« Hypothèse de simulation » : différence entre les versions
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L''''hypothèse de simulation''' énonce que la [[réalité]] observable a pour trame une [[Simulation informatique|simulation]], semblable à celles de nos [[ordinateur]]s, sans que les [[entité]]s y évoluant puissent la distinguer commodément de la ''vraie'' réalité. Cette [[hypothèse]] repose elle-même sur le développement de la [[réalité simulée]], actuellement considérée comme une [[technologie]] fictive et gravitant autour de nombreuses œuvres de [[science-fiction]], telles ''[[Star Trek]]'', ''[[The Truman Show]]'', ''[[Passé virtuel]]'' ou ''[[Matrix (film)|Matrix]]''. On la trouve dès le roman de [[Daniel Galouye]] ''[[Simulacron 3]]'', mais [[René Descartes]] (dans ses ''Méditations métaphysiques''), {{refnec|[[John Locke|Locke]] et [[George Berkeley]] ont envisagé eux aussi l'hypothèse de mondes de simulacre}}, dont l'idée se trouve dès le [[Allégorie de la caverne|mythe de la Caverne]] de [[Platon]]. La simulation a également été largement poétisée et pensée par [[Jean Baudrillard]] dans son livre ''Simulation et Simulacres''. |
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L''''hypothèse de simulation''' énonce que ce dont les être [[Sentience|sentients]] font l'expérience est en fait une [[réalité simulée]], telle qu'une [[simulation informatique]] dans laquelle les êtres sentients sont eux-même construits. Cette [[hypothèse]] repose elle-même sur le développement de la [[réalité simulée]], actuellement considérée comme une [[technologie]] fictive qui fait l'objet de nombreuses œuvres de [[science-fiction]], telles que ''[[Matrix (film)|Matrix]],'' ''[[Star Trek]]'', ''[[eXistenZ]]'', ''[[Passé virtuel]]'', ou encore ''[[Simulacron 3]]''. |
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| ⚫ | L'hypothèse de simulation se présente au départ comme une hypothèse sceptique, voire de [[conspiration]], proposition parmi bien d'autres explorant des réponses sur la nature de la réalité face aux questions philosophiques classiques : ''Qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous ?''. Toutes explorent le rapport d'une réalité vécue comme complexe à une possible [[illusion]] plus simple à créer. On retrouve des idées similaires dans les ''[[Méditations métaphysiques]]'' de [[René Descartes|Réne Descartes]], l'[[immatérialisme]] de [[George Berkeley]], le [[phénoménisme]], ou encore avec l'[[argument du rêve]] et [[Tchouang-tseu|Tchouang-Tseu]], qui s'est demandé s'il est un homme ayant [[Le Rêve du papillon|rêvé qu'il était papillon]] ou s'il n'est pas plutôt ce papillon en train de rêver qu'il est Tchouang Tseu. |
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L'hypothèse de simulation est devenue sujet de nombreux débats faisant intervenir [[philosophie]] et [[sciences cognitives]] dans un cadre [[futurologie|futurologique]], en particulier [[transhumanisme|transhumaniste]], grâce au travail de [[Nick Bostrom]] entre autres<ref name ="Bostrom 2003">{{en}} Bostrom, N., 2003, [http://www.simulation-argument.com/simulation.html Are You Living in a Simulation?], Philosophical Quarterly (2003), Vol. 53, No. 211, pp. 243-255.</ref>. |
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L'hypothèse de simulation est devenue sujet de nombreux débats mêlant [[philosophie]] et [[sciences cognitives]] dans un cadre [[futurologie|futurologique]], en particulier [[transhumanisme|transhumaniste]], grâce au travail de [[Nick Bostrom]] entre autres<ref name=":0">{{Article|langue=en|auteur1=Nick Bostrom|titre=Are You Living In a Computer Simulation?|périodique=Philosophical Quarterly|date=2003|lire en ligne=https://simulation-argument.com/simulation/}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=David J. Chalmers|titre=The matrix as metaphysics|périodique=Philosophers Explore the Matrix|date=2005|lire en ligne=https://consc.net/papers/matrix.html}}</ref>. En 2001, [[Nick Bostrom]] a proposé l'argument de la simulation, qui suggère que si les civilisations futures deviennent capables de créer des simulations [[Conscience artificielle|conscientes]], alors elles pourraient en générer un si grand nombre qu'une entité consciente choisie au hasard serait presque certainement dans une simulation. L'argument présente un trilemme : soit de telles simulations ne sont pas créées en raison de limitations technologiques ou d'autodestruction, ou bien les civilisations avancées choisissent de ne pas les créer ; ou nous vivons presque certainement dans l'une d'elles. Cela suppose que la conscience ne se limite pas aux cerveaux biologiques, et peut émerger sur d'autres système qui mettent en œuvre les structures et processus computationnels appropriés<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Paul |nom=Sutter |titre=Could our Universe be a simulation? How would we even tell? |url=https://arstechnica.com/science/2024/01/could-our-universe-be-a-simulation-how-would-we-even-tell/ |site=Ars Technica |date=2024-01-31 |consulté le=2024-09-19}}</ref>{{,}}<ref name=":0" />. |
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Peu de temps après l'an 2000, [[Nick Bostrom]] utilise des raisons [[empirisme|empiriques]] pour défendre ce point de vue<ref name="Bostrom 2003"/>{{,}}<ref name = "Chalmers">{{en}} Davis J. Chalmers [http://consc.net/papers/matrix.html The Matrix as Metaphysics] Dept of Philosophy, U. o Arizona; article écrit pour la partie "philosophie" du site web de Matrix.</ref>. Cette notion peut être reliée à celle de l'[[omphalos]] en [[théologie]]. |
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Selon [[Nick Bostrom|Bostrom]], il y a de très fortes chances que l'une de ces trois affirmations soit correcte : |
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# Aucune [[civilisation]] ne pourra atteindre un niveau technologique incluant la faculté de créer une réalité simulée. |
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# Aucune civilisation atteignant le stade technologique sus-cité, ne produira cette réalité simulée, soit par nécessité de réserver sa puissance de calcul à d'autres tâches, soit par considérations [[éthique]]s, etc. |
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# La probabilité que des entités telles que nous fassent partie d'une réalité virtuelle est proche de 1. |
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== L'argument du rêve== |
== L'argument du rêve== |
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| ⚫ | L'[[argument du rêve]] stipule qu'aucune [[technologie]] futuriste n'est nécessaire pour créer une réalité simulée, et que seul un [[cerveau]] humain est nécessaire. Plus spécifiquement, la capacité à créer des réalités simulées durant le [[sommeil paradoxal]] affecte statistiquement la probabilité que notre propre réalité soit simulée. |
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{{Article détaillé|Argument du rêve}} |
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| ⚫ | L'argument du rêve stipule qu'aucune [[technologie]] futuriste n'est nécessaire pour créer une réalité simulée, et que seul un [[cerveau]] humain est nécessaire. Plus spécifiquement, la capacité à créer des réalités simulées durant le [[sommeil paradoxal]] affecte statistiquement la probabilité que notre propre réalité soit simulée. |
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Cet argument est évoqué par [[Jean Cocteau]] dans son ''[[Orphée]]'' : « Certains disent que nous sommes juste son rêve. Son mauvais rêve ». |
Cet argument est évoqué par [[Jean Cocteau]] dans son ''[[Orphée]]'' : « Certains disent que nous sommes juste son rêve. Son mauvais rêve ». |
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Version du 25 septembre 2024 à 00:13
L'hypothèse de simulation énonce que ce dont les être sentients font l'expérience est en fait une réalité simulée, telle qu'une simulation informatique dans laquelle les êtres sentients sont eux-même construits. Cette hypothèse repose elle-même sur le développement de la réalité simulée, actuellement considérée comme une technologie fictive qui fait l'objet de nombreuses œuvres de science-fiction, telles que Matrix, Star Trek, eXistenZ, Passé virtuel, ou encore Simulacron 3.
L'hypothèse de simulation se présente au départ comme une hypothèse sceptique, voire de conspiration, proposition parmi bien d'autres explorant des réponses sur la nature de la réalité face aux questions philosophiques classiques : Qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous ?. Toutes explorent le rapport d'une réalité vécue comme complexe à une possible illusion plus simple à créer. On retrouve des idées similaires dans les Méditations métaphysiques de Réne Descartes, l'immatérialisme de George Berkeley, le phénoménisme, ou encore avec l'argument du rêve et Tchouang-Tseu, qui s'est demandé s'il est un homme ayant rêvé qu'il était papillon ou s'il n'est pas plutôt ce papillon en train de rêver qu'il est Tchouang Tseu.
L'hypothèse de simulation est devenue sujet de nombreux débats mêlant philosophie et sciences cognitives dans un cadre futurologique, en particulier transhumaniste, grâce au travail de Nick Bostrom entre autres[1],[2]. En 2001, Nick Bostrom a proposé l'argument de la simulation, qui suggère que si les civilisations futures deviennent capables de créer des simulations conscientes, alors elles pourraient en générer un si grand nombre qu'une entité consciente choisie au hasard serait presque certainement dans une simulation. L'argument présente un trilemme : soit de telles simulations ne sont pas créées en raison de limitations technologiques ou d'autodestruction, ou bien les civilisations avancées choisissent de ne pas les créer ; ou nous vivons presque certainement dans l'une d'elles. Cela suppose que la conscience ne se limite pas aux cerveaux biologiques, et peut émerger sur d'autres système qui mettent en œuvre les structures et processus computationnels appropriés[3],[1].
L'argument du rêve
L'argument du rêve stipule qu'aucune technologie futuriste n'est nécessaire pour créer une réalité simulée, et que seul un cerveau humain est nécessaire. Plus spécifiquement, la capacité à créer des réalités simulées durant le sommeil paradoxal affecte statistiquement la probabilité que notre propre réalité soit simulée.
Cet argument est évoqué par Jean Cocteau dans son Orphée : « Certains disent que nous sommes juste son rêve. Son mauvais rêve ».
La vie est un songe de Calderon de la Barca tourne également autour de cette idée.
Références
- (en) Nick Bostrom, « Are You Living In a Computer Simulation? », Philosophical Quarterly, (lire en ligne)
- (en) David J. Chalmers, « The matrix as metaphysics », Philosophers Explore the Matrix, (lire en ligne)
- (en) Paul Sutter, « Could our Universe be a simulation? How would we even tell? », sur Ars Technica, (consulté le )
