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« Diamanda Callas » : différence entre les versions

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Création de la page de Diamanda Callas, drag queen française.
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Diamanda Callas (drag queen)

Diamanda Callas, née Sylvain, est une drag queen toulousaine arrivée à Paris en 2007. Elle est actuellement résidente au cabaret Madame Arthur dans le quartier de Pigalle.

Biographie

Jeunesse

Dès ses 8 ans on remarque Sylvain car il est toujours efféminé, allant jusqu’à porter des jupes à sequins, et chanter — il a donc déjà une passion pour les apparats de beauté et l’art vivant dès le plus jeune âge. Il se définit lui-même lors de son passage dans la Queenterview[1] comme « petit garçon petite fille assez perdu dans son identité ». Néanmoins, ses parents l’encouragent dans la pratique de son art et il a alors l’occasion de chanter aux premières parties des fêtes de village grâce à son père. Son enfance a globalement été joyeuse, principalement car Sylvain n’avait pas conscience d’être à côté de la norme, et s’autorisait tout avec l’accord de ses parents[2]. Le soutien de ses parents l’emmène jusqu’à l’émission Graine de Star où il est retenu pour un casting. Il ira une fois à Paris pour rencontrer l’équipe, mais sa famille de classe moyenne ne peut lui permettre un aller retour entre Toulouse et Paris de manière hebdomadaire. Au collège, Sylvain subit beaucoup de coups et d’injures de la part de ses camarades de classe et semble vivre un début d’adolescence violent. Il continue ses cours de théâtre et de chant mais les cache à ses camarades. Mais, au moment d’intégrer le lycée, il est accepté en option musique ce qui le fait changer de secteur géographique. Il intègre alors un lycée d’artistes où il est parfaitement accepté tel qu’il est, notamment lorsque la mode lui sert d’excuse pour avoir un style vestimentaire extravagant et user de maquillage.

Carrière

Sylvain quitte Toulouse à ses 18 ans pour faire une école d’ingénieur du son à Marne-La-Vallée. Ce premier essai dans les études supérieures ne sera pas concluant, et il se réorientera alors en faculté de Lettres Modernes. Ceci étant également un échec, Sylvain retourne à Toulouse pour débuter des études de communication avant d’arriver dans le milieu de la mode. Son arrivée dans le milieu de la mode se fait par le biais de son stage de fin d’étude où il a l’opportunité de travailler au Musée des arts décoratifs de Paris.

Mais, après ces années d’études, Sylvain à besoin de changer d’environnement et passe plusieurs années à Berlin. Il décrit cet endroit comme une ville contemplative, où il y découvre la saveur de l’ennui. Embauché pour faire la direction artistique d’un magazine de mode qui met du temps à émerger, il décide de tout plaquer pour retourner à Paris et y monter son propre projet.

Il y lance son magazine Spleen Factory qui traite à la fois de sujets tels que la mode, la poésie ou le lifestyle, mais toujours sur fond de mélancolie et d’esthétique gothique. Aussi, bien que ce ne soit pas encore une activité professionnelle, il ne cesse jamais de se former au théâtre, à la vidéo, le tout avec une esthétique très léchée. En parallèle de tout cela, il travaille dans l’événementiel pour une école américaine. Il fonde également sa propre soirée techno et queer qui s’appelle Die Angst (soit l’angoisse, en allemand).

Diamanda Callas n’existe pas encore, mais Sylvain se rend compte que l’on peut se professionnaliser en tant que drag queen lors de sa découverte de la Saison 6 de RuPaul’s Drag Race (2014), où il va jusqu’à photographier les queens américaines lors de leur tournée en France au théâtre du Trianon pour son magazine. Il les photographiera à l’occasion du deuxième numéro de celui-ci, où le thème est dédié à l’hystérie. À noter qu’à cette époque, il n’est pas encore possible de visionner Drag Race de manière légale en France. Le phénomène est donc encore extrêmement underground, aux confins d’internet.


Naissance de Diamanda Callas

Lors de son trentième anniversaire, Sylvain décide de privatiser une péniche parisienne pour monter, accompagnée de quelques ami•e•s, un spectacle. C’est alors la naissance officielle de Diamanda Callas, qui montre à son entourage qu’elle sait chanter et qu’elle a une réelle envie de faire de la scène. Sylvain doit se composer très rapidement un nom de scène. Il choisit alors de lier Diamanda Galàs, chanteuse américaine rockeuse et extrêmement militante lors des années SIDA, avec Maria Callas, la célèbre cantatrice. Bien que Diamanda Callas soit encore aidée sur les aspects techniques du drag (comme le maquillage), l’artiste est enfin née. Lors de sa première performance en drag queen, Diamanda Callas chante une reprise de Nature Boy de David Bowie, avec Emmanuel Grand Soir au piano, et elle est maquillée par son amie Veida Shimmy.[3] Ce show organisé à l’occasion de son trentième anniversaire sera reconduit à la soirée de son ami pianiste Emmanuel Grand Soir, La Kindergarten Party (soit fête du jardin d’enfants, dans un mélange d’allemand et anglais). Ce spectacle de l’artiste Emmanuel Grand Soir deviendra un cabaret où Diamanda Callas y trouve sa place en tant que résidente. Malheureusement, la crise du covid frappe son ascension de plein fouet, comme tous et toutes les artistes d’alors. Diamanda ne veut pas se laisser abattre, et tente sa première audition chez Madame Arthur avec pour objectif de vivre de son art à plein temps. Elle y est toutefois éconduite, car son personnage de scène n’est alors pas assez mature. Diamanda prend le temps de se recentrer sur ce qu’elle veut réellement transmettre au public, quelle serait la teneur de ses performances et améliore les techniques et « trucages scéniques » propres au drag. Après le confinement du covid, elle tente de nouveau sa chance chez Madame Arthur et, son personnage de scène étant bien plus mûr, réussit l’audition haut la main.

Néanmoins, intégrer la mythique troupe du cabaret Madame Arthur n’est pas une finalité en soi. Au contraire, le rythme d’un nouveau spectacle à monter de toutes pièces autour d’un thème différent par semaine est extrêmement éprouvant[4]. Cela a pu la mettre en difficulté au début de ce nouveau chapitre car, ayant toujours eu une appétence pour l’esthétique gothique et désaturée, teintée de mélancolie, elle doit maintenant composer avec l’esthétique du cabaret qui est colorée, pailletée, et dont l’objectif est d’encanailler le chaland[5]. Pour faire le pont entre ces deux mondes, Diamanda devient alors une prêtresse gothique, à la fois poétique et clownesque, aux performances subversives. Voir Diamanda Callas sur scène, c’est assister pour sûr à des performances chantées, humoristiques, et où l’auto-dérision et la comédie ne sont pas en reste. Ses années musicales de prédilections oscillent toujours entre les années 90’s et les années 2000.

À côté de sa résidence au cabaret Madame Arthur, Diamanda Callas a fondé son propre cabaret gothique — le goth2be[6] — avec son acolyte Tuna Mess, dont la première édition a eu lieu en mars 2024. Diamanda anime aussi sur YouTube avec son acolyte et amie de lycée Minima Gesté une émission qui s’appelle Drag.FM. Cette émission bi-mensuelle (la plupart du temps) traite des sujets de pop culture tels que Mylène Farmer ou les tatouages, mais commente également les épisodes de la série télévisée Drag Race France depuis le début de la Saison 2.

Diamanda Callas a également à son actif trois chansons solo à écouter en ligne : Soleil vert, Melancholia, I LOV YOU.[7]

Engagement politique

Comme le drag est par essence un art subversif, celui-ci est le plus souvent porteur de messages politiques. Les messages politiques que relayent Diamanda Callas dans ses performances scéniques sont avant tout la recherche et l’acceptation de soi[8]. Bien que ce sujet ait l’air simplet exposé ainsi, il est important de rappeler que le public venant voir des drag shows n’est pas toujours familier de ce type d’art. Se présenter en drag à un public non averti et non initié aux actes performatifs des artistes queers est donc déjà un acte politique.

Esthétique

Diamanda Callas a beaucoup de mal à mettre le doigt sur des références précises qui ont pu inspirer l’esthétique de son personnage de scène, bien que l’on puisse observer dès son adolescence un attrait pour les esthétiques gothiques. Mais, dans le livre Reines[9] présenté par Nicky Doll, son tableau de références est extrêmement varié, allant de Sarah Bernhardt à Frida Kahlo.

Voir aussi

LGBT France, art queer, Nicky Doll, Drag Race, Madame Arthur, Drag Race France, Minima Gesté

  1. « Spotify », sur open.spotify.com (consulté le )
  2. « Spotify », sur open.spotify.com (consulté le )
  3. « Spotify », sur open.spotify.com (consulté le )
  4. « Site internet du cabaret Madame Arthur »
  5. Nicky Doll, Reines, l'art du drag à la française, Paris, Hors collection, , 212 p. (ISBN 978-2-7014-0397-7), p. 142
  6. HelloAsso, « Goth2be #3 - Spleen Factory », sur HelloAsso (consulté le )
  7. « Spotify », sur open.spotify.com (consulté le )
  8. Nicky Doll, Reines, l'art du drag à la française, Paris, Hors collection, , 212 p. (ISBN 978-2-7014-0397-7), p. 141
  9. Nicky Doll, Reine, l'art du drag à la française, Paris, Hors collection, , 212 p. (ISBN 978-2-7014-0397-7), p. 144