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« Maurice Emmanuel » : différence entre les versions

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| lieu de naissance = [[Bar-sur-Aube]], {{France (1852-1870)}}
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| date de décès = {{Date de décès|14|12|1938|2|5|1862|en musique classique}}
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| éditeurs = [[Éditions Durand-Salabert-Eschig|Éditions Durand, Salabert]], [[Éditions Henry Lemoine|Henry Lemoine]] et [[Éditions Alphonse Leduc|Alphonse Leduc]]
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== Biographie ==
== Biographie ==
Il passe son enfance en [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] à [[Beaune]] ([[Côte-d'Or]]) où ses parents s'installent à partir de [[1867]]. C'est là qu'il découvre les chants folkloriques des vignerons.
Il passe son enfance en [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] à [[Beaune]] ([[Côte-d'Or]]) où ses parents s'installent à partir de [[1867]]. C'est là qu'il commence à s'intéresser à la musique et découvre les chants folkloriques des vignerons. Il commence à composer à l'âge de quinze ans, avec une ''Sonate pour piano et violon'' en mi bémol majeur, dédiée à son professeur Ravazzi{{sfn|Corbier|2007|p=13}}. Il compose aussi une ''Sonate pour piano'' en la mineur et une seconde ''Sonate pour piano et violon'' en mi majeur, dans le style de Mozart. Ces trois œuvres ont été détruites par le compositeur. [[Charles Poisot]] et [[Paul de Richard d'Ivry|Paul d'Ivry]] vont pousser Maurice Emmanuel à entrer au Conservatoire de Paris.


=== Carrière musicale ===
En [[1880]], il entre au [[Conservatoire de Paris]] il est l'élève de [[Théodore Dubois]] (harmonie), [[Louis-Albert Bourgault-Ducoudray]] (histoire de la musique) et [[Léo Delibes]] (composition). Ce dernier s'oppose à ses innovations musicales, en particulier l'utilisation des anciens modes grecs et médiévaux. Il juge la ''[[Sonate pour violoncelle et piano (Emmanuel)|Sonate pour violoncelle et piano]]'', op. 2 de son élève, en ces termes : « Mon garçon, tant que vous écrirez de cette musique-là, vous pourrez rester chez vous ! » et lui barre l'accès au grand [[Prix de Rome]]. Dépité, le jeune compositeur continue de prendre des leçons auprès d'[[Ernest Guiraud]]. C'est ainsi qu'il rencontre le jeune [[Claude Debussy|Debussy]], en faveur duquel il apportera plus tard un témoignage intéressant.
En [[1880]], il entre au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire]] où il est l'élève de [[Théodore Dubois]] (harmonie){{sfn|Corbier|2007|p=21}}, [[Louis-Albert Bourgault-Ducoudray]] (histoire de la musique){{sfn|Corbier|2007|p=23}} et en 1884 de [[Léo Delibes]] (composition){{sfn|Corbier|2007|p=29}}. En parallèle, il prend des cours de piano avec [[Antoine-François Marmontel|Antoine Marmontel]]{{sfn|Corbier|2007|p=22}}. [[César Franck]] avait remarqué le jeune compositeur en 1881, mais ce dernier a refusé d'être son élève pour ne pas être influencé{{sfn|Corbier|2007|p=38}}.


Il passe ses différents été à Beaune, où il rencontre Charles Bigarne, qui le convainc que le langage tonal n'est pas apte à transcrire les chants traditionnels{{sfn|Corbier|2007|p=32}}. C'est en 1884 qu'il rencontre [[Claude Debussy|Debussy]], en faveur duquel il apportera plus tard un témoignage intéressant dans son article ''Les ambitions de Claude-Achille'' de la [[La Revue musicale|Revue Musicale]] de mai 1926{{sfn|Corbier|2007|p=76}}.
Il poursuit parallèlement des études supérieures à la [[Sorbonne]] : il obtient sa licence ès lettres en [[1886]] et soutient en 1896 ses [[thèse de doctorat|thèses de doctorat]] sur l'''[[Orchestique|Orchestique grecque]]'' (thèse principale) et l'éducation du danseur grec (thèse latine). À l'[[École du Louvre]] il travaille avec [[François-Auguste Gevaert]]. De [[1904]] à [[1907]], il est Maître de chapelle à l'[[Basilique Sainte-Clotilde (Paris)|église Sainte-Clotilde]], assisté d'[[Émile Poillot]]. En [[1909]], il succède à Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et est nommé professeur d'[[histoire de la musique]] au Conservatoire de Paris, poste qu'il occupera jusqu'en [[1936]].


Les relations entre Delibes et son élève se dégradent à partir de 1887, s'oppose à ses innovations musicales, en particulier l'utilisation des anciens modes grecs et médiévaux. Il juge la ''[[Sonate pour violoncelle et piano (Emmanuel)|Sonate pour violoncelle et piano]]'', op. 2 de son élève, en ces termes : {{Citation|Mon garçon, tant que vous écrirez de cette musique-là, vous pourrez rester chez vous{{sfn|Corbier|2007|p=35-36}} !}} En 1888, lorsque Maurice Emmanuel concourt pour le [[Prix de Rome]], Delibes lui en barre l'accès{{sfn|Corbier|2007|p=38}}. Dépité, le jeune compositeur continue de prendre des leçons auprès d'[[Ernest Guiraud]]. Grâce à lui, Emmanuel assiste aux entretiens entre Guiraud et Debussy{{sfn|Corbier|2007|p=38-39}}.
[[Robert Casadesus]], [[Yvonne Lefébure]], [[Henriette Puig-Roget]], [[Georges Migot]], [[Jacques Chailley]], [[Olivier Messiaen]], [[Henri Dutilleux]], [[Jean Rivier]] figurent au nombre de ses élèves.


=== Carrière académique ===
Mais cette carrière d'érudit a quelque peu masqué celle du musicien dont les œuvres sont peu jouées et rarement appréciées à leur juste valeur, jusqu'à la création en [[1929]] à l'[[Opéra Garnier|Opéra de Paris]] de sa tragédie lyrique ''Salamine'', d'après ''[[Les Perses]]'' d'[[Eschyle]], qui obtient un certain succès et qui lui vaut sa nomination comme chevalier de la [[Légion d'honneur]]<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=CHERCHER&VALUE_1=19800035%2F463%2F61865&FIELD_1=COTE&DICO=&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P Base Léonore]</ref>.
Il poursuit parallèlement des études supérieures à la [[Sorbonne]] et au [[Collège de France]]. Il a comme professeur [[Gaston Paris]], [[Louis Petit de Julleville]], [[Louis Havet]], [[Alfred Croiset]], [[Paul Girard (helléniste)|Paul Girard]] et [[Henri Joly (philosophe)|Henri Joly]].

En 1885, il devient membre du [[Cercle Saint-Simon]], présidé par [[Gabriel Monod]]. C'est là qu'il comprend que l'harmonisation tonale est défectueuse dans l'accompagnement des chants populaires et où Gaston Paris, [[Julien Tiersot]] et Bourgault-Ducoudray exposent leurs théories sur la modalité.

Il obtient sa licence ès lettres en [[1886]] et soutient en 1896 ses [[thèse de doctorat|thèses de doctorat]] sur l'''[[Orchestique|Orchestique grecque]]'' (thèse principale) et l'éducation du danseur grec (thèse latine). À l'[[École du Louvre]] il travaille avec [[François-Auguste Gevaert]]. De [[1904]] à [[1907]], il est Maître de chapelle à l'[[Basilique Sainte-Clotilde (Paris)|église Sainte-Clotilde]], assisté d'[[Émile Poillot]]. En [[1909]], il succède à Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et est nommé professeur d'[[histoire de la musique]] au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire national de musique et de déclamation]], poste qu'il occupera jusqu'en [[1936]].

=== Reconnaissance tardive ===
[[Robert Casadesus]], [[Yvonne Lefébure]], [[Henriette Puig-Roget]], [[Georges Migot]], [[Jacques Chailley]], [[Olivier Messiaen]], [[Henri Dutilleux]], [[Jean Rivier]] figurent au nombre de ses élèves{{sfn|Corbier|2007|p=157-158}}.

Mais cette carrière d'érudit a quelque peu masqué celle du musicien dont les œuvres sont peu jouées et rarement appréciées à leur juste valeur, jusqu'à la création en [[1929]] à l'[[Opéra Garnier|Opéra de Paris]] de sa tragédie lyrique ''Salamine'', d'après ''[[Les Perses]]'' d'[[Eschyle]], qui obtient un certain succès et qui lui vaut sa nomination comme chevalier de la [[Légion d'honneur]]<ref name=LM>René Dumesnil. Maurice Emmanuel et la musique modale. Le Monde, 17 février 1955. [https://www.lemonde.fr/archives/article/1955/02/17/maurice-emmanuel-et-la-musique-modale%201945865%201819218.html Lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=CHERCHER&VALUE_1=19800035%2F463%2F61865&FIELD_1=COTE&DICO=&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P Base Léonore]</ref>.

=== Vie privée ===
Il est le père de la géographe [[Marthe Emmanuel]].

== Distinctions ==
* {{déco|CLH|décret du {{date-|19 février 1929}}}}.

== Influence hellénistique ==
C'est à partir de 1882 qu'il écrit, dans une lettre à son père, que l'artiste et le savant peuvent cohabiter, chose qu'il tente de montre tout au long de sa vie. Il prend notamment le modèle de Platon qui {{Citation|a été par excellence l'artiste, le savant, et le philosophe}}. Ses deux thèses de 1895, ''Essai sur l'orchestique grecque'' et ''De saltationis disciplina apud Grœcos'' l'installent dès lors comme un [[Hellénisme|helléniste]] reconnu<ref name=LM />.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
Relativement peu abondante (73 opus composés dont seulement 30 ont été conservés), l'œuvre d'Emmanuel est d'une grande qualité. Elle a su conserver son originalité sans subir l'influence de l'impressionnisme dominant du début du siècle. Ses premières compositions, en particulier la ''première sonatine pour piano'' ([[1893]]) témoignent déjà de l'affranchissement de son style du debussysme. La ''[[Sonate pour clarinette, flûte et piano]]'' de [[1907 en musique classique|1907]] est très caractéristique de l'art d'Emmanuel : de facture néoclassique, l'œuvre assimile subtilement sa connaissance des rythmes de l'Antiquité comme celle de l'instrumentation populaire du {{s-|XIX|e}}, ses deux sujets de prédilection.
Relativement peu abondante (73 opus composés dont seulement 30 ont été conservés{{sfn|Douche|2007|p=241}}), l'œuvre d'Emmanuel est d'une grande qualité{{sfn|Corbier|2007|p=162}}. Elle a su conserver son originalité sans subir l'influence de l'[[Musique impressionniste|impressionnisme]] dominant du début du siècle. Ses premières compositions, en particulier la ''première sonatine pour piano'' ([[1893]]) témoignent déjà de l'affranchissement de son style du debussysme{{sfn|Corbier|2007|p=65-66}}. La ''[[Sonate pour clarinette, flûte et piano]]'' de [[1907 en musique classique|1907]] est très caractéristique de l'art d'Emmanuel{{sfn|Corbier|2007|p=89}} : de facture néoclassique, l'œuvre assimile subtilement sa connaissance des rythmes de l'Antiquité comme celle de l'instrumentation populaire du {{s-|XIX|e}}, ses deux sujets de prédilection{{sfn|Corbier|2007|p=90-91}}.


=== Musique instrumentale ===
=== Musique instrumentale ===
* ''[[Sonate pour violoncelle et piano (Emmanuel)|Sonate pour violoncelle et piano]]'', {{op.|2}} (1887)
* ''[[Sonate pour violoncelle et piano (Emmanuel)|Sonate pour violoncelle et piano]]'', {{op.|2}} (1887)
* [[Sonatines (Emmanuel)|6 sonatines]] pour piano
* [[Sonatines (Emmanuel)|6 sonatines]] pour piano
** ''Première Sonatine'', ''[[Sonatine bourguignonne]]'', {{op.|4}} (1893), création le {{date-|14 mars 1923}} à Dole par [[Émile Poillot]]<ref name="créationémilepoillot">{{Lien web|langue=fr |url=http://mauriceemmanuel.fr/type/musique/ |titre=Œuvres de Maurice Emmanuel |site=Maurice Emmanuel 1862-1938 Compositeur |auteur=Les Amis de Maurice Emmanuel |année=2013-2014 |consulté le= }}.</ref>
** ''Première Sonatine'', ''[[Sonatine bourguignonne]]'', {{op.|4}} (1893), création le {{date-|14 mars 1923}} à Dole par [[Émile Poillot]]<ref name="créationémilepoillot">{{Lien web|langue=fr |url=http://mauriceemmanuel.fr/type/musique/ |titre=Œuvres de Maurice Emmanuel |site=Maurice Emmanuel 1862-1938 Compositeur |auteur=Les Amis de Maurice Emmanuel |année=2013-2014 }}.</ref>
** ''Deuxième Sonatine'', ''[[Sonatine pastorale]]'', {{op.|5}} (1897), création le {{date-|11 novembre 1922}} à Beaune par [[Émile Poillot]]<ref name="créationémilepoillot" />
** ''Deuxième Sonatine'', ''[[Sonatine pastorale d'Emmanuel|Sonatine pastorale]]'', {{op.|5}} (1897), création le {{date-|11 novembre 1922}} à Beaune par [[Émile Poillot]]<ref name="créationémilepoillot" />
** ''[[Sonatine n°3 (Emmanuel)|Sonatine n°3]]'', {{op.|19}} (1920)
** ''[[Sonatine n°3 (Emmanuel)|Sonatine {{|3}}]]'', {{op.|19}} (1920)
** ''[[Sonatine IV (Emmanuel)|Sonatine IV]]'' « sur des modes hindous », {{op.|20}} (1920)
** ''[[Sonatine IV (Emmanuel)|Sonatine IV]]'' « sur des modes hindous », {{op.|20}} (1920)
** ''[[Sonatine V (Emmanuel)|Sonatine V]]'' « ''{{lang|it|alla francese}}'' », {{op.|22}} (1925)
** ''[[Sonatine V (Emmanuel)|Sonatine V]]'' « ''{{lang|it|alla francese}}'' », {{op.|22}} (1925)
** ''[[Sonatine VI (Emmanuel)|Sonatine VI]]'', {{op.|23}} (1925)
** ''[[Sonatine VI (Emmanuel)|Sonatine VI]]'', {{op.|23}} (1925)
* ''[[Sonate pour violon et piano (Emmanuel)|Sonate pour violon et piano]]'', {{op.|6}} (1902), création en 1906 à la [[salle Pleyel]] à Paris
* ''[[Sonate pour violon et piano (Emmanuel)|Sonate pour violon et piano]]'', {{op.|6}} (1902), création en 1906 à la [[salle Pleyel]] à Paris
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* ''[[Zingaresca]]'', {{op.|7}} pour orchestre à cordes, 2 pianos, 2 flûtes et timbales (1902)
* ''[[Zingaresca]]'', {{op.|7}} pour orchestre à cordes, 2 pianos, 2 flûtes et timbales (1902)
* 2 symphonies :
* 2 symphonies :
** ''[[Symphonie 1 (Emmanuel)|Symphonie n°1]]'' en ''la'', {{op.|18}} (1919)
** ''[[Symphonie no 1 (Emmanuel)|Symphonie {{|1}}]]'' en ''la'', {{op.|18}} (1919)
** ''[[Symphonie nº 2 (Emmanuel)|Symphonie n°2 « bretonne »]]'' en ''la'', {{op.|25}} (1930-31) (dont le quatrième mouvement fait référence au [[pardon de Rumengol]] dans le [[Finistère]])
** ''[[Symphonie nº 2 (Emmanuel)|Symphonie {{|2}} « bretonne »]]'' en ''la'', {{op.|25}} (1930-31) (dont le quatrième mouvement fait référence au [[pardon de Rumengol]] dans le [[Finistère]])
* ''[[Suite française (Emmanuel)|Suite française]]'', {{op.|26}} d'après la {{5e|sonatine}} (1934-35)
* ''[[Suite française (Emmanuel)|Suite française]]'', {{op.|26}} d'après la {{5e|sonatine}} (1934-35)
* ''[[Poème du Rhône]]'', {{op.|30}} (1938), poème symphonique d'après [[Frédéric Mistral]], œuvre posthume orchestrée par [[Marguerite Béclard d'Harcourt]]
* ''[[Poème du Rhône (Emmanuel)|Poème du Rhône]]'', {{op.|30}} (1938), poème symphonique d'après [[Frédéric Mistral]], œuvre posthume orchestrée par [[Marguerite Béclard d'Harcourt]]


=== Musique sacrée ===
=== Musique sacrée ===
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=== Musique vocale ===
=== Musique vocale ===
* ''[[In memoriam (Emmanuel)|In memoriam]]'', {{op.|12}} pour chant, violon, violoncelle et piano (1908)
* ''[[In memoriam (Emmanuel)|In memoriam]]'', {{op.|12}} pour chant, violon, violoncelle et piano (1908)
* ''[[Trois Odelettes anacréontiques]]'', {{op.|13}}, pour chant, flûte et piano (1911), première audition à un concert Henri Saïller le {{date-|27 mars 1912}} à Paris, par Povla Frijsh (soprano), M. Clouet (flûte) et [[Émile Poillot]] (piano)<ref name="créationémilepoillot" />{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=fr |auteur1=Frank Langlois |titre=Maurice Emmanuel (1862 – 1938) |sous-titre= |éditeur=Durand Salabert Eschig |volume= |année=octobre 2007 |pages totales=26 |passage=8 |ismn=M-044-08096-0|format=pdf |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20141111115903/http://www.durand-salabert-eschig.com/formcat/catalogues/emmanuel_maurice.pdf}}.</ref>
* ''[[Trois Odelettes anacréontiques]]'', {{op.|13}}, pour chant, flûte et piano (1911), première audition à un concert Henri Saïller le {{date-|27 mars 1912}} à Paris, par Povla Frijsh (soprano), M. Clouet (flûte) et [[Émile Poillot]] (piano)<ref name="créationémilepoillot" />{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=fr |auteur1=Frank Langlois |titre=Maurice Emmanuel (1862 – 1938) |éditeur=Durand Salabert Eschig |année=octobre 2007 |pages totales=26 |passage=8 |ismn=M-044-08096-0|format=pdf |lire en ligne=https://web.archive.org/web/20141111115903/http://www.durand-salabert-eschig.com/formcat/catalogues/emmanuel_maurice.pdf}}.</ref>
* ''[[Trente Chansons bourguignonnes]]'', {{op.|15}}, pour voix soliste ou chœur et piano (1913), création par [[Spéranza Calo-Séailles]], sous la direction de l'auteur<ref>Manuel Cornejo & Dimitra Diamantopoulos, '' Une grecque à Paris et Antony, une cantatrice et artiste oubliée'', texte en ligne</ref>
* ''[[Trente Chansons bourguignonnes]]'', {{op.|15}}, pour voix soliste ou chœur et piano (1913), création par [[Spéranza Calo-Séailles]], sous la direction de l'auteur<ref>Manuel Cornejo & Dimitra Diamantopoulos, '' Une grecque à Paris et Antony, une cantatrice et artiste oubliée'', texte en ligne</ref>
* ''[[Musiques (Emmanuel)|Musiques]]'', {{op.|17}}, 12 mélodies pour chant et piano (1908)
* ''[[Musiques (Emmanuel)|Musiques]]'', {{op.|17}}, 12 mélodies pour chant et piano (1908)
* ''[[Vocalise (Emmanuel)|Vocalise]]'' « ''{{lang|it|alla siciliana}}'' », {{op.|24}} pour chant et piano (1926)
* ''[[Vocalise (Emmanuel)|Vocalise]]'' « ''{{lang|it|alla siciliana}}'' », {{op.|24}} pour chant et piano (1926)
* ''[[Deux Noëls populaires]]'', {{op.|27}}, pour chœur, viole de gambe (ou violoncelle) et piano (1935) :
* ''[[Deux Noëls populaires]]'', {{op.|27}}, pour chœur, viole de gambe (ou violoncelle) et piano (1935) :
** "Pierrot va qu'ri ton chalumiau" (noël [[breton]])
** "Pierrot va qu'ri ton chalumiau" (noël [[breton]])
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* ''De saltationis disciplina apud Graecos'', Paris, 1895.
* ''De saltationis disciplina apud Graecos'', Paris, 1895.
* ''La Danse grecque antique d'après les monuments figurés'', Paris, Hachette et {{Cie}}, 1896.
* ''La Danse grecque antique d'après les monuments figurés'', Paris, Hachette et {{Cie}}, 1896.
* {{Ouvrage| langue =fr | auteur1= | titre =Histoire de la langue musicale | collection =Les musiciens célèbres | éditeur =Henri Laurens | lieu =Paris | année =[[1911]]|format=2 vol. | ISBN = | oclc =2231980 |bnf=42976224r | pages totales =678 | id = | lire en ligne =https://archive.org/details/histoiredelalang01byuemma}} {{petit|[https://archive.org/details/histoiredelalang02byuemma lire en ligne, vol. 2]}}
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* ''Traité de l'accompagnement modal des psaumes'', Lyon, 1913. {{petit|[https://archive.org/details/traitdelaccompag00emma lire en ligne]}}
* ''Traité de l'accompagnement modal des psaumes'', Lyon, 1913. {{petit|[https://archive.org/details/traitdelaccompag00emma lire en ligne]}}
* ''Pelléas et Mélisande de Claude Debussy'', Paris, 1926.
* ''Pelléas et Mélisande de Claude Debussy'', Paris, 1926.
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== Esquisses ==
== Esquisses ==

En 1896, ce sont ses propres esquisses qui illustrent sa thèse sur l'Orchestique grecque. Sa vie durant, il continuera de dessiner : ses [[Encre de Chine|encres de Chine]] sont conservées dans la ''Collection Anne Eichner-Emmanuel'' avec le concours de l'Association des Amis de Maurice Emmanuel<ref>Catalogue de l'exposition ''En musique''. Antony, Espace Bourdeau, 6 juin-22 juillet 2012.</ref>.
En 1896, ce sont ses propres esquisses qui illustrent sa thèse sur l'Orchestique grecque. Sa vie durant, il continuera de dessiner : ses [[Encre de Chine|encres de Chine]] sont conservées dans la ''Collection Anne Eichner-Emmanuel'' avec le concours de l'Association des Amis de Maurice Emmanuel<ref>Catalogue de l'exposition ''En musique''. Antony, Espace Bourdeau, 6 juin-22 juillet 2012.</ref>.


On peut consulter le site qui lui est consacré [http://mauriceemmanuel.fr/mise-en-ligne/].
On peut consulter le site qui lui est consacré [http://mauriceemmanuel.fr/mise-en-ligne/].


== Sources ==
== Sources ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* ''Maurice Emmanuel''. Dans Marc Honegger (dir.), « Dictionnaire de la Musique, Les hommes et leurs œuvres », Bordas, Paris 1986
* ''Maurice Emmanuel''. Dans Marc Honegger (dir.), « Dictionnaire de la Musique, Les hommes et leurs œuvres », Paris, Bordas, 1986.
* Christophe Corbier, Maurice Emmanuel, « horizons », bleu nuit éditeur, Paris 2007, 176 p., {{ISBN|2-913575-79-X}}
* {{Ouvrage|auteur1=Christophe Corbier|titre=Maurice Emmanuel|éditeur=Bleu nuit|date=2007|isbn=978-2-913575-79-0|isbn2=2-913575-79-X|oclc=186974016|id=Corbier2007}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Christophe Corbier|titre=Poésie, musique et danse : Maurice Emmanuel et l'hellénisme|éditeur=Éditions Classiques Garnier|date=2010|isbn=978-2-8124-0201-2|isbn2=2-8124-0201-6|oclc=700706750}}.
* ''Maurice Emmanuel, compositeur français'', Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) sous la direction de Sylvie Douche, Editions Bärenreiter à Prague {{ISBN|978-80-86385-34-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sylvie Douche]]|directeur1=oui|titre=Maurice Emmanuel, compositeur français'', Université de Paris-Sorbonne (Paris IV)''|lieu=Prague|éditeur=[[Bärenreiter]]|année=2007|pages totales=288|isbn=978-80-86385-34-1|isbn2=80-86385-34-5|oclc=312635540|id=Douche2007}}.
* Christophe Corbier, Poésie, musique et danse : Maurice Emmanuel et l'hellénisme, Classiques GARNIER, coll. Perspectives comparatistes, Paris 2011, 700 p. {{ISBN|978-2-8124-0201-2}}
* AMPHITRYON de Maurice Emmanuel, Musique de scène d'après Plaute, Sylvie Douche (dir.), PUPS Paris 2012, 396 p. {{ISBN|978-2-84050-825-0}}
* {{Ouvrage|auteur1=Sylvie Douche|titre="Amphitryon" de Maurice Emmanuel : musique de scène d'après Plaute|passage=396|lieu=Paris|éditeur=PUPS|date=cop. 2012|isbn=978-2-84050-825-0|isbn2=2-84050-825-7|oclc=816725139}}.
* Correspondances inédites à des musiciens français 1914 - 1918, Sylvie Douche, L'HARMATTAN Paris 2012, Collection Mémoires du {{s-|XX}}, 306 p. {{ISBN|978-2-296-99688-5}} = lettres de guerre adressées à Maurice Emmanuel, André Caplet, Blanche Selva et Gustave Charpentier.
* Correspondances inédites à des musiciens français 1914 - 1918, Sylvie Douche, L'HARMATTAN Paris 2012, Collection Mémoires du {{s-|XX}}, 306 p. {{ISBN|978-2-296-99688-5}} = lettres de guerre adressées à Maurice Emmanuel, André Caplet, Blanche Selva et Gustave Charpentier.
* Bulletins des Amis de Maurice Emmanuel : six sont parus en 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011, ISSN 1773-9519.
* Bulletins des Amis de Maurice Emmanuel : six sont parus en 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011 {{ISSN|1773-9519}}.


== Références ==
== Références ==
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
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Maurice Emmanuel
Description de cette image, également commentée ci-après
Maurice Emmanuel dans les années 1930
Nom de naissance Marie François Maurice Emmanuel
Naissance
Bar-sur-Aube, Drapeau de l'Empire français Empire français
Décès (à 76 ans)
6e arrondissement de Paris
Activité principale compositeur
Activités annexes musicologue, professeur d'histoire de la musique
Années d'activité 1886-1938
Éditeurs Éditions Durand, Salabert, Henry Lemoine et Alphonse Leduc
Formation Conservatoire national de musique et de déclamation, Sorbonne
Maîtres Léo Delibes, Ernest Guiraud
Enseignement Conservatoire national de musique et de déclamation
Élèves Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Georges Migot, Yvonne Lefébure, Robert Casadesus
Distinctions honorifiques Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (juin 1929[1])

Marie François Maurice Emmanuel, né le à Bar-sur-Aube[2], mort à Paris le , est un compositeur et musicologue français.

Il passe son enfance en Bourgogne à Beaune (Côte-d'Or) où ses parents s'installent à partir de 1867. C'est là qu'il commence à s'intéresser à la musique et découvre les chants folkloriques des vignerons. Il commence à composer à l'âge de quinze ans, avec une Sonate pour piano et violon en mi bémol majeur, dédiée à son professeur Ravazzi[3]. Il compose aussi une Sonate pour piano en la mineur et une seconde Sonate pour piano et violon en mi majeur, dans le style de Mozart. Ces trois œuvres ont été détruites par le compositeur. Charles Poisot et Paul d'Ivry vont pousser Maurice Emmanuel à entrer au Conservatoire de Paris.

Carrière musicale

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En 1880, il entre au Conservatoire où il est l'élève de Théodore Dubois (harmonie)[4], Louis-Albert Bourgault-Ducoudray (histoire de la musique)[5] et en 1884 de Léo Delibes (composition)[6]. En parallèle, il prend des cours de piano avec Antoine Marmontel[7]. César Franck avait remarqué le jeune compositeur en 1881, mais ce dernier a refusé d'être son élève pour ne pas être influencé[8].

Il passe ses différents été à Beaune, où il rencontre Charles Bigarne, qui le convainc que le langage tonal n'est pas apte à transcrire les chants traditionnels[9]. C'est en 1884 qu'il rencontre Debussy, en faveur duquel il apportera plus tard un témoignage intéressant dans son article Les ambitions de Claude-Achille de la Revue Musicale de mai 1926[10].

Les relations entre Delibes et son élève se dégradent à partir de 1887, s'oppose à ses innovations musicales, en particulier l'utilisation des anciens modes grecs et médiévaux. Il juge la Sonate pour violoncelle et piano, op. 2 de son élève, en ces termes : « Mon garçon, tant que vous écrirez de cette musique-là, vous pourrez rester chez vous[11] ! » En 1888, lorsque Maurice Emmanuel concourt pour le Prix de Rome, Delibes lui en barre l'accès[8]. Dépité, le jeune compositeur continue de prendre des leçons auprès d'Ernest Guiraud. Grâce à lui, Emmanuel assiste aux entretiens entre Guiraud et Debussy[12].

Carrière académique

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Il poursuit parallèlement des études supérieures à la Sorbonne et au Collège de France. Il a comme professeur Gaston Paris, Louis Petit de Julleville, Louis Havet, Alfred Croiset, Paul Girard et Henri Joly.

En 1885, il devient membre du Cercle Saint-Simon, présidé par Gabriel Monod. C'est là qu'il comprend que l'harmonisation tonale est défectueuse dans l'accompagnement des chants populaires et où Gaston Paris, Julien Tiersot et Bourgault-Ducoudray exposent leurs théories sur la modalité.

Il obtient sa licence ès lettres en 1886 et soutient en 1896 ses thèses de doctorat sur l'Orchestique grecque (thèse principale) et l'éducation du danseur grec (thèse latine). À l'École du Louvre il travaille avec François-Auguste Gevaert. De 1904 à 1907, il est Maître de chapelle à l'église Sainte-Clotilde, assisté d'Émile Poillot. En 1909, il succède à Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et est nommé professeur d'histoire de la musique au Conservatoire national de musique et de déclamation, poste qu'il occupera jusqu'en 1936.

Reconnaissance tardive

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Robert Casadesus, Yvonne Lefébure, Henriette Puig-Roget, Georges Migot, Jacques Chailley, Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Jean Rivier figurent au nombre de ses élèves[13].

Mais cette carrière d'érudit a quelque peu masqué celle du musicien dont les œuvres sont peu jouées et rarement appréciées à leur juste valeur, jusqu'à la création en 1929 à l'Opéra de Paris de sa tragédie lyrique Salamine, d'après Les Perses d'Eschyle, qui obtient un certain succès et qui lui vaut sa nomination comme chevalier de la Légion d'honneur[14],[15].

Vie privée

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Il est le père de la géographe Marthe Emmanuel.

Distinctions

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Influence hellénistique

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C'est à partir de 1882 qu'il écrit, dans une lettre à son père, que l'artiste et le savant peuvent cohabiter, chose qu'il tente de montre tout au long de sa vie. Il prend notamment le modèle de Platon qui « a été par excellence l'artiste, le savant, et le philosophe ». Ses deux thèses de 1895, Essai sur l'orchestique grecque et De saltationis disciplina apud Grœcos l'installent dès lors comme un helléniste reconnu[14].

Relativement peu abondante (73 opus composés dont seulement 30 ont été conservés[16]), l'œuvre d'Emmanuel est d'une grande qualité[17]. Elle a su conserver son originalité sans subir l'influence de l'impressionnisme dominant du début du siècle. Ses premières compositions, en particulier la première sonatine pour piano (1893) témoignent déjà de l'affranchissement de son style du debussysme[18]. La Sonate pour clarinette, flûte et piano de 1907 est très caractéristique de l'art d'Emmanuel[19] : de facture néoclassique, l'œuvre assimile subtilement sa connaissance des rythmes de l'Antiquité comme celle de l'instrumentation populaire du XIXe siècle, ses deux sujets de prédilection[20].

Musique instrumentale

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Musique pour orchestre

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Musique sacrée

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  • O filii, op. 9, pour soli, chœur et orgue (1905)

Musique vocale

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Musique de scène

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  • Essai sur l'orchestique grecque : étude de ses mouvements d'après les monuments figurés, Paris, 1895. lire en ligne
  • De saltationis disciplina apud Graecos, Paris, 1895.
  • La Danse grecque antique d'après les monuments figurés, Paris, Hachette et Cie, 1896.
  • Histoire de la langue musicale, Paris, Henri Laurens, coll. « Les musiciens célèbres », , 678 p., 2 vol. (OCLC 2231980, BNF 42976224, lire en ligne) lire en ligne, vol. 2
  • Traité de l'accompagnement modal des psaumes, Lyon, 1913. lire en ligne
  • Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, Paris, 1926.
  • César Franck, Paris, Henri Laurens, 1930.
  • Antonin Reicha, Paris, Henri Laurens, coll. « Les musiciens célèbres », , 124 p. (ISSN 1772-0168, BNF 42976219)

Maurice Emmanuel, auteur de nombreux articles de revues, a participé à l'édition des Œuvres complètes de Jean-Philippe Rameau. Il en a rédigé les commentaires des volumes XVII et XVIII, Paris, Durand, 1913.

En 1896, ce sont ses propres esquisses qui illustrent sa thèse sur l'Orchestique grecque. Sa vie durant, il continuera de dessiner : ses encres de Chine sont conservées dans la Collection Anne Eichner-Emmanuel avec le concours de l'Association des Amis de Maurice Emmanuel[24].

On peut consulter le site qui lui est consacré [1].

Bibliographie

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Références

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  1. Corbier 2007, p. 4.
  2. Archives de l'Aube en ligne, acte de naissance no 41 du 2/5/1862, vue 49
  3. Corbier 2007, p. 13.
  4. Corbier 2007, p. 21.
  5. Corbier 2007, p. 23.
  6. Corbier 2007, p. 29.
  7. Corbier 2007, p. 22.
  8. a et b Corbier 2007, p. 38.
  9. Corbier 2007, p. 32.
  10. Corbier 2007, p. 76.
  11. Corbier 2007, p. 35-36.
  12. Corbier 2007, p. 38-39.
  13. Corbier 2007, p. 157-158.
  14. a et b René Dumesnil. Maurice Emmanuel et la musique modale. Le Monde, 17 février 1955. Lire en ligne
  15. Base Léonore
  16. Douche 2007, p. 241.
  17. Corbier 2007, p. 162.
  18. Corbier 2007, p. 65-66.
  19. Corbier 2007, p. 89.
  20. Corbier 2007, p. 90-91.
  21. a b et c Les Amis de Maurice Emmanuel, « Œuvres de Maurice Emmanuel », sur Maurice Emmanuel 1862-1938 Compositeur, 2013-2014.
  22. Frank Langlois, Maurice Emmanuel (1862 – 1938), Durand Salabert Eschig, , 26 p. (ISMN M-044-08096-0, lire en ligne [PDF]), p. 8.
  23. Manuel Cornejo & Dimitra Diamantopoulos, Une grecque à Paris et Antony, une cantatrice et artiste oubliée, texte en ligne
  24. Catalogue de l'exposition En musique. Antony, Espace Bourdeau, 6 juin-22 juillet 2012.

Liens externes

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