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« Arabe tlemcénien » : différence entre les versions

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Le '''tlemcenien''', ou '''l'arabe tlemcenien''', est le parler [[wikt:fr:originel|originel]]<ref name=Miller/>{{,}}<ref name=miller08>C. Miller, ''Quelles Voix pour quelles Villes arabes ?'', publié dans "Les boites Noires de Louis Jean Calvet, Moussirou, A. & Bourgeois, C. (Ed.) (2008) 371-397 [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/57/88/49/PDF/hommage_Calvet.pdf]</ref> de la ville de [[Tlemcen]]. Parler pré-hilalien citadin<ref name="kha">Khaoula Taleb Ibrahimi, « L’Algérie : coexistence et concurrence des langues », dans ''L'Année du Maghreb'', vol.1 (2004) ([http://anneemaghreb.revues.org/305 Lire en ligne])</ref>{{,}}<ref>[http://books.google.fr/books?id=28CA67Tr4X0C&pg=PA35#v=onepage&q&f=false Le français en Algérie: lexique et dynamique des langues Par Ambroise Queffélec] p.35</ref>, il est influencé par l'arabe andalou. Il est l'une des composantes régionales de l'[[arabe algérien]] <ref>Algérie: [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/algerie-1demo.htm Situation géographique et démolinguistique sur ''tlfq.ulaval.ca'']</ref>, de la famille des [[arabe maghrébin|parlers arabes maghrébins]].
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Suite à l'introduction de la langue arabe, à Tlemcen, dans les premiers siècles suivant l'islamisation de la région, la ville sert de {{guill|foyer d'arabisation}} de la région, selon un {{guill|triangle}} Tlemcen-[[Honaine]]-[[Rachgoun]]. Ce processus d'arabisation donne alors naissance aux parlers villageois des environs, également pré-hilaliens<ref>Dominique Caubet, ''Questionnaire de dialectologie du Maghreb'', E.D.N.A (5), 2000-2001 [http://ieiop.unizar.es/pub/05caubet.pdf]</ref>.
Suite à l'introduction de la langue arabe à Tlemcen dans les premiers siècles suivant l'islamisation de la région, la ville sert de {{guill|foyer d'arabisation}} de la région, selon un {{guill|triangle}} Tlemcen-[[Honaine]]-[[Rachgoun]]. Ce processus d'arabisation donne alors naissance aux parlers villageois des environs, également pré-hilaliens<ref>Dominique Caubet, ''Questionnaire de dialectologie du Maghreb'', E.D.N.A (5), 2000-2001 [http://ieiop.unizar.es/pub/05caubet.pdf]</ref>.


Parlé à l'origine par les Citadins tlemceniens de souche, cette variété citadine est plus souvent restreinte aux cercles familiaux et aux locuteurs de sexe féminin. Ainsi, l'interaction avec les populations issues des mouvements d'exode rural mène à l'adoption d'une koinè urbaine à traits ruraux<ref name=Miller>C. Miller, ''Impact of migration on Arabic Urban vernaculars : Advocating a comparative analysis'', publié dans : 5{{exp|th}} International Aida Conference, Cadiz, Spain (2004), p.6 [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/15/04/00/PDF/aida5.pdf (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref>Fiona Mc Laughlin, ''The Languages of Urban Africa'', Continuum International Publishing Group, 2009, pp.35-36 {{ISBN|1847061168|9781847061164}} [http://books.google.fr/books?id=VD0vV48p8XIC&printsec=frontcover&hl=fr (lire en ligne)]</ref>.
Parlé à l'origine par les Citadins de Tlemcen —soit les Tlemceniens {{guill|de souche}}<ref>Isabelle Berry-Chikhaoui, « Les notions de citadinité et d’urbanité dans l’analyse des villes du Monde arabe », Les Cahiers d’EMAM, 18 (2009) [http://emam.revues.org/175 (lire en ligne)]</ref>— l'arabe tlemcenien est de moins en moins pratiqué du fait de l'interaction avec les populations issues des mouvements d'exode rural qu'a connu la ville au {{s|XX}}, ces populations nouvellement installées pratiquant des parlers dits {{guill|hilaliens}} ou {{guill|bédouins}} ayant donné naissance à une koinè urbaine reprenant les caractéristiques hilaliennes<ref name=Miller>C. Miller, ''Impact of migration on Arabic Urban vernaculars : Advocating a comparative analysis'', publié dans : 5{{exp|th}} International Aida Conference, Cadiz, Spain (2004), p.6 [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/15/04/00/PDF/aida5.pdf (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref name=miller08>C. Miller, ''Quelles Voix pour quelles Villes arabes ?'', publié dans "Les boites Noires de Louis Jean Calvet, Moussirou, A. & Bourgeois, C. (Ed.) (2008) 371-397 [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/57/88/49/PDF/hommage_Calvet.pdf]</ref> ; il est plus souvent restreint, parmi les Citadins, aux cercles familiaux et aux locuteurs de sexe féminin<ref>M. Woidich, M. Haak, R.-E. de Jong, C.-H.-M. Versteegh, ''Approaches to Arabic dialects'', dans : Studies in Semitic languages and linguistics, vol.38, {{ISBN|9004132066|9789004132061}} [http://books.google.fr/books?id=_gtOUJdJydUC&printsec=frontcover&hl=fr (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref>Fiona Mc Laughlin, ''The Languages of Urban Africa'', Continuum International Publishing Group, 2009, pp.35-36 {{ISBN|1847061168|9781847061164}} [http://books.google.fr/books?id=VD0vV48p8XIC&printsec=frontcover&hl=fr (lire en ligne)]</ref>.


== Alphabet et prononciation ==
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| Tsinà rek tsakoul || tsina klitse || Tsinà Douk tsakoul
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| Houwa ràh yakoul || houwa klà || Houwa Douk yakoul
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| Hiya reha tsakoul || Hiya klàtse || Hiya Douk tsakoul
| Hiya reha t{{exp|s}}akoul || Hiya klàt{{exp|s}}e || Hiya Douk t{{exp|s}}akoul
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| Hhnà renà nàklou || hhnà klina || Hhnà Douk nàklou
| Hhnà renà nàklou || hhnà klina || Hhnà Douk nàklou
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| Tsoumàne rokouk tsàklou || Tsoumàne klitsou || Tsoumàne Douk tsàklou
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| Houmen rohoum yaklou || Houmen klàw || Houmen Douk yaklou
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'''Impératif'''
'''Impératif'''
* Tsinà koul
* T{{exp|s}}inà koul
* Tsoumàne koulou
* T{{exp|s}}oumàne koulou


Le langage est facilement reconnaissable par la quantité de variations avec l’algérien courant, et paradoxalement difficile à utiliser à cause de la quantité de différences et qui aussi n'obéissent pas à des règles claires.
Le langage est facilement reconnaissable par la quantité de variations avec l’algérien courant, et paradoxalement difficile à utiliser à cause de la quantité de différences et qui aussi n'obéissent pas à des règles claires.

Version du 28 avril 2012 à 17:10

Tlemcenien
Pays Algérie
Région Tlemcen
Typologie SVO flexionnelle
Classification par famille

Le tlemcenien, ou l'arabe tlemcenien, est le parler originel[1],[2] de la ville de Tlemcen. Parler pré-hilalien citadin[3],[4], il est influencé par l'arabe andalou. Il est l'une des composantes régionales de l'arabe algérien [5], de la famille des parlers arabes maghrébins.

Suite à l'introduction de la langue arabe à Tlemcen dans les premiers siècles suivant l'islamisation de la région, la ville sert de « foyer d'arabisation » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique de la région, selon un « triangle » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique Tlemcen-Honaine-Rachgoun. Ce processus d'arabisation donne alors naissance aux parlers villageois des environs, également pré-hilaliens[6].

Parlé à l'origine par les Citadins de Tlemcen —soit les Tlemceniens « de souche » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique[7]— l'arabe tlemcenien est de moins en moins pratiqué du fait de l'interaction avec les populations issues des mouvements d'exode rural qu'a connu la ville au XXe siècle, ces populations nouvellement installées pratiquant des parlers dits « hilaliens » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique ou « bédouins » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique ayant donné naissance à une koinè urbaine reprenant les caractéristiques hilaliennes[1],[2] ; il est plus souvent restreint, parmi les Citadins, aux cercles familiaux et aux locuteurs de sexe féminin[8],[9].

Alphabet et prononciation

Il est caractérisé principalement par le remplacement du « Qaf » issue de l’arabe par la « a » ou hamza, cas unique en Algérie, mais que l’on retrouve au Maroc (Fes), mais aussi dans les parles citadins de l’Égypte, le Liban et la Syrie.

Voyelles

Les voyelles ont une prononciation particulière, celle de la langue arabe en général, mais pas toujours, comme le « A » atténué et le « A » fort, comme dans Malika (reine) qui se prononce melika ou plutôt Mailika, qui est différent de batata ( pomme de terre)

Le son « O », inexistant en arabe, est bel est bien présent, comme dans zrodiya (carottes), babor (bateau) ou kora (sphère).

Consonnes

Les consonnes qui font la particularité de la langue arabe comme le tha ( proche du th anglais) ou le Dha ne sont pas prononcés en Tlemcenien.

Les consonnes utilisées dans le tlemcenien sont les suivantes :

  • BA : bota (citerne) - blata (très grosse pierre),bousseyar(sas)
  • TSA : tsezdam (porte-feuilles) différent du TA
  • DJA : djib (poche ou ramène), djelban ( petit pois) , le « JA » n’existe pas sauf exception comme dans frijider ( réfrigérateur)
  • KHA : khodra ( légumes) remarquez encore le « O », khoudmi ( couteau)
  • HHA : Hhaffaf (coiffeur ), son que l’on fait lors d’une douleur , différent du « H » de l’anglais Hello
  • DA : derbouka ( tambourin) , dar ( maison)
  • RA : Re-a-d ( il s’est endormi)
  • ZA : zaouche (oiseau)
  • SA : ssamssa (gâteau typique), assem ( quoi ) , sa-a-ya ( robinet)
  • CHA : chemche ( soleil), chouf ( regarde)
  • TA : Tomateche ( tomates), tadjine
  • Ô : que je propose d’utiliser comme consonne à la place de 3 : exemple « ôabba » (il a pris) ou ôalam (savant)
  • GHA : glallaya ( cafetière), meghoufel (chevelure fournie)
  • FA : fazed ( inutilisable ), fechta ( fête)
  • KA : kààk ( gâteau tlemcenien), Kred ( frisé)
  • LA : lan-e-rat (l’apocalypse)
  • MA : Ma ( eau), mechtsi (radis) , m-ass ( ciseaux)
  • NA : nààla ( sandales ) ou mieux écrit « nnôala » plutôt que «n3ala »
  • HA : houwa (lui), hrissa ( le gâteau Qalbelouz algerois)
  • WA : werralou ( il lui a montré)
  • YA : Yatsguerrad ( il se détend)
  • PA : du français comme Parasol ou patraka ( tacot)
  • VA : uniquement pour des mots en français comme vélo ou véranda mais pas valise qui se dit "faliza".
  • GA : grad ( il a cassé),griwech (gâteau au grains de sésame)
  • TCHA : letchine (oranges) ,tchbàtche-e (objets de ferraille), consonne rare

Vocabulaire

Le vocabulaire est assez différent de l’arabe classique et s’inscrit dans une approche algerienne : Exemple : tsameskinate ( pauvreté) , tabla (table) , gounina (lapin), ààwd ( cheval) , ôd ( luth mais aussi branche ou bâton) , erfed ( prends) et la liste est très longue.

Une multitude de mots comme les précédents ou bien encore ( rohh / va ) ou ( hder / parle) résonnent comme des mots arabes mais auraient une origine numide, antérieure à l’arrivée des Arabes au Maghreb .

Grammaire

Sur le coté grammaire et conjugaison, les différences existent aussi; par exemple, « Salah khou Karim » (Salah le frère de Karim) se dit à Tlemcen « Salah khah entsaô Karim ».

Conjugaison

  • Exemple du verbe kla "manger":
Present continu Passé Futur
Ànà hàni nàkoul ana klitse Ànà Douk nakoul
Tsinà rek tsakoul tsina klitse Tsinà Douk tsakoul
Houwa ràh yakoul houwa klà Houwa Douk yakoul
Hiya reha tsakoul Hiya klàtse Hiya Douk tsakoul
Hhnà renà nàklou hhnà klina Hhnà Douk nàklou
Tsoumàne rokouk tsàklou Tsoumàne klitsou Tsoumàne Douk tsàklou
Houmen rohoum yaklou Houmen klàw Houmen Douk yaklou

NB  : Douk est souvent remplacé par “Deu-e »

Impératif

  • Tsinà koul
  • Tsoumàne koulou

Le langage est facilement reconnaissable par la quantité de variations avec l’algérien courant, et paradoxalement difficile à utiliser à cause de la quantité de différences et qui aussi n'obéissent pas à des règles claires.

Notes et références

  1. a et b C. Miller, Impact of migration on Arabic Urban vernaculars : Advocating a comparative analysis, publié dans : 5th International Aida Conference, Cadiz, Spain (2004), p.6 (lire en ligne)
  2. a et b C. Miller, Quelles Voix pour quelles Villes arabes ?, publié dans "Les boites Noires de Louis Jean Calvet, Moussirou, A. & Bourgeois, C. (Ed.) (2008) 371-397 [1]
  3. Khaoula Taleb Ibrahimi, « L’Algérie : coexistence et concurrence des langues », dans L'Année du Maghreb, vol.1 (2004) (Lire en ligne)
  4. Le français en Algérie: lexique et dynamique des langues Par Ambroise Queffélec p.35
  5. Algérie: Situation géographique et démolinguistique sur tlfq.ulaval.ca
  6. Dominique Caubet, Questionnaire de dialectologie du Maghreb, E.D.N.A (5), 2000-2001 [2]
  7. Isabelle Berry-Chikhaoui, « Les notions de citadinité et d’urbanité dans l’analyse des villes du Monde arabe », Les Cahiers d’EMAM, 18 (2009) (lire en ligne)
  8. M. Woidich, M. Haak, R.-E. de Jong, C.-H.-M. Versteegh, Approaches to Arabic dialects, dans : Studies in Semitic languages and linguistics, vol.38, (ISBN 9004132066 et 9789004132061) (lire en ligne)
  9. Fiona Mc Laughlin, The Languages of Urban Africa, Continuum International Publishing Group, 2009, pp.35-36 (ISBN 1847061168 et 9781847061164) (lire en ligne)

Liens internes

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