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'''Francesco Franco''' dit « '''Ciccio Franco''' » (né à [[Reggio de Calabre]], le {{date de naissance|28 mars 1930}} et mort dans la même ville le {{date de décès| 16 novembre 1991}}) était un homme politique, syndicaliste et militant italien. Il a été [[Sénat de la République (Italie)|sénateur]] du [[Mouvement social italien – Droite nationale|Mouvement Social Italien]] – Droite Nationale ( {{Lang-it|Movimento Sociale Italiano – Destra Nazionale}} - MSI-DN) (1972-1991). Il a acquis une notoriété pour son rôle de leader populaire lors de la [[révolte de Reggio]] de 1970-1971.
'''Francesco Franco''' dit « '''Ciccio Franco''' » (né à [[Reggio de Calabre]], le {{date de naissance|28 mars 1930}} et mort dans la même ville le {{date de décès| 16 novembre 1991}}) est un homme politique, syndicaliste et militant italien. Il a été [[Sénat de la République (Italie)|sénateur]] du [[Mouvement social italien – Droite nationale|Mouvement Social Italien]] – Droite Nationale ({{Lang-it|Movimento Sociale Italiano – Destra Nazionale}} - MSI-DN) (1972-1991). Il a acquis une notoriété pour son rôle de leader populaire lors de la [[révolte de Reggio]] de 1970-1971.


== Révolte de Reggio ==
== Révolte de Reggio ==
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En {{date|juillet 1970}}, Francesco Franco, dirigeant syndical du [[Unione Generale del Lavoro|Syndicat national des travailleurs italiens]] (CISNAL) proche du mouvement néofasciste est le leader informel de la révolte motivée par la décision du gouvernement de faire de [[Catanzaro]] la capitale régionale de la [[Calabre]], au detriment de [[Reggio de Calabre]], . <ref name="partridge50">Partridge, ''Italian politics today'', [https://books.google.com/books?id=I-5OR8tDkEIC&pg=PA50 p. 50]</ref>
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Le {{date|17 septembre 1970}}, il est arrêté avec d'autres dirigeants de la révolte pour incitation à la haine. La nouvelle de l'arrestation provoque de violentes réactions<ref name="nyt200970">[https://www.nytimes.com/1970/09/20/archives/italian-city-is-paralyzed-by-sixth-day-of-turmoil.html Italian City Is Paralyzed By Sixth Day of Turmoil], The New York Times, September 20, 1970.</ref>. Au moins {{Unité|6 000| policiers}} sont déployés pour mettre fin aux violences <ref name="nyt210970">[https://www.nytimes.com/1970/09/21/archives/6000-policemen-are-deployed-in-tense-southern-italian-city.html 6,000 Policemen Are Deployed In Tense Southern Italian City], The New York Times, September 21, 1970.</ref>. Franco est libéré le {{date|23 décembre 1970}}.


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La révolte finit par être reprise par les néo-fascistes dont le mouvement [[Avanguardia Nazionale]] <ref name="ferraresi67">Ferraresi, ''Threats to Democracy'', [https://books.google.com/books?id=r0DG3uk9o8oC&pg=PA67 p. 67].</ref> et a conduit au succès électoral du [[Mouvement social italien – Droite nationale|mouvement social italien]] lors des [[Élections parlementaires italiennes de 1972|élections générales italiennes]] de mai 1972, lorsque Franco est élu sénateur. Les néo-fascistes l'ont emporté, sur des [[Démocratie chrétienne (Italie)|démocrates-chrétiens]] divisés, alors que la ville est l'un de leurs fiefs et que le [[Parti communiste italien]] (PCI) soutenait la répression des émeutes.
La révolte finit par être reprise par les néo-fascistes dont le mouvement [[Avanguardia Nazionale]]<ref name="ferraresi67">Ferraresi, ''Threats to Democracy'', [https://books.google.com/books?id=r0DG3uk9o8oC&pg=PA67 p. 67].</ref> et a conduit au succès électoral du [[Mouvement social italien – Droite nationale|mouvement social italien]] lors des [[Élections parlementaires italiennes de 1972|élections générales italiennes]] de mai 1972, lorsque Franco est élu sénateur. Les néo-fascistes l'ont emporté, sur des [[Démocratie chrétienne (Italie)|démocrates-chrétiens]] divisés, alors que la ville est l'un de leurs fiefs et que le [[Parti communiste italien]] (PCI) soutenait la répression des émeutes.


== Sénateur ==
== Sénateur ==
En 1972, Francesco Franco fait l'objet d'une enquête pour avoir distribué des tracts hostiles à la manifestation antifasciste organisée par les syndicats de gauche dans la ville de Reggio de Calabre le {{date|22 octobre 1972}}. La veille de la manifestation , huit bombes ont explosé dans des trains à destination de Reggio . Les enquêtes judiciaires sur les accusations de provocation et de terrorisme se sont soldées par son acquittement. Il a d'abord été condamné à quatre ans de prison, mais n'a pas purgé sa peine ; l'appel n'a pas eu lieu à cause de l'expiration du [[Prescription (droit)|délai de prescription]] .
En 1972, Francesco Franco fait l'objet d'une enquête pour avoir distribué des tracts hostiles à la manifestation antifasciste organisée par les syndicats de gauche dans la ville de Reggio de Calabre le {{date|22 octobre 1972}}. La veille de la manifestation , huit bombes ont explosé dans des trains à destination de Reggio. Les enquêtes judiciaires sur les accusations de provocation et de terrorisme se sont soldées par son acquittement. Il a d'abord été condamné à quatre ans de prison, mais n'a pas purgé sa peine ; l'appel n'a pas eu lieu à cause de l'expiration du [[Prescription (droit)|délai de prescription]].


Politiquement ses modèles sont les dirigeants d'Europe du Sud comme [[Francisco Franco]], [[António de Oliveira Salazar]] et ceux de la [[Dictature des colonels|junte grecque]], déclare-t-il à la journaliste Fallaci en 1971. Il a également nié l' [[Négation de la Shoah|Holocauste]] : {{citation|Bien sûr, cela n'a pas été simple pour les Juifs à l'époque de Hitler, mais il faut faire la distinction entre les Juifs et le phénomène juif, et le phénomène juif que je combats parce que c'est un phénomène d'enrichissement au détriment". de ceux qui souffrent et souffrent}}.
Politiquement ses modèles sont les dirigeants d'Europe du Sud comme [[Francisco Franco]], [[António de Oliveira Salazar]] et ceux de la [[Dictature des colonels|junte grecque]], déclare-t-il à la journaliste Fallaci en 1971. Il a également nié l'[[Négation de la Shoah|Holocauste]] : {{citation|Bien sûr, cela n'a pas été simple pour les Juifs à l'époque de Hitler, mais il faut faire la distinction entre les Juifs et le phénomène juif, et le phénomène juif que je combats parce que c'est un phénomène d'enrichissement au détriment de ceux qui souffrent et souffrent}}.

Francesco Franco est réélu pour quatre mandats successifs, siégeant au Sénat de 1972 jusqu'à sa mort en 1991, en tant que membre du [[Mouvement social italien – Droite nationale|Mouvement social italien]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=it |auteur= |prénom= |titre=senato.it - Scheda di attività di Francesco FRANCO - X Legislatura |url=http://www.senato.it/leg/10/BGT/Schede/Attsen/00001046.htm |série=www.senato.it |éditeur=Italian Senate |date= |consulté le=2020-11-18 |archive-url= |archive-date=}}</ref>. Il meurt d'un [[accident vasculaire cérébral]] le {{date|16 novembre 1991}} dans sa ville natale de Reggio de Calabre<ref name=":0" />.


Francesco Franco est réélu pour quatre mandats successifs, siégeant au Sénat de 1972 jusqu'à sa mort en 1991, en tant que membre du [[Mouvement social italien – Droite nationale|Mouvement social italien]] <ref name=":0">{{Lien web |langue=it |auteur= |prénom= |titre=senato.it - Scheda di attività di Francesco FRANCO - X Legislatura |url=http://www.senato.it/leg/10/BGT/Schede/Attsen/00001046.htm |série=www.senato.it |éditeur=Italian Senate |date= |consulté le=2020-11-18 |archive-url= |archive-date=}}</ref>. Il est mort d'un [[accident vasculaire cérébral]] le {{date|16 novembre 1991}} dans sa ville natale de Reggio de Calabre <ref name=":0" />.
== Notes et références ==
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== Liens externes ==
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* Ferraresi Franco (1996). ''[https://books.google.com/books?id=r0DG3uk9o8oC Menaces pour la démocratie : la droite radicale en Italie après la guerre]'', Princeton (NJ) : Princeton University Press,{{ISBN|0-691-04499-6}}
* Ferraresi Franco (1996), ''[https://books.google.com/books?id=r0DG3uk9o8oC Menaces pour la démocratie : la droite radicale en Italie après la guerre]'', Princeton (NJ) : Princeton University Press {{ISBN|0-691-04499-6}};
* Partridge, Hilary (1998). ''[https://books.google.com/books?id=I-5OR8tDkEIC La politique italienne aujourd'hui]'', Manchester : Manchester University Press,{{ISBN|0-7190-4944-X}}
* Partridge, Hilary (1998). ''[https://books.google.com/books?id=I-5OR8tDkEIC La politique italienne aujourd'hui]'', Manchester : Manchester University Press {{ISBN|0-7190-4944-X}};
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Dernière version du 29 novembre 2023 à 05:11

Ciccio Franco
Fonction
Sénateur
Xe législature de la République italienne
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique

Francesco Franco dit « Ciccio Franco » (né à Reggio de Calabre, le et mort dans la même ville le ) est un homme politique, syndicaliste et militant italien. Il a été sénateur du Mouvement Social Italien – Droite Nationale (italien : Movimento Sociale Italiano – Destra Nazionale - MSI-DN) (1972-1991). Il a acquis une notoriété pour son rôle de leader populaire lors de la révolte de Reggio de 1970-1971.

Révolte de Reggio

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En , Francesco Franco, dirigeant syndical du Syndicat national des travailleurs italiens (CISNAL) proche du mouvement néofasciste est le leader informel de la révolte motivée par la décision du gouvernement de faire de Catanzaro la capitale régionale de la Calabre, au detriment de Reggio de Calabre[1].

Le , il est arrêté avec d'autres dirigeants de la révolte pour incitation à la haine. La nouvelle de l'arrestation provoque de violentes réactions[2]. Au moins 6 000 policiers sont déployés pour mettre fin aux violences [3]. Franco est libéré le .

Le , quatre dirigeants du Comité d'action sont arrêtés pour incitation à la violence[4]. Francesco Franco échappe à l'arrestation, mais est arrêté le , lors d'un rassemblement du parti néo-fasciste à Rome[5]. En février 1971, la journaliste Oriana Fallaci interviewe Francesco Franco pour L'Europeo . Il explique que de nombreux jeunes de gauche « sont devenus fascistes simplement parce qu'ils croient que la bataille de Reggio n'est interprétée équitablement que par les fascistes ».

La révolte finit par être reprise par les néo-fascistes dont le mouvement Avanguardia Nazionale[6] et a conduit au succès électoral du mouvement social italien lors des élections générales italiennes de mai 1972, lorsque Franco est élu sénateur. Les néo-fascistes l'ont emporté, sur des démocrates-chrétiens divisés, alors que la ville est l'un de leurs fiefs et que le Parti communiste italien (PCI) soutenait la répression des émeutes.

En 1972, Francesco Franco fait l'objet d'une enquête pour avoir distribué des tracts hostiles à la manifestation antifasciste organisée par les syndicats de gauche dans la ville de Reggio de Calabre le . La veille de la manifestation , huit bombes ont explosé dans des trains à destination de Reggio. Les enquêtes judiciaires sur les accusations de provocation et de terrorisme se sont soldées par son acquittement. Il a d'abord été condamné à quatre ans de prison, mais n'a pas purgé sa peine ; l'appel n'a pas eu lieu à cause de l'expiration du délai de prescription.

Politiquement ses modèles sont les dirigeants d'Europe du Sud comme Francisco Franco, António de Oliveira Salazar et ceux de la junte grecque, déclare-t-il à la journaliste Fallaci en 1971. Il a également nié l'Holocauste : « Bien sûr, cela n'a pas été simple pour les Juifs à l'époque de Hitler, mais il faut faire la distinction entre les Juifs et le phénomène juif, et le phénomène juif que je combats parce que c'est un phénomène d'enrichissement au détriment de ceux qui souffrent et souffrent ».

Francesco Franco est réélu pour quatre mandats successifs, siégeant au Sénat de 1972 jusqu'à sa mort en 1991, en tant que membre du Mouvement social italien[7]. Il meurt d'un accident vasculaire cérébral le dans sa ville natale de Reggio de Calabre[7].

Notes et références

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  1. Partridge, Italian politics today, p. 50.
  2. Italian City Is Paralyzed By Sixth Day of Turmoil, The New York Times, September 20, 1970.
  3. 6,000 Policemen Are Deployed In Tense Southern Italian City, The New York Times, September 21, 1970.
  4. Disorders and a General Strike Again Paralyze Reggio Calabria, The New York Times, February 1, 1971.
  5. Leader of Revolt Arrested in Italy, Associated Press, June 7, 1971.
  6. Ferraresi, Threats to Democracy, p. 67.
  7. a et b (it) « senato.it - Scheda di attività di Francesco FRANCO - X Legislatura », www.senato.it, Italian Senate (consulté le )

Liens externes

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