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La '''Main de Dieu,''' '''{{Langue|la|Manus Dei}}''' en latin, est un motif de l'art juif et chrétien, en particulier de l'[[Antiquité tardive]] et du [[Haut Moyen Âge]], lorsque la représentation de [[Yahweh]] ou de [[Dieu le Père]] comme une figure humaine était inacceptable.
La '''Main de Dieu,''' '''{{Langue|la|Manus Dei}}''' en latin, est un motif de l'art juif et chrétien, en particulier de l'[[Antiquité tardive]] et du [[Haut Moyen Âge]], lorsque la représentation de [[Yahweh]] ou de [[Dieu le Père]] comme une figure humaine était inacceptable.
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On retrouve la symbolique de la main divine dans des traditions d'autres religions du [[Proche-Orient ancien]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rachel|nom1=Hachlili|titre=Ancient Jewish art and archaeology in the diaspora|éditeur=Brill|collection=Handbuch der Orientalistik|date=1998|isbn=978-90-04-10878-3|lire en ligne=https://archive.org/details/ancientjewishart0000hach/mode/2up|accès url=inscription|consulté le=2024-04-19}}</ref>, par exemple la [[Khamsa (symbole)|Khamsa]], ou encore dans l'[[art amarnien]] en Égypte sous [[Akhenaton|Akhénaton]], où les rayons du disque solaire d'[[Aton]] se terminent par de petites mains pour suggérer la générosité de la divinité.
On retrouve la symbolique de la main divine dans des traditions d'autres religions du [[Proche-Orient ancien]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rachel|nom1=Hachlili|titre=Ancient Jewish art and archaeology in the diaspora|éditeur=Brill|collection=Handbuch der Orientalistik|date=1998|isbn=978-90-04-10878-3|lire en ligne=https://archive.org/details/ancientjewishart0000hach/mode/2up|accès url=inscription|consulté le=2024-04-19}}</ref>, par exemple la [[Khamsa (symbole)|Khamsa]], ou encore dans l'[[art amarnien]] en Égypte sous [[Akhenaton|Akhénaton]], où les rayons du disque solaire d'[[Aton]] se terminent par de petites mains pour suggérer la générosité de la divinité.

== Présence dans les textes sacrés et commentaires ==
IMAGE ISAC AGHTAMAR

=== Bible hébraïque ===
La main de Dieu, avec le bras et les doigts, est l'un des anthropomorphismes les plus fréquemment utilisés dans la Bible hébraïque. Les références à la main de Dieu apparaissent à de nombreuses reprises dans le Pentateuque, en particulier dans le récit de l'exode des Israélites d'Égypte.

=== Littérature rabbinique ===
Au sein de l'[[aggada]], la main de Dieu apparaît fréquemment et la littérature rabbinique développe les récits bibliques anthropomorphes.

=== Nouveau Testament ===
Il n'y a aucune référence à la main de Dieu en tant qu'acteur ou témoin dans le Nouveau Testament. Cependant, la voix de Dieu se fait entendre à trois reprises dans les [[Évangiles]] (Mt 3,17 ; Jn 12,28 ; Mt 17,5), et la main de Dieu est souvent utilisée pour la représenter dans les arts visuels.

== Art chrétien ==
IMAGE TRIOMPHE CROIX

Dans l'art chrétien, la main de Dieu est traditionnellement interprétée comme symbolique plutôt que comme l'indication de la présence physique ou visible de Dieu. À la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge, toute représentation de la figure de Dieu été considérée comme [[Dieu le Père#Dieu le Père dans la culture|une violation du Deuxième Commandement]]. La représentation de la main de Dieu s’est ainsi développée comme un compromis avec le Deuxième Commandement, bien que des interprétations anthropomorphes sont également plausibles<ref>{{Article|langue=en|prénom1=C. W.|nom1=Griffith|prénom2=David|nom2=Paulsen|titre=Augustine and the Corporeality of God|périodique=Harvard Theological Review|volume=95|numéro=1|pages=97-118|date=2002}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=David|nom1=Paulsen|titre=Early Christian Belief in a Corporeal Deity: Origen and Augustine as Reluctant Witnesses|périodique=Harvard Theological Review|volume=83|numéro=2|pages=105-116|date=1990}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robin Margaret|nom1=Jensen|titre=Face to Face: Portraits of the Divine in Early Christianity|lieu=Minneapolis|éditeur=Fortress Press|année=2005|pages totales=256|passage=120-121|isbn=9780800636784|lire en ligne=https://archive.org/details/facetofaceportra0000jens|accès url=inscription}}</ref>.

Dans les œuvres chrétiennes ultérieures, la main isolée est souvent remplacée par le corps complet, dont la [[Dieu le Père#Dieu le Père dans la culture|représentation]] était devenue acceptable dans l'[[occident chrétien]], mais pas dans l'art [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe chrétien]] ou juif.

=== Représentation ===
Pour représenter la main sans corps attaché, les artistes choisissent généralement de la faire émerger d'un nuage (un nuage est mentionné comme source de la voix de Dieu dans les récits évangéliques de la [[Transfiguration (christianisme)|Transfiguration de Jésus]]), d'une bordure de l'image ou encore d'une couronne de laurier.

Plusieurs exemples de la [[synagogue de Doura Europos]] montrent la main avec une grande partie de l'avant-bras, manière de procéder que l'on ne retrouve pas dans les exemples chrétiens, et la plupart montrent une paume ouverte, parfois avec les doigts écartés.

Dans l'art chrétien, si la main de Dieu n'accomplit pas une action, elle prend généralement la forme d'un geste de bénédiction ou est simplement représentée la paume ouverte. Dans ce cas, elle est souvent accompagnée d'un halo servant à cacher l'extrémité. Si le halo est cruciforme, il fait référence aux concepts de [[Logos (christianisme)|Logos]] et de [[Préexistence du Christ]]. Le geste de bénédiction consiste à pointer avec l’index et le majeur, les autres doigts repliés vers l’arrière et le pouce détendu. Il existe un autre geste de bénédiction, byzantin, plus compliqué qui représente les lettres grecques ''[[chi]]'' et [[sigma]], abréviation de [[Jésus-Christ|Christos]]. Ce geste est formé en croisant le pouce et l'annulaire à l'intérieur de la paume, avec l'index droit et les autres doigts légèrement fléchis<ref>{{Ouvrage|prénom1=Adolphe Napoléon|nom1=Didron|titre=Manuel d'iconographie chrétienne, grecque et latine|lieu=Paris|année=1845|pages totales=483|passage=455-456|lire en ligne=https://archive.org/details/manueldiconograp00dion/page/454/mode/2up}}</ref>.

Dans certaines œuvres, notamment les mosaïques romaines, la main descend du haut de l'image en serrant le bas d'une couronne et le bras disparaît sous le haut de la couronne.

IMAGE WISIGOTH

La main apparaît de manière récurrente dans certaines scènes classiques ([[sacrifice d'Isaac]], [[Annonciation]], [[Transfiguration (christianisme)|Transfiguration]], ...), mais on peut l'observer dans de nombreuses autres situations ([[Ecclesia et Synagoga]] au pied de la croix, représentations de [[Melchisédech]], ...)<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gertrud|nom1=Schiller|titre=Iconography of Christian art. Vol 1&2|lieu=Greenwich, Connecticut|éditeur=New York Graphic Society Ltd|année=1971|date=|passage=vol 2: p674|isbn=978-0-85331-324-3|lire en ligne=https://archive.org/details/iconographyofchr0000schi/page/674/mode/2up?view=theater|accès url=inscription|consulté le=2024-04-20}}</ref>. Elle est présente sur la mosaïque de l'[[Arche d'Alliance]] de l'[[Oratoire carolingien de Germigny-des-Prés]].

Un ou plusieurs anges, agissant comme messagers de Dieu, peuvent apparaître à la place de la main.

Dans l'art chrétien, la main peut représenter [[Dieu le Fils]] ou le [[Logos (christianisme)|Logos]], et sera ultérieurement substituée par un petit portrait du Christ dans un cadre circulaire similaire, surtout en Orient. En Occident, la main représente plutôt [[Dieu le Père]], et ce sera son portrait qui la remplacera. Cependant, il n'est pas toujours évident de savoir à qui appartient la main, sauf dans les scènes où [[Incarnation (christianisme)|Jésus incarné]] est explicitement représenté.

==== Scènes de l'Ancien Testament ====
Exemples de représentations de scènes de l'Ancien Testament :

* Le [[Ligature d'Isaac|sacrifice d'Isaac]] : sur le [[sarcophage de Junius Bassus]], Abraham est retenu par la main, qui saisit son couteau. L'utilisation de la main dans cette scène plutôt que l'ange mentionné dans la Bible, souligne l'acceptation du sacrifice par Dieu, ainsi que sa volonté de l'empêcher. Le sacrifice d'Isaac apparaît pour la première fois dans l'art chrétien au IVe siècle<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kurt|nom1=Weitzmann|titre=Age of spirituality : late antique and early Christian art, third to seventh century ; catalogue of the exhibition|lieu=New York|éditeur=The Metropolitan Museum of Art|année=1977|pages totales=786|passage=471-472|lire en ligne=https://libmma.contentdm.oclc.org/digital/collection/p15324coll10/id/156217|consulté le=2024-04-20}}</ref>.
* Mélchisédech : sur l'autel de l'[[abbaye de Klosterneuburg]] (XIIe s)<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Elfie |nom=Raymond |titre=Signs of Plenty - The altar of Verdun |url=http://v1.elfieraymond.com/altar/altar.html |consulté le=2024-4-20}}</ref>, dans le [[sacramentaire de Drogon]] (IXe s) et dans la [[basilique Saint-Vital de Ravenne]]. La présence de la main s'explique par l'approbation de son sacrifice telle que mentionné dans la Bible, et on associe également à Mélchisédech, qui était à la fois prêtre et roi, une monarchie de droit divin. Il est considéré comme une [[Typologie biblique|préfiguration]] du Christ.
* Moïse recevant les Tables de la Loi de la main de Dieu : sur un sarcophage datant du IVe siècle à Tarragone<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Galit|nom1=Noga-Banai|titre=The trophies of the martyrs: an art historical study of early Christian silver reliquaries|éditeur=Oxford university press|collection=Oxford studies in Byzantium|date=2008|pages totales=257|passage=23-24, 220|isbn=978-0-19-921774-8|lire en ligne=https://archive.org/details/Book_2090/page/23/mode/2up|consulté le=2024-04-20}}</ref> ou encore dans le [[Psautier de Paris (Xe siècle)|psautier de Paris]] du Xe siècle.

IMAGE PSAUTIER PARIS

* [[Livre des Psaumes|Psaumes]] : le [[Psautier d'Utrecht|psautier carolingien d'Utrecht]] illustre de manière atypique presque tous les psaumes et montre la main de Dieu dans au moins 27 de ces images, et encore plus fréquemment la figure du Christ dans les cieux<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Utrecht Psalter annotated edition |url=https://psalter.library.uu.nl/page/11 |site=psalter.library.uu.nl |consulté le=2024-04-20}}</ref>.
* Le [[festin de Balthazar]] : rarement représenté, jusqu'au [[Le Festin de Balthazar (Rembrandt)|tableau de Rembrandt]] au XVIIe siècle.
* Les prophètes ([[Ézéchiel]], [[Jonas]], [[Isaïe]], ...) recevant leur prophétie ou bénis par la main.
* Dans la [[Genèse de Vienne]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christa|nom1=Hofmann|titre=The Vienna Genesis: material analysis and conservation of a Late Antique illuminated manuscript on purple parchment|éditeur=Böhlau Verlag|date=2020|isbn=978-3-205-21057-3|lire en ligne=https://library.oapen.org/bitstream/20.500.12657/41206/1/PUB_667_Hofmann_Vienna_Genesis.pdf|format électronique=pdf|consulté le=2024-04-20}}</ref>, la main est représentée dans de nombreuses scènes : expulsion d'Adam et Ève du paradis, alliance avec Noé, promesse à Abraham, ...

GALERIE 1

==== Scènes du Nouveau Testament ====
IMAGE IVOIRE

* Le [[baptême du Christ]] : la main représente la voix de Dieu et la colombe représente le [[Saint-Esprit]], montrant ainsi l'implication de toute la [[Trinité (christianisme)|Trinité]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=André|nom1=Grabar|titre=Christian iconography: a study of its origins|éditeur=Routledge & Kegan Paul|collection=The A. W. Mellon lectures in the fine arts|date=1968|passage=115|isbn=978-0-7100-0605-9|lire en ligne=https://archive.org/details/christianiconogr0000unse_z7t3/page/114/mode/2up|accès url=inscription|consulté le=2024-04-20}}</ref>. La main ne semble jamais apparaître sans la colombe, car le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe est mentionné dans l'Évangile de Marc (Mc 1,10-11). La colombe et la main sont généralement situées au centre, pointant vers Jésus.
* La [[Transfiguration (christianisme)|transfiguration de Jésus]] : l'évangile de [[Gladzor]] contient une illustration de la sur laquelle on peut voir la main formant une bénédiction et la colombe<ref>{{Ouvrage|langue=arménien|titre=Gladzor Gospels|passage=106|lire en ligne=https://digital.library.ucla.edu/catalog/ark:/21198/zz0009gx6g|consulté le=2024-4-20}}</ref>.
* L'[[Agonie de Jésus-Christ au Jardin des Oliviers|Agonie dans le jardin]] : le premier exemple connu se trouve dans l'[[Évangéliaire de saint Augustin]] (VIe siècle)<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gertrud|nom1=Schiller|titre=Iconography of Christian art. Vol 1&2|lieu=Greenwich, Connecticut|éditeur=New York Graphic Society Ltd|année=1971|date=|passage=vol 2: p674|isbn=978-0-85331-324-3|lire en ligne=https://archive.org/details/iconographyofchr0000schi/page/674/mode/2up?view=theater|accès url=inscription|consulté le=2024-04-20}}</ref> <u>(shill 2 p49)</u>, bien qu'un ange soit le plus souvent représenté. C'est la troisième et dernière fois que la voix de Dieu est mentionnée dans les évangiles (Jn 12,28).
* La [[Crucifixion|Crucifixion de Jésus]] : de l'[[art carolingien]] jusqu'à l'[[Art roman|époque romane]], la main peut apparaître au-dessus de la croix, dirigée vers le bas. Elle tient parfois une couronne de laurier, comme à l'arrière de la [[croix de Lothaire]] dans la [[cathédrale d'Aix-la-Chapelle]].
* L'[[Ascension (fête)#Les sources néotestamentaires|Ascension du Christ]] : comme sur la plaque d'ivoire, la main de Dieu saisit celle de Jésus pour l'amener auprès de lui.
* Le [[Jugement dernier]] : dans les icônes othodoxes, la main de Dieu tient souvent la balance dans laquelle les âmes sont pesées, comme sur la murale du [[monastère de Voroneț]]. En Occident, c'est [[Michel (archange)|saint Michel]] qui s'en occupe généralement.

GALERIE 2

==== Approbation divine des dirigeants ====
IMAGE NAPOLEON

La main apparaît souvent en train de bénir les dirigeants. Elle peut également tenir ou déposer une couronne sur la tête du dirigeant.

Les pièces de monnaies font fréquemment figurer la main de Dieu. On la retrouve à plusieurs reprises sur les pièces de l'empire byzantin à partir du IVe siècle, principalement couronnant les impératrices ([[Galla Placidia]], [[Pulchérie]], ...)<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Philip|nom1=Grierson|prénom2=Melinda|nom2=Mays|titre=Catalogue of late Roman coins in the Dumbarton Oaks Collection and in the Whittemore Collection: from Arcadius and Honorius to the accession of Anastasius|lieu=Washington, DC|éditeur=Dumbarton Oaks Research Libr. and Coll|collection=Dumbarton Oaks catalogues|date=1992|passage=76|isbn=978-0-88402-193-3|lire en ligne=https://archive.org/details/docoins-late-roman/page/76/mode/2up?view=theater|consulté le=2024-04-22}}</ref>.

Une pièce de monnaie posthume de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] montre l'empereur sur un char avec la main de Dieu descendant du ciel<ref>{{Lien web |titre=DIVUS CONSTANTIN Ier
Nummus |url=https://odysseus-numismatique.com/article/divus-constantin-ier-nummus/ |site=https://odysseus-numismatique.com/ |consulté le=2024-4-22}}</ref>, combinant l'iconographie chrétienne avec le symbole païen de l'aigle emportant les empereurs déifiés au ciel.

Dans les œuvres byzantines ultérieures, la main est souvent remplacée par une figure complète du Christ plaçant une couronne sur la tête<ref>Exemples du XIe siècle [[:File:Basilios II.jpg|ici]] and [[:File:Nicephorus III and Maria of Alania BnF Coislin79 fol2bis.jpg|là]].</ref>.

Assez rare chez les anglo-saxons, des pièces de monnaie d'[[Édouard l'Ancien]] et d'[[Æthelred le Malavisé]] ont une grande main dominant leur revers<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Stanley Casson|titre=Byzantium and Anglo-Saxon Sculpture-I|périodique=The Burlington Magazine for Connoisseurs|volume=61|numéro=357|pages=265-274|date=1932|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/i236190}}</ref>.

La [[Main de justice|Main de Justice]], qui fait partie des insignes traditionnels du couronnement français, était un sceptre terminé par une main en ivoire dans le geste de bénédiction. Ce sceptre évoque la main de Dieu (puissance divine) pour légitimer la puissance royale<ref>{{Ouvrage|prénom1=Adolphe Napoélon|nom1=Didron|titre=Iconographie chrétienne: Histoire de Dieu|lieu=Paris|année=1843|pages totales=600|passage=191|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ih4vAAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=%22main%20de%20justice%22&f=false|consulté le=2024-4-21}}</ref>.

GALERIE 3

==== Saints ====
IMAGE MANUSCRIT JOB

La main peut également accompagner des saints, soit dans une scène emblématique, soit en accomplissant un miracle associé au saint – dans la théologie catholique, un miracle est la manifestation de la puissance et de l'intervention de Dieu<ref>{{Lien web |titre=Définition Miracle - Église catholique en France |url=https://eglise.catholique.fr/glossaire/miracle/ |site=Église catholique en France |consulté le=2024-4-27}}</ref>.

Sur la [[Tapisserie de Bayeux|tapisserie de Bayeux,]] la main apparaît au-dessus de l'[[abbaye de Westminster]] dans la scène montrant les funérailles d'[[Édouard le Confesseur]].

La main est parfois représentée dans des scènes d'assassinat de martyrs, par exemple sur les [[châsses de saint Thomas Becket]].

==== Icônes ====
Dans les icônes [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]], la main est un motif encore actuellement utilisé, émergeant de cercles concentriques.

Elle est représentée sur des scènes de la Bible ou en présence des saints, et parfois identifiée comme appartenant à Jésus. Des variantes de la même icône remplacent la main par une image de Jésus, procédé également utilisé dans des œuvres occidentales, à partir de l'an 1000.

La plus ancienne icône de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]], datant d'environ 600, conservée au [[monastère Sainte-Catherine du Sinaï]], présente la main de Dieu surplombant Marie et Jésus. Une autre œuvre orthodoxe représentant Marie avec la main de Dieu est la mosaïque d'abside de l'église de la Dormition de [[İznik|Nicée]], détruite en 1922<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Church of Koimesis in Nicaea |url=https://www.thebyzantinelegacy.com/koimesis-nicaea |site=The Byzantine Legacy |consulté le=2024-05-03}}</ref>. Cette mosaïque a été détruite pendant la [[période iconoclaste de l'Empire byzantin]], puis restaurée pendant l'entre-deux iconodule (780-815)<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Paul Underwood|titre=The Evidence of Restorations in the Sanctuary Mosaics of the Church of the Dormition at Nicaea|périodique=Dumbarton Oaks Papers|volume=13|pages=235-243|date=1959|lire en ligne=https://archive.org/details/DOP13_11_Underwood/mode/2up}}</ref>.

IMAGE PAYS BAS

==== Art de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance ====
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À partir du XIVe siècle, et plus tôt dans certains contextes, [[Représentation de Dieu dans le christianisme|les figures complètes de Dieu le Père]] sont devenues de plus en plus courantes dans l'art occidental, bien qu'elles restent controversées et rares dans le monde orthodoxe. Naturellement, ces personnages ont tous des mains qui utilisent la bénédiction et d'autres gestes de diverses manières. Il convient de noter que la plus célèbre de toutes ces utilisations, la main créatrice de Dieu de [[Michel-Ange]] dans le [[plafond de la chapelle Sixtine]], se détache de la robe enveloppante de Dieu au-dessus du poignet et est représentée sur un fond uni d'une manière qui rappelle de nombreux exemples. du motif antérieur.

Le motif n'a pas disparu dans l'iconographie ultérieure et a connu un renouveau au XVe siècle alors que l'éventail des sujets religieux s'élargissait considérablement et que la représentation de Dieu le Père devenait à nouveau controversée parmi les protestants. Les estampes de [[Daniel Hopfer]] et d'autres utilisent fréquemment la main dans divers contextes, et l' [[emblème]] personnel de [[Jean Calvin]] était un cœur tenu dans la main. Le motif est utilisé très librement dans des gravures relatives aux retombées religieuses et politiques de la Réforme au cours des deux siècles suivants, par exemple dans des gravures sur la [[Guerre de Quatre-Vingts Ans|révolte hollandaise]] . Dans un décor [[rococo]] élevé de l' [[abbaye de Windberg]], [[District de Basse-Bavière|en Basse-Bavière]], la main de Dieu tient une balance dans laquelle une tige de lys indiquant la pureté de sainte Catherine l'emporte sur la couronne et le sceptre de la pompe mondaine.

Le bras-reliquaire similaire mais essentiellement sans rapport était une forme populaire à l'époque médiévale, lorsque la main était la plus utilisée. Généralement, ceux-ci sont en métal précieux, montrant la main et la majeure partie de l'avant-bras, pointant vers le haut à partir d'une base plate où le bras s'est arrêté. Ils contenaient [[Relique|des reliques]], provenant généralement de cette partie du corps du saint, et c'était la main du saint qui était représentée.

GALERIE 4

== Exemples dans l'art juif de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge ==
IMAGE EZEKIEL

La main de Dieu apparaît dans plusieurs exemples du petit corpus survivant de l’art religieux juif figuratif. Il est particulièrement visible dans les peintures murales de la [[Synagogue de Doura Europos|synagogue Dura Europos du]] IIIe siècle, et également visible dans la mosaïque de la nef de la synagogue [[Synagogue de Beth Alpha|Beth Alpha]] du VIe siècle, et sur un paravent [[Bêma|bimah]] du VIe-VIIe siècle trouvé dans la synagogue [[Susya|Susiya]] du IVe-Ve siècle. . <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Fred|nom1=Skolnik|prénom2=Michael|nom2=Berenbaum|titre=Encyclopaedia judaica|éditeur=Thomson Gale|date=2007|passage=191 : Anthropomorphism in Jewish Art|isbn=978-0-02-865930-5|isbn2=|isbn3=|lire en ligne=https://archive.org/details/EncyclopediaJudaica_201905|consulté le=2024-05-05}}</ref>

=== Synagogue Dura Europos ===
Dans la synagogue Dura Europos, la main de Dieu apparaît dix fois, dans cinq des vingt-neuf peintures murales à thème biblique, dont La ''Liaison d'Isaac'', ''Moïse et le Buisson ardent'', ''L'Exode et la traversée de la mer Rouge'', ''Élie ressuscitant l'enfant. de la veuve de Zarepheth'' et ''d'Ézéchiel dans la vallée des ossements secs'' . <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl Hermann|nom1=Kraeling|titre=The Synagogue|éditeur=Yale Univ. Press|collection=The excavations at Dura-Europos : conducted by Yale University and the French Academy of Inscriptions and Letters / ed. by P. V. C. Baur and M. I. Rostovtzeff|date=1979|passage=57|isbn=978-0-87068-331-2|lire en ligne=https://archive.org/details/synagogue0000krae/page/56/mode/2up?view=theater|accès url=inscription|consulté le=2024-05-05}}</ref> Dans plusieurs exemples, la main inclut également l’avant-bras.

GALERIE

=== Synagogue Beth Alpha ===
IMAGE ISAAC

Dans la synagogue [[Synagogue de Beth Alpha|Beth Alpha]], la main de Dieu apparaît sur le panneau ''Reliure d'Isaac'' situé à l'entrée nord du sol en mosaïque de la nef de la synagogue. <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Eleazar Lipa|nom1=Sukenik|titre=The ancient synagogue of Beth Alpha: an account of the excavations conducted on behalf of the Hebrew Univ., Jerusalem|éditeur=|date=1975|passage=40|isbn=978-3-487-05740-8|lire en ligne=https://archive.org/details/ancientsynagogue0000suke/page/40/mode/2up?view=theater|consulté le=2024-05-05}}</ref> La main de Dieu est positionnée stratégiquement en haut au centre de la composition, directement au-dessus du bélier que l'ange de Dieu demande à Abraham de sacrifier à la place d'Isaac.

=== Synagogue Susiya ===
Dans la synagogue [[Susya|Susiya]], la main de Dieu apparaît sur les restes dégradés d'un écran bimah en marbre qui illustrait peut-être autrefois une scène biblique telle que ''Moïse recevant la loi'' ou la ''liaison d'Isaac'' . <ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Steven H. |nom=Werlin |titre=The late ancient synagogues of southern Palestine |url=https://cdr.lib.unc.edu/concern/dissertations/xk81jk66f?locale=en |site=Carolina Digital Repository |date=2012 |doi=10.17615/npvg-kx81 |consulté le=2024-05-05 |page=208}}</ref> Bien que la main ait été soumise à d'intenses coups de couteau [[Iconoclasme|iconoclastes]], les iconoclastes ont laissé intacts quelques vestiges du pouce et des doigts fuyants. <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert|nom1=Schick|titre=The Christian Communities of Palestine from Byzantine to Islamic Rule: An Historical and Archaeological Study|éditeur=Gerlach Press|date=2021|passage=213|isbn=978-3-95994-092-4|doi=10.2307/j.ctv1b9f5q6.16|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/j.ctv1b9f5q6|consulté le=2024-05-05}}</ref> Une vignette a été gravée dans le pouce. Foerster affirme que la main de Dieu tenait à l'origine un rouleau de la Torah, identifiant le petit morceau de marbre en relief situé entre le pouce et les doigts comme un rouleau de la Torah. <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gideon|nom1=Foerster|titre=Decorated marble chancel screens in sixth century synagogues in Palestine and their relation to Christian art and architecture|éditeur=|collection=Collection de l'École française de Rome|date=1989|passage=1820|isbn=978-2-7283-0194-2|isbn2=978-2-7283-0195-9|isbn3=978-2-7283-0196-6|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1989_act_123_1_3566|consulté le=2024-05-05}}</ref>

=== Haggadah à tête d'oiseau ===
IMAGE TETE OISEAU

La main de Dieu apparaît dans la [[Haggada|Haggadah]] du début du XIVe siècle, la [[Haggadah à têtes d'oiseaux|Haggadah à tête d'oiseau]], produite en Allemagne. Deux mains de Dieu apparaissent sous le texte du chant ''[[Dayénu|Dayenu]]'', distribuant la [[manne]] du ciel. La Haggadah à tête d'oiseau est une source visuelle particulièrement importante de la période médiévale, car il s'agit du premier exemple survivant d'une Haggadah hébraïque illuminée médiévale.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Hand of God (art)}}
{{Références}}
{{Références}}

Version du 5 mai 2024 à 18:43

IMAGE INTRO

La Main de Dieu, Manus Dei en latin, est un motif de l'art juif et chrétien, en particulier de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Âge, lorsque la représentation de Yahweh ou de Dieu le Père comme une figure humaine était inacceptable.

La main est utilisée pour indiquer une intervention de Dieu ou son approbation, dans un geste de bénédiction (dans les exemples chrétiens).

Il s'agit d'un symbole artistique qui n'a généralement pas pour but d'indiquer qu'une main était physiquement présente ou visible.

Il existe de nombreuses références à la main ou au bras de Dieu dans la Bible hébraïque, dont la plupart sont clairement symboliques, mais certaines peuvent faire l'objet d'une interprétation littérale. La synagogue de Doura Europos, dotée d'un ensemble de fresques figuratives uniques à ce jour pour une synagogue antique, contient la représentation de la main de Dieu dans cinq scènes différentes.

Dans les œuvres chrétiennes ultérieures, la main isolée est souvent remplacée par le corps complet, dont la représentation était devenue acceptable dans l'occident chrétien, mais pas dans l'art orthodoxe ou juif.

On retrouve la symbolique de la main divine dans des traditions d'autres religions du Proche-Orient ancien[1], par exemple la Khamsa, ou encore dans l'art amarnien en Égypte sous Akhénaton, où les rayons du disque solaire d'Aton se terminent par de petites mains pour suggérer la générosité de la divinité.

Présence dans les textes sacrés et commentaires

IMAGE ISAC AGHTAMAR

Bible hébraïque

La main de Dieu, avec le bras et les doigts, est l'un des anthropomorphismes les plus fréquemment utilisés dans la Bible hébraïque. Les références à la main de Dieu apparaissent à de nombreuses reprises dans le Pentateuque, en particulier dans le récit de l'exode des Israélites d'Égypte.

Littérature rabbinique

Au sein de l'aggada, la main de Dieu apparaît fréquemment et la littérature rabbinique développe les récits bibliques anthropomorphes.

Nouveau Testament

Il n'y a aucune référence à la main de Dieu en tant qu'acteur ou témoin dans le Nouveau Testament. Cependant, la voix de Dieu se fait entendre à trois reprises dans les Évangiles (Mt 3,17 ; Jn 12,28 ; Mt 17,5), et la main de Dieu est souvent utilisée pour la représenter dans les arts visuels.

Art chrétien

IMAGE TRIOMPHE CROIX

Dans l'art chrétien, la main de Dieu est traditionnellement interprétée comme symbolique plutôt que comme l'indication de la présence physique ou visible de Dieu. À la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge, toute représentation de la figure de Dieu été considérée comme une violation du Deuxième Commandement. La représentation de la main de Dieu s’est ainsi développée comme un compromis avec le Deuxième Commandement, bien que des interprétations anthropomorphes sont également plausibles[2],[3],[4].

Dans les œuvres chrétiennes ultérieures, la main isolée est souvent remplacée par le corps complet, dont la représentation était devenue acceptable dans l'occident chrétien, mais pas dans l'art orthodoxe chrétien ou juif.

Représentation

Pour représenter la main sans corps attaché, les artistes choisissent généralement de la faire émerger d'un nuage (un nuage est mentionné comme source de la voix de Dieu dans les récits évangéliques de la Transfiguration de Jésus), d'une bordure de l'image ou encore d'une couronne de laurier.

Plusieurs exemples de la synagogue de Doura Europos montrent la main avec une grande partie de l'avant-bras, manière de procéder que l'on ne retrouve pas dans les exemples chrétiens, et la plupart montrent une paume ouverte, parfois avec les doigts écartés.

Dans l'art chrétien, si la main de Dieu n'accomplit pas une action, elle prend généralement la forme d'un geste de bénédiction ou est simplement représentée la paume ouverte. Dans ce cas, elle est souvent accompagnée d'un halo servant à cacher l'extrémité. Si le halo est cruciforme, il fait référence aux concepts de Logos et de Préexistence du Christ. Le geste de bénédiction consiste à pointer avec l’index et le majeur, les autres doigts repliés vers l’arrière et le pouce détendu. Il existe un autre geste de bénédiction, byzantin, plus compliqué qui représente les lettres grecques chi et sigma, abréviation de Christos. Ce geste est formé en croisant le pouce et l'annulaire à l'intérieur de la paume, avec l'index droit et les autres doigts légèrement fléchis[5].

Dans certaines œuvres, notamment les mosaïques romaines, la main descend du haut de l'image en serrant le bas d'une couronne et le bras disparaît sous le haut de la couronne.

IMAGE WISIGOTH

La main apparaît de manière récurrente dans certaines scènes classiques (sacrifice d'Isaac, Annonciation, Transfiguration, ...), mais on peut l'observer dans de nombreuses autres situations (Ecclesia et Synagoga au pied de la croix, représentations de Melchisédech, ...)[6]. Elle est présente sur la mosaïque de l'Arche d'Alliance de l'Oratoire carolingien de Germigny-des-Prés.

Un ou plusieurs anges, agissant comme messagers de Dieu, peuvent apparaître à la place de la main.

Dans l'art chrétien, la main peut représenter Dieu le Fils ou le Logos, et sera ultérieurement substituée par un petit portrait du Christ dans un cadre circulaire similaire, surtout en Orient. En Occident, la main représente plutôt Dieu le Père, et ce sera son portrait qui la remplacera. Cependant, il n'est pas toujours évident de savoir à qui appartient la main, sauf dans les scènes où Jésus incarné est explicitement représenté.

Scènes de l'Ancien Testament

Exemples de représentations de scènes de l'Ancien Testament :

  • Le sacrifice d'Isaac : sur le sarcophage de Junius Bassus, Abraham est retenu par la main, qui saisit son couteau. L'utilisation de la main dans cette scène plutôt que l'ange mentionné dans la Bible, souligne l'acceptation du sacrifice par Dieu, ainsi que sa volonté de l'empêcher. Le sacrifice d'Isaac apparaît pour la première fois dans l'art chrétien au IVe siècle[7].
  • Mélchisédech : sur l'autel de l'abbaye de Klosterneuburg (XIIe s)[8], dans le sacramentaire de Drogon (IXe s) et dans la basilique Saint-Vital de Ravenne. La présence de la main s'explique par l'approbation de son sacrifice telle que mentionné dans la Bible, et on associe également à Mélchisédech, qui était à la fois prêtre et roi, une monarchie de droit divin. Il est considéré comme une préfiguration du Christ.
  • Moïse recevant les Tables de la Loi de la main de Dieu : sur un sarcophage datant du IVe siècle à Tarragone[9] ou encore dans le psautier de Paris du Xe siècle.

IMAGE PSAUTIER PARIS

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Scènes du Nouveau Testament

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Approbation divine des dirigeants

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La main apparaît souvent en train de bénir les dirigeants. Elle peut également tenir ou déposer une couronne sur la tête du dirigeant.

Les pièces de monnaies font fréquemment figurer la main de Dieu. On la retrouve à plusieurs reprises sur les pièces de l'empire byzantin à partir du IVe siècle, principalement couronnant les impératrices (Galla Placidia, Pulchérie, ...)[15].

Une pièce de monnaie posthume de Constantin Ier montre l'empereur sur un char avec la main de Dieu descendant du ciel[16], combinant l'iconographie chrétienne avec le symbole païen de l'aigle emportant les empereurs déifiés au ciel.

Dans les œuvres byzantines ultérieures, la main est souvent remplacée par une figure complète du Christ plaçant une couronne sur la tête[17].

Assez rare chez les anglo-saxons, des pièces de monnaie d'Édouard l'Ancien et d'Æthelred le Malavisé ont une grande main dominant leur revers[18].

La Main de Justice, qui fait partie des insignes traditionnels du couronnement français, était un sceptre terminé par une main en ivoire dans le geste de bénédiction. Ce sceptre évoque la main de Dieu (puissance divine) pour légitimer la puissance royale[19].

GALERIE 3

Saints

IMAGE MANUSCRIT JOB

La main peut également accompagner des saints, soit dans une scène emblématique, soit en accomplissant un miracle associé au saint – dans la théologie catholique, un miracle est la manifestation de la puissance et de l'intervention de Dieu[20].

Sur la tapisserie de Bayeux, la main apparaît au-dessus de l'abbaye de Westminster dans la scène montrant les funérailles d'Édouard le Confesseur.

La main est parfois représentée dans des scènes d'assassinat de martyrs, par exemple sur les châsses de saint Thomas Becket.

Icônes

Dans les icônes orthodoxes, la main est un motif encore actuellement utilisé, émergeant de cercles concentriques.

Elle est représentée sur des scènes de la Bible ou en présence des saints, et parfois identifiée comme appartenant à Jésus. Des variantes de la même icône remplacent la main par une image de Jésus, procédé également utilisé dans des œuvres occidentales, à partir de l'an 1000.

La plus ancienne icône de la Vierge Marie, datant d'environ 600, conservée au monastère Sainte-Catherine du Sinaï, présente la main de Dieu surplombant Marie et Jésus. Une autre œuvre orthodoxe représentant Marie avec la main de Dieu est la mosaïque d'abside de l'église de la Dormition de Nicée, détruite en 1922[21]. Cette mosaïque a été détruite pendant la période iconoclaste de l'Empire byzantin, puis restaurée pendant l'entre-deux iconodule (780-815)[22].

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Art de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance

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À partir du XIVe siècle, et plus tôt dans certains contextes, les figures complètes de Dieu le Père sont devenues de plus en plus courantes dans l'art occidental, bien qu'elles restent controversées et rares dans le monde orthodoxe. Naturellement, ces personnages ont tous des mains qui utilisent la bénédiction et d'autres gestes de diverses manières. Il convient de noter que la plus célèbre de toutes ces utilisations, la main créatrice de Dieu de Michel-Ange dans le plafond de la chapelle Sixtine, se détache de la robe enveloppante de Dieu au-dessus du poignet et est représentée sur un fond uni d'une manière qui rappelle de nombreux exemples. du motif antérieur.

Le motif n'a pas disparu dans l'iconographie ultérieure et a connu un renouveau au XVe siècle alors que l'éventail des sujets religieux s'élargissait considérablement et que la représentation de Dieu le Père devenait à nouveau controversée parmi les protestants. Les estampes de Daniel Hopfer et d'autres utilisent fréquemment la main dans divers contextes, et l' emblème personnel de Jean Calvin était un cœur tenu dans la main. Le motif est utilisé très librement dans des gravures relatives aux retombées religieuses et politiques de la Réforme au cours des deux siècles suivants, par exemple dans des gravures sur la révolte hollandaise . Dans un décor rococo élevé de l' abbaye de Windberg, en Basse-Bavière, la main de Dieu tient une balance dans laquelle une tige de lys indiquant la pureté de sainte Catherine l'emporte sur la couronne et le sceptre de la pompe mondaine.

Le bras-reliquaire similaire mais essentiellement sans rapport était une forme populaire à l'époque médiévale, lorsque la main était la plus utilisée. Généralement, ceux-ci sont en métal précieux, montrant la main et la majeure partie de l'avant-bras, pointant vers le haut à partir d'une base plate où le bras s'est arrêté. Ils contenaient des reliques, provenant généralement de cette partie du corps du saint, et c'était la main du saint qui était représentée.

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Exemples dans l'art juif de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge

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La main de Dieu apparaît dans plusieurs exemples du petit corpus survivant de l’art religieux juif figuratif. Il est particulièrement visible dans les peintures murales de la synagogue Dura Europos du IIIe siècle, et également visible dans la mosaïque de la nef de la synagogue Beth Alpha du VIe siècle, et sur un paravent bimah du VIe-VIIe siècle trouvé dans la synagogue Susiya du IVe-Ve siècle. . [23]

Synagogue Dura Europos

Dans la synagogue Dura Europos, la main de Dieu apparaît dix fois, dans cinq des vingt-neuf peintures murales à thème biblique, dont La Liaison d'Isaac, Moïse et le Buisson ardent, L'Exode et la traversée de la mer Rouge, Élie ressuscitant l'enfant. de la veuve de Zarepheth et d'Ézéchiel dans la vallée des ossements secs . [24] Dans plusieurs exemples, la main inclut également l’avant-bras.

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Synagogue Beth Alpha

IMAGE ISAAC

Dans la synagogue Beth Alpha, la main de Dieu apparaît sur le panneau Reliure d'Isaac situé à l'entrée nord du sol en mosaïque de la nef de la synagogue. [25] La main de Dieu est positionnée stratégiquement en haut au centre de la composition, directement au-dessus du bélier que l'ange de Dieu demande à Abraham de sacrifier à la place d'Isaac.

Synagogue Susiya

Dans la synagogue Susiya, la main de Dieu apparaît sur les restes dégradés d'un écran bimah en marbre qui illustrait peut-être autrefois une scène biblique telle que Moïse recevant la loi ou la liaison d'Isaac . [26] Bien que la main ait été soumise à d'intenses coups de couteau iconoclastes, les iconoclastes ont laissé intacts quelques vestiges du pouce et des doigts fuyants. [27] Une vignette a été gravée dans le pouce. Foerster affirme que la main de Dieu tenait à l'origine un rouleau de la Torah, identifiant le petit morceau de marbre en relief situé entre le pouce et les doigts comme un rouleau de la Torah. [28]

Haggadah à tête d'oiseau

IMAGE TETE OISEAU

La main de Dieu apparaît dans la Haggadah du début du XIVe siècle, la Haggadah à tête d'oiseau, produite en Allemagne. Deux mains de Dieu apparaissent sous le texte du chant Dayenu, distribuant la manne du ciel. La Haggadah à tête d'oiseau est une source visuelle particulièrement importante de la période médiévale, car il s'agit du premier exemple survivant d'une Haggadah hébraïque illuminée médiévale.

Notes et références

  1. (en) Rachel Hachlili, Ancient Jewish art and archaeology in the diaspora, Brill, coll. « Handbuch der Orientalistik », (ISBN 978-90-04-10878-3, lire en ligne Inscription nécessaire)
  2. (en) C. W. Griffith et David Paulsen, « Augustine and the Corporeality of God », Harvard Theological Review, vol. 95, no 1,‎ , p. 97-118
  3. (en) David Paulsen, « Early Christian Belief in a Corporeal Deity: Origen and Augustine as Reluctant Witnesses », Harvard Theological Review, vol. 83, no 2,‎ , p. 105-116
  4. (en) Robin Margaret Jensen, Face to Face: Portraits of the Divine in Early Christianity, Minneapolis, Fortress Press, , 256 p. (ISBN 9780800636784, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 120-121
  5. Adolphe Napoléon Didron, Manuel d'iconographie chrétienne, grecque et latine, Paris, , 483 p. (lire en ligne), p. 455-456
  6. (en) Gertrud Schiller, Iconography of Christian art. Vol 1&2, Greenwich, Connecticut, New York Graphic Society Ltd, (ISBN 978-0-85331-324-3, lire en ligne Inscription nécessaire), vol 2: p674
  7. (en) Kurt Weitzmann, Age of spirituality : late antique and early Christian art, third to seventh century ; catalogue of the exhibition, New York, The Metropolitan Museum of Art, , 786 p. (lire en ligne), p. 471-472
  8. (en) Elfie Raymond, « Signs of Plenty - The altar of Verdun » (consulté le )
  9. (en) Galit Noga-Banai, The trophies of the martyrs: an art historical study of early Christian silver reliquaries, Oxford university press, coll. « Oxford studies in Byzantium », , 257 p. (ISBN 978-0-19-921774-8, lire en ligne), p. 23-24, 220
  10. (en) « Utrecht Psalter annotated edition », sur psalter.library.uu.nl (consulté le )
  11. (en) Christa Hofmann, The Vienna Genesis: material analysis and conservation of a Late Antique illuminated manuscript on purple parchment, Böhlau Verlag, (ISBN 978-3-205-21057-3, lire en ligne [PDF])
  12. (en) André Grabar, Christian iconography: a study of its origins, Routledge & Kegan Paul, coll. « The A. W. Mellon lectures in the fine arts », (ISBN 978-0-7100-0605-9, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 115
  13. (hy) Gladzor Gospels (lire en ligne), p. 106
  14. (en) Gertrud Schiller, Iconography of Christian art. Vol 1&2, Greenwich, Connecticut, New York Graphic Society Ltd, (ISBN 978-0-85331-324-3, lire en ligne Inscription nécessaire), vol 2: p674
  15. (en) Philip Grierson et Melinda Mays, Catalogue of late Roman coins in the Dumbarton Oaks Collection and in the Whittemore Collection: from Arcadius and Honorius to the accession of Anastasius, Washington, DC, Dumbarton Oaks Research Libr. and Coll, coll. « Dumbarton Oaks catalogues », (ISBN 978-0-88402-193-3, lire en ligne), p. 76
  16. « DIVUS CONSTANTIN Ier Nummus », sur https://odysseus-numismatique.com/ (consulté le )
  17. Exemples du XIe siècle ici and .
  18. (en) Stanley Casson, « Byzantium and Anglo-Saxon Sculpture-I », The Burlington Magazine for Connoisseurs, vol. 61, no 357,‎ , p. 265-274 (lire en ligne)
  19. Adolphe Napoélon Didron, Iconographie chrétienne: Histoire de Dieu, Paris, , 600 p. (lire en ligne), p. 191
  20. « Définition Miracle - Église catholique en France », sur Église catholique en France (consulté le )
  21. (en) « Church of Koimesis in Nicaea », sur The Byzantine Legacy (consulté le )
  22. (en) Paul Underwood, « The Evidence of Restorations in the Sanctuary Mosaics of the Church of the Dormition at Nicaea », Dumbarton Oaks Papers, vol. 13,‎ , p. 235-243 (lire en ligne)
  23. (en) Fred Skolnik et Michael Berenbaum, Encyclopaedia judaica, Thomson Gale, (ISBN 978-0-02-865930-5, lire en ligne), p. 191 : Anthropomorphism in Jewish Art
  24. (en) Carl Hermann Kraeling, The Synagogue, Yale Univ. Press, coll. « The excavations at Dura-Europos : conducted by Yale University and the French Academy of Inscriptions and Letters / ed. by P. V. C. Baur and M. I. Rostovtzeff », (ISBN 978-0-87068-331-2, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 57
  25. (en) Eleazar Lipa Sukenik, The ancient synagogue of Beth Alpha: an account of the excavations conducted on behalf of the Hebrew Univ., Jerusalem, (ISBN 978-3-487-05740-8, lire en ligne), p. 40
  26. (en) Steven H. Werlin, « The late ancient synagogues of southern Palestine », sur Carolina Digital Repository, (DOI 10.17615/npvg-kx81, consulté le ), p. 208
  27. (en) Robert Schick, The Christian Communities of Palestine from Byzantine to Islamic Rule: An Historical and Archaeological Study, Gerlach Press, (ISBN 978-3-95994-092-4, DOI 10.2307/j.ctv1b9f5q6.16, lire en ligne), p. 213
  28. (en) Gideon Foerster, Decorated marble chancel screens in sixth century synagogues in Palestine and their relation to Christian art and architecture, coll. « Collection de l'École française de Rome », (ISBN 978-2-7283-0194-2, 978-2-7283-0195-9 et 978-2-7283-0196-6, lire en ligne), p. 1820