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« Stèle de Vostrus » : différence entre les versions

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La '''stèle de Vostrus''' est une [[stèle]] funéraire d'époque [[Rome antique|romaine]] découverte en 1861 à [[Lisieux]], en [[France]].
La '''stèle de Vostrus''' est une [[stèle]] funéraire d'époque [[Rome antique|romaine]] découverte en 1861 à [[Lisieux]], en [[France]].


Elle appartient aux collections de la [[Société des antiquaires de Normandie]] et, après avoir été conservée dans le [[Musée des antiquaires de Normandie|musée de cette société savante]], elle est désormais intégrée à l'exposition permanente du [[Musée de Normandie|musée d'archéologie et d'ethnographie]] de [[Caen]] ; un moulage ancien en est conservé au [[musée d'Art et d'Histoire de Lisieux]].
Elle appartient aux collections de la [[Société des antiquaires de Normandie]] et, après avoir été conservée dans le [[Musée des antiquaires de Normandie|musée de cette société savante]], elle est désormais intégrée à l'exposition permanente du [[Musée de Normandie|musée d'archéologie et d'ethnographie]] de [[Caen]] ; un moulage ancien en est conservé au [[Musée d'art et d'Histoire de Lisieux]].


Le monument est l'unique stèle funéraire conservée des fouilles de la nécropole du Grand-Jardin, site exploré dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}, dans des conditions telles qu'elle est mal connue. En dépit de pertes liées à la dispersion du produit des fouilles et aux bombardements de la [[bataille de Normandie]], des artefacts retrouvés lors de ces recherches sont conservés dans différents musées.
Le monument est l'unique stèle funéraire conservée des fouilles de la nécropole du Grand-Jardin, site exploré dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}, dans des conditions telles qu'elle est mal connue. En dépit de pertes liées à la dispersion du produit des fouilles et aux bombardements de la [[bataille de Normandie]], des artefacts retrouvés lors de ces recherches sont conservés dans différents musées.
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[[Fichier:Plan de Lisieux gallo-romain.svg|vignette|gauche|alt=Plan d'une ville|Plan de Lisieux gallo-romain. La nécropole du Grand Jardin se trouve au {{n°|5}}.]]
[[Fichier:Plan de Lisieux gallo-romain.svg|vignette|gauche|alt=Plan d'une ville|Plan de Lisieux gallo-romain. La nécropole du Grand Jardin se trouve au {{n°|5}}.]]
Les cimetières de la cité gallo-romaine s'étendent au nord de la ville, depuis le ''Camp Franc'' jusqu'aux Buissonnets{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}. Plusieurs nécropoles sont identifiées : une sur le site de la commune actuelle de [[Saint-Désir]] dans un champ dénommé ''Funèbre''{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}, une autre, non fouillée, à l'angle de la rue Pont-Mortain et de l'actuelle place François-Mitterrand, avec des sarcophages d'époque [[Mérovingiens|mérovingienne]] mais, selon François Cottin, utilisée dès le [[Bas-Empire]] : la nécropole est située entre le port, l'[[Orbiquet]] et la Chapelle Saint-Aignan, {{citation|le plus vieil édifice religieux connu de notre ville}}{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24-25}}. Une troisième, très importante et utilisée du {{s mini-|IV}} au {{s-|IX}}, est mise au jour sur le site de l'école Michelet dans les années 1990<ref name="ADLFI">{{Lien web |langue=fr |auteur=Julia Pacory |titre=Lisieux – Nécropole Michelet : analyses isotopiques |url=https://journals.openedition.org/adlfi/120193 |date=2019 |site=journals.openedition.org/ |consulté le=27 mai 2022}}.</ref>.
Les cimetières de la cité gallo-romaine s'étendent au nord de la ville, depuis le ''Camp Franc'' jusqu'aux Buissonnets{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}. Plusieurs nécropoles sont identifiées : une sur le site de la commune actuelle de [[Saint-Désir]] dans un champ dénommé ''Funèbre''{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}, une autre, non fouillée, à l'angle de la rue Pont-Mortain et de l'actuelle place François-Mitterrand, avec des sarcophages d'époque [[Mérovingiens|mérovingienne]] mais, selon François Cottin, utilisée dès le [[Bas-Empire romain]] : la nécropole est située entre le port, l'[[Orbiquet]] et la Chapelle Saint-Aignan, {{citation|le plus vieil édifice religieux connu de notre ville}}{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24-25}}. Une troisième, très importante et utilisée du {{s mini-|IV}} au {{s-|IX}}, est mise au jour sur le site de l'école Michelet dans les années 1990<ref name="ADLFI">{{Lien web |langue=fr |auteur=Julia Pacory |titre=Lisieux – Nécropole Michelet : analyses isotopiques |url=https://journals.openedition.org/adlfi/120193 |date=2019 |site=journals.openedition.org/ |consulté le=27 mai 2022}}.</ref>.


Le cimetière du Grand-Jardin a une assez large étendue{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} et les fouilles livrent environ {{formatnum:2000}} objets complets{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Ce mobilier céramique important est daté du {{s-|II}} selon Claude Lemaître et comporte peu de [[céramique sigillée]] : il y a des vases avec des [[Estampille (archéologie)|estampille]]s mais la céramique commune domine{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}. Du fait de la dispersion du matériel issu des fouilles, il est {{citation|vain de tenter de reconstituer l'organisation et la chronologie du site}}{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}. La monnaie la plus récente découverte est datée du règne de [[Tétricus]], aucun élément postérieur au {{s-|III}} n'y a été dégagé{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=25}}.
Le cimetière du Grand-Jardin a une assez large étendue{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} et les fouilles livrent environ {{formatnum:2000}} objets complets{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Ce mobilier céramique important est daté du {{s-|II}} selon Claude Lemaître et comporte peu de [[céramique sigillée]] : il y a des vases avec des [[Estampille (archéologie)|estampille]]s mais la céramique commune domine{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}. Du fait de la dispersion du matériel issu des fouilles, il est {{citation|vain de tenter de reconstituer l'organisation et la chronologie du site}}{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}. La monnaie la plus récente découverte est datée du règne de [[Tetricus Ier]], aucun élément postérieur au {{s-|III}} n'y a été dégagé{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=25}}.


Les collections provenant de la nécropole du Grand-Jardin et conservées à [[Lille]] sont datées du {{s mini-|I}} et au {{s-|II}}. La seconde moitié du {{s-|II}} siècle voit une large utilisation de céramiques produites localement. Le {{s-|III}} n'est attesté que par les monnaies{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=132-133}}. Toutes sortes de céramiques sont utilisées pour un usage dans un cadre funéraire. L'utilisation de la nécropole est datée du milieu du {{s mini-|I}} à la fin du {{s-|III}}, en effet, dans la dernière décennie de ce siècle, l'inhumation remplace l'incinération dans l'espace de la future [[Normandie]]{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=133}}. Ces tombes à inhumation créées au-dessus des sépultures à incinération sont citées dès 1846{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}.
Les collections provenant de la nécropole du Grand-Jardin et conservées à [[Lille]] sont datées du {{s mini-|I}} et au {{s-|II}}. La seconde moitié du {{s-|II}} voit une large utilisation de céramiques produites localement. Le {{s-|III}} n'est attesté que par les monnaies{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=132-133}}. Toutes sortes de céramiques sont utilisées pour un usage dans un cadre funéraire. L'utilisation de la nécropole est datée du milieu du {{s mini-|I}} à la fin du {{s-|III}}, en effet, dans la dernière décennie de ce siècle, l'inhumation remplace l'incinération dans l'espace de la future [[Normandie]]{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=133}}. Ces tombes à inhumation créées au-dessus des sépultures à incinération sont citées dès 1846{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}.


La datation de la stèle est difficile, les chercheurs ne pouvant alors s'appuyer que sur la représentation des coiffures{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30-31}}. Certaines stèles funéraires sont utilisées au Bas-Empire lorsque la ville s'est dotée de murailles{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}. Un élément funéraire a été retrouvé en 1911 rue Pont-Mortain mais perdu lors des [[Bombardement de Lisieux|bombardements de 1944]]{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24-25}}.
La datation de la stèle est difficile, les chercheurs ne pouvant alors s'appuyer que sur la représentation des coiffures{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30-31}}. Certaines stèles funéraires sont utilisées au Bas-Empire lorsque la ville s'est dotée de murailles{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24}}. Un élément funéraire a été retrouvé en 1911 rue Pont-Mortain mais perdu lors des [[Bombardement de Lisieux|bombardements de 1944]]{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=24-25}}.


=== Redécouverte===
=== Redécouverte ===
[[Fichier:Site nécropole romaine du Grand Jardin à Lisieux.jpg|vignette|alt=Paysage urbain dense avec le début d'un escalier|Une partie du site de la nécropole romaine du Grand Jardin à Lisieux.]]
[[Fichier:Site nécropole romaine du Grand Jardin à Lisieux.jpg|vignette|alt=Paysage urbain dense avec le début d'un escalier|Une partie du site de la nécropole romaine du Grand Jardin à Lisieux.]]
Le site de la découverte est localisé sur un coteau au nord de la cité antique, au lieu-dit ''Le Grand Jardin''{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Le [[cimetière]] romain situé au nord de la ville s'étend jusqu'au lieu-dit des Buissonnets{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
Le site de la découverte est localisé sur un coteau au nord de la cité antique, au lieu-dit ''Le Grand Jardin''{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Le [[cimetière]] romain situé au nord de la ville s'étend jusqu'au lieu-dit des Buissonnets{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


[[Fichier:Céramiques issues fouilles Grand-Jardin Lisieux 3.jpg|vignette|gauche|alt=Groupe de quatre céramiques dans une vitrine|Céramiques issues des fouilles de la nécropole et conservées au musée d'art et d'histoire de Lisieux.]]
[[Fichier:Céramiques issues fouilles Grand-Jardin Lisieux 3.jpg|vignette|gauche|alt=Groupe de quatre céramiques dans une vitrine|Céramiques issues des fouilles de la nécropole et conservées au musée d'art et d'histoire de Lisieux.]]
La nécropole est découverte sur le site du Grand-Jardin en 1846{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. L'exploration commence à partir de 1861 par {{citation|un petit groupe de collectionneurs et d'érudits locaux}} et ce jusqu'en 1880{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Les fouilles de 1861 menées sans ménagement aboutissent à la destruction de nombreux vases ayant contenu des cendres{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=206}}. Seule la stèle de Vostrus est conservée grâce à trois personnes dont [[Arcisse de Caumont]]{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}. De nombreux objets intègrent des collections privées, mais quatre établissements conservent des éléments des fouilles : une part du produit de la campagne de mai-juin 1861 vendue à la [[Société française d'archéologie]] est cédée à la Société des antiquaires de Normandie dont environ 15 artefacts sont conservés{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. La campagne de 1866 aboutit à des découvertes vendues au [[Palais des Beaux-Arts de Lille|musée de Lille]] en 1869{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119-121}}. Plusieurs campagnes ont lieu en 1868 et le produit des fouilles intègre le musée de Lille et le [[Musée des Antiquités (Rouen)|musée des antiquités de Rouen]]{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}. En 1916 des éléments sont achetés par la ville de [[Lisieux]] aux héritiers d'un des fouilleurs et le [[Musée d'Art et d'Histoire de Lisieux|musée de cette dernière]] n'en conserve à la fin du {{s-|XX}} que des {{citation|lambeaux}}{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}.
La nécropole est découverte sur le site du Grand-Jardin en 1846{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. L'exploration commence à partir de 1861 par {{citation|un petit groupe de collectionneurs et d'érudits locaux}} et ce jusqu'en 1880{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. Les fouilles de 1861 menées sans ménagement aboutissent à la destruction de nombreux vases ayant contenu des cendres{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=206}}. Seule la stèle de Vostrus est conservée grâce à trois personnes dont [[Arcisse de Caumont]]{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}. De nombreux objets intègrent des collections privées, mais quatre établissements conservent des éléments des fouilles : une part du produit de la campagne de mai-juin 1861 vendue à la [[Société française d'archéologie]] est cédée à la Société des antiquaires de Normandie dont environ 15 artefacts sont conservés{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}. La campagne de 1866 aboutit à des découvertes vendues au [[Palais des Beaux-Arts de Lille|musée de Lille]] en 1869{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119-121}}. Plusieurs campagnes ont lieu en 1868 et le produit des fouilles intègre le musée de Lille et le [[Musée des Antiquités (Rouen)|musée des antiquités de Rouen]]{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}. En 1916 des éléments sont achetés par la ville de [[Lisieux]] aux héritiers d'un des fouilleurs et le [[Musée d'art et d'Histoire de Lisieux |musée de cette dernière]] n'en conserve à la fin du {{s-|XX}} que des {{citation|lambeaux}}{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=121}}.


[[Fichier:Stèle de Vostrus 1862.jpg|vignette|alt=Dessin d'une stèle dans un ouvrage ancien|La stèle dans la publication du ''[[Bulletin monumental]]'' de 1862.]]
[[Fichier:Stèle de Vostrus 1862.jpg|vignette|alt=Dessin d'une stèle dans un ouvrage ancien|La stèle dans la publication du ''[[Société française d'archéologie|Bulletin monumental]]'' de 1862.]]
La stèle est découverte entre avril et juin 1861{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=201}}, chez {{Mme}} Leroy-Beaulieu et à une profondeur de {{unité|0.50|m}}, face contre terre{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} dans la nécropole du Grand-Jardin{{sfn|Delacampagne|1990|gr=C|p=102}}, à l'occasion de l'ouverture d'une rue{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}} mais sans davantage de précision sur sa localisation précise ni sur le fait qu'elle était à son emplacement primitif ou non{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. À la même profondeur sept [[Urne funéraire|urne]]s de terre rouge ou grise sont retrouvées{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}, contenant {{citation|des cendres et des os calcinés}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=206}} ainsi qu'une monnaie de bronze représentant [[Antonin le Pieux]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447-448}}. La stèle se trouvait sur le bord d'une voie selon Arthème Pannier{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} large de {{unité|9.50|m}} et orientée nord-sud{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=202}} et sous la stèle ont été retrouvés {{citation|des fragments d'urnes et de briques romaines}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}. La rue qui devait être ouverte se situait {{citation|dans l'axe de la rue Basse-Navarin}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}}. Non loin a été dégagée une sépulture d'enfant pourvue de mobilier dont un [[Grelot (instrument)|grelot]]{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=25}} et un jouet en forme de petit cheval de terre cuite{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}{{,}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=214-215}}. Les fouilles de 1861 ont livré des objets en bronze, des agrafes, des anneaux et une épingle à cheveux{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=216-217}}. Une somme d'argent est mise à disposition par la société française d'archéologie afin d'acquérir la stèle et éviter sa destruction{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}. Le transfert à [[Caen]] est décidé en raison de l'absence de [[musée lapidaire]] à Lisieux{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}{{,}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=218}}.
La stèle est découverte entre avril et juin 1861{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=201}}, chez {{Mme}} Leroy-Beaulieu et à une profondeur de {{unité|0.50|m}}, face contre terre{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} dans la nécropole du Grand-Jardin{{sfn|Delacampagne|1990|gr=C|p=102}}, à l'occasion de l'ouverture d'une rue{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}} mais sans davantage de précision sur sa localisation précise ni sur le fait qu'elle était à son emplacement primitif ou non{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. À la même profondeur sept [[Urne funéraire|urne]]s de terre rouge ou grise sont retrouvées{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}, contenant {{citation|des cendres et des os calcinés}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=206}} ainsi qu'une monnaie de bronze représentant [[Antonin le Pieux]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447-448}}. La stèle se trouvait sur le bord d'une voie selon Arthème Pannier{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} large de {{unité|9.50|m}} et orientée nord-sud{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=202}} et sous la stèle ont été retrouvés {{citation|des fragments d'urnes et de briques romaines}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}. La rue qui devait être ouverte se situait {{citation|dans l'axe de la rue Basse-Navarin}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}}. Non loin a été dégagée une sépulture d'enfant pourvue de mobilier dont un [[Grelot (instrument)|grelot]]{{sfn|Lemaître|1984-1985|gr=K|p=25}} et un jouet en forme de petit cheval de terre cuite{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=447}}{{,}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=214-215}}. Les fouilles de 1861 ont livré des objets en bronze, des agrafes, des anneaux et une épingle à cheveux{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=216-217}}. Une somme d'argent est mise à disposition par la société française d'archéologie afin d'acquérir la stèle et éviter sa destruction{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}. Le transfert à [[Caen]] est décidé en raison de l'absence de [[musée lapidaire]] à Lisieux{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}{{,}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=218}}.


Elle est publiée par Arthème Pannier en 1862{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}} qui la date de la fin du {{s-|II}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446-447}} ou de la fin du {{s mini-|II}}-début du {{s-|III}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}} puis [[Antoine Charma]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} ; elle fait également l'objet d'une édition dans le ''[[Bulletin monumental]]''{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}, puis la ''[[Statistique monumentale du Calvados]]''<ref>Tome V, p. 187</ref>. Delaporte publie des travaux en 1869{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}. La stèle est dessinée par [[Georges Bouet]] et R. Bordeaux{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=203}} et cette représentation rend davantage visible le visage du défunt que l’œuvre conservée{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. La stèle est déposée avec d'autres urnes funéraires découvertes à proximité en 1846 au [[musée des antiquaires de Normandie]], à Caen. La stèle est publiée dans le ''Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine '' d'[[Émile Espérandieu]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le musée est détruit en partie et ses collections pour partie dispersées lors de la [[bataille de Caen]] en 1944{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}.
Elle est publiée par Arthème Pannier en 1862{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}} qui la date de la fin du {{s-|II}}{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446-447}} ou de la fin du {{s mini-|II}}-début du {{s-|III}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}} puis [[Antoine Charma]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} ; elle fait également l'objet d'une édition dans le ''[[Société française d'archéologie|Bulletin monumental]]''{{sfn|de Caumont|1862|gr=H|p=75}}, puis la ''[[Statistique monumentale du Calvados]]''<ref>Tome V, p. 187.</ref>. Delaporte publie des travaux en 1869{{sfn|Cottin|1957|gr=G|p=24}}. La stèle est dessinée par [[Georges Bouet]] et R. Bordeaux{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=203}} et cette représentation rend davantage visible le visage du défunt que l’œuvre conservée{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. La stèle est déposée avec d'autres urnes funéraires découvertes à proximité en 1846 au [[musée des antiquaires de Normandie]], à Caen. La stèle est publiée dans le ''Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine '' d'[[Émile Espérandieu]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le musée est détruit en partie et ses collections pour partie dispersées lors de la [[bataille de Caen]] en 1944{{sfn|Blaszkiewicz|David|Jigan|Marin|1986|gr=F|p=119}}.
La stèle a rejoint les collections du musée de Normandie lors du dépôt des collections de cette société savante en [[1983]].
La stèle a rejoint les collections du musée de Normandie lors du dépôt des collections de cette société savante en [[1983]].


== Description ==
== Description ==
=== Description générale===
=== Description générale ===
La stèle en pierre [[calcaire]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} possède à la fois une inscription et un monument funéraire{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le buste est sculpté en [[bas-relief]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}}. La représentation du défunt est endommagée{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
La stèle en pierre [[calcaire]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}} possède à la fois une inscription et un monument funéraire{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le buste est sculpté en [[bas-relief]]{{sfn|Pannier|1861|gr=I|p=446}}. La représentation du défunt est endommagée{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


La stèle a subi de lourds dégâts en 1944, si l'on rapproche son état actuel de la façon dont elle a été représentée au {{s-|XIX}}{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=25}}. La stèle de Vostrus figure au {{latin|[[Corpus Inscriptionum Latinarum]]}}, tome XIII, sous le {{numéro|3180}}{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}.
La stèle a subi de lourds dégâts en 1944, si l'on rapproche son état actuel de la façon dont elle a été représentée au {{s-|XIX}}{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=25}}. La stèle de Vostrus figure au {{latin|[[Corpus Inscriptionum Latinarum]]}}, tome XIII, sous le {{numéro|3180}}{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=184}}{{,}}<ref>{{CIL|13|03180|R=}}.</ref>.


La stèle mesure {{unité|1.78|m}} de haut sur {{unité|0.44|m}} de large{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}. L'épaisseur est de {{unité|0.11|m}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}}.
La stèle mesure {{unité|1.78|m}} de haut sur {{unité|0.44|m}} de large{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}. L'épaisseur est de {{unité|0.11|m}}{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}}.


=== Différents éléments ===
=== Différents éléments ===
[[Fichier:Stele de vostrus Musée d'art et d'histoire de Lisieux.JPG|vignette|gauche|alt=Vue générale d'une stèle éclairée dans un musée|Moulage de la stèle au [[musée d'Art et d'Histoire de Lisieux]]<ref name="OF">[https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/le-musee-dart-et-dhistoire-est-ouvert-824494 ''Le musée d'art et d'histoire est ouvert'', ouest-France.fr, 14 juin 2013]</ref>.]]
[[Fichier:Stele de vostrus Musée d'art et d'histoire de Lisieux.JPG|vignette|gauche|alt=Vue générale d'une stèle éclairée dans un musée|Moulage de la stèle au [[musée d'Art et d'Histoire de Lisieux]]<ref name="OF">[https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/le-musee-dart-et-dhistoire-est-ouvert-824494 ''Le musée d'art et d'histoire est ouvert'', ouest-France.fr, 14 juin 2013].</ref>.]]
Elle est constituée de trois éléments : un socle haut de {{unité|0.75|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} est bordé par deux [[pilastre]]s larges de {{unité|0.05|m}} ornés de chapiteaux [[ordre toscan|toscans]] hauts de {{unité|0.04|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} ; au-dessus se trouve le cartouche en forme de quadrilatère et haut de {{unité|0.34|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} dans lequel se trouve l'inscription. Au-dessus, dans une niche située dans un quadrilatère haut de {{unité|0.57|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}, le défunt est représenté tenant une [[Coupe (récipient)|coupe]] de la main droite, aux doigts représentés de façon grossière{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}, et le bras gauche relevé à proximité du visage{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. Le personnage se tient posé sur une table{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. C'est presque le [[tronc (anatomie)|tronc]] qui est entièrement représenté, sur une hauteur de {{unité|0.44|m}} dont {{unité|0.23|m}} pour la tête seule{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le portrait du défunt est représenté avec un relief possédant une certaine {{citation|frontalité}}, le portrait est {{citation|assez figé}} et les vêtements et la chevelure sont traités avec {{citation|une certaine raideur}}. Les cheveux sont organisés en mèches larges d'environ {{unité|0.03|m}}. Le défunt porte non une [[toge]] mais une lourde [[tunique]] cousue{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
Elle est constituée de trois éléments : un socle haut de {{unité|0.75|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} est bordé par deux [[pilastre]]s larges de {{unité|0.05|m}} ornés de chapiteaux [[ordre toscan|toscans]] hauts de {{unité|0.04|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} ; au-dessus se trouve le cartouche en forme de quadrilatère et haut de {{unité|0.34|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} dans lequel se trouve l'inscription. Au-dessus, dans une niche située dans un quadrilatère haut de {{unité|0.57|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}, le défunt est représenté tenant une [[Coupe (récipient)|coupe]] de la main droite, aux doigts représentés de façon grossière{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}, et le bras gauche relevé à proximité du visage{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. Le personnage se tient posé sur une table{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le [[tronc (anatomie)|tronc]] est presque entièrement représenté, sur une hauteur de {{unité|0.44|m}} dont {{unité|0.23|m}} pour la tête seule{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le portrait du défunt est représenté avec un relief possédant une certaine {{citation|frontalité}}, le portrait est {{citation|assez figé}} et les vêtements et la chevelure sont traités avec {{citation|une certaine raideur}}. Les cheveux sont organisés en mèches larges d'environ {{unité|0.03|m}}. Le défunt porte non une [[toge]] mais une lourde [[tunique]] cousue{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


Au-dessus, un [[Fronton (architecture)|fronton]] triangulaire haut de {{unité|0.09|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} était surmonté de deux [[acrotère]]s{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le fronton, peut-être sculpté, comportait peut-être également des [[pomme de pin|pommes de pin]] mais sans certitude vu l'état de conservation de l’œuvre{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
Au-dessus, un [[Fronton (architecture)|fronton]] triangulaire haut de {{unité|0.09|m}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}} était surmonté de deux [[acrotère]]s{{sfn|Lambert|1869|gr=D|p=24}}{{,}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}. Le fronton, peut-être sculpté, comportait peut-être également des [[Cône (botanique)|pommes de pin]] mais sans certitude vu l'état de conservation de l’œuvre{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


Les pilastres sont d'[[ordre toscan]] et cannelés. Les moulures possèdent un [[wikt:cavet|cavet]] et deux [[wikt:listel|listels]]{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}}. Le visage est abîmé, et le tronc figure presque en entier{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186}}. Le personnage, haut de {{unité|0.44|m}}, est représenté dans une attitude figée{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}, à un âge plus jeune que celui du défunt, et avec une raideur dans le traitement des traits, de la coiffure et des vêtements{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186-187}}.
Les pilastres sont d'[[ordre toscan]] et cannelés. Les moulures possèdent un [[wikt:cavet|cavet]] et deux [[wikt:listel|listels]]{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=205}}. Le visage est abîmé, et le tronc figure presque en entier{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186}}. Le personnage, haut de {{unité|0.44|m}}, est représenté dans une attitude figée{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}, à un âge plus jeune que celui du défunt, et avec une raideur dans le traitement des traits, de la coiffure et des vêtements{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=186-187}}.
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Fichier:Stèle de Vostrus - Schéma fr.svg|alt=Schéma simplifié représentant les quatre parties de la stèle de Vostrus|Schéma montrant les différentes parties de la stèle.
Fichier:Stèle de Vostrus - Schéma fr.svg|alt=Schéma simplifié représentant les quatre parties de la stèle de Vostrus|Schéma montrant les différentes parties de la stèle.
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== Inscription ==
== Inscription ==
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== Interprétation ==
== Interprétation ==
=== Témoignage des rites liés à la mort===
=== Témoignage des rites liés à la mort ===
Les inscriptions funéraires de [[Vieux-la-Romaine|Vieux]], découvertes par l'intendant Foucault, sont perdues. Les inscriptions funéraires conservées de l'époque romaine sont donc rares dans l'espace de l'ancienne [[Basse-Normandie]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
Les inscriptions funéraires de [[Vieux-la-Romaine|Vieux]], découvertes par l'intendant Foucault, sont perdues. Les inscriptions funéraires conservées de l'époque romaine sont donc rares dans l'espace de l'ancienne [[Basse-Normandie]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


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Le vêtement du défunt est celui d'un [[Gaulois (peuples)|Gaulois]] [[Romanisation (histoire)|romanisé]]{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187}}, la [[tunique]] cousue aux manches courtes{{sfn|Delacampagne|1990|gr=C|p=102}} convenant davantage au climat local que la [[toge]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.
Le vêtement du défunt est celui d'un [[Gaulois (peuples)|Gaulois]] [[Romanisation (histoire)|romanisé]]{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187}}, la [[tunique]] cousue aux manches courtes{{sfn|Delacampagne|1990|gr=C|p=102}} convenant davantage au climat local que la [[toge]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=30}}.


L'utilisation d'un cartouche est rare et plutôt utilisée en [[Gaule romaine|Gaule]] de l'est ou [[Germanie]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.
L'utilisation d'un cartouche est rare et plutôt observée en [[Gaule romaine|Gaule]] de l'est ou [[Germanie]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.


La stèle n'est pas aisément datable, mais le style de la gravure de l'inscription ainsi que l'[[onomastique]] d'un {{citation|indigène romanisé}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}} n'ayant pas les {{latin|[[Nom romain|tria nomina]]}} des citoyens romains poussent Élisabeth Deniaux à envisager comme date haute, la plus ancienne, au {{s-|I}}{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187}}. Les noms des inscriptions funéraires de [[Burdigala|Bordeaux]] restent celtiques au {{s-|II}} selon Élisabeth Deniaux{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. La persistance d'un nom à consonance celtique ne serait donc pas surprenante s'agissant d'une inscription de la future Normandie datée du siècle précédent. Vostrus n'est donc pas un [[citoyen romain]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.
La stèle n'est pas aisément datable, mais le style de la gravure de l'inscription ainsi que l'[[onomastique]] d'un {{citation|indigène romanisé}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}} n'ayant pas les {{latin|[[Nom romain|tria nomina]]}} des citoyens romains poussent Élisabeth Deniaux à envisager comme date haute, la plus ancienne, au {{s-|I}}{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187}}. Les noms des inscriptions funéraires de [[Burdigala|Bordeaux]] restent celtiques au {{s-|II}} selon Élisabeth Deniaux{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. La persistance d'un nom à consonance celtique ne serait donc pas surprenante s'agissant d'une inscription de la future Normandie datée du siècle précédent. Vostrus n'est donc pas un [[citoyen romain]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.
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Le sens symbolique de la composition est complexe à appréhender{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. Arthème Pannier en 1862 interprète la stèle comme le monument d'un chef d'atelier de poterie{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=203}}, thèse démentie depuis. La représentation est peut-être liée au thème du [[banquet]]{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. La position des mains est peut-être un marqueur social par la possibilité du défunt de participer à un [[banquet]], privilège réservé aux [[aristocratie]]s antiques et donc témoigne de la [[Romanisation (histoire)|romanisation]] des [[élite]]s locales, disposant de loisirs et disponibles pour les {{citation|plaisirs de la conversation et de la culture}}. La représentation témoigne de l'intégration d'un {{citation|code de valeurs}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. Elle peut aussi témoigner d'une croyance dont le sens nous échappe{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187-188}}. La coupe peut être en effet liée à l'{{citation|interprétation allégorique d'une croyance dans une certaine forme de survie, la croyance en un festin éternel préfigurant un bonheur futur}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.
Le sens symbolique de la composition est complexe à appréhender{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. Arthème Pannier en 1862 interprète la stèle comme le monument d'un chef d'atelier de poterie{{sfn|Pannier|1862|gr=J|p=203}}, thèse démentie depuis. La représentation est peut-être liée au thème du [[banquet]]{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}. La position des mains est peut-être un marqueur social par la possibilité du défunt de participer à un [[banquet]], privilège réservé aux [[aristocratie]]s antiques et donc témoigne de la [[Romanisation (histoire)|romanisation]] des [[élite]]s locales, disposant de loisirs et disponibles pour les {{citation|plaisirs de la conversation et de la culture}}. La représentation témoigne de l'intégration d'un {{citation|code de valeurs}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}. Elle peut aussi témoigner d'une croyance dont le sens nous échappe{{sfn|Deniaux|Lorren|Bauduin|Jarry|2002|gr=A|p=187-188}}. La coupe peut être en effet liée à l'{{citation|interprétation allégorique d'une croyance dans une certaine forme de survie, la croyance en un festin éternel préfigurant un bonheur futur}}{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.


Le document, issu d'une production standardisée, est de qualité et témoigne de la {{citation|forte et rapide pénétration des usages romains}}{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}, de la romanisation des notables de {{latin|[[Noviomagus Lexoviorum]]}} au [[Haut Empire romain]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.
Le document, issu d'une production standardisée, est de qualité et témoigne de la {{citation|forte et rapide pénétration des usages romains}}{{sfn|Mandy|Fichet de Clairefontaine|1994|gr=B|p=50}}, de la romanisation des notables de {{latin|[[Noviomagus Lexoviorum]]}} au [[Haut-Empire romain]]{{sfn|Deniaux|1984-1985|gr=E|p=31}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* {{Lien web |langue=fr |titre=Inscriptions antiques des Lexovii sur le site de la société historique de Lisieux |url=http://www.societehistoriquedelisieux.fr/inscriptions_lexovii/Bibliographie.html |site=societehistoriquedelisieux.fr |consulté le=27 mai 2022}}.
* {{Lien web |langue=fr |titre=Inscriptions antiques des Lexovii sur le site de la société historique de Lisieux |url=http://www.societehistoriquedelisieux.fr/inscriptions_lexovii/Bibliographie.html |site=societehistoriquedelisieux.fr |consulté le=27 mai 2022}}.


=== Bibliographie===
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
{{Légende plume}}
==== Ouvrages généraux ====
==== Ouvrages généraux ====
* {{Article|langue=fr|auteur1=François Cottin|titre=Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine|périodique=Bulletin de la [[Société des antiquaires de Normandie]]|volume=LIII|numéro=1955-1956|date=1957|pages=169-196|plume=oui}}. (tiré à part édité à Lisieux en 1957, 31 p.)
* {{Article|langue=fr|auteur1=François Cottin|titre=Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine|périodique=Bulletin de la [[Société des antiquaires de Normandie]]|volume=LIII|numéro=1955-1956|date=1957|pages=169-196|plume=oui}}. (tiré à part édité à Lisieux en 1957, 31 p.)
* {{Ouvrage|auteur1=Florence Delacampagne |titre=Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados|éditeur=Éd. de la Maison des sciences de l'homme|lieu=Paris|année=1990|ISBN=2-87754-011-1|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Florence Delacampagne|titre=Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados|lieu=Paris|éditeur=Éd. de la Maison des sciences de l'homme|année=1990|pages totales=166|isbn=2-87754-011-1|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Elisabeth Deniaux|auteur2=Claude Lorren|auteur3=[[Pierre Bauduin]]|auteur4=Thomas Jarry|titre=La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings|volume=|lieu=Rennes|éditeur=Ouest-France|année=2002|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Elisabeth Deniaux|auteur2=Claude Lorren|auteur3=[[Pierre Bauduin]]|auteur4=Thomas Jarry|titre=La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings|lieu=Rennes|éditeur=Ouest-France|année=2002|isbn=|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Edouard Lambert|titre=Épigraphie romaine dans le Calvados|lieu=Caen|année=1869|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000749/f274.item|plume=oui}}, également publiée dans les ''MSAN'', {{tome|XXVIII}}, 1871 {{p.|71-105}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Edouard Lambert|titre=Épigraphie romaine dans le Calvados|lieu=Caen|éditeur=|année=1869|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000749/f274.item|plume=oui}}, également publiée dans les ''MSAN'', {{tome|XXVIII}}, 1871 {{p.|71-105}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Claude Lemaître|titre=Lisieux dans l'Antiquité|périodique=Art de Basse-Normandie|numéro=89-90-91|date=1984-1985|pages=12-29|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Claude Lemaître|titre=Lisieux dans l'Antiquité|périodique=Art de Basse-Normandie|numéro=89-90-91|date=1984-1985|pages=12-29|plume=oui}}.
* {{Ouvrage |nom1=Collectif|titre=Le patrimoine des communes du Calvados |éditeur=Flohic|lieu=Paris|année=2001|ISBN=2-84234-111-2}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |nom1=Collectif |titre=Le patrimoine des communes du Calvados |lieu=Paris |éditeur=Flohic |année=2001 |pages totales=1715 |isbn=2-84234-111-2}}.


==== Travaux sur la nécropole ou sur la stèle de Vostrus ====
==== Travaux sur la nécropole ou sur la stèle de Vostrus ====
* {{Article|langue=fr|auteur1=Patrick Blaszkiewicz|auteur2=Patrick David|auteur3=Claude Jigan|auteur4=[[Jean-Yves Marin]]|titre=Quelques données nouvelles sur la nécropole gallo-romaine du Grand-Jardin à Lisieux (Calvados)|sous-titre=la collection Delaporte du musée de Lille|périodique=Revue archéologique de l'ouest|numéro=3|date=1986|pages=119-134|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1986_num_3_1_893|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Patrick Blaszkiewicz|auteur2=Patrick David|auteur3=Claude Jigan|auteur4=[[Jean-Yves Marin]]|titre=Quelques données nouvelles sur la nécropole gallo-romaine du Grand-Jardin à Lisieux (Calvados)|sous-titre=la collection Delaporte du musée de Lille|périodique=Revue archéologique de l'ouest|numéro=3|date=1986|pages=119-134|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1986_num_3_1_893|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=[[Arcisse de Caumont]]|titre=Arrivée du tombeau de Vostrus au musée plastique de la Société française d'archéologie, à Caen|périodique=Bulletin monumental|volume=28|numéro=|date=1862|pages=75|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=[[Arcisse de Caumont]]|titre=Arrivée du tombeau de Vostrus au musée plastique de la Société française d'archéologie, à Caen|périodique=Bulletin monumental|volume=28|date=1862|pages=75|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Élisabeth Deniaux|titre=Stèle de Vostrus|périodique=Art de Basse-Normandie|numéro=89-90-91|date=1984-1985|pages=30-31|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Élisabeth Deniaux|titre=Stèle de Vostrus|périodique=Art de Basse-Normandie|numéro=89-90-91|date=1984-1985|pages=30-31|plume=oui}}.
* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Bernard Mandy| auteur2=François Fichet de Clairefontaine|titre chapitre=Stèle de Vostrus|auteurs ouvrage=Bernard Mandy et Christian Pilet|titre ouvrage=Lisieux avant l'an mil|isbn=2-9508063-1-7|lieu=Alençon|année=1994|passage=50|plume=oui}}.
* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Bernard Mandy| auteur2=François Fichet de Clairefontaine|titre chapitre=Stèle de Vostrus|auteurs ouvrage=Bernard Mandy et Christian Pilet|titre ouvrage=Lisieux avant l'an mil|isbn=2-9508063-1-7|lieu=Alençon|année=1994|passage=50|plume=oui}}.
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* {{Article|langue=fr|auteur1=Arthème Pannier|titre=Notice sur les antiquités romaines découvertes à Lisieux en 1861|périodique=Bulletin monumental|volume=28|date=1862|pages=201-218|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31047g/f201|consulté le=09 mai 2022|plume=oui}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Arthème Pannier|titre=Notice sur les antiquités romaines découvertes à Lisieux en 1861|périodique=Bulletin monumental|volume=28|date=1862|pages=201-218|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31047g/f201|consulté le=09 mai 2022|plume=oui}}.


{{Palette|Noviomagus Lexoviorum}}
{{Palette|Noviomagus Lexoviorum|Œuvres conservées au musée de Normandie}}
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[[Catégorie:Épigraphie latine]]
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[[Catégorie:Œuvre conservée au musée de Normandie]]
[[Catégorie:Stèle funéraire de la Rome antique]]
[[Catégorie:Œuvre d'art à Caen]]

Dernière version du 18 mars 2024 à 23:17

Stèle de Vostrus
La stèle de Vostrus photographiée en 2009.
Présentation
Civilisation
Destination initiale
Stèle funéraire
Style
Ier siècle
Hauteur
1,78 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur
0,4 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Localisation
Région
Département
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte du Calvados
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La stèle de Vostrus est une stèle funéraire d'époque romaine découverte en 1861 à Lisieux, en France.

Elle appartient aux collections de la Société des antiquaires de Normandie et, après avoir été conservée dans le musée de cette société savante, elle est désormais intégrée à l'exposition permanente du musée d'archéologie et d'ethnographie de Caen ; un moulage ancien en est conservé au Musée d'art et d'Histoire de Lisieux.

Le monument est l'unique stèle funéraire conservée des fouilles de la nécropole du Grand-Jardin, site exploré dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans des conditions telles qu'elle est mal connue. En dépit de pertes liées à la dispersion du produit des fouilles et aux bombardements de la bataille de Normandie, des artefacts retrouvés lors de ces recherches sont conservés dans différents musées.

Outre un monument comportant la représentation d'un homme, l'artefact conserve également une inscription dont la lecture fait consensus. Les vêtements du personnage, adaptés aux conditions météorologiques locales, font penser à un Gaulois romanisé. L'étude de l'inscription, avec le nom typiquement gaulois du père du défunt et l'absence des tria nomina typiques des citoyens romains, permet de dater l’œuvre du Ier siècle.

C'est l'un des très rares monuments funéraires d'époque romaine qui nous soient parvenus dans cette région et c'est selon Élisabeth Deniaux, qui écrit en 1984-1985, « l'ensemble funéraire romain le plus remarquable de la Basse-Normandie ».

Datation de la nécropole antique

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La topographie de la cité ancienne de Lisieux est relativement connue depuis les travaux de François Cottin en 1956 et de Claude Lemaître dans les années 1980[F 1].

Plan d'une ville
Plan de Lisieux gallo-romain. La nécropole du Grand Jardin se trouve au no 5.

Les cimetières de la cité gallo-romaine s'étendent au nord de la ville, depuis le Camp Franc jusqu'aux Buissonnets[G 1]. Plusieurs nécropoles sont identifiées : une sur le site de la commune actuelle de Saint-Désir dans un champ dénommé Funèbre[G 1], une autre, non fouillée, à l'angle de la rue Pont-Mortain et de l'actuelle place François-Mitterrand, avec des sarcophages d'époque mérovingienne mais, selon François Cottin, utilisée dès le Bas-Empire romain : la nécropole est située entre le port, l'Orbiquet et la Chapelle Saint-Aignan, « le plus vieil édifice religieux connu de notre ville »[G 2]. Une troisième, très importante et utilisée du IVe au IXe siècle, est mise au jour sur le site de l'école Michelet dans les années 1990[1].

Le cimetière du Grand-Jardin a une assez large étendue[E 1] et les fouilles livrent environ 2 000 objets complets[F 1]. Ce mobilier céramique important est daté du IIe siècle selon Claude Lemaître et comporte peu de céramique sigillée : il y a des vases avec des estampilles mais la céramique commune domine[K 1]. Du fait de la dispersion du matériel issu des fouilles, il est « vain de tenter de reconstituer l'organisation et la chronologie du site »[F 2]. La monnaie la plus récente découverte est datée du règne de Tetricus Ier, aucun élément postérieur au IIIe siècle n'y a été dégagé[G 3].

Les collections provenant de la nécropole du Grand-Jardin et conservées à Lille sont datées du Ier et au IIe siècle. La seconde moitié du IIe siècle voit une large utilisation de céramiques produites localement. Le IIIe siècle n'est attesté que par les monnaies[F 3]. Toutes sortes de céramiques sont utilisées pour un usage dans un cadre funéraire. L'utilisation de la nécropole est datée du milieu du Ier à la fin du IIIe siècle, en effet, dans la dernière décennie de ce siècle, l'inhumation remplace l'incinération dans l'espace de la future Normandie[F 4]. Ces tombes à inhumation créées au-dessus des sépultures à incinération sont citées dès 1846[K 1].

La datation de la stèle est difficile, les chercheurs ne pouvant alors s'appuyer que sur la représentation des coiffures[E 2]. Certaines stèles funéraires sont utilisées au Bas-Empire lorsque la ville s'est dotée de murailles[K 1]. Un élément funéraire a été retrouvé en 1911 rue Pont-Mortain mais perdu lors des bombardements de 1944[K 2].

Redécouverte

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Paysage urbain dense avec le début d'un escalier
Une partie du site de la nécropole romaine du Grand Jardin à Lisieux.

Le site de la découverte est localisé sur un coteau au nord de la cité antique, au lieu-dit Le Grand Jardin[F 1]. Le cimetière romain situé au nord de la ville s'étend jusqu'au lieu-dit des Buissonnets[A 1],[E 1].

Groupe de quatre céramiques dans une vitrine
Céramiques issues des fouilles de la nécropole et conservées au musée d'art et d'histoire de Lisieux.

La nécropole est découverte sur le site du Grand-Jardin en 1846[F 1]. L'exploration commence à partir de 1861 par « un petit groupe de collectionneurs et d'érudits locaux » et ce jusqu'en 1880[F 1]. Les fouilles de 1861 menées sans ménagement aboutissent à la destruction de nombreux vases ayant contenu des cendres[J 1]. Seule la stèle de Vostrus est conservée grâce à trois personnes dont Arcisse de Caumont[D 1]. De nombreux objets intègrent des collections privées, mais quatre établissements conservent des éléments des fouilles : une part du produit de la campagne de mai-juin 1861 vendue à la Société française d'archéologie est cédée à la Société des antiquaires de Normandie dont environ 15 artefacts sont conservés[F 1]. La campagne de 1866 aboutit à des découvertes vendues au musée de Lille en 1869[F 5]. Plusieurs campagnes ont lieu en 1868 et le produit des fouilles intègre le musée de Lille et le musée des antiquités de Rouen[F 2]. En 1916 des éléments sont achetés par la ville de Lisieux aux héritiers d'un des fouilleurs et le musée de cette dernière n'en conserve à la fin du XXe siècle que des « lambeaux »[F 2].

Dessin d'une stèle dans un ouvrage ancien
La stèle dans la publication du Bulletin monumental de 1862.

La stèle est découverte entre avril et juin 1861[J 2], chez Mme Leroy-Beaulieu et à une profondeur de 0,50 m, face contre terre[I 1] dans la nécropole du Grand-Jardin[C 1], à l'occasion de l'ouverture d'une rue[D 1] mais sans davantage de précision sur sa localisation précise ni sur le fait qu'elle était à son emplacement primitif ou non[B 1]. À la même profondeur sept urnes de terre rouge ou grise sont retrouvées[I 2], contenant « des cendres et des os calcinés »[J 1] ainsi qu'une monnaie de bronze représentant Antonin le Pieux[I 3]. La stèle se trouvait sur le bord d'une voie selon Arthème Pannier[I 1] large de 9,50 m et orientée nord-sud[J 3] et sous la stèle ont été retrouvés « des fragments d'urnes et de briques romaines »[I 2]. La rue qui devait être ouverte se situait « dans l'axe de la rue Basse-Navarin »[I 1]. Non loin a été dégagée une sépulture d'enfant pourvue de mobilier dont un grelot[K 3] et un jouet en forme de petit cheval de terre cuite[I 2],[J 4]. Les fouilles de 1861 ont livré des objets en bronze, des agrafes, des anneaux et une épingle à cheveux[J 5]. Une somme d'argent est mise à disposition par la société française d'archéologie afin d'acquérir la stèle et éviter sa destruction[H 1]. Le transfert à Caen est décidé en raison de l'absence de musée lapidaire à Lisieux[H 1],[J 6].

Elle est publiée par Arthème Pannier en 1862[G 1] qui la date de la fin du IIe siècle[I 4] ou de la fin du IIe-début du IIIe siècle[J 7] puis Antoine Charma[E 1] ; elle fait également l'objet d'une édition dans le Bulletin monumental[H 1], puis la Statistique monumentale du Calvados[2]. Delaporte publie des travaux en 1869[G 1]. La stèle est dessinée par Georges Bouet et R. Bordeaux[J 8] et cette représentation rend davantage visible le visage du défunt que l’œuvre conservée[E 1]. La stèle est déposée avec d'autres urnes funéraires découvertes à proximité en 1846 au musée des antiquaires de Normandie, à Caen. La stèle est publiée dans le Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine d'Émile Espérandieu[E 1]. Le musée est détruit en partie et ses collections pour partie dispersées lors de la bataille de Caen en 1944[F 1]. La stèle a rejoint les collections du musée de Normandie lors du dépôt des collections de cette société savante en 1983.

Description

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Description générale

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La stèle en pierre calcaire[I 1] possède à la fois une inscription et un monument funéraire[A 1],[E 1]. Le buste est sculpté en bas-relief[I 1]. La représentation du défunt est endommagée[E 1].

La stèle a subi de lourds dégâts en 1944, si l'on rapproche son état actuel de la façon dont elle a été représentée au XIXe siècle[D 2]. La stèle de Vostrus figure au Corpus Inscriptionum Latinarum, tome XIII, sous le no 3180[A 1],[3].

La stèle mesure 1,78 m de haut sur 0,44 m de large[D 1]. L'épaisseur est de 0,11 m[J 7].

Différents éléments

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Vue générale d'une stèle éclairée dans un musée
Moulage de la stèle au musée d'Art et d'Histoire de Lisieux[4].

Elle est constituée de trois éléments : un socle haut de 0,75 m[E 1] est bordé par deux pilastres larges de 0,05 m ornés de chapiteaux toscans hauts de 0,04 m[E 1] ; au-dessus se trouve le cartouche en forme de quadrilatère et haut de 0,34 m[E 1] dans lequel se trouve l'inscription. Au-dessus, dans une niche située dans un quadrilatère haut de 0,57 m[E 1], le défunt est représenté tenant une coupe de la main droite, aux doigts représentés de façon grossière[E 1], et le bras gauche relevé à proximité du visage[B 1]. Le personnage se tient posé sur une table[E 1]. Le tronc est presque entièrement représenté, sur une hauteur de 0,44 m dont 0,23 m pour la tête seule[E 1]. Le portrait du défunt est représenté avec un relief possédant une certaine « frontalité », le portrait est « assez figé » et les vêtements et la chevelure sont traités avec « une certaine raideur ». Les cheveux sont organisés en mèches larges d'environ 0,03 m. Le défunt porte non une toge mais une lourde tunique cousue[A 2],[E 1].

Au-dessus, un fronton triangulaire haut de 0,09 m[E 1] était surmonté de deux acrotères[D 1],[E 1]. Le fronton, peut-être sculpté, comportait peut-être également des pommes de pin mais sans certitude vu l'état de conservation de l’œuvre[E 1].

Les pilastres sont d'ordre toscan et cannelés. Les moulures possèdent un cavet et deux listels[J 7]. Le visage est abîmé, et le tronc figure presque en entier[A 2]. Le personnage, haut de 0,44 m, est représenté dans une attitude figée[B 1], à un âge plus jeune que celui du défunt, et avec une raideur dans le traitement des traits, de la coiffure et des vêtements[A 3].

Inscription

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Détail d'une inscription latine dans un cadre
Détail de l'inscription dans son cartouche.

L'inscription figure sur trois lignes dans le cartouche[E 1], orné d'une double moulure[C 1]. Les lettres de la première ligne mesurent 5,1 cm alors que pour les autres lignes elles possèdent une hauteur de 3,5 cm[E 1].

Les lettres sont gravées en lettres capitales et le texte est au nominatif[E 3].

VOSTRUS

AUSI.F.V.A.

LXXX[E 1],[J 8].

Développement

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VOSTRUS

AUSI FILIUS

VIXIT ANNOS

LXXX[E 1],[J 7].

« Vostrus, fils d'Ausus, vécut 80 ans »[E 1].

Interprétation

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Témoignage des rites liés à la mort

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Les inscriptions funéraires de Vieux, découvertes par l'intendant Foucault, sont perdues. Les inscriptions funéraires conservées de l'époque romaine sont donc rares dans l'espace de l'ancienne Basse-Normandie[E 1].

Les représentations des bustes des défunts datent de la fin de la République romaine selon Élisabeth Deniaux, les portraits étant montrés lors des processions funéraires[A 2]. Les grandes familles conservaient des portraits des ancêtres et ces portraits étaient exposés lors des cérémonies funéraires de leurs descendants[E 1].

L'absence d'invocation des dieux Mânes sur le monument est un élément supplémentaire qui pousse à la même datation du Ier siècle[B 1],[E 3].

La mention de l'âge est également étonnante concernant une personne âgée lors de son décès, cette mention étant souvent destinée à souligner « un décès prématuré »[E 3].

Témoignage précoce de l'intégration des élites à la romanité

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La représentation est celle d'un « personnage masculin stéréotypé présenté dans une mise en scène conventionnelle »[B 1]. Vostrus est représenté à un âge beaucoup plus jeune que celui de son décès, pratique répandue sur d'autres stèles gallo-romaines[E 1].

Le vêtement du défunt est celui d'un Gaulois romanisé[A 4], la tunique cousue aux manches courtes[C 1] convenant davantage au climat local que la toge[E 1].

L'utilisation d'un cartouche est rare et plutôt observée en Gaule de l'est ou Germanie[E 3].

La stèle n'est pas aisément datable, mais le style de la gravure de l'inscription ainsi que l'onomastique d'un « indigène romanisé »[E 3] n'ayant pas les tria nomina des citoyens romains poussent Élisabeth Deniaux à envisager comme date haute, la plus ancienne, au Ier siècle[A 4]. Les noms des inscriptions funéraires de Bordeaux restent celtiques au IIe siècle selon Élisabeth Deniaux[E 3]. La persistance d'un nom à consonance celtique ne serait donc pas surprenante s'agissant d'une inscription de la future Normandie datée du siècle précédent. Vostrus n'est donc pas un citoyen romain[E 3].

Le sens symbolique de la composition est complexe à appréhender[E 3]. Arthème Pannier en 1862 interprète la stèle comme le monument d'un chef d'atelier de poterie[J 8], thèse démentie depuis. La représentation est peut-être liée au thème du banquet[B 1]. La position des mains est peut-être un marqueur social par la possibilité du défunt de participer à un banquet, privilège réservé aux aristocraties antiques et donc témoigne de la romanisation des élites locales, disposant de loisirs et disponibles pour les « plaisirs de la conversation et de la culture ». La représentation témoigne de l'intégration d'un « code de valeurs »[E 3]. Elle peut aussi témoigner d'une croyance dont le sens nous échappe[A 5]. La coupe peut être en effet liée à l'« interprétation allégorique d'une croyance dans une certaine forme de survie, la croyance en un festin éternel préfigurant un bonheur futur »[E 3].

Le document, issu d'une production standardisée, est de qualité et témoigne de la « forte et rapide pénétration des usages romains »[B 1], de la romanisation des notables de Noviomagus Lexoviorum au Haut-Empire romain[E 3].

Notes et références

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  1. Julia Pacory, « Lisieux – Nécropole Michelet : analyses isotopiques », sur journals.openedition.org/, (consulté le ).
  2. Tome V, p. 187.
  3. CIL XIII, 03180.
  4. Le musée d'art et d'histoire est ouvert, ouest-France.fr, 14 juin 2013.
  • La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings
  1. a b et c Deniaux et al. 2002, p. 184.
  2. a b et c Deniaux et al. 2002, p. 186.
  3. Deniaux et al. 2002, p. 186-187.
  4. a et b Deniaux et al. 2002, p. 187.
  5. Deniaux et al. 2002, p. 187-188.
  • Lisieux avant l'an mil, essai de reconstitution
  • Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados
  1. a b et c Delacampagne 1990, p. 102.
  • Épigraphie romaine dans le Calvados
  1. a b c et d Lambert 1869, p. 24.
  2. Lambert 1869, p. 25.
  • Stèle de Vostrus, Art de Basse-Normandie
  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z et aa Deniaux 1984-1985, p. 30.
  2. Deniaux 1984-1985, p. 30-31.
  3. a b c d e f g h i j et k Deniaux 1984-1985, p. 31.
  • Quelques données nouvelles sur la nécropole gallo-romaine du Grand-Jardin à Lisieux (Calvados) : la collection Delaporte du musée de Lille
  • Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine
  1. a b c et d Cottin 1957, p. 24.
  2. Cottin 1957, p. 24-25.
  3. Cottin 1957, p. 25.
  • Lisieux dans l'Antiquité
  1. a b et c Lemaître 1984-1985, p. 24.
  2. Lemaître 1984-1985, p. 24-25.
  3. Lemaître 1984-1985, p. 25.
  • Arrivée du tombeau de Vostrus au musée plastique de la Société française d'archéologie, à Caen
  1. a b et c de Caumont 1862, p. 75.
  • Découverte d'un cippe ou tombeau romain à Lisieux
  1. a b c d et e Pannier 1861, p. 446.
  2. a b et c Pannier 1861, p. 447.
  3. Pannier 1861, p. 447-448.
  4. Pannier 1861, p. 446-447.
  • Notice sur les antiquités romaines découvertes à Lisieux en 1861
  1. a et b Pannier 1862, p. 206.
  2. Pannier 1862, p. 201.
  3. Pannier 1862, p. 202.
  4. Pannier 1862, p. 214-215.
  5. Pannier 1862, p. 216-217.
  6. Pannier 1862, p. 218.
  7. a b c et d Pannier 1862, p. 205.
  8. a b et c Pannier 1862, p. 203.

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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Ouvrages généraux

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  • François Cottin, « Noviomagus Lexioviorum des temps les plus anciens à la fin de l'époque romaine », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, vol. LIII, nos 1955-1956,‎ , p. 169-196. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article. (tiré à part édité à Lisieux en 1957, 31 p.)
  • Florence Delacampagne, Carte archéologique de la Gaule, 14. Le Calvados, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, , 166 p. (ISBN 2-87754-011-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin et Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Rennes, Ouest-France, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Edouard Lambert, Épigraphie romaine dans le Calvados, Caen, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, également publiée dans les MSAN, t. XXVIII, 1871 p. 71-105.
  • Claude Lemaître, « Lisieux dans l'Antiquité », Art de Basse-Normandie, nos 89-90-91,‎ 1984-1985, p. 12-29. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Collectif, Le patrimoine des communes du Calvados, Paris, Flohic, , 1715 p. (ISBN 2-84234-111-2).

Travaux sur la nécropole ou sur la stèle de Vostrus

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  • Patrick Blaszkiewicz, Patrick David, Claude Jigan et Jean-Yves Marin, « Quelques données nouvelles sur la nécropole gallo-romaine du Grand-Jardin à Lisieux (Calvados) : la collection Delaporte du musée de Lille », Revue archéologique de l'ouest, no 3,‎ , p. 119-134 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Arcisse de Caumont, « Arrivée du tombeau de Vostrus au musée plastique de la Société française d'archéologie, à Caen », Bulletin monumental, vol. 28,‎ , p. 75. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Élisabeth Deniaux, « Stèle de Vostrus », Art de Basse-Normandie, nos 89-90-91,‎ 1984-1985, p. 30-31. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Bernard Mandy et François Fichet de Clairefontaine, « Stèle de Vostrus », dans Bernard Mandy et Christian Pilet, Lisieux avant l'an mil, Alençon, (ISBN 2-9508063-1-7), p. 50. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Didier Paillard, « Lisieux (Calvados). Ancien collège Michelet », Archéologie médiévale,‎ , p. 388-389 (lire en ligne, consulté le ).
  • Arthème Pannier, « Découverte d'un cippe ou tombeau romain à Lisieux », Bulletin monumental, vol. 27,‎ , p. 446-448 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Arthème Pannier, « Notice sur les antiquités romaines découvertes à Lisieux en 1861 », Bulletin monumental, vol. 28,‎ , p. 201-218 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.