« Jean-Baptiste Mareilhac » : différence entre les versions
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'''Jean-Baptiste Mareilhac''' est un négociant, armateur et homme politique bordelais né à [[Moulon (Gironde)|Moulon]] (actuel [[Gironde (département)|département de la Gironde]]) le 13 novembre 1745<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=BX E 1728 Portrait de Jean-Baptiste Mareilhac et de son épouse née Emilie Bonneau de La Cure à l'impromptu|url=http://musba-bordeaux.opacweb.fr/fr/search-notice/detail/foxvuwctp7bahlxygtbfiyyb3lx6d1o3gn6rn1yq3bapzmgl7q|site=musba-bordeaux.opacweb.fr|consulté le=2020-04-12}}</ref>{{,}}<ref group="Note">La date du 13 novembre 1745 est bien celle mentionnée dans les |
'''Jean-Baptiste Mareilhac''' est un [[négociant]], [[armateur]] et homme politique bordelais né à [[Moulon (Gironde)|Moulon]] (actuel [[Gironde (département)|département de la Gironde]]) le {{date-|13 novembre 1745}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=BX E 1728 Portrait de Jean-Baptiste Mareilhac et de son épouse née Emilie Bonneau de La Cure à l'impromptu|url=http://musba-bordeaux.opacweb.fr/fr/search-notice/detail/foxvuwctp7bahlxygtbfiyyb3lx6d1o3gn6rn1yq3bapzmgl7q|site=musba-bordeaux.opacweb.fr|consulté le=2020-04-12}}</ref>{{,}}<ref group="Note">La date du 13 novembre 1745 est bien celle mentionnée dans les registres paroissiaux numérisés de Moulon.</ref>, en 1750<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Hiéret|titre=La franc-maçonnerie|nature ouvrage=catalogue d'exposition (11 juin-16 octobre 1994)|éditeur=Musée d'Aquitaine|année=1994|passage=193|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=KQrxAAAAMAAJ&dq=Jean-Baptiste+Mareilhac}}</ref> ou 1754<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Archives historiques du département de la Gironde|éditeur=Chez Aug. Aubry|année=1895|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=GKlPAQAAMAAJ&dq=Jean-Baptiste+Mareilhac|consulté le=2020-04-12}}</ref>, et mort le {{date-|28 février 1831}} à [[Léognan]]<ref name=":3">{{Lien web |langue= |auteur=Pierfit |titre=Généalogie de Jean-Baptiste Mareilhac |url=https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=jean+baptiste&n=mareilhac |site=geneanet.org |date= |consulté le=24/06/2020}}</ref>. Il profite de la tourmente de la Révolution pour accroître sa fortune et fait construire le [[château La Louvière]] à Léognan. |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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[[File:Léognan - château la Louvière 1.jpg|thumb|left|Le château la Louvière vers 1910, tel que reconstruit par Mareilhac.]] |
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Jean-Baptiste Mareilhac est le fils de Jean-Baptiste Mareilhac et de Marie Teynac (1712-1752). Il demeure rue Tronqueyre (aujourd'hui rue Rodrigues-Perreire) à Bordeaux<ref name=":1" />. |
Jean-Baptiste Mareilhac est le fils de Jean-Baptiste Mareilhac et de Marie Teynac (1712-1752). Il demeure rue Tronqueyre (aujourd'hui rue Rodrigues-Perreire) à Bordeaux<ref name=":1" />. |
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=== Armateur et négociant === |
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Riche armateur et négociant, il accroît sa fortune sous la [[Révolution française|Révolution]] par l'acquisition à bas prix de [[Bien national|biens nationaux]] confisqués à l’Église et aux [[Émigration française (1789-1815)|nobles émigrés]]. Il met ainsi la main sur le [[château Rieussec]] à [[Sauternes (Gironde)|Sauternes]], qui appartenait aux pères des Carmes de Notre-Dame de Langon, et en 1791 sur le [[château La Louvière]] et ses 40 hectares de domaine à [[Léognan]], naguère propriété des Chartreux de Léognan, qu'il fait entièrement reconstruire par [[François Lhote|Lhote]]<ref name=":1" /> et décoré par son ami [[François-Louis Lonsing]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Jean-Baptiste Mareilhac - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux|url=https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/portraits/jean-baptiste-mareilhac|site=www.memoire-esclavage-bordeaux.fr|consulté le=2020-04-12}}</ref>. |
[[Fichier:Château La Louvière.jpg|thumb|left|Le [[château La Louvière]], tel que reconstruit par Mareilhac.]]Riche [[armateur]] et négociant, il accroît sa fortune sous la [[Révolution française|Révolution]] par l'acquisition à bas prix de [[Bien national|biens nationaux]] confisqués à l’Église et aux [[Émigration française (1789-1815)|nobles émigrés]]. Il met ainsi la main sur le [[château Rieussec]] à [[Sauternes (Gironde)|Sauternes]], qui appartenait aux pères des Carmes de Notre-Dame de Langon, et en 1791 sur le [[château La Louvière]] et ses 40 hectares de domaine à [[Léognan]], naguère propriété des [[Ordre des Chartreux|Chartreux]] de Léognan, qu'il fait entièrement reconstruire par [[François Lhote|Lhote]]<ref name=":1" /> et décoré par son ami [[François-Louis Lonsing]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Jean-Baptiste Mareilhac - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux|url=https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/portraits/jean-baptiste-mareilhac|site=www.memoire-esclavage-bordeaux.fr|consulté le=2020-04-12}}</ref>. |
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Dès 1790, il est membre de la [[Franc-maçonnerie à Bordeaux|loge maçonnique bordelaise]] de « L'Amitié »<ref name=":1" />. |
Dès 1790, il est membre de la [[Franc-maçonnerie à Bordeaux|loge maçonnique bordelaise]] de « L'Amitié »<ref name=":1" />. |
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⚫ | Il épouse le 8 juillet 1792 Émilie Bonneau de La Cure<ref group="Note">Fille de Pierre et de Marie-Béatrice Chicou, née le 24 octobre 1770 à Moulon.</ref>, dont il aura quatre enfants, dont un fils Jean-Baptiste Bélus (1794-1873), futur maire de [[Caudéran]] et Jean-Armand ''de'' Mareilhac (1795-1827), militaire, auquel [[Louis XVIII]] accorde la particule<ref>[[Robert Coustet]], ''Le nouveau viographe de Bordeaux'', 2011, {{p.|324}}</ref>. |
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=== Négrier aux positions esclavagistes === |
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⚫ | Pendant la Révolution et l'Empire, il organise plusieurs expéditions maritimes [[droiture|en droiture]] (échanges transatlantiques directs) et une de [[Traite négrière à Bordeaux|traite négrière]]<ref name=":0" />, avec le ''Peggy'', 234 tonneaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean Claude|nom1=Drouin|titre=Histoire de Léognan|sous-titre=village des Graves|éditeur=Fédération historique du Sud-Ouest|année=2000|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=kA1oAAAAMAAJ&dq=Jean-Baptiste+Mareilhac|consulté le=2020-04-12}}</ref> qui quitte Bordeaux le {{date-|3 janvier 1792}} pour commercer entre l'[[Kilwa Kisiwani|île de Quiloa]] et les [[La Réunion|îles de Bourbon]] et [[Île de France (Maurice)|de France]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eric Saugera|titre=Bordeaux port négrier, {{sp-|XVII|-|XIX|s}}|lieu=Clamecy|éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]]|année=2007|pages totales=382|passage=360|isbn=978-2-86537-584-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=iomiF7RXMHoC&printsec=frontcover}}</ref>. |
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Membre de la [[Chambre de commerce et d'industrie Bordeaux Gironde|Chambre du commerce]], quand en {{date-|février 1802}} le gouvernement s'interroge sur le devenir de l'[[esclavage]], [[Décret d'abolition de l'esclavage du 4 février 1794|aboli]] par la Convention montagnarde en 1794, il est l'un des neuf délégués au Conseil du commerce de Bordeaux qui rendent un avis favorable à son [[Rétablissement de l'esclavage par Napoléon Bonaparte|rétablissement]] outre-mer : |
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⚫ | Pendant la Révolution et l'Empire, il organise plusieurs expéditions maritimes |
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⚫ | En 1796 il est déjà adjoint municipal<ref name=":2" /> quand il est nommé maire du premier des trois arrondissements en lesquels Bordeaux a été scindé (celui du nord de la ville), charge qu'il exerce jusqu'en 1798. |
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{{citation bloc|Le grand objet du commerce d’Afrique a toujours été de soutenir l’existence de nos colonies occidentales […]. Il est reconnu que, dans ces contrées brûlantes, la culture ne peut être utilement maintenue qu’avec les bras vigoureux des Africains. Une trop fatale expérience nous a démontré que la liberté des Noirs est incompatible avec les travaux qu’on a besoin d’en exiger […]. De là la nécessité de la traite<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=Wang|prénom1=Lin Yao|titre=Esclavage : Bordeaux poursuit le travail de mémoire|url=http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/bordeaux-metropole/8403-esclavage-bordeaux-poursuit-le-travail-de-memoire.html|site=AquitaineOnLine|consulté le=2020-04-12}}</ref>{{,}}<ref name=":0" />.}} |
{{citation bloc|Le grand objet du commerce d’Afrique a toujours été de soutenir l’existence de nos colonies occidentales […]. Il est reconnu que, dans ces contrées brûlantes, la culture ne peut être utilement maintenue qu’avec les bras vigoureux des Africains. Une trop fatale expérience nous a démontré que la liberté des Noirs est incompatible avec les travaux qu’on a besoin d’en exiger […]. De là la nécessité de la traite<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=Wang|prénom1=Lin Yao|titre=Esclavage : Bordeaux poursuit le travail de mémoire|url=http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/bordeaux-metropole/8403-esclavage-bordeaux-poursuit-le-travail-de-memoire.html|site=AquitaineOnLine|consulté le=2020-04-12}}</ref>{{,}}<ref name=":0" />.}} |
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=== Carrière politique === |
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⚫ | En 1812<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Coste|titre=Liens de sang, liens de pouvoir : Les élites dirigeantes urbaines en Europe occidentale et dans les colonies européennes (fin XVe-fin XIXe siècle)|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]]|date=2019-10-02|pages totales=350|isbn=978-2-7535-6724-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=J5izDwAAQBAJ&pg=PA173&dq=Jean-Baptiste+Mareilhac|consulté le=2020-04-12}}</ref> et 1820<ref name=":0" />, les registres de patentes montrent qu'il est un des trois plus riches contribuables de la ville. |
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=== Mariage et descendance === |
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== Postérité == |
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⚫ | Il épouse le {{date-|8 juillet 1792}} Émilie Bonneau de La Cure<ref group="Note">Fille de Pierre et de Marie-Béatrice Chicou, née le 24 octobre 1770 à Moulon.</ref>, dont il aura quatre enfants, dont un fils Jean-Baptiste Bélus (1794-1873), futur maire de [[Caudéran]] et Jean-Armand ''de'' Mareilhac (1795-1827), militaire, auquel [[Louis XVIII]] accorde la particule<ref>[[Robert Coustet]], ''Le nouveau viographe de Bordeaux'', 2011, {{p.|324}}</ref>. |
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[[File:Plaque-place-Mareilhac def.jpg|thumb|Plaque mémorielle de la place Mareilhac]] |
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=== Place à Bordeaux === |
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⚫ | En 1901, la ville de [[Bordeaux]] donne son nom à une nouvelle place située dans le quartier de [[Bacalan]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Annick Descas|titre=Dictionnaire des rues de Bordeaux|passage=438|éditeur=Éditions Sud Ouest|date=2008|pages totales=717|isbn=9782879015040}}</ref>. C'est l'un des [[Traite négrière à Bordeaux|six négriers avérés]] dont une des [[Liste des voies de Bordeaux|voies de la ville de Bordeaux]] porte le nom<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Bordeaux : seulement six rues de négriers signalées|url=https://www.sudouest.fr/2019/12/03/six-rues-de-negriers-sig-nalees-6907749-2780.php|site=SudOuest.fr|consulté le=2020-04-12}}</ref>. Cet hommage controversé est commenté en {{date-|juin 2020}} par l'apposition d'une plaque donnant des explications historiques<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Eva Fonteneau |titre=Plaques de rue : à Bordeaux, un «tabou tombe» en catimini |url=https://www.liberation.fr/france/2020/06/10/plaques-de-rue-a-bordeaux-un-tabou-tombe-en-catimini_1790916 |site=liberation.fr |date=10/06/2020 |consulté le=24/06/2020}}</ref>.[[Fichier:Plaque-place-Mareilhac def.jpg|thumb|Plaque mémorielle de la place Mareilhac|centré|357x357px]] |
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=== Portraits === |
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* un ''Portrait de Monsieur et Madame Mareilhac à l'impromptu'', de [[François-Louis Lonsing]] ([[musée des Beaux-Arts de Bordeaux]]) ; on y reconnait en arrière plan le château de La Louvière<ref name=":3" />. |
* un ''Portrait de Monsieur et Madame Mareilhac à l'impromptu'', de [[François-Louis Lonsing]] ([[musée des Beaux-Arts de Bordeaux]]) ; on y reconnait en arrière plan le château de La Louvière<ref name=":3" />. |
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* une miniature sur une blague à tabac ([[Musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux|musée des Arts décoratifs de Bordeaux]]) |
* une [[Miniature (portrait)|miniature]] sur une blague à tabac ([[Musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux|musée des Arts décoratifs de Bordeaux]]). |
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== Notes et références == |
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== Voir aussi == |
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=== Articles connexes === |
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* [[Traite négrière à Bordeaux]] |
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=== Liens externes === |
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* [https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/portraits/jean-baptiste-mareilhac Portrait de Jean-Baptiste Mareilhac sur memoire-esclavage-bordeaux.fr] |
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Dernière version du 1 septembre 2024 à 15:10
Conseiller général de la Gironde | |
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- | |
Maire de Bordeaux | |
- |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 85 ans) Château La Louvière |
Nationalité |
française |
Activités | |
Conjoint |
Émilie Bonneau de La Cure |
Propriétaire de |
---|
Jean-Baptiste Mareilhac est un négociant, armateur et homme politique bordelais né à Moulon (actuel département de la Gironde) le [1],[Note 1], en 1750[2] ou 1754[3],[4], et mort le à Léognan[5]. Il profite de la tourmente de la Révolution pour accroître sa fortune et fait construire le château La Louvière à Léognan.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean-Baptiste Mareilhac est le fils de Jean-Baptiste Mareilhac et de Marie Teynac (1712-1752). Il demeure rue Tronqueyre (aujourd'hui rue Rodrigues-Perreire) à Bordeaux[2].
Armateur et négociant
[modifier | modifier le code]Riche armateur et négociant, il accroît sa fortune sous la Révolution par l'acquisition à bas prix de biens nationaux confisqués à l’Église et aux nobles émigrés. Il met ainsi la main sur le château Rieussec à Sauternes, qui appartenait aux pères des Carmes de Notre-Dame de Langon, et en 1791 sur le château La Louvière et ses 40 hectares de domaine à Léognan, naguère propriété des Chartreux de Léognan, qu'il fait entièrement reconstruire par Lhote[2] et décoré par son ami François-Louis Lonsing[3].
Dès 1790, il est membre de la loge maçonnique bordelaise de « L'Amitié »[2].
Le 4 floréal an II (), il donne 20 000 livres pour la construction d’un navire de guerre[6].
Négrier aux positions esclavagistes
[modifier | modifier le code]Pendant la Révolution et l'Empire, il organise plusieurs expéditions maritimes en droiture (échanges transatlantiques directs) et une de traite négrière[3], avec le Peggy, 234 tonneaux[7] qui quitte Bordeaux le pour commercer entre l'île de Quiloa et les îles de Bourbon et de France[8].
Membre de la Chambre du commerce, quand en le gouvernement s'interroge sur le devenir de l'esclavage, aboli par la Convention montagnarde en 1794, il est l'un des neuf délégués au Conseil du commerce de Bordeaux qui rendent un avis favorable à son rétablissement outre-mer :
« Le grand objet du commerce d’Afrique a toujours été de soutenir l’existence de nos colonies occidentales […]. Il est reconnu que, dans ces contrées brûlantes, la culture ne peut être utilement maintenue qu’avec les bras vigoureux des Africains. Une trop fatale expérience nous a démontré que la liberté des Noirs est incompatible avec les travaux qu’on a besoin d’en exiger […]. De là la nécessité de la traite[9],[3]. »
Carrière politique
[modifier | modifier le code]En 1796 il est déjà adjoint municipal[4] quand il est nommé maire du premier des trois arrondissements en lesquels Bordeaux a été scindé (celui du nord de la ville), charge qu'il exerce jusqu'en 1798.
Il poursuit sa carrière politique au poste de conseiller général de la Gironde de 1800 à 1807[3].
En 1812[10] et 1820[3], les registres de patentes montrent qu'il est un des trois plus riches contribuables de la ville.
Mariage et descendance
[modifier | modifier le code]Il épouse le Émilie Bonneau de La Cure[Note 2], dont il aura quatre enfants, dont un fils Jean-Baptiste Bélus (1794-1873), futur maire de Caudéran et Jean-Armand de Mareilhac (1795-1827), militaire, auquel Louis XVIII accorde la particule[11].
Décès
[modifier | modifier le code]Il meurt en 1831, à l'âge de 85 ans, dans son château de La Louvière à Léognan.
Hommages et critiques
[modifier | modifier le code]Place à Bordeaux
[modifier | modifier le code]En 1901, la ville de Bordeaux donne son nom à une nouvelle place située dans le quartier de Bacalan[12]. C'est l'un des six négriers avérés dont une des voies de la ville de Bordeaux porte le nom[13]. Cet hommage controversé est commenté en par l'apposition d'une plaque donnant des explications historiques[14].
Portraits
[modifier | modifier le code]Plusieurs représentations du négociant sont présentes dans les collections de la ville :
- un Portrait de Monsieur et Madame Mareilhac à l'impromptu, de François-Louis Lonsing (musée des Beaux-Arts de Bordeaux) ; on y reconnait en arrière plan le château de La Louvière[5].
- une miniature sur une blague à tabac (musée des Arts décoratifs de Bordeaux).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La date du 13 novembre 1745 est bien celle mentionnée dans les registres paroissiaux numérisés de Moulon.
- Fille de Pierre et de Marie-Béatrice Chicou, née le 24 octobre 1770 à Moulon.
Références
[modifier | modifier le code]- « BX E 1728 Portrait de Jean-Baptiste Mareilhac et de son épouse née Emilie Bonneau de La Cure à l'impromptu », sur musba-bordeaux.opacweb.fr (consulté le )
- Jean-Pierre Hiéret, La franc-maçonnerie (catalogue d'exposition (11 juin-16 octobre 1994)), Musée d'Aquitaine, (lire en ligne), p. 193
- « Jean-Baptiste Mareilhac - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux », sur www.memoire-esclavage-bordeaux.fr (consulté le )
- Archives historiques du département de la Gironde, Chez Aug. Aubry, (lire en ligne)
- Pierfit, « Généalogie de Jean-Baptiste Mareilhac », sur geneanet.org (consulté le )
- Jean Guérin, Des hommes et des activités : autour d'un demi-siècle, éditions B.E.B., 1957, p. 432-433.
- Jean Claude Drouin, Histoire de Léognan : village des Graves, Fédération historique du Sud-Ouest, (lire en ligne)
- Eric Saugera, Bordeaux port négrier, XVIIe – XIXe siècles, Clamecy, Karthala, , 382 p. (ISBN 978-2-86537-584-4, lire en ligne), p. 360
- Lin Yao Wang, « Esclavage : Bordeaux poursuit le travail de mémoire », sur AquitaineOnLine (consulté le )
- Laurent Coste, Liens de sang, liens de pouvoir : Les élites dirigeantes urbaines en Europe occidentale et dans les colonies européennes (fin XVe-fin XIXe siècle), Presses universitaires de Rennes, , 350 p. (ISBN 978-2-7535-6724-5, lire en ligne)
- Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux, 2011, p. 324
- Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040), p. 438
- « Bordeaux : seulement six rues de négriers signalées », sur SudOuest.fr (consulté le )
- Eva Fonteneau, « Plaques de rue : à Bordeaux, un «tabou tombe» en catimini », sur liberation.fr, (consulté le )