Aller au contenu

« Cymbalaire des murs » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Zyzomys (discuter | contributions)
mise en forme
 
(102 versions intermédiaires par 46 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{sous-titre/Taxon|nv1=Linaire cymbalaire|nv2=Linaire des murs|nv3=Ruine de Rome|nv4=Cymbalaire|ns1=Cymbalaria muralis|ns2=Linaria cymbalaria}}
{{Taxobox végétal | ''Cymbalaria muralis'' | Cymbalaire1.jpg | Détail des fleurs}}
{{Taxobox début | végétal | ''Cymbalaria muralis'' |Cymbalaria-muralis-2036.jpg | Cymbalaire des murs poussant entre les pierres d'un mur | classification=Cronquist }}
{{Taxobox sous-règne | Tracheobionta }}
{{Taxobox division | Magnoliophyta }}
{{Taxobox | sous-règne | Tracheobionta }}
{{Taxobox classe | Magnoliopsida }}
{{Taxobox | division | Magnoliophyta }}
{{Taxobox sous-classe | Asteridae }}
{{Taxobox | classe | Magnoliopsida }}
{{Taxobox ordre | Scrophulariales }}
{{Taxobox | sous-classe | Asteridae }}
{{Taxobox famille | Scrophulariaceae }}
{{Taxobox | ordre | Scrophulariales }}
{{Taxobox genre | Cymbalaria }}
{{Taxobox | famille | Scrophulariaceae }}
{{Taxobox binomial végétal | Cymbalaria muralis | [[Philipp Gottfried Gaertner|G.Gaertn.]], [[Bernhard Meyer|B.Mey.]] & [[Johannes Scherbius|Scherb.]], [[1800]]}}
{{Taxobox | genre | Cymbalaria }}
{{Taxobox taxon | végétal | espèce | Cymbalaria muralis | [[Philipp Gottfried Gaertner|G.Gaertn.]], [[Bernhard Meyer|B.Mey.]] & [[Johannes Scherbius|Scherb.]], [[1800]] }}
{{Taxobox phylogénie végétal | Lamiales | Plantaginaceae }}
{{Taxobox phylogénie bandeau | classification=APGIII }}
{{Taxobox image | Image:Cymbalaire2.jpg | Touffes de cymbalaire des murs }}
{{Taxobox | ordre | Lamiales }}
{{Taxobox image | Image:Via aemilia reggio emilia.jpg | Via Aemilia, Reggio Emilia }}
{{Taxobox | famille | Plantaginaceae }}
{{Taxobox commons | Category:Cymbalaria muralis }}
{{Taxobox fin}}
{{Taxobox fin}}


La '''Cymbalaire des murs''' ('''''Cymbalaria muralis''''', anciennement ''Linaria cymbalaria''), est une espèce de [[plante herbacée]] [[plante vivace|vivace]], originaire du sud de l'[[Europe]] et d'[[Asie]] occidentale.
La '''cymbalaire des murs''' (''Cymbalaria muralis''), encore appelée '''linaire cymbalaire''' ou '''ruine-de-Rome''', est une plante herbacée vivace de la famille des ''[[Scrophulariaceae]]'', selon la [[classification classique]], ou des ''[[Plantaginaceae]]'', selon la [[classification APG|classification phylogénétique]]. Plutôt méditerranéenne, elle tapisse fréquemment les vieux murs de touffes aux feuilles arrondies et luisantes et aux petites fleurs violettes à la gorge tachée de jaune.


Elle fait partie de la famille des [[Scrophulariaceae|Scrofulariacées]], selon la [[classification classique]], ou des [[Plantaginaceae|Plantaginacées]], selon la [[classification APG|classification phylogénétique]].
==Description==


Elle tapisse fréquemment les vieux murs de touffes aux feuilles arrondies et luisantes et aux petites fleurs violettes à la gorge tachée de jaune. Elle peut densément recouvrir la surface qu’elle occupe sur une dizaine de centimètres d’épaisseur en se [[Marcottage|marcottant]] ou en se ressemant.
===Écologie et habitat===


== Dénominations ==
[[Plante]] vivace originaire du sud de l'Europe et d'Asie occidentale, naturalisée dans presque toute l'Europe. Comme l'indique son nom, elle apprécie surtout les murs et les lieux rocheux, avec une petite préférence pour le calcaire.


* [[Nom binominal|Nom scientifique]] valide : ''Cymbalaria muralis'' G.Gaertn., B.Mey. & Scherb., 1800 ;
*Floraison : d'avril-mai à septembre (floraison plus précoce en région méditerranéenne).
* [[Nom vulgaire|Noms vulgaires]] (vulgarisation scientifique) recommandés ou typiques en français : Cymbalaire des murs<ref name="inpn">Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site [http://inpn.mnhn.fr/accueil/donnees-referentiels Inventaire National du Patrimoine Naturel] (INPN)</ref>{{,}}<ref name="termium"> Nom en français d’après [http://btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&index=alt&srchtxt= Termium plus], la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada</ref>{{,}}<ref name="vascan">Nom en français d'après la fiche de cette espèce dans Brouillet et al. 2010+. [http://data.canadensys.net/vascan/search VASCAN] (Base de données des plantes vasculaires du Canada) de Canadensys.</ref>{{,}}{{Bioref|GRIN espèce|14 avril 2020|ref}}{{,}}<ref name=telab>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Cymbalaria muralis|url=https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75081-ethnobotanique|site=Tela Botanica|date=|consulté le=2020-04-14}}</ref>, Linaire cymbalaire<ref name=telab/>{{,}}<ref name="termium"/>, Linaire des murs<ref name=telab/> ;
*Pollinisation : entomogame et autogame.
* Autres noms vulgaires ou [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]] (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces : [[Cymbalaire]]<ref name="inpn"/>{{,}}<ref name=telab/>, Ruine de Rome<ref name="inpn"/>{{,}}{{Bioref|GRIN espèce|14 avril 2020|ref}} ou Ruine-de-Rome<ref name=telab/>. À [[La Réunion]] : Cymbalaire des murailles<ref name="inpn"/>.
*Dissémination : autochore.


=== Phytonymie ===
===Morphologie générale et végétative===
Le nom {{lang|la|Cymbalaria}} dérive du latin ''cymba'', « barque, nacelle », du fait de la forme des feuilles légèrement concave en forme de cymbale (plus caractéristique, d'ailleurs, chez l'[[Umbilicus|ombilic]] que chez la cymbalaire). L'[[épithète spécifique]] ''{{lang|la|muralis}}'' fait référence à la paroi des vieux murs propice à l'accueil de cette espèce rupicole et explique ses [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]] (Lierre fleuri, Lierre des murs, Ruine de Rome)<ref>{{ouvrage|auteur=[[François Couplan]]|titre=Les plantes et leurs noms. Histoires insolites|éditeur=Quae|date=2012|passage=52}}.</ref>.


== Description ==
Plante herbacée rampante, poussant en touffes, à tiges glabres généralement pourprées. [[Feuille]]s alternes luisantes et charnues, longuement pétiolées, réniformes ou arrondies, le plus souvent à cinq lobes, parfois plus. Le pourtour du limbe est souligné de pourpre.
=== Appareil végétatif ===
Plante herbacée, poussant en touffes, à tiges glabres généralement pourprées, filiformes, rampantes ou retombantes. Les jeunes pédoncules et [[Pétiole|pétioles]] sont glanduleux.


[[Feuille]] alterne, longuement pétiolée, lustrée et charnue, à 5 lobes ou plus, à apex [[Glossaire de botanique|mucronulé]] et à base lobée. La face inférieure et la marge du limbe sont pourprées.
===Morphologie florale===


<gallery mode="packed" caption="Appareil végétatif">
[[Fleur]]s axillaires solitaires, portées par un très long pédoncule. De couleur lilas à violet (1 cm en moyenne), elles ressemblent beaucoup aux fleurs des ''[[Linaria]]'', avec une [[corolle]] à deux lèvres, la supérieure bilobée, l'inférieure trilobée. La gorge de la corolle se resserre, formant une sorte de palais avec deux macules jaunes. Présence d'un éperon [[nectarifère]]. Le [[calice (botanique)|calice]], à cinq dents, est d'un violet beaucoup plus sombre que la corolle.
(MHNT) Cymbalaria muralis.jpg|Aspect général de la plante
Cymbalaria-muralis-2035.jpg|Aspect dans un mur
Via aemilia reggio emilia.jpg|Colonisation d'un espace
Cymbalaria muralis kz04.jpg|Plantule
(MHNT) Cymbalaria muralis - Leaf.jpg |Feuille
</gallery>


=== Appareil reproducteur ===
===Dispersion du fruit et des graines===
La floraison va de mars-avril à septembre (floraison plus précoce en région méditerranéenne).
Les [[fruit]]s sont des [[Capsule (botanique)|capsule]]s glabres.


Les [[fleur]]s blanc-rosé ou rose-violacé, dont la corolle mesure 1 cm de diamètre environ, sont [[Symétrie florale|zygomorphes]], [[Glossaire de botanique|personées]], solitaires, fixées sur un [[calice (botanique)|calice]] [[gamosépale]] quinquédenté, et portées par un long pédoncule [[Glossaire de botanique|axillaires]]. La lèvre supérieure est bilobée et marquée par deux ou trois traits verticaux foncés sous chaque lobe ; la lèvre inférieure, trilobée, possède un [[Glossaire de botanique|palais]] à deux bosselures blanches maculées de jaune en leur sommet. La [[corolle]] se prolonge, dans sa partie inférieure, par un court [[Éperon (botanique)|éperon]] [[Nectaire (botanique)|nectarifère]] pointu .
Le [[pédoncule]], après fructification, se courbe ce qui dépose les graines dans un interstice du mur.


La plante est [[entomogame]] et [[Autogamie|autogame]]. Les fleurs sont [[Ovaire (botanique)|périgyne]] et possèdent 4 [[Étamine|étamines]] (2 courtes et 2 plus longues) entourant la base de l'ovaire d'où part un [[Style (botanique)|style]] aussi long que les [[Filet (botanique)|filets]] des 2 plus longues étamines, le [[Stigmate (botanique)|stigmate]] se retrouve donc en contact avec les [[Anthère|anthères]].
==Sous-espèces==
*''[[Cymbalaria muralis muralis|Cymbalaria muralis subsp. muralis]]''
*''[[Cymbalaria muralis pubescens|Cymbalaria muralis subsp. pubescens]]'' (C.Presl) D.A.Webb
*''[[Cymbalaria muralis visianii|Cymbalaria muralis subsp. visianii]]'' D.A.Webb


Les [[fruit (botanique)|fruit]]s sont des [[Capsule (botanique)|capsules]] glabres à valves [[Déhiscence (botanique)|déhiscentes]] libérant, à maturité, des graines noir-grisâtre inférieures à 0,5 millimètre de diamètre qui présentent de profondes aspérités favorisant l’adhérence aux surfaces. À la fructification, le [[pédoncule]] s’incline en direction du support permettant à capsule de libérer les graines dans les interstices du substrat, assurant ainsi l'[[autochorie]].
== Références ==
* {{Belles fleurs de France2|cymbalaria_muralis1|''Cymbalaria muralis'' }}
* {{eFloras|11|242416396 | Cymbalaria muralis }}
* {{Florabase|Cymbalaria muralis|316|s|7053 }}
* {{Catalogueoflife espèce|719201|Cymbalaria muralis|P.G. Gaertn., B. Mey. & Scherb.}}
* {{Tela-métro|75081|''Cymbalaria muralis'' P.Gaertn., B.Mey. & Scherb., 1800 }}
* {{Tela-réunion|2098|''Cymbalaria muralis'' P. Gaertn., B. Mey. et Scherb. }}
* {{ITIS|33579|''Cymbalaria muralis'' P.G. Gaertn., B. Mey. et Scherb. }}
* {{NCBI|4166|''Cymbalaria muralis'' }}
* {{GRIN espèce|400188|''Cymbalaria muralis'' P. Gaertn. et al. }}


<gallery mode="packed" caption="Fleur, fruit et graine de la Cymbalaire des murs.">
[[Catégorie:Flore (nom vernaculaire)]]
(MHNT) Cymbalaria muralis - flower.jpg|Fleur de ''Cymbalaria muralis'' vue de face.
[[Catégorie:Scrophulariaceae]]
Cymbalaria muralis sl7.jpg|Détails d'une fleur.
[[Catégorie:Plantaginaceae]]
(MHNT) Cymbalaria muralis - fruits.jpg |Fruit de ''Cymbalaria muralis''.
Une graine de Cymbalaria muralis accrochée à une pince à timbre..jpg|Une graine de ''Cymbalaria muralis'' accrochée à une pince à timbre.
Deux graines de Cymbalaria muralis..jpg|Deux graines de ''Cymbalaria muralis'' (la plus grosse mesure 1mm).
</gallery>


== Écologie et habitat ==
[[da:Vedbend-Torskemund]]
[[Plante]] vivace originaire du sud de l'[[Europe]] et d'[[Asie]] occidentale, naturalisée dans presque toute l'Europe. Son appellation commune, ruine de [[Rome]], témoigne de son origine méditerranéenne. Son expansion dans de nombreuses régions françaises est liée à ses [[Plante médicinale|propriétés médicinales]]<ref name=":0">{{Lien web|auteur institutionnel=Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer|titre=Rome ruinée ou Rome en ruine|url=http://webzine-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/post/85827371126/rome-ruin%C3%A9e-ou-rome-en-ruine|site=webzine-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr|date=|consulté le=28/03/2018}}</ref>.
[[de:Zimbelkraut]]

[[en:Ivy-leaved Toadflax]]
[[Épilithe|Lythophyte]], [[Organisme thermophile|thermophile]] et [[Plante calcicole|calciphile]], elle est fréquente dans les anfractuosités des murs de pierre en mi-ombrage ou ombragés et souvent accompagnée de [[Asplenium trichomanes|Capillaire des murailles ''(Asplenium trichomanes)'']] ou de [[Asplenium ruta-muraria|Rue des murailles ''(Asplenium ruta-muralis)'']]. "Elle affectionne aujourd’hui les villes, où les températures sont plus clémentes"<ref name=":0" />. Elle est ainsi devenue une espèce [[adventice]] [[Espèce envahissante|envahissante]], constituant la végétation banale de l'[[Phytosociologie#Classification phytosociologique des végétations|alliance]] du Cymbalario muralis – [[Asplenium ruta-muraria|Asplenion rutae-murariae]] (classe des [[Parietaria judaica|Parietarietea judaicae]])<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Botineau|titre=Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs|éditeur=Lavoisier|date=2010|passage=1060}}.</ref>.
[[es:Cymbalaria muralis]]

[[ja:ツタバウンラン]]
== Propriétés médicinales ==
[[pl:Cymbalaria bluszczykowata]]
Elle permettrait de soigner la [[gale]] et le [[scorbut]]<ref name=":0" />.

== Sous-espèces ==
* ''[[Cymbalaria muralis muralis|Cymbalaria muralis subsp. muralis]]''
* ''[[Cymbalaria muralis pubescens|Cymbalaria muralis subsp. pubescens]]'' (C.Presl) D.A.Webb
* ''[[Cymbalaria muralis visianii|Cymbalaria muralis subsp. visianii]]'' D.A.Webb

== Aspects culturels ==
[[Fichier:Cymbalaria muralis Manzat.jpg|vignette|redresse|Ruine-de-Rome sur un vieil escalier.]]
Cette petite plante, capable de germer jusqu'en ville dans la moindre fissure de maçonnerie, a inspiré le titre et un chapitre du roman ''Ruines-de-Rome'', de [[Pierre Senges]], paru en 2002.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Glossaire de botanique]]
* ''[[Scrophulariaceae]]''
* ''[[Cymbalaire|Cymbalaria]]''

{{Autres projets
|commons=Category:Cymbalaria muralis
}}
=== Liens externes ===
* {{eFloras|11|242416396|Cymbalaria muralis}}
* {{Florabase|Cymbalaria muralis|316|s|7053}}
* {{BioLib|taxon|40837|''Cymbalaria muralis'' P. Gaertn., B. Mey. & Scherb.}}
* {{CatalogueofLife | 33698 | ''Cymbalaria muralis'' P. Gaertn., B. Mey. & Scherb. | consulté le=15 décembre 2020 }}
* {{ITIS|33579|''Cymbalaria muralis'' P.G. Gaertn., B. Mey. & Scherb.}}
* {{NCBI|4166|''Cymbalaria muralis''}}
* {{GRIN espèce|400188|''Cymbalaria muralis'' P. Gaertn. et al.}}
* {{Belles fleurs de France2|cymbalaria_muralis1|''Cymbalaria muralis''}}
* {{Tela-métro|75081|''Cymbalaria muralis'' P.Gaertn., B.Mey. & Scherb.}}
* {{INPN|93763|''Cymbalaria muralis'' G.Gaertn., B.Mey. & Scherb., 1800}}
* [http://www.florealpes.com/fiche_cymbalaire.php Site FloreAlpes] {{fr}}

{{Portail|botanique}}

[[Catégorie:Scrophulariaceae (Cronquist)]]
[[Catégorie:Espèce de Lamiales (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Plantaginaceae (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Plante à fleurs d'Asie]]
[[Catégorie:Dicotylédone d'Europe]]

Dernière version du 23 août 2023 à 07:36

Cymbalaria muralis, Linaria cymbalaria · Linaire cymbalaire, Linaire des murs, Ruine de Rome, Cymbalaire

La Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis, anciennement Linaria cymbalaria), est une espèce de plante herbacée vivace, originaire du sud de l'Europe et d'Asie occidentale.

Elle fait partie de la famille des Scrofulariacées, selon la classification classique, ou des Plantaginacées, selon la classification phylogénétique.

Elle tapisse fréquemment les vieux murs de touffes aux feuilles arrondies et luisantes et aux petites fleurs violettes à la gorge tachée de jaune. Elle peut densément recouvrir la surface qu’elle occupe sur une dizaine de centimètres d’épaisseur en se marcottant ou en se ressemant.

Dénominations

[modifier | modifier le code]

Le nom Cymbalaria dérive du latin cymba, « barque, nacelle », du fait de la forme des feuilles légèrement concave en forme de cymbale (plus caractéristique, d'ailleurs, chez l'ombilic que chez la cymbalaire). L'épithète spécifique muralis fait référence à la paroi des vieux murs propice à l'accueil de cette espèce rupicole et explique ses noms vernaculaires (Lierre fleuri, Lierre des murs, Ruine de Rome)[6].

Description

[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif

[modifier | modifier le code]

Plante herbacée, poussant en touffes, à tiges glabres généralement pourprées, filiformes, rampantes ou retombantes. Les jeunes pédoncules et pétioles sont glanduleux.

Feuille alterne, longuement pétiolée, lustrée et charnue, à 5 lobes ou plus, à apex mucronulé et à base lobée. La face inférieure et la marge du limbe sont pourprées.

Appareil reproducteur

[modifier | modifier le code]

La floraison va de mars-avril à septembre (floraison plus précoce en région méditerranéenne).

Les fleurs blanc-rosé ou rose-violacé, dont la corolle mesure 1 cm de diamètre environ, sont zygomorphes, personées, solitaires, fixées sur un calice gamosépale quinquédenté, et portées par un long pédoncule axillaires. La lèvre supérieure est bilobée et marquée par deux ou trois traits verticaux foncés sous chaque lobe ; la lèvre inférieure, trilobée, possède un palais à deux bosselures blanches maculées de jaune en leur sommet. La corolle se prolonge, dans sa partie inférieure, par un court éperon nectarifère pointu .

La plante est entomogame et autogame. Les fleurs sont périgyne et possèdent 4 étamines (2 courtes et 2 plus longues) entourant la base de l'ovaire d'où part un style aussi long que les filets des 2 plus longues étamines, le stigmate se retrouve donc en contact avec les anthères.

Les fruits sont des capsules glabres à valves déhiscentes libérant, à maturité, des graines noir-grisâtre inférieures à 0,5 millimètre de diamètre qui présentent de profondes aspérités favorisant l’adhérence aux surfaces. À la fructification, le pédoncule s’incline en direction du support permettant à capsule de libérer les graines dans les interstices du substrat, assurant ainsi l'autochorie.

Écologie et habitat

[modifier | modifier le code]

Plante vivace originaire du sud de l'Europe et d'Asie occidentale, naturalisée dans presque toute l'Europe. Son appellation commune, ruine de Rome, témoigne de son origine méditerranéenne. Son expansion dans de nombreuses régions françaises est liée à ses propriétés médicinales[7].

Lythophyte, thermophile et calciphile, elle est fréquente dans les anfractuosités des murs de pierre en mi-ombrage ou ombragés et souvent accompagnée de Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes) ou de Rue des murailles (Asplenium ruta-muralis). "Elle affectionne aujourd’hui les villes, où les températures sont plus clémentes"[7]. Elle est ainsi devenue une espèce adventice envahissante, constituant la végétation banale de l'alliance du Cymbalario muralis – Asplenion rutae-murariae (classe des Parietarietea judaicae)[8].

Propriétés médicinales

[modifier | modifier le code]

Elle permettrait de soigner la gale et le scorbut[7].

Sous-espèces

[modifier | modifier le code]

Aspects culturels

[modifier | modifier le code]
Ruine-de-Rome sur un vieil escalier.

Cette petite plante, capable de germer jusqu'en ville dans la moindre fissure de maçonnerie, a inspiré le titre et un chapitre du roman Ruines-de-Rome, de Pierre Senges, paru en 2002.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  2. a et b Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  3. Nom en français d'après la fiche de cette espèce dans Brouillet et al. 2010+. VASCAN (Base de données des plantes vasculaires du Canada) de Canadensys.
  4. a et b USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 14 avril 2020
  5. a b c d et e « Cymbalaria muralis », sur Tela Botanica (consulté le )
  6. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Quae, , p. 52.
  7. a b et c Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, « Rome ruinée ou Rome en ruine », sur webzine-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
  8. Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, , p. 1060.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]