« Principauté de Liège » : différence entre les versions
mAucun résumé des modifications Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile |
m v2.05b - Bot T3 PCS#64 - Correction syntaxique (Lien interne avec cible identique au texte - Orthographe et typographie - Paramètre inutilisé) |
||
(30 versions intermédiaires par 19 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
| nom3 = Prinsbisdom Luik |
| nom3 = Prinsbisdom Luik |
||
| nom3 langue = {{nl}} |
| nom3 langue = {{nl}} |
||
| année début = [[985]] |
| année début = [[985]]- |
||
| année fin = [[1789]] |
| année fin = [[1789]] |
||
| année début 2 = [[1791]] |
| année début 2 = [[1791]]- |
||
| année fin 2 = [[1792]] |
| année fin 2 = [[1792]] |
||
| année début 3 = [[1793]] |
| année début 3 = [[1793]]- |
||
| année fin 3 = [[1795]] |
| année fin 3 = [[1795]] |
||
| drapeau = LuikVlag.svg |
| drapeau = LuikVlag.svg |
||
| blason = |
| blason = Wappen Bistum Lüttich.png |
||
| langues = [[Français]], [[wallon]], [[limbourgeois]], [[néerlandais]] |
| langues = [[Français]], [[wallon]], [[limbourgeois]], [[néerlandais]] |
||
| blason lien = [[Armoiries de la province de Liège|Armoiries]] |
| blason lien = [[Armoiries de la province de Liège|Armoiries]] |
||
Ligne 38 : | Ligne 38 : | ||
| evt7 date = [[1793]] |
| evt7 date = [[1793]] |
||
| evt8 = Intégration au sein de la [[France]] |
| evt8 = Intégration au sein de la [[France]] |
||
| titre leaderA = [[Prince-évêque de Liège|Prince-évêque]] |
|||
| leaderA1 date = ({{1er}}) 980-1008 |
|||
| leaderA1 = [[Notger de Liège]] |
|||
| leaderA2 date = ({{57e}}) 1792-1794 |
|||
| leaderA2 = [[François-Antoine de Méan de Beaurieux]] |
|||
| evt8 date = [[1795]] |
| evt8 date = [[1795]] |
||
| p1 = [[Comté de Huy]] |
| p1 = [[Comté de Huy]] |
||
Ligne 66 : | Ligne 71 : | ||
}} |
}} |
||
[[Fichier:1801 Cary Map of Westphalia, Germany - Geographicus - Westphalia-cary-1799.jpg|vignette|droite|La principauté épiscopale de Liège (en vert) dans le [[cercle du Bas-Rhin-Westphalie]].]] |
[[Fichier:1801 Cary Map of Westphalia, Germany - Geographicus - Westphalia-cary-1799.jpg|vignette|droite|La principauté épiscopale de Liège (en vert) dans le [[cercle du Bas-Rhin-Westphalie]].]] |
||
⚫ | |||
La '''principauté de Liège''' ou '''principauté épiscopale de Liège''' est un [[Liste des territoires du Saint-Empire romain germanique|État]] du [[Saint-Empire romain germanique]] qui a existé de la fin du {{s-|X}} à la fin du {{s-|XVIII}}, ayant pour capitale la ville de [[Liège]]. Dans le cadre féodal du Moyen Âge, le [[prince-évêque de Liège]] est à la fois le chef religieux du [[diocèse de Liège]] et le chef temporel de la principauté, vassal de l'empereur. |
|||
⚫ | C'est en 985<ref>{{Chapitre |langue= fr |auteur1=Jean-Louis Kupper |titre chapitre=Du {{s-|vii}} à 1468 : La cité médiévale |auteurs ouvrage=Bruno Demoulin (dir.) |titre ouvrage=Histoire de Liège : une cité, une capitale, une métropole |lieu= Bruxelles |éditeur=Éditions Marot |année=2017 | isbn=9782930117614 |lire en ligne= |passage={{p.|49}} }}.</ref>{{,}}<ref>La plupart des historiens prennent comme date de début de la principauté de Liège l'année de la donation du comté de Huy à l'évêque de Liège. Cependant, certains indiquent l'année 980, d'autres l'année 985. Jean-Louis Kupper (professeur à l'Université de Liège) indique 985 : « Notger, il est vrai, disposa de moyens incomparablement supérieurs à ceux dont jouissaient les prélats qui l’avaient précédé. C'est sous son épiscopat que se met en place le système de l'Église impériale. Ce système politique est à la fois simple et efficace : l'empereur donne aux églises épiscopales, sur la fidélité desquelles il peut s’appuyer, d'immenses domaines fonciers, des abbayes, des droits régaliens et même des comtés entiers, créant ainsi de toutes pièces, au profit des évêques de Germanie, de véritables principautés. En 985, Otton III donnait à “saint Lambert” le comté de Huy et, deux ans plus tard, lui confirmait le comté de Brugeron, situé entre la Gette et la Dyle. La puissance temporelle de l'Église de Liège en fut décuplée et le chef-lieu du diocèse devint la capitale d’un État territorial. » Henri Pirenne (1862-1935, professeur à l'Université de Gand) indique 980 : « De simple propriétaire immuniste qu'il était à l'origine, l'évêque devint, à partir de la donation du comte de Huy, en 980, un seigneur haut-justicier, et il acquit peu à peu, durant les années suivantes, l'autorité publique sur tout le patrimoine de Saint-Lambert. »</ref> que naît la [[principauté ecclésiastique|principauté épiscopale]]. À cette date en effet, [[Notger de Liège|Notger]], [[Liste des évêques de Tongres, Maastricht et Liège|évêque]] depuis 972, reçoit au titre du diocèse un fief de l'Empire, le [[comté de Huy]], devenant ainsi [[prince-évêque]]<ref>Le mot « prince » a ici un sens très général, comme dans ''[[Le Prince]]'' de [[Nicolas Machiavel|Machiavel]].</ref>; |
||
À la fin du Moyen Âge, la principauté est peu à peu encerclée par les fiefs acquis aux [[Pays-Bas bourguignons|Pays-Bas]] par les [[Maison de Valois-Bourgogne|ducs de Bourgogne]] et se heurte notamment aux ambitions de [[Charles le Téméraire]]. Contrairement à la [[Principauté d'Utrecht|principauté épiscopale d'Utrecht]], confisquée par [[Charles Quint]]<ref>Charles Quint est [[duc de Bourgogne]] (en titre), ainsi que chef de la [[maison de Habsbourg]], [[Liste des rois et reines d'Espagne|roi d'Espagne]] et empereur (élu). Son fils [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe II]] est seulement duc de Bourgogne et roi d'Espagne.</ref> en 1543, la principauté de Liège reste formellement indépendante, mais se trouve de fait sous le protectorat du souverain ([[Maison de Habsbourg|Habsbourg]]) des [[Dix-Sept Provinces]] des [[Pays-Bas des Habsbourg|Pays-Bas]], aussi [[Liste des rois et reines d'Espagne|roi d'Espagne]] à partir de [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe II]]. Elle subit les vicissitudes de l'histoire des [[Pays-Bas espagnols]], d'abord la [[guerre de Quatre-Vingts Ans]] qui aboutit à la formation des [[Provinces-Unies]] (1581), mais se prolonge jusqu'en 1648, puis les guerres menées par [[Louis XIV]] dans cette région. |
|||
Cet État a existé pendant plus de {{unité|800|ans}}, jusqu'à la formation de la [[République liégeoise]], annexée par la [[Première République (France)|République française]] en 1795. |
|||
== Histoire == |
== Histoire == |
||
{{Article détaillé|Histoire de la principauté de Liège}} |
{{Article détaillé|Histoire de la principauté de Liège}} |
||
=== |
=== Origines === |
||
{{...}} |
|||
[[Liège]] |
[[Liège]] devient au {{S-|X}} la capitale d'une [[Principauté ecclésiastique|principauté épiscopale]], grâce à l'action des [[évêque]]s [[Éracle]], [[Notger de Liège|Notger]] et [[Wazon]]. Ses écoles sont célèbres jusqu'au {{S-|XII}}. |
||
=== Le {{s-|XII}} : efflorescence architecturale et droits fondamentaux === |
|||
[[Collégiales de Liège| |
Sept [[Collégiales de Liège|églises collégiales]] s'élèvent alors dans la ville ([[Collégiale Saint-Pierre de Liège|Saint-Pierre]], [[Collégiale Sainte-Croix de Liège|Sainte-Croix]], [[Cathédrale Saint-Paul de Liège|Saint-Paul]], [[Collégiale Saint-Jean-en-l'isle de Liège|Saint-Jean]], [[Collégiale Saint-Denis de Liège|Saint-Denis]], [[Basilique Saint-Martin de Liège|Saint-Martin]], [[Collégiale Saint-Barthélemy de Liège|Saint-Barthélemy]]) en plus de la [[Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège|cathédrale]] où est enterré [[Lambert de Maastricht|saint Lambert]]. |
||
Deux [[abbaye]]s bénédictines s'y ajoutent : [[Église Saint-Jacques-le-Mineur de Liège|Saint-Jacques]] et [[Abbaye Saint-Laurent de Liège|Saint-Laurent]]. Plusieurs églises romanes et de nombreuses pièces d'orfèvrerie (art mosan) témoignent encore aujourd'hui de l'efflorescence de cette époque, en particulier les [[Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy|fonts baptismaux]] de la ville, conservés aujourd'hui à [[Collégiale Saint-Barthélemy de Liège|Saint-Barthélemy]]. |
Deux [[abbaye]]s bénédictines s'y ajoutent : [[Église Saint-Jacques-le-Mineur de Liège|Saint-Jacques]] et [[Abbaye Saint-Laurent de Liège|Saint-Laurent]]. Plusieurs églises romanes et de nombreuses pièces d'orfèvrerie (art mosan) témoignent encore aujourd'hui de l'efflorescence de cette époque, en particulier les [[Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy|fonts baptismaux]] de la ville, conservés aujourd'hui à [[Collégiale Saint-Barthélemy de Liège|Saint-Barthélemy]]. |
||
La [[charte d'Albert de Cuyck]] est accordée en 1196. |
|||
=== Vicissitudes de la fin du Moyen Âge === |
|||
Entre 1297 et 1335, la chevalerie hesbignonne est quasiment décimée par la [[guerre des Awans et des Waroux]]. |
Entre 1297 et 1335, la chevalerie hesbignonne est quasiment décimée par la [[guerre des Awans et des Waroux]]. |
||
Liège tente |
Liège tente de résister à l'œuvre unificatrice des [[Pays-Bas bourguignons|ducs de Bourgogne]], mais échoue face à [[Charles le Téméraire]] le {{Date-|30 octobre 1468}} (échec des [[six cents Franchimontois]]). La cité retrouve cependant ses privilèges en 1477, à la mort de Charles. |
||
{{Article détaillé|Guerres de Liège}} |
{{Article détaillé|Guerres de Liège}} |
||
⚫ | Le {{Date-|10 avril 1509}}, [[Érard de La Marck]], |
||
⚫ | Le {{Date-|10 avril 1509}}, [[Érard de La Marck]], un des plus remarquables prince-évêques, reçoit les droits régaliens de l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] [[Maximilien Ier (empereur des Romains)|Maximilien {{Ier}}]], qui confirme les privilèges de la principauté octroyés par ses prédécesseurs. Il construit la cour actuelle du [[palais des princes-évêques de Liège]]. |
||
=== Les princes de Bavière === |
|||
=== De la guerre de Quatre-Vingts Ans aux guerres de Louis XIV (1568-1714) === |
|||
{{Article détaillé|Guerre de Quatre-Vingts Ans|Guerre de succession d'Espagne dans les Pays-Bas espagnols}} |
{{Article détaillé|Guerre de Quatre-Vingts Ans|Guerre de succession d'Espagne dans les Pays-Bas espagnols}} |
||
Les {{s2-|XVI|e|XVII|e}} seront éprouvants pour la principauté, car elle subit de plein fouet la scission des [[Pays-Bas espagnols]] ainsi que les guerres de [[Louis XIV de France|Louis XIV]]. |
|||
La fin du {{s-|XVI}} est difficile pour la principauté, car elle subit les effets de l'[[Guerre de Quatre-Vingts Ans|insurrection des Pays-Bas]] contre [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe II]] qui débute en 1568, et devient une guerre avec la [[Acte de La Haye|sécession]] des [[Provinces-Unies]] en 1581. Au {{s-|XVII}}, ce sont les guerres menées par [[Louis XIV]] contre l'Espagne aux Pays-Bas espagnols ou contre les Provinces-Unies ([[guerre de Hollande]]) qui génèrent des troubles. |
|||
⚫ | Sur le plan intérieur, la vie politique est dominée par l'opposition entre le parti populaire (les [[Grignoux]], |
||
=== Problèmes intérieurs : la crise de 1647 === |
|||
⚫ | |||
⚫ | Sur le plan intérieur, la vie politique est dominée par l'opposition entre le parti populaire (les [[Chiroux et Grignoux|Grignoux]], défenseurs des droits du peuple) et le parti aristocratique (les [[Chiroux et Grignoux|Chiroux]], partisans du prince). Des journées d'émeutes ont lieu en 1636, lors d'un coup de force des Chiroux, et de nouveau en 1646, quand des rumeurs annoncent que les Chiroux vont truquer les élections grâce à l'intervention des troupes espagnoles. |
||
Les émeutes de 1645 se transforment en révolte. |
|||
⚫ | |||
⚫ | En 1647, Liège entre en insurrection après que les Grignoux ont remporté {{pas clair|les élections}} et décidé d'interdire l'entrée dans la ville au prince-évêque [[Ferdinand de Bavière]], qui se trouve alors à [[Visé]] accompagné de troupes allemandes. Ferdinand décide alors de transférer le siège du gouvernement à [[Huy]] et, aidé par son neveu [[Maximilien-Henri de Bavière]], entreprend la reconquête de la cité. Liège subit un bombardement le {{Date-|12 août 1649}} et l'[[Hôtel de ville de Liège|hôtel de ville]] est brûlé. Les insurgés capitulent le 29 août. |
||
En 1716, après la guerre de succession d'Espagne, la principauté de Liège est intégrée dans le Cercle de Westphalie. |
|||
⚫ | Le 19 septembre, le prince entre dans Liège avec {{unité|2000|cavaliers}} et {{unité|1000|fantassins}}<ref>[http://perso.infonie.be/liege06/11onzee.htm#1 Le règlement de 1649]</ref>, puis suspend la plupart des [[Commune (Moyen Âge)|droits communaux]]. Le système électoral est aussi en faveur du prince, qui détient dès lors la quasi-totalité des pouvoirs. |
||
Il faudra attendre le début de la [[révolution liégeoise]] le {{Date-|18 août 1789}} pour que le règlement de 1684 soit aboli, par un prince-évêque ramené prisonnier du château de [[Seraing]]. |
|||
=== |
=== Période des Pays-Bas autrichiens (1714-1795) === |
||
En 1714, à la fin de la [[guerre de Succession d'Espagne]], les Pays-Bas espagnols sont cédés par le roi d'Espagne (Philippe V, petit-fils de Louis XIV) à la [[Maison de Habsbourg|maison des Habsbourg d'Autriche]], dont le chef ([[Charles VI (empereur du Saint-Empire)|Charles VI]]), est aussi empereur. Dans le cadre d'une réorganisation du Saint-Empire la principauté de Liège est intégrée en 1716 au cercle de Westphalie tandis que les provinces voisines, désormais [[Pays-Bas autrichiens]], font partie du [[cercle de Bourgogne]]. |
|||
{{...}} |
|||
Le {{Date-|18 août 1789}}, la [[Révolution française|révolution qui a commencé en France]] en juillet [[Révolution liégeoise|atteint la principauté]]. Les habitants s'emparent du prince-évêque au château de [[Seraing]] et abolissent le {{pas clair|règlement de 1684}}. |
|||
=== Occupations françaises et fin de la principauté (1792-1795) === |
|||
[[Fichier:Blason ville Liege Empire.svg|thumb|150px|Blason de Liège sous le [[Premier Empire]].]] |
[[Fichier:Blason ville Liege Empire.svg|thumb|150px|Blason de Liège sous le [[Premier Empire]].]] |
||
{{Article détaillé|République liégeoise|Période française de l'histoire de Belgique}} |
{{Article détaillé|République liégeoise|Période française de l'histoire de Belgique}} |
||
⚫ | Le {{Date-|7 décembre 1792}} |
||
En avril 1792, la France entre en guerre contre l'Autriche et la Prusse. En août 1792, les Parisiens renversent Louis XVI et la république est instaurée le 21 septembre par la Convention. Les armées françaises attaquent alors les Pays-Bas autrichiens et remportent la [[bataille de Jemappes]] (novembre 1792). Une première occupation française a lieu. |
|||
En 1794, à la suite des guerres de la révolution liégeoise, l'armée impériale quitte la principauté de Liège après la [[bataille de Sprimont]], ce qui entraîne l'exil définitif du dernier Prince-Évêque [[François-Antoine-Marie de Méan]]. |
|||
⚫ | Le {{Date-|7 décembre 1792}} ont lieu les premières élections au [[suffrage universel]] : tous les habitants (hommes) de plus de 21 ans sont appelés se prononcer sur les destin de la principauté. {{unité|9700|électeurs}} participent à ce référendum : {{formatnum:9660}} d'entre eux se prononcent pour le rattachement à la République française, {{pas clair|sous réserve}}. |
||
Mais, au début de 1793, plusieurs autres pays entrent en guerre contre la France, dont les armées sont contraintes de battre en retraite. La situation est rétablie au printemps 1794, marquée par la victoire de Fleurus. Les Pays-Bas autrichiens sont de nouveau occupés et annexés unilatéralement (1795), ainsi que la principauté après la [[bataille de Sprimont]], tandis que les Provinces-Unies deviennent la République batave. |
|||
La disparition de la principauté est officialisée en 1801 au [[traité de Lunéville]] signé entre la République française, désormais dirigée par Napoléon Bonaparte, premier consul, et l'empereur. Un peu plus tard, en 1806, le Saint-Empire est aboli : [[François Ier (empereur d'Autriche)|François II du Saint-Empire]] devient l'[[Liste des souverains d'Autriche|empereur d'Autriche]] [[François Ier (empereur d'Autriche)|François Ier]]. |
|||
Le [[congrès de Vienne]] tenu en 1815 ne permit pas le rétablissement de la principauté dans ses droits : ce fut le fait des vainqueurs de Napoléon, qui établirent le [[royaume uni des Pays-Bas]]. |
|||
La disparition de la Principauté sera entérinée en 1801 par le [[traité de Lunéville]] signé entre la France et l'[[Autriche]]. |
|||
== Institutions == |
|||
== Appartenance au Saint-Empire == |
|||
=== La principauté et le Saint-Empire === |
|||
⚫ | |||
Le diocèse de Liège est un territoire du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]]<ref>A Liège, les armes du Saint-Empire se voyaient au-dessus de la porte de l'Hôtel-de-Ville et au-dessus des principales portes de la ville</ref> du fait que le [[traité de Verdun]] (843) a partagé l'[[Empire carolingien]] en plaçant sur l'[[Escaut]] une des frontières du royaume de [[Francie occidentale]]. Lorsque le Saint-Empire est créé en 962, Liège en fait donc partie, tout comme [[Valenciennes]], [[Bruxelles]] et [[Anvers]], tandis que les territoires de [[Comté de Flandre|Flandre]] sont français (jusqu'au [[Traité de Madrid (1526)|traité de Madrid]] de 1526). |
|||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | Le |
||
⚫ | Le pays est soumis au subside impérial. Ce dernier consiste en un contingent de fantassins et de cavaliers équipés. En 1717, il est fixé à {{unité|826|[[florin]]s}} par mois<ref>F. Henaux, ''Constitution du pays de Liège Tableau des institutions politiques, communales, judiciaires et religieuses de cet État en 1789'', Imprimerie J. Desoer, Liège, 1858, {{p.}}26</ref>. |
||
La [[Chambre impériale]] et le [[Conseil aulique]] sont supérieurs aux juridictions liégeoises. |
|||
Cependant, à partir de 1717, les constitutions et coutumes de l'Empire ne sont applicables que pour autant qu'elles ne soient pas contraires aux lois, statuts et usages liégeois. |
La [[Chambre impériale]] et le [[Conseil aulique]] sont supérieurs aux juridictions liégeoises. Cependant, à partir de 1717, les constitutions et coutumes de l'Empire ne sont applicables que pour autant qu'elles ne soient pas contraires aux lois, statuts et usages liégeois. |
||
== Constitution de la |
=== Constitution de la principauté === |
||
Le concept de constitution |
Le concept de constitution n'est pas à comprendre au sens juridique actuel d'un document juridique global, elle se compose pour l'essentiel de règles non codifiées et de traditions. |
||
L'exercice des différents pouvoirs a évolué au cours de l'histoire, à la suite de nombreuses guerres et autres Paix<ref>Pour en savoir davantage sur le fonctionnement politique de l'État liégeois, voir notamment l{{'}}''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k737858/f11.table Histoire ecclésiastique et politique de l'État de Liège]''{{PDF}}, de N.G. Léonard (1744-1793)</ref>, comme la [[paix de Fexhe]]. |
L'exercice des différents pouvoirs a évolué au cours de l'histoire, à la suite de nombreuses guerres et autres Paix<ref>Pour en savoir davantage sur le fonctionnement politique de l'État liégeois, voir notamment l{{'}}''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k737858/f11.table Histoire ecclésiastique et politique de l'État de Liège]''{{PDF}}, de N.G. Léonard (1744-1793)</ref>, comme la [[paix de Fexhe]]. |
||
Ligne 138 : | Ligne 169 : | ||
* 1789 : [[République liégeoise#Textes de lois|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont]]. |
* 1789 : [[République liégeoise#Textes de lois|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont]]. |
||
=== |
=== Pouvoir législatif === |
||
Après la paix de Fexhe en 1316, le [[pouvoir législatif]] du pays fut partagé entre le Prince et un [[parlement tricaméral]], représentant chacun des trois états{{sfn|Behrendt|Vandenbosch|2015|p=272}}. |
Après la paix de Fexhe en 1316, le [[pouvoir législatif]] du pays fut partagé entre le Prince et un [[parlement tricaméral]], représentant chacun des trois états{{sfn|Behrendt|Vandenbosch|2015|p=272}}. |
||
La population est en effet divisée en trois classes, chacune représentée par un état. Chaque classe a ses prérogatives, ses privilèges et ses franchises. Les trois états sont l'état primaire, l'état secondaire ou noble et l'état tiers. |
La population est en effet divisée en trois classes, chacune représentée par un état. Chaque classe a ses prérogatives, ses privilèges et ses franchises. Les trois états sont l'état primaire, l'état secondaire ou noble et l'état tiers. |
||
Ligne 145 : | Ligne 176 : | ||
==== Composition des états ==== |
==== Composition des états ==== |
||
===== L'état primaire ===== |
===== L'état primaire ===== |
||
L'état primaire est l'ordre du clergé catholique{{sfn|Behrendt|Vandenbosch|2015|p=273}}. |
L'état primaire est l'ordre du clergé catholique{{sfn|Behrendt|Vandenbosch|2015|p=273}}. |
||
L'assemblée qui représente l'ordre primaire est le [[Chapitre de Saint-Lambert]], il est composé des cinquante-neuf chanoines de la [[Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège|cathédrale Saint-Lambert]]. |
L'assemblée qui représente l'ordre primaire est le [[Chapitre de Saint-Lambert]], il est composé des cinquante-neuf chanoines de la [[Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège|cathédrale Saint-Lambert]]. |
||
Lorsque le siège du prince était vacant, il exerce à partir de 1688 les pouvoirs de ce dernier en attendant l'élection d'un nouvel évêque. Dans les faits, cet état faisait souvent alliance avec le prince, lequel en était issu. |
Lorsque le siège du prince était vacant, il exerce à partir de 1688 les pouvoirs de ce dernier en attendant l'élection d'un nouvel évêque. Dans les faits, cet état faisait souvent alliance avec le prince, lequel en était issu. |
||
Ligne 203 : | Ligne 234 : | ||
=== Le pouvoir judiciaire === |
=== Le pouvoir judiciaire === |
||
==== Chefs du pays ==== |
==== Chefs du pays ==== |
||
La Souveraine Justice des Échevins de Liège, la Cour féodale et la Cour allodiale sont les trois juridictions qui sont considérées comme les trois chefs du pays. |
La Souveraine Justice des Échevins de Liège, la Cour féodale et la Cour allodiale sont les trois juridictions qui sont considérées comme les trois chefs du pays. |
||
===== Souveraine Justice des Échevins de Liège ===== |
===== Souveraine Justice des Échevins de Liège ===== |
||
La Souveraine Justice des Échevins Liège, appelée également Haute Justice de Liège, Souveraine Justice de Liège ou simplement Échevins de Liège, est un des tribunaux les plus importants de la |
La Souveraine Justice des Échevins Liège, appelée également Haute Justice de Liège, Souveraine Justice de Liège ou simplement Échevins de Liège, est un des tribunaux les plus importants de la principauté de Liège exerçant une juridiction étendue, comparable à certains égards à celle du [[Grand conseil des Pays-Bas à Malines|Grand Conseil de Malines]] dans les Pays-Bas espagnols puis [[Pays-Bas autrichiens|autrichiens]]. La Souveraine Justice de Liège était la juridiction compétente au niveau civil en matière réelle et personnelle et au niveau pénal. Selon le cas, la cour jugeait en première instance, en appel ou en rencharge<ref>Procédure par laquelle le tribunal dicte la sentence à une cour subalterne</ref> à l'échelle de la principauté. La Cour des Échevins de Liège est la cour de justice seigneuriale de l'évêque agissant en qualité de seigneur de Liège. |
||
En matière criminelle, les échevins de Liège jugeaient souverainement et sans appel. Il en fut de même, à l'origine, en matière civile. Mais à partir de 1531, leurs arrêts purent être déférés à une juridiction nouvelle, le Conseil ordinaire, spécialement créé à cet effet. |
En matière criminelle, les échevins de Liège jugeaient souverainement et sans appel. Il en fut de même, à l'origine, en matière civile. Mais à partir de 1531, leurs arrêts purent être déférés à une juridiction nouvelle, le Conseil ordinaire, spécialement créé à cet effet. |
||
Ligne 212 : | Ligne 243 : | ||
{{Article détaillé|Souveraine Justice des Échevins de Liège}} |
{{Article détaillé|Souveraine Justice des Échevins de Liège}} |
||
===== Cour féodale===== |
===== Cour féodale ===== |
||
{{...}} |
{{...}} |
||
=====Cour allodiale ===== |
===== Cour allodiale ===== |
||
{{...}} |
{{...}} |
||
Ligne 229 : | Ligne 260 : | ||
== Démographie == |
== Démographie == |
||
À la fin du {{s-|XVIII}}, la population de la principauté de Liège se monte à {{unité|380000|habitants}} environ. La densité est autour de {{unité|66|habitants/km|2}}. La part de la population urbaine atteint {{unité|122619|habitants}}, soit un taux d'urbanisation de 32 %<ref>{{Article|prénom1=Denis|nom1=Morsa|titre=Les petites villes dans la principauté de Liège à la fin du XVIIIe siècle. Premières approches|périodique=Histoire & Mesure|volume=2|numéro=2|date=1987|doi=10.3406/hism.1987.1314|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hism_0982-1783_1987_num_2_2_1314|consulté le=2022-08-05|pages=73–91}}</ref>. |
|||
⚫ | |||
<ref>{{Article|prénom1=Denis|nom1=Morsa|titre=Les petites villes dans la principauté de Liège à la fin du XVIIIe siècle. Premières approches|périodique=Histoire & Mesure|volume=2|numéro=2|date=1987|doi=10.3406/hism.1987.1314|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hism_0982-1783_1987_num_2_2_1314|consulté le=2022-08-05|pages=73–91}}</ref> |
|||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
La principauté de Liège était enclavée dans les [[Pays-Bas méridionaux]]. Elle s'étendait le long de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] belge, à l'exception de la région de [[Namur]], de [[Dinant]] jusqu'au territoire du [[comté de Looz]]. Elle divisait donc en deux les Pays-Bas autrichiens, isolant le [[Duché de Luxembourg|Luxembourg]] et l'ancien [[duché de Limbourg|Limbourg]] des autres Pays-Bas : [[Bouillon (Belgique)|Bouillon]] constituait la pointe sud de la Principauté, tandis que [[Hamont-Achel|Hamont]] en était la pointe nord. À la fin de l'[[Ancien Régime]], le territoire couvrait environ un cinquième de la [[Belgique]] actuelle. Celui-ci n'est pas à confondre avec le territoire du [[diocèse de Liège]]. |
La principauté de Liège était enclavée dans les [[Pays-Bas méridionaux]]. Elle s'étendait le long de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] belge, à l'exception de la région de [[Namur]], de [[Dinant]] jusqu'au territoire du [[comté de Looz]]. Elle divisait donc en deux les Pays-Bas autrichiens, isolant le [[Duché de Luxembourg|Luxembourg]] et l'ancien [[duché de Limbourg|Limbourg]] des autres Pays-Bas : [[Bouillon (Belgique)|Bouillon]] constituait la pointe sud de la Principauté, tandis que [[Hamont-Achel|Hamont]] en était la pointe nord. À la fin de l'[[Ancien Régime]], le territoire couvrait environ un cinquième de la [[Belgique]] actuelle. Celui-ci n'est pas à confondre avec le territoire du [[diocèse de Liège]]. |
||
Ligne 241 : | Ligne 270 : | ||
La principauté était constituée de différentes seigneuries : les [[Comté de Huy|comtés de Huy]] (depuis [[985]]), [[Comté de Brunengeruz|de Brunengeruz]] (depuis [[987]]), [[Comté de Hesbaye|de Hesbaye]] (depuis [[1040]]), [[Comté de Moha|de Moha]] (depuis [[1213]]), [[Comté de Looz|de Looz]] (depuis [[1366]]) et [[Comté de Horn|de Horn]] (depuis [[1576]] et [[1614]]) ; le [[château de Bouillon]] (depuis [[1096]]) ; la [[Marquisat de Franchimont|seigneurie (puis marquisat) de Franchimont]] (depuis [[1014]]), [[Seigneurie de Malines|celle de Malines]] (depuis [[910]]). |
La principauté était constituée de différentes seigneuries : les [[Comté de Huy|comtés de Huy]] (depuis [[985]]), [[Comté de Brunengeruz|de Brunengeruz]] (depuis [[987]]), [[Comté de Hesbaye|de Hesbaye]] (depuis [[1040]]), [[Comté de Moha|de Moha]] (depuis [[1213]]), [[Comté de Looz|de Looz]] (depuis [[1366]]) et [[Comté de Horn|de Horn]] (depuis [[1576]] et [[1614]]) ; le [[château de Bouillon]] (depuis [[1096]]) ; la [[Marquisat de Franchimont|seigneurie (puis marquisat) de Franchimont]] (depuis [[1014]]), [[Seigneurie de Malines|celle de Malines]] (depuis [[910]]). |
||
[[Duché de Bouillon|Le duché de Bouillon]] s’émancipe progressivement à partir de la fin du Moyen-Âge et jusqu’à son indépendance en [[1676]], vis-à-vis de la principauté. Le prince-évêque codirige par ailleurs la [[Double seigneurie de Maastricht|seigneurie de Maastricht]], avec le [[Duché de Brabant|Brabant]] depuis [[1204]], puis avec les [[Provinces-Unies]], depuis les [[traités de Westphalie]] de [[1648]], la République y ayant repris les droits brabançons. Enfin, la [[principauté abbatiale de Stavelot-Malmédy |
[[Duché de Bouillon|Le duché de Bouillon]], qui inclut l’[[abbaye de Saint-Hubert]], s’émancipe progressivement à partir de la fin du Moyen-Âge et jusqu’à son indépendance en [[1676]], vis-à-vis de la principauté. Le prince-évêque codirige par ailleurs la [[Double seigneurie de Maastricht|seigneurie de Maastricht]], avec le [[Duché de Brabant|Brabant]] depuis [[1204]], puis avec les [[Provinces-Unies]], depuis les [[traités de Westphalie]] de [[1648]], la République y ayant repris les droits brabançons. Enfin, la [[principauté abbatiale de Stavelot-Malmédy]] dépendent également du prince-évêque de Liège. |
||
Les armoiries des territoires de la principauté étaient reprises sur son blason, dont celui de l'actuelle [[province de Liège]] n'est qu'un remaniement. <br /> |
Les armoiries des territoires de la principauté étaient reprises sur son blason, dont celui de l'actuelle [[province de Liège]] n'est qu'un remaniement. <br /> |
||
Ligne 247 : | Ligne 276 : | ||
=== Divisions administratives === |
=== Divisions administratives === |
||
[[ |
[[Fichier:Carte des bonnes villes de la Principauté de Liège.svg|thumb|Bonnes villes de la principauté de Liège.]] |
||
La |
La principauté de Liège était divisée en 15 quartiers (5 en banlieue de Liège et 10 hors de la banlieue). Elle comptait 23 « [[Bonne ville (principauté de Liège)|Bonnes Villes]] » et possédait des seigneuries allodiales appartenant au patrimoine de Saint-Lambert (indépendantes du prince et des 3 états){{note|« Alleu » signifie ''indépendant de tout prince'' (ou seigneur), ''ne relevant que de Dieu seul''<ref>Voir [http://users.skynet.be/am016110/PDF/Allodiales.pdf Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège]</ref>.|groupe=alpha}}. |
||
* '''Capitale''' : Liège |
* '''Capitale''' : Liège |
||
Ligne 260 : | Ligne 289 : | ||
** quartiers « hors-banlieue » : Amont, [[Trente-deux hauteurs de Ciney|Condroz]], Entre-Sambre-et-Meuse, Franchimont, Hesbaye, Horn, Looz, Moha, Montenaken, Stokkem. |
** quartiers « hors-banlieue » : Amont, [[Trente-deux hauteurs de Ciney|Condroz]], Entre-Sambre-et-Meuse, Franchimont, Hesbaye, Horn, Looz, Moha, Montenaken, Stokkem. |
||
⚫ | {{boîte déroulante/début|titre=Tableau récapitulatif des quartiers de la principauté de Liège et de leur composition<ref>{{Ouvrage|auteur1=|prénom1=Joseph|nom1=Daris|titre=Histoire du diocèse et de la principauté de Liége pendant le XIIIe et le XIVe siècle|passage=IV-XV|lieu=Liège|éditeur=Louis Demarteau|année=1891|date=|pages totales=710|isbn=|lire en ligne=https://donum.uliege.be/handle/2268.1/2161|titre chapitre=Préface}}.</ref>|alignB=center|couleurFondT=transparent|couleurFondB=transparent|arrondi=0.6em}} |
||
{{boîte déroulante/début |
|||
⚫ | |||
|alignB=center |
|||
|couleurFondT=transparent |
|||
|couleurFondB=transparent |
|||
|arrondi=0.6em |
|||
}} |
|||
{{Clr}} |
{{Clr}} |
||
Ligne 475 : | Ligne 498 : | ||
*[[Tines]] |
*[[Tines]] |
||
*[[Tinlot]] |
*[[Tinlot]] |
||
*[[Vierset]] |
*[[Vierset-Barse|Vierset]] |
||
*[[Vignée]] |
*[[Vignée]] |
||
*[[Vien (Anthisnes)|Vilhain]] (Vien) |
*[[Vien (Anthisnes)|Vilhain]] (Vien) |
||
Ligne 497 : | Ligne 520 : | ||
*[[Castillon (Belgique)|Castillon]] |
*[[Castillon (Belgique)|Castillon]] |
||
*[[Cerfontaine (Belgique)|Cerfontaine]] |
*[[Cerfontaine (Belgique)|Cerfontaine]] |
||
*[[Châtelet (Belgique)| |
*[[Châtelet (Belgique)|Châtelet]] |
||
*Chaumont |
*Chaumont |
||
*[[Chooz|Choz]] |
*[[Chooz|Choz]] |
||
*Clermont |
*[[Clermont (Walcourt)|Clermont]] |
||
*[[Corenne|Coraine]] |
*[[Corenne|Coraine]] |
||
*[[Couillet]] |
*[[Couillet]] |
||
Ligne 517 : | Ligne 540 : | ||
*[[Foisches|Foiches]] |
*[[Foisches|Foiches]] |
||
*[[Fontaines (Les)]] |
*[[Fontaines (Les)]] |
||
*[[Fosses]] |
*[[Fosses-la-Ville|Fosses]] |
||
*[[Fraire]] |
*[[Fraire]] |
||
*[[Franc-Douaire]] avec [[Stave]] |
*[[Franc-Douaire]] avec [[Stave]] |
||
*[[Franchimont]] |
*[[Franchimont]] |
||
Ligne 525 : | Ligne 548 : | ||
*[[Gochené]] |
*[[Gochené]] |
||
*[[Gonrieux]] |
*[[Gonrieux]] |
||
*[[Gosée]] et [[Marbais]] |
*[[Gozée|Gosée]] et [[Marbais]] |
||
*[[Hansinelles]] |
*[[Hansinelles]] |
||
*[[Hansinnes]] |
*[[Hansinnes]] |
||
*[[ |
*[[Ham-sur-Heure]] |
||
*[[ |
*[[Ham-sur-Meuse]] |
||
*Hemptinne |
*[[Hemptinne]] |
||
*[[Hierges]] |
*[[Hierges]] |
||
*[[Ive|Yves-Gomzée]] |
|||
*Ive |
|||
*[[Jamioulx|Jamioul]] |
*[[Jamioulx|Jamioul]] |
||
*[[Langelie]] |
*[[Landelies|Langelie]] |
||
*[[ |
*[[Leernes]] et [[Wespes]] |
||
*[[Leers |
*[[Leers-et-Fosteau|Leers-et-Flosteau]] |
||
*[[Lobbes]] |
*[[Lobbes]] |
||
*[[Loverval]] |
*[[Loverval]] |
||
Ligne 548 : | Ligne 571 : | ||
*[[Le Mesnil (Belgique)|Mesnil]] |
*[[Le Mesnil (Belgique)|Mesnil]] |
||
*[[Mettet]] |
*[[Mettet]] |
||
*[[Moncrau]] |
*[[Monceau-sur-Sambre|Moncrau]] |
||
*[[Montignies-le-Tilleul|Montigni-le-Tigneux]] |
*[[Montignies-le-Tilleul|Montigni-le-Tigneux]] |
||
*[[Montignies-sur-Sambre|Montigni-sur-Sambre]] |
*[[Montignies-sur-Sambre|Montigni-sur-Sambre]] |
||
*[[Mont-sur-Marchienne|Mont-sur |
*[[Mont-sur-Marchienne|Mont-sur-Marcienne]] |
||
*[[Morialmé]] |
*[[Morialmé]] |
||
*[[Nalinnes]] avec [[Jamioule]] |
*[[Nalinnes]] avec [[Jamioule]] |
||
Ligne 563 : | Ligne 586 : | ||
*[[Pesche (Couvin)|Pesches]] |
*[[Pesche (Couvin)|Pesches]] |
||
*[[Petit-Guy]] |
*[[Petit-Guy]] |
||
*[[Pont |
*[[Pont-de-Loup|Pont-du-Loup]] |
||
*[[Presles (Hainaut)]] |
*[[Presles (Hainaut)|Presles]] |
||
*[[Pry|Prix]] |
*[[Pry|Prix]] |
||
*[[Rochenée]] |
*[[Rochenée]] |
||
Ligne 575 : | Ligne 598 : | ||
*[[Silenrieux]] |
*[[Silenrieux]] |
||
*[[Soulme]] |
*[[Soulme]] |
||
*[[ |
*[[Soumoy]] |
||
*[[Stavesoul]] avec Corneille |
*[[Stavesoul]] avec Corneille |
||
*[[Strée]] |
*[[Strée]] |
||
Ligne 581 : | Ligne 604 : | ||
*[[Tamines]] |
*[[Tamines]] |
||
*[[Thuillies]] et [[Ossogne]] |
*[[Thuillies]] et [[Ossogne]] |
||
*[[Thuin]] et [[Bietzée]] |
*[[Thuin]] et [[Bietzée|Biércée]] |
||
*[[Toisoulle]] |
*[[Toisoulle]] |
||
*[[Treignes|Tregne]] |
*[[Treignes|Tregne]] |
||
Ligne 611 : | Ligne 634 : | ||
*[[Blehen]] |
*[[Blehen]] |
||
*[[Bleret]] |
*[[Bleret]] |
||
*[[ |
*[[Boëlhe]] |
||
*[[Bovenigstier]] |
*[[Bovenigstier]] |
||
*[[Celles (Liège)|Celles]] avec Ferme et [[Termogne]] |
*[[Celles (Liège)|Celles]] avec Ferme et [[Termogne]] |
||
Ligne 694 : | Ligne 717 : | ||
*[[Diepenbeeck]] |
*[[Diepenbeeck]] |
||
*[[Duras (Belgique)|Duras]] avec [[Bindervelt]] et [[Runkelen]] |
*[[Duras (Belgique)|Duras]] avec [[Bindervelt]] et [[Runkelen]] |
||
*[[Elderen]] |
*[[Elderen (Limbourg)|Elderen]] |
||
*[[Exel]] |
*[[Exel]] |
||
*[[Eygenbilsen]] |
*[[Eygenbilsen]] |
||
Ligne 722 : | Ligne 745 : | ||
*[[Herten (Belgique)|Herten]] |
*[[Herten (Belgique)|Herten]] |
||
*[[Heusden (Limbourg)|Heusden]] et [[Holren]] |
*[[Heusden (Limbourg)|Heusden]] et [[Holren]] |
||
*[[Hex]] |
*[[Hex (localité)|Hex]] |
||
*[[Horne Saint-Pierre]] |
*[[Horne Saint-Pierre]] |
||
*[[Horpmael]] |
*[[Horpmael]] |
||
Ligne 731 : | Ligne 754 : | ||
*[[Kerniel]] |
*[[Kerniel]] |
||
*[[Lens-sur-Geer]] |
*[[Lens-sur-Geer]] |
||
*[[Lille]] |
*[[Lille-Saint-Hubert]] |
||
*[[Looz]] |
*[[Looz]] |
||
*[[Lynden]] près [[Bilsen]] |
*[[Lynden]] près [[Bilsen]] |
||
Ligne 780 : | Ligne 803 : | ||
*[[Amay]] |
*[[Amay]] |
||
*[[Ampsin]] |
*[[Ampsin]] |
||
*[[ |
*[[Antheit]] |
||
*[[Avesne]] |
*[[Avesne]] |
||
*[[Bas-Oha]] |
*[[Bas-Oha]] |
||
Ligne 820 : | Ligne 843 : | ||
*[[Oumale]] |
*[[Oumale]] |
||
*[[Outlremont]] |
*[[Outlremont]] |
||
*[[ |
*[[Pitet]] |
||
*[[Reppe]] |
*[[Reppe (Andenne)|Reppe]] |
||
*[[Rogérée]] |
*[[Rogérée]] |
||
*Saint-Georges |
*Saint-Georges |
||
Ligne 866 : | Ligne 889 : | ||
*[[Jeuck]] |
*[[Jeuck]] |
||
*[[Kerkom]] |
*[[Kerkom]] |
||
*[[Quaedmechelen]] avec |
*[[Quaedmechelen]] avec Pepingen |
||
*[[Mettecoven]] |
*[[Mettecoven]] |
||
*[[Mielen]] |
*[[Mielen]] |
||
Ligne 929 : | Ligne 952 : | ||
*{{Ouvrage |auteur1=Georges Hansotte |titre=Les institutions politiques et judiciaires de la principauté de Liège aux Temps modernes |lieu=Bruxelles |éditeur=Crédit Communal |collection=Histoire |numéro dans collection=73 |année=1987 |pages totales=355 |format livre=In-8° |isbn=}} |
*{{Ouvrage |auteur1=Georges Hansotte |titre=Les institutions politiques et judiciaires de la principauté de Liège aux Temps modernes |lieu=Bruxelles |éditeur=Crédit Communal |collection=Histoire |numéro dans collection=73 |année=1987 |pages totales=355 |format livre=In-8° |isbn=}} |
||
*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Demoulin |titre=Recueil des instructions aux ambassadeurs et ministres de France |sous-titre=Principauté de Liège |lieu=Paris |éditeur=Ministère des Affaires étrangères de France |collection=Recueil des instructions |numéro dans collection=31 |année=1998 |pages totales=lxxvi-479 |isbn=2-11-089155-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TjNAJ46-MYYC&printsec=frontcover}} |
*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Demoulin |titre=Recueil des instructions aux ambassadeurs et ministres de France |sous-titre=Principauté de Liège |lieu=Paris |éditeur=Ministère des Affaires étrangères de France |collection=Recueil des instructions |numéro dans collection=31 |année=1998 |pages totales=lxxvi-479 |isbn=2-11-089155-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TjNAJ46-MYYC&printsec=frontcover}} |
||
* {{article | auteur1=Paul Bruyère | auteur2=Alain Marchandisse | titre=Pourquoi l'une des juridictions du prince-évêque de Liège s'appelait-elle l'Anneau du palais ? | périodique=Le Moyen Âge | date=2010 | tome=CXVI | numéro=1 | passage=139-158 | lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2010-1-page-139.htm }} |
|||
*{{Article |prénom1=Christian | nom1=Behrendt |lien auteur1=Christian Behrendt |prénom2=Sofia |nom2=Vandenbosch |titre=Le droit constitutionnel de la Principauté de Liège au 18e siècle |périodique=Revue Belge de Droit Constitutionnel |volume=2015 |année=2015 |date=2015-12-30 |issn=1374-2558 |lire en ligne=https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/184380/1/20160125152220403.pdf |consulté le=2018-12-12 |pages=265-287}} |
*{{Article |prénom1=Christian | nom1=Behrendt |lien auteur1=Christian Behrendt |prénom2=Sofia |nom2=Vandenbosch |titre=Le droit constitutionnel de la Principauté de Liège au 18e siècle |périodique=Revue Belge de Droit Constitutionnel |volume=2015 |année=2015 |date=2015-12-30 |issn=1374-2558 |lire en ligne=https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/184380/1/20160125152220403.pdf |consulté le=2018-12-12 |pages=265-287}} |
||
*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Demoulin (dir.) |titre=Histoire de Liège |sous-titre=Une cité, une capitale, une métropole |lieu=Bruxelles |éditeur=Éditions Marot |année=2017 |pages totales=360 |isbn=978-2-930117-61-4}} (Disponible en français, en anglais, en néerlandais et en allemand) |
*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Demoulin (dir.) |titre=Histoire de Liège |sous-titre=Une cité, une capitale, une métropole |lieu=Bruxelles |éditeur=Éditions Marot |année=2017 |pages totales=360 |isbn=978-2-930117-61-4}} (Disponible en français, en anglais, en néerlandais et en allemand) |
||
*{{Ouvrage |auteur1=Joseph Ruwet |titre=La principauté de Liège en 1789. Carte de géographie historique. |lieu=Bruxelles |éditeur=Académie royale de Belgique |date=1958 |lire en ligne=http://commissionroyalehistoire.be/pdf/L1PrincipauteLiege_1789CarteGeographieHistorique/pTitre_p9_CarteCouleurs.pdf}} |
*{{Ouvrage |auteur1=Joseph Ruwet |titre=La principauté de Liège en 1789. Carte de géographie historique. |lieu=Bruxelles |éditeur=Académie royale de Belgique |date=1958 |lire en ligne=http://commissionroyalehistoire.be/pdf/L1PrincipauteLiege_1789CarteGeographieHistorique/pTitre_p9_CarteCouleurs.pdf}} |
||
⚫ | |||
⚫ | |||
* {{pdf}} [http://perso.infonie.be/liege06/pdf/Echevins.pdf Les Échevins de la Souveraine Justice de Liège, par le Chevalier Camille de Borman, Liège, 1892]. |
* {{pdf}} [http://perso.infonie.be/liege06/pdf/Echevins.pdf Les Échevins de la Souveraine Justice de Liège, par le Chevalier Camille de Borman, Liège, 1892]. |
||
* [http://www.senlime.be/si/Franchim.html Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont]. |
* [http://www.senlime.be/si/Franchim.html Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont]. |
||
Ligne 960 : | Ligne 983 : | ||
* {{Dictionnaires}} |
* {{Dictionnaires}} |
||
* {{Bases}} |
* {{Bases}} |
||
* {{Lien web |nom1=Muller |prénom1=Fabrice |titre=La principauté de Liège : Liège et ses bonnes villes |url=http://www.fabrice-muller.be/liege/histoire/bonnes-villes/bonnes-villes.html |site= |
* {{Lien web |nom1=Muller |prénom1=Fabrice |titre=La principauté de Liège : Liège et ses bonnes villes |url=http://www.fabrice-muller.be/liege/histoire/bonnes-villes/bonnes-villes.html |site=fabrice-muller.be |consulté le=2018-12-12}} |
||
{{Palette|Histoire de la Belgique|Cercle du Bas-Rhin-Westphalie}} |
{{Palette|Histoire de la Belgique|Cercle du Bas-Rhin-Westphalie}} |
Dernière version du 22 octobre 2024 à 05:13
(wa) Principåté d' Lidje
(li) Prinsbisdom Luuk
(nl) Prinsbisdom Luik
Armoiries |
|
Statut | Principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique. |
---|---|
Capitale | Liège |
Langue(s) | Français, wallon, limbourgeois, néerlandais |
Religion | Catholicisme |
Population | ± 400 000 habitants (fin du XVIIIe siècle) |
---|---|
Gentilé | Liégeois(e)[1],[2] |
Superficie | 5 697 km2 (fin du XVIIIe siècle) |
---|
985 | Fondation par l'évêque Notger et acquisition du comté de Huy |
---|---|
1366 | Acquisition du comté de Looz |
1468-1477 | Occupation par la Bourgogne |
Révolution liégeoise | |
1791 | Première restauration de la principauté par l’Autriche |
1792 | Libération de l’occupation autrichienne par la France |
1793 | Seconde restauration de la principauté par l’Autriche |
1795 | Intégration au sein de la France |
(1er) 980-1008 | Notger de Liège |
---|---|
(57e) 1792-1794 | François-Antoine de Méan de Beaurieux |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La principauté de Liège ou principauté épiscopale de Liège est un État du Saint-Empire romain germanique qui a existé de la fin du Xe siècle à la fin du XVIIIe siècle, ayant pour capitale la ville de Liège. Dans le cadre féodal du Moyen Âge, le prince-évêque de Liège est à la fois le chef religieux du diocèse de Liège et le chef temporel de la principauté, vassal de l'empereur.
C'est en 985[3],[4] que naît la principauté épiscopale. À cette date en effet, Notger, évêque depuis 972, reçoit au titre du diocèse un fief de l'Empire, le comté de Huy, devenant ainsi prince-évêque[5];
À la fin du Moyen Âge, la principauté est peu à peu encerclée par les fiefs acquis aux Pays-Bas par les ducs de Bourgogne et se heurte notamment aux ambitions de Charles le Téméraire. Contrairement à la principauté épiscopale d'Utrecht, confisquée par Charles Quint[6] en 1543, la principauté de Liège reste formellement indépendante, mais se trouve de fait sous le protectorat du souverain (Habsbourg) des Dix-Sept Provinces des Pays-Bas, aussi roi d'Espagne à partir de Philippe II. Elle subit les vicissitudes de l'histoire des Pays-Bas espagnols, d'abord la guerre de Quatre-Vingts Ans qui aboutit à la formation des Provinces-Unies (1581), mais se prolonge jusqu'en 1648, puis les guerres menées par Louis XIV dans cette région.
Cet État a existé pendant plus de 800 ans, jusqu'à la formation de la République liégeoise, annexée par la République française en 1795.
Histoire
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Liège devient au Xe siècle la capitale d'une principauté épiscopale, grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon. Ses écoles sont célèbres jusqu'au XIIe siècle.
Le XIIe siècle : efflorescence architecturale et droits fondamentaux
[modifier | modifier le code]Sept églises collégiales s'élèvent alors dans la ville (Saint-Pierre, Sainte-Croix, Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Denis, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) en plus de la cathédrale où est enterré saint Lambert.
Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Plusieurs églises romanes et de nombreuses pièces d'orfèvrerie (art mosan) témoignent encore aujourd'hui de l'efflorescence de cette époque, en particulier les fonts baptismaux de la ville, conservés aujourd'hui à Saint-Barthélemy.
La charte d'Albert de Cuyck est accordée en 1196.
Vicissitudes de la fin du Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Entre 1297 et 1335, la chevalerie hesbignonne est quasiment décimée par la guerre des Awans et des Waroux.
Liège tente de résister à l'œuvre unificatrice des ducs de Bourgogne, mais échoue face à Charles le Téméraire le (échec des six cents Franchimontois). La cité retrouve cependant ses privilèges en 1477, à la mort de Charles.
Le , Érard de La Marck, un des plus remarquables prince-évêques, reçoit les droits régaliens de l'empereur Maximilien Ier, qui confirme les privilèges de la principauté octroyés par ses prédécesseurs. Il construit la cour actuelle du palais des princes-évêques de Liège.
De la guerre de Quatre-Vingts Ans aux guerres de Louis XIV (1568-1714)
[modifier | modifier le code]La fin du XVIe siècle est difficile pour la principauté, car elle subit les effets de l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II qui débute en 1568, et devient une guerre avec la sécession des Provinces-Unies en 1581. Au XVIIe siècle, ce sont les guerres menées par Louis XIV contre l'Espagne aux Pays-Bas espagnols ou contre les Provinces-Unies (guerre de Hollande) qui génèrent des troubles.
Problèmes intérieurs : la crise de 1647
[modifier | modifier le code]Sur le plan intérieur, la vie politique est dominée par l'opposition entre le parti populaire (les Grignoux, défenseurs des droits du peuple) et le parti aristocratique (les Chiroux, partisans du prince). Des journées d'émeutes ont lieu en 1636, lors d'un coup de force des Chiroux, et de nouveau en 1646, quand des rumeurs annoncent que les Chiroux vont truquer les élections grâce à l'intervention des troupes espagnoles.
Les émeutes de 1645 se transforment en révolte.
En 1647, Liège entre en insurrection après que les Grignoux ont remporté les élections[pas clair] et décidé d'interdire l'entrée dans la ville au prince-évêque Ferdinand de Bavière, qui se trouve alors à Visé accompagné de troupes allemandes. Ferdinand décide alors de transférer le siège du gouvernement à Huy et, aidé par son neveu Maximilien-Henri de Bavière, entreprend la reconquête de la cité. Liège subit un bombardement le et l'hôtel de ville est brûlé. Les insurgés capitulent le 29 août.
Le 19 septembre, le prince entre dans Liège avec 2 000 cavaliers et 1 000 fantassins[7], puis suspend la plupart des droits communaux. Le système électoral est aussi en faveur du prince, qui détient dès lors la quasi-totalité des pouvoirs.
Période des Pays-Bas autrichiens (1714-1795)
[modifier | modifier le code]En 1714, à la fin de la guerre de Succession d'Espagne, les Pays-Bas espagnols sont cédés par le roi d'Espagne (Philippe V, petit-fils de Louis XIV) à la maison des Habsbourg d'Autriche, dont le chef (Charles VI), est aussi empereur. Dans le cadre d'une réorganisation du Saint-Empire la principauté de Liège est intégrée en 1716 au cercle de Westphalie tandis que les provinces voisines, désormais Pays-Bas autrichiens, font partie du cercle de Bourgogne.
Le , la révolution qui a commencé en France en juillet atteint la principauté. Les habitants s'emparent du prince-évêque au château de Seraing et abolissent le règlement de 1684[pas clair].
Occupations françaises et fin de la principauté (1792-1795)
[modifier | modifier le code]En avril 1792, la France entre en guerre contre l'Autriche et la Prusse. En août 1792, les Parisiens renversent Louis XVI et la république est instaurée le 21 septembre par la Convention. Les armées françaises attaquent alors les Pays-Bas autrichiens et remportent la bataille de Jemappes (novembre 1792). Une première occupation française a lieu.
Le ont lieu les premières élections au suffrage universel : tous les habitants (hommes) de plus de 21 ans sont appelés se prononcer sur les destin de la principauté. 9 700 électeurs participent à ce référendum : 9 660 d'entre eux se prononcent pour le rattachement à la République française, sous réserve[pas clair].
Mais, au début de 1793, plusieurs autres pays entrent en guerre contre la France, dont les armées sont contraintes de battre en retraite. La situation est rétablie au printemps 1794, marquée par la victoire de Fleurus. Les Pays-Bas autrichiens sont de nouveau occupés et annexés unilatéralement (1795), ainsi que la principauté après la bataille de Sprimont, tandis que les Provinces-Unies deviennent la République batave.
La disparition de la principauté est officialisée en 1801 au traité de Lunéville signé entre la République française, désormais dirigée par Napoléon Bonaparte, premier consul, et l'empereur. Un peu plus tard, en 1806, le Saint-Empire est aboli : François II du Saint-Empire devient l'empereur d'Autriche François Ier.
Le congrès de Vienne tenu en 1815 ne permit pas le rétablissement de la principauté dans ses droits : ce fut le fait des vainqueurs de Napoléon, qui établirent le royaume uni des Pays-Bas.
Institutions
[modifier | modifier le code]La principauté et le Saint-Empire
[modifier | modifier le code]Le diocèse de Liège est un territoire du Saint-Empire[8] du fait que le traité de Verdun (843) a partagé l'Empire carolingien en plaçant sur l'Escaut une des frontières du royaume de Francie occidentale. Lorsque le Saint-Empire est créé en 962, Liège en fait donc partie, tout comme Valenciennes, Bruxelles et Anvers, tandis que les territoires de Flandre sont français (jusqu'au traité de Madrid de 1526).
Il est compris dans le cercle de Westphalie à partir de 1716, cercle duquel il a tenté de se détacher en 1717 pour avoir une existence libre mais qu'il a réintégré en échange de libertés accrues[pas clair].
Le prince ne devient apte à gouverner qu'après avoir reçu l'investiture de l'empereur. Il siège au collège des princes ecclésiastiques de la Diète[9].
Le pays est soumis au subside impérial. Ce dernier consiste en un contingent de fantassins et de cavaliers équipés. En 1717, il est fixé à 826 florins par mois[10].
La Chambre impériale et le Conseil aulique sont supérieurs aux juridictions liégeoises. Cependant, à partir de 1717, les constitutions et coutumes de l'Empire ne sont applicables que pour autant qu'elles ne soient pas contraires aux lois, statuts et usages liégeois.
Constitution de la principauté
[modifier | modifier le code]Le concept de constitution n'est pas à comprendre au sens juridique actuel d'un document juridique global, elle se compose pour l'essentiel de règles non codifiées et de traditions.
L'exercice des différents pouvoirs a évolué au cours de l'histoire, à la suite de nombreuses guerres et autres Paix[11], comme la paix de Fexhe.
Lois fondamentales
[modifier | modifier le code]Les lois et les textes qui ont fait partie de la constitution principautaire ont été élaborés au cours de différents siècles et leur reconnaissance en tant que lois faisant partie intégrante de la constitution n'a pas été générale. Toutefois certaines d'entre elles peuvent être désignées comme étant des lois fondamentales.
La principale norme écrite de droit public est la paix de Fexhe du . Elle détermine et limite les attributions du gouvernement central et elle définit certaines libertés fondamentales.
- 1066 : charte de Huy.
- 1196 : charte d'Albert de Cuyck (droits civils consacrés par la coutume).
- 1287 : paix des Clercs et Loi muée des chanoines et des bourgeois (égalité des peines, peine du talion, preuve par témoignage).
- 1313 : paix d'Angleur.
- 1316 : paix de Fexhe (la loi ne peut être modifiée par le prince qu'avec l'accord des trois États).
- 1343 : lettre des Vingt-Deux (elle établit le tribunal des XXII) ; le système ne sera stabilisé qu'en 1376, après 4 paix des XXII.
- 1424 : deuxième régiment de Heinsberg (fixe la procédure électorale pour éviter les abus, mais les élections directes deviennent indirectes).
- 1649 : règlement de 1649 (suppression de la plupart des droits politiques).
- 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont.
Pouvoir législatif
[modifier | modifier le code]Après la paix de Fexhe en 1316, le pouvoir législatif du pays fut partagé entre le Prince et un parlement tricaméral, représentant chacun des trois états[12].
La population est en effet divisée en trois classes, chacune représentée par un état. Chaque classe a ses prérogatives, ses privilèges et ses franchises. Les trois états sont l'état primaire, l'état secondaire ou noble et l'état tiers.
Composition des états
[modifier | modifier le code]L'état primaire
[modifier | modifier le code]L'état primaire est l'ordre du clergé catholique[13].
L'assemblée qui représente l'ordre primaire est le Chapitre de Saint-Lambert, il est composé des cinquante-neuf chanoines de la cathédrale Saint-Lambert.
Lorsque le siège du prince était vacant, il exerce à partir de 1688 les pouvoirs de ce dernier en attendant l'élection d'un nouvel évêque. Dans les faits, cet état faisait souvent alliance avec le prince, lequel en était issu.
L'état secondaire
[modifier | modifier le code]L'état noble est présidé par le lieutenant des fiefs, c'est-à-dire le président de la Cour féodale. Ses membres ont le droit exclusif d'être revêtus des hautes charges civiles à la nomination du prince (grand-mayeur de la Cité, président de la Cour féodale, grand-baillis, etc.). Cependant, les conditions d'admission dans cet état sont très restrictives et très peu de seigneurs parviennent à y être intégrés. De plus, des seigneurs étrangers achetaient quelques terrains sur le territoire de la Principauté dans le seul but d'avoir accès à ce conseil et d'y défendre leurs intérêts personnels.
L'état tiers
[modifier | modifier le code]L'état tiers représente la bourgeoisie. Il est composé des bourgmestres des Bonnes Villes et « n'a pris quelque consistance que vers 1250, lorsque, sous Henri de Gueldre et sans opposition de la part de ce prince, les Liégeois, se lassant du joug pénibles des Échevins, se donnèrent des magistrats[14]. »
Journées d'état
[modifier | modifier le code]Les « Journées d'état » sont convoquées par le prince. Elles durent en principe 10 jours, et se tiennent ordinairement deux fois par an, ou plus si l'urgence ou l'importance des affaires l'exige. Pendant les Journées d'état, les membres des états sont inviolables.
Les états sont notamment compétents pour voter l'impôt, approuver les traités, approuver la levée des troupes, disposer des principaux offices publics, voter les lois.
Le chancelier ouvre la séance de chaque état en exposant les propositions du prince. Chaque état a le droit de faire des propositions et d'interpeller le chancelier. Chaque état prend des résolutions ou recès à la pluralité des suffrages sur les propositions du prince. Si les recès des trois états sont uniformes, ils représentent le « Sens du pays , c'est-à-dire de la volonté de la nation. Le prince publie les recès uniformes.
Une fois arrêté par les états et promulgués par le prince, les recès deviennent des édits. Ces édits sont rédigés en français et publiés sur le Perron. Du jour de leur publication, les édits ont force de loi dans tout le Pays.
Les députés du prince et de ses états
[modifier | modifier le code]En dehors des Journées d'état, les affaires courantes sont traités par la députation réunie des trois états.
Ces députés sont au nombre de quatorze. Les deux bourgmestres de Liège sont députés de droit et font partie de l'état tiers. Les autres députés sont choisis par les états en leur sein, à raison de quatre députés par état. Les quatre députés de l'état tiers sont pour moitié issus de villes françoises et pour moitié de villes thioises. En plus de ces quatorze députés, trois membres du Conseil privé du prince assistent aux séances mais n'ont que des voies consultatives.
Les députés de l'état primaire sont désignés pour trois ans, ceux de l'état noble pour sept ans et ceux de l'état tiers pour une année.
Les députés se réunissent au moins trois fois par semaine. Lorsqu'ils se réunissent avec les membres du Conseil privé, on parle de séance Jointe ou Junte.
Le pouvoir exécutif
[modifier | modifier le code]Le prince
[modifier | modifier le code]Le chef de l'État est le prince-évêque. Le prince-évêque est vassal de l'empereur et subordonné au pape[15]. Il exerce ses fonctions conformément aux lois.
Le prince-évêque est élu par le chapitre de Saint-Lambert en son sein. Pour être élu, il faut obtenir deux tiers des suffrages des électeurs présents. L'élu doit ensuite obtenir confirmation du Saint-Siège avant d'être investi comme prince par l'empereur. Une fois investi, l'élu prête serment dans le chœur de la cathédrale de gouverner suivant les lois, privilèges et usage du Pays. Enfin, il signe cette capitulation dressée par le chapitre cathédral et est reconnu et acclamé prince-évêque.
Le prince n'a d'autres prérogatives que celles que les paix lui attribuent. Il les exerce conformément à ces paix avec le concours de ministres responsables. Selon la paix de Fexhe, il est chargé d'assurer l'ordre public et de poursuivre ceux qui l’enfreignent. Il envoie et reçoit les agents diplomatiques. Il a un droit de grâce mais qui ne s'étend pas aux réparations civiles. Il ne peut ni suspendre la loi ni en empêcher l'exécution.
Dans toutes les affaires qui ne sont pas du ressort des états, le prince doit prendre l'avis du chapitre cathédral.
Le prince est inviolable dans sa personne et dans ses biens.
Lorsque le siège du prince tombe en vacation, les états élisent un mambour. À partir de 1688, c'est le chapitre cathédral qui exerce les pouvoirs du prince lors de la vacation.
Le Conseil privé
[modifier | modifier le code]Le Conseil privé du prince est le gouvernement de la Principauté. Ses membres sont choisis par le prince-évêque[16]. Le Conseil ne s'occupe pas des questions religieuses.
Il est présidé par un chancelier, lequel est un chanoine de la cathédrale. Le grand-mayeur et deux échevins de Liège en sont membres de droit.
Le Conseil privé est chargé de la gestion de tout ce que la loi abandonne au pouvoir du prince, en matière d'administration publique et de police générale. Les actes du Conseil privé sont vidimés par le chancelier qui s'en rend ainsi responsable.
Le Consistoire synodal
[modifier | modifier le code]Le Consistoire synodal est le département du culte de l’évêché.
Il est présidé par un vicaire-général.
Le pouvoir judiciaire
[modifier | modifier le code]Chefs du pays
[modifier | modifier le code]La Souveraine Justice des Échevins de Liège, la Cour féodale et la Cour allodiale sont les trois juridictions qui sont considérées comme les trois chefs du pays.
Souveraine Justice des Échevins de Liège
[modifier | modifier le code]La Souveraine Justice des Échevins Liège, appelée également Haute Justice de Liège, Souveraine Justice de Liège ou simplement Échevins de Liège, est un des tribunaux les plus importants de la principauté de Liège exerçant une juridiction étendue, comparable à certains égards à celle du Grand Conseil de Malines dans les Pays-Bas espagnols puis autrichiens. La Souveraine Justice de Liège était la juridiction compétente au niveau civil en matière réelle et personnelle et au niveau pénal. Selon le cas, la cour jugeait en première instance, en appel ou en rencharge[17] à l'échelle de la principauté. La Cour des Échevins de Liège est la cour de justice seigneuriale de l'évêque agissant en qualité de seigneur de Liège.
En matière criminelle, les échevins de Liège jugeaient souverainement et sans appel. Il en fut de même, à l'origine, en matière civile. Mais à partir de 1531, leurs arrêts purent être déférés à une juridiction nouvelle, le Conseil ordinaire, spécialement créé à cet effet.
Cour féodale
[modifier | modifier le code]Cour allodiale
[modifier | modifier le code]Officialité
[modifier | modifier le code]Tribunal des XXII
[modifier | modifier le code]Le pouvoir du tiers état fut encore renforcé le (paix des XXII) : les fonctionnaires et conseillers du prince étaient responsables devant le tribunal des XXII, dont les décisions étaient souveraines. Ce tribunal était composé de 4 chanoines du chapitre, 4 chevaliers et 14 représentants des Bonnes Villes.
Conseil ordinaire
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]À la fin du XVIIIe siècle, la population de la principauté de Liège se monte à 380 000 habitants environ. La densité est autour de 66 habitants/km2. La part de la population urbaine atteint 122 619 habitants, soit un taux d'urbanisation de 32 %[18].
Territoire de la principauté
[modifier | modifier le code]La principauté de Liège était enclavée dans les Pays-Bas méridionaux. Elle s'étendait le long de la Meuse belge, à l'exception de la région de Namur, de Dinant jusqu'au territoire du comté de Looz. Elle divisait donc en deux les Pays-Bas autrichiens, isolant le Luxembourg et l'ancien Limbourg des autres Pays-Bas : Bouillon constituait la pointe sud de la Principauté, tandis que Hamont en était la pointe nord. À la fin de l'Ancien Régime, le territoire couvrait environ un cinquième de la Belgique actuelle. Celui-ci n'est pas à confondre avec le territoire du diocèse de Liège.
Composition du territoire
[modifier | modifier le code]La principauté était constituée de différentes seigneuries : les comtés de Huy (depuis 985), de Brunengeruz (depuis 987), de Hesbaye (depuis 1040), de Moha (depuis 1213), de Looz (depuis 1366) et de Horn (depuis 1576 et 1614) ; le château de Bouillon (depuis 1096) ; la seigneurie (puis marquisat) de Franchimont (depuis 1014), celle de Malines (depuis 910).
Le duché de Bouillon, qui inclut l’abbaye de Saint-Hubert, s’émancipe progressivement à partir de la fin du Moyen-Âge et jusqu’à son indépendance en 1676, vis-à-vis de la principauté. Le prince-évêque codirige par ailleurs la seigneurie de Maastricht, avec le Brabant depuis 1204, puis avec les Provinces-Unies, depuis les traités de Westphalie de 1648, la République y ayant repris les droits brabançons. Enfin, la principauté abbatiale de Stavelot-Malmédy dépendent également du prince-évêque de Liège.
Les armoiries des territoires de la principauté étaient reprises sur son blason, dont celui de l'actuelle province de Liège n'est qu'un remaniement.
- Écartelé : au chef dextre, de Bouillon ; au chef senestre, de Franchimont ; à la pointe dextre, de Looz ; à la pointe senestre, de Horn ; sur le tout de Liège.
Divisions administratives
[modifier | modifier le code]La principauté de Liège était divisée en 15 quartiers (5 en banlieue de Liège et 10 hors de la banlieue). Elle comptait 23 « Bonnes Villes » et possédait des seigneuries allodiales appartenant au patrimoine de Saint-Lambert (indépendantes du prince et des 3 états)[a].
- Capitale : Liège
- Bonnes Villes, par ordre alphabétique :
- Quartiers, par ordre alphabétique :
- Seigneuries allodiales : selon les tableaux de la Cour allodiale, il en existait 62. Toutes n'étaient pas d'importance, et certaines n'étaient même que de simples dépendances.
- parmi les seigneuries importantes, on retrouve la baronnie de Grâce et les seigneuries « banneresses » (avec une bannière) de Berloz, Fallais, Haneffe, Ordenge et Wideux (près d'Hasselt ?).
- quoique de moindre importance, on peut également citer Fraiture, Geer, Jemeppe-sur-Meuse, Oleye, Grand-Axhe, Rocourt, Saive…
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « Alleu » signifie indépendant de tout prince (ou seigneur), ne relevant que de Dieu seul[19].
- Villes où on parle une langue romane.
- Villes où on parle une langue germanique.
Références
[modifier | modifier le code]- Jean Germain et Jules Herbillon, Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Lannoo Uitgeverij, , 1061 p. (ISBN 978-2-87386-506-1, lire en ligne), p. 27.
- Cahiers, Cabay, , 229 p. (ISBN 978-2-87077-250-8, lire en ligne), p. 20.
- Jean-Louis Kupper, « Du viie siècle à 1468 : La cité médiévale », dans Bruno Demoulin (dir.), Histoire de Liège : une cité, une capitale, une métropole, Bruxelles, Éditions Marot, (ISBN 9782930117614), p. 49.
- La plupart des historiens prennent comme date de début de la principauté de Liège l'année de la donation du comté de Huy à l'évêque de Liège. Cependant, certains indiquent l'année 980, d'autres l'année 985. Jean-Louis Kupper (professeur à l'Université de Liège) indique 985 : « Notger, il est vrai, disposa de moyens incomparablement supérieurs à ceux dont jouissaient les prélats qui l’avaient précédé. C'est sous son épiscopat que se met en place le système de l'Église impériale. Ce système politique est à la fois simple et efficace : l'empereur donne aux églises épiscopales, sur la fidélité desquelles il peut s’appuyer, d'immenses domaines fonciers, des abbayes, des droits régaliens et même des comtés entiers, créant ainsi de toutes pièces, au profit des évêques de Germanie, de véritables principautés. En 985, Otton III donnait à “saint Lambert” le comté de Huy et, deux ans plus tard, lui confirmait le comté de Brugeron, situé entre la Gette et la Dyle. La puissance temporelle de l'Église de Liège en fut décuplée et le chef-lieu du diocèse devint la capitale d’un État territorial. » Henri Pirenne (1862-1935, professeur à l'Université de Gand) indique 980 : « De simple propriétaire immuniste qu'il était à l'origine, l'évêque devint, à partir de la donation du comte de Huy, en 980, un seigneur haut-justicier, et il acquit peu à peu, durant les années suivantes, l'autorité publique sur tout le patrimoine de Saint-Lambert. »
- Le mot « prince » a ici un sens très général, comme dans Le Prince de Machiavel.
- Charles Quint est duc de Bourgogne (en titre), ainsi que chef de la maison de Habsbourg, roi d'Espagne et empereur (élu). Son fils Philippe II est seulement duc de Bourgogne et roi d'Espagne.
- Le règlement de 1649
- A Liège, les armes du Saint-Empire se voyaient au-dessus de la porte de l'Hôtel-de-Ville et au-dessus des principales portes de la ville
- Il occupe alternativement avec le prince-évêque de Munster la XXe et la XXIIe place à la Diète de l'Empire
- F. Henaux, Constitution du pays de Liège Tableau des institutions politiques, communales, judiciaires et religieuses de cet État en 1789, Imprimerie J. Desoer, Liège, 1858, p. 26
- Pour en savoir davantage sur le fonctionnement politique de l'État liégeois, voir notamment l'Histoire ecclésiastique et politique de l'État de Liège[PDF], de N.G. Léonard (1744-1793)
- Behrendt et Vandenbosch 2015, p. 272.
- Behrendt et Vandenbosch 2015, p. 273.
- Hilarion Noël de Villenfagne d'Ingihoul, Recherches historiques sur l'ordre équestre de la principauté de Liége, J. G. M. Loxhay, , 152 p. (lire en ligne), p. 3.
- Behrendt et Vandenbosch 2015, p. 269.
- Behrendt et Vandenbosch 2015, p. 276.
- Procédure par laquelle le tribunal dicte la sentence à une cour subalterne
- Denis Morsa, « Les petites villes dans la principauté de Liège à la fin du XVIIIe siècle. Premières approches », Histoire & Mesure, vol. 2, no 2, , p. 73–91 (DOI 10.3406/hism.1987.1314, lire en ligne, consulté le )
- Voir Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège
- Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liége pendant le XIIIe et le XIVe siècle, Liège, Louis Demarteau, , 710 p. (lire en ligne), « Préface », p. IV-XV.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Stanislas Bormans, Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège : avec une introduction historique, Liège, J. Gothier, (lire en ligne).
- F. Magnette, Précis d'Histoire Liégeoise à l'usage de l'enseignement moyen, Liège, H. Vaillant-Carmanne, , 296 p.
- Georges Hansotte, Les institutions politiques et judiciaires de la principauté de Liège aux Temps modernes, Bruxelles, Crédit Communal, coll. « Histoire » (no 73), , 355 p., In-8°
- Bruno Demoulin, Recueil des instructions aux ambassadeurs et ministres de France : Principauté de Liège, Paris, Ministère des Affaires étrangères de France, coll. « Recueil des instructions » (no 31), , lxxvi-479 (ISBN 2-11-089155-6, lire en ligne)
- Paul Bruyère et Alain Marchandisse, « Pourquoi l'une des juridictions du prince-évêque de Liège s'appelait-elle l'Anneau du palais ? », Le Moyen Âge, t. CXVI, no 1, , p. 139-158 (lire en ligne)
- Christian Behrendt et Sofia Vandenbosch, « Le droit constitutionnel de la Principauté de Liège au 18e siècle », Revue Belge de Droit Constitutionnel, vol. 2015, , p. 265-287 (ISSN 1374-2558, lire en ligne, consulté le )
- Bruno Demoulin (dir.), Histoire de Liège : Une cité, une capitale, une métropole, Bruxelles, Éditions Marot, , 360 p. (ISBN 978-2-930117-61-4) (Disponible en français, en anglais, en néerlandais et en allemand)
- Joseph Ruwet, La principauté de Liège en 1789. Carte de géographie historique., Bruxelles, Académie royale de Belgique, (lire en ligne)
Quelques textes juridiques
- [PDF] Les Échevins de la Souveraine Justice de Liège, par le Chevalier Camille de Borman, Liège, 1892.
- Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Franchimont.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Palais des Princes-Évêques de Liège
- Liste des évêques de Tongres, Maastricht et Liège
- Prince-évêque de Liège
- Liste des hommes et femmes illustres issus de la principauté de Liège
- Liste des seigneurs puis ducs de Bouillon
- Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège
- Diocèse de Liège
- Monnaies liégeoises
- Poids et mesures liégeois
- Comté de Dalhem
- Duché de Limbourg
- Principauté de Stavelot-Malmedy
- Histoire de la Belgique
- Guillaume de Hamal
- Familles originaires de la principauté de Liège
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Fabrice Muller, « La principauté de Liège : Liège et ses bonnes villes », sur fabrice-muller.be (consulté le )