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'''Laboratorios Syntex SA''' est une société pharmaceutique créée dans [[Mexico|la ville de Mexico]] en 1944 par Russell Marker pour la fabrication [[Stéroïde|des stéroïdes]] thérapeutiques à partir des ignames mexicains appelé ''cabeza de negro'' (''Dioscorea mexicana'') et ''Barbasco'' (''Dioscorea composita''). La demande de barbasco par Syntex a lancé le commerce mexicain de barbasco<ref>Soto Laveaga, Gabriela (2009). Jungle Laboratories: Mexican peasants, National Projects and the Making of the Pill. Duke University.</ref>.
'''Laboratorios Syntex SA''' est une société pharmaceutique créée dans [[Mexico|la ville de Mexico]] en 1944 par [[Russell Earl Marker]], pour la fabrication de [[stéroïde]]s thérapeutiques à partir des ignames mexicains appelés ''cabeza de negro'' (''[[Dioscorea mexicana]]'') et ''Barbasco'' (''[[Dioscorea composita]]''). La demande de barbasco par Syntex a lancé le commerce mexicain de barbasco<ref>Soto Laveaga, Gabriela (2009). Jungle Laboratories: Mexican peasants, National Projects and the Making of the Pill. Duke University.</ref>.


Les chimistes de Syntex synthétisent de [[cortisone]] à partir de la diosgénine, un phytostéroïde contenu dans l'ignamemexicain. Cette synthèse a été plus économique que la précédente réalisée par [[Merck & Co.|Merck & Co]], qui a commencé avec [[Acide biliaire|les acides biliaires]]{{Référence nécessaire|date=November 2011}}
Les chimistes de Syntex synthétisent de la [[cortisone]] à partir de la [[diosgénine]], un phytostéroïde contenu dans l'igname mexicain. Cette synthèse est plus économique que la précédente réalisée par [[Merck & Co.]], qui a commencé avec l'[[acide biliaire]]{{Référence nécessaire|date=Novembre 2011}}


Syntex a été intégré dans [[Roche (entreprise)|le groupe Roche]] en 1994.
Syntex est intégré dans [[Roche (entreprise)|le groupe Roche]] en 1994.


Ce laboratoire pharmaceutique est impliqué dans plusieurs fraudes et controverses.
Ce laboratoire pharmaceutique est impliqué dans plusieurs fraudes et controverses, en particulier une fausse analyse toxicologique du [[naproxène]], et une implication directe dans des actes de cruauté envers les animaux pour assurer sa production de [[gonadotrophine chorionique équine]].


== Pilule progestative ==
== Pilule progestative ==
Syntex a présenté son composé à un laboratoire de [[Madison (Wisconsin)|Madison, dans le Wisconsin]], pour une évaluation biologique, qui a démontré qu'il s'agit de l'hormone progestative par vois orale la plus efficace de son temps. Syntex a soumis une demande de brevet en novembre 1951. En août 1953, G. D. Searle & Co. a déposé une demande de brevet pour la synthèse de la double liaison de l'isomère 13 de la noréthistérone, appelé noretynodrel. Le noretynodrel est converti en norethisterone dans des conditions acides, telles que celles [[Estomac|de l'estomac]] humain. Le nouveau brevet n'empiéte pas sur celui de Syntex. Searle a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour le noretynodrel avant que Syntex n'obtienne son approbation. En 1964, trois sociétés, dont Syntex, commercialisent les doses de norethisterone en 2mg{{Référence nécessaire|date=November 2011}}
Syntex a présenté son composé à un laboratoire de [[Madison (Wisconsin)|Madison, dans le Wisconsin]], pour une évaluation biologique, qui a démontré qu'il s'agit de l'hormone progestative par voie orale la plus efficace de son temps. Syntex a soumis une demande de brevet en {{date-|novembre 1951}}. En {{date-|août 1953}}, G. D. Searle & Co. a déposé une demande de brevet pour la synthèse de la double liaison de l'isomère 13 de la [[noréthistérone]], appelé noretynodrel. Le noretynodrel est converti en noréthistérone dans des conditions acides, telles que celles [[Estomac|de l'estomac]] humain. Le nouveau brevet n'empiète pas sur celui de Syntex. Searle a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour le noretynodrel avant que Syntex n'obtienne son approbation. En 1964, trois sociétés, dont Syntex, commercialisent les doses de norethisterone en {{unité|2|mg}}{{Référence nécessaire|date=novembre 2011}}


== Controverses et fraudes ==
== Controverses et fraudes ==
Syntex a fait une présentation frauduleuse de l'analyse toxicologique du [[naproxène]], d'après la [[Food and Drug Administration]] qui a découvert de nombreuses fraudes scientifiques réalisées par les laboratoires Industrial Bio-Test Laboratories en 1976<ref name="Marshall 1983-06-10">{{Article|prénom1=Eliot|nom1=Marshall|titre=The murky world of toxicity testing|périodique=Science|volume=220|numéro=4602|date=1983-06-10|pmid=6857237|doi=10.1126/science.6857237|bibcode=1983Sci...220.1130M|lire en ligne=http://legacy.library.ucsf.edu/tid/lnn13c00/pdf|consulté le=2012-07-27|format=PDF|pages=1130–1132}}</ref><ref name="NYT 1983-05-16">{{Cite news|work=The New York Times|newspaper=The New York Times|title=The Scandal in Chemical Testing|url=https://www.nytimes.com/1983/05/16/opinion/the-scandal-in-chemical-testing.html|date=1983-05-16|accessdate=2012-07-27|quote=The problem was discovered only by accident, when a Government official looking for something else pulled out a file of IBT data by mistake.}}</ref><ref name="Merrell 1981">{{Article|prénom1=Paul|nom1=Merrell|titre=The Industrial Bio-Test Caper|périodique=NCAP News|volume=2|numéro=3|date=Winter 1981|lire en ligne=http://www.pesticide.org/get-the-facts/ncap-publications-and-reports/journal-of-pesticide-reform/jpr-vol.2-3-winter-1981.pdf|consulté le=2012-08-05|pages=2–4}}</ref><ref name="Poisoned Research">{{Article|prénom1=Douglas|nom1=Foster|auteur2=Mark Dowie|nom2=Mark Dowie|auteur3=Steve Hubbell|nom3=Steve Hubbell|auteur4=Irene Moosen|nom4=Irene Moosen|auteur5=Mark Dowie|auteur6=Mark Dowie|auteur7=Mark Dowie|auteur8=Mark Dowie|auteur9=Mark Dowie|auteur10=Mark Dowie|titre=Poisoned Research|périodique=Mother Jones|volume=7|numéro=5|date=June 1982|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nuYDAAAAMBAJ&pg=PA37|consulté le=2012-07-28|pages=38–40, 42–43, 45–48}}</ref>
Syntex a fait une présentation frauduleuse de l'analyse toxicologique du [[naproxène]], d'après la [[Food and Drug Administration]] qui a découvert de nombreuses fraudes scientifiques réalisées par les laboratoires Industrial Bio-Test Laboratories en 1976<ref name="Marshall 1983-06-10">{{Article|prénom1=Eliot|nom1=Marshall|titre=The murky world of toxicity testing|périodique=Science|volume=220|numéro=4602|date=1983-06-10|pmid=6857237|doi=10.1126/science.6857237|bibcode=1983Sci...220.1130M|lire en ligne=http://legacy.library.ucsf.edu/tid/lnn13c00/pdf|consulté le=2012-07-27|format=PDF|pages=1130–1132}}</ref>{{,}}<ref name="NYT 1983-05-16">{{article|périodique=The New York Times|journal=The New York Times|titre=The Scandal in Chemical Testing|url=https://www.nytimes.com/1983/05/16/opinion/the-scandal-in-chemical-testing.html|date=1983-05-16|consulté le=2012-07-27|extrait=The problem was discovered only by accident, when a Government official looking for something else pulled out a file of IBT data by mistake.}}</ref>{{,}}<ref name="Merrell 1981">{{Article|prénom1=Paul|nom1=Merrell|titre=The Industrial Bio-Test Caper|périodique=NCAP News|volume=2|numéro=3|date=Winter 1981|lire en ligne=http://www.pesticide.org/get-the-facts/ncap-publications-and-reports/journal-of-pesticide-reform/jpr-vol.2-3-winter-1981.pdf|consulté le=2012-08-05|pages=2–4}}</ref>{{,}}<ref name="Poisoned Research">{{Article|prénom1=Douglas|nom1=Foster|auteur2=Mark Dowie|nom2=Mark Dowie|auteur3=Steve Hubbell|nom3=Steve Hubbell|auteur4=Irene Moosen|nom4=Irene Moosen|auteur5=Mark Dowie|auteur6=Mark Dowie|auteur7=Mark Dowie|auteur8=Mark Dowie|auteur9=Mark Dowie|auteur10=Mark Dowie|titre=Poisoned Research|périodique=Mother Jones|volume=7|numéro=5|date=juin 1982|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nuYDAAAAMBAJ&pg=PA37|consulté le=2012-07-28|pages=38–40, 42–43, 45–48}}</ref>.

Une enquête de plusieurs [[Organisation non gouvernementale|ONG]] de protection animale montre que Syntex est impliqué dans l'exportation de [[Gonadotrophine chorionique équine]] produite en [[Amérique du Sud]] par des [[Cheval de laboratoire|juments de laboratoire]] détenues par les [[Ferme à sang|fermes à sang]], le tout dans des conditions de [[cruauté envers les animaux]], incluant des avortements à vif, des coups, et l'absence de soins vétérinaires<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Patricia|nom1=Jolly|titre=Le triste sort des juments élevées pour leur sang « jusqu’à l’épuisement »|périodique=[[Le Monde]]|date=2017-10-06|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/06/le-triste-sort-des-juments-elevees-pour-leur-sang-jusqu-a-l-epuisement_5197458_3244.html|consulté le=2017-10-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Sarah Finger|titre=Des juments saignées aux quatre veines pour l’élevage français|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=5 octobre 2017|issn=|lire en ligne=http://www.liberation.fr/france/2017/10/05/des-juments-saignees-aux-quatre-veines-pour-l-elevage-francais_1601168|consulté le=2017-10-08|pages=}}.</ref>.


== Références ==
== Références ==
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{{références}}

{{Portail|pharmacie|entreprises|Mexique}}
[[Catégorie:Entreprise pharmaceutique]]
[[Catégorie:Entreprise ayant son siège au Mexique]]

Dernière version du 5 novembre 2023 à 23:45

Laboratorios Syntex SA est une société pharmaceutique créée dans la ville de Mexico en 1944 par Russell Earl Marker, pour la fabrication de stéroïdes thérapeutiques à partir des ignames mexicains appelés cabeza de negro (Dioscorea mexicana) et Barbasco (Dioscorea composita). La demande de barbasco par Syntex a lancé le commerce mexicain de barbasco[1].

Les chimistes de Syntex synthétisent de la cortisone à partir de la diosgénine, un phytostéroïde contenu dans l'igname mexicain. Cette synthèse est plus économique que la précédente réalisée par Merck & Co., qui a commencé avec l'acide biliaire[réf. nécessaire]

Syntex est intégré dans le groupe Roche en 1994.

Ce laboratoire pharmaceutique est impliqué dans plusieurs fraudes et controverses, en particulier une fausse analyse toxicologique du naproxène, et une implication directe dans des actes de cruauté envers les animaux pour assurer sa production de gonadotrophine chorionique équine.

Pilule progestative

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Syntex a présenté son composé à un laboratoire de Madison, dans le Wisconsin, pour une évaluation biologique, qui a démontré qu'il s'agit de l'hormone progestative par voie orale la plus efficace de son temps. Syntex a soumis une demande de brevet en . En , G. D. Searle & Co. a déposé une demande de brevet pour la synthèse de la double liaison de l'isomère 13 de la noréthistérone, appelé noretynodrel. Le noretynodrel est converti en noréthistérone dans des conditions acides, telles que celles de l'estomac humain. Le nouveau brevet n'empiète pas sur celui de Syntex. Searle a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour le noretynodrel avant que Syntex n'obtienne son approbation. En 1964, trois sociétés, dont Syntex, commercialisent les doses de norethisterone en 2 mg[réf. nécessaire]

Controverses et fraudes

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Syntex a fait une présentation frauduleuse de l'analyse toxicologique du naproxène, d'après la Food and Drug Administration qui a découvert de nombreuses fraudes scientifiques réalisées par les laboratoires Industrial Bio-Test Laboratories en 1976[2],[3],[4],[5].

Une enquête de plusieurs ONG de protection animale montre que Syntex est impliqué dans l'exportation de Gonadotrophine chorionique équine produite en Amérique du Sud par des juments de laboratoire détenues par les fermes à sang, le tout dans des conditions de cruauté envers les animaux, incluant des avortements à vif, des coups, et l'absence de soins vétérinaires[6],[7].

Références

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  1. Soto Laveaga, Gabriela (2009). Jungle Laboratories: Mexican peasants, National Projects and the Making of the Pill. Duke University.
  2. Eliot Marshall, « The murky world of toxicity testing », Science, vol. 220, no 4602,‎ , p. 1130–1132 (PMID 6857237, DOI 10.1126/science.6857237, Bibcode 1983Sci...220.1130M, lire en ligne [PDF], consulté le )
  3. « The Scandal in Chemical Testing », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « The problem was discovered only by accident, when a Government official looking for something else pulled out a file of IBT data by mistake. »

  4. Paul Merrell, « The Industrial Bio-Test Caper », NCAP News, vol. 2, no 3,‎ , p. 2–4 (lire en ligne, consulté le )
  5. Douglas Foster, Mark Dowie, Steve Hubbell, Irene Moosen, Mark Dowie, Mark Dowie, Mark Dowie, Mark Dowie, Mark Dowie et Mark Dowie, « Poisoned Research », Mother Jones, vol. 7, no 5,‎ , p. 38–40, 42–43, 45–48 (lire en ligne, consulté le )
  6. Patricia Jolly, « Le triste sort des juments élevées pour leur sang « jusqu’à l’épuisement » », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  7. Sarah Finger, « Des juments saignées aux quatre veines pour l’élevage français », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).