 1871 - [[Musée Carnavalet]].]]
Lors de [[Soulèvement du 18 mars 1871|l'insurrection du 18 mars 1871]], les ouvriers parisiens se sont insurgés en masse et ont dressé des barricades pour contrer l'attaque du gouvernement d'[[Adolphe Thiers]] qui, comme sur la butte Montmartre, a tenté de s'emparer des 52 canons et obusiers de la [[Garde nationale (France, 1870-1871)|Garde nationale parisienne]] entreposés aux Buttes-Chaumont<ref>{{Lien web |titre=La Villette au printemps 1871 |url=https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/parimoine/des-lieux-de-la-commune/1377-la-villette-au-printemps-1871?highlight=WyJidXR0ZXMtY2hhdW1vbnQiXQ== |site=commune1871.org |consulté le=2024-06-29}}</ref>. Pendant la [[Commune de Paris|Commune de Paris de 1871]], les [[Communard|Communards]] ont aménagé une batterie au sommet du parc. La batterie des Buttes-Chaumont a été l'un des derniers bastions des Communards qui, sous la direction de [[Gabriel Ranvier]], ont bombardé les troupes de Thiers jusqu'au bout<ref>{{Lien web |titre=Les canons des Buttes-Chaumont |url=https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/parimoine/des-lieux-de-la-commune/1070-les-canons-des-buttes-chaumont |site=commune1871.org |consulté le=2024-06-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=RANVIER Gabriel - Paris révolutionnaire |url=https://www.parisrevolutionnaire.com/spip.php?article508 |site=parisrevolutionnaire.com |consulté le=2024-06-29}}</ref>.

[[Fichier:Souvenirs de la Commune. - Insurgés de Belleville gardés dans le parc des Buttes-Chaumont. -, G.38505(2).jpg|vignette|Prisonniers communards gardés par les troupes versaillaises dans le parc des Buttes-Chaumont.|gauche]]

Pendant la [[Semaine sanglante]], les [[Gouvernement Jules Dufaure (1)|Versaillais]] ont transformé le parc des Buttes-Chaumont en abattoir. Sous les ordres d'Adolphe Thiers, de [[Patrice de Mac Mahon]] et de leurs officiers royalistes et bonapartistes, les Versaillais ont massacré avec une extrême cruauté plus de huit cents ouvriers sans arme (probablement des milliers) dont des femmes et des enfants<ref>{{Wikisource|titre=Journal des Goncourt : Mémoires de la vie littéraire|lien=Journal des Goncourt/IV/Année 1871|éditeur=Bibliothèque-Charpentier|lieu=Paris|date=1892 |livre=Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu|epub=Journal des Goncourt)}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Communards fusillés : la bataille des chiffres |url=https://www.lhistoire.fr/communards-fusill%C3%A9s-la-bataille-des-chiffres |site=lhistoire.fr |consulté le=2024-06-29}}</ref>. Pas moins de quatre cents cadavres jetés au fond du lac du parc sont remontés d'eux-mêmes, ballonnés, à sa surface. Le parc a été transformé en immense incinérateur de cadavres<ref>{{Wikisource|fr|titre=Histoire de la Commune de 1871|lien=Histoire de la Commune de 1871 (Lissagaray)/Chapitre 32|éditeur=E. Dentu|lieu=Paris|date=1896|Livre:Lissagaray - Histoire de la Commune de 1871, MS.djvu|epub=Histoire de la Commune de 1871}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Aujourd'hui : La Commune de Paris 1871 |url=https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris/histoire-de-la-commune/chronologie-de-la-commune-a-paris-et-province/857-aujourd-hui-la-commune-de-paris-1871?highlight=WyJidXR0ZXMtY2hhdW1vbnQiXQ== |site=commune1871.org |consulté le=2024-06-29}}</ref>. Nombre d'entre eux ont été enterrés dans des puits abandonnés des rues adjacentes et des Carrières d'Amérique voisines ([[quartier d'Amérique]], [[quartier de la Mouzaïa]])<ref>{{Lien web |titre=Mémoire de la Commune dans le 19e arrondissement de Paris 2023 |url=https://www.commune1871.org/nos-actualites/vie-de-l-association/2023/1631-memoire-de-la-commune-dans-le-19e-arrondissement-de-paris-2023?highlight=WyJidXR0ZXMtY2hhdW1vbnQiXQ== |site=commune1871.org |consulté le=2024-06-29}}</ref>.

== Un jardin d'ingénieurs ==
=== Travaux de terrassement ===
{{Article détaillé|Île du Belvédère}}

{{Citation bloc|Partout où cela a été possible, on a profité des accidents de terrain et des profondes excavations des anciennes carrières à plâtre, pour donner au parc l'aspect d'un paysage de région montagneuse.|Adolphe Alphand|Les Promenades de Paris{{sfn|Alphand|1867|p=203|gr=b}}}}

Aux Buttes-Chaumont, le paysage désolé et accidenté laissé par les anciennes carrières de gypse n'est pas seulement un obstacle au travail de conception de l'équipe d'Alphand : la topographie du lieu marquée par de fortes dénivellations constitue également un défi qui stimule l'inventivité des aménageurs, selon l'historienne des jardins Isabelle Levêque{{sfn|Levêque|2018|p=161|gr=b}}. Le dessein d'Alphand est d'imiter un paysage de montagne et dans la présentation du projet, deux zones sont distinguées et reçoivent des traitements différents.

Le secteur à l'ouest du parc, que Darcel qualifie de « mamelons de glaise », doit imiter un paysage préalpin de montagnes douces, à l'allure pittoresque et paisible. À cet effet, le relief original est remodelé : trois buttes sont conservées et les autres monticules sont arasés. Afin de conserver la vue du « panorama complet de Paris »{{sfn|Alphand|1867|p=203|gr=b}}, l'équipe d'Alphand décide de surélever les buttes : la butte Puebla, d'une altitude nouvelle de {{Unité|105|mètres}}, devient le point culminant du parc, tandis que la butte Fessart voisine est aménagée en un belvédère tourné vers [[Montmartre]]{{sfn|Levêque|2018|p=161|gr=b}}.

Pour le secteur situé au centre et à l'est du parc, dont le relief est plus tourmenté, Alphand et ses collaborateurs décident d'en faire un décor alpin, en tirant profit du front de taille des anciennes carrières à ciel ouvert. Le promontoire central est l'élément-clef du paysage, qu'Alphand présente comme un « énorme rocher »{{Note|« Le promontoire, détaché de la masse, présente l'aspect d'un énorme rocher »{{sfn|Alphand|1867|p=203|gr=b}}.|groupe=c}} que les travaux ont permis de détacher du reste des buttes afin de constituer l'[[Île du Belvédère]]{{sfn|Picon|2010|p=39|gr=b}}. Cette île ceinte par le lac est un monticule de [[Gypse (roche)|gypse]] recouvert de [[Marne (géologie)|marnes]] de très médiocre tenue. Aussi, les ingénieurs redessinent et adoucissent le front de taille afin de stabiliser les falaises{{sfn|Picon|2010|p=39|gr=b}}. Les déblais produits par le creusement du lac sont réutilisés pour accroître la hauteur du promontoire, laquelle est doublée{{sfn|Levêque|2018|p=161|gr=b}} pour atteindre une trentaine de mètres{{sfn|Biot|Billot|2018|p=66|gr=b}}. Les parois ainsi stabilisées évoquent d'une part les [[Alpes]], mais également les falaises [[Craie|crayeuses]] de [[Normandie]] plongeant abruptement dans la mer{{sfn|Picon|2010|p=43|gr=b}}. En particulier, le pic rocheux et l'arche, reliquats des carrières de plâtre, sont une référence claire à l'aiguille et à l'arche de la station balnéaire d'[[Étretat]] alors en vogue{{sfn|Biot|Billot|2018|p=66|gr=b}}{{,}}{{sfn|Comentale|2019|loc={{paragr.}}34|gr=b}}. Selon l'historien [[Antoine Picon]], cette allusion au littoral normand pourrait être due aux origines familiales de l'ingénieur Darcel, qui possédait un château à [[Hénouville]]{{sfn|Picon|2010|p=43|gr=b}}{{,}}{{sfn|Levêque|2018|p=161|gr=b}}.

Un escalier de 173 marches pratiqué à l'intérieur du rocher permet de descendre jusqu'au lac. Il est actuellement fermé au public. Sur la rive sud du lac se trouve une grotte (une ancienne entrée d'une carrière souterraine). Elle mesure {{Unité|14|m}} de large pour {{Unité|20|m}} de haut et est décorée de fausses [[stalactite]]s en ciment armé dont les plus grandes atteignent {{Unité|8|m}}.

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Fichier:Paris Parc Butte Chaumont 01.jpg|Vue sur le [[Île du Belvédère|temple de la Sibylle]], sur l'île.
Fichier:Parc des Buttes-Chaumont, grotte 02 stereographical fused.jpg|Vue de l'intérieur de la grotte.
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Les travaux de création du relief occasionnent le recours à d'importants moyens humains et techniques, que certains historiens vont jusqu'à qualifier de « titanesques »{{Note|« Des travaux titanesques sont engagés pour créer ce paysage de rêve dans un lieu dévasté »{{sfn|Biot|Billot|2018|p=66|gr=b}}.|groupe=c}}. Ainsi, plus d'un millier d'ouvriers œuvrent aux opérations de terrassement, qui s'étalent sur deux années{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|loc={{pp.}}131-132|gr=b}}. En plus de cent chevaux, deux machines à vapeur sont employées pour faciliter le transport des matériaux des déblais et des remblais{{sfn|Biot|Billot|2018|p=67|gr=b}}. À cet effet, une voie ferrée mobile d'une longueur cumulée de {{Unité|5|kilomètres}} est posée{{sfn|Levêque|2017|p=32|gr=b}}. Les wagonnets amènent notamment {{Unité|200000|m|3}} de terre végétale prélevée sur le chantier des abattoirs de La Villette, afin de recouvrir le sol marneux pauvre et aride{{sfn|Biot|Billot|2018|p=66|gr=b}}. L'historienne Isabelle Levêque montre que le volume de terrains et de roches déplacés lors du chantier atteint le million de mètres cubes{{sfn|Levêque|2017|p=32|gr=b}}{{,}}{{Note|Le jardinier [[Édouard André (paysagiste)|Édouard André]], membre de l'équipe de conception du parc, mentionne pour sa part un volume de {{Unité|800000|m|3}} de terres déplacées{{sfn|André|1867|p=1213|gr=b}}.|groupe=n}}.

=== La problématique circulatoire ===
La partie basse, au centre du parc, est occupée par un lac de {{Unité|1.5|ha}} de forme grossièrement circulaire et d'environ {{Unité|150|m}} de diamètre, au centre duquel s'élève une île escarpée de {{Unité|30|m}} de haut.

Ce lac est alimenté par trois ruisseaux qui descendent les pentes du parc, le premier à l'ouest, le deuxième à l'est et le dernier au sud. Ce dernier ruisseau, alimenté par le [[bassin de la Villette]], pénètre dans la grotte du parc sous la forme d'une cascade artificielle de {{Unité|32|m}} de hauteur.

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Fichier:Artificial waterfall in Buttes Chaumont Paris 19th 003.jpg|Cascade artificielle.
Fichier:Buttes Chaumont autumn 01.jpg|Le lac des Buttes-Chaumont, surplombé par l'île.
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=== Ouvrages d'art ===
{{Article détaillé|ligne de Petite Ceinture}}
La partie orientale du parc est traversée par la [[ligne de Petite Ceinture]]. La partie sud est en tunnel, mais la partie nord est en tranchée.

Le parc compte quatre [[pont]]s{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=131|gr=b}}. Une [[Passerelle suspendue du parc des Buttes-Chaumont|passerelle suspendue]], due à [[Gustave Eiffel]] (1867), dont la travée centrale atteint {{Unité|65|m}}, enjambe le lac et permet de relier la rive à l'[[île du Belvédère]]. L'île est également reliée aux reste des buttes par un pont en maçonnerie de pierre de {{Unité|12|m}} de portée et de {{Unité|22|m}} de hauteur, composé d'une seule [[Arche (architecture)|arche]] en [[Cintre (architecture)|plein-cintre]]. Dès les années 1900, il est fait mention du fort nombre de suicides commis depuis cet ouvrage, ce qui lui vaut le surnom de [[pont des Suicidés]]{{sfn|Bournon|1900|p=196|gr=b}}. Un pont en béton franchit la ligne de Petite Ceinture, près de la [[Rue de Crimée (Paris)|rue de Crimée]], et auparavant, une passerelle métallique, aujourd'hui démontée. Enfin, un pont situé au niveau de la porte Sécretan relie les buttes Puebla et Fessart. Surnommé pont Eiffel, du nom de son concepteur, il s'agit d'un ouvrage à [[Treillis (assemblage)|treillis]] métallique et [[voûtain]]s de briques, dont les [[culée]]s sont en maçonnerie de moellons de [[Meulière (géologie)|pierres meulières]].

<gallery mode="packed" caption="Ouvrages d'art">
Dénivelé, passerelle suspendue (Buttes Chaumont).jpg|Passerelle suspendue.
Passerelle suspendue Buttes Chaumont Paris 19e.jpg|Platelage de la passerelle suspendue.
Pont Eiffel (1) - Buttes-Chaumont.jpg|Pont Eiffel.
</gallery>

=== Aménagements architecturaux ===
Divers éléments d'architecture et bâtiments conçus par l'architecte [[Gabriel Davioud]] viennent s'insérer dans le paysage vallonné du parc. L'élément architectural central est le temple de la Sibylle, trônant au sommet du monticule de gypse de l'[[Île du Belvédère]], que Davioud construisit également au [[bois de Vincennes]], sur l'[[Île de Reuilly]]. Assis sur un massif rocheux artificiel en pierres à trou du Jura{{sfn|Boué|1867|p=13|gr=b}} et abritant un [[Podium (architecture)|podium]], le temple est une rotonde dont les huit colonnes appartenant à l'[[ordre composite]] supportent une coupole en pierre couronnée d'un [[Fleuron (architecture)|fleuron]] néogothique en [[Cône (botanique)|pomme de pin]]. Plusieurs frises à motifs de [[feuille d'acanthe]] et têtes de lion ornent en outre la structure<ref>''L'Art des jardins sous le Second Empire. Jean-Pierre Barillet-Deschamps, 1824-1873'', Luisa Limido, Éditions Champ Vallon, 2002, [https://books.google.com/books?id=LqoWAmT5Mg8C&pg=PA130 p. 130], {{ISBN|978-2876733497}}. {{citation|Au point culminant de l'île s'élève un petit temple rond, formé de huit colonnes corinthiennes et d'un entablement supportant une coupole ornée de sculptures. Ce monument est la reproduction exacte du temple de Vesta, dit de la Sibylle, dont on peut voir les ruines à Tivoli. Le second Empire aime associer histoire et modernité : le temple romain apporte sa noblesse au jardin et la faculté de le reproduire aisément et à l'échelle désirée est une manifestation de plus du progrès.}}</ref>. Davioud en fit ainsi la seule construction du parc de [[Architecture néo-classique|style néoclassique]]{{sfn|Biot|Billot|2018|p=68|gr=b}}, usant des codes usuels de l'architecture de l'[[Antiquité]], tant [[Architecture de la Grèce antique|grecque]] que [[architecture romaine|romaine]] : plusieurs auteurs ont à cet égard souligné la ressemblance du temple de la Sibylle avec, d'une part, le [[temple de Vesta (Tivoli)|temple de Vesta]] à [[Tivoli]], et d'autre part, le [[monument de Lysicrate]], à [[Athènes]]{{sfn|Boué|1867|p=13|gr=b}}{{,}}{{sfn|Bournon|1900|p=196|gr=b}}.

<gallery mode="packed" caption="Le temple de la Sibylle, une référence à l'architecture gréco-romaine">
Rotonde Parc des Buttes-Chaumont Alphand 1867.jpg|alt=Plans en noir et blanc d'un bâtiment en forme de rotonde inspiré des temples gréco-romains, avec une vue de côté et une vue de dessus.|Plans du temple de la Sibylle.
Buttes chaumont 2.JPG|alt=Photographie en couleurs d'un temple de gréco-romain entouré d'arbres, situé au niveau d'un belvédère, au sommet d'une falaise.|Le temple de la Sibylle, sur l'Île du Belvédère.
Parc des Buttes-Chaumont, temple de la Sybille 02.jpg|alt=Photographie en couleurs d'un chapiteau de colonne, orné de motifs floraux et de feuilles d'acanthe.|Colonne d'ordre composite du temple.
TivoliTVestaPanorama.jpg|alt=Photographie en couleurs d'un temple romain en ruine, dont il ne reste que quelques colonnes.|Le temple de Vesta, à Tivoli.
Choragic monument.jpg|alt=Dessin en nuances de gris d'un monument à colonne de style grec, daté de l'Antiquité.|Le monument de Lysicrate, à Athènes.
</gallery>

Chacune des six principales entrées du parc se trouva flanquée d'un pavillon de garde que Davioud dessina, en adoptant un genre rationaliste tranchant avec ses réalisations au [[bois de Boulogne]], lesquelles appartenaient au style « parc de château ». Les pavillons se rattachent à l'architecture industrielle, caractérisée par l'usage de motifs en briques et d'un matériau nouveau alors, la céramique colorée{{sfn|Hamon|2001|p=7|gr=b}}. En outre, l'architecte conçut trois « chalets-restaurants » en des points du parc offrant différentes perspectives aux promeneurs : le ''Pavillon du Chemin de Fer'', situé sur la butte percée par le tunnel de la ligne de petite ceinture, actuellement exploité sous le nom de ''Rosa Bonheur'' par une [[Why Not Productions|société cinématographique]]<ref name="Télérama">[http://www.telerama.fr/cinema/why-not-productions-les-meneurs-de-jeu-du-cinema-francais,70692.php ''Why Not Productions, les meneurs de jeu du cinéma français''], ''[[Télérama]]'', {{numéro|3207}}, 2 juillet 2011.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75002/le-rosa-bonheur-deborde-par-son-succes-24-08-2009-614414.php|titre=Le Rosa Bonheur débordé par son succès|date=24 août 2009|site=leparisien.fr}}.</ref> ; le ''Pavillon Puebla'', sur le flanc de la butte Puebla ; enfin, le ''Pavillon du Lac'', placé en haut d'une butte plongeant sur le lac du Belvédère. Le style retenu par Davioud tend à être en harmonie avec les paysages alpins que l'équipe d'Alphand avait pour ambition de recréer, empruntant principalement à l'imaginaire architectural des chalets suisses{{sfn|Biot|Billot|2018|p=68|gr=b}}. Les colonnades et arcades en briques polychromes soutenant une loggia témoignent pour leur part d'une influence des villas du nord de l'Italie, qui, si elle est plus diffuse, demeure perceptible, notamment s'agissant du Pavillon du Lac{{sfn|Levêque|2018|p=160|gr=b}}.

<gallery mode="packed" caption="Influence de l'architecture suisse et italienne">
Parc des Buttes-Chaumont Pavillon du Lac Alphand 1867.jpg|alt=Plans en noir et blanc extraits d'un livre, du bâtiment du Pavillon du Lac, de style italien et en briques|Plans du Pavillon du Lac selon Davioud, dans ''Les Promenades de Paris''.
Au parc des Buttes-Chaumont 2010.jpg|alt=Photographie en couleurs de la terrasse d'un café-restaurant agrémentée de parasols vert pomme, par temps ensoleillé au printemps|La terrasse du restaurant du Pavillon du Lac, au printemps.
Pavillon du Lac (1).jpg|alt=Photographie en couleurs d'un bâtiment à colonnades et arcades en briques polychromes supportant une loggia et un jardin en bois vert.|Colonnades, arcades et loggia traduisent l'influence de l'architecture du nord de l'Italie.
Guinguette Rosa Bonheur - Parc des Buttes-Chaumont.jpg|alt=Photographie en couleurs d'un chalet d'inspiration suisse en bois, avec sa terrasse|Le ''Rosa Bonheur'', guinguette occupant un chalet inspiré de l'architecture suisse.
</gallery>

Deux théâtres de [[Guignol]] sont également présents : le [[théâtre guignol Anatole]] et le [[Guignol de Paris]].

Le parc ne comporte que quelques statues :
* ''[[Buste de Clovis Hugues]]'' ;
* ''[[L'Égalitaire]]'' ;
* ''[[Pan (Sakellariou)|Pan]]'', [[Fanis Sakellariou]].

En 1900, dans le parc étaient exposées les statues suivantes<ref name="Exposition1900"/> :
* ''Le Chasseur d'aigles'', d'[[Edmond Desca]] ;
* ''Au loup !'', de [[Louis-Auguste Hiolin]] ;
* ''Le Gué'', de [[Camille Lefèvre (sculpteur)|Camille Lefèvre]] (1884) ;
* ''Le Pilleur de mer'', statue en bronze de [[Pierre-Marie-François Ogé]] acquise par la Ville de Paris. Sous le [[régime de Vichy]], elle a été enlevée pour être fondue, dans le cadre de la [[mobilisation des métaux non ferreux]]. La réplique en plâtre se trouvait dans l'ancien musée de Saint-Brieuc ;
* ''Sauvé'', de [[Roland]].

== Biodiversité ==
=== Flore ===
[[File:Square des Buttes-Chaumont Paris et ses ruines.JPG|thumb|Le parc et ses arbres en 1871.]]
Ce parc contient des plantations très variées, c'est le parc public parisien le plus riche en [[essence forestière|essences forestières]]<ref>{{Lien web|titre=Paris : le parc des Buttes-Chaumont, 150 ans et toujours vert|url=http://www.leparisien.fr/paris-75019/paris-le-parc-des-buttes-chaumont-150-ans-et-toujours-vert-27-06-2017-7093032.php|site=leparisien.fr|date=27 juin 2017|consulté le=11 octobre 2017}}.</ref>, dont notamment un [[sophora]], dont les branches se penchent vers les eaux du lac, un [[platane d'Orient]], planté en 1862 ({{unité|6.35|m}} de [[circonférence]]), un [[févier d'Amérique]], un [[noisetier de Byzance]], deux [[ginkgo biloba|ginkgos bilobas]], un [[Ulmus pumila|orme de Sibérie]], un [[cèdre du Liban]] planté en 1880…

=== Faune ===
Le parc est peuplé de nombreuses espèces d'oiseaux : [[Corneille (oiseau)|corneille]], [[moineau domestique]], [[Pigeon ramier]] et [[Pigeon biset|pigeon des villes]] sont les plus connus. Parmi les autres espèces courantes : [[étourneau sansonnet]], [[pie bavarde]], [[merle noir]], [[mésange charbonnière]], [[mésange bleue]], [[verdier d'Europe]], [[pinson des arbres]], [[rouge-gorge familier]], [[sittelle torchepot]], [[troglodyte mignon]] et [[accenteur mouchet]]. Au printemps les rejoignent [[fauvette à tête noire]], [[martinet noir]], [[Gobemouche (oiseau)|gobemouche]]. Il n'est pas rare de voir ou d'entendre la [[mésange à longue queue]], le [[grimpereau des jardins]], le [[pic vert]] et [[Pic épeichette|épeichette]], les [[Regulidae|roitelets]], le [[pigeon colombin]], la [[grive musicienne]], le [[geai des chênes]], l'[[hirondelle de fenêtre]], le [[pouillot véloce]], le [[faucon crécerelle]], l'[[épervier d'Europe]] et la [[chouette hulotte]].

Le lac abrite plusieurs espèces aquatiques : [[gallinule poule d'eau]], [[canard colvert]] et [[Canard de Rouen|de Rouen]], [[canard de Barbarie]], [[canard pilet]], [[héron cendré]], [[goéland argenté]] et [[Mouette rieuse|mouettes rieuses]] (en hiver surtout), ainsi que des espèces exotiques : [[tadorne casarca]], [[bernache du Canada]], [[oie à tête barrée]]. On peut aussi y observer la [[bergeronnette des ruisseaux]] et, parfois, un [[martin-pêcheur d'Europe]].

== Du Second Empire au parc actuel ==
=== Inauguration et accueil du parc ===
Le parc est inauguré le {{date|1|avril|1867}}<ref name="LP01041867"/>, dans le cadre de l'[[Exposition universelle de 1867|Exposition universelle]] qui débute le même jour{{sfn|de Moncan|Heurteux|2002|p=131|gr=b}}.

=== Première Guerre Mondiale ===
[[Bombardements de Paris et de sa banlieue durant la Première Guerre mondiale|Le 30 janvier 1918]], durant la [[première Guerre mondiale]], le parc des Buttes-Chaumont est touché lors d'un [[Raid militaire|raid]] effectué par des [[Avion militaire|avions]] allemands<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k46057963/f1 Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute].</ref>.

=== Aménagements postérieurs ===
En 1906, une statue en bronze du révolutionnaire [[Jean-Paul Marat]] est transférée du [[jardin du musée Carnavalet]] dans ce parc, et y restera jusqu'à la [[Seconde Guerre mondiale]] où elle est fondue<ref>[https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-a-jean-paul-marat-paris-fondu/ « Monument à Jean-Paul Marat – Paris (75019) (fondu) »], ''e-monumen.net''.</ref>. Grâce à un plâtre d'origine retrouvé, une nouvelle statue a été refaite en 2012 et trône depuis devant l'entrée du [[musée de la Révolution française]] à [[Vizille]].

En 1918, un stade est construit au sud-ouest du parc, le [[stade Bergeyre]]. Il est démoli en [[1926]]<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64651904/f1|titre= L'Athlétisme : bulletin officiel de la Fédération française d'athlétisme (1921-1932)|éditeur=[[Bibliothèque nationale de France]]|auteur=Fédération française d'athlétisme|consulté le=25 décembre 2014}}.</ref> afin de laisser place à un lotissement d'habitations, l'actuelle [[butte Bergeyre]].

=== Entretien ===
Depuis quelques années, à l'instigation des élus écologistes ([[Les Verts (France)|Verts]]) parisiens, la gestion du parc a été modifiée. C'est ainsi que certaines parties des [[pelouse]]s ne sont plus tondues aussi régulièrement ni avec les mêmes matériels, mais fauchées afin de permettre à une [[flore]] plus diversifiée de s'installer. Les jardiniers ont acquis un petit tracteur de montagne qui leur permet de faire ces opérations sur les pentes fortes du parc.

Voir l'article [[Espaces verts écologiques]].

== Œuvres utilisant le décor du parc ==
=== Cinéma et télévision ===
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[La Femme de l'aviateur]]'' d'[[Éric Rohmer]]
* [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[On connaît la chanson]]'' d'[[Alain Resnais]]
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Après vous]]'' de [[Pierre Salvadori]]<ref>{{Lien web|auteur1=Marine Landrot|titre=Après vous…|url=http://www.telerama.fr/cinema/films/apres-vous,146568,critique.php|site=telerama.fr|date=|consulté le=19/8/2017}}.</ref>
* [[2015 au cinéma|2015]] : ''[[Love (film, 2015)|Love]]'' de [[Gaspar Noé]]
* [[2019 au cinéma|2019]] : ''[[Vif-Argent (film)|Vif-Argent]]'' de [[Stéphane Batut]]
* [[2019 à la télévision|2019]] : ''[[Huguette (téléfilm)|Huguette]]'' d'[[Antoine Garceau]]

=== Littérature et bande dessinée ===
* La bande dessinée ''[[Tous des monstres !]]'', de [[Jacques Tardi]]
* Le roman ''[[Le Paysan de Paris]]'', de [[Louis Aragon]]
* Le roman ''[[Vernon Subutex, 2]]'', de [[Virginie Despentes]].

=== Télévision ===
* La série ''[[Les Brigades du Tigre (série télévisée)|Les Brigades du Tigre]]'', épisode « Le complot » de la saison 5, scène de l'assassinat du banquier
* Le sketch des [[Les Inconnus|Inconnus]] « Les Bijoux de Cherbourg », parodie des « Parapluies de Cherbourg ».
* La série ''[[Skam France/Belgique|Skam France]]'' se sert régulièrement du parc comme décor.
* La série ''[[L'Art du crime]]'', saison 2, enquête numéro 2.
* La série [[La Vie devant nous (série télévisée)|''La Vie devant nous'']] utilise régulièrement le parc comme décor dans les premiers épisodes.

== Lieux de mémoire ==
* Stèle en mémoire des enfants juifs du 19e arrondissement, déportés et assassinés dans les camps de la mort<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité |url=https://mairie19.paris.fr/pages/journee-de-la-memoire-des-genocides-et-de-la-prevention-des-crimes-contre-l-humanite-12943 |site=mairie19.paris.fr}}</ref>
* Plaque de la [[Commune de Paris]], sur les grilles du parc, [[place Armand-Carrel]]<ref>{{Lien web |titre=Conseil de Paris |url=http://a06.apps.paris.fr/a06/jsp/site/plugins/odjcp/DoDownload.jsp?id_entite=50456&id_type_entite=6}}</ref>
* Plaque commémorative du résistant [[Domingo Tejero Pérez]], sur les grilles du parc, au 6, [[rue Manin]]<ref>{{Lien web |titre=Conseil de Paris |url=http://a06.apps.paris.fr/a06/jsp/site/plugins/odjcp/DoDownload.jsp?id_entite=48502&id_type_entite=6}}</ref>

== Faits divers ==
* La [[filière des Buttes-Chaumont]] est une filière [[Djihad|jihadiste]] démantelée en 2005 et dont les membres ont été jugés en 2008. Son but était d'organiser l'envoi de jihadistes en [[Irak]] vers la [[Al-Qaïda en Irak|branche irakienne d'Al-Qaïda]]. [[Farid Benyettou]], prédicateur islamiste, emmenait ses disciples au parc des Buttes-Chaumont pour « faire du jogging en guise d'entraînement physique ».
* Le 13 février 2023, des élagueurs intervenant aux Buttes Chaumont trouvent des sacs plastiques contenant les restes d’un corps de femme. D'autres restes sont retrouvés le lendemain près de la voie ferrée, lors d’une battue. La victime est identifiée le surlendemain : une femme de 46 ans, Assia Matoug, résidant avec son mari et ses trois enfants à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Corps retrouvé au parc des Buttes-Chaumont : la victime identifiée, les investigations se poursuivent|périodique=Le Monde.fr|date=2023-02-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/15/corps-retrouve-aux-buttes-chaumont-les-investigations-se-poursuivent-pour-identifier-la-victime_6161880_3224.html|consulté le=2023-02-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Julien|nom=Constant|titre=Corps retrouvé démembré aux Buttes-Chaumont : la victime a été identifiée |url=https://www.leparisien.fr/faits-divers/femme-decoupee-aux-buttes-chaumont-la-victime-a-ete-identifiee-15-02-2023-DIGCNJTQBVDTJKNQAQ5ZN45FQY.php |site=leparisien.fr |date=2023-02-15 |consulté le=2023-02-16}}</ref>. Le 24 février 2023, son mari avoue le meurtre de sa femme.

* Le 15 juillet 2024, dans le cadre des [[Jeux olympiques d'été de 2024|JO]], la [[flamme olympique]] a traversé le parc grâce à plusieurs relayeurs, notamment le boxeur français [[Souleymane Cissokho]]<ref>[https://mairie19.paris.fr/pages/passage-de-la-flamme-olympique-dans-le-19e-27868 « Revivez le passage de la flamme olympique dans le 19{{e}} »], mairie19.paris.fr, 17 juillet 2024.</ref>.

== Galerie photos ==
<gallery mode="packed">
Fichier:Overview of Parc des Buttes-Chaumont, Paris 19e 140427 1.jpg|[[Fichier:Buttes-chaumont-lac.jpg|droite|vignette|250x250px|Le lac des Buttes Chaumont vu du bord du temple de la Sybille en août 2006.]]
Fichier:Parc des Buttes-Chaumont, 22 April 2007.jpg|{{date-|Avril 2007}}.
Fichier:Buttes en hiver.jpg|Hiver 2018.
</gallery>

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}

=== Références ===
* Citations complètes :
{{Références|groupe=c}}

* Ouvrages de la bibliographie :
{{Références|colonnes=3|groupe=b}}

* Autres sources :
{{Références|références=

<ref name="Exposition1900">{{Ouvrage|titre=Paris Exposition, 1900|sous-titre=guide pratique du visiteur de Paris et de l'exposition|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1900|passage=61|lire en ligne=https://archive.org/details/parisexposition00pari}}.</ref>
}}

== Annexes ==
{{Autres projets
|commons=Category:Parc des Buttes-Chaumont
}}

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}

==== Sources historiques ====
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Adolphe Alphand]] |titre=Les Promenades de Paris |lieu=Paris |éditeur=J. Rothschild Éditeur |année=1867-1873 |pages totales=560 |passage=198-204 |isbn= |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6276852z/f263}}|id=Alphand1867 |plume=oui}}.
* {{Chapitre |langue=fr |auteur1=[[Édouard André (paysagiste)|Édouard André]] |titre chapitre=Les jardins de Paris |titre ouvrage=Paris-Guide, par les principaux écrivains et artistes de la France |volume={{II}} |titre volume= La vie|lieu=Paris |éditeur=Lacroix, Verboeckhoven et {{Cie}} |année=1867 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k200160r/f341}}|passage=1204-1216 |id=André1867 |plume=oui}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Édouard André (paysagiste)|Édouard André]] |titre=L'Art des Jardins |sous-titre=Traité général de la composition des parcs et jardins |lieu=Paris |éditeur=Masson |année=1879 |pages totales={{VIII}}-848 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5440920x/f10}}|id=André1879 |plume=oui}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Germaine Boué |titre=Les squares et jardins de Paris |sous-titre=Les Buttes-Chaumont, notice historique et descriptive |lieu=Paris |éditeur=Hennuyer |année=1867 |pages totales=16 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k5762674b/f6}}|id=Boué1867 |plume=oui}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Fernand Bournon]] |titre=Paris-Atlas |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Larousse]] |année=1900 |pages totales={{XVI}}-239 |passage=195-196 |lire en ligne=https://archive.org/details/parisatlas00bour/page/194/mode/2up |id=Bournon1900 |plume=oui}}.
* {{Article |langue=fr |auteur1=Pierre d'Espezel |titre=Sur les Buttes-Chaumont |périodique=[[Revue de Paris]] |volume=46 |numéro=14 |jour=15 |mois=juillet |année=1939 |pages=475-478 |lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k17745r/f241}}|consulté le= 23 novembre 2019 }}.

==== Sources récentes centrées ====
* {{Chapitre |langue=fr |auteur=Delphine Biot |auteur2=Emmanuelle Billot |titre chapitre=Les Buttes-Chaumont et les parcs haussmanniens de la capitale |auteurs ouvrage=Sylvie Depondt, Bénédicte Leclerc et Éric Burdie (dir.) |titre ouvrage=Les jardins parisiens d'Alphand |lieu=Vanves |éditeur=Éditions du Chêne |mois=octobre |année=2018 |pages totales=224 |isbn=978-2-81231-764-4 |lire en ligne= |passage=66-79 |id=BiotBillot2018 |plume=oui}}.
* {{Article |langue=fr |auteur1=Maïté Clavel |titre=Un ailleurs au sein de la ville. Le parc des Buttes-Chaumont |périodique=[[Ethnologie française]] |volume=40 |numéro=4 |titre numéro=Natures urbanisées |éditeur=[[Presses universitaires de France]] |date=2010 |pages=609-621 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2010-4-page-609.htm?contenu=article |consulté le=29 décembre 2020 |id=Clavel2010 }}.
* {{Article |langue=fr |auteur1=Bruno Comentale |titre=Les anciennes carrières de pierre en ville, un élément du géopatrimoine : exemples de Paris et de Nantes |périodique=[[Physio-Géo (revue)|Physio-Géo]] |volume=13 |date=2019 |pages=1-24 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/physio-geo/7198 |consulté le= 24 septembre 2019 |id=Comentale2019 |plume=oui}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Françoise Hamon |titre=Historique du Parc des Buttes-Chaumont |éditeur=Atelier Grünig-Tribel |année=2001 |mois=mai |pages totales=22 |isbn= |lire en ligne=http://www.grunig-tribel.com/Divers/butch_historique2.pdf |id=Hamon2001 |plume=oui}}.
* {{Chapitre |langue=fr |auteur1=Isabelle Levêque |titre chapitre=Les Buttes-Chaumont : un parc d'ingénieurs inspirés |auteurs ouvrage=Carine Bermède (dir.) |titre ouvrage=Jean-Charles-Adolphe Alphand et le rayonnement des parcs publics de l'école française du {{s-|XIX}} |lieu=Paris |éditeur=Direction générale des patrimoines |date=mars 2017 |présentation en ligne=https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Monuments-historiques-Sites-patrimoniaux-remarquables/Ressources/Publications/Actes-de-colloque/Actes-Journee-d-etude-2017-Jean-Charles-Adolphe-Alphand-et-le-rayonnement-des-parcs-publics-de-l-ecole-francaise-du-XIXe-siecle |passage=27-35 |id=Levêque2017 |plume=oui}}.
* {{Chapitre |langue=fr |auteur1=Isabelle Levêque |titre chapitre=Les Buttes-Chaumont : un parc haussmannien à l'épreuve du temps |auteurs ouvrage=Michel Audouy, Jean-Pierre Le Dantec, Yann Nussaume et Chiara Santini (dir.) |titre ouvrage=Le Grand Pari(s) d'Alphand |lieu=Paris |éditeur=Éditions de la Villette |année=2018 |isbn=978-2-37556-005-1 |passage=157-174 |id=Levêque2018 |plume=oui}}.
* {{Article |langue=fr |auteur1=[[Antoine Picon]] |titre=Nature et ingénierie : le parc des Buttes-Chaumont |périodique=[[Romantisme (revue)|Romantisme]] |numéro=150 |titre numéro=La technique |date=2010 |pages=35-49 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-romantisme-2010-4-page-35.htm?contenu=article |consulté le=24 septembre 2019 |id=Picon2010 |plume=oui}}.

==== Sources récentes généralistes ====
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Patrice de Moncan]] |auteur2=Claude Heurteux |titre=Le Paris d'Haussmann |lieu=Paris |éditeur=Les Éditions du Mécène |année=2002 |pages totales=232 |isbn=2-907970-56-9 |id=de_MoncanHeurteux2002 |plume=oui}}.

=== Articles connexes ===
* [[Gibet de Montfaucon]]
* [[Liste des espaces verts de Paris]]
* [[Voirie de Montfaucon]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [https://www.paris.fr/equipements/parc-des-buttes-chaumont-1757 Parc des Buttes-Chaumont] sur le site de la [[mairie de Paris]]
* [http://www.les-buttes.photo Chroniques photographiques autour des gens des Buttes] sur le site du photographe Gilles Vaugeois, ''www.les-buttes.photo''.

{{Palette|Espaces verts du 19e arrondissement de Paris|Espaces verts parisiens|Carrières de Paris|Paris}}
{{Portail|espaces verts|Paris}}

{{DEFAULTSORT:Buttes-Chaumont}}
[[Catégorie:Parc des Buttes-Chaumont|*]]
[[Catégorie:Géographie de Paris]]
[[Catégorie:Urbanisme à Paris]]
[[Catégorie:Histoire de Paris]]
[[Catégorie:Colline à Paris]]
[[Catégorie:Fondation en 1867]]