« Paul Aussaresses » : différence entre les versions
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| charte = militaire |
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| image = Paul Aussaresses Img 3254.jpg |
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| légende = Vue d'artiste de Paul Aussaresses. |
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| surnom = |
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| date de naissance = {{date de naissance|7|novembre|1918}} |
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| lieu de naissance = [[Saint-Paul-Cap-de-Joux]] ({{France (1870-1940)}}) <ref>Dossier comme résistant GR 16 P 23719 homologué FFC.</ref> |
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| date de décès = {{date de décès|3|décembre|2013}} (à 95 ans) |
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| lieu de décès = [[La Vancelle]] ({{France}}) |
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| date mort au combat = |
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| lieu mort au combat = |
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| âge au décès = |
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| origine = {{France}} |
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| allégeance = {{France}} |
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| grade = [[Général de brigade]] |
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| arme = [[Armée de terre (France)|Armée de Terre]] |
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| début de carrière = [[1941]] |
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| fin de carrière = [[1975]] |
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| conflit = [[Seconde Guerre mondiale]]<br/>[[Guerre d'Indochine]]<br/>[[Guerre d'Algérie]] |
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| commandement = [[11e régiment parachutiste de choc|{{11e}} choc]]<br/>[[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er}} RCP]] |
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'''Paul Aussaresses'''<ref> [[Service historique de la Défense]], Sous-série GR 8 YE Officiers supérieurs et subalternes, |
'''Paul Aussaresses'''<ref> [[Service historique de la Défense]], Sous-série GR 8 YE Officiers supérieurs et subalternes, |
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armée de Terre, Gendarmerie et services communs: Dossier GR 8YE 19937 Nom AUSSARESSES, Francois Paul Marie grade intendant arme intendance fin service 20/09/1940 </ref>, né le {{date de naissance|7|novembre|1918}} à [[Saint-Paul-Cap-de-Joux]] ([[Tarn (département)|Tarn]]) et mort le {{date de décès|3|décembre|2013}} à [[ |
armée de Terre, Gendarmerie et services communs: Dossier GR 8YE 19937 Nom AUSSARESSES, Francois Paul Marie grade intendant arme intendance fin service 20/09/1940 </ref>, né le {{date de naissance|7|novembre|1918}} à [[Saint-Paul-Cap-de-Joux]] ([[Tarn (département)|Tarn]]) et mort le {{date de décès|3|décembre|2013}} à [[Sainte-Marie-aux-Mines]] ([[Haut-Rhin]]), est un [[Parachutisme militaire|parachutiste]] et [[général]] de l'[[Armée de terre (France)|armée française]]. |
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Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], il participe au [[Opération Jedburgh|Jedburgh]] en vue de coordonner les opérations de [[Résistance dans l'Europe occupée par les nazis|résistance dans les territoires occupés par l'armée allemande]]. Il participe à la création du [[11e régiment parachutiste de choc]], le bras armé du [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]] (l'ancêtre de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]]), avant de prendre part à la [[guerre d'Indochine]] (1946-1954) puis à la [[guerre d'Algérie]] (1954-1962). |
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], il participe au [[Opération Jedburgh|Jedburgh]] en vue de coordonner les opérations de [[Résistance dans l'Europe occupée par les nazis|résistance dans les territoires occupés par l'armée allemande]]. Il participe à la création du [[11e régiment parachutiste de choc]], le bras armé du [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]] (l'ancêtre de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]]), avant de prendre part à la [[guerre d'Indochine]] (1946-1954) puis à la [[guerre d'Algérie]] (1954-1962). |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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=== Début de sa carrière d'officier === |
=== Début de sa carrière d'officier === |
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[[File:11e BPC 1946-1963.jpg|left|thumb|Insigne du {{11e|bataillon}} parachutiste de choc de 1946 à 1955.]] |
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En [[1941]], Aussaresses est [[élève-officier]] à l'[[École nationale des sous-officiers d'active|École militaire d'infanterie]] de [[Saint-Maixent-l'École|Saint-Maixent]] alors transférée à [[Aix-en-Provence]] pour devenir [[officier]] dans l'[[Armée de Vichy|armée d'armistice]]. En {{date-|novembre 1942}}, après sa dissolution, il passe en [[Espagne]] où il est retenu en captivité pendant huit mois. À la fin 1943, il arrive en [[Afrique du Nord]] puis à [[Londres]], où il rallie les [[Forces françaises combattantes]]. Il se porte volontaire pour les [[services secrets]] et intègre les [[commandos britanniques]]. Il participe à l' |
En [[1941]], Aussaresses est [[élève-officier]] à l'[[École nationale des sous-officiers d'active|École militaire d'infanterie]] de [[Saint-Maixent-l'École|Saint-Maixent]] alors transférée à [[Aix-en-Provence]] pour devenir [[officier]] dans l'[[Armée de Vichy|armée d'armistice]]. En {{date-|novembre 1942}}, après sa dissolution, il passe en [[Espagne]] où il est retenu en captivité pendant huit mois. À la fin 1943, il arrive en [[Afrique du Nord]] puis à [[Londres]], où il rallie les [[Forces françaises combattantes]]. Il se porte volontaire pour les [[services secrets]] et intègre les [[commandos britanniques]]. Il participe à l'[[opération Jedburgh]] : second de la mission Chrysler, il est parachuté dans l'[[Ariège (département)|Ariège]] dans la nuit du 16 au {{date|17|août|1944}}, puis pour l'[[opération Vicarage]] en [[Allemagne]] en 1945<ref>''La Bataille d'Alger'' de Jean Delmas, Larousse, 2007.</ref>. |
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Alors qu'il est [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]], il participe à la fondation, sous la direction du colonel [[Jacques Morlanne]], du bras armé du [[service Action]] du [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]], le {{11e|bataillon}} parachutiste de choc (renommé [[11e régiment parachutiste de choc|{{11e|demi-brigade}} parachutiste de choc]] en octobre [[1955]]), le {{Date|1|septembre|1946}}. Il y est affecté administrativement tout en restant en poste au {{3e|bureau}} de l'état-major. Il prend le commandement du {{11e}} |
Alors qu'il est [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]], il participe à la fondation, sous la direction du colonel [[Jacques Morlanne]], du bras armé du [[service Action]] du [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]], le {{11e|bataillon}} parachutiste de choc (renommé [[11e régiment parachutiste de choc|{{11e|demi-brigade}} parachutiste de choc]] en octobre [[1955]]), le {{Date|1|septembre|1946}}. Il y est affecté administrativement tout en restant en poste au {{3e|bureau}} de l'état-major. Il prend le commandement du [[11e régiment parachutiste de choc#Le 11e bataillon parachutiste de choc|{{11e|choc}}]] à partir du {{date-|1 mai 1947}}. Il sert ensuite en [[Indochine française|Indochine]] dans le [[1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine|{{1er|bataillon}} de parachutistes coloniaux]], où, ironie de l'histoire, il sert sous les ordres du lieutenant-colonel [[Jacques Pâris de Bollardière|de Bollardière]], futur militant contre la torture. |
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=== Massacres de Philippeville === |
=== Massacres de Philippeville === |
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En 1955, il est transféré à [[Skikda |
En 1955, il est transféré à [[Skikda]] (dont le nom colonial était alors ''Philippeville'') en [[Algérie]], dans la {{41e|demi-brigade}} comme officier de [[renseignement]]. |
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Il réorganise son unité de renseignement qui avait été dissoute après la guerre, et qui se révélait à nouveau nécessaire à l'armée française pour réduire l'insurrection des combattants algériens. <!--Qu'elle paix ? la France a été en guerre son discontinuer?--> |
Il réorganise son unité de renseignement qui avait été dissoute après la guerre, et qui se révélait à nouveau nécessaire à l'armée française pour réduire [[Guerre d'indépendance algérienne|l'insurrection des combattants algériens]]. <!--Qu'elle paix ? la France a été en guerre son discontinuer?--> |
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Le {{date|20 août 1955}}, le [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] (FLN), met en place une [[Massacres |
Le {{date|20 août 1955}}, le [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] (FLN), met en place une [[Massacres d'août 1955 dans le Constantinois|attaque contre Philippeville]]. Aussaresses a dit avoir eu cette information bien avant l'attaque et avoir ainsi été capable d'empêcher beaucoup de pertes humaines. Inversement, il lui est reproché d'avoir laissé les massacres se réaliser en dehors de la ville<ref>Pierre Pélissier. ''La Bataille d'Alger''. Perrin, 1995.</ref>. Les membres du FLN avaient convaincu des hommes, femmes et enfants de la campagne de se joindre à leur marche, sans armes. Dans son livre, Aussaresses écrit que son bataillon a tué {{nombre|134|personnes}} et en a blessé des centaines, contre deux morts et une centaine de blessés parmi ses hommes<ref>Aussaresses, Paul [Gen.]. ''The Battle of the Casbah''. Enigma Books, 2006, {{p.|41}}. {{ISBN|1-929631-30-8}}.</ref>. |
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=== Préparation à l'opération militaire du canal de Suez === |
=== Préparation à l'opération militaire du canal de Suez === |
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Au printemps [[1956]], il se rend dans un [[camp d'entraînement]] [[secret]] à [[Salisbury ( |
Au printemps [[1956]], il se rend dans un [[camp d'entraînement]] [[secret]] à [[Salisbury (Royaume-Uni)|Salisbury]] au [[Royaume-Uni]], pendant un mois, pour préparer l'[[opération militaire]] qui débouchera sur la [[crise du canal de Suez]]. <!--Paul Aussaresses était officier de renseignements travaillant dans les pays étrangers pour le compte de la France. Il s'est coordonné avec les Britanniques, mais aussi avec les Israéliens, il n'a jamais été dans des unités de combat. A l'époque, il avait le grade de colonel -->En mai [[1956]], il retourne à [[Annaba]] (dont le nom colonial était ''Bône'') en [[Algérie]], pour continuer son entraînement avec les commandos de [[Parachutisme|parachutistes]] partant pour le [[canal de Suez]] <!-- Inexact-->. Le {{date-|1 juin 1956}}, il est victime d'une fracture vertébrale durant un exercice, ce qui l'empêche de participer à l'opération du canal de Suez. |
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=== Collaborateur de Jacques Massu à Alger === |
=== Collaborateur de Jacques Massu à Alger === |
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{{section à sourcer|date=décembre 2016}} |
{{section à sourcer|date=décembre 2016}} |
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Le général [[Jacques Massu]], qui avait remarqué qu'Aussaresses lors des insurrections de Philippeville avait été le seul informé, le fait muter à son état-major pour superviser les officiers du renseignement des unités de la {{10e}} DP. |
Le général [[Jacques Massu]], qui avait remarqué qu'Aussaresses lors des insurrections de [[Skikda]] (dont le nom colonial était ''Philippeville'') avait été le seul informé, le fait muter à son état-major pour superviser les officiers du renseignement des unités de la {{10e}} DP. |
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Aussaresses aurait fait procéder à l'élimination, déguisée en suicide, de [[Larbi Ben M'hidi]] et d'[[Ali Boumendjel]], respectivement en février et {{date-|mars 1957}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Emmanuel Macron reconnaît que l’avocat Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française en Algérie |périodique=Le Monde.fr |date=2021-03-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/03/guerre-d-algerie-emmanuel-macron-reconnait-qu-ali-boumendjel-a-ete-torture-et-assassine-par-l-armee-francaise_6071747_3212.html |consulté le=2021-03-03 }}</ref>. |
Aussaresses aurait fait procéder à l'élimination, déguisée en suicide, de [[Larbi Ben M'hidi]] et d'[[Ali Boumendjel]], respectivement en février et {{date-|mars 1957}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Emmanuel Macron reconnaît que l’avocat Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française en Algérie |périodique=Le Monde.fr |date=2021-03-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/03/guerre-d-algerie-emmanuel-macron-reconnait-qu-ali-boumendjel-a-ete-torture-et-assassine-par-l-armee-francaise_6071747_3212.html |consulté le=2021-03-03 }}</ref>. |
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En {{date-|juin 1957}}, le général Massu réorganise son état-major. Ainsi au binôme Trinquier/Aussaresses de la première phase de la [[bataille d'Alger]] (janvier-juin) succède celui de Godard (colonel [[Yves Godard]]) et Léger ([[Paul-Alain Léger]]) de la seconde (juin-octobre). La manipulation, l'infiltration prennent le pas sur la coercition pour détruire l'organisation du FLN sur Alger. |
En {{date-|juin 1957}}, le général Massu réorganise son état-major. Ainsi au binôme Trinquier/Aussaresses de la première phase de la [[bataille d'Alger]] (janvier-juin) succède celui de Godard (colonel [[Yves Godard (officier)|Yves Godard]]) et Léger ([[Paul-Alain Léger]]) de la seconde (juin-octobre). La manipulation, l'infiltration prennent le pas sur la coercition pour détruire l'organisation du FLN sur Alger. |
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Aussaresses réintègre comme officier de renseignement un régiment de la {{10e}} DP, le {{1er}} RCP, commandé par le colonel Mayer. |
Aussaresses réintègre comme officier de renseignement un régiment de la {{10e}} DP, le {{1er}} RCP, commandé par le colonel Mayer. |
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À Fort Bragg, Aussaresses montre au colonel [[Carl Bernard]], affecté dans cette base américaine en 1962, un brouillon du livre de [[Roger Trinquier]], ''La Guerre moderne'', que ce dernier qualifie de « manuel de la guerre contre-insurrectionnelle »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|254}}.</ref>. Avec Bernard, ils font un résumé du livre, envoyé à [[Robert Komer]], un agent de la CIA qui deviendra l'un des conseillers du président [[Lyndon B. Johnson]] pour la guerre du Viêt Nam. Selon C. Bernard, c'est « à partir de ce texte que Komer a conçu le [[programme Phoenix]], qui est en fait une copie de la bataille d'Alger appliquée à tout le Viêt Nam du Sud. (…) Pour cela, on retournait des prisonniers, puis on les mettait dans des commandos, dirigés par des agents de la CIA ou par des bérets verts, qui agissaient exactement comme l'[[escadron de la mort]] de Paul Aussaresses »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|254}} (entretien de l'auteur avec [[Carl Bernard]]).</ref>. |
À Fort Bragg, Aussaresses montre au colonel [[Carl Bernard]], affecté dans cette base américaine en 1962, un brouillon du livre de [[Roger Trinquier]], ''La Guerre moderne'', que ce dernier qualifie de « manuel de la guerre contre-insurrectionnelle »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|254}}.</ref>. Avec Bernard, ils font un résumé du livre, envoyé à [[Robert Komer]], un agent de la CIA qui deviendra l'un des conseillers du président [[Lyndon B. Johnson]] pour la guerre du Viêt Nam. Selon C. Bernard, c'est « à partir de ce texte que Komer a conçu le [[programme Phoenix]], qui est en fait une copie de la bataille d'Alger appliquée à tout le Viêt Nam du Sud. (…) Pour cela, on retournait des prisonniers, puis on les mettait dans des commandos, dirigés par des agents de la CIA ou par des bérets verts, qui agissaient exactement comme l'[[escadron de la mort]] de Paul Aussaresses »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|254}} (entretien de l'auteur avec [[Carl Bernard]]).</ref>. |
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Après son séjour aux États-Unis, il est promu colonel, à la tête du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er}} RCP]], autre unité para, en 1966-1968, et nommé à la section française de l'état-major international de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<ref name=Robin275/>. On lui propose un poste d'attaché militaire, au choix, en [[Tchécoslovaquie]], [[Yougoslavie]], [[Grèce]] ou [[Brésil]], et Aussaresses choisit ce dernier pays « parce que c'était un pays immense »<ref name=Robin275/>. En {{date-|octobre 1973}}, il y est nommé [[attaché militaire]] et devient, selon ses propres mots, « grand ami » avec le général [[João Baptista de Oliveira Figueiredo]], alors patron du [[Service national d'intelligence]], qui « dirigeait, avec le commissaire [[Sergio Fleury]], les escadrons de la mort brésiliens »<ref name=Robin275>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, chap. XVIII, « Les États de sécurité nationale », {{p.|275}} (entretien de l'auteur avec Aussaresses).</ref>. Il fait « partie du club des parachutistes de la garde présidentielle »<ref name=Robin275/>. Au Brésil, il donne des cours sur la bataille d'Alger, notamment « au [[centre d'instruction de la guerre dans la jungle|centre d'entraînement des forces spéciales de Manaus]], qui était une copie de Fort Bragg »<ref name=Robin276>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|276}}.</ref>. Selon ses informations, l'ambassadeur [[Michel Legendre]], qui était son chef, était au courant de cette instruction<ref name=Robin276/>. Le [[centre d'instruction de la guerre dans la jungle]] (''Centro de Instrução de Guerra Na Selva'') a été créé en 1964 par un décret du maréchal [[Humberto de Alencar Castelo Branco]]. Aussaresses y a formé, selon ses mots, « des officiers brésiliens, mais aussi chiliens, argentins, et vénézuéliens, car le centre était unique dans toute l'Amérique latine »<ref name=Robin278>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|278}}.</ref>. Il nie la « rumeur » selon laquelle on y enseignait la torture sur des prisonniers vivants<ref name=Robin278/>. |
Après son séjour aux États-Unis, il est promu colonel, à la tête du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er}} RCP]], autre unité para, en 1966-1968, et nommé à la section française de l'état-major international de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<ref name=Robin275/>. On lui propose un poste d'attaché militaire, au choix, en [[Tchécoslovaquie]], [[Yougoslavie]], [[Grèce]] ou [[Brésil]], et Aussaresses choisit ce dernier pays « parce que c'était un pays immense »<ref name=Robin275/>. En {{date-|octobre 1973}}, il y est nommé [[attaché militaire]] et devient, selon ses propres mots, « grand ami » avec le général [[João Figueiredo|João Baptista de Oliveira Figueiredo]], alors patron du [[Service national d'intelligence]], qui « dirigeait, avec le commissaire [[Sergio Fleury]], les escadrons de la mort brésiliens »<ref name=Robin275>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, chap. XVIII, « Les États de sécurité nationale », {{p.|275}} (entretien de l'auteur avec Aussaresses).</ref>. Il fait « partie du club des parachutistes de la garde présidentielle »<ref name=Robin275/>. Au Brésil, il donne des cours sur la bataille d'Alger, notamment « au [[centre d'instruction de la guerre dans la jungle|centre d'entraînement des forces spéciales de Manaus]], qui était une copie de Fort Bragg »<ref name=Robin276>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|276}}.</ref>. Selon ses informations, l'ambassadeur [[Michel Legendre]], qui était son chef, était au courant de cette instruction<ref name=Robin276/>. Le [[centre d'instruction de la guerre dans la jungle]] (''Centro de Instrução de Guerra Na Selva'') a été créé en 1964 par un décret du maréchal [[Humberto de Alencar Castelo Branco]]. Aussaresses y a formé, selon ses mots, « des officiers brésiliens, mais aussi chiliens, argentins, et vénézuéliens, car le centre était unique dans toute l'Amérique latine »<ref name=Robin278>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|278}}.</ref>. Il nie la « rumeur » selon laquelle on y enseignait la torture sur des prisonniers vivants<ref name=Robin278/>. |
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Selon Aussaresses, qui affirme tenir cela de son ami [[Humberto Gordon]], nommé attaché militaire au Brésil en 1964 (et qui deviendra chef de la [[Direction nationale du renseignement]] (DINA), la police politique chilienne, en 1980), la junte brésilienne « a aidé considérablement l'action d'[[Augusto Pinochet]] »<ref name=Robin284>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|284}}.</ref>. Il affirme avoir rencontré Gordon au [[Chili]] vers 1976, s'y rendant « deux ou trois fois » pour « régler un contentieux portant sur la construction d'une usine de [[nitroglycérine]] » alors qu'il travaillait comme « vendeur d'armes pour [[Thomson-CSF|Thomson]] »<ref name=Robin284/>. |
Selon Aussaresses, qui affirme tenir cela de son ami [[Humberto Gordon]], nommé attaché militaire au Brésil en 1964 (et qui deviendra chef de la [[Direction nationale du renseignement]] (DINA), la police politique chilienne, en 1980), la junte brésilienne « a aidé considérablement l'action d'[[Augusto Pinochet]] »<ref name=Robin284>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|284}}.</ref>. Il affirme avoir rencontré Gordon au [[Chili]] vers 1976, s'y rendant « deux ou trois fois » pour « régler un contentieux portant sur la construction d'une usine de [[nitroglycérine]] » alors qu'il travaillait comme « vendeur d'armes pour [[Thomson-CSF|Thomson]] »<ref name=Robin284/>. |
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Le premier chef de la DINA, [[Manuel Contreras]], affirmera à Marie-Monique Robin avoir envoyé « tous les deux mois (…) des contingents de la DINA », au centre de Manaus, « pour qu'il les entraîne » : « Il fut aussi l'instructeur d'officiers brésiliens. Il travaillait surtout à l'[[école de renseignement de Brasilia]], mais il allait régulièrement à Manaus »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|292}}.</ref>. |
Le premier chef de la DINA, [[Manuel Contreras]], affirmera à Marie-Monique Robin avoir envoyé « tous les deux mois (…) des contingents de la DINA », au centre de Manaus, « pour qu'il les entraîne » : « Il fut aussi l'instructeur d'officiers brésiliens. Il travaillait surtout à l'[[école de renseignement de Brasilia]], mais il allait régulièrement à Manaus »<ref>{{Ref-Robin-Escadrons}}, 2008, {{p.|292}}.</ref>. |
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Titulaire de plusieurs brevets parachutistes étrangers, Paul Aussaresses était membre du Spécial Forces Club de Londres en tant qu'ancien officier des |
Titulaire de plusieurs brevets parachutistes étrangers, Paul Aussaresses était membre du Spécial Forces Club de Londres en tant qu'ancien officier des commandos Jedburgh et membre du Club des parachutistes de la Garde présidentielle du Brésil. |
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=== Torture en Algérie === |
=== Torture en Algérie === |
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Aussaresses affirme que le [[gouvernement Guy Mollet]], sous la présidence de [[René Coty]] a insisté pour que l'armée française en Algérie {{citation|liquide le FLN aussi vite que possible}}. La question courait en France pour savoir si la torture était, ou non, utilisée en Algérie. Quelques années plus tard, des photos parurent dans la presse montrant que c'était le cas. Depuis ce jour, les historiens se posent la question de savoir si le gouvernement avait soutenu cette pratique. Aussaresses soutient que c’est le cas, y compris les exécutions sommaires de milliers de personnes, des heures de tortures de prisonniers, et des répressions violentes de manifestations. |
Aussaresses affirme que le [[gouvernement Guy Mollet]], sous la présidence de [[René Coty]] a insisté pour que l'armée française en Algérie {{citation|liquide le FLN aussi vite que possible}}. La question courait en France pour savoir si la torture était, ou non, utilisée en Algérie. Quelques années plus tard, des photos parurent dans la presse montrant que c'était le cas. Depuis ce jour, les historiens se posent la question de savoir si le gouvernement avait soutenu cette pratique. Aussaresses soutient que c’est le cas, y compris les exécutions sommaires de milliers de personnes, des heures de tortures de prisonniers, et des répressions violentes de manifestations. |
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Le {{date|3 mai 2001}} paraît, aux [[éditions Perrin]], un ouvrage du général Aussaresses titré ''Services spéciaux : Algérie 1955-1957'', dont le quotidien ''[[Le Monde]]'' publie, le même jour, des extraits. Paul Aussaresses reconnaît avoir eu recours à la torture et juge cette utilisation légitime<ref> |
Le {{date|3 mai 2001}} paraît, aux [[éditions Perrin]], un ouvrage du général Aussaresses titré ''Services spéciaux : Algérie 1955-1957'', dont le quotidien ''[[Le Monde]]'' publie, le même jour, des extraits. Paul Aussaresses reconnaît avoir eu recours à la torture et juge cette utilisation légitime<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les aveux du général Aussaresses : "Je me suis résolu à la torture"|périodique=Le Monde.fr|date=2013-12-04|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/les-aveux-du-general-aussaresses-je-me-suis-resolu-a-la-torture_3524992_3382.html|consulté le=2024-07-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Mort du général Aussaresses, défenseur de la torture en Algérie |périodique=[[L'Express]] |date=04-12-2013 |lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/mort-du-general-aussaresses-defenseur-de-la-torture-en-algerie_1304963.html |consulté le=03-07-2020}}.</ref>. |
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À la suite de ces révélations, le {{date|4 mai 2001}}, [[Jacques Chirac]], président de la République, se déclare {{citation|horrifié par les déclarations du général Aussaresses}} et demande que la [[Légion d'honneur]] de Paul Aussaresses lui soit retirée et que le ministère de la Défense prenne des sanctions disciplinaires à son égard<ref>{{fr}} [http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/salle_de_presse/communiques_de_la_presidence/2001/mai/communique_de_la_presidence_de_la_republique_a_la_suite_des_declarations_du_general_aussaresses.568.html ''Communiqué de la présidence de la République à la suite des déclarations du général Aussaresses''].</ref>. |
À la suite de ces révélations, le {{date|4 mai 2001}}, [[Jacques Chirac]], président de la République, se déclare {{citation|horrifié par les déclarations du général Aussaresses}} et demande que la [[Légion d'honneur]] de Paul Aussaresses lui soit retirée et que le ministère de la Défense prenne des sanctions disciplinaires à son égard<ref>{{fr}} [http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/salle_de_presse/communiques_de_la_presidence/2001/mai/communique_de_la_presidence_de_la_republique_a_la_suite_des_declarations_du_general_aussaresses.568.html ''Communiqué de la présidence de la République à la suite des déclarations du général Aussaresses''].</ref>. |
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Le président Chirac signe un décret qui place le général Aussaresses en position de retraite alors qu'il était dans la {{2e|section}} des officiers généraux. Il restera ensuite le seul officier général des armées françaises sanctionné placé dans cette position administrative. |
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Le {{date|13 juin 2001}}, le procureur de la République de Paris fait citer, devant le tribunal correctionnel de Paris, en raison de divers passages figurant dans l'ouvrage : |
Le {{date|13 juin 2001}}, le procureur de la République de Paris fait citer, devant le tribunal correctionnel de Paris, en raison de divers passages figurant dans l'ouvrage : |
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* [[Olivier Orban]], président-directeur général des éditions [[Plon]] (propriétaire des éditions Perrin), pour répondre du délit d'« [[apologie |
* [[Olivier Orban]], président-directeur général des éditions [[Plon]] (propriétaire des éditions Perrin), pour répondre du délit d'« [[apologie de crimes de guerre]] » (en vertu de l'article 24 de la loi du {{date-|29 juillet 1881}} sur la liberté de la presse) ; |
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* Xavier de Bartillat, directeur général des éditions Plon, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre » ; |
* Xavier de Bartillat, directeur général des éditions Plon, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre » ; |
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* le général Paul Aussaresses, auteur, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre ». |
* le général Paul Aussaresses, auteur, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre ». |
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Le {{date|25 janvier 2002}}, la |
Le {{date|25 janvier 2002}}, la {{XVIIe}} chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris reconnaît les trois prévenus coupables des faits qui leur sont reprochés et prononce les condamnations suivantes : |
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*Olivier Orban et Xavier de Bartillat sont condamnés à {{unité|15000|euros}} d'amende chacun ; |
*Olivier Orban et Xavier de Bartillat sont condamnés à {{unité|15000|euros}} d'amende chacun ; |
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*le général Aussaresses est condamné à {{unité|7500|euros}} d'amende ; |
*le général Aussaresses est condamné à {{unité|7500|euros}} d'amende ; |
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*chacune des trois associations s'étant portées parties civiles – la [[Ligue |
*chacune des trois associations s'étant portées parties civiles – la [[Ligue des droits de l'homme (France)|Ligue des droits de l'homme]], le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples]] (MRAP) et l'association [[Action des chrétiens pour l'abolition de la torture]] – se voit allouer un euro de dommages-intérêts. |
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Les trois condamnés ayant interjeté appel, la |
Les trois condamnés ayant interjeté appel, la {{XIe}} chambre de la cour d'appel de Paris, dans un arrêt rendu le {{date|25 avril 2003}}, confirme le jugement prononcé en première instance. |
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La [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], dans un arrêt rendu le {{date|7 décembre 2004}}, rejette les pourvois en cassation introduits par les trois condamnés<ref>[[Chambre criminelle de la Cour de cassation française|Crim.]] 7 décembre 2004, [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocument?base=CASS&nod=CXRXAX2004X12X06X00310X000 pourvoi {{numéro|03-82832}} ]; Damien Roets, « L'apologie des crimes de guerre commis en Algérie hors du champ de protection de la [[Convention européenne des droits de l'homme]] », Recueil Dalloz 2005, {{p.|1341}}.</ref>. |
La [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], dans un arrêt rendu le {{date|7 décembre 2004}}, rejette les pourvois en cassation introduits par les trois condamnés<ref>[[Chambre criminelle de la Cour de cassation française|Crim.]] 7 décembre 2004, [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocument?base=CASS&nod=CXRXAX2004X12X06X00310X000 pourvoi {{numéro|03-82832}} ]; Damien Roets, « L'apologie des crimes de guerre commis en Algérie hors du champ de protection de la [[Convention européenne des droits de l'homme]] », Recueil Dalloz 2005, {{p.|1341}}.</ref>. |
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Le {{date|2 juin 2005}}, Olivier Orban, Xavier de Bartillat et la société des Éditions Plon saisissent la [[Cour européenne des droits de l'homme]] (CEDH), en vertu de l'article 34 de la [[Convention européenne des droits de l'homme|Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales]]. Le général Aussaresses, quant à lui, ne saisit pas la CEDH et n'est pas concerné par les suites de l'affaire. Le {{date|15 janvier 2009}}, la Cour européenne des droits de l'homme, statuant à l'unanimité, déclare recevable la requête d'Olivier Orban, de Xavier de Bartillat et de la société des éditions Plon, estime qu'il y a eu violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (article qui encadre le droit à la liberté d'expression) |
Le {{date|2 juin 2005}}, Olivier Orban, Xavier de Bartillat et la société des Éditions Plon saisissent la [[Cour européenne des droits de l'homme]] (CEDH), en vertu de l'article 34 de la [[Convention européenne des droits de l'homme|Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales]]. Le général Aussaresses, quant à lui, ne saisit pas la CEDH et n'est pas concerné par les suites de l'affaire. Le {{date|15 janvier 2009}}, la Cour européenne des droits de l'homme, statuant à l'unanimité, déclare recevable la requête d'Olivier Orban, de Xavier de Bartillat et de la société des éditions Plon, estime qu'il y a eu violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (article qui encadre le droit à la liberté d'expression)<ref>[http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2009/01/17/parler-de-la-torture.html Parler de la torture], [[Gilles Devers]], janvier 2009.</ref>{{,}}<ref name="arret_CEDH">{{Lien web |titre=HUDOC - European Court of Human Rights |url=https://hudoc.echr.coe.int/fre#%7B%22languageisocode%22:%5B%22FRE%22%5D,%22appno%22:%5B%2220985/05%22%5D,%22documentcollectionid2%22:%5B%22CHAMBER%22%5D,%22itemid%22:%5B%22001-90662%22%5D%7D |site=hudoc.echr.coe.int |consulté le=2024-07-05}}</ref>. |
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Le général Aussaresses a par ailleurs fait l'objet de plaintes séparées pour les crimes de tortures qu'il avait reconnus dans son livre. Une autre procédure avait été ouverte mais la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] l'a rejetée, les crimes de torture commis lors de la [[guerre d'Algérie]] ayant été amnistiés. |
Le général Aussaresses a par ailleurs fait l'objet de plaintes séparées pour les crimes de tortures qu'il avait reconnus dans son livre. Une autre procédure avait été ouverte mais la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] l'a rejetée, les crimes de torture commis lors de la [[guerre d'Algérie]] ayant été amnistiés. |
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Après ses révélations, Paul Aussaresses est victime de menaces et de trois attentats (deux colis piégés et un tir par arme à feu)<ref>{{Article |auteur1=Florence Beaugé |titre=Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie |périodique=[[Le Monde]] |date=04-12-2013 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/mort-du-general-aussaresses-figure-de-la-guerre-d-algerie_3524928_3382.html}}.</ref>. |
Après ses révélations, Paul Aussaresses est victime de menaces et de trois attentats infructueux (deux colis piégés et un tir par arme à feu)<ref>{{Article |auteur1=Florence Beaugé |titre=Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie |périodique=[[Le Monde]] |date=04-12-2013 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/mort-du-general-aussaresses-figure-de-la-guerre-d-algerie_3524928_3382.html}}.</ref>. |
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=== Assassinat de Maurice Audin === |
=== Assassinat de Maurice Audin === |
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Lors d'un entretien avec le journaliste [[Jean-Charles Deniau]], le général Aussaresses indique avoir donné l'ordre de tuer [[Maurice Audin]], militant communiste de la cause [[anticolonialisme|anticolonialiste]] : {{citation|On l'a tué au couteau pour faire croire que c'étaient les Arabes qui l'avaient tué}}<ref> |
Lors d'un entretien avec le journaliste [[Jean-Charles Deniau]], le général Aussaresses indique avoir donné l'ordre de tuer [[Maurice Audin]], militant communiste de la cause [[anticolonialisme|anticolonialiste]] : {{citation|On l'a tué au couteau pour faire croire que c'étaient les Arabes qui l'avaient tué}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=VIDEO. Les aveux posthumes du général Aussaresses : "On a tué Audin" |url=https://www.francetvinfo.fr/france/video-les-aveux-posthumes-du-general-aussaresses-on-a-tue-audin_500432.html |site=Franceinfo |date=2014-01-09 |consulté le=2024-07-05}}</ref>. |
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Cet aveu du général confirme les dires du commandant de la zone Alger-Sahel au moment de la bataille |
Cet aveu du général confirme les dires du commandant de la zone Alger-Sahel au moment de la [[bataille d'Alger]], le colonel [[Yves Godard (officier)|Yves Godard]], ce dernier ayant indiqué l'exécution de Maurice Audin par le sous-lieutenant Gérard Garcet. L'assassinat de Maurice Audin aurait été ordonné par le [[Jacques Massu|général Massu]] et organisé par les hommes d’Aussaresses<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Affaire Audin : les révélations posthumes d’Aussaresses sur un crime d'Etat |url=https://www.nouvelobs.com/monde/20140108.OBS1684/affaire-audin-les-revelations-posthumes-d-aussaresses-sur-un-crime-d-etat.html |site=Le Nouvel Obs |date=2014-01-08 |consulté le=2024-07-05}}</ref>. |
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=== Mort === |
=== Mort === |
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Dans la dernière partie de sa vie, il porte un bandeau sur l'œil gauche, qu'il avait perdu à la suite d'une opération de la [[Cataracte (maladie)|cataracte]]<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/mort-du-general-aussaresses-figure-de-la-guerre-d-algerie_3524928_3382.html ''Le Monde'', 4 décembre 2013, ''Mort du général Aussaresses figure de la guerre d'Algérie''].</ref>. |
Dans la dernière partie de sa vie, il porte un bandeau sur l'œil gauche, qu'il avait perdu à la suite d'une opération de la [[Cataracte (maladie)|cataracte]]<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/mort-du-general-aussaresses-figure-de-la-guerre-d-algerie_3524928_3382.html ''Le Monde'', 4 décembre 2013, ''Mort du général Aussaresses figure de la guerre d'Algérie''].</ref>. |
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Il meurt le {{date-|3 décembre 2013}}<ref>{{Lien web |auteur=Roland Gauron |titre=Le général Aussaresses, tortionnaire non repenti |url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/04/01016-20131204ARTFIG00371-le-general-aussaresses-tortionnaire-non-repenti.php |site=Le Figaro |en ligne le= 4 décembre 2013 |consulté le=4 décembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=ALGÉRIE. Paul Aussaresses, le bourreau, est mort |périodique=[[Courrier international]] |date=05-12-2013 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2013/12/05/paul-aussaresses-le-bourreau-est-mort |consulté le=03-07-2020}}.</ref> à [[La Vancelle]] dans le [[Bas-Rhin]]. |
Il meurt le {{date-|3 décembre 2013}}<ref name="LeParisien2013">{{Lien web |auteur=Roland Gauron |titre=Le général Aussaresses, tortionnaire non repenti |url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/04/01016-20131204ARTFIG00371-le-general-aussaresses-tortionnaire-non-repenti.php |site=Le Figaro |en ligne le= 4 décembre 2013 |consulté le=4 décembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=ALGÉRIE. Paul Aussaresses, le bourreau, est mort |périodique=[[Courrier international]] |date=05-12-2013 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2013/12/05/paul-aussaresses-le-bourreau-est-mort |consulté le=03-07-2020}}.</ref> à [[Sainte-Marie-aux-Mines]] ([[Haut-Rhin]])<ref>{{lien web |titre=Moteur de recherche des décès |url=https://deces.matchid.io/id/WN1caEsP-xB2 |site=matchid.io |consulté le=22-06-2023}}.</ref>. Ses obsèques sont célébrées à [[La Vancelle]] dans le [[Bas-Rhin]]<ref name="LeParisien2013"/>. |
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== Décorations == |
== Décorations == |
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* [[Ordre national de la Légion d'honneur|Commandeur de la Légion d'honneur]] (déchu par le président Chirac à la suite des révélations sur la torture) |
* [[Ordre national de la Légion d'honneur|Commandeur de la Légion d'honneur]] (déchu par le président Chirac à la suite des révélations sur la torture) |
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* [[Croix de guerre 1939-1945]] avec 2 |
* [[Croix de guerre 1939-1945 (France)|Croix de guerre 1939-1945]] avec 2 [[palme]]s et 1 étoile (3 citations dont 2 [[citation à l'ordre de l'armée|à l'ordre de l'armée]]) |
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* [[Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs]] avec 4 citations |
* [[Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs]] avec 4 citations |
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* [[Croix de la Valeur militaire]] avec 3 citations |
* [[Croix de la Valeur militaire]] avec 3 citations |
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* Commandeur de l'[[Ordre de la Couronne (Belgique)|ordre de la Couronne de Belgique]] |
* Commandeur de l'[[Ordre de la Couronne (Belgique)|ordre de la Couronne de Belgique]] |
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* Commandeur de l'[[ordre du Mérite militaire brésilien]] |
* Commandeur de l'[[ordre du Mérite militaire brésilien]] |
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* Commandeur de l'[[ordre |
* Commandeur de l'[[ordre de Rio Branco]] brésilien |
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* Médaille de l'[[American Legion]] |
* Médaille de l'[[American Legion]] États-Unis |
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* Mentioned in |
* Mentioned in Despatches (citation militaire britannique avec Palme portée sur la [[War Medal 1939-1945]] décernée par le [[Royaume-Uni]]) |
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== Publications == |
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== Ouvrages et films == |
== Ouvrages et films == |
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* ''[[Escadrons de la mort, l'école française]]'', qui décrit les enseignements français auquel a participé Paul Aussaresses auprès des armées des dictateurs en Amérique du Sud. |
* ''[[Escadrons de la mort, l'école française]]'', qui décrit les enseignements français auquel a participé Paul Aussaresses auprès des armées des dictateurs en Amérique du Sud. |
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* ''Paul Aussaresses, la torture est mon métier'', France Culture. Podcasts. 2 juin 2023. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-paul-assaresses-la-torture-est-mon-metier |
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* Dans la bande dessinée ''[[Qui a tué le Président ?]]'' de la série uchronique ''[[Jour J (bande dessinée)|Jour J]]'', Paul Aussaresses est envoyé aux États-Unis pour aider le gouvernement à mater une rébellion<ref>Duval & Pécau - Wilson, ''[[Qui a tué le Président ?]]'', série ''[[Jour J (bande dessinée)|Jour J]]'' (tome 5), 2011, page 36.</ref>. |
* Dans la bande dessinée ''[[Qui a tué le Président ?]]'' de la série uchronique ''[[Jour J (bande dessinée)|Jour J]]'', Paul Aussaresses est envoyé aux États-Unis pour aider le gouvernement à mater une rébellion<ref>Duval & Pécau - Wilson, ''[[Qui a tué le Président ?]]'', série ''[[Jour J (bande dessinée)|Jour J]]'' (tome 5), 2011, page 36.</ref>. |
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* dans le roman de [[Robert Escarpit]], ''Meurtre dans le pignadar'', il est « le barbu » ; |
* dans le roman de [[Robert Escarpit]], ''Meurtre dans le pignadar'', il est « le barbu » ; |
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* dans ''[[Les Centurions]]'', librement adapté du livre de [[Jean Lartéguy]] portant le même titre, Aussaresses est Boisfeuras, un capitaine. Il est décrit ainsi : {{citation|De vingt à trente ans, il a combattu pour refaire le monde. Ensuite, il s'est un peu battu pour ses rêves et, enfin, pour une image de lui-même qu'il s'était inventée. Jamais l'argent ne l'a intéressé, rarement la gloire, et il s'est soucié fort peu de l'opinion de ses contemporains.}} |
* dans ''[[Les Centurions]]'', film librement adapté du livre de [[Jean Lartéguy]] portant le même titre, Aussaresses est Boisfeuras, un capitaine interprété par [[Maurice Ronet]]. Il est décrit ainsi : {{citation|De vingt à trente ans, il a combattu pour refaire le monde. Ensuite, il s'est un peu battu pour ses rêves et, enfin, pour une image de lui-même qu'il s'était inventée. Jamais l'argent ne l'a intéressé, rarement la gloire, et il s'est soucié fort peu de l'opinion de ses contemporains.}} |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
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=== Articles connexes === |
=== Articles connexes === |
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* [[Guerre d'Algérie]] et [[Bataille d'Alger]] |
* [[Guerre d'Algérie]] et [[Bataille d'Alger]] |
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* [[10e division parachutiste |
* [[10e division parachutiste|{{10e|division}} parachutiste]] : [[Jacques Massu]], [[Roger Trinquier]], [[Marcel Bigeard]] |
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* [[Torture pendant la guerre d'Algérie]] |
* [[Torture pendant la guerre d'Algérie]] |
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* [[Contre-insurrection]] |
* [[Contre-insurrection]] |
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=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
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* {{Bases}} |
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{{Palette Guerre d'Algérie}} |
{{Palette Guerre d'Algérie}} |
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{{Portail|histoire militaire|Seconde Guerre mondiale|Algérie| |
{{Portail|histoire militaire|Seconde Guerre mondiale|Algérie|Armée française|Tarn}} |
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{{DEFAULTSORT:Aussaresses, Paul}} |
{{DEFAULTSORT:Aussaresses, Paul}} |
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[[Catégorie:Militaire français de l'armée de Vichy]] |
[[Catégorie:Militaire français de l'armée de Vichy]] |
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[[Catégorie:Général français du XXe siècle]] |
[[Catégorie:Général français du XXe siècle]] |
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[[Catégorie:Militaire français de la guerre d'Algérie]] |
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[[Catégorie:Personnalité liée au Tarn]] |
[[Catégorie:Personnalité liée au Tarn]] |
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[[Catégorie:Naissance dans le Tarn]] |
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[[Catégorie:Naissance en novembre 1918]] |
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[[Catégorie:Service de documentation extérieure et de contre-espionnage]] |
[[Catégorie:Service de documentation extérieure et de contre-espionnage]] |
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[[Catégorie:Personnalité militaire ayant travaillé à l'OTAN]] |
[[Catégorie:Personnalité militaire ayant travaillé à l'OTAN]] |
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[[Catégorie:Décès en décembre 2013]] |
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[[Catégorie:Décès à 95 ans]] |
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[[Catégorie:Victime d'une tentative de meurtre]] |
[[Catégorie:Victime d'une tentative de meurtre]] |
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[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs]] |
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs]] |
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[[Catégorie:Titulaire de la croix de la Valeur militaire]] |
[[Catégorie:Titulaire de la croix de la Valeur militaire]] |
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[[Catégorie:Titulaire de la médaille des blessés de guerre]] |
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[[Catégorie:Croix du combattant volontaire de la Résistance]] |
[[Catégorie:Croix du combattant volontaire de la Résistance]] |
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[[Catégorie:Personnalité radiée de la Légion d'honneur]] |
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[[Catégorie:Maurice Audin]] |
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[[Catégorie:Torture pendant la guerre d'Algérie]] |
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Dernière version du 2 novembre 2024 à 05:20
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Paul Louis Aussaresses |
Nationalité | |
Allégeance | |
Formation | |
Activités |
Militaire, parachutiste militaire |
Paul Aussaresses[1], né le à Saint-Paul-Cap-de-Joux (Tarn) et mort le à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), est un parachutiste et général de l'armée française.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au Jedburgh en vue de coordonner les opérations de résistance dans les territoires occupés par l'armée allemande. Il participe à la création du 11e régiment parachutiste de choc, le bras armé du SDECE (l'ancêtre de la DGSE), avant de prendre part à la guerre d'Indochine (1946-1954) puis à la guerre d'Algérie (1954-1962).
Après le conflit algérien, il enseigne les techniques de contre-insurrection à Fort Bragg aux États-Unis, avant d'être promu colonel et d'être nommé à la section française de l'état-major international de l'OTAN. Il est ensuite nommé attaché militaire au Brésil en 1973 durant la dictature militaire au Brésil, où il enseigne au Centre d'instruction de la guerre dans la jungle de Manaus. Aussaresses démarche par la suite pour la branche armement de l'entreprise Thomson. Il reconnaît en 2000 avoir eu recours à la torture pendant la guerre d'Algérie, en particulier lors de la bataille d'Alger. Après ces révélations, il est déchu de sa Légion d'honneur et fait l'objet de tentatives d'assassinat.
Biographie
[modifier | modifier le code]Début de sa carrière d'officier
[modifier | modifier le code]En 1941, Aussaresses est élève-officier à l'École militaire d'infanterie de Saint-Maixent alors transférée à Aix-en-Provence pour devenir officier dans l'armée d'armistice. En , après sa dissolution, il passe en Espagne où il est retenu en captivité pendant huit mois. À la fin 1943, il arrive en Afrique du Nord puis à Londres, où il rallie les Forces françaises combattantes. Il se porte volontaire pour les services secrets et intègre les commandos britanniques. Il participe à l'opération Jedburgh : second de la mission Chrysler, il est parachuté dans l'Ariège dans la nuit du 16 au , puis pour l'opération Vicarage en Allemagne en 1945[2].
Alors qu'il est lieutenant, il participe à la fondation, sous la direction du colonel Jacques Morlanne, du bras armé du service Action du SDECE, le 11e bataillon parachutiste de choc (renommé 11e demi-brigade parachutiste de choc en octobre 1955), le . Il y est affecté administrativement tout en restant en poste au 3e bureau de l'état-major. Il prend le commandement du 11e choc à partir du . Il sert ensuite en Indochine dans le 1er bataillon de parachutistes coloniaux, où, ironie de l'histoire, il sert sous les ordres du lieutenant-colonel de Bollardière, futur militant contre la torture.
Massacres de Philippeville
[modifier | modifier le code]En 1955, il est transféré à Skikda (dont le nom colonial était alors Philippeville) en Algérie, dans la 41e demi-brigade comme officier de renseignement.
Il réorganise son unité de renseignement qui avait été dissoute après la guerre, et qui se révélait à nouveau nécessaire à l'armée française pour réduire l'insurrection des combattants algériens.
Le , le Front de libération nationale (FLN), met en place une attaque contre Philippeville. Aussaresses a dit avoir eu cette information bien avant l'attaque et avoir ainsi été capable d'empêcher beaucoup de pertes humaines. Inversement, il lui est reproché d'avoir laissé les massacres se réaliser en dehors de la ville[3]. Les membres du FLN avaient convaincu des hommes, femmes et enfants de la campagne de se joindre à leur marche, sans armes. Dans son livre, Aussaresses écrit que son bataillon a tué 134 personnes et en a blessé des centaines, contre deux morts et une centaine de blessés parmi ses hommes[4].
Préparation à l'opération militaire du canal de Suez
[modifier | modifier le code]Au printemps 1956, il se rend dans un camp d'entraînement secret à Salisbury au Royaume-Uni, pendant un mois, pour préparer l'opération militaire qui débouchera sur la crise du canal de Suez. En mai 1956, il retourne à Annaba (dont le nom colonial était Bône) en Algérie, pour continuer son entraînement avec les commandos de parachutistes partant pour le canal de Suez . Le , il est victime d'une fracture vertébrale durant un exercice, ce qui l'empêche de participer à l'opération du canal de Suez.
Collaborateur de Jacques Massu à Alger
[modifier | modifier le code]Le général Jacques Massu, qui avait remarqué qu'Aussaresses lors des insurrections de Skikda (dont le nom colonial était Philippeville) avait été le seul informé, le fait muter à son état-major pour superviser les officiers du renseignement des unités de la 10e DP.
Aussaresses aurait fait procéder à l'élimination, déguisée en suicide, de Larbi Ben M'hidi et d'Ali Boumendjel, respectivement en février et [5].
En , le général Massu réorganise son état-major. Ainsi au binôme Trinquier/Aussaresses de la première phase de la bataille d'Alger (janvier-juin) succède celui de Godard (colonel Yves Godard) et Léger (Paul-Alain Léger) de la seconde (juin-octobre). La manipulation, l'infiltration prennent le pas sur la coercition pour détruire l'organisation du FLN sur Alger. Aussaresses réintègre comme officier de renseignement un régiment de la 10e DP, le 1er RCP, commandé par le colonel Mayer.
Théoricien de la contre-insurrection
[modifier | modifier le code]Il enseigne ensuite aux États-Unis, à Fort Bragg, quartier général des forces spéciales américaines (les Bérets verts) et centre d'entraînement à la guerre contre-insurrectionnelle et à la guerre psychologique, et à Fort Benning. Ainsi, le , il rédige à Fort Benning un rapport intitulé « L'armée américaine face à la guérilla »[6]. Aussaresses a ainsi raconté à la journaliste Marie-Monique Robin comment il avait enseigné à Fort Bragg « les techniques de la bataille d'Alger », c'est-à-dire « les arrestations massives, le renseignement, la torture »[6]. Selon le général américain John Johns, qui a bénéficié des enseignements d'Aussaresses à Fort Bragg (et opposant à l'usage de la torture par l'administration Bush), celui-ci leur a expliqué que « dans la guerre révolutionnaire, l'ennemi c'est la population » ; « à quoi sert la torture », affirmant aussi qu'il fallait « exécuter » les victimes torturées[7]. Johns peut ainsi affirmer : « Je dois reconnaître que les enseignements d'Aussaresses ont eu un impact considérable sur tous les bérets verts qui sont ensuite partis au Viêt Nam »[8].
À Fort Bragg, Aussaresses montre au colonel Carl Bernard, affecté dans cette base américaine en 1962, un brouillon du livre de Roger Trinquier, La Guerre moderne, que ce dernier qualifie de « manuel de la guerre contre-insurrectionnelle »[9]. Avec Bernard, ils font un résumé du livre, envoyé à Robert Komer, un agent de la CIA qui deviendra l'un des conseillers du président Lyndon B. Johnson pour la guerre du Viêt Nam. Selon C. Bernard, c'est « à partir de ce texte que Komer a conçu le programme Phoenix, qui est en fait une copie de la bataille d'Alger appliquée à tout le Viêt Nam du Sud. (…) Pour cela, on retournait des prisonniers, puis on les mettait dans des commandos, dirigés par des agents de la CIA ou par des bérets verts, qui agissaient exactement comme l'escadron de la mort de Paul Aussaresses »[10].
Après son séjour aux États-Unis, il est promu colonel, à la tête du 1er RCP, autre unité para, en 1966-1968, et nommé à la section française de l'état-major international de l'OTAN[11]. On lui propose un poste d'attaché militaire, au choix, en Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Grèce ou Brésil, et Aussaresses choisit ce dernier pays « parce que c'était un pays immense »[11]. En , il y est nommé attaché militaire et devient, selon ses propres mots, « grand ami » avec le général João Baptista de Oliveira Figueiredo, alors patron du Service national d'intelligence, qui « dirigeait, avec le commissaire Sergio Fleury, les escadrons de la mort brésiliens »[11]. Il fait « partie du club des parachutistes de la garde présidentielle »[11]. Au Brésil, il donne des cours sur la bataille d'Alger, notamment « au centre d'entraînement des forces spéciales de Manaus, qui était une copie de Fort Bragg »[12]. Selon ses informations, l'ambassadeur Michel Legendre, qui était son chef, était au courant de cette instruction[12]. Le centre d'instruction de la guerre dans la jungle (Centro de Instrução de Guerra Na Selva) a été créé en 1964 par un décret du maréchal Humberto de Alencar Castelo Branco. Aussaresses y a formé, selon ses mots, « des officiers brésiliens, mais aussi chiliens, argentins, et vénézuéliens, car le centre était unique dans toute l'Amérique latine »[13]. Il nie la « rumeur » selon laquelle on y enseignait la torture sur des prisonniers vivants[13].
Selon Aussaresses, qui affirme tenir cela de son ami Humberto Gordon, nommé attaché militaire au Brésil en 1964 (et qui deviendra chef de la Direction nationale du renseignement (DINA), la police politique chilienne, en 1980), la junte brésilienne « a aidé considérablement l'action d'Augusto Pinochet »[14]. Il affirme avoir rencontré Gordon au Chili vers 1976, s'y rendant « deux ou trois fois » pour « régler un contentieux portant sur la construction d'une usine de nitroglycérine » alors qu'il travaillait comme « vendeur d'armes pour Thomson »[14].
Le premier chef de la DINA, Manuel Contreras, affirmera à Marie-Monique Robin avoir envoyé « tous les deux mois (…) des contingents de la DINA », au centre de Manaus, « pour qu'il les entraîne » : « Il fut aussi l'instructeur d'officiers brésiliens. Il travaillait surtout à l'école de renseignement de Brasilia, mais il allait régulièrement à Manaus »[15].
Titulaire de plusieurs brevets parachutistes étrangers, Paul Aussaresses était membre du Spécial Forces Club de Londres en tant qu'ancien officier des commandos Jedburgh et membre du Club des parachutistes de la Garde présidentielle du Brésil.
Torture en Algérie
[modifier | modifier le code]Aussaresses affirme que le gouvernement Guy Mollet, sous la présidence de René Coty a insisté pour que l'armée française en Algérie « liquide le FLN aussi vite que possible ». La question courait en France pour savoir si la torture était, ou non, utilisée en Algérie. Quelques années plus tard, des photos parurent dans la presse montrant que c'était le cas. Depuis ce jour, les historiens se posent la question de savoir si le gouvernement avait soutenu cette pratique. Aussaresses soutient que c’est le cas, y compris les exécutions sommaires de milliers de personnes, des heures de tortures de prisonniers, et des répressions violentes de manifestations.
Le paraît, aux éditions Perrin, un ouvrage du général Aussaresses titré Services spéciaux : Algérie 1955-1957, dont le quotidien Le Monde publie, le même jour, des extraits. Paul Aussaresses reconnaît avoir eu recours à la torture et juge cette utilisation légitime[16],[17].
À la suite de ces révélations, le , Jacques Chirac, président de la République, se déclare « horrifié par les déclarations du général Aussaresses » et demande que la Légion d'honneur de Paul Aussaresses lui soit retirée et que le ministère de la Défense prenne des sanctions disciplinaires à son égard[18].
Le , le procureur de la République de Paris fait citer, devant le tribunal correctionnel de Paris, en raison de divers passages figurant dans l'ouvrage :
- Olivier Orban, président-directeur général des éditions Plon (propriétaire des éditions Perrin), pour répondre du délit d'« apologie de crimes de guerre » (en vertu de l'article 24 de la loi du sur la liberté de la presse) ;
- Xavier de Bartillat, directeur général des éditions Plon, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre » ;
- le général Paul Aussaresses, auteur, pour répondre du délit de « complicité d'apologie de crimes de guerre ».
Le , la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris reconnaît les trois prévenus coupables des faits qui leur sont reprochés et prononce les condamnations suivantes :
- Olivier Orban et Xavier de Bartillat sont condamnés à 15 000 euros d'amende chacun ;
- le général Aussaresses est condamné à 7 500 euros d'amende ;
- chacune des trois associations s'étant portées parties civiles – la Ligue des droits de l'homme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et l'association Action des chrétiens pour l'abolition de la torture – se voit allouer un euro de dommages-intérêts.
Les trois condamnés ayant interjeté appel, la XIe chambre de la cour d'appel de Paris, dans un arrêt rendu le , confirme le jugement prononcé en première instance.
La Cour de cassation, dans un arrêt rendu le , rejette les pourvois en cassation introduits par les trois condamnés[19].
Le , Olivier Orban, Xavier de Bartillat et la société des Éditions Plon saisissent la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), en vertu de l'article 34 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Le général Aussaresses, quant à lui, ne saisit pas la CEDH et n'est pas concerné par les suites de l'affaire. Le , la Cour européenne des droits de l'homme, statuant à l'unanimité, déclare recevable la requête d'Olivier Orban, de Xavier de Bartillat et de la société des éditions Plon, estime qu'il y a eu violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (article qui encadre le droit à la liberté d'expression)[20],[21].
Le général Aussaresses a par ailleurs fait l'objet de plaintes séparées pour les crimes de tortures qu'il avait reconnus dans son livre. Une autre procédure avait été ouverte mais la Cour de cassation l'a rejetée, les crimes de torture commis lors de la guerre d'Algérie ayant été amnistiés.
Après ses révélations, Paul Aussaresses est victime de menaces et de trois attentats infructueux (deux colis piégés et un tir par arme à feu)[22].
Assassinat de Maurice Audin
[modifier | modifier le code]Lors d'un entretien avec le journaliste Jean-Charles Deniau, le général Aussaresses indique avoir donné l'ordre de tuer Maurice Audin, militant communiste de la cause anticolonialiste : « On l'a tué au couteau pour faire croire que c'étaient les Arabes qui l'avaient tué »[23].
Cet aveu du général confirme les dires du commandant de la zone Alger-Sahel au moment de la bataille d'Alger, le colonel Yves Godard, ce dernier ayant indiqué l'exécution de Maurice Audin par le sous-lieutenant Gérard Garcet. L'assassinat de Maurice Audin aurait été ordonné par le général Massu et organisé par les hommes d’Aussaresses[24].
Mort
[modifier | modifier le code]Dans la dernière partie de sa vie, il porte un bandeau sur l'œil gauche, qu'il avait perdu à la suite d'une opération de la cataracte[25].
Il meurt le [26],[27] à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin)[28]. Ses obsèques sont célébrées à La Vancelle dans le Bas-Rhin[26].
Décorations
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- Commandeur de la Légion d'honneur (déchu par le président Chirac à la suite des révélations sur la torture)
- Croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes et 1 étoile (3 citations dont 2 à l'ordre de l'armée)
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec 4 citations
- Croix de la Valeur militaire avec 3 citations
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Croix du combattant
- Médaille des évadés
- Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de Résistance
- Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
- Médaille coloniale avec 7 agrafes
- Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945
- Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre (Algérie)
- Médaille de reconnaissance de la Nation (agrafe Afrique du Nord)
- Médaille des blessés de guerre
- Commandeur de l'ordre de la Couronne de Belgique
- Commandeur de l'ordre du Mérite militaire brésilien
- Commandeur de l'ordre de Rio Branco brésilien
- Médaille de l'American Legion États-Unis
- Mentioned in Despatches (citation militaire britannique avec Palme portée sur la War Medal 1939-1945 décernée par le Royaume-Uni)
Publications
[modifier | modifier le code]- Services spéciaux, Algérie 1955-1957 : Mon témoignage sur la torture, Éditions Perrin, 2001, (ISBN 2262017611)
- Pour la France : Services spéciaux 1942-1954, Éditions du Rocher, 2001, (ISBN 2268041131)
- Je n'ai pas tout dit. Ultimes révélations au service de la France, Éditions du Rocher, 2008
Ouvrages et films
[modifier | modifier le code]- Escadrons de la mort, l'école française, qui décrit les enseignements français auquel a participé Paul Aussaresses auprès des armées des dictateurs en Amérique du Sud.
- Paul Aussaresses, la torture est mon métier, France Culture. Podcasts. 2 juin 2023. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-paul-assaresses-la-torture-est-mon-metier
La figure de Paul Aussaresses apparaît en filigrane :
- dans La Guerre d'Algérie de Yves Courrière, il est le « commandant O… », « froid, courageux, « gonflé », […] fanatique de la victoire »[29]. « O…, qui est de plus en plus efficace, liquide froidement. Selon lui, un type trop torturé ne peut être libéré. Il faut le liquider lorsqu'il a tout craché. […] Les sous-off d'O… finissent par faire peur aux paras eux-mêmes »[30] ;
- dans La Torture dans la République de Pierre Vidal-Naquet, il est désigné comme le chef de file « de ce qu'il faut bien appeler une équipe de tueurs professionnels » et il est souligné que son nom « ne figurera guère que dans un seul dossier publié, celui de l'affaire Audin ».
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]- Dans la bande dessinée Qui a tué le Président ? de la série uchronique Jour J, Paul Aussaresses est envoyé aux États-Unis pour aider le gouvernement à mater une rébellion[31].
- dans le roman de Robert Escarpit, Meurtre dans le pignadar, il est « le barbu » ;
- dans Les Centurions, film librement adapté du livre de Jean Lartéguy portant le même titre, Aussaresses est Boisfeuras, un capitaine interprété par Maurice Ronet. Il est décrit ainsi : « De vingt à trente ans, il a combattu pour refaire le monde. Ensuite, il s'est un peu battu pour ses rêves et, enfin, pour une image de lui-même qu'il s'était inventée. Jamais l'argent ne l'a intéressé, rarement la gloire, et il s'est soucié fort peu de l'opinion de ses contemporains. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Service historique de la Défense, Sous-série GR 8 YE Officiers supérieurs et subalternes, armée de Terre, Gendarmerie et services communs: Dossier GR 8YE 19937 Nom AUSSARESSES, Francois Paul Marie grade intendant arme intendance fin service 20/09/1940
- La Bataille d'Alger de Jean Delmas, Larousse, 2007.
- Pierre Pélissier. La Bataille d'Alger. Perrin, 1995.
- Aussaresses, Paul [Gen.]. The Battle of the Casbah. Enigma Books, 2006, p. 41. (ISBN 1-929631-30-8).
- « Emmanuel Macron reconnaît que l’avocat Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française en Algérie », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, chap. XVI, « La doctrine française est exportée aux États-Unis », p. 250.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, chap. XVI, p. 252.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 253.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 254.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 254 (entretien de l'auteur avec Carl Bernard).
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, chap. XVIII, « Les États de sécurité nationale », p. 275 (entretien de l'auteur avec Aussaresses).
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 276.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 278.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 284.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p. 292.
- « Les aveux du général Aussaresses : "Je me suis résolu à la torture" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Mort du général Aussaresses, défenseur de la torture en Algérie », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- (fr) Communiqué de la présidence de la République à la suite des déclarations du général Aussaresses.
- Crim. 7 décembre 2004, pourvoi no 03-82832 ; Damien Roets, « L'apologie des crimes de guerre commis en Algérie hors du champ de protection de la Convention européenne des droits de l'homme », Recueil Dalloz 2005, p. 1341.
- Parler de la torture, Gilles Devers, janvier 2009.
- « HUDOC - European Court of Human Rights », sur hudoc.echr.coe.int (consulté le )
- Florence Beaugé, « Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie », Le Monde, (lire en ligne).
- « VIDEO. Les aveux posthumes du général Aussaresses : "On a tué Audin" », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Affaire Audin : les révélations posthumes d’Aussaresses sur un crime d'Etat », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- Le Monde, 4 décembre 2013, Mort du général Aussaresses figure de la guerre d'Algérie.
- Roland Gauron, « Le général Aussaresses, tortionnaire non repenti », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « ALGÉRIE. Paul Aussaresses, le bourreau, est mort », Courrier international, (lire en ligne, consulté le ).
- « Moteur de recherche des décès », sur matchid.io (consulté le ).
- Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, Fayard, tome 2 p. 396
- Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, Fayard, tome 2 p. 423.
- Duval & Pécau - Wilson, Qui a tué le Président ?, série Jour J (tome 5), 2011, page 36.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Guerre d'Algérie et Bataille d'Alger
- 10e division parachutiste : Jacques Massu, Roger Trinquier, Marcel Bigeard
- Torture pendant la guerre d'Algérie
- Contre-insurrection
- Escadron de la mort
- L'Ennemi intime, téléfilm documentaire de Patrick Rotman, dans lequel le général Aussaresses est interviewé (2002).
Liens externes
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- Militaire français de l'armée de Vichy
- Général français du XXe siècle
- Militaire français de la guerre d'Algérie
- Personnalité liée au Tarn
- Naissance dans le Tarn
- Naissance en novembre 1918
- Service de documentation extérieure et de contre-espionnage
- Personnalité militaire ayant travaillé à l'OTAN
- Contre-insurrection
- Décès en décembre 2013
- Décès à 95 ans
- Borgne
- Victime d'une tentative de meurtre
- Attaché militaire français
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
- Titulaire de la croix de la Valeur militaire
- Titulaire de la médaille des blessés de guerre
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Personnalité radiée de la Légion d'honneur
- Maurice Audin
- Torture pendant la guerre d'Algérie
- Décès à Sainte-Marie-aux-Mines