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« Cheval en Jamaïque » : différence entre les versions

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{{Infobox Cheptel
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| légende = Cavalier jamaïcain et cheval de traction au travail dans une [[bananeraie]], entre 1880 et 1920.
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Le '''cheval en Jamaïque''' ({{lang-en|''horse''}}) est introduit par les [[conquistador]]s et les [[Colonisation|colons]] espagnols en 1509. Après un bon développement initial, cet élevage est freiné car les plaines jamaïcaines sont utilisées pour les [[plantation]]s. La conquête anglaise de l'île en 1670 entraîne un massacre des chevaux espagnols, puis leur remplacement progressif par des chevaux anglais, ainsi que l'arrivée d'esclaves ouest-africains, assimilés eux-mêmes à des animaux par les [[Esclavage|esclavagistes]] anglo-américains. L'élevage équin connaît un renouveau au {{s|XVIII|e}}.
Le '''[[cheval]]''' a été introduit '''en [[Jamaïque]]''' par les [[conquistador]]s et les [[Colonisation espagnole de l'Amérique|colons espagnols]] en 1509. Après un bon développement initial, cet élevage est freiné car les plaines jamaïcaines sont utilisées pour les [[plantation]]s. La [[Invasion de la Jamaïque|conquête anglaise de l'île]] en 1670 entraîne un massacre des chevaux espagnols, puis leur remplacement progressif par des chevaux anglais, ainsi que l'arrivée d'[[Esclavage en Afrique|esclaves]] [[Afrique de l'Ouest|ouest-africains]], assimilés eux-mêmes à des animaux par les [[Esclavage|esclavagistes]] anglo-américains. L'[[élevage équin]] connaît un renouveau au {{s|XVIII|e}}.


Bien que la Jamaïque reste mentionnée comme une terre d'élevage au {{s|XIX|e}}, le cheval y est devenu beaucoup plus rare à l'époque contemporaine en raison de la modernisation des transports, avec environ {{unité|4000|têtes}} recensées en 2017. Les [[Sport hippique|sports hippiques]] s'y sont développés tout au long du {{s|XIX|e}}, au point de hisser l'île au rang de principal acteur des courses hippiques au milieu du {{s|XX|e}}, avant un déclin dû à une [[fuite des capitaux]]. Le [[polo]] est aussi pratiqué en Jamaïque.
Bien que la [[Jamaïque]] reste mentionnée comme une terre d'élevage au {{s|XIX|e}}, le cheval y est devenu beaucoup plus rare à l'époque contemporaine en raison de la modernisation des transports, avec environ {{unité|4000|têtes}} recensées en 2017. Les [[Sport hippique|sports hippiques]] s'y sont développés tout au long du {{s|XIX|e}}, au point de hisser l'île au rang de principal acteur des courses hippiques dans les [[Caraïbes]] au milieu du {{s|XX|e}}, avant un déclin dû à une [[fuite des capitaux]]. Le [[polo]] est aussi pratiqué en Jamaïque.


== Histoire ==
== Histoire ==
Le [[Cheval|cheval domestique]] n'est pas natif de la Jamaïque{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Des fossiles de chevaux sauvages datant de la [[Préhistoire]] ont été retrouvés sur tout le [[Amérique|continent américain]]<ref name="Bowers" group="S"/>, mais le cheval a disparu environ {{unité|10000|ans}} av. J.C., peut-être sous la pression de la chasse des populations humaines<ref name="Bowers" group="S"/>. L'espèce domestique est progressivement introduite sur le continent américain par des [[Exploration|explorateurs]] et des colons européens, à partir du {{s|XV|e}}<ref name="Bowers" group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nora|nom1=Bowers|prénom2=Rick|nom2=Bowers|prénom3=Kenn|nom3=Kaufmann|titre=Mammals of North America|passage=172|éditeur=Houghton Mifflin Harcourt|date=2004|pages totales=351|isbn=978-0-618-15313-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4U9QA6IXoI0C&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA172&dq=horse+disappeared+america&hl=fr|consulté le=2022-10-02}}.</ref>.
Le [[Cheval|cheval domestique]] (''Equus caballus'') n'est pas natif de la Jamaïque{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Des fossiles de [[Équidé disparu|chevaux sauvages]] datant de la [[Préhistoire]] ont été retrouvés sur tout le [[Amérique|continent américain]]<ref name="Bowers" group="S"/>, mais le cheval a disparu environ {{unité|10000|ans}} {{av JC}}, peut-être sous la pression de la chasse des populations humaines<ref name="Bowers" group="S"/>. L'espèce domestique est progressivement [[Espèce introduite|introduite]] sur le continent américain par des [[Exploration|explorateurs]] et des colons européens à partir du {{s|XV|e}}<ref name="Bowers" group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nora|nom1=Bowers|prénom2=Rick|nom2=Bowers|prénom3=Kenn|nom3=Kaufmann|titre=Mammals of North America|éditeur=[[Houghton Mifflin Harcourt]]|année=2004|pages totales=351|passage=172|isbn=978-0-618-15313-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4U9QA6IXoI0C&pg=PA172&printsec=frontcover&dq=horse+disappeared+america|consulté le=2022-10-02}}.</ref>.


=== Premières arrivées ===
=== Premières arrivées ===
En 1509, [[Diego Colomb]] ordonne la [[colonisation]] de l'île de la [[Jamaïque]], aussi Don [[Juan de Esquivel]] emmène avec lui des chevaux et du bétail{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}. Ces premiers chevaux et colons arrivent à ''Sevilla la Nueva''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Olive|nom1=Senior|titre=Encyclopedia of Jamaican Heritage|passage=234|éditeur=Twin Guinep Publishers|date=2003|pages totales=549|isbn=978-976-8007-14-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=URx7AAAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA&q=HORSE+JAMAICA&hl=fr|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. Comme dans les îles voisines précédemment colonisées par les Espagnols, l'élevage s'implante correctement et les chevaux s'y multiplient{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}.
En 1509, [[Diego Colomb]] ordonne la [[Colonie de Santiago|colonisation]] de l'île de la [[Jamaïque]], aussi [[Don (traitement de respect)|don]] [[Juan de Esquivel]] emmène avec lui des chevaux et du [[bétail]]{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}. Ces premiers chevaux et [[Colon (personne)|colons]] arrivent à ''{{Lien|Sevilla la Nueva (Jamaïque)|texte=Sevilla la Nueva|trad=Sevilla la Nueva (Jamaica)|lang=es}}''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Olive|nom1=Senior|lien auteur1=Olive Senior|titre=Encyclopedia of Jamaican Heritage|éditeur=Twin Guinep Publishers|année=2003|pages totales=549|passage=234|isbn=978-976-8007-14-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=URx7AAAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. Comme dans les îles voisines précédemment [[Colonisation espagnole de l'Amérique|colonisées]] par les [[Monarchie catholique espagnole|Espagnols]], l'élevage s'implante correctement et les chevaux s'y multiplient{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}.


La couronne espagnole perd quelque peu son intérêt pour la Jamaïque lorsqu'il devient clair que cette île ne recèle pas d'[[or]] ; néanmoins, elle garde de la valeur en tant que base pour la préparation des expéditions et des conquêtes, et pour l'abondance de ses chevaux{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Le rapport de Herrera signale que l'île va bientôt donner de {{citation|grandes provisions de chevaux}} pour les nouvelles colonies, de même que des [[porc]]s et du [[coton]]{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}.
La [[Monarchie espagnole|Couronne espagnole]] perd quelque peu son intérêt pour la Jamaïque lorsqu'il devient clair que cette île ne recèle pas d'[[or]] ; néanmoins, elle garde de la valeur en tant que base pour la préparation des [[Expédition (militaire)|expéditions]] et des [[Conquête militaire|conquêtes]], et pour l'abondance de ses chevaux{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Le rapport de [[Antonio de Herrera y Tordesillas|Herrera]] signale que l'île va bientôt donner de {{citation|grandes provisions de chevaux}} pour les nouvelles [[Empire espagnol|colonies]], de même que des [[porc]]s et du [[coton]]{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=124}}. Les différentes expéditions infructueuses envoyées par {{Lien|Francisco de Garay}} vers l'[[Amérique centrale]] durant les années 1520 comptent toujours des [[lancier]]s montés sur des chevaux nés en Jamaïque{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Les [[capitulation]]s signées par [[Jeanne la Folle|Doña Juana]] en faveur de l'[[Conquête espagnole du Pérou|invasion du]] [[Pérou]] par [[Francisco Pizarro]] en 1529 mentionnent l'envoi de 25 [[jument]]s et du même nombre d'[[Étalon (cheval)|étalons]] en provenance de l'île{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Trois mois après la création de la colonie de [[Veracruz]] (actuel [[Mexique]]), [[Hernán Cortés]] reçoit d'un navire parti de [[Cuba]], et piloté par l'un de ses amis, un étalon jamaïcain [[Bai-brun|bai foncé]] nommé « El Romo » (« Le Romain »){{sfn|Bennett|1998|p=199}}. Une semaine plus tard, un autre navire, moins amical, est capturé par les troupes de Cortés qui s'approprient son chargement d'une dizaine de chevaux jamaïcains, dont l'étalon [[Robe noire du cheval|noir]] qu'il chevauchera jusqu'au [[Honduras]], Morcillo (ou « [[Morzillo|El Morzillo]] » selon d'autres sources){{sfn|Bennett|1998|p=199}}.
Les différentes expéditions infructueuses envoyées par Francisco de Garay vers l'[[Amérique centrale]] durant les années 1520 comptent toujours des [[lancier]]s montés sur des chevaux nés en Jamaïque{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Les capitulations signées par [[Jeanne la Folle|Doña Juana]] en faveur de l'invasion du Pérou par [[Francisco Pizarro]] en 1529 mentionnent l'envoi de 25 [[jument]]s et du même nombre d'étalons en provenance de l'île{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Trois mois après la création de la colonie de [[Veracruz]] (actuel Mexique), [[Hernán Cortés]] reçoit d'un navire parti de Cuba, et piloté par l'un de ses amis, un étalon jamaïcain bai foncé nommé « El Romo » (Le Romain){{sfn|Bennett|1998|p=199}}. Une semaine plus tard, un autre navire, moins amical, est capturé par les troupes de Cortès qui s'approprient son chargement d'une dizaine de chevaux jamaïcains, dont l'étalon [[Robe noire du cheval|noir]] qu'il chevauchera jusqu'au [[Honduras]], Morcillo (ou « [[Morzillo|El Morzillo]] » selon d'autres sources){{sfn|Bennett|1998|p=199}}.


Avant la conquête anglaise, la Jamaïque est essentiellement connue pour son bétail et ses chevaux, l'[[esclavage]] n'y étant pas mentionné{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=47}}. Cependant, il semble que l'[[élevage équin]] ait commencé à décliner à cette époque{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Cela pourrait être dû à la [[topographie]] de l'île, les zones de plaines étant clôturées pour être transformées en [[plantation]]s{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Quoi qu'il en soit, les grandes hardes de chevaux semi-sauvages (''cimarrones'') ne se sont jamais développées en Jamaïque, au contraire de ce qui s'est observé sur les îles voisines d'[[Cheval à Hispaniola|Hispaniola]] et de [[Cheval à Porto Rico|Puerto Rico]]{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}.
Avant la conquête anglaise, la Jamaïque est essentiellement connue pour son bétail et ses chevaux, l'[[esclavage]] n'y étant pas mentionné{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=47}}. Cependant, il semble que l'[[élevage équin]] ait commencé à décliner à cette époque{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Cela pourrait être dû à la [[topographie]] de l'île, les zones de plaines étant clôturées pour être transformées en [[plantation]]s{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Quoi qu'il en soit, les grandes {{Page h'|harde}}s de [[Élevage extensif du cheval|chevaux semi-sauvages]] (''cimarrones'') ne se sont jamais développées en Jamaïque, au contraire de ce qui s'est observé sur les îles voisines d'[[Cheval à Hispaniola|Hispaniola]] et de [[Cheval à Porto Rico|Porto Rico]]{{sfn|Bennett|1998|p=176}}{{,}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}.


=== Conquête et colonisation anglaise ===
=== Conquête et colonisation anglaise ===
[[Fichier:Collectie Nationaal Museum van Wereldculturen TM-60062078 Volgeladen kar getrokken door drie ezels op de weg naar Gorden Town Jamaica fotograaf niet bekend.jpg|vignette|gauche|Attelage d'un cheval et de deux ânes pour du transport de [[fourrage]], en 1912 en Jamaïque.]]
[[Fichier:Collectie Nationaal Museum van Wereldculturen TM-60062078 Volgeladen kar getrokken door drie ezels op de weg naar Gorden Town Jamaica fotograaf niet bekend.jpg|vignette|gauche|Attelage d'un cheval et de deux ânes pour du transport de [[fourrage]], en 1912 en Jamaïque.|alt=Photo en noir et blanc d'un homme noir sur une charrette de foin tirée par deux ânes et un cheval]]


Durant la [[Invasion de la Jamaïque|conquête anglaise de la Jamaïque]], en 1670, il est fait mention de la présence de chevaux et d'[[Âne commun|âne]]s dans les [[savane]]s, que ces nouveaux conquérants rapportent avoir chassé {{citation|comme de la vermine}}{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. D'après Deb Bennett, les Anglais méprisent les chevaux élevés par les Espagnols, et importent plus tard sur l'île leurs propres [[Race chevaline|races équines]], des [[Carrossier du Yorkshire|Carrossiers du Yorkshire]] pour tracter les [[Attelage (hippomobile)|attelages]], des ''Hobbies'' pour la [[Cheval de selle|selle]] et des [[Pur-sang]]s un peu plus tard{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Ces importations accompagnent en particulier le développement de la culture de la [[canne à sucre]], qui demande des chevaux pour le travail et le transport{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. D'après le zoologue [[Ángel Cabrera (zoologiste)|Ángel Cabrera]], cela permet à l'élevage jamaïcain de connaître une nouvelle phase de prospérité au {{s|XVIII|e}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Une nouvelle guerre éclate cependant entre l'Angleterre et l'Espagne ; c'est dans ce contexte que l'amiral [[Edward Vernon]] embarque en janvier 1741 des cavaliers volontaires jamaïcains et leurs chevaux{{sfn|Bennett|1998|p=350}}.
Durant la conquête anglaise de la Jamaïque, en 1670, il est fait mention de la présence de chevaux et d'ânes dans les [[savane]]s, que ces nouveaux conquérants rapportent avoir chassé {{citation|comme de la vermine}}{{sfn|Bennett|1998|p=176}}.
D'après Deb Bennett, les Anglais méprisent les chevaux élevés par les Espagnols, et importent plus tard sur l'île leurs propres races équines, des [[Carrossier du Yorkshire|Carrossiers du Yorkshire]] pour tracter les attelages, des ''Hobbies'' pour la selle et des [[Pur-sang]]s un peu plus tard{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Ces importations accompagnent en particulier le développement de la culture de la [[canne à sucre]], qui demande des chevaux pour le travail et le transport{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. D'après le zoologue [[Ángel Cabrera (zoologiste)|Ángel Cabrera]], cela permet à l'élevage jamaïcain de connaître une nouvelle phase de prospérité au {{s|XVIII|e}}{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. Une nouvelle guerre éclate cependant entre l'Angleterre et l'Espagne ; c'est dans ce contexte que l'amiral [[Edward Vernon]] embarque en janvier 1741 des cavaliers volontaires jamaïcains et leurs chevaux{{sfn|Bennett|1998|p=350}}.


La majorité des chevaux jamaïcains sont élevés dans les [[paroisse]]s de l'Ouest de l'île, dans des champs localement nommés ''pens''{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}. L'[[équitation]] est pratiquée par la totalité des Blancs habitant l'île{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}. Il est fréquent que les riches Blancs se rendent visite entre eux, les hommes montant à cheval pendant que les femmes montent dans des [[Fiacre (hippomobile)|fiacres]] tirés par quatre chevaux, eux-mêmes menés par des [[postillon]]s en habits luxueux{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}.
La majorité des chevaux jamaïcains sont élevés dans les [[Paroisse civile|paroisses]] [[Subdivisions de la Jamaïque|de l'ouest de l'île]], dans des champs localement nommés ''pens''{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}. L'[[équitation]] est pratiquée par la totalité des [[Blanc (humain)|Blancs]] habitant l'île{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}. Il est fréquent que les riches Blancs se rendent visite entre eux, les hommes montant à cheval pendant que les femmes montent dans des [[Fiacre (hippomobile)|fiacres]] tirés par quatre chevaux, eux-mêmes menés par des [[postillon]]s en habits luxueux{{sfn|Cabrera|2004|p=126}}.
{{Clr|left}}


=== Chevaux et esclaves ===
=== Chevaux et esclaves ===
[[Fichier:Hakewill, A Picturesque Tour of the Island of Jamaica, Plate 20.jpg|vignette|Gravure représentant deux cavaliers devant la {{Lien|maison de plantation|trad=Plantation house}} de {{Lien|Rose Hall (Jamaïque)|texte=Rose Hall|trad=Rose Hall, Montego Bay}}, réalisée par {{Lien|James Hakewill}} dans ''{{Langue|anglais|A picturesque tour of the island of Jamaica}}'' (1825).|alt=Dessin montrant deux cavalier devant un grand portail donnant au loin sur une maison blanche]]
Au {{s|XVIII|e}}, environ 13 % des esclaves amenés par les Anglais sur l'île de Jamaïque (pour la plupart des [[Noir (humain)|Noirs africains]]) travaillent avec les animaux d'élevage{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=48}}. L'usage local du cheval comme animal de trait a vraisemblablement surpris les esclaves africains nouvellement arrivés, cet usage étant alors inconnu en Afrique subsaharienne{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=55}}.
Au {{s|XVIII|e}}, environ 13 % des esclaves amenés par les Anglais sur l'île de Jamaïque (pour la plupart des [[Noir (humain)|Noirs africains]]) travaillent avec les animaux d'élevage{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=48}}. L'usage local du cheval comme [[Cheval de trait|animal de trait]] a vraisemblablement surpris les esclaves africains nouvellement arrivés, cet usage étant alors inconnu en [[Afrique subsaharienne]]{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=55}}.


Un exemple de ces exploitations est donné avec l'[[étude de cas]] de ''Vineyard pen'', un élevage comptant 251 têtes de bétail et 16 chevaux en 1750-1751, étudié par Philip D. Morgan{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=52}}. Les chevaux de cette exploitation agricole provenaient sans doute d'Angleterre ou d'Amérique du Nord{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=71}}. Les esclaves y sont décrits et traités comme le sont les animaux{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=52}}. Par ailleurs, ces esclaves sont, avec les chevaux et les bovins, les seuls à recevoir des noms individuels, très vraisemblablement de la part de leurs propriétaires{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Certains noms peuvent être partagés entre les esclaves, les bovins et les chevaux, qu'il s'agisse de noms mélioratifs (''Beauty'', ''Faithful Black''...), de noms péjoratifs (''Big Belly'', ''Deceitful'', ''False Heart''...), ou de noms anglo-américains classiques, issus par exemple des dieux de la [[mythologie romaine]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Les seuls esclaves qui ne partagent pas le même type de nom que les animaux sont ceux qui exercent une fonction liée à une part de prestige, par exemple, les surveillants des enclos d'élevage{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Il semble qu'une [[Couleur de la peau humaine|couleur de peau]] plus claire aidait à accéder à ces fonctions{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=54}}.
Un exemple de ces exploitations est donné avec l'[[étude de cas]] de ''Vineyard pen'', un élevage comptant 251 têtes de bétail et 16 chevaux en 1750-1751, étudié par {{Lien|Philip D. Morgan}}{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=52}}. Les chevaux de cette [[exploitation agricole]] provenaient sans doute d'Angleterre ou d'Amérique du Nord{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=71}}. Les esclaves y sont décrits et traités comme le sont les animaux{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=52}}. Par ailleurs, ces esclaves sont, avec les chevaux et les [[Bos taurus|bovins]], les seuls à recevoir des noms individuels, très vraisemblablement de la part de leurs propriétaires{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Certains noms peuvent être partagés entre les esclaves, les bovins et les chevaux, qu'il s'agisse de noms mélioratifs (''Beauty'', ''Faithful Black''...), de noms péjoratifs (''Big Belly'', ''Deceitful'', ''False Heart''...), ou de noms anglo-américains classiques, issus par exemple des dieux de la [[mythologie romaine]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Les seuls esclaves qui ne partagent pas le même type de nom que les animaux sont ceux qui exercent une fonction liée à une part de prestige, par exemple, les surveillants des enclos d'élevage{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=53}}. Il semble qu'une [[Couleur de la peau humaine|couleur de peau]] plus claire aidait à accéder à ces fonctions{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=54}}.


L'assimilation des esclaves aux animaux existe aussi à travers des [[analogie]]s et des [[Comparaison (rhétorique)|comparaisons]], sur la base de la [[domestication]] et de la docilité{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=74}}. L'une d'elles, que l'auteur Philip D. Morgan estime représentative de la pensée esclavagiste anglo-américaine de l'époque, émane d'un certain Hector McNeil, en 1788 :
L'assimilation des esclaves aux animaux existe aussi à travers des [[analogie]]s et des [[Comparaison (rhétorique)|comparaisons]], sur la base de la [[domestication]] et de la docilité{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=74}}. L'une d'elles, que l'auteur Philip D. Morgan estime représentative de la pensée esclavagiste anglo-américaine de l'époque, émane d'un certain Hector McNeil, en 1788 :


{{citation bloc|Un [[nègre]] a plus d'idée du bien de la liberté, monsieur, que votre cheval. Tous deux sont également disposés à errer en [[liberté]] sans contrôle ; et à moins qu'ils aient beaucoup à manger et à boire, ils ne s'approcheront pas de vous. Prenez cependant l'un ou l'autre, et brisez-le correctement ; habituez-le à la [[Bride (cheval)|bride]] et occasionnellement au [[Fouet (arme)|fouet]], indiquez-lui la route à suivre, et bientôt, non seulement il supportera, mais il aimera la tâche qu'il doit accomplir [...]<ref group="N">Version originale de la citation : ''A Negro has more idea of liberty good, sir, than your horse. Both are equally disposed to roam al large without control ; and provided they have pleenty to eat and drink, they will not come near you. Take however either, and break them properly ; accustom him to the bridle and occasionnaly to the whip, direct him to the road in which he is to go, and he will soon, not only bear, but love the task he has to perform'' [...].</ref>.|Hector McNeil{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=74-75}}}}
{{citation bloc|Un [[Histoire du terme nègre|nègre]] a plus d'idée du bien de la [[liberté]], monsieur, que votre cheval. Tous deux sont également disposés à errer en liberté sans contrôle ; et à moins qu'ils aient beaucoup à manger et à boire, ils ne s'approcheront pas de vous. Prenez cependant l'un ou l'autre, et brisez-le correctement ; habituez-le à la [[Bride (cheval)|bride]] et occasionnellement au [[Fouet (arme)|fouet]], indiquez-lui la route à suivre, et bientôt, non seulement il supportera, mais il aimera la tâche qu'il doit accomplir [...]<ref group="N">Version originale de la citation : ''A Negro has more idea of liberty good, sir, than your horse. Both are equally disposed to roam al large without control ; and provided they have pleenty to eat and drink, they will not come near you. Take however either, and break them properly ; accustom him to the bridle and occasionnaly to the whip, direct him to the road in which he is to go, and he will soon, not only bear, but love the task he has to perform'' [...].</ref>.|Hector McNeil{{sfn|Morgan|group="S"|1995|p=74-75}}}}


Les journaux jamaïcains du {{s|XVIII|e}} contiennent des annonces de recherche d'esclaves en fuite, accompagnées de [[caricature]]s déshumanisantes ; ces annonces figurent à côté de celles visant à retrouver les chevaux et les mules égarés ou en divagation<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stanley|nom1=Mirvis|titre=The Jews of Eighteenth-Century Jamaica: A Testamentary History of a Diaspora in Transition|éditeur=Yale University Press|date=2020-05-01|isbn=978-0-300-25203-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7nXgDwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT104&dq=HORSE+JAMAICA&hl=fr|passage=104|consulté le=2023-01-28}}.</ref>.
Les journaux jamaïcains du {{s|XVIII|e}} contiennent des annonces de recherche d'[[Marronnage (esclavage)|esclaves en fuite]], accompagnées de [[caricature]]s [[Déshumanisation|déshumanisantes]] ; ces annonces figurent à côté de celles visant à retrouver les chevaux et les [[Mulet|mules]] égarés ou en divagation<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stanley|nom1=Mirvis|titre=The Jews of Eighteenth-Century Jamaica|sous-titre=A Testamentary History of a Diaspora in Transition|éditeur=[[Yale University Press]]|date=2020-05-01|pages totales=304|passage=104|isbn=978-0-300-25203-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7nXgDwAAQBAJ&pg=PT104&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA|consulté le=2023-01-28}}.</ref>.
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=== Des années 1800 jusqu'aux années 1960 ===
=== Des années 1800 jusqu'aux années 1960 ===
[[Fichier:Kingston, Jamaica, and vicinity- street scene LCCN2003678372.jpg |vignette|Véhicules hippomobiles à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]] en 1900.]]
[[Fichier:Kingston, Jamaica, and vicinity- street scene LCCN2003678372.jpg|vignette|gauche|[[Liste des véhicules hippomobiles|Véhicules hippomobiles]] à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], en 1900.|alt=Photo en noir et blanc montrant une rue dans une ville]]


Le [[sport hippique]] (courses de chevaux), un sport typiquement britannique et qui se pratique avec des [[Pur-sang]]s, se développe tout au long du {{s|XIX|e}}{{sfn|Hamilton|2020|p=35-41}}.
En 1857, le juge anglais à la retraite {{lien|Edward Chitty}} contacte le colonel Labouchere alors à la recherche de [[Remonte (équitation)|remontes militaires]], et se présente comme l'un des meilleurs ''horse masters'' de la Jamaïque, tout en soutenant que les chevaux jamaïcains sont parmi les meilleurs pour remonter la [[cavalerie légère]]<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jill C.|nom1=Bender|titre=The 1857 Indian Uprising and the British Empire|éditeur=[[Cambridge University Press]]|date=2016-02-11|isbn=978-1-316-48345-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f5OzCwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT69&dq=HORSE+JAMAICA&hl=fr|passage=69-70|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. En 1887, la [[Royal United Service Institution]] débat quant à la question de savoir si la Jamaïque peut être un pays fournisseur de chevaux pour la ''[[British Army]]'' ; durant ces débats, la possibilité de trouver des chevaux de grande taille en Jamaïque et la bonne qualité de l'élevage local sont soulignés<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Royal United Services Institute for Defence|nom1=Studies|titre=Journal of the Royal United Service Institution|éditeur=W. Mitchell and Son|date=1887|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vfx2UnkhploC&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA109&dq=horse+jamaica&hl=fr|consulté le=2022-10-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang=en|prénom1=R. G.|nom1=Haliburton|titre=A Future supply in Jamaica of Horses for the Army|périodique=Royal United Services Institution. Journal|volume=31|numéro=138|date=1887-01-01|issn=0035-9289|doi=10.1080/03071848709416407|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/03071848709416407|consulté le=2023-01-27|pages=97–114}}.</ref>.

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En 1857, le juge anglais à la retraite {{lien|Edward Chitty}} contacte le ''{{Page h'|Colonial Secretary}}'' Henry Labouchere alors à la recherche de [[Remonte (équitation)|remontes militaires]], et se présente comme l'un des meilleurs ''horse masters'' de la Jamaïque, tout en soutenant que les chevaux jamaïcains sont parmi les meilleurs pour remonter la [[cavalerie légère]]<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jill C.|nom1=Bender|titre=The 1857 Indian Uprising and the British Empire|éditeur=[[Cambridge University Press]]|date=2016-02-11|passage=69-70|isbn=978-1-316-48345-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f5OzCwAAQBAJ&pg=PT69&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. En 1887, la ''[[Royal United Services Institute|Royal United Service Institution]]'' débat quant à la question de savoir si la Jamaïque peut être un pays fournisseur de chevaux pour la [[British Army]] ; durant ces débats, la possibilité de trouver des chevaux de grande taille en Jamaïque et la bonne qualité de l'élevage local sont soulignés<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Royal United Services Institute for Defence|nom1=Studies|titre=Journal of the Royal United Service Institution|éditeur=W. Mitchell and Son|année=1887|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vfx2UnkhploC&pg=PA109&printsec=frontcover&dq=horse+jamaica|consulté le=2022-10-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang=en|prénom1=Robert Grant|nom1=Haliburton|lien auteur1=Robert Grant Haliburton|titre=A Future supply in Jamaica of Horses for the Army|périodique=Royal United Services Institution. Journal|volume=31|numéro=138|date=1887-01-01|issn=0035-9289|doi=10.1080/03071848709416407|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/03071848709416407|consulté le=2023-01-27|pages=97–114}}.</ref>.
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=== Depuis l'indépendance ===
=== Depuis l'indépendance ===
[[Fichier:Jamaica road sign R40.svg|vignette|Panneau routier jamaïcain.|alt=Panneau routier rond cerclé de rouge avec un cavalier au milieu]]
[[Fichier:Jamaica road sign R40.svg|vignette|[[Panneau de signalisation routière|Panneau routier]] jamaïcain.|alt=Panneau routier rond cerclé de rouge avec un cavalier au milieu]]
L'élevage et l'usage des chevaux ont reculé dès les années 1940, avec la modernisation des modes de transport{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.
L'élevage et l'usage des chevaux ont reculé dès les années 1940, avec la modernisation des [[Mode de transport|modes de transport]]{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.


Durant les [[années 1960]], une maladie affecte les chevaux de l'est de l'île<ref name="Leon"/>. Le professeur Grant, de l'[[université des Antilles]], instaure une quarantaine sur les mouvements des chevaux, des ânes et des mules de cette région<ref name="Leon"/>. Il découvre au terme de ses recherches en [[Laboratoire de recherche|laboratoire]] que les chevaux sont atteints d'[[Virus de l'encéphalite équine de l'Est|encéphalite équine]]<ref name="Leon"/>. Il recommande des mesures de [[Confinement (mesure sanitaire)|confinement]], afin d'empêcher le virus de ruiner l'industrie équine jamaïcaine<ref name="Leon">{{chapitre|lang=en|nom1=Leon|prénom1=J.|année=2014|titre=Famous doctors of Jamaica|titre ouvrage=Редколегія не завжди поділяє погляди авторів, залишила за собою право скорочувати та редагувати тексти. Автори несуть відповідальність за зміст опублікованого матеріалу, достовірність фактів, цитат, дат, імен та інших даних.|volume=167|lire en ligne=https://repo.knmu.edu.ua/bitstream/123456789/8201/1/%D0%97%D0%91%D0%86%D0%A0%D0%9A%D0%90_2014.pdf#page=167}}.</ref>.
Durant les [[années 1960]], une maladie affecte les chevaux de l'est de l'île<ref name="Leon"/>. Le professeur Louis Grant, de l'[[université des Indes occidentales]] ([[campus]] de [[Mona (Jamaïque)|Mona]]), instaure une [[quarantaine]] sur les mouvements des chevaux, des ânes et des mules de cette région<ref name="Leon"/>. Il découvre au terme de ses recherches en [[Laboratoire de recherche|laboratoire]] que les chevaux sont atteints d'[[Virus de l'encéphalite équine de l'Est|encéphalite équine]]<ref name="Leon"/>. Il recommande des mesures de [[Confinement (mesure sanitaire)|confinement]], afin d'empêcher le virus de ruiner l'industrie équine jamaïcaine<ref name="Leon">{{chapitre|lang=en|nom1=Leon|prénom1=J.|année=2014|titre=Famous doctors of Jamaica|titre ouvrage=Редколегія не завжди поділяє погляди авторів, залишила за собою право скорочувати та редагувати тексти. Автори несуть відповідальність за зміст опублікованого матеріалу, достовірність фактів, цитат, дат, імен та інших даних.|volume=167|lire en ligne=https://repo.knmu.edu.ua/bitstream/123456789/8201/1/%D0%97%D0%91%D0%86%D0%A0%D0%9A%D0%90_2014.pdf#page=167}}.</ref>.


Durant les années 1960 et 1970, un appauvrissement général des habitants de la Jamaïque, doublé d'une [[fuite des capitaux]], entraînent un déclin dans l'élevage du cheval de course [[Pur-sang]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. Le secteur est restructuré durant les années 1980 à 1990{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.
Durant les années 1960 et 1970, un appauvrissement général des habitants de la Jamaïque, doublé d'une [[fuite des capitaux]], entraînent un déclin dans l'élevage du [[cheval de course]] [[Pur-sang]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. Le secteur est restructuré durant les années 1980 à 1990{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.
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L'élevage et l'usage des chevaux ont perdu en importance{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. La [[Mulet|mule]] leur est préférée pour l'exécution des travaux ruraux{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.
L'élevage et l'usage des chevaux ont perdu en importance{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. La [[Mulet|mule]] leur est préférée pour l'exécution des travaux ruraux{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.


La [[Hippophagie|consommation de viande de cheval]] a existé sporadiquement au cours de l'histoire de la Jamaïque, mais elle est rare, et plus particulièrement associée aux contextes de guerre<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=B. W.|nom1=Higman|titre=Jamaican Food: History, Biology, Culture|éditeur=University of the West Indies Press|date=2008|isbn=978-976-640-205-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JorfAAAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA&q=HORSE+JAMAICA&hl=fr|passage=394|consulté le=2023-01-28}}.</ref>.
La [[Hippophagie|consommation de viande de cheval]] a existé sporadiquement au cours de l'[[histoire de la Jamaïque]], mais elle est rare, et plus particulièrement associée aux contextes de guerre<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Barry W.|nom1=Higman|lien auteur1=Barry W. Higman|titre=Jamaican Food|sous-titre=History, Biology, Culture|éditeur=University of the West Indies Press|année=2008|passage=394|isbn=978-976-640-205-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JorfAAAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA|consulté le=2023-01-28}}.</ref>.


=== Sport hippique ===
=== Sport hippique ===
[[Fichier:Cast-away in Jamaica - Entering Horses for the Races.jpg|vignette|Préparation d'une course hippique en Jamaïque, au {{s|XIX|e}}.|alt=Gravure en noir et blanc avec des gens bien habillés et des chevaux]]
[[Fichier:Cast-away in Jamaica - Entering Horses for the Races.jpg|vignette|gauche|Préparation d'une course hippique en Jamaïque, au {{s|XIX|e}}.|alt=Gravure en noir et blanc avec des gens bien habillés et des chevaux]]
{{article connexe|Sport hippique}}
{{article connexe|Sport hippique}}
L'organisation de courses de chevaux est mentionnée en 1808 par John Stewart<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Stewart|titre=An Account of Jamaica, and Its Inhabitants|éditeur=Longman, Hurst, Rees and Orme|date=1808|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=3UR7AAAAMAAJ&oi=fnd&pg=PR1&dq=horse+jamaica&ots=yAtqvg9nrt&sig=FncSMCKcFKaV6pVfEcFy7AgzhgQ&redir_esc=y#v=onepage&q=horse%20jamaica&f=false|consulté le=2022-10-07}}.</ref>. Les premières courses sont des matchs courus dans la savane durant deux jours au mois de mars chaque année, puis un premier [[hippodrome]] est construit en 1816 à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], cette même année, une course est organisée sur un [[Mille terrestre international|mile]]{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. D'autres constructions d'hippodromes sont lancées à St Ann (Black Heath Pen), à Falmouth et à [[Mandeville (Jamaïque)|Mandeville]]{{sfn|Hamilton|2020|p=35}} En 1816, 24 courses sont courues sur l'île{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Des prix sont distribués par la couronne britannique, dans l'objectif d'encourager l'élevage de chevaux endurants{{sfn|Hamilton|2020|p=36}}. Le ''Jamaica Jockey Club'' change de nom pour devenir le Knutsford Park ltd en 1926{{sfn|Hamilton|2020|p=37}}. La popularité des courses se maintient au {{s|XX|e}}, faisant de la Jamaïque un ''hub'' de courses de chevaux dans les Caraïbes{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. En 1959, une portion de Caymana, une ancienne plantation de sucres de l'ouest de Kingston, est rachetée pour devenir [[Caymanas Park|le principal hippodrome du pays]], statut qu'il conserve à ce jour{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. Le [[sport hippique]] est lui aussi toujours pratiqué, une expérience de prédiction de leurs résultats grâce à des [[algorithme]]s ayant donné lieu à une publication en 2008<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Janett|nom1=Williams|prénom2=Yan|nom2=Li|titre=A case study using neural networks algorithms: horse racing predictions in Jamaica|périodique=Proceedings of the International Conference on Artificial Intelligence (ICAI 2008)|éditeur=CSREA Press|date=2008-07|isbn=978-1-60132-072-8|lire en ligne=http://www.world-academy-of-science.org/worldcomp08/ws/conferences/icai08|consulté le=2022-10-07|format=pdf|accès url=libre|pages=16–22}}.</ref>. L'une des problématiques majeures est la lutte contre le [[dopage des chevaux]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.
L'organisation de [[Course de chevaux|courses de chevaux]] est mentionnée en 1808 par John Stewart<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Stewart|titre=An Account of Jamaica, and Its Inhabitants|éditeur=Longman, Hurst, Rees and Orme|année=1808|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=3UR7AAAAMAAJ&pg=PR1&dq=horse+jamaica|consulté le=2022-10-07}}.</ref>. Les premières courses sont des matchs courus dans la savane durant deux jours au mois de mars chaque année, puis un premier [[hippodrome]] est construit en 1816 à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]] ; cette même année, une course est organisée sur un [[Mille terrestre international|mile]]{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. D'autres constructions d'hippodromes sont lancées à [[Paroisse de Saint Ann|Saint Ann]] (Black Heath Pen), à {{Lien|Falmouth (Jamaïque)|texte=Falmouth|trad=Falmouth, Jamaica}} et à [[Mandeville (Jamaïque)|Mandeville]]{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. En 1816, 24 courses sont courues sur l'île{{sfn|Hamilton|2020|p=35}}. Des prix sont distribués par la [[Couronne (Commonwealth)|Couronne britannique]], dans l'objectif d'encourager l'élevage de chevaux endurants{{sfn|Hamilton|2020|p=36}}. Le ''Jamaica Jockey Club'' change de nom pour devenir le Knutsford Park Ltd. en 1926{{sfn|Hamilton|2020|p=37}}. La popularité des courses se maintient au {{s|XX|e}}, faisant de la Jamaïque un ''[[Plate-forme de correspondance|hub]]'' de courses de chevaux dans les [[Caraïbes]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. En 1959, une portion de Caymanas, une ancienne [[Canneraie|plantation de sucre]] de l'ouest de Kingston, est rachetée pour devenir [[Caymanas Park|le principal hippodrome du pays]], statut qu'il conserve à ce jour{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}. Le [[sport hippique]] est toujours pratiqué, une expérience de prédiction de leurs résultats grâce à des [[algorithme]]s ayant donné lieu à une publication en 2008<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Janett|nom1=Williams|prénom2=Yan|nom2=Li|titre=A case study using neural networks algorithms: horse racing predictions in Jamaica|périodique=Proceedings of the International Conference on Artificial Intelligence (ICAI 2008)|éditeur=CSREA Press|date=2008-07|isbn=978-1-60132-072-8|lire en ligne=http://www.world-academy-of-science.org/worldcomp08/ws/conferences/icai08|consulté le=2022-10-07|format=pdf|accès url=libre|pages=16–22}}.</ref>. L'une des problématiques majeures est la lutte contre le [[dopage des chevaux]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.
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=== Polo ===
=== Polo ===
{{article connexe|Polo}}
{{article connexe|Polo}}
Les deux derniers débouchés de la race de chevaux locale sont la promenade et le polo{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. Les Anglais, en particulier les officiers des [[Tuniques rouges]], ont introduit cette pratique du [[polo]] en Jamaïque{{sfn|Bennett|1998|p=177}}. Le polo est toujours enseigné et pratiqué sur l'île<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sarah|nom1=Cameron|titre=Jamaica Footprint Focus Guide|éditeur=Footprint Travel Guides|date=2013-09-27|isbn=978-1-909268-33-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=98L9AgAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA72&dq=horse+jamaica&hl=fr|passage=72|consulté le=2022-10-07}}.</ref>.
Les deux derniers débouchés de la race de chevaux locale sont la {{Page h'|promenade}} et le [[polo]]{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. Les Anglais, en particulier les officiers des [[tuniques rouges]], ont introduit cette pratique du polo en Jamaïque{{sfn|Bennett|1998|p=177}}. Le polo est toujours enseigné et pratiqué sur l'île<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sarah|nom1=Cameron|titre=Jamaica Footprint Focus Guide|éditeur=Footprint Travel Guides|date=2013-09-27|pages totales=88|passage=72|isbn=978-1-909268-33-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=98L9AgAAQBAJ&pg=PA72&printsec=frontcover&dq=horse+jamaica|consulté le=2022-10-07}}.</ref>.


== Élevage ==
== Élevage ==
[[Fichier:Collectie Nationaal Museum van Wereldculturen TM-60061939 Overzicht vanaf het Mytle Bank hotel in Kingston Jamaica fotograaf niet bekend.jpg|vignette|Une rue jamaïcaine en 1914, avec des [[Liste des véhicules hippomobiles|véhicules hippomobiles]].|alt=Photo sépia d'une rue vue des toits]]
[[Fichier:Collectie Nationaal Museum van Wereldculturen TM-60061939 Overzicht vanaf het Mytle Bank hotel in Kingston Jamaica fotograaf niet bekend.jpg|vignette|Une rue jamaïcaine en 1914, avec des véhicules hippomobiles.|alt=Photo sépia d'une rue vue des toits]]
En 2017, dans l'ouvrage ''Equine Science'', la population chevaline jamaïcaine est estimée à {{unité|4000|têtes}}, ce qui représente {{unité|0.01|%}} de la population chevaline mondiale<ref>{{Ouvrage|prénom1=Rick|nom1=Parker|lang=en|titre=Equine science|date=23 mars 2018|numéro édition=5|isbn=978-1-305-94972-0|isbn2=1-305-94972-2|oclc=1054197727|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1054197727|éditeur=Delmar Cengage Learning|passage=32|pages totales=640|consulté le=2022-09-14}}.</ref>.
En 2017, dans l'ouvrage ''Equine Science'', la population chevaline jamaïcaine est estimée à {{unité|4000|têtes}}, ce qui représente {{unité|0.01|%}} de la population chevaline mondiale<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rick|nom1=Parker|titre=Equine science|éditeur=Delmar Cengage Learning|date=23 mars 2018|numéro d'édition=5|pages totales=640|passage=32|isbn=978-1-305-94972-0|isbn2=1-305-94972-2|oclc=1054197727|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1054197727|consulté le=2022-09-14}}.</ref>.


=== Races élevées ===
=== Races élevées ===
La base de données [[DAD-IS]] n'indique la présence d'aucune race de chevaux particulière en Jamaïque<ref>{{Lien web |titre=Races par espèces et pays {{!}} Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS) |éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] |url=https://www.fao.org/dad-is/browse-by-country-and-species/fr/ |site=www.fao.org |consulté le=2022-10-06}}.</ref>.
La base de données [[DAD-IS]] n'indique la présence d'aucune race de chevaux particulière en Jamaïque<ref>{{Lien web |titre=Races par espèces et pays {{!}} Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS) |éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] |url=https://www.fao.org/dad-is/browse-by-country-and-species/fr/ |site=www.fao.org |consulté le=2022-10-06}}.</ref>.


Cependant, différents auteurs ont décrit, notamment au {{s|XIX|e}}, une race de chevaux locale et particulière à la Jamaïque. Le joueur de polo T. F. Dale la décrit comme {{citation|un [[cheval de course]] en miniature}}, dotée d'une tête distinguée et exprimant l'intelligence{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Il ajoute que les défauts des [[poulain]]s s'estompent s'ils sont bien soignés{{sfn|Bennett|1998|p=176-177}}. Ces défauts sont un corps trop long, des côtes plates et des genoux de vache{{sfn|Bennett|1998|p=177}}. Le colonel Hamilton Smith décrit ces chevaux locaux comme plus légers et petits que des Pur-sang anglais, mais nobles, élégants et rapides{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. Pour Cabrera, ce cheval d'assez petite taille résulte du croisement entre la souche espagnole survivante et les bêtes amenées par les Anglais{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. D'après Deb Bennett, ces chevaux jamaïcains ont influencé les chevaux nord-américains, donnant après de nombreux croisements le cheval des collines nord-américain{{sfn|Bennett|1998|p=308}}. Le cheval jamaïcain a vraisemblablement aussi été exporté vers les [[Bahamas]]{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.
Cependant, différents auteurs ont décrit, notamment au {{s|XIX|e}}, une race de chevaux locale et particulière à la Jamaïque. Le joueur de polo {{Lien|Thomas Francis Dale}} la décrit comme {{citation|un [[cheval de course]] en miniature}}, dotée d'une tête distinguée et exprimant l'intelligence{{sfn|Bennett|1998|p=176}}. Il ajoute que les défauts des [[poulain]]s s'estompent s'ils sont bien soignés{{sfn|Bennett|1998|p=176-177}}. Ces défauts sont un corps trop long, des côtes plates et des {{Citation|genoux de vache}}{{sfn|Bennett|1998|p=177}}. Le colonel [[Charles Hamilton Smith]] décrit ces chevaux locaux comme plus légers et petits que des Pur-sang anglais, mais nobles, élégants et rapides{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}. Pour Cabrera, ce cheval d'assez petite taille résulte du [[Croisement (élevage)|croisement]] entre la souche espagnole survivante et les bêtes amenées par les Anglais{{sfn|Cabrera|2004|p=125}}. D'après Deb Bennett, ces chevaux jamaïcains ont influencé les chevaux nord-américains, donnant après de nombreux croisements le « cheval des collines nord-américain »{{sfn|Bennett|1998|p=308}}. Le cheval jamaïcain a vraisemblablement aussi été exporté vers les [[Bahamas]]{{sfn|Cabrera|2004|p=127}}.


Le [[Pur-sang]] est élevé pour les courses, avec un stud-book jamaïcain spécifiquement établi{{sfn|Hamilton|2020|p=38}}. Le ''Racing Year'' de 1951 soutient que les meilleurs Pur-sang des Caraïbes sont élevés en Jamaïque, avec des exportation vers [[Trinidad (Cuba)|Trinidad]] et [[Panama (ville)|Panama]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.
Le [[Pur-sang]] est élevé pour les courses, avec un ''[[Registre généalogique|stud-book]]'' jamaïcain spécifiquement établi{{sfn|Hamilton|2020|p=38}}. Le ''Racing Year'' de 1951 soutient que les meilleurs Pur-sang des Caraïbes sont élevés en Jamaïque, avec des exportations vers [[Trinidad (Cuba)|Trinidad]] et [[Panama (ville)|Panama]]{{sfn|Hamilton|2020|p=39}}.


=== Maladies et parasitisme ===
=== Maladies et parasitisme ===
Comme de nombreux autres pays, la Jamaïque héberge des espèces de [[tique]]s qui sont des parasites des chevaux<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Gordon B.|nom1=Thompson|titre=XV.—Ticks of Jamaica, B.W.I.—Records and notes (including a summary of the distribution of the West Indian species)|périodique=Annals and Magazine of Natural History|volume=3|numéro=27|date=1950-03-01|issn=0374-5481|doi=10.1080/00222935008654709|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00222935008654709|consulté le=2022-10-07|pages=220–229|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Il y existe aussi diverses espèces de [[Strongylida|strongles]] parasites<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Warrington|nom1=Yorke|prénom2=J. W. S.|nom2=Macfie|titre=Strongylidae in Horses|périodique=Annals of Tropical Medicine & Parasitology|volume=14|numéro=2|date=1920-11-27|issn=0003-4983|doi=10.1080/00034983.1920.11684231|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00034983.1920.11684231|consulté le=2022-10-07|pages=165–167|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Durant les années 1960, le professeur Grant a conduit des recherches sur trois maladies jamaïcaine, dont deux susceptibles d'affecter les chevaux : la [[leptospirose]] et l'[[Virus de l'encéphalite équine de l'Est|encéphalite équine]]<ref name="Leon"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Wilberforce|nom1=Reid|titre=My Jamaican Experience|éditeur=Author House|date=2014-11-20|isbn=978-1-4969-4508-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1meVBQAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA105&dq=HORSE+JAMAICA&hl=fr|passage=105|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. Il a découvert le rôle de l'[[urine]] des rats comme agent propagateur de la leptospirose<ref name="Leon"/>.
Comme de nombreux autres pays, la Jamaïque héberge des espèces de [[tique]]s qui sont des [[Parasitisme|parasites]] des chevaux<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Gordon B.|nom1=Thompson|titre=XV.—Ticks of Jamaica, B.W.I.—Records and notes (including a summary of the distribution of the West Indian species)|périodique=Annals and Magazine of Natural History|volume=3|numéro=27|date=1950-03-01|issn=0374-5481|doi=10.1080/00222935008654709|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00222935008654709|consulté le=2022-10-07|pages=220–229|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Il y existe aussi diverses espèces de [[Strongylida|strongles]] parasites<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Warrington|nom1=Yorke|lien auteur1=Warrington Yorke|prénom2=John William Scott|nom2=Macfie|lien auteur2=John William Scott Macfie|titre=Strongylidae in Horses|périodique=Annals of Tropical Medicine & Parasitology|volume=14|numéro=2|date=1920-11-27|issn=0003-4983|doi=10.1080/00034983.1920.11684231|lire en ligne=https://doi.org/10.1080/00034983.1920.11684231|consulté le=2022-10-07|pages=165–167|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Durant les années 1960, le professeur Grant a conduit des recherches sur trois maladies jamaïcaines, dont deux sont susceptibles d'affecter les chevaux : la [[leptospirose]] et l'[[Virus de l'encéphalite équine de l'Est|encéphalite équine]]<ref name="Leon"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Wilberforce|nom1=Reid|titre=My Jamaican Experience|éditeur=Author House|date=2014-11-20|pages totales=267|passage=105|isbn=978-1-4969-4508-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1meVBQAAQBAJ&pg=PA105&printsec=frontcover&dq=HORSE+JAMAICA|consulté le=2023-01-28}}.</ref>. Il a découvert le rôle de l'[[urine]] des [[rat]]s comme agent propagateur de la leptospirose<ref name="Leon"/>.


Il existe des preuves de circulation du [[virus du Nil occidental]], en 2003<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Alan P.|nom1=Dupuis|prénom2=Peter P.|nom2=Marra|prénom3=Laura D.|nom3=Kramer|titre=Serologic Evidence of West Nile Virus Transmission, Jamaica, West Indies|périodique=Emerging Infectious Diseases|volume=9|numéro=7|date=2003-07|issn=1080-6040|issn2=1080-6059|pmid=12890329|pmcid=PMC3023422|doi=10.3201/eid0907.030249|lire en ligne=http://wwwnc.cdc.gov/eid/article/9/7/03-0249_article.htm|consulté le=2023-01-27|pages=860–863}}.</ref>.
Il existe des preuves de circulation du [[virus du Nil occidental]], en 2003<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Alan P.|nom1=Dupuis|prénom2=Peter P.|nom2=Marra|prénom3=Laura D.|nom3=Kramer|titre=Serologic Evidence of West Nile Virus Transmission, Jamaica, West Indies|périodique=Emerging Infectious Diseases|volume=9|numéro=7|date=2003-07|issn=1080-6040|issn2=1080-6059|pmid=12890329|pmcid=PMC3023422|doi=10.3201/eid0907.030249|lire en ligne=http://wwwnc.cdc.gov/eid/article/9/7/03-0249_article.htm|consulté le=2023-01-27|accès url=libre|format=pdf|pages=860–863}}.</ref>.


== Culture ==
== Culture ==
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Le cheval est présent parmi les pratiques du [[vaudou]] et du [[Hoodoo (croyance)|Hoodoo]] en Jamaïque, qui ont notamment été décrites par [[Zora Neale Hurston]]<ref group="S">{{Article|langue=en-us|auteur1=Amy Schmidt|titre=Horses Chomping at the Global Bit: Ideology, Systemic Injustice, and Resistance in Zora Neale Hurston's "Tell My Horse"|périodique=The Southern Literary Journal|volume=46|numéro=2|date=printemps 2014|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24389065|accès url=inscription|pages=173-192 (20 pages)}}.</ref>. Une importance particulière accordée à la [[queue du cheval]] et du bétail semble trouver ses racines dans des traditions similaires présentes en [[Histoire du cheval en Afrique de l'Ouest|Afrique de l'Ouest]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=55}}. Ces queues servent d'objets pratiques, d'[[Décoration (art)|objets décoratifs]], et se voient prêter des vertus [[Magie (surnaturel)|magiques]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=55}}.
Le cheval est présent parmi les pratiques du [[vaudou]] et du [[Hoodoo (croyance)|Hoodoo]] en Jamaïque, qui ont notamment été décrites par [[Zora Neale Hurston]]<ref group="S">{{Article|langue=en-us|auteur1=Amy Schmidt|titre=Horses Chomping at the Global Bit: Ideology, Systemic Injustice, and Resistance in Zora Neale Hurston's "Tell My Horse"|périodique=The Southern Literary Journal|volume=46|numéro=2|date=printemps 2014|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24389065|accès url=inscription|pages=173-192 (20 pages)}}.</ref>. Une importance particulière accordée à la [[queue du cheval]] et du bétail semble trouver ses racines dans des traditions similaires présentes en [[Histoire du cheval en Afrique de l'Ouest|Afrique de l'Ouest]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=55}}. Ces queues servent d'objets pratiques, d'[[Décoration (art)|objets décoratifs]], et se voient prêter des vertus [[Magie (surnaturel)|magiques]]{{sfn|Morgan|1995|group="S"|p=55}}.


Parmi d'autres croyances citées comme propres aux Noirs jamaïcains, l'une d'elles veut que pour empêcher un cheval de gagner une course, il faille récolter les saletés collées à ses [[Pied (cheval)|sabots]] et les enrouler avec de l'[[ase fétide]] dans un vêtement lié à la plante ; placer le tout sous un objet très lourd garantit que le cheval perdra sa prochaine course<ref name="FolkloreJamaica">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph|nom1=Jacobs|prénom2=Alfred Trübner|nom2=Nutt|prénom3=Arthur Robinson|nom3=Wright|prénom4=William|nom4=Crooke|titre=Folklore|éditeur=Folklore Society|date=1904|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=BEgKAAAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA489&dq=horse+jamaica&hl=fr|consulté le=2022-10-07}}.</ref>. Ce charme ne peut toutefois fonctionner si le propriétaire du cheval récupère les saletés collées à ses sabots le premier, surtout s'il jette ces saletés ailleurs le jour même de la course<ref name="FolkloreJamaica"/>.
Parmi d'autres croyances citées comme propres aux {{Lien|Afro-Jamaïcains|trad=Afro-Jamaicans}}, l'une d'elles veut que pour empêcher un cheval de gagner une course, il faille récolter les saletés collées à ses [[Pied (cheval)|sabots]] et les enrouler avec de l'[[ase fétide]] dans un vêtement lié à la plante ; placer le tout sous un objet très lourd garantit que le cheval perdra sa prochaine course<ref name="FolkloreJamaica">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph|nom1=Jacobs|lien auteur1=Joseph Jacobs|prénom2=Alfred|nom2=Nutt|lien auteur2=Alfred Nutt|prénom3=Arthur Robinson|nom3=Wright|lien auteur3=Arthur Robinson Wright|prénom4=William|nom4=Crooke|lien auteur4=William Crooke|titre=Folklore|éditeur=Folklore Society|année=1904|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=BEgKAAAAIAAJ&pg=PA489&printsec=frontcover&dq=horse+jamaica|consulté le=2022-10-07}}.</ref>. Ce [[Charme (magie)|charme]] ne peut toutefois fonctionner si le propriétaire du cheval récupère les saletés collées à ses sabots le premier, surtout s'il jette ces saletés ailleurs le jour même de la course<ref name="FolkloreJamaica"/>.


Le [[fer à cheval]] est supposé garder le malheur éloigné<ref name="FolkloreJamaica"/>. Enfin, toujours selon les croyances des Noirs jamaïcains, fermer un [[canif]] à moitié ferait s'arrêter les chevaux<ref name="FolkloreJamaica"/>.
Le [[fer à cheval]] est supposé garder le malheur éloigné<ref name="FolkloreJamaica"/>. Enfin, toujours selon les croyances des Noirs jamaïcains, fermer un [[canif]] à moitié ferait s'arrêter les chevaux<ref name="FolkloreJamaica"/>.
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*[[Cheval à Hispaniola]]
*[[Cheval à Hispaniola]]
*[[Caymanas Park]]
*[[Caymanas Park]]
* {{Lien|Jamaica Hope}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Deb|nom1=Bennett|titre=Conquerors: The Roots of New World Horsemanship|éditeur=Amigo Publications, Inc.|date=1998|isbn=978-0-9658533-0-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=IaN-YaOMhX4C&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA186&dq=horse+costa+rica&hl=fr|consulté le=2022-10-01|libellé=Bennett 1998|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Deb|nom1=Bennett|titre=Conquerors|sous-titre=The Roots of New World Horsemanship|éditeur=Amigo Publications, Inc.|année=1998|pages totales=448|isbn=978-0-9658533-0-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=IaN-YaOMhX4C&pg=PA186&printsec=frontcover&dq=horse+costa+rica|consulté le=2022-10-01|libellé=Bennett 1998|plume=oui}}
*{{Bibliographie|Q96473871|libellé=Cabrera 2004|langue originale=espagnol|année première édition=1945|plume=oui}}
* {{Bibliographie|Q96473871|libellé=Cabrera 2004|langue originale=espagnol|année première édition=1945|plume=oui}}
* {{Ouvrage|lang=en|prénom1=Robert Moorman|nom1=Denhardt|titre=The horse of the Americas|éditeur=University of Oklahoma Press|date=1975|isbn=0-8061-1213-1|isbn2=978-0-8061-1213-8|oclc=922660|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/922660|consulté le=2022-10-03|libellé=Denhardt 1975}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert Moorman|nom1=Denhardt|titre=The horse of the Americas|éditeur=University of Oklahoma Press|année=1975|isbn=0-8061-1213-1|oclc=922660|libellé=Denhardt 1975}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Howard|nom1=Hamilton|titre=My Journey with Thoroughbreds|éditeur=Partridge Publishing Singapore|date=2020-04-15|isbn=978-1-5437-5693-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=iOHqDwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT35&dq=horse+jamaica&hl=fr|consulté le=2022-10-07|libellé=Hamilton 2020|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Howard|nom1=Hamilton|titre=My Journey with Thoroughbreds|éditeur=Partridge Publishing Singapore|date=2020-04-15|isbn=978-1-5437-5693-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=iOHqDwAAQBAJ&pg=PT35&printsec=frontcover&dq=horse+jamaica|consulté le=2022-10-07|libellé=Hamilton 2020|plume=oui}}
*{{Article|prénom1=Philip D.|nom1=Morgan|titre=Slaves and Livestock in Eighteenth-Century Jamaica: Vineyard Pen, 1750-1751|périodique=The William and Mary Quarterly|volume=52|numéro=1|date=1995|issn=0043-5597|doi=10.2307/2946887|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2946887|consulté le=2022-10-07|format=pdf|accès url=inscription|pages=47–76|libellé=Morgan 1995|plume=oui}}.
* {{Article|langue=en|prénom1=Philip D.|nom1=Morgan|lien auteur1=Philip D. Morgan|titre=Slaves and Livestock in Eighteenth-Century Jamaica: Vineyard Pen, 1750-1751|périodique=The William and Mary Quarterly|volume=52|numéro=1|date=1995|issn=0043-5597|doi=10.2307/2946887|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2946887|consulté le=2022-10-07|format=pdf|accès url=inscription|pages=47-76|libellé=Morgan 1995|plume=oui}}


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[[Catégorie:Monde équestre par pays]]
[[Catégorie:Monde équestre par pays]]

Dernière version du 19 février 2023 à 22:24

Cheval en Jamaïque
Photographie en noir et blanc d'un bananier couché au sol, un cheval tractant un attelage, et à côté un cavalier noir sur un cheval gris.
Cavalier jamaïcain et cheval de traction au travail dans une bananeraie, entre 1880 et 1920.

Espèce Cheval (Equus caballus)
Statut Introduit en 1509
Nombre 4 000 (2017)
Races élevées Pur-sang
Objectifs d'élevage Sport hippique et polo

Le cheval a été introduit en Jamaïque par les conquistadors et les colons espagnols en 1509. Après un bon développement initial, cet élevage est freiné car les plaines jamaïcaines sont utilisées pour les plantations. La conquête anglaise de l'île en 1670 entraîne un massacre des chevaux espagnols, puis leur remplacement progressif par des chevaux anglais, ainsi que l'arrivée d'esclaves ouest-africains, assimilés eux-mêmes à des animaux par les esclavagistes anglo-américains. L'élevage équin connaît un renouveau au XVIIIe siècle.

Bien que la Jamaïque reste mentionnée comme une terre d'élevage au XIXe siècle, le cheval y est devenu beaucoup plus rare à l'époque contemporaine en raison de la modernisation des transports, avec environ 4 000 têtes recensées en 2017. Les sports hippiques s'y sont développés tout au long du XIXe siècle, au point de hisser l'île au rang de principal acteur des courses hippiques dans les Caraïbes au milieu du XXe siècle, avant un déclin dû à une fuite des capitaux. Le polo est aussi pratiqué en Jamaïque.

Le cheval domestique (Equus caballus) n'est pas natif de la Jamaïque[1]. Des fossiles de chevaux sauvages datant de la Préhistoire ont été retrouvés sur tout le continent américain[S 1], mais le cheval a disparu environ 10 000 ans av. J.-C., peut-être sous la pression de la chasse des populations humaines[S 1]. L'espèce domestique est progressivement introduite sur le continent américain par des explorateurs et des colons européens à partir du XVe siècle[S 1].

Premières arrivées

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En 1509, Diego Colomb ordonne la colonisation de l'île de la Jamaïque, aussi don Juan de Esquivel emmène avec lui des chevaux et du bétail[2],[3]. Ces premiers chevaux et colons arrivent à Sevilla la Nueva (es)[4]. Comme dans les îles voisines précédemment colonisées par les Espagnols, l'élevage s'implante correctement et les chevaux s'y multiplient[2],[3].

La Couronne espagnole perd quelque peu son intérêt pour la Jamaïque lorsqu'il devient clair que cette île ne recèle pas d'or ; néanmoins, elle garde de la valeur en tant que base pour la préparation des expéditions et des conquêtes, et pour l'abondance de ses chevaux[1]. Le rapport de Herrera signale que l'île va bientôt donner de « grandes provisions de chevaux » pour les nouvelles colonies, de même que des porcs et du coton[2],[3]. Les différentes expéditions infructueuses envoyées par Francisco de Garay (en) vers l'Amérique centrale durant les années 1520 comptent toujours des lanciers montés sur des chevaux nés en Jamaïque[2],[5]. Les capitulations signées par Doña Juana en faveur de l'invasion du Pérou par Francisco Pizarro en 1529 mentionnent l'envoi de 25 juments et du même nombre d'étalons en provenance de l'île[2],[5]. Trois mois après la création de la colonie de Veracruz (actuel Mexique), Hernán Cortés reçoit d'un navire parti de Cuba, et piloté par l'un de ses amis, un étalon jamaïcain bai foncé nommé « El Romo » (« Le Romain »)[6]. Une semaine plus tard, un autre navire, moins amical, est capturé par les troupes de Cortés qui s'approprient son chargement d'une dizaine de chevaux jamaïcains, dont l'étalon noir qu'il chevauchera jusqu'au Honduras, Morcillo (ou « El Morzillo » selon d'autres sources)[6].

Avant la conquête anglaise, la Jamaïque est essentiellement connue pour son bétail et ses chevaux, l'esclavage n'y étant pas mentionné[S 2]. Cependant, il semble que l'élevage équin ait commencé à décliner à cette époque[5]. Cela pourrait être dû à la topographie de l'île, les zones de plaines étant clôturées pour être transformées en plantations[2]. Quoi qu'il en soit, les grandes hardes de chevaux semi-sauvages (cimarrones) ne se sont jamais développées en Jamaïque, au contraire de ce qui s'est observé sur les îles voisines d'Hispaniola et de Porto Rico[2],[5].

Conquête et colonisation anglaise

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Photo en noir et blanc d'un homme noir sur une charrette de foin tirée par deux ânes et un cheval
Attelage d'un cheval et de deux ânes pour du transport de fourrage, en 1912 en Jamaïque.

Durant la conquête anglaise de la Jamaïque, en 1670, il est fait mention de la présence de chevaux et d'ânes dans les savanes, que ces nouveaux conquérants rapportent avoir chassé « comme de la vermine »[2]. D'après Deb Bennett, les Anglais méprisent les chevaux élevés par les Espagnols, et importent plus tard sur l'île leurs propres races équines, des Carrossiers du Yorkshire pour tracter les attelages, des Hobbies pour la selle et des Pur-sangs un peu plus tard[2]. Ces importations accompagnent en particulier le développement de la culture de la canne à sucre, qui demande des chevaux pour le travail et le transport[5]. D'après le zoologue Ángel Cabrera, cela permet à l'élevage jamaïcain de connaître une nouvelle phase de prospérité au XVIIIe siècle[5]. Une nouvelle guerre éclate cependant entre l'Angleterre et l'Espagne ; c'est dans ce contexte que l'amiral Edward Vernon embarque en janvier 1741 des cavaliers volontaires jamaïcains et leurs chevaux[7].

La majorité des chevaux jamaïcains sont élevés dans les paroisses de l'ouest de l'île, dans des champs localement nommés pens[8]. L'équitation est pratiquée par la totalité des Blancs habitant l'île[8]. Il est fréquent que les riches Blancs se rendent visite entre eux, les hommes montant à cheval pendant que les femmes montent dans des fiacres tirés par quatre chevaux, eux-mêmes menés par des postillons en habits luxueux[8].

Chevaux et esclaves

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Dessin montrant deux cavalier devant un grand portail donnant au loin sur une maison blanche
Gravure représentant deux cavaliers devant la maison de plantation (en) de Rose Hall (en), réalisée par James Hakewill (en) dans A picturesque tour of the island of Jamaica (1825).

Au XVIIIe siècle, environ 13 % des esclaves amenés par les Anglais sur l'île de Jamaïque (pour la plupart des Noirs africains) travaillent avec les animaux d'élevage[S 3]. L'usage local du cheval comme animal de trait a vraisemblablement surpris les esclaves africains nouvellement arrivés, cet usage étant alors inconnu en Afrique subsaharienne[S 4].

Un exemple de ces exploitations est donné avec l'étude de cas de Vineyard pen, un élevage comptant 251 têtes de bétail et 16 chevaux en 1750-1751, étudié par Philip D. Morgan (en)[S 5]. Les chevaux de cette exploitation agricole provenaient sans doute d'Angleterre ou d'Amérique du Nord[S 6]. Les esclaves y sont décrits et traités comme le sont les animaux[S 5]. Par ailleurs, ces esclaves sont, avec les chevaux et les bovins, les seuls à recevoir des noms individuels, très vraisemblablement de la part de leurs propriétaires[S 7]. Certains noms peuvent être partagés entre les esclaves, les bovins et les chevaux, qu'il s'agisse de noms mélioratifs (Beauty, Faithful Black...), de noms péjoratifs (Big Belly, Deceitful, False Heart...), ou de noms anglo-américains classiques, issus par exemple des dieux de la mythologie romaine[S 7]. Les seuls esclaves qui ne partagent pas le même type de nom que les animaux sont ceux qui exercent une fonction liée à une part de prestige, par exemple, les surveillants des enclos d'élevage[S 7]. Il semble qu'une couleur de peau plus claire aidait à accéder à ces fonctions[S 8].

L'assimilation des esclaves aux animaux existe aussi à travers des analogies et des comparaisons, sur la base de la domestication et de la docilité[S 9]. L'une d'elles, que l'auteur Philip D. Morgan estime représentative de la pensée esclavagiste anglo-américaine de l'époque, émane d'un certain Hector McNeil, en 1788 :

« Un nègre a plus d'idée du bien de la liberté, monsieur, que votre cheval. Tous deux sont également disposés à errer en liberté sans contrôle ; et à moins qu'ils aient beaucoup à manger et à boire, ils ne s'approcheront pas de vous. Prenez cependant l'un ou l'autre, et brisez-le correctement ; habituez-le à la bride et occasionnellement au fouet, indiquez-lui la route à suivre, et bientôt, non seulement il supportera, mais il aimera la tâche qu'il doit accomplir [...][N 1]. »

— Hector McNeil[S 10]

Les journaux jamaïcains du XVIIIe siècle contiennent des annonces de recherche d'esclaves en fuite, accompagnées de caricatures déshumanisantes ; ces annonces figurent à côté de celles visant à retrouver les chevaux et les mules égarés ou en divagation[S 11].

Des années 1800 jusqu'aux années 1960

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Photo en noir et blanc montrant une rue dans une ville
Véhicules hippomobiles à Kingston, en 1900.

Le sport hippique (courses de chevaux), un sport typiquement britannique et qui se pratique avec des Pur-sangs, se développe tout au long du XIXe siècle[9].

En 1857, le juge anglais à la retraite Edward Chitty (en) contacte le Colonial Secretary Henry Labouchere alors à la recherche de remontes militaires, et se présente comme l'un des meilleurs horse masters de la Jamaïque, tout en soutenant que les chevaux jamaïcains sont parmi les meilleurs pour remonter la cavalerie légère[S 12]. En 1887, la Royal United Service Institution débat quant à la question de savoir si la Jamaïque peut être un pays fournisseur de chevaux pour la British Army ; durant ces débats, la possibilité de trouver des chevaux de grande taille en Jamaïque et la bonne qualité de l'élevage local sont soulignés[10],[11].

Depuis l'indépendance

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Panneau routier rond cerclé de rouge avec un cavalier au milieu
Panneau routier jamaïcain.

L'élevage et l'usage des chevaux ont reculé dès les années 1940, avec la modernisation des modes de transport[12].

Durant les années 1960, une maladie affecte les chevaux de l'est de l'île[13]. Le professeur Louis Grant, de l'université des Indes occidentales (campus de Mona), instaure une quarantaine sur les mouvements des chevaux, des ânes et des mules de cette région[13]. Il découvre au terme de ses recherches en laboratoire que les chevaux sont atteints d'encéphalite équine[13]. Il recommande des mesures de confinement, afin d'empêcher le virus de ruiner l'industrie équine jamaïcaine[13].

Durant les années 1960 et 1970, un appauvrissement général des habitants de la Jamaïque, doublé d'une fuite des capitaux, entraînent un déclin dans l'élevage du cheval de course Pur-sang[14]. Le secteur est restructuré durant les années 1980 à 1990[14].

Pratiques et usages

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L'élevage et l'usage des chevaux ont perdu en importance[12]. La mule leur est préférée pour l'exécution des travaux ruraux[12].

La consommation de viande de cheval a existé sporadiquement au cours de l'histoire de la Jamaïque, mais elle est rare, et plus particulièrement associée aux contextes de guerre[S 13].

Sport hippique

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Gravure en noir et blanc avec des gens bien habillés et des chevaux
Préparation d'une course hippique en Jamaïque, au XIXe siècle.

L'organisation de courses de chevaux est mentionnée en 1808 par John Stewart[15]. Les premières courses sont des matchs courus dans la savane durant deux jours au mois de mars chaque année, puis un premier hippodrome est construit en 1816 à Kingston ; cette même année, une course est organisée sur un mile[1]. D'autres constructions d'hippodromes sont lancées à Saint Ann (Black Heath Pen), à Falmouth (en) et à Mandeville[1]. En 1816, 24 courses sont courues sur l'île[1]. Des prix sont distribués par la Couronne britannique, dans l'objectif d'encourager l'élevage de chevaux endurants[16]. Le Jamaica Jockey Club change de nom pour devenir le Knutsford Park Ltd. en 1926[17]. La popularité des courses se maintient au XXe siècle, faisant de la Jamaïque un hub de courses de chevaux dans les Caraïbes[14]. En 1959, une portion de Caymanas, une ancienne plantation de sucre de l'ouest de Kingston, est rachetée pour devenir le principal hippodrome du pays, statut qu'il conserve à ce jour[14]. Le sport hippique est toujours pratiqué, une expérience de prédiction de leurs résultats grâce à des algorithmes ayant donné lieu à une publication en 2008[S 14]. L'une des problématiques majeures est la lutte contre le dopage des chevaux[14].

Les deux derniers débouchés de la race de chevaux locale sont la promenade et le polo[12]. Les Anglais, en particulier les officiers des tuniques rouges, ont introduit cette pratique du polo en Jamaïque[18]. Le polo est toujours enseigné et pratiqué sur l'île[19].

Photo sépia d'une rue vue des toits
Une rue jamaïcaine en 1914, avec des véhicules hippomobiles.

En 2017, dans l'ouvrage Equine Science, la population chevaline jamaïcaine est estimée à 4 000 têtes, ce qui représente 0,01 % de la population chevaline mondiale[20].

Races élevées

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La base de données DAD-IS n'indique la présence d'aucune race de chevaux particulière en Jamaïque[21].

Cependant, différents auteurs ont décrit, notamment au XIXe siècle, une race de chevaux locale et particulière à la Jamaïque. Le joueur de polo Thomas Francis Dale (en) la décrit comme « un cheval de course en miniature », dotée d'une tête distinguée et exprimant l'intelligence[2]. Il ajoute que les défauts des poulains s'estompent s'ils sont bien soignés[22]. Ces défauts sont un corps trop long, des côtes plates et des « genoux de vache »[18]. Le colonel Charles Hamilton Smith décrit ces chevaux locaux comme plus légers et petits que des Pur-sang anglais, mais nobles, élégants et rapides[12]. Pour Cabrera, ce cheval d'assez petite taille résulte du croisement entre la souche espagnole survivante et les bêtes amenées par les Anglais[5]. D'après Deb Bennett, ces chevaux jamaïcains ont influencé les chevaux nord-américains, donnant après de nombreux croisements le « cheval des collines nord-américain »[23]. Le cheval jamaïcain a vraisemblablement aussi été exporté vers les Bahamas[12].

Le Pur-sang est élevé pour les courses, avec un stud-book jamaïcain spécifiquement établi[24]. Le Racing Year de 1951 soutient que les meilleurs Pur-sang des Caraïbes sont élevés en Jamaïque, avec des exportations vers Trinidad et Panama[14].

Maladies et parasitisme

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Comme de nombreux autres pays, la Jamaïque héberge des espèces de tiques qui sont des parasites des chevaux[S 15]. Il y existe aussi diverses espèces de strongles parasites[S 16]. Durant les années 1960, le professeur Grant a conduit des recherches sur trois maladies jamaïcaines, dont deux sont susceptibles d'affecter les chevaux : la leptospirose et l'encéphalite équine[13],[25]. Il a découvert le rôle de l'urine des rats comme agent propagateur de la leptospirose[13].

Il existe des preuves de circulation du virus du Nil occidental, en 2003[S 17].

Le cheval est présent parmi les pratiques du vaudou et du Hoodoo en Jamaïque, qui ont notamment été décrites par Zora Neale Hurston[S 18]. Une importance particulière accordée à la queue du cheval et du bétail semble trouver ses racines dans des traditions similaires présentes en Afrique de l'Ouest[S 4]. Ces queues servent d'objets pratiques, d'objets décoratifs, et se voient prêter des vertus magiques[S 4].

Parmi d'autres croyances citées comme propres aux Afro-Jamaïcains (en), l'une d'elles veut que pour empêcher un cheval de gagner une course, il faille récolter les saletés collées à ses sabots et les enrouler avec de l'ase fétide dans un vêtement lié à la plante ; placer le tout sous un objet très lourd garantit que le cheval perdra sa prochaine course[26]. Ce charme ne peut toutefois fonctionner si le propriétaire du cheval récupère les saletés collées à ses sabots le premier, surtout s'il jette ces saletés ailleurs le jour même de la course[26].

Le fer à cheval est supposé garder le malheur éloigné[26]. Enfin, toujours selon les croyances des Noirs jamaïcains, fermer un canif à moitié ferait s'arrêter les chevaux[26].

Notes et références

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  1. Version originale de la citation : A Negro has more idea of liberty good, sir, than your horse. Both are equally disposed to roam al large without control ; and provided they have pleenty to eat and drink, they will not come near you. Take however either, and break them properly ; accustom him to the bridle and occasionnaly to the whip, direct him to the road in which he is to go, and he will soon, not only bear, but love the task he has to perform [...].

Références d'ouvrages non-académiques

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  1. a b c d et e Hamilton 2020, p. 35.
  2. a b c d e f g h i et j Bennett 1998, p. 176.
  3. a b et c Cabrera 2004, p. 124.
  4. (en) Olive Senior, Encyclopedia of Jamaican Heritage, Twin Guinep Publishers, , 549 p. (ISBN 978-976-8007-14-8, lire en ligne), p. 234.
  5. a b c d e f et g Cabrera 2004, p. 125.
  6. a et b Bennett 1998, p. 199.
  7. Bennett 1998, p. 350.
  8. a b et c Cabrera 2004, p. 126.
  9. Hamilton 2020, p. 35-41.
  10. (en) Royal United Services Institute for Defence Studies, Journal of the Royal United Service Institution, W. Mitchell and Son, (lire en ligne).
  11. (en) Robert Grant Haliburton, « A Future supply in Jamaica of Horses for the Army », Royal United Services Institution. Journal, vol. 31, no 138,‎ , p. 97–114 (ISSN 0035-9289, DOI 10.1080/03071848709416407, lire en ligne, consulté le ).
  12. a b c d e et f Cabrera 2004, p. 127.
  13. a b c d e et f (en) J. Leon, « Famous doctors of Jamaica », dans Редколегія не завжди поділяє погляди авторів, залишила за собою право скорочувати та редагувати тексти. Автори несуть відповідальність за зміст опублікованого матеріалу, достовірність фактів, цитат, дат, імен та інших даних., vol. 167,‎ (lire en ligne).
  14. a b c d e et f Hamilton 2020, p. 39.
  15. (en) John Stewart, An Account of Jamaica, and Its Inhabitants, Longman, Hurst, Rees and Orme, (lire en ligne).
  16. Hamilton 2020, p. 36.
  17. Hamilton 2020, p. 37.
  18. a et b Bennett 1998, p. 177.
  19. (en) Sarah Cameron, Jamaica Footprint Focus Guide, Footprint Travel Guides, , 88 p. (ISBN 978-1-909268-33-3, lire en ligne), p. 72.
  20. (en) Rick Parker, Equine science, Delmar Cengage Learning, , 5e éd., 640 p. (ISBN 978-1-305-94972-0 et 1-305-94972-2, OCLC 1054197727, lire en ligne), p. 32.
  21. « Races par espèces et pays | Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS)  », sur www.fao.org, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (consulté le ).
  22. Bennett 1998, p. 176-177.
  23. Bennett 1998, p. 308.
  24. Hamilton 2020, p. 38.
  25. (en) Wilberforce Reid, My Jamaican Experience, Author House, , 267 p. (ISBN 978-1-4969-4508-2, lire en ligne), p. 105.
  26. a b c et d (en) Joseph Jacobs, Alfred Nutt, Arthur Robinson Wright et William Crooke, Folklore, Folklore Society, (lire en ligne).

Références académiques

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  1. a b et c (en) Nora Bowers, Rick Bowers et Kenn Kaufmann, Mammals of North America, Houghton Mifflin Harcourt, , 351 p. (ISBN 978-0-618-15313-8, lire en ligne), p. 172.
  2. Morgan 1995, p. 47.
  3. Morgan 1995, p. 48.
  4. a b et c Morgan 1995, p. 55.
  5. a et b Morgan 1995, p. 52.
  6. Morgan 1995, p. 71.
  7. a b et c Morgan 1995, p. 53.
  8. Morgan 1995, p. 54.
  9. Morgan 1995, p. 74.
  10. Morgan 1995, p. 74-75.
  11. (en) Stanley Mirvis, The Jews of Eighteenth-Century Jamaica : A Testamentary History of a Diaspora in Transition, Yale University Press, , 304 p. (ISBN 978-0-300-25203-3, lire en ligne), p. 104.
  12. (en) Jill C. Bender, The 1857 Indian Uprising and the British Empire, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-48345-9, lire en ligne), p. 69-70.
  13. (en) Barry W. Higman, Jamaican Food : History, Biology, Culture, University of the West Indies Press, (ISBN 978-976-640-205-1, lire en ligne), p. 394.
  14. (en) Janett Williams et Yan Li, « A case study using neural networks algorithms: horse racing predictions in Jamaica », Proceedings of the International Conference on Artificial Intelligence (ICAI 2008), CSREA Press,‎ , p. 16–22 (ISBN 978-1-60132-072-8, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ).
  15. (en) Gordon B. Thompson, « XV.—Ticks of Jamaica, B.W.I.—Records and notes (including a summary of the distribution of the West Indian species) », Annals and Magazine of Natural History, vol. 3, no 27,‎ , p. 220–229 (ISSN 0374-5481, DOI 10.1080/00222935008654709, lire en ligne Accès payant [PDF], consulté le ).
  16. (en) Warrington Yorke et John William Scott Macfie, « Strongylidae in Horses », Annals of Tropical Medicine & Parasitology, vol. 14, no 2,‎ , p. 165–167 (ISSN 0003-4983, DOI 10.1080/00034983.1920.11684231, lire en ligne Accès payant [PDF], consulté le ).
  17. (en) Alan P. Dupuis, Peter P. Marra et Laura D. Kramer, « Serologic Evidence of West Nile Virus Transmission, Jamaica, West Indies », Emerging Infectious Diseases, vol. 9, no 7,‎ , p. 860–863 (ISSN 1080-6040 et 1080-6059, PMID 12890329, PMCID PMC3023422, DOI 10.3201/eid0907.030249, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ).
  18. (en-US) Amy Schmidt, « Horses Chomping at the Global Bit: Ideology, Systemic Injustice, and Resistance in Zora Neale Hurston's "Tell My Horse" », The Southern Literary Journal, vol. 46, no 2,‎ , p. 173-192 (20 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire).

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Articles connexes

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Bibliographie

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