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« Transport maritime » : différence entre les versions

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[[File:Shipping routes red black.png|thumb|Carte des ''« routes »'' commerciales dans l'[[océan mondial]], montrant notamment la concentration du trafic maritime dans l'hémisphère nord.|349x349px]]
[[File:Shipping routes red black.png|thumb|Carte des « routes » commerciales dans l'[[océan mondial]], montrant notamment la concentration du trafic maritime dans l'hémisphère nord.|349x349px]]
[[Fichier:Main maritime shipping routes.png|vignette|redresse=1.5|Carte des principales [[Route maritime|routes maritimes]], des principaux {{Langue|en|texte=choke points}} ([[détroit]]s, [[Canal (voie d'eau)|canaux]] transocéaniques)<ref>Au niveau [[géopolitique]], les principales routes maritimes comportent des points de passage stratégiques (détroits, canaux transocéaniques) qui sont des [[goulet d'étranglement (route)|goulets d'étranglement]] ({{Langue|en|texte=choke points}}) dont l'occlusion pose des problèmes soulevant des enjeux de [[sécurité maritime]].</ref>, et des [[Liste des plus grands ports à conteneurs|plus grands ports à conteneurs]] (en 2018)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=23|url texte=https://eu.boell.org/sites/default/files/2021-02/EUMobilityatlas2021_FINAL_WEB.pdf?dimension1=euma2021}}.</ref>.]]
[[Fichier:Main maritime shipping routes.png|vignette|redresse=1.5|Carte des principales [[Route maritime|routes maritimes]], des principaux {{Langue|en|texte=choke points}} ([[détroit]]s, [[Canal (voie d'eau)|canaux]] transocéaniques)<ref>Au niveau [[géopolitique]], les principales routes maritimes comportent des points de passage stratégiques (détroits, canaux transocéaniques) qui sont des [[goulet d'étranglement (route)|goulets d'étranglement]] ({{Langue|en|texte=choke points}}) dont l'occlusion pose des problèmes soulevant des enjeux de [[sécurité maritime]].</ref>, et des [[Liste des plus grands ports à conteneurs|plus grands ports à conteneurs]] (en 2018)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=23|url texte=https://eu.boell.org/sites/default/files/2021-02/EUMobilityatlas2021_FINAL_WEB.pdf?dimension1=euma2021}}.</ref>.]]
[[Fichier:Répartition du tonnage mondial par catégories de navires.png|vignette|redresse=1.5|Répartition du tonnage mondial par catégories de [[Navire de charge|navires de charge]] : navires à unités de charge 25 % ({{lien|fr=cargo de fret|lang=en|trad=Breakbulk cargo}}<ref>Transport de [[Fût (récipient)|fûts]], sacs, palettes, boxes.</ref>, {{lien|fr=néo-vrac|lang=en|trad=Neo-bulk cargo}}<ref>Transport de [[Bois (matériau de construction)|bois]], papier, acier, véhicules.</ref>, [[porte-conteneurs]]), navires de [[vrac]] 75 % ([[vraquier]] [[Navire-citerne|liquide]]<ref>Transport [[Pétrolier|de pétrole]], [[Gaz naturel liquéfié|GNL]], [[Chimiquier|produits chimiques]] à vocation multiple, huiles végétales.</ref>, vraquier sec<ref>Transport de charbon, minerai de fer, granulats, bauxite, sable.</ref>)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=22}}.</ref>.]]
[[Fichier:Répartition du tonnage mondial par catégories de navires.png|vignette|redresse=1.5|Répartition du tonnage mondial par catégories de [[Navire de charge|navires de charge]] : navires à unités de charge 25 % ({{lien|fr=cargo de fret|lang=en|trad=Breakbulk cargo}}<ref>Transport de [[Fût (récipient)|fûts]], sacs, palettes, boxes.</ref>, {{lien|fr=néo-vrac|lang=en|trad=Neo-bulk cargo}}<ref>Transport de [[Bois (matériau de construction)|bois]], papier, acier, véhicules.</ref>, [[porte-conteneurs]]), navires de [[vrac]] 75 % ([[vraquier]] [[Navire-citerne|liquide]]<ref>Transport [[Pétrolier|de pétrole]], [[Gaz naturel liquéfié|GNL]], [[Chimiquier|produits chimiques]] à vocation multiple, huiles végétales.</ref>, vraquier sec<ref>Transport de charbon, minerai de fer, granulats, bauxite, sable.</ref>)<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Philipp Cerny, Martin Keim|titre=EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe|éditeur=Heinrich-Böll-Stiftung European Union|date=2021|passage=22}}.</ref>.]]
[[Fichier:Eugen Maersk and Maersk Palermo (6953649940).jpg|vignette|Dans un porte-conteneurs, les « boîtes » sont empilées à la fois en cale et sur le pont.]]
[[Fichier:Eugen Maersk and Maersk Palermo (6953649940).jpg|vignette|Dans un porte-conteneurs, les « boîtes » sont empilées à la fois en cale et sur le pont.]]
[[File:Danielle_Casanova_-_Corsica_Linea.jpg|thumb|Le [[Danielle Casanova (cruise-ferry)|Danielle Casanova]], un [[Ferry (bateau)|cruise-ferry]] de [[Corsica Linea]].]]
[[File:Danielle_Casanova_-_Corsica_Linea.jpg|thumb|Le [[Danielle Casanova (cruise-ferry)|Danielle Casanova]], un [[Ferry (bateau)|cruise-ferry]] de [[Corsica Linea]].]]
[[File:Astor cruiseship.JPG|thumb|L'Astor, un navire de croisière.]]
[[File:Astor cruiseship.JPG|thumb|L'Astor, un navire de croisière.]]

Le '''transport maritime''' est la circulation par [[mer]] de [[marchandise]]s ([[cargo]]s), de [[Passager (transport)|passagers]] ([[Ferry (bateau)|ferries]] et [[Navire de croisière|navires de croisières]]) et l'activité liée aux ports. Les moyens de circulation sont assurés essentiellement par la [[marine marchande]].
Le '''transport maritime''' est la circulation par [[mer]] de [[marchandise]]s ([[cargo]]s), de [[Passager (transport)|passagers]] ([[Ferry (bateau)|ferries]] et [[Navire de croisière|navires de croisières]]) et l'activité liée aux ports. Les moyens de circulation sont assurés essentiellement par la [[marine marchande]].


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Le transport maritime consiste à déplacer des marchandises ou des personnes pour l'essentiel par voie maritime, le long de [[route maritime|routes maritimes]] et occasionnellement des canaux ([[Canal de Panama]], [[Canal de Suez]] et les estuaires portuaires notamment). Le transport maritime comprend également la prise en charge du pré-acheminement et du post-acheminement (positionnement d'un conteneur chez le chargeur et son acheminement au port, par exemple). Un tel déplacement sera couvert par un [[connaissement]] dans le cadre de la ligne régulière ou d'un [[contrat d'affrètement]] dans le cadre d'un service de [[tramping]] (lorsque les tonnages sont importants, par exemple).
Le transport maritime consiste à déplacer des marchandises ou des personnes pour l'essentiel par voie maritime, le long de [[route maritime|routes maritimes]] et occasionnellement des canaux ([[Canal de Panama]], [[Canal de Suez]] et les estuaires portuaires notamment). Le transport maritime comprend également la prise en charge du pré-acheminement et du post-acheminement (positionnement d'un conteneur chez le chargeur et son acheminement au port, par exemple). Un tel déplacement sera couvert par un [[connaissement]] dans le cadre de la ligne régulière ou d'un [[contrat d'affrètement]] dans le cadre d'un service de [[tramping]] (lorsque les tonnages sont importants, par exemple).


Selon la [[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]], en 2020 la flotte mondiale de transport maritime commercial atteignait {{nombre|99800 navires}} de plus de {{nobr|100 tonneaux}} de [[jauge brute]], qui en janvier 2021 pouvaient transporter {{nobr|2,1 milliards}} de tonnes de port en lourd, assurant 90 % du trafic mondial<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=UNCTAD |titre=Review of maritime transport 2021 |url=https://unctad.org/webflyer/review-maritime-transport-2021 |site=UNCTAD.org |consulté le=21 août 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|2012|id=UNCTAD20122 |p=<!-- Quelle page ? -->}}.</ref>. En 2012, le transport maritime mondial représente un marché de {{unité|1500 milliards}} d'euros<ref name="atlantico.fr">{{lien web |titre=Transport maritime : ce marché insoupçonné qui pèse plus lourd que l'aéronautique et les télécoms |url=http://www.atlantico.fr/decryptage/transport-maritime-marche-insoupconne-qui-pese-plus-lourd-que-aeronautique-et-telecoms-florent-detroy-725479.html |site=Atlantico.fr |consulté le=06-08-2020}}.</ref>. En 2015, il représente 80 % du commerce mondial en volume et 70 % en valeur<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Review of maritime transport |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |année=2012 |pages totales=xvi+179 |passage=xii |isbn=978-92-1-112860-4 |lire en ligne=https://unctad.org/system/files/official-document/rmt2012_en.pdf |format=pdf |consulté le=4 août 202 |id=UNCTAD20122 }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=|titre=ITF Transport Outlook 2015|éditeur=OECD Publishing|date=2015|passage=22}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les ports maritimes au cœur de la mondialisation|url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000553-les-ports-maritimes-au-caeur-de-la-mondialisation/introduction |date=6 février 2015 |site=[[La Documentation française]] |consulté le=17 octobre 2016}}.</ref>. Malgré un ralentissement dû à la [[Crise économique mondiale de 2008|crise de 2008]], ce marché devrait continuer de croître pour atteindre {{unité|2000 milliards}} d'euros en 2020<ref name="atlantico.fr"/>.
Selon la [[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]], en 2020 la flotte mondiale de transport maritime commercial atteignait {{nombre|99800 navires}} de plus de {{nobr|100 tonneaux}} de [[jauge brute]], qui en janvier 2021 pouvaient transporter {{nobr|2,1 milliards}} de tonnes de port en lourd, assurant 90 % du trafic mondial<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Review of maritime transport 2021 |url=https://unctad.org/webflyer/review-maritime-transport-2021 |site=UNCTAD.org |consulté le=21 août 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement|2012|id=UNCTAD20122 |p=<!-- Quelle page ? -->}}.</ref>. En 2012, le transport maritime mondial représente un marché de {{unité|1500 milliards}} d'euros<ref name="atlantico.fr">{{lien web |titre=Transport maritime : ce marché insoupçonné qui pèse plus lourd que l'aéronautique et les télécoms |url=http://www.atlantico.fr/decryptage/transport-maritime-marche-insoupconne-qui-pese-plus-lourd-que-aeronautique-et-telecoms-florent-detroy-725479.html |site=Atlantico.fr |consulté le=06-08-2020}}.</ref>. En 2015, il représente 80 % du commerce mondial en volume et 70 % en valeur<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Review of maritime transport |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |année=2012 |pages totales=xvi+179 |passage=xii |isbn=978-92-1-112860-4 |lire en ligne=https://unctad.org/system/files/official-document/rmt2012_en.pdf |format=pdf |consulté le=4 août 202 |id=UNCTAD20122 }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=|titre=ITF Transport Outlook 2015|éditeur=OECD Publishing|date=2015|passage=22}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les ports maritimes au cœur de la mondialisation|url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000553-les-ports-maritimes-au-caeur-de-la-mondialisation/introduction |date=6 février 2015 |site=[[La Documentation française]] |consulté le=17 octobre 2016}}.</ref>. Malgré un ralentissement dû à la [[Crise économique mondiale de 2008|crise de 2008]], ce marché devrait continuer de croître pour atteindre {{unité|2000 milliards}} d'euros en 2020<ref name="atlantico.fr"/>.


<center>'''Évolution du transport maritime mondial (marchandises) de 1950 à 2020'''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Miossec|responsabilité1=Professeur à l’université Paul Valéry-Montpellier|titre=Le transport maritime et les rivages de la mer|url=https://visionscarto.net/transport-maritime-rivages-de-la-mer|site=https://visionscarto.net|date=1 septembre 2014|consulté le=9 juin 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=United Nations Conference on Trade and Development|titre=Review of Maritime Transport 2018|passage=2-5|lieu=New-York|éditeur=United Nations|date=03 Octobre 2018|pages totales=116|isbn=978-92-1-112928-1|lire en ligne=https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/rmt2018_en.pdf}}</ref>
<center>'''Évolution du transport maritime mondial (marchandises) de 1950 à 2020'''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Jean-Marie Miossec|responsabilité1=Professeur à l’université Paul Valéry-Montpellier|titre=Le transport maritime et les rivages de la mer|url=https://visionscarto.net/transport-maritime-rivages-de-la-mer|site=visionscarto.net|date=1 septembre 2014|consulté le=9 juin 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=United Nations Conference on Trade and Development|titre=Review of Maritime Transport 2018|passage=2-5|lieu=New-York|éditeur=United Nations|date=03 Octobre 2018|pages totales=116|isbn=978-92-1-112928-1|lire en ligne=https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/rmt2018_en.pdf}}</ref>


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== Flotte marchande mondiale ==
== Flotte marchande mondiale ==
[[File:Merchant marine by country.PNG|thumb|Enregistrement des navires de marine marchande dans le monde (source : CIA) ({{GT|1,000|disp=long}} and over) per country<ref>{{lien web|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2108rank.html |titre=Rank Order - Merchant marine |consulté le=2007-05-21 |série=CIA.gov }}. Il n'y a pas de liens entre la taille du pays, son nombre de ports ou son linéaire côtier. Quelques petits pays sont des [[pavillons de complaisance]]</ref>.|406x406px]]
[[File:Merchant marine by country.PNG|thumb|Enregistrement des navires de marine marchande dans le monde (source : CIA) ({{GT|1,000|disp=long}} and over) per country<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2108rank.html |titre=Rank Order - Merchant marine |consulté le=2007-05-21 |site=CIA.gov }}. Il n'y a pas de liens entre la taille du pays, son nombre de ports ou son linéaire côtier. Quelques petits pays sont des [[pavillons de complaisance]]</ref>.|406x406px]]
{{article connexe|Liste des flottes de marine marchande}}
{{article connexe|Liste des flottes de marine marchande}}


La flotte marchande mondiale est constituée de différents types de vaisseaux. Le tableau ci-dessous présente la répartition de cette flotte entre ces différents types<ref>Base de données de l'UNCTAD ([http://www.unctad.org/en/docs/rmt2005_en.pdf site Web])</ref>. Au début de 2007, la flotte mondiale a, en comptabilisant les navires de plus de {{nombre|1000 tpl}}, pour la première fois, dépassé un milliard de tonnes de [[port en lourd]] (tpl) pour atteindre {{nobr|1,04 milliard}} de tpl<ref>{{fr}} [http://www.unctad.org/Templates/WebFlyer.asp?intItemID=4398&lang=2 Étude sur les transports maritimes 2007], Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement</ref>.
La flotte marchande mondiale est constituée de différents types de vaisseaux. Le tableau ci-dessous présente la répartition de cette flotte entre ces différents types<ref>Base de données de l'UNCTAD ([http://www.unctad.org/en/docs/rmt2005_en.pdf site Web])</ref>. Au début de 2007, la flotte mondiale a, en comptabilisant les navires de plus de {{nombre|1000 tpl}}, pour la première fois, dépassé un milliard de tonnes de [[port en lourd]] (tpl) pour atteindre {{nobr|1,04 milliard}} de tpl<ref>{{fr}} [http://www.unctad.org/Templates/WebFlyer.asp?intItemID=4398&lang=2 Étude sur les transports maritimes 2007], Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement</ref>.


Au {{date-|1 janvier 2010}}, le tonnage global est de {{nombre|1276 millions}} de tonnes de port en lourd qui en 2009 ont transporté {{nobr|7,84 milliards}} de tonnes de fret<ref>{{Lien web |url=http://www.unctad.org/templates/webflyer.asp?docid=14175&intItemID=1528&lang=2 |titre=Transports maritimes : une reprise encore freinée par une offre excédentaire de navires et des taux de fret déprimés |année=20 décembre 2010 |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |consulté le=17 juillet 2011}}</ref>.
Au {{date-|1 janvier 2010}}, le tonnage global est de {{nombre|1276 millions}} de tonnes de port en lourd qui en 2009 ont transporté {{nobr|7,84 milliards}} de tonnes de fret<ref>{{Lien web |url=http://www.unctad.org/templates/webflyer.asp?docid=14175&intItemID=1528&lang=2 |titre=Transports maritimes : une reprise encore freinée par une offre excédentaire de navires et des taux de fret déprimés |date=20 décembre 2010 |éditeur=[[Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement]] |consulté le=17 juillet 2011}}</ref>.


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===== La durée du contrat du transport maritime =====
===== La durée du contrat du transport maritime =====
Elle est valable depuis le chargement de la marchandise à bord du navire jusqu’au déchargement. Cette convention établit une séparation juridique du transport. Ainsi, le pré et post acheminement terrestre sont exclus de son champ d’application.
Elle est valable depuis le chargement de la marchandise à bord du navire jusqu’au déchargement. Cette convention établit une séparation juridique du transport. Ainsi, le pré et post acheminement terrestre sont exclus de son champ d’application.

On ne peut donc engager la responsabilité du [[transporteur maritime]] que pendant la phase purement maritime.
On ne peut donc engager la responsabilité du [[transporteur maritime]] que pendant la phase purement maritime.


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Le transport maritime représente 13 % de la consommation d'énergie du secteur des transports en 2019, contre 42 % pour les camions, 35 % pour les voitures individuelles et 7 % pour les avions<ref name="Échos250821"/>.
Le transport maritime représente 13 % de la consommation d'énergie du secteur des transports en 2019, contre 42 % pour les camions, 35 % pour les voitures individuelles et 7 % pour les avions<ref name="Échos250821"/>.


En 2022, Les [[porte-conteneurs]], [[vraquiers]], [[pétroliers]], [[chimiquier]]s et [[Méthanier|gaziers]] sont à l’origine de plus de trois quarts des émissions du transport maritime, ils utilisent l’un des carburants les plus sales au monde, un résidu visqueux du pétrole, lourd et difficile à brûler. Ce pétrole « bunker » est un résidu de raffinage des autres produits pétroliers<ref name="LM 20221111"/>.
En 2022, Les [[porte-conteneurs]], [[vraquier]]s, [[pétrolier]]s, [[chimiquier]]s et [[Méthanier|gaziers]] sont à l’origine de plus de trois quarts des émissions du transport maritime, ils utilisent l’un des carburants les plus sales au monde, un résidu visqueux du pétrole, lourd et difficile à brûler. Ce pétrole « bunker » est un résidu de raffinage des autres produits pétroliers<ref name="LM 20221111"/>.


En 2022, la pollution du transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et tarde à changer de cap. Si le secteur n’entame pas de changements, les émissions s’élèveraient à 17 % d’ici à 2050<ref name="LM 20221111">{{Lien web|auteur=Mathilde Damgé|titre=COP27 : le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap|url=
En 2022, la pollution du transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et tarde à changer de cap. Si le secteur n’entame pas de changements, les émissions s’élèveraient à 17 % d’ici à 2050<ref name="LM 20221111">{{Lien web|auteur=Mathilde Damgé|titre=COP27 : le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/11/cop27-le-transport-maritime-un-secteur-polluant-qui-tarde-a-changer-de-cap_6149485_4355770.html|site=LeMonde.fr|date=2022/11/11 |consulté le=2023-09-14}}.</ref>.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/11/cop27-le-transport-maritime-un-secteur-polluant-qui-tarde-a-changer-de-cap_6149485_4355770.html|site=LeMonde.fr|date=2022/11/11 |consulté le=2023-09-14}}.</ref>.


De plus, les navires émettent dans l’atmosphère des particules de soufre. Les particules fines et l’oxyde d’azote touchent particulièrement les populations vivant à proximité des ports et des côtes. Ces pollutions sont dangereuses pour la santé humaine et l’environnement<ref name="LM 20221111"/>.
De plus, les navires émettent dans l’atmosphère des particules de soufre. Les particules fines et l’oxyde d’azote touchent particulièrement les populations vivant à proximité des ports et des côtes. Ces pollutions sont dangereuses pour la santé humaine et l’environnement<ref name="LM 20221111"/>.

Le [[fret maritime]] est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap.Les grands groupes de ce secteur dont [[Maersk]], [[MSC]] et [[CMA CGM]], font parties des dix premiers groupes qui contrôlent 95 % du marché, ont les moyens d’investir dans la diminution d'émission des [[gaz à effet de serre|gazs à effet de serre]]. Le [[gaz naturel liquéfié]] (GNL) ne peut pas être considéré comme une alternative à faible émission de carbone, rappelle le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]. Le GNL est majoritairement constitué de [[méthane]] dont le pouvoir de réchauffement global est environ de trente fois celui du CO₂<ref name="LM 20221111"/>.


=== Prise de conscience par les organisations internationales ===
=== Prise de conscience par les organisations internationales ===
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La stratégie vise d’une part à baisser de 40 % les émissions à la tonne-kilomètre des navires d'ici 2030, d’autre part à réduire le volume global des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à l’année de référence de 2008. Enfin, dès 2030, les bateaux neufs devront ne plus émettre de {{CO2}}.
La stratégie vise d’une part à baisser de 40 % les émissions à la tonne-kilomètre des navires d'ici 2030, d’autre part à réduire le volume global des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à l’année de référence de 2008. Enfin, dès 2030, les bateaux neufs devront ne plus émettre de {{CO2}}.


L’OMI est régulièrement critiquée pour traîner les pieds sur la question de la réduction des gaz à effets de serre. L’ONG [[Transparency International]] explique cette réticence par l’influence considérable des armateurs sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que celle des paradis fiscaux ; 52 % de la flotte mondiale est enregistrée dans les Bahamas, à Malte, au Panama, au Liberia et dans les îles Marshall. Ces cinq pays contribuent par ailleurs à 43,5 % du financement de l'organisation<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Transparency International|nom1=e.V.|titre=Weak governance at UN shipping agency delaying action on climate change|périodique=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|date=2018-04-03|lire en ligne=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
L’OMI est régulièrement critiquée pour traîner les pieds sur la question de la réduction des gaz à effets de serre. L’ONG [[Transparency International]] explique cette réticence par l’influence considérable des armateurs sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que celle des paradis fiscaux ; 52 % de la flotte mondiale est enregistrée dans les Bahamas, à Malte, au Panama, au Liberia et dans les îles Marshall. Ces cinq pays contribuent par ailleurs à 43,5 % du financement de l'organisation<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Transparency International|nom1=e.V.|titre=Weak governance at UN shipping agency delaying action on climate change|périodique=transparency.org|date=2018-04-03|lire en ligne=https://www.transparency.org/news/pressrelease/weak_governance_at_un_shipping_agency_delaying_action_on_climate_change|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.


Le changement de position des [[îles Marshall]] a eu une influence majeure sur la ratification de l’accord. L’archipel du Pacifique, troisième pavillon de la marine marchande internationale, est directement menacé par la montée du niveau des mers. Les îles Marshall, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, poussait à un accord contraignant, alors que les États-Unis, L’Arabie Saoudite et le Brésil plaidaient pour des objectifs moins ambitieux<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Loïc Chauveau|titre=La marine marchande s’engage enfin à limiter ses émissions de gaz à effet de serre|périodique=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|date=2018-04-17|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.
Le changement de position des [[îles Marshall]] a eu une influence majeure sur la ratification de l’accord. L’archipel du Pacifique, troisième pavillon de la marine marchande internationale, est directement menacé par la montée du niveau des mers. Les îles Marshall, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, poussait à un accord contraignant, alors que les États-Unis, L’Arabie Saoudite et le Brésil plaidaient pour des objectifs moins ambitieux<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Loïc Chauveau|titre=La marine marchande s’engage enfin à limiter ses émissions de gaz à effet de serre|périodique=sciencesetavenir.fr|date=2018-04-17|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-marine-marchande-va-enfin-limiter-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre_123120|consulté le=2018-10-29|pages=}}</ref>.


Les enjeux sont importants ; le transport par navires [[porte-conteneur]]s représente 90 % des échanges commerciaux mondiaux, soit 11 milliards de tonnes. Selon l’ISEMAR, les échanges maritimes ont été multipliés par deux en vingt ans<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Paul Tourret|titre=20 ans de transport maritime. Analyse des grandes mutations|périodique=ISEMAR|date=2017-02-01|lire en ligne=https://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2017/02/note-de-synth%C3%A8se-isemar-187.pdf|pages=}}</ref>. Le secteur pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de {{CO2}} en 2050 contre 2,7 % actuellement. Un rapport de l'OCDE estime que grâce aux technologies existantes, le transport maritime pourrait être décarboné d'ici 2035<ref>{{Article|langue=en|auteur1=International Transport Forum|titre=Decarbonising Maritime Transport - Pathways to zero-carbon shipping by 2035|périodique=OCDE|date=2018|lire en ligne=https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/decarbonising-maritime-transport.pdf|pages=}}</ref>.
Les enjeux sont importants ; le transport par navires [[porte-conteneur]]s représente 90 % des échanges commerciaux mondiaux, soit 11 milliards de tonnes. Selon l’ISEMAR, les échanges maritimes ont été multipliés par deux en vingt ans<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Paul Tourret|titre=20 ans de transport maritime. Analyse des grandes mutations|périodique=ISEMAR|date=2017-02-01|lire en ligne=https://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2017/02/note-de-synth%C3%A8se-isemar-187.pdf|pages=}}</ref>. Le secteur pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de {{CO2}} en 2050 contre 2,7 % actuellement. Un rapport de l'OCDE estime que grâce aux technologies existantes, le transport maritime pourrait être décarboné d'ici 2035<ref>{{Article|langue=en|auteur1=International Transport Forum|titre=Decarbonising Maritime Transport - Pathways to zero-carbon shipping by 2035|périodique=OCDE|date=2018|lire en ligne=https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/decarbonising-maritime-transport.pdf|pages=}}</ref>.
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=== Propulsion au gaz naturel liquéfié ===
=== Propulsion au gaz naturel liquéfié ===
L’utilisation du [[gaz naturel liquéfié]] (GNL) comme carburant, au lieu du fioul lourd, permet de réduire considérablement les émissions de particules fines, d'oxydes de soufre, d'oxydes d'azote et de {{CO2}}. Mais elle représente un surcoût très important au niveau de l'investissement initial. Le {{date-|27 novembre 2018}}, l'« Aida Nova », du groupe [[Costa Croisières]], sera le premier paquebot de croisière au monde propulsé au GNL à prendre la mer ; il sera destiné au marché allemand. Fin {{date-|octobre 2019}}, un autre navire propulsé au GNL, le « Costa Smeralda » sera livré, destiné à des voyages en Méditerranée. Au total, huit paquebots de croisière au GNL seront lancés de 2018 à 2021 sur {{nobr|66 paquebots}} en construction. [[CMA CGM]] a également adopté le GNL pour ses futurs porte-conteneurs géants : à l'été 2017, il a passé commande de neuf bateaux de {{unité|22000|[[Équivalent vingt pieds|EVP]]}} chacun, équipés de moteurs fonctionnant au GNL et livrables à partir de fin 2019<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302250115478-les-premiers-navires-de-croisiere-propulses-au-gnl-bientot-sur-les-mers-2204880.php Les premiers navires de croisière propulsés au GNL bientôt sur les mers], [[Les Échos]], 13 septembre 2018.</ref>. Selon Jean-Marc Roué, président de [[Brittany Ferries]], pour la même quantité d'énergie consommée, le GNL émet jusqu'à 20 % de moins de gaz à effet de serre que le carburant utilisé actuellement ; de plus, les navires équipés en GNL étant neufs, ils permettent une réduction de 40 %<ref name="Échos12112019">[https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/les-marins-se-mettent-au-vert-1147056 Les marins se mettent au vert], [[Les Échos]], 12 novembre 2019.</ref>.
L’utilisation du [[gaz naturel liquéfié]] (GNL) comme carburant, au lieu du fioul lourd, permet de réduire considérablement les émissions de particules fines, d'oxydes de soufre, d'oxydes d'azote et de {{CO2}}. Mais elle représente un surcoût très important au niveau de l'investissement initial. Le {{date-|27 novembre 2018}}, l'« Aida Nova », du groupe [[Costa Croisières]], sera le premier paquebot de croisière au monde propulsé au GNL à prendre la mer ; il sera destiné au marché allemand. Fin {{date-|octobre 2019}}, un autre navire propulsé au GNL, le « Costa Smeralda » sera livré, destiné à des voyages en Méditerranée. Au total, huit paquebots de croisière au GNL seront lancés de 2018 à 2021 sur {{nobr|66 paquebots}} en construction. [[CMA CGM]] a également adopté le GNL pour ses futurs porte-conteneurs géants : à l'été 2017, il a passé commande de neuf bateaux de {{unité|22000|[[Équivalent vingt pieds|EVP]]}} chacun, équipés de moteurs fonctionnant au GNL et livrables à partir de fin 2019<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302250115478-les-premiers-navires-de-croisiere-propulses-au-gnl-bientot-sur-les-mers-2204880.php Les premiers navires de croisière propulsés au GNL bientôt sur les mers], [[Les Échos]], 13 septembre 2018.</ref>. Selon Jean-Marc Roué, président de [[Brittany Ferries]], pour la même quantité d'énergie consommée, le GNL émet jusqu'à 20 % de moins de gaz à effet de serre que le carburant utilisé actuellement ; de plus, les navires équipés en GNL étant neufs, ils permettent une réduction de 40 %<ref name="Échos12112019">[https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/les-marins-se-mettent-au-vert-1147056 Les marins se mettent au vert], [[Les Échos]], 12 novembre 2019.</ref>.

Le carburant GNL réduit de 90 % les émissions de particules fines<ref>{{lien web|auteur=Julia Toussaint|titre=Transport maritime. À quoi carbureront les navires zéro émission en 2050 ?|url=
https://www.ouest-france.fr/economie/transports/transport-maritime/transport-maritime-a-quoi-carbureront-les-navires-zero-emission-en-2050-3a39ceb2-8a60-11ec-b1a4-b42f8ae3c7af|site=Ouest-France.fr|date=11 février 2022|consulté le=14 septembre 2023}}</ref>.
Le carburant GNL réduit de 90 % les émissions de particules fines<ref>{{lien web|auteur=Julia Toussaint|titre=Transport maritime. À quoi carbureront les navires zéro émission en 2050 ?|url=https://www.ouest-france.fr/economie/transports/transport-maritime/transport-maritime-a-quoi-carbureront-les-navires-zero-emission-en-2050-3a39ceb2-8a60-11ec-b1a4-b42f8ae3c7af|site=Ouest-France.fr|date=11 février 2022|consulté le=14 septembre 2023}}</ref>.


=== Propulsion au méthanol vert ===
=== Propulsion au méthanol vert ===
Le choix du méthanol de synthèse ou « e-méthanol » apparaît comme une solution de plus long terme que celui du GNL : produit à partir d'[[hydrogène vert]] et de {{CO2}} issu de déchets agricoles, il n'émet pratiquement pas de gaz à effet de serre (GES), alors que la propulsion au GNL réduit seulement de 25 % de {{CO2}} les émissions de GES par rapport aux carburants actuels. Le méthanol est en 2021 beaucoup plus cher que le GNL, mais son coût devrait fortement baisser dans les années 2030, lorsque le prix de l'hydrogène vert baissera lui aussi. L'armateur danois Maersk a décidé d'opter pour le méthanol vert<ref name="Échos250821">[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-course-aux-carburants-maritimes-verts-est-lancee-1340769 La course aux carburants maritimes verts est lancée], [[Les Échos]], 25 août 2021.</ref>.
Le choix du méthanol de synthèse ou « e-méthanol » apparaît comme une solution de plus long terme que celui du GNL : produit à partir d'[[hydrogène vert]] et de {{CO2}} issu de déchets agricoles, il n'émet pratiquement pas de gaz à effet de serre (GES), alors que la propulsion au GNL réduit seulement de 25 % de {{CO2}} les émissions de GES par rapport aux carburants actuels. Le méthanol est en 2021 beaucoup plus cher que le GNL, mais son coût devrait fortement baisser dans les années 2030, lorsque le prix de l'hydrogène vert baissera lui aussi. L'armateur danois Maersk a décidé d'opter pour le méthanol vert<ref name="Échos250821">[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-course-aux-carburants-maritimes-verts-est-lancee-1340769 La course aux carburants maritimes verts est lancée], [[Les Échos]], 25 août 2021.</ref>.


En 2023, dans le but d'œuvrer à la décarbonation de ses opérations maritime, l’armateur danois [[Maersk]], géant du transport maritime, numéro deux du [[Porte-conteneurs|transport de conteneurs]], a inauguré au [[Danemark]] le premier navire d'une série de 25 fonctionnant au bio-méthanol, le ''[[Laura-Mærsk]]''. Ces navires permettront à Maersk de réduire ses émissions annuelles de {{CO2}} d’environ 2,3 millions de tonnes en 2025. Selon l’[[Institut supérieur d’économie maritime]] (Isemar), le transport maritime pèse près de 3 % des émissions {{CO2}} mondiales<ref>{{Lien web|titre=Décarbonation du transport maritime : le premier navire fonctionnant au bio-méthanol inauguré au Danemark|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/14/decarbonation-du-transport-maritime-le-premier-navire-fonctionnant-au-bio-methanol-inaugure-au-danemark_6189380_3244.html|site=LeMonde.fr avec [[AFP]] |date=2023/09/14 |consulté le=2023/09/15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Thibaud Teillard|titre=Maersk baptise le « Laura Maersk », premier porte-conteneurs au méthanol|url=
En 2023, dans le but d'œuvrer à la décarbonation de ses opérations maritime, l’armateur danois [[Maersk]], géant du transport maritime, numéro deux du [[Porte-conteneurs|transport de conteneurs]], a inauguré au [[Danemark]] le premier navire d'une série de 25 fonctionnant au bio-méthanol, le ''[[Laura-Mærsk]]''. Ces navires permettront à Maersk de réduire ses émissions annuelles de {{CO2}} d’environ 2,3 millions de tonnes en 2025. Selon l’[[Institut supérieur d’économie maritime]] (Isemar), le transport maritime pèse près de 3 % des émissions {{CO2}} mondiales<ref>{{Lien web|titre=Décarbonation du transport maritime : le premier navire fonctionnant au bio-méthanol inauguré au Danemark|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/14/decarbonation-du-transport-maritime-le-premier-navire-fonctionnant-au-bio-methanol-inaugure-au-danemark_6189380_3244.html|site=LeMonde.fr|date=2023/09/14 |consulté le=2023/09/15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Thibaud Teillard|titre=Maersk baptise le « Laura Maersk », premier porte-conteneurs au méthanol|url=https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/maersk-baptise-le-laura-maersk-premier-porte-conteneurs-au-methanol-48729|site=Ouest-France.fr|date=2023/09/14|consulté le=2023/09/15}}</ref>. Maersk va créer deux sites de production d'e-méthanol en Espagne, sous le nouveau label C2X, et prévoit 5 ou 6 implantations dans le monde, dont une en Égypte<ref name="Échos19092023"/>.
https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/maersk-baptise-le-laura-maersk-premier-porte-conteneurs-au-methanol-48729|site=Ouest-France.fr avec [[AFP]]|date=2023/09/14|consulté le=2023/09/15}}</ref>. Maersk va créer deux sites de production d'e-méthanol en Espagne, sous le nouveau label C2X, et prévoit 5 ou 6 implantations dans le monde, dont une en Égypte<ref name="Échos19092023"/>.


== Autres évolutions ==
== Autres évolutions ==

=== Alimentation électrique dans les ports ===
=== Alimentation électrique dans les ports ===
{{article détaillé|alimentation à quai}}
{{article détaillé|alimentation à quai}}
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=== Bateaux à faibles émissions de gaz à effet de serre ===
=== Bateaux à faibles émissions de gaz à effet de serre ===

Des recherches portent sur des modèles ou prototypes de caboteurs ou navires de grande plaisance et de [[marine marchande]] disposant d'un [[bilan carbone]] moins important<ref>[https://www.maritimenews.ma/marine-marchande-2/7471-les-discussions-informelles-se-concentrent-sur-la-reduction-de-l-intensite-carbone-du-transport-maritime Les discussions informelles se concentrent sur la réduction de l'intensité carbone du transport maritime], maritimenews.ma, 14 juillet 2020.</ref>.
Des recherches portent sur des modèles ou prototypes de caboteurs ou navires de grande plaisance et de [[marine marchande]] disposant d'un [[bilan carbone]] moins important<ref>[https://www.maritimenews.ma/marine-marchande-2/7471-les-discussions-informelles-se-concentrent-sur-la-reduction-de-l-intensite-carbone-du-transport-maritime Les discussions informelles se concentrent sur la réduction de l'intensité carbone du transport maritime], maritimenews.ma, 14 juillet 2020.</ref>.

De plus en plus, des voiliers ou navires mixtes (moteur + voile) sont utilisés pour le transport de marchandises.

{{Article détaillé|Cargos à voile}}


== Vers une nouvelle réglementation (2020) ==
== Vers une nouvelle réglementation (2020) ==
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Le moteur diesel marin pollue, émettant des particules complexes, dont particules carbonées de quelques nanomètres à moins d’un micron, et particules inorganiques d'environ un micron surtout constituées de [[cendre]]s et de [[sulfate]]s<ref>Streibel, T., Schnelle-Kreis, J., Czech, H., Harndorf, H., Jakobi, G., Jokiniemi, J., … & Müller, L. (2017). ''Aerosol emissions of a ship diesel engine operated with diesel fuel or heavy fuel oil''. Environmental Science and Pollution Research, 24(12), 10976-10991 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-016-6724-z résumé].</ref>{{,}}<ref>Sippula, O., Stengel, B., Sklorz, M., Streibel, T., Rabe, R., Orasche, J., … & Groger, T. (2014). [https://www.researchgate.net/profile/Olli_Sippula/publication/281236818_Supporting_information_Particle_Emissions_from_a_Marine_Engine_-_Chemical_Composition_and_Aromatic_Emission_Profiles_under_Various_Operating_Conditions/links/55dc407608ae9d6594938eb8/Supporting-information-Particle-Emissions-from-a-Marine-Engine-Chemical-Composition-and-Aromatic-Emission-Profiles-under-Various-Operating-Conditions.pdf ''Particle emissions from a marine engine: chemical composition and aromatic emission profiles under various operating conditions'']. Environmental science & technology, 48(19), 11721-11729.</ref>, et selon une étude allemande en 2015, dans les zones côtières et portuaires européennes 50 % de la pollution particulaire de l'air vient des fumées de navires, y causant 60 000 morts/an, et un coût sanitaire estimé à 58 milliards d’euros/an<ref>Oeder, S., Kanashova, T., Sippula, O., Sapcariu, S. C., Streibel, T., Arteaga-Salas, J. M., … & Mülhopt, S. (2015). ''[https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0126536 Particulate matter from both heavy fuel oil and diesel fuel shipping emissions show strong biological effects on human lung cells at realistic and comparable in vitro exposure conditions]''. PLoS One, 10(6), e0126536.</ref>{{,}}<ref>Diabaté, S., Weiss, C., Stengel, B., Rabe, R., Hamdorf, H., Torvela, T., … & BéruBé, K. A. (2015). ''[https://www.researchgate.net/profile/Hanns-Rudolf_Paur/publication/278000038_Particulate_Matter_from_Both_Heavy_Fuel_Oil_and_Diesel_Fuel_Shipping_Emissions_Show_Strong_Biological_Effects_on_Human_Lung_Cells_at_Realistic_and_Comparable_In_Vitro_Exposure_Conditions/links/55781a9708ae7521586e7a58/Particulate-Matter-from-Both-Heavy-Fuel-Oil-and-Diesel-Fuel-Shipping-Emissions-Show-Strong-Biological-Effects-on-Human-Lung-Cells-at-Realistic-and-Comparable-In-Vitro-Exposure-Conditions.pdf Particulate Matter from Both Heavy Fuel Oil and Diesel Fuel Shipping Emissions Show Strong Biological Effects on Human Lung Cells at Realistic and Comparable In Vitro Exposure Conditions]''.</ref>. Les populations portuaires et littorales y sont chroniquement exposées<ref name=natale2015>Di Natale, F., & Carotenuto C. (2015) ''Particulate matter in marine diesel engines exhausts: Emissions and control strategies.'' Transportation Research Part D: Transport and Environment, 40, 166-191.([https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1361920915001169 résumé])</ref>.
Le moteur diesel marin pollue, émettant des particules complexes, dont particules carbonées de quelques nanomètres à moins d’un micron, et particules inorganiques d'environ un micron surtout constituées de [[cendre]]s et de [[sulfate]]s<ref>Streibel, T., Schnelle-Kreis, J., Czech, H., Harndorf, H., Jakobi, G., Jokiniemi, J., … & Müller, L. (2017). ''Aerosol emissions of a ship diesel engine operated with diesel fuel or heavy fuel oil''. Environmental Science and Pollution Research, 24(12), 10976-10991 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-016-6724-z résumé].</ref>{{,}}<ref>Sippula, O., Stengel, B., Sklorz, M., Streibel, T., Rabe, R., Orasche, J., … & Groger, T. (2014). [https://www.researchgate.net/profile/Olli_Sippula/publication/281236818_Supporting_information_Particle_Emissions_from_a_Marine_Engine_-_Chemical_Composition_and_Aromatic_Emission_Profiles_under_Various_Operating_Conditions/links/55dc407608ae9d6594938eb8/Supporting-information-Particle-Emissions-from-a-Marine-Engine-Chemical-Composition-and-Aromatic-Emission-Profiles-under-Various-Operating-Conditions.pdf ''Particle emissions from a marine engine: chemical composition and aromatic emission profiles under various operating conditions'']. Environmental science & technology, 48(19), 11721-11729.</ref>, et selon une étude allemande en 2015, dans les zones côtières et portuaires européennes 50 % de la pollution particulaire de l'air vient des fumées de navires, y causant 60 000 morts/an, et un coût sanitaire estimé à 58 milliards d’euros/an<ref>Oeder, S., Kanashova, T., Sippula, O., Sapcariu, S. C., Streibel, T., Arteaga-Salas, J. M., … & Mülhopt, S. (2015). ''[https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0126536 Particulate matter from both heavy fuel oil and diesel fuel shipping emissions show strong biological effects on human lung cells at realistic and comparable in vitro exposure conditions]''. PLoS One, 10(6), e0126536.</ref>{{,}}<ref>Diabaté, S., Weiss, C., Stengel, B., Rabe, R., Hamdorf, H., Torvela, T., … & BéruBé, K. A. (2015). ''[https://www.researchgate.net/profile/Hanns-Rudolf_Paur/publication/278000038_Particulate_Matter_from_Both_Heavy_Fuel_Oil_and_Diesel_Fuel_Shipping_Emissions_Show_Strong_Biological_Effects_on_Human_Lung_Cells_at_Realistic_and_Comparable_In_Vitro_Exposure_Conditions/links/55781a9708ae7521586e7a58/Particulate-Matter-from-Both-Heavy-Fuel-Oil-and-Diesel-Fuel-Shipping-Emissions-Show-Strong-Biological-Effects-on-Human-Lung-Cells-at-Realistic-and-Comparable-In-Vitro-Exposure-Conditions.pdf Particulate Matter from Both Heavy Fuel Oil and Diesel Fuel Shipping Emissions Show Strong Biological Effects on Human Lung Cells at Realistic and Comparable In Vitro Exposure Conditions]''.</ref>. Les populations portuaires et littorales y sont chroniquement exposées<ref name=natale2015>Di Natale, F., & Carotenuto C. (2015) ''Particulate matter in marine diesel engines exhausts: Emissions and control strategies.'' Transportation Research Part D: Transport and Environment, 40, 166-191.([https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1361920915001169 résumé])</ref>.


=== Émissions de soufre ===
'''Émissions de soufre :''' En [[2008]] l’OMI a fini par adopter<ref> Décision prise dans le cadre la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)</ref> (et confirmer en {{date-|octobre 2016}}) une future norme pour le soufre dans les carburants marins (plus basse pour toute la marine marchands à partir du {{date-|1 janvier 2020}})<ref>. La date butoir de 2020 plutôt que 2025, a été retenue lors de la 70e réunion du Comité de protection du milieu marin de l’OMI au vu de ses effets positifs pour l'air et la santé</ref>.
En [[2008]] l’OMI a fini par adopter<ref> Décision prise dans le cadre la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)</ref> (et confirmer en {{date-|octobre 2016}}) une future norme pour le soufre dans les carburants marins (plus basse pour toute la marine marchands à partir du {{date-|1 janvier 2020}})<ref>. La date butoir de 2020 plutôt que 2025, a été retenue lors de la 70e réunion du Comité de protection du milieu marin de l’OMI au vu de ses effets positifs pour l'air et la santé</ref>.


Tout fioul marin devra contenir moins de 0,5 % de soufre (contre 3,5 % en 2019 depuis {{date-|juillet 2012}}, à comparer à la limite de 0,001 % imposée au diesel automobile), bien que certaines zones dites « d’émissions contrôlées » ou « ECA » imposent déjà un maximum de 0,1 %<ref name=ConnEnerg>[https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 Une nouvelle réglementation de l’Organisation maritime internationale (OMI) va entrer en vigueur en 2020 pour réduire significativement les émissions d’oxydes de soufre (SOx) des navires. État des lieux.] , connaissance des énergies 05 avril 2019</ref>.
Tout fioul marin devra contenir moins de 0,5 % de soufre (contre 3,5 % en 2019 depuis {{date-|juillet 2012}}, à comparer à la limite de 0,001 % imposée au diesel automobile), bien que certaines zones dites « d’émissions contrôlées » ou « ECA » imposent déjà un maximum de 0,1 %<ref name=ConnEnerg>[https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 Une nouvelle réglementation de l’Organisation maritime internationale (OMI) va entrer en vigueur en 2020 pour réduire significativement les émissions d’oxydes de soufre (SOx) des navires. État des lieux], connaissance des énergies 05 avril 2019</ref>.


En 2019, la France souhaite l'instauration d'une ECA en Méditerranée, comme il en existe en Manche, Mer du Nord et Baltique, et dans une ''"zone USA/Canada"'' avec des effets très positifs démontrés<ref>Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (2019) [https://omi.delegfrance.org/Vers-une-zone-de-controle-d-emissions-par-les-navires-en-Mediterranee ''Vers une zone de contrôle d’émissions par les navires en Méditerranée'' ], Représentation Permanente de la France auprès de l'[[Organisation Maritime Internationale]]</ref>{{,}}<ref>Agathe Perrier [https://www.go-met.com/zone-eca-emission-controle-mediterranee/ Zone ECA en Méditerranée : l’étude qui confirme la nécessité de vite lutter contre la pollution maritime] Publié le 25 janvier 2019 par Go-Met</ref>.
En 2019, la France souhaite l'instauration d'une ECA en Méditerranée, comme il en existe en Manche, Mer du Nord et Baltique, et dans une ''"zone USA/Canada"'' avec des effets très positifs démontrés<ref>Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (2019) [https://omi.delegfrance.org/Vers-une-zone-de-controle-d-emissions-par-les-navires-en-Mediterranee ''Vers une zone de contrôle d’émissions par les navires en Méditerranée''], Représentation Permanente de la France auprès de l'[[Organisation Maritime Internationale]]</ref>{{,}}<ref>Agathe Perrier [https://www.go-met.com/zone-eca-emission-controle-mediterranee/ Zone ECA en Méditerranée : l’étude qui confirme la nécessité de vite lutter contre la pollution maritime] Publié le 25 janvier 2019 par Go-Met</ref>.


=== Émissions de {{fchim|CO|2}} ===
'''Émissions de {{fchim|CO|2}}''' : elles sont faibles par kg/km transportés, mais la flotte mondiale en émet néanmoins beaucoup, avec un carburant non écotaxé<ref>Les émissions du transport maritime : questions économiques et technologiques, Note de synthèse de l’ISEMAR, novembre 2018</ref>. L'OMI a donc signé ({{date-|avril 2018}}) un accord de réduction de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre du transport maritime avant 2050 (par rapport aux émissions de 2008)<ref name=ConnEnerg/>. En termes de tendance elles pourraient passer de 3 % environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2015 à jusqu'à 17 % en 2050 (car d'autres acteurs auront réduit leurs émissions).
Les émissions de CO<sub>2</sub> sont faibles par kg/km transportés, mais la flotte mondiale en émet néanmoins beaucoup, avec un carburant non écotaxé<ref>Les émissions du transport maritime : questions économiques et technologiques, Note de synthèse de l’ISEMAR, novembre 2018</ref>. L'OMI a donc signé ({{date-|avril 2018}}) un accord de réduction de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre du transport maritime avant 2050 (par rapport aux émissions de 2008)<ref name="ConnEnerg" />. En termes de tendance elles pourraient passer de 3 % environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2015 à jusqu'à 17 % en 2050 (car d'autres acteurs auront réduit leurs émissions).


=== Motorisation ===
''' pour la motorisation ''' : l’armateur choisira, selon le type et âge du bateau, selon ses ports d’approvisionnement, selon qu’il doive ou non circuler dans les « ECA » parmi 4 grandes solutions : une motorisation multi-carburants, un moteur au fioul lourd « peu soufré » (« LSFO » en anglais) ; l’utilisation de gazole marin (« MDO » ou « MGO ») moins riche en soufre ou encore (très rare à ce jour) du GNL (gaz naturel liquéfié) ; ou en dernier recours il continuera à brûler du fioul à haute teneur en soufre (« HSFO ») mais après avoir équipé le navire d’un système de désoufrage des fumées, dits « scrubbers » (« à boucle ouverte » rejetant en mer les eaux acidifiées utilisées par le dispositif, qui sont déjà localement interdits en Chine et à Singapour et posant problème en cas de marée noire, car le fioul reste alors plus polluant, … ou à boucle fermée, à ce jour plus rare et coûteux [5 à 10 millions de dollars par navire], et ne traitent pas les oxydes d’azote ni le {{fchim|CO|2}} qui est un gaz à effet de serre). L’évolution des prix du pétrole et des carburants qui en dépendent pourrait aussi orienter certains choix (en 2019 selon Paul Touret<ref>source : Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (ISEMAR) [https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 interviewé] par « connaissance des énergies » </ref>, le fioul désoufré et le gazole sont 35 % plus chers que le fioul lourd bien plus polluant<ref name=ConnEnerg/>.
L’armateur choisira, selon le type et âge du bateau, selon ses ports d’approvisionnement, selon qu’il doive ou non circuler dans les « ECA » parmi 4 grandes solutions : une motorisation multi-carburants, un moteur au fioul lourd « peu soufré » (« LSFO » en anglais) ; l’utilisation de gazole marin (« MDO » ou « MGO ») moins riche en soufre ou encore (très rare à ce jour) du GNL (gaz naturel liquéfié) ; ou en dernier recours il continuera à brûler du fioul à haute teneur en soufre (« HSFO ») mais après avoir équipé le navire d’un système de désoufrage des fumées, dits « scrubbers » (« à boucle ouverte » rejetant en mer les eaux acidifiées utilisées par le dispositif, qui sont déjà localement interdits en Chine et à Singapour et posant problème en cas de marée noire, car le fioul reste alors plus polluant, … ou à boucle fermée, à ce jour plus rare et coûteux [5 à 10 millions de dollars par navire], et ne traitent pas les oxydes d’azote ni le {{fchim|CO|2}} qui est un gaz à effet de serre). L’évolution des prix du pétrole et des carburants qui en dépendent pourrait aussi orienter certains choix (en 2019 selon Paul Touret<ref>source : Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (ISEMAR) [https://www.connaissancedesenergies.org/transport-maritime-la-nouvelle-reglementation-de-2020-en-questions-190404-0 interviewé] par « connaissance des énergies » </ref>, le fioul désoufré et le gazole sont 35 % plus chers que le fioul lourd bien plus polluant<ref name="ConnEnerg" />.


L’association « ''[[Armateurs de France]]'' » espère qu'un carburant conforme sera bien disponible en 2020 dans le monde entier, et affirme que « de nombreux armateurs français ont fait le choix du fioul à très faible teneur en soufre pour leurs navires existants »<ref name=ConnEnerg/>.
L’association « [[Armateurs de France]] » espère qu'un carburant conforme sera bien disponible en 2020 dans le monde entier, et affirme que « de nombreux armateurs français ont fait le choix du fioul à très faible teneur en soufre pour leurs navires existants »<ref name=ConnEnerg/>.


=== Conséquences pour l'industrie pétrolière ===
'''Conséquences pour l'industrie pétrolière''' : Les raffineries ne pourront plus utiliser la marine pour se débarrasser des fonds colonnes de raffinage. Elles devront s'équiper d'unités de désulfuration dès 2019. Fin {{date-|mars 2019}} d’après l'[[Energy Information Administration|EIA]] américaine, seuls 3 % des fiouls utilisés par la flotte transitant par les États-Unis seront à haute teneur en soufre en 2020 (à comparer aux 58 % de 2019), mais très vite (dès 2022) cette part devrait remonter à 24 % car de nombreux navires se seront équipés de « [[scrubber]]s »<ref> EIA (2019) ''[https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/pdf/IMO.pdf The Effects of Changes to Marine Fuel Sulfur Limits in 2020 on Energy Markets (Independent Statistics & Analysis)]'', mars | U.S. Department of Energy |Washington DC ([https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/ résumé])</ref>.
Les raffineries ne pourront plus utiliser la marine pour se débarrasser des fonds colonnes de raffinage. Elles devront s'équiper d'unités de désulfuration dès 2019. Fin {{date-|mars 2019}} d’après l'[[Energy Information Administration|EIA]] américaine, seuls 3 % des fiouls utilisés par la flotte transitant par les États-Unis seront à haute teneur en soufre en 2020 (à comparer aux 58 % de 2019), mais très vite (dès 2022) cette part devrait remonter à 24 % car de nombreux navires se seront équipés de « [[scrubber]]s »<ref> EIA (2019) ''[https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/pdf/IMO.pdf The Effects of Changes to Marine Fuel Sulfur Limits in 2020 on Energy Markets (Independent Statistics & Analysis)]'', mars | U.S. Department of Energy |Washington DC ([https://www.eia.gov/outlooks/studies/imo/ résumé])</ref>.


'''Autres moyens d'atténuer la pollution maritime''' :
=== Autres moyens d'atténuer la pollution maritime ===
Quand le prix du carburant augmente, certains armateurs choisissent de faire ralentir leur flotte (« ''slow steaming'' ») ce qui s’est montré efficace pour économiser le carburant lors des chocs pétroliers des années 1970. Ralentir un pétrolier en le faisant passer de 12 nœuds à 11 lui fait économiser 18 % de carburant (et 30 % à 10 nœuds) mais comme le gain n'est pas linéaire (plus la vitesse diminue et moins la réduction des émissions est importante), Armateurs de France souhaite une régulation de la vitesse différenciée par types de navires. Pierre Cariou & al. ont estimé en 2019 qu'environ 70 % de la consommation d'un navire est lié à sa vitesse alors que le vent, le tirant d’eau, le fooling, le courant contraire, etc. comptent pour 30 %<ref>Pierre, C., Francesco, P., & Theo, N. (2019). ''Towards low carbon global supply chains: A multi-trade analysis of {{fchim|CO|2}} emission reductions in container shipping''. International Journal of Production Economics, 208, 17-28.</ref>. Des logiciels permettent aussi d’établir des trajets profitant mieux des vents.
Quand le prix du carburant augmente, certains armateurs choisissent de faire ralentir leur flotte (« ''slow steaming'' ») ce qui s’est montré efficace pour économiser le carburant lors des chocs pétroliers des années 1970. Ralentir un pétrolier en le faisant passer de 12 nœuds à 11 lui fait économiser 18 % de carburant (et 30 % à 10 nœuds) mais comme le gain n'est pas linéaire (plus la vitesse diminue et moins la réduction des émissions est importante), Armateurs de France souhaite une régulation de la vitesse différenciée par types de navires. Pierre Cariou & al. ont estimé en 2019 qu'environ 70 % de la consommation d'un navire est lié à sa vitesse alors que le vent, le tirant d’eau, le fooling, le courant contraire, etc. comptent pour 30 %<ref>Pierre, C., Francesco, P., & Theo, N. (2019). ''Towards low carbon global supply chains: A multi-trade analysis of {{fchim|CO|2}} emission reductions in container shipping''. International Journal of Production Economics, 208, 17-28.</ref>. Des logiciels permettent aussi d’établir des trajets profitant mieux des vents.


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C'est une composante essentielle de la [[sécurité maritime]] car les navires sont souvent isolés et l'envoi de secours peut prendre des heures voire des jours si les conditions météo sont très mauvaises. La tendance est un système d'information côtier et marin intégré utilisant les radars littoraux, [[Sémaphore (signalisation maritime)|sémaphores]] et l'[[imagerie satellitaire]] pour identifier en temps réel les risques d'[[accidents maritimes]] ou d'autres menaces<ref>MOREL M., LITTAYE A., SAUREL C., PROUTIERE MAULION G., NAPOLI A.,VALLES S. (2009) ''Sécurité et sûreté maritime : traitement et authentification des menaces et des risques en mer.'' Gestion de la complexité et de l’information dans lesgrands systèmes critiques, Editions SEE/CNRS, 11 p</ref>.
C'est une composante essentielle de la [[sécurité maritime]] car les navires sont souvent isolés et l'envoi de secours peut prendre des heures voire des jours si les conditions météo sont très mauvaises. La tendance est un système d'information côtier et marin intégré utilisant les radars littoraux, [[Sémaphore (signalisation maritime)|sémaphores]] et l'[[imagerie satellitaire]] pour identifier en temps réel les risques d'[[accidents maritimes]] ou d'autres menaces<ref>MOREL M., LITTAYE A., SAUREL C., PROUTIERE MAULION G., NAPOLI A.,VALLES S. (2009) ''Sécurité et sûreté maritime : traitement et authentification des menaces et des risques en mer.'' Gestion de la complexité et de l’information dans lesgrands systèmes critiques, Editions SEE/CNRS, 11 p</ref>.


Un projet SisMaris (lancé en {{date-|octobre 2009}}) détecte en temps quasi réel, de manière automatisée<ref>MOREL M., GEORGE J.-P., LITTAYE A. , JANGAL F., NAPOLI A., GIRAUD M.- A., LEBREVELEC J. (2008). ScanMaris : Automatic Detection of Abnormal Vessel Behaviours. Colloque international 3AF : L’Europe et la transformation de ses forces, 5-7 février 2008, Paris.</ref>, et sur une grande zone maritime des ''{{Citation|comportements suspects de navires}}''<ref>LITTAYE A., MOREL M., BONNOT A., NAPOLI A., GEORGE J.-P., GIRAUD M.- A., JANGAL F., BOTALLA A.M. (2008). ''Trafic Maritime : détection des comportements anormaux des navires.'' {{7es}} journées scientifiques et techniques du CETMEF, 8-10 décembre 2008, Paris.</ref> pour identifier au plus tôt des menaces ou risques humains, économiques ou environnementaux<ref>Morel M (2009) ''SisMaris: Système d’Information et de Surveillance MARitime pour l'Identification des comportements Suspects de navire.'' In première Conférence Méditerranéenne Côtière et Maritime CM (Vol. 2, pp. 261-264)</ref>.
Un projet SisMaris (lancé en {{date-|octobre 2009}}) détecte en temps quasi réel, de manière automatisée<ref>MOREL M., GEORGE J.-P., LITTAYE A. , JANGAL F., NAPOLI A., GIRAUD M.- A., LEBREVELEC J. (2008). ScanMaris : Automatic Detection of Abnormal Vessel Behaviours. Colloque international 3AF : L’Europe et la transformation de ses forces, 5-7 février 2008, Paris.</ref>, et sur une grande zone maritime des {{Citation|comportements suspects de navires}}<ref>LITTAYE A., MOREL M., BONNOT A., NAPOLI A., GEORGE J.-P., GIRAUD M.- A., JANGAL F., BOTALLA A.M. (2008). ''Trafic Maritime : détection des comportements anormaux des navires.'' {{7es}} journées scientifiques et techniques du CETMEF, 8-10 décembre 2008, Paris.</ref> pour identifier au plus tôt des menaces ou risques humains, économiques ou environnementaux<ref>Morel M (2009) ''SisMaris: Système d’Information et de Surveillance MARitime pour l'Identification des comportements Suspects de navire.'' In première Conférence Méditerranéenne Côtière et Maritime CM (Vol. 2, pp. 261-264)</ref>.


La surveillance concerne aussi les [[marées noires]], les [[Dégazage (marine)|dégazage]]s ou autres rejets de [[déchet]]s en mer, et des [[drone]]s pourraient bientôt contrôler les émissions (au port ou en mer) « avec des sanctions exemplaires » suggère en 2019 le directeur de l’ISEMAR en cas de non-respect des normes<ref name=ConnEnerg/>.
La surveillance concerne aussi les [[marées noires]], les [[Dégazage (marine)|dégazage]]s ou autres rejets de [[déchet]]s en mer, et des [[drone]]s pourraient bientôt contrôler les émissions (au port ou en mer) « avec des sanctions exemplaires » suggère en 2019 le directeur de l’ISEMAR en cas de non-respect des normes<ref name=ConnEnerg/>.
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=== Liens externes ===
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* ''Marine Traffic'' [http://www.marinetraffic.com/en/ais/home/centerx:-1/centery:51/zoom:8 Cartographie interactive] (visualisation des grands navires géopositionnés en temps quasi-réel) et exemple de [http://www.frenchkpi.com/visualizing-maritime-traffic-using-ais-data/ donnée open data : Visualizing maritime traffic using AIS data] ({{date-|22 juin 2016}} )
* ''Marine Traffic'' [http://www.marinetraffic.com/en/ais/home/centerx:-1/centery:51/zoom:8 Cartographie interactive] (visualisation des grands navires géopositionnés en temps quasi-réel) et exemple de [http://www.frenchkpi.com/visualizing-maritime-traffic-using-ais-data/ donnée open data : Visualizing maritime traffic using AIS data] ({{date-|22 juin 2016}} )
* [https://www.youtube.com/watch?v=gtffmxJmehs Vue satellitaire du transport maritime mondial]
* [https://www.youtube.com/watch?v=gtffmxJmehs Vue satellitaire du transport maritime mondial]
* [http://www.tc.gc.ca/maritime/menu.htm Transport maritime] - [[Transport Canada]], Ministère des transports, de l’infrastructure et des collectivités du [[Canada]].
* [http://www.tc.gc.ca/maritime/menu.htm Transport maritime] - [[Transports Canada]], Ministère des transports, de l’infrastructure et des collectivités du [[Canada]].
* [http://www.mer.equipement.gouv.fr/ Ministère des Transports - Direction des Affaires maritimes] Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer de la [[France]]
* [http://www.mer.equipement.gouv.fr/ Ministère des Transports - Direction des Affaires maritimes] Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer de la [[France]]
* {{pdf}} [http://www.oecd.org/dataoecd/0/62/2065452.pdf Questions relatives à la réglementation du transport maritime international] ([[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]])
* {{pdf}} [http://www.oecd.org/dataoecd/0/62/2065452.pdf Questions relatives à la réglementation du transport maritime international] ([[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]])

Dernière version du 27 septembre 2024 à 23:15

Carte des « routes » commerciales dans l'océan mondial, montrant notamment la concentration du trafic maritime dans l'hémisphère nord.
Carte des principales routes maritimes, des principaux choke points (détroits, canaux transocéaniques)[1], et des plus grands ports à conteneurs (en 2018)[2].
Répartition du tonnage mondial par catégories de navires de charge : navires à unités de charge 25 % (cargo de fret (en)[3], néo-vrac[4], porte-conteneurs), navires de vrac 75 % (vraquier liquide[5], vraquier sec[6])[7].
Dans un porte-conteneurs, les « boîtes » sont empilées à la fois en cale et sur le pont.
Le Danielle Casanova, un cruise-ferry de Corsica Linea.
L'Astor, un navire de croisière.

Le transport maritime est la circulation par mer de marchandises (cargos), de passagers (ferries et navires de croisières) et l'activité liée aux ports. Les moyens de circulation sont assurés essentiellement par la marine marchande.

Il s'agit du mode de transport le plus important pour la circulation de marchandises (90 % des échanges mondiaux au début du XXIe siècle).

Le transport de personnes par voie maritime a perdu beaucoup d'importance du fait de l'essor de l'aviation commerciale ; il subsiste de manière significative dans seulement deux créneaux importants : les traversées courtes et les croisières.

On peut y ajouter pour être complet les voyages d'exploration scientifiques et les courses sportives, qui ne relèvent cependant pas à proprement parler du transport.

Le transport maritime est par nature international, sauf parfois dans ses fonctions de cabotage le long des côtes d'un pays ou au travers d'archipels.

Le trafic maritime est le volume de circulation de marchandises et de passagers.

Présentation générale

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Le transport maritime consiste à déplacer des marchandises ou des personnes pour l'essentiel par voie maritime, le long de routes maritimes et occasionnellement des canaux (Canal de Panama, Canal de Suez et les estuaires portuaires notamment). Le transport maritime comprend également la prise en charge du pré-acheminement et du post-acheminement (positionnement d'un conteneur chez le chargeur et son acheminement au port, par exemple). Un tel déplacement sera couvert par un connaissement dans le cadre de la ligne régulière ou d'un contrat d'affrètement dans le cadre d'un service de tramping (lorsque les tonnages sont importants, par exemple).

Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, en 2020 la flotte mondiale de transport maritime commercial atteignait 99 800 navires de plus de 100 tonneaux de jauge brute, qui en janvier 2021 pouvaient transporter 2,1 milliards de tonnes de port en lourd, assurant 90 % du trafic mondial[8],[9]. En 2012, le transport maritime mondial représente un marché de 1 500 milliards d'euros[10]. En 2015, il représente 80 % du commerce mondial en volume et 70 % en valeur[11],[12],[13]. Malgré un ralentissement dû à la crise de 2008, ce marché devrait continuer de croître pour atteindre 2 000 milliards d'euros en 2020[10].

Évolution du transport maritime mondial (marchandises) de 1950 à 2020[14],[15]

Ce mode de transport couvre l'essentiel des matières premières (pétrole et produits pétroliers, charbon, minerai de fer, céréales, bauxite, alumine, phosphates, etc.). À côté de ce transport en vrac, il couvre également le transport de produits préalablement conditionnés se présentant sous forme de cartons, caisses, palettes, fûts, ce que l'on a coutume d'appeler de la marchandise diverse ou « divers » (general cargo en anglais).

Le transport maritime remonte de très loin, ainsi dès que l’être humain a su creuser dans les troncs d’arbres, assembler les morceaux de bois ; il a compris que la voie d’eau pourrait servir pour transporter les personnes et les marchandises. Très tôt la navigation naquit, les rames (qui caractérisent l’époque primitive) et les caravelles des navires du XVe siècle et XVIe siècle furent les premiers instruments de navigation utilisés ensuite les navires à voile furent leur apparition pour enfin aboutir à un moyen mécanique vers le XVIIIe siècle qui par ailleurs est considéré comme le siècle des grandes découvertes.

En effet, la construction en acier a remplacé les constructions des navires en bois. L'invention de la machine à vapeur et son amélioration par James Watt, l'invention de l’hélice et de la turbine ont permis d’avoir des bâtiments (navires) rapides et robustes.

À cette évolution, il faut ajouter une étape importante caractérisée par l’apparition de la boussole et du gouvernail. Après la découverte des bâtiments jugés nouveaux, le transport maritime est devenu de plus en plus l’auxiliaire indispensable du commerce et de l’industrie naissante compte tenu du volume énorme des marchandises à transporter.

Les conteneurs maritimes

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Depuis le milieu des années soixante, un nouveau marché de transport par mer s'est développé : celui des conteneurs maritimes. D'un format standardisé : 20 ou 40 pieds, ces « boîtes » ont connu un essor fulgurant, révolutionnant à la fois le mode de transport mais également toute la chaîne logistique depuis le fournisseur jusqu'au client final. Transport routier, ferroviaire ou même aérien se sont adaptés pour faire de ces boîtes une « unité de transport intermodal ». La marchandise, une fois empotée en conteneur, ne subit plus d'autre manutention jusqu'à son destinataire final. Ce qui est manutentionné est ainsi le conteneur uniquement, minimisant ainsi les ruptures de charges.

Le conteneur, spécialement conçu pour être facilement manutentionné, stocké, transporté, va rapidement présenter un certain nombre d'avantages :

  • moins d'avaries et casse ;
  • moins de pertes et de vols (n'étant pas visible, la marchandise ne suscite plus autant la tentation !) ;
  • une réduction des coûts par une amélioration de la productivité au chargement : les navires chargent et déchargent plus vite donc passent moins de temps aux ports (un navire au port est un centre de coûts, et à la mer, un centre de recettes).

Le transport maritime de conteneurs se fait, de plus en plus, au moyen de porte-conteneurs intégraux, spécialisés. Les cales sont aménagées en cellules, véritables alvéoles, et un système de rails permet d'y guider par glissement les conteneurs.

Une véritable course au gigantisme s'est déclenchée pour atteindre aujourd'hui des navires pouvant charger 20 000 équivalent vingt pieds.

Cependant, cette course au gigantisme risque de s'essouffler, ces navires devenant difficiles à rentabiliser et exclus de beaucoup de ports européens ou autres par suite de faiblesse de profondeur de ces derniers ou d'insuffisance d'aliments.[réf. souhaitée]

Flotte marchande mondiale

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Enregistrement des navires de marine marchande dans le monde (source : CIA) (Drapeau du Guatemala Guatemala and over) per country[16].

La flotte marchande mondiale est constituée de différents types de vaisseaux. Le tableau ci-dessous présente la répartition de cette flotte entre ces différents types[17]. Au début de 2007, la flotte mondiale a, en comptabilisant les navires de plus de 1 000 tpl, pour la première fois, dépassé un milliard de tonnes de port en lourd (tpl) pour atteindre 1,04 milliard de tpl[18].

Au , le tonnage global est de 1 276 millions de tonnes de port en lourd qui en 2009 ont transporté 7,84 milliards de tonnes de fret[19].

Chiffres de début d'année, exprimé en milliers de tonnes de port en lourd (tpl)
Principaux types de vaisseaux 2003 2004 2005 Variation
2004-2005
(%)
milliers
de tpl
% milliers
de tpl
% milliers
de tpl
%
Transport total en marchandises diverses 180 884 21,4 % 186 177 21,8 % 191 113 22,3 %
Cargos polyvalents 97 185 11,5 % 94 768 11,1 % 92 048 11,3 % -2,9 %
Porte-conteneurs 82 793 9,8 % 90 462 10,6 % 98 064 10,9 % 8,4 %
Porte-barges 906 0,1 % 947 0,1 % 1001 0,1 % 5,7 %
Transport total en vrac 924 127 73,8 % 953 028 75,4 % 999 870 74,8 %
Vraquiers, dont : 300 131
12 612
287 519
35,6 %
1,5 %
34,1 %
307 661
12 110
295 551
35,9 %
1,4 %
34,5 %
320 584
9 695
310 889
35,8 %
1,1 %
34,7 %
4,2
-19,9
5,2
Pétrolier 304 396 36,1 % 316 759 37,0 % 336 156 37,5 % 6,1 %
Gaz liquéfié 19 469 2,3 % 20 947 2,4 % 22 546 2,5 % 7,6 %
Transport total spécial 39 355 4,8 % 25 430 2,8 % 25 444 2,9 %
Chimiquiers 8 027 1,0 % 8 004 0,9 % 8 290 0,9 % 3,6 %
Navires à passagers 5 495 0,7 % 5 561 0,6 % 5 589 0,6 % 0,5 %
Autre 25 833 3,1 % 11 865 1,3 % 11 565 1,4 % -2,5 %
Total 844 235 856 974 895 843 4,5 %

Les intervenants du transport maritime

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L'armateur
C'est la personne qui s'occupe à proprement parler du transport maritime. Qu'il soit propriétaire, exploitant ou simple affréteur, c’est-à-dire loueur d'un navire, son rôle est de transporter les marchandises d'un point A à un point B par la mer, en temps et en bon état. Pour maintenir à flot son entreprise il est en relation avec de nombreux autres intervenants :
  • les transitaires ou commissionnaires qui sont des intermédiaires, ou mandataires, entre les chargeurs et les transporteurs des marchandises ;
  • les manutentionnaires qui effectuent les opérations portuaires ;
  • les sociétés de remorquage, de pilotage ;
  • les assureurs maritimes qui assurent le navire, la cargaison et qui assument la responsabilité en cas d'accident (P&I protection and indemnity club).
Dans les ports où il n'est pas installé l'armateur va confier toutes ces tâches à un agent maritime consignataire.
L'agent maritime
C'est le représentant de l'armateur, il remplit les formalités administratives et s'occupe de tous les besoins d'un navire avant son arrivée et lors de son séjour en port (remorqueurs, pilote, réparations, relations avec l'administration maritime, etc), des besoins de l'équipage (relève, visite médicale, etc.) et de la gestion de la cargaison. La réglementation oblige les navires à avoir un agent désigné sur place[20].
Le commissionnaire de transport
Intermédiaire, professionnel qui organise de façon libre et autonome pour le compte de l'expéditeur ou du destinataire la totalité ou une partie du transport. Il est responsable de ses fautes. Il met en place et coordonne le transport avec les sous-traitants de son choix, il est responsable des fautes de ses sous-traitants mais pas plus qu'eux. Il répond d'une obligation de résultats, il est présumé responsable et la charge de la non responsabilité lui incombe. Il peut agir dans différents modes de transport, terre, air et mer.
Le Non-Vessel-Operating Common Carrier (ou NVOCC)
C'est une invention de la pratique américaine, qui situe cet opérateur, suivant le contenu (variable) de son contrat, à mi-chemin entre un transporteur maritime, et un commissionnaire de transport[21].
Le shipchandler
C'est la compagnie qui avitaille (approvisionne, en tabacs, alcools, produits alimentaires et toutes autres demandes spécifiques.) les navires.
Le courtier maritime
Le Shipbroker, en anglais, est un professionnel qui s'entremet entre deux entreprises, soit pour acheter/vendre un navire neuf (p.ex. entre un armateur et un chantier) ou un navire d'occasion (entre deux armateurs), soit pour la location (l'affrètement) d'un navire entre celui qui a une marchandise à transporter et celui qui possède le navire susceptible de répondre à cette demande. Il « rapproche » les parties, mais les aide aussi dans la négociation, dans la conclusion du contrat, et même dans la suite de l'exécution du contrat. En France, il existe une deuxième sorte de Courtier Maritime. Créé par Colbert, supprimé en 2003 pour des raisons de libre concurrence, le courtier maritime, interprète, conducteur de navires « conduit » les navires en douane, donc effectue les différentes formalités douanières et fiscales relatives à l'escale d'un navire étranger dans un port français. Il s'appelle à présent « conducteur en douanes de navires ».

Principaux armateurs mondiaux

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Le transport de marchandises

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  • Classement des principaux armateurs mondiaux pour le transport de marchandises (au 24 mai 2022)[22] :
Rang Armement Pays Nombre de navires Capacité totale EVP
1 Mediterranean Shipping Company Drapeau de la Suisse Suisse Drapeau de l'Italie Italie 670 4,3 M
2 Mærsk Drapeau du Danemark Danemark 712 4,2 M
3 CMA CGM Drapeau de la France France 575 3,2 M
4 China Ocean Shipping Company Drapeau de la République populaire de Chine Chine 473 2,9 M
5 Hapag-Lloyd AG Drapeau de l'Allemagne Allemagne 245 1,7 M
6 ONE Drapeau du Japon Japon 204 1,5 M
7 Evergreen Marine Corporation Drapeau de Taïwan Taïwan 200 1,5 M
9 Yang Ming Drapeau de Singapour Singapour 91 0,6 M
9 HMM Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 75 0,7 M
10 Zim Drapeau d’Israël Israël 130 0,4 M

Ce classement évolue régulièrement (évolution du marché, fusions…).

Les croisières

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  • Classement des principales compagnies de croisière[23] :
Rang Entreprise Pays CA en milliards de dollars (2012)
1 Carnival Corporation Drapeau des États-Unis États-Unis 15,38
2 Royal Caribbean International Drapeau des États-Unis États-Unis 7,69
3 Norwegian Cruise Line Drapeau des États-Unis États-Unis 2,3
4 MSC Croisières Drapeau de la Suisse Suisse Drapeau de l'Italie Italie 1,5

Législation

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Au niveau international

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Convention de Bruxelles

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La convention de Bruxelles a été signée le et est entrée en vigueur le .

La durée du contrat du transport maritime
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Elle est valable depuis le chargement de la marchandise à bord du navire jusqu’au déchargement. Cette convention établit une séparation juridique du transport. Ainsi, le pré et post acheminement terrestre sont exclus de son champ d’application.

On ne peut donc engager la responsabilité du transporteur maritime que pendant la phase purement maritime.

Responsabilité du transporteur maritime
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Selon la convention de Bruxelles, le transporteur maritime a une présomption de responsabilité en cas de dommage causé aux marchandises. Le transporteur ne pourra dans ce cas s’exonérer qu'en apportant la preuve que le dommage est dû à une cause connue (incendie) et que cette cause figure dans le tableau des causes exonératoires prévues par la convention de Bruxelles (vice propre de la marchandise ; vice caché du navire ; cas de force majeure) et qu’il y a un lien de causalité (trace de fumée) entre cette cause (incendie) et le dommage.

Champ d’application
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La convention de Bruxelles ne s’applique qu’au transport maritime sous connaissement (B/L), elle exclut en cela le contrat d’affrètement maritime.

Elle exclut également de son champ d’application les transports en pontée et les transports d’animaux vivants, des opérations de chargement et de déchargement qui ne sont pas les réalisées avec les grues du navire.

Règles de Hambourg

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Les règles de Hambourg ont été signées le . Dès son entrée en vigueur le aucune grande puissance maritime n’a ratifié aux règles de Hambourg.

Durée du contrat de transport maritime
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Elle est valable depuis la prise en charge de la marchandise jusqu’à la livraison. La durée du contrat est donc plus étendue par rapport à celle de la convention de Bruxelles. Elle couvre non seulement la phase purement maritime mais les phases de pré et post acheminement terrestre.

Responsabilités du transporteur maritime
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Avec les règles de Hambourg, le régime de responsabilité du transporteur maritime est basé sur la présomption de faute. Dans ce registre en cas de dommage causé aux marchandises le transporteur ne peut s’exonérer de sa responsabilité qu’en apportant la preuve que lui-même et ses préposés ont pris toutes les mesures raisonnables afin d’éviter l’évènement ayant causé le dommage.

Champ d’application
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Les règles de Hambourg à l’instar de la convention de Bruxelles excluent toute convention d’affrètement maritime. Mais aussi son champ d’application est plus large que celui de la convention de Bruxelles. Elle va donc s’étendre à :

  • tout contrat de transport maritime avec ou sans émission de connaissement ;
  • les transports en pontée ;
  • les transports d’animaux vivants ;
  • toutes les opérations intervenant entre la prise en charge par la compagnie de transport maritime et la livraison que ses opérations soient effectuées où non par la compagnie elle-même.

En outre, les règles de Hambourg s’appliquent non pas seulement entre États signataires mais à tous contrats :

  • dont le lieu d’exécution (port de chargement, de déchargement, lieu d’émission du document de transport) est situé dans un État signataire ;
  • où le document de transport prévoit les règles de Hambourg.

Impact environnemental

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Le transport maritime représente 13 % de la consommation d'énergie du secteur des transports en 2019, contre 42 % pour les camions, 35 % pour les voitures individuelles et 7 % pour les avions[24].

En 2022, Les porte-conteneurs, vraquiers, pétroliers, chimiquiers et gaziers sont à l’origine de plus de trois quarts des émissions du transport maritime, ils utilisent l’un des carburants les plus sales au monde, un résidu visqueux du pétrole, lourd et difficile à brûler. Ce pétrole « bunker » est un résidu de raffinage des autres produits pétroliers[25].

En 2022, la pollution du transport maritime représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et tarde à changer de cap. Si le secteur n’entame pas de changements, les émissions s’élèveraient à 17 % d’ici à 2050[25].

De plus, les navires émettent dans l’atmosphère des particules de soufre. Les particules fines et l’oxyde d’azote touchent particulièrement les populations vivant à proximité des ports et des côtes. Ces pollutions sont dangereuses pour la santé humaine et l’environnement[25].

Le fret maritime est l’un des plus grands émetteurs de CO2, et il tarde à changer de cap.Les grands groupes de ce secteur dont Maersk, MSC et CMA CGM, font parties des dix premiers groupes qui contrôlent 95 % du marché, ont les moyens d’investir dans la diminution d'émission des gazs à effet de serre. Le gaz naturel liquéfié (GNL) ne peut pas être considéré comme une alternative à faible émission de carbone, rappelle le GIEC. Le GNL est majoritairement constitué de méthane dont le pouvoir de réchauffement global est environ de trente fois celui du CO₂[25].

Prise de conscience par les organisations internationales

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Le , à l’occasion du 72e Comité de protection de l’environnement du milieu marin (MEPC), les 173 pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) se sont engagés sur une réduction des émissions des gaz à effets de serre dans le transport maritime[26].

La stratégie vise d’une part à baisser de 40 % les émissions à la tonne-kilomètre des navires d'ici 2030, d’autre part à réduire le volume global des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à l’année de référence de 2008. Enfin, dès 2030, les bateaux neufs devront ne plus émettre de CO2.

L’OMI est régulièrement critiquée pour traîner les pieds sur la question de la réduction des gaz à effets de serre. L’ONG Transparency International explique cette réticence par l’influence considérable des armateurs sur le fonctionnement de l’organisation ainsi que celle des paradis fiscaux ; 52 % de la flotte mondiale est enregistrée dans les Bahamas, à Malte, au Panama, au Liberia et dans les îles Marshall. Ces cinq pays contribuent par ailleurs à 43,5 % du financement de l'organisation[27].

Le changement de position des îles Marshall a eu une influence majeure sur la ratification de l’accord. L’archipel du Pacifique, troisième pavillon de la marine marchande internationale, est directement menacé par la montée du niveau des mers. Les îles Marshall, à l’instar de l’Australie et de l’Union européenne, poussait à un accord contraignant, alors que les États-Unis, L’Arabie Saoudite et le Brésil plaidaient pour des objectifs moins ambitieux[28].

Les enjeux sont importants ; le transport par navires porte-conteneurs représente 90 % des échanges commerciaux mondiaux, soit 11 milliards de tonnes. Selon l’ISEMAR, les échanges maritimes ont été multipliés par deux en vingt ans[29]. Le secteur pourrait représenter 17 % des émissions mondiales de CO2 en 2050 contre 2,7 % actuellement. Un rapport de l'OCDE estime que grâce aux technologies existantes, le transport maritime pourrait être décarboné d'ici 2035[30].

Lors de la conférence mondiale pour le climat à Charm el-Cheikh (COP27), plusieurs pays ont demandé à l’Organisation maritime internationale d’être plus ambitieuse et de viser le « zéro carbone » d’ici à 2050[25].

Émissions de gaz à effet de serre

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Selon l’ONU[31][réf. incomplète], la flotte mondiale marchande a émis 1,12 milliard de tonnes de dioxyde de carbone en 2007[32], soit 4,5 % des émissions globales (hors flottes militaires, de pêche et de plaisance), soit, à titre de comparaison, l'équivalent des émissions totales de deux pays comme la France en 2006[33]. Selon l’Organisation maritime internationale, le secteur maritime pèse 2,8 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle globale. Ceci fait de la marine marchande le 5e émetteur en quantité (bien que loin derrière l’aviation[34] autre source de CO2 en forte augmentation). Cette estimation double ou triple les estimations précédentes. Début , l’Organisation maritime internationale (OMI) a mis en révision Marpol VI qui règlemente certaines pollutions des navires (Marpol VI date de 1997, mais n’est entrée en vigueur qu’en 2005).

Le protoxyde d'azote (N2O) émis par les diesels marins est un puissant gaz à effet de serre, au même titre que le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) ; son pouvoir réchauffant est de 265 fois celui du CO2.

L’ICS (International Chamber of Shipping) reconnaît que les 60 000 navires qu’elle représente sont responsables d’environ 10 % des émissions de soufre et d’azote. Alors que les émissions terrestres ont fortement diminué depuis 1990, les émissions du transport maritime ont tant augmenté, qu'à ce rythme en 2015, les seuls navires croisant au large de l'UE 25 émettront plus de SO2 que toutes les sources terrestres réunies de l'UE-25[35].

Particules ultrafines

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L’université de Rostock et le centre de recherche sur l’environnement allemand Helmholzzentrum Munich ont établi un lien sans équivoque entre les gaz d’échappement des cargos et certaines maladies graves. Au total, elles causent 60 000 morts par an et coûtent 58 milliards d’euros par an aux services de santé européens. Les carburants maritimes sont 2 700 fois plus toxiques que le diesel routier. Pourtant, chaque année, le transport routier paie 35 milliards d’euros de taxes sur les carburants, alors que le transport maritime utilise des combustibles non taxés[36]. Les émissions de soufre et de CO2 du transport maritime ne cessent de s'accroitre, au contraire de celles du transport routier. En 2015, les émissions du secteur du transport maritime international représentent 3 % des émissions totales de gaz à effet de serre et 4 % des émissions de CO2 de l'UE[37].

Des mesures effectuées dans la ville de Marseille ont révélé que l'air respiré à bord des navires est 70 fois plus chargé en particules ultrafines que dans les quartiers de la ville éloignés du port. La cause majeure de la très forte pollution des navires est l’utilisation du fioul lourd comme carburant[38].

Une campagne de mesures à Bastia en 2018 a révélé lors des départs ou arrivées de ferries 75 000 particules ultrafines par centimètre cube, soit 37,5 fois plus de pollution qu'en période normale, et à bord du ferry entre Livourne et Bastia, lors d'une accélération, un pic à 230 000 particules ultrafines par centimètre cube a été observé[39].

Évolution du choix des carburants

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En septembre 2023, Maersk et CMA CGM, respectivement numéros deux et trois mondiaux du transport maritime, annoncent leur décision de partager certains investissements et une partie de leurs efforts de R&D, pour sortir plus vite des motorisations au fioul. Maersk vise la neutralité carbone pour 2040, et CMA CGM d'ici 2050. Ils souhaitent « accélérer la capacité d'avitaillement et d'approvisionnement en bio/e-méthanol des principaux ports à travers le monde » et poursuivre les travaux conjoints de R&D « sur d'autres composantes de la solution « Net Zéro », en particulier les nouveaux carburants alternatifs tels que l'ammoniac »[40].

Propulsion au gaz naturel liquéfié

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L’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) comme carburant, au lieu du fioul lourd, permet de réduire considérablement les émissions de particules fines, d'oxydes de soufre, d'oxydes d'azote et de CO2. Mais elle représente un surcoût très important au niveau de l'investissement initial. Le , l'« Aida Nova », du groupe Costa Croisières, sera le premier paquebot de croisière au monde propulsé au GNL à prendre la mer ; il sera destiné au marché allemand. Fin , un autre navire propulsé au GNL, le « Costa Smeralda » sera livré, destiné à des voyages en Méditerranée. Au total, huit paquebots de croisière au GNL seront lancés de 2018 à 2021 sur 66 paquebots en construction. CMA CGM a également adopté le GNL pour ses futurs porte-conteneurs géants : à l'été 2017, il a passé commande de neuf bateaux de 22 000 EVP chacun, équipés de moteurs fonctionnant au GNL et livrables à partir de fin 2019[41]. Selon Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries, pour la même quantité d'énergie consommée, le GNL émet jusqu'à 20 % de moins de gaz à effet de serre que le carburant utilisé actuellement ; de plus, les navires équipés en GNL étant neufs, ils permettent une réduction de 40 %[42].

Le carburant GNL réduit de 90 % les émissions de particules fines[43].

Propulsion au méthanol vert

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Le choix du méthanol de synthèse ou « e-méthanol » apparaît comme une solution de plus long terme que celui du GNL : produit à partir d'hydrogène vert et de CO2 issu de déchets agricoles, il n'émet pratiquement pas de gaz à effet de serre (GES), alors que la propulsion au GNL réduit seulement de 25 % de CO2 les émissions de GES par rapport aux carburants actuels. Le méthanol est en 2021 beaucoup plus cher que le GNL, mais son coût devrait fortement baisser dans les années 2030, lorsque le prix de l'hydrogène vert baissera lui aussi. L'armateur danois Maersk a décidé d'opter pour le méthanol vert[24].

En 2023, dans le but d'œuvrer à la décarbonation de ses opérations maritime, l’armateur danois Maersk, géant du transport maritime, numéro deux du transport de conteneurs, a inauguré au Danemark le premier navire d'une série de 25 fonctionnant au bio-méthanol, le Laura-Mærsk. Ces navires permettront à Maersk de réduire ses émissions annuelles de CO2 d’environ 2,3 millions de tonnes en 2025. Selon l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar), le transport maritime pèse près de 3 % des émissions CO2 mondiales[44],[45]. Maersk va créer deux sites de production d'e-méthanol en Espagne, sous le nouveau label C2X, et prévoit 5 ou 6 implantations dans le monde, dont une en Égypte[40].

Autres évolutions

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Alimentation électrique dans les ports

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Le branchement électrique à quai des navires, pour qu'ils coupent leurs moteurs diesel en escale, a déjà été mis en œuvre à Göteborg, Hambourg, Los Angeles et Vancouver[46].

En , la région Sud Provence-Alpes-Cote d'Azur débloque 30 millions d'euros pour un plan baptisé « escales zéro fumée », destiné à accompagner les investissements nécessaires au branchement électrique des navires à quai dans les ports de Marseille, Nice et Toulon. A Nice et Toulon, l'ensemble des quais sera équipé en 2023. Ceux de Marseille le seront à cette date pour les ferries, qui assurent les rotations quotidiennes avec la Corse et les pays du Maghreb, et deux ans plus tard pour les paquebots. Des postes d'avitaillement en GNL et hydrogène sont également en projet. Marseille a accueilli 3.600 escales en 2018, qui ont contribué pour 40 % aux émissions de dioxyde d'azote, 32 % à celles de soufre et 15 % aux émissions de particules fines[47].

Réduction de vitesse

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Selon Philippe Louis-Dreyfus, président de Louis Dreyfus Armateurs, réduire la vitesse d'un navire « capesize » à 12 nœuds au lieu de 14 nœuds suffit à réduire sa consommation de 55 %. La France a soumis cette idée à l'Organisation maritime internationale en . L'organisation maritime internationale « Baltic and International Maritime Council » (Bimco), dont les 2000 membres représentent 65 % du tonnage mondial, a soumis une solution équivalente à l'OMI : réduire la puissance des navires. Les armateurs grecs, qui représentent 40 % de la flotte mondiale, ont apporté leur soutien[42].

Bateaux à faibles émissions de gaz à effet de serre

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Des recherches portent sur des modèles ou prototypes de caboteurs ou navires de grande plaisance et de marine marchande disposant d'un bilan carbone moins important[48].

De plus en plus, des voiliers ou navires mixtes (moteur + voile) sont utilisés pour le transport de marchandises.

Vers une nouvelle réglementation (2020)

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Contexte : Au milieu des années 2010, environ 200 millions de tonnes (Mt) de fioul lourd (= 45 % de la consommation mondiale annuelle) et environ 30 Mt de gazole bon marché (5 % du total annuel vendu) étaient consommés par environ 50 000 navires marchands. La flotte marchande est ainsi devenue un émetteur majeur d’oxydes de soufre, d’azote et de particules fines ; et sans forte diminution des émissions de SOx, selon une étude de l'OMI (2016) cette flotte pourrait entre 2020 et 2025 causer plus de 570 000 décès prématurés dans le monde[49],[50].

Le moteur diesel marin pollue, émettant des particules complexes, dont particules carbonées de quelques nanomètres à moins d’un micron, et particules inorganiques d'environ un micron surtout constituées de cendres et de sulfates[51],[52], et selon une étude allemande en 2015, dans les zones côtières et portuaires européennes 50 % de la pollution particulaire de l'air vient des fumées de navires, y causant 60 000 morts/an, et un coût sanitaire estimé à 58 milliards d’euros/an[53],[54]. Les populations portuaires et littorales y sont chroniquement exposées[55].

Émissions de soufre

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En 2008 l’OMI a fini par adopter[56] (et confirmer en ) une future norme pour le soufre dans les carburants marins (plus basse pour toute la marine marchands à partir du )[57].

Tout fioul marin devra contenir moins de 0,5 % de soufre (contre 3,5 % en 2019 depuis , à comparer à la limite de 0,001 % imposée au diesel automobile), bien que certaines zones dites « d’émissions contrôlées » ou « ECA » imposent déjà un maximum de 0,1 %[58].

En 2019, la France souhaite l'instauration d'une ECA en Méditerranée, comme il en existe en Manche, Mer du Nord et Baltique, et dans une "zone USA/Canada" avec des effets très positifs démontrés[59],[60].

Émissions de CO2

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Les émissions de CO2 sont faibles par kg/km transportés, mais la flotte mondiale en émet néanmoins beaucoup, avec un carburant non écotaxé[61]. L'OMI a donc signé () un accord de réduction de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre du transport maritime avant 2050 (par rapport aux émissions de 2008)[58]. En termes de tendance elles pourraient passer de 3 % environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2015 à jusqu'à 17 % en 2050 (car d'autres acteurs auront réduit leurs émissions).

Motorisation

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L’armateur choisira, selon le type et âge du bateau, selon ses ports d’approvisionnement, selon qu’il doive ou non circuler dans les « ECA » parmi 4 grandes solutions : une motorisation multi-carburants, un moteur au fioul lourd « peu soufré » (« LSFO » en anglais) ; l’utilisation de gazole marin (« MDO » ou « MGO ») moins riche en soufre ou encore (très rare à ce jour) du GNL (gaz naturel liquéfié) ; ou en dernier recours il continuera à brûler du fioul à haute teneur en soufre (« HSFO ») mais après avoir équipé le navire d’un système de désoufrage des fumées, dits « scrubbers » (« à boucle ouverte » rejetant en mer les eaux acidifiées utilisées par le dispositif, qui sont déjà localement interdits en Chine et à Singapour et posant problème en cas de marée noire, car le fioul reste alors plus polluant, … ou à boucle fermée, à ce jour plus rare et coûteux [5 à 10 millions de dollars par navire], et ne traitent pas les oxydes d’azote ni le CO2 qui est un gaz à effet de serre). L’évolution des prix du pétrole et des carburants qui en dépendent pourrait aussi orienter certains choix (en 2019 selon Paul Touret[62], le fioul désoufré et le gazole sont 35 % plus chers que le fioul lourd bien plus polluant[58].

L’association « Armateurs de France » espère qu'un carburant conforme sera bien disponible en 2020 dans le monde entier, et affirme que « de nombreux armateurs français ont fait le choix du fioul à très faible teneur en soufre pour leurs navires existants »[58].

Conséquences pour l'industrie pétrolière

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Les raffineries ne pourront plus utiliser la marine pour se débarrasser des fonds colonnes de raffinage. Elles devront s'équiper d'unités de désulfuration dès 2019. Fin d’après l'EIA américaine, seuls 3 % des fiouls utilisés par la flotte transitant par les États-Unis seront à haute teneur en soufre en 2020 (à comparer aux 58 % de 2019), mais très vite (dès 2022) cette part devrait remonter à 24 % car de nombreux navires se seront équipés de « scrubbers »[63].

Autres moyens d'atténuer la pollution maritime

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Quand le prix du carburant augmente, certains armateurs choisissent de faire ralentir leur flotte (« slow steaming ») ce qui s’est montré efficace pour économiser le carburant lors des chocs pétroliers des années 1970. Ralentir un pétrolier en le faisant passer de 12 nœuds à 11 lui fait économiser 18 % de carburant (et 30 % à 10 nœuds) mais comme le gain n'est pas linéaire (plus la vitesse diminue et moins la réduction des émissions est importante), Armateurs de France souhaite une régulation de la vitesse différenciée par types de navires. Pierre Cariou & al. ont estimé en 2019 qu'environ 70 % de la consommation d'un navire est lié à sa vitesse alors que le vent, le tirant d’eau, le fooling, le courant contraire, etc. comptent pour 30 %[64]. Des logiciels permettent aussi d’établir des trajets profitant mieux des vents.

Le , la France via son ministère chargé de l’énergie a proposé à l'OMI que la vitesse des navires soit également réglementée[65],[66]. Selon Di Natale & al. (2015) en combinant plusieurs stratégies (dont les technologies de réduction des particules ultrafines déjà commercialisées) sur les navires neufs, il serait possible de diminuer la pollution de 99 % tout en économisant du carburant[55].
Selon l’ISEMAR, en avril 2019, dans le monde, seuls 121 navires fonctionnent au GNL ou étaient gaz ready (hybrides GNL), sur environ 50 000 navires marchands naviguant en 2018[réf. souhaitée]. Mais les commandes affluent[réf. nécessaire] (doublement attendu avant 2025, mais probablement plutôt pour les ferries et paquebots dont les trajets réguliers et l'avitaillement sont plus faciles à prévoir.

On[Qui ?] évoque aussi le méthanol et divers agrocarburants ou biocarburants, la voile, les cerfs-volants, des piles à combustible et quelques navires 100 % électriques existent. Un prototype autonome 120 km est prévu pour 2020 en Norvège (Yara Birkeland)[58].

Surveillance des navires et du trafic maritime

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Ce sont les Etats qui contrôlent les navires et leurs carburants.

C'est une composante essentielle de la sécurité maritime car les navires sont souvent isolés et l'envoi de secours peut prendre des heures voire des jours si les conditions météo sont très mauvaises. La tendance est un système d'information côtier et marin intégré utilisant les radars littoraux, sémaphores et l'imagerie satellitaire pour identifier en temps réel les risques d'accidents maritimes ou d'autres menaces[67].

Un projet SisMaris (lancé en ) détecte en temps quasi réel, de manière automatisée[68], et sur une grande zone maritime des « comportements suspects de navires »[69] pour identifier au plus tôt des menaces ou risques humains, économiques ou environnementaux[70].

La surveillance concerne aussi les marées noires, les dégazages ou autres rejets de déchets en mer, et des drones pourraient bientôt contrôler les émissions (au port ou en mer) « avec des sanctions exemplaires » suggère en 2019 le directeur de l’ISEMAR en cas de non-respect des normes[58].

Notes et références

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  1. Au niveau géopolitique, les principales routes maritimes comportent des points de passage stratégiques (détroits, canaux transocéaniques) qui sont des goulets d'étranglement (choke points) dont l'occlusion pose des problèmes soulevant des enjeux de sécurité maritime.
  2. (en) Philipp Cerny, Martin Keim, EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe, Heinrich-Böll-Stiftung European Union, (lire en ligne), p. 23.
  3. Transport de fûts, sacs, palettes, boxes.
  4. Transport de bois, papier, acier, véhicules.
  5. Transport de pétrole, GNL, produits chimiques à vocation multiple, huiles végétales.
  6. Transport de charbon, minerai de fer, granulats, bauxite, sable.
  7. (en) Philipp Cerny, Martin Keim, EUROPEAN MOBILITY ATLAS 2021. Facts and Figures about Transport and Mobility in Europe, Heinrich-Böll-Stiftung European Union, , p. 22.
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  16. (en) « Rank Order - Merchant marine », sur CIA.gov (consulté le ). Il n'y a pas de liens entre la taille du pays, son nombre de ports ou son linéaire côtier. Quelques petits pays sont des pavillons de complaisance
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Articles connexes

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Liens externes

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