« Ayn Rand » : différence entre les versions
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| charte = écrivain |
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| nationalité = |
| nationalité = [[Union des républiques socialistes soviétiques|Soviétique]] (depuis 1917)<br/> [[États-Unis|Américaine]] (depuis le 13 mars 1931)<br/>[[Russie|Russe]] |
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| légende = Ayn Rand en 1943. |
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|œuvres principales = * ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' |
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* ''[[La Source vive]]'' |
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* ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' |
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* ''[[Hymne (livre)|Hymne]]'' |
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* ''[[La Vertu d'égoïsme]]'' |
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Ayn Rand est connue pour sa philosophie [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectiviste]]. Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la pensée [[Libéralisme|libérale]], comme la [[liberté]], la [[justice sociale]], la [[propriété]] ou l'[[État]] et dont le principal est ''[[La Vertu d'égoïsme]]'' (''{{Langue|en|texte=The Virtue of Selfishness}}'' en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent dans les domaines de l'[[éthique]], de la [[philosophie politique]] et de l'[[épistémologie]]. Populaires hors du champ universitaire, ses idées et leurs supports (ses romans et essais) ne reçoivent pour autant pas un grand assentiment des philosophes, sans doute rebutés par son style assez polémique et le ton parfois dogmatique de certains de ses soutiens<ref>[http://plato.stanford.edu/entries/ayn-rand/ Introduction de l'entrée Ayn Rand de la Stanford Encyclopedia of Philosophy].</ref>. |
Ayn Rand est connue pour sa philosophie [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectiviste]]. Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la pensée [[Libéralisme|libérale]], comme la [[liberté]], la [[justice sociale]], la [[propriété]] ou l'[[État]] et dont le principal est ''[[La Vertu d'égoïsme]]'' (''{{Langue|en|texte=The Virtue of Selfishness}}'' en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent dans les domaines de l'[[éthique]], de la [[philosophie politique]] et de l'[[épistémologie]]. Populaires hors du champ universitaire, ses idées et leurs supports (ses romans et essais) ne reçoivent pour autant pas un grand assentiment des philosophes, sans doute rebutés par son style assez polémique et le ton parfois dogmatique de certains de ses soutiens<ref>[http://plato.stanford.edu/entries/ayn-rand/ Introduction de l'entrée Ayn Rand de la Stanford Encyclopedia of Philosophy].</ref>. |
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Ayn Rand a également publié des œuvres de fiction telles que ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), ''[[La Source vive]]'' (''{{Langue|en|texte=The Fountainhead}}'') et ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' (''{{Langue|en|texte=We the Living}}'') |
Ayn Rand a également publié des œuvres de fiction telles que ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), ''[[La Source vive]]'' (''{{Langue|en|texte=The Fountainhead}}'') et ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' (''{{Langue|en|texte=We the Living}}''). Elle a par ailleurs écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, dont des adaptations de ses propres œuvres de fiction. |
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Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d'un [[capitalisme]] individualiste et prônant les valeurs de la [[raison]], du mérite et de l'« égoïsme rationnel », son concept central. Figure de l'[[ |
Ayn Rand {{par qui|est considérée comme la théoricienne d'un [[capitalisme]] individualiste et prônant les valeurs de la [[raison]], du mérite et de l'« égoïsme rationnel », son concept central}}. Figure de l'[[anticommunisme]] radical, Ayn Rand prône également l'indépendance et le « [[laissez-faire]] » face à toute forme de [[collectivisme]] ou de [[religion]] établis. |
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De nombreuses personnalités, comme le [[psychothérapie|psychothérapeute]] [[Nathaniel Branden]], les économistes [[Alan Greenspan]] et Northrup Buechner<ref>[http://www.capitalism.org/buechner/index.htm Fiche de présentation de M. Northrup Buechner].</ref>, le romancier [[Terry Goodkind]], le président [[Ronald Reagan]] ou l'un des cofondateurs de [[Wikipédia]], [[Jimmy Wales]], se réclament de ses conceptions. |
De nombreuses personnalités, comme le [[psychothérapie|psychothérapeute]] [[Nathaniel Branden]], les économistes [[Alan Greenspan]] et Northrup Buechner<ref>[http://www.capitalism.org/buechner/index.htm Fiche de présentation de M. Northrup Buechner].</ref>, le romancier [[Terry Goodkind]], le président [[Ronald Reagan]] ou l'un des cofondateurs de [[Wikipédia]], [[Jimmy Wales]], se réclament de ses conceptions. |
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Elle avait trouvé dans [[Ludwig von Mises]], lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie. |
Elle avait trouvé dans [[Ludwig von Mises]], lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie. |
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Selon [[Alain Laurent]], un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la {{Citation|''self-made woman'' immigrée}}, {{Citation|car elle réussit cet exploit tout en professant un [[athéisme]] radical […] et critiquant violemment l'[[altruisme]] au nom de l' |
Selon [[Alain Laurent]], un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la {{Citation|''self-made woman'' immigrée}}, {{Citation|car elle réussit cet exploit tout en professant un [[athéisme]] radical […] et critiquant violemment l'[[altruisme]] au nom de l'« égoïsme rationnel »}}<ref>{{harvsp|Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|loc=Introduction}}.</ref>. |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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[[Image:Twelvecollegia.jpg|thumb|L'[[université d'État de Saint-Pétersbourg|université de Saint Pétersbourg]] où Ayn Rand étudia.]] |
[[Image:Twelvecollegia.jpg|thumb|L'[[université d'État de Saint-Pétersbourg|université de Saint Pétersbourg]] où Ayn Rand étudia.]] |
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Alissa Zinovievna Rosenbaum naît à [[Saint-Pétersbourg]] le {{date-|2|février|1905}} (le 20 janvier du [[calendrier julien]]) dans une [[Histoire des Juifs en Russie|famille juive]] [[agnosticisme|agnostique]] de la [[classes moyennes|classe moyenne]]. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants<ref>{{en}} Pour plus de précisions sur le [[Saint-Pétersbourg]] d'Ayn Rand, avec des photographies des lieux actuels, voir [http://www.donparrish.com/RandSites.html « Ayn Rand Sites in Saint Petersburg »].</ref>. Son père, Zinovi Zakharovitch Rosenbaum, [[pharmacien]], est né à [[Brest (Biélorussie)|Brest-Litovsk]] le 18 novembre |
Alissa Zinovievna Rosenbaum naît à [[Saint-Pétersbourg]] le {{date-|2|février|1905}} (le 20 janvier du [[calendrier julien]]) dans une [[Histoire des Juifs en Russie|famille juive]] [[agnosticisme|agnostique]] de la [[classes moyennes|classe moyenne]]. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants<ref>{{en}} Pour plus de précisions sur le [[Saint-Pétersbourg]] d'Ayn Rand, avec des photographies des lieux actuels, voir [http://www.donparrish.com/RandSites.html « Ayn Rand Sites in Saint Petersburg »].</ref>. Son père, Zinovi Zakharovitch Rosenbaum, [[pharmacien]], est né à [[Brest (Biélorussie)|Brest-Litovsk]] le 18 novembre 1869 ; sa mère, Anna Borissovna Kaplan, est née à [[Saint-Pétersbourg]] le 15 octobre 1880<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=about_ayn_rand_aynrand_timeline Biographie chronologique d'Ayn Rand], Ayn Rand Institute.</ref>. |
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Elle s'intéresse très jeune à la [[littérature]] et au [[cinéma]], écrivant dès l'âge de sept ans des [[roman (littérature)|romans]] ou des [[scénario (film)|scénarios]]. À l'âge de neuf ans, elle décide de devenir [[écrivain]]. Elle lit notamment [[Walter Scott]] et [[Alexandre Dumas]] et s'enthousiasme pour le courant [[romantisme|romantique]]. Elle lit avec passion le [[roman d'aventure]] ''La Vallée mystérieuse'' ( |
Elle s'intéresse très jeune à la [[littérature]] et au [[cinéma]], écrivant dès l'âge de sept ans des [[roman (littérature)|romans]] ou des [[scénario (film)|scénarios]]. À l'âge de neuf ans, elle décide de devenir [[écrivain]]e. Elle lit notamment [[Walter Scott]] et [[Alexandre Dumas]] et s'enthousiasme pour le courant [[romantisme|romantique]]. Elle lit avec passion le [[roman d'aventure]] ''La Vallée mystérieuse'' (1915) du romancier français [[Maurice Champagne (écrivain français)|Maurice Champagne]]. Son personnage principal, figure de l'homme héroïque et vertueux, marque l'imagination d'Alissa. Ce type de personnage se retrouve dans toute son œuvre et, en particulier, à travers le personnage principal d'''Atlas Shrugged'', John Galt<ref name="Paxton"/>. Elle découvre à treize ans celui qui devient son auteur favori et qu'elle considère comme le plus grand des écrivains : [[Victor Hugo]]. Au [[collège]], elle se montre brillante en [[mathématiques]] ; sa carrière universitaire semble alors toute tracée. En 1912, sa famille s'installe dans la [[Perspective Nevski]], dans le quartier [[Perspective Nevski|Znamenskaïa]]. La jeune Alissa y assiste à sa première exposition, consacrée aux images de films, en 1913. Le [[cinéma]] la passionnera en effet toute sa vie. |
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La ville de Saint-Pétersbourg est depuis longtemps l'un des foyers des troubles révolutionnaires qui agitent la Russie tsariste. Au début de la [[révolution de Février]], Rand soutient l'action de [[Aleksandr Kerenski|Kerenski]] mais l'arrivée au pouvoir des [[bolcheviks|bolchéviques]], en octobre |
La ville de Saint-Pétersbourg est depuis longtemps l'un des foyers des troubles révolutionnaires qui agitent la Russie tsariste. Au début de la [[révolution de Février]], Rand soutient l'action de [[Aleksandr Kerenski|Kerenski]] mais l'arrivée au pouvoir des [[bolcheviks|bolchéviques]], en octobre 1917, puis la confiscation de la pharmacie de son père par le gouvernement révolutionnaire, contraignent sa famille à fuir la Russie pour l'[[Ukraine]] puis pour la [[Crimée]]. Les Rosenbaum s'installent à [[Eupatoria]] jusqu'à ce que celle-ci soit envahie par les révolutionnaires en 1921<ref name="Hicks">{{harvsp|texte=Stephen R. C. Hicks|id=TIEP|p=}}.</ref>. À dater de ce jour Rand nourrit une haine tenace pour les [[communisme|communistes]], sentiment qui traverse tous ses écrits. Elle brûle alors son [[journal intime]], car elle a pris l'habitude d'y consigner des réflexions et des critiques sur les révolutionnaires. |
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Le {{date-|30|juin|1921}}, Alissa Rosenbaum est diplômée du lycée de [[Eupatoria]]. L'année suivante, la famille Rosenbaum retourne à [[Petrograd]]<ref>{{harvsp|texte=Jeff Britting|id=ARJB|p=14-20}}.</ref>. Alissa, qui a alors seize ans, entame des études d'[[histoire]] et de [[philosophie]] à l'université de Petrograd et y découvre les œuvres d'[[Edmond Rostand]], de [[Friedrich von Schiller]], d'[[Aristote]] et de [[Fiodor Dostoïevski]]. Ses études lui donnent accès, selon ses propres termes, à une « culture millénaire » à travers laquelle elle juge néfaste l'influence des idées communistes en Russie. Ces dernières années en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], où elle est obligée d'intégrer la [[propagande]] communiste, formeront la base de sa critique des systèmes collectivistes. |
Le {{date-|30|juin|1921}}, Alissa Rosenbaum est diplômée du lycée de [[Eupatoria]]. L'année suivante, la famille Rosenbaum retourne à [[Petrograd]]<ref>{{harvsp|texte=Jeff Britting|id=ARJB|p=14-20}}.</ref>. Alissa, qui a alors seize ans, entame des études d'[[histoire]] et de [[philosophie]] à l'université de Petrograd et y découvre les œuvres d'[[Edmond Rostand]], de [[Friedrich von Schiller]], d'[[Aristote]] et de [[Fiodor Dostoïevski]]. Ses études lui donnent accès, selon ses propres termes, à une « culture millénaire » à travers laquelle elle juge néfaste l'influence des idées communistes en Russie. Ces dernières années en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], où elle est obligée d'intégrer la [[propagande]] communiste, formeront la base de sa critique des systèmes collectivistes. |
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=== Débuts aux États-Unis === |
=== Débuts aux États-Unis === |
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⚫ | Après s'être arrêtée dans plusieurs villes d'[[Europe]] de l'Ouest, dont le port du [[Le Havre|Havre]] en France, où elle prend un bateau, le ''[[De Grasse (paquebot)|De Grasse]]'', Alissa Rosenbaum arrive à [[New York]] le 19 février 1926. Ses premières impressions devant les [[gratte-ciel]]s la marquent profondément et inspirent les descriptions de son [[roman (littérature)|roman]] ''[[La Source vive]]''. |
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⚫ | Elle rejoint ensuite [[Chicago]], dans l'[[Illinois]], où elle vit pendant six mois et apprend la [[Anglais|langue anglaise]]. Elle commence également à mettre en forme ses idées de [[roman (littérature)|romans]] et de films et décide de devenir [[scénariste]]. Elle se voit accorder une extension de son [[visa (document)|visa]] par les autorités soviétiques. Alissa choisit alors de ne pas rentrer en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et part pour [[Hollywood]] où elle devient [[scénariste]] sous la direction du réalisateur et producteur [[Cecil B. DeMille]], qui s'intéresse à elle par hasard, alors qu'elle fait le pied de grue devant son studio<ref>{{en}} [http://aynrandeducation.com/about_ayn_rand/bio.html About Ayn Rand: Biography].</ref>. |
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⚫ | Après s'être arrêtée dans plusieurs villes d'[[Europe]] de l'Ouest, dont le port du [[Le Havre|Havre]] en France, où elle prend un bateau, le ''[[De Grasse (paquebot)|De Grasse]]'', Alissa Rosenbaum arrive à [[New York]] le 19 février |
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⚫ | Alissa lui explique qu'elle est passionnée de [[cinéma américain]] et qu'elle arrive de [[Russie]]. DeMille travaille alors sur le film ''[[The King of Kings]]'' et l'emploie comme [[figurant]]e. La jeune femme y rencontre également l'acteur Frank O'Connor dont elle dira qu'il était son {{Citation|visage idéal}}<ref name="Paxton">{{harvsp|texte=Michael Paxton|id=Ayn Rand: A Sense of Life|p=}}.</ref>. Ils se marient le 15 avril 1929, et le couple restera uni jusqu'à la mort d'O'Connor, en 1979. |
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⚫ | Elle rejoint ensuite [[Chicago]], dans l'[[Illinois]], où elle vit pendant six mois et apprend la [[Anglais|langue anglaise]]. Elle commence également à mettre en forme ses idées de [[roman (littérature)|romans]] et de films et décide de devenir [[scénariste]]. Elle se voit accorder une extension de son [[visa (document)|visa]] par les autorités soviétiques. Alissa choisit alors de ne pas rentrer en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et part pour [[Hollywood]] où elle devient [[scénariste]] sous la direction du réalisateur et producteur [[Cecil B. DeMille]], qui s'intéresse à elle par hasard, alors qu'elle fait le pied de grue devant son studio<ref>{{en}} [http://aynrandeducation.com/about_ayn_rand/bio.html About Ayn Rand: Biography].</ref>. |
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⚫ | Alissa lui explique qu'elle est passionnée de [[cinéma américain]] et qu'elle arrive de [[Russie]]. DeMille travaille alors sur le film ''[[The King of Kings]]'' et l'emploie comme [[figurant]]e. La jeune femme y rencontre également l'acteur Frank O'Connor dont elle dira qu'il était son {{Citation|visage idéal}}<ref name="Paxton">{{harvsp|texte=Michael Paxton|id=Ayn Rand: A Sense of Life|p=}}.</ref>. Ils se marient le 15 avril |
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[[Fichier:Cecil-b-demille paramount-pictures.jpg|thumb|[[Cecil B. DeMille]].]] |
[[Fichier:Cecil-b-demille paramount-pictures.jpg|thumb|[[Cecil B. DeMille]].]] |
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Alissa Zinovievna Rosenbaum est [[naturalisation|naturalisée]] américaine le {{date-|13 mars 1931}}. C'est alors qu'elle change son nom en « Ayn Rand », en référence selon elle à la transcription en [[Alphabet cyrillique|cyrillique]] du nom de sa famille. Une autre explication veut que ce serait en référence à la machine à écrire [[Remington Rand]], mais celle-ci n'a été commercialisée qu'ultérieurement<ref>{{en}} [http://aynrandeducation.com/about_ayn_rand/faq_ar.html Explication de l'origine du nom d'Ayn Rand dans la newsletter « Impact »] du Ayn Rand Institute de juin 2000.</ref>. Elle se montre fière de sa nouvelle nationalité et déclare ainsi en |
Alissa Zinovievna Rosenbaum est [[naturalisation|naturalisée]] américaine le {{date-|13 mars 1931}}. C'est alors qu'elle change son nom en « Ayn Rand », en référence selon elle à la transcription en [[Alphabet cyrillique|cyrillique]] du nom de sa famille. Une autre explication veut que ce serait en référence à la machine à écrire [[Remington Rand]], mais celle-ci n'a été commercialisée qu'ultérieurement<ref>{{en}} [http://aynrandeducation.com/about_ayn_rand/faq_ar.html Explication de l'origine du nom d'Ayn Rand dans la newsletter « Impact »] du Ayn Rand Institute de juin 2000.</ref>. Elle se montre fière de sa nouvelle nationalité et déclare ainsi en 1974, dans un discours aux élèves de l'[[académie militaire de West Point]] : {{Citation|Je peux dire {{incise|et il ne s'agit pas d'une banalité patriotique, mais avec une connaissance complète des racines métaphysiques, épistémologiques, morales, politiques et esthétiques nécessaires}} que les États-Unis d'Amérique sont le pays le plus grand, le plus noble et, dans ses principes, le seul moral de l'histoire du monde}}<ref>{{Citation|''I can say{{spaced ndash}}not as a patriotic bromide, but with full knowledge of the necessary metaphysical, epistemological, ethical, political and aesthetic roots{{spaced ndash}}that the United States of America is the greatest, the noblest and, in its original founding principles, the only moral country in the history of the world''}}, in {{en}} [http://gos.sbc.edu/r/rand.html Discours d'Ayn Rand à West Point].</ref>. |
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Ayn Rand travaille très dur comme lectrice de [[scénario (film)|scénario]], pour DeMille, ayant à cœur de se faire une place dans le monde d'[[Hollywood]]<ref name="Paxton"/>. Parallèlement, elle écrit afin de réaliser son rêve. Avant de vivre de sa plume, elle occupe divers emplois, notamment à la garde-robe de la [[RKO Radio Pictures]]<ref>{{harvsp|texte=Jeff Brittings|id=ARJB|p=35-40}}.</ref> jusqu'en 1932, année où elle réussit à vendre le [[scénario (film)|scénario]] de ''Red Pawn'' à [[Universal Studios]]. Son niveau de vie s'améliore alors considérablement, et Rand peut s'acheter une automobile, ce qui est pour elle à cette époque le signe d'une réussite sociale certaine qui contraste avec ses années en [[Union des républiques socialistes soviétiques]]<ref name="Paxton"/>. Le producteur [[Josef von Sternberg]] pense à donner le premier rôle à l'actrice [[Marlene Dietrich]] mais le thème anti-soviétique étant encore mal considéré à cette époque, le projet échoue<ref>{{harvsp|texte=Jeff Britting|id=ARJB|p=40-44}}.</ref>. |
Ayn Rand travaille très dur comme lectrice de [[scénario (film)|scénario]], pour DeMille, ayant à cœur de se faire une place dans le monde d'[[Hollywood]]<ref name="Paxton"/>. Parallèlement, elle écrit afin de réaliser son rêve. Avant de vivre de sa plume, elle occupe divers emplois, notamment à la garde-robe de la [[RKO Radio Pictures]]<ref>{{harvsp|texte=Jeff Brittings|id=ARJB|p=35-40}}.</ref> jusqu'en 1932, année où elle réussit à vendre le [[scénario (film)|scénario]] de ''{{Lien|langue=en|trad=Red Pawn}}'' à [[Universal Studios]]. Son niveau de vie s'améliore alors considérablement, et Rand peut s'acheter une automobile, ce qui est pour elle à cette époque le signe d'une réussite sociale certaine qui contraste avec ses années en [[Union des républiques socialistes soviétiques]]<ref name="Paxton"/>. Le producteur [[Josef von Sternberg]] pense à donner le premier rôle à l'actrice [[Marlene Dietrich]] mais le thème anti-soviétique étant encore mal considéré à cette époque, le projet échoue<ref>{{harvsp|texte=Jeff Britting|id=ARJB|p=40-44}}.</ref>. |
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Elle écrit ensuite en 1934 les [[pièce de théâtre|pièces de théâtre]] ''Ideal'' et ''Woman on Trial'', cette dernière étant jouée à [[Hollywood]] le {{date-|22 octobre}}. La pièce ''Woman on Trial'', qui retrace le parcours peu commun de l'industriel et autodidacte suédois [[Ivar Kreuger]], est recomposée en |
Elle écrit ensuite en 1934 les [[pièce de théâtre|pièces de théâtre]] ''Ideal'' et ''Woman on Trial'', cette dernière étant jouée à [[Hollywood]] le {{date-|22 octobre}}. La pièce ''Woman on Trial'', qui retrace le parcours peu commun de l'industriel et autodidacte suédois [[Ivar Kreuger]], est recomposée en 1935 puis produite sous le titre ''Night of January {{16th}}'' et représentée d'abord à [[Hollywood]] puis à [[Théâtre de Broadway|Broadway]] le {{date-|16 septembre}}. La pièce est originale : l'action consiste en un [[procès]] dont le [[jury]], choisi parmi les spectateurs, pouvait déterminer la fin. Deux épilogues sont donc possibles, suivant la décision du [[Jury#États-Unis|jury populaire]]. |
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Son [[roman (littérature)|roman]] ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' (''We the Living'', partiellement inspiré par sa propre expérience) lui demande beaucoup de travail. L'ayant achevé en 1933, elle ne parvient cependant à le faire publier que le {{date-|18 avril 1936}}, après l'avoir proposé à de nombreux éditeurs. Ce sont les éditions Macmillan pour les [[États-Unis]] et Cassell pour l'[[Angleterre]] qui l'acceptent. Elle le considère comme la plus [[autobiographie|autobiographique]] de ses œuvres de fiction : en effet, le roman décrit la vie de son héroïne sous la domination communiste, sa confrontation avec la violence absurde du régime et sa fuite pour l'étranger. Cependant, ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' ne reçoit pas un accueil enthousiaste de la [[critique littéraire|critique]] américaine, en partie à cause du fait que, dans les |
Son [[roman (littérature)|roman]] ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' (''We the Living'', partiellement inspiré par sa propre expérience) lui demande beaucoup de travail. L'ayant achevé en 1933, elle ne parvient cependant à le faire publier que le {{date-|18 avril 1936}}, après l'avoir proposé à de nombreux éditeurs. Ce sont les éditions Macmillan pour les [[États-Unis]] et Cassell pour l'[[Angleterre]] qui l'acceptent. Elle le considère comme la plus [[autobiographie|autobiographique]] de ses œuvres de fiction : en effet, le roman décrit la vie de son héroïne sous la domination communiste, sa confrontation avec la violence absurde du régime et sa fuite pour l'étranger. Cependant, ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'' ne reçoit pas un accueil enthousiaste de la [[critique littéraire|critique]] américaine, en partie à cause du fait que, dans les années 1930, période nommée la « décennie rouge » (''Red Decade''), le [[communisme]] était encore relativement bien considéré dans les milieux intellectuels et artistiques américains<ref name="Hicks"/>. Néanmoins Rand considérait elle-même ''Nous, les vivants'' comme davantage qu'une simple [[autobiographie]] : {{Citation|Ce n'est pas une autobiographie proprement dite, l'ouvrage a davantage un sens intellectuel. L'intrigue est inventée mais l'arrière-plan non}}<ref>{{Citation|It is not an autobiography in the literal, but only in the intellectual sense. The plot is invented, the background is not}}, Ayn Rand, {{en}} « [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_fiction_we_the_living Forward] », in ''We The Living'', Dutton, {{p.}}18, {{ISBN|0-525-94054-5}}.</ref>. |
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=== Succès littéraire === |
=== Succès littéraire === |
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Dès 1935, Ayn Rand travaille sur son projet principal, la rédaction du roman ''[[La Source vive]]'' (''The Fountainhead''), à dimension plus philosophique. |
Dès 1935, Ayn Rand travaille sur son projet principal, la rédaction du roman ''[[La Source vive]]'' (''The Fountainhead''), à dimension plus philosophique. |
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En 1938, elle publie en [[Angleterre]] le roman [[dystopie|dystopique]] ''[[Hymne (livre)|Hymne]]'' (''Anthem''), qui décrit une société dans laquelle le collectivisme a triomphé. ''[[Hymne (livre)|Hymne]]'' n'est accepté par aucun éditeur aux [[États-Unis]] alors que ''We the Living'' n'a pas non plus rencontré un grand succès. Stephen Cox, de l’''Objectivist Center'', considère que cela est dû à l’époque : {{Citation|''We the Living'' fut publié quand la popularité du socialisme russe était au plus haut parmi les faiseurs d'opinions américains}} explique-t-il<ref>{{en}} [http://www.theatlassociety.org/cox_anthem_appreciation.asp « ''Anthem'', an appreciation »] par Stephen Cox.</ref>. En |
En 1938, elle publie en [[Angleterre]] le roman [[dystopie|dystopique]] ''[[Hymne (livre)|Hymne]]'' (''Anthem''), qui décrit une société dans laquelle le collectivisme a triomphé. ''[[Hymne (livre)|Hymne]]'' n'est accepté par aucun éditeur aux [[États-Unis]] alors que ''We the Living'' n'a pas non plus rencontré un grand succès. Stephen Cox, de l’''Objectivist Center'', considère que cela est dû à l’époque : {{Citation|''We the Living'' fut publié quand la popularité du socialisme russe était au plus haut parmi les faiseurs d'opinions américains}} explique-t-il<ref>{{en}} [http://www.theatlassociety.org/cox_anthem_appreciation.asp « ''Anthem'', an appreciation »] par Stephen Cox.</ref>. En 1939 Ayn Rand reçoit les dernières nouvelles de ses parents demeurés en [[URSS]] ; elle a alors définitivement coupé toute relation avec son passé russe. |
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En 1940, Rand participe, avec son mari, à la campagne présidentielle américaine pour le candidat libéral [[Wendell Willkie]] dans sa section de la ville de [[New York]]. Cet activisme lui permet de rencontrer des intellectuels favorables au [[capitalisme]] de [[laissez-faire]]. Le journaliste du ''[[New York Times]]'' Henry Hazlitt et sa femme permettent à Rand et à son mari de rencontrer l'économiste autrichien [[Ludwig von Mises]] qui admire les travaux de Rand, en dépit de différences philosophiques<ref>{{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=188-189}}.</ref>. |
En 1940, Rand participe, avec son mari, à la campagne présidentielle américaine pour le candidat libéral [[Wendell Willkie]] dans sa section de la ville de [[New York]]. Cet activisme lui permet de rencontrer des intellectuels favorables au [[capitalisme]] de [[laissez-faire]]. Le journaliste du ''[[New York Times]]'' Henry Hazlitt et sa femme permettent à Rand et à son mari de rencontrer l'économiste autrichien [[Ludwig von Mises]] qui admire les travaux de Rand, en dépit de différences philosophiques<ref>{{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=188-189}}.</ref>. |
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La même année, l'adaptation théâtrale de ''We the Living'', ''The Unconquered'', par George Abbott, est donnée à [[Théâtre de Broadway|Broadway]] le 13 février. Abbott a néanmoins adouci la dimension critique du roman, le mettant davantage au goût du public, notamment en ajoutant des dialogues sentimentaux<ref name="Paxton"/>. Elle connaît son premier grand succès avec la publication de ''[[La Source vive]]'', le 8 mai [[1943 en littérature|1943]], roman qu'elle a mis sept ans à écrire. Refusé par douze éditeurs, le manuscrit est finalement accepté par la maison d'édition Bobbs-Merrill grâce à l'insistance d'Archibald Ogden, membre du comité éditorial, qui a menacé de démissionner si l'on ne publiait pas l'ouvrage<ref>{{en}} Historique du roman sur le site [http://www.cato.org/special/threewomen/fountainhead.html Cato institute].</ref>. Vendu à six millions d'exemplaires, le livre devient un succès planétaire, (il s'en vend encore {{formatnum:100000}} par an). Adapté au [[cinéma]] en |
La même année, l'adaptation théâtrale de ''We the Living'', ''The Unconquered'', par George Abbott, est donnée à [[Théâtre de Broadway|Broadway]] le 13 février. Abbott a néanmoins adouci la dimension critique du roman, le mettant davantage au goût du public, notamment en ajoutant des dialogues sentimentaux<ref name="Paxton"/>. Elle connaît son premier grand succès avec la publication de ''[[La Source vive]]'', le 8 mai [[1943 en littérature|1943]], roman qu'elle a mis sept ans à écrire. Refusé par douze éditeurs, le manuscrit est finalement accepté par la maison d'édition Bobbs-Merrill grâce à l'insistance d'Archibald Ogden, membre du comité éditorial, qui a menacé de démissionner si l'on ne publiait pas l'ouvrage<ref>{{en}} Historique du roman sur le site [http://www.cato.org/special/threewomen/fountainhead.html Cato institute].</ref>. Vendu à six millions d'exemplaires, le livre devient un succès planétaire, (il s'en vend encore {{formatnum:100000}} par an). Adapté au [[cinéma]] en 1949 par King Vidor à la Warner avec [[Gary Cooper]] et [[Patricia Neal]] dans les rôles principaux, le film est distribué en [[France]] la même année sous le titre ''[[Le Rebelle (film, 1949)|Le Rebelle]]''. |
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Rand commence à pouvoir vivre de ses écrits. Elle travaille dès lors comme [[scénariste]] à mi-temps, toujours pour le producteur [[Hal B. Wallis]]. Sous sa direction, elle adapte en |
Rand commence à pouvoir vivre de ses écrits. Elle travaille dès lors comme [[scénariste]] à mi-temps, toujours pour le producteur [[Hal B. Wallis]]. Sous sa direction, elle adapte en 1945 le roman ''Pity My Simplicity'' de Christopher Massie, nommé aux [[Oscar du cinéma|Oscars]] sous le titre ''[[Le Poids d'un mensonge|Love Letters]]'' ainsi que ''You Came Along''<ref>{{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=183-198}}.</ref>. Rand travaille ensuite, en août 1943 à un article « The Moral Basis of Individualism » puis emménage en [[Californie]] pour rédiger le scénario de ''The Fountainhead''. |
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Elle s'installe à la ''Von Sternberg House'' construite par l'architecte [[Richard Neutra]]. Par ailleurs elle rencontre à Taliesin East le célèbre architecte [[Frank Lloyd Wright]] qu'elle admire énormément : pour elle {{Citation|Wright fut un innovateur, défendant l’architecture moderne contre la tradition}}<ref>Cité par {{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=140}}.</ref>. Toujours à Taliesin East Rand rencontre d'autres figures intellectuelles du moment comme Morrie Ryskind, [[Janet Gaynor]], Gilbert Adrian et Leonard Read. L'architecte devient un fervent admirateur de son roman ''The Fountainhead'' ; il dessine pour elle une maison qui ne sera toutefois jamais construite. En septembre 1944, Rand écrit le scénario de ''[[Le Poids d'un mensonge|Love Letters]]''. L'année suivante ''The Fountainhead'' est classé {{6e|best-seller}} de l'année par le ''[[New York Times]]''<ref>{{en}} [https://books.google.fr/books?id=kSHdxgJ1UmQC&pg=PA111&lpg=PA111&dq=New+York+Times+26+august+1945+ayn+Rand&source=bl&ots=DBwdgdFDm0&sig=SOpnMI1QE3rmOBia56yF-1aQ-dw&hl=fr&ei=flhMSvPpNOC7jAenyO2hBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7 ''Essays on Ayn Rand's The Fountainhead'' par Robert Mayhew], Lexington Books, 2006, {{p.}}73.</ref>. |
Elle s'installe à la ''Von Sternberg House'' construite par l'architecte [[Richard Neutra]]. Par ailleurs elle rencontre à Taliesin East le célèbre architecte [[Frank Lloyd Wright]] qu'elle admire énormément : pour elle {{Citation|Wright fut un innovateur, défendant l’architecture moderne contre la tradition}}<ref>Cité par {{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=140}}.</ref>. Toujours à Taliesin East Rand rencontre d'autres figures intellectuelles du moment comme Morrie Ryskind, [[Janet Gaynor]], Gilbert Adrian et Leonard Read. L'architecte devient un fervent admirateur de son roman ''The Fountainhead'' ; il dessine pour elle une maison qui ne sera toutefois jamais construite. En septembre 1944, Rand écrit le scénario de ''[[Le Poids d'un mensonge|Love Letters]]''. L'année suivante ''The Fountainhead'' est classé {{6e|best-seller}} de l'année par le ''[[New York Times]]''<ref>{{en}} [https://books.google.fr/books?id=kSHdxgJ1UmQC&pg=PA111&lpg=PA111&dq=New+York+Times+26+august+1945+ayn+Rand&source=bl&ots=DBwdgdFDm0&sig=SOpnMI1QE3rmOBia56yF-1aQ-dw&hl=fr&ei=flhMSvPpNOC7jAenyO2hBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7 ''Essays on Ayn Rand's The Fountainhead'' par Robert Mayhew], Lexington Books, 2006, {{p.}}73.</ref>. |
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Ayn Rand se lie d'amitié avec l'écrivaine [[libertarianisme|libertarienne]] [[Isabel Paterson]] (1886-1961), qui l'initie à l'[[histoire des États-Unis]]. Leur amitié cessera par la suite, Rand n'ayant pas apprécié le comportement de Paterson lors d'une cérémonie à [[Hollywood]]. Les deux femmes entretiennent alors une abondante correspondance. Le biographe de Paterson, Stephen Cox, explique que les pensées des deux femmes se sont mutuellement influencées<ref>{{en}} Stephen Cox, ''The Woman and the Dynamo'', Transaction, 2004, {{pp.}}218-222, 287-289, 302-314 et 357-359.</ref>. Ayn Rand considère l'[[Essai (littérature)|essai]] d'[[Isabel Paterson]], ''{{Lien|langue=en|trad=The God of the Machine}}'' (1943), comme l'équivalent pour les défenseurs du [[capitalisme]] de ce qu'est ''[[Le Capital]]'' pour les [[communisme|communistes]] et la [[Bible]] pour les [[chrétien]]s<ref>{{en}} [http://www.reason.com/news/show/36487.html Our Forgotten Goddess. Isabel Paterson and the origins of libertarianism par Brian Doherty], février 2005, critique de l'ouvrage de Stephen Cox, ''The Woman and the Dynamo''.</ref>. |
Ayn Rand se lie d'amitié avec l'écrivaine [[libertarianisme|libertarienne]] [[Isabel Paterson]] (1886-1961), qui l'initie à l'[[histoire des États-Unis]]. Leur amitié cessera par la suite, Rand n'ayant pas apprécié le comportement de Paterson lors d'une cérémonie à [[Hollywood]]. Les deux femmes entretiennent alors une abondante correspondance. Le biographe de Paterson, Stephen Cox, explique que les pensées des deux femmes se sont mutuellement influencées<ref>{{en}} Stephen Cox, ''The Woman and the Dynamo'', Transaction, 2004, {{pp.}}218-222, 287-289, 302-314 et 357-359.</ref>. Ayn Rand considère l'[[Essai (littérature)|essai]] d'[[Isabel Paterson]], ''{{Lien|langue=en|trad=The God of the Machine}}'' (1943), comme l'équivalent pour les défenseurs du [[capitalisme]] de ce qu'est ''[[Le Capital]]'' pour les [[communisme|communistes]] et la [[Bible]] pour les [[chrétien]]s<ref>{{en}} [http://www.reason.com/news/show/36487.html Our Forgotten Goddess. Isabel Paterson and the origins of libertarianism par Brian Doherty], février 2005, critique de l'ouvrage de Stephen Cox, ''The Woman and the Dynamo''.</ref>. |
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Dès 1946, Ayn Rand travaille au manuscrit de son roman ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), tout en assurant un emploi de [[scénariste]] pour le producteur [[Hal B. Wallis]]. En |
Dès 1946, Ayn Rand travaille au manuscrit de son roman ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), tout en assurant un emploi de [[scénariste]] pour le producteur [[Hal B. Wallis]]. En 1947, en pleine période du [[maccarthysme]], elle témoigne à charge dans les procès des [[Dix d'Hollywood]], qui débouchent sur la constitution des « listes noires »<ref>[https://www.lemonde.fr/livres/article/2008/01/31/la-vertu-d-egoisme-ayn-rand-ou-le-devoir-d-egoisme_1005651_3260.html « La Vertu d'égoïsme » : Ayn Rand ou le devoir d'égoïsme], in ''[[Le Monde|Le Monde des livres]]'', 31 janvier 2008.</ref>, devant le ''United States House Un-American Activities Committee'' qui identifie les personnalités pro-communistes américaines<ref>{{en}} [http://www.noblesoul.com/orc/texts/huac-notes.html Le témoignage d'Ayn Rand].</ref>. Ayn Rand est l'une des premières intellectuelles américaines à fustiger la propagande communiste dans le milieu du cinéma. Pour ce faire, elle rédige ''Screen Guide for Americans'' qui recommande treize principes face au [[communisme]] et rejoint la « MPA » (la ''Motion Picture Alliance for the Preservation of the American Ideals'') la même année<ref name="Paxton"/>. ''Anthem'' est par ailleurs publié aux [[États-Unis]], en juillet 1946. |
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En 1949 ''The Fountainhead'' est adapté à l'écran, le {{date-|23 juin}}. Ayn Rand décide en 1951, en compagnie de son mari, de quitter [[Hollywood]] pour emménager à [[New York]] (au 120 East de la {{34e|rue}}), sa ville préférée en raison de ses gratte-ciel qui la fascinent, et où elle travaille à plein temps sur son nouveau roman, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), qu'elle n'achève que six ans plus tard. La rédaction de ce long roman provoque une [[dépression (psychiatrie)|dépression]] néanmoins vite surmontée<ref>{{en}} [http://www.mclemee.com/id39.html « The Heirs of Ayn Rand »] par Scott McLemee.</ref>. |
En 1949 ''The Fountainhead'' est adapté à l'écran, le {{date-|23 juin}}. Ayn Rand décide en 1951, en compagnie de son mari, de quitter [[Hollywood]] pour emménager à [[New York]] (au 120 East de la {{34e|rue}}), sa ville préférée en raison de ses gratte-ciel qui la fascinent, et où elle travaille à plein temps sur son nouveau roman, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), qu'elle n'achève que six ans plus tard. La rédaction de ce long roman provoque une [[dépression (psychiatrie)|dépression]] néanmoins vite surmontée<ref>{{en}} [http://www.mclemee.com/id39.html « The Heirs of Ayn Rand »] par Scott McLemee.</ref>. |
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=== Diffusion de l'objectivisme === |
=== Diffusion de l'objectivisme === |
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En 1950, Ayn Rand et quelques proches créent un groupe qui prend par provocation le nom de « Le Collectif », formé par [[Alan Greenspan]], futur président de la [[Réserve fédérale des États-Unis|Fed]] et le psychologue Nathanael Blumenthal (qui deviendra [[Nathaniel Branden]], l'auteur de ''The Psychology of Self-Esteem''), futur amant de Rand, sa femme, Barbara Branden, et Leonard Peikoff, profondément influencé par ''The Fountainhead''. |
En 1950, Ayn Rand et quelques proches créent un groupe qui prend par provocation le nom de « Le Collectif », formé par [[Alan Greenspan]], futur président de la [[Réserve fédérale des États-Unis|Fed]] et le psychologue Nathanael Blumenthal (qui deviendra [[Nathaniel Branden]], l'auteur de ''The Psychology of Self-Esteem''), futur amant de Rand, sa femme, Barbara Branden, et Leonard Peikoff, profondément influencé par ''The Fountainhead''. |
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Avec ce groupe, qui multiplie les conférences publiques, Rand compte diffuser sa philosophie et ses écrits. Le cercle d'amis prend ainsi un rôle de plus en plus important, aidant Ayn Rand à diffuser son système philosophique, auquel elle donne le nom d'« [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] ». |
Avec ce groupe, qui multiplie les conférences publiques, Rand compte diffuser sa philosophie et ses écrits. Le cercle d'amis prend ainsi un rôle de plus en plus important, aidant Ayn Rand à diffuser son système philosophique, auquel elle donne le nom d'« [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] ». |
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Sous l'impulsion de Branden, le groupe fonde le Nathaniel Branden Institute (« N.B.I »). |
Sous l'impulsion de Branden, le groupe fonde le Nathaniel Branden Institute (« N.B.I »). |
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[[Fichier:Alan Greenspan (headshot).jpg|thumb|[[Alan Greenspan]].]] |
[[Fichier:Alan Greenspan (headshot).jpg|thumb|[[Alan Greenspan]].]] |
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En [[1957 en littérature|1957]], Rand publie sa principale œuvre, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), aux éditions [[Random House]], [[roman (littérature)|roman]] de près de {{ |
En [[1957 en littérature|1957]], Rand publie sa principale œuvre, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), aux éditions [[Random House]], [[roman (littérature)|roman]] de près de {{nb|1500 pages}} qui met en scène des entrepreneurs qui décident de cesser d'être les esclaves d'un [[étatisme]] [[totalitarisme|pré-totalitaire]] qui ravage la société à l'image du ''[[New Deal]]'' de [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]]. Le tirage initial est de {{formatnum:100000}} exemplaires et le livre devient rapidement un ''best-seller'' mondial puisque son tirage était chaque année de {{nb|200000 unités}} jusqu'à l'élection du président [[Obama]], qui a conduit à en vendre un million d'exemplaires en deux ans et demi<ref>{{en}} [https://www.npr.org/2011/04/15/135171116/the-rampant-rise-of-ayn-rand-o-mania The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania, "The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania", Linton Weeks, ''NPR'', 12 april 2011].</ref>. Dans une étude de 1991 de la [[Bibliothèque du Congrès]] américain, le livre était cité par les Américains comme celui qui les avait le plus influencés, après la [[Bible]]<ref>{{en}} [https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?sec=health&res=9D0CE7D61339F933A15752C1A967958260 Le classement sur le site du New-York Times].</ref>. Le roman mêle divers thèmes et sujets de réflexion, passant de l'[[épistémologie]] à la [[métaphysique]], suivant une action classique, centrée autour du combat d'un mystérieux personnage, John Galt, qui n'apparaît qu'à la fin. Il marque aussi la fin de l'activité romanesque de Rand, et le début de ses écrits philosophiques<ref>{{en}} Préface de Edward Younkins à ''Atlas Shrugged'', Aldershot, Ashgate, 2007, {{p.}}1, {{ISBN|0-7546-5549-0}} : {{Citation|''Atlas Shrugged'' (...) is the demarcation work and turning point that culminated [Rand's] career as a novelist and propelled her into a career as a popular philosopher}} soit : ({{Citation|''Atlas Shrugged'' est le point culminant de la carrière romanesque de Rand, il est le tournant vers son activité de philosophe populaire}}) explique-t-il.</ref>. |
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En 1958, Rand anime des séminaires d'écriture et, le 6 mars, elle fait sa première conférence au [[Université de la ville de New York|Queens College]] de [[New York]]. Elle prend la parole pour la première fois à la télévision américaine, sur le plateau de Mike Wallace en 1959<ref>{{en}} Mike Wallace's interview, [https://www.youtube.com/watch?v=7ukJiBZ8_4k première partie], [https://www.youtube.com/watch?v=pMTDaVpBPR0 seconde partie] et [https://www.youtube.com/watch?v=zEruXzQZhNI troisième partie].</ref>. Elle présente son [[Essai (littérature)|essai]] ''Faith and Force: Destroyers of the Modern World'' à l'[[université Yale]] le 17 février 1960. Le rythme de ses lectures publiques mais également universitaires s'accélère. En 1961, Rand publie ''For the New Intellectual'' le {{date-|24 mars}} et fait une conférence au Ford Hall Forum, « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » le 26 mars. Le Ford Hall Forum devient le lieu privilégié de ses conférences qui ont lieu de 1962 à 1976. |
En 1958, Rand anime des séminaires d'écriture et, le 6 mars, elle fait sa première conférence au [[Université de la ville de New York|Queens College]] de [[New York]]. Elle prend la parole pour la première fois à la télévision américaine, sur le plateau de Mike Wallace en 1959<ref>{{en}} Mike Wallace's interview, [https://www.youtube.com/watch?v=7ukJiBZ8_4k première partie], [https://www.youtube.com/watch?v=pMTDaVpBPR0 seconde partie] et [https://www.youtube.com/watch?v=zEruXzQZhNI troisième partie].</ref>. Elle présente son [[Essai (littérature)|essai]] ''Faith and Force: Destroyers of the Modern World'' à l'[[université Yale]] le 17 février 1960. Le rythme de ses lectures publiques mais également universitaires s'accélère. En 1961, Rand publie ''For the New Intellectual'' le {{date-|24 mars}} et fait une conférence au Ford Hall Forum, « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » le 26 mars. Le Ford Hall Forum devient le lieu privilégié de ses conférences qui ont lieu de 1962 à 1976. |
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La popularité de Rand s'accroît également. De plus en plus sollicitée par les journaux, elle signe, le {{date-|17 juin 1961}}, sa première intervention dans la « Weekly column » du ''[[The Los Angeles Times|Los Angeles Times]]'' qu'elle animera quelques années durant. Ses conférences sont toutes enregistrées et diffusées aux [[États-Unis]] et dans d'autres pays. Ayn Rand enseigne par ailleurs dans de nombreuses universités à partir de 1960, à [[Université Yale|Yale]], à [[Université de Princeton|Princeton]] et à [[Université Columbia|Columbia]]. Elle enseigne également à [[Université Harvard|Harvard]], à l'[[université du Wisconsin]], à l'[[université Johns-Hopkins]] et au [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]]. Durant ses dernières années, Ayn Rand prend également position sur de grandes questions de société, s'opposant à l'engagement américain dans la [[Seconde Guerre mondiale]], et soutenant [[Israël]] pendant la [[guerre du Kippour]]. Elle s'exprime sur tous les thèmes de société où sa morale objectiviste peut trancher : l'égalité des sexes et l'[[homosexualité]], le [[racisme]] et le travail. |
La popularité de Rand s'accroît également. De plus en plus sollicitée par les journaux, elle signe, le {{date-|17 juin 1961}}, sa première intervention dans la « Weekly column » du ''[[The Los Angeles Times|Los Angeles Times]]'' qu'elle animera quelques années durant. Ses conférences sont toutes enregistrées et diffusées aux [[États-Unis]] et dans d'autres pays. Ayn Rand enseigne par ailleurs dans de nombreuses universités à partir de 1960, à [[Université Yale|Yale]], à [[Université de Princeton|Princeton]] et à [[Université Columbia|Columbia]]. Elle enseigne également à [[Université Harvard|Harvard]], à l'[[université du Wisconsin]], à l'[[université Johns-Hopkins]] et au [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]]. Durant ses dernières années, Ayn Rand prend également position sur de grandes questions de société, s'opposant à l'engagement américain dans la [[Seconde Guerre mondiale]], et soutenant [[Israël]] pendant la [[guerre du Kippour]]. Elle s'exprime sur tous les thèmes de société où sa morale objectiviste peut trancher : l'égalité des sexes et l'[[homosexualité]], le [[racisme]] et le travail. |
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En {{date-|janvier 1962}}, le Nathaniel Branden Institute publie le premier numéro de ''The Objectivist'', un [[Publication périodique|périodique]] actif de 1962 à 1965. Le périodique devient ensuite ''The Objectivist Newsletter'', de 1966 à 1971. Puis le groupe édite, de 1971 à 1976, une [[lettre d'information]], ''The Ayn Rand Letter''<ref group=note>{{en}} [http://www.noblesoul.com/orc/mags/rand_letter_2.html Liste des articles parus dans ''The Ayn Rand Letter''].</ref>. Ayn Rand y publie des articles, qui forment la base pour |
En {{date-|janvier 1962}}, le Nathaniel Branden Institute publie le premier numéro de ''The Objectivist'', un [[Publication périodique|périodique]] actif de 1962 à 1965. Le périodique devient ensuite ''The Objectivist Newsletter'', de 1966 à 1971. Puis le groupe édite, de 1971 à 1976, une [[lettre d'information]], ''The Ayn Rand Letter''<ref group=note>{{en}} [http://www.noblesoul.com/orc/mags/rand_letter_2.html Liste des articles parus dans ''The Ayn Rand Letter''].</ref>. Ayn Rand y publie des articles, qui forment la base pour ses essais philosophiques, et en premier lieu l'ouvrage ''The Virtue of Selfishness'' qui développe sa théorie du point de vue [[éthique]]. |
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Le {{date-|2 octobre 1963}} Rand reçoit un [[Doctorat honoris causa|doctorat ''honoris causa'']] de l'université Lewis et Clark et publie en {{date-|décembre 1964}} ''The Virtue of Selfishness'' (''[[La Vertu d'égoïsme]]''), l'[[Essai (littérature)|essai]] qui présente le mieux sa pensée [[éthique]] et [[philosophique]]. En {{date-|juillet 1966}}, elle écrit une autre étude, en plusieurs parties, publiée dans le périodique ''The Objectivist'' intitulé « ''Introduction to Objectivist Epistemology''<ref>Cf. Ayn Rand, {{en}} [http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_5f5w8f9 ''Introduction to Objectivist Epistemology''].</ref> » destinée à exposer les fondements de sa philosophie de la connaissance. |
Le {{date-|2 octobre 1963}} Rand reçoit un [[Doctorat honoris causa|doctorat ''honoris causa'']] de l'université Lewis et Clark et publie en {{date-|décembre 1964}} ''The Virtue of Selfishness'' (''[[La Vertu d'égoïsme]]''), l'[[Essai (littérature)|essai]] qui présente le mieux sa pensée [[éthique]] et [[philosophique]]. En {{date-|juillet 1966}}, elle écrit une autre étude, en plusieurs parties, publiée dans le périodique ''The Objectivist'' intitulé « ''Introduction to Objectivist Epistemology''<ref>Cf. Ayn Rand, {{en}} [http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_5f5w8f9 ''Introduction to Objectivist Epistemology''].</ref> » destinée à exposer les fondements de sa philosophie de la connaissance. |
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La compilation ''Capitalism: The Unknown Ideal'' (1966) regroupe ses études économiques et politiques alors que ''Introduction to Objectivist Epistemology'' (1971) présente sa théorie des concepts, sa contribution la plus importante à la philosophie. Rand écrit également une étude [[esthétique]], ''The Romantic Manifesto'' (1969). |
La compilation ''Capitalism: The Unknown Ideal'' (1966) regroupe ses études économiques et politiques alors que ''Introduction to Objectivist Epistemology'' (1971) présente sa théorie des concepts, sa contribution la plus importante à la philosophie. Rand écrit également une étude [[esthétique]], ''The Romantic Manifesto'' (1969). |
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Elle réalise également des allocutions et des ateliers (''workshops'') au Nathaniel Branden Institute. |
Elle réalise également des allocutions et des ateliers (''workshops'') au Nathaniel Branden Institute. |
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=== Dernières années === |
=== Dernières années === |
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La relation sentimentale de Rand avec le psychothérapeute [[Nathaniel Branden]] s'intensifie dans les |
La relation sentimentale de Rand avec le psychothérapeute [[Nathaniel Branden]] s'intensifie dans les années 1960. Branden publie également divers textes psychologiques dans la revue d'Ayn Rand. En 1968, le couple illégitime rompt, en partie à cause du fait que chacun était marié<ref>{{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=344-358}} qui sera d'ailleurs très critique sur la relation de la philosophe avec son époux. Nathaniel Branden a également écrit une [[autobiographie]] focalisée sur sa relation avec Ayn Rand : ''My Years With Ayn Rand'', Jossey-Bass, 1999, {{ISBN|978-0787945138}}.</ref>. |
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Dès mars |
Dès mars 1969, Ayn Rand donne des cours d'écriture, pour les [[Essai (littérature)|essai]]s cette fois, à des membres du Nathaniel Branden Institute. Le 11 octobre, elle anime des ateliers autour de l'[[épistémologie]] objectiviste. Le 16 juillet, elle assiste comme [[célébrité|V.I.P.]] au lancement de la fusée [[Apollo 11]]. Cet événement lui inspire deux [[Essai (littérature)|essai]]s<ref group=note>Ayn Rand, [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_apollo11 « Apollo 11 »], in ''The Objectivist'', septembre 1969 et « Apollo and Dionysus », in ''The Objectivist'', décembre 1969 et janvier 1970.</ref> vantant le progrès technique permis par le [[capitalisme]] : {{Citation|La signification fondamentale du triomphe d'Apollo 11 n'est pas politique ni même philosophique, elle est davantage épistémologique et morale}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''The fundamental significance of ''Apollo 11’s'' triumph is not political; it is philosophical; specifically, moral-epistemological''}}, in « [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_apollo11 Apollo 11] ».</ref> dit-elle à cette occasion qui la marque beaucoup. Rand se lie par ailleurs d'amitié avec l'astronaute [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]]<ref>« Lettre à M. Collins », {{pp.}}648.</ref> ainsi qu'avec l'écrivain [[Mickey Spillane]] et le critique musical [[Deems Taylor]] avec qui elle entretient une longue correspondance<ref>{{harvsp|texte=Barbara Branden|id=TPAR|p=308}}.</ref>. |
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La santé d'Ayn Rand se détériore au début des |
La santé d'Ayn Rand se détériore au début des années 1970. Elle est opérée en 1974 pour un [[cancer du poumon]] car c'est une grande fumeuse. La fin de la relation avec Branden signe la fin ''de facto'' du Nathaniel Branden Institute et certains amis objectivistes s'éloignent d'elle. Rand publie dans ''The Objectivist'' une critique de [[Nathaniel Branden]], qu'elle juge avoir été malhonnête envers elle et d'avoir eu un {{Citation|comportement irrationnel dans sa vie personnelle}}<ref>{{en}} Ayn Rand, « To Whom It May Concern », in ''The Objectivist'', New York, mai 1968, {{n°|7}} (5), {{pp.}}1–8.</ref>. Le 6 mars 1974 Rand fait une conférence à [[Académie militaire de West Point|West Point]] intitulée « ''Philosophy: Who Needs It'' », ouvrage parachevant sa philosophie de la réalité et de l'homme<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_nonfiction_philosophy_who_needs_it Article consultable en ligne].</ref>. Le 14 avril, elle reçoit sa sœur, Nora Drobysheva, qui a pu obtenir une autorisation de quitter l'[[URSS]]. Rand tente de lui proposer son aide pour qu'elle immigre aux États-Unis, mais sa sœur refuse et rentre en [[URSS]] après quelques jours. |
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En janvier |
En janvier 1976, Rand publie son dernier article dans le recueil ''The Ayn Rand Letter'', « The Energy Crisis » qui traite des enjeux [[géopolitique]]s. Le 27 juillet, elle est invitée à la [[Maison-Blanche]] pour diner avec l'homme politique libéral australien [[Malcolm Fraser]], futur premier ministre d'[[Australie]] : c'est le signe d'une reconnaissance nationale. Le 10 avril 1977, elle est invitée au Ford Hall Forum pour un dîner en son honneur, avec tous les membres du Nathaniel Branden Institute. |
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[[Fichier:Ayn Rand Marker.jpg|thumb|La tombe d'Ayn Rand et de Frank O'Connor au cimetière de Kensico, à Valhalla, [[New York]].]] |
[[Fichier:Ayn Rand Marker.jpg|thumb|La tombe d'Ayn Rand et de Frank O'Connor au cimetière de Kensico, à Valhalla, [[New York]].]] |
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En septembre |
En septembre 1979, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged'') est scénarisé pour un projet de série télévisée puis, en avril, son dernier essai, ''Introduction to Objectivist Epistemology'', est publié par la ''New American Library''. Le 9 novembre, son mari Frank O’Connor décède et, dès lors les activités d'Ayn Rand au sein du mouvement objectiviste se raréfient. Sa santé décline par ailleurs. L'un de ses derniers projets est une adaptation télévisée de ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged'') ainsi qu'un [[roman (littérature)|roman]], ''To Lorne Dieterling'', dont elle ne laisse que des brouillons préparatoires. |
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En |
En 1981 Rand anime ses dernières conférences : au Ford Hall Forum avec « The Age of Mediocrity », le 26 avril et « The Sanction of the Victims » à [[La Nouvelle-Orléans]] le 21 novembre. Elle travaille aux dernières pages du scénario télévisé de ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), qu'elle achève en janvier. Malade, elle recourt à l'aide sociale pour couvrir ses dépenses de santé, sous le faux-nom d'Ann O'Connor<ref>''[http://www.huffingtonpost.com/michael-ford/ayn-rand-and-the-vip-dipe_b_792184.html Ayn Rand and the VIP-DIPers]'', Michael Ford, ''The Huffington Post'', 12/05/2010.</ref>. Elle meurt d'une insuffisance cardiaque le 6 mars 1982 chez elle, à [[New York]]. |
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De nombreux compagnons objectivistes se rendent à son enterrement, dont [[Alan Greenspan]] et David Kelley, qui lit lors des [[obsèques]] le [[poème]] ''If'', de [[Rudyard Kipling]]<ref>Le [http://www.crescenzo.nom.fr/kipling.html poème ''If''] de [[Rudyard Kipling]].</ref>. Rand est enterrée au cimetière de Kensico, à Valhalla, [[New York]]. Dans ses dernières volontés, elle désigne [[Leonard Peikoff]] comme héritier de sa propriété intellectuelle et le reconnaît également comme le meilleur spécialiste de sa [[philosophie]]<ref>{{harvsp|texte=Leonard Peikoff|id=OPAR|p=13-15}}.</ref>. Peikoff fonde le Ayn Rand Institute pour propager ses idées. |
De nombreux compagnons objectivistes se rendent à son enterrement, dont [[Alan Greenspan]] et David Kelley, qui lit lors des [[obsèques]] le [[poème]] ''If'', de [[Rudyard Kipling]]<ref>Le [http://www.crescenzo.nom.fr/kipling.html poème ''If''] de [[Rudyard Kipling]].</ref>. Rand est enterrée au cimetière de Kensico, à Valhalla, [[New York]]. Dans ses dernières volontés, elle désigne [[Leonard Peikoff]] comme héritier de sa propriété intellectuelle et le reconnaît également comme le meilleur spécialiste de sa [[philosophie]]<ref>{{harvsp|texte=Leonard Peikoff|id=OPAR|p=13-15}}.</ref>. Peikoff fonde le Ayn Rand Institute pour propager ses idées. |
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== Philosophie == |
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{{article détaillé|Objectivisme (Ayn Rand)}} |
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Ayn Rand a, au fur et à mesure de ses écrits, constitué un mouvement philosophique intitulé l'« [[objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] »<ref>L'« [[objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] » est à distinguer du concept d'« objectivisme », renvoyant à la question philosophique de l'[[objectivité]].</ref> reposant sur le [[postulat]] selon lequel {{Citation|ma philosophie conçoit essentiellement l'Homme comme un être héroïque dont l'éthique de vie est la poursuite de son propre bonheur, la réalisation de soi, son activité la plus noble, et la Raison, son seul absolu}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''the concept of man as a heroic being, with his own happiness as the moral purpose of his life, with productive achievement as his noblest activity, and reason as his only absolute''}}, Ayn Rand, in ''Atlas Shrugged'', [[Random House]], New York City, 1957, {{ISBN|0394415760}}, Appendice.</ref>. En |
Ayn Rand a, au fur et à mesure de ses écrits, constitué un mouvement philosophique intitulé l'« [[objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] »<ref>L'« [[objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] » est à distinguer du concept d'« objectivisme », renvoyant à la question philosophique de l'[[objectivité]].</ref> reposant sur le [[postulat]] selon lequel {{Citation|ma philosophie conçoit essentiellement l'Homme comme un être héroïque dont l'éthique de vie est la poursuite de son propre bonheur, la réalisation de soi, son activité la plus noble, et la Raison, son seul absolu}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''the concept of man as a heroic being, with his own happiness as the moral purpose of his life, with productive achievement as his noblest activity, and reason as his only absolute''}}, Ayn Rand, in ''Atlas Shrugged'', [[Random House]], New York City, 1957, {{ISBN|0394415760}}, Appendice.</ref>. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la [[philosophie]] est sa {{Citation|théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal - la violation des droits - consiste en un commencement de pouvoir et de force}}<ref name="NAL">{{en}} Ayn Rand et Robert Mayhew, ''Ayn Rand Answers, the Best of Her Q&A'', New York, New American Library, 2005, {{p.}}166, {{ISBN|0-451-21665-2}}.</ref>. |
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=== Objectivisme === |
=== Objectivisme === |
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⚫ | Rejetant la [[foi]] considérée comme opposée à la [[raison]], Rand condamne toute forme de [[mysticisme]], y compris les [[religion]]s, et prône le [[réalisme philosophique]]<ref>{{en}} George H. Smith, ''Atheism: the Case Against God'', Prometheus, 1989.</ref>. Rand met en avant ce qu'elle nomme l'{{Citation|égoïsme rationnel}}, ou {{Citation|égoïsme de l'intérêt personnel}}, seul principe moral digne d'être suivi par opposition à l'[[altruisme]], de mentalité [[collectivisme|collectiviste]]. L'[[individu]] est selon elle la base de toute [[morale]], {{Citation|il se doit d'exister pour lui-même}} écrit-elle en 1962 et de {{Citation|ne jamais se sacrifier pour les autres, ni sacrifier les autres pour lui-même}}<ref>{{en}} Ayn Rand, ''The Voice of Reason'', Dutton Plume, 1989, chapitre « Introducing Objectivism », {{p.}}3. Cet article est paru dans le ''Los Angeles Times'', numéro du 17 juin 1962.</ref>. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la [[philosophie]] est sa {{Citation|théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal — la violation des droits — consiste en un commencement de pouvoir et de force}}<ref name="NAL"/>. |
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⚫ | Rejetant la [[foi]] considérée comme opposée à la [[raison]], Rand condamne toute forme de [[mysticisme]], y compris les [[religion]]s, et prône le [[réalisme philosophique]]<ref>{{en}} George H. Smith, ''Atheism: the Case Against God'', Prometheus, 1989.</ref>. Rand met en avant ce qu'elle nomme l'{{Citation|égoïsme rationnel}}, ou {{Citation|égoïsme de l'intérêt personnel}}, seul principe moral digne d'être suivi par opposition à l'[[altruisme]], de mentalité [[collectivisme|collectiviste]]. L'[[individu]] est selon elle la base de toute [[morale]], {{Citation|il se doit d'exister pour lui-même}} écrit-elle en |
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Rand pose que le seul système moral pertinent est celui du « [[laissez-faire]] », le [[capitalisme]]. Elle est donc profondément [[individualisme|individualiste]] et s'oppose à tout système [[collectivisme|collectiviste]], en premier lieu au [[communisme]]. Elle critique de manière véhémente autant certains [[libéralisme contemporain aux États-Unis|libéraux]] et [[conservatisme|conservateurs]] américains, comme les partisans du régime soviétique<ref group=note>En |
Rand pose que le seul système moral pertinent est celui du « [[laissez-faire]] », le [[capitalisme]]. Elle est donc profondément [[individualisme|individualiste]] et s'oppose à tout système [[collectivisme|collectiviste]], en premier lieu au [[communisme]]. Elle critique de manière véhémente autant certains [[libéralisme contemporain aux États-Unis|libéraux]] et [[conservatisme|conservateurs]] américains, comme les partisans du régime soviétique<ref group=note>En 1964, en réponse à une question sur [[Richard Nixon]], Rand répond : {{Citation étrangère|lang=en|''I'm opposed to him. I'm opposed to any compromiser or me-tooer, and Mr. Nixon is probably the champion in this regard''}} : {{Citation|Je suis opposée à lui. Je suis opposée à n'importe quel compromis ou « moi aussi » et M. Nixon est probablement le champion de ce genre de discours}}, in {{en}} « Ayn Rand », ''The Playboy Interview Vol. II'', G. Barry Golson, Perigee, 1983, {{p.}}24.</ref>. |
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D'inspiration [[Aristote|aristotélicienne]], la philosophie d'Ayn Rand se veut profondément [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectiviste]], les émotions de l'homme se devant d'être soumises à sa raison, faute de quoi, l'homme baserait son existence sur des chimères issues de ses représentations du monde et non sur les faits. Elle ne renie pas pour autant la sphère émotionnelle mais considère que l'homme qui se perd dans ses [[émotion]]s essaie de fuir la réalité au lieu de s'y adapter. Ayn Rand a ainsi défini la « psycho-épistémologie », socle de son système objectiviste, comme {{Citation|l'étude des processus cognitifs humains vus à partir de l'interaction entre l'esprit conscient et les fonctions automatiques de l'inconscient}}<ref>{{en}} [http://aynrandlexicon.com/lexicon/psycho-epistemology.html Entrée « psycho-epistemology » sur le Ayn Rand Lexicon].</ref>. [[Harry Binswanger]] a continué ses travaux sur ce point. La vie de l’homme est considérée comme le fondement de toute valeur, et sa propre vie est le but [[éthique]] de tout individu. Le passage dit de l'allocution de [[John Galt (personnage de fiction)|John Galt]] (''John Galt speaking''), personnage principal du livre ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), représente la quintessence de sa pensée à propos de l'individu<ref>Ayn Rand, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), New York, Signet Books, 1996, {{p.}}924-925 : {{citation bloc|Non, vous n’êtes pas tenus de vivre si vous ne le voulez pas ; mais si vous choisissez de vivre, vous devez vivre en êtres humains – par l’effort et le jugement de votre esprit |
D'inspiration [[Aristote|aristotélicienne]], la philosophie d'Ayn Rand se veut profondément [[Objectivisme (Ayn Rand)|objectiviste]], les émotions de l'homme se devant d'être soumises à sa raison, faute de quoi, l'homme baserait son existence sur des chimères issues de ses représentations du monde et non sur les faits. Elle ne renie pas pour autant la sphère émotionnelle mais considère que l'homme qui se perd dans ses [[émotion]]s essaie de fuir la réalité au lieu de s'y adapter. Ayn Rand a ainsi défini la « psycho-épistémologie », socle de son système objectiviste, comme {{Citation|l'étude des processus cognitifs humains vus à partir de l'interaction entre l'esprit conscient et les fonctions automatiques de l'inconscient}}<ref>{{en}} [http://aynrandlexicon.com/lexicon/psycho-epistemology.html Entrée « psycho-epistemology » sur le Ayn Rand Lexicon].</ref>. [[Harry Binswanger]] a continué ses travaux sur ce point. La vie de l’homme est considérée comme le fondement de toute valeur, et sa propre vie est le but [[éthique]] de tout individu. Le passage dit de l'allocution de [[John Galt (personnage de fiction)|John Galt]] (''John Galt speaking''), personnage principal du livre ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), représente la quintessence de sa pensée à propos de l'individu<ref>Ayn Rand, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged''), New York, Signet Books, 1996, {{p.}}924-925 : {{citation bloc|Non, vous n’êtes pas tenus de vivre si vous ne le voulez pas ; mais si vous choisissez de vivre, vous devez vivre en êtres humains – par l’effort et le jugement de votre esprit}}.</ref>. |
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=== Influences philosophiques === |
=== Influences philosophiques === |
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Ayn Rand a été influencée par de nombreux philosophes comme [[Aristote]] en premier lieu<ref>Ayn Rand, « About the Author », in ''Atlas Shrugged'', New York City, Random House, 1957, {{ISBN|0394415760}}.</ref> (et même nul autre que lui, à ses propres dires<ref>{{en}} Mike Wallace's interview, début de la [https://www.youtube.com/watch?v=zEruXzQZhNI troisième partie].</ref>), mais aussi [[John Locke]], [[Thomas d'Aquin]], [[Friedrich Nietzsche]], [[Max Stirner]], [[Henryk Sienkiewicz]], [[Ludwig von Mises]] ou [[Isabel Paterson]]. |
Ayn Rand a été influencée par de nombreux philosophes comme [[Aristote]] en premier lieu<ref>Ayn Rand, « About the Author », in ''Atlas Shrugged'', New York City, Random House, 1957, {{ISBN|0394415760}}.</ref> (et même nul autre que lui, à ses propres dires<ref>{{en}} Mike Wallace's interview, début de la [https://www.youtube.com/watch?v=zEruXzQZhNI troisième partie].</ref>), mais aussi [[John Locke]], [[Thomas d'Aquin]], [[Friedrich Nietzsche]], [[Max Stirner]], [[Henryk Sienkiewicz]], [[Ludwig von Mises]] ou [[Isabel Paterson]]. |
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Néanmoins, Douglas B. Rasmussen décrit son approche de l'enseignement d'[[Aristote]] comme étant {{Citation|extrêmement imprécise}}, alors que sa connaissance de son système [[éthique]] était pour sa part {{Citation|très mince}}<ref>Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl, ''The Philosophic thought of Ayn Rand'', Urbana, University of Illinois Press, 1984, {{p.}}10, {{ISBN|0-252-01033-7}}.</ref>. |
Néanmoins, Douglas B. Rasmussen décrit son approche de l'enseignement d'[[Aristote]] comme étant {{Citation|extrêmement imprécise}}, alors que sa connaissance de son système [[éthique]] était pour sa part {{Citation|très mince}}<ref>Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl, ''The Philosophic thought of Ayn Rand'', Urbana, University of Illinois Press, 1984, {{p.}}10, {{ISBN|0-252-01033-7}}.</ref>. |
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L'influence de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] est, selon Ronald E. Merrill, auteur de ''The Ideas of Ayn Rand'', réelle<ref>{{en}} Voir le commentaire du livre de Ronald E. Merrill, ''The Ideas of Ayn Rand'', [http://www.troynovant.com/Franson/Merrill/Ideas-of-Ayn-Rand.html par Robert Wilfred Franson] qui traite des diverses influences et particulièrement celle de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] sur la pensée de Rand.</ref>, notamment à travers la notion de « [[surhomme]] » qui se retrouve dans ses écrits sous la forme de l'idée de l'homme en tant que héros. Ayn Rand dit partager avec Friedrich Nietzsche le culte de l'ego humain, dont ''The Fountainhead'' veut rendre compte. C'est pourquoi elle apposa en en-tête du manuscrit de cette œuvre une citation de ''Par delà le bien et le mal'' exprimant, selon elle, ce culte. Elle décida néanmoins de retirer cette citation de l'édition finale de l'ouvrage du fait de son désaccord avec la philosophie de Nietzsche, dont elle rejetait le mysticisme et l'irrationalité<ref>Introduction à la vingt-cinquième édition de ''The Fountainhead'', incluse dans l'édition Signet de 1993 de l'ouvrage</ref>. Lester H. Hunt établira plus tard que si Ayn Rand fut effectivement influencée par Nietzsche dans sa jeunesse, notamment à l'époque de la première édition de ''Nous, les vivants'', son opinion sur le penseur allemand a changé au cours du temps, évoluant progressivement jusqu'à l'opposition totale. En effet, les points d'accords entre Nietzsche et Ayn Rand sont, en définitive, mineurs et superficiels tandis que les points de désaccords sont profonds et fondamentaux. Ainsi leur compréhension du « surhomme » est radicalement différente l'une de l'autre, et Ayn Rand n'emploie d'ailleurs jamais ce terme, elle parle d'homme « idéaux », non d'homme « supérieurs » précise-t-elle dans une interview au sujet de sa différence avec Nietzsche<ref>[http://objectivismefr.wordpress.com/2018/02/19/la-vision-evolutive-dayn-rand-sur-nietzsche/ La vision évolutive d’Ayn Rand sur Nietzsche]</ref>. |
L'influence de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] est, selon Ronald E. Merrill, auteur de ''The Ideas of Ayn Rand'', réelle<ref>{{en}} Voir le commentaire du livre de Ronald E. Merrill, ''The Ideas of Ayn Rand'', [http://www.troynovant.com/Franson/Merrill/Ideas-of-Ayn-Rand.html par Robert Wilfred Franson] qui traite des diverses influences et particulièrement celle de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] sur la pensée de Rand.</ref>, notamment à travers la notion de « [[surhomme]] » qui se retrouve dans ses écrits sous la forme de l'idée de l'homme en tant que héros. Ayn Rand dit partager avec Friedrich Nietzsche le culte de l'ego humain, dont ''The Fountainhead'' veut rendre compte. C'est pourquoi elle apposa en en-tête du manuscrit de cette œuvre une citation de ''Par delà le bien et le mal'' exprimant, selon elle, ce culte. Elle décida néanmoins de retirer cette citation de l'édition finale de l'ouvrage du fait de son désaccord avec la philosophie de Nietzsche, dont elle rejetait le mysticisme et l'irrationalité<ref>Introduction à la vingt-cinquième édition de ''The Fountainhead'', incluse dans l'édition Signet de 1993 de l'ouvrage</ref>. Lester H. Hunt établira plus tard que si Ayn Rand fut effectivement influencée par Nietzsche dans sa jeunesse, notamment à l'époque de la première édition de ''Nous, les vivants'', son opinion sur le penseur allemand a changé au cours du temps, évoluant progressivement jusqu'à l'opposition totale. En effet, les points d'accords entre Nietzsche et Ayn Rand sont, en définitive, mineurs et superficiels tandis que les points de désaccords sont profonds et fondamentaux. Ainsi leur compréhension du « surhomme » est radicalement différente l'une de l'autre, et Ayn Rand n'emploie d'ailleurs jamais ce terme, elle parle d'homme « idéaux », non d'homme « supérieurs » précise-t-elle dans une interview au sujet de sa différence avec Nietzsche<ref>[http://objectivismefr.wordpress.com/2018/02/19/la-vision-evolutive-dayn-rand-sur-nietzsche/ La vision évolutive d’Ayn Rand sur Nietzsche]</ref>. |
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Pour elle, au sein de l'[[histoire de la philosophie]], seuls trois auteurs, dont elle-même, ont marqué l'éthique, qu'elle nomme les « trois A », pour [[Aristote]], [[Thomas d'Aquin]] et Ayn Rand<ref>{{harvsp|Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=12}}.</ref>. |
Pour elle, au sein de l'[[histoire de la philosophie]], seuls trois auteurs, dont elle-même, ont marqué l'éthique, qu'elle nomme les « trois A », pour [[Aristote]], [[Thomas d'Aquin]] et Ayn Rand<ref>{{harvsp|Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=12}}.</ref>. |
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Parmi les philosophes, Rand éprouve un dédain particulier pour [[Emmanuel Kant]], qu'elle dit être un {{Citation|monstre}} et {{Citation|le plus mauvais homme de l'histoire}} car il prône un système éthique totalement étranger à l'intérêt personnel. Elle critique la position de Kant, qui veut expliquer que la [[raison]] ne peut connaître la réalité en soi : pour Rand, sa philosophie est l'exacte opposé des positions kantiennes<ref>« Brief Summary », in ''The Objectivist'', 4 septembre 1971.</ref>. Pour les philosophes objectivistes George Walsh<ref>{{en}} George V. Walsh, « Ayn Rand and the Metaphysics of Kant » in ''The Journal of Ayn Rand Studies 2'' (1), 2000, {{pp.}}69-103, [http://enlightenment.supersaturated.com/objectivity/walsh1/ consultable en ligne].</ref> et Fred Seddon<ref>{{en}} Fred Seddon, ''Ayn Rand, Objectivists, and the History of Philosophy'', Lanham, Maryland, University Press of America, 2003, {{pp.}}63-81, {{ISBN|0-7618-2308-5}}.</ref>, Rand n'a pas su interpréter l'apport de Kant ; pour le premier elle exagère l'ambition du philosophe allemand. D'autres critiques condamnent sa vision du [[Emmanuel Kant|kantisme]] comme étant simplement {{Citation|ignorante et indigne}}<ref>Cité par {{harvsp|Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=149}}.</ref>. Il reste que la plupart des philosophes réalistes postérieurs à Kant en ont autant, sinon plus, à son égard<ref>Pour une critique de Kant par un métaphysicien réaliste, citations à l'appui, voir par exemple Claude Tresmontant [http://membres.lycos.fr/mgrunert/Tresmontant.htm "De la méthode en métaphysique", Chapitre VII et Conclusions de ses ''Métaphysiques principales'', éd. Francois-Xavier de Guibert, 1990].</ref>. |
Parmi les philosophes, Rand éprouve un dédain particulier pour [[Emmanuel Kant]], qu'elle dit être un {{Citation|monstre}} et {{Citation|le plus mauvais homme de l'histoire}} car il prône un système éthique totalement étranger à l'intérêt personnel. Elle critique la position de Kant, qui veut expliquer que la [[raison]] ne peut connaître la réalité en soi : pour Rand, sa philosophie est l'exacte opposé des positions kantiennes<ref>« Brief Summary », in ''The Objectivist'', 4 septembre 1971.</ref>. Pour les philosophes objectivistes George Walsh<ref>{{en}} George V. Walsh, « Ayn Rand and the Metaphysics of Kant » in ''The Journal of Ayn Rand Studies 2'' (1), 2000, {{pp.}}69-103, [http://enlightenment.supersaturated.com/objectivity/walsh1/ consultable en ligne].</ref> et Fred Seddon<ref>{{en}} Fred Seddon, ''Ayn Rand, Objectivists, and the History of Philosophy'', Lanham, Maryland, University Press of America, 2003, {{pp.}}63-81, {{ISBN|0-7618-2308-5}}.</ref>, Rand n'a pas su interpréter l'apport de Kant ; pour le premier elle exagère l'ambition du philosophe allemand. D'autres critiques condamnent sa vision du [[Emmanuel Kant|kantisme]] comme étant simplement {{Citation|ignorante et indigne}}<ref>Cité par {{harvsp|Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=149}}.</ref>. Il reste que la plupart des philosophes réalistes postérieurs à Kant en ont autant, sinon plus, à son égard<ref>Pour une critique de Kant par un métaphysicien réaliste, citations à l'appui, voir par exemple Claude Tresmontant [http://membres.lycos.fr/mgrunert/Tresmontant.htm "De la méthode en métaphysique", Chapitre VII et Conclusions de ses ''Métaphysiques principales'', éd. Francois-Xavier de Guibert, 1990].</ref>. |
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Ayn Rand est surtout connue pour ses fictions, principalement ''Atlas Shrugged'', véritable best-seller, et ''The Fountainhead''. Les personnages de ses [[roman (littérature)|romans]] sont ainsi devenus des références clés dans la [[culture des États-Unis|culture américaine]] comme John Galt, Dagny Taggart ou Kira Argounova<ref>Sur les raisons du succès populaire des écrits de Rand et en particulier de ses fictions et de ses personnages, voir : {{en}} [http://www.objectivistcenter.org/cth--162-Concept_Formation_and_Fiction_Ayn_Rand.aspx « Concept Formation and the Fiction of Ayn Rand » par K. Minsaas].</ref>. Rand se dépeint elle-même comme une « romantique réaliste », et toute son œuvre reflète cette double tendance<ref>{{Citation|Je suis une romantique dans le sens que je présente les hommes comme ils devraient être. Je suis une réaliste dans le sens que je les place sur terre}} dit-elle in ''The Romantic Manifesto'', 1969.</ref>. |
Ayn Rand est surtout connue pour ses fictions, principalement ''Atlas Shrugged'', véritable best-seller, et ''The Fountainhead''. Les personnages de ses [[roman (littérature)|romans]] sont ainsi devenus des références clés dans la [[culture des États-Unis|culture américaine]] comme John Galt, Dagny Taggart ou Kira Argounova<ref>Sur les raisons du succès populaire des écrits de Rand et en particulier de ses fictions et de ses personnages, voir : {{en}} [http://www.objectivistcenter.org/cth--162-Concept_Formation_and_Fiction_Ayn_Rand.aspx « Concept Formation and the Fiction of Ayn Rand » par K. Minsaas].</ref>. Rand se dépeint elle-même comme une « romantique réaliste », et toute son œuvre reflète cette double tendance<ref>{{Citation|Je suis une romantique dans le sens que je présente les hommes comme ils devraient être. Je suis une réaliste dans le sens que je les place sur terre}} dit-elle in ''The Romantic Manifesto'', 1969.</ref>. |
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=== Atlas Shrugged === |
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{{article détaillé|La Grève (roman d'Ayn Rand){{!}}''La Grève''}} |
{{article détaillé|La Grève (roman d'Ayn Rand){{!}}''La Grève''}} |
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''Atlas Shrugged'' est un roman de plus de {{formatnum:1000}} pages qui fit d'Ayn Rand une romancière populaire, dès sa publication en |
''Atlas Shrugged'' est un roman de plus de {{formatnum:1000}} pages qui fit d'Ayn Rand une romancière populaire, dès sa publication en 1957. En 2007, soit cinquante ans après la première publication du roman, près de {{formatnum:185000}} exemplaires furent vendus d'après le {{langue|en|Ayn Rand Institute}}<ref>{{en}} Annonce [http://www.aynrand.org/site/News2?page=NewsArticle&id=17225 « Sales of ''Atlas Shrugged'' at All-Time Record] » du Ayn Rand Institute, 10 mars 2008.</ref>. Selon un [[sondage (statistique)|sondage]] réalisé par Freestar Media/Zogby, 8 % des Américains avaient lu ''{{langue|en|Atlas Shrugged}}'' en 2007<ref>{{en}} {{pdf}} [http://www.freestarmedia.com/pr/Freestar_Zogby_poll_press_release.pdf Résultats du sondage et éléments statistiques].</ref>. Une traduction française du roman est parue en octobre 2011 sous le titre ''La Grève'', qui était le premier auquel Ayn Rand songeait (''{{langue|en|The Strike}}'') lorsqu'elle écrivait son roman<ref>Une édition [[suisse]] existait sous le titre ''La révolte d'Atlas'', en trois tomes dont deux publiés en 1957 et 1958 par les éditions Jeheber à [[Genève]], mais l'éditeur ne songeait qu'à vendre ce qui avait été un best-seller aux États-Unis et était passé à côté de son message philosophique : il en était résulté une traduction inutilisable, même pour toute tentative ultérieure de réédition.</ref>. |
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D'après l'auteur elle-même, ''{{langue|en|Atlas Shrugged}}'' a pour thème {{Citation|le rôle de l'esprit humain dans la société}}<ref>{{en}} Cité par la présentation du livre sur le site [http://atlasshrugged.com/ ''atlasshrugged''].</ref>. L'intrigue met donc en scène des « hommes de l'esprit » (''{{langue|en|men of the mind}}'' : scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes) qui disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes, dans un avenir (pour les |
D'après l'auteur elle-même, ''{{langue|en|Atlas Shrugged}}'' a pour thème {{Citation|le rôle de l'esprit humain dans la société}}<ref>{{en}} Cité par la présentation du livre sur le site [http://atlasshrugged.com/ ''atlasshrugged''].</ref>. L'intrigue met donc en scène des « hommes de l'esprit » (''{{langue|en|men of the mind}}'' : scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes) qui disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes, dans un avenir (pour les années 1950) proche qui n'en ressemble pas moins à la catastrophe des années 1930. Il s'agit d'un « [[roman (littérature)|roman]] à idées », par lequel Rand développe sa conception de la vérité, de la liberté et de l'égoïsme rationnel, tout en présentant les méfaits de l'[[étatisme]] qu'elle présente comme le produit du [[subjectivisme moral]] et intellectuel. Le titre ''{{langue|en|Atlas Shrugged}}'' se réfère au titan de la mythologie grecque [[Atlas (mythologie)|Atlas]] qui tient le monde sur ses épaules, symbole du rôle irremplaçable des « hommes de l'esprit », entrepreneurs et créateurs de valeurs, dans la société. Le roman décrit également la manière dont l'intervention de l'état détruit la production et la régulation sociale<ref>À cet égard, sa description du rôle de l'information dans la société rappelle les travaux de [[Friedrich Hayek]] et [[Israel Kirzner]] Cf. Friedrich Hayek, [http://fr.liberpedia.org/L%27utilisation_de_l%27information_dans_la_soci%C3%A9t%C3%A9_par_Friedrich_Hayek "L'utilisation de l'information dans la société"] et Israel Kirzner : [http://docs.google.com/Doc?docid=0AevnAZEI5La7ZGMybThwNjJfNDQ2Z3BkcnBmZ3M&hl=fr "Les dangers de la réglementation"].</ref>. ''{{langue|en|Atlas Shrugged}}'' lui oppose la libre initiative et la responsabilité personnelle. |
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Le personnage principal du roman, [[John Galt (personnage de fiction)|John Galt]], est l'archétype du héros vertueux et entreprenant. La première phrase du récit, {{Citation étrangère|lang=en|Who is John Galt?}} a marqué la culture populaire américaine, de même que son allocution, long passage de {{nb|62 pages}}<ref>{{en}} [http://www.traductionatlas.org/johngalt.pdf Le discours de John Galt intégral] {{pdf}}.</ref>, qui est un {{Citation|morceau majeur de la philosophie, car il expose les racines profondes de l'idéologie étatiste, qui sont à chercher en premier lieu, et dans l'ordre, dans les domaines de la métaphysique, de l'épistémologie et enfin de l'éthique.}} explique le traducteur suisse, Pierre-Louis Boitel<ref>[http://www.quebecoislibre.org/07/070624-2.htm Notes du traducteur Pierre-Louis Boitel].</ref>. |
Le personnage principal du roman, [[John Galt (personnage de fiction)|John Galt]], est l'archétype du héros vertueux et entreprenant. La première phrase du récit, {{Citation étrangère|lang=en|Who is John Galt?}} a marqué la culture populaire américaine, de même que son allocution, long passage de {{nb|62 pages}}<ref>{{en}} [http://www.traductionatlas.org/johngalt.pdf Le discours de John Galt intégral] {{pdf}}.</ref>, qui est un {{Citation|morceau majeur de la philosophie, car il expose les racines profondes de l'idéologie étatiste, qui sont à chercher en premier lieu, et dans l'ordre, dans les domaines de la métaphysique, de l'épistémologie et enfin de l'éthique.}} explique le traducteur suisse, Pierre-Louis Boitel<ref>[http://www.quebecoislibre.org/07/070624-2.htm Notes du traducteur Pierre-Louis Boitel].</ref>. |
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=== The Fountainhead === |
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Publié en 1943, le roman ''La Source vive'' connut un grand succès et fut ensuite adapté au [[cinéma]] par [[King Vidor]] en 1949 sous le titre ''[[Le Rebelle (film, 1949)|Le Rebelle]]'' (''The Fountainhead'' dans la version originale). Le titre du livre fait référence à une déclaration d'Ayn Rand : {{Citation|L'ego de l'Homme est la source vive du progrès humain<ref>{{Citation étrangère|lang=en|''Man's ego is the fountainhead of human progress''}}.</ref>.}} Refusé par de nombreux éditeurs car non « commercial », le livre est pourtant parmi les plus vendus au monde au sein de l'œuvre de Rand<ref>{{harvsp|texte=Mimi Reisel Gladstein|id=TnARc|p=41}}.</ref>. C'est durant l'écriture de ce roman que Rand s'est vu prescrire de l'amphétamine Benzedrine pour combattre la fatigue<ref>Jennifer Burns, ''The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History'', p. 85.</ref>. Le médicament l'a aidée à travailler de longues heures pour respecter le délai de livraison du roman, mais elle était ensuite si épuisée que son médecin lui a prescrit deux semaines de repos<ref>Jennifer Burns, ''The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History'', p. 89.</ref>. L'utilisation de ce médicament pendant environ trois décennies peut avoir contribué à ce que certains de ses associés ultérieurs ont décrit comme des sautes d'humeur volatiles<ref>Jennifer Burns, ''The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History'', p. 178.</ref>. |
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Le récit décrit la vie d'un [[architecte]] [[individualisme|individualiste]], Howard Roark, dans le New York des |
Le récit décrit la vie d'un [[architecte]] [[individualisme|individualiste]], Howard Roark, dans le New York des années 1920 qui ne parvient pas à faire accepter ses créations. Par lui, Rand développe les thèmes contenus dans sa doctrine objectiviste, à savoir l'intégrité, l'égoïsme rationnel, la vertu d'indépendance et la créativité. Chaque chapitre est dévolu à un personnage, emblème d'une valeur randienne. Ayn Rand y esquisse deux philosophies antagonistes, à travers les deux personnages en opposition. Le premier, incarné par Roark, est l’homme volontariste et libre, qui représente « l’égoïste absolu », et doté de liberté de jugement alors que Keating est l'archétype du parasite social. ''The Fountainhead'' peut, selon Mimi Reisel Gladstein, être lu comme {{Citation|une version moderne d'une pièce médiévale de moralité}}<ref>{{harvsp|texte=Mimi Reisel Gladstein|id=TnARc|p=42}}.</ref>. |
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=== Réceptions de ses écrits === |
=== Réceptions de ses écrits === |
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Selon Jeff Britting, la popularité des écrits de Rand doit beaucoup au « bouche-à-oreille »<ref>{{harvsp|texte=Jeff Britting|id=ARJB|p=87}}.</ref>. En effet, les milieux universitaires et littéraires ont longtemps ignoré les [[roman (littérature)|romans]] de Rand. Le philosophe John Lewis déclare cependant, dans sa ''Literary Encyclopedia'' de 2001, que {{Citation|Rand a écrit les œuvres de fiction les plus intellectuellement brillantes de sa génération}}<ref>{{en}} John Lewis, « [http://www.litencyc.com/php/speople.php?rec=true&UID=3705 « Ayn Rand »] », in ''Literary Encyclopedia'', [http://www.litencyc.com/php/speople.php?rec=true&UID=3705 consultable en ligne], 20 octobre 2001.</ref>. |
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Les premiers comptes rendus de la critique apparaissent avec sa [[pièce de théâtre]] ''Night of January {{16th}}''. Ses autres premiers écrits, ''[[Nous, les vivants (roman)|We the Living]]'' et ''Anthem'' ont reçu une faible attention des critiques, seul son best-seller ''[[The Fountainhead]]'' mobilisa véritablement la presse et en particulier le ''[[New York Times]]''<ref>{{en}} Lorine Pruett, ''The New York Times'', numéro du 16 mai |
Les premiers comptes rendus de la critique apparaissent avec sa [[pièce de théâtre]] ''Night of January {{16th}}''. Ses autres premiers écrits, ''[[Nous, les vivants (roman)|We the Living]]'' et ''Anthem'' ont reçu une faible attention des critiques, seul son best-seller ''[[The Fountainhead]]'' mobilisa véritablement la presse et en particulier le ''[[New York Times]]''<ref>{{en}} Lorine Pruett, ''The New York Times'', numéro du 16 mai 1943.</ref>, journal que Rand appréciait grandement<ref>{{en}} Ayn Rand, Berliner, Michael S., ''Letters of Ayn Rand'', New York, 1995, {{ISBN|0-525-93946-6}}.</ref>. C'est surtout son roman ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged'') qui reçut la plus grande critique, principalement négative. En particulier, l'ancien espion soviétique repenti [[Whittaker Chambers]], dans la ''[[National Review]]'', qualifia l'ouvrage d'{{Citation|immature}} et de {{Citation|remarquablement stupide}}, ajoutant qu'{{Citation|on ne pouvait l'appeler un roman qu'en dévaluant le mot}}<ref>{{en}} Whittaker Chambers, « Big Sister is Watching You », in ''National Review'', {{pp.}}594–596, [http://www.nationalreview.com/flashback/flashback200501050715.asp consultable en ligne], numéro du 8 décembre 1957.</ref>. |
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Les travaux de Rand éveillèrent peu d'intérêt dans les milieux [[Académie|académiques]] et [[universitaire]]s<ref>{{harvsp|texte=Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=1}}.</ref>. La première étude sur son œuvre, publiée en |
Les travaux de Rand éveillèrent peu d'intérêt dans les milieux [[Académie|académiques]] et [[universitaire]]s<ref>{{harvsp|texte=Chris Matthew Sciabarra|id=ARRR|p=1}}.</ref>. La première étude sur son œuvre, publiée en 1971, était celle de William F. O'Neill, ''With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy''<ref>{{en}} William F. O'Neill, ''With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy'', New York, Littlefield, Adams & Company, 1977, {{p.}}3, {{ISBN|0-8226-0179-6}}.</ref>. L'auteur fut vivement critiqué par ses pairs, qui lui reprochèrent d'être de parti pris pour avoir pris Rand et ses écrits au sérieux. La [[revue]] ''The Personalist'' publia après sa mort de nombreux articles et le philosophe [[Robert Nozick]] y rédigea l'article ''On the Randian Argument''<ref>{{en}} [[Robert Nozick]], ''On the Randian Argument'', in ''The Personalist'', {{n°|52}}, {{pp.}}282-304.</ref>. |
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Comme le souligne [[Alain Laurent]], la popularité d'Ayn Rand a été telle qu'aux [[États-Unis]], presque tout le monde l'a lue et a eu son « moment Ayn Rand » comme l'a confié [[Hillary Clinton]]. Après sa mort, elle est {{Citation|demeurée bien vivante dans le paysage intellectuel et politique américain}}, influençant le libéralisme classique comme le [[Cato Institute]]<ref>{{harvsp|Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|p=81}}.</ref>. |
Comme le souligne [[Alain Laurent]], la popularité d'Ayn Rand a été telle qu'aux [[États-Unis]], presque tout le monde l'a lue et a eu son « moment Ayn Rand » comme l'a confié [[Hillary Clinton]]. Après sa mort, elle est {{Citation|demeurée bien vivante dans le paysage intellectuel et politique américain}}, influençant le libéralisme classique comme le [[Cato Institute]]<ref>{{harvsp|Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|p=81}}.</ref>. |
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=== Éthique de l'égoïsme === |
=== Éthique de l'égoïsme === |
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{{article détaillé|La Vertu d'égoïsme}} |
{{article détaillé|La Vertu d'égoïsme}} |
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L'[[Essai (littérature)|essai]] ''The Virtue of Selfishness'', traduit en français sous le titre ''La Vertu d'égoïsme'' synthétise la pensée [[éthique]] d'Ayn Rand<ref>L'ouvrage rassemble plusieurs articles : « The Objectivist Ethics », « Man’s Rights », « Collectivized Ethics », « Government Financing in a Free Society », « Racism », « The Ethics of Emergencies », tous publiés entre |
L'[[Essai (littérature)|essai]] ''The Virtue of Selfishness'', traduit en français sous le titre ''La Vertu d'égoïsme'' synthétise la pensée [[éthique]] d'Ayn Rand<ref>L'ouvrage rassemble plusieurs articles : « The Objectivist Ethics », « Man’s Rights », « Collectivized Ethics », « Government Financing in a Free Society », « Racism », « The Ethics of Emergencies », tous publiés entre 1961 et 1964 dans le [[Publication périodique|périodique]] ''The Objectivist Newsletter''.</ref>. Publié en 1964, il s'agit de ses principaux textes issus des conférences. Annoncé par ses précédents écrits, la doctrine du « vivre pour soi » est le sujet de ce livre qui expose la plupart des principes objectivistes et en premier lieu celui d'après lequel l'« ego » est la seule référence [[éthique]] : {{Citation|Aucune loi, aucun parti ne pourra jamais tuer cette chose en l'homme qui sait dire « je »}}<ref>Ayn Rand, ''Nous les vivants'', {{p.}}409.</ref>. Ainsi, résume [[Pierre Lemieux (économiste)|Pierre Lemieux]], {{Citation|La nature de l'homme lui impose un code d'éthique rationnel […] Les droits de l'homme se résument dans le droit pour un individu d'utiliser sa raison, à l'exclusion de toute coercition, pour mener sa propre vie. Raison et liberté vont de pair}} pour Ayn Rand<ref name="Lemieux">{{harvsp|texte=Pierre Lemieux|id=AC|p=65-66}}.</ref>. |
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Le [[capitalisme]] est ainsi le seul système où les hommes productifs sont libres d'agir et de coopérer en vertu de leurs libertés. Contrairement à une critique répandue, Rand n'est pas anarchiste, ni [[anarcho-capitalisme|anarcho-capitaliste]], car elle considère que {{Citation|l'[[anarchie]] en tant que concept politique, est une abstraction vague et naïve}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''Anarchy, as a political concept, is a naive floating abstraction''}}, in [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=ari_ayn_rand_the_nature_of_government « The Nature of Government »].</ref>. Néanmoins Rand est souvent considérée comme une théoricienne anarchiste, notamment par Ulrike Heider qui la surnomme « ''the queen of reason'' »<ref>Ulrike Heider, ''Anarchism: Left, Right, and Green'', City Lights Books, 1994, {{ISBN|978-0-87286-289-0}} ([http://www.noblesoul.com/orc/books/other/anarchism.html sommaire].</ref>. Par ailleurs elle ne prône pas une société sans État. Elle propose un système alternatif où l'[[État]] est limité à une activité [[Pouvoir judiciaire|judiciaire]], via le [[monopole]] du contrôle des contrats entre citoyens. Selon [[Alain Laurent]], Rand est [[minarchisme|minarchiste]], c'est une adepte du ''limited government''. L'État doit ainsi seulement {{Citation|protéger l'individu de la violence physique, protéger son droit à la vie, à la liberté, à la propriété et à la poursuite de son propre bonheur}}. Ces objectifs coïncident exactement avec les principes des ''[[Pères fondateurs des États-Unis|Founding Fathers]]'', les pères fondateurs des États-Unis<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|loc=Introduction, p.25}}.</ref>. L'[[éthique]] de Rand renoue avec le concept [[Aristote|aristotélicien]] de « valeur » qui est ainsi pour elle {{Citation|ce pourquoi l'on entreprend une action pour acquérir et (ou) conserver quelque chose}}<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=36}}.</ref>. |
Le [[capitalisme]] est ainsi le seul système où les hommes productifs sont libres d'agir et de coopérer en vertu de leurs libertés. Contrairement à une critique répandue, Rand n'est pas anarchiste, ni [[anarcho-capitalisme|anarcho-capitaliste]], car elle considère que {{Citation|l'[[anarchie]] en tant que concept politique, est une abstraction vague et naïve}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''Anarchy, as a political concept, is a naive floating abstraction''}}, in [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=ari_ayn_rand_the_nature_of_government « The Nature of Government »].</ref>. Néanmoins Rand est souvent considérée comme une théoricienne anarchiste, notamment par Ulrike Heider qui la surnomme « ''the queen of reason'' »<ref>Ulrike Heider, ''Anarchism: Left, Right, and Green'', City Lights Books, 1994, {{ISBN|978-0-87286-289-0}} ([http://www.noblesoul.com/orc/books/other/anarchism.html sommaire].</ref>. Par ailleurs elle ne prône pas une société sans État. Elle propose un système alternatif où l'[[État]] est limité à une activité [[Pouvoir judiciaire|judiciaire]], via le [[monopole]] du contrôle des contrats entre citoyens. Selon [[Alain Laurent]], Rand est [[minarchisme|minarchiste]], c'est une adepte du ''limited government''. L'État doit ainsi seulement {{Citation|protéger l'individu de la violence physique, protéger son droit à la vie, à la liberté, à la propriété et à la poursuite de son propre bonheur}}. Ces objectifs coïncident exactement avec les principes des ''[[Pères fondateurs des États-Unis|Founding Fathers]]'', les pères fondateurs des États-Unis<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|loc=Introduction, p.25}}.</ref>. L'[[éthique]] de Rand renoue avec le concept [[Aristote|aristotélicien]] de « valeur » qui est ainsi pour elle {{Citation|ce pourquoi l'on entreprend une action pour acquérir et (ou) conserver quelque chose}}<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=36}}.</ref>. |
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[[Fichier:Declaration of Independence (1819), by John Trumbull.jpg|thumb|Ayn Rand voit dans la [[déclaration d'indépendance des États-Unis]] une réussite de l'[[éthique]] rationnelle<ref>[[John Trumbull]], ''Declaration of Independence'', |
[[Fichier:Declaration of Independence (1819), by John Trumbull.jpg|thumb|Ayn Rand voit dans la [[déclaration d'indépendance des États-Unis]] une réussite de l'[[éthique]] rationnelle<ref>[[John Trumbull]], ''Declaration of Independence'', 1819.</ref>.]] |
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La méthode de Rand se fonde sur l'[[objectivité]] définie comme {{Citation|Une méthode pour évaluer la connaissance basée sur sa conformité ou non à la réalité}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''A method of evaluating knowledge based on whether it conforms to reality or not''}}, in [http://objectivism101.com/Glossary/ Glossaire des termes objectivistes].</ref>. La première partie de ce livre est consacrée à démontrer en quoi la vie, et l'[[individu]], est essentiellement rationnel, et que son existence doit être objective, c'est-à-dire conforme à la réalité. Le rationnel est donc le moyen de survie, et, par extension, l'[[éthique]] régulant son comportement et ses choix<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=51}}.</ref>. Rand s'oppose aux doctrines philosophiques et politiques qui posent que l'éthique est irrationnelle et donc que la [[raison]] n'est pas inhérente à l'homme, justifiant par là un [[altruisme]] au service de la collectivité. Ces doctrines justifient le recours à la force, caractéristique de l'État. La conduite éthique est donc celle de {{Citation|la réflexion et du travail productif}}<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=52}}.</ref>. Selon [[Alain Laurent]], dans ''Le Libéralisme américain'', {{Citation|De ces prémisses [Rand] déduit une éthique anti-sacrificielle et anti-collectiviste affirmant la légitimité exclusive de la poursuite du « ''self-interest'' » calé sur le droit individuel de propriété, l'« échange librement consenti » et le principe de « non-initiation de la force}}<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=Lla|p=200}}.</ref>. |
La méthode de Rand se fonde sur l'[[objectivité]] définie comme {{Citation|Une méthode pour évaluer la connaissance basée sur sa conformité ou non à la réalité}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''A method of evaluating knowledge based on whether it conforms to reality or not''}}, in [http://objectivism101.com/Glossary/ Glossaire des termes objectivistes].</ref>. La première partie de ce livre est consacrée à démontrer en quoi la vie, et l'[[individu]], est essentiellement rationnel, et que son existence doit être objective, c'est-à-dire conforme à la réalité. Le rationnel est donc le moyen de survie, et, par extension, l'[[éthique]] régulant son comportement et ses choix<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=51}}.</ref>. Rand s'oppose aux doctrines philosophiques et politiques qui posent que l'éthique est irrationnelle et donc que la [[raison]] n'est pas inhérente à l'homme, justifiant par là un [[altruisme]] au service de la collectivité. Ces doctrines justifient le recours à la force, caractéristique de l'État. La conduite éthique est donc celle de {{Citation|la réflexion et du travail productif}}<ref>{{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=52}}.</ref>. Selon [[Alain Laurent]], dans ''Le Libéralisme américain'', {{Citation|De ces prémisses [Rand] déduit une éthique anti-sacrificielle et anti-collectiviste affirmant la légitimité exclusive de la poursuite du « ''self-interest'' » calé sur le droit individuel de propriété, l'« échange librement consenti » et le principe de « non-initiation de la force}}<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=Lla|p=200}}.</ref>. |
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=== Politique internationale === |
=== Politique internationale === |
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[[Fichier:Vietnamdem.jpg|thumb|Ayn Rand s'est opposée à la [[guerre du Viêt Nam]], la considérant comme l'expression paroxystique du principe [[altruisme|altruiste]]. Manifestation de protestation contre la guerre aux États-Unis le 21 octobre |
[[Fichier:Vietnamdem.jpg|thumb|Ayn Rand s'est opposée à la [[guerre du Viêt Nam]], la considérant comme l'expression paroxystique du principe [[altruisme|altruiste]]. Manifestation de protestation contre la guerre aux États-Unis le 21 octobre 1967.]] |
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Ayn Rand condamnait l'engagement américain dans la [[Première Guerre mondiale|Première]] et dans la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{en}} Ayn Rand, extrait de « The Roots of War », in ''The Objectivist'', numéro de juin 1966, [http://freedomkeys.com/ar-rootsofwar.htm consultable en ligne].</ref>, puis dans la [[guerre de Corée]], considérant que la seule justification de la guerre doit être le principe de légitime défense ''de soi-même'', et non des autres. |
Ayn Rand condamnait l'engagement américain dans la [[Première Guerre mondiale|Première]] et dans la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{en}} Ayn Rand, extrait de « The Roots of War », in ''The Objectivist'', numéro de juin 1966, [http://freedomkeys.com/ar-rootsofwar.htm consultable en ligne].</ref>, puis dans la [[guerre de Corée]], considérant que la seule justification de la guerre doit être le principe de légitime défense ''de soi-même'', et non des autres. |
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Elle s'est tout aussi publiquement opposée à la [[guerre du Viêt Nam]] en déclarant : {{citation bloc|Si vous voulez voir le summum ultime, suicidaire, de l'altruisme à l'échelle internationale, observez la guerre du Viêt Nam, une guerre où chaque soldat américain meurt sans raison d'aucune sorte<ref>{{en}} Ayn Rand, « The Wreckage of the Consensus », in ''The Objectivist'', numéro d'avril 1967.</ref>.}} |
Elle s'est tout aussi publiquement opposée à la [[guerre du Viêt Nam]] en déclarant : {{citation bloc|Si vous voulez voir le summum ultime, suicidaire, de l'altruisme à l'échelle internationale, observez la guerre du Viêt Nam, une guerre où chaque soldat américain meurt sans raison d'aucune sorte<ref>{{en}} Ayn Rand, « The Wreckage of the Consensus », in ''The Objectivist'', numéro d'avril 1967.</ref>.}} |
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Rand s'opposait donc à toute politique d'intervention et d'ingérence, mais au seul nom de la [[souveraineté]] des États respectueux du droit : pour elle, les États « tyranniques » et les conglomérats de « sauvages », n'avaient aucun droit. |
Rand s'opposait donc à toute politique d'intervention et d'ingérence, mais au seul nom de la [[souveraineté]] des États respectueux du droit : pour elle, les États « tyranniques » et les conglomérats de « sauvages », n'avaient aucun droit. |
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Ainsi, elle interprétait la [[guerre du Kippour]] de |
Ainsi, elle interprétait la [[guerre du Kippour]] de 1973 comme partant d'une attaque contre un État respectueux des droits individuels, et elle soutint en conséquence [[Israël]], déclarant : {{citation bloc|Les Arabes sont une des cultures les moins développées. Ils sont typiquement nomades. Leur culture est primitive et ils éprouvent du ressentiment contre Israël car c'est la seule tête de pont de la science moderne et de la civilisation sur leur continent. Quand vous avez des hommes civilisés qui combattent des sauvages, vous soutenez les hommes civilisés, peu importe qui ils sont<ref>{{en}} ''Ayn Rand Ford Hall Forum lecture'', 1974, texte publié sur le site du Ayn Rand Institute et [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=media_america_at_war_israeli_arab_conflict consultable en ligne].</ref>.}} |
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Elle avait une vision tranchée, voire expéditive, de la politique internationale. Dans « ''The Foreign Policy of a Mixed Economy'' », Rand condamnait le principe de l'aide publique entre les États, qui nourrit les guerres économiques et abaisse les libertés humaines, contribuant à [[balkanisation|balkaniser]] les sociétés, notamment en entretenant le principe de l'« [[ethnie|ethnicité]] », selon le titre de son article « ''Global Balkanization'' ». Pour Ayn Rand, l'irrationnalisme (dont la réalisation historique ultime est le [[communisme]], thèse qu'elle développe dans son article « Capitalism vs. Communism ») se propage, conduisant à un nouveau [[fascisme]], celui d'un culte du [[consensus]]<ref>Cf. [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=reg_ar_newfascism « The New Fascism: Rule by Consensus » (1965)], traduit comme [http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=217 "Le nouveau fascisme : le règne du 'consensus'"]</ref> et du tout-État, toujours plus prédateur et dépensier. Rand y voit par ailleurs la cause de la volonté de certains États, comme les [[États-Unis]], de conduire des guerres d'ingérence qui sont injustes (« ''The Wreckage of the Consensus'' ») parce qu'on les mène suivant les principes de l'altruisme, ce qui outrepasse leurs fonctions légitimes et viole les droits de leurs citoyens. |
Elle avait une vision tranchée, voire expéditive, de la politique internationale. Dans « ''The Foreign Policy of a Mixed Economy'' », Rand condamnait le principe de l'aide publique entre les États, qui nourrit les guerres économiques et abaisse les libertés humaines, contribuant à [[balkanisation|balkaniser]] les sociétés, notamment en entretenant le principe de l'« [[ethnie|ethnicité]] », selon le titre de son article « ''Global Balkanization'' ». Pour Ayn Rand, l'irrationnalisme (dont la réalisation historique ultime est le [[communisme]], thèse qu'elle développe dans son article « Capitalism vs. Communism ») se propage, conduisant à un nouveau [[fascisme]], celui d'un culte du [[consensus]]<ref>Cf. [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=reg_ar_newfascism « The New Fascism: Rule by Consensus » (1965)], traduit comme [http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=217 "Le nouveau fascisme : le règne du 'consensus'"]</ref> et du tout-État, toujours plus prédateur et dépensier. Rand y voit par ailleurs la cause de la volonté de certains États, comme les [[États-Unis]], de conduire des guerres d'ingérence qui sont injustes (« ''The Wreckage of the Consensus'' ») parce qu'on les mène suivant les principes de l'altruisme, ce qui outrepasse leurs fonctions légitimes et viole les droits de leurs citoyens. |
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Plusieurs des ouvrages de Rand présentent les [[femme]]s et les [[homme]]s comme égaux sur le plan intellectuel. Toutefois, elle a, à plusieurs reprises, affirmé que les différences physiologiques entre les deux sexes conduisaient à des différences psychologiques fondamentales, sources d'une différenciation naturellement sexuée des rôles sociaux. Il s'agit là d'un des postulats de ce qu'elle nomme la « psycho-épistémologie », la science qui examine le rapport du [[psychisme]] humain à la réalité. Rand affirma par exemple que, si les femmes sont compétentes pour occuper la fonction de Présidente, aucune femme rationnelle ne devrait chercher à atteindre cette position ; elle expliqua plus tard qu'une telle fonction serait psychologiquement perturbante pour une femme<ref>{{en}} « An answer to readers (about a woman president) », in ''The Objectivist'', 1968, vol.7, [http://aynrandlexicon.com/lexicon/femininity.html consultable en ligne].</ref>. Rand pense ainsi que l'{{citation|essence de la féminité est la vénération {{incise|le désir d'admiration de l'homme|fin}}}}, qu'une {{citation|femme idéale doit vénérer les hommes, et qu'un homme idéal est le plus haut symbole de l'humanité}}<ref>{{en}} « About a woman President », in ''The voice of reason: essay in objectivist tought'', New York, New american library, 1969.</ref>. Le [[sexe]] est pour elle {{Citation|l'expression de l'estime de soi}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''sex is an expression of self-esteem—a celebration of himself and of existence''}}, [http://aynrandlexicon.com/lexicon/sex.html entrée « Sex » du Ayn Rand Lexicon].</ref>. |
Plusieurs des ouvrages de Rand présentent les [[femme]]s et les [[homme]]s comme égaux sur le plan intellectuel. Toutefois, elle a, à plusieurs reprises, affirmé que les différences physiologiques entre les deux sexes conduisaient à des différences psychologiques fondamentales, sources d'une différenciation naturellement sexuée des rôles sociaux. Il s'agit là d'un des postulats de ce qu'elle nomme la « psycho-épistémologie », la science qui examine le rapport du [[psychisme]] humain à la réalité. Rand affirma par exemple que, si les femmes sont compétentes pour occuper la fonction de Présidente, aucune femme rationnelle ne devrait chercher à atteindre cette position ; elle expliqua plus tard qu'une telle fonction serait psychologiquement perturbante pour une femme<ref>{{en}} « An answer to readers (about a woman president) », in ''The Objectivist'', 1968, vol.7, [http://aynrandlexicon.com/lexicon/femininity.html consultable en ligne].</ref>. Rand pense ainsi que l'{{citation|essence de la féminité est la vénération {{incise|le désir d'admiration de l'homme|fin}}}}, qu'une {{citation|femme idéale doit vénérer les hommes, et qu'un homme idéal est le plus haut symbole de l'humanité}}<ref>{{en}} « About a woman President », in ''The voice of reason: essay in objectivist tought'', New York, New american library, 1969.</ref>. Le [[sexe]] est pour elle {{Citation|l'expression de l'estime de soi}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''sex is an expression of self-esteem—a celebration of himself and of existence''}}, [http://aynrandlexicon.com/lexicon/sex.html entrée « Sex » du Ayn Rand Lexicon].</ref>. |
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Ayn Rand s'est exprimée publiquement à une unique occasion sur le thème de l'[[homosexualité]], lors d'une conférence au Ford Hall Forum de |
Ayn Rand s'est exprimée publiquement à une unique occasion sur le thème de l'[[homosexualité]], lors d'une conférence au Ford Hall Forum de 1968. En 1971, elle publie |
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un recueil d'essais, ''The New Left'', où elle attaque les mouvements [[féminisme|féministes]] et [[Gay (homosexualité)|gay]], puisque la discrimination positive imposée par l'État est par définition injuste, et affirme que l'homosexualité est immorale en soi. En dépit de cette critique, elle estime que {{Citation|la loi ne doit pas intervenir dans une relation entre deux adultes consentants}}. Dans des conversations tenues en |
un recueil d'essais, ''The New Left'', où elle attaque les mouvements [[féminisme|féministes]] et [[Gay (homosexualité)|gay]], puisque la discrimination positive imposée par l'État est par définition injuste, et affirme que l'homosexualité est immorale en soi. En dépit de cette critique, elle estime que {{Citation|la loi ne doit pas intervenir dans une relation entre deux adultes consentants}}. Dans des conversations tenues en 1980 avec le philosophe [[Harry Binswanger]], elle nuancera sa position, revenant sur le terme d'immoral sans retirer sa critique<ref>{{en}} [http://www.noblesoul.com/orc/bio/biofaq.html#Q5.2.6 Ayn Rand biographical FAQ].</ref>. Rand défendait par ailleurs le droit des entreprises de [[discrimination|discriminer]] sur la base de l'orientation sexuelle, de la [[race]] ou de n'importe quel autre critère : c'est par définition du [[Droit de propriété]] que le refus d'une personne ou d'une organisation de traiter avec une autre ne viole aucun droit, quand la raison en serait [[irrationalisme|irrationnelle]], [[racisme|raciste]] ou [[homophobie|homophobe]]<ref>{{en}} [http://www.indegayforum.org/news/show/27018.html « Ayn Rand and Homosexuality »] de Paul Varnell publié le 3 décembre 2003 dans ''The Chicago Free Press''.</ref>. |
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Dans ses articles « ''Racism'' » et « Balkanisation globale », Rand estime que le {{citation|racisme est la forme la plus basse, la plus crûment primitive de collectivisme}}<ref>{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=145}}.</ref>. Que cette notion implique qu'un homme soit jugé non sur ses propres actions mais sur celles d'un collectif d'ancêtres apparaissait intolérable dans son système de pensée<ref>{{en}} « Racism » in ''Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution'', {{p.}}179.</ref> car le [[racisme]], ''a fortiori'' institué par l'État, nie les deux aspects de la vie de l'homme : sa raison et sa moralité pour y substituer un [[déterminisme]] [[génétique]]. Elle était opposée à toute intervention étatique à ce sujet, estimant qu'à partir du moment où ce n'est pas l'État qui l'impose, |
Dans ses articles « ''Racism'' » et « Balkanisation globale », Rand estime que le {{citation|racisme est la forme la plus basse, la plus crûment primitive de collectivisme}}<ref>{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=145}}.</ref>. Que cette notion implique qu'un homme soit jugé non sur ses propres actions mais sur celles d'un collectif d'ancêtres apparaissait intolérable dans son système de pensée<ref>{{en}} « Racism » in ''Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution'', {{p.}}179.</ref> car le [[racisme]], ''a fortiori'' institué par l'État, nie les deux aspects de la vie de l'homme : sa raison et sa moralité pour y substituer un [[déterminisme]] [[génétique]]. Elle était opposée à toute intervention étatique à ce sujet, estimant qu'à partir du moment où ce n'est pas l'État qui l'impose, |
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[[Fichier:Sanfrancisco skycraper.jpg|thumb|{{Citation|Le Capitalisme est un système social basé sur la reconnaissance des droits individuels, y compris sur celle des droits de propriété}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''Capitalism is a social system based on the recognition of individual rights, including property rights''}}, in « What Is Capitalism? », in ''Capitalism: The Unknown Ideal'', {{p.}}19.</ref>.]] |
[[Fichier:Sanfrancisco skycraper.jpg|thumb|{{Citation|Le Capitalisme est un système social basé sur la reconnaissance des droits individuels, y compris sur celle des droits de propriété}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''Capitalism is a social system based on the recognition of individual rights, including property rights''}}, in « What Is Capitalism? », in ''Capitalism: The Unknown Ideal'', {{p.}}19.</ref>.]] |
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{{Citation|La culture n'est pas le produit anonyme de masses indifférenciées, mais la somme des réalisations intellectuelles d'hommes individuels}}<ref>{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=147}}.</ref> selon Ayn Rand qui fait de la culture et du [[progrès scientifique]] des domaines éthiques. Cependant, dans son article « ''Our Cultural Value-Deprivation'' » ( |
{{Citation|La culture n'est pas le produit anonyme de masses indifférenciées, mais la somme des réalisations intellectuelles d'hommes individuels}}<ref>{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=147}}.</ref> selon Ayn Rand qui fait de la culture et du [[progrès scientifique]] des domaines éthiques. Cependant, dans son article « ''Our Cultural Value-Deprivation'' » (1966), elle note la perte de valeur dans la culture et notamment la valeur [[individualisme|individualiste]]. Son [[Essai (littérature)|essai]] « ''The Intellectual Bankruptcy of Our Age'' » (1961)<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=reg_ar_bankruptcy Article disponible en lecture audio].</ref> a pour but de condamner une [[culture de masse]] [[mondialisation|mondialisée]], celle du {{XXe siècle}} qui refuse l'héritage libéral du siècle précédent. |
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En matière d'[[écologie]] et d'[[environnement]], Rand y voit une manipulation des gouvernements, destinée à réduire les libertés et à faire primer l'émotion sur la raison. Critiquant l'[[Écologisme|environnementalisme]], dans « ''Against Environnementalist'' », elle considère que l'[[écologie]] est un retour du religieux et de l'irrationnel, alors que seul le progrès technique peut améliorer la condition humaine<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_environmentalism ''Against Environnementalist''].</ref>. |
En matière d'[[écologie]] et d'[[environnement]], Rand y voit une manipulation des gouvernements, destinée à réduire les libertés et à faire primer l'émotion sur la raison. Critiquant l'[[Écologisme|environnementalisme]], dans « ''Against Environnementalist'' », elle considère que l'[[écologie]] est un retour du religieux et de l'irrationnel, alors que seul le progrès technique peut améliorer la condition humaine<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_environmentalism ''Against Environnementalist''].</ref>. |
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Elle oppose l'[[étatisme]] à l'intérêt bien compris des individus. Selon elle, l'État, qu'elle qualifie d'« absolu » lorsqu'il ambitionne de régenter toute la sphère sociale et économique, ne fait que violer le Droit qu'il est là pour faire respecter {{Citation|L'étatisme a toujours été le corollaire politique du collectivisme}}<ref name="État">{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=149}}.</ref> explique-t-elle, sa démesure culminant dans le [[communisme]]. |
Elle oppose l'[[étatisme]] à l'intérêt bien compris des individus. Selon elle, l'État, qu'elle qualifie d'« absolu » lorsqu'il ambitionne de régenter toute la sphère sociale et économique, ne fait que violer le Droit qu'il est là pour faire respecter {{Citation|L'étatisme a toujours été le corollaire politique du collectivisme}}<ref name="État">{{harvsp|Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|p=149}}.</ref> explique-t-elle, sa démesure culminant dans le [[communisme]]. |
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Ses jugements sur l'[[étatisme]] ont suscité l'admiration dans tous les mouvements libéraux. La formule {{Citation|L'État absolu n'est simplement qu'une forme institutionnalisée du banditisme, quel que soit le gang particulier qui prend le pouvoir}}<ref name="État"/> résume au mieux sa pensée. |
Ses jugements sur l'[[étatisme]] ont suscité l'admiration dans tous les mouvements libéraux. La formule {{Citation|L'État absolu n'est simplement qu'une forme institutionnalisée du banditisme, quel que soit le gang particulier qui prend le pouvoir}}<ref name="État"/> résume au mieux sa pensée. |
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Cependant, Rand n'est pas pour l'[[anarchisme]], qui prône la disparition de l'État. Elle considère que celui-ci doit exister, pour veiller à ce que les citoyens jouissent de toute leur liberté de choix et de raison : {{Citation|Le gouvernement agit seulement comme un agent de police qui protège l'homme des droits, il utilise la force physique uniquement et seulement à titre de représailles contre ceux qui prennent l'initiative de son utilisation, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''The government acts only as a policeman that protects man's rights; it uses physical force only in retaliation and only against those who initiate its use, such as criminals or foreign invaders''}} in ''Introducing Objectivism'', [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_intro consultable en ligne].</ref>.}} En d'autres termes, l'État doit veiller à la conservation des droits individuels (la liberté et la propriété), dont {{Citation|la source est la nature de l'homme}} car : {{Citation|la seule justification valable de l'existence d'un État [est d'] assurer les Droits des hommes en protégeant ceux-ci de la violence physique}}<ref>Voir la démonstration faite dans {{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|loc=chapitre « Les Droits de l'homme »}}.</ref>. |
Cependant, Rand n'est pas pour l'[[anarchisme]], qui prône la disparition de l'État. Elle considère que celui-ci doit exister, pour veiller à ce que les citoyens jouissent de toute leur liberté de choix et de raison : {{Citation|Le gouvernement agit seulement comme un agent de police qui protège l'homme des droits, il utilise la force physique uniquement et seulement à titre de représailles contre ceux qui prennent l'initiative de son utilisation, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''The government acts only as a policeman that protects man's rights; it uses physical force only in retaliation and only against those who initiate its use, such as criminals or foreign invaders''}} in ''Introducing Objectivism'', [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=objectivism_intro consultable en ligne].</ref>.}} En d'autres termes, l'État doit veiller à la conservation des droits individuels (la liberté et la propriété), dont {{Citation|la source est la nature de l'homme}} car : {{Citation|la seule justification valable de l'existence d'un État [est d'] assurer les Droits des hommes en protégeant ceux-ci de la violence physique}}<ref>Voir la démonstration faite dans {{harvsp|texte=Ayn Rand|id=La Vertu d'égoïsme|loc=chapitre « Les Droits de l'homme »}}.</ref>. |
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Seul le système du « [[laissez-faire]] » capitaliste peut garantir les libertés individuelles. La société doit veiller à ce qu'une complète séparation de l'État et l'économie existe, de la même manière et pour les mêmes raisons qu'existe la [[laïcité|séparation de l'État et l'Église]]<ref name="Ayn Rand Lexicon">{{en}} [http://aynrandlexicon.com/lexicon/government.html Entrée « Government ».]</ref>. |
Seul le système du « [[laissez-faire]] » capitaliste peut garantir les libertés individuelles. La société doit veiller à ce qu'une complète séparation de l'État et l'économie existe, de la même manière et pour les mêmes raisons qu'existe la [[laïcité|séparation de l'État et l'Église]]<ref name="Ayn Rand Lexicon">{{en}} [http://aynrandlexicon.com/lexicon/government.html Entrée « Government ».]</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Lien conférence|langue=en|titre=The Mike Wallace Interview with Ayn Rand|url=https://www.youtube.com/watch?v=lHl2PqwRcY0|date=25 février 1959|consulté le=10 avril 2024|auteur1=Ayn Rand|organisateur=[[Mike Wallace (journaliste)|Mike Wallace]]|accès url=libre|traduction titre=L'entrevue de Mike Wallace avec Ayn Rand|archive-date=19 juillet 2020}}.</ref>. |
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Elle considère par ailleurs qu'à son époque, le développement de l'[[État-providence]] aux [[États-Unis]] amènerait sans doute à un [[collectivisme]], d'autant plus qu'elle accuse en {{Date|1959}} les partis [[Parti démocrate (États-Unis)|démocrate]] et [[Parti républicain (États-Unis)|républicain]] d'être favorables au socialisme et de ne proposer aucune politique de laissez-faire favorable au capitalisme<ref name=":0" />. |
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=== Humour === |
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Les écrits d'Ayn Rand continuent d'être largement vendus et lus, à travers le monde, avec plus de 25 millions d'ouvrages vendus en |
Les écrits d'Ayn Rand continuent d'être largement vendus et lus, à travers le monde, avec plus de 25 millions d'ouvrages vendus en 2007, et près de {{formatnum:800000}} de plus chaque année selon le Ayn Rand Institute<ref>{{en}} Ayn Rand Institute, [http://www.aynrand.org/site/News2?page=NewsArticle&id=17345&news_iv_ctrl=1221 Sales of Ayn Rand Books Reach 25 million Copies].</ref>, y compris dans le milieu scolaire<ref>{{Citation étrangère|lang=en|''Ayn Rand Institute estimates that more than 1 million students studied Ayn Rand’s novels in 25,000 classrooms this year''}}, [http://www.aynrand.org/site/News2?page=NewsArticle&id=23347 communiqué du ARI en date du 18 mai 2009].</ref>. Selon une étude conduite par la [[Bibliothèque du Congrès]] américain ''et par Book of the Month Club'' (« le club du livre du mois ») dans les années 1990, ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'' (''Atlas Shrugged'') est le livre le plus influent après la [[Bible]] aux [[États-Unis]]<ref name="Hicks"/>. |
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=== Influence sur la société et sur des personnalités === |
=== Influence sur la société et sur des personnalités === |
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[[Fichier:George reisman.jpg|thumb|Dans ''Capitalism: A Treatise on Economics'' ( |
[[Fichier:George reisman.jpg|thumb|Dans ''Capitalism: A Treatise on Economics'' (1996), [[George Reisman]], l'un des quatre économistes qui ont fait leur doctorat avec [[Ludwig von Mises]], associe l'[[objectivisme (Ayn Rand)|objectivisme]] à la méthodologie autrichienne.]] |
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Une certaine branche du mouvement [[féminisme|féministe]] américain se réclame des travaux de Rand. Dans ''Feminist interpretations of Ayn Rand''<ref>{{en}} Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra, ''Feminist interpretations of Ayn Rand'', Pennsylvania State University Press, University Park, 1999, [http://www.worldcat.org/oclc/38885754?page=viewport consultable en ligne].</ref> Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra analysent la nature de cette influence et expliquent même en quoi la philosophe peut être qualifiée de « féministe avant l'heure »<ref>{{en}} Chapitres « Was Ayn Rand a Feminist? » par [[Nathaniel Branden]] et « The Female Hero: A Randian-Feminist Synthesis » par Thomas Grandstad notamment.</ref>. |
Une certaine branche du mouvement [[féminisme|féministe]] américain se réclame des travaux de Rand. Dans ''Feminist interpretations of Ayn Rand''<ref>{{en}} Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra, ''Feminist interpretations of Ayn Rand'', Pennsylvania State University Press, University Park, 1999, [http://www.worldcat.org/oclc/38885754?page=viewport consultable en ligne].</ref> Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra analysent la nature de cette influence et expliquent même en quoi la philosophe peut être qualifiée de « féministe avant l'heure »<ref>{{en}} Chapitres « Was Ayn Rand a Feminist? » par [[Nathaniel Branden]] et « The Female Hero: A Randian-Feminist Synthesis » par Thomas Grandstad notamment.</ref>. |
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Ayn Rand a eu également une profonde influence sur des penseurs et des personnalités contemporains tels [[John Hospers]] (le premier candidat du parti [[libertarianisme|libertarien]] aux élections présidentielles américaines de |
Ayn Rand a eu également une profonde influence sur des penseurs et des personnalités contemporains tels [[John Hospers]] (le premier candidat du parti [[libertarianisme|libertarien]] aux élections présidentielles américaines de 1972), [[George Hamilton Smith]] (pédagogue et auteur libertarien), le philosophe et [[épistémologue]] [[Allan Gotthelf]], les philosophes et universitaires Robert Mayhew (auteur de ''Essays on Ayn Rand's Atlas Shrugged'') et [[Tara Smith]], l'économiste [[George Reisman]], le psychologue comme [[Edwin A. Locke]], créateur de la ''goal-setting theory'', l'historien [[Robert Hessen]], et les politologues [[Charles Murray (politologue)|Charles Murray]], (créateur de l'''[[American Enterprise Institute]]'') et [[Peter Schwartz]]<ref>{{en}} [http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=media_PeterSchwartz Biographie et travaux en lien de Peter Schwartz avec l'Objectivisme].</ref>. Selon [[Pierre Lemieux (économiste)|Pierre Lemieux]], Rand, en dépit de son aversion pour l'[[anarchie]], est également un modèle des mouvements [[anarcho-capitalisme|anarcho-capitalistes]]<ref name="Lemieux"/>. Les théoriciens anarchistes et [[minarchiste]]s [[Murray Rothbard]] et [[Robert Nozick]] reconnaissent l'apport de Rand dans le champ [[éthique]] surtout. L'écrivain [[Mario Vargas Llosa]] est un de ses admirateurs<ref>Il la fait apparaître dans son [[roman libertin]] ''Les Cahiers de Don Rigoberto'', 1997.</ref>. [[Alain Laurent]], citant une confidence d'[[Alan Greenspan]] explique même que le président russe [[Vladimir Poutine]] non seulement connaît ses écrits mais de plus aime à en discuter<ref>{{harvsp|Alain Laurent|id=La Vertu d'égoïsme|p=82}}.</ref>. |
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L'ancien président de la « [[Réserve fédérale des États-Unis|Fed]] », [[Alan Greenspan]], a beaucoup été influencé<ref>Dans ses mémoires, ''Le Temps des turbulences'' aux éditions J.-C. Lattès, publiées en |
L'ancien président de la « [[Réserve fédérale des États-Unis|Fed]] », [[Alan Greenspan]], a beaucoup été influencé<ref>Dans ses mémoires, ''Le Temps des turbulences'' aux éditions J.-C. Lattès, publiées en 2007, [[Alan Greenspan]] explique l'admiration qu'il a gardée depuis sa jeunesse pour Ayn Rand.</ref> par Rand et déclara à son propos : {{citation|Elle m'a montré que le capitalisme n'est pas seulement efficace, mais aussi moral}}<ref>[https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-703160@51-944435,0.html « Alan Greenspan, deux décennies de succès pour une politique monétaire non orthodoxe »], in ''[[Le Monde]]'', numéro du 15 août 2007.</ref>. Ayn Rand a aussi eu une influence sur [[James Clavell]], [[George Reisman]], [[Alan Greenspan]], [[Terry Goodkind]] et le professeur de [[marketing]] Jerry Kirkpatrick. L'ancien président des États-Unis, [[Ronald Reagan]] se dit lui-même un admirateur de Rand, dans sa correspondance privée<ref>Cité par Skinner et Anderson, in ''Reagan: a Life in Letters'', New York, Free Press, 2003, {{pp.}}281-282.</ref>. Le dessinateur de [[comics]] [[Steve Ditko]] est un lecteur de Rand<ref>[http://livres.fluctuat.net/steve-ditko.html Biographie de Steve Ditko].</ref>. Parmi d'autres personnalités publiques, l'actrice [[Angelina Jolie]] et son mari et acteur [[Brad Pitt]], [[Frank Miller]], [[Vince Vaughn]] ou [[Ron Paul]], ancien candidat à la Présidence américaine, se disent influencés par l'objectivisme d'Ayn Rand. |
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[[Jimmy Wales]], le fondateur de l'encyclopédie libre [[Wikipédia]], professe son admiration pour Ayn Rand : ayant lu ''The Fountainhead'', il se qualifie lui-même de [[libertarianisme|libertarien]] : {{Citation|La catégorie de personnes dans laquelle je peux le mieux me considérer serait celle des libertariens}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''the category people would fit me in that's most accessible would be libertarian''}}, in [http://www.q-and-a.org/Program/?ProgramID=1042 Q & A<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref> dit-il. La pensée de Rand {{Citation|colore tout ce que je fais et tout ce que je pense}}<ref>[http://www.economist.com/science/tq/displaystory.cfm?story_id=11484062 « The free-knowledge fundamentalist »], in ''[[The Economist]]'', numéro du 7 juin 2008, {{p.}}25</ref>. Wales |
[[Jimmy Wales]], le fondateur de l'encyclopédie libre [[Wikipédia]], professe son admiration pour Ayn Rand : ayant lu ''The Fountainhead'', il se qualifie lui-même de [[libertarianisme|libertarien]] : {{Citation|La catégorie de personnes dans laquelle je peux le mieux me considérer serait celle des libertariens}}<ref>{{en}} {{Citation étrangère|lang=en|''the category people would fit me in that's most accessible would be libertarian''}}, in [http://www.q-and-a.org/Program/?ProgramID=1042 Q & A<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref> dit-il. La pensée de Rand {{Citation|colore tout ce que je fais et tout ce que je pense}}<ref>[http://www.economist.com/science/tq/displaystory.cfm?story_id=11484062 « The free-knowledge fundamentalist »], in ''[[The Economist]]'', numéro du 7 juin 2008, {{p.}}25</ref>. Wales anime ainsi, de 1992 à 1996 une [[liste de diffusion]] électronique nommée ''Moderated Discussion of Objectivist Philosophy''. Il donne une interview qui fit la première page du numéro de juin 2007 du magazine libertarien ''[[Reason (magazine)|Reason]]''<ref>[http://www.reason.com/issues/show/689.html Wikipedia and Beyond. Jimmy Wales' sprawling vision par Katherine Mangu-Ward].</ref>. |
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[[Fichier:Jimbo-wales---fosdem-2005.jpg|thumb|[[Jimmy Wales]] : {{Citation|Me concernant, l'un des principes qui forme le cœur de ma vie est la vertu d'indépendance}}<ref>{{Citation étrangère|lang=en|''I think for me one of the core things that is very applicable to my life today is the virtue of independence''}}, entretien avec Brian Lamb du 25 septembre |
[[Fichier:Jimbo-wales---fosdem-2005.jpg|thumb|[[Jimmy Wales]] : {{Citation|Me concernant, l'un des principes qui forme le cœur de ma vie est la vertu d'indépendance}}<ref>{{Citation étrangère|lang=en|''I think for me one of the core things that is very applicable to my life today is the virtue of independence''}}, entretien avec Brian Lamb du 25 septembre 2005, [http://qanda.org/Transcript/?ProgramID=1042 consultable en ligne].</ref>.]] |
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Un groupe d'entrepreneurs décidés à fonder une [[Micronation|cryptarchie]] en |
Un groupe d'entrepreneurs décidés à fonder une [[Micronation|cryptarchie]] en 1998, baptisée « Laissez Faire City » d'abord en [[Indonésie]], sur l'île de [[Bintan]], puis au [[Costa Rica]], veulent alors mettre en application les directives objectivistes. Le projet échoue faute de trouver un territoire libre et en dehors de tout contrôle étatique<ref>Charles Gilbert, [http://www.lexpress.fr/informations/l-ile-introuvable-des-ultraliberaux_611667.html « L'île introuvable des ultralibéraux »], ''[[L'Express]]'', 4 janvier 1996.</ref>. |
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=== Héritiers d'Ayn Rand === |
=== Héritiers d'Ayn Rand === |
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Dès ses débuts Ayn Rand a réuni autour d'elle une génération de penseurs considérés comme « objectivistes »<ref>{{en}} Scott McLemee, « The Heirs of Ayn Rand », Lingua Franca, septembre 1999, [http://www.mclemee.com/id39.html consultable en ligne].</ref>. Plusieurs d'entre eux continuent, après sa mort, à promouvoir sa philosophie, aux [[États-Unis]] et dans le monde. |
Dès ses débuts Ayn Rand a réuni autour d'elle une génération de penseurs considérés comme « objectivistes »<ref>{{en}} Scott McLemee, « The Heirs of Ayn Rand », Lingua Franca, septembre 1999, [http://www.mclemee.com/id39.html consultable en ligne].</ref>. Plusieurs d'entre eux continuent, après sa mort, à promouvoir sa philosophie, aux [[États-Unis]] et dans le monde. |
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En |
En 1985, [[Leonard Peikoff]], en qui Rand avait totalement confiance pour représenter sa philosophie, fonde le ''Ayn Rand Institute'' (ARI), qui a pour but de {{Citation|faire connaître la pensée de Rand aux jeunes générations, de soutenir et développer ses idées, et de promouvoir les principes de la raison, de l'intérêt privé rationnel, des droits individuels et du capitalisme du laissez-faire le plus largement possible}}. En 1989, David Kelley crée quant à lui l’''Institute for Objectivist Studies'', devenu ''The Atlas Society'', et qui s'intéresse davantage à la dimension philosophique et universitaire des travaux d'Ayn Rand. En 2000, l'historien John McCaskey organise l’''Anthem Foundation for Objectivist Scholarship'', qui offre des bourses et des récompenses pour des écrits universitaires liés à l'objectivisme pour les universités de [[Pittsburgh]] et du [[Texas]] à [[Austin (Texas)|Austin]]. L'association américaine ''Rebirth of Reason'' fondée en 2005 par Joseph Rowlands et qui siège à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]], en [[Californie]] regroupe la plupart des continuateurs de l'objectivisme<ref>{{en}} [http://rebirthofreason.com/About/index.shtml Site du « Rebirth of Reason »].</ref>. |
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En [[France]], [[Alain Laurent]], philosophe et essayiste, a fondé avec José Luis Goyena une ''Ayn Rand French Society'' qui organise des conférences pour présenter la pensée libérale et réalise des articles, tous publiés dans le [[Publication périodique|périodique]] numérique ''Le Nouvel 1dividualiste''<ref>[http://web.mac.com/nouvel1dividualiste/iWeb/nouvel%201dividualiste/84FC2814-9C06-40C8-B645-FC3DE5966712.html « Créativité et Envie dans ''La Source Vive'' d’Ayn Rand »] par José Luis Goyena.</ref>. |
En [[France]], [[Alain Laurent]], philosophe et essayiste, a fondé avec José Luis Goyena une ''Ayn Rand French Society'' qui organise des conférences pour présenter la pensée libérale et réalise des articles, tous publiés dans le [[Publication périodique|périodique]] numérique ''Le Nouvel 1dividualiste''<ref>[http://web.mac.com/nouvel1dividualiste/iWeb/nouvel%201dividualiste/84FC2814-9C06-40C8-B645-FC3DE5966712.html « Créativité et Envie dans ''La Source Vive'' d’Ayn Rand »] par José Luis Goyena.</ref>. |
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Jim Powell, du [[Cato Institute]], considère Ayn Rand comme l'une des trois plus importantes femmes du mouvement [[libertarianisme|libertarien]] moderne américain, aux côtés de [[Rose Wilder Lane]] et d'[[Isabel Paterson]]<ref>{{en}} Article de Jim Powell publié dans ''The Freeman: Ideas on Liberty'', {{n°|5}}, mai 1996, intitulé [http://www.fee.org/publications/the-freeman/article.asp?aid=3345 « Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand: Three Women Who Inspired the Modern Libertarian Movement »].</ref>. [[Alain Laurent]] parle lui des ''Founding Mothers'' (« les mères fondatrices ») du [[néo-libéralisme]]<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=Lla|p=171}}.</ref>. Pourtant, Rand a toujours refusé d'être considérée comme une théoricienne du mouvement libertarien<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=http://aynrandlexicon.com/ayn-rand-ideas/ayn-rand-q-on-a-on-libertarianism.html|url=http://aynrandlexicon.com/ayn-rand-ideas/ayn-rand-q-on-a-on-libertarianism.html|site=Ayn Rand Lexicon|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. |
Jim Powell, du [[Cato Institute]], considère Ayn Rand comme l'une des trois plus importantes femmes du mouvement [[libertarianisme|libertarien]] moderne américain, aux côtés de [[Rose Wilder Lane]] et d'[[Isabel Paterson]]<ref>{{en}} Article de Jim Powell publié dans ''The Freeman: Ideas on Liberty'', {{n°|5}}, mai 1996, intitulé [http://www.fee.org/publications/the-freeman/article.asp?aid=3345 « Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand: Three Women Who Inspired the Modern Libertarian Movement »].</ref>. [[Alain Laurent]] parle lui des ''Founding Mothers'' (« les mères fondatrices ») du [[néo-libéralisme]]<ref>{{harvsp|texte=Alain Laurent|id=Lla|p=171}}.</ref>. Pourtant, Rand a toujours refusé d'être considérée comme une théoricienne du mouvement libertarien<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=http://aynrandlexicon.com/ayn-rand-ideas/ayn-rand-q-on-a-on-libertarianism.html|url=http://aynrandlexicon.com/ayn-rand-ideas/ayn-rand-q-on-a-on-libertarianism.html|site=Ayn Rand Lexicon|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. |
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Bien que sa philosophie soit parfois associée au [[rationalisme]], en raison de sa défense de la rationalité humaine, elle rejetait le [[rationalisme]] et l'[[empirisme]] comme une fausse dichotomie<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=Rationalism vs empiricism|url=http://aynrandlexicon.com/lexicon/rationalism_vs_empiricism.html|site=Ayn Rand Lexicon|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. |
Bien que sa philosophie soit parfois associée au [[rationalisme]], en raison de sa défense de la rationalité humaine, elle rejetait le [[rationalisme]] et l'[[empirisme]] comme une [[fausse dichotomie]]<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=Rationalism vs empiricism|url=http://aynrandlexicon.com/lexicon/rationalism_vs_empiricism.html|site=Ayn Rand Lexicon|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. |
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Le mouvement philosophique pro-technologique dit de l'« [[extropianisme]] », ainsi que celui du [[transhumanisme]], reconnaît dans les concepts d'égoïsme et de [[productivité]] de Rand des valeurs ontologiques fondatrices. Dans ses ''Principles of Extropy'', le fondateur de ce courant de pensée, [[Max More]] définit l'« optimisme pratique » (« ''practical optimism'' »), l'« auto-transformation » (« ''self-transformation'' »), ainsi que l'« auto-direction » (« ''self-direction'' ») en référence aux considérations de l'[[Objectivisme (Ayn Rand)|Objectivisme]] ; les parallèles étant en effet nombreux<ref>{{en}} Voir pour une étude approfondie des parallèles entre l'Objectivisme et l'Extropianisme l'article [http://www.geocities.com/rational_argumentator/OEsynthesis.html The Objectivist-Extropian Synthesis] de G. Stolyarov II, in ''A Journal for Western Man'', {{n°|27}} du 14 octobre 2004.</ref>. L'Objectivisme étant une philosophie qui vante le [[progrès scientifique]] et technique, à la manière du [[scientisme]], des courants technophiles comme celui dit du [[Neo-Tech]] et qui a pour but l’élimination du [[mysticisme]] de la pensée humaine, se réclament « néo-Objectiviste » |
Le mouvement philosophique pro-technologique dit de l'« [[extropianisme]] », ainsi que celui du [[transhumanisme]], reconnaît dans les concepts d'égoïsme et de [[productivité]] de Rand des valeurs ontologiques fondatrices. Dans ses ''Principles of Extropy'', le fondateur de ce courant de pensée, [[Max More]] définit l'« optimisme pratique » (« ''practical optimism'' »), l'« auto-transformation » (« ''self-transformation'' »), ainsi que l'« auto-direction » (« ''self-direction'' ») en référence aux considérations de l'[[Objectivisme (Ayn Rand)|Objectivisme]] ; les parallèles étant en effet nombreux<ref>{{en}} Voir pour une étude approfondie des parallèles entre l'Objectivisme et l'Extropianisme l'article [http://www.geocities.com/rational_argumentator/OEsynthesis.html The Objectivist-Extropian Synthesis] de G. Stolyarov II, in ''A Journal for Western Man'', {{n°|27}} du 14 octobre 2004.</ref>. L'Objectivisme étant une philosophie qui vante le [[progrès scientifique]] et technique, à la manière du [[scientisme]], des courants technophiles comme celui dit du [[Neo-Tech]] et qui a pour but l’élimination du [[mysticisme]] de la pensée humaine, se réclament « néo-Objectiviste » |
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Les écrits et la philosophie d'Ayn Rand ont été la cible de diverses critiques, tenant soit à sa personnalité, soit à son système d'idées, soit à son style littéraire. La principale critique à l'égard de la philosophe s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Scott Ryan|titre=Objectivism and the Corruption of Rationality|sous-titre=A Critique of Ayn Rand's Epistemology|éditeur=iUniverse|année=2003|mois=01|jour=27|pages totales=432|isbn=978-0-595-26733-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=re02xxLU_MEC&printsec=frontcover}}.</ref>. |
Les écrits et la philosophie d'Ayn Rand ont été la cible de diverses critiques, tenant soit à sa personnalité, soit à son système d'idées, soit à son style littéraire. La principale critique à l'égard de la philosophe s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Scott Ryan|titre=Objectivism and the Corruption of Rationality|sous-titre=A Critique of Ayn Rand's Epistemology|éditeur=iUniverse|année=2003|mois=01|jour=27|pages totales=432|isbn=978-0-595-26733-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=re02xxLU_MEC&printsec=frontcover}}.</ref>. |
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La contestation de l'[[altruisme]] de la part d'Ayn Rand a d'abord attiré des critiques d'ordre éthique. Par exemple, l'écrivain [[Gore Vidal]] formule ainsi en 1961 : {{Citation|Dès lors que nous devons vivre ensemble, dépendants les uns des autres, l'altruisme est nécessaire à la survie}}. Il explique la popularité d'Ayn Rand en ces termes : |
La contestation de l'[[altruisme]] de la part d'Ayn Rand a d'abord attiré des critiques d'ordre éthique. Par exemple, l'écrivain [[Gore Vidal]] formule ainsi en 1961 : {{Citation|Dès lors que nous devons vivre ensemble, dépendants les uns des autres, l'altruisme est nécessaire à la survie}}. Il explique la popularité d'Ayn Rand en ces termes : {{Citation|Elle a un grand attrait pour les gens simples, perdus dans une société organisée, réticents à payer des impôts, n'aimant pas l'État providence, qui se sentent coupables face à la souffrance des autres mais voudraient durcir leur cœur. Elle leur propose une prescription alléchante : l'altruisme est source de tous les maux, l'intérêt individuel est le seul bien, et si vous êtes stupide ou incompétent, c'est votre problème}}<ref>Gore Vidal, in ''Esquire'', juillet 1961, [http://www.esquire.com/features/gore-vidal-archive/comment-0761#ixzz0lqLBOkaf consultable en ligne]. Consulté le 22 avril 2010.</ref>. |
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La présentation de la vie d'Ayn Rand est elle-même sujet à controverse. Dans ''The Passion of Ayn Rand's Critics''<ref>{{en}} James Valliant, ''The Passion of Ayn Rand's Critics'', Durban House, 2005, {{ISBN|978-1930754676}}.</ref>, James Valliant axe son étude sur les manipulations [[biographie|biographiques]] possibles faites par Nathaniel Branden et sa femme de la vie de la philosophe après sa mort. Pour Valliant, les héritiers de Rand ont embelli son parcours et dissimulé certaines notes de son journal<ref>{{en}} [http://www.nyu.edu/projects/sciabarra/essays/valliant.htm Résumé critique du livre de James Valliant, par l'objectiviste Matthew Sciabarra, intitulé « Reason, passion, and history »].</ref>. |
La présentation de la vie d'Ayn Rand est elle-même sujet à controverse. Dans ''The Passion of Ayn Rand's Critics''<ref>{{en}} James Valliant, ''The Passion of Ayn Rand's Critics'', Durban House, 2005, {{ISBN|978-1930754676}}.</ref>, James Valliant axe son étude sur les manipulations [[biographie|biographiques]] possibles faites par Nathaniel Branden et sa femme de la vie de la philosophe après sa mort. Pour Valliant, les héritiers de Rand ont embelli son parcours et dissimulé certaines notes de son journal<ref>{{en}} [http://www.nyu.edu/projects/sciabarra/essays/valliant.htm Résumé critique du livre de James Valliant, par l'objectiviste Matthew Sciabarra, intitulé « Reason, passion, and history »].</ref>. |
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L'[[anarcho-capitalisme|anarcho-capitaliste]] [[Murray Rothbard]], dans ''The Sociology of the Ayn Rand Cult'' ( |
L'[[anarcho-capitalisme|anarcho-capitaliste]] [[Murray Rothbard]], dans ''The Sociology of the Ayn Rand Cult'' (1972), après avoir soutenu Rand<ref>{{Citation|Dès 1958, l'un de ses autres tout premiers admirateurs, Murray Rothbard, rompt avec elle avec fracas}} explique {{harvsp|texte=Alain Laurent|id=Lla|p=201}}.</ref>, décrit les rouages de la société objectiviste, la comparant à une [[secte]] : « non seulement la secte d’Ayn Rand était explicitement athée, anti-religieuse, non seulement elle glorifiait la Raison, mais elle professait une dépendance de type maître-esclave envers le gourou au nom de l’indépendance, une adoration et une obéissance au chef au nom de l’individualité de chacun et une croyance aveugle dans le gourou au nom de la Raison »<ref>{{en}} [[Murray Rothbard]], ''The Sociology of the Ayn Rand Cult'', 1972, [http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard23.html résumé critique de l'ouvrage].</ref>. Les critiques universitaires et politiques anti-libertariennes sont nombreuses<ref>{{en}} Recueil de critiques sur Rand et ses travaux [http://world.std.com/~mhuben/critobj.html consultable en ligne].</ref>. Le célèbre psychologue américain [[Albert Ellis]] présente le mouvement randien comme une [[religion]] dans son article « Is Objectivism A Religion? »<ref>{{en}} [[Albert Ellis]], « Is Objectivism A Religion? », Lyle Stuart, Inc., New York, {{ASIN|B0006BV6Y2}}, [http://royhalliday.home.mindspring.com/ellis.htm résumé de l'article].</ref> (1968). |
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D'autres considèrent que le [[raisonnement]] philosophique de Rand est [[sophisme|sophistique]], détournant le concept de [[rationalité]], tel Scott Ryan dans ''Objectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology'' qui s'attaque, lui, aux fondements épistémologiques de la pensée randienne, considérée comme une [[pseudo-philosophie]]<ref>{{en}} Scott Ryan, ''Objectivism and the Corruption of Rationality: A Critique of Ayn Rand's Epistemology'', IUniverse, 2003, [https://books.google.fr/books?id=pwMwwfKgUT8C&dq=Objectivism+and+the+Corruption+of+Rationality:+A+Critique+of+Ayn+Rand%27s+Epistemology&printsec=frontcover&source=bl&ots=eTXEnEzA2a&sig=eYBCwo1O1T-NkJQ-76kPMDVsi7c&hl=fr&ei=vvVQSoGiDZOsjAePnKikCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1 consultable en ligne].</ref>. |
D'autres considèrent que le [[raisonnement]] philosophique de Rand est [[sophisme|sophistique]], détournant le concept de [[rationalité]], tel Scott Ryan dans ''Objectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology'' qui s'attaque, lui, aux fondements épistémologiques de la pensée randienne, considérée comme une [[pseudo-philosophie]]<ref>{{en}} Scott Ryan, ''Objectivism and the Corruption of Rationality: A Critique of Ayn Rand's Epistemology'', IUniverse, 2003, [https://books.google.fr/books?id=pwMwwfKgUT8C&dq=Objectivism+and+the+Corruption+of+Rationality:+A+Critique+of+Ayn+Rand%27s+Epistemology&printsec=frontcover&source=bl&ots=eTXEnEzA2a&sig=eYBCwo1O1T-NkJQ-76kPMDVsi7c&hl=fr&ei=vvVQSoGiDZOsjAePnKikCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1 consultable en ligne].</ref>. |
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== Ayn Rand dans la culture populaire == |
== Ayn Rand dans la culture populaire == |
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De nombreux [[dessin animé|dessins animés]] américains font référence à Rand. Dans un épisode de ''[[Futurama]]'' |
De nombreux [[dessin animé|dessins animés]] américains font référence à Rand. Dans un épisode de ''[[Futurama]]'', Bender fouille ce qui est jeté aux égouts et y trouve ''Atlas shrugged'' parmi des revues pornographiques. Dans l'épisode ''[[Le Charmeur de poules]]'' de ''[[South Park]]'' parle{{qui}} d'''Atlas Shrugged'' comme d'un {{Citation|morceau de déchet}}<ref>{{en}} [https://en.wikiquote.org/wiki/South_Park#Chickenlover_.282.03.29 Citations « South Park » sur Wikiquote].</ref>. De multiples références sont également présentes dans ''[[Les Simpson]]'', particulièrement dans l'épisode « [[Manucure pour 4 femmes]] » où une allusion critique est faite au livre ''The Fountainhead''. |
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Des jeux télévisés font également référence à Rand, ''[[Jeopardy!]]'', mais aussi des séries dramatiques, notamment ''[[Gilmore Girls]]'' (2000) et ''[[Mad Men]]'' (2007), ou des émissions comiques, dont ''[[The Colbert Report]]''<ref>{{en}} Chris Matthew Sciabarra a étudié la réception d'Ayn Rand dans la culture télévisuelle, dans son intervention au cours du Centennial Celebration of Ayn Rand's Legacy de 2004, intitulé [http://www.nyu.edu/projects/sciabarra/essays/illustratedrand.pdf The Illustrated Rand] {{pdf}}.</ref>. |
Des jeux télévisés font également référence à Rand, ''[[Jeopardy!]]'', mais aussi des séries dramatiques, notamment ''[[Gilmore Girls]]'' (2000) et ''[[Mad Men]]'' (2007), ou des émissions comiques, dont ''[[The Colbert Report]]''<ref>{{en}} Chris Matthew Sciabarra a étudié la réception d'Ayn Rand dans la culture télévisuelle, dans son intervention au cours du Centennial Celebration of Ayn Rand's Legacy de 2004, intitulé [http://www.nyu.edu/projects/sciabarra/essays/illustratedrand.pdf The Illustrated Rand] {{pdf}}.</ref>. |
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Le groupe de [[rock]] canadien [[Rush (groupe)|Rush]], dans l'album ''[[Fly by Night]]'' fait référence au monde décrit dans ''Anthem''. |
Le groupe de [[rock]] canadien [[Rush (groupe)|Rush]], dans l'album ''[[Fly by Night]]'' fait référence au monde décrit dans ''Anthem''. |
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En littérature, l'écrivain objectiviste Kay Nolte Smith présente un roman à clef, ''Elegy for a Soprano'' inspiré par le groupe du Collectif avec Rand et Branden. Le roman de William F. Buckley, ''Getting it Right'' fait également allusion à Rand. Le [[jeu vidéo]] [[BioShock (jeu vidéo)|BioShock]] utilise des éléments de l'action du livre ''Atlas Shrugged'', et l'un des antagonistes, |
En littérature, l'écrivain objectiviste Kay Nolte Smith présente un roman à clef, ''Elegy for a Soprano'' inspiré par le groupe du Collectif avec Rand et Branden. Le roman de William F. Buckley, ''Getting it Right'' fait également allusion à Rand. Le [[jeu vidéo]] [[BioShock (jeu vidéo)|BioShock]] utilise des éléments de l'action du livre ''Atlas Shrugged'', et l'un des antagonistes, Andrew Ryan (dont le nom est une [[anagramme]] partielle de « Ayn Rand »<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.vg247.com/2012/12/13/bioshock-infinites-ken-levine-of-sounds-and-pixels/|titre=BioShock Infinite’s Ken Levine: of sounds and pixels|nom=Harman|prénom=Stace|date=13 décembre 2012|site=[[VG247]]|consulté le=2 décembre 2018}}.</ref>) magnat athée, critique envers l'altruisme et le communisme, est d'après son créateur [[Ken Levine (créateur de jeu vidéo)|Ken Levine]], en partie inspiré par Rand et son œuvre<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.rockpapershotgun.com/2007/08/20/exclusive-ken-levine-on-the-making-of-bioshock/|titre=Exclusive: Ken Levine on the making of Bioshock|auteur=[[Kieron Gillen]]|date=20 août 2007|site=[[Rock, Paper, Shotgun]]|consulté le=2 décembre 2018}}.</ref>. |
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Le visage de Rand apparaît sur un timbre créé le {{Date-|22|avril|1999}} à New York par le [[United States Postal Service]]<ref>{{en}} [http://www.objectivistcenter.org/events/others/others-ayn-rand-stamp.asp Présentation du timbre à l'effigie d'Ayn Rand].</ref>. |
Le visage de Rand apparaît sur un timbre créé le {{Date-|22|avril|1999}} à New York par le [[United States Postal Service]]<ref>{{en}} [http://www.objectivistcenter.org/events/others/others-ayn-rand-stamp.asp Présentation du timbre à l'effigie d'Ayn Rand].</ref>. |
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== Œuvre == |
== Œuvre == |
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=== Romans === |
=== Romans === |
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* ''{{langue|en|We the Living}}'', |
* ''{{langue|en|We the Living}}'', 1936 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[Nous, les vivants (roman)|Nous, les vivants]]'', traduit par Élisabeth Luc, Paris, éditions Rive droite, 1996 {{ISBN|2-84152-028-5}} ; rééd. [[Les Belles Lettres]], Paris, 606 p., 2023 {{ISBN|978-2251454313}}}} |
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* ''{{langue|en|Anthem}}'', |
* ''{{langue|en|Anthem}}'', 1938 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[Hymne (livre)|Anthem : Hymne]]''<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ayn Rand |titre=Anthem |éditeur= |année=1953 |pages totales=105 |isbn=978-0-87004-559-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ji62Pkn1nCYC&printsec=frontcover&dq=ayn+rand}}<!-- Bot: Description à recycler : consultable en ligne --></ref>, traduit par Catherine Bonneville, Paris, éditions, Rive Droite, 2006 {{ISBN|2-84152-102-8}} ; réédition, Paris, éditions Rive droite, {{coll.|Mega}}, 2007 {{ISBN|978-2841521029}} ; rééd. [[Les Belles Lettres]], Paris, 112 p., 2023 {{ISBN|978-2251454504}}}} |
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* ''{{langue|en|The Fountainhead}}'', |
* ''{{langue|en|The Fountainhead}}'', 1943 {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[La Source vive]]'', traduit par Jane Filion, Genève, Jéheber, 1947 ; réédition, Paris, Plon, {{coll.|Feux croisés}}, 1997 {{ISBN|2-259-18521-5}} ; réédition, Paris, Plon, 2018 {{ISBN|978-2-259-26447-1}}}} |
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* ''Atlas Shrugged'', {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'', traduit par Sophie Bastide-Foltz, Paris, Les Belles Lettres, 2011, 1170 p., {{ISBN|978-2-251-44417-8}} ; réédition, Paris, Les Belles Lettres, {{coll.|Poche}}, 2017, 1337 p. {{ISBN|978-2-251-44658-5}}}} |
* ''Atlas Shrugged'' 1957, {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[La Grève (roman d'Ayn Rand)|La Grève]]'', traduit par Sophie Bastide-Foltz, Paris, Les Belles Lettres, 2011, 1170 p., {{ISBN|978-2-251-44417-8}} ; réédition, Paris, Les Belles Lettres, {{coll.|Poche}}, 2017, 1337 p. {{ISBN|978-2-251-44658-5}}}} |
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* {{en}} ''The Early Ayn Rand'', Plume, 1985 {{ISBN|978-0452257665}} |
* {{en}} ''The Early Ayn Rand'', Plume, 1985 {{ISBN|978-0452257665}} |
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=== Essais === |
=== Essais === |
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==== Du vivant d'Ayn Rand ==== |
==== Du vivant d'Ayn Rand ==== |
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* {{Ouvrage|langue=fr|titre=[[La Vertu d'égoïsme]]|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|collection=Bibliothèque classique de la liberté|année=1993|pages totales=217|isbn=978-2-251-39019-2|isbn2=2251390197|id=La Vertu d'égoïsme}} {{Commentaire biblio|titre original : The Virtue of Selfishness (1964), préface d'Alain Laurent, traduction de Marc Meunier.}} |
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=[[La Vertu d'égoïsme]]|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|collection=Bibliothèque classique de la liberté|année=1993|pages totales=217|isbn=978-2-251-39019-2|isbn2=2251390197|id=La Vertu d'égoïsme}} {{Commentaire biblio|titre original : The Virtue of Selfishness (1964), préface d'Alain Laurent, traduction de Marc Meunier.}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Objectivist Newsletter|sous-titre=1962-1966|éditeur=Second Renaissance|année=1990|pages totales=224|isbn=978-1-56114-149-4}} |
* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Objectivist Newsletter|sous-titre=1962-1966|éditeur=Second Renaissance|année=1990|pages totales=224|isbn=978-1-56114-149-4}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Objectivist 1966 - 1971|éditeur=Second Renaissance|année=1990|pages totales=400|isbn=978-1-56114-148-7}} |
* {{Ouvrage|langue=en|titre=The Objectivist 1966 - 1971|éditeur=Second Renaissance|année=1990|pages totales=400|isbn=978-1-56114-148-7}} |
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* {{en}} ''The Ayn Rand Sampler'', 2002, {{ISBN|0451208110}} |
* {{en}} ''The Ayn Rand Sampler'', 2002, {{ISBN|0451208110}} |
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* {{en}} ''Ayn Rand Answers.The Best of Her Q & A'', édité par Robert Mayhew, 2005, {{ISBN|978-0451216656}} |
* {{en}} ''Ayn Rand Answers.The Best of Her Q & A'', édité par Robert Mayhew, 2005, {{ISBN|978-0451216656}} |
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* ''Une |
* ''Une Philosophie pour vivre sur la Terre'', présenté par Alain Laurent, trad. fr. Michel Lemosse & Alain Laurent, Paris, [[Les Belles Lettres]], coll. ''Bibliothèque classique de la liberté'', 2020, {{nb|312|pages}} {{ISBN|978-2-251-45068-1}} |
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=== Principaux articles accessibles en ligne === |
=== Principaux articles accessibles en ligne === |
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* {{article|langue =en|titre = Introducing Objectivism|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =1|numéro =8|mois =août|année = 1962|url texte =http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=reg_ar_introducing Article disponible en audio|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|langue =en|titre = Introducing Objectivism|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =1|numéro =8|mois =août|année = 1962|url texte =http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=reg_ar_introducing Article disponible en audio|consulté le =13 juillet 2009}} |
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* {{article|langue =en|prénom1 =Ayn|nom1 = Rand|titre = The Objectivist Ethics|périodique = The Objectivist Newsletter|année = 1961|url texte =http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=ari_ayn_rand_the_objectivist_ethics|consulté le =13 juillet 2009}}{{commentaire biblio|article publié lors de la conférence du 9 février |
* {{article|langue =en|prénom1 =Ayn|nom1 = Rand|titre = The Objectivist Ethics|périodique = The Objectivist Newsletter|année = 1961|url texte =http://www.aynrand.org/site/PageServer?pagename=ari_ayn_rand_the_objectivist_ethics|consulté le =13 juillet 2009}}{{commentaire biblio|article publié lors de la conférence du 9 février 1961 à l'université du [[Wisconsin]], Symposium intitulé ''Ethics in Our Time''}} |
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* {{article|titre = Man’s Rights|périodique = ''The Objectivist Newsletter'', publié dans ''Capitalism: The Unknown Ideal''|volume =2|numéro =4|mois = avril|année = 1963|url texte =http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=62|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|titre = Man’s Rights|périodique = ''The Objectivist Newsletter'', publié dans ''Capitalism: The Unknown Ideal''|volume =2|numéro =4|mois = avril|année = 1963|url texte =http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=62|consulté le =13 juillet 2009}} |
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* {{article|titre = Collectivized Rights|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =2|numéro =6|mois =juin|année = 1963|url texte =http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=61|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|titre = Collectivized Rights|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =2|numéro =6|mois =juin|année = 1963|url texte =http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=61|consulté le =13 juillet 2009}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ayn|nom1=Rand|titre=Screen Guide for Americans|lieu=Bervely Hills (USA)|éditeur=The Motion Picture Alliance for The Preservation of the Americans Ideal|année=|isbn=|lire en ligne=http://archive.lib.msu.edu/DMC/AmRad/screenguideamericans.pdf|consulté le=13 juillet 2009}} |
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ayn|nom1=Rand|titre=Screen Guide for Americans|lieu=Bervely Hills (USA)|éditeur=The Motion Picture Alliance for The Preservation of the Americans Ideal|année=|isbn=|lire en ligne=http://archive.lib.msu.edu/DMC/AmRad/screenguideamericans.pdf|consulté le=13 juillet 2009}} |
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* {{article|langue =en|titre = The Only Path to Tomorrow|périodique = Readers Digest|mois =janvier|année = 1944|pages =88-90|url texte =http://fare.tunes.org/liberty/library/toptt.html|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|langue =en|titre = The Only Path to Tomorrow|périodique = Readers Digest|mois =janvier|année = 1944|pages =88-90|url texte =http://fare.tunes.org/liberty/library/toptt.html|consulté le =13 juillet 2009}} |
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* {{article|langue =fr|titre = Philosophy: Who Needs It|périodique = The Ayn Rand Letter, article lu lors de la conférence à West Point, New York, 6 mars |
* {{article|langue =fr|titre = Philosophy: Who Needs It|périodique = The Ayn Rand Letter, article lu lors de la conférence à West Point, New York, 6 mars 1974|volume =3|numéro =7|jour =31|mois =décembre|année = 1973|url texte =http://fare.tunes.org/liberalisme/philo.html|consulté le =20 novembre 2009}} |
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* {{article|langue =en|titre =Through Your Most Grievous Fault|périodique = ''The Objectivist Newsletter''|volume =1|numéro =10|mois =octobre|année = 1962|url texte =http://capmag.com/article.asp?ID=3247|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|langue =en|titre =Through Your Most Grievous Fault|périodique = ''The Objectivist Newsletter''|volume =1|numéro =10|mois =octobre|année = 1962|url texte =http://capmag.com/article.asp?ID=3247|consulté le =13 juillet 2009}} |
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* {{article|langue =en|titre = The Cult of Moral Grayness|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =3|numéro =6|mois =juin|année = 1964|url texte =http://freedomkeys.com/ar-moralgrayness.htm|consulté le =13 juillet 2009}} |
* {{article|langue =en|titre = The Cult of Moral Grayness|périodique = The Objectivist Newsletter|volume =3|numéro =6|mois =juin|année = 1964|url texte =http://freedomkeys.com/ar-moralgrayness.htm|consulté le =13 juillet 2009}} |
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== Filmographie == |
== Filmographie == |
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=== Scénarios === |
=== Scénarios === |
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* [[1945 au cinéma|1945]] : ''You Came Along'', [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par [[John Farrow]], scénario écrit par Ayn Rand sur une première version de Robert Smith, avec [[Robert Cummings]] et [[Lizabeth Scott]] |
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[You Came Along]]'', [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par [[John Farrow]], scénario écrit par Ayn Rand sur une première version de Robert Smith, avec [[Robert Cummings]] et [[Lizabeth Scott]] |
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* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Le Poids d'un mensonge]]'' (''Love Letters''), film américain réalisé par [[William Dieterle]], scénario par Ayn Rand d'après un roman de [[Christopher Massie]], avec [[Jennifer Jones]] et [[Joseph Cotten]] |
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Le Poids d'un mensonge]]'' (''Love Letters''), film américain réalisé par [[William Dieterle]], scénario par Ayn Rand d'après un roman de [[Christopher Massie]], avec [[Jennifer Jones]] et [[Joseph Cotten]] |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Laurent|lien auteur1=Alain Laurent|titre=Le Libéralisme américain|sous-titre=histoire d'un détournement|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2006|pages totales=271|isbn=978-2-251-44302-7|isbn2=2-251-44302-9|id=Lla}} |
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Laurent|lien auteur1=Alain Laurent|titre=Le Libéralisme américain|sous-titre=histoire d'un détournement|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2006|pages totales=271|isbn=978-2-251-44302-7|isbn2=2-251-44302-9|id=Lla}} |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Laurent|lien auteur1=Alain Laurent|titre=Ayn Rand ou la Passion de l’égoïsme rationnel|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2011|pages totales=240|isbn=}} |
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* David Kelley, « Ayn Rand et le capitalisme : la révolution morale », in Tom G. Palmer (ed.), ''La moralité du capitalisme'', Petro Ofsetas, 2012, 138 pages, pp.78-93. |
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* Lachlan Doughney, « Ayn Rand and Deducing 'Ought' from 'Is' ». ''The Journal of Ayn Rand Studies'', vol. 12, no. 1, 2012, pp. 151–168. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yorick|nom1=de Mombynes|titre=La philosophie esthétique d'Ayn Rand|lieu=Paris|éditeur=Institut Coppet|année=2014|pages totales=92|isbn=978-1-4997-8938-6|lire en ligne=http://www.institutcoppet.org/2014/06/12/nouveau-livre-sur-ayn-rand-publie-par-linstitut-coppet/}} |
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yorick|nom1=de Mombynes|titre=La philosophie esthétique d'Ayn Rand|lieu=Paris|éditeur=Institut Coppet|année=2014|pages totales=92|isbn=978-1-4997-8938-6|lire en ligne=http://www.institutcoppet.org/2014/06/12/nouveau-livre-sur-ayn-rand-publie-par-linstitut-coppet/}} |
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mimi Reisel|nom1=Gladstein|prénom2=Chais Matthew|nom2=Sciabarra|titre=Feminist interpretations of Ayn|éditeur=Pennsylvania State University Press, University Park|année=1999|isbn=|lire en ligne=http://www.worldcat.org/oclc/38885754?page=viewport|consulté le=9 juin 2012|id=ARRR}} |
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mimi Reisel|nom1=Gladstein|prénom2=Chais Matthew|nom2=Sciabarra|titre=Feminist interpretations of Ayn|éditeur=Pennsylvania State University Press, University Park|année=1999|isbn=|lire en ligne=http://www.worldcat.org/oclc/38885754?page=viewport|consulté le=9 juin 2012|id=ARRR}} |
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=== Filmographie === |
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==== Documentaire et téléfilm ==== |
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* 1997 : {{en}} ''Ayn Rand, A Sense Of Life'', film-documentaire de Michael Paxton qui retrace la vie de la philosophe. |
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:[https://www.imdb.com/title/tt0118662/ Fiche du film] sur The Internet Movie Database. Le film est librement visionnable sur [http://video.google.fr/videoplay?docid=4489263517455765777&ei=EfVOStiSGsPB-Abg6s2sCQ&q=rand+a+sense+of+life&hl=fr&client=firefox-a Google Video]. Il fut nommé aux [[Oscars du cinéma]] au titre de meilleur [[documentaire]] : {{en}} [http://movies.nytimes.com/movie/158804/Ayn-Rand-A-Sense-of-Life/details récompense du film sur le site du ''New York Times'']. |
:[https://www.imdb.com/title/tt0118662/ Fiche du film] sur The Internet Movie Database. Le film est librement visionnable sur [http://video.google.fr/videoplay?docid=4489263517455765777&ei=EfVOStiSGsPB-Abg6s2sCQ&q=rand+a+sense+of+life&hl=fr&client=firefox-a Google Video]. Il fut nommé aux [[Oscars du cinéma]] au titre de meilleur [[documentaire]] : {{en}} [http://movies.nytimes.com/movie/158804/Ayn-Rand-A-Sense-of-Life/details récompense du film sur le site du ''New York Times'']. |
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* [[1999 à la télévision|1999]] : {{en}} ''The Passion of Ayn Rand'', téléfilm américain réalisé par [[Christopher Menaul]], avec [[Helen Mirren]] dans le rôle de Rand et [[Peter Fonda]] dans celui de son époux. |
* [[1999 à la télévision|1999]] : {{en}} ''The Passion of Ayn Rand'', téléfilm américain réalisé par [[Christopher Menaul]], avec [[Helen Mirren]] dans le rôle de Rand et [[Peter Fonda]] dans celui de son époux. |
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* {{en}} [http://www.aynrand.org/ The Ayn Rand Institute] |
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* {{en}} [http://www.ariwatch.com/ ARI Watch] |
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* {{en}} [http://www.aynrandsociety.org/ The Ayn Rand Society] |
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==== Articles sur Ayn Rand et ses ouvrages ==== |
==== Articles sur Ayn Rand et ses ouvrages ==== |
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* [http://www.dicopo.fr/spip.php?article108 Ayn Rand, article sur sa philosophie par Sébastien Caré] |
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* {{en}} [http://www.ayn-rand.com/ All About Ayn Rand] |
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* {{en}} [http://www.aynrandstudies.com/jars/index.asp The Journal of Ayn Rand societies] |
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* {{en}} [http://world.std.com/~mhuben/critobj.html Regards critiques et extérieurs au courant de pensée de Ayn Rand)] |
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* {{fr}} [http://herve.dequengo.free.fr/Rothbard/Sociologie.htm Sociologie du culte d'Ayn Rand] |
* {{fr}} [http://herve.dequengo.free.fr/Rothbard/Sociologie.htm Sociologie du culte d'Ayn Rand] |
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* {{en}} [https://web.archive.org/web/20071211115637/http://www.friesian.com/rand.htm « Ayn Rand (1905-1982) », par Kelley L. Ross] |
* {{en}} [https://web.archive.org/web/20071211115637/http://www.friesian.com/rand.htm « Ayn Rand (1905-1982) », par Kelley L. Ross] |
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[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière de Kensico]] |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Noms de naissance |
Алиса Зиновьевна Розенбаум, Alisa Zinovyevna Rosenbaum, אליסה זינובייבנה רוזנבאום |
Pseudonyme |
Ayn Rand |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
À partir de |
Conjoint |
Frank O'Connor (en) (de à ) |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de |
American Writers Association (en) Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals |
Genres artistiques | |
Influencée par | |
Site web |
(en) aynrand.org |
Distinctions |
Prix Prometheus - Temple de la renommée (d) ( et ) |
Ayn Rand [ˈaɪn ˈɹænd][1], de son vrai nom Alissa Zinovievna Rosenbaum (en russe : Али́са Зино́вьевна Розенба́ум [aˈlʲɪsa zʲɪˈnovʲɪvnə rəzʲɪnˈbaʊm][2]), est une philosophe[3], scénariste et romancière[4] américaine d'origine russe, juive athée, née le à Saint-Pétersbourg et morte le à New York.
Ayn Rand est connue pour sa philosophie objectiviste. Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la pensée libérale, comme la liberté, la justice sociale, la propriété ou l'État et dont le principal est La Vertu d'égoïsme (The Virtue of Selfishness en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent dans les domaines de l'éthique, de la philosophie politique et de l'épistémologie. Populaires hors du champ universitaire, ses idées et leurs supports (ses romans et essais) ne reçoivent pour autant pas un grand assentiment des philosophes, sans doute rebutés par son style assez polémique et le ton parfois dogmatique de certains de ses soutiens[5].
Ayn Rand a également publié des œuvres de fiction telles que La Grève (Atlas Shrugged), La Source vive (The Fountainhead) et Nous, les vivants (We the Living). Elle a par ailleurs écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, dont des adaptations de ses propres œuvres de fiction.
Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d'un capitalisme individualiste et prônant les valeurs de la raison, du mérite et de l'« égoïsme rationnel », son concept central[Par qui ?]. Figure de l'anticommunisme radical, Ayn Rand prône également l'indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme de collectivisme ou de religion établis.
De nombreuses personnalités, comme le psychothérapeute Nathaniel Branden, les économistes Alan Greenspan et Northrup Buechner[6], le romancier Terry Goodkind, le président Ronald Reagan ou l'un des cofondateurs de Wikipédia, Jimmy Wales, se réclament de ses conceptions.
Elle avait trouvé dans Ludwig von Mises, lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie.
Selon Alain Laurent, un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la « self-made woman immigrée », « car elle réussit cet exploit tout en professant un athéisme radical […] et critiquant violemment l'altruisme au nom de l'« égoïsme rationnel » »[7].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse russe et études
[modifier | modifier le code]Alissa Zinovievna Rosenbaum naît à Saint-Pétersbourg le (le 20 janvier du calendrier julien) dans une famille juive agnostique de la classe moyenne. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants[8]. Son père, Zinovi Zakharovitch Rosenbaum, pharmacien, est né à Brest-Litovsk le 18 novembre 1869 ; sa mère, Anna Borissovna Kaplan, est née à Saint-Pétersbourg le 15 octobre 1880[9].
Elle s'intéresse très jeune à la littérature et au cinéma, écrivant dès l'âge de sept ans des romans ou des scénarios. À l'âge de neuf ans, elle décide de devenir écrivaine. Elle lit notamment Walter Scott et Alexandre Dumas et s'enthousiasme pour le courant romantique. Elle lit avec passion le roman d'aventure La Vallée mystérieuse (1915) du romancier français Maurice Champagne. Son personnage principal, figure de l'homme héroïque et vertueux, marque l'imagination d'Alissa. Ce type de personnage se retrouve dans toute son œuvre et, en particulier, à travers le personnage principal d'Atlas Shrugged, John Galt[10]. Elle découvre à treize ans celui qui devient son auteur favori et qu'elle considère comme le plus grand des écrivains : Victor Hugo. Au collège, elle se montre brillante en mathématiques ; sa carrière universitaire semble alors toute tracée. En 1912, sa famille s'installe dans la Perspective Nevski, dans le quartier Znamenskaïa. La jeune Alissa y assiste à sa première exposition, consacrée aux images de films, en 1913. Le cinéma la passionnera en effet toute sa vie.
La ville de Saint-Pétersbourg est depuis longtemps l'un des foyers des troubles révolutionnaires qui agitent la Russie tsariste. Au début de la révolution de Février, Rand soutient l'action de Kerenski mais l'arrivée au pouvoir des bolchéviques, en octobre 1917, puis la confiscation de la pharmacie de son père par le gouvernement révolutionnaire, contraignent sa famille à fuir la Russie pour l'Ukraine puis pour la Crimée. Les Rosenbaum s'installent à Eupatoria jusqu'à ce que celle-ci soit envahie par les révolutionnaires en 1921[11]. À dater de ce jour Rand nourrit une haine tenace pour les communistes, sentiment qui traverse tous ses écrits. Elle brûle alors son journal intime, car elle a pris l'habitude d'y consigner des réflexions et des critiques sur les révolutionnaires.
Le , Alissa Rosenbaum est diplômée du lycée de Eupatoria. L'année suivante, la famille Rosenbaum retourne à Petrograd[12]. Alissa, qui a alors seize ans, entame des études d'histoire et de philosophie à l'université de Petrograd et y découvre les œuvres d'Edmond Rostand, de Friedrich von Schiller, d'Aristote et de Fiodor Dostoïevski. Ses études lui donnent accès, selon ses propres termes, à une « culture millénaire » à travers laquelle elle juge néfaste l'influence des idées communistes en Russie. Ces dernières années en URSS, où elle est obligée d'intégrer la propagande communiste, formeront la base de sa critique des systèmes collectivistes.
Le , Alissa sort diplômée de l'université. Elle continue à écrire et entre à l'Institut d'État des Arts cinématographiques en 1924[13]. Elle y étudie l'histoire et la politique américaine et découvre aussi le cinéma nord-américain, dont les westerns, mais aussi toute la culture des États-Unis. Elle devient alors une admiratrice de la société américaine et de ses valeurs d'individualisme et d'optimisme. Comprenant qu'elle ne peut réaliser son rêve d'écrire des romans en Union des républiques socialistes soviétiques en raison de la censure communiste, elle se résigne à l'idée de quitter le pays pour les États-Unis[11]. En 1925, elle publie une brochure sur l'actrice de cinéma Pola Negri, à Moscou et à Léningrad, puis en 1926 un petit essai intitulé « Hollywood: American Movie City » à Moscou[14]. À la fin de l'année 1925, elle se voit accorder un visa pour rendre visite à des proches habitant aux États-Unis et ce pour une courte période, ce qui lui permet d'immigrer dans ce pays où elle s'installe pour le reste de sa vie.
Débuts aux États-Unis
[modifier | modifier le code]Après s'être arrêtée dans plusieurs villes d'Europe de l'Ouest, dont le port du Havre en France, où elle prend un bateau, le De Grasse, Alissa Rosenbaum arrive à New York le 19 février 1926. Ses premières impressions devant les gratte-ciels la marquent profondément et inspirent les descriptions de son roman La Source vive. Elle rejoint ensuite Chicago, dans l'Illinois, où elle vit pendant six mois et apprend la langue anglaise. Elle commence également à mettre en forme ses idées de romans et de films et décide de devenir scénariste. Elle se voit accorder une extension de son visa par les autorités soviétiques. Alissa choisit alors de ne pas rentrer en URSS et part pour Hollywood où elle devient scénariste sous la direction du réalisateur et producteur Cecil B. DeMille, qui s'intéresse à elle par hasard, alors qu'elle fait le pied de grue devant son studio[15]. Alissa lui explique qu'elle est passionnée de cinéma américain et qu'elle arrive de Russie. DeMille travaille alors sur le film The King of Kings et l'emploie comme figurante. La jeune femme y rencontre également l'acteur Frank O'Connor dont elle dira qu'il était son « visage idéal »[10]. Ils se marient le 15 avril 1929, et le couple restera uni jusqu'à la mort d'O'Connor, en 1979.
Alissa Zinovievna Rosenbaum est naturalisée américaine le . C'est alors qu'elle change son nom en « Ayn Rand », en référence selon elle à la transcription en cyrillique du nom de sa famille. Une autre explication veut que ce serait en référence à la machine à écrire Remington Rand, mais celle-ci n'a été commercialisée qu'ultérieurement[16]. Elle se montre fière de sa nouvelle nationalité et déclare ainsi en 1974, dans un discours aux élèves de l'académie militaire de West Point : « Je peux dire — et il ne s'agit pas d'une banalité patriotique, mais avec une connaissance complète des racines métaphysiques, épistémologiques, morales, politiques et esthétiques nécessaires — que les États-Unis d'Amérique sont le pays le plus grand, le plus noble et, dans ses principes, le seul moral de l'histoire du monde »[17].
Ayn Rand travaille très dur comme lectrice de scénario, pour DeMille, ayant à cœur de se faire une place dans le monde d'Hollywood[10]. Parallèlement, elle écrit afin de réaliser son rêve. Avant de vivre de sa plume, elle occupe divers emplois, notamment à la garde-robe de la RKO Radio Pictures[18] jusqu'en 1932, année où elle réussit à vendre le scénario de Red Pawn (en) à Universal Studios. Son niveau de vie s'améliore alors considérablement, et Rand peut s'acheter une automobile, ce qui est pour elle à cette époque le signe d'une réussite sociale certaine qui contraste avec ses années en Union des républiques socialistes soviétiques[10]. Le producteur Josef von Sternberg pense à donner le premier rôle à l'actrice Marlene Dietrich mais le thème anti-soviétique étant encore mal considéré à cette époque, le projet échoue[19].
Elle écrit ensuite en 1934 les pièces de théâtre Ideal et Woman on Trial, cette dernière étant jouée à Hollywood le . La pièce Woman on Trial, qui retrace le parcours peu commun de l'industriel et autodidacte suédois Ivar Kreuger, est recomposée en 1935 puis produite sous le titre Night of January 16th et représentée d'abord à Hollywood puis à Broadway le . La pièce est originale : l'action consiste en un procès dont le jury, choisi parmi les spectateurs, pouvait déterminer la fin. Deux épilogues sont donc possibles, suivant la décision du jury populaire.
Son roman Nous, les vivants (We the Living, partiellement inspiré par sa propre expérience) lui demande beaucoup de travail. L'ayant achevé en 1933, elle ne parvient cependant à le faire publier que le , après l'avoir proposé à de nombreux éditeurs. Ce sont les éditions Macmillan pour les États-Unis et Cassell pour l'Angleterre qui l'acceptent. Elle le considère comme la plus autobiographique de ses œuvres de fiction : en effet, le roman décrit la vie de son héroïne sous la domination communiste, sa confrontation avec la violence absurde du régime et sa fuite pour l'étranger. Cependant, Nous, les vivants ne reçoit pas un accueil enthousiaste de la critique américaine, en partie à cause du fait que, dans les années 1930, période nommée la « décennie rouge » (Red Decade), le communisme était encore relativement bien considéré dans les milieux intellectuels et artistiques américains[11]. Néanmoins Rand considérait elle-même Nous, les vivants comme davantage qu'une simple autobiographie : « Ce n'est pas une autobiographie proprement dite, l'ouvrage a davantage un sens intellectuel. L'intrigue est inventée mais l'arrière-plan non »[20].
Succès littéraire
[modifier | modifier le code]Dès 1935, Ayn Rand travaille sur son projet principal, la rédaction du roman La Source vive (The Fountainhead), à dimension plus philosophique.
En 1938, elle publie en Angleterre le roman dystopique Hymne (Anthem), qui décrit une société dans laquelle le collectivisme a triomphé. Hymne n'est accepté par aucun éditeur aux États-Unis alors que We the Living n'a pas non plus rencontré un grand succès. Stephen Cox, de l’Objectivist Center, considère que cela est dû à l’époque : « We the Living fut publié quand la popularité du socialisme russe était au plus haut parmi les faiseurs d'opinions américains » explique-t-il[21]. En 1939 Ayn Rand reçoit les dernières nouvelles de ses parents demeurés en URSS ; elle a alors définitivement coupé toute relation avec son passé russe.
En 1940, Rand participe, avec son mari, à la campagne présidentielle américaine pour le candidat libéral Wendell Willkie dans sa section de la ville de New York. Cet activisme lui permet de rencontrer des intellectuels favorables au capitalisme de laissez-faire. Le journaliste du New York Times Henry Hazlitt et sa femme permettent à Rand et à son mari de rencontrer l'économiste autrichien Ludwig von Mises qui admire les travaux de Rand, en dépit de différences philosophiques[22].
La même année, l'adaptation théâtrale de We the Living, The Unconquered, par George Abbott, est donnée à Broadway le 13 février. Abbott a néanmoins adouci la dimension critique du roman, le mettant davantage au goût du public, notamment en ajoutant des dialogues sentimentaux[10]. Elle connaît son premier grand succès avec la publication de La Source vive, le 8 mai 1943, roman qu'elle a mis sept ans à écrire. Refusé par douze éditeurs, le manuscrit est finalement accepté par la maison d'édition Bobbs-Merrill grâce à l'insistance d'Archibald Ogden, membre du comité éditorial, qui a menacé de démissionner si l'on ne publiait pas l'ouvrage[23]. Vendu à six millions d'exemplaires, le livre devient un succès planétaire, (il s'en vend encore 100 000 par an). Adapté au cinéma en 1949 par King Vidor à la Warner avec Gary Cooper et Patricia Neal dans les rôles principaux, le film est distribué en France la même année sous le titre Le Rebelle.
Rand commence à pouvoir vivre de ses écrits. Elle travaille dès lors comme scénariste à mi-temps, toujours pour le producteur Hal B. Wallis. Sous sa direction, elle adapte en 1945 le roman Pity My Simplicity de Christopher Massie, nommé aux Oscars sous le titre Love Letters ainsi que You Came Along[24]. Rand travaille ensuite, en août 1943 à un article « The Moral Basis of Individualism » puis emménage en Californie pour rédiger le scénario de The Fountainhead.
Elle s'installe à la Von Sternberg House construite par l'architecte Richard Neutra. Par ailleurs elle rencontre à Taliesin East le célèbre architecte Frank Lloyd Wright qu'elle admire énormément : pour elle « Wright fut un innovateur, défendant l’architecture moderne contre la tradition »[25]. Toujours à Taliesin East Rand rencontre d'autres figures intellectuelles du moment comme Morrie Ryskind, Janet Gaynor, Gilbert Adrian et Leonard Read. L'architecte devient un fervent admirateur de son roman The Fountainhead ; il dessine pour elle une maison qui ne sera toutefois jamais construite. En septembre 1944, Rand écrit le scénario de Love Letters. L'année suivante The Fountainhead est classé 6e best-seller de l'année par le New York Times[26].
Ayn Rand se lie d'amitié avec l'écrivaine libertarienne Isabel Paterson (1886-1961), qui l'initie à l'histoire des États-Unis. Leur amitié cessera par la suite, Rand n'ayant pas apprécié le comportement de Paterson lors d'une cérémonie à Hollywood. Les deux femmes entretiennent alors une abondante correspondance. Le biographe de Paterson, Stephen Cox, explique que les pensées des deux femmes se sont mutuellement influencées[27]. Ayn Rand considère l'essai d'Isabel Paterson, The God of the Machine (en) (1943), comme l'équivalent pour les défenseurs du capitalisme de ce qu'est Le Capital pour les communistes et la Bible pour les chrétiens[28].
Dès 1946, Ayn Rand travaille au manuscrit de son roman La Grève (Atlas Shrugged), tout en assurant un emploi de scénariste pour le producteur Hal B. Wallis. En 1947, en pleine période du maccarthysme, elle témoigne à charge dans les procès des Dix d'Hollywood, qui débouchent sur la constitution des « listes noires »[29], devant le United States House Un-American Activities Committee qui identifie les personnalités pro-communistes américaines[30]. Ayn Rand est l'une des premières intellectuelles américaines à fustiger la propagande communiste dans le milieu du cinéma. Pour ce faire, elle rédige Screen Guide for Americans qui recommande treize principes face au communisme et rejoint la « MPA » (la Motion Picture Alliance for the Preservation of the American Ideals) la même année[10]. Anthem est par ailleurs publié aux États-Unis, en juillet 1946.
En 1949 The Fountainhead est adapté à l'écran, le . Ayn Rand décide en 1951, en compagnie de son mari, de quitter Hollywood pour emménager à New York (au 120 East de la 34e rue), sa ville préférée en raison de ses gratte-ciel qui la fascinent, et où elle travaille à plein temps sur son nouveau roman, La Grève (Atlas Shrugged), qu'elle n'achève que six ans plus tard. La rédaction de ce long roman provoque une dépression néanmoins vite surmontée[31].
Diffusion de l'objectivisme
[modifier | modifier le code]En 1950, Ayn Rand et quelques proches créent un groupe qui prend par provocation le nom de « Le Collectif », formé par Alan Greenspan, futur président de la Fed et le psychologue Nathanael Blumenthal (qui deviendra Nathaniel Branden, l'auteur de The Psychology of Self-Esteem), futur amant de Rand, sa femme, Barbara Branden, et Leonard Peikoff, profondément influencé par The Fountainhead. Avec ce groupe, qui multiplie les conférences publiques, Rand compte diffuser sa philosophie et ses écrits. Le cercle d'amis prend ainsi un rôle de plus en plus important, aidant Ayn Rand à diffuser son système philosophique, auquel elle donne le nom d'« objectivisme ». Sous l'impulsion de Branden, le groupe fonde le Nathaniel Branden Institute (« N.B.I »).
En 1957, Rand publie sa principale œuvre, La Grève (Atlas Shrugged), aux éditions Random House, roman de près de 1 500 pages qui met en scène des entrepreneurs qui décident de cesser d'être les esclaves d'un étatisme pré-totalitaire qui ravage la société à l'image du New Deal de Roosevelt. Le tirage initial est de 100 000 exemplaires et le livre devient rapidement un best-seller mondial puisque son tirage était chaque année de 200 000 unités jusqu'à l'élection du président Obama, qui a conduit à en vendre un million d'exemplaires en deux ans et demi[32]. Dans une étude de 1991 de la Bibliothèque du Congrès américain, le livre était cité par les Américains comme celui qui les avait le plus influencés, après la Bible[33]. Le roman mêle divers thèmes et sujets de réflexion, passant de l'épistémologie à la métaphysique, suivant une action classique, centrée autour du combat d'un mystérieux personnage, John Galt, qui n'apparaît qu'à la fin. Il marque aussi la fin de l'activité romanesque de Rand, et le début de ses écrits philosophiques[34].
En 1958, Rand anime des séminaires d'écriture et, le 6 mars, elle fait sa première conférence au Queens College de New York. Elle prend la parole pour la première fois à la télévision américaine, sur le plateau de Mike Wallace en 1959[35]. Elle présente son essai Faith and Force: Destroyers of the Modern World à l'université Yale le 17 février 1960. Le rythme de ses lectures publiques mais également universitaires s'accélère. En 1961, Rand publie For the New Intellectual le et fait une conférence au Ford Hall Forum, « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » le 26 mars. Le Ford Hall Forum devient le lieu privilégié de ses conférences qui ont lieu de 1962 à 1976.
La popularité de Rand s'accroît également. De plus en plus sollicitée par les journaux, elle signe, le , sa première intervention dans la « Weekly column » du Los Angeles Times qu'elle animera quelques années durant. Ses conférences sont toutes enregistrées et diffusées aux États-Unis et dans d'autres pays. Ayn Rand enseigne par ailleurs dans de nombreuses universités à partir de 1960, à Yale, à Princeton et à Columbia. Elle enseigne également à Harvard, à l'université du Wisconsin, à l'université Johns-Hopkins et au MIT. Durant ses dernières années, Ayn Rand prend également position sur de grandes questions de société, s'opposant à l'engagement américain dans la Seconde Guerre mondiale, et soutenant Israël pendant la guerre du Kippour. Elle s'exprime sur tous les thèmes de société où sa morale objectiviste peut trancher : l'égalité des sexes et l'homosexualité, le racisme et le travail.
En , le Nathaniel Branden Institute publie le premier numéro de The Objectivist, un périodique actif de 1962 à 1965. Le périodique devient ensuite The Objectivist Newsletter, de 1966 à 1971. Puis le groupe édite, de 1971 à 1976, une lettre d'information, The Ayn Rand Letter[note 1]. Ayn Rand y publie des articles, qui forment la base pour ses essais philosophiques, et en premier lieu l'ouvrage The Virtue of Selfishness qui développe sa théorie du point de vue éthique.
Le Rand reçoit un doctorat honoris causa de l'université Lewis et Clark et publie en The Virtue of Selfishness (La Vertu d'égoïsme), l'essai qui présente le mieux sa pensée éthique et philosophique. En , elle écrit une autre étude, en plusieurs parties, publiée dans le périodique The Objectivist intitulé « Introduction to Objectivist Epistemology[36] » destinée à exposer les fondements de sa philosophie de la connaissance.
La compilation Capitalism: The Unknown Ideal (1966) regroupe ses études économiques et politiques alors que Introduction to Objectivist Epistemology (1971) présente sa théorie des concepts, sa contribution la plus importante à la philosophie. Rand écrit également une étude esthétique, The Romantic Manifesto (1969). Elle réalise également des allocutions et des ateliers (workshops) au Nathaniel Branden Institute.
Dernières années
[modifier | modifier le code]La relation sentimentale de Rand avec le psychothérapeute Nathaniel Branden s'intensifie dans les années 1960. Branden publie également divers textes psychologiques dans la revue d'Ayn Rand. En 1968, le couple illégitime rompt, en partie à cause du fait que chacun était marié[37].
Dès mars 1969, Ayn Rand donne des cours d'écriture, pour les essais cette fois, à des membres du Nathaniel Branden Institute. Le 11 octobre, elle anime des ateliers autour de l'épistémologie objectiviste. Le 16 juillet, elle assiste comme V.I.P. au lancement de la fusée Apollo 11. Cet événement lui inspire deux essais[note 2] vantant le progrès technique permis par le capitalisme : « La signification fondamentale du triomphe d'Apollo 11 n'est pas politique ni même philosophique, elle est davantage épistémologique et morale »[38] dit-elle à cette occasion qui la marque beaucoup. Rand se lie par ailleurs d'amitié avec l'astronaute Michael Collins[39] ainsi qu'avec l'écrivain Mickey Spillane et le critique musical Deems Taylor avec qui elle entretient une longue correspondance[40].
La santé d'Ayn Rand se détériore au début des années 1970. Elle est opérée en 1974 pour un cancer du poumon car c'est une grande fumeuse. La fin de la relation avec Branden signe la fin de facto du Nathaniel Branden Institute et certains amis objectivistes s'éloignent d'elle. Rand publie dans The Objectivist une critique de Nathaniel Branden, qu'elle juge avoir été malhonnête envers elle et d'avoir eu un « comportement irrationnel dans sa vie personnelle »[41]. Le 6 mars 1974 Rand fait une conférence à West Point intitulée « Philosophy: Who Needs It », ouvrage parachevant sa philosophie de la réalité et de l'homme[42]. Le 14 avril, elle reçoit sa sœur, Nora Drobysheva, qui a pu obtenir une autorisation de quitter l'URSS. Rand tente de lui proposer son aide pour qu'elle immigre aux États-Unis, mais sa sœur refuse et rentre en URSS après quelques jours.
En janvier 1976, Rand publie son dernier article dans le recueil The Ayn Rand Letter, « The Energy Crisis » qui traite des enjeux géopolitiques. Le 27 juillet, elle est invitée à la Maison-Blanche pour diner avec l'homme politique libéral australien Malcolm Fraser, futur premier ministre d'Australie : c'est le signe d'une reconnaissance nationale. Le 10 avril 1977, elle est invitée au Ford Hall Forum pour un dîner en son honneur, avec tous les membres du Nathaniel Branden Institute.
En septembre 1979, La Grève (Atlas Shrugged) est scénarisé pour un projet de série télévisée puis, en avril, son dernier essai, Introduction to Objectivist Epistemology, est publié par la New American Library. Le 9 novembre, son mari Frank O’Connor décède et, dès lors les activités d'Ayn Rand au sein du mouvement objectiviste se raréfient. Sa santé décline par ailleurs. L'un de ses derniers projets est une adaptation télévisée de La Grève (Atlas Shrugged) ainsi qu'un roman, To Lorne Dieterling, dont elle ne laisse que des brouillons préparatoires.
En 1981 Rand anime ses dernières conférences : au Ford Hall Forum avec « The Age of Mediocrity », le 26 avril et « The Sanction of the Victims » à La Nouvelle-Orléans le 21 novembre. Elle travaille aux dernières pages du scénario télévisé de La Grève (Atlas Shrugged), qu'elle achève en janvier. Malade, elle recourt à l'aide sociale pour couvrir ses dépenses de santé, sous le faux-nom d'Ann O'Connor[43]. Elle meurt d'une insuffisance cardiaque le 6 mars 1982 chez elle, à New York.
De nombreux compagnons objectivistes se rendent à son enterrement, dont Alan Greenspan et David Kelley, qui lit lors des obsèques le poème If, de Rudyard Kipling[44]. Rand est enterrée au cimetière de Kensico, à Valhalla, New York. Dans ses dernières volontés, elle désigne Leonard Peikoff comme héritier de sa propriété intellectuelle et le reconnaît également comme le meilleur spécialiste de sa philosophie[45]. Peikoff fonde le Ayn Rand Institute pour propager ses idées.
Philosophie
[modifier | modifier le code]Ayn Rand a, au fur et à mesure de ses écrits, constitué un mouvement philosophique intitulé l'« objectivisme »[46] reposant sur le postulat selon lequel « ma philosophie conçoit essentiellement l'Homme comme un être héroïque dont l'éthique de vie est la poursuite de son propre bonheur, la réalisation de soi, son activité la plus noble, et la Raison, son seul absolu »[47]. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la philosophie est sa « théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal - la violation des droits - consiste en un commencement de pouvoir et de force »[48].
Objectivisme
[modifier | modifier le code]Rejetant la foi considérée comme opposée à la raison, Rand condamne toute forme de mysticisme, y compris les religions, et prône le réalisme philosophique[49]. Rand met en avant ce qu'elle nomme l'« égoïsme rationnel », ou « égoïsme de l'intérêt personnel », seul principe moral digne d'être suivi par opposition à l'altruisme, de mentalité collectiviste. L'individu est selon elle la base de toute morale, « il se doit d'exister pour lui-même » écrit-elle en 1962 et de « ne jamais se sacrifier pour les autres, ni sacrifier les autres pour lui-même »[50]. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la philosophie est sa « théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal — la violation des droits — consiste en un commencement de pouvoir et de force »[48].
Rand pose que le seul système moral pertinent est celui du « laissez-faire », le capitalisme. Elle est donc profondément individualiste et s'oppose à tout système collectiviste, en premier lieu au communisme. Elle critique de manière véhémente autant certains libéraux et conservateurs américains, comme les partisans du régime soviétique[note 3].
D'inspiration aristotélicienne, la philosophie d'Ayn Rand se veut profondément objectiviste, les émotions de l'homme se devant d'être soumises à sa raison, faute de quoi, l'homme baserait son existence sur des chimères issues de ses représentations du monde et non sur les faits. Elle ne renie pas pour autant la sphère émotionnelle mais considère que l'homme qui se perd dans ses émotions essaie de fuir la réalité au lieu de s'y adapter. Ayn Rand a ainsi défini la « psycho-épistémologie », socle de son système objectiviste, comme « l'étude des processus cognitifs humains vus à partir de l'interaction entre l'esprit conscient et les fonctions automatiques de l'inconscient »[51]. Harry Binswanger a continué ses travaux sur ce point. La vie de l’homme est considérée comme le fondement de toute valeur, et sa propre vie est le but éthique de tout individu. Le passage dit de l'allocution de John Galt (John Galt speaking), personnage principal du livre La Grève (Atlas Shrugged), représente la quintessence de sa pensée à propos de l'individu[52].
Influences philosophiques
[modifier | modifier le code]Ayn Rand a été influencée par de nombreux philosophes comme Aristote en premier lieu[53] (et même nul autre que lui, à ses propres dires[54]), mais aussi John Locke, Thomas d'Aquin, Friedrich Nietzsche, Max Stirner, Henryk Sienkiewicz, Ludwig von Mises ou Isabel Paterson. Néanmoins, Douglas B. Rasmussen décrit son approche de l'enseignement d'Aristote comme étant « extrêmement imprécise », alors que sa connaissance de son système éthique était pour sa part « très mince »[55].
L'influence de Nietzsche est, selon Ronald E. Merrill, auteur de The Ideas of Ayn Rand, réelle[56], notamment à travers la notion de « surhomme » qui se retrouve dans ses écrits sous la forme de l'idée de l'homme en tant que héros. Ayn Rand dit partager avec Friedrich Nietzsche le culte de l'ego humain, dont The Fountainhead veut rendre compte. C'est pourquoi elle apposa en en-tête du manuscrit de cette œuvre une citation de Par delà le bien et le mal exprimant, selon elle, ce culte. Elle décida néanmoins de retirer cette citation de l'édition finale de l'ouvrage du fait de son désaccord avec la philosophie de Nietzsche, dont elle rejetait le mysticisme et l'irrationalité[57]. Lester H. Hunt établira plus tard que si Ayn Rand fut effectivement influencée par Nietzsche dans sa jeunesse, notamment à l'époque de la première édition de Nous, les vivants, son opinion sur le penseur allemand a changé au cours du temps, évoluant progressivement jusqu'à l'opposition totale. En effet, les points d'accords entre Nietzsche et Ayn Rand sont, en définitive, mineurs et superficiels tandis que les points de désaccords sont profonds et fondamentaux. Ainsi leur compréhension du « surhomme » est radicalement différente l'une de l'autre, et Ayn Rand n'emploie d'ailleurs jamais ce terme, elle parle d'homme « idéaux », non d'homme « supérieurs » précise-t-elle dans une interview au sujet de sa différence avec Nietzsche[58].
Pour elle, au sein de l'histoire de la philosophie, seuls trois auteurs, dont elle-même, ont marqué l'éthique, qu'elle nomme les « trois A », pour Aristote, Thomas d'Aquin et Ayn Rand[59]. Parmi les philosophes, Rand éprouve un dédain particulier pour Emmanuel Kant, qu'elle dit être un « monstre » et « le plus mauvais homme de l'histoire » car il prône un système éthique totalement étranger à l'intérêt personnel. Elle critique la position de Kant, qui veut expliquer que la raison ne peut connaître la réalité en soi : pour Rand, sa philosophie est l'exacte opposé des positions kantiennes[60]. Pour les philosophes objectivistes George Walsh[61] et Fred Seddon[62], Rand n'a pas su interpréter l'apport de Kant ; pour le premier elle exagère l'ambition du philosophe allemand. D'autres critiques condamnent sa vision du kantisme comme étant simplement « ignorante et indigne »[63]. Il reste que la plupart des philosophes réalistes postérieurs à Kant en ont autant, sinon plus, à son égard[64].
Principales œuvres
[modifier | modifier le code]Ayn Rand est surtout connue pour ses fictions, principalement Atlas Shrugged, véritable best-seller, et The Fountainhead. Les personnages de ses romans sont ainsi devenus des références clés dans la culture américaine comme John Galt, Dagny Taggart ou Kira Argounova[65]. Rand se dépeint elle-même comme une « romantique réaliste », et toute son œuvre reflète cette double tendance[66].
Atlas Shrugged
[modifier | modifier le code]Atlas Shrugged est un roman de plus de 1 000 pages qui fit d'Ayn Rand une romancière populaire, dès sa publication en 1957. En 2007, soit cinquante ans après la première publication du roman, près de 185 000 exemplaires furent vendus d'après le Ayn Rand Institute[67]. Selon un sondage réalisé par Freestar Media/Zogby, 8 % des Américains avaient lu Atlas Shrugged en 2007[68]. Une traduction française du roman est parue en octobre 2011 sous le titre La Grève, qui était le premier auquel Ayn Rand songeait (The Strike) lorsqu'elle écrivait son roman[69].
D'après l'auteur elle-même, Atlas Shrugged a pour thème « le rôle de l'esprit humain dans la société »[70]. L'intrigue met donc en scène des « hommes de l'esprit » (men of the mind : scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes) qui disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes, dans un avenir (pour les années 1950) proche qui n'en ressemble pas moins à la catastrophe des années 1930. Il s'agit d'un « roman à idées », par lequel Rand développe sa conception de la vérité, de la liberté et de l'égoïsme rationnel, tout en présentant les méfaits de l'étatisme qu'elle présente comme le produit du subjectivisme moral et intellectuel. Le titre Atlas Shrugged se réfère au titan de la mythologie grecque Atlas qui tient le monde sur ses épaules, symbole du rôle irremplaçable des « hommes de l'esprit », entrepreneurs et créateurs de valeurs, dans la société. Le roman décrit également la manière dont l'intervention de l'état détruit la production et la régulation sociale[71]. Atlas Shrugged lui oppose la libre initiative et la responsabilité personnelle.
Le personnage principal du roman, John Galt, est l'archétype du héros vertueux et entreprenant. La première phrase du récit, « Who is John Galt? » a marqué la culture populaire américaine, de même que son allocution, long passage de 62 pages[72], qui est un « morceau majeur de la philosophie, car il expose les racines profondes de l'idéologie étatiste, qui sont à chercher en premier lieu, et dans l'ordre, dans les domaines de la métaphysique, de l'épistémologie et enfin de l'éthique. » explique le traducteur suisse, Pierre-Louis Boitel[73].
The Fountainhead
[modifier | modifier le code]Publié en 1943, le roman La Source vive connut un grand succès et fut ensuite adapté au cinéma par King Vidor en 1949 sous le titre Le Rebelle (The Fountainhead dans la version originale). Le titre du livre fait référence à une déclaration d'Ayn Rand : « L'ego de l'Homme est la source vive du progrès humain[74]. » Refusé par de nombreux éditeurs car non « commercial », le livre est pourtant parmi les plus vendus au monde au sein de l'œuvre de Rand[75]. C'est durant l'écriture de ce roman que Rand s'est vu prescrire de l'amphétamine Benzedrine pour combattre la fatigue[76]. Le médicament l'a aidée à travailler de longues heures pour respecter le délai de livraison du roman, mais elle était ensuite si épuisée que son médecin lui a prescrit deux semaines de repos[77]. L'utilisation de ce médicament pendant environ trois décennies peut avoir contribué à ce que certains de ses associés ultérieurs ont décrit comme des sautes d'humeur volatiles[78].
Le récit décrit la vie d'un architecte individualiste, Howard Roark, dans le New York des années 1920 qui ne parvient pas à faire accepter ses créations. Par lui, Rand développe les thèmes contenus dans sa doctrine objectiviste, à savoir l'intégrité, l'égoïsme rationnel, la vertu d'indépendance et la créativité. Chaque chapitre est dévolu à un personnage, emblème d'une valeur randienne. Ayn Rand y esquisse deux philosophies antagonistes, à travers les deux personnages en opposition. Le premier, incarné par Roark, est l’homme volontariste et libre, qui représente « l’égoïste absolu », et doté de liberté de jugement alors que Keating est l'archétype du parasite social. The Fountainhead peut, selon Mimi Reisel Gladstein, être lu comme « une version moderne d'une pièce médiévale de moralité »[79].
Réceptions de ses écrits
[modifier | modifier le code]Selon Jeff Britting, la popularité des écrits de Rand doit beaucoup au « bouche-à-oreille »[80]. En effet, les milieux universitaires et littéraires ont longtemps ignoré les romans de Rand. Le philosophe John Lewis déclare cependant, dans sa Literary Encyclopedia de 2001, que « Rand a écrit les œuvres de fiction les plus intellectuellement brillantes de sa génération »[81].
Les premiers comptes rendus de la critique apparaissent avec sa pièce de théâtre Night of January 16th. Ses autres premiers écrits, We the Living et Anthem ont reçu une faible attention des critiques, seul son best-seller The Fountainhead mobilisa véritablement la presse et en particulier le New York Times[82], journal que Rand appréciait grandement[83]. C'est surtout son roman La Grève (Atlas Shrugged) qui reçut la plus grande critique, principalement négative. En particulier, l'ancien espion soviétique repenti Whittaker Chambers, dans la National Review, qualifia l'ouvrage d'« immature » et de « remarquablement stupide », ajoutant qu'« on ne pouvait l'appeler un roman qu'en dévaluant le mot »[84].
Les travaux de Rand éveillèrent peu d'intérêt dans les milieux académiques et universitaires[85]. La première étude sur son œuvre, publiée en 1971, était celle de William F. O'Neill, With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy[86]. L'auteur fut vivement critiqué par ses pairs, qui lui reprochèrent d'être de parti pris pour avoir pris Rand et ses écrits au sérieux. La revue The Personalist publia après sa mort de nombreux articles et le philosophe Robert Nozick y rédigea l'article On the Randian Argument[87].
Comme le souligne Alain Laurent, la popularité d'Ayn Rand a été telle qu'aux États-Unis, presque tout le monde l'a lue et a eu son « moment Ayn Rand » comme l'a confié Hillary Clinton. Après sa mort, elle est « demeurée bien vivante dans le paysage intellectuel et politique américain », influençant le libéralisme classique comme le Cato Institute[88].
Prises de position et enjeux éthiques
[modifier | modifier le code]Éthique de l'égoïsme
[modifier | modifier le code]L'essai The Virtue of Selfishness, traduit en français sous le titre La Vertu d'égoïsme synthétise la pensée éthique d'Ayn Rand[89]. Publié en 1964, il s'agit de ses principaux textes issus des conférences. Annoncé par ses précédents écrits, la doctrine du « vivre pour soi » est le sujet de ce livre qui expose la plupart des principes objectivistes et en premier lieu celui d'après lequel l'« ego » est la seule référence éthique : « Aucune loi, aucun parti ne pourra jamais tuer cette chose en l'homme qui sait dire « je » »[90]. Ainsi, résume Pierre Lemieux, « La nature de l'homme lui impose un code d'éthique rationnel […] Les droits de l'homme se résument dans le droit pour un individu d'utiliser sa raison, à l'exclusion de toute coercition, pour mener sa propre vie. Raison et liberté vont de pair » pour Ayn Rand[91].
Le capitalisme est ainsi le seul système où les hommes productifs sont libres d'agir et de coopérer en vertu de leurs libertés. Contrairement à une critique répandue, Rand n'est pas anarchiste, ni anarcho-capitaliste, car elle considère que « l'anarchie en tant que concept politique, est une abstraction vague et naïve »[92]. Néanmoins Rand est souvent considérée comme une théoricienne anarchiste, notamment par Ulrike Heider qui la surnomme « the queen of reason »[93]. Par ailleurs elle ne prône pas une société sans État. Elle propose un système alternatif où l'État est limité à une activité judiciaire, via le monopole du contrôle des contrats entre citoyens. Selon Alain Laurent, Rand est minarchiste, c'est une adepte du limited government. L'État doit ainsi seulement « protéger l'individu de la violence physique, protéger son droit à la vie, à la liberté, à la propriété et à la poursuite de son propre bonheur ». Ces objectifs coïncident exactement avec les principes des Founding Fathers, les pères fondateurs des États-Unis[94]. L'éthique de Rand renoue avec le concept aristotélicien de « valeur » qui est ainsi pour elle « ce pourquoi l'on entreprend une action pour acquérir et (ou) conserver quelque chose »[95].
La méthode de Rand se fonde sur l'objectivité définie comme « Une méthode pour évaluer la connaissance basée sur sa conformité ou non à la réalité »[97]. La première partie de ce livre est consacrée à démontrer en quoi la vie, et l'individu, est essentiellement rationnel, et que son existence doit être objective, c'est-à-dire conforme à la réalité. Le rationnel est donc le moyen de survie, et, par extension, l'éthique régulant son comportement et ses choix[98]. Rand s'oppose aux doctrines philosophiques et politiques qui posent que l'éthique est irrationnelle et donc que la raison n'est pas inhérente à l'homme, justifiant par là un altruisme au service de la collectivité. Ces doctrines justifient le recours à la force, caractéristique de l'État. La conduite éthique est donc celle de « la réflexion et du travail productif »[99]. Selon Alain Laurent, dans Le Libéralisme américain, « De ces prémisses [Rand] déduit une éthique anti-sacrificielle et anti-collectiviste affirmant la légitimité exclusive de la poursuite du « self-interest » calé sur le droit individuel de propriété, l'« échange librement consenti » et le principe de « non-initiation de la force »[100].
Politique internationale
[modifier | modifier le code]Ayn Rand condamnait l'engagement américain dans la Première et dans la Seconde Guerre mondiale[101], puis dans la guerre de Corée, considérant que la seule justification de la guerre doit être le principe de légitime défense de soi-même, et non des autres.
Elle s'est tout aussi publiquement opposée à la guerre du Viêt Nam en déclarant :
« Si vous voulez voir le summum ultime, suicidaire, de l'altruisme à l'échelle internationale, observez la guerre du Viêt Nam, une guerre où chaque soldat américain meurt sans raison d'aucune sorte[102]. »
Rand s'opposait donc à toute politique d'intervention et d'ingérence, mais au seul nom de la souveraineté des États respectueux du droit : pour elle, les États « tyranniques » et les conglomérats de « sauvages », n'avaient aucun droit.
Ainsi, elle interprétait la guerre du Kippour de 1973 comme partant d'une attaque contre un État respectueux des droits individuels, et elle soutint en conséquence Israël, déclarant :
« Les Arabes sont une des cultures les moins développées. Ils sont typiquement nomades. Leur culture est primitive et ils éprouvent du ressentiment contre Israël car c'est la seule tête de pont de la science moderne et de la civilisation sur leur continent. Quand vous avez des hommes civilisés qui combattent des sauvages, vous soutenez les hommes civilisés, peu importe qui ils sont[103]. »
Elle avait une vision tranchée, voire expéditive, de la politique internationale. Dans « The Foreign Policy of a Mixed Economy », Rand condamnait le principe de l'aide publique entre les États, qui nourrit les guerres économiques et abaisse les libertés humaines, contribuant à balkaniser les sociétés, notamment en entretenant le principe de l'« ethnicité », selon le titre de son article « Global Balkanization ». Pour Ayn Rand, l'irrationnalisme (dont la réalisation historique ultime est le communisme, thèse qu'elle développe dans son article « Capitalism vs. Communism ») se propage, conduisant à un nouveau fascisme, celui d'un culte du consensus[104] et du tout-État, toujours plus prédateur et dépensier. Rand y voit par ailleurs la cause de la volonté de certains États, comme les États-Unis, de conduire des guerres d'ingérence qui sont injustes (« The Wreckage of the Consensus ») parce qu'on les mène suivant les principes de l'altruisme, ce qui outrepasse leurs fonctions légitimes et viole les droits de leurs citoyens.
Essentialisme, sexe et race
[modifier | modifier le code]Plusieurs des ouvrages de Rand présentent les femmes et les hommes comme égaux sur le plan intellectuel. Toutefois, elle a, à plusieurs reprises, affirmé que les différences physiologiques entre les deux sexes conduisaient à des différences psychologiques fondamentales, sources d'une différenciation naturellement sexuée des rôles sociaux. Il s'agit là d'un des postulats de ce qu'elle nomme la « psycho-épistémologie », la science qui examine le rapport du psychisme humain à la réalité. Rand affirma par exemple que, si les femmes sont compétentes pour occuper la fonction de Présidente, aucune femme rationnelle ne devrait chercher à atteindre cette position ; elle expliqua plus tard qu'une telle fonction serait psychologiquement perturbante pour une femme[105]. Rand pense ainsi que l'« essence de la féminité est la vénération — le désir d'admiration de l'homme », qu'une « femme idéale doit vénérer les hommes, et qu'un homme idéal est le plus haut symbole de l'humanité »[106]. Le sexe est pour elle « l'expression de l'estime de soi »[107].
Ayn Rand s'est exprimée publiquement à une unique occasion sur le thème de l'homosexualité, lors d'une conférence au Ford Hall Forum de 1968. En 1971, elle publie un recueil d'essais, The New Left, où elle attaque les mouvements féministes et gay, puisque la discrimination positive imposée par l'État est par définition injuste, et affirme que l'homosexualité est immorale en soi. En dépit de cette critique, elle estime que « la loi ne doit pas intervenir dans une relation entre deux adultes consentants ». Dans des conversations tenues en 1980 avec le philosophe Harry Binswanger, elle nuancera sa position, revenant sur le terme d'immoral sans retirer sa critique[108]. Rand défendait par ailleurs le droit des entreprises de discriminer sur la base de l'orientation sexuelle, de la race ou de n'importe quel autre critère : c'est par définition du Droit de propriété que le refus d'une personne ou d'une organisation de traiter avec une autre ne viole aucun droit, quand la raison en serait irrationnelle, raciste ou homophobe[109].
Dans ses articles « Racism » et « Balkanisation globale », Rand estime que le « racisme est la forme la plus basse, la plus crûment primitive de collectivisme »[110]. Que cette notion implique qu'un homme soit jugé non sur ses propres actions mais sur celles d'un collectif d'ancêtres apparaissait intolérable dans son système de pensée[111] car le racisme, a fortiori institué par l'État, nie les deux aspects de la vie de l'homme : sa raison et sa moralité pour y substituer un déterminisme génétique. Elle était opposée à toute intervention étatique à ce sujet, estimant qu'à partir du moment où ce n'est pas l'État qui l'impose, « le racisme n'est pas un problème de Droit mais une question morale, et ne peut être combattu que par des moyens privés, tels que le boycott économique ou l'ostracisme social »[112].
Culture et environnement
[modifier | modifier le code]« La culture n'est pas le produit anonyme de masses indifférenciées, mais la somme des réalisations intellectuelles d'hommes individuels »[114] selon Ayn Rand qui fait de la culture et du progrès scientifique des domaines éthiques. Cependant, dans son article « Our Cultural Value-Deprivation » (1966), elle note la perte de valeur dans la culture et notamment la valeur individualiste. Son essai « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » (1961)[115] a pour but de condamner une culture de masse mondialisée, celle du XXe siècle qui refuse l'héritage libéral du siècle précédent.
En matière d'écologie et d'environnement, Rand y voit une manipulation des gouvernements, destinée à réduire les libertés et à faire primer l'émotion sur la raison. Critiquant l'environnementalisme, dans « Against Environnementalist », elle considère que l'écologie est un retour du religieux et de l'irrationnel, alors que seul le progrès technique peut améliorer la condition humaine[116].
Étatisme
[modifier | modifier le code]Rand préconise un État minimal. Elle oppose l'étatisme à l'intérêt bien compris des individus. Selon elle, l'État, qu'elle qualifie d'« absolu » lorsqu'il ambitionne de régenter toute la sphère sociale et économique, ne fait que violer le Droit qu'il est là pour faire respecter « L'étatisme a toujours été le corollaire politique du collectivisme »[117] explique-t-elle, sa démesure culminant dans le communisme.
Ses jugements sur l'étatisme ont suscité l'admiration dans tous les mouvements libéraux. La formule « L'État absolu n'est simplement qu'une forme institutionnalisée du banditisme, quel que soit le gang particulier qui prend le pouvoir »[117] résume au mieux sa pensée. Cependant, Rand n'est pas pour l'anarchisme, qui prône la disparition de l'État. Elle considère que celui-ci doit exister, pour veiller à ce que les citoyens jouissent de toute leur liberté de choix et de raison : « Le gouvernement agit seulement comme un agent de police qui protège l'homme des droits, il utilise la force physique uniquement et seulement à titre de représailles contre ceux qui prennent l'initiative de son utilisation, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers[118]. » En d'autres termes, l'État doit veiller à la conservation des droits individuels (la liberté et la propriété), dont « la source est la nature de l'homme » car : « la seule justification valable de l'existence d'un État [est d'] assurer les Droits des hommes en protégeant ceux-ci de la violence physique »[119].
Seul le système du « laissez-faire » capitaliste peut garantir les libertés individuelles. La société doit veiller à ce qu'une complète séparation de l'État et l'économie existe, de la même manière et pour les mêmes raisons qu'existe la séparation de l'État et l'Église[120],[121].
Elle considère par ailleurs qu'à son époque, le développement de l'État-providence aux États-Unis amènerait sans doute à un collectivisme, d'autant plus qu'elle accuse en les partis démocrate et républicain d'être favorables au socialisme et de ne proposer aucune politique de laissez-faire favorable au capitalisme[121].
Humour
[modifier | modifier le code]Elle condamne l'humour[122] en particulier l'auto-dérision. Néanmoins on l'a vue sourire lorsqu'un journaliste lui a demandé ce qu'elle pensait de Ronald Reagan :
« Je n'en pense rien et plus je le regarde moins je pense. »
Influence
[modifier | modifier le code]Les écrits d'Ayn Rand continuent d'être largement vendus et lus, à travers le monde, avec plus de 25 millions d'ouvrages vendus en 2007, et près de 800 000 de plus chaque année selon le Ayn Rand Institute[123], y compris dans le milieu scolaire[124]. Selon une étude conduite par la Bibliothèque du Congrès américain et par Book of the Month Club (« le club du livre du mois ») dans les années 1990, La Grève (Atlas Shrugged) est le livre le plus influent après la Bible aux États-Unis[11].
Influence sur la société et sur des personnalités
[modifier | modifier le code]Une certaine branche du mouvement féministe américain se réclame des travaux de Rand. Dans Feminist interpretations of Ayn Rand[125] Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra analysent la nature de cette influence et expliquent même en quoi la philosophe peut être qualifiée de « féministe avant l'heure »[126].
Ayn Rand a eu également une profonde influence sur des penseurs et des personnalités contemporains tels John Hospers (le premier candidat du parti libertarien aux élections présidentielles américaines de 1972), George Hamilton Smith (pédagogue et auteur libertarien), le philosophe et épistémologue Allan Gotthelf, les philosophes et universitaires Robert Mayhew (auteur de Essays on Ayn Rand's Atlas Shrugged) et Tara Smith, l'économiste George Reisman, le psychologue comme Edwin A. Locke, créateur de la goal-setting theory, l'historien Robert Hessen, et les politologues Charles Murray, (créateur de l'American Enterprise Institute) et Peter Schwartz[127]. Selon Pierre Lemieux, Rand, en dépit de son aversion pour l'anarchie, est également un modèle des mouvements anarcho-capitalistes[91]. Les théoriciens anarchistes et minarchistes Murray Rothbard et Robert Nozick reconnaissent l'apport de Rand dans le champ éthique surtout. L'écrivain Mario Vargas Llosa est un de ses admirateurs[128]. Alain Laurent, citant une confidence d'Alan Greenspan explique même que le président russe Vladimir Poutine non seulement connaît ses écrits mais de plus aime à en discuter[129].
L'ancien président de la « Fed », Alan Greenspan, a beaucoup été influencé[130] par Rand et déclara à son propos : « Elle m'a montré que le capitalisme n'est pas seulement efficace, mais aussi moral »[131]. Ayn Rand a aussi eu une influence sur James Clavell, George Reisman, Alan Greenspan, Terry Goodkind et le professeur de marketing Jerry Kirkpatrick. L'ancien président des États-Unis, Ronald Reagan se dit lui-même un admirateur de Rand, dans sa correspondance privée[132]. Le dessinateur de comics Steve Ditko est un lecteur de Rand[133]. Parmi d'autres personnalités publiques, l'actrice Angelina Jolie et son mari et acteur Brad Pitt, Frank Miller, Vince Vaughn ou Ron Paul, ancien candidat à la Présidence américaine, se disent influencés par l'objectivisme d'Ayn Rand.
Jimmy Wales, le fondateur de l'encyclopédie libre Wikipédia, professe son admiration pour Ayn Rand : ayant lu The Fountainhead, il se qualifie lui-même de libertarien : « La catégorie de personnes dans laquelle je peux le mieux me considérer serait celle des libertariens »[134] dit-il. La pensée de Rand « colore tout ce que je fais et tout ce que je pense »[135]. Wales anime ainsi, de 1992 à 1996 une liste de diffusion électronique nommée Moderated Discussion of Objectivist Philosophy. Il donne une interview qui fit la première page du numéro de juin 2007 du magazine libertarien Reason[136].
Un groupe d'entrepreneurs décidés à fonder une cryptarchie en 1998, baptisée « Laissez Faire City » d'abord en Indonésie, sur l'île de Bintan, puis au Costa Rica, veulent alors mettre en application les directives objectivistes. Le projet échoue faute de trouver un territoire libre et en dehors de tout contrôle étatique[138].
Héritiers d'Ayn Rand
[modifier | modifier le code]Dès ses débuts Ayn Rand a réuni autour d'elle une génération de penseurs considérés comme « objectivistes »[139]. Plusieurs d'entre eux continuent, après sa mort, à promouvoir sa philosophie, aux États-Unis et dans le monde.
En 1985, Leonard Peikoff, en qui Rand avait totalement confiance pour représenter sa philosophie, fonde le Ayn Rand Institute (ARI), qui a pour but de « faire connaître la pensée de Rand aux jeunes générations, de soutenir et développer ses idées, et de promouvoir les principes de la raison, de l'intérêt privé rationnel, des droits individuels et du capitalisme du laissez-faire le plus largement possible ». En 1989, David Kelley crée quant à lui l’Institute for Objectivist Studies, devenu The Atlas Society, et qui s'intéresse davantage à la dimension philosophique et universitaire des travaux d'Ayn Rand. En 2000, l'historien John McCaskey organise l’Anthem Foundation for Objectivist Scholarship, qui offre des bourses et des récompenses pour des écrits universitaires liés à l'objectivisme pour les universités de Pittsburgh et du Texas à Austin. L'association américaine Rebirth of Reason fondée en 2005 par Joseph Rowlands et qui siège à Santa Clara, en Californie regroupe la plupart des continuateurs de l'objectivisme[140].
En France, Alain Laurent, philosophe et essayiste, a fondé avec José Luis Goyena une Ayn Rand French Society qui organise des conférences pour présenter la pensée libérale et réalise des articles, tous publiés dans le périodique numérique Le Nouvel 1dividualiste[141].
Influence sur d'autres mouvements de pensée
[modifier | modifier le code]Jim Powell, du Cato Institute, considère Ayn Rand comme l'une des trois plus importantes femmes du mouvement libertarien moderne américain, aux côtés de Rose Wilder Lane et d'Isabel Paterson[142]. Alain Laurent parle lui des Founding Mothers (« les mères fondatrices ») du néo-libéralisme[143]. Pourtant, Rand a toujours refusé d'être considérée comme une théoricienne du mouvement libertarien[144].
Bien que sa philosophie soit parfois associée au rationalisme, en raison de sa défense de la rationalité humaine, elle rejetait le rationalisme et l'empirisme comme une fausse dichotomie[145].
Le mouvement philosophique pro-technologique dit de l'« extropianisme », ainsi que celui du transhumanisme, reconnaît dans les concepts d'égoïsme et de productivité de Rand des valeurs ontologiques fondatrices. Dans ses Principles of Extropy, le fondateur de ce courant de pensée, Max More définit l'« optimisme pratique » (« practical optimism »), l'« auto-transformation » (« self-transformation »), ainsi que l'« auto-direction » (« self-direction ») en référence aux considérations de l'Objectivisme ; les parallèles étant en effet nombreux[146]. L'Objectivisme étant une philosophie qui vante le progrès scientifique et technique, à la manière du scientisme, des courants technophiles comme celui dit du Neo-Tech et qui a pour but l’élimination du mysticisme de la pensée humaine, se réclament « néo-Objectiviste »
La doctrine de l'égoïsme radical et de l'individualisme d'Ayn Rand a été récupérée par un certain nombre de personnalités sectaires ; ainsi, Rand est l'un des principaux auteurs cités dans la Bible de Satan d'Anton Szandor LaVey, lequel explique que sa religion est « uniquement la philosophie d'Ayn Rand à laquelle ont été ajoutés des cérémonials et des rituels »[147],[148].
Critiques
[modifier | modifier le code]Les écrits et la philosophie d'Ayn Rand ont été la cible de diverses critiques, tenant soit à sa personnalité, soit à son système d'idées, soit à son style littéraire. La principale critique à l'égard de la philosophe s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements[149].
La contestation de l'altruisme de la part d'Ayn Rand a d'abord attiré des critiques d'ordre éthique. Par exemple, l'écrivain Gore Vidal formule ainsi en 1961 : « Dès lors que nous devons vivre ensemble, dépendants les uns des autres, l'altruisme est nécessaire à la survie ». Il explique la popularité d'Ayn Rand en ces termes : « Elle a un grand attrait pour les gens simples, perdus dans une société organisée, réticents à payer des impôts, n'aimant pas l'État providence, qui se sentent coupables face à la souffrance des autres mais voudraient durcir leur cœur. Elle leur propose une prescription alléchante : l'altruisme est source de tous les maux, l'intérêt individuel est le seul bien, et si vous êtes stupide ou incompétent, c'est votre problème »[150].
La présentation de la vie d'Ayn Rand est elle-même sujet à controverse. Dans The Passion of Ayn Rand's Critics[151], James Valliant axe son étude sur les manipulations biographiques possibles faites par Nathaniel Branden et sa femme de la vie de la philosophe après sa mort. Pour Valliant, les héritiers de Rand ont embelli son parcours et dissimulé certaines notes de son journal[152].
L'anarcho-capitaliste Murray Rothbard, dans The Sociology of the Ayn Rand Cult (1972), après avoir soutenu Rand[153], décrit les rouages de la société objectiviste, la comparant à une secte : « non seulement la secte d’Ayn Rand était explicitement athée, anti-religieuse, non seulement elle glorifiait la Raison, mais elle professait une dépendance de type maître-esclave envers le gourou au nom de l’indépendance, une adoration et une obéissance au chef au nom de l’individualité de chacun et une croyance aveugle dans le gourou au nom de la Raison »[154]. Les critiques universitaires et politiques anti-libertariennes sont nombreuses[155]. Le célèbre psychologue américain Albert Ellis présente le mouvement randien comme une religion dans son article « Is Objectivism A Religion? »[156] (1968).
D'autres considèrent que le raisonnement philosophique de Rand est sophistique, détournant le concept de rationalité, tel Scott Ryan dans Objectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology qui s'attaque, lui, aux fondements épistémologiques de la pensée randienne, considérée comme une pseudo-philosophie[157].
La pensée de Rand continue à gagner des défenseurs, en dépit de la critique continuelle la qualifiant de « mal construite et peu méthodique »[158]. Son style est ainsi décrit, même au sein de ses partisans, comme étant « littéraire, hyperbolique et émotionnel »[159]. Le philosophe Jack Wheeler note « la grandiloquence incessante et la décharge continue de haine des écrits de Rand », en dépit de cela, il voit son système éthique comme « le plus achevé et le plus fécond des études contemporaines »[160]. Enfin, le populaire et satirique The Philosophical Lexicon réalisé par les philosophes Daniel Dennett et Asbjørn Steglich-Petersen, définit le « rand » comme « une tirade énervée causée lorsque l'on considère à tort un désaccord d'ordre philosophique comme une attaque personnelle et/ou comme la preuve d'une innommable corruption morale. "Lorsque j'ai remis en question sa seconde affirmation, il s'est lancé dans un rand" »[161].
Ayn Rand dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]De nombreux dessins animés américains font référence à Rand. Dans un épisode de Futurama, Bender fouille ce qui est jeté aux égouts et y trouve Atlas shrugged parmi des revues pornographiques. Dans l'épisode Le Charmeur de poules de South Park parle[Qui ?] d'Atlas Shrugged comme d'un « morceau de déchet »[162]. De multiples références sont également présentes dans Les Simpson, particulièrement dans l'épisode « Manucure pour 4 femmes » où une allusion critique est faite au livre The Fountainhead.
Des jeux télévisés font également référence à Rand, Jeopardy!, mais aussi des séries dramatiques, notamment Gilmore Girls (2000) et Mad Men (2007), ou des émissions comiques, dont The Colbert Report[163].
Le groupe de rock canadien Rush, dans l'album Fly by Night fait référence au monde décrit dans Anthem.
En littérature, l'écrivain objectiviste Kay Nolte Smith présente un roman à clef, Elegy for a Soprano inspiré par le groupe du Collectif avec Rand et Branden. Le roman de William F. Buckley, Getting it Right fait également allusion à Rand. Le jeu vidéo BioShock utilise des éléments de l'action du livre Atlas Shrugged, et l'un des antagonistes, Andrew Ryan (dont le nom est une anagramme partielle de « Ayn Rand »[164]) magnat athée, critique envers l'altruisme et le communisme, est d'après son créateur Ken Levine, en partie inspiré par Rand et son œuvre[165].
Le visage de Rand apparaît sur un timbre créé le à New York par le United States Postal Service[166].
« Whoisjohngalt » est un code dans l'extension Frozen Throne de Warcraft 3 pour obtenir de façon rapide l'ensemble des améliorations disponibles.
Œuvre
[modifier | modifier le code]Romans
[modifier | modifier le code]- We the Living, 1936 Publié en français sous le titre Nous, les vivants, traduit par Élisabeth Luc, Paris, éditions Rive droite, 1996 (ISBN 2-84152-028-5) ; rééd. Les Belles Lettres, Paris, 606 p., 2023 (ISBN 978-2251454313)
- Anthem, 1938 Publié en français sous le titre Anthem : Hymne[167], traduit par Catherine Bonneville, Paris, éditions, Rive Droite, 2006 (ISBN 2-84152-102-8) ; réédition, Paris, éditions Rive droite, coll. « Mega », 2007 (ISBN 978-2841521029) ; rééd. Les Belles Lettres, Paris, 112 p., 2023 (ISBN 978-2251454504)
- The Fountainhead, 1943 Publié en français sous le titre La Source vive, traduit par Jane Filion, Genève, Jéheber, 1947 ; réédition, Paris, Plon, coll. « Feux croisés », 1997 (ISBN 2-259-18521-5) ; réédition, Paris, Plon, 2018 (ISBN 978-2-259-26447-1)
- Atlas Shrugged 1957, Publié en français sous le titre La Grève, traduit par Sophie Bastide-Foltz, Paris, Les Belles Lettres, 2011, 1170 p., (ISBN 978-2-251-44417-8) ; réédition, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Poche », 2017, 1337 p. (ISBN 978-2-251-44658-5)
- (en) The Early Ayn Rand, Plume, 1985 (ISBN 978-0452257665)
Pièces de théâtre
[modifier | modifier le code]- (en) Three Plays (Night Of January 16th, Ideal, Think Twice), Signet Book, 2005, (ISBN 978-0451214669).
- Night of January 16th, 1933 Publié en français sous le titre La Nuit du 16 janvier, adaptation par Marcel Dubois, Paris, Théâtre de l'Apollo,
- La Nuit du 16 janvier, éditions du Cygne, Paris, 2021
Essais
[modifier | modifier le code]Du vivant d'Ayn Rand
[modifier | modifier le code]- La Vertu d'égoïsme, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque classique de la liberté », , 217 p. (ISBN 978-2-251-39019-2 et 2251390197) titre original : The Virtue of Selfishness (1964), préface d'Alain Laurent, traduction de Marc Meunier.
- (en) The Objectivist Newsletter : 1962-1966, Second Renaissance, , 224 p. (ISBN 978-1-56114-149-4)
- (en) The Objectivist 1966 - 1971, Second Renaissance, , 400 p. (ISBN 978-1-56114-148-7)
- (en) Capitalism : The Unknown Ideal, NAL/Dutton, Signet, coll. « PGMJ », , 38e éd., 316 p., poche (ISBN 978-0-451-14795-0) Première édition en 1966
- (en) Return of the Primitive : The Anti-industrial Revolution, New York, Penguin Putnam Inc, , 352 p. (ISBN 978-0-452-01184-7) En collaboration avec Peter Schwartz.
- (en) Letter of Ayn Rand 1971 - 1976, Plume Books, , 704 p. (ISBN 978-0-452-27404-4) Sous la direction de Michael S. Berliner, introduction de Leonard Peikoff
- (en) Introduction to Objectivist Epistemology, New York, Signet Books, coll. « Mentor », , 164 p. (ISBN 978-0-451-62171-9)
- (en) For the New Intellectual, New York, Dutton Signet, , 224 p., poche (ISBN 978-0-451-16308-0)
- (en) The Romantic Manifesto. A Philosophy of Literature, New York, Signet Books, coll. « Signet Shakespeare », , 2e éd., 200 p. (ISBN 978-0-451-14916-9) Première édition en 1969.
Publications posthumes
[modifier | modifier le code]- (en) Philosophy: Who Needs It édité par Leonard Peikoff, 1984, (ISBN 978-0451132499)
- (en) The Ayn Rand Column édité par Peter Schwartz, 1992 (ISBN 978-1561140992)
- (en) The Ayn Rand Lexicon: Objectivism from A to Z édité par Harry Binswanger, 1986, (ISBN 978-0452010512)
- (en) The Voice of Reason: Essays in Objectivist Thought édité par Leonard Peikoff, 1990, (ISBN 978-0452010468)
- (en) Ayn Rand’s Marginalia. Her Critical Comments on the Writings of over 20 Authors, 1997, (ISBN 978-1561142507)
- (en) Journals of Ayn Rand, édité par David Harriman, avec une préface de Leonard Peikoff, 1997, (ISBN 0-525-94370-6)
- (en) Journal of Ayn Rand édité par Leonard Peikoff et David Harriman, 1999, (ISBN 978-0452278875)
- (en) Russian Writings on Hollywood édité par Michael S. Berliner, 1999, (ISBN 978-0962533631)
- (en) The Ayn Rand Reader édité par Gary Hull et Leonard Peikoff, 1999, (ISBN 978-0452280403)
- (en) Why Businessmen Need Philosophy édité par Richard E. Ralston et Leonard Peikoff, 1999, (ISBN 978-0962533624)
- (en) The Art of Fiction, édité par Tore Boeckmann, 2000, (ISBN 978-0452281547)
- (en) The Art of Nonfiction. A Guide for Writers and Readers, édité par Robert Mayhew et Peter Schwartz, 2001, (ISBN 978-0452282315)
- (en) The Ayn Rand Sampler, 2002, (ISBN 0451208110)
- (en) Ayn Rand Answers.The Best of Her Q & A, édité par Robert Mayhew, 2005, (ISBN 978-0451216656)
- Une Philosophie pour vivre sur la Terre, présenté par Alain Laurent, trad. fr. Michel Lemosse & Alain Laurent, Paris, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque classique de la liberté, 2020, 312 pages (ISBN 978-2-251-45068-1)
Principaux articles accessibles en ligne
[modifier | modifier le code]- (en) « Introducing Objectivism », The Objectivist Newsletter, vol. 1, no 8, (lire en ligne)
- (en) Ayn Rand, « The Objectivist Ethics », The Objectivist Newsletter, (lire en ligne)article publié lors de la conférence du 9 février 1961 à l'université du Wisconsin, Symposium intitulé Ethics in Our Time
- « Man’s Rights », The Objectivist Newsletter, publié dans Capitalism: The Unknown Ideal, vol. 2, no 4, (lire en ligne)
- « Collectivized Rights », The Objectivist Newsletter, vol. 2, no 6, (lire en ligne)
- (en) « The Nature of Government », The Objectivist Newsletter, vol. 2, no 12, (lire en ligne)
- « The New Fascism: Rule by Consensus », The Objectivist Newsletter, vol. 4, no 5, (lire en ligne)
- (en) Ayn Rand, Screen Guide for Americans, Bervely Hills (USA), The Motion Picture Alliance for The Preservation of the Americans Ideal (lire en ligne)
- (en) « The Only Path to Tomorrow », Readers Digest, , p. 88-90 (lire en ligne)
- « Philosophy: Who Needs It », The Ayn Rand Letter, article lu lors de la conférence à West Point, New York, 6 mars 1974, vol. 3, no 7, (lire en ligne)
- (en) « Through Your Most Grievous Fault », The Objectivist Newsletter, vol. 1, no 10, (lire en ligne)
- (en) « The Cult of Moral Grayness », The Objectivist Newsletter, vol. 3, no 6, (lire en ligne)
- (en) « Racism », The Objectivist Newsletter, vol. 2, no 9, (lire en ligne)
- (en) « Who is the Final Authority in Ethics? », The Objectivist Newsletter, vol. 4, no 2, (lire en ligne)
- (en) « Three Theories of the Good », dans Capitalism: The Unknown Ideal, (réimpr. 1967, 1986) (ISBN 9780451147950, lire en ligne)
- (en) « About Barry Goldwater », The Objectivist Newsletter, 1963 - 1964 (lire en ligne)
Filmographie
[modifier | modifier le code]Scénarios
[modifier | modifier le code]- 1945 : You Came Along, film américain réalisé par John Farrow, scénario écrit par Ayn Rand sur une première version de Robert Smith, avec Robert Cummings et Lizabeth Scott
- 1945 : Le Poids d'un mensonge (Love Letters), film américain réalisé par William Dieterle, scénario par Ayn Rand d'après un roman de Christopher Massie, avec Jennifer Jones et Joseph Cotten
Adaptations
[modifier | modifier le code]Au cinéma
[modifier | modifier le code]- 1941 : The Night of January 16th, film américain réalisé par William Clemens, adaptation de la pièce éponyme, avec Robert Preston et Ellen Drew
- 1942 : Nous, les vivants (Noi vivi), film italien réalisé par Goffredo Alessandrini, adaptation du roman Nous, les vivants (We The Living), avec Alida Valli et Fosco Giachetti
- 1949 : Le Rebelle (The Fountainhead), film américain réalisé par King Vidor[168], adaptation du roman La Source vive (The Fountainhead)
- 2011 : Atlas Shrugged: Part I, film américain réalisé par Paul Johansson - première partie de l'adaptation du best-seller éponyme, à partir d'un scénario de John Aglialoro, avec Taylor Schilling (Dagny Taggart), Grant Bowler (Hank Rearden) et Edi Gathegi (Eddie Willers)[169]
- 2012 : Atlas Shrugged: Part II, film américain réalisé par John Putch - deuxième partie de l'adaptation du best-seller
- 2014 : Atlas Shrugged Part III: Who Is John Galt? (en), film américain réalisé par J. James Manera - troisième partie de l'adaptation du best-seller
Au théâtre
[modifier | modifier le code]- 2001 : Coupable ou non coupable, pièce de théâtre montée au Théâtre Marigny per le metteur en scène français Robert Hossein, adaptation de la pièce Night of January 16th
- 2008 : The Death of Ayn Rand, comédie montée par le metteur en scène américain Jeffrey R. Smith de la Virago Company : la pièce parodique imagine l'écrivain sujette à des hallucinations et rédigeant une scène érotique avec les deux personnages principaux de son roman Atlas Shrugged[170].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (en) Liste des articles parus dans The Ayn Rand Letter.
- Ayn Rand, « Apollo 11 », in The Objectivist, septembre 1969 et « Apollo and Dionysus », in The Objectivist, décembre 1969 et janvier 1970.
- En 1964, en réponse à une question sur Richard Nixon, Rand répond : « I'm opposed to him. I'm opposed to any compromiser or me-tooer, and Mr. Nixon is probably the champion in this regard » : « Je suis opposée à lui. Je suis opposée à n'importe quel compromis ou « moi aussi » et M. Nixon est probablement le champion de ce genre de discours », in (en) « Ayn Rand », The Playboy Interview Vol. II, G. Barry Golson, Perigee, 1983, p. 24.
Références
[modifier | modifier le code]- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- Prononciation en russe retranscrite selon la norme API.
- Ayn Rand est mentionnée dans l'ouvrage de référence (en) de Gregory Salmieri et d'Allan Gotthelf, The Dictionary of Modern American Philosophers, London, Thoemmes Continuum, 2005, (ISBN 1-84371-037-4), entrée « Rand, Ayn ».
- Rand est classée parmi les romanciers du siècle par l'American Writers de 2002.
- Introduction de l'entrée Ayn Rand de la Stanford Encyclopedia of Philosophy.
- Fiche de présentation de M. Northrup Buechner.
- Alain Laurent, Introduction.
- (en) Pour plus de précisions sur le Saint-Pétersbourg d'Ayn Rand, avec des photographies des lieux actuels, voir « Ayn Rand Sites in Saint Petersburg ».
- (en) Biographie chronologique d'Ayn Rand, Ayn Rand Institute.
- Michael Paxton.
- Stephen R. C. Hicks.
- Jeff Britting, p. 14-20.
- (en) Michael S. Berliner, « Introduction » in Russian Writings on Hollywood, Los Angeles, 1999, Ayn Rand Institute Press, p. 10, (ISBN 0-9625336-3-7), résumé en ligne.
- (en) « A Brief Biography of Ayn Rand » sur le site du Ayn Rand Institute. Les deux textes sont réédités en 1999 dans Russian Writings on Hollywood.
- (en) About Ayn Rand: Biography.
- (en) Explication de l'origine du nom d'Ayn Rand dans la newsletter « Impact » du Ayn Rand Institute de juin 2000.
- « I can say – not as a patriotic bromide, but with full knowledge of the necessary metaphysical, epistemological, ethical, political and aesthetic roots – that the United States of America is the greatest, the noblest and, in its original founding principles, the only moral country in the history of the world », in (en) Discours d'Ayn Rand à West Point.
- Jeff Brittings, p. 35-40.
- Jeff Britting, p. 40-44.
- « It is not an autobiography in the literal, but only in the intellectual sense. The plot is invented, the background is not », Ayn Rand, (en) « Forward », in We The Living, Dutton, p. 18, (ISBN 0-525-94054-5).
- (en) « Anthem, an appreciation » par Stephen Cox.
- Barbara Branden, p. 188-189.
- (en) Historique du roman sur le site Cato institute.
- Barbara Branden, p. 183-198.
- Cité par Barbara Branden, p. 140.
- (en) Essays on Ayn Rand's The Fountainhead par Robert Mayhew, Lexington Books, 2006, p. 73.
- (en) Stephen Cox, The Woman and the Dynamo, Transaction, 2004, pp. 218-222, 287-289, 302-314 et 357-359.
- (en) Our Forgotten Goddess. Isabel Paterson and the origins of libertarianism par Brian Doherty, février 2005, critique de l'ouvrage de Stephen Cox, The Woman and the Dynamo.
- « La Vertu d'égoïsme » : Ayn Rand ou le devoir d'égoïsme, in Le Monde des livres, 31 janvier 2008.
- (en) Le témoignage d'Ayn Rand.
- (en) « The Heirs of Ayn Rand » par Scott McLemee.
- (en) The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania, "The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania", Linton Weeks, NPR, 12 april 2011.
- (en) Le classement sur le site du New-York Times.
- (en) Préface de Edward Younkins à Atlas Shrugged, Aldershot, Ashgate, 2007, p. 1, (ISBN 0-7546-5549-0) : « Atlas Shrugged (...) is the demarcation work and turning point that culminated [Rand's] career as a novelist and propelled her into a career as a popular philosopher » soit : (« Atlas Shrugged est le point culminant de la carrière romanesque de Rand, il est le tournant vers son activité de philosophe populaire ») explique-t-il.
- (en) Mike Wallace's interview, première partie, seconde partie et troisième partie.
- Cf. Ayn Rand, (en) Introduction to Objectivist Epistemology.
- Barbara Branden, p. 344-358 qui sera d'ailleurs très critique sur la relation de la philosophe avec son époux. Nathaniel Branden a également écrit une autobiographie focalisée sur sa relation avec Ayn Rand : My Years With Ayn Rand, Jossey-Bass, 1999, (ISBN 978-0787945138).
- (en) « The fundamental significance of Apollo 11’s triumph is not political; it is philosophical; specifically, moral-epistemological », in « Apollo 11 ».
- « Lettre à M. Collins », pp. 648.
- Barbara Branden, p. 308.
- (en) Ayn Rand, « To Whom It May Concern », in The Objectivist, New York, mai 1968, no 7 (5), pp. 1–8.
- (en) Article consultable en ligne.
- Ayn Rand and the VIP-DIPers, Michael Ford, The Huffington Post, 12/05/2010.
- Le poème If de Rudyard Kipling.
- Leonard Peikoff, p. 13-15.
- L'« objectivisme » est à distinguer du concept d'« objectivisme », renvoyant à la question philosophique de l'objectivité.
- (en) « the concept of man as a heroic being, with his own happiness as the moral purpose of his life, with productive achievement as his noblest activity, and reason as his only absolute », Ayn Rand, in Atlas Shrugged, Random House, New York City, 1957, (ISBN 0394415760), Appendice.
- (en) Ayn Rand et Robert Mayhew, Ayn Rand Answers, the Best of Her Q&A, New York, New American Library, 2005, p. 166, (ISBN 0-451-21665-2).
- (en) George H. Smith, Atheism: the Case Against God, Prometheus, 1989.
- (en) Ayn Rand, The Voice of Reason, Dutton Plume, 1989, chapitre « Introducing Objectivism », p. 3. Cet article est paru dans le Los Angeles Times, numéro du 17 juin 1962.
- (en) Entrée « psycho-epistemology » sur le Ayn Rand Lexicon.
- Ayn Rand, La Grève (Atlas Shrugged), New York, Signet Books, 1996, p. 924-925 :
« Non, vous n’êtes pas tenus de vivre si vous ne le voulez pas ; mais si vous choisissez de vivre, vous devez vivre en êtres humains – par l’effort et le jugement de votre esprit »
- Ayn Rand, « About the Author », in Atlas Shrugged, New York City, Random House, 1957, (ISBN 0394415760).
- (en) Mike Wallace's interview, début de la troisième partie.
- Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl, The Philosophic thought of Ayn Rand, Urbana, University of Illinois Press, 1984, p. 10, (ISBN 0-252-01033-7).
- (en) Voir le commentaire du livre de Ronald E. Merrill, The Ideas of Ayn Rand, par Robert Wilfred Franson qui traite des diverses influences et particulièrement celle de Nietzsche sur la pensée de Rand.
- Introduction à la vingt-cinquième édition de The Fountainhead, incluse dans l'édition Signet de 1993 de l'ouvrage
- La vision évolutive d’Ayn Rand sur Nietzsche
- Chris Matthew Sciabarra, p. 12.
- « Brief Summary », in The Objectivist, 4 septembre 1971.
- (en) George V. Walsh, « Ayn Rand and the Metaphysics of Kant » in The Journal of Ayn Rand Studies 2 (1), 2000, pp. 69-103, consultable en ligne.
- (en) Fred Seddon, Ayn Rand, Objectivists, and the History of Philosophy, Lanham, Maryland, University Press of America, 2003, pp. 63-81, (ISBN 0-7618-2308-5).
- Cité par Chris Matthew Sciabarra, p. 149.
- Pour une critique de Kant par un métaphysicien réaliste, citations à l'appui, voir par exemple Claude Tresmontant "De la méthode en métaphysique", Chapitre VII et Conclusions de ses Métaphysiques principales, éd. Francois-Xavier de Guibert, 1990.
- Sur les raisons du succès populaire des écrits de Rand et en particulier de ses fictions et de ses personnages, voir : (en) « Concept Formation and the Fiction of Ayn Rand » par K. Minsaas.
- « Je suis une romantique dans le sens que je présente les hommes comme ils devraient être. Je suis une réaliste dans le sens que je les place sur terre » dit-elle in The Romantic Manifesto, 1969.
- (en) Annonce « Sales of Atlas Shrugged at All-Time Record » du Ayn Rand Institute, 10 mars 2008.
- (en) [PDF] Résultats du sondage et éléments statistiques.
- Une édition suisse existait sous le titre La révolte d'Atlas, en trois tomes dont deux publiés en 1957 et 1958 par les éditions Jeheber à Genève, mais l'éditeur ne songeait qu'à vendre ce qui avait été un best-seller aux États-Unis et était passé à côté de son message philosophique : il en était résulté une traduction inutilisable, même pour toute tentative ultérieure de réédition.
- (en) Cité par la présentation du livre sur le site atlasshrugged.
- À cet égard, sa description du rôle de l'information dans la société rappelle les travaux de Friedrich Hayek et Israel Kirzner Cf. Friedrich Hayek, "L'utilisation de l'information dans la société" et Israel Kirzner : "Les dangers de la réglementation".
- (en) Le discours de John Galt intégral [PDF].
- Notes du traducteur Pierre-Louis Boitel.
- « Man's ego is the fountainhead of human progress ».
- Mimi Reisel Gladstein, p. 41.
- Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 85.
- Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 89.
- Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 178.
- Mimi Reisel Gladstein, p. 42.
- Jeff Britting, p. 87.
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- Chris Matthew Sciabarra, p. 1.
- (en) William F. O'Neill, With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy, New York, Littlefield, Adams & Company, 1977, p. 3, (ISBN 0-8226-0179-6).
- (en) Robert Nozick, On the Randian Argument, in The Personalist, no 52, pp. 282-304.
- Alain Laurent, p. 81.
- L'ouvrage rassemble plusieurs articles : « The Objectivist Ethics », « Man’s Rights », « Collectivized Ethics », « Government Financing in a Free Society », « Racism », « The Ethics of Emergencies », tous publiés entre 1961 et 1964 dans le périodique The Objectivist Newsletter.
- Ayn Rand, Nous les vivants, p. 409.
- Pierre Lemieux, p. 65-66.
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- Ulrike Heider, Anarchism: Left, Right, and Green, City Lights Books, 1994, (ISBN 978-0-87286-289-0) (sommaire.
- Alain Laurent, Introduction, p.25.
- Ayn Rand, p. 36.
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- Alain Laurent, p. 200.
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- Cf. « The New Fascism: Rule by Consensus » (1965), traduit comme "Le nouveau fascisme : le règne du 'consensus'"
- (en) « An answer to readers (about a woman president) », in The Objectivist, 1968, vol.7, consultable en ligne.
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- Ayn Rand, p. 145.
- (en) « Racism » in Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution, p. 179.
- (en) « Racism » in Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution, p. 182.
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- Ayn Rand, p. 147.
- (en) Article disponible en lecture audio.
- (en) Against Environnementalist.
- Ayn Rand, p. 149.
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- Voir la démonstration faite dans Ayn Rand, chapitre « Les Droits de l'homme ».
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- (en) Ayn Rand « The Mike Wallace Interview with Ayn Rand » [« L'entrevue de Mike Wallace avec Ayn Rand »] () (lire en ligne , consulté le )
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- (en) Biographie et travaux en lien de Peter Schwartz avec l'Objectivisme.
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- Alain Laurent, p. 82.
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- « Alan Greenspan, deux décennies de succès pour une politique monétaire non orthodoxe », in Le Monde, numéro du 15 août 2007.
- Cité par Skinner et Anderson, in Reagan: a Life in Letters, New York, Free Press, 2003, pp. 281-282.
- Biographie de Steve Ditko.
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- « The free-knowledge fundamentalist », in The Economist, numéro du 7 juin 2008, p. 25
- Wikipedia and Beyond. Jimmy Wales' sprawling vision par Katherine Mangu-Ward.
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- « Dès 1958, l'un de ses autres tout premiers admirateurs, Murray Rothbard, rompt avec elle avec fracas » explique Alain Laurent, p. 201.
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- (en) Citations « South Park » sur Wikiquote.
- (en) Chris Matthew Sciabarra a étudié la réception d'Ayn Rand dans la culture télévisuelle, dans son intervention au cours du Centennial Celebration of Ayn Rand's Legacy de 2004, intitulé The Illustrated Rand [PDF].
- (en) Stace Harman, « BioShock Infinite’s Ken Levine: of sounds and pixels », sur VG247, (consulté le ).
- (en) Kieron Gillen, « Exclusive: Ken Levine on the making of Bioshock », sur Rock, Paper, Shotgun, (consulté le ).
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- (en) Ayn Rand, Anthem, , 105 p. (ISBN 978-0-87004-559-2, lire en ligne)
- Fiche et analyse du film.
- (en) Fiche du film sur The Internet Movie Database.
- (en) The Death of Ayn Rand sur le site de la Virago Company.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Mimi Reisel Gladstein, The new Ayn Rand companion, Westport, Greenwood Publishing Group, , 162 p. (ISBN 978-0-313-30321-0, lire en ligne)
- (en) Barbara Branden, The Passion of Ayn Rand, Garden City, New York, Doubleday & Company, , 1re éd., 442 p. (ISBN 978-0-385-19171-5 et 0-385-19171-5)
- (en) Stephen R. C. Hicks, « Ayn Rand (1905-1982) », Internet Encyclopedia of Philosophy, (lire en ligne)
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- Pierre Lemieux, L'Anarcho-capitalisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 1re éd., 126 p. (ISBN 978-2-13-041778-1 et 2-13-041778-7)
- Alain Laurent, Le Libéralisme américain : histoire d'un détournement, Paris, Les Belles Lettres, , 271 p. (ISBN 978-2-251-44302-7 et 2-251-44302-9)
- Alain Laurent, Ayn Rand ou la Passion de l’égoïsme rationnel, Paris, Les Belles Lettres, , 240 p.
- David Kelley, « Ayn Rand et le capitalisme : la révolution morale », in Tom G. Palmer (ed.), La moralité du capitalisme, Petro Ofsetas, 2012, 138 pages, pp.78-93.
- Lachlan Doughney, « Ayn Rand and Deducing 'Ought' from 'Is' ». The Journal of Ayn Rand Studies, vol. 12, no. 1, 2012, pp. 151–168.
- Yorick de Mombynes, La philosophie esthétique d'Ayn Rand, Paris, Institut Coppet, , 92 p. (ISBN 978-1-4997-8938-6, lire en ligne)
- (en) Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra, Feminist interpretations of Ayn, Pennsylvania State University Press, University Park, (lire en ligne)
- Anne Heller et Nan A. Talese, Ayn Rand and the World She Made, , 592 p.
- Jennifer Burns, Déesse du Marché : Ayn Rand et le Droit américain (en), Oxford University Press, 384 p., 2009
- Stéphane Legrand, Ayn Rand, femme Capitale, Paris/18-Saint-Amand-Montrond, Editions Nova, coll. « NOV.EDIT.NOVA », , 196 p. (ISBN 979-10-96681-03-7)
Filmographie
[modifier | modifier le code]Documentaire et téléfilm
[modifier | modifier le code]- 1997 : (en) Ayn Rand, A Sense Of Life, film-documentaire de Michael Paxton qui retrace la vie de la philosophe.
- Fiche du film sur The Internet Movie Database. Le film est librement visionnable sur Google Video. Il fut nommé aux Oscars du cinéma au titre de meilleur documentaire : (en) récompense du film sur le site du New York Times.
- 1999 : (en) The Passion of Ayn Rand, téléfilm américain réalisé par Christopher Menaul, avec Helen Mirren dans le rôle de Rand et Peter Fonda dans celui de son époux.
- Le scénario est inspiré de la biographie romancée du même titre de Barbara Branden. Le téléfilm remporte de nombreux prix dont l'Emmy Award de la meilleure actrice pour Mirren et un Golden Globe pour Fonda : (en) récompenses de The Passion of Ayn Rand sur le site IMDb.
Audiovisuel
[modifier | modifier le code]- (en) Travaux par Ayn Rand sur LibriVox (livres audio du domaine public)
- Première interview TV d'Ayn Rand en 1959, sous-titrée en français
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Concepts et mouvements
[modifier | modifier le code]Personnalités objectivistes
[modifier | modifier le code]- Alan Greenspan (1926-)
- Nathaniel Branden (1930-2014)
- Leonard Peikoff (1933-)
Liens externes
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- (en) Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- American National Biography
- Britannica
- Brockhaus
- Collective Biographies of Women
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dictionnaire universel des créatrices
- Enciclopedia delle donne
- Enciclopédia Itaú Cultural
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Munzinger
- Store norske leksikon
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
Instituts liés aux travaux d'Ayn Rand
[modifier | modifier le code]- (en) Objectivism 101
- (en) The Ayn Rand Institute
- (en) ARI Watch
Articles sur Ayn Rand et ses ouvrages
[modifier | modifier le code]- (fr) Sociologie du culte d'Ayn Rand
- (en) « Ayn Rand (1905-1982) », par Kelley L. Ross
- (fr) Ayn Rand, la Che Guevara du capitalimse, dans Uskek & Rica, 06/04/2019
- (fr) Augustin Talbourdel, Ayn Rand et la folie libertarienne, 10/09/2018
- (fr) Stéphane Legrand, Ayn Rand, la romancière qui fascine les Américains mais que la France ignore, 13/10/2017
- (fr) Cécile Philippe, « La Grève » d’Ayn Rand : éloge de la moralité du capitalisme, site contrepoints
- Ayn Rand
- Romancière américaine du XXe siècle
- Romancière américaine de science-fiction
- Nouvelliste américaine de science-fiction
- Auteur de littérature dystopique
- Libertarien américain
- Philosophe américain du XXe siècle
- Philosophe américaine
- Philosophe athée
- Jusnaturaliste
- Scénariste américaine de cinéma
- Personnalité libérale américaine
- Personnalité américaine née d'un parent russe
- Nom de plume
- Étudiant de l'université d'État de Saint-Pétersbourg
- Lauréat du prix Prometheus
- Naissance en février 1905
- Naissance à Saint-Pétersbourg
- Naissance dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg
- Décès en mars 1982
- Décès à Manhattan
- Décès à 77 ans
- Personnalité inhumée au cimetière de Kensico
- Objectiviste