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« Jan Fabre » : différence entre les versions

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|légende=Jan Fabre (au centre) en 2008.
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'''Jan Fabre''', né le {{date|14|décembre|1958}} à [[Anvers]] en [[Belgique]]<ref>Masi Bruno, [http://www.liberation.fr/portrait/0101533924-bourreau-du-corps « Bourreau du corps »] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 25 juin 2005</ref>, où il vit et travaille, est un [[dessinateur]], un [[sculpteur]], un [[chorégraphe]] et un [[metteur en scène]] de [[théâtre]].
'''Jan Fabre''', né le {{date|14|décembre|1958}} à [[Anvers]] en [[Belgique]]<ref>Masi Bruno, [http://www.liberation.fr/portrait/0101533924-bourreau-du-corps « Bourreau du corps »] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 25 juin 2005</ref>, où il vit et travaille, est un [[dessinateur]], un [[sculpteur]], un [[chorégraphe]] et un [[metteur en scène]] de [[théâtre]].


== Biographie et activités ==
== Biographie et activités ==
Né d'un père faisant de l'[[illustration botanique]] et d'une mère [[Infirmier|infirmière]], Jan Fabre est issu d'une famille de trois sœurs et un frère<ref>Gilles Renault, [http://next.liberation.fr/theatre/2005/06/25/bourreau-du-corps_524589 « Jan Fabre : Oiseau de nuit »] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 14 septembre 2017.</ref>.
Né d'un père faisant de l'[[illustration botanique]] et d'une mère [[Infirmier|infirmière]], Jan Fabre est issu d'une famille de trois sœurs et un frère<ref>Gilles Renault, [http://next.liberation.fr/theatre/2005/06/25/bourreau-du-corps_524589 « Jan Fabre : Oiseau de nuit »] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 14 septembre 2017.</ref>.


=== Plasticien ===
=== Plasticien ===
[[Fichier:Searching for Utopia, Nieuwpoort (DSCF9856).jpg|vignette|gauche|''Searching for Utopia'' (Nieuwpoort).]]{{Désaccord de neutralité|Arts et culture|Biographie|date=octobre 2021}}
[[Fichier:Searching for Utopia, Nieuwpoort (DSCF9856).jpg|vignette|gauche|''Searching for Utopia'' (Nieuwpoort).]]
Après avoir étudié à l’École des Arts décoratifs et à l’[[Académie royale des beaux-arts d'Anvers|Académie royale des Beaux-Arts]] d’[[Anvers]], Jan Fabre s’intéresse dès 1976 à l’art de la performance, peignant avec son propre sang en 1977. Certainement influencé et fasciné par les travaux par son presque parfait homonyme [[Jean-Henri Fabre]], l'[[entomologiste]] français (dont il prétend descendre<ref name="Fabre-Marianne">[https://www.marianne.net/La-scatologie-gratuite-regne-a-Avignon_a110762.html « La scatologie gratuite règne à Avignon »], ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'' du {{date-|9|juillet|2005}}.</ref>), {{ezfnec|il développe une observation et une analyse du monde des insectes et plus particulièrement des [[scarabée]]s qui sont pour lui une source d’inspiration sans cesse renouvelée}}. Son choix s’est porté sur l’insecte roi de l’[[Égypte antique]]. Obsédé par la notion de métamorphose et les effets du passage du temps sur l’être vivant, il crée avec les carapaces des coléoptères des sculptures anthropomorphes, presque toujours des icônes médiévales.
Après avoir étudié à l’École des Arts décoratifs et à l’[[Académie royale des beaux-arts d'Anvers|Académie royale des Beaux-Arts]] d’[[Anvers]], Jan Fabre s’intéresse dès 1976 à l’art de la performance, peignant avec son propre sang en 1977. Passionné par les insectes étant enfant, il donne un rôle très important aux [[scarabée]]s dans ses sculptures, ainsi que dans ses spectacles, qu'il organise en prenant pour modèle ces insectes. Il affirme que ''Les Souvenirs entomologiques'', de l'[[entomologiste]] [[Jean-Henri Fabre]], son arrière-grand-père, font partie de ses livres de chevet. Il voit également dans le ''Gesamtkunstwerk'' (œuvre d'art totale) de [[Richard Wagner]], qui mêle différentes disciplines, une source d'« inspiration fondamentale »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Hugues Le |nom=Tanneur |titre=Jan Fabre en «Folies» |url=https://www.liberation.fr/culture/2015/02/02/jan-fabre-en-folies_1194120/ |site=Libération |date=2 février 2015 |consulté le=2022-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Philip |nom=Tirard |titre=Des scarabées en Avignon |url=https://www.lalibre.be/culture/arts/2001/07/11/des-scarabees-en-avignon-Q7OST7I5PVCGVKWL6HM5QISKBE/ |site=La Libre.be |date=10-07-2001 |consulté le=2022-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La déferlante Jan Fabre |url=https://www.humanite.fr/la-deferlante-jan-fabre-330467 |site=L'Humanité |date=2005-06-28 |consulté le=2022-04-02}}</ref>{{,}}<ref name="Fabre-Marianne">[https://www.marianne.net/La-scatologie-gratuite-regne-a-Avignon_a110762.html « La scatologie gratuite règne à Avignon »], ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'' du {{date-|9|juillet|2005}}.</ref>.

[[Fichier:Totem, Ladeuzeplein.jpg|vignette|''Totem'' sur la place Monseigneur Ladeuze à [[Louvain]].]]
[[Fichier:Totem, Ladeuzeplein.jpg|vignette|''Totem'' sur la place Monseigneur Ladeuze à [[Louvain]].]]
Jan Fabre {{refsou|a exposé ses œuvres, ainsi que ses créations théâtrales, à la [[Biennale de Venise]], à la [[Documenta]] de [[Cassel (Hesse)|Cassel]], au Metropolis de [[Berlin]], puis à [[Budapest]] et [[São Paulo]]}}. Des {{refsou|expositions personnelles ont eu lieu au Stedelijk Museum d’[[Amsterdam]], au Museum of Contemporary Art de [[Gand]], au Musée Pecci de [[Prato]], au Kunstverein de [[Hanovre]], puis à [[Helsinki]], [[Lisbonne]], [[Varsovie]], [[Bâle]], musée du Louvre-Lens à Lille, [[Francfort]] et [[Munich]]. Durant l’été 2003, Jan Fabre a exposé son travail à la Fondation [[Joan Miró|Miró]] de [[Barcelone]] et à la Galerie d’Art moderne et d’Art contemporain de [[Bergame]]. Il est représenté par la Galerie [[Daniel Templon]] à [[Paris]] et [[Bruxelles]]}}.  
Jan Fabre a exposé ses œuvres, ainsi que ses créations théâtrales, à la [[Biennale de Venise]]<ref name=":24" />, à la [[Documenta]] de [[Cassel (Hesse)|Cassel]]<ref name=":24" />, au [[Musée de l'Ermitage]] à [[Saint-Petersbourg]]<ref name=":24">{{Lien web |langue=fr |titre=L'artiste belge Jan Fabre sera jugé pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel |url=https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210628-l-artiste-belge-jan-fabre-sera-jug%C3%A9-pour-attentat-%C3%A0-la-pudeur-et-harc%C3%A8lement-sexuel |site=France 24 |date=2021-06-28 |consulté le=2022-04-02}}</ref>, au [[Stedelijk Museum Amsterdam]], au [[documenta]] de [[Cassel (Hesse)|Cassel]], au Museum of Contemporary Art de [[Gand]], au Musée Pecci de [[Prato]], au Kunstverein de [[Hanovre]], à [[Budapest]], [[Helsinki]], [[Lisbonne]], [[Varsovie]], [[Bâle]], [[Francfort]], [[Munich]]<ref name="elle">{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre - Sa bio et toute son actualité - Elle |url=https://www.elle.fr/Personnalites/Jan-Fabre |site=elle.fr |consulté le=2022-04-02}}</ref>. En 2003, Jan Fabre a exposé son travail à la [[Fondation Joan-Miró]] de [[Barcelone]], à la [[Fondation pour l'art contemporain Salomon]] près d'[[Annecy]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Guy |nom=Duplat |titre=Jan Fabre veut mesurer les nuages |url=https://www.lalibre.be/culture/medias-tele/2003/06/19/jan-fabre-veut-mesurer-les-nuages-TTMVUQIWBNHBBNBUOZ3XQGKOFM/ |site=La Libre.be |date=18-06-2003 |consulté le=2022-04-02}}</ref>, à la Galerie d’Art moderne et d’Art contemporain de [[Bergame]]<ref name="elle" />. Il est représenté par la Galerie [[Daniel Templon]] à [[Paris]] et [[Bruxelles]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Jan Fabre, Yue Minju... Les trésors du célèbre galeriste Daniel Templon à l'Institut Magrez |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/jan-fabre-yue-minju-les-tresors-du-celebre-galeriste-daniel-templon-a-l-039-institut-magrez_3364603.html |site=Franceinfo |date=2017-04-03 |consulté le=2022-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Jan Fabre, de bic et de verre |url=https://inferno-magazine.com/2020/01/09/jan-fabre-de-bic-et-de-verre/ |site=Inferno |date=2020-01-09 |consulté le=2022-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Jan Fabre inaugure le nouvel espace de la galerie Templon, Paris |url=https://inferno-magazine.com/2018/03/22/jan-fabre-inaugure-le-nouvel-espace-de-la-galerie-templon-paris/ |site=Inferno |date=2018-03-22 |consulté le=2022-04-02}}</ref>.  


Une des œuvres les plus célèbres de Jan Fabre est le revêtement du plafond de la salle des Glaces du [[palais royal de Bruxelles]], inauguré en {{date-|octobre 2002}} par les souverains, qu'il a recouvert de 1,4 million de carapaces de scarabées. La [[Paola Ruffo di Calabria|reine Paola]] avait créé un comité artistique chargé d'intégrer l'art contemporain belge dans le palais royal, construit au {{s-|XIX}}. Elle avait été séduite par le travail de Jan Fabre qu'elle avait rencontré à plusieurs reprises. Il lui proposa le revêtement du plafond par 1,4 million de carapaces de scarabées. Réverbérant la lumière, ces petites coques de {{Unité|27|mm}} donnent des tons changeants, passant de toutes les teintes de vert à certaines formes de bleu.
Une des œuvres les plus célèbres de Jan Fabre est le revêtement du plafond de la salle des Glaces du [[palais royal de Bruxelles]], inauguré en {{date-|octobre 2002}} par les souverains, qu'il a recouvert de 1,4 million de carapaces de scarabées<ref name=":24" />. La [[Paola Ruffo di Calabria|reine Paola]] avait découvert quatre ans plus tôt la dimension internationale de Jan Fabre lors d'une exposition à [[Venise]]. Il imagine, sur demande la reine, un revêtement pour le plafond composé de 1,4 million de carapaces de scarabées thaïlandais, choisis pour leur capacité à réverbérer la lumière<ref name="Mond461">{{Article|langue=fr|titre=L'outrance de Jan Fabre fêtée sur tous les fronts dans une Belgique conquise|périodique=Le Monde.fr|date=2002-11-25|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/11/25/l-outrance-de-jan-fabre-fetee-sur-tous-les-fronts-dans-une-belgique-conquise_299461_1819218.html|consulté le=2022-04-22}}</ref>. Ces petites coques de {{Unité|27|mm}} donnent des tons changeants selon leur orientation, passant de toutes les teintes de vert à certaines formes de bleu, et forment des motifs végétaux dans lesquels se dissimule la lettre « P », pour Paola<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Claude |nom=Lorent |titre=Le Palais royal irradié par l'art |url=https://www.lalibre.be/culture/arts/2002/10/24/le-palais-royal-irradie-par-lart-UHVUPPSAXVBSTHEDYULHI2SRPI/ |site=La Libre.be |date=23-10-2002 |consulté le=2022-04-22}}</ref>{{,}}<ref name="Mond461"/>. Le nom de l'œuvre, « Heaven of Delight » {{incise|le « Ciel des délices »}} fait écho au [[Jardin des délices]] de [[Jérôme Bosch]], source d'inspiration majeure pour Jan Fabre<ref name="Mond461"/>.


En 2008, Jan Fabre est l'invité du [[musée du Louvre]] à Paris dans le cadre de l'exposition ''Jan Fabre, l'Ange de la métamorphose''<ref name="Monde120408">[https://www.lemonde.fr/culture/article/2008/04/12/enthousiasme-ou-exasperation-jan-fabre-enflamme-le-public-du-louvre_1033923_3246.html#ens_id=1033993 « Enthousiasme ou exaspération : Jan Fabre enflamme le public du Louvre »], par Clarisse Fabre, dans ''[[Le Monde]]'' du {{date-|12|avril|2008}}.</ref>. Elle est inaugurée par la reine Paola et la ministre française de la Culture [[Christine Albanel]]. Dans les salles consacrées aux peintures des écoles du Nord, le visiteur est invité à redécouvrir les chefs-d'œuvre de [[Jan van Eyck]], [[Rogier van der Weyden]], [[Jérôme Bosch]], [[Quentin Metsys]], [[Rembrandt]], ou [[Rubens]] {{refsou|à travers le regard de cet artiste de la scène contemporaine}}. L'artiste cherche à relier son univers avec de grandes thématiques présentes dans les collections : la mort et la résurrection, les vanités, le sacrifice, l'argent, la folie, le carnaval, la bataille, l'atelier{{Refsou}}. Une trentaine d'œuvres, dessins, sculptures, installations, vidéos et films de performance viennent ainsi rythmer le parcours imaginé par l’artiste qui a réorganisé la galerie des peintres des écoles du nord<ref name="Monde120408"/>.
En 2008, Jan Fabre est l'invité du [[musée du Louvre]] à Paris dans le cadre de l'exposition ''Jan Fabre, l'Ange de la métamorphose''<ref name="Monde120408">[https://www.lemonde.fr/culture/article/2008/04/12/enthousiasme-ou-exasperation-jan-fabre-enflamme-le-public-du-louvre_1033923_3246.html#ens_id=1033993 « Enthousiasme ou exaspération : Jan Fabre enflamme le public du Louvre »], par Clarisse Fabre, dans ''[[Le Monde]]'' du {{date-|12|avril|2008}}.</ref>. Elle est inaugurée par la reine [[Paola Ruffo di Calabria|Paola]] et la ministre française de la Culture [[Christine Albanel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Reine et Jan Fabre au Louvre |url=https://www.lalibre.be/2008/04/11/arret-sur-image-la-reine-et-jan-fabre-au-louvre-62RLIEEFYRCENPVRM7LDQTZOLE/ |site=La Libre.be |date=10-04-2008 |consulté le=2022-04-16}}</ref>. Le Louvre lui met à disposition les salles consacrées aux peintures des écoles du Nord, dans lequel il crée un parcours où une quarantaine de ses œuvres sont mises en écho des chefs-d'œuvre de [[Jan van Eyck]], [[Rogier van der Weyden]], [[Jérôme Bosch]], [[Quentin Metsys]], [[Rembrandt]], ou [[Rubens]]<ref name="Monde120408"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Gérard |nom=Lefort |titre=Jan Fabre revisite le Louvre |url=https://www.liberation.fr/culture/2008/05/21/jan-fabre-revisite-le-louvre_72191/ |site=Libération |date=21 mai 2008 |consulté le=2022-04-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre au Louvre, L’ange de la métamorphose (2/2) |url=https://www.franceculture.fr/jan-fabre-au-louvre-lange-de-la-metamorphose-22 |site=France Culture |date=2008-04-11 |consulté le=2022-04-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre au Louvre |url=https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/05/10/01006-20080510ARTFIG00554-jan-fabre-au-louvre.php |site=Le Figaro |date=2008-05-10 |consulté le=2022-04-16}}</ref>. Selon ''[[France Culture]]'', Jan Fabre met en résonance les œuvres des maîtres avec ses thèmes préférés : « la mort et la résurrection, les vanités, le sacrifice, la folie, le carnaval, les guerres, le travail de création... »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre au Louvre, L’ange de la métamorphose (1/2) |url=https://www.franceculture.fr/jan-fabre-au-louvre-lange-de-la-metamorphose-12 |site=France Culture |date=2008-04-11 |consulté le=2022-04-16}}</ref>.


=== Metteur en scène et chorégraphe ===
=== Metteur en scène et chorégraphe ===
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{{pertinence section|date=avril 2020|texte=section manquant de [[WP:PER|sources de synthèse]] [[WP:SQ|de qualité]] garantissant que sont mentionnés les polémiques principales de [[WP:PROP|manière proportionnée]].}}
{{pertinence section|date=avril 2020|texte=section manquant de [[WP:PER|sources de synthèse]] [[WP:SQ|de qualité]] garantissant que sont mentionnés les polémiques principales de [[WP:PROP|manière proportionnée]].}}
[[Fichier:Salvador Dali A (Dali Atomicus) 09633u.jpg|vignette|''Dali Atomicus'', photographie de [[Philippe Halsman]] mettant en scène [[Salvador Dalí]], publiée dans ''[[Life]]'' en 1948.]]
[[Fichier:Salvador Dali A (Dali Atomicus) 09633u.jpg|vignette|''Dali Atomicus'', photographie de [[Philippe Halsman]] mettant en scène [[Salvador Dalí]], publiée dans ''[[Life]]'' en 1948.]]
Jan Fabre au cours de sa carrière a souvent créé des polémiques notamment concernant la nudité, la sexualité ou la scatologie. En 2005, Jan Fabre est artiste associé pour la 59{{ème}} édition du [[Festival d'Avignon]]<ref>{{Lien web|titre=Festival d'Avignon|url=http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.festival-avignon.com%2Ffr%2Farchives-2005#|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref> et présente l’''Histoire des larmes''<ref name=":0">{{Lien web |titre=L'Histoire des larmes - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/l-histoire-des-larmes|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>, dans la [[Cour d'honneur du Palais des papes|Cour d’honneur du palais des Papes]]. Avec l''’Histoire des larmes'', le chorégraphe, metteur en scène et plasticien Flamand travaille l’exploration de l’animalité des corps et de ses sécrétions avec ses comédiens qu’il nomme « guerriers de la beauté »<ref name=":1">{{Lien web|titre=En scènes : le spectacle vivant en vidéo - Avignon 2005, la controverse Jan Fabre - Ina.fr|url=http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00745/avignon-2005-la-controverse-jan-fabre.html|site=En scènes : le spectacle vivant en vidéo|consulté le=2020-04-06}}.</ref>. Son œuvre est très plastique, chorégraphiée et laisse plus de place aux images qu’au texte. Cette œuvre va créer une véritable onde de choc. {{qui|On}} lui reproche trop de violence, d’élitisme, mais aussi son manque de texte, et donc de théâtralité, comme la plupart des œuvres en cette saison. Ce qui provoqua une [[Festival d'Avignon#2004-2013 : Le duo Archambault et Baudriller|polémique]] particulièrement importante sur le choix de programmation de la production de cette année-là : « Lamentable » pour certains spectateurs, pour d’autres il y a une forme de nouveauté<ref name=":1" />.
Jan Fabre au cours de sa carrière a souvent créé des polémiques notamment concernant la nudité, la sexualité ou la scatologie. En 2005, Jan Fabre est artiste associé pour la 59{{ème}} édition du [[Festival d'Avignon]]<ref>{{Lien web|titre=Festival d'Avignon|url=http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.festival-avignon.com%2Ffr%2Farchives-2005#|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref> et présente l’''Histoire des larmes''<ref name=":0">{{Lien web |titre=L'Histoire des larmes - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/l-histoire-des-larmes|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>, dans la [[Cour d'honneur du Palais des papes|Cour d’honneur du palais des Papes]]. Avec l''’Histoire des larmes'', Jan Fabre travaille l’exploration de l’animalité des corps et de ses sécrétions avec ses comédiens qu’il nomme « guerriers de la beauté »<ref name=":1">{{Lien web|titre=En scènes : le spectacle vivant en vidéo - Avignon 2005, la controverse Jan Fabre - Ina.fr|url=http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00745/avignon-2005-la-controverse-jan-fabre.html|site=En scènes : le spectacle vivant en vidéo|consulté le=2020-04-06}}.</ref>. Son œuvre est très plastique, chorégraphiée et laisse plus de place aux images qu’au texte. Cette œuvre va créer une véritable onde de choc. {{qui|On}} lui reproche trop de violence, d’élitisme, mais aussi son manque de texte, et donc de théâtralité, comme la plupart des œuvres en cette saison. Ce qui provoqua une [[Festival d'Avignon#2004-2013 : le duo Archambault et Baudriller|polémique]] particulièrement importante sur le choix de programmation de la production de cette année-là : « Lamentable » pour certains spectateurs, pour d’autres il y a une forme de nouveauté<ref name=":1" />.


En effet, selon Jan Fabre, (entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier<ref name=":0" />), à la différence des éditions précédentes la programmation a davantage porté son choix par rapport à l’identité artistique des artistes et leur univers plutôt que par leurs mises en scène. L’artiste Flamand a contribué à remettre en jeu la poésie et les arts visuels avec de jeunes metteurs en scène comme [[Jean-François Sivadier]]<ref>{{Lien web|titre=La Mort de Danton - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/la-mort-de-danton|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La Vie de Galilée - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/la-vie-de-galilee|site=www.festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref> et [[Gisèle Vienne]]<ref>{{Lien web |titre=I Apologize - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/i-apologize|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Une belle enfant blonde / A young, beautiful blonde girl - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/une-belle-enfant-blondea-young-beautiful-blonde-girl|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>. Cette saison sera selon la critique, centrée autour d’une esthétique de la violence<ref name=":2">Formule employée par Marie-José Mondzain lors de la rencontre organisée par France Culture au Théâtre de la Bastille le 15 octobre 2005, et intitulée « Après Avignon, le théâtre à vif. »</ref> et de formes pluridisciplinaires, et performatives. Ce qui fait opposition au théâtre de texte habituellement présenté.
En effet, selon Jan Fabre, (entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier<ref name=":0" />), à la différence des éditions précédentes la programmation a davantage porté son choix par rapport à l’identité artistique des artistes et leur univers plutôt que par leurs mises en scène. L’artiste Flamand a contribué à remettre en jeu la poésie et les arts visuels avec de jeunes metteurs en scène comme [[Jean-François Sivadier]]<ref>{{Lien web|titre=La Mort de Danton - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/la-mort-de-danton|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La Vie de Galilée - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/la-vie-de-galilee|site=www.festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref> et [[Gisèle Vienne]]<ref>{{Lien web |titre=I Apologize - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/i-apologize|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Une belle enfant blonde / A young, beautiful blonde girl - Festival d'Avignon|url=https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/une-belle-enfant-blondea-young-beautiful-blonde-girl|site= festival-avignon.com|consulté le=2020-04-06}}.</ref>. Cette saison sera selon la critique, centrée autour d’une esthétique de la violence<ref name=":2">Formule employée par Marie-José Mondzain lors de la rencontre organisée par France Culture au Théâtre de la Bastille le 15 octobre 2005, et intitulée « Après Avignon, le théâtre à vif. »</ref> et de formes pluridisciplinaires, et performatives. Ce qui fait opposition au théâtre de texte habituellement présenté.


Ce changement sera majoritairement désapprouvé et certains vont s’insurger sur les dérives du théâtre à Avignon en 2005 de façon claire, comme [[Régis Debray]], dans ''Sur le pont d’Avignon''<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Régis Debray|titre=Sur le pont d'Avignon|passage=|lieu=|éditeur=Flammarion|date=24/10/2005|pages totales=121|isbn=2-08-068960-6|lire en ligne=}}.</ref>. {{style|A noter}} que la notion de théâtre post-dramatique, d’un nouveau théâtre fragmentaire qui transgresse les genres, théorisé par Hans-Thies Lehmann<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Hans-Thies Lehmann|titre=Le Théâtre postdramatique|passage=|lieu=|éditeur=L'Arche|date=2002|pages totales=320|isbn=9782851815118|lire en ligne=}}.</ref> était déjà répandue en Europe. Isabelle Barbéris dans ''L’humain débordé dans le théâtre post dramatique''<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Barbéris|titre=L'humain débordé dans le théâtre postdramatique|périodique=Cités|volume=55|numéro=3|date=2013|issn=1299-5495|issn2=1969-6876|doi=10.3917/cite.055.0025|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-cites-2013-3-page-25.htm|consulté le=2020-04-06|pages=25 }}.</ref> parle d’un nouveau règne, celui des créateurs ou des écrivains de plateau qui, par leur pratique remettent en question la position de l’auteur et du texte dans l’œuvre scénique. Ces nouvelles formes de théâtre décentrent le texte pour envisager les enjeux à partir du plateau, et questionnent la notion de représentation/dé représentation, ou de présentation de l’homme sur scène. Cela implique selon elle une « nouvelle mise en relation de l’humain qui reconfigure ses limites propres, pour venir les troubler, les déplacer, voire les annuler ». La transformation de cette relation entre la scène et la salle et de la relation à l’œuvre, rapproche davantage le théâtre de la performance, et du performance art.
Ce changement sera majoritairement désapprouvé et certains vont s’insurger sur les dérives du théâtre à Avignon en 2005 de façon claire, comme [[Régis Debray]], dans ''Sur le pont d’Avignon''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Régis Debray|titre=Sur le pont d'Avignon|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|date=24/10/2005|pages totales=121|isbn=2-08-068960-6}}.</ref>. {{style|A noter}} que la notion de théâtre post-dramatique, d’un nouveau théâtre fragmentaire qui transgresse les genres, théorisé par Hans-Thies Lehmann<ref>{{Ouvrage|auteur1=Hans-Thies Lehmann|titre=[[Le Théâtre postdramatique]]|éditeur=[[L'Arche (éditeur)|L'Arche]]|année=2002|pages totales=320|isbn=9782851815118}}.</ref> était déjà répandue en Europe. [[Isabelle Barbéris]] dans ''L’humain débordé dans le théâtre post dramatique''<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Barbéris|titre=L'humain débordé dans le théâtre postdramatique|périodique=Cités|volume=55|numéro=3|date=2013|issn=1299-5495|issn2=1969-6876|doi=10.3917/cite.055.0025|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-cites-2013-3-page-25.htm|consulté le=2020-04-06|pages=25 }}.</ref> parle d’un nouveau règne, celui des créateurs ou des écrivains de plateau qui, par leur pratique remettent en question la position de l’auteur et du texte dans l’œuvre scénique. Ces nouvelles formes de théâtre décentrent le texte pour envisager les enjeux à partir du plateau, et questionnent la notion de représentation/dé représentation, ou de présentation de l’homme sur scène. Cela implique selon elle une « nouvelle mise en relation de l’humain qui reconfigure ses limites propres, pour venir les troubler, les déplacer, voire les annuler ». La transformation de cette relation entre la scène et la salle et de la relation à l’œuvre, rapproche davantage le théâtre de la performance, et du performance art.


D'après Christian Biet et Christophe Triau, il n'y a pas réellement de rupture en 2005 à Avignon<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Biet et Christophe Triau|titre=Qu'est-ce que le théâtre ?|passage=751|lieu=|éditeur=Gallimard|date=26-01-2006|pages totales=1020|isbn=9782070300365|lire en ligne=}}.</ref> . Ils observent en effet, que dans l’histoire, d’autres formes nouvelles de théâtre sont nées, on parle même de « Croisement de disciplines artistiques et de mélange des genres dans les arts de la scène sans parler de pluridisciplinarité ». Selon les auteurs, l’arrivée de la performance au théâtre ne fait pas exception, mais fait partie de l’hybridation constante du théâtre. D’autres critiques tels que [[Bruno Tackels]] et [[Georges Banu]] dans ''Le cas Avignon 2005'' <ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Georges Banu et Bruno Tackels|titre=Le cas Avignon 2005|passage=|lieu=|éditeur=L'entretemps|date=Novembre 2005|pages totales=272|isbn=978-2-912877-57-4|lire en ligne=}}.</ref> vont apporter un éclairage sur cette polémique en pointant du doigt la querelle des anciens et des modernes, l’opposition faite entre le théâtre de texte et le théâtre d’image, qui fait signe d’une transformation du spectacle vivant et l’avènement de nouvelles formes, non sans créer de confusion.
D'après Christian Biet et Christophe Triau, il n'y a pas réellement de rupture en 2005 à Avignon<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Biet|auteur2=Christophe Triau|titre=Qu'est-ce que le théâtre ?|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|date=26-01-2006|pages totales=1020|passage=751|isbn=9782070300365}}.</ref> . Ils observent en effet, que dans l’histoire, d’autres formes nouvelles de théâtre sont nées, on parle même de « Croisement de disciplines artistiques et de mélange des genres dans les arts de la scène sans parler de pluridisciplinarité ». Selon les auteurs, l’arrivée de la performance au théâtre ne fait pas exception, mais fait partie de l’hybridation constante du théâtre. D’autres critiques tels que [[Bruno Tackels]] et [[Georges Banu]] dans ''Le cas Avignon 2005'' <ref>{{Ouvrage|auteur1=Georges Banu|auteur2=Bruno Tackels|titre=Le cas Avignon 2005|sous-titre=regards critiques|éditeur=L'entretemps|date=Novembre 2005|pages totales=272|isbn=978-2-912877-57-4}}.</ref> vont apporter un éclairage sur cette polémique en pointant du doigt la querelle des anciens et des modernes, l’opposition faite entre le théâtre de texte et le théâtre d’image, qui fait signe d’une transformation du spectacle vivant et l’avènement de nouvelles formes, non sans créer de confusion.


Jan Fabre est conscient de la rupture esthétique de son œuvre avec les attentes du public festivalier. Il défend que l’intérêt de l’art est d’infliger des blessures dans les pensées et/ou de les soigner<ref name=":1" />. Malgré tout il dit ne pas défendre la violence, mais l’énergie et la vitalité. {{citation bloc|Je pense que l’artiste a un combat à mener mais c’est un combat poétique pour défendre la vulnérabilité de la beauté et du genre humain<ref>Entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier, [https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/l-histoire-des-larmes disponible en téléchargement.]</ref>.}} Le metteur en scène conçoit son œuvre comme un appel à la prise de conscience d’une responsabilité commune pour le bien-être du monde. Mais pour la plupart des spectateurs, ses spectacles sont très pénibles à supporter: "crainte, aversion, peur, pitié, horreur, tristesse, répugnance, répulsion"<ref name=":2" /> face à ces représentations de violences humaines très vives.
Jan Fabre est conscient de la rupture esthétique de son œuvre avec les attentes du public festivalier. Il défend que l’intérêt de l’art est d’infliger des blessures dans les pensées et/ou de les soigner<ref name=":1" />. Malgré tout il dit ne pas défendre la violence, mais l’énergie et la vitalité. {{citation bloc|Je pense que l’artiste a un combat à mener mais c’est un combat poétique pour défendre la vulnérabilité de la beauté et du genre humain<ref>Entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier, [https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2005/l-histoire-des-larmes disponible en téléchargement.]</ref>.}} Le metteur en scène conçoit son œuvre comme un appel à la prise de conscience d’une responsabilité commune pour le bien-être du monde. Mais pour la plupart des spectateurs, ses spectacles sont très pénibles à supporter: "crainte, aversion, peur, pitié, horreur, tristesse, répugnance, répulsion"<ref name=":2" /> face à ces représentations de violences humaines très vives.


En novembre 2012, lors de la réalisation d'une photo faisant référence à une œuvre de [[Salvador Dalí]] ''Dali Atomicus'' datant de 1948<ref name="Duplat"/>, il pratique des « lancers de chats » en l'air sur quelques mètres de hauteur dans les escaliers de l'hôtel de ville d'[[Anvers]] suscitant la colère d'associations de défense des animaux et de certains responsables politiques locaux ainsi que son agression physique et diverses menaces. L'artiste s'est excusé publiquement le lendemain regrettant « vivement que ces chats soient mal retombés » mais qu'ils allaient bien<ref>[http://next.liberation.fr/arts/2012/11/02/jan-fabre-s-excuse-pour-son-provocant-lancer-de-chats_857740 ''Jan Fabre s'excuse pour son provocant lancer de chats''] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' le 2 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref>[https://www.rtbf.be/info/etcetera/detail_jan-fabre-je-n-ai-pas-voulu-blesser-de-chat-excusez-moi?id=7867314 ''Jan Fabre : "Je n'ai pas voulu blesser de chat, excusez-moi"''] sur le site de la [[RTBF]] le 2 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref name="Duplat">[http://www.lalibre.be/societe/insolite/article/775547/les-28-jets-de-chats-pour-dali.html ''Les 28 jets de chats pour Dali - Commentaires d’une philosophe, Vinciane Despret''] par Guy Duplat dans ''[[La Libre Belgique]]'' le 5 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/jan-fabre-la-barbarie-a-visage-artistique-06-11-2012-1525674_23.php ''Jan Fabre : la barbarie à visage artistique''] dans ''[[Le Point]]'' du 6 novembre 2012.</ref>.
En novembre 2012, lors de la réalisation d'une photo faisant référence à une œuvre de [[Salvador Dalí]] ''Dali Atomicus'' datant de 1948<ref name="Duplat"/>, il pratique des « lancers de chats » en l'air sur quelques mètres de hauteur dans les escaliers de l'hôtel de ville d'[[Anvers]] suscitant la colère d'associations de défense des animaux et de certains responsables politiques locaux ainsi que son agression physique et diverses menaces. L'artiste s'est excusé publiquement le lendemain regrettant « vivement que ces chats soient mal retombés » mais qu'ils allaient bien<ref>[http://next.liberation.fr/arts/2012/11/02/jan-fabre-s-excuse-pour-son-provocant-lancer-de-chats_857740 ''Jan Fabre s'excuse pour son provocant lancer de chats''] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' le 2 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref>[https://www.rtbf.be/info/etcetera/detail_jan-fabre-je-n-ai-pas-voulu-blesser-de-chat-excusez-moi?id=7867314 ''Jan Fabre : "Je n'ai pas voulu blesser de chat, excusez-moi"''] sur le site de la [[RTBF]] le 2 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref name="Duplat">[http://www.lalibre.be/societe/insolite/article/775547/les-28-jets-de-chats-pour-dali.html ''Les 28 jets de chats pour Dali - Commentaires d’une philosophe, Vinciane Despret''] par Guy Duplat dans ''[[La Libre Belgique]]'' le 5 novembre 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/jan-fabre-la-barbarie-a-visage-artistique-06-11-2012-1525674_23.php ''Jan Fabre : la barbarie à visage artistique''] dans ''[[Le Point]]'' du 6 novembre 2012.</ref>.


En février 2016, Jan Fabre est nommé directeur artistique du festival d’Athènes et d'Epidaure par le ministère grec de la Culture pour une durée de quatre ans<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L'iconoclaste belge Jan Fabre nommé directeur artistique du festival d'Athènes |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/l-iconoclaste-belge-jan-fabre-nomme-directeur-artistique-du-festival-d-athenes-926033.html |site=France 3 Hauts-de-France |date=11/02/2016 |consulté le=2022-04-17}}</ref>{{,}}<ref name="avenir">{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre quitte sa fonction de curateur au Festival international d’Athènes |url=https://www.lavenir.net/actu/monde/2016/04/02/jan-fabre-quitte-sa-fonction-de-curateur-au-festival-international-dathenes-XAVGW4NU7VFJ3HNZRPJ7DJB7XA/ |site=lavenir.net |date=02-04-2016 |consulté le=2022-04-17}}</ref>. Mais dès avril 2016, il quitte son poste, après que les créateurs grecs ont publié une lettre ouverte demandant sa démission et celle du ministre. Jan Fabre voulait donner une dimension internationale au festival, et avait prévu une première édition 2016 « 100 % belge » {{incise|cette focalisation exclusive sur l'art belge résultant du peu de temps imparti pour mettre sur pied cette première édition }} et des éditions 2017 et 2018 comportant au moins 30 % d'artistes grecs. Jusqu'alors, le festival était à 90% grec, et les artistes grecs, rejoints par les partis politiques d'opposition, accusent Jan Fabre de « totalitarisme artistique ». Ils qualifient l'édition « 100 % belge » d'« injurieuse » et dénoncent un danger pour les « artistes grecs au chômage, depuis longtemps mis à rude épreuve »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Ève |nom=Beauvallet |titre=Jan Fabre démissionne du Festival d'Athènes et d'Epidaure |url=https://www.liberation.fr/theatre/2016/04/03/jan-fabre-demissionne-du-festival-d-athenes-et-d-epidaure_1443644/ |site=Libération |date=3 avril 2016 |consulté le=2022-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'artiste Jan Fabre, critiqué, démissionne prématurément du festival d'Athènes |url=https://www.lepoint.fr/culture/l-artiste-jan-fabre-critique-demissionne-prematurement-du-festival-d-athenes-02-04-2016-2029596_3.php |site=Le Point |date=2016-04-02 |consulté le=2022-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les artistes grecs demandent la démission du ministre de la Culture dans une lettre ouverte |url=https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/artistes-grecs-demandent-demission-ministre-de-culture-lettre-ouverte-76006-02-04-2016/ |site=Les Inrocks |date=2 avril 2016 |consulté le=2022-04-17}}</ref>.
En 2016, Jan Fabre est nommé « curateur au Festival international d’Athènes et d'Epidaure » par le ministère grec de la Culture. En avril 2016, il en démissionne après une conférence de presse, « ayant injurié » et « humilié » les créateurs grecs, qui réunis en Assemblée générale au [[Théâtre d'Epidaure]] ont répondu par une lettre ouverte demandant sa démission et celle du ministre<ref>[http://www.lesinrocks.com/2016/04/02/scenes/artistes-grecs-demandent-demission-ministre-de-culture-lettre-ouverte-11816915/ Voir sur ''lesinrocks.com''.]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lavenir.net/cnt/dmf20160402_00805281/jan-fabre-quitte-sa-fonction-de-curateur-au-festival-international-d-athenes « Jan Fabre quitte sa fonction de curateur au festival international d’Athènes »], ''lavenir.net'', 2 avril 2016.</ref>.


Cette même année, lors d'une [[Rétrospective (exposition artistique)|rétrospective]] organisée par le [[musée de l'Ermitage]], l'artiste fait à nouveau polémique en exposant des chiens empaillés suspendus par des crocs de boucher. [[Mikhaïl Piotrovski|Mikhail Piotrovsky]], directeur de l'Ermitage déclare : « Fabre tente de donner une nouvelle vie aux chiens via l'art, et ainsi de vaincre la mort ».<ref>{{Lien web |titre=Après le lancer de chats, Jan Fabre scandalise en pendant des chiens en Russie |url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/11/16/03015-20161116ARTFIG00116-apres-le-lancer-de-chats-jan-fabre-scandalise-en-pendant-des-chiens-en-russie.php |site=LEFIGARO |consulté le=2021-06-29}}</ref>
Cette même année, lors d'une [[Rétrospective (exposition artistique)|rétrospective]] organisée par le [[musée de l'Ermitage]], l'artiste fait à nouveau polémique en exposant des chiens empaillés suspendus par des crocs de boucher. [[Mikhaïl Piotrovski|Mikhail Piotrovsky]], directeur de l'Ermitage déclare : « Fabre tente de donner une nouvelle vie aux chiens via l'art, et ainsi de vaincre la mort »<ref>{{Lien web |titre=Après le lancer de chats, Jan Fabre scandalise en pendant des chiens en Russie |url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/11/16/03015-20161116ARTFIG00116-apres-le-lancer-de-chats-jan-fabre-scandalise-en-pendant-des-chiens-en-russie.php |site=LEFIGARO |consulté le=2021-06-29}}</ref>.


=== Condamnation pour agression sexuelle et violences ===
=== Accusations de harcèlement ===
En 2018, une lettre ouverte<ref>{{Lien web |titre=https://www.rektoverso.be/artikel/open-letter-metoo-and-troubleynjan-fabre |url=https://www.rektoverso.be/artikel/open-letter-metoo-and-troubleynjan-fabre |site=rektoverso.be |consulté le=2018-10-02}}.</ref>, signée par vingt danseuses qui ont travaillé avec le chorégraphe, accuse Jan Fabre de « gestes déplacés, brimades, harcèlement et chantage sexuel »<ref>{{Article |auteur1= |titre=Jan Fabre accusé de harcèlement sexuel : ce qu'il faut savoir |périodique=Télérama.fr |date=19/09/2018 |issn= |lire en ligne=https://www.telerama.fr/scenes/jan-fabre-accuse-de-harcelement-sexuel-ce-quil-faut-savoir,n5813221.php |consulté le=2018-10-02 }}.</ref>, plongeant sa compagnie dans l'incertitude<ref>{{Article |auteur1= |titre=Les accusations de harcèlement sexuel plongent la compagnie de Jan Fabre dans l’incertitude |périodique=Télérama.fr |date=02/10/2018 |issn= |lire en ligne=https://www.telerama.fr/scenes/les-accusation-de-harcelement-sexuel-plongent-la-compagnie-de-jan-fabre-dans-lincertitude,n5830975.php |consulté le=2018-10-02 }}.</ref>.
En 2018, une lettre ouverte<ref>{{Lien web |titre=https://www.rektoverso.be/artikel/open-letter-metoo-and-troubleynjan-fabre |url=https://www.rektoverso.be/artikel/open-letter-metoo-and-troubleynjan-fabre |site=rektoverso.be |consulté le=2018-10-02}}.</ref>, signée par vingt danseuses qui ont travaillé avec le chorégraphe, accuse Jan Fabre de « gestes déplacés, brimades, harcèlement et chantage sexuel »<ref>{{Article |auteur1= |titre=Jan Fabre accusé de harcèlement sexuel : ce qu'il faut savoir |périodique=Télérama.fr |date=19/09/2018 |lire en ligne=https://www.telerama.fr/scenes/jan-fabre-accuse-de-harcelement-sexuel-ce-quil-faut-savoir,n5813221.php |consulté le=2018-10-02 }}.</ref>, plongeant sa compagnie dans l'incertitude<ref>{{Article |auteur1= |titre=Les accusations de harcèlement sexuel plongent la compagnie de Jan Fabre dans l’incertitude |périodique=Télérama.fr |date=02/10/2018 |lire en ligne=https://www.telerama.fr/scenes/les-accusation-de-harcelement-sexuel-plongent-la-compagnie-de-jan-fabre-dans-lincertitude,n5830975.php |consulté le=2018-10-02 }}.</ref>.


La publication de cette lettre est suivie quelques jours plus tard par celle d'un texte signé par plus de cent cinquante chorégraphes belges déclarant leur soutien et leur solidarité pour les performeurs et employés ayant témoigné<ref>{{Lien web |titre=Make movement: pour la solidarité et des pratiques artistiques éthiques |url=https://www.rektoverso.be/artikel/make-movement-pour-la-solidarit-et-des-pratiques-artistiques-thiques |site= rektoverso.be |consulté le=2021-10-12}}</ref>. Les signataires s'engagent également « à un effort collectif pour atteindre un environnement de travail sain dans le champ des arts de la scène ».
La publication de cette lettre est suivie quelques jours plus tard par celle d'un texte signé par plus de cent cinquante chorégraphes belges déclarant leur soutien et leur solidarité pour les performeurs et employés ayant témoigné<ref>{{Lien web |titre=Make movement: pour la solidarité et des pratiques artistiques éthiques |url=https://www.rektoverso.be/artikel/make-movement-pour-la-solidarit-et-des-pratiques-artistiques-thiques |site= rektoverso.be |consulté le=2021-10-12}}</ref>. Les signataires s'engagent également « à un effort collectif pour atteindre un environnement de travail sain dans le champ des arts de la scène ».


En 2021, Jan Fabre est renvoyé devant la justice à Anvers pour « attentat à la pudeur » et « harcèlement sexuel »<ref>{{Lien web |titre=L'artiste belge Jan Fabre sera jugé pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel |url=https://www.lefigaro.fr/culture/l-artiste-belge-jan-fabre-sera-juge-pour-attentat-a-la-pudeur-et-harcelement-sexuel-20210628 |site=LEFIGARO |consulté le=2021-06-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le chorégraphe et plasticien flamand Jan Fabre sera jugé pour harcèlement sexuel|périodique=Le Monde.fr|date=2021-06-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/06/30/le-choregraphe-et-plasticien-flamand-jan-fabre-sera-juge-pour-harcelement-sexuel_6086403_3246.html|consulté le=2022-04-04}}</ref>. Le 29 avril 2022, il est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et privation de ses droits civiques pour une durée de cinq ans, aux motifs de violence, harcèlement moral et sexuel au travail sur cinq danseuses et agression sexuelle sur une sixième plaignante, un baiser avec la langue non consenti<ref>{{Article|langue=fr|titre=Jan Fabre condamné pour agression sexuelle et violences, l’avenir de sa troupe compromis|périodique=Le Monde.fr|date=2022-04-29|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/04/29/jan-fabre-condamne-pour-agression-sexuelle-et-violences-l-avenir-de-sa-troupe-compromis_6124208_3246.html}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=#MeToo : l'artiste belge Jan Fabre condamné à 18 mois de prison avec sursis pour "harcèlement sexuel" |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/art-contemporain/metoo-l-artiste-belge-jan-fabre-condamne-a-18-mois-de-prison-avec-sursis-pour-harcelement-sexuel_5109634.html |site=Franceinfo |date=2022-04-29 |consulté le=2022-05-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=nl |titre=Kunstenaar Jan Fabre veroordeeld tot 18 maanden cel met uitstel voor onder meer aanranding |url=https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2022/04/29/uitspraak-jan-fabre/ |site=vrtnws.be |date=2022-04-29 |consulté le=2022-05-05}}</ref>.
En 2021, Jan Fabre est renvoyé devant la justice à Anvers pour « attentat à la pudeur » et « harcèlement sexuel »<ref>{{Lien web |titre=L'artiste belge Jan Fabre sera jugé pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel |url=https://www.lefigaro.fr/culture/l-artiste-belge-jan-fabre-sera-juge-pour-attentat-a-la-pudeur-et-harcelement-sexuel-20210628 |site=LEFIGARO |consulté le=2021-06-29}}</ref>.

En conséquence de sa condamnation le [[Palais des Beaux-Arts (Bruxelles)|Palais des Beaux-Arts de Bruxelles]] annonce que l’œuvre « Le regard en dedans (L’heure Bleue) » qui orne les escaliers du musée ne sera plus éclairée la nuit pendant 18 mois et qu'une réflexion à plus long terme est engagée quant à savoir s'il faut distinguer l'homme de l'artiste<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jan Fabre condamné : ses œuvres ne sont plus éclairées au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles |url=https://www.rtbf.be/article/jan-fabre-condamne-ses-oeuvres-ne-sont-plus-eclairees-au-musee-des-beaux-arts-de-bruxelles-10984351 |site=RTBF |consulté le=2022-05-06}}</ref>.

La municipalité de [[Namur]] annonce que la sculpture « Searching for Utopia » surplombant la ville sera conservée, malgré la demande de retrait par des collectifs. Le bourgmestre déclare que la justice a jugé Jan Fabre mais pas son œuvre artistique. Mais, pour marquer la désapprobation de la ville des actes condamnés, l'œuvre fait l'objet de « mesures complémentaires » : durant dix-huit mois, un bandeau noir est posé sur les yeux du personnage représentant l'artiste lui-même, l'éclairage de nuit est suspendu, et un panneau est installé expliquant les raisons et le contexte de ces mesures<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=#MeToo : une sculpture de l'artiste Jan Fabre recouverte d'un bandeau noir après sa condamnation pour "attentat à la pudeur" |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/danse/metoo-une-sculpture-de-l-artiste-jan-fabre-recouverte-d-un-bandeau-noir-apres-sa-condamnation-pour-attentat-a-la-pudeur_5122567.html |site=Franceinfo |date=2022-05-06 |consulté le=2022-05-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La statue de tortue signée Jan Fabre restera à la Citadelle de Namur… sous conditions |url=https://www.rtbf.be/article/la-statue-de-tortue-signee-jan-fabre-restera-a-la-citadelle-de-namur-sous-conditions-10986015 |site=RTBF |consulté le=2022-05-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Faut-il retirer la statue de Jan Fabre à Namur? C'est en tout cas ce que souhaite un collectif par respect pour les victimes de l'artiste |url=https://www.rtl.be/info/regions/namur/faut-il-retirer-la-statue-de-jan-fabre-a-namur-c-est-en-tout-cas-ce-que-souhaite-un-collectif-par-respect-pour-les-victimes-de-l-artiste-1373385.aspx |site=RTL Info |date=2022-04-30 |consulté le=2022-05-07}}</ref>.

Selon le quotidien [[Het Laatste Nieuws]], Jan Fabre faisait l'objet d'un culte de la personnalité. En 2016 Jan Fabre déclarait « Vivre avec moi est un enfer, je consume les gens ». Le quotidien affirme qu'à l’époque cela était considéré comme normal, correspondant à l’image que tout le monde se faisait d'un artiste excentrique, mais que le [[Mouvement MeToo|mouvement #MeToo]] a changé les perceptions<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=#MeToo. L’artiste belge Jan Fabre condamné à dix-huit mois de prison avec sursis |url=https://www.courrierinternational.com/article/metoo-l-artiste-belge-jan-fabre-condamne-a-dix-huit-mois-de-prison-avec-sursis |site=Courrier international |date=2022-04-29 |consulté le=2022-05-11}}</ref>.


== Principaux spectacles ==
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*2015 : ''Mount Olympus''<ref>[https://web.archive.org/web/20160324012501/http://culturebox.francetvinfo.fr/live/theatre/theatre-contemporain/mount-olympus-de-jan-fabre-performance-de-24-heures-1-234199 Présentation de ''Mount Olympus''], sur ''[[France Info (offre globale)|culturebox.francetvinfo.fr]]''.</ref>
*2015 : ''Mount Olympus''<ref>[https://web.archive.org/web/20160324012501/http://culturebox.francetvinfo.fr/live/theatre/theatre-contemporain/mount-olympus-de-jan-fabre-performance-de-24-heures-1-234199 Présentation de ''Mount Olympus''], sur ''[[France Info (offre globale)|culturebox.francetvinfo.fr]]''.</ref>
*2016 : ''[[Le record de Jan Fabre|Une tentative de ne pas battre le record du monde de l’heure établi par Eddy Merckx à Mexico en 1972 (ou comment rester un nain au pays des géants)]]''
*2016 : ''[[Le record de Jan Fabre|Une tentative de ne pas battre le record du monde de l’heure établi par Eddy Merckx à Mexico en 1972 (ou comment rester un nain au pays des géants)]]''
*2018 : ''Belgian Rules / Belgium Rules''<ref>{{Article|auteur1=|titre=Villeneuve d'Ascq : l'artiste Jan Fabre met en scène une ode corrosive à la Belgique|périodique=France 3 Hauts-de-France|date=22/02/2018|issn=|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/villeneuve-ascq/villeneuve-ascq-artiste-jan-fabre-met-scene-ode-corrosive-belgique-1428217.html|consulté le=2018-10-02|pages=}}.</ref>
*2018 : ''Belgian Rules / Belgium Rules''<ref>{{Article|auteur1=|titre=Villeneuve d'Ascq : l'artiste Jan Fabre met en scène une ode corrosive à la Belgique|périodique=France 3 Hauts-de-France|date=22/02/2018|lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/villeneuve-ascq/villeneuve-ascq-artiste-jan-fabre-met-scene-ode-corrosive-belgique-1428217.html|consulté le=2018-10-02|pages=}}.</ref>
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:''Tekeningen Ilad of the Bic-Art 1980'', [[Zurich]], Galerie Elisabeth Kaufmann
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:''Angel and Warrior. Strategy and Tactics'', Marugame, MIMOCA Museum of Contemporary Art
:''Angel and Warrior. Strategy and Tactics'', Marugame, MIMOCA Museum of Contemporary Art
:''Memento Mori'', [[Luxembourg (ville)|Luxembourg]], Galerie Beaumont-Public
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:''Umbraculum. Un lieu ombragé hors du monde pour penser et travailler'', [[Avignon]], Chapelle Saint-Charles
:''Umbraculum. Un lieu ombragé hors du monde pour penser et travailler'', [[Avignon]], Chapelle Saint-Charles
:''Neue Arbeiten'', [[Munich]], Galerie Bernd Klüser
:''Neue Arbeiten'', [[Munich]], Galerie Bernd Klüser
:''Solo Exhibition Jan Fabre. Progetto Roma 2001 Umbraculum. Un posto ombreggiato dove pensare e lavorare lontano dalla vita quotidiana'', [[Rome]], Galleria Comunale d’Arte Moderna e Contemporanea. ''L’uomo che misura le nuvole - l’uomo dalle gambe di carne''. Rome, Academia Belgica
:''Solo Exhibition Jan Fabre. Progetto Roma 2001 Umbraculum. Un posto ombreggiato dove pensare e lavorare lontano dalla vita quotidiana'', [[Rome]], Galleria Comunale d’Arte Moderna e Contemporanea. ''L’uomo che misura le nuvole - l’uomo dalle gambe di carne''. Rome, Academia Belgica
* 2002 :
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:''Gaude succurrere vitae (Verheug u ter hulp te komen aan het leven)'', [[Gand]], Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (SMAK)
:''Gaude succurrere vitae (Verheug u ter hulp te komen aan het leven)'', [[Gand]], Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (SMAK)
:''The great confinement'', [[Salzbourg]], Galerie Academia & Galerie Mario Mauroner Contemporary Art
:''The great confinement'', [[Salzbourg]], Galerie Academia & Galerie Mario Mauroner Contemporary Art
* 2003 :
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:''Umbraculum'', [[Oslo]], Kunstnernes Hus
:''Umbraculum'', [[Oslo]], Kunstnernes Hus
:''Sanguis/Mantis'', [[Galerie Daniel Templon]]
:''Sanguis/Mantis'', [[Galerie Daniel Templon]]
:''Gaude succurrere vitae (Rallegratevi di soccorrere la vita)'', [[Bergame]], Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea (GAMEC)
:''Gaude succurrere vitae (Rallegratevi di soccorrere la vita)'', [[Bergame]], Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea (GAMEC)
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*2016 :
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**''Stigmata - actions & performances 1976-2016'', [[musée d'art contemporain de Lyon]]
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**''Jan Fabre. Spiritual Guards'', à [[Florence]]. Exposition au [[Forte Belvedere]], [[Palazzo Vecchio]] et [[Piazza della Signoria]] (''Searching for Utopia'' et ''[[l'Homme qui mesure les nuages]]'')<ref>[http://musefirenze.it/mostre/janfabre/ Exposition Jan Fabre], sur ''musefirenze.it''</ref>.
**''Jan Fabre. Spiritual Guards'', à [[Florence]]. Exposition au [[Forte Belvedere]], [[Palazzo Vecchio]] et [[Piazza della Signoria]] (''Searching for Utopia'' et ''[[l'Homme qui mesure les nuages]]'')<ref>[http://musefirenze.it/mostre/janfabre/ Exposition Jan Fabre], sur ''musefirenze.it''</ref>.
**Jan Fabre, State Museum Hermitage, Saint-Petersburg, Russia
**Jan Fabre, State Museum Hermitage, Saint-Petersburg, Russia
* 2018 :
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Dernière version du 12 avril 2024 à 11:59

Jan Fabre
Jan Fabre (au centre) en 2008.
Naissance
Nationalité
Activités
Formation
Représenté par
Deweer Gallery (d), LIMA (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Partenaires
Lieu de travail
Anvers (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Jean-Henri Fabre (arrière-grand-père paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Site web

Jan Fabre, né le à Anvers en Belgique[1], où il vit et travaille, est un dessinateur, un sculpteur, un chorégraphe et un metteur en scène de théâtre.

Biographie et activités

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Né d'un père faisant de l'illustration botanique et d'une mère infirmière, Jan Fabre est issu d'une famille de trois sœurs et un frère[2].

Searching for Utopia (Nieuwpoort).

Après avoir étudié à l’École des Arts décoratifs et à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Jan Fabre s’intéresse dès 1976 à l’art de la performance, peignant avec son propre sang en 1977. Passionné par les insectes étant enfant, il donne un rôle très important aux scarabées dans ses sculptures, ainsi que dans ses spectacles, qu'il organise en prenant pour modèle ces insectes. Il affirme que Les Souvenirs entomologiques, de l'entomologiste Jean-Henri Fabre, son arrière-grand-père, font partie de ses livres de chevet. Il voit également dans le Gesamtkunstwerk (œuvre d'art totale) de Richard Wagner, qui mêle différentes disciplines, une source d'« inspiration fondamentale »[3],[4],[5],[6].

Totem sur la place Monseigneur Ladeuze à Louvain.

Jan Fabre a exposé ses œuvres, ainsi que ses créations théâtrales, à la Biennale de Venise[7], à la Documenta de Cassel[7], au Musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg[7], au Stedelijk Museum Amsterdam, au documenta de Cassel, au Museum of Contemporary Art de Gand, au Musée Pecci de Prato, au Kunstverein de Hanovre, à Budapest, Helsinki, Lisbonne, Varsovie, Bâle, Francfort, Munich[8]. En 2003, Jan Fabre a exposé son travail à la Fondation Joan-Miró de Barcelone, à la Fondation pour l'art contemporain Salomon près d'Annecy[9], à la Galerie d’Art moderne et d’Art contemporain de Bergame[8]. Il est représenté par la Galerie Daniel Templon à Paris et Bruxelles[10],[11],[12].  

Une des œuvres les plus célèbres de Jan Fabre est le revêtement du plafond de la salle des Glaces du palais royal de Bruxelles, inauguré en par les souverains, qu'il a recouvert de 1,4 million de carapaces de scarabées[7]. La reine Paola avait découvert quatre ans plus tôt la dimension internationale de Jan Fabre lors d'une exposition à Venise. Il imagine, sur demande la reine, un revêtement pour le plafond composé de 1,4 million de carapaces de scarabées thaïlandais, choisis pour leur capacité à réverbérer la lumière[13]. Ces petites coques de 27 mm donnent des tons changeants selon leur orientation, passant de toutes les teintes de vert à certaines formes de bleu, et forment des motifs végétaux dans lesquels se dissimule la lettre « P », pour Paola[14],[13]. Le nom de l'œuvre, « Heaven of Delight » — le « Ciel des délices » — fait écho au Jardin des délices de Jérôme Bosch, source d'inspiration majeure pour Jan Fabre[13].

En 2008, Jan Fabre est l'invité du musée du Louvre à Paris dans le cadre de l'exposition Jan Fabre, l'Ange de la métamorphose[15]. Elle est inaugurée par la reine Paola et la ministre française de la Culture Christine Albanel[16]. Le Louvre lui met à disposition les salles consacrées aux peintures des écoles du Nord, dans lequel il crée un parcours où une quarantaine de ses œuvres sont mises en écho des chefs-d'œuvre de Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Jérôme Bosch, Quentin Metsys, Rembrandt, ou Rubens[15],[17],[18],[19]. Selon France Culture, Jan Fabre met en résonance les œuvres des maîtres avec ses thèmes préférés : « la mort et la résurrection, les vanités, le sacrifice, la folie, le carnaval, les guerres, le travail de création... »[20].

Metteur en scène et chorégraphe

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De 1980 (Theater geschreven met een K is een kater) à 2005 (L'Histoire des larmes), Jan Fabre a mis en scène et en mouvement une trentaine de pièces mêlant théâtre et danse[réf. souhaitée]. Ses œuvres peuvent être considérées par certains comme particulièrement choquantes (ces dernières années surtout) et déchaînent à chaque fois les passions dans le public[Interprétation personnelle ?]. Images crues, corps dénudés, sexe, scatologie, violence sont parfois durs à supporter pour un public non averti. Il est considéré comme un des artistes les plus polémiques de ces dernières années[6].

Polémiques liées à l'œuvre artistique

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Dali Atomicus, photographie de Philippe Halsman mettant en scène Salvador Dalí, publiée dans Life en 1948.

Jan Fabre au cours de sa carrière a souvent créé des polémiques notamment concernant la nudité, la sexualité ou la scatologie. En 2005, Jan Fabre est artiste associé pour la 59e édition du Festival d'Avignon[21] et présente l’Histoire des larmes[22], dans la Cour d’honneur du palais des Papes. Avec l’Histoire des larmes, Jan Fabre travaille l’exploration de l’animalité des corps et de ses sécrétions avec ses comédiens qu’il nomme « guerriers de la beauté »[23]. Son œuvre est très plastique, chorégraphiée et laisse plus de place aux images qu’au texte. Cette œuvre va créer une véritable onde de choc. On[Qui ?] lui reproche trop de violence, d’élitisme, mais aussi son manque de texte, et donc de théâtralité, comme la plupart des œuvres en cette saison. Ce qui provoqua une polémique particulièrement importante sur le choix de programmation de la production de cette année-là : « Lamentable » pour certains spectateurs, pour d’autres il y a une forme de nouveauté[23].

En effet, selon Jan Fabre, (entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier[22]), à la différence des éditions précédentes la programmation a davantage porté son choix par rapport à l’identité artistique des artistes et leur univers plutôt que par leurs mises en scène. L’artiste Flamand a contribué à remettre en jeu la poésie et les arts visuels avec de jeunes metteurs en scène comme Jean-François Sivadier[24],[25] et Gisèle Vienne[26],[27]. Cette saison sera selon la critique, centrée autour d’une esthétique de la violence[28] et de formes pluridisciplinaires, et performatives. Ce qui fait opposition au théâtre de texte habituellement présenté.

Ce changement sera majoritairement désapprouvé et certains vont s’insurger sur les dérives du théâtre à Avignon en 2005 de façon claire, comme Régis Debray, dans Sur le pont d’Avignon[29]. A noter[style à revoir] que la notion de théâtre post-dramatique, d’un nouveau théâtre fragmentaire qui transgresse les genres, théorisé par Hans-Thies Lehmann[30] était déjà répandue en Europe. Isabelle Barbéris dans L’humain débordé dans le théâtre post dramatique[31] parle d’un nouveau règne, celui des créateurs ou des écrivains de plateau qui, par leur pratique remettent en question la position de l’auteur et du texte dans l’œuvre scénique. Ces nouvelles formes de théâtre décentrent le texte pour envisager les enjeux à partir du plateau, et questionnent la notion de représentation/dé représentation, ou de présentation de l’homme sur scène. Cela implique selon elle une « nouvelle mise en relation de l’humain qui reconfigure ses limites propres, pour venir les troubler, les déplacer, voire les annuler ». La transformation de cette relation entre la scène et la salle et de la relation à l’œuvre, rapproche davantage le théâtre de la performance, et du performance art.

D'après Christian Biet et Christophe Triau, il n'y a pas réellement de rupture en 2005 à Avignon[32] . Ils observent en effet, que dans l’histoire, d’autres formes nouvelles de théâtre sont nées, on parle même de « Croisement de disciplines artistiques et de mélange des genres dans les arts de la scène sans parler de pluridisciplinarité ». Selon les auteurs, l’arrivée de la performance au théâtre ne fait pas exception, mais fait partie de l’hybridation constante du théâtre. D’autres critiques tels que Bruno Tackels et Georges Banu dans Le cas Avignon 2005 [33] vont apporter un éclairage sur cette polémique en pointant du doigt la querelle des anciens et des modernes, l’opposition faite entre le théâtre de texte et le théâtre d’image, qui fait signe d’une transformation du spectacle vivant et l’avènement de nouvelles formes, non sans créer de confusion.

Jan Fabre est conscient de la rupture esthétique de son œuvre avec les attentes du public festivalier. Il défend que l’intérêt de l’art est d’infliger des blessures dans les pensées et/ou de les soigner[23]. Malgré tout il dit ne pas défendre la violence, mais l’énergie et la vitalité.

« Je pense que l’artiste a un combat à mener mais c’est un combat poétique pour défendre la vulnérabilité de la beauté et du genre humain[34]. »

Le metteur en scène conçoit son œuvre comme un appel à la prise de conscience d’une responsabilité commune pour le bien-être du monde. Mais pour la plupart des spectateurs, ses spectacles sont très pénibles à supporter: "crainte, aversion, peur, pitié, horreur, tristesse, répugnance, répulsion"[28] face à ces représentations de violences humaines très vives.

En novembre 2012, lors de la réalisation d'une photo faisant référence à une œuvre de Salvador Dalí Dali Atomicus datant de 1948[35], il pratique des « lancers de chats » en l'air sur quelques mètres de hauteur dans les escaliers de l'hôtel de ville d'Anvers suscitant la colère d'associations de défense des animaux et de certains responsables politiques locaux ainsi que son agression physique et diverses menaces. L'artiste s'est excusé publiquement le lendemain regrettant « vivement que ces chats soient mal retombés » mais qu'ils allaient bien[36],[37],[35],[38].

En février 2016, Jan Fabre est nommé directeur artistique du festival d’Athènes et d'Epidaure par le ministère grec de la Culture pour une durée de quatre ans[39],[40]. Mais dès avril 2016, il quitte son poste, après que les créateurs grecs ont publié une lettre ouverte demandant sa démission et celle du ministre. Jan Fabre voulait donner une dimension internationale au festival, et avait prévu une première édition 2016 « 100 % belge » — cette focalisation exclusive sur l'art belge résultant du peu de temps imparti pour mettre sur pied cette première édition  — et des éditions 2017 et 2018 comportant au moins 30 % d'artistes grecs. Jusqu'alors, le festival était à 90% grec, et les artistes grecs, rejoints par les partis politiques d'opposition, accusent Jan Fabre de « totalitarisme artistique ». Ils qualifient l'édition « 100 % belge » d'« injurieuse » et dénoncent un danger pour les « artistes grecs au chômage, depuis longtemps mis à rude épreuve »[41],[42],[43].

Cette même année, lors d'une rétrospective organisée par le musée de l'Ermitage, l'artiste fait à nouveau polémique en exposant des chiens empaillés suspendus par des crocs de boucher. Mikhail Piotrovsky, directeur de l'Ermitage déclare : « Fabre tente de donner une nouvelle vie aux chiens via l'art, et ainsi de vaincre la mort »[44].

Condamnation pour agression sexuelle et violences

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En 2018, une lettre ouverte[45], signée par vingt danseuses qui ont travaillé avec le chorégraphe, accuse Jan Fabre de « gestes déplacés, brimades, harcèlement et chantage sexuel »[46], plongeant sa compagnie dans l'incertitude[47].

La publication de cette lettre est suivie quelques jours plus tard par celle d'un texte signé par plus de cent cinquante chorégraphes belges déclarant leur soutien et leur solidarité pour les performeurs et employés ayant témoigné[48]. Les signataires s'engagent également « à un effort collectif pour atteindre un environnement de travail sain dans le champ des arts de la scène ».

En 2021, Jan Fabre est renvoyé devant la justice à Anvers pour « attentat à la pudeur » et « harcèlement sexuel »[49],[50]. Le 29 avril 2022, il est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et privation de ses droits civiques pour une durée de cinq ans, aux motifs de violence, harcèlement moral et sexuel au travail sur cinq danseuses et agression sexuelle sur une sixième plaignante, un baiser avec la langue non consenti[51],[52],[53].

En conséquence de sa condamnation le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles annonce que l’œuvre « Le regard en dedans (L’heure Bleue) » qui orne les escaliers du musée ne sera plus éclairée la nuit pendant 18 mois et qu'une réflexion à plus long terme est engagée quant à savoir s'il faut distinguer l'homme de l'artiste[54].

La municipalité de Namur annonce que la sculpture « Searching for Utopia » surplombant la ville sera conservée, malgré la demande de retrait par des collectifs. Le bourgmestre déclare que la justice a jugé Jan Fabre mais pas son œuvre artistique. Mais, pour marquer la désapprobation de la ville des actes condamnés, l'œuvre fait l'objet de « mesures complémentaires » : durant dix-huit mois, un bandeau noir est posé sur les yeux du personnage représentant l'artiste lui-même, l'éclairage de nuit est suspendu, et un panneau est installé expliquant les raisons et le contexte de ces mesures[55],[56],[57].

Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, Jan Fabre faisait l'objet d'un culte de la personnalité. En 2016 Jan Fabre déclarait « Vivre avec moi est un enfer, je consume les gens ». Le quotidien affirme qu'à l’époque cela était considéré comme normal, correspondant à l’image que tout le monde se faisait d'un artiste excentrique, mais que le mouvement #MeToo a changé les perceptions[58].

Principaux spectacles

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Sélection d’expositions depuis 2000

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Expositions personnelles

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Jan Fabre à Pietas (Venise).
  • 2000 :
Storage Room of a Warrior, Athènes, Alpha Delta Gallery
A Consilience, Musée d'histoire naturelle de Londres
Sustret. Een ontmoeting/Bctpe4a, avec Ilja Kabakov, Zagreb, Muzej Suvremene Umjetnosti
Annonce au monde extérieur, Galerie Daniel Templon, Paris
  • 2001 :
Swords, skulls and crosses, Madrid, Espacio Minimo
Umbraculum. Een plaats in de schaduw waar gedacht en gewerkt wordt, ver van het gangbare leven. Otegem, Deweer Art Gallery
Tekeningen Ilad of the Bic-Art 1980, Zurich, Galerie Elisabeth Kaufmann
Angel and Warrior. Strategy and Tactics, Marugame, MIMOCA Museum of Contemporary Art
Memento Mori, Luxembourg, Galerie Beaumont-Public
Umbraculum. Un lieu ombragé hors du monde pour penser et travailler, Avignon, Chapelle Saint-Charles
Neue Arbeiten, Munich, Galerie Bernd Klüser
Solo Exhibition Jan Fabre. Progetto Roma 2001 Umbraculum. Un posto ombreggiato dove pensare e lavorare lontano dalla vita quotidiana, Rome, Galleria Comunale d’Arte Moderna e Contemporanea. L’uomo che misura le nuvole - l’uomo dalle gambe di carne. Rome, Academia Belgica
  • 2002 :
Gaude succurrere vitae (Verheug u ter hulp te komen aan het leven), Gand, Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (SMAK)
The great confinement, Salzbourg, Galerie Academia & Galerie Mario Mauroner Contemporary Art
  • 2003 :
Umbraculum, Oslo, Kunstnernes Hus
Sanguis/Mantis, Galerie Daniel Templon
Gaude succurrere vitae (Rallegratevi di soccorrere la vita), Bergame, Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea (GAMEC)
Gaude succurrere vitae (Alegrate de socorrer la vida), Barcelone, Fundacio Joan Miró
L’Homme qui donne du feu. Un choix dans l’œuvre sculpturale de Jan Fabre 1977-2003, Alex, Fondation d'art contemporain Salomon

Expositions collectives

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  • 2000 :
5e Biennale d’Art contemporain de Lyon. Partage d’exotismes. Lyon, Halle Tony Garnier
La Beauté : nature à l’œuvre. Avignon, Clos de Trams & Espace Jeanne-Laurent & Palais des Papes
7 hügel - Bilder und Zeichen des 21. Jahrhunderts. Berlin, Martin-Gropius-Bau
Lost Paradise Lost. Kunst und sakraler Raum. World Expo 2000 – Hanovre, diverses églises
  • 2001 :
Sonsbeek 9 : LocusFocus. Arnhem, divers lieux
Sous les ponts, le long de la rivière... Luxembourg, Les vallées de la Pétrusse et de l’Alzette / Fort Thüngen
1st Biennial of Valencia. The Body and Sin. Valence, Convento del Carmen
Collections d’artistes. Avignon, Collection Lambert
7th International Istanbul Biennial. Egofugal/Egokaç. Istanbul, divers lieux
  • 2003 :
2003 Beaufort. Triënnale voor hedendaagse kunst aan zee. Divers lieux de la côte belge

Prix et distinctions

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Notes et références

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  1. Masi Bruno, « Bourreau du corps » sur Libération, 25 juin 2005
  2. Gilles Renault, « Jan Fabre : Oiseau de nuit » sur Libération, 14 septembre 2017.
  3. Hugues Le Tanneur, « Jan Fabre en «Folies» », sur Libération, (consulté le )
  4. Philip Tirard, « Des scarabées en Avignon », sur La Libre.be, (consulté le )
  5. « La déferlante Jan Fabre », sur L'Humanité, (consulté le )
  6. a et b « La scatologie gratuite règne à Avignon », Marianne du .
  7. a b c et d « L'artiste belge Jan Fabre sera jugé pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel », sur France 24, (consulté le )
  8. a et b « Jan Fabre - Sa bio et toute son actualité - Elle », sur elle.fr (consulté le )
  9. Guy Duplat, « Jan Fabre veut mesurer les nuages », sur La Libre.be, (consulté le )
  10. « Jan Fabre, Yue Minju... Les trésors du célèbre galeriste Daniel Templon à l'Institut Magrez », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. « Jan Fabre, de bic et de verre », sur Inferno, (consulté le )
  12. « Jan Fabre inaugure le nouvel espace de la galerie Templon, Paris », sur Inferno, (consulté le )
  13. a b et c « L'outrance de Jan Fabre fêtée sur tous les fronts dans une Belgique conquise », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Claude Lorent, « Le Palais royal irradié par l'art », sur La Libre.be, (consulté le )
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  19. « Jan Fabre au Louvre », sur Le Figaro, (consulté le )
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  28. a et b Formule employée par Marie-José Mondzain lors de la rencontre organisée par France Culture au Théâtre de la Bastille le 15 octobre 2005, et intitulée « Après Avignon, le théâtre à vif. »
  29. Régis Debray, Sur le pont d'Avignon, Flammarion, , 121 p. (ISBN 2-08-068960-6).
  30. Hans-Thies Lehmann, Le Théâtre postdramatique, L'Arche, , 320 p. (ISBN 9782851815118).
  31. Isabelle Barbéris, « L'humain débordé dans le théâtre postdramatique », Cités, vol. 55, no 3,‎ , p. 25 (ISSN 1299-5495 et 1969-6876, DOI 10.3917/cite.055.0025, lire en ligne, consulté le ).
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  33. Georges Banu et Bruno Tackels, Le cas Avignon 2005 : regards critiques, L'entretemps, , 272 p. (ISBN 978-2-912877-57-4).
  34. Entretien réalisé par Irène Filiberti et Jean-François Perrier, disponible en téléchargement.
  35. a et b Les 28 jets de chats pour Dali - Commentaires d’une philosophe, Vinciane Despret par Guy Duplat dans La Libre Belgique le 5 novembre 2012.
  36. Jan Fabre s'excuse pour son provocant lancer de chats dans Libération le 2 novembre 2012.
  37. Jan Fabre : "Je n'ai pas voulu blesser de chat, excusez-moi" sur le site de la RTBF le 2 novembre 2012.
  38. Jan Fabre : la barbarie à visage artistique dans Le Point du 6 novembre 2012.
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  40. « Jan Fabre quitte sa fonction de curateur au Festival international d’Athènes », sur lavenir.net, (consulté le )
  41. Ève Beauvallet, « Jan Fabre démissionne du Festival d'Athènes et d'Epidaure », sur Libération, (consulté le )
  42. « L'artiste Jan Fabre, critiqué, démissionne prématurément du festival d'Athènes », sur Le Point, (consulté le )
  43. « Les artistes grecs demandent la démission du ministre de la Culture dans une lettre ouverte », sur Les Inrocks, (consulté le )
  44. « Après le lancer de chats, Jan Fabre scandalise en pendant des chiens en Russie », sur LEFIGARO (consulté le )
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  46. « Jan Fabre accusé de harcèlement sexuel : ce qu'il faut savoir », Télérama.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. « Les accusations de harcèlement sexuel plongent la compagnie de Jan Fabre dans l’incertitude », Télérama.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  48. « Make movement: pour la solidarité et des pratiques artistiques éthiques », sur rektoverso.be (consulté le )
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  50. « Le chorégraphe et plasticien flamand Jan Fabre sera jugé pour harcèlement sexuel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  51. « Jan Fabre condamné pour agression sexuelle et violences, l’avenir de sa troupe compromis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  52. « #MeToo : l'artiste belge Jan Fabre condamné à 18 mois de prison avec sursis pour "harcèlement sexuel" », sur Franceinfo, (consulté le )
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  54. « Jan Fabre condamné : ses œuvres ne sont plus éclairées au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles », sur RTBF (consulté le )
  55. « #MeToo : une sculpture de l'artiste Jan Fabre recouverte d'un bandeau noir après sa condamnation pour "attentat à la pudeur" », sur Franceinfo, (consulté le )
  56. « La statue de tortue signée Jan Fabre restera à la Citadelle de Namur… sous conditions », sur RTBF (consulté le )
  57. « Faut-il retirer la statue de Jan Fabre à Namur? C'est en tout cas ce que souhaite un collectif par respect pour les victimes de l'artiste », sur RTL Info, (consulté le )
  58. « #MeToo. L’artiste belge Jan Fabre condamné à dix-huit mois de prison avec sursis », sur Courrier international, (consulté le )
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  60. Présentation de Mount Olympus, sur culturebox.francetvinfo.fr.
  61. « Villeneuve d'Ascq : l'artiste Jan Fabre met en scène une ode corrosive à la Belgique », France 3 Hauts-de-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  62. « Expositions depuis 1987 », Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (consulté le )
  63. « Les Gisants de Jan Fabre », Inferno,‎ (lire en ligne).
  64. Exposition Jan Fabre, sur musefirenze.it
  65. Palmarès du prix de la critique sur le site du Prix du Syndicat de la critique.

Article connexe

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Liens externes

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