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« Emma Eames » : différence entre les versions

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'''Emma Eames''' (13 août 1865 – 13 juin 1952) est une [[soprano]] américaine renommée pour la beauté de sa voix. Elle a chanté les grands rôles lyriques et dramatique de [[Opéra|l'opéra]] et a eu une carrière à [[New York]], [[Londres]] et [[Paris]] durant la dernière décennie du 19e siècle et la première décennie du 20e siècle.
'''Emma Eames''' (13 août 1865 – 13 juin 1952) est une [[soprano]] américaine renommée pour la beauté de sa voix. Elle a chanté les grands rôles lyriques et dramatique de [[Opéra|l'opéra]] et a eu une carrière à [[New York]], [[Londres]] et [[Paris]] durant la dernière décennie du {{19e}} siècle et la première décennie du {{20e}} siècle.


== Jeunesse ==
== Jeunesse ==
Fille d'un [[Avocat (métier)|avocat]] international, Emma Eames est née à [[Shanghai]], en Chine et a grandi à [[Portland (Maine)|Portland]] et [[Bath (Maine)|Bath]] dans l'état américain du [[Maine (États-Unis)|Maine]]. La promesse de la qualité de sa voix a été reconnue très tôt par sa mère et elle a reçu des cours de chant encore petite fille. Elle a fréquenté l'école à [[Boston]], où elle a étudié le chant avec [[Charles R. Adams]].
Fille d'un [[Avocat (métier)|avocat]] international, Emma Eames est née à [[Shanghai]], en Chine et a grandi à [[Portland (Maine)|Portland]] et [[Bath (Maine)|Bath]] dans l'État américain du [[Maine (États-Unis)|Maine]]. La promesse de la qualité de sa voix a été reconnue très tôt par sa mère et elle a reçu des cours de chant encore petite fille. Elle a fréquenté l'école à [[Boston]], où elle a étudié le chant avec [[Charles R. Adams]].


Plus tard, elle a pris des leçons de chant à Paris, avec l'excellente mais autocratique professeure de [[bel canto]], [[Mathilde Marchesi]]. Il a été dit dans la presse au moment de la mort de Marchesi, en 1913 que Eames avait fait l'éloge de la scolarité qu'elle a reçu de ce professeure<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Wednesday, Nov 19, 1913; pg. 11</ref>. Cependant, par la suite, cependant, elle a choisi de minimiser l'importance de l'influence de Marchesi sur sa technique vocale.
Plus tard, elle a pris des leçons de chant à Paris, avec l'excellente mais autocratique professeur (sans "e" !) de [[bel canto]], [[Mathilde Marchesi]]. Il a été dit dans la presse au moment de la mort de Marchesi, en 1913 qu'Eames avait fait l'éloge de la scolarité qu'elle a reçue de ce professeur<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Wednesday, Nov 19, 1913; pg. 11</ref>. Cependant, par la suite, cependant, elle a choisi de minimiser l'importance de l'influence de Marchesi sur sa technique vocale.


== Carrière de chanteuse ==
== Carrière de chanteuse ==
Engagée par [[Eugène Ritt]] et [[Pedro Gailhard]], après le départ d'[[Adelina Patti]], Emma Eames fait ses débuts à l'opéra dans ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] à l'[[Opéra Garnier|Opéra de Paris]], au [[Opéra Garnier|Palais Garnier]], le 13 mars [[1889 en musique classique|1889]]<ref name="MENES">{{Article|langue=fr|auteur1=H. Moreno|titre=Mademoiselle Eames|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=44|date=17 mars 1889|pages=82|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56212623/f2.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>. Elle joua le rôle de Juliette de nombreuses fois au cours des deux années suivantes, tout en ajoutant d'autres ouvrages de l'opéra de Paris à son répertoire. Dès le mois de novembre 1889, le journal ''[[The Time]]'' l'a appelé {{Citation|La cantatrice favorite de l'Opéra}}<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Thursday, Nov 07, 1889; pg. 5</ref>. Elle a quitté la troupe en [[1891 en musique classique|1891]], pour des raisons personnelles. Elle a accepté de chanter à nouveau à Paris en [[1904 en musique classique|1904]], dans une [[représentation à bénéfice]] de ''[[Tosca]]'' de [[Giacomo Puccini|Puccini]], mais cette production a été mise en scène à La [[Salle Favart]], plutôt qu'au [[Palais Garnier]]<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelles diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=
Engagée par [[Eugène Ritt]] et [[Pedro Gailhard]], après le départ d'[[Adelina Patti]], Emma Eames fait ses débuts à l'opéra dans ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] à l'[[Opéra Garnier|Opéra de Paris]], au [[Opéra Garnier|palais Garnier]], le 13 mars [[1889 en musique classique|1889]]<ref name="MENES">{{Article|langue=fr|auteur1=H. Moreno|titre=Mademoiselle Eames|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=44|date=17 mars 1889|pages=82|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56212623/f2.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>. Elle joua le rôle de Juliette de nombreuses fois au cours des deux années suivantes, tout en ajoutant d'autres ouvrages de l'opéra de Paris à son répertoire. Dès le mois de novembre 1889, le journal ''[[The Times]]'' l'a appelé {{Citation|La cantatrice favorite de l'Opéra}}<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Thursday, Nov 07, 1889; pg. 5</ref>. Elle a quitté la troupe en [[1891 en musique classique|1891]], pour des raisons personnelles. Elle a accepté de chanter à nouveau à Paris en [[1904 en musique classique|1904]], dans une [[représentation à bénéfice]] de ''[[Tosca]]'' de [[Giacomo Puccini|Puccini]], mais cette production a été mise en scène à La [[Salle Favart]], plutôt qu'au [[palais Garnier]]<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelles diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=
|numéro=|date=9 octobre 1904|pages=326|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5783040b/f6.image.r=Emma%20Eames|consulté le=13 août 2018}}.</ref>.
|numéro=|date=9 octobre 1904|pages=326|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5783040b/f6.image.r=Emma%20Eames|consulté le=13 août 2018}}.</ref>.


Vers la fin de [[1891 en musique classique|1891]], Eames fait ses débuts au [[Metropolitan Opera]] de [[New-York]], dans le rôle de Juliette, qui est sa marque, elle est rapidement devenue favorite du public du Met. Elle y jouera régulièrement dans une variété d'opéras jusqu'en [[1909 en musique classique|1909]], lorsqu'un différend avec la direction précipite son départ. Eames a également obtenu un certain nombre de succès avec  des apparitions à Londres à la [[Royal Opera House]] à [[Covent Garden]]. Elle y chante par intermittence à partir de [[1891 en musique classique|1891]] jusqu'en [[1901 en musique classique|1901]] et s’est imposée comme une véritable rivale à la diva régnante de Covent Garden, [[Nellie Melba]], qu’elle détestait sincèrement. Eames a également chanté à [[Madrid]] et remplie des engagements lucratifs à l'[[Opéra de Monte-Carlo]], dans les [[années 1890]].
Vers la fin de [[1891 en musique classique|1891]], Eames fait ses débuts au [[Metropolitan Opera]] de [[New-York]], dans le rôle de Juliette, qui est sa marque, elle est rapidement devenue favorite du public du Met. Elle y jouera régulièrement dans une variété d'opéras jusqu'en [[1909 en musique classique|1909]], lorsqu'un différend avec la direction précipite son départ. Eames a également obtenu un certain nombre de succès avec des apparitions à Londres à la [[Royal Opera House]] à [[Covent Garden]]. Elle y chante par intermittence à partir de [[1891 en musique classique|1891]] jusqu'en [[1901 en musique classique|1901]] et s’est imposée comme une véritable rivale à la diva régnante de Covent Garden, [[Nellie Melba]], qu’elle détestait sincèrement. Eames a également chanté à [[Madrid]] et rempli des engagements lucratifs à l'[[opéra de Monte-Carlo]], dans les [[années 1890]].


En [[1906 en musique classique|1906]], Eames est venue à [[San Francisco]] avec une tournée de la troupe des principaux chanteurs du Met, [[Caruso]], [[Marcella Sembrich]], {{Lien|Giuseppe Campanari}}, [[Pol Plançon]] . Elle a eu la chance de sortir indemne du [[Séisme de 1906 à San Francisco|tremblement de terre dévastateur]] qui a frappé la ville et de l'incendie qui s'en suivit<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelles diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=29 avril 1906|pages=131|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5615886j/f7.image.r=Emma%20Eames|consulté le=13 août 2018}}.</ref>. Eames a fait ses adieux à l'opéra au cours de la saison [[1911 en musique classique|1911]]-[[1912 en musique classique|12]] avec le {{Lien|Boston Opera Company}}. Elle a ensuite entrepris une série de tournées de concerts aux États-unis, figurant au programme pour la dernière fois en [[1916 en musique classique|1916]], date à laquelle sa voix a montré des signes de détérioration. Son autobiographie, ''Quelques Souvenirs et Réflexions'', a été publié en 1929.
En [[1906 en musique classique|1906]], Eames est venue à [[San Francisco]] avec une tournée de la troupe des principaux chanteurs du Met, [[Caruso]], [[Marcella Sembrich]], {{Lien|trad=Giuseppe Campanari}}, [[Pol Plançon]]. Elle a eu la chance de sortir indemne du [[Séisme de 1906 à San Francisco|tremblement de terre dévastateur]] qui a frappé la ville et de l'incendie qui s'ensuivit<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelles diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=29 avril 1906|pages=131|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5615886j/f7.image.r=Emma%20Eames|consulté le=13 août 2018}}.</ref>. Eames a fait ses adieux à l'opéra au cours de la saison [[1911 en musique classique|1911]]-[[1912 en musique classique|12]] avec la {{lien|lang=en|trad=Boston Opera Company|fr=Compagnie de l'Opéra de Boston}}. Elle a ensuite entrepris une série de tournées de concerts aux [[États-Unis]], figurant au programme pour la dernière fois en [[1916 en musique classique|1916]], date à laquelle sa voix a montré des signes de détérioration. Son autobiographie, ''Quelques Souvenirs et Réflexions'', a été publiée en 1929.

[[Image:Emma Eames soprano américaine.png|vignette|gauche|Portrait de Emma Eames (Atelier Nadar)]]


== Répertoire (sélection) ==
== Répertoire (sélection) ==
=== à Paris ===
=== à Paris ===
*[[1889 en musique classique|1889]] : ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]]
* [[1889 en musique classique|1889]] : ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]]
*[[1890 en musique classique|1890]] : ''[[Ascanio (opéra)|Ascanio]]'' de [[Camille Saint-Saëns|Saint-Saëns]] (rôle de Colombe), création
* [[1890 en musique classique|1890]] : ''[[Ascanio (opéra)|Ascanio]]'' de [[Camille Saint-Saëns|Saint-Saëns]] (rôle de Colombe), création
*[[1890 en musique classique|1890]] : ''Zaïre'' opéra en 2 actes de Paul Véronge de La Nux, livret d'[[Édouard Blau]] et [[Louis Besson]], 1re représentation, 28 mai 1890 (rôle de Zaïre)
* 1890 : ''Zaïre'' opéra en 2 actes de [[Paul Véronge de la Nux]], livret d'[[Édouard Blau]] et [[Louis Besson]], {{1re}} représentation, 28 mai 1890 (rôle de Zaïre)


=== au Met ===
=== au Met ===
;Productions jouées à la Metropolitan Opera House, sauf mention contraire
;Productions jouées à la Metropolitan Opera House, sauf mention contraire
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner]], avec [[Jean de Reszke]], [[Édouard de Reszke]], direction musicale Auguste Vianesi (à Chicago ; rôle d'Elsa)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner]], avec [[Jean de Reszke]], [[Édouard de Reszke]], direction musicale Auguste Vianesi (à Chicago ; rôle d'Elsa)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod]], avec [[Jean de Reszke]], [[Édouard de Reszke]], direction musicale Auguste Vianesi (à Chicago)
* 1891 : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod]], avec Jean de Reszke, Édouard de Reszke, direction musicale Auguste Vianesi (à Chicago)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod]], avec [[Jean de Reszke]], [[Édouard de Reszke]], direction musicale Auguste Vianesi (rôle de )
* 1891 : ''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de Charles Gounod, avec Jean de Reszke, Édouard de Reszke, direction musicale Auguste Vianesi (rôle de)
* [[1894 en musique classique|1894]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]], avec [[Jean de Reszke]], direction musicale Luigi Mancinelli (rôle de Charlotte)
* [[1894 en musique classique|1894]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]], avec Jean de Reszke, direction musicale [[Luigi Mancinelli]] (rôle de Charlotte)
* [[1897 en musique classique|1897]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]], avec [[Jean de Reszke]],
* [[1897 en musique classique|1897]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de Jules Massenet, avec Jean de Reszke,
* [[1898 en musique classique|1898]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet]], avec [[Jean de Reszke]], avec [[Ernest Van Dyck]]
* [[1898 en musique classique|1898]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de Jules Massenet, avec Jean de Reszke, avec [[Ernest Van Dyck]]
* [[1906 en musique classique|1906]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod]], avec [[Caruso]]
* [[1906 en musique classique|1906]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod]], avec [[Caruso]]


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;à [[Covent Garden]] ([[Royal Opera House]]), sauf mention contraire
;à [[Covent Garden]] ([[Royal Opera House]]), sauf mention contraire
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], le 7 avril (rôle de Marguerite)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], le 7 avril (rôle de Marguerite)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], le 11 avril (rôle d'Elsa)
* 1891 : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], le 11 avril (rôle d'Elsa)
* [[1891 en musique classique|1891]] : ''[[Mireille (opéra)|Mireille]]'' de [[Gounod]], 11 juin
* 1891 : ''[[Mireille (opéra)|Mireille]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], 11 juin
* [[1894 en musique classique|1894]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet|Massenet]],
* [[1894 en musique classique|1894]] : ''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet|Massenet]],
* [[1896 en musique classique|1896]] : ''[[Les Maîtres chanteurs de Nuremberg]]'' de [[Richard Wagner]], 11 juin
* [[1896 en musique classique|1896]] : ''[[Les Maîtres chanteurs de Nuremberg]]'' de [[Richard Wagner]], 11 juin
* [[1896 en musique classique|1896]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] (rôle de Marguerite)
* 1896 : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] (rôle de Marguerite)
* [[1897 en musique classique|1897]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] (rôle de Marguerite)
* [[1897 en musique classique|1897]] : ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]] (rôle de Marguerite)
* [[1898 en musique classique|1898]] : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], avec [[Ernest Van Dyck]], 9 mai
* [[1898 en musique classique|1898]] : ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], avec [[Ernest Van Dyck]], 9 mai


==Critiques parues dans la presse==
== Critiques parues dans la presse ==
;'''Opéra de Paris :'''
=== Opéra de Paris ===


''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], [[1889 en musique classique|1889]] : {{Citation|Voix sonore et pleine, flexible et souple cependant dans toute son étendue, grâces de la personne, beaucoup de charme et d'élégance, grande intelligence de la scène, bonne prononciation, Mlle Eames a donc tout ce qu'il faut pour faire ce qu'on appelle une grande carrière. La [[Christine Nilsson|Nilsson]] n'avait pas mieux commencé<ref name="MENES"></ref>.}}
''[[Roméo et Juliette (Gounod)|Roméo et Juliette]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], [[1889 en musique classique|1889]] : {{Citation|Voix sonore et pleine, flexible et souple cependant dans toute son étendue, grâces de la personne, beaucoup de charme et d'élégance, grande intelligence de la scène, bonne prononciation, Mlle Eames a donc tout ce qu'il faut pour faire ce qu'on appelle une grande carrière. La [[Christine Nilsson|Nilsson]] n'avait pas mieux commencé<ref name="MENES" />.}}


''[[Ascanio (opéra)|Ascanio]]'' de [[Camille Saint-Saëns|Saint-Saëns]], [[1890 en musique classique|1890]] : {{Citation|''Mon coeur est sous la pierre'', de Colombe... chanté avec un goût exquis et sans accompagnement... une charmante Colombe... un art consommé... évoquant l'unanimité des éloges<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Monday, Mar 24, 1890; pg. 9</ref>.}}
''[[Ascanio (opéra)|Ascanio]]'' de [[Camille Saint-Saëns|Saint-Saëns]], [[1890 en musique classique|1890]] : {{Citation|''Mon cœur est sous la pierre'', de Colombe... chanté avec un goût exquis et sans accompagnement... une charmante Colombe... un art consommé... évoquant l'unanimité des éloges<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Monday, Mar 24, 1890; pg. 9</ref>.}}


''Zaïre'' de Paul Véronge de La Nux, 28 mai [[1890 en musique classique|1890]] : {{Citation|En tête de l'interprétation, il faut placer Mlle Eames, qui nous a donné une Zaïre idéale. La femme est charmante et d'une élégance patricienne ; la chanteuse, douée d'une voix adorable, juste, caressante et d'une exquise pureté, conduit cette voix avec un goût parfait et phrase délicieusement ; la comédienne enfin fait preuve d'une véritable intelligence et ne laisse rien à désirer<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Semaine théatrale|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=1 juin 1890|pages=171|issn=|lire en lignehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56144485/f3.item.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>.}}
''Zaïre'' de [[Paul Véronge de la Nux]], 28 mai 1890 : {{Citation|En tête de l'interprétation, il faut placer Mlle Eames, qui nous a donné une Zaïre idéale. La femme est charmante et d'une élégance patricienne ; la chanteuse, douée d'une voix adorable, juste, caressante et d'une exquise pureté, conduit cette voix avec un goût parfait et phrase délicieusement ; la comédienne enfin fait preuve d'une véritable intelligence et ne laisse rien à désirer<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Semaine théâtrale|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=1 juin 1890|pages=171|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56144485/f3.item.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>.}}


;'''Covent Garden :'''
=== Covent Garden ===


''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], le 7 avril [[1891 en musique classique|1891]] : {{Citation|débuts ... immédiat et très grand succès ... notes moyennes de la voix, qui ont une qualité particulièrement belle ... se rapprochant du timbre de la mezzo-soprano ... l'organe dans son ensemble, quoique extrêmement sucré, n'est pas très puissant, mais la méthode de la chanteuse ne laisse rien à désirer, et son exécution de passages brillants est soignée et précise ... [et bien que] pas une quantité très frappante de puissance tragique ... charmante et sincèrement artistique<ref name="The Times pg. 12">{{en}} ''[[The Times]]'', Monday, Apr 13, 1891; pg. 12</ref>.}}
''[[Faust (Gounod)|Faust]]'' de [[Charles Gounod|Gounod]], le 7 avril [[1891 en musique classique|1891]] : {{Citation|débuts... immédiat et très grand succès... notes moyennes de la voix, qui ont une qualité particulièrement belle... se rapprochant du timbre de la mezzo-soprano... l'organe dans son ensemble, quoique extrêmement sucré, n'est pas très puissant, mais la méthode de la chanteuse ne laisse rien à désirer, et son exécution de passages brillants est soignée et précise... [et bien que] pas une quantité très frappante de puissance tragique... charmante et sincèrement artistique<ref name="The Times pg. 12">{{en}} ''[[The Times]]'', Monday, Apr 13, 1891; pg. 12</ref>.}}


''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], le 11 avril [[1891 en musique classique|1891]] : {{Citation|[Elsa] beaucoup de succès ... très grand charme de sa voix}}<ref name="The Times pg. 12"/>. En 1931, Hatton<ref>{{en}} 'Personality in Opera' ; A. P. Hatton, Music & Letters, Vol. 12, No. 2 (Apr., 1931), pp. 164-169; Published by: Oxford University Press</ref> devait en effet affirmer que {{Citation|la personnalité suprême est celle qui peut monopoliser une partie sans qu'aucun changement ne soit demandé ou souhaité, comme ... Emma Eames comme Elsa}}.
''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'' de [[Richard Wagner|Wagner]], le 11 avril 1891 : {{Citation|[Elsa] beaucoup de succès... très grand charme de sa voix}}<ref name="The Times pg. 12"/>. En 1931, Hatton<ref>{{en}} 'Personality in Opera' ; A. P. Hatton, Music & Letters, Vol. 12, No. 2 (Apr., 1931), {{p.|164-169}}; Published by: Oxford University Press</ref> devait en effet affirmer que {{Citation|la personnalité suprême est celle qui peut monopoliser une partie sans qu'aucun changement ne soit demandé ou souhaité, comme... Emma Eames comme Elsa}}.


''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet|Massenet]], [[1894 en musique classique|1894]] : {{Citation|"Mme. Emma Eames chante et agit avec beaucoup de charme comme Charlotte ... la belle qualité des notes inférieures de la chanteuse ... sa performance a été tout à fait réussie<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Tuesday, Jun 12, 1894; pg. 8</ref>.}}
''[[Werther (opéra)|Werther]]'' de [[Jules Massenet|Massenet]], [[1894 en musique classique|1894]] : {{Citation|"Mme. Emma Eames chante et agit avec beaucoup de charme comme Charlotte... la belle qualité des notes inférieures de la chanteuse... sa performance a été tout à fait réussie<ref>{{en}} ''[[The Times]]'', Tuesday, Jun 12, 1894; pg. 8</ref>.}}


== Enregistrements ==
== Enregistrements ==
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Au début, Eames possédait une voix de soprano opulente, aristocratique et experte. Elle a commencé par être un instrument purement lyrique, mais sa taille a augmenté au fil du temps, lui permettant de chanter des parties aussi lourdes qu'''[[Aida]]'', ''Sieglinde'', ''Santuzza'' et ''[[Tosca]]'' dans de grands auditoriums. Les critiques de musique l'ont parfois prise à partie, cependant, pour la froideur de ses interprétations et sa manière de théâtre à distance.
Au début, Eames possédait une voix de soprano opulente, aristocratique et experte. Elle a commencé par être un instrument purement lyrique, mais sa taille a augmenté au fil du temps, lui permettant de chanter des parties aussi lourdes qu'''[[Aida]]'', ''Sieglinde'', ''Santuzza'' et ''[[Tosca]]'' dans de grands auditoriums. Les critiques de musique l'ont parfois prise à partie, cependant, pour la froideur de ses interprétations et sa manière de théâtre à distance.


Eames aurait été mécontente de la façon dont sa voix ressort sur les enregistrements commerciaux de la série de [[Disque microsillon|78 tours]] qu'elle a faite en 1905-1911 pour la [[Victor Talking Machine Company]], et les techniciens étaient également mécontents de son attitude impérieuse dans le studio. Harry O. Sooy, ingénieur chez Victor, a dit avec acidité dans ses mémoires : {{Citation|La dernière date d'enregistrement de Mme. Eames était le 14 avril 1911 et le personnel de la radio n’a pas eu une minute d’inquiétude parce qu’elle ne fait plus de disques pour la V. T. M. Co.}} En 1939, cependant, elle est apparue sur une émission de radio américaine et a sélectionné certains de ses meilleurs enregistrements pour les auditeurs, parlant avec peu de modestie de leurs mérites. La voix d'Eames a également été prise en direct lors d'une réelle représentation au Met en 1903, sur des enregistrements primitifs connus sous le nom de {{Lien|Alina, Mapleson Cylinders}}. Elle chante de manière impressionnante des fragments de ''[[Tosca]]'' sur ces cylindres. Ils peuvent être entendues sous forme numérique, avec l'ensemble de ses enregistrements pour Victor, sur un CD ''Romophone'' (numéro de catalogue 81001-2).
Eames aurait été mécontente de la façon dont sa voix ressort sur les enregistrements commerciaux de la série de [[Disque microsillon|78 tours]] qu'elle a faite en 1905-1911 pour la [[Victor Talking Machine Company]], et les techniciens étaient également mécontents de son attitude impérieuse dans le studio. Harry O. Sooy, ingénieur chez Victor, a dit avec acidité dans ses mémoires : {{Citation|La dernière date d'enregistrement de Mme Eames était le 14 avril 1911 et le personnel de la radio n’a pas eu une minute d’inquiétude parce qu’elle ne fait plus de disques pour la V. T. M. Co.}} En 1939, cependant, elle est apparue sur une émission de radio américaine et a sélectionné certains de ses meilleurs enregistrements pour les auditeurs, parlant avec peu de modestie de leurs mérites. La voix d'Eames a également été prise en direct lors d'une réelle représentation au Met en 1903, sur des enregistrements primitifs connus sous le nom de {{lien|lang=en|trad=Mapleson Cylinders|fr=cylindres Mapleson}}. Elle chante de manière impressionnante des fragments de ''[[Tosca]]'' sur ces cylindres. Ils peuvent être entendus sous forme numérique, avec l'ensemble de ses enregistrements pour Victor, sur un CD ''Romophone'' (numéro de catalogue 81001-2).


En plus de ''Tosca'' et ''Romeo et Juliette'', le répertoire d’Eames comprenait un groupe d’opéras comparativement petit mais stylistiquement diversifié, allant d’œuvres composée par [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]], [[Giuseppe Verdi|Verdi]], [[Richard Wagner|Wagner]] et [[Pietro Mascagni|Mascagni]]. Ils comprennent, entre autres, ''[[Aida]]'', ''[[Otello (Verdi)|Otello]]'', ''[[Il trovatore]]'', ''[[un ballo in maschera]]'', ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'', ''[[Die Meistersinger von Nürnberg|Die Meistersinger]]'', ''[[la Walkyrie]]'', ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'', ''[[Werther (opéra)|Werther]]'', ''[[Cavalleria rusticana]]'', ''[[La Flûte enchantée]]'', ''[[Les Noces de Figaro|les noces de Figaro]]'' et de ''[[Don Giovanni]]''.
En plus de ''Tosca'' et ''Romeo et Juliette'', le répertoire d’Eames comprenait un groupe d’opéras comparativement petit mais stylistiquement diversifié, allant d’œuvres composée par [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]], [[Giuseppe Verdi|Verdi]], [[Richard Wagner|Wagner]] et [[Pietro Mascagni|Mascagni]]. Ils comprennent, entre autres, ''[[Aida]]'', ''[[Otello (Verdi)|Otello]]'', ''[[Il trovatore]]'', ''[[un ballo in maschera]]'', ''[[Lohengrin (opéra)|Lohengrin]]'', ''[[Die Meistersinger von Nürnberg|Die Meistersinger]]'', ''[[la Walkyrie]]'', ''[[Faust (Gounod)|Faust]]'', ''[[Werther (opéra)|Werther]]'', ''[[Cavalleria rusticana]]'', ''[[La Flûte enchantée]]'', ''[[Les Noces de Figaro|les noces de Figaro]]'' et de ''[[Don Giovanni]]''.


Elle est incluse dans l'une des plus grandes compilation de chants classiques, [[The EMI Record of Singing]] où elle apparaît dans le [[The EMI Record of Singing#The Record of Singing Volume I (1899-1919)|Volume I - Melba et les enfants Marchesi]].
Elle est incluse dans l'une des plus grandes compilations de chants classiques, [[The EMI Record of Singing]] où elle apparaît dans le [[The EMI Record of Singing#The Record of Singing Volume I (1899-1919)|Volume I - Melba et les enfants Marchesi]].


== Vie personnelle ==
== Vie personnelle ==
[[File:Francois Schommer Portrait de Emma Eames.jpg|thumb|[[François Schommer]] Portrait de Emma Eames]]
[[Fichier:Francois Schommer Portrait de Emma Eames.jpg|vignette|[[François Schommer]] Portrait d’Emma Eames]]
Eames était une femme belle et fière qui a grandi avec l'âge. François Schommer réalisa son portrait en [[1901 en arts plastiques|1901]]. Elle a été marié deux fois, d'abord à un peintre nommé [[Julian Russell Story]] en août 1891 à Londres<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelle diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=9 août 1891|pages=256|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5616387j/f8.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref> et puis avec le fameux baryton {{Lien|Emilio de Gogorza}} en 1911<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelle diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=25 février 1911|pages=64|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56185851/f8.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>, avec qui elle a fait quelques enregistrements en duos. Les deux mariages se sont terminés par un divorce. Elle n'a pas eu d'enfants, mais dans son autobiographie à admise qu'{{Citation|elle a déjà été contrainte de subir une certaine "[[Avortement|procédure médicale]]" pour mettre fin à une grossesse}}.
Eames était une femme belle et fière qui a grandi avec l'âge. François Schommer réalisa son portrait en [[1901 en arts plastiques|1901]]. Elle a été mariée deux fois, d'abord à un peintre nommé [[Julian Russell Story]] en août 1891 à Londres<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelle diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=9 août 1891|pages=256|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5616387j/f8.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref> et puis avec le fameux baryton {{Lien|trad=Emilio de Gogorza}} en 1911<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Nouvelle diverses|périodique=[[Le Ménestrel]]|volume=|numéro=|date=25 février 1911|pages=64|issn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56185851/f8.image.r=Emma%20Eames|consulté le=12 août 2018}}.</ref>, avec qui elle a fait quelques enregistrements en duos. Les deux mariages se sont terminés par un divorce. Elle n'a pas eu d'enfants, mais dans son autobiographie a admis qu'{{Citation|elle a déjà été contrainte de subir une certaine "[[Avortement|procédure médicale]]" pour mettre fin à une grossesse}}.


Paris a été son lieu principal de résidence au cours des [[années 1920]] et au début des [[années 1930]]. Elle a déménagé à New York en 1936, où elle a donné des cours de chant. Elle a également aimé assister à des spectacles de [[Broadway]] pour se détendre. Eames est morte en 1952, après une longue maladie, à l'âge de 86 ans dans sa maison de [[Manhattan]]<ref>{{en}} {{article|périodique=Brooklyn Daily Eagle|journal=Brooklyn Daily Eagle|titre=Emma Eames, 85, Noted Soprano|url=https://www.newspapers.com/clip/6206436//|date=14 juin 1952|page=5|consulté le=12 août 2016}} {{Libre accès}}</ref>. Elle est enterrée au cimetière de Oak Grove à [[Bath (Maine)|Bath]] dans le Maine. Sa nièce, l'actrice [[Clare Eames]], a été la première femme de l'auteur et scénariste [[Sidney Howard]].
Paris a été son lieu principal de résidence au cours des [[années 1920]] et au début des [[années 1930]]. Elle a déménagé à New York en 1936, où elle a donné des cours de chant. Elle a également aimé assister à des spectacles de [[Broadway (théâtres)|Broadway]] pour se détendre. Eames est morte en 1952, après une longue maladie, à l'âge de {{nobr|86 ans}} dans sa maison de [[Manhattan]]<ref>{{en}} {{article|périodique=Brooklyn Daily Eagle|journal=Brooklyn Daily Eagle|titre=Emma Eames, 85, Noted Soprano|url=https://www.newspapers.com/clip/6206436//|accès url=libre|date=14 juin 1952|page=5|consulté le=12 août 2016}}</ref>. Elle est enterrée au cimetière de Oak Grove à [[Bath (Maine)|Bath]] dans le Maine. Sa nièce, l'actrice [[Clare Eames]], a été la première femme de l'auteur et scénariste [[Sidney Howard]].


== Distinctions ==
== Distinctions ==
*{{Déco OPA}} (Officier d'académie) [[1891 en France|1891]]<ref>{{Gallica |id=bpt6k56163330/f8.image.r=Emma%20Eames|t=Le Ménestrel du 27 septembre 1891}}</ref>.
* {{Déco OPA}} (Officier d'académie) [[1891 en France|1891]]<ref>{{Gallica |id=bpt6k56163330/f8.image.r=Emma%20Eames|t=Le Ménestrel du 27 septembre 1891}}</ref>.


==Références et notes ==
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==Sources==
== Sources ==
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* {{Ref-Ménestrel}}
*{{en}} Michael Scott, '' The Record of Singing'', Volume 1, Duckworth, Londres, 1977
* {{en}} Michael Scott, '' The Record of Singing'', Volume 1, Duckworth, Londres, 1977
*{{en}} Harold Rosenthal & John Warrack, ''The Concise Oxford Dictionary of Opera'', Oxford University Press, Second Edition, London, 1980
* {{en}} Harold Rosenthal & [[John Warrack]], ''The Concise Oxford Dictionary of Opera'', [[Oxford University Press]], Second Edition, London, 1980
*{{en}} Henry Présentations Soignées, ''The Great Singers,'', Deuxième Édition, Macmillan, Londres, 1983
* {{en}} Henry Présentations Soignées, ''The Great Singers'', Deuxième Édition, Macmillan, Londres, 1983
*{{en}} Richard Somerset-Ward, ''Angels & Monsters: Male and Female Sopranos in the Story of Opera'', Yale University Press, New Haven et Londres, 2004.
* {{en}} Richard Somerset-Ward, ''Angels & Monsters: Male and Female Sopranos in the Story of Opera'', [[Yale University Press]], New Haven et Londres, 2004.
*{{en}} Jean Steane, ''The Grand Tradition'', Duckworth, Londres, 1974.
* {{en}} Jean Steane, ''The Grand Tradition'', Duckworth, Londres, 1974.


== Liens externes ==
== Liens externes ==
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* {{Bases spectacle}}
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* {{Dictionnaires}}
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* [http://nrs.harvard.edu/urn-3:RAD.SCHL:sch00561 Lettres à Francis Wilson Lee, 1886-1891.]
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{{DEFAULTSORT:Eames, Emma}}
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[[Catégorie:Naissance en août 1865]]
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[[Catégorie:Naissance à Shanghai]]
[[Catégorie:Naissance à Shanghai]]

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Emma Eames
Emma Eames (1909)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Oak Grove Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Ithamar Bellows Eames (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Emma Hayden (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Julian Russell Story (de à )
Emilio de Gogorza (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Royal Opera House (d) (-)
Metropolitan Opera (-)
Opéra de Paris (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Tessiture
Genre artistique
Distinction
signature d'Emma Eames
Signature

Emma Eames (13 août 1865 – 13 juin 1952) est une soprano américaine renommée pour la beauté de sa voix. Elle a chanté les grands rôles lyriques et dramatique de l'opéra et a eu une carrière à New York, Londres et Paris durant la dernière décennie du 19e siècle et la première décennie du 20e siècle.

Fille d'un avocat international, Emma Eames est née à Shanghai, en Chine et a grandi à Portland et Bath dans l'État américain du Maine. La promesse de la qualité de sa voix a été reconnue très tôt par sa mère et elle a reçu des cours de chant encore petite fille. Elle a fréquenté l'école à Boston, où elle a étudié le chant avec Charles R. Adams.

Plus tard, elle a pris des leçons de chant à Paris, avec l'excellente mais autocratique professeur (sans "e" !) de bel canto, Mathilde Marchesi. Il a été dit dans la presse au moment de la mort de Marchesi, en 1913 qu'Eames avait fait l'éloge de la scolarité qu'elle a reçue de ce professeur[1]. Cependant, par la suite, cependant, elle a choisi de minimiser l'importance de l'influence de Marchesi sur sa technique vocale.

Carrière de chanteuse

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Engagée par Eugène Ritt et Pedro Gailhard, après le départ d'Adelina Patti, Emma Eames fait ses débuts à l'opéra dans Roméo et Juliette de Gounod à l'Opéra de Paris, au palais Garnier, le 13 mars 1889[2]. Elle joua le rôle de Juliette de nombreuses fois au cours des deux années suivantes, tout en ajoutant d'autres ouvrages de l'opéra de Paris à son répertoire. Dès le mois de novembre 1889, le journal The Times l'a appelé « La cantatrice favorite de l'Opéra »[3]. Elle a quitté la troupe en 1891, pour des raisons personnelles. Elle a accepté de chanter à nouveau à Paris en 1904, dans une représentation à bénéfice de Tosca de Puccini, mais cette production a été mise en scène à La Salle Favart, plutôt qu'au palais Garnier[4].

Vers la fin de 1891, Eames fait ses débuts au Metropolitan Opera de New-York, dans le rôle de Juliette, qui est sa marque, elle est rapidement devenue favorite du public du Met. Elle y jouera régulièrement dans une variété d'opéras jusqu'en 1909, lorsqu'un différend avec la direction précipite son départ. Eames a également obtenu un certain nombre de succès avec des apparitions à Londres à la Royal Opera House à Covent Garden. Elle y chante par intermittence à partir de 1891 jusqu'en 1901 et s’est imposée comme une véritable rivale à la diva régnante de Covent Garden, Nellie Melba, qu’elle détestait sincèrement. Eames a également chanté à Madrid et rempli des engagements lucratifs à l'opéra de Monte-Carlo, dans les années 1890.

En 1906, Eames est venue à San Francisco avec une tournée de la troupe des principaux chanteurs du Met, Caruso, Marcella Sembrich, Giuseppe Campanari (en), Pol Plançon. Elle a eu la chance de sortir indemne du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la ville et de l'incendie qui s'ensuivit[5]. Eames a fait ses adieux à l'opéra au cours de la saison 1911-12 avec la Compagnie de l'Opéra de Boston (en). Elle a ensuite entrepris une série de tournées de concerts aux États-Unis, figurant au programme pour la dernière fois en 1916, date à laquelle sa voix a montré des signes de détérioration. Son autobiographie, Quelques Souvenirs et Réflexions, a été publiée en 1929.

Portrait de Emma Eames (Atelier Nadar)

Répertoire (sélection)

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Productions jouées à la Metropolitan Opera House, sauf mention contraire
à Covent Garden (Royal Opera House), sauf mention contraire

Critiques parues dans la presse

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Opéra de Paris

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Roméo et Juliette de Gounod, 1889 : « Voix sonore et pleine, flexible et souple cependant dans toute son étendue, grâces de la personne, beaucoup de charme et d'élégance, grande intelligence de la scène, bonne prononciation, Mlle Eames a donc tout ce qu'il faut pour faire ce qu'on appelle une grande carrière. La Nilsson n'avait pas mieux commencé[2]. »

Ascanio de Saint-Saëns, 1890 : « Mon cœur est sous la pierre, de Colombe... chanté avec un goût exquis et sans accompagnement... une charmante Colombe... un art consommé... évoquant l'unanimité des éloges[6]. »

Zaïre de Paul Véronge de la Nux, 28 mai 1890 : « En tête de l'interprétation, il faut placer Mlle Eames, qui nous a donné une Zaïre idéale. La femme est charmante et d'une élégance patricienne ; la chanteuse, douée d'une voix adorable, juste, caressante et d'une exquise pureté, conduit cette voix avec un goût parfait et phrase délicieusement ; la comédienne enfin fait preuve d'une véritable intelligence et ne laisse rien à désirer[7]. »

Covent Garden

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Faust de Gounod, le 7 avril 1891 : « débuts... immédiat et très grand succès... notes moyennes de la voix, qui ont une qualité particulièrement belle... se rapprochant du timbre de la mezzo-soprano... l'organe dans son ensemble, quoique extrêmement sucré, n'est pas très puissant, mais la méthode de la chanteuse ne laisse rien à désirer, et son exécution de passages brillants est soignée et précise... [et bien que] pas une quantité très frappante de puissance tragique... charmante et sincèrement artistique[8]. »

Lohengrin de Wagner, le 11 avril 1891 : « [Elsa] beaucoup de succès... très grand charme de sa voix »[8]. En 1931, Hatton[9] devait en effet affirmer que « la personnalité suprême est celle qui peut monopoliser une partie sans qu'aucun changement ne soit demandé ou souhaité, comme... Emma Eames comme Elsa ».

Werther de Massenet, 1894 : « "Mme. Emma Eames chante et agit avec beaucoup de charme comme Charlotte... la belle qualité des notes inférieures de la chanteuse... sa performance a été tout à fait réussie[10]. »

Enregistrements

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Emma Eames dans Aida

Au début, Eames possédait une voix de soprano opulente, aristocratique et experte. Elle a commencé par être un instrument purement lyrique, mais sa taille a augmenté au fil du temps, lui permettant de chanter des parties aussi lourdes qu'Aida, Sieglinde, Santuzza et Tosca dans de grands auditoriums. Les critiques de musique l'ont parfois prise à partie, cependant, pour la froideur de ses interprétations et sa manière de théâtre à distance.

Eames aurait été mécontente de la façon dont sa voix ressort sur les enregistrements commerciaux de la série de 78 tours qu'elle a faite en 1905-1911 pour la Victor Talking Machine Company, et les techniciens étaient également mécontents de son attitude impérieuse dans le studio. Harry O. Sooy, ingénieur chez Victor, a dit avec acidité dans ses mémoires : « La dernière date d'enregistrement de Mme Eames était le 14 avril 1911 et le personnel de la radio n’a pas eu une minute d’inquiétude parce qu’elle ne fait plus de disques pour la V. T. M. Co. » En 1939, cependant, elle est apparue sur une émission de radio américaine et a sélectionné certains de ses meilleurs enregistrements pour les auditeurs, parlant avec peu de modestie de leurs mérites. La voix d'Eames a également été prise en direct lors d'une réelle représentation au Met en 1903, sur des enregistrements primitifs connus sous le nom de cylindres Mapleson (en). Elle chante de manière impressionnante des fragments de Tosca sur ces cylindres. Ils peuvent être entendus sous forme numérique, avec l'ensemble de ses enregistrements pour Victor, sur un CD Romophone (numéro de catalogue 81001-2).

En plus de Tosca et Romeo et Juliette, le répertoire d’Eames comprenait un groupe d’opéras comparativement petit mais stylistiquement diversifié, allant d’œuvres composée par Mozart, Verdi, Wagner et Mascagni. Ils comprennent, entre autres, Aida, Otello, Il trovatore, un ballo in maschera, Lohengrin, Die Meistersinger, la Walkyrie, Faust, Werther, Cavalleria rusticana, La Flûte enchantée, les noces de Figaro et de Don Giovanni.

Elle est incluse dans l'une des plus grandes compilations de chants classiques, The EMI Record of Singing où elle apparaît dans le Volume I - Melba et les enfants Marchesi.

Vie personnelle

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François Schommer Portrait d’Emma Eames

Eames était une femme belle et fière qui a grandi avec l'âge. François Schommer réalisa son portrait en 1901. Elle a été mariée deux fois, d'abord à un peintre nommé Julian Russell Story en août 1891 à Londres[11] et puis avec le fameux baryton Emilio de Gogorza (en) en 1911[12], avec qui elle a fait quelques enregistrements en duos. Les deux mariages se sont terminés par un divorce. Elle n'a pas eu d'enfants, mais dans son autobiographie a admis qu'« elle a déjà été contrainte de subir une certaine "procédure médicale" pour mettre fin à une grossesse ».

Paris a été son lieu principal de résidence au cours des années 1920 et au début des années 1930. Elle a déménagé à New York en 1936, où elle a donné des cours de chant. Elle a également aimé assister à des spectacles de Broadway pour se détendre. Eames est morte en 1952, après une longue maladie, à l'âge de 86 ans dans sa maison de Manhattan[13]. Elle est enterrée au cimetière de Oak Grove à Bath dans le Maine. Sa nièce, l'actrice Clare Eames, a été la première femme de l'auteur et scénariste Sidney Howard.

Distinctions

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Références et notes

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Références

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  1. (en) The Times, Wednesday, Nov 19, 1913; pg. 11
  2. a et b H. Moreno, « Mademoiselle Eames », Le Ménestrel, no 44,‎ , p. 82 (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) The Times, Thursday, Nov 07, 1889; pg. 5
  4. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 326 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Nouvelles diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 131 (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) The Times, Monday, Mar 24, 1890; pg. 9
  7. « Semaine théâtrale », Le Ménestrel,‎ , p. 171 (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b (en) The Times, Monday, Apr 13, 1891; pg. 12
  9. (en) 'Personality in Opera' ; A. P. Hatton, Music & Letters, Vol. 12, No. 2 (Apr., 1931), p. 164-169; Published by: Oxford University Press
  10. (en) The Times, Tuesday, Jun 12, 1894; pg. 8
  11. « Nouvelle diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 256 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Nouvelle diverses », Le Ménestrel,‎ , p. 64 (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Emma Eames, 85, Noted Soprano », Brooklyn Daily Eagle,‎ , p. 5 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  14. Le Ménestrel du 27 septembre 1891 sur Gallica
  • Le Ménestrel, Paris, 1833-1940 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
  • (en) Michael Scott, The Record of Singing, Volume 1, Duckworth, Londres, 1977
  • (en) Harold Rosenthal & John Warrack, The Concise Oxford Dictionary of Opera, Oxford University Press, Second Edition, London, 1980
  • (en) Henry Présentations Soignées, The Great Singers, Deuxième Édition, Macmillan, Londres, 1983
  • (en) Richard Somerset-Ward, Angels & Monsters: Male and Female Sopranos in the Story of Opera, Yale University Press, New Haven et Londres, 2004.
  • (en) Jean Steane, The Grand Tradition, Duckworth, Londres, 1974.

Liens externes

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