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« Dominique Bouhours » : différence entre les versions

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{{homonyme|Bouhours}}
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| nom = Dominique Bouhours
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| légende = Le père Dominique Bouhours
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'''Dominique Bouhours''', né le {{date|15|mai|1628}} à [[Paris]] où il est mort le {{date|27|mai|1702}}, est un [[Prêtre catholique|prêtre]] [[Compagnie de Jésus|jésuite]] [[France|français]], [[grammairien]], [[historien]], et [[écrivain]] religieux. Bel esprit, se voulant continuateur de [[Claude Favre de Vaugelas|Vaugelas]], il a exercé une influence non négligeable sur des auteurs tels que [[Nicolas Boileau|Boileau]], [[Jean de La Bruyère|La Bruyère]] et [[Jean Racine|Racine]], qui lui envoyait ses pièces à corriger. D'autres lui ont reproché son esprit [[Purisme (linguistique)|puriste]] ; une anecdote apocryphe veut qu'au moment de sa mort, il ait déclaré : « Je m'en vais, je m'en vas , l'un ou l'autre se dit, l'un ou l'autre se disent<ref>Ces dernières paroles sont également attribuées à [[Claude Favre de Vaugelas|Vaugelas]].</ref>. »
'''Dominique Bouhours''', né le {{date|15|mai|1628}} à [[Paris]] où il est mort le {{date|27|mai|1702}}, est un [[Prêtre catholique|prêtre]] [[Compagnie de Jésus|jésuite]], [[grammairien]], [[biographe]] et apologiste [[français]].


Se voulant continuateur de [[Claude Favre de Vaugelas|Vaugelas]], il a exercé une influence non négligeable sur des auteurs tels que [[Nicolas Boileau|Boileau]], [[Jean de La Bruyère|La Bruyère]] et [[Jean Racine|Racine]], qui lui envoyait ses pièces à corriger. D'autres lui ont reproché son esprit [[Purisme (linguistique)|puriste]].
==Biographie==
Il entre à l'âge de 16 ans chez les jésuites, puis enseigne les humanités au [[Lycée Louis-le-Grand|collège de Clermont]] à Paris et devient précepteur des fils du duc de Longueville et du [[Jean-Baptiste Colbert de Seignelay|marquis de Seignelay]], fils de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]].


== Biographie ==
Sa vie comme ses ouvrages sont partagés entre l'Église et le monde : d'un côté les œuvres pieuses et les polémiques contre les [[Jansénisme|jansénistes]], de l'autre les recueils de vers et les dissertations savantes sur le beau style. Il fut précepteur du fils aîné de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], était lié avec [[Mademoiselle de Scudéry]] et fréquentait les [[salons littéraires]] de son époque<ref>Georges Matoré, ''Histoire des dictionnaires français'', Paris, Larousse, 1968, p. 74.</ref>.
Il entre à l'âge de {{nobr|16 ans}} chez les jésuites. Il fera ses humanités à Paris puis sa rhétorique à Tours. Sa formation terminée il est envoyé pour enseigner les humanités au [[Lycée Louis-le-Grand|collège de Clermont]] à Paris et devient pour un temps le précepteur des fils du duc de Longueville et du [[Jean-Baptiste Colbert de Seignelay|marquis de Seignelay]], fils de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]]<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Philippe Martin|titre=Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire|lieu=Paris|éditeur=Bouquins éditions|année=2022|pages=516-517|isbn=978-2-38292-305-4}}</ref>.

Sa carrière littéraire commence en 1668. Et sa vie comme ses ouvrages seront désormais partagés entre l'Église et le monde : d'un côté les œuvres pieuses et les polémiques contre les [[Jansénisme|jansénistes]], de l'autre les recueils de vers et les dissertations savantes sur le beau style. Il fréquenta beaucoup les [[salons littéraires]] de son époque<ref>Georges Matoré, ''Histoire des dictionnaires français'', Paris, Larousse, 1968, p. 74.</ref>, dont celui de [[Gaspard III de Fieubet|Gaspard de Fieubet]].


: « Il vivait, écrit [[Voltaire]], dans la meilleure compagnie de Paris ; je ne parle pas de la compagnie de Jésus, mais de celle des gens du monde les plus distingués par leur esprit et par leur savoir. Personne n’eut un style plus pur et plus éloigné de l’affectation : il fut même proposé dans l’[[Académie française]] de passer par-dessus les règles de son institution pour recevoir le P. Bouhours dans son corps<ref>Voltaire, article ''François Xavier'' dans l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]''</ref>. »
: « Il vivait, écrit [[Voltaire]], dans la meilleure compagnie de Paris ; je ne parle pas de la compagnie de Jésus, mais de celle des gens du monde les plus distingués par leur esprit et par leur savoir. Personne n’eut un style plus pur et plus éloigné de l’affectation : il fut même proposé dans l’[[Académie française]] de passer par-dessus les règles de son institution pour recevoir le P. Bouhours dans son corps<ref>Voltaire, article ''François Xavier'' dans l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]''</ref>. »
''Les Pensées chrétiennes pour tous les jours de la semaine'' (1669) sera son véritable best-seller. L'ouvrage sera traduit en diverses langues y compris le turc en 1827 et le chinois en 1917<ref name=":0" />.


Plusieurs de ses ouvrages sont consacrés à la défense des ''Remarques sur la langue française'' de Vaugelas et à l'éloge du français. Dans la deuxième partie de ses ''Entretiens d'Ariste et d'Eugène'', livre violemment attaqué par [[Jean Barbier d'Aucour]] dans ses ''Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et d'Eugène'' mais qui connaîtra un vif succès dans toute l'Europe jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]], il écrit par exemple : « De toutes les prononciations, la nôtre est la plus naturelle et la plus unie. Les [[Chine|Chinois]] et presque tous les peuples de l’[[Asie]] chantent ; les [[Allemand]]s râlent ; les [[Espagnol]]s déclament ; les [[Italie]]ns soupirent ; les [[Anglais]] sifflent. Il n’y a proprement que les Français qui parlent. » Et encore : « Il n’y a guère de pays dans l’Europe où l’on n’entende le françois et il ne s’en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n’est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue ? » Aussi, dans sa ''Manière de bien penser'', il revient longuement sur l'universalité de la langue française et la supériorité de l'esprit français, thèmes qui feront un siècle plus tard le bonheur de [[Antoine Rivarol|Rivarol]] et de ses émules.
Plusieurs de ses ouvrages sont consacrés à la défense des ''Remarques sur la langue française'' de Vaugelas et à l'éloge du français. Dans la deuxième partie de ses ''Entretiens d'Ariste et d'Eugène'', livre violemment attaqué par [[Jean Barbier d'Aucour]] dans ses ''Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et d'Eugène'' mais qui connaîtra un vif succès dans toute l'Europe jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]], il écrit par exemple : « De toutes les prononciations, la nôtre est la plus naturelle et la plus unie. Les [[Chine|Chinois]] et presque tous les peuples de l’[[Asie]] chantent ; les [[Allemand]]s râlent ; les [[Espagnol]]s déclament ; les [[Italie]]ns soupirent ; les [[Anglais]] sifflent. Il n’y a proprement que les Français qui parlent. » Et encore : « Il n’y a guère de pays dans l’Europe où l’on n’entende le françois et il ne s’en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n’est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue ? » Aussi, dans sa ''Manière de bien penser'', il revient longuement sur l'universalité de la langue française et la supériorité de l'esprit français, thèmes qui feront un siècle plus tard le bonheur de [[Antoine Rivarol|Rivarol]] et de ses émules.


Son ouvrage ''Doutes sur la langue française'' (1674) a été sévèrement critiqué par le grammairien [[Gilles Ménage (grammairien)|Ménage]]. Cela n'a pas empêché sa renommée de s'étendre, bien au contraire. Bouhours se présentait comme « le maître à penser et à écrire de sa génération » et « était lié avec [[Nicolas Boileau|Boileau]], [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]] et [[Jean Racine|Racine]], dont il corrigeait les pièces<ref>Georges Matoré, 1968, p. 74.</ref> ». Près de deux siècles plus tard, dans ses ''[[Contemplations]]'', [[Victor Hugo]] critiquera violemment Bouhours pour avoir contribué à imposer à la langue le carcan du bon usage:
Son ouvrage ''Doutes sur la langue française'' (1674) a été sévèrement critiqué par le grammairien [[Gilles Ménage (grammairien)|Ménage]]. Cela n'a pas empêché sa renommée de s'étendre, bien au contraire. Bouhours se présentait comme « le maître à penser et à écrire de sa génération » et « était lié avec [[Nicolas Boileau|Boileau]], [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]] et [[Jean Racine|Racine]], dont il corrigeait les pièces<ref>[[Georges Matoré]], 1968, p. 74.</ref> ». Près de deux siècles plus tard, dans ses ''[[Contemplations]]'', [[Victor Hugo]] critiquera violemment Bouhours pour avoir contribué à imposer à la langue le carcan du bon usage :
:Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes!
:Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes!
:À la pensée humaine ils ont mis les poucettes.
:À la pensée humaine ils ont mis les poucettes.
Les écrits de Bouhours sont toutefois précieux pour l'éclairage qu'ils fournissent sur les idées du temps et la sagacité avec laquelle celui-ci identifie les mots pourvus d'une nouvelle acception ainsi que les mots à la mode<ref>Georges Matoré, 1968, p. 75.</ref>.
Les écrits de Bouhours sont toutefois précieux pour l'éclairage qu'ils fournissent sur les idées du temps et la sagacité avec laquelle celui-ci identifie les mots pourvus d'une nouvelle acception ainsi que les mots à la mode<ref>[[Georges Matoré]], 1968, p. 75.</ref>.

=== Mort ===
{{...}}

Une anecdote veut qu'au moment de sa mort, il ait déclaré : « Je m'en vais, je m'en vas, l'un et l'autre se dit ou se disent<ref>{{Ouvrage|auteur1={{Lien|F. L. Lucas}}|titre=Style|lieu=Londres|éditeur=[[Cassel and Company|Cassell]]|année=1974|pages totales=294|passage=37|isbn=}}.</ref>. » Mais ces dernières paroles sont également attribuées à [[Claude Favre de Vaugelas|Vaugelas]], et Georges Doncieux y voit {{citation|une sottise, bonne pour orner les almanachs}}{{sfn|Doncieux|1886|p=121|id=Doncieux}}.


== Œuvres ==
== Liste de ses Œuvres ==
* ''Recueil de diverses pieces sur les questions du temps'', 1668
* ''Recueil de diverses pièces sur les questions du temps'', [[1668 en littérature|1668]]
* ''Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène. Dialogues'', 1671 {{gallica|n=bpt6k122907n.pdf}} ; réédition Bernard Beugnot, Gilles Declercq (éds.), Honoré Champion, 2003 {{ISBN|2-7453-0798-3}}
* ''Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène. Dialogues'', [[1671 en littérature|1671]] {{gallica|n=bpt6k122907n.pdf}} ; réédition Bernard Beugnot, Gilles Declercq (éds.), Honoré Champion, 2003 {{ISBN|2-7453-0798-3}}
* ''Sentimens chrétiens pour entretenir la dévotion durant la journée'', 1673
* ''Sentimens chrétiens pour entretenir la dévotion durant la journée'', [[1673 en littérature|1673]]
* ''Doutes sur la langue française, proposés à Messieurs de l'Académie française par un gentilhomme de province'', 1674 {{gallica|n=bpt6k504692.pdf}} ; réédition, 1972
* ''Doutes sur la langue française, proposés à Messieurs de l'Académie française par un gentilhomme de province'', [[1674 en littérature|1674]] {{gallica|n=bpt6k504692.pdf}} ; réédition, 1972
* ''Remarques nouvelles sur la langue françoise'', 1675 (Réédition 1972) <small>[http://books.google.com/books?id=IKcBAAAAYAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Remarques nouvelles sur la langue françoise'', [[1675 en littérature|1675]] (Réédition 1972) <small>[https://books.google.com/books?id=IKcBAAAAYAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Histoire de [[Pierre d'Aubusson]], grand maître de [[Rhodes]]'', 1676 <small>[http://books.google.com/books?id=a7QNAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Histoire de [[Pierre d'Aubusson]], grand maître de [[Rhodes]]'', [[1676 en littérature|1676]] <small>[https://books.google.com/books?id=a7QNAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''La Vie de [[Saint Ignace de Loyola|saint Ignace]], fondateur de la Compagnie de Jésus'', 1679 <small>[http://books.google.com/books?id=RIxaAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''La Vie de [[Saint Ignace de Loyola|saint Ignace]], fondateur de la Compagnie de Jésus'', [[1679 en littérature|1679]] <small>[https://books.google.com/books?id=RIxaAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Vie de [[François Xavier|saint Francois Xavier]], apôtre des Indes et du Japon'', 1682 <small>[http://books.google.com/books?id=b4cGAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Vie de [[François Xavier|saint Francois Xavier]], apôtre des Indes et du Japon'', [[1682 en littérature|1682]] <small>[https://books.google.com/books?id=b4cGAAAAQAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Les Pensées chrétiennes pour tous les jours du mois'', 1669<small>[http://books.google.com/books?id=zQZcAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=bouhours+Pensées+chrétiennes&hl=fr&cd=1#v=onepage&q=&f=false Texte en ligne]</small>
* ''Les Pensées chrétiennes pour tous les jours du mois'', 1669 (rééd. 2022, Via Romana) <small>([https://books.google.com/books?id=zQZcAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=bouhours+Pensées+chrétiennes&hl=fr&cd=1#v=onepage&q=&f=false lire en ligne])</small>.
* ''Opuscules sur divers sujets'', 1684 {{gallica|n=bpt6k117119d.pdf}}
* ''Opuscules sur divers sujets'', 1684 {{gallica|n=bpt6k117119d.pdf}}
* ''La Vie de Mme de Bellefont, supérieure et fondatrice du [[Collège Bellefonds|monastère des religieuses Bénédictines de Nostre-Dame des Anges]]'', 1686 ; réédition, 1971
* ''La Vie de {{Mme}} de Bellefont, supérieure et fondatrice du [[Collège Bellefonds|monastère des religieuses Bénédictines de Nostre-Dame des Anges]]'', [[1686 en littérature|1686]] ; réédition, 1971
* ''La Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit'', 1687 {{gallica|n=bpt6k113387k.pdf}} ; réédition, 1974
* ''La Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit'', [[1687 en littérature|1687]] {{gallica|n=bpt6k113387k.pdf}} ; réédition, 1974
* ''Lettres à une dame de province sur les « Dialogues d'Eudoxe et de Philanthe »'', 1688 {{gallica|n=bpt6k1171181.pdf}}
* ''Lettres à une dame de province sur les « Dialogues d'Eudoxe et de Philanthe »'', 1688 {{gallica|n=bpt6k1171181.pdf}}
* ''Pensées ingénieuses [[Querelle des Anciens et des Modernes|des anciens et des modernes]]'', 1689 {{gallica|n=bpt6k113388z.pdf}}
* ''Pensées ingénieuses [[Querelle des Anciens et des Modernes|des anciens et des modernes]]'', [[1689 en littérature|1689]] {{gallica|n=bpt6k113388z.pdf}}
* ''Sentiment des Jésuites touchant le péché philosophique'', 1690
* ''Sentiment des Jésuites touchant le péché philosophique'', [[1690 en littérature|1690]]
* ''Suite des Remarques nouvelles sur la langue françoise'', 1693 {{gallica|n=bpt6k50471m.pdf }}
* ''Suite des Remarques nouvelles sur la langue françoise'', 1693 {{gallica|n=bpt6k50471m.pdf }}
* ''Recueil de vers choisis'', 1693 <small>[http://books.google.com/books?id=-ro5AAAAcAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Recueil de vers choisis'', 1693 <small>[https://books.google.com/books?id=-ro5AAAAcAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Le [[Nouveau Testament]] de Nostre Seigneur Jesus-Christ, traduit en françois selon la [[Vulgate]]'', 1697-1703
* ''Le [[Nouveau Testament]] de Nostre Seigneur Jesus-Christ, traduit en françois selon la [[Vulgate]]'', 1697-1703
* ''Pensées ingénieuses des Pères de l'Église'', 1700 <small>[http://books.google.com/books?id=ZY87AAAAcAAJ Texte en ligne]</small>
* ''Pensées ingénieuses des Pères de l'Église'', 1700 <small>[https://books.google.com/books?id=ZY87AAAAcAAJ Texte en ligne]</small>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|auteur1=Georges Doncieux|titre=Un Jésuite homme de lettres au dix-septième siècle|sous-titre=Le père Bouhours|éditeur=|année=1886|id=Doncieux}}
* {{Autorité}}
* [[Georges Matoré]], ''Histoire des dictionnaires français'', Paris, Larousse, 1968
* Georges Doncieux, ''Un Jésuite homme de lettres au dix-septième siècle : Le père Bouhours'', 1886
* Georges Matoré, ''Histoire des dictionnaires français'', Paris, Larousse, 1968
* [[Théodore Rosset]], ''Entretien, doutes, critiques et remarques du P. Bouhours sur la langue française'', 1908
* [[Théodore Rosset]], ''Entretien, doutes, critiques et remarques du P. Bouhours sur la langue française'', 1908
*Gilles Siouffi, ''Le "génie de la langue française" à l'Age classique'', Paris, Champion, 2010.
* Corrado Viola, ''Tradizioni letterarie a confronto. Italia e Francia nella polemica Orsi-Bouhours'', Verona, Fiorini, 2001
* Corrado Viola, ''Tradizioni letterarie a confronto. Italia e Francia nella polemica Orsi-Bouhours'', Verona, Fiorini, 2001


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* [http://www.chass.utoronto.ca/~wulfric/siehlda/actesmen/mckenna.htm Étude sur [[Gilles Ménage (grammairien)|Ménage]] et Bouhours]
* [http://www.chass.utoronto.ca/~wulfric/siehlda/actesmen/mckenna.htm Étude sur Ménage et Bouhours]
*[https://purl.pt/17117 The life of St. Francis Xavier, of the Society of Jesus, apostle of the Indies and Japan, Dublin, 1812] à la Bibliothèque Nationale du Portugal


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Dernière version du 8 septembre 2024 à 02:51

Dominique Bouhours
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Mouvement
Genre artistique
Essais, dialogues
Œuvres principales
  • Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671)
  • Vie de saint Francois Xavier (1682)

Dominique Bouhours, né le à Paris où il est mort le , est un prêtre jésuite, grammairien, biographe et apologiste français.

Se voulant continuateur de Vaugelas, il a exercé une influence non négligeable sur des auteurs tels que Boileau, La Bruyère et Racine, qui lui envoyait ses pièces à corriger. D'autres lui ont reproché son esprit puriste.

Il entre à l'âge de 16 ans chez les jésuites. Il fera ses humanités à Paris puis sa rhétorique à Tours. Sa formation terminée il est envoyé pour enseigner les humanités au collège de Clermont à Paris et devient pour un temps le précepteur des fils du duc de Longueville et du marquis de Seignelay, fils de Colbert[1].

Sa carrière littéraire commence en 1668. Et sa vie comme ses ouvrages seront désormais partagés entre l'Église et le monde : d'un côté les œuvres pieuses et les polémiques contre les jansénistes, de l'autre les recueils de vers et les dissertations savantes sur le beau style. Il fréquenta beaucoup les salons littéraires de son époque[2], dont celui de Gaspard de Fieubet.

« Il vivait, écrit Voltaire, dans la meilleure compagnie de Paris ; je ne parle pas de la compagnie de Jésus, mais de celle des gens du monde les plus distingués par leur esprit et par leur savoir. Personne n’eut un style plus pur et plus éloigné de l’affectation : il fut même proposé dans l’Académie française de passer par-dessus les règles de son institution pour recevoir le P. Bouhours dans son corps[3]. »

Les Pensées chrétiennes pour tous les jours de la semaine (1669) sera son véritable best-seller. L'ouvrage sera traduit en diverses langues y compris le turc en 1827 et le chinois en 1917[1].

Plusieurs de ses ouvrages sont consacrés à la défense des Remarques sur la langue française de Vaugelas et à l'éloge du français. Dans la deuxième partie de ses Entretiens d'Ariste et d'Eugène, livre violemment attaqué par Jean Barbier d'Aucour dans ses Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et d'Eugène mais qui connaîtra un vif succès dans toute l'Europe jusqu'à la Révolution, il écrit par exemple : « De toutes les prononciations, la nôtre est la plus naturelle et la plus unie. Les Chinois et presque tous les peuples de l’Asie chantent ; les Allemands râlent ; les Espagnols déclament ; les Italiens soupirent ; les Anglais sifflent. Il n’y a proprement que les Français qui parlent. » Et encore : « Il n’y a guère de pays dans l’Europe où l’on n’entende le françois et il ne s’en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n’est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue ? » Aussi, dans sa Manière de bien penser, il revient longuement sur l'universalité de la langue française et la supériorité de l'esprit français, thèmes qui feront un siècle plus tard le bonheur de Rivarol et de ses émules.

Son ouvrage Doutes sur la langue française (1674) a été sévèrement critiqué par le grammairien Ménage. Cela n'a pas empêché sa renommée de s'étendre, bien au contraire. Bouhours se présentait comme « le maître à penser et à écrire de sa génération » et « était lié avec Boileau, La Fontaine et Racine, dont il corrigeait les pièces[4] ». Près de deux siècles plus tard, dans ses Contemplations, Victor Hugo critiquera violemment Bouhours pour avoir contribué à imposer à la langue le carcan du bon usage :

Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes!
À la pensée humaine ils ont mis les poucettes.

Les écrits de Bouhours sont toutefois précieux pour l'éclairage qu'ils fournissent sur les idées du temps et la sagacité avec laquelle celui-ci identifie les mots pourvus d'une nouvelle acception ainsi que les mots à la mode[5].

Une anecdote veut qu'au moment de sa mort, il ait déclaré : « Je m'en vais, je m'en vas, l'un et l'autre se dit ou se disent[6]. » Mais ces dernières paroles sont également attribuées à Vaugelas, et Georges Doncieux y voit « une sottise, bonne pour orner les almanachs »[7].

Liste de ses Œuvres

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Notes et références

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  1. a et b Philippe Martin, Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins éditions, , 516-517 p. (ISBN 978-2-38292-305-4)
  2. Georges Matoré, Histoire des dictionnaires français, Paris, Larousse, 1968, p. 74.
  3. Voltaire, article François Xavier dans l'Encyclopédie
  4. Georges Matoré, 1968, p. 74.
  5. Georges Matoré, 1968, p. 75.
  6. F. L. Lucas (en), Style, Londres, Cassell, , 294 p., p. 37.
  7. Doncieux 1886, p. 121.

Bibliographie

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  • Georges Doncieux, Un Jésuite homme de lettres au dix-septième siècle : Le père Bouhours,
  • Georges Matoré, Histoire des dictionnaires français, Paris, Larousse, 1968
  • Théodore Rosset, Entretien, doutes, critiques et remarques du P. Bouhours sur la langue française, 1908
  • Gilles Siouffi, Le "génie de la langue française" à l'Age classique, Paris, Champion, 2010.
  • Corrado Viola, Tradizioni letterarie a confronto. Italia e Francia nella polemica Orsi-Bouhours, Verona, Fiorini, 2001

Liens externes

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