Aller au contenu

« Pierre Schaeffer » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Evantimeo (discuter | contributions)
3 modifications
Aucun résumé des modifications
Balises : Révoqué Éditeur visuel
Mayeul 75 (discuter | contributions)
3 680 modifications
→Radio : Complément + source
(48 versions intermédiaires par 34 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Schaeffer}}
{{Voir homonymes|Schaeffer}}
{{confusion|Peter Shaffer|Max Pierre Schaeffer}}
{{confusion|Peter Shaffer|Max Pierre Schaeffer}}
{{Infobox Biographie2
{{à sourcer|date=octobre 2016}}
| charte = musicien classique
{{Infobox Musique classique (personnalité)
| charte = classique
| nom = Pierre Schaeffer
| nom = Pierre Schaeffer
| nom autre =
| nom autre =
Ligne 12 : Ligne 11 :
| date de naissance = {{date de naissance|14|août|1910}}
| date de naissance = {{date de naissance|14|août|1910}}
| lieu de naissance = [[Nancy]]<br>([[Meurthe-et-Moselle]], [[France]])
| lieu de naissance = [[Nancy]]<br>([[Meurthe-et-Moselle]], [[France]])
| date de décès = {{date de décès|19|08|1995|14|08|1910}}
| date de décès = {{date de décès|19|août|1995|14|août|1910}}
| lieu de décès = [[Aix-en-Provence]]<br>([[Bouches-du-Rhône]], [[France]]). Il repose à Delincourt dans le [[Vexin]] (60)
| lieu de décès = [[Aix-en-Provence]]<br>([[Bouches-du-Rhône]], [[France]])
| activité principale = [[Compositeur]]
| activité principale = [[Compositeur]]
| tessiture =
| tessiture =
Ligne 28 : Ligne 27 :
| élèves =
| élèves =
| ascendants =
| ascendants =
| conjoints = [[Jacqueline Schaeffer]]
| conjoint = [[Jacqueline Schaeffer]]
| descendants =
| famille =
| récompenses =
| distinctions =
| web =
| œuvres =
| répertoire =
}}
}}


evan gastineau, né à [[Nancy]] le {{date-|14|août|1910}}, et mort aux [[Les Milles|Milles]], près d'[[Aix-en-Provence]], le {{Date-|19|août|1995}}<ref>{{BrahmsOnline|pierre-schaeffer}}.</ref>, est un [[ingénieur]], [[chercheur]], théoricien, [[compositeur]] et [[écrivain]] [[France|français]]. Il a également été homme de radio, fondateur et directeur de nombreux services. Il est considéré comme le père de la [[musique concrète]] et de la [[musique électroacoustique]].
'''Pierre Schaeffer''', né le {{Date de naissance-|14|août|1910|en musique classique}} à [[Nancy]] et mort le {{Date de décès-|19|août|1995|en musique classique}} aux [[Les Milles|Milles]], près d'[[Aix-en-Provence]], est un [[ingénieur]], [[chercheur]], [[Théorie|théoricien]], [[compositeur]] et [[écrivain]] [[France|français]]. Il a également été homme de [[Radiodiffusion|radio]], fondateur et directeur de nombreux services. Il est considéré comme le père de la [[musique concrète]], de la musique acousmatique et de la [[musique électroacoustique]].


{{Citation bloc|Le miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon interlocuteur, c'est qu'au cours des expériences, les choses se mettent à parler d'elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d'un monde qui nous serait inconnu<ref>''À la recherche d'une musique concrète'', Paris, Seuil, 1952.</ref>.}}
{{Citation bloc|Le miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon interlocuteur, c'est qu'au cours des expériences, les choses se mettent à parler d'elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d'un monde qui nous serait inconnu|référence=<ref>''À la recherche d'une musique concrète'', Paris, Seuil, 1952.</ref>.}}


== Biographie et travaux ==
== Biographie et travaux ==
=== Radio ===
=== Radio ===
Élève au [[lycée Saint-Sigisbert]] Saint-Léopold de [[Nancy]], à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] ([[Liste de polytechniciens par promotion#X1929|promotion X1929]]), puis à l'École supérieure d'électricité ([[École supérieure d'électricité|Supélec]], promotion 1931), Pierre Schaeffer s'implique fortement dans le [[scoutisme]] catholique.
Élève au [[lycée Saint-Sigisbert]] Saint-Léopold de [[Nancy]], à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] ([[Liste de polytechniciens par promotion#X1929|promotion X1929]]), puis à l'École supérieure d'électricité ([[École supérieure d'électricité|Supélec]], promotion 1931), Pierre Schaeffer s'implique fortement dans le [[scoutisme]] catholique ; il est notamment le fondateur du clan routier scout des Rois Mages à Polytechnique<ref>{{Lien web |titre=Pierre Schaeffer |url=https://esprit.presse.fr/ressources/portraits/pierre-schaeffer-298 |site=Esprit}}</ref>. Il a été très actif au patronage du lycée Saint Sigisbert : La Foucotte.
Il amorce une carrière d'ingénieur à Strasbourg, avant d'intégrer la direction de la Radio à Paris, en 1936. Tout en tenant une chronique sur la radiodiffusion dans ''[[La Revue musicale]]'', il anime ''Radio Jeunesse'', avant de prendre la tête de ''[[Jeune France]]'' sous l’égide du ministère de la Jeunesse du gouvernement de Vichy.


Il amorce une carrière d'ingénieur à Strasbourg, avant d'intégrer la direction de la Radio à Paris, en 1936. Tout en tenant une chronique sur la radiodiffusion dans ''[[La Revue musicale]]'', il anime ''Radio Jeunesse'', avant de prendre la tête de ''[[Jeune France]]'' sous l’égide du ministère de la Jeunesse du gouvernement de Vichy. Grâce à des statuts lui garantissant une certaine indépendance, et avec l’appui d’Emmanuel [[Emmanuel Mounier|Mounier]], il recrute des membres ayant des convictions pluralistes, voire des gaullistes notoires comme [[Roger Leenhardt]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr-FR|auteur=Véronique Auzépy-Chavagnac|titre=Jean de Fabrègues et la jeune droite catholique|passage=325-356 (Chapitre XI, L'engagement dans la Révolution nationale)|lire en ligne=https://books.openedition.org/septentrion/53794}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-FR|titre=Pierre Schaeffer (biographie)|url=https://esprit.presse.fr/ressources/portraits/pierre-schaeffer-298|site=Revue Esprit|consulté le=11 septembre 2011}}.</ref>
Il produit des émissions, dont ''La coquille à planètes'', et crée, en 1942, le [[Studio d'essai]] de la [[Radiodiffusion-télévision française|RTF]], avec [[Jacques Copeau]], voué à l'expérimentation radiophonique, et en 1951, le [[Groupe de musique concrète]] qui devient en 1958 le [[Groupe de recherches musicales]]. En 1953, chargé de mission au ministère de la France d’outre-mer, Schaeffer crée la Sorafom (Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer). De retour à Paris en 1961, il fonde cette fois, au sein de la [[Radiodiffusion-télévision française|RTF]] qui devient l'[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] en 1964, le [[Service de la recherche de la RTF]], qu’il administre jusqu’en 1975, le Service de la recherche s’intègre alors à l’[[Institut national de l'audiovisuel]].

Après que le Secrétariat général à la jeunesse lui a demandé l’éviction de Mounier en {{date-|octobre 1941}}, il est lui-même renvoyé en décembre et l'association dissoute en 1942.

Il produit des émissions, dont ''La coquille à planètes'', et crée en 1943 le [[Club d'essai|Studio d'essai]] de la [[Radiodiffusion-télévision française|RTF]], avec [[Jacques Copeau]], voué à l'expérimentation radiophonique et qu'il met au service de la Résistance en 1944 : enregistrant les poètes de celle-ci, diffusant des messages interdits et enregistrant la vie des rues de Paris pendant les combats de la [[Libération de Paris|Libération]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur=Stéphane Bonnefoi, réalisation Alexandre Bazin, en collaboration avec le Groupe de Recherches Musicales (GRM) de l'INA|titre=Pierre Schaeffer au temps du Studio d'essai (1943-1945)|url=https://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/pierre-schaeffer-au-temps-du-studio-d-essai-1943-1945|site=France Culture}}.</ref>.

Il poursuit après guerre sa longue carrière d’inventeur : musique concrète, perfectionnement et étude des « machines à communiquer ». En 1951, il crée le Groupe de musique concrète qui devient en 1958 le [[Groupe de recherches musicales]]. En 1953, chargé de mission au ministère de la France d'outre-mer, Schaeffer crée la société de radiodiffusion de la France d'outre-mer (Sorafom). De retour à Paris en 1961, il fonde cette fois, au sein de la [[Radiodiffusion-télévision française]] (RTF) qui devient l'[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] en 1964, le [[Service de la recherche de la RTF]], qu'il administre jusqu'en 1975, le Service de la recherche s'intègre alors à l'[[Institut national de l'audiovisuel]].


C'est, entre autres, grâce aux travaux de Schaeffer en son sein qu'on sait aujourd'hui que la reconnaissance d'un instrument par son [[timbre (musique)|timbre]] dépend en grande partie de son [[attaque (musique)|attaque]], et non seulement de la répartition spectrale de sa résonance, comme on le pensait suivant la théorie de [[Hermann von Helmholtz|Helmholtz]] répercutée dans l'enseignement musical par [[Adolphe Danhauser|Danhauser]].
C'est, entre autres, grâce aux travaux de Schaeffer en son sein qu'on sait aujourd'hui que la reconnaissance d'un instrument par son [[timbre (musique)|timbre]] dépend en grande partie de son [[attaque (musique)|attaque]], et non seulement de la répartition spectrale de sa résonance, comme on le pensait suivant la théorie de [[Hermann von Helmholtz|Helmholtz]] répercutée dans l'enseignement musical par [[Adolphe Danhauser|Danhauser]].


=== Musique ===
=== Musique ===
Fils d'un père violoniste et d'une mère chanteuse, Schaeffer s'est toujours interrogé sur le phénomène musical. Profitant des installations à sa disposition au Studio d’essai, et notamment de l'arrivée du magnétophone, il commence, en 1948, à effectuer des expérimentations au moyen de sons ou de séquences enregistrés sur des disques de vinyle. Il devient ainsi le pionnier de l'introduction de la technologie dans la composition et donne ainsi naissance à ce qu’il appelle « [[musique concrète]] ».
Fils du violoniste et professeur de musique Henri Schaeffer (1881-1963) et de la cantatrice et professeure de musique Sidonie-Lucie Labriet (1884-1979)<ref>Karine Le Bail et Martin Kaltenecker, ''Jalons - Pierre Schaeffer : Les constructions impatientes'', p. 1, adopté par le CNRS en 2019 {{lire en ligne|lien=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02193564/document}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre={{Langue|en|texte=Family tree of Sidonie Lucie Labriet}}|url=https://gw.geneanet.org/caquelinbr?lang=en&n=labriet&oc=0&p=sidonie+lucie|site=Geneanet|consulté le=2021-06-28}}.</ref>, Schaeffer s'est toujours interrogé sur le phénomène musical. Profitant des installations à sa disposition au studio d’essai, et notamment de l'arrivée du magnétophone, il commence, en 1948, à effectuer des expérimentations au moyen de sons ou de séquences enregistrés sur des disques de vinyle. Il devient ainsi le pionnier de l'introduction de la technologie dans la composition et donne ainsi naissance à ce qu’il appelle « [[musique concrète]] ».


Entre autres techniques, il utilise le « sillon fermé », où l'aiguille retombe indéfiniment dans le même sillon du disque. Des « objets sonores » en boucle sont ainsi créés, objets qu'il manipule par montage, par variations de vitesse et par diffusion à l'envers<ref group="Note">Le « sillon fermé » n'est pas la conséquence d'un accroc : il est techniquement obtenu en ne gravant pas le sillon en spirale, mais en cercles concentriques : le burin est relevé juste à l'endroit de la boucle. Il n'y a donc pas de bruit de raccord de boucle comme dans le cas d'un disque « rayé », ce qui est essentiel. Par ailleurs, la lecture à l'envers (en faisant tourner le disque dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) n'était pratiquement pas réalisable sur les disques Pyral {{unité|78|t}} de manière mécanique (même en débrayant l'entraînement du plateau, la pointe de lecture était inclinée et se serait opposée à la rotation). En revanche, dès l'arrivée de la bande magnétique, il a suffi de retourner la bande.</ref>. De ces expérimentations naissent notamment l'''Étude aux chemins de fer'' et la ''[[Symphonie pour un homme seul]]'', pièces qui suscitent à la fois l’attention du milieu musical et les railleries des compositeurs de [[musique sérielle]], avec qui Schaeffer sera souvent en conflit.
Entre autres techniques, il utilise le « sillon fermé »<ref>{{Article|langue=fr|titre=En surfant sur le sillon fermé, Pierre Schaeffer crée la boucle électro|périodique=Le Monde.fr|date=2020-08-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/08/27/en-surfant-sur-le-sillon-ferme-pierre-schaeffer-cree-la-boucle-electro_6050055_3246.html|consulté le=2023-09-23}}</ref>, où l'aiguille retombe indéfiniment dans le même sillon du disque. Des « objets sonores » en boucle sont ainsi créés, objets qu'il manipule par montage, par variations de vitesse et par diffusion à l'envers<ref group="Note">Le « sillon fermé » n'est pas la conséquence d'un accroc : il est techniquement obtenu en ne gravant pas le sillon en spirale, mais en cercles concentriques : le burin est relevé juste à l'endroit de la boucle. Il n'y a donc pas de bruit de raccord de boucle comme dans le cas d'un disque « rayé », ce qui est essentiel. Par ailleurs, la lecture à l'envers (en faisant tourner le disque dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) n'était pratiquement pas réalisable sur les disques Pyral {{unité|78|t}} de manière mécanique (même en débrayant l'entraînement du plateau, la pointe de lecture était inclinée et se serait opposée à la rotation). En revanche, dès l'arrivée de la bande magnétique, il a suffi de retourner la bande.</ref>. De ces expérimentations naissent notamment l{{'}}''Étude aux chemins de fer'' et la ''[[Symphonie pour un homme seul]]'', pièces qui suscitent à la fois l’attention du milieu musical et les railleries des compositeurs de [[musique sérielle]], avec qui Schaeffer sera souvent en conflit.


La notion de musique concrète a souvent été mal interprétée. Ce genre désigne non pas un style ou un type de matériau, mais plutôt une démarche : {{Citation bloc|Lorsqu'en 1948, j‘ai proposé le terme de ''musique concrète'', j‘entendais, par cet adjectif, marquer une inversion dans le sens du travail musical. Au lieu de noter des idées musicales par les symboles du solfège, et de confier la réalisation concrète à des instrumentistes connus, il s‘agissait de recueillir le concret sonore, d'où qu'il vienne, et d‘en abstraire les valeurs musicales qu'il contenait en puissance<ref>''Traité des objets musicaux'', Paris, Seuil, 1966, page 23.</ref>.}}
La notion de musique concrète a souvent été mal interprétée. Ce genre désigne non pas un style ou un type de matériau, mais plutôt une démarche : {{Citation bloc|Lorsqu'en 1948, j'ai proposé le terme de ''musique concrète'', j'entendais, par cet adjectif, marquer une inversion dans le sens du travail musical. Au lieu de noter des idées musicales par les symboles du solfège, et de confier la réalisation concrète à des instrumentistes connus, il s'agissait de recueillir le concret sonore, d'où qu'il vienne, et d'en abstraire les valeurs musicales qu'il contenait en puissance<ref>''Traité des objets musicaux'', Paris, Seuil, 1966, page 23.</ref>.}}


Il s’agit donc pour le compositeur de manipuler directement la matière sonore au lieu de confier cette tâche à des instrumentistes. Ce faisant, et par conséquent, tous les sons, quels qu’ils soient, sont susceptibles d’être organisés en un discours musical, dont Schaeffer s’ingénie à cerner les contours.
Il s'agit donc pour le compositeur de manipuler directement la matière sonore au lieu de confier cette tâche à des instrumentistes. Ce faisant, et par conséquent, tous les sons, quels qu'ils soient, sont susceptibles d’être organisés en un discours musical, dont Schaeffer s'ingénie à cerner les contours.


Assisté de [[Pierre Henry]], devenu un des grands compositeurs du genre, Schaeffer dévoile ainsi un univers sonore qui abolit les limites de la musique instrumentale. Leur opéra ''Orphée 53'', présenté au festival de Donaueschingen en 1953, fait d’ailleurs scandale.
Assisté de [[Pierre Henry]], devenu un des grands compositeurs du genre, Schaeffer dévoile ainsi un univers sonore qui abolit les limites de la musique instrumentale. Leur opéra ''Orphée 53'', présenté au festival de Donaueschingen en 1953, fait d’ailleurs scandale.


Schaeffer continue d’explorer ce nouveau genre musical, se concentrant sur des études d’objets sonores. Il cesse de composer en 1960, pour donner davantage de place à ses activités de chercheur. Il assure toutefois, à partir de 1968, et jusqu’en 1980, un séminaire sur la musique expérimentale au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]], conjointement avec le [[Groupe de recherches musicales|GRM]] et [[Guy Reibel]]. Il ne revient à la composition, cette fois avec des sons électroniques, qu’en 1975 avec ''Le Triède fertile'' composé avec Bernard Durr, et, en 1979, avec ''Bilude''.
Schaeffer continue d'explorer ce nouveau genre musical, se concentrant sur des études d'objets sonores. Il cesse de composer en 1960, pour donner davantage de place à ses activités de chercheur. Il assure toutefois, à partir de 1968, et jusqu'en 1980, un séminaire sur la musique expérimentale au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]], conjointement avec le [[Groupe de recherches musicales|GRM]] et [[Guy Reibel]]. Il ne revient à la composition, cette fois avec des sons électroniques, qu'en 1975 avec ''Le Triède fertile'' composé avec Bernard Durr, et, en 1979, avec ''Bilude''.


Souvent invité comme conférencier, où sa verve polémique suscite souvent les débats, il reçoit plusieurs distinctions honorifiques, dont le grand prix des compositeurs de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique]] (SACEM) en 1976.
Souvent invité comme conférencier, où sa verve polémique suscite souvent les débats, il reçoit plusieurs distinctions honorifiques, dont le grand prix des compositeurs de la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique]] (SACEM) en 1976.


Pierre Schaeffer s´est éloigné de l'univers musical dans les [[années 1980]], après avoir critiqué l'avant-garde des [[années 1950]] qui cherchait à rompre avec la tradition. Il s'est exprimé sur ce point avec le pianiste [[Otavio Henrique Soares Brandão]] qui a effectué sous sa direction une lecture de son ouvrage ''Traité des objets musicaux''. Cette lecture vise à la création d'une technique instrumentale innovante qui ne rompt pas avec la tradition<ref>Pierre Schaeffer a écrit deux textes à ce sujet : ''À propos de la transcription pour piano par Otavio Brandão de l'“Étude aux objets” de Pierre Schaeffer'', programme du concert Soares Brandão à la Maison de l'Amérique Latine (Paris 9 janvier, 1988); ''Réponse à Otavio'', texte de Pierre Schaeffer dans le programme du concert de Soares Brandão à la [[salle Pleyel]] en l'honneur des 80 ans de Pierre Schaeffer (12 janvier 1990).</ref>{{,}}<ref>. Voici la pièce présentée par Soares Brandão - Réponse à Schaeffer I/ Cadence: https://www.youtube.com/watch?v=aJCJWsLrtU4
Pierre Schaeffer s'est éloigné de l'univers musical dans les [[années 1980]], après avoir critiqué l'avant-garde des [[années 1950]] qui cherchait à rompre avec la tradition. Cette lecture vise à la création d'une technique instrumentale innovante qui ne rompe pas avec la tradition.
[https://plus.google.com/u/0/photos/105316909845907907792/album/6158828608049225697 Numérisation de la lettre]</ref>{{,}}<ref>[https://plus.google.com/u/0/photos/105316909845907907792/album/6158826910365187889 Numérisation de la lettre]</ref>.


=== Recherche ===
=== Recherche ===
Ligne 73 : Ligne 69 :
L’avènement de la [[musique concrète]] conduit Pierre Schaeffer à une réflexion poussée sur le phénomène de la perception musicale. L'essentiel de ses travaux consiste à saisir la nature et la richesse de l'élément sonore, sa substance et sa matérialité, qu'il analyse en utilisant le terme d'« objet sonore ». Ce terme est inspiré de la [[Phénoménologie (philosophie)|phénoménologie]] et désigne une entité sonore détachée de son contexte. L’objet est ainsi apprécié dans ses qualités intrinsèques, sans égard à sa signification ou à son contexte culturel.
L’avènement de la [[musique concrète]] conduit Pierre Schaeffer à une réflexion poussée sur le phénomène de la perception musicale. L'essentiel de ses travaux consiste à saisir la nature et la richesse de l'élément sonore, sa substance et sa matérialité, qu'il analyse en utilisant le terme d'« objet sonore ». Ce terme est inspiré de la [[Phénoménologie (philosophie)|phénoménologie]] et désigne une entité sonore détachée de son contexte. L’objet est ainsi apprécié dans ses qualités intrinsèques, sans égard à sa signification ou à son contexte culturel.


Plusieurs ouvrages viendront étayer cette démarche. Dans ''À la recherche d’une musique concrète'', paru en 1952, il raconte la genèse de ce nouveau genre musical dont il tente d’apprivoiser l’immensité du domaine ainsi défriché. Un chapitre, écrit par [[Abraham Moles]], dresse d’ailleurs les prémices d’un solfège de l’objet sonore.
Plusieurs ouvrages viendront étayer cette démarche. Dans ''À la recherche d’une musique concrète'', paru en 1952, il raconte la genèse de ce nouveau genre musical dont il tente d’apprivoiser l'immensité du domaine ainsi défriché. Un chapitre, écrit par [[Abraham Moles]], dresse d’ailleurs les prémices d’un solfège de l'objet sonore.


Ce solfège, contribution clé de Schaeffer et de ses collaborateurs à la recherche musicale, est décrit en détail dans son ouvrage maître, le ''Traité des objets musicaux'', vaste somme philosophique, acoustique et musicologique sur les musiques expérimentales. L’objet sonore y est décrit sous toutes ses facettes avec un vocabulaire adapté à ses attributs typologiques et morphologiques. Schaeffer édicte également dans cet ouvrage un axiome qu’il reprendra souvent ({{citation|la musique est faite pour être entendue}}) : {{Citation|dans cette recherche d‘ailleurs, nous ne perdons pas de vue ce postulat, pour nous fondamental, que toute musique est faite pour être entendue. Nous rattachons ainsi tout langage musical possible à des valeurs élaborées au niveau de la perception<ref>''Traité des objets musicaux'', {{opcit}}, page 133.</ref>.}} La formule deviendra son cheval de bataille face à l’abstraction de plus en plus poussée des démarches compositionnelles, souvent détachées de tout souci sonore ou musical au profit d’une construction purement intellectuelle.
Ce solfège, contribution clé de Schaeffer et de ses collaborateurs à la recherche musicale, est décrit en détail dans son ouvrage maître, le ''Traité des objets musicaux'', vaste somme philosophique, acoustique et musicologique sur les musiques expérimentales. L'objet sonore y est décrit sous toutes ses facettes avec un vocabulaire adapté à ses attributs typologiques et morphologiques. Schaeffer édicte également dans cet ouvrage un axiome qu'il reprendra souvent ({{citation|la musique est faite pour être entendue}}) : {{Citation|dans cette recherche d‘ailleurs, nous ne perdons pas de vue ce postulat, pour nous fondamental, que toute musique est faite pour être entendue. Nous rattachons ainsi tout langage musical possible à des valeurs élaborées au niveau de la perception<ref>''Traité des objets musicaux'', {{opcit}}, page 133.</ref>.}} La formule deviendra son cheval de bataille face à l’abstraction de plus en plus poussée des démarches compositionnelles, souvent détachées de tout souci sonore ou musical au profit d’une construction purement intellectuelle.


Schaeffer approfondit ses réflexions dans plusieurs essais et articles, notamment dans ''[[La Revue musicale]]'' et lors des séminaires du Conservatoire de musique de Paris ou des multiples conférences auxquels il est convié.
Schaeffer approfondit ses réflexions dans plusieurs essais et articles, notamment dans ''[[La Revue musicale]]'' et lors des séminaires du Conservatoire de musique de Paris ou des multiples conférences auxquels il est convié.
Ligne 87 : Ligne 83 :


== Vie personnelle ==
== Vie personnelle ==
Il épouse Elisabeth Schmitt dont il a une première fille Marie-Claire, réalisatrice mariée au réalisateur [[Gérard Patris]], puis la psychanalyste [[Jacqueline Schaeffer]] dont il a une seconde fille, Justine, comédienne et chanteuse.
Il épouse Elisabeth Schmitt dont il a une première fille Marie-Claire, réalisatrice mariée au réalisateur [[Gérard Patris]], puis la psychanalyste [[Jacqueline Schaeffer]] dont il a une seconde fille, Justine, comédienne et chanteuse.


Il est le cousin du peintre orientialiste [[Jacques Majorelle]] et le descendant d'[[Auguste Majorelle]].
Il est le cousin du peintre orientaliste [[Jacques Majorelle]] et l'arrière-petit-fils du décorateur [[Auguste Majorelle]].

Il est inhumé au cimetière de [[Delincourt]], dans l'[[Oise (département)|Oise]]<ref>[https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4342 Cimetières de France et d'ailleurs]</ref>.


== Œuvre ==
== Œuvre ==
=== Œuvres écrites ===
=== Livres ===
{{Colonnes|taille=35|
* ''Clotaire Nicole'', Paris, Seuil, [[1938]]
* ''Clotaire Nicole'', Paris, Seuil, [[1938]]
* ''Tobie'', Paris, Seuil, [[1939]]
* ''Tobie'', Paris, Seuil, [[1939]]
* ''Essai sur la Radio et le Cinéma, esthétique et technique dans les arts-relais'', 1941-1942, édition établie par Carlos Palombini et Sophie Brunet, Paris, éditions Allia, 2010
* ''Amérique, nous t'ignorons'', Paris, Seuil, [[1946]]
* ''Amérique, nous t'ignorons'', Paris, Seuil, [[1946]]
* ''Les enfants de cœur'', Paris, Seuil, [[1949]]
* ''Les enfants de cœur'', Paris, Seuil, [[1949]]
* ''À la recherche d'une [[musique concrète]]'', Paris, Seuil, [[1952]]
* ''À la recherche d'une [[musique concrète]]'', Paris, Seuil, [[1952]]
* ''Vers une musique expérimentale'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1957
* ''Expériences musicales'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1959
* ''Expériences Paris'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1959
* ''[[Traité des objets musicaux]]'', Paris, Seuil, première édition en 1966, deuxième édition en 1977
* ''[[Traité des objets musicaux]]'', Paris, Seuil, première édition en 1966, deuxième édition en 1977
* ''La [[musique concrète]]'', collection « Que sais-je ? », [[Presses universitaires de France|PUF]], [[1967]]
* ''La [[Musique concrète]]'', [[Presses universitaires de France|PUF]], {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, [[1967]]
* ''Le gardien de volcan'', Paris, Seuil, [[Prix Sainte-Beuve]], [[1969]]
* ''Le Gardien de volcan'', Paris, Seuil, [[Prix Sainte-Beuve]], [[1969]]
* ''L'Avenir à reculons'', Paris, Casterman, [[M.O. (collection)|Collection M.O.]], 1970
* ''Entretiens avec Pierre Schaeffer'' par [[Marc Pierret]], Belfond, [[1969]]
* ''Musique et acoustique'', dans ''Le Monde'', {{date-|16 mars 1967}}
* ''Pierre Schaeffer'' par [[Sophie Brunet]] et Pierre Schaeffer, Paris, éditions Richard Masse, 1970
* ''L'avenir à reculons'', Paris, Casterman, [[M.O. (collection)|Collection M.O.]], 1970
* ''Machines à communiquer'', Paris, Seuil
* ''Machines à communiquer'', Paris, Seuil
** Tome 1 : ''Genèse des simulacres'', [[1970]]
** Tome 1 : ''Genèse des simulacres'', [[1970]]
** Tome 2 : ''Pouvoir et communication'', [[1972]]
** Tome 2 : ''Pouvoir et communication'', [[1972]]
* ''Les Antennes de Jéricho''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Pierre Schaeffer - Audio |url=https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/media/6pCt6ot |site=Centre Pompidou |consulté le=2023-09-23}}</ref>, Paris, Stock, 1978
* ''La Musique et les ordinateurs'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1971
* ''De l'expérience musicale à l'expérience humaine'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1971
* ''De la musique concrète à la musique même'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1977
* ''La face cachée de la musique française contemporaine'', La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1978
* ''L’analyse Structurée'', de Marie Thérèse Bertini, préfacé par Pierre Schaeffer, éditions Scm publications [[1978]]
* ''Les antennes de Jéricho'', Paris, Stock, 1978
* ''Excusez-moi, je meurs et autres fabulations'', Paris, Flammarion, 1981
* ''Excusez-moi, je meurs et autres fabulations'', Paris, Flammarion, 1981
* ''Prélude, choral et fugue'', Paris, Flammarion, 1983
* ''Prélude, choral et fugue'', Paris, Flammarion, 1983
* ''Faber et sapiens'', Paris, Belfond, 1985
* ''Faber et sapiens'', Paris, Belfond, 1985
* ''Recherche musicale au GRM'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1986
* ''Propos sur la coquille'', Arles, éditions Phonurgia Nova, 1990
* ''Propos sur la coquille'', Arles, éditions Phonurgia Nova, 1990

=== Articles ===
* ''Vers une musique expérimentale'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1957
* ''Expériences musicales'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1959; et 6 émissions radio<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'expérience musicale - 1959, by Pierre Schaeffer |url=https://pierre-schaeffer.bandcamp.com/album/lexp-rience-musicale-1959 |site=Pierre Schaeffer |consulté le=2023-09-23}}</ref>
* ''Expériences Paris'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1959
* ''Musique et acoustique'', dans ''Le Monde'', {{date-|16 mars 1967}}
* ''La Musique et les ordinateurs'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1971
* ''De l'expérience musicale à l'expérience humaine'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1971
* ''De la musique concrète à la musique même'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1977
* ''La Face cachée de la musique française contemporaine'', La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1978
* ''Recherche musicale au GRM'', ''La Revue musicale'', Paris, éditions Richard Masse, 1986

=== Entretiens ===
* ''Essai sur la Radio et le Cinéma, esthétique et technique dans les arts-relais'', 1941-1942, édition établie par Carlos Palombini et Sophie Brunet, Paris, éditions Allia, 2010
* ''Entretiens avec Pierre Schaeffer'' par [[Marc Pierret]], Belfond, [[1969]]
* ''Pierre Schaeffer'' par [[Sophie Brunet]] et Pierre Schaeffer, Paris, éditions Richard Masse, 1970

=== Préface ===
* ''L’Analyse structurée'', de Marie Thérèse Bertini, préfacé par Pierre Schaeffer, éditions Scm publications [[1978]]
}}


=== Œuvres musicales ===
=== Œuvres musicales ===
{{Colonnes|taille=35|
* Cinq études de bruits, 1948 :
* Cinq études de bruits, 1948 :
** Étude {{n°|1}} ''Déconcertante ou Étude aux tourniquets''
** Étude {{n°|1}} ''Déconcertante ou Étude aux tourniquets''
** Étude {{n°|2}} ''Imposée ou Étude aux chemins de fer''<ref>{{Lien web |titre=Etude Aux Chemins De Fer, by Pierre Schaeffer |url=https://moochinaboutltd.bandcamp.com/track/etude-aux-chemins-de-fer |site=Moochin' About |consulté le=2021-01-31}}</ref>
** Étude {{n°|2}} ''Imposée ou Étude aux chemins de fer''<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Étude aux chemins de fer, par Pierre Schaeffer|url=https://moochinaboutltd.bandcamp.com/track/etude-aux-chemins-de-fer|site=Moochin' About|consulté le=2021-01-31}}.</ref>
** Étude {{n°|3}} ''Concertante ou Étude pour orchestre''
** Étude {{n°|3}} ''Concertante ou Étude pour orchestre''
** Étude {{n°|4}} ''Composée ou Étude au piano''
** Étude {{n°|4}} ''Composée ou Étude au piano''
Ligne 135 : Ligne 142 :
* ''Suite pour quatorze instruments'', 1949.
* ''Suite pour quatorze instruments'', 1949.
* ''Bidule en ut'', 1950.
* ''Bidule en ut'', 1950.
* ''L'oiseau Rai'', 1950.
* ''L'Oiseau Rai'', 1950.
* ''[[Symphonie pour un homme seul]]'' (en collaboration avec [[Pierre Henry]]), 1951.
* ''[[Symphonie pour un homme seul]]'' (en collaboration avec [[Pierre Henry]]), 1951.
* ''Orphée 51 ou Toute la lyre'', "pantominme lyrique" pour soprano, mezzo-soprano, contralto, ténor, deux récitants, mime et bande, 1951.
* ''Orphée 51 ou Toute la lyre'', ''pantomime lyrique'' pour soprano, mezzo-soprano, contralto, ténor, deux récitants, mime et bande, 1951.
* ''Les paroles dégelées'', 1952.
* ''Les Paroles dégelées'', 1952.
* ''Masquerage'', musique concrète pour un film de Max de Haas, 1952.
* ''Masquerage'', musique concrète pour un film de Max de Haas, 1952.
* ''Orphée 53'' (en collaboration avec Pierre Henry), "opéra concret" pour trois voix, clavecin, violon et bande, 1953.
* ''Orphée 53'' (en collaboration avec Pierre Henry), "opéra concret" pour trois voix, clavecin, violon et bande, 1953.
Ligne 149 : Ligne 156 :
* ''Nocturne aux chemins de fer'', musique de scène pour mime avec Jacques Lecoq, 1959.
* ''Nocturne aux chemins de fer'', musique de scène pour mime avec Jacques Lecoq, 1959.
* ''Simultané camerounais'', 1959.
* ''Simultané camerounais'', 1959.
* ''Le trièdre fertile''<ref>{{Lien web |titre=Le Trièdre fertile, by Pierre Schaeffer |url=https://recollectiongrm.bandcamp.com/album/le-tri-dre-fertile |site=Recollection GRM |consulté le=2021-01-31}}</ref> (sept mouvements, en collaboration avec Bernard Dürr), 1975.
* ''Le Trièdre fertile''<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Le Trièdre fertile, par Pierre Schaeffer|url=https://recollectiongrm.bandcamp.com/album/le-tri-dre-fertile|site=Recollection GRM|consulté le=2021-01-31}}.</ref> (sept mouvements, en collaboration avec Bernard Dürr), 1975.
* ''Bilude'' pour piano et bande, 1979.
* ''Bilude'' pour piano et bande, 1979.
}}


==== Enregistrements publiés ====
==== Enregistrements publiés ====
{{Colonnes|taille=35|
* ''Solfège de l'objet sonore'', avec la collaboration de Guy Reibel. Disque d’exemples sonores pour accompagner le ''Traité des objets musicaux'' (prix de l'[[Académie Charles-Cros]], [[1967]]), réédité à Paris : INA-GRM, C2010/11/12, 1998 (comporte trois CD).
* ''Solfège de l'objet sonore'', avec la collaboration de Guy Reibel. Disque d’exemples sonores pour accompagner le ''Traité des objets musicaux'' (prix de l'[[Académie Charles-Cros]], [[1967]]), réédité à Paris : INA-GRM, C2010/11/12, 1998 (comporte trois CD).
* ''Œuvres de Pierre Schaeffer'', collection « Prospective du {{s-|XXI|e}} » et collection « Classique du {{s-|XX|e}} », Philips, [[1970]].
* ''Œuvres de Pierre Schaeffer'', collection « Prospective du {{s-|XXI}} » et collection « Classique du {{s-|XX}} », [[Philips Records|Philips]], [[1970]].
* ''L'Œuvre musicale'', en 3 CD, 1998/2005, INA.
* ''L'Œuvre musicale'', en 3 CD, 1998/2005, INA.
* ''Dix ans d'essais radiophoniques'', 1955, éditions phonurgia nova, Arles, 1990, 1 livre + 4 CD.
* ''Dix ans d'essais radiophoniques'', 1955, éditions phonurgia nova, Arles, 1990, 1 livre + 4 CD.
* ''Oeuvres 1948-52''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Œuvres 1948-1952, by Pierre Schaeffer |url=https://pierreschaeffer.bandcamp.com/album/uvres-1948-1952 |site=Pierre Schaeffer |consulté le=2023-09-23}}</ref> édités par [[INA-GRM]]
* ''Oeuvres 1958-79''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Œuvres 1958-1979, by Pierre Schaeffer |url=https://pierreschaeffer.bandcamp.com/album/uvres-1958-1979 |site=Pierre Schaeffer |consulté le=2023-09-23}}</ref>
}} édités par [[INA-GRM]] en 2023


=== Réalisations radiophonique ===
=== Réalisations radiophonique ===
{{Colonnes|taille=35|
* ''La Coquille à planètes'', "suite fantastique pour une voix et douze monstres en huit émissions radiophonique", 1944.
* ''La Coquille à planètes'', suite fantastique pour une voix et douze monstres en huit émissions radiophonique, musique de [[Claude Arrieu]], paroles de Pierre Schaeffer, 1942-1944<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=La coquille à planètes, Claude Arrieu et Pierre Schaeffer|url=https://brahms.ircam.fr/works/work/28240/|site=brahms.ircam.fr|consulté le=2021-12-28}}.</ref>.
* ''Cantate à l'Alsace'', pièce radiophonique, 1944.
* ''Cantate à l'Alsace'', pièce radiophonique, 1944.
* ''Une Heure du monde'', 1947.
* ''Une Heure du monde'', 1947.
* ''Claudel à Brangues'', 1953.
* ''Claudel à Brangues'', 1953.
}}


=== Films ===
=== Films ===
{{Colonnes|taille=35|
* ''Essai visuel sur l'objet sonore'', [[1962]]
* ''Essai visuel sur l'objet sonore'', [[1962]]
* ''La Recherche image'', [[1965]]
* ''La Recherche image'', [[1965]]
* ''Dialogue du son et de l'image'', [[1966]]
* ''Dialogue du son et de l'image'', [[1966]]
* ''L'Observateur observé'', [[1967]]
* ''L'Observateur observé'', [[1967]]
}}


== Postérité ==
== Postérité ==
Ligne 174 : Ligne 190 :
[[Fichier:DEROULEMENTPSCHAEFFER1986.jpg|vignette|Déroulement de Pierre Schaeffer par [[Michel Haumant]] en 1986 à son domicile parisien.|alt=Un ruban de pellicule de film déroulé.]]
[[Fichier:DEROULEMENTPSCHAEFFER1986.jpg|vignette|Déroulement de Pierre Schaeffer par [[Michel Haumant]] en 1986 à son domicile parisien.|alt=Un ruban de pellicule de film déroulé.]]
* Un prix est remis de 2006 à 2015, en mémoire de l'inventeur de la musique concrète, le [[Qwartz (musique)|Qwartz]] Pierre Schaeffer : [[Bernard Parmegiani]], [[Otavio Henrique Soares Brandao]], [[Henri Pousseur]], [[Jean-Claude Risset]], [[Beatriz Ferreyra]], [[Åke Parmerud]], [[Roger Cochini]], [[François Bayle]] et [[Éliane Radigue]] l'ont reçu depuis sa création des mains de Madame Jacqueline Schaeffer.
* Un prix est remis de 2006 à 2015, en mémoire de l'inventeur de la musique concrète, le [[Qwartz (musique)|Qwartz]] Pierre Schaeffer : [[Bernard Parmegiani]], [[Otavio Henrique Soares Brandao]], [[Henri Pousseur]], [[Jean-Claude Risset]], [[Beatriz Ferreyra]], [[Åke Parmerud]], [[Roger Cochini]], [[François Bayle]] et [[Éliane Radigue]] l'ont reçu depuis sa création des mains de Madame Jacqueline Schaeffer.
* Un prix Pierre-Schaeffer « découverte » a également été institué en 2009 au sein du concours Phonurgia Nova pour stimuler la création radiophonique. Il est décerné chaque année à Arles à des jeunes auteurs qui explorent le langage des sons. Il a déjà récompensé [[Elise Andrieu]], [[Caroline Bastin]], [[Sébastien Peter]], [[Ric Carvalho]] et [[Théo Boulenger]].

* Un prix Pierre Schaeffer « découverte » a également été institué en 2009 au sein du concours Phonurgia Nova pour stimuler la création radiophonique. Il est décerné chaque année à Arles à des jeunes auteurs qui explorent le langage des sons. Il a déjà récompensé [[Elise Andrieu]], [[Caroline Bastin]], [[Sébastien Peter]], [[Ric Carvalho]] et [[Théo Boulenger]].


=== Rue ===
=== Rue ===
Ligne 181 : Ligne 196 :


=== Influences ===
=== Influences ===
* Jean-Michel Jarre, qui l’a côtoyé au GRM, le considère comme une de ses influences majeures<ref>{{Lien web |titre=Pierre Schaeffer, le maître de Jarre |url=http://jeanmicheljarre.unblog.fr/2007/12/22/pierre-schaeffer-le-maitre-de-jarre/ |site=En attendant Jarre |consulté le=2019-08-25 }}</ref>.
* Jean-Michel Jarre, qui l'a côtoyé au GRM, le considère comme une de ses influences majeures<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Pierre Schaeffer, le maître de Jarre|url=http://jeanmicheljarre.unblog.fr/2007/12/22/pierre-schaeffer-le-maitre-de-jarre/|date=22 décembre 2007|site=En attendant Jarre|consulté le=2019-08-25}}.</ref>.


== Liens externes ==
{{Autres projets|wikisource=Pierre Schaeffer|commons=Category:Pierre Schaeffer}}
{{Liens}}
* {{ContemporaryMusicOnline|Pierre Schaeffer}}
* [http://martialorphee.free.fr/ Livres biographiques et analytiques sur Pierre Schaeffer] par [http://mr.orphee.free.fr Martial Robert]
* [http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/dossier/1873/pierre-schaeffer.20090331.fr.html Portrait de Pierre Schaeffer en vidéos] sur ''ina.fr''
* [http://www.olats.org/pionniers/pp/schaeffer/schaeffer.php Pierre Schaeffer] sur Leonardo/Olats
* [http://negatif.mahe.free.fr/?cat=6 Pierre Schaeffer et le service de la recherche de l’ORTF] par Yves-Marie Mahé et Nathalie Salles pour L'Atelier de la création sur [[France Culture]]
== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
; Notes :
{{Références|groupe="Note"}}
{{Références|groupe="Note"}}
; Références :

=== Références ===
{{Références}}
{{références|taille=30}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Propos recueillis par Gilbert Salachas, « Pierre Schaeffer : ''L'important pour la jeunesse, c'est de ne pas chercher à réinventer les deux générations qui l'ont précédée'' », ''[[Téléciné]]'' {{numéro|154}}, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), {{date||juillet|1969}}, {{page|40-46}}, {{ISSN|0049-3287}}.
* [[Marc Pierret]], ''Entretiens avec Pierre Schaeffer'', 1969, éditions Pierre Belfond. 193 p.
* [[Marc Pierret]], ''Entretiens avec Pierre Schaeffer'', 1969, éditions Pierre Belfond. 193 p.
* ''Guide des objets sonores, Pierre Schaeffer et la recherche musicale'' par [[Michel Chion]], [[1983]], coédition Buchet/Chastel & INA/GRM.
* ''Guide des objets sonores, Pierre Schaeffer et la recherche musicale'' par [[Michel Chion]], [[1983]], coédition Buchet/Chastel & INA/GRM.
Ligne 205 : Ligne 228 :
* ''Portrait polychrome de Pierre Schaeffer'', ouvrage collectif, avec 4 CD de la voix de Pierre Schaeffer, Paris, éd. Ina-GRM, 2008.
* ''Portrait polychrome de Pierre Schaeffer'', ouvrage collectif, avec 4 CD de la voix de Pierre Schaeffer, Paris, éd. Ina-GRM, 2008.
* ''Ouïr, entendre, écouter, comprendre après Schaeffer'', sous la direction de Denis Dufour, articles de Jean-Christophe Thomas, Makis Solomos, Hugues Dufourt, Jean-François Augoyard, Régis Renouard Larivière, Jean Molino, François Bayle, Jean-claude Risset, Francis Dhomont, Denis Smalley, Lelio Camilleri, Marcel Frémiot, Pierre Schaeffer, Sylvie Dallet, Bibliothèque de recherche musicale, Ina/GRM, Paris, Buchet/Chastel, 1999.
* ''Ouïr, entendre, écouter, comprendre après Schaeffer'', sous la direction de Denis Dufour, articles de Jean-Christophe Thomas, Makis Solomos, Hugues Dufourt, Jean-François Augoyard, Régis Renouard Larivière, Jean Molino, François Bayle, Jean-claude Risset, Francis Dhomont, Denis Smalley, Lelio Camilleri, Marcel Frémiot, Pierre Schaeffer, Sylvie Dallet, Bibliothèque de recherche musicale, Ina/GRM, Paris, Buchet/Chastel, 1999.
* Evelyne Gayou, ''Le Groupe de Recherches Musicales, cinquante ans d'histoire'', éditions Fayard, 2007.
* Évelyne Gayou, ''Le Groupe de Recherches Musicales, cinquante ans d'histoire'', éditions Fayard, 2007.
* Anne Marie Laulan et Jacques Perriault (coordination), ''Les racines oubliées des sciences de la communication'', revue Hermès, {{n°|48}}, éditions CNRS, 2007, réédition en 2010 dans Les essentiels d'Hermès, avec un article de Jocelyne Tournet sur Pierre Schaeffer, CNRS éditions, {{date-|août 2010}}.
* Anne Marie Laulan et Jacques Perriault (coordination), ''Les racines oubliées des sciences de la communication'', revue Hermès, {{n°|48}}, éditions CNRS, 2007, réédition en 2010 dans Les essentiels d'Hermès, avec un article de Jocelyne Tournet sur Pierre Schaeffer, CNRS éditions, {{date-|août 2010}}.
* Anthony Humbertclaude, ''Bidule en Ut'', section ''Grandes destinées'', revue Nancy Tourisme, {{n°|10}}, édité par l'Office du Tourisme de la Métropole du Grand Nancy, 2018-2019.
* Anthony Humbertclaude, ''Bidule en Ut'', section ''Grandes destinées'', revue ''Nancy Tourisme'', {{n°|10}}, édité par l'Office du Tourisme de la Métropole du Grand Nancy, 2018-2019.
* {{Lien web|langue=en|titre=TEXTES DE PIERRE SCHAEFFER À PROPOS D´OTAVIO HENRIQUE SOARES BRANDÃO|url=https://issuu.com/ibisfsb/docs/textes_de_pierre_schaeffer_sur_ohsb|site=Issuu|consulté le=2020-01-10}}.
* {{Lien web|langue=en|titre=Textes de Pierre Schaeffer à propos d'Otavio Henrique Soares Brandão|url=https://issuu.com/ibisfsb/docs/textes_de_pierre_schaeffer_sur_ohsb|site=Issuu|consulté le=2020-01-10}}.


{{Palette|Président de l'Institut national de l'audiovisuel}}
=== Liens externes ===
{{Portail|musique électronique|radio|Nancy|XXe siècle|musique classique}}
* {{Bases}}
* {{ContemporaryMusicOnline|Pierre Schaeffer}}
* [http://martialorphee.free.fr/ Livres biographiques et analytiques sur Pierre Schaeffer] par [http://mr.orphee.free.fr Martial Robert]
* [http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/dossier/1873/pierre-schaeffer.20090331.fr.html Portrait de Pierre Schaeffer en vidéos] sur ''ina.fr''
* [http://www.olats.org/pionniers/pp/schaeffer/schaeffer.php Pierre Schaeffer] sur Leonardo/Olats
* [http://negatif.mahe.free.fr/?cat=6 Pierre Schaeffer et le service de la recherche de l’ORTF] par Yves-Marie Mahé et Nathalie Salles pour L'Atelier de la création sur [[France Culture]]
* {{Autorité}}

{{Palette
|Président de l'Institut national de l'audiovisuel
}}
{{Portail|musique|musique électronique|radio|France|XXe siècle}}


{{CLEDETRI:Schaeffer, Pierre}}
{{CLEDETRI:Schaeffer, Pierre}}
[[Catégorie:Ingénieur français]]
[[Catégorie:Ingénieur français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité masculine française de la radio]]
[[Catégorie:Personnalité masculine française de la radio]]
[[Catégorie:Élève du lycée Notre-Dame Saint-Sigisbert]]
[[Catégorie:Enseignant au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]]
[[Catégorie:Enseignant au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]]
[[Catégorie:Compositeur français de musique classique de la période contemporaine]]
[[Catégorie:Musique électroacoustique]]
[[Catégorie:Musique électroacoustique]]
[[Catégorie:Radiophonie]]
[[Catégorie:Radiophonie]]
Ligne 238 : Ligne 250 :
[[Catégorie:Élève de l'École supérieure d'électricité]]
[[Catégorie:Élève de l'École supérieure d'électricité]]
[[Catégorie:Élève de l'École polytechnique]]
[[Catégorie:Élève de l'École polytechnique]]
[[Catégorie:Compositeur français de musique classique de la période contemporaine]]
[[Catégorie:Naissance en août 1910]]
[[Catégorie:Naissance en août 1910]]
[[Catégorie:Naissance à Nancy]]
[[Catégorie:Naissance à Nancy]]
Ligne 244 : Ligne 257 :
[[Catégorie:Décès à 85 ans]]
[[Catégorie:Décès à 85 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée dans l'Oise]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée dans l'Oise]]
[[Catégorie:Musicien lié au département de Meurthe-et-Moselle]]

Version du 21 septembre 2024 à 19:48

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Schaeffer.

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avec Peter Shaffer ou Max Pierre Schaeffer.

Pierre Schaeffer
Pierre Schaeffer présentant l'acousmonium.
Fonction
Directeur (d)
Service de la recherche de la RTF
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Pierre Henri Marie SchaefferVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Mouvement
Musique concrète instrumentale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Label
Genre artistique
Distinctions

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Pierre Schaeffer, né le à Nancy et mort le aux Milles, près d'Aix-en-Provence, est un ingénieur, chercheur, théoricien, compositeur et écrivain français. Il a également été homme de radio, fondateur et directeur de nombreux services. Il est considéré comme le père de la musique concrète, de la musique acousmatique et de la musique électroacoustique.

« Le miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon interlocuteur, c'est qu'au cours des expériences, les choses se mettent à parler d'elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d'un monde qui nous serait inconnu »[1].

Biographie et travaux

Radio

Élève au lycée Saint-Sigisbert Saint-Léopold de Nancy, à l'École polytechnique (promotion X1929), puis à l'École supérieure d'électricité (Supélec, promotion 1931), Pierre Schaeffer s'implique fortement dans le scoutisme catholique ; il est notamment le fondateur du clan routier scout des Rois Mages à Polytechnique[2]. Il a été très actif au patronage du lycée Saint Sigisbert : La Foucotte.

Il amorce une carrière d'ingénieur à Strasbourg, avant d'intégrer la direction de la Radio à Paris, en 1936. Tout en tenant une chronique sur la radiodiffusion dans La Revue musicale, il anime Radio Jeunesse, avant de prendre la tête de Jeune France sous l’égide du ministère de la Jeunesse du gouvernement de Vichy. Grâce à des statuts lui garantissant une certaine indépendance, et avec l’appui d’Emmanuel Mounier, il recrute des membres ayant des convictions pluralistes, voire des gaullistes notoires comme Roger Leenhardt[3],[4]

Après que le Secrétariat général à la jeunesse lui a demandé l’éviction de Mounier en , il est lui-même renvoyé en décembre et l'association dissoute en 1942.

Il produit des émissions, dont La coquille à planètes, et crée en 1943 le Studio d'essai de la RTF, avec Jacques Copeau, voué à l'expérimentation radiophonique et qu'il met au service de la Résistance en 1944 : enregistrant les poètes de celle-ci, diffusant des messages interdits et enregistrant la vie des rues de Paris pendant les combats de la Libération[5].

Il poursuit après guerre sa longue carrière d’inventeur : musique concrète, perfectionnement et étude des « machines à communiquer ». En 1951, il crée le Groupe de musique concrète qui devient en 1958 le Groupe de recherches musicales. En 1953, chargé de mission au ministère de la France d'outre-mer, Schaeffer crée la société de radiodiffusion de la France d'outre-mer (Sorafom). De retour à Paris en 1961, il fonde cette fois, au sein de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) qui devient l'ORTF en 1964, le Service de la recherche de la RTF, qu'il administre jusqu'en 1975, le Service de la recherche s'intègre alors à l'Institut national de l'audiovisuel.

C'est, entre autres, grâce aux travaux de Schaeffer en son sein qu'on sait aujourd'hui que la reconnaissance d'un instrument par son timbre dépend en grande partie de son attaque, et non seulement de la répartition spectrale de sa résonance, comme on le pensait suivant la théorie de Helmholtz répercutée dans l'enseignement musical par Danhauser.

Musique

Fils du violoniste et professeur de musique Henri Schaeffer (1881-1963) et de la cantatrice et professeure de musique Sidonie-Lucie Labriet (1884-1979)[6],[7], Schaeffer s'est toujours interrogé sur le phénomène musical. Profitant des installations à sa disposition au studio d’essai, et notamment de l'arrivée du magnétophone, il commence, en 1948, à effectuer des expérimentations au moyen de sons ou de séquences enregistrés sur des disques de vinyle. Il devient ainsi le pionnier de l'introduction de la technologie dans la composition et donne ainsi naissance à ce qu’il appelle « musique concrète ».

Entre autres techniques, il utilise le « sillon fermé »[8], où l'aiguille retombe indéfiniment dans le même sillon du disque. Des « objets sonores » en boucle sont ainsi créés, objets qu'il manipule par montage, par variations de vitesse et par diffusion à l'envers[Note 1]. De ces expérimentations naissent notamment l'Étude aux chemins de fer et la Symphonie pour un homme seul, pièces qui suscitent à la fois l’attention du milieu musical et les railleries des compositeurs de musique sérielle, avec qui Schaeffer sera souvent en conflit.

La notion de musique concrète a souvent été mal interprétée. Ce genre désigne non pas un style ou un type de matériau, mais plutôt une démarche :

« Lorsqu'en 1948, j'ai proposé le terme de musique concrète, j'entendais, par cet adjectif, marquer une inversion dans le sens du travail musical. Au lieu de noter des idées musicales par les symboles du solfège, et de confier la réalisation concrète à des instrumentistes connus, il s'agissait de recueillir le concret sonore, d'où qu'il vienne, et d'en abstraire les valeurs musicales qu'il contenait en puissance[9]. »

Il s'agit donc pour le compositeur de manipuler directement la matière sonore au lieu de confier cette tâche à des instrumentistes. Ce faisant, et par conséquent, tous les sons, quels qu'ils soient, sont susceptibles d’être organisés en un discours musical, dont Schaeffer s'ingénie à cerner les contours.

Assisté de Pierre Henry, devenu un des grands compositeurs du genre, Schaeffer dévoile ainsi un univers sonore qui abolit les limites de la musique instrumentale. Leur opéra Orphée 53, présenté au festival de Donaueschingen en 1953, fait d’ailleurs scandale.

Schaeffer continue d'explorer ce nouveau genre musical, se concentrant sur des études d'objets sonores. Il cesse de composer en 1960, pour donner davantage de place à ses activités de chercheur. Il assure toutefois, à partir de 1968, et jusqu'en 1980, un séminaire sur la musique expérimentale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, conjointement avec le GRM et Guy Reibel. Il ne revient à la composition, cette fois avec des sons électroniques, qu'en 1975 avec Le Triède fertile composé avec Bernard Durr, et, en 1979, avec Bilude.

Souvent invité comme conférencier, où sa verve polémique suscite souvent les débats, il reçoit plusieurs distinctions honorifiques, dont le grand prix des compositeurs de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) en 1976.

Pierre Schaeffer s'est éloigné de l'univers musical dans les années 1980, après avoir critiqué l'avant-garde des années 1950 qui cherchait à rompre avec la tradition. Cette lecture vise à la création d'une technique instrumentale innovante qui ne rompe pas avec la tradition.

Recherche

Article détaillé : Service de la recherche de la RTF.

L’avènement de la musique concrète conduit Pierre Schaeffer à une réflexion poussée sur le phénomène de la perception musicale. L'essentiel de ses travaux consiste à saisir la nature et la richesse de l'élément sonore, sa substance et sa matérialité, qu'il analyse en utilisant le terme d'« objet sonore ». Ce terme est inspiré de la phénoménologie et désigne une entité sonore détachée de son contexte. L’objet est ainsi apprécié dans ses qualités intrinsèques, sans égard à sa signification ou à son contexte culturel.

Plusieurs ouvrages viendront étayer cette démarche. Dans À la recherche d’une musique concrète, paru en 1952, il raconte la genèse de ce nouveau genre musical dont il tente d’apprivoiser l'immensité du domaine ainsi défriché. Un chapitre, écrit par Abraham Moles, dresse d’ailleurs les prémices d’un solfège de l'objet sonore.

Ce solfège, contribution clé de Schaeffer et de ses collaborateurs à la recherche musicale, est décrit en détail dans son ouvrage maître, le Traité des objets musicaux, vaste somme philosophique, acoustique et musicologique sur les musiques expérimentales. L'objet sonore y est décrit sous toutes ses facettes avec un vocabulaire adapté à ses attributs typologiques et morphologiques. Schaeffer édicte également dans cet ouvrage un axiome qu'il reprendra souvent (« la musique est faite pour être entendue ») : « dans cette recherche d‘ailleurs, nous ne perdons pas de vue ce postulat, pour nous fondamental, que toute musique est faite pour être entendue. Nous rattachons ainsi tout langage musical possible à des valeurs élaborées au niveau de la perception[10]. » La formule deviendra son cheval de bataille face à l’abstraction de plus en plus poussée des démarches compositionnelles, souvent détachées de tout souci sonore ou musical au profit d’une construction purement intellectuelle.

Schaeffer approfondit ses réflexions dans plusieurs essais et articles, notamment dans La Revue musicale et lors des séminaires du Conservatoire de musique de Paris ou des multiples conférences auxquels il est convié.

Les recherches de Schaeffer ne se cantonnent toutefois pas uniquement au domaine musical. À la demande du directeur de la Radio, il entreprend également une recherche fondamentale sur l'image d'une télévision encore à ses premiers pas. Ainsi naît le Service de la Recherche. Dans ce service où règne l'imagination la plus florissante, est conçue, en 1968, la série télévisée Les Shadoks dont les graphismes simples conviennent parfaitement à l'une des machines inventées : l'Animographe de Jean Dejoux, vers 1966.

Une synthèse de ses réflexions sur l’audiovisuel sera publiée dans les deux tomes de Machines à communiquer en 1970 et 1972.

Écrits

Son œuvre littéraire, au travers de romans, d'essais ou de nouvelles, retrace des passages de sa vie, mais révèle également ses doutes sur la nature humaine et les institutions qu'elle crée. Pierre Schaeffer y consacre la majeure partie de son temps à partir de 1978. Mentionnons Excusez-moi, je meurs et autres fabulations et Prélude, choral et fugue.

Vie personnelle

Il épouse Elisabeth Schmitt dont il a une première fille Marie-Claire, réalisatrice mariée au réalisateur Gérard Patris, puis la psychanalyste Jacqueline Schaeffer dont il a une seconde fille, Justine, comédienne et chanteuse.

Il est le cousin du peintre orientaliste Jacques Majorelle et l'arrière-petit-fils du décorateur Auguste Majorelle.

Il est inhumé au cimetière de Delincourt, dans l'Oise[11].

Œuvre

Livres

  • Clotaire Nicole, Paris, Seuil, 1938
  • Tobie, Paris, Seuil, 1939
  • Amérique, nous t'ignorons, Paris, Seuil, 1946
  • Les enfants de cœur, Paris, Seuil, 1949
  • À la recherche d'une musique concrète, Paris, Seuil, 1952
  • Traité des objets musicaux, Paris, Seuil, première édition en 1966, deuxième édition en 1977
  • La Musique concrète, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1967
  • Le Gardien de volcan, Paris, Seuil, Prix Sainte-Beuve, 1969
  • L'Avenir à reculons, Paris, Casterman, Collection M.O., 1970
  • Machines à communiquer, Paris, Seuil
    • Tome 1 : Genèse des simulacres, 1970
    • Tome 2 : Pouvoir et communication, 1972
  • Les Antennes de Jéricho[12], Paris, Stock, 1978
  • Excusez-moi, je meurs et autres fabulations, Paris, Flammarion, 1981
  • Prélude, choral et fugue, Paris, Flammarion, 1983
  • Faber et sapiens, Paris, Belfond, 1985
  • Propos sur la coquille, Arles, éditions Phonurgia Nova, 1990

Articles

  • Vers une musique expérimentale, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1957
  • Expériences musicales, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1959; et 6 émissions radio[13]
  • Expériences Paris, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1959
  • Musique et acoustique, dans Le Monde,
  • La Musique et les ordinateurs, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1971
  • De l'expérience musicale à l'expérience humaine, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1971
  • De la musique concrète à la musique même, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1977
  • La Face cachée de la musique française contemporaine, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1978
  • Recherche musicale au GRM, La Revue musicale, Paris, éditions Richard Masse, 1986

Entretiens

  • Essai sur la Radio et le Cinéma, esthétique et technique dans les arts-relais, 1941-1942, édition établie par Carlos Palombini et Sophie Brunet, Paris, éditions Allia, 2010
  • Entretiens avec Pierre Schaeffer par Marc Pierret, Belfond, 1969
  • Pierre Schaeffer par Sophie Brunet et Pierre Schaeffer, Paris, éditions Richard Masse, 1970

Préface

  • L’Analyse structurée, de Marie Thérèse Bertini, préfacé par Pierre Schaeffer, éditions Scm publications 1978

Œuvres musicales

  • Cinq études de bruits, 1948 :
    • Étude no 1 Déconcertante ou Étude aux tourniquets
    • Étude no 2 Imposée ou Étude aux chemins de fer[14]
    • Étude no 3 Concertante ou Étude pour orchestre
    • Étude no 4 Composée ou Étude au piano
    • Étude no 5 Pathétique ou Étude aux casseroles
  • Diapason Concertino, 1948.
  • Variation sur une flûte mexicaine, 1949.
  • Suite pour quatorze instruments, 1949.
  • Bidule en ut, 1950.
  • L'Oiseau Rai, 1950.
  • Symphonie pour un homme seul (en collaboration avec Pierre Henry), 1951.
  • Orphée 51 ou Toute la lyre, pantomime lyrique pour soprano, mezzo-soprano, contralto, ténor, deux récitants, mime et bande, 1951.
  • Les Paroles dégelées, 1952.
  • Masquerage, musique concrète pour un film de Max de Haas, 1952.
  • Orphée 53 (en collaboration avec Pierre Henry), "opéra concret" pour trois voix, clavecin, violon et bande, 1953.
  • Sahara aujourd'hui, musique pour le film de Pierre Gout et Pierre Schwab, 1957.
  • Étude aux objets, 1958.
  • Continuo, en collaboration avec Luc Ferrari, 1958.
  • Étude aux allures, 1958.
  • Étude aux sons animés, 1958.
  • Phèdre, musique de scène pour Phèdre de Jean Racine, 1959.
  • Nocturne aux chemins de fer, musique de scène pour mime avec Jacques Lecoq, 1959.
  • Simultané camerounais, 1959.
  • Le Trièdre fertile[15] (sept mouvements, en collaboration avec Bernard Dürr), 1975.
  • Bilude pour piano et bande, 1979.

Enregistrements publiés

  • Solfège de l'objet sonore, avec la collaboration de Guy Reibel. Disque d’exemples sonores pour accompagner le Traité des objets musicaux (prix de l'Académie Charles-Cros, 1967), réédité à Paris : INA-GRM, C2010/11/12, 1998 (comporte trois CD).
  • Œuvres de Pierre Schaeffer, collection « Prospective du XXIe siècle » et collection « Classique du XXe siècle », Philips, 1970.
  • L'Œuvre musicale, en 3 CD, 1998/2005, INA.
  • Dix ans d'essais radiophoniques, 1955, éditions phonurgia nova, Arles, 1990, 1 livre + 4 CD.
  • Oeuvres 1948-52[16] édités par INA-GRM
  • Oeuvres 1958-79[17]

édités par INA-GRM en 2023

Réalisations radiophonique

  • La Coquille à planètes, suite fantastique pour une voix et douze monstres en huit émissions radiophonique, musique de Claude Arrieu, paroles de Pierre Schaeffer, 1942-1944[18].
  • Cantate à l'Alsace, pièce radiophonique, 1944.
  • Une Heure du monde, 1947.
  • Claudel à Brangues, 1953.

Films

  • Essai visuel sur l'objet sonore, 1962
  • La Recherche image, 1965
  • Dialogue du son et de l'image, 1966
  • L'Observateur observé, 1967

Postérité

Prix

Un ruban de pellicule de film déroulé.
Déroulement de Pierre Schaeffer par Michel Haumant en 1986 à son domicile parisien.

Rue

  • Une rue de Nancy, depuis 1998, dans le quartier de Beauregard, porte son nom.

Influences

  • Jean-Michel Jarre, qui l'a côtoyé au GRM, le considère comme une de ses influences majeures[19].

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

Notes
  1. ↑ Le « sillon fermé » n'est pas la conséquence d'un accroc : il est techniquement obtenu en ne gravant pas le sillon en spirale, mais en cercles concentriques : le burin est relevé juste à l'endroit de la boucle. Il n'y a donc pas de bruit de raccord de boucle comme dans le cas d'un disque « rayé », ce qui est essentiel. Par ailleurs, la lecture à l'envers (en faisant tourner le disque dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) n'était pratiquement pas réalisable sur les disques Pyral 78 t de manière mécanique (même en débrayant l'entraînement du plateau, la pointe de lecture était inclinée et se serait opposée à la rotation). En revanche, dès l'arrivée de la bande magnétique, il a suffi de retourner la bande.
Références
  1. ↑ À la recherche d'une musique concrète, Paris, Seuil, 1952.
  2. ↑ « Pierre Schaeffer », sur Esprit
  3. ↑ Véronique Auzépy-Chavagnac, Jean de Fabrègues et la jeune droite catholique (lire en ligne), p. 325-356 (Chapitre XI, L'engagement dans la Révolution nationale).
  4. ↑ « Pierre Schaeffer (biographie) », sur Revue Esprit (consulté le ).
  5. ↑ Stéphane Bonnefoi, réalisation Alexandre Bazin, en collaboration avec le Groupe de Recherches Musicales (GRM) de l'INA, « Pierre Schaeffer au temps du Studio d'essai (1943-1945) », sur France Culture.
  6. ↑ Karine Le Bail et Martin Kaltenecker, Jalons - Pierre Schaeffer : Les constructions impatientes, p. 1, adopté par le CNRS en 2019 [lire en ligne].
  7. ↑ (en) « Family tree of Sidonie Lucie Labriet », sur Geneanet (consulté le ).
  8. ↑ « En surfant sur le sillon fermé, Pierre Schaeffer crée la boucle électro », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. ↑ Traité des objets musicaux, Paris, Seuil, 1966, page 23.
  10. ↑ Traité des objets musicaux, op. cit., page 133.
  11. ↑ Cimetières de France et d'ailleurs
  12. ↑ « Pierre Schaeffer - Audio », sur Centre Pompidou (consulté le )
  13. ↑ « L'expérience musicale - 1959, by Pierre Schaeffer », sur Pierre Schaeffer (consulté le )
  14. ↑ « Étude aux chemins de fer, par Pierre Schaeffer », sur Moochin' About (consulté le ).
  15. ↑ « Le Trièdre fertile, par Pierre Schaeffer », sur Recollection GRM (consulté le ).
  16. ↑ « Œuvres 1948-1952, by Pierre Schaeffer », sur Pierre Schaeffer (consulté le )
  17. ↑ « Œuvres 1958-1979, by Pierre Schaeffer », sur Pierre Schaeffer (consulté le )
  18. ↑ « La coquille à planètes, Claude Arrieu et Pierre Schaeffer », sur brahms.ircam.fr (consulté le ).
  19. ↑ « Pierre Schaeffer, le maître de Jarre », sur En attendant Jarre, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Propos recueillis par Gilbert Salachas, « Pierre Schaeffer : L'important pour la jeunesse, c'est de ne pas chercher à réinventer les deux générations qui l'ont précédée », Téléciné no 154, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 40-46, (ISSN 0049-3287).
  • Marc Pierret, Entretiens avec Pierre Schaeffer, 1969, éditions Pierre Belfond. 193 p.
  • Guide des objets sonores, Pierre Schaeffer et la recherche musicale par Michel Chion, 1983, coédition Buchet/Chastel & INA/GRM.
  • Sur les traces de Pierre Schaeffer par Jocelyne Tournet-Lammer, 2006, éditions La documentation française & lNA.
  • Dallet, Sylvie et Brunet Sophie, Pierre Schaeffer, itinéraires d'un chercheur /Pierre Schaeffer, a Career in Research, Éditions du Centre d'Études et de Recherche Pierre Schaeffer, Montreuil, 1997.
  • Dallet, Sylvie, (sous la direction de) Veitl, Anne, Du sonore au musical : cinquante années de recherches concrètes (1948-1998), L'Harmattan, 2001.
  • Robert, Martial, Pierre Schaeffer : des Transmissions à Orphée, Préface de Jean-Claude Risset, Paris, éd. L'Harmattan, 1999, 13 planches, discographie, sonographie, filmo-vidéographie, 181 références bibliographiques schaefferiennes, 416 p.
  • Robert, Martial, Pierre Schaeffer : d'Orphée à Mac Luhan, Préface de André-Jean Tudesq, Paris, éd. L'Harmattan, 2000, 18 planches, sonographie, filmo-vidéographie, 294 références bibliographiques schaefferiennes, 496 p.
  • Robert, Martial, Pierre Schaeffer : de Mac Luhan au fantôme de Gutenberg, Préface de Bernard Vecchione, Paris, éd. L'Harmattan, 2002, 18 planches, sonographie, filmo-vidéographie, chronologie générale de Pierre Schaeffer dans son siècle, 249 références bibliographiques schaefferiennes, 464 p.
  • Tournet-Lammer, Jocelyne., Sur les traces de Pierre Schaeffer : Archives 1942-1995, INA, 473 p., 2006.
  • Pierre Schaeffer (1910-2010), ouvrage collectif sous la direction de Martin Kaltenecker et Karine Le Bail, CNRS-éditions/Imec, .
  • Proceedings of the International Conference Pierre Schaeffer : mediArt, ouvrage collectif sous la direction de Dalibor Davidović, Nikša Gligo, Seadeta Midžić, Daniel Teruggi et Jerica Ziherl, Préface de Ivo Malec, articles de Daniel Teruggi, François Bayle, Jocelyne Tournet-Lammer, Dieter Kaufmann, Francisco Rivas, Seadeta Midžić, Marc Battier, Brian Willems, Leigh Landy, Cedric Maridet, Hans Peter Kuhn, Tatjana Böhme-Mehner, Jelena Novak, Martin Laliberté, Suk-Jun Kim, Darko Fritz, Stephen McCourt, Biljana Srećković et Elzbieta Sikora, Rijeka, éd. Muzej moderne i suvremene umjetnosti, 2011, 160 p.
  • Portrait polychrome de Pierre Schaeffer, ouvrage collectif, avec 4 CD de la voix de Pierre Schaeffer, Paris, éd. Ina-GRM, 2008.
  • Ouïr, entendre, écouter, comprendre après Schaeffer, sous la direction de Denis Dufour, articles de Jean-Christophe Thomas, Makis Solomos, Hugues Dufourt, Jean-François Augoyard, Régis Renouard Larivière, Jean Molino, François Bayle, Jean-claude Risset, Francis Dhomont, Denis Smalley, Lelio Camilleri, Marcel Frémiot, Pierre Schaeffer, Sylvie Dallet, Bibliothèque de recherche musicale, Ina/GRM, Paris, Buchet/Chastel, 1999.
  • Évelyne Gayou, Le Groupe de Recherches Musicales, cinquante ans d'histoire, éditions Fayard, 2007.
  • Anne Marie Laulan et Jacques Perriault (coordination), Les racines oubliées des sciences de la communication, revue Hermès, no 48, éditions CNRS, 2007, réédition en 2010 dans Les essentiels d'Hermès, avec un article de Jocelyne Tournet sur Pierre Schaeffer, CNRS éditions, .
  • Anthony Humbertclaude, Bidule en Ut, section Grandes destinées, revue Nancy Tourisme, no 10, édité par l'Office du Tourisme de la Métropole du Grand Nancy, 2018-2019.
  • (en) « Textes de Pierre Schaeffer à propos d'Otavio Henrique Soares Brandão », sur Issuu (consulté le ).
v · m
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pierre_Schaeffer&oldid=218813961 ».