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« Hualālai » : différence entre les versions

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{{Infobox Montagne
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| légende=Vue du Hualālai en direction du sud-est, depuis ses plus récentes [[Coulée de lave|coulées de lave]].
| légende=Vue du Hualālai en direction du sud-est, depuis ses plus récentes [[Coulée de lave|coulées de lave]].
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| ref altitude=<ref name="hvo">{{en}} {{Lien web |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanoes/hualalai/main.html |titre=''{{lang|en|Hualalai - Hawai`i's Third Active Volcano}}'' |éditeur=[[Observatoire volcanologique d'Hawaï]], [[United States Geological Survey]] |consulté le=18 juin 2001}}</ref>
| ref altitude=<ref name="USGS"/>{{,}}<ref name="hvo">{{Lien web |langue=en |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanoes/hualalai/main.html |titre=''{{lang|en|Hualalai - Hawai`i's Third Active Volcano}}'' |éditeur=[[Observatoire volcanologique d'Hawaï]], [[United States Geological Survey]] |consulté le=18 juin 2001}}</ref>
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| type=Volcan rouge
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| observatoire=[[Observatoire volcanologique d'Hawaï]]
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}}


Le '''Hualālai''' est un [[volcan bouclier]] [[Volcan actif|actif]] des [[États-Unis]] situé sur l'[[île]] d'[[Hawaï (île)|Hawaï]], dans l'[[Hawaï|État du même nom]]. Âgé de près de {{formatnum:300000}} ans, c'est le troisième plus ancien et plus actif des cinq volcans majeurs de l'île. Sa dernière éruption s'est terminée en [[1801]] et la probabilité qu'il entre de nouveau en éruption dans les prochaines décennies est élevée. Elle représente une menace sérieuse pour les populations vivant à ses pieds, en raison de la fluidité de la [[lave]] et du manque de prévention humaine. La montagne culmine à {{unité|2521|mètres}} d'altitude. Elle abrite de nombreux [[Cône volcanique|cônes volcaniques]] qui longent pour la plupart les zones de [[rift]] qui traversent le [[volcan]]. Les [[Cratère volcanique|cratères]] constituent une destination prisée des [[Randonnée pédestre|randonneurs]] et des [[Spéléologie|spéléologues]], malgré l'interdiction régulière de traverser une propriété privée. Des zones de protection de l'environnement, dont un sanctuaire naturel sauvage, ont été mises en place. Elles abritent une importante diversité écologique favorisée par un climat varié. De plus, un [[Site historique national|parc historique national]] rappelle que le volcan a été habité par des colonies autochtones hawaïennes avant l'arrivée des premiers Occidentaux et a accueilli des membres de la [[Royaume d'Hawaï|cour hawaïenne]]. La côte abrite désormais des complexes touristiques.
Le '''Hualālai''' est un [[volcan bouclier]] [[Volcan actif|actif]] des [[États-Unis]] situé sur l'[[île]] d'[[Hawaï (île)|Hawaï]], dans l'[[Hawaï|État du même nom]]. Âgé de près de {{nombre|300000 ans}}, c'est le troisième plus ancien et plus actif des cinq volcans majeurs de l'île. Sa dernière éruption s'est terminée en [[1801]] et la probabilité qu'il entre de nouveau en éruption dans les prochaines décennies est élevée. Elle représente une menace sérieuse pour les populations vivant à ses pieds, en raison de la fluidité de la [[lave]] et du manque de prévention humaine. La montagne culmine à {{unité|2521|mètres}} d'altitude. Elle abrite de nombreux [[Cône volcanique|cônes volcaniques]] qui longent pour la plupart les zones de [[rift]] qui traversent le [[volcan]]. Les [[Cratère volcanique|cratères]] constituent une destination prisée des [[Randonnée pédestre|randonneurs]] et des [[Spéléologie|spéléologues]], malgré l'interdiction régulière de traverser une propriété privée. Des zones de protection de l'environnement, dont un sanctuaire naturel sauvage, ont été mises en place. Elles abritent une importante diversité écologique favorisée par un climat varié. De plus, un [[Site historique national|parc historique national]] rappelle que le volcan a été habité par des colonies autochtones hawaïennes avant l'arrivée des premiers Occidentaux et a accueilli des membres de la [[Royaume d'Hawaï|cour hawaïenne]]. La côte abrite désormais des complexes touristiques.


== Toponymie ==
== Toponymie ==
Hualālai est le nom de la femme du navigateur Hawaiʻi Loa<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hualalairesort.com/index.cfm/fuseaction/ig.page/PageID/1472 |titre=''{{lang|en|History of the Hawaiian Language}}''}}</ref> qui, selon la légende, découvrit l'archipel en compagnie d'explorateurs [[polynésie]]ns<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hualalai.org/aboutus/history.html |titre=''{{lang|en|Hualalai Academy - History}}''}}</ref>. Il est considéré comme l'enfant du milieu parmi les cinq volcans de l'île<ref>{{en}} {{pdf}} {{Ouvrage |titre=Geology of Kīlauea volcano and nearby locations of Mauna Loa and Mauna Kea volcanoes, Big Island Of Hawai’i |nom1=Bush |prénom1=Tom |nom2=Simmons |prénom2=Lynn |nom3=Swanson |prénom3=Don |éditeur=Northwest Geological Society, Society Publications in Pacific Northwest Geology |mois=septembre |année=2009 |lire en ligne=http://www.nwgs.org/field_trip_guides/Hawaii%20FT%20NWGS.pdf}}</ref>. Le nom de la montagne apparaît également sous les variantes ''Hualalai {{lang|en|Peak}}'', ''Hualalai {{lang|en|Volcano}}'', ''{{lang|haw|Mauna}} Hualalai'', ''{{lang|haw|Mouna}} Huararai'', ''{{lang|en|Mount}} Hualalai'', ''Mowna-Worrorar'' ou encore ''{{lang|haw|Puu}} Hualalai''<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://geonames.usgs.gov/pls/gnispublic/f?p=gnispq:3:4488319652145127::NO::P3_FID:359445 |titre=''{{lang|en|Feature Detail Report for: Hualālai}}'' |éditeur=Geographic Names Information System (GNIS), United States Geological Survey}}</ref>.
Hualālai est le nom de la femme du navigateur Hawaiʻi Loa<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.hualalairesort.com/index.cfm/fuseaction/ig.page/PageID/1472 |titre=''{{lang|en|History of the Hawaiian Language}}''}}</ref> qui, selon la légende, découvrit l'archipel en compagnie d'explorateurs [[polynésie]]ns<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.hualalai.org/aboutus/history.html |titre=''{{lang|en|Hualalai Academy - History}}''}}</ref>. Il est considéré comme l'enfant du milieu parmi les cinq volcans de l'île<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Geology of Kīlauea volcano and nearby locations of Mauna Loa and Mauna Kea volcanoes, Big Island Of Hawai’i |nom1=Bush |prénom1=Tom |nom2=Simmons |prénom2=Lynn |nom3=Swanson |prénom3=Don |éditeur=Northwest Geological Society, Society Publications in Pacific Northwest Geology |mois=septembre |année=2009 |lire en ligne=http://www.nwgs.org/field_trip_guides/Hawaii%20FT%20NWGS.pdf|format électronique=pdf }}</ref>. Le nom de la montagne apparaît également sous les variantes ''Hualalai {{lang|en|Peak}}'', ''Hualalai {{lang|en|Volcano}}'', ''{{lang|haw|Mauna}} Hualalai'', ''{{lang|haw|Mouna}} Huararai'', ''{{lang|en|Mount}} Hualalai'', ''Mowna-Worrorar'' ou encore ''{{lang|haw|Puu}} Hualalai''<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://geonames.usgs.gov/pls/gnispublic/f?p=gnispq:3:4488319652145127::NO::P3_FID:359445 |titre=''{{lang|en|Feature Detail Report for: Hualālai}}'' |éditeur=Geographic Names Information System (GNIS), United States Geological Survey}}</ref>.


== Géographie ==
== Géographie ==
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=== Topographie ===
=== Topographie ===
[[Fichier:Hualalai from north.jpg|thumb|Vue de la face nord du Hualālai depuis [[Waimea]].]]
[[Fichier:Hualalai from southeast.jpg|thumb|Vue de la face sud-est du Hualālai depuis Pu{{okina}}u Lehua.]]
Le Hualālai s'élève à {{unité|2521|mètres}} d'altitude et possède une [[hauteur de culminance]] de {{unité|2473|mètres}}, ce qui en fait le troisième [[volcan]] majeur de [[Hawaï (île)|l'île]]<ref name="hvo"/>. Comme tous les [[Volcan bouclier|volcans boucliers]], il possède des pentes très peu marquées en raison de la faible viscosité de ses [[lave]]s mais, étant en phase post-bouclier, elles sont plus irrégulières que peuvent l'être celles du [[Mauna Loa]] et du [[Kīlauea]], deux volcans plus jeunes<ref name="volcwatch478">{{Lien web |langue=en |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanowatch/2004/04_07_08.html |titre=''{{lang|en|Hualalai Volcano: Kailua-Kona's intriguing neighbor}}'' |éditeur=Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey |date=8 juillet 2004}}</ref>. La montagne s'étend sur environ {{unité|750|km|2}}, soit 7,2 % de la surface de l'île, et présente un volume de {{unité|12400|km|3}}<ref name="hvo"/>. Le Hualālai est traversé par trois zones de [[rift]] : une fortement développée et la plus récemment active au nord-ouest, une plus modérée au sud-sud-est et une faiblement développée s'étirant en direction du nord à cinq kilomètres à l'est du sommet<ref name="Rubin">{{Lien web |langue=en |url=http://www.soest.hawaii.edu/GG/HCV/hualalai.html |titre=Hualalai Volcano |auteur=Ken Rubin |éditeur=Hawaiian Center for Volcanology}}</ref>{{,}}<ref name="Macdonald">{{Ouvrage |langue=en |titre=Volcanoes in the Sea |nom1=Macdonald |prénom1=G.A. |nom2=Abbott |prénom2=A. T. |éditeur=Univ. of Hawaiʻi Press |année=1970 |passage=441}}</ref>. Une centaine de [[Cône volcanique|cônes]] de [[Cendre volcanique|cendres]] et de [[Cône de scories|scorie]]s longent ces zones de rift. Le volcan est dépourvu de [[caldeira]] sommitale mais possède un [[Cratère volcanique|cratère]] d'effondrement d'un demi-kilomètre de diamètre environ au sommet d'un petit champ de lave. La plus grande partie du versant méridional est constituée de [[Coulée de lave|coulées de lave]] recouvertes d'une couche de [[Cendre volcanique|cendres volcaniques]] de dix centimètres à un mètre d'épaisseur<ref name="Macdonald"/>{{,}}<ref name="volc hazards prog-usgs">{{Lien web |langue=en |url=http://volcanoes.usgs.gov/about/volcanoes/hawaii/hualalai.php |titre=''{{lang|en|Volcano Information: Hualalai}}'' |éditeur=United States Geological Survey |date=2 juin 2008}}</ref>.


Un élément important du Hualālai est le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}}, terme [[hawaïen]] signifiant « colline fortement sillonnée », un cône volcanique de {{unité|370|mètres}} de hauteur et de plus d'un kilomètre et demi de diamètre. Il s'élève sur les flancs du volcan à neuf kilomètres au nord-nord-est du sommet<ref name="usgs feature-2004">{{Lien web |langue=en |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanowatch/2004/04_08_12.html |titre=''{{lang|en|When Hualalai Turned Viscous}}'' |éditeur=Volcano Watch, United States Geological Survey |date=12 août 2004}}</ref>.
Le Hualālai s'élève à {{unité|2521|mètres}} d'altitude et possède une [[hauteur de culminance]] de {{unité|2473|mètres}}, ce qui en fait le troisième [[volcan]] majeur de [[Hawaï (île)|l'île]]<ref name="hvo"/>. Comme tous les [[Volcan bouclier|volcans boucliers]], il possède des pentes très peu marquées en raison de la faible viscosité de ses [[lave]]s mais, étant en phase post-bouclier, elles sont plus irrégulières que peuvent l'être celles du [[Mauna Loa]] et du [[Kīlauea]], deux volcans plus jeunes<ref name="volcwatch478">{{en}} {{Lien web |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanowatch/2004/04_07_08.html |titre=''{{lang|en|Hualalai Volcano: Kailua-Kona's intriguing neighbor}}'' |éditeur=Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey |année=8 juillet 2004}}</ref>. La montagne s'étend sur environ {{unité|750|km|2}}, soit 7,2 % de la surface de l'île, et présente un volume de {{unité|12400|km|3}}<ref name="hvo"/>. Le Hualālai est traversé par trois zones de [[rift]] : une fortement développée et la plus récemment active au nord-ouest, une plus modérée au sud-sud-est et une faiblement développée s'étirant en direction du nord à cinq kilomètres à l'est du sommet<ref name="Rubin">{{en}} {{Lien web |url=http://www.soest.hawaii.edu/GG/HCV/hualalai.html |titre=Hualalai Volcano |auteur=Ken Rubin |éditeur=Hawaiian Center for Volcanology}}</ref>{{,}}<ref name="Macdonald">{{en}} {{Ouvrage |titre=Volcanoes in the Sea |nom1=Macdonald |prénom1=G.A. |nom2=Abbott |prénom2=A. T. |éditeur=Univ. of Hawaiʻi Press |année=1970 |passage=441}}</ref>. Une centaine de [[Cône volcanique|cônes]] de [[Cendre volcanique|cendres]] et de [[scorie]]s longent ces zones de rift. Le volcan est dépourvu de [[caldeira]] sommitale mais possède un [[Cratère volcanique|cratère]] d'effondrement d'un demi-kilomètre de diamètre environ au sommet d'un petit champ de lave. La plus grande partie du versant méridional est constituée de [[Coulée de lave|coulées de lave]] recouvertes d'une couche de [[Cendre volcanique|cendres volcaniques]] de dix centimètres à un mètre d'épaisseur<ref name="Macdonald"/>{{,}}<ref name="volc hazards prog-usgs">{{en}} {{Lien web |url=http://volcanoes.usgs.gov/about/volcanoes/hawaii/hualalai.php |titre=''{{lang|en|Volcano Information: Hualalai}}'' |éditeur=United States Geological Survey |année=2 juin 2008}}</ref>.


L'extrémité occidentale du Hualālai forme un vaste [[slump]] sous-marin connu sous le nom de ''{{lang|en|North Kona Slump}}''. S'étendant sur environ {{unité|1000|km|2}}, il consiste en une série de plages et d'escarpements plongeant de {{formatnum:2000}} à {{unité|4500|mètres}} sous le [[niveau de la mer]]. Cette zone a été minutieusement explorée en [[2001]] par une équipe [[États-Unis|américano]]-[[japon]]aise en utilisant le [[ROV]] ''[[Kaikō]]''. Les informations collectées ont mis en évidence que les coulées de lave ont progressé dans des eaux peu profondes, entre 500 et {{unité|1000|mètres}} sous le niveau de la mer, et que, contrairement à ceux des autres volcans d'Hawaï, le slump au Hualālai s'est formé progressivement<ref>{{Article |langue=en |titre=North Kona slump: Submarine flank failure during the early(?) tholeiitic shield stage of Hualalai Volcano |nom1=Lipmana |prénom1=P.W. |nom2=Coombs |prénom2=M.L. |périodique=Journal of Volcanology and Geothermal Research |numéro=151 |mois=mars |année=2006 |passage=189–216 |doi=10.1016/j.jvolgeores.2005.07.029 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6VCS-4HYMY56-1&_user=10&_coverDate=03%2F01%2F2006&_rdoc=1&_fmt=high&_orig=search&_sort=d&_docanchor=&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=fbb653a33c94c795e9d72e60808f33e7}}</ref>.
Un élément important du Hualālai est le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}}, terme [[hawaïen]] signifiant « colline fortement sillonnée », un cône volcanique de 370 mètres de hauteur et de plus d'un kilomètre et demi de diamètre. Il s'élève sur les flancs du volcan à neuf kilomètres au nord-nord-est du sommet<ref name="usgs feature-2004">{{en}} {{Lien web |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanowatch/2004/04_08_12.html |titre=''{{lang|en|When Hualalai Turned Viscous}}'' |éditeur=Volcano Watch, United States Geological Survey |année=12 août 2004}}</ref>.

L'extrémité occidentale du Hualālai forme un vaste [[slump]] sous-marin connu sous le nom de ''{{lang|en|North Kona Slump}}''. S'étendant sur environ {{unité|1000|km|2}}, il consiste en une série de plages et d'escarpements plongeant de {{formatnum:2000}} à {{unité|4500|mètres}} sous le [[niveau de la mer]]. Cette zone a été minutieusement explorée en [[2001]] par une équipe [[États-Unis|américano]]-[[japon]]aise en utilisant le [[ROV]] ''[[Kaikō]]''. Les informations collectées ont mis en évidence que les coulées de lave ont progressé dans des eaux peu profondes, entre 500 et {{unité|1000|mètres}} sous le niveau de la mer, et que, contrairement à ceux des autres volcans d'Hawaï, le slump au Hualālai s'est formé progressivement<ref>{{en}} {{Article |titre=North Kona slump: Submarine flank failure during the early(?) tholeiitic shield stage of Hualalai Volcano |nom1=Lipmana |prénom1=P.W. |nom2=Coombs |prénom2=M.L. |périodique=Journal of Volcanology and Geothermal Research |numéro=151 |mois=mars |année=2006 |passage=189–216 |doi=10.1016/j.jvolgeores.2005.07.029 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6VCS-4HYMY56-1&_user=10&_coverDate=03%2F01%2F2006&_rdoc=1&_fmt=high&_orig=search&_sort=d&_docanchor=&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=fbb653a33c94c795e9d72e60808f33e7}}</ref>.


=== Géologie ===
=== Géologie ===
[[Fichier:Hawaii stratigraphic map-fr.svg|thumb|left|Carte de l'âge des strates de l'île.]]
[[Fichier:Hawaii Island stratigraphic map-fr.svg|thumb|left|Carte de l'âge des strates de l'île.]]
[[Fichier:Puhia pelee.jpg|thumb|upright|Photographie d'une exploration menée dans la [[cheminée volcanique]] de Puhia Pelee, sur le Hualālai.]]
[[Fichier:Puhia pelee.jpg|thumb|upright|Photographie d'une exploration menée dans la [[cheminée volcanique]] de Puhia Pelee, sur le Hualālai.]]


Des [[lave]]s associées à la phase [[Volcan bouclier|bouclier]] du Hualālai ont été découvertes juste au large, dans le prolongement du [[rift]] nord-ouest. Par ailleurs, une [[tholéiite]], indicative d'un [[Éruption sous-marine|stade éruptif sous-marin]], a été trouvée dans une [[cheminée volcanique]] à 23 mètres de profondeur. Ce type de lave a été produit jusqu'à {{formatnum:130000}} ans [[Avant le présent|BP]]<ref>{{en}} {{pdf}} {{Ouvrage |titre=Geological Map of the State of Hawaii |nom1=USGS Hawaii geology pamphlet |éditeur=United States Geological Survey |année=2007 |passage=48–50 |lire en ligne=http://pubs.usgs.gov/of/2007/1089/Hawaii_expl_pamphlet.pdf}}</ref>. Le Hualālai est entré dans sa phase post-bouclier {{formatnum:100000}} ans BP.
Des [[lave]]s associées à la phase [[Volcan bouclier|bouclier]] du Hualālai ont été découvertes juste au large, dans le prolongement du [[rift]] nord-ouest. Par ailleurs, une [[tholéiite]], indicative d'un [[Éruption sous-marine|stade éruptif sous-marin]], a été trouvée dans une [[cheminée volcanique]] à {{unité|23|mètres}} de profondeur. Ce type de lave a été produit jusqu'à {{nombre|130000 ans}} [[Avant le présent|BP]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Geological Map of the State of Hawaii |nom1=USGS Hawaii geology pamphlet |éditeur=United States Geological Survey |année=2007 |passage=48–50 |lire en ligne=http://pubs.usgs.gov/of/2007/1089/Hawaii_expl_pamphlet.pdf|format électronique=pdf }}</ref>. Le Hualālai est entré dans sa phase post-bouclier {{nombre|100000 ans}} BP.


Le cône du {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} pourrait constituer un signe de ce dernier changement. Il est composé de [[trachyte]], un type de lave rare sur les autres [[volcan]]s de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]. Elle s'écoule plus lentement que les habituelles laves [[Lave pahoehoe|pahoehoe]] et même [[Lave aa|aa]] d'Hawaï en raison de sa forte teneur en [[silice]], supérieure à 62 % contre 50 % environ pour des laves [[Basalte|basaltiques]], ce qui la rend moins fluide. Les [[Géologie|géologues]] estiment que le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} pourrait s'être formé au cours d'une éruption de [[ponce]]s un peu plus de {{formatnum:100000}} ans BP et aurait poursuivi sa construction indépendamment, avec au moins trois coulées trachytiques distinctes depuis lors. Ses [[Éruption volcanique|éruptions]], bien que partiellement recouvertes par les coulées du Hualālai et du [[Mauna Loa]], ont mis en place une structure singulière connue sous le nom d'arête de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}}<ref name="usgs feature-2004"/>.
Le cône du {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} pourrait constituer un signe de ce dernier changement. Il est composé de [[trachyte]], un type de lave rare sur les autres [[volcan]]s de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]. Elle s'écoule plus lentement que les habituelles laves [[Lave pāhoehoe|pāhoehoe]] et même [[Lave ʻaʻā|ʻaʻā]] d'Hawaï en raison de sa forte teneur en [[silice]], supérieure à 62 % contre 50 % environ pour des laves [[Basalte|basaltiques]], ce qui la rend moins fluide. Les [[Géologie|géologues]] estiment que le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} pourrait s'être formé au cours d'une éruption de [[ponce]]s un peu plus de {{nombre|100000 ans}} BP et aurait poursuivi sa construction indépendamment, avec au moins trois coulées trachytiques distinctes depuis lors. Ses [[Éruption volcanique|éruptions]], bien que partiellement recouvertes par les coulées du Hualālai et du [[Mauna Loa]], ont mis en place une structure singulière connue sous le nom d'arête de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}}<ref name="usgs feature-2004"/>.


La cartographie géologique du volcan a indiqué qu'au moins 80 % de sa surface est recouverte par des coulées de lave vieilles d'au maximum {{formatnum:5000}} ans<ref name="hvo"/>, entièrement composées de basaltes [[Métal alcalino-terreux|alcalino-terreux]]<ref name="Rubin"/>. Plus de la moitié de celles-ci ont moins de {{formatnum:3000}} ans et environ 12 % ont moins de {{formatnum:1000}} ans<ref name="volc hazards prog-usgs"/>. Entre [[1700]] et [[1801]], les éruptions sont survenues depuis six bouches éruptives différentes. Dans cet intervalle, deux coulées de lave ont atteint l'océan<ref name="volc hazards prog-usgs"/>.
La cartographie géologique du volcan a indiqué qu'au moins 80 % de sa surface est recouverte par des coulées de lave vieilles d'au maximum {{formatnum:5000}} ans<ref name="hvo"/>, entièrement composées de basaltes [[Métal alcalino-terreux|alcalino-terreux]]<ref name="Rubin"/>. Plus de la moitié de celles-ci ont moins de {{nombre|3000 ans}} et environ 12 % ont moins de {{nombre|1000 ans}}<ref name="volc hazards prog-usgs"/>. Entre [[1700]] et [[1801]], les éruptions sont survenues depuis six bouches éruptives différentes. Dans cet intervalle, deux coulées de lave ont atteint l'océan<ref name="volc hazards prog-usgs"/>.


Le Hualālai est un site réputé pour ses [[xénolithe]]s de [[péridotite]]s du [[Manteau (géologie)|manteau terrestre]] remontées à la surface et enclavées dans des coulées de basalte. De nombreux dépôts préhistoriques, aussi bien que ceux de l'éruption de [[1801]], contiennent de tels xénolithes de grande taille et en quantité abondante<ref name="Rubin"/>.
Le Hualālai est un site réputé pour ses [[xénolithe]]s de [[péridotite]]s du [[manteau terrestre]] remontées à la surface et enclavées dans des coulées de basalte. De nombreux dépôts préhistoriques, aussi bien que ceux de l'éruption de [[1801]], contiennent de tels xénolithes de grande taille et en quantité abondante<ref name="Rubin"/>.


=== Climat ===
=== Climat ===
Les [[alizé]]s soufflent d'est en ouest au-dessus de l'[[archipel d'Hawaï]], qui chevauche le [[tropique du Cancer]]. Le versant septentrional du Hualālai, exposé au [[vent anabatique]], reçoit l'essentiel de ses [[précipitation]]s l'après-midi, par phénomène de [[convection]] de l'air chaud<ref name="Kauffman"/>. Ainsi, à mi-pente, il tombe entre 725<ref name="Hawaii518555">{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi8555 |titre=''{{lang|en|Puu Waawaa 94.1, Hawaii (518555)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> et {{unité|1200|millimètres}} par an<ref name="Kauffman"/>. Toutefois, situé dans l'[[ombre pluviométrique]] du [[Mauna Kea]], le Hualālai est soumis à un gradient de précipitations moins important que les autres [[volcan]]s de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]<ref name="Kauffman"/>. Ainsi, à altitude équivalente, elles atteignent par exemple {{formatnum:2000}} à {{unité|2500|millimètres}} par an au [[Kohala (volcan)|Kohala]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi4245 |titre=''{{lang|en|Kehena 181B, Hawaii (514245)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Le versant méridional reçoit entre 900<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi2047 |titre=''{{lang|en|Honuaula 71, Hawaii (512047)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> et {{unité|1500|millimètres}}<ref name="Hawaii511557">{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi1557 |titre=''{{lang|en|Holualoa 70, Hawaii (511557)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> à mi-pente. Au sommet, il tombe seulement {{unité|450|millimètres}} par an en moyenne<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi2151 |titre=''{{lang|en|Hualalai 72, Hawaii (512151)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Il est cependant plus arrosé que la côte occidentale<ref name="Kauffman"/>, où les précipitations n'excèdent parfois pas {{unité|250|millimètres}}<ref name="Hawaii514765">{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi4765 |titre=''{{lang|en|Kona Village 93.8, Hawaii (514765)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>, et il est régulièrement couvert de [[nuage]]s, parfois de [[Cendre volcanique|cendres]], et de [[brouillard]]<ref name="volcwatch478"/>. Le versant septentrional connaît des pluies moins marquées<ref name="Hawaii518555"/>, voire une [[sécheresse]]<ref name="Hawaii514765"/> durant les mois d'été, alors qu'au contraire le versant méridional est plus arrosé au printemps et au début de l'été<ref name="Hawaii511557"/>.
Les [[alizé]]s soufflent d'est en ouest au-dessus de l'[[archipel d'Hawaï]], qui chevauche le [[tropique du Cancer]]. Le versant septentrional du Hualālai, exposé au [[vent anabatique]], reçoit l'essentiel de ses [[précipitations]] l'après-midi, par phénomène de [[convection]] de l'air chaud<ref name="Kauffman"/>. Ainsi, à mi-pente, il tombe entre 725<ref name="Hawaii518555">{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi8555 |titre=''{{lang|en|Puu Waawaa 94.1, Hawaii (518555)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> et {{unité|1200|millimètres}} par an<ref name="Kauffman"/>. Toutefois, situé dans l'[[ombre pluviométrique]] du [[Mauna Kea]], le Hualālai est soumis à un gradient de précipitations moins important que les autres [[volcan]]s de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]<ref name="Kauffman"/>. Ainsi, à altitude équivalente, elles atteignent par exemple {{formatnum:2000}} à {{unité|2500|millimètres}} par an au [[Kohala (volcan)|Kohala]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi4245 |titre=''{{lang|en|Kehena 181B, Hawaii (514245)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Le versant méridional reçoit entre 900<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi2047 |titre=''{{lang|en|Honuaula 71, Hawaii (512047)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> et {{unité|1500|millimètres}}<ref name="Hawaii511557">{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi1557 |titre=''{{lang|en|Holualoa 70, Hawaii (511557)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref> à mi-pente. Au sommet, il tombe seulement {{unité|450|millimètres}} par an en moyenne<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi2151 |titre=''{{lang|en|Hualalai 72, Hawaii (512151)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Il est cependant plus arrosé que la côte occidentale<ref name="Kauffman"/>, où les précipitations n'excèdent parfois pas {{unité|250|millimètres}}<ref name="Hawaii514765">{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMAIN.pl?hi4765 |titre=''{{lang|en|Kona Village 93.8, Hawaii (514765)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>, et il est régulièrement couvert de [[nuage]]s, parfois de [[Cendre volcanique|cendres]], et de [[brouillard]]<ref name="volcwatch478"/>. Le versant septentrional connaît des pluies moins marquées<ref name="Hawaii518555"/>, voire une [[sécheresse]]<ref name="Hawaii514765"/> durant les mois d'été, alors qu'au contraire le versant méridional est plus arrosé au printemps et au début de l'été<ref name="Hawaii511557"/>.


De manière générale, la partie occidentale de l'île est légèrement plus chaude que la partie au vent<ref name="Kauffman"/>. La température moyenne annuelle au niveau de la côte est de 26 à {{tmp|28|°C}}<ref name="Kauffman"/>. Le [[gradient thermique adiabatique]] est d'environ {{tmp|0.7|°C}} tous les cent mètres<ref name="Kauffman"/>. La température minimale recensée au Hualālai au cours des soixante dernières années est de {{tmp|-18|°C}} en {{date||mars|1957}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliGCStT.pl?hi2151 |titre=''{{lang|en|Hualalai 72, Hawaii (512151) - Period of Record General Climate Summary - Temperature}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Il est tombé près de {{unité|1.80|mètre}} de [[neige]] à [[Holualoa]], à mi-pente du versant méridional, en {{date||mai|1951}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMONtsnf.pl?hi1557 |titre=''{{lang|en|Holualoa 70, Hawaii (511557) - Monthly Total Snowfall (Inches)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>.
De manière générale, la partie occidentale de l'île est légèrement plus chaude que la partie au vent<ref name="Kauffman"/>. La température moyenne annuelle au niveau de la côte est de {{tmp|26|28|°C}}<ref name="Kauffman"/>. Le [[gradient thermique adiabatique]] est d'environ {{tmp|0.7|°C}} tous les cent mètres<ref name="Kauffman"/>. La température minimale recensée au Hualālai au cours des soixante dernières années est de {{tmp|-18|°C}} en {{date||mars|1957}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliGCStT.pl?hi2151 |titre=''{{lang|en|Hualalai 72, Hawaii (512151) - Period of Record General Climate Summary - Temperature}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>. Il est tombé près de {{unité|1.80|mètre}} de [[neige]] à [[Holualoa]], à mi-pente du versant méridional, en {{date||mai|1951}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.wrcc.dri.edu/cgi-bin/cliMONtsnf.pl?hi1557 |titre=''{{lang|en|Holualoa 70, Hawaii (511557) - Monthly Total Snowfall (Inches)}}'' |éditeur=Western Regional Climate Center}}</ref>.


=== Faune et flore ===
=== Faune et flore ===
[[Fichier:Hawaii ecosystem today.svg|thumb|left|Carte des écosystèmes actuels de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]].]]
[[Fichier:Hawaii ecosystem today.svg|thumb|left|Carte des écosystèmes actuels de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]].]]


Malgré la présence de jeunes [[Coulée de lave|coulées de lave]], pas encore [[Colonisation végétale des coulées de lave|recolonisées]], la plus grande partie du Hualālai est recouverte de végétation. En raison des conditions climatiques variées et de son altitude, la montagne se compose d'[[écosystème]]s très différents. Au nord-ouest se trouvent des reliques de [[Forêt tropophile|forêt tropicale xérophile]] alors qu'une frange de [[forêt de nuage]] recouvre le versant méridional à mi-pente. Il s'agit d'un type de [[forêt tropicale humide]] qui baigne fréquemment dans le [[brouillard]], source additionnelle importante d'humidité. Autour du sommet ainsi que sur les versants sud-est et nord-est se développe une forêt sèche de montagne, dominée par ''[[Acacia koa]]'', tandis que la zone sommitale elle-même abrite un [[étage subalpin]], seulement présent ailleurs sur l'île autour du [[Mauna Loa]] et du [[Mauna Kea]]<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Hawaiian High Islands Ecoregion |nom1=Gon III |prénom1=S.M. |éditeur=The Nature Conservancy |lien éditeur=The Nature Conservancy |lire en ligne=http://www.hawaiiecoregionplan.info/CAHA.html}}</ref>. Ce dernier est composé de buissons, de [[Filicophyta|fougères]], de [[Herbe|plantes herbacées]] et même de quelques spécimens de ''{{lang|la|[[Metrosideros polymorpha]]}}'' (localement ''{{lang|haw|ʻōhiʻa lehua}}''). Le Hualālai est caractérisé par de nombreux cratères effondrés abritant une flore dense et certains possèdent même une remarquable « forêt verticale » comprenant des [[eucalyptus]]<ref name="SP"/>.
Malgré la présence de jeunes [[Coulée de lave|coulées de lave]], pas encore [[Colonisation végétale des coulées de lave|recolonisées]], la plus grande partie du Hualālai est recouverte de végétation. En raison des conditions climatiques variées et de son altitude, la montagne se compose d'[[écosystème]]s très différents. Au nord-ouest se trouvent des reliques de [[Forêt tropophile|forêt tropicale xérophile]] alors qu'une frange de [[forêt de nuage]] recouvre le versant méridional à mi-pente. Il s'agit d'un type de [[forêt tropicale humide]] qui baigne fréquemment dans le [[brouillard]], source additionnelle importante d'humidité. Autour du sommet ainsi que sur les versants sud-est et nord-est se développe une forêt sèche de montagne, dominée par ''[[Acacia koa]]'', tandis que la zone sommitale elle-même abrite un [[étage subalpin]], seulement présent ailleurs sur l'île autour du [[Mauna Loa]] et du [[Mauna Kea]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Hawaiian High Islands Ecoregion |nom1=Gon III |prénom1=S.M. |éditeur=[[The Nature Conservancy]] |lire en ligne=http://www.hawaiiecoregionplan.info/CAHA.html}}</ref>. Ce dernier est composé de buissons, de [[Filicophyta|fougères]], de [[Herbe|plantes herbacées]] et même de quelques spécimens de ''{{lang|la|[[Metrosideros polymorpha]]}}'' (localement ''{{lang|haw|ʻōhiʻa lehua}}''). Le Hualālai est caractérisé par de nombreux cratères effondrés abritant une flore dense et certains possèdent même une remarquable « forêt verticale » comprenant des [[eucalyptus]]<ref name="SP"/>.


Le volcan est peuplé de nombreuses espèces animales, en particulier des oiseaux<ref name="Catalano"/>. Ses côtes sont riches en [[poisson]]s ou autres [[Tortue verte]] (''{{lang|la|[[Chelonia mydas]]}}'') et [[Échasse blanche]] (''{{lang|la|[[Himantopus himantopus]]}}'')<ref name="nps"/>.
Le volcan est peuplé de nombreuses espèces animales, en particulier des oiseaux<ref name="Catalano"/>. Ses côtes sont riches en [[poisson]]s ou autres [[Tortue verte]] (''{{lang|la|[[Chelonia mydas]]}}'') et [[Échasse blanche]] (''{{lang|la|[[Himantopus himantopus]]}}'')<ref name="nps"/>.
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[[Fichier:Hawaii Island Ecosystem Native map-fr.svg|thumb|Carte des écosystèmes originels de l'île d'Hawaï. Avant la colonisation humaine se trouvait une savane, aujourd'hui disparue, et une grande forêt de plaine dont il ne subsiste que quelques reliques.]]
[[Fichier:Hawaii Island Ecosystem Native map-fr.svg|thumb|Carte des écosystèmes originels de l'île d'Hawaï. Avant la colonisation humaine se trouvait une savane, aujourd'hui disparue, et une grande forêt de plaine dont il ne subsiste que quelques reliques.]]


Avant le peuplement de l'archipel par l'homme, la faune et la flore du Hualālai et de l'île en général ont connu un isolement de près de {{unité|4000|kilomètres}} de toute autre terre significative<ref>{{en}} {{pdf}} {{Article |titre=The cavernicolous fauna of Hawaiian lava tubes |nom1=Howarth |prénom1=Francis G. |périodique=Pacific Insects |volume=15-1 |jour=20 |mois=mai |année=1973 |lire en ligne=http://hbs.bishopmuseum.org/pi/pdf/15(1)-139.pdf}}</ref>. Les premières espèces à s'implanter il y a quelques millions d'années ont été amenées par le vent, les tempêtes ou en flottant sur l'océan. Le rythme des colonisations fructueuses est d'une tous les {{formatnum:35000}} ans. Les espèces originelles du Hualālai ont évolué jusqu'à devenir totalement [[Endémisme|endémiques]]. Seuls 2,5 % environ des forêts tropicales humides dans le monde sont des forêts de nuage, ce qui en fait un habitat unique<ref name="kwp-watershed-2009">{{en}} {{pdf}} {{Ouvrage |titre=Kohala Mountain Watershed Management Plan DRAFT |éditeur=Kohala Watershed Partnership |mois=décembre |année=2007 |passage=9, 18–19, 25–28 |lire en ligne=http://www.state.hi.us/dlnr/dofaw/wpp/KWP_MgmtPlan_Dec07.mkp.2.pdf}}</ref>.
Avant le peuplement de l'archipel par l'homme, la faune et la flore du Hualālai et de l'île en général ont connu un isolement de près de {{unité|4000|kilomètres}} de toute autre terre significative<ref>{{Article |langue=en |titre=The cavernicolous fauna of Hawaiian lava tubes |nom1=Howarth |prénom1=Francis G. |périodique=Pacific Insects |volume=15-1 |jour=20 |mois=mai |année=1973 |lire en ligne=http://hbs.bishopmuseum.org/pi/pdf/15(1)-139.pdf|format électronique=pdf }}</ref>. Les premières espèces à s'implanter il y a quelques millions d'années ont été amenées par le vent, les tempêtes ou en flottant sur l'océan. Le rythme des colonisations fructueuses est d'une tous les {{formatnum:35000}} ans. Les espèces originelles du Hualālai ont évolué jusqu'à devenir totalement [[Endémisme|endémiques]]. Seuls 2,5 % environ des forêts tropicales humides dans le monde sont des forêts de nuage, ce qui en fait un habitat unique<ref name="kwp-watershed-2009">{{Ouvrage |langue=en |titre=Kohala Mountain Watershed Management Plan DRAFT |éditeur=Kohala Watershed Partnership |mois=décembre |année=2007 |passage=9, 18–19, 25–28 |lire en ligne=http://www.state.hi.us/dlnr/dofaw/wpp/KWP_MgmtPlan_Dec07.mkp.2.pdf|format électronique=pdf }}</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Histoire éruptive ===
=== Histoire éruptive ===
Plus de {{formatnum:100000}} ans [[Avant le présent|BP]], le Hualālai émet des [[trachyte]]s depuis le [[Cône volcanique|cône]] du {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} sur le versant nord-est. Les [[ponce]]s et les [[Coulée de lave|coulées de lave]] [[Lave aa|aa]] mettent en place l'arête de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}}. Le volume de [[Roche volcanique|roches volcaniques]] produit s'élève à {{unité|5.5|km|3}}, soit l'éruption la plus importante de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]<ref name="Moore">{{en}} {{Ouvrage |titre=Geologic Map of Hualalai Volcano, Hawaii - Map I-2213 - 1:{{formatnum:50000}}{{e}} |nom1=Moore |prénom1=R. B. |nom2=Clague |prénom2=D.A. |éditeur=USGS Miscellaneous Investigations Series |année=1991}}</ref>.
Plus de {{formatnum:100000}} ans [[Avant le présent|BP]], le Hualālai émet des [[trachyte]]s depuis le [[Cône volcanique|cône]] du {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} sur le versant nord-est. Les [[ponce]]s et les [[Coulée de lave|coulées de lave]] [[Lave ʻaʻā|ʻaʻā]] mettent en place l'arête de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}}. Le volume de [[Roche volcanique|roches volcaniques]] produit s'élève à {{unité|5.5|km|3}}, soit l'éruption la plus importante de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]<ref name="Moore">{{Ouvrage |langue=en |titre=Geologic Map of Hualalai Volcano, Hawaii - Map I-2213 - 1:{{formatnum:50000}}{{e}} |nom1=Moore |prénom1=R. B. |nom2=Clague |prénom2=D.A. |éditeur=USGS Miscellaneous Investigations Series |année=1991}}</ref>.


Depuis {{formatnum:25000}} ans, la nature de la roche a changé. Le trachyte laisse la place à des [[basalte]]s, moins visqueux. Les laves se font plus fluides et, jusqu'au {{XIXe siècle}}, leur type alterne systématiquement entre coulées aa et [[lave pahoehoe|pahoehoe]]. Des cônes de [[Cendre volcanique|cendres]] et de [[scorie]]s se mettent parallèlement en place<ref name="Moore"/>. Jusqu'à {{formatnum:5000}} ans BP, les basaltes sont accompagnés de quelques traces de dérivés comme la [[picrite]], l'[[Trachy-basalte|hawaiite]] et l'[[Basanite|ankaramite]]<ref name="Moore"/>. Entre {{formatnum:5000}} et {{formatnum:1500}} ans BP, d'importantes quantités de laves basaltiques s'épanchent sur le versant nord et autour du sommet. Elles recouvrent pratiquement les deux tiers de la surface actuelle du volcan<ref name="Moore"/>.
Depuis {{formatnum:25000}} ans, la nature de la roche a changé. Le trachyte laisse la place à des [[basalte]]s, moins visqueux. Les laves se font plus fluides et, jusqu'au {{XIXe siècle}}, leur type alterne systématiquement entre coulées ʻaʻā et [[Lave pāhoehoe|pāhoehoe]]. Des cônes de [[Cendre volcanique|cendres]] et de [[Cône de scories|scorie]]s se mettent parallèlement en place<ref name="Moore"/>. Jusqu'à {{nombre|5000 ans}} BP, les basaltes sont accompagnés de quelques traces de dérivés comme la [[picrite]], l'[[Trachy-basalte|hawaiite]] et l'[[Basanite|ankaramite]]<ref name="Moore"/>. Entre {{formatnum:5000}} et {{nombre|1500 ans}} BP, d'importantes quantités de laves basaltiques s'épanchent sur le versant nord et autour du sommet. Elles recouvrent pratiquement les deux tiers de la surface actuelle du volcan<ref name="Moore"/>.


[[Fichier:Hualalai pit crater Na One.jpg|thumb|left|Vue du cratère d'effondrement {{lang|haw|Na One}} au Hualālai, profond de plus de cent mètres (une personne dans le fond du cratère, sur la droite, permet d'avoir un aperçu de l'échelle). L'ouverture de la [[cheminée volcanique]] est visible sur la gauche et a permis d'atteindre une profondeur de {{unité|268|mètres}}.]]
[[Fichier:Hualalai pit crater Na One.jpg|thumb|left|Vue du cratère d'effondrement {{lang|haw|Na One}} au Hualālai, profond de plus de cent mètres (une personne dans le fond du cratère, sur la droite, permet d'avoir un aperçu de l'échelle). L'ouverture de la [[cheminée volcanique]] est visible sur la gauche et a permis d'atteindre une profondeur de {{unité|268|mètres}}.]]


Le Hualālai est le troisième volcan le plus actif de l'île. Toutefois, alors que le [[Kīlauea]] et le [[Mauna Loa]] ont connu plus de 150 éruptions au cours du dernier millénaire, le Hualālai n'en a connu qu'entre trois<ref name="WHT"/> et cinq<ref name="GVP_History"/>. Entre les {{s2|VIII|e|XIII|e}}, des éruptions [[Éruption hawaïenne|hawaïennes]], [[Éruption strombolienne|stromboliennes]] et [[Éruption vulcanienne|vulcaniennes]] se produisent et donnent naissance à des [[Cratère volcanique|cratères d'effondrement]]. Les coulées de lave associées, dont la plus longue existant à ce jour qui s'étend sur {{unité|22|kilomètres}}, sont présentes sur le versant sud-est et autour du sommet<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History">{{en}} {{Lien web |url=http://www.volcano.si.edu/world/volcano.cfm?vnum=1302-04-&volpage=erupt |titre=''{{lang|en|Hualalai - Eruptive History}}'' |éditeur=Global Volcanism Program}}</ref>. Aux {{s2|XVII|e|XVIII|e}}, des coulées de lave, nommées respectivement {{lang|haw|Luamakami}} et {{lang|haw|Kaʻūpūlehu}}, sont émises depuis le [[rift]] nord-ouest. L'effondrement de cônes volcaniques est responsable de violentes [[Éruption phréatique|éruptions phréatiques]] qui produisent des [[Tuf volcanique|tufs volcaniques]]<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History"/>{{,}}<ref name="Rubin"/>.
Le Hualālai est le troisième volcan le plus actif de l'île. Toutefois, alors que le [[Kīlauea]] et le [[Mauna Loa]] ont connu plus de 150 éruptions au cours du dernier millénaire, le Hualālai n'en a connu qu'entre trois<ref name="WHT"/> et cinq<ref name="GVP_History"/>. Entre les {{s2|VIII|e|XIII|e}}, des éruptions [[Éruption hawaïenne|hawaïennes]], [[Éruption strombolienne|stromboliennes]] et [[Éruption vulcanienne|vulcaniennes]] se produisent et donnent naissance à des [[Cratère volcanique|cratères d'effondrement]]. Les coulées de lave associées, dont la plus longue existant à ce jour qui s'étend sur {{unité|22|kilomètres}}, sont présentes sur le versant sud-est et autour du sommet<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History">{{Lien web |langue=en |url=http://www.volcano.si.edu/volcano.cfm?vn=332040&vtab=Eruptions |titre=''{{lang|en|Hualalai - Eruptive History}}'' |éditeur=Global Volcanism Program}}</ref>. Aux {{s2|XVII|e|XVIII|e}}, des coulées de lave, nommées respectivement {{lang|haw|Luamakami}} et {{lang|haw|Kaʻūpūlehu}}, sont émises depuis le [[rift]] nord-ouest. L'effondrement de cônes volcaniques est responsable de violentes [[Éruption phréato-magmatique|éruptions phréato-magmatiques]] qui produisent des [[Tuf volcanique|tufs volcaniques]]<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History"/>{{,}}<ref name="Rubin"/>.


[[Fichier:Hualālai Threat Mapping.gif|thumb|Carte schématique du Hualālai montrant les zones de rift et les deux dernières coulées de lave de 1800 et 1801.]]
[[Fichier:Hualālai Threat Mapping.gif|thumb|Carte schématique du Hualālai montrant les zones de rift et les deux dernières coulées de lave de 1800 et 1801.]]


La dernière éruption du Hualālai remonte à [[1800]]-[[1801]]. Elle est la seule connue à n'avoir produit que des laves pahoehoe extrêmement fluides, dont les coulées nommées {{lang|haw|Huehue}} s'épanchent sur le versant ouest et atteignent l'océan<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History"/>{{,}}<ref name="Rubin"/>. Elles détruisent le village de {{lang|haw|Kaʻūpūlehu}} et un vivier sur leur passage. Une légende veut, alors qu'aucun [[sacrifice]] d'animaux ni aucune des offrandes aux dieux n'a connu de succès, que [[Kamehameha Ier|Kamehameha I{{er}}]] ait arrêté lui-même la coulée de lave en y jetant une mèche de cheveux<ref name="WHT"/>. L'[[aéroport international de Kona]] se situe à {{lang|en|Keahole Point}}, sur une des coulées les plus récentes<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Volcanic hazards and disasters in human antiquity |nom1=McCoy |prénom1=Floyd |nom2=Heiken |prénom2=Grant |éditeur=The Geological Society of America |année=2000}}</ref>. Cette éruption est concomitante avec une autre du [[Mauna Loa]]. Selon certaines hypothèses, dans un passé récent, le Hualālai pourrait avoir connu des éruptions synchrones à la fois avec le Mauna Loa et le [[Kīlauea]]<ref name="Rubin"/>.
La dernière éruption du Hualālai remonte à [[1800]]-[[1801]]. Elle est la seule connue à n'avoir produit que des laves pāhoehoe extrêmement fluides, dont les coulées nommées {{lang|haw|Huehue}} s'épanchent sur le versant ouest et atteignent l'océan<ref name="Moore"/>{{,}}<ref name="GVP_History"/>{{,}}<ref name="Rubin"/>. Elles détruisent le village de {{lang|haw|Kaʻūpūlehu}} et un vivier sur leur passage. Une légende veut, alors qu'aucun [[sacrifice]] d'animaux ni aucune des offrandes aux dieux n'a connu de succès, que [[Kamehameha Ier|Kamehameha I{{er}}]] ait arrêté lui-même la coulée de lave en y jetant une mèche de cheveux<ref name="WHT"/>. L'[[aéroport international de Kona]] se situe à {{lang|en|Keahole Point}}, sur une des coulées les plus récentes<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Volcanic hazards and disasters in human antiquity |nom1=McCoy |prénom1=Floyd |nom2=Heiken |prénom2=Grant |éditeur=The Geological Society of America |année=2000}}</ref>. Cette éruption est concomitante avec une autre du [[Mauna Loa]]. Selon certaines hypothèses, dans un passé récent, le Hualālai pourrait avoir connu des éruptions synchrones à la fois avec le Mauna Loa et le [[Kīlauea]]<ref name="Rubin"/>.


Le Hualālai à proprement parler n'est plus entré en éruption depuis le début du {{XIXe siècle}}. Il est toutefois lié à quatre événements plus récents. En [[1859]], le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} a émis une coulée de lave de 275 mètres d'épaisseur parallèle à celle de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}} et qui a rejoint l'océan au niveau de la baie de Kiholo. En [[1877]], une éruption sous-marine s'est produite dans la baie de Kealakekua<ref name="WHT"/>. En [[1929]], plusieurs [[séisme]]s, dont deux de magnitude 5,5 et 6,5 ressentis jusqu'à [[Honolulu]], ont secoué le volcan pendant un mois, causant pour {{unité|100000|$}} (équivalent de 1,2 million en 2010) de dégâts au district de Kona. Ils ont probablement été causés par des mouvements de [[Magma (géologie)|magma]] peu profonds mais aucune émission n'a eu lieu à la surface<ref name="Rubin"/>{{,}}<ref name="WHT"/>. Le [[Séisme de 2006 à Hawaï|séisme de 2006]], dont l'épicentre se situe au nord de la baie de Kiholo, a provoqué des dommages encore plus importants<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/dyfi/events/us/2006twbh/us/index.html |titre=''{{lang|en|M6.7 – Island of Hawaii, Hawaii}}'' |éditeur=United States Geological Survey}}</ref>.
Le Hualālai à proprement parler n'est plus entré en éruption depuis le début du {{XIXe siècle}}. Il est toutefois lié à quatre événements plus récents. En [[1859]], le {{lang|haw|Puʻu Waʻawaʻa}} a émis une coulée de lave de {{unité|275|mètres}} d'épaisseur parallèle à celle de {{lang|haw|Puʻu Anahulu}} et qui a rejoint l'océan au niveau de la baie de Kiholo. En [[1877]], une éruption sous-marine s'est produite dans la baie de Kealakekua<ref name="WHT"/>. En [[1929]], plusieurs [[séisme]]s, dont deux de magnitude 5,5 et 6,5 ressentis jusqu'à [[Honolulu]], ont secoué le volcan pendant un mois, causant pour {{unité|100000|$}} (équivalent de 1,2 million en 2010) de dégâts au district de Kona. Ils ont probablement été causés par des mouvements de [[Magma (géologie)|magma]] peu profonds mais aucune émission n'a eu lieu à la surface<ref name="Rubin"/>{{,}}<ref name="WHT"/>. Le [[Séisme de 2006 à Hawaï|séisme de 2006]], dont l'épicentre se situe au nord de la baie de Kiholo, a provoqué des dommages encore plus importants<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/dyfi/events/us/2006twbh/us/index.html |titre=''{{lang|en|M6.7 – Island of Hawaii, Hawaii}}'' |éditeur=United States Geological Survey}}</ref>.


=== Histoire humaine ===
=== Histoire humaine ===
[[Fichier:Kaloko Fish Pond.jpg|thumb|Vue du vivier de Kaloko.]]
[[Fichier:Kaloko Fish Pond.jpg|thumb|Vue du vivier de Kaloko.]]


Le Hualālai abrite une population humaine autochtone depuis plusieurs siècles. Le sanctuaire d'{{lang|haw|[[Ahu A ʻUmi Heiau]]}} est construit dans la seconde moitié du {{XVe siècle}} sur le plateau aride à l'est de la montagne<ref>{{en}} {{pdf}} {{Ouvrage |titre=Historic Sites Review of a Proposed Mauna Loa Trail System |nom1=Dye |prénom1=Thomas S. |éditeur=Nature Conservancy |année=25 mars 2005 |lire en ligne=http://www.nature.org/media/hawaii/dye_cultural_report.pdf}}</ref>. Le [[parc historique national de Kaloko-Honokōhau]] se trouve sur la côte sud-ouest du Hualālai, sur le site d'une ancienne colonie hawaïenne. Bien que cette région fût appelée ''{{lang|haw|kekaha ʻaʻole wai}}'' (littéralement les « terres sans eau »), le terrain volcanique accidenté accueillait de nombreuses installations de pêcheurs attirés par l'abondante vie marine. Kaloko est un ancien [[vivier]] en [[Pierre sèche|pierres sèches]] (''{{lang|haw|loko kuapa}}'' en [[hawaïen]]) construit dans une crique naturelle<ref name="nps">{{en}} {{Lien web |url=http://www.nps.gov/kaho/ |titre=''{{lang|en|Kaloko-Honokohau National Historical Park (U.S. National Park Service)}}'' |éditeur=[[National Park Service]] |en ligne le=25 avril 2010}}</ref>.
Le Hualālai abrite une population humaine autochtone depuis plusieurs siècles. Le sanctuaire d'{{lang|haw|[[Ahu A ʻUmi Heiau]]}} est construit dans la seconde moitié du {{XVe siècle}} sur le plateau aride à l'est de la montagne<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Historic Sites Review of a Proposed Mauna Loa Trail System |nom1=Dye |prénom1=Thomas S. |éditeur=Nature Conservancy |date=25 mars 2005 |lire en ligne=http://www.nature.org/media/hawaii/dye_cultural_report.pdf|format électronique=pdf }}</ref>. Le [[parc historique national de Kaloko-Honokōhau]] se trouve sur la côte sud-ouest du Hualālai, sur le site d'une ancienne colonie hawaïenne. Bien que cette région fût appelée ''{{lang|haw|kekaha ʻaʻole wai}}'' (littéralement les « terres sans eau »), le terrain volcanique accidenté accueillait de nombreuses installations de pêcheurs attirés par l'abondante vie marine. Kaloko est un ancien [[vivier]] en [[Pierre sèche|pierres sèches]] (''{{lang|haw|loko kuapa}}'' en [[hawaïen]]) construit dans une crique naturelle<ref name="nps">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nps.gov/kaho/ |titre=''{{lang|en|Kaloko-Honokohau National Historical Park (U.S. National Park Service)}}'' |éditeur=[[National Park Service]] |date=25 avril 2010}}</ref>.


Kamakahonu, la baie de Holualoa et celle de Keauhou sont des lieux de villégiature appréciés de la [[Royaume d'Hawaï|cour hawaïenne]] bien avant l'occidentalisation de l'[[Archipel d'Hawaï|archipel]]. C'est en ces lieux que [[Kamehameha Ier|Kamehameha I{{er}}]] séjourne après sa campagne menée pendant huit ans pour unifier le royaume. Sa mort, en [[1819]], déclenche des émeutes sociales amplifiées par l'arrivée de [[Missionnaire chrétien|missionnaires chrétiens]] à [[Hawaï (île)|Hawaï]] en [[1820]]. L'[[église de Mokuaikaua]], bâtie en [[1837]], en [[Roche volcanique|pierres volcaniques]] et en morceaux de [[Corail|coraux]], existe encore au début du {{XXIe siècle}}. Le [[palais de Huliheʻe]], où plusieurs des derniers rois d'Hawaï ont passé leurs jours, a été préservé et transformé en musée en [[1927]]<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Kailua-Kona: A Royal Retreat |nom1=Fullard-Leo |prénom1=Betty |éditeur=Coffee Times |mois=décembre |année=1997 |lire en ligne=http://www.coffeetimes.com/dec97.htm}}</ref>.
Kamakahonu, la baie de Holualoa et celle de Keauhou sont des lieux de villégiature appréciés de la [[Royaume d'Hawaï|cour hawaïenne]] bien avant l'occidentalisation de l'[[Archipel d'Hawaï|archipel]]. C'est en ces lieux que [[Kamehameha Ier|Kamehameha I{{er}}]] séjourne après sa campagne menée pendant huit ans pour unifier le royaume. Sa mort, en [[1819]], déclenche des émeutes sociales amplifiées par l'arrivée de [[Missionnaire chrétien|missionnaires chrétiens]] à [[Hawaï (île)|Hawaï]] en [[1820]]. L'[[église de Mokuaikaua]], bâtie en [[1837]], en [[Roche volcanique|pierres volcaniques]] et en morceaux de [[Corail|coraux]], existe encore au début du {{XXIe siècle}}. Le [[palais de Huliheʻe]], où plusieurs des derniers rois d'Hawaï ont passé leurs jours, a été préservé et transformé en musée en [[1927]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Kailua-Kona: A Royal Retreat |nom1=Fullard-Leo |prénom1=Betty |éditeur=Coffee Times |mois=décembre |année=1997 |lire en ligne=http://www.coffeetimes.com/dec97.htm}}</ref>.


L'essentiel du [[café Kona]] est produit sur le flanc méridional du Hualālai, près d'[[Holualoa]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.kona-coffee-council.com/Default.aspx?pageId=692163 |titre=''{{lang|en|Kona Coffee – What Makes It So Unique?}}'' |éditeur=Kona Coffee Council |année=2007}}</ref>. Le grossiste [[Henry Nicholas Greenwell]] et ses descendants possèdent une vaste propriété sur ce versant<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=A cup of aloha: the Kona coffee epic |nom1=Kinro |prénom1=Gerald |éditeur=University of Hawaii Press |mois=juin |année=2003 |passage=14 |isbn=9780824826789 |lire en ligne=http://books.google.com/books?id=wyw0JEuokwsC&pg=RA1-PR1-IA4}}</ref>. La route qui relie la ''{{lang|haw|Māmalahoa}} {{lang|en|Road}}'' et la ''{{lang|en|Queen}} {{lang|haw|Kaʻahumanu}} {{lang|en|Road}}'' au-dessus de [[Kailua-Kona]] est nommée en l'honneur de Frank « Palani » Greenwell<ref>{{en}} {{Ouvrage |titre=Lookup of Palani |nom1=Soehren |prénom1=Lloyd J. |éditeur=Hawaiian place names, Ulukau, the Hawaiian Electronic Library |année=2004 |lire en ligne=http://ulukau.org/cgi-bin/hpn?e=p&a=q&l=en&q=Palani&d=HASH01c6226630087deae1b1fd60}}</ref>.
L'essentiel du [[café Kona]] est produit sur le flanc méridional du Hualālai, près d'[[Holualoa]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.kona-coffee-council.com/Default.aspx?pageId=692163 |titre=''{{lang|en|Kona Coffee – What Makes It So Unique?}}'' |éditeur=Kona Coffee Council |année=2007}}</ref>. Le grossiste [[Henry Nicholas Greenwell]] et ses descendants possèdent une vaste propriété sur ce versant<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=A cup of aloha: the Kona coffee epic |nom1=Kinro |prénom1=Gerald |éditeur=University of Hawaii Press |mois=juin |année=2003 |passage=14 |isbn=9780824826789 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wyw0JEuokwsC&pg=RA1-PR1-IA4}}</ref>. La route qui relie la ''{{lang|haw|Māmalahoa}} {{lang|en|Road}}'' et la ''{{lang|en|Queen}} {{lang|haw|Kaʻahumanu}} {{lang|en|Road}}'' au-dessus de [[Kailua-Kona]] est nommée en l'honneur de Frank « Palani » Greenwell<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Lookup of Palani |nom1=Soehren |prénom1=Lloyd J. |éditeur=Hawaiian place names, Ulukau, the Hawaiian Electronic Library |année=2004 |lire en ligne=http://ulukau.org/cgi-bin/hpn?e=p&a=q&l=en&q=Palani&d=HASH01c6226630087deae1b1fd60}}</ref>.


La zone d'entraînement de Pohakuloa, au nord-est de la montagne, fournit un terrain d'exercice isolé à l'[[Armée de terre des États-Unis]] et au [[United States Marine Corps|Corps des Marines des États-Unis]]. Elle est accessible par la route 200, surnommée ''{{lang|en|Saddle Road}}'', qui traverse le plateau séparant le Hualālai du [[Mauna Kea]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.mcbh.usmc.mil/g3/g3oppta.htm |titre=''{{lang|en|Pohakuloa Training Area (PTA)}}'' |éditeur=Marine Corps Base Hawaii}}</ref>.
La zone d'entraînement de Pohakuloa, au nord-est de la montagne, fournit un terrain d'exercice isolé à l'[[Armée de terre des États-Unis]] et au [[United States Marine Corps|Corps des Marines des États-Unis]]. Elle est accessible par la [[Hawaii Route 200]], surnommée ''{{lang|en|Saddle Road}}'', qui traverse le plateau séparant le Hualālai du [[Mauna Kea]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.mcbh.usmc.mil/g3/g3oppta.htm |titre=''{{lang|en|Pohakuloa Training Area (PTA)}}'' |éditeur=Marine Corps Base Hawaii |archiveurl=https://web.archive.org/web/20110629121220/http://www.mcbh.usmc.mil/g3/g3oppta.htm |archivedate=29 juin 2011 }}</ref>.


== Activités ==
== Activités ==
=== Prévention ===
=== Prévention ===
[[Fichier:Hawaii hazard map-fr.svg|thumb|left|Carte des zones à risques liés au volcanisme.]]
[[Fichier:Hawaii Island hazard map-fr.svg|thumb|left|Carte des zones à risques liés au volcanisme.]]


Bien que la dernière [[Éruption volcanique|éruption]] du Hualālai remonte à plus de deux cents ans, il est probable qu'il entre de nouveau en éruption dans un futur proche. En effet, son cycle d'activité est estimé à deux ou trois cents ans<ref name="WHT">{{en}} {{Lien brisé |url=http://www.westhawaiitoday.com/articles/2010/01/17/local/local01.txt |titre=''{{lang|en|Hualalai – Kona's sleeping giant''}} |nom1=Lucas |prénom1=Carolyn |éditeur=West Hawaii Today |année=17 janvier 2010}}</ref>. Il présente un risque certain pour les communautés vivant à ses pieds. Par exemple, en cas d'éruption similaire à celle de [[1801]], [[Kailua-Kona]], située à 25 kilomètres du sommet, pourrait être recouverte de [[lave]] en quelques heures<ref name="Rubin"/>. L'ensemble du [[volcan]] a un risque évalué à 6 sur 9<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://pubs.usgs.gov/gip/hazards/maps.html |titre=''{{lang|en|Volcanic and Seismic Hazards on the Island of Hawaii: Lava Flow Hazard Zone Maps}}'' |auteur=John Watson |éditeur=United States Geological Survey |année=18 décembre 1997}}</ref>, en raison de la vitesse de progression de la lave sur les pentes et de la faible distance par rapport aux côtes, qui font que la menace n'y est pas moins élevée qu'aux abords immédiats du rift<ref name="Watson">{{en}} {{Lien web |url=http://pubs.usgs.gov/gip/hazards/hualalai.html |titre=''{{lang|en|Lava Flow Hazard Zone Maps: Hualalai}}'' |auteur=John Watson |éditeur=United States Geological Survey |année=18 juillet 1997}}</ref>.
Bien que la dernière [[Éruption volcanique|éruption]] du Hualālai remonte à plus de deux cents ans, il est probable qu'il entre de nouveau en éruption dans un futur proche. En effet, son cycle d'activité est estimé à deux ou trois cents ans<ref name="WHT">{{en}} {{Lien brisé |url=http://www.westhawaiitoday.com/articles/2010/01/17/local/local01.txt |titre=''{{lang|en|Hualalai – Kona's sleeping giant}}'' |nom1=Lucas |prénom1=Carolyn |éditeur=West Hawaii Today |année=17 janvier 2010}}</ref>. Il présente un risque certain pour les communautés vivant à ses pieds. Par exemple, en cas d'éruption similaire à celle de [[1801]], [[Kailua-Kona]], située à 25 kilomètres du sommet, pourrait être recouverte de [[lave]] en quelques heures<ref name="Rubin"/>. L'ensemble du [[volcan]] a un risque évalué à 6 sur 9<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://pubs.usgs.gov/gip/hazards/maps.html |titre=''{{lang|en|Volcanic and Seismic Hazards on the Island of Hawaii: Lava Flow Hazard Zone Maps}}'' |auteur=John Watson |éditeur=United States Geological Survey |date=18 décembre 1997}}</ref>, en raison de la vitesse de progression de la lave sur les pentes et de la faible distance par rapport aux côtes, qui font que la menace n'y est pas moins élevée qu'aux abords immédiats du rift<ref name="Watson">{{Lien web |langue=en |url=http://pubs.usgs.gov/gip/hazards/hualalai.html |titre=''{{lang|en|Lava Flow Hazard Zone Maps: Hualalai}}'' |auteur=John Watson |éditeur=United States Geological Survey |date=18 juillet 1997}}</ref>.


Depuis [[1971]], l'[[observatoire volcanologique d'Hawaï]] effectue un suivi régulier de l'[[Séisme|activité sismique]] grâce à une station située à trois kilomètres à l'est du sommet qui permet de surveiller le volcan. Depuis cette date, pas un seul essaim tellurique ni aucun [[trémor]], qui constitueraient un signe annonciateur d'une reprise d'activité, n'ont été enregistrés. Plusieurs séismes de [[Magnitude d'un séisme|magnitude]] 4 ou supérieure sont ressentis chaque année au Hualālai mais ils sont attribués à une source profonde, au large, dans la zone de [[rift]] nord-ouest, et ne sont pas liés à des mouvements [[Magma (géologie)|magmatiques]]<ref name="Rubin"/>.
Depuis [[1971]], l'[[observatoire volcanologique d'Hawaï]] effectue un suivi régulier de l'[[Séisme|activité sismique]] grâce à une station située à trois kilomètres à l'est du sommet qui permet de surveiller le volcan. Depuis cette date, pas un seul essaim tellurique ni aucun [[trémor]], qui constitueraient un signe annonciateur d'une reprise d'activité, n'ont été enregistrés. Plusieurs séismes de [[Magnitude d'un séisme|magnitude]] 4 ou supérieure sont ressentis chaque année au Hualālai mais ils sont attribués à une source profonde, au large, dans la zone de [[rift]] nord-ouest, et ne sont pas liés à des mouvements [[Magma (géologie)|magmatiques]]<ref name="Rubin"/>.


En [[2010]], l’''{{lang|en|[[United States Geological Survey]]}}'' a engagé un renouvellement de son matériel d'enregistrement et de [[télémesure]], grâce à des fonds alloués par le [[Plan de relance économique des États-Unis de 2009|Plan de relance économique de 2009]]. L'agence prévoit d'ajouter un nouveau [[sismographe]] et trois capteurs supplémentaires pour enregistrer l'activité du Hualālai. De surcroît, l'observatoire volcanologique utilise des mesures [[Global Positioning System|GPS]] pour évaluer les faibles variations de topographie, témoins potentiels de remontées de magma. Depuis [[1984]], aucun changement n'a été mis en évidence<ref name="WHT"/>.
En [[2010]], l’''{{lang|en|[[United States Geological Survey]]}}'' a engagé un renouvellement de son matériel d'enregistrement et de [[télémesure]], grâce à des fonds alloués par le [[Plan de relance économique des États-Unis de 2009|Plan de relance économique de 2009]]. L'agence prévoit d'ajouter un nouveau [[sismographe]] et trois capteurs supplémentaires pour enregistrer l'activité du Hualālai. De surcroît, l'observatoire volcanologique utilise des mesures [[Global Positioning System|GPS]] pour évaluer les faibles variations de topographie, témoins de remontées de magma. Depuis [[1984]], aucun changement n'a été mis en évidence<ref name="WHT"/>.


=== Randonnée et tourisme ===
=== Randonnée et tourisme ===
[[Fichier:Hualalai from Honokohau.jpg|thumb|Vue du Hualālai depuis [[Parc historique national de Kaloko-Honokōhau|Honokōhau]].]]
[[Fichier:Hualalai from Honokohau.jpg|thumb|Vue du Hualālai depuis [[Parc historique national de Kaloko-Honokōhau|Honokōhau]].]]


L'''{{lang|en|Hawaii Belt Road}}'' contourne le Hualālai par l'ouest. Elle est constituée de la ''{{lang|haw|Māmalahoa}} {{lang|en|Road}}'', ou route 190, qui relie [[Waimea]] à [[Kailua-Kona]], et de la ''{{lang|en|Queen}} {{lang|haw|Kaʻahumanu}} {{lang|en|Road}}'' qu'elle surplombe<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hawaiihighways.com/big_island.htm |titre=''{{lang|en|Hawaii Highways}}'' |année=janvier 2007}}</ref>.
L'''{{lang|en|Hawaii Belt Road}}'' contourne le Hualālai par l'ouest. Elle est constituée de la ''{{lang|haw|Māmalahoa}} {{lang|en|Road}}'', ou route 190, qui relie [[Waimea]] à [[Kailua-Kona]], et de la ''{{lang|en|Queen}} {{lang|haw|Kaʻahumanu}} {{lang|en|Road}}'' qu'elle surplombe<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.hawaiihighways.com/big_island.htm |titre=''{{lang|en|Hawaii Highways}}'' |date=janvier 2007}}</ref>.


Le volcan et ses [[Cône volcanique|cônes]], dont l'ascension est relativement aisée, constituent une destination appréciée des [[Randonnée pédestre|randonneurs]]<ref name="Catalano">{{en}} {{Lien web |url=http://hawaii.kulshan.com/Hawaii/Hawaii%20County/The%20Big%20Island/Kalaoa/Outdoors/Huehue%20Hualalai%20Trail.htm |titre=''{{lang|en|Huehue Hualalai Trail}}'' |auteur=Hadley Catalano |en ligne le=19 septembre 2006}}</ref>. Toutefois, le sommet et la plus grande partie des terres autour appartiennent à l'[[école Kamehameha]], qui interdit régulièrement leur accès. La quasi-totalité des itinéraires vers le sommet passant par la propriété, l'ascension est donc considérée comme illégale, même si de nombreux randonneurs passent outre en n'étant pas inquiétés du fait d'une application laxiste des mesures d'interdiction<ref name="SP">{{en}} {{Lien web |url=http://www.summitpost.org/hualalai/262991 |titre=Hualalai – Climbing, Hiking & Mountaineering |éditeur=SummitPost.org |en ligne le=8 avril 2009}}</ref>. Les buts les plus prisés sont les [[Cratère volcanique|cratères]] de {{lang|haw|Luamakami}} et sa « sœur » {{lang|haw|Puhia Pele}}, qui sont les plus profonds de l'île. Le second a été exploré jusqu'à 263 mètres sous sa surface et le {{lang|haw|Luamakami}} est connu pour s'enfoncer encore plus profondément<ref name="SP"/>. Leurs parois peuvent être descendues en rappel puis remontées avec le matériel adéquat.
Le volcan et ses [[Cône volcanique|cônes]], dont l'ascension est relativement aisée, constituent une destination appréciée des [[Randonnée pédestre|randonneurs]]<ref name="Catalano">{{Lien web |langue=en |url=http://hawaii.kulshan.com/Hawaii/Hawaii%20County/The%20Big%20Island/Kalaoa/Outdoors/Huehue%20Hualalai%20Trail.htm |titre=''{{lang|en|Huehue Hualalai Trail}}'' |auteur=Hadley Catalano |date=19 septembre 2006}}</ref>. Toutefois, le sommet et la plus grande partie des terres autour appartiennent à l'[[école Kamehameha]], qui interdit régulièrement leur accès. La quasi-totalité des itinéraires vers le sommet passant par la propriété, l'ascension est donc considérée comme illégale, même si de nombreux randonneurs passent outre en n'étant pas inquiétés du fait d'une application laxiste des mesures d'interdiction<ref name="SP">{{Lien web |langue=en |url=http://www.summitpost.org/hualalai/262991 |titre=Hualalai – Climbing, Hiking & Mountaineering |éditeur=SummitPost.org |date=8 avril 2009}}</ref>. Les buts les plus prisés sont les [[Cratère volcanique|cratères]] de {{lang|haw|Luamakami}} et sa « sœur » {{lang|haw|Puhia Pele}}, qui sont les plus profonds de l'île. Le second a été exploré jusqu'à {{unité|263|mètres}} sous sa surface et le {{lang|haw|Luamakami}} est connu pour s'enfoncer encore plus profondément<ref name="SP"/>. Leurs parois peuvent être descendues en rappel puis remontées avec le matériel adéquat.


La côte sud-ouest ensoleillée du Hualālai est une destination populaire abritant plusieurs stations touristiques. La première, ''{{lang|en|Kona Village resort}}'', a été construite en [[1961]]. Depuis, des plages, parcs et terrains de golf ont été aménagés<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.kukio.com/propertymap.html |titre=Kūkiʻo}}</ref>. Quelques installations ont subi des dégâts à la suite du [[tsunami]] engendré par le [[séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku]]<ref>{{en}} {{Article |titre=2 Big Island resorts still closed because of tsunami damage |nom1=Engle |prénom1=Jane |périodique=Los Angeles Times |lien périodique=Los Angeles Times |jour=28 |mois=mars |année=2011 |lire en ligne=http://articles.latimes.com/2011/mar/27/travel/la-tr-0327-hawaiijapan-20110327}}</ref>.
La côte sud-ouest ensoleillée du Hualālai est une destination populaire abritant plusieurs stations touristiques. La première, ''{{lang|en|Kona Village resort}}'', a été construite en [[1961]]. Depuis, des plages, parcs et terrains de golf ont été aménagés<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.kukio.com/propertymap.html |titre=Kūkiʻo}}</ref>. Quelques installations ont subi des dégâts à la suite du [[tsunami]] engendré par le [[séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku]]<ref>{{Article |langue=en |titre=2 Big Island resorts still closed because of tsunami damage |nom1=Engle |prénom1=Jane |périodique=[[Los Angeles Times]] |jour=28 |mois=mars |année=2011 |lire en ligne=http://articles.latimes.com/2011/mar/27/travel/la-tr-0327-hawaiijapan-20110327}}</ref>.


=== Protection de l'environnement et du patrimoine ===
=== Protection de l'environnement et du patrimoine ===
[[Fichier:Hawaii Island Protected Areas map-fr.svg|thumb|Carte des zones naturelles protégées de l'île d'Hawaï.]]
[[Fichier:Hawaii Island Protected Areas map-fr.svg|thumb|Carte des zones naturelles protégées de l'île d'Hawaï.]]


Les versants du Hualālai sont protégés par plusieurs réserves environnementales. Le sanctuaire naturel sauvage de la forêt de {{lang|haw|Puʻu Waʻa Waʻa}} a été créé en [[1992]] afin de servir de terrain de recherche à long terme pour l'étude des forêts tropicales [[Forêt tropicale humide|humide]] et [[Forêt tropophile|sèche]] de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]. Il se situe au nord-nord-ouest du sommet et s'élève jusqu'à {{unité|1920|mètres}} d'altitude. De nombreuses [[Coulée de lave|coulées de lave]] datant du {{XIXe siècle}} fournissent un habitat unique. La partie la plus haute et la plus méridionale du sanctuaire est doublée d'un sanctuaire ornithologique<ref name="Kauffman">{{en}} {{Lien web |url=http://www.fs.fed.us/psw/ef/hawaii/ |titre=''{{lang|en|Hawaii Experimental Tropical Forest}}'' |auteur=Boone Kauffman}}</ref>.
Les versants du Hualālai sont protégés par plusieurs réserves environnementales. Le sanctuaire naturel sauvage de la forêt de {{lang|haw|Puʻu Waʻa Waʻa}} a été créé en [[1992]] afin de servir de terrain de recherche à long terme pour l'étude des forêts tropicales [[Forêt tropicale humide|humide]] et [[Forêt tropophile|sèche]] de l'[[Hawaï (île)|île d'Hawaï]]. Il se situe au nord-nord-ouest du sommet et s'élève jusqu'à {{unité|1920|mètres}} d'altitude. De nombreuses [[Coulée de lave|coulées de lave]] datant du {{XIXe siècle}} fournissent un habitat unique. La partie la plus haute et la plus méridionale du sanctuaire est doublée d'un sanctuaire ornithologique<ref name="Kauffman">{{Lien web |langue=en |url=http://www.fs.fed.us/psw/ef/hawaii/ |titre=''{{lang|en|Hawaii Experimental Tropical Forest}}'' |auteur=Boone Kauffman}}</ref>.


La réserve forestière d'État d'{{lang|haw|Honuaʻula}}, composée de deux parcelles à l'ouest-nord-ouest et à l'ouest-sud-ouest du sommet, protège une vaste forêt d’''{{lang|la|Acacia koa}}'' (ou simplement ''{{lang|haw|koa}}'' localement) abritant également ''{{lang|la|[[Myoporum sandwicense]]}}'' (''{{lang|haw|naio}}'') et ''{{lang|la|[[Sophora chrysophylla]]}}'' (''{{lang|haw|māmane}}'') sous forme d'[[arbrisseau]]x, ''{{lang|la|[[Rubus hawaiensis]]}}'' (''{{lang|haw|ʻākala}}'') en sous-bois et des espèces variées de [[Filicophyta|fougères]]. Au total, cette réserve s'étend sur {{unité|265|hectares}} et préserve un [[écosystème]] qui a largement été déboisé en dehors de ses limites<ref name="BCAF">{{en}} {{Ouvrage |titre=The Hawaiian forester and agriculturist: quarterly magazine of forestry, entomology, plant inspection and animal industry |auteur=Board of Commissioners of Agriculture and Forestry |volume=18 |numéro=9 |éditeur=Advertiser pub. co., ltd. |passage=203 |année=1921}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.state.hi.us/dlnr/dofaw/frs/page10.htm |titre=''{{lang|en|Big Island Forest Reserves}}'' |éditeur=Hawai‛i Forest Reserve System}}</ref>. La réserve forestière d'État de {{lang|haw|Wai Aha}} {{lang|en|Spring}}, au sud-ouest du sommet, est quelque peu [[marécage]]use et abrite l'espèce [[sempervirent]]e ''{{lang|la|[[Metrosideros polymorpha]]}}'' (''{{lang|haw|ʻōhiʻa lehua}}''), la [[Plante ligneuse|ligneuse]] ''{{lang|la|[[Freycinetia arborea]]}}'' (''{{lang|haw|ʻieʻie}}'') et ''{{lang|la|[[Sadleria cyatheoides]]}}'' (''{{lang|haw|ʻamaʻu}}'') qui couvre densément le sol en sous-bois<ref name="BCAF"/>.
La [[réserve forestière d'État d'Honuaʻula]], composée de deux parcelles à l'ouest-nord-ouest et à l'ouest-sud-ouest du sommet, protège une vaste forêt d’''{{lang|la|Acacia koa}}'' (ou simplement ''{{lang|haw|koa}}'' localement) abritant également ''{{lang|la|[[Myoporum sandwicense]]}}'' (''{{lang|haw|naio}}'') et ''{{lang|la|[[Sophora chrysophylla]]}}'' (''{{lang|haw|māmane}}'') sous forme d'[[arbrisseau]]x, ''{{lang|la|[[Rubus hawaiensis]]}}'' (''{{lang|haw|ʻākala}}'') en sous-bois et des espèces variées de [[Filicophyta|fougères]]. Au total, cette réserve s'étend sur {{unité|265|hectares}} et préserve un [[écosystème]] qui a largement été déboisé en dehors de ses limites<ref name="BCAF">{{Ouvrage |langue=en |titre=The Hawaiian forester and agriculturist: quarterly magazine of forestry, entomology, plant inspection and animal industry |auteur institutionnel=Board of Commissioners of Agriculture and Forestry |volume=18 |numéro chapitre=9 |éditeur=Advertiser pub. co., ltd. |passage=203 |année=1921}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.state.hi.us/dlnr/dofaw/frs/page10.htm |titre=''{{lang|en|Big Island Forest Reserves}}'' |éditeur=Hawai‛i Forest Reserve System}}</ref>. La [[réserve forestière d'État de Wai Aha Spring]], au sud-ouest du sommet, est quelque peu [[marécage]]use et abrite l'espèce [[sempervirent]]e ''{{lang|la|[[Metrosideros polymorpha]]}}'' (''{{lang|haw|ʻōhiʻa lehua}}''), la [[Plante ligneuse|ligneuse]] ''{{lang|la|[[Freycinetia arborea]]}}'' (''{{lang|haw|ʻieʻie}}'') et ''{{lang|la|[[Sadleria cyatheoides]]}}'' (''{{lang|haw|ʻamaʻu}}'') qui couvre densément le sol en sous-bois<ref name="BCAF"/>.


La protection environnementale au Hualālai est complétée par les [[Parc d'État des États-Unis|parcs d'État]] côtiers de [[Parc d'État de Kekaha Kai|Kekaha Kai (Kona {{lang|en|Coast}})]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hawaiistateparks.org/parks/hawaii/index.cfm?park_id=47 |titre=''{{lang|en|Kekaha Kai (Kona Coast) State Park}}'' |éditeur=Hawaii's State Parks}}</ref> qui couvre {{unité|650|hectares}} à l'ouest-nord-ouest du volcan<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hawaii-guide.com/big_island_of_hawaii/spot/kona_coast_kekaha_kai_state_park |titre=''{{lang|en|Kona Coast Kekaha Kai State Park}}''}}</ref> et d'{{lang|en|[[Région d'État récréative d'Old Kona Airport|Old Kona Airport]]}} d'une superficie de {{unité|42|hectares}} au sud-ouest du sommet<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hawaiistateparks.org/parks/hawaii/oldkona.cfm |titre=''{{lang|en|Old Kona Airport State Recreation Area}}'' |éditeur=Hawaii's State Parks}}</ref>, qui est couplé avec une zone de conservation de la vie marine deux fois plus étendue<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://hawaii.gov/dlnr/dar/coral/mlcd_old_kona.html |titre=''{{lang|en|Marine Life Conservation District - Hawai`i - Old Kona Airport}}''}}</ref>.
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Le [[parc historique national de Kaloko-Honokōhau]] a été établi le {{date|29|décembre|1962}} sur {{unité|470|hectares}} à l'ouest du Hualālai puis reconnu comme tel le {{date|10|novembre|1978}} dans le but de préserver, protéger et interpréter les activités et la culture traditionnelles des natifs d'[[Archipel d'Hawaï|Hawaï]]<ref>{{en}} {{pdf}} {{Ouvrage |titre=Hawaiian National Park Language Correction Act of 2000 (S.939) |lire en ligne=http://frwebgate.access.gpo.gov/cgi-bin/getdoc.cgi?dbname=106_cong_bills&docid=f:s939es.txt.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://tps.cr.nps.gov/nhl/detail.cfm?ResourceId=179&ResourceType=Site |titre=''{{lang|en|Honokohau Settlement - National Historic Landmark summary listing}}'' |éditeur=National Park Service}}</ref>.
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== Annexes ==
== Annexes ==
=== Article connexe ===
=== Articles connexes ===
* [[Géographie des États-Unis]]
* [[Géographie des États-Unis]]
* [[Liste des volcans des États-Unis]]


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{en}} {{Ouvrage |titre=Volcanoes in the Sea: The Geology of Hawai`i |nom1=A. Macdonald |prénom1=Gordon |nom2=T. Abbott |prénom2=Agatin |nom3=L. Peterson |prénom3=Frank |éditeur=University of Hawai`i Press |année=1983 |pages=517 |isbn=978-0824808327}}
* {{Ouvrage |langue=en |titre=Volcanoes in the Sea: The Geology of Hawai`i |nom1=A. Macdonald |prénom1=Gordon |nom2=T. Abbott |prénom2=Agatin |nom3=L. Peterson |prénom3=Frank |éditeur=University of Hawai`i Press |année=1983 |pages totales=517 |isbn=978-0824808327}}
* {{en}} {{Ouvrage |titre=Volcanoes of North America: The United States and Canada |nom1=A. Wood |prénom1=Charles |nom2=Kienle |prénom2=Jürgen |éditeur=Cambridge University Press |année=1992 |isbn=978-0521438117}}
* {{Ouvrage |langue=en |titre=Volcanoes of North America: The United States and Canada |nom1=A. Wood |prénom1=Charles |nom2=Kienle |prénom2=Jürgen |éditeur=Cambridge University Press |année=1992 |isbn=978-0521438117}}


=== Liens externes ===
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* {{en}} {{Lien web |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanoes/hualalai/main.html |titre=''{{lang|en|Hualalai - Hawai`i's Third Active Volcano}}'' |éditeur=Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey |consulté le=15 juin 2011}}
* {{en}} {{Lien web |url=http://www.volcano.si.edu/world/volcano.cfm?vnum=1302-04- |titre=''{{lang|en|Hualalai - Summary}}'' |éditeur=Global Volcanism Program |consulté le=15 juin 2011}}
* {{Lien web |langue=en |url=http://hvo.wr.usgs.gov/volcanoes/hualalai/main.html |titre=''{{lang|en|Hualalai - Hawai`i's Third Active Volcano}}'' |éditeur=Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey |consulté le=15 juin 2011}}


=== Notes et références ===
=== Notes et références ===
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Hualālai
Vue du Hualālai en direction du sud-est, depuis ses plus récentes coulées de lave.
Vue du Hualālai en direction du sud-est, depuis ses plus récentes coulées de lave.
Géographie
Altitude 2 521 m[1],[2]
Massif Île d'Hawaï
Coordonnées 19° 41′ 20″ nord, 155° 51′ 52″ ouest[1],[2]
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Hawaï
Comté Hawaï
Géologie
Âge 300 000 ans
Roches Trachyte, hawaiite, basalte, picro-basalte
Type Volcan de point chaud
Morphologie Volcan bouclier
Activité Actif
Dernière éruption 1800-1801
Code GVP 332040
Observatoire Observatoire volcanologique d'Hawaï
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Hualālai
Géolocalisation sur la carte : Hawaï
(Voir situation sur carte : Hawaï)
Hualālai

Le Hualālai est un volcan bouclier actif des États-Unis situé sur l'île d'Hawaï, dans l'État du même nom. Âgé de près de 300 000 ans, c'est le troisième plus ancien et plus actif des cinq volcans majeurs de l'île. Sa dernière éruption s'est terminée en 1801 et la probabilité qu'il entre de nouveau en éruption dans les prochaines décennies est élevée. Elle représente une menace sérieuse pour les populations vivant à ses pieds, en raison de la fluidité de la lave et du manque de prévention humaine. La montagne culmine à 2 521 mètres d'altitude. Elle abrite de nombreux cônes volcaniques qui longent pour la plupart les zones de rift qui traversent le volcan. Les cratères constituent une destination prisée des randonneurs et des spéléologues, malgré l'interdiction régulière de traverser une propriété privée. Des zones de protection de l'environnement, dont un sanctuaire naturel sauvage, ont été mises en place. Elles abritent une importante diversité écologique favorisée par un climat varié. De plus, un parc historique national rappelle que le volcan a été habité par des colonies autochtones hawaïennes avant l'arrivée des premiers Occidentaux et a accueilli des membres de la cour hawaïenne. La côte abrite désormais des complexes touristiques.

Hualālai est le nom de la femme du navigateur Hawaiʻi Loa[3] qui, selon la légende, découvrit l'archipel en compagnie d'explorateurs polynésiens[4]. Il est considéré comme l'enfant du milieu parmi les cinq volcans de l'île[5]. Le nom de la montagne apparaît également sous les variantes Hualalai Peak, Hualalai Volcano, Mauna Hualalai, Mouna Huararai, Mount Hualalai, Mowna-Worrorar ou encore Puu Hualalai[6].

Géographie

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Carte topographique de l'île d'Hawaï.

Le Hualālai est situé aux États-Unis, sur l'île d'Hawaï (Big Island), la plus grande de l'archipel et État d'Hawaï. Il s'élève perpendiculairement à la côte ouest, face à l'océan Pacifique, et son extrémité occidentale sépare plus particulièrement la côte du Kohala au nord de la côte de Kona au sud. Le Mauna Kea, point culminant de l'île, est situé au nord-est, le Mauna Loa est en direction du sud-est, tandis que le Kohala est au nord-nord-est.

Administrativement, le Hualālai fait partie du district de Kona Nord, dans le comté d'Hawaï de l'État du même nom. Les census-designated places de Kalaoa, Kailua-Kona et Holualoa se trouvent toutes les trois de l'ouest au sud-ouest de la montagne, le reste du Kohala constituant une zone non incorporée.

Topographie

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Vue de la face sud-est du Hualālai depuis Puʻu Lehua.

Le Hualālai s'élève à 2 521 mètres d'altitude et possède une hauteur de culminance de 2 473 mètres, ce qui en fait le troisième volcan majeur de l'île[2]. Comme tous les volcans boucliers, il possède des pentes très peu marquées en raison de la faible viscosité de ses laves mais, étant en phase post-bouclier, elles sont plus irrégulières que peuvent l'être celles du Mauna Loa et du Kīlauea, deux volcans plus jeunes[7]. La montagne s'étend sur environ 750 km2, soit 7,2 % de la surface de l'île, et présente un volume de 12 400 km3[2]. Le Hualālai est traversé par trois zones de rift : une fortement développée et la plus récemment active au nord-ouest, une plus modérée au sud-sud-est et une faiblement développée s'étirant en direction du nord à cinq kilomètres à l'est du sommet[8],[9]. Une centaine de cônes de cendres et de scories longent ces zones de rift. Le volcan est dépourvu de caldeira sommitale mais possède un cratère d'effondrement d'un demi-kilomètre de diamètre environ au sommet d'un petit champ de lave. La plus grande partie du versant méridional est constituée de coulées de lave recouvertes d'une couche de cendres volcaniques de dix centimètres à un mètre d'épaisseur[9],[10].

Un élément important du Hualālai est le Puʻu Waʻawaʻa, terme hawaïen signifiant « colline fortement sillonnée », un cône volcanique de 370 mètres de hauteur et de plus d'un kilomètre et demi de diamètre. Il s'élève sur les flancs du volcan à neuf kilomètres au nord-nord-est du sommet[11].

L'extrémité occidentale du Hualālai forme un vaste slump sous-marin connu sous le nom de North Kona Slump. S'étendant sur environ 1 000 km2, il consiste en une série de plages et d'escarpements plongeant de 2 000 à 4 500 mètres sous le niveau de la mer. Cette zone a été minutieusement explorée en 2001 par une équipe américano-japonaise en utilisant le ROV Kaikō. Les informations collectées ont mis en évidence que les coulées de lave ont progressé dans des eaux peu profondes, entre 500 et 1 000 mètres sous le niveau de la mer, et que, contrairement à ceux des autres volcans d'Hawaï, le slump au Hualālai s'est formé progressivement[12].

Carte de l'âge des strates de l'île.
Photographie d'une exploration menée dans la cheminée volcanique de Puhia Pelee, sur le Hualālai.

Des laves associées à la phase bouclier du Hualālai ont été découvertes juste au large, dans le prolongement du rift nord-ouest. Par ailleurs, une tholéiite, indicative d'un stade éruptif sous-marin, a été trouvée dans une cheminée volcanique à 23 mètres de profondeur. Ce type de lave a été produit jusqu'à 130 000 ans BP[13]. Le Hualālai est entré dans sa phase post-bouclier 100 000 ans BP.

Le cône du Puʻu Waʻawaʻa pourrait constituer un signe de ce dernier changement. Il est composé de trachyte, un type de lave rare sur les autres volcans de l'île d'Hawaï. Elle s'écoule plus lentement que les habituelles laves pāhoehoe et même ʻaʻā d'Hawaï en raison de sa forte teneur en silice, supérieure à 62 % contre 50 % environ pour des laves basaltiques, ce qui la rend moins fluide. Les géologues estiment que le Puʻu Waʻawaʻa pourrait s'être formé au cours d'une éruption de ponces un peu plus de 100 000 ans BP et aurait poursuivi sa construction indépendamment, avec au moins trois coulées trachytiques distinctes depuis lors. Ses éruptions, bien que partiellement recouvertes par les coulées du Hualālai et du Mauna Loa, ont mis en place une structure singulière connue sous le nom d'arête de Puʻu Anahulu[11].

La cartographie géologique du volcan a indiqué qu'au moins 80 % de sa surface est recouverte par des coulées de lave vieilles d'au maximum 5 000 ans[2], entièrement composées de basaltes alcalino-terreux[8]. Plus de la moitié de celles-ci ont moins de 3 000 ans et environ 12 % ont moins de 1 000 ans[10]. Entre 1700 et 1801, les éruptions sont survenues depuis six bouches éruptives différentes. Dans cet intervalle, deux coulées de lave ont atteint l'océan[10].

Le Hualālai est un site réputé pour ses xénolithes de péridotites du manteau terrestre remontées à la surface et enclavées dans des coulées de basalte. De nombreux dépôts préhistoriques, aussi bien que ceux de l'éruption de 1801, contiennent de tels xénolithes de grande taille et en quantité abondante[8].

Les alizés soufflent d'est en ouest au-dessus de l'archipel d'Hawaï, qui chevauche le tropique du Cancer. Le versant septentrional du Hualālai, exposé au vent anabatique, reçoit l'essentiel de ses précipitations l'après-midi, par phénomène de convection de l'air chaud[14]. Ainsi, à mi-pente, il tombe entre 725[15] et 1 200 millimètres par an[14]. Toutefois, situé dans l'ombre pluviométrique du Mauna Kea, le Hualālai est soumis à un gradient de précipitations moins important que les autres volcans de l'île d'Hawaï[14]. Ainsi, à altitude équivalente, elles atteignent par exemple 2 000 à 2 500 millimètres par an au Kohala[16]. Le versant méridional reçoit entre 900[17] et 1 500 millimètres[18] à mi-pente. Au sommet, il tombe seulement 450 millimètres par an en moyenne[19]. Il est cependant plus arrosé que la côte occidentale[14], où les précipitations n'excèdent parfois pas 250 millimètres[20], et il est régulièrement couvert de nuages, parfois de cendres, et de brouillard[7]. Le versant septentrional connaît des pluies moins marquées[15], voire une sécheresse[20] durant les mois d'été, alors qu'au contraire le versant méridional est plus arrosé au printemps et au début de l'été[18].

De manière générale, la partie occidentale de l'île est légèrement plus chaude que la partie au vent[14]. La température moyenne annuelle au niveau de la côte est de 26 à 28 °C[14]. Le gradient thermique adiabatique est d'environ 0,7 °C tous les cent mètres[14]. La température minimale recensée au Hualālai au cours des soixante dernières années est de −18 °C en [21]. Il est tombé près de 1,80 mètre de neige à Holualoa, à mi-pente du versant méridional, en [22].

Faune et flore

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Carte des écosystèmes actuels de l'île d'Hawaï.

Malgré la présence de jeunes coulées de lave, pas encore recolonisées, la plus grande partie du Hualālai est recouverte de végétation. En raison des conditions climatiques variées et de son altitude, la montagne se compose d'écosystèmes très différents. Au nord-ouest se trouvent des reliques de forêt tropicale xérophile alors qu'une frange de forêt de nuage recouvre le versant méridional à mi-pente. Il s'agit d'un type de forêt tropicale humide qui baigne fréquemment dans le brouillard, source additionnelle importante d'humidité. Autour du sommet ainsi que sur les versants sud-est et nord-est se développe une forêt sèche de montagne, dominée par Acacia koa, tandis que la zone sommitale elle-même abrite un étage subalpin, seulement présent ailleurs sur l'île autour du Mauna Loa et du Mauna Kea[23]. Ce dernier est composé de buissons, de fougères, de plantes herbacées et même de quelques spécimens de Metrosideros polymorpha (localement ʻōhiʻa lehua). Le Hualālai est caractérisé par de nombreux cratères effondrés abritant une flore dense et certains possèdent même une remarquable « forêt verticale » comprenant des eucalyptus[24].

Le volcan est peuplé de nombreuses espèces animales, en particulier des oiseaux[25]. Ses côtes sont riches en poissons ou autres Tortue verte (Chelonia mydas) et Échasse blanche (Himantopus himantopus)[26].

Carte des écosystèmes originels de l'île d'Hawaï. Avant la colonisation humaine se trouvait une savane, aujourd'hui disparue, et une grande forêt de plaine dont il ne subsiste que quelques reliques.

Avant le peuplement de l'archipel par l'homme, la faune et la flore du Hualālai et de l'île en général ont connu un isolement de près de 4 000 kilomètres de toute autre terre significative[27]. Les premières espèces à s'implanter il y a quelques millions d'années ont été amenées par le vent, les tempêtes ou en flottant sur l'océan. Le rythme des colonisations fructueuses est d'une tous les 35 000 ans. Les espèces originelles du Hualālai ont évolué jusqu'à devenir totalement endémiques. Seuls 2,5 % environ des forêts tropicales humides dans le monde sont des forêts de nuage, ce qui en fait un habitat unique[28].

Histoire éruptive

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Plus de 100 000 ans BP, le Hualālai émet des trachytes depuis le cône du Puʻu Waʻawaʻa sur le versant nord-est. Les ponces et les coulées de lave ʻaʻā mettent en place l'arête de Puʻu Anahulu. Le volume de roches volcaniques produit s'élève à 5,5 km3, soit l'éruption la plus importante de l'île d'Hawaï[29].

Depuis 25 000 ans, la nature de la roche a changé. Le trachyte laisse la place à des basaltes, moins visqueux. Les laves se font plus fluides et, jusqu'au XIXe siècle, leur type alterne systématiquement entre coulées ʻaʻā et pāhoehoe. Des cônes de cendres et de scories se mettent parallèlement en place[29]. Jusqu'à 5 000 ans BP, les basaltes sont accompagnés de quelques traces de dérivés comme la picrite, l'hawaiite et l'ankaramite[29]. Entre 5 000 et 1 500 ans BP, d'importantes quantités de laves basaltiques s'épanchent sur le versant nord et autour du sommet. Elles recouvrent pratiquement les deux tiers de la surface actuelle du volcan[29].

Vue du cratère d'effondrement Na One au Hualālai, profond de plus de cent mètres (une personne dans le fond du cratère, sur la droite, permet d'avoir un aperçu de l'échelle). L'ouverture de la cheminée volcanique est visible sur la gauche et a permis d'atteindre une profondeur de 268 mètres.

Le Hualālai est le troisième volcan le plus actif de l'île. Toutefois, alors que le Kīlauea et le Mauna Loa ont connu plus de 150 éruptions au cours du dernier millénaire, le Hualālai n'en a connu qu'entre trois[30] et cinq[31]. Entre les VIIIe et XIIIe siècles, des éruptions hawaïennes, stromboliennes et vulcaniennes se produisent et donnent naissance à des cratères d'effondrement. Les coulées de lave associées, dont la plus longue existant à ce jour qui s'étend sur 22 kilomètres, sont présentes sur le versant sud-est et autour du sommet[29],[31]. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des coulées de lave, nommées respectivement Luamakami et Kaʻūpūlehu, sont émises depuis le rift nord-ouest. L'effondrement de cônes volcaniques est responsable de violentes éruptions phréato-magmatiques qui produisent des tufs volcaniques[29],[31],[8].

Carte schématique du Hualālai montrant les zones de rift et les deux dernières coulées de lave de 1800 et 1801.

La dernière éruption du Hualālai remonte à 1800-1801. Elle est la seule connue à n'avoir produit que des laves pāhoehoe extrêmement fluides, dont les coulées nommées Huehue s'épanchent sur le versant ouest et atteignent l'océan[29],[31],[8]. Elles détruisent le village de Kaʻūpūlehu et un vivier sur leur passage. Une légende veut, alors qu'aucun sacrifice d'animaux ni aucune des offrandes aux dieux n'a connu de succès, que Kamehameha Ier ait arrêté lui-même la coulée de lave en y jetant une mèche de cheveux[30]. L'aéroport international de Kona se situe à Keahole Point, sur une des coulées les plus récentes[32]. Cette éruption est concomitante avec une autre du Mauna Loa. Selon certaines hypothèses, dans un passé récent, le Hualālai pourrait avoir connu des éruptions synchrones à la fois avec le Mauna Loa et le Kīlauea[8].

Le Hualālai à proprement parler n'est plus entré en éruption depuis le début du XIXe siècle. Il est toutefois lié à quatre événements plus récents. En 1859, le Puʻu Waʻawaʻa a émis une coulée de lave de 275 mètres d'épaisseur parallèle à celle de Puʻu Anahulu et qui a rejoint l'océan au niveau de la baie de Kiholo. En 1877, une éruption sous-marine s'est produite dans la baie de Kealakekua[30]. En 1929, plusieurs séismes, dont deux de magnitude 5,5 et 6,5 ressentis jusqu'à Honolulu, ont secoué le volcan pendant un mois, causant pour 100 000 $ (équivalent de 1,2 million en 2010) de dégâts au district de Kona. Ils ont probablement été causés par des mouvements de magma peu profonds mais aucune émission n'a eu lieu à la surface[8],[30]. Le séisme de 2006, dont l'épicentre se situe au nord de la baie de Kiholo, a provoqué des dommages encore plus importants[33].

Histoire humaine

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Vue du vivier de Kaloko.

Le Hualālai abrite une population humaine autochtone depuis plusieurs siècles. Le sanctuaire d'Ahu A ʻUmi Heiau est construit dans la seconde moitié du XVe siècle sur le plateau aride à l'est de la montagne[34]. Le parc historique national de Kaloko-Honokōhau se trouve sur la côte sud-ouest du Hualālai, sur le site d'une ancienne colonie hawaïenne. Bien que cette région fût appelée kekaha ʻaʻole wai (littéralement les « terres sans eau »), le terrain volcanique accidenté accueillait de nombreuses installations de pêcheurs attirés par l'abondante vie marine. Kaloko est un ancien vivier en pierres sèches (loko kuapa en hawaïen) construit dans une crique naturelle[26].

Kamakahonu, la baie de Holualoa et celle de Keauhou sont des lieux de villégiature appréciés de la cour hawaïenne bien avant l'occidentalisation de l'archipel. C'est en ces lieux que Kamehameha Ier séjourne après sa campagne menée pendant huit ans pour unifier le royaume. Sa mort, en 1819, déclenche des émeutes sociales amplifiées par l'arrivée de missionnaires chrétiens à Hawaï en 1820. L'église de Mokuaikaua, bâtie en 1837, en pierres volcaniques et en morceaux de coraux, existe encore au début du XXIe siècle. Le palais de Huliheʻe, où plusieurs des derniers rois d'Hawaï ont passé leurs jours, a été préservé et transformé en musée en 1927[35].

L'essentiel du café Kona est produit sur le flanc méridional du Hualālai, près d'Holualoa[36]. Le grossiste Henry Nicholas Greenwell et ses descendants possèdent une vaste propriété sur ce versant[37]. La route qui relie la Māmalahoa Road et la Queen Kaʻahumanu Road au-dessus de Kailua-Kona est nommée en l'honneur de Frank « Palani » Greenwell[38].

La zone d'entraînement de Pohakuloa, au nord-est de la montagne, fournit un terrain d'exercice isolé à l'Armée de terre des États-Unis et au Corps des Marines des États-Unis. Elle est accessible par la Hawaii Route 200, surnommée Saddle Road, qui traverse le plateau séparant le Hualālai du Mauna Kea[39].

Prévention

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Carte des zones à risques liés au volcanisme.

Bien que la dernière éruption du Hualālai remonte à plus de deux cents ans, il est probable qu'il entre de nouveau en éruption dans un futur proche. En effet, son cycle d'activité est estimé à deux ou trois cents ans[30]. Il présente un risque certain pour les communautés vivant à ses pieds. Par exemple, en cas d'éruption similaire à celle de 1801, Kailua-Kona, située à 25 kilomètres du sommet, pourrait être recouverte de lave en quelques heures[8]. L'ensemble du volcan a un risque évalué à 6 sur 9[40], en raison de la vitesse de progression de la lave sur les pentes et de la faible distance par rapport aux côtes, qui font que la menace n'y est pas moins élevée qu'aux abords immédiats du rift[41].

Depuis 1971, l'observatoire volcanologique d'Hawaï effectue un suivi régulier de l'activité sismique grâce à une station située à trois kilomètres à l'est du sommet qui permet de surveiller le volcan. Depuis cette date, pas un seul essaim tellurique ni aucun trémor, qui constitueraient un signe annonciateur d'une reprise d'activité, n'ont été enregistrés. Plusieurs séismes de magnitude 4 ou supérieure sont ressentis chaque année au Hualālai mais ils sont attribués à une source profonde, au large, dans la zone de rift nord-ouest, et ne sont pas liés à des mouvements magmatiques[8].

En 2010, l’United States Geological Survey a engagé un renouvellement de son matériel d'enregistrement et de télémesure, grâce à des fonds alloués par le Plan de relance économique de 2009. L'agence prévoit d'ajouter un nouveau sismographe et trois capteurs supplémentaires pour enregistrer l'activité du Hualālai. De surcroît, l'observatoire volcanologique utilise des mesures GPS pour évaluer les faibles variations de topographie, témoins de remontées de magma. Depuis 1984, aucun changement n'a été mis en évidence[30].

Randonnée et tourisme

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Vue du Hualālai depuis Honokōhau.

L'Hawaii Belt Road contourne le Hualālai par l'ouest. Elle est constituée de la Māmalahoa Road, ou route 190, qui relie Waimea à Kailua-Kona, et de la Queen Kaʻahumanu Road qu'elle surplombe[42].

Le volcan et ses cônes, dont l'ascension est relativement aisée, constituent une destination appréciée des randonneurs[25]. Toutefois, le sommet et la plus grande partie des terres autour appartiennent à l'école Kamehameha, qui interdit régulièrement leur accès. La quasi-totalité des itinéraires vers le sommet passant par la propriété, l'ascension est donc considérée comme illégale, même si de nombreux randonneurs passent outre en n'étant pas inquiétés du fait d'une application laxiste des mesures d'interdiction[24]. Les buts les plus prisés sont les cratères de Luamakami et sa « sœur » Puhia Pele, qui sont les plus profonds de l'île. Le second a été exploré jusqu'à 263 mètres sous sa surface et le Luamakami est connu pour s'enfoncer encore plus profondément[24]. Leurs parois peuvent être descendues en rappel puis remontées avec le matériel adéquat.

La côte sud-ouest ensoleillée du Hualālai est une destination populaire abritant plusieurs stations touristiques. La première, Kona Village resort, a été construite en 1961. Depuis, des plages, parcs et terrains de golf ont été aménagés[43]. Quelques installations ont subi des dégâts à la suite du tsunami engendré par le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku[44].

Protection de l'environnement et du patrimoine

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Carte des zones naturelles protégées de l'île d'Hawaï.

Les versants du Hualālai sont protégés par plusieurs réserves environnementales. Le sanctuaire naturel sauvage de la forêt de Puʻu Waʻa Waʻa a été créé en 1992 afin de servir de terrain de recherche à long terme pour l'étude des forêts tropicales humide et sèche de l'île d'Hawaï. Il se situe au nord-nord-ouest du sommet et s'élève jusqu'à 1 920 mètres d'altitude. De nombreuses coulées de lave datant du XIXe siècle fournissent un habitat unique. La partie la plus haute et la plus méridionale du sanctuaire est doublée d'un sanctuaire ornithologique[14].

La réserve forestière d'État d'Honuaʻula, composée de deux parcelles à l'ouest-nord-ouest et à l'ouest-sud-ouest du sommet, protège une vaste forêt d’Acacia koa (ou simplement koa localement) abritant également Myoporum sandwicense (naio) et Sophora chrysophylla (māmane) sous forme d'arbrisseaux, Rubus hawaiensis (ʻākala) en sous-bois et des espèces variées de fougères. Au total, cette réserve s'étend sur 265 hectares et préserve un écosystème qui a largement été déboisé en dehors de ses limites[45],[46]. La réserve forestière d'État de Wai Aha Spring, au sud-ouest du sommet, est quelque peu marécageuse et abrite l'espèce sempervirente Metrosideros polymorpha (ʻōhiʻa lehua), la ligneuse Freycinetia arborea (ʻieʻie) et Sadleria cyatheoides (ʻamaʻu) qui couvre densément le sol en sous-bois[45].

La protection environnementale au Hualālai est complétée par les parcs d'État côtiers de Kekaha Kai (Kona Coast)[47] qui couvre 650 hectares à l'ouest-nord-ouest du volcan[48] et d'Old Kona Airport d'une superficie de 42 hectares au sud-ouest du sommet[49], qui est couplé avec une zone de conservation de la vie marine deux fois plus étendue[50].

Le parc historique national de Kaloko-Honokōhau a été établi le sur 470 hectares à l'ouest du Hualālai puis reconnu comme tel le dans le but de préserver, protéger et interpréter les activités et la culture traditionnelles des natifs d'Hawaï[51],[52].

Articles connexes

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Bibliographie

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  • (en) Gordon A. Macdonald, Agatin T. Abbott et Frank L. Peterson, Volcanoes in the Sea: The Geology of Hawai`i, University of Hawai`i Press, , 517 p. (ISBN 978-0824808327)
  • (en) Charles A. Wood et Jürgen Kienle, Volcanoes of North America: The United States and Canada, Cambridge University Press, (ISBN 978-0521438117)

Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Visualisation sur l'USGS.
  2. a b c d et e (en) « Hualalai - Hawai`i's Third Active Volcano », Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey (consulté le )
  3. (en) « History of the Hawaiian Language »
  4. (en) « Hualalai Academy - History »
  5. (en) Tom Bush, Lynn Simmons et Don Swanson, Geology of Kīlauea volcano and nearby locations of Mauna Loa and Mauna Kea volcanoes, Big Island Of Hawai’i, Northwest Geological Society, Society Publications in Pacific Northwest Geology, (lire en ligne [PDF])
  6. (en) « Feature Detail Report for: Hualālai », Geographic Names Information System (GNIS), United States Geological Survey
  7. a et b (en) « Hualalai Volcano: Kailua-Kona's intriguing neighbor », Observatoire volcanologique d'Hawaï, United States Geological Survey,
  8. a b c d e f g h et i (en) Ken Rubin, « Hualalai Volcano », Hawaiian Center for Volcanology
  9. a et b (en) G.A. Macdonald et A. T. Abbott, Volcanoes in the Sea, Univ. of Hawaiʻi Press, , p. 441
  10. a b et c (en) « Volcano Information: Hualalai », United States Geological Survey,
  11. a et b (en) « When Hualalai Turned Viscous », Volcano Watch, United States Geological Survey,
  12. (en) P.W. Lipmana et M.L. Coombs, « North Kona slump: Submarine flank failure during the early(?) tholeiitic shield stage of Hualalai Volcano », Journal of Volcanology and Geothermal Research, no 151,‎ , p. 189–216 (DOI 10.1016/j.jvolgeores.2005.07.029, lire en ligne)
  13. (en) USGS Hawaii geology pamphlet, Geological Map of the State of Hawaii, United States Geological Survey, (lire en ligne [PDF]), p. 48–50
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  16. (en) « Kehena 181B, Hawaii (514245) », Western Regional Climate Center
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  35. (en) Betty Fullard-Leo, Kailua-Kona: A Royal Retreat, Coffee Times, (lire en ligne)
  36. (en) « Kona Coffee – What Makes It So Unique? », Kona Coffee Council,
  37. (en) Gerald Kinro, A cup of aloha: the Kona coffee epic, University of Hawaii Press, (ISBN 9780824826789, lire en ligne), p. 14
  38. (en) Lloyd J. Soehren, Lookup of Palani, Hawaiian place names, Ulukau, the Hawaiian Electronic Library, (lire en ligne)
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  40. (en) John Watson, « Volcanic and Seismic Hazards on the Island of Hawaii: Lava Flow Hazard Zone Maps », United States Geological Survey,
  41. (en) John Watson, « Lava Flow Hazard Zone Maps: Hualalai », United States Geological Survey,
  42. (en) « Hawaii Highways »,
  43. (en) « Kūkiʻo »
  44. (en) Jane Engle, « 2 Big Island resorts still closed because of tsunami damage », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
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  48. (en) « Kona Coast Kekaha Kai State Park »
  49. (en) « Old Kona Airport State Recreation Area », Hawaii's State Parks
  50. (en) « Marine Life Conservation District - Hawai`i - Old Kona Airport »
  51. (en) Hawaiian National Park Language Correction Act of 2000 (S.939) (lire en ligne [PDF])
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