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'''Joseph Doutre''' (né le {{date|11|mars|1825}} et mort le {{date|3|février|1886}}) est un écrivain, un journaliste, un homme politique et un avocat canadien <ref>{{lien web |titre=Biographie – DOUTRE, JOSEPH – Volume XI (1881-1890) – Dictionnaire biographique du Canada |url=http://www.biographi.ca/fr/bio/doutre_joseph_11F.html |site=biographi.ca |consulté le=19-08-2020}}.</ref>{{,}}<ref>http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/JosephDoutre.html </ref>. Directeur de l'[[Institut canadien de Montréal]], il mena une longue lutte anticléricale contre [[Ignace Bourget]] avant de réaliser que sa cause était perdue.
'''Joseph Doutre''' (né le {{date|11|mars|1825}} et mort le {{date|3|février|1886}}) est un écrivain, un journaliste, un homme politique et un avocat [[Québécois (peuple)|québécois]] <ref>{{lien web |titre=Biographie – DOUTRE, JOSEPH – Volume XI (1881-1890) – Dictionnaire biographique du Canada |url=http://www.biographi.ca/fr/bio/doutre_joseph_11F.html |site=biographi.ca |consulté le=19-08-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Joseph Doutre |url=http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/JosephDoutre.html |site=marianopolis.edu |consulté le=16-10-2023}}.</ref>. Directeur de l'[[Institut canadien de Montréal]], il mena une longue lutte anticléricale contre [[Ignace Bourget]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Natif de [[Beauharnois (ville)|Beauharnois]], il fréquente l'école paroissiale et le [[petit séminaire de Montréal]], où il chemine avec [[Joseph-Alexandre Baile]], [[Magloire Lanctôt]] et [[Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme]]. En [[1843]], après avoir terminé ses études au séminaire, il se lance dans le droit, où il trouve pour maîtres [[Norbert Dumas]], [[Lewis Thomas Drummond]] et [[Augustin-Norbert Morin]].
Natif de [[Beauharnois (ville)|Beauharnois]], il fréquente l'école paroissiale et le [[petit séminaire de Montréal]], où il chemine avec Joseph-Alexandre Baile, Magloire Lanctôt et [[Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme]]. En [[1843]], après avoir terminé ses études au séminaire, il se lance dans le droit, où il trouve pour maîtres [[Norbert Dumas]], Lewis Thomas Drummond et [[Augustin-Norbert Morin]].


Reçu au [[barreau du Canada-Est]] en [[1847]], il a déjà fait du journalisme en collaborant pour [[le Ménestrel]], l'[[Aurore des Canadas]] et les [[Mélanges religieux]]. Influencé par [[Eugène Sue]], il publie en [[1844]] un roman intitulé ''Les Fiancés de 1812'', mais son livre est condamné et jugé immoral par le clergé catholique. Néanmoins, il publie deux années plus tard le récit d'une relation incestueuse qui s'inspirait du ''[[René (roman)|René]]'' de [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]].
Reçu au barreau du Canada-Est en [[1847]], il a déjà fait du journalisme en collaborant pour ''[[le Ménestrel]]'', l'''Aurore des Canadas'' et les ''Mélanges religieux''. Influencé par [[Eugène Sue]], il publie en [[1844]] un roman intitulé ''Les Fiancés de 1812'', mais son livre est condamné et jugé immoral par le clergé catholique. Néanmoins, il publie deux années plus tard le récit d'une relation incestueuse qui s'inspirait du ''[[René (roman)|René]]'' de [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]].


Sans être l'un des fondateurs de l'Institut, Doutre se joint tôt au groupe et se hisse à la tête de l'organisation au mois de juillet de [[1847]]. Collaborateur du journal ''[[L'Avenir (Montréal)|L'Avenir]]'', il affirme avoir contribué à faire élire [[Louis-Hippolyte La Fontaine]] à la tête de la colonie. [[George-Étienne Cartier]] lui reprochait toutefois de [[libelle]] contre sa personne.
Sans être l'un des fondateurs de l'Institut, Doutre se joint tôt au groupe et se hisse à la tête de l'organisation au mois de juillet de [[1847]]. Collaborateur du journal ''[[L'Avenir (Montréal)|L'Avenir]]'', il affirme avoir contribué à faire élire [[Louis-Hippolyte La Fontaine]] à la tête de la colonie. [[George-Étienne Cartier]] lui reprochait toutefois de [[libelle]] contre sa personne.


Exigeant la suppression des dîmes et l'annexion du Canada aux États-Unis, Doutre est rapidement soupçonné par les autorités d'attiser la révolution. Inquiété par la tournure des événements, Doutre s'imagine un accord secret entre [[James Bruce (Lord Elgin)]] et [[Ignace Bourget]] pour faire taire ses idées qu'il tentait de répandre. Ses écrits de l'époque, nourris d'une rage anticléricale sans précédent, témoignent de sa frustration face au rejet de ses projets idéalistes.
Exigeant la suppression des dîmes et l'annexion du Canada aux États-Unis, Doutre est rapidement soupçonné par les autorités d'attiser la révolution. Inquiété par la tournure des événements, Doutre s'imagine un accord secret entre [[James Bruce (Lord Elgin)]] et [[Ignace Bourget]] pour faire taire ses idées qu'il tentait de répandre. Ses écrits de l'époque, nourris d'une rage anticléricale sans précédent, témoignent de sa frustration face au rejet de ses projets idéalistes.


Doutre affirmait pouvoir réunir tous les jeunes gens de la société canadienne sous la bannière du progressisme. Il est choqué lorsque [[Louis Proulx]], [[Elzéar-Alexandre Taschereau]], [[Jean Langevin]] et [[Joseph-Édouard Cauchon]] deviennent des membres de l'Institut et l'obligent à cesser momentanément ses attaques dans les journaux. Désillusionné, il défend par la suite l'existence d'un complot clérico-conservateur destiné à cacher la vérité aux Canadiens-français.
Doutre affirmait pouvoir réunir tous les jeunes gens de la société canadienne sous la bannière du progressisme. Il est choqué lorsque Louis Proulx, [[Elzéar-Alexandre Taschereau]], [[Jean Langevin]] et [[Joseph-Édouard Cauchon]] deviennent des membres de l'Institut et l'obligent à cesser momentanément ses attaques dans les journaux. Désillusionné, il défend par la suite l'existence d'un complot clérico-conservateur destiné à cacher la vérité aux Canadiens-français.


En [[1852]], il constate que certains membres quittent l'Institut au profit d'une association rivale financée par l'évêché de Montréal. Auteur d'un essai qui lui vaut une récompense de l'Institut, celle-ci l'élit président en novembre de la même année. L'année suivante, en [[1853]], Doutre est très occupé à exiger l'abolition du [[système seigneurial]], l'école non confessionnelle et l'éducation commerciale. Il fait aussi l'éloge du défunt libraire [[Édouard-Raymond Fabre]] avant de conclure que l'opinion publique n'avait pas envie pour le moment d'aborder de front la question de la [[laïcisme|laïcité]] des écoles.
En [[1852]], il constate que certains membres quittent l'Institut au profit d'une association rivale financée par l'évêché de Montréal. Auteur d'un essai qui lui vaut une récompense de l'Institut, celle-ci l'élit président en novembre de la même année. L'année suivante, en [[1853]], Doutre est très occupé à exiger l'abolition du [[système seigneurial]], l'école non confessionnelle et l'éducation commerciale. Il fait aussi l'éloge du défunt libraire [[Édouard-Raymond Fabre]] avant de conclure que l'opinion publique n'avait pas envie pour le moment d'aborder de front la question de la [[laïcisme|laïcité]] des écoles.


Essayant de se faire élire au [[Conseil législatif]] dans Salaberry, il est défait en [[1856]] par [[Louis Renaud]]. En [[1863]], il est de nouveau battu par [[Alfred Pinsonneault]] comme candidat à l'[[Assemblée législative du Canada-Uni]]. Il ne se représentera plus à l'Assemblée, mais il haïra et blâmera à nouveau le clergé pour son mauvais sort électoral.
Essayant de se faire élire au [[Conseil législatif du Bas-Canada|Conseil législatif]] dans Salaberry, il est défait en [[1856]] par Louis Renaud. En [[1863]], il est de nouveau battu par [[Alfred Pinsonneault]] comme candidat à l'[[Assemblée législative du Canada-Uni]]. Il ne se représentera plus à l'Assemblée, mais il haïra et blâmera à nouveau le clergé pour son mauvais sort électoral.


Avec [[Charles Daoust]], il fait fréquemment l'objet de critiques dans les lettres pastorales de l'évêque montréalais. En conséquence, son Institut perd 138 membres et doit bientôt rivaliser avec l'[[Institut canadien-français]]. Ayant trouvé un allié dans la personne de [[George Brown]], il lui confie qu'il croit nécessaire de lutter diplomatiquement contre les catholiques pour établir un système de neutralité éducative.
Avec son cousin et beau-frère Charles Daoust, il fait fréquemment l'objet de critiques dans les lettres pastorales de l'évêque montréalais. En conséquence, son Institut perd 138 membres et doit bientôt rivaliser avec l'[[Institut canadien-français]]. Ayant trouvé un allié dans la personne de [[George Brown]], il lui confie qu'il croit nécessaire de lutter diplomatiquement contre les catholiques pour établir un système de neutralité éducative.


{{Mgr|Bourget}}, qui avait lu l'encyclique [[Mirari Vos]] de [[Grégoire XVI]], s'indigne contre les avancées de Joseph Doutre et lui reproche son mépris envers la religion catholique. Exaspéré, Doutre revient rapidement au droit et s'associe avec [[Joseph Lenoir]], [[Wilfrid Laurier]], [[Raoul Dandurand]] et [[Médéric Lanctot]].
{{Mgr|Bourget}}, qui avait lu l'encyclique [[Mirari Vos]] de [[Grégoire XVI]], s'indigne contre les avancées de Joseph Doutre et lui reproche son mépris envers la religion catholique. Exaspéré, Doutre revient rapidement au droit et s'associe avec [[Joseph Lenoir]], [[Wilfrid Laurier]], [[Raoul Dandurand]] et [[Médéric Lanctot]].


En 1867, Joseph Doutre est élu [[Bâtonnier du Québec|bâtonnier]] du [[Barreau de Montréal]] pour le bâtonnat de 1867-1868<ref>{{Lien web |titre=1860 à 1869 {{!}} Barreau de Montréal |url=https://www.barreaudemontreal.qc.ca/barreau/anciens_batonniers/1860-%C3%A0-1869 |site=www.barreaudemontreal.qc.ca |consulté le=2021-07-14}}</ref>.
Dans le gouvernement de Brown et d'[[Antoine-Aimé Dorion]], Doutre est le premier représentant de sa profession et il occupait des tâches administratives de première importance, tels bâtonnier, conseiller de la reine et vérificateur en chef.


Auteur dans plusieurs revues juridiques, il a plaidé en faveur des censitaires et a pris une part active dans l'[[affaire Guibord]], qui passionne le public canadien pendant près de deux décennies, de [[1858]] à [[1875]]. Joseph Guibord ayant été finalement enterré en [[1875]], Doutre se félicite de ce gain obtenu tardivement.
Dans le gouvernement de Brown et d'[[Antoine-Aimé Dorion]], Doutre est le premier représentant de sa profession et il occupait des tâches administratives de première importance, tel vérificateur en chef.
Auteur dans plusieurs revues juridiques, il a plaidé en faveur des censitaires et a pris une part active dans l'[[affaire Guibord]], qui passionne le public canadien pendant près de deux décennies, de [[1858]] à [[1875]]. Joseph Guibord ayant été finalement enterré en [[1875]], Doutre se félicite de ce gain obtenu tardivement.


Se sentant vieillir, il constate dans les [[années 1880]] que presque tous ses anciens amis libéraux ont embrassé la foi de l'Église catholique. Toujours animé d'un radicalisme athée, il refuse à nouveau de renouer avec la foi de sa jeunesse. Dans les dernières confidences qu'il accorde à [[Honoré Mercier]], il avoue cependant qu'un peu de conciliation lui aurait été utile au cours de sa vie. Il meurt à Montréal le {{date|3 février 1886}} et est enterré dans le principal [[cimetière du Mont-Royal|cimetière protestant]] de la ville.
Se sentant vieillir, il constate dans les [[années 1880]] que presque tous ses anciens amis libéraux ont embrassé la foi de l'Église catholique. Toujours animé d'un radicalisme athée, il refuse à nouveau de renouer avec la foi de sa jeunesse. Dans les dernières confidences qu'il accorde à [[Honoré Mercier]], il avoue cependant qu'un peu de conciliation lui aurait été utile au cours de sa vie. Il meurt à Montréal le {{date|3 février 1886}} et est enterré dans le principal [[cimetière du Mont-Royal|cimetière protestant]] de la ville.
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== Œuvres ==
== Œuvres ==
* ''[[Les Fiancés de 1812]]'', roman, Montréal, Louis Perreault, 1844
* ''Les Fiancés de 1812'', roman, Montréal, Louis Perreault, 1844
* ''Plaidoyer pour Guibord'', édition préparée et présentée par [[Robert Hébert]], Éditions Liber, 2008
* ''Plaidoyer pour Guibord'', édition préparée et présentée par [[Robert Hébert]], Éditions Liber, 2008


== Références ==
== Notes et références ==
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== Liens externes ==
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{{DEFAULTSORT:Doutre, Joseph}}
[[Catégorie:Naissance en mars 1825]]

[[Catégorie:Naissance à Beauharnois]]
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[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière Mont-Royal]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière Mont-Royal]]

Dernière version du 16 janvier 2024 à 11:01

Joseph Doutre
Fonctions
Bâtonnier de Montréal (1867-1868)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 60 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Titre honorifique
Monsieur le bâtonnier (d)
signature de Joseph Doutre
Signature

Joseph Doutre (né le et mort le ) est un écrivain, un journaliste, un homme politique et un avocat québécois [1],[2]. Directeur de l'Institut canadien de Montréal, il mena une longue lutte anticléricale contre Ignace Bourget.

Natif de Beauharnois, il fréquente l'école paroissiale et le petit séminaire de Montréal, où il chemine avec Joseph-Alexandre Baile, Magloire Lanctôt et Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme. En 1843, après avoir terminé ses études au séminaire, il se lance dans le droit, où il trouve pour maîtres Norbert Dumas, Lewis Thomas Drummond et Augustin-Norbert Morin.

Reçu au barreau du Canada-Est en 1847, il a déjà fait du journalisme en collaborant pour le Ménestrel, l'Aurore des Canadas et les Mélanges religieux. Influencé par Eugène Sue, il publie en 1844 un roman intitulé Les Fiancés de 1812, mais son livre est condamné et jugé immoral par le clergé catholique. Néanmoins, il publie deux années plus tard le récit d'une relation incestueuse qui s'inspirait du René de Chateaubriand.

Sans être l'un des fondateurs de l'Institut, Doutre se joint tôt au groupe et se hisse à la tête de l'organisation au mois de juillet de 1847. Collaborateur du journal L'Avenir, il affirme avoir contribué à faire élire Louis-Hippolyte La Fontaine à la tête de la colonie. George-Étienne Cartier lui reprochait toutefois de libelle contre sa personne.

Exigeant la suppression des dîmes et l'annexion du Canada aux États-Unis, Doutre est rapidement soupçonné par les autorités d'attiser la révolution. Inquiété par la tournure des événements, Doutre s'imagine un accord secret entre James Bruce (Lord Elgin) et Ignace Bourget pour faire taire ses idées qu'il tentait de répandre. Ses écrits de l'époque, nourris d'une rage anticléricale sans précédent, témoignent de sa frustration face au rejet de ses projets idéalistes.

Doutre affirmait pouvoir réunir tous les jeunes gens de la société canadienne sous la bannière du progressisme. Il est choqué lorsque Louis Proulx, Elzéar-Alexandre Taschereau, Jean Langevin et Joseph-Édouard Cauchon deviennent des membres de l'Institut et l'obligent à cesser momentanément ses attaques dans les journaux. Désillusionné, il défend par la suite l'existence d'un complot clérico-conservateur destiné à cacher la vérité aux Canadiens-français.

En 1852, il constate que certains membres quittent l'Institut au profit d'une association rivale financée par l'évêché de Montréal. Auteur d'un essai qui lui vaut une récompense de l'Institut, celle-ci l'élit président en novembre de la même année. L'année suivante, en 1853, Doutre est très occupé à exiger l'abolition du système seigneurial, l'école non confessionnelle et l'éducation commerciale. Il fait aussi l'éloge du défunt libraire Édouard-Raymond Fabre avant de conclure que l'opinion publique n'avait pas envie pour le moment d'aborder de front la question de la laïcité des écoles.

Essayant de se faire élire au Conseil législatif dans Salaberry, il est défait en 1856 par Louis Renaud. En 1863, il est de nouveau battu par Alfred Pinsonneault comme candidat à l'Assemblée législative du Canada-Uni. Il ne se représentera plus à l'Assemblée, mais il haïra et blâmera à nouveau le clergé pour son mauvais sort électoral.

Avec son cousin et beau-frère Charles Daoust, il fait fréquemment l'objet de critiques dans les lettres pastorales de l'évêque montréalais. En conséquence, son Institut perd 138 membres et doit bientôt rivaliser avec l'Institut canadien-français. Ayant trouvé un allié dans la personne de George Brown, il lui confie qu'il croit nécessaire de lutter diplomatiquement contre les catholiques pour établir un système de neutralité éducative.

Mgr Bourget, qui avait lu l'encyclique Mirari Vos de Grégoire XVI, s'indigne contre les avancées de Joseph Doutre et lui reproche son mépris envers la religion catholique. Exaspéré, Doutre revient rapidement au droit et s'associe avec Joseph Lenoir, Wilfrid Laurier, Raoul Dandurand et Médéric Lanctot.

En 1867, Joseph Doutre est élu bâtonnier du Barreau de Montréal pour le bâtonnat de 1867-1868[3].

Dans le gouvernement de Brown et d'Antoine-Aimé Dorion, Doutre est le premier représentant de sa profession et il occupait des tâches administratives de première importance, tel vérificateur en chef.

Auteur dans plusieurs revues juridiques, il a plaidé en faveur des censitaires et a pris une part active dans l'affaire Guibord, qui passionne le public canadien pendant près de deux décennies, de 1858 à 1875. Joseph Guibord ayant été finalement enterré en 1875, Doutre se félicite de ce gain obtenu tardivement.

Se sentant vieillir, il constate dans les années 1880 que presque tous ses anciens amis libéraux ont embrassé la foi de l'Église catholique. Toujours animé d'un radicalisme athée, il refuse à nouveau de renouer avec la foi de sa jeunesse. Dans les dernières confidences qu'il accorde à Honoré Mercier, il avoue cependant qu'un peu de conciliation lui aurait été utile au cours de sa vie. Il meurt à Montréal le et est enterré dans le principal cimetière protestant de la ville.

Il avait épousé en 1858 Angéline Varin, fille de Jean-Baptiste Varin et d'Hermine Raymond. Il s'est remarié en secondes noces avec Harriet Greene, fille de Calvin Greene[4].

  • Les Fiancés de 1812, roman, Montréal, Louis Perreault, 1844
  • Plaidoyer pour Guibord, édition préparée et présentée par Robert Hébert, Éditions Liber, 2008

Notes et références

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  1. « Biographie – DOUTRE, JOSEPH – Volume XI (1881-1890) – Dictionnaire biographique du Canada », sur biographi.ca (consulté le ).
  2. « Joseph Doutre », sur marianopolis.edu (consulté le ).
  3. « 1860 à 1869 | Barreau de Montréal », sur www.barreaudemontreal.qc.ca (consulté le )
  4. « Joseph Doutre », dans Aurélien Boivin, Les meilleures nouvelles québécoises du XIXe siècle, Les Editions Fides, (lire en ligne), p. 105.

Liens externes

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