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« Percheron » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2011|TdQ}}
{{voir homonymes|Percheron (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Percheron (homonymie)}}
{{Infobox Race
{{Infobox Race
| charte = cheval
| charte = cheval
| nom = Percheron
| nom = Percheron
| image = [[Fichier:Percheron 3 stehend rechts.jpg|280px|]] [[Fichier:Percheron3.jpg|280px]]
| image = Percherons attelés mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber15 (24000846981).jpg
| taille image = 280
| légende = En haut : Percheron de type trait présenté à [[Equitana]]<br />
| légende = Percherons attelés au mondial 2011 de la race, [[haras national du Pin]].
En bas : Percheron de type diligencier aux États-Unis
| origine = [[Comté du Perche|Perche]], [[Normandie]], {{France}}
| origine = [[Perche (région naturelle)|Perche]], [[France]]
| région d'élevage = {{France}}, {{États-Unis}}, {{Royaume-Uni}}, {{Canada}}
| région d'élevage = France, [[États-Unis]], [[Royaume-Uni]], [[Canada]], Afrique du Sud, Australie.
| morphologie = [[Cheval de trait]]
| morphologie = [[Cheval de trait]]
| taille = 1,60 à 1,85 m<ref name="Fichara"/>
| taille = 1,60 à {{unité|1.85|m}}
| poids = 500 à 1200 kg<ref name="Fichara"/>
| poids = 500 à 1200 kg
| robe = [[Gris (cheval)|Grise]] ou [[noir (cheval)|noire]]<ref name="Fichara"/>.
| robe = [[robe grise du cheval|Grise]] ou [[robe noire du cheval|noire]]
| tête = Profil rectiligne ou camus<ref name="Reglara"/>
| tête = Profil rectiligne ou camus
| pieds = Larges et solides, avec peu de [[fanons (cheval)|fanons]]<ref name="Reglara"/>
| pieds = Larges et solides, avec peu de [[fanons (cheval)|fanons]]
| caractère = Docile
| caractère = Docile
| utilisation = [[Attelage (équitation)|Attelage]] principalement
| utilisation = [[Traction hippomobile]] principalement
| Stud-book = Créé en 1883
| Stud-book = [http://www.haras-nationaux.fr/fileadmin/bibliotheque/Reglementation/Stud-books/Chevaux_de_trait/Reglement_Percheron-01-04-2011.pdf Standard français] <br /> [http://www.percheron.org.uk Standard britannique] <br /> [http://www.percheronhorse.org Standard américain]
}}
}}


Le '''Percheron''' est la plus connue des [[race chevaline|races]] de [[cheval|chevaux]] françaises. Ce [[cheval de trait]] est issu selon la [[légende]] d'[[arabe (cheval)|étalons arabes]] amenés dans le [[comté du Perche]] au {{s|VIII|e}}, mais il est en vérité le résultat d'une longue sélection par ses éleveurs. Sa capacité à déplacer rapidement des [[véhicule hippomobile|véhicules hippomobiles]] à l'[[attelage (équitation)|attelage]] au trot est privilégiée dès la fin du {{s|XVIII|e}} et le début du {{s|XIX|e}}, ce qui lui vaut son surnom de « diligencier » et son emploi massif pour [[Poste|les postes]] et la compagnie des [[omnibus]]. Avec l'arrivée du [[chemin de fer]], il est sélectionné pour tracter de plus lourdes charges au pas et au trot, en travail agricole et au [[labour]].
Le '''Percheron''' est un [[cheval de trait]], et la plus connue des [[Race de chevaux|races]] de [[cheval|chevaux]] [[France|françaises]]. Issu selon la [[légende]] d'[[arabe (cheval)|étalons arabes]] amenés dans le [[Perche (province)|comté du Perche]], il résulte plus vraisemblablement de la sélection de ses éleveurs, menée tout au long du {{s-|XIX}}. Le Percheron est initialement élevé pour sa capacité à déplacer rapidement des [[Liste des véhicules hippomobiles|véhicules hippomobiles]] à l'[[attelage (équitation)|attelage]] au trot, ce qui lui vaut son surnom de « diligencier ». Massivement employé pour [[Poste|les postes]] et la compagnie des [[omnibus]], il est ensuite réorienté avec l'arrivée du [[chemin de fer]]. Il tracte des charges de plus en plus lourdes au pas et au trot, en travail agricole et au [[labour]].


Son [[stud-book]] ouvre en 1883 en France sous l'impulsion des américains, exporté partout dans le monde, il devient l'une des races de trait les plus répandues, en particulier aux [[États-Unis]] et au [[Royaume-uni]], où il participe à la [[conquête de l'Ouest]] puis est utilisé massivement [[cheval durant la Première Guerre mondiale|durant la Première Guerre mondiale]]. Il connait une forte régression avec la [[motorisation]] et, en France, n'est plus élevé que pour sa [[viande de cheval|viande]] à partir des [[années 1970]]. Son élevage redémarre dès les [[années 1960]] aux [[États-Unis]], mais il faut attendre les [[années 1990]] pour observer le même regain en France, époque où il est exporté au [[Japon]] pour les courses de [[trait-tract]]. Les {{formatnum:20000}} membres de la race recensés dans le monde en 2009 restent néanmoins menacés.
Son [[registre généalogique]] est ouvert en 1883 en France, sous l'impulsion des Américains. Exporté partout dans le monde, le Percheron devient l'une des races de chevaux de trait les plus répandues, en particulier aux [[États-Unis]] et au [[Royaume-Uni]]. Il participe à la [[conquête de l'Ouest]], puis est utilisé [[cheval durant la Première Guerre mondiale|durant la Première Guerre mondiale]]. Il connaît une forte régression avec la [[Moteur|motorisation]] des transports, et, en France, n'est plus élevé que pour sa [[viande de cheval|viande]] à partir des [[années 1970]]. Son registre englobe celui d'autres races de chevaux de trait françaises en 1966. L'élevage du Percheron redémarre dès les [[années 1960]] aux [[États-Unis]], mais il faut attendre les [[années 1990]] pour observer le même regain en France, époque où il est exporté vers le [[Japon]] pour les courses de [[trait-tract]].


Ce cheval grand et puissant à [[cheval à sang froid|sang froid]], réputé docile et facile à manœuvrer, porte une [[robe (cheval)|robe]] [[gris (cheval)|grise]] ou [[noir (cheval)|noire]]. Il retrouve une certaine place en [[attelage (équitation)|attelage de loisir]] et pour les activités de [[débardage]], l'élevage pour la viande ne concernant plus qu'un tiers des effectifs. Les éleveurs français tentent d'alléger son modèle pour le rendre plus sportif en important des étalons américains pour le croisement.
Ce cheval grand et puissant à [[cheval à sang froid|sang froid]], réputé docile et facile à manœuvrer, arbore une [[Robe du cheval|robe]] [[Robe grise du cheval|grise]] ou [[Robe noire du cheval|noire]]. Il retrouve une certaine place en [[attelage (équitation)|attelage de loisir]] et pour les activités de [[débardage]], l'élevage pour la viande ne concernant qu'un tiers des effectifs. Depuis les années 2000, les éleveurs français allègent son modèle pour le rendre plus sportif, en important des étalons américains en croisement. Les {{nombre|20000|membres}} de la race recensés dans le monde en 2009 restent vulnérables en raison de l'éparpillement des effectifs.


== Étymologie et terminologie ==
== Étymologie et terminologie ==
L'usage du nom de « percheron » en tant que cheval de trait a supplanté l'adjectif, au point que le [[Petit Robert]] donne la définition suivante : {{citation|le percheron est le cheval de trait}}<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=112}}</ref>. Ce nom est issu de la région du [[Comté du Perche|Perche]], berceau d'origine de la race. Les [[haras nationaux (France)|haras nationaux français]]<ref name="Reglara"/>, la Société Hippique Percheronne<ref>{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/percheron/|titre=Percheron|éditeur=Société Hippique Percheronne|consulté le=3 septembre 2011}}</ref> et de nombreux ouvrages<ref group="Note">Comme celui de Marcel Mavré, cité en bibliographie</ref> utilisent la graphie {{Citation|Percheron}} avec une majuscule, cependant cette tolérance n'est pas encore admise par les dictionnaires<ref>Encyclopédie Larousse 2009 [http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Perche/137573]</ref>{{,}}<ref>Le Petit Robert 2010 en ligne [http://lerobert.demarque.com/fr/fr/dictionnaire-francais-en-ligne/petit-robert]</ref>{{,}}<ref>Dictionnaire en ligne 2010 [http://le-dictionnaire.com]</ref>. Le dictionnaire de l'[[Académie française]] dans sa dernière édition publiée au [[Journal officiel de la République française|Journal officiel]] le 21 mars 2007 fait la différence entre « percheron », cheval de trait, et « Percheron », habitant du Perche<ref>Dictionnaire de l’Académie française [http://atilf.atilf.fr/academie9/htm]</ref>.
Souvent, le nom de « Percheron » est perçu par erreur comme un synonyme de « cheval de trait », alors que le Percheron est une race de chevaux de trait<ref group="P">{{Article|titre=Le percheron|lire en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Star/2004/n-155-aout/Connaissance/Le-percheron|périodique=[[Cheval Star]]|année=2004|mois=août|numéro=155}}.</ref>. D'après l'ethnologue [[Bernadette Lizet]], cet usage est fréquent au point que ''[[Le Petit Robert]]'' en a donné la définition suivante : {{citation|le percheron est le cheval de trait}}{{sfn|Lizet|1989|p=112}}. Ce nom est issu de la région du [[Perche (province)|Perche]], un très ancien comté de France, berceau d'origine de la race{{sfn|Langlois|2012|p=1}}. L'[[Institut français du cheval et de l'équitation]]<ref group="A">{{lien web|url=https://equipedia.ifce.fr/elevage-et-entretien/race-et-robe/races-dequides-et-stud-book/percheron|titre=Percheron|auteur=Société Hippique Percheronne de France|éditeur=[[Institut français du cheval et de l'équitation]]|date=26 février 2019|consulté le=25 mars 2023}}.</ref> et de nombreux ouvrages<ref group="Note">Dont {{harvsp|Kholová|1997|p=82}}, {{harvsp|Mavré|2004|p=rech. « Percheron »}} et {{harvsp|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=chap. « Percheron »}}.</ref> utilisent la graphie {{Citation|Percheron}} avec une majuscule, cependant cette tolérance n'est pas encore admise par les dictionnaires<ref>{{lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Perche/137573|titre=Perche|éditeur=Encyclopédie Larousse|année=2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://lerobert.demarque.com/fr/fr/dictionnaire-francais-en-ligne/petit-robert|titre=percheron|éditeur=Le Petit Robert|année=2010}}.</ref>. Le dictionnaire de l'[[Académie française]] dans sa {{9e}} édition publiée au [[Journal officiel de la République française|Journal officiel]] le {{date|21|mars|2007}}, différencie « percheron », cheval de trait, et « Percheron », habitant du Perche<ref>{{lien web|url=https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P1470|titre=Percheron|éditeur=Dictionnaire de l’Académie française|consulté le=25 mars 2023}}.</ref>.


Pour leur part, les associations britanniques<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheron.org.uk|titre=British Percheron Horse Society|consulté le=3 septembre 2011}}</ref> et américaines<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheronhorse.org|titre=Percheron Society of America|consulté le=3 septembre 2011}}</ref> ainsi que les ouvrages anglophones emploient tous la majuscule.
Les associations britanniques<ref group="A">{{Lien web|lang=en|url=http://www.percheron.org.uk|titre=British Percheron Horse Society|consulté le=3 septembre 2011}}.</ref> et américaines<ref group="A">{{Lien web|lang=en|url=http://www.percheronhorse.org|titre=Percheron Society of America|consulté le=3 septembre 2011}}.</ref>, ainsi que les ouvrages anglophones, emploient tous la majuscule, mais il est vrai que les règles orthographiques de l'anglais sont différentes de celles du français.

== Sources ==
Le Percheron suscite un grand nombre de [[publication]]s en français à partir de l'époque de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]<ref group="S" name="InSituOrne"/>.

L'un des ouvrages majeurs, ''Le cheval percheron'', est publié en 1866 par Charles du Haÿs, qualifié d'{{citation|éminent hippologue percheron}}{{sfn|Trolet|1907|group="H"|p=2-3 ; 35}}. En 1886, l'importateur et promoteur américain de Percherons W. T. Walters le traduit à ses frais vers l'[[anglais]]{{sfn|Mischka|1991|p=39}}. Les propos de Du Haÿs sont, d'après Georges Trolet, souvent repris par d'autres [[Hippologie|hippologues]] sans contrôle de leur véracité, et notamment par l'inspecteur des haras [[Eugène Gayot]]{{sfn|Trolet|1907|group="H"|p=3}}.

Beaucoup plus récemment, l'auteur Jean-Léo Dugast a publié les ouvrages ''Le Cheval Percheron'' (1996), ''Sur les traces du cheval percheron'' (2007), ''Le Percheron'' (2011), ''Cheval percheron, cheval du monde'' (2014), ''Le siècle d'or du cheval percheron'' (2019) et ''L'épopée percheronne'' (2023){{sfn|Dugast|2023|p=}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
Le Percheron provient du {{citation|[[Perche (région naturelle)|Perche]] aux bons chevaux}}, région bordée par la vallée de l'[[Huisne]] et ses pâturages riches{{sfn|Dugast|2007|p=présentation}}{{,}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=192}}. Ce lieu est très propice à l'élevage grâce à la qualité des [[Prairie (agriculture)|herbage]]s, aux sous-sols calcaires, au sol [[argile]]ux et au climat tempéré<ref group="Note">Un éleveur parisien venu s'installer dans le Perche rapporte l'exemple d'un cheval venu d'une autre région qui a pris {{unité|200|kg}} en six mois après s'être nourri de l'herbe du pays. Voir {{harvsp|Migeon|2010|id=MigAR|p=37}}.</ref>{{,}}{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}{{,}}{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=13}}.
Le Percheron est d'origine française, mais son exportation dans de nombreux pays a vu l'apparition d'autres lignées, et l'ouverture de [[stud-book]]s aux [[États-Unis]], au [[Canada]] et en [[Angleterre]]. Il est incontestablement le cheval français le plus connu du grand public<ref name="Dal'Secco28">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=28}}</ref>{{,}}<ref name="Edwards192">{{harvsp|Edwards|2006|p=192}}</ref>, le cheval de trait le plus connu de tous<ref name="Petitfuté"/> et le plus exporté dans le monde<ref name="Chepo118">{{harvsp|Collecif|2002|p=118}}</ref>. Sa vaste diffusion est le résultat de la capacité des éleveurs du [[comté du Perche|Perche]] à s'adapter à la demande et au marché<ref name="Lizet230"/> : le Perche a produit des chevaux de guerre et de tournoi à l'époque médiévale, puis des [[cheval carrossier|chevaux carrossiers]] pour la [[Poste]], et enfin le [[cheval de trait]] dont l'agriculture avait besoin<ref name="Leboucq18"/>


L'exportation du Percheron vers de nombreux pays a vu l'apparition d'autres lignées aux [[États-Unis]], au [[Canada]] et en [[Angleterre]]. Sa vaste diffusion résulte de la capacité des éleveurs du Perche à s'adapter à la demande et au marché{{sfn|Lizet|1989|p=230|group="S"}} : ils font naître des chevaux de guerre et de tournoi à l'époque médiévale, puis des [[cheval carrossier|chevaux carrossiers]] pour la [[Poste]], enfin le [[cheval de trait]] dont les agriculteurs ont besoin{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=18}}.
=== Origine ===
[[Fichier:Schabaka07-1.jpg|thumb|left|La race percheronne est réputée pour être issue du [[cheval arabe]].]]
Situé en [[Normandie]], l'une des plus grandes régions d'élevage équin en France (avec la Bretagne)<ref name="Edwards108">{{harvsp|Edwards|2006|p=108}}</ref>, le berceau de la race est bordé par la vallée de l'[[Huisne]] et ses pâturages riches<ref name="Dugast">{{harvsp|Dugast|2007|p=présentation}}</ref>, dans « le Perche aux bons chevaux<ref name="Fichara"/> », un lieu très propice à l'élevage du cheval grâce à la qualité des herbages, aux sous-sols calcaires, au sol [[argile]]ux et au climat tempéré<ref group="Note">Un éleveur parisien venu s'installer dans le Perche rapporte l'exemple d'un cheval venu d'une autre région qui a pris 200 kg en six mois après s'être nourrit de l'herbe du pays. Voir {{harvsp|Migeon|2010|p=37}}</ref>{{,}}<ref name="Chepo118"/>{{,}}<ref name="Leboucq13">{{harvsp|Leboucq|2002|p=13}}</ref>.


=== Origines ===
Plusieurs théories auxquelles se mêlent des croyances populaires circulent quant aux ancêtres de la race percheronne. L'une d'elles fait état de juments capturées aux [[Bretons]] par [[Clovis Ier]] aux alentours de [[496]], puis d'[[cheval arabe|étalons arabes]] amenés dans la région du Perche par les envahisseurs musulmans du {{s|VIII|e}}. La théorie de Charles du Haÿs, auteur du {{s|XIX|e}} et grand défenseur du cheval arabe pour qui le Percheron est {{citation|un Arabe qui aurait poursuivi son évolution pendant des siècles en s'adaptant à un climat plus rude et à un emploi de cheval de trait}}<ref name="Edwards192"/>, serait que la cavalerie prise aux [[Maures]] à la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]] aurait été amenée dans le Perche par les vainqueurs, et y aurait fait souche en donnant les ancêtres de la race percheronne<ref>{{harvsp|du Haÿs|1868|p=17}}</ref>. Cette histoire est toujours mentionnée comme une vérité par la Société Hippique Percheronne<ref name="SHPH">{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/percheron/histoire.html|titre=Histoire|éditeur=Société Hippique Percheronne de France|consulté le=6 septembre 2011}}</ref> et bon nombre d'ouvrages de vulgarisation<ref name=Hendricks/>{{,}}<ref name="Draper48">{{harvsp|Draper|2006|p=48}}</ref>.
[[Fichier:Jument percheronne-GAYOT ATLAS STATISTIQUE 1850.jpg|vignette|gauche|Jument percheronne vue par Lalaisse, vers 1850.]]
Une autre théorie s'appuie sur la parenté étroite entre le Percheron et le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]], ajoutant qu'il est possible que les ancêtres de la race boulonnaise aient influencé le Percheron en arrivant en [[Bretagne]] pour renforcer les légions de [[Jules César]]<ref name=Hendricks/>.


Les origines de la race percheronne sont incertaines{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=335-336}}.
Il est en revanche indéniable que des croisements avec le [[cheval oriental]] ont été effectués par les comtes du Perche revenus de la [[première croisade]] en 1099, et à la suite d'expéditions dans des territoires revendiqués par l'[[Espagne]]. Du sang espagnol est alors introduit dans la race par [[Rotrou III du Perche]], à partir de [[Castilian|chevaux de Castille]]<ref name=Hendricks/>{{,}}<ref name="Leboucq11">{{harvsp|Leboucq|2002|p=11}}</ref>.


Une [[analyse génétique]] de Michael Cieslak et ses collègues, publiée en 2010, a permis de détecter un [[haplotype]] {{citation|ancien et singulier}}, nommé « ibérique B », chez les races Percheron, [[Arabe (cheval)|Arabe]] et [[Wielkopolski]]<ref group="S" name="Cieslak">{{Article|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Cieslak|prénom2=Melanie|nom2=Pruvost|prénom3=Norbert|nom3=Benecke|prénom4=Michael|nom4=Hofreiter|titre=Origin and History of Mitochondrial DNA Lineages in Domestic Horses|périodique=PLOS ONE|volume=5|numéro=12|date=20 décembre 2010|issn=1932-6203|pmid=21187961|pmcid=PMC3004868|doi=10.1371/journal.pone.0015311|lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0015311|consulté le=2023-03-27|pages=e15311|format=html|accès url=libre}}.</ref>. Ces chercheurs attribuent l'existence de cet haplotype chez les chevaux percherons à un {{citation|signe d'échanges commerciaux entre les peuples ibériques et français dans les temps anciens}}<ref group="S" name="Cieslak"/>. Des [[Hémogramme|analyses]] sur les marqueurs génétiques sanguins, publiées en 1976, ne permettent pas d'attester une origine arabe<ref group="S">{{article|nom1=Kaminski|prénom1=Marie|nom2=Van de Weghe|prénom2=A.|nom3=Bouquet|prénom3=Y.|nom4=Podliachouk|prénom4=Luba|nom5=Beaud|prénom5=Roselyne|nom6=Pigache|prénom6=Françoise|nom8=Genna|prénom8=M. J. M.|année=1976|titre=Marqueurs génétiques sanguins chez les chevaux de trait en France|périodique=Annales de génétique et de sélection animale|volume=8|numéro=4|pages=449-460|éditeur=EDP Sciences|url=https://www.gse-journal.org/articles/gse/pdf/1976/04/AGSE_0003-4002_1976_8_4_ART0002.pdf|format=pdf|accès url=libre}}.</ref>. Un [[Bayésianisme|modèle bayésien]] de [[Distance génétique (génétique des populations)|distances génétiques]] sur 20 races de chevaux montre une parenté entre le Percheron et le [[Trait belge]]<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Andrea|nom1=Criscione|prénom2=Salvatore|nom2=Mastrangelo|prénom3=Enrico|nom3=D’Alessandro|prénom4=Serena|nom4=Tumino|titre=Genome‐wide survey on three local horse populations with a focus on runs of homozygosity pattern|périodique=Journal of Animal Breeding and Genetics|volume=139|numéro=5|date=2022-09|issn=0931-2668|issn2=1439-0388|pmid=35445758|pmcid=PMC9541879|doi=10.1111/jbg.12680|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jbg.12680|consulté le=2023-03-27|pages=540–555|format=pdf|accès url=libre}}.</ref>, déjà soulignée en 2013 dans l'étude de Jessica L. Petersen et de ses collègues, qui place le Percheron dans un cluster de races de chevaux originaires du continent européen, avec le Trait belge, le [[Franches-Montagnes (cheval)|Franches-Montagnes]] suisse, le [[Finlandais (cheval)|Finlandais]], l'[[Islandais (cheval)|Islandais]], le [[Fjord (cheval)|Fjord]] norvégien et le [[Shetland (cheval)|Shetland]]<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Jessica L.|nom1=Petersen|prénom2=James R.|nom2=Mickelson|prénom3=E. Gus|nom3=Cothran|prénom4=Lisa S.|nom4=Andersson|titre=Genetic Diversity in the Modern Horse Illustrated from Genome-Wide SNP Data|périodique=PLOS ONE|volume=8|numéro=1|date=30 janvier 2013|issn=1932-6203|pmid=23383025|pmcid=PMC3559798|doi=10.1371/journal.pone.0054997|lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0054997|consulté le=2023-03-27|pages=e54997|accès url=libre|format=html}}.</ref>.
Marcel Mavré remarque que ces origines supposées orientales sont invérifiables, et que la théorie est commune à toutes les races majeures de chevaux de trait, à une époque où le [[cheval arabe]] est en faveur. S'il ne nie pas que des documents rapportent des croisements avec des chevaux arabes, et qu'il puisse en rester des traces, tous les [[hippologie|hippologues]] s'accordent pour affirmer que la nature du sol dans le Perche, et surtout la [[élevage sélectif|sélection]] des chevaux par les éleveurs ont façonné leur modèle bien davantage que cette origine supposée, qui plus est vieille de plusieurs siècles<ref name="Mavré40">{{harvsp|Mavré|2004|p=40}}</ref>{{,}}<ref name="Lizet230"/> :


Charles du Haÿs estime que le Percheron serait {{citation|un [[Arabe (cheval)|Arabe]] qui aurait poursuivi son évolution pendant des siècles en s'adaptant à un climat plus rude et à un emploi de cheval de trait}}{{sfn|Edwards|1992|p=170}}{{,}}{{sfn|Du Haÿs|1866|group="H"|p=21}}. Cette hypothèse d'une origine arabe, non démontrée, reste mentionnée comme une vérité par bon nombre d'ouvrages de vulgarisation{{sfn|Draper|2006|p=48}}{{,}}{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}{{,}}{{sfn|Swinney|2006|p=175}}.
{{citation bloc|Bien que les influences du sol ne soient pas étrangères à la formation du cheval Percheron, plus qu'aucune autre il a été une création directe de l'éleveur.|Marcel Mavré<ref name="Mavré7">{{harvsp|Mavré|2004|p=7}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Citation originale d'[[Eugène Gayot]] : « Bien que les influences du sol et du climat ne soient pas restées étrangères à la formation du cheval percheron, moins qu'un autre cependant, moins que le breton ou le boulonnais, par exemple, il en a été le produit direct, plus qu'aucun autre il a été une création directe de l'éleveur. La main de l'homme a été si puissante ici qu'on lui a accordé la plus grande part », dans la revue d'agriculture pratique : {{harvsp|Gayot|1863|p=402}}</ref>.}}


Bonnie Lou Hendricks ([[université de l'Oklahoma]]) fait remonter l'origine du Percheron à l'[[Glaciation|âge glaciaire]] ou l'[[Antiquité]], citant l'hypothèse d'une parenté étroite avec le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] (également mise en avant par l'auteur autrichien [[Martin Haller (journaliste)|Martin Haller]]<ref name="Haller"/>), via des chevaux amenés en [[Grande-Bretagne]] pour renforcer les légions de [[Jules César]], et celle d'une origine par les chevaux celtiques noirs du Nord de l'Europe{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}. Les comtes du Perche revenus de la [[première croisade]] en 1099 introduisent des chevaux orientaux dans la région, et réitèrent ces introductions à la suite d'expéditions dans des territoires revendiqués par l'[[Espagne]]{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}. Des chevaux ibériques de Castille sont introduits par [[Rotrou III du Perche]]{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=11}}. Le haras du Pin, créé en 1730 et haut lieu de l'élevage percheron, accueille des étalons arabes et barbes{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=11}}. Marcel Mavré remarque que les influences éventuelles de chevaux arabes sur le Percheron sont invérifiables, et que cette revendication d'origines orientales est commune à toutes les races majeures de chevaux de trait{{sfn|Mavré|2004|p=40}}, un point également souligné par l'ethnologue [[Bernadette Lizet]], qui souligne une {{citation|course à l'ancêtre primordial}} valorisant l'Arabe<ref group="S" name="LizetSang">{{Article|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Lizet|titre=Le « sang sous la masse »|périodique=Terrain. Anthropologie & sciences humaines|numéro=10|date=1988-04-01|issn=0760-5668|doi=10.4000/terrain.2925|lire en ligne=https://journals.openedition.org/terrain/2925|consulté le=2023-03-27|accès url=libre|format=pdf|pages=8–22}}.</ref>. [[CAB International]] note que la revendication de parenté entre le Percheron et l'Arabe repose sur la morphologie de sa tête, et non sur des preuves historiques{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=494|id=Porter}}. Si des croisements avec des chevaux arabes sont attestés dans le Perche, les [[hippologie|hippologues]] s'accordent sur un rôle majeur joué par la nature du sol, et surtout par l'[[élevage sélectif des animaux|élevage sélectif]]{{sfn|Mavré|2004|p=40}}{{,}}{{sfn|Lizet|1989|p=230|group="S"}} :
L'ethnologue Bernadette Lizet rejoint cet avis en affirmant qu'aucune race [[cheval de trait|de trait]] n'existait avant la [[révolution industrielle]] et la recherche de la productivité agricole : « Dans le Perche, il n'a fallu qu'une centaine d'années pour métamorphoser le [[bidet (cheval)|bidet]] à demi sauvage des landes et des terres vagues en cheval de trait<ref name="Lizet108"/> ».
La question de savoir si les ancêtres du Percheron ont pu servir<ref name="Edwards192"/> ou non<ref>{{lien web|url=http://federation-francaise-medievale.fr/le-destrier-medieval-etait-il-un-cheval-de-trait/|titre=Le destrier médiéval était-il un cheval de trait ?|éditeur=Fédération Française Médiévale|auteur=Amélie Tsaag Valren|date=22 août 2011|consulté le=1{{er}} septembre 2011}}</ref> de [[destrier]]s de guerre fait débat. Au {{s|XVII|e}}, les ancêtres de la race percheronne sont de plus petite taille (environ {{unité|1.57|m}}) et plus agiles que les chevaux actuels<ref name=Edwards/>. Selon l'association américaine de la race, qui se base sur l'observation de peintures, ils sont déjà fréquemment de robe [[gris (cheval)|gris]] clair<ref name=History/>.


{{citation bloc|Bien que les influences du sol ne soient pas étrangères à la formation du cheval Percheron, plus qu'aucune autre il a été une création directe de l'éleveur.|Marcel Mavré{{sfn|Mavré|2004|p=7}}{{,}}<ref group="Note">Citation originale d'[[Eugène Gayot]] : « Bien que les influences du sol et du climat ne soient pas restées étrangères à la formation du cheval percheron, moins qu'un autre cependant, moins que le breton ou le boulonnais, par exemple, il en a été le produit direct, plus qu'aucun autre il a été une création directe de l'éleveur. La main de l'homme a été si puissante ici qu'on lui a accordé la plus grande part », dans la ''Revue d'agriculture pratique'' : {{harvsp|Gayot|1863|p=402}}.</ref>.}}
Pendant la [[guerre civile]] entre 1648 et 1653, la [[gendarmerie]] est accusée de voler tous les chevaux du Perche, ce qui atteste déjà de la bonne qualité des animaux dans la région, utilisés à la traction des [[diligence]]s. Le [[haras du Pin]], créé en 1730 et haut lieu de l'élevage percheron, accueille des étalons arabes et barbes qui influencent la cavalerie locale<ref name="Leboucq11"/>. Des étalons arabes sont croisés avec les juments du Perche afin de produire des montures pour l'armée dès 1760<ref name=OSU/>{{,}}<ref name=Edwards/>, les différents directeurs des haras, dont M. de Fontenay, ont « très certainement fixé et amélioré la qualité du cheval percheron à la fin de l'[[Ancien Régime]] »<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=326}}</ref>. En 1790, avec la suppression des haras, les étalons sont dispersés chez des éleveurs privés<ref name="Leboucq11"/>.


Lizet estime qu'aucune race de chevaux de trait n'existait avant la [[révolution industrielle]] : {{citation|Dans le Perche, il n'a fallu qu'une centaine d'années pour métamorphoser le [[bidet (cheval)|bidet]] à demi sauvage des landes et des terres vagues en cheval de trait{{sfn|Lizet|1989|p=108|group="S"}}}}. Pour la {{Pr}} d'histoire Margaret Derry, de même, l'histoire commerciale du Percheron est celle de la constitution d'un [[Type de chevaux|type]] en race au {{s-|XIX|e}}, pour répondre aux besoins du marché américain{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=233}}.
=== XIX{{e}} siècle ===
[[Fichier:WLA metmuseum Rosa Bonheur The Horse Fair detail.jpg|thumb|left|''Foire aux chevaux'' (détail) par [[Rosa Bonheur]], 1853, conservé au [[Metropolitan Museum of Art]] à [[New York]].]]
[[File:Achille Giroux Percheron dans un pâturage.jpg|thumb|Percheron dans un pâturage par Achille Giroux, vers 1860, conservé au [[musée du Louvre]] à [[Paris]].]]
En 1801, la souche percheronne est presque anéantie suite aux conséquences de la [[Révolution française]] et des [[guerres napoléoniennes]], mais les [[haras sous le Premier Empire|haras sont rétablis sous le Premier Empire]], la sélection des chevaux est remise en valeur<ref name="Leboucq12">{{harvsp|Leboucq|2002|p=12}}</ref>.


=== Sous l'Ancien régime et la Révolution ===
Selon bon nombre de sources, l'histoire de la race percheronne ne débute réellement qu'avec la naissance à [[Mauves-sur-Huisne]] de Jean le Blanc, qui peut être considéré comme l'étalon fondateur, en 1823. Il serait un descendant de Gallipoly, un étalon arabe persan, et tous les Percherons actuels l'auraient pour ancêtre commun<ref>{{harvsp|du Haÿs|1868|p=66-67}}</ref>{{,}}<ref>René Musset, De élevage du cheval en France, Librairie agricole de la maison rustique, 1917, p. 187</ref>{{,}}<ref name="Draper48"/> suite à de très nombreux croisements avec les juments de l'[[orne (département)|Orne]], jusqu'à sa mort en 1856<ref name="Leboucq12"/>. Cependant, « la belle légende de Jean le Blanc, fils d'un étalon de sang oriental et d'une jument indigène », propagée par Charles du Haÿs, suscite aussi le [[scepticisme]]<ref name="Mavré40"/>. La période de gloire du Percheron débute probablement entre 1815 et 1830<ref>Albert Demangeon, ''Géographie économique et humaine de la France'', Volume 1, A. Colin, 1946, p. 224</ref>, de nombreuses foires et des primes d'encouragement sont alors créées, ce qui stimule l'élevage. Dans les [[années 1830]], la [[Beauce (France)|Beauce]] se fournit dans le Perche et créé la variété de trait lourd, parallèlement, les éleveurs du berceau de race importent des poulains [[Breton (cheval)|de Bretagne]] et [[Boulonnais (cheval)|du Boulonnais]] afin de répondre à la demande, au risque de perdre les caractéristiques de la race, qui commençaient alors à se fixer<ref name="Leboucq12"/>.
Pendant la [[guerre civile]], entre 1648 et 1653, la [[gendarmerie]] est accusée de voler tous les chevaux du Comté du Perche, ce qui atteste de la bonne qualité des animaux dans la région, utilisés à la traction des [[diligence]]s{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=11}}. Selon [[Jacques Mulliez]], les différents directeurs de haras, dont M. de Fontenay, ont {{citation|très certainement fixé et amélioré la qualité du cheval percheron à la fin de l'[[Ancien Régime]]}}<ref>{{Ouvrage|titre=Les chevaux du royaume: histoire de l'élevage du cheval et de la création des haras|prénom1=Jacques|nom1=Mulliez|lien auteur1=Jacques Mulliez|éditeur=Montalba|année=1983|passage=326|pages totales=398}}.</ref>. En 1790, avec la suppression des haras, les étalons sont dispersés chez des éleveurs privés{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=11}}. En 1801, la souche percheronne est presque anéantie à la suite des conséquences de la [[Révolution française]] et des [[guerres napoléoniennes]]{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}. Les [[Haras impériaux|haras sont rétablis sous le Premier Empire]], la sélection des chevaux est alors remise en valeur{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}. [[Eugène Gayot]] fait remonter l'origine du Percheron à 1806, lorsque les chevaux commencent à remplacer les bœufs pour les travaux des champs{{sfn|Dugast|2023|p=15}}.


=== Au {{s-|XIX|e}} ===
Le début du {{s|XIX|e}} coïncide aussi avec une forte réduction de l'usage du [[cheval de selle]] en raison de l'amélioration des routes et de l'abandon progressif de la [[traction bovine]] en agriculture, toutes deux propices au [[cheval carrossier]] et au [[cheval de trait]]<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=99}}</ref>. Le Percheron se fait nommer le « diligencier » en raison de sa principale utilisation, qui est la traction des [[diligence]]s<ref name=History/>{{,}}<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=103}}</ref>. Le développement du Percheron de trait est intimement lié à l'[[industrialisation]], au développement du [[commerce]] et aux exigences de rentabilité des utilisateurs privés<ref name="Lizet100"/>. Durant la seconde moitié du {{s|XIX|e}}, la race se fait réellement connaître, et exporter dans de très nombreux pays :
[[Fichier:Giroux-Percheron.jpg|vignette|Percheron dans un pâturage par Achille Giroux, vers 1860, conservé au [[musée du Louvre]] à [[Paris]].]]
Bon nombre de sources, à la suite de Charles Du Haÿs, attribuent aux étalons Godolphin et Gallipoly une régénération du Percheron par le sang arabe, ainsi que l'introduction de la robe gris pommelé<ref group="S" name="InSituOrne"/>{{,}}<ref name="Haller"/>. Du Haÿs cite [[Jean le Blanc]], descendant de Gallipoly né à [[Mauves-sur-Huisne]] en 1823, comme l'ancêtre commun de la race{{sfn|Du Haÿs|1866|group="H"|p=111}}{{,}}<ref group="H" name="Musset">{{ouvrage|prénom1=René|nom1=Musset|titre=De élevage du cheval en France|éditeur=Librairie agricole de la maison rustique|année=1917|passage=187-188}}.</ref>{{,}}{{sfn|Draper|2006|p=48}}. Cet étalon se serait reproduit avec de très nombreuses juments de l'[[orne (département)|Orne]], jusqu'à sa mort en 1856{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}{{,}}{{sfn|Du Haÿs|1866|group="H"|p=111}}. Cependant, {{citation|la belle légende de Jean le Blanc, fils d'un étalon de sang oriental et d'une jument indigène}}{{sfn|Lizet|group="S"|1989|p=103-105}}, suscite le [[Scepticisme scientifique|scepticisme]] de nombreux auteurs et chercheurs<ref group="S" name="InSituOrne"/>{{,}}{{sfn|Mavré|2004|p=40}}{{,}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=192}}. L'ethnologue [[Bernadette Lizet]] y voit une légende généalogique, mise au service du [[capitalisme marchand]]{{sfn|Lizet|group="S"|1989|p=103-105}}.


Le début du {{s|XIX|e}} est propice au [[cheval carrossier]] et au [[cheval de trait]], grâce à l'amélioration des routes{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=99}}. Le Percheron se fait nommer « diligencier » en raison de sa principale utilisation, la traction des [[diligence]]s{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=103}}. Le développement du Percheron de trait est intimement lié à l'[[industrialisation]], au [[commerce]] et aux exigences de rentabilité des utilisateurs privés{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=100}}. Il est exporté vers de très nombreux pays :
{{citation bloc|La race percheronne est celle qui jouit, en Europe et même dans le monde entier, de la plus haute considération. Elle a [...] répandu sur tout le globe la renommée de la petite province française [...]. Cette réputation ne saurait être comparée qu'à celle du [[Pur Sang|cheval anglais]]|Déclaration d'[[André Sanson]] en 1883<ref name="Lizet 115"/>}}


{{citation bloc|La race percheronne est celle qui jouit, en Europe et même dans le monde entier, de la plus haute considération. Elle a [...] répandu sur tout le globe la renommée de la petite province française [...]. Cette réputation ne saurait être comparée qu'à celle du [[Pur-sang|cheval anglais]]|[[André Sanson]], en 1883{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=115}}}}
==== En France ====
[[Fichier:Percheron, draw2.JPG|thumb|left|Pâquerette, jument percheronne née en [[France]] en [[1893]], d'après un dessin de Thomas von Nathusius<ref name=nath>{{de}} Simon von Nathusius et Thomas von Nathusius, ''Die Pferderassen: Atlas der Rassen und Formen unserer Haustiere'' Stuttgart: Eugen Ulmer, 1904</ref>]]
[[Fichier:Rosa Bonheur. Voltaire.jpg|thumb|upright=1.4|Portrait de Voltaire, étalon Percheron noir primé en 1884, par [[Rosa Bonheur]].]]
En France, le Percheron est traditionnellement élevé autour de [[Mortagne-au-Perche]] ([[Orne (département)|Orne]]) et de [[Nogent-le-Rotrou]] ([[Eure-et-Loir]]), aux confins des départements de l'[[Orne (département)|Orne]], de l'[[Eure (département)|Eure]], d'[[Eure-et-Loir]], de [[Loir-et-Cher]] et de la [[Sarthe (département)|Sarthe]]. Il tracte toutes sortes de véhicules hippomobiles. La [[poste]], les messageries et la compagnie des [[omnibus]] forment les plus gros demandeurs au début du siècle<ref name="Lizet100">{{harvsp|Lizet|1989|p=100}}</ref>. L'élevage s'oriente donc vers le développement d'un cheval capable de déplacer de lourds véhicules hippomobiles au [[trot]], le plus rapidement possible. La [[gris (cheval)|robe grise]] est favorisée car les couleurs claires sont plus visibles la nuit, il est même possible qu'une notice de la poste ait spécifié de privilégier l'achat de chevaux gris. Le Percheron a presque le monopole des écuries de poste dans le nord du pays durant le premier quart du {{s|XIX|e}}. Tandis que les charges à tracter s'alourdissent progressivement au fil des années, il est toujours sélectionné pour parcourir les villes et les campagnes au trot attelé<ref name="Lizet104">{{harvsp|Lizet|1989|p=104}}</ref>. Ces chevaux sont réputés capables de parcourir {{unité|60|km}} par jour de cette manière<ref name="Dal'Secco28"/>{{,}}<ref name="Leboucq26"/>. Ils forment aussi la majorité des animaux de roulage employés à [[Paris]]<ref>{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=59}}</ref>{{,}}<ref name="Bouchet53">{{harvsp|Bouchet|1993|p=53}}</ref>, 62% des effectifs de la compagnie parisienne des [[omnibus]]<ref name="Lizet104"/>, et les équipages des grands magasins comme [[Felix Potin]] et le [[bazar de l'Hôtel de Ville]]<ref name="SHPH"/>. Des étalons reproducteurs sont peu à peu acquis dans toute la France, au point que le Percheron est, en 1862, la race dominante dans 67 départements<ref name="Lizet105">{{harvsp|Lizet|1989|p=105}}</ref>.


==== En France au {{s-|XIX|e}} ====
Avec l'arrivée du [[chemin de fer]] au milieu du {{s-|XIX|e}}, les anciennes souches légères du Percheron diligencier sont menacées<ref name="Dal'Secco28-29">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=28-29}}</ref>, mais on n'observe pas de crise chez la race du fait que les chevaux sont nécessaire pour amener les matériaux sur les chantiers de construction<ref name="Bouchet53"/>. La poste cesse totalement d'employer les chevaux en une vingtaine d'années, mais le commerce du cheval de traction lourde reste florissant<ref name="Lizet106">{{harvsp|Lizet|1989|p=106}}</ref> grâce à l'établissement de nouvelles lignes hippomobiles entre les gares et les villages éloignés<ref name="Bouchet53"/>. Les éleveurs font évoluer le modèle du Percheron vers la traction lourde agricole, le [[labour]] et le transport des marchandises réceptionnées sur le quai des gares<ref name=History/>. Les [[haras nationaux (France)|haras nationaux]] et la bourgeoisie marchande, qui recherchent des chevaux trotteurs rapides, ne cessent de s'opposer à l'amplification du gabarit et du poids de la race percheronne<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=114}}</ref>, les haras font appel à toute leur autorité pour promouvoir le Percheron léger. [[Eugène Gayot]] en est « le défenseur le plus engagé », cette attention portée au Percheron est le reflet d'un souvenir du [[système féodal]], la recherche du [[cheval à sang chaud|cheval de sang]] considéré comme supérieur et réservé aux élites, par opposition au cheval « commun et grossier » des paysans. L'élevage de chevaux plus amples étant aussi plus lucratif, la tendance se poursuit<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=116}}</ref>. Edmond Lavalard, vétérinaire responsable de la cavalerie parisienne, s'y oppose à nouveau à la fin du siècle<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=117}}</ref>.
La période de gloire du Percheron débute probablement entre 1815 et 1830<ref group="H">{{ouvrage|prénom1=Albert|nom1=Demangeon|titre=Géographie économique et humaine de la France|volume=1|éditeur=A. Colin|année=1946|passage=224}}.</ref>. De nombreuses [[Foire (économie)|foires]] et des primes d'encouragement sont alors créées, ce qui stimule l'élevage{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}. Dans les [[années 1830]], la [[Beauce (France)|Beauce]] se fournit dans le Perche et crée la variété de trait lourd{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}. Parallèlement, les éleveurs du berceau de race importent des poulains [[Breton (cheval)|de Bretagne]] et [[Boulonnais (cheval)|du Boulonnais]] afin de répondre à la demande, au risque de perdre les caractéristiques de la race, qui commencent alors à se fixer{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=12}}.


Le Percheron est traditionnellement élevé autour de [[Mortagne-au-Perche]] ([[Orne (département)|Orne]]) et de [[Nogent-le-Rotrou]] ([[Eure-et-Loir]]), aux confins des départements de l'[[Orne (département)|Orne]], de l'[[Eure (département)|Eure]], d'[[Eure-et-Loir]], de [[Loir-et-Cher]] et de la [[Sarthe (département)|Sarthe]]. Les éleveurs exportent leurs poulains vers la Beauce, où ils sont éduqués puis revendus pour le marché parisien{{sfn|Langlois|2012|p=1}}. Le nom de « Percheron » est réservé aux poulains nés dans l'un des cinquante cantons du Perche{{sfn|Langlois|2012|p=1}}.
[[Fichier:Diligence de Saint-Saëns.jpg|thumb|La diligence de [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]], vers 1895-1900.]]
Dans le même temps, les races chevalines régionales sont uniformisées et sur les deux dernières décennies, les exportations encouragent encore davantage les éleveurs français à produire des chevaux de grande taille, de fort gabarit et de [[noir (cheval)|robe noire]], qui plaisent aux américains. Ainsi, les différences entre les races françaises s’estompent au point que dans les concours, plus personne ne peut savoir d'où viennent les animaux en observant leur modèle<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=119}}</ref>{{,}}<ref name="Lizet106"/> tandis que la robe noire devient la couleur dominante chez les chevaux destinés à l'exportation. Les éleveurs du Perche n'hésitent pas à se fournir dans la [[Nièvre (département)|Nièvre]], où sont élevés [[Nivernais (cheval)|des chevaux issus du Percheron, mais de robe noire]]<ref name="Lizet230">{{harvsp|Lizet|1989|p=230}}</ref>. Vers 1880, l'ancienne distinction entre le petit Percheron de roulage et le Percheron de trait a complètement disparu<ref name="Bouchet53"/>.


La [[poste]], les messageries et la compagnie des [[omnibus]] sont les plus gros demandeurs de chevaux de traction au début du siècle{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=100}}. L'élevage s'oriente vers le développement d'un cheval capable de déplacer de lourds véhicules hippomobiles au [[trot]], le plus rapidement possible{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=104}}. La [[gris (cheval)|robe grise]] est favorisée car les couleurs claires sont plus visibles la nuit (une notice de la poste a peut-être spécifié de privilégier l'achat de chevaux gris){{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=104}}. Le Percheron obtient un quasi-monopole dans les écuries de poste du nord du pays durant le premier quart du {{s|XIX|e}}{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=104}}. Tandis que les charges à tracter s'alourdissent progressivement au fil des années, il est sélectionné pour parcourir les villes et les campagnes au trot attelé{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=104}}. Les Percherons forment aussi la majorité des animaux de roulage employés à [[Paris]]{{sfn|Dal'Secco|2006|p=59}}{{,}}<ref name="Bouchet53" group="S">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ghislaine|nom1=Bouchet|titre=Le cheval à Paris de 1850 à 1914|éditeur=[[Librairie Droz]]|lieu=Paris|année=1993|pages totales=410|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=oaNQ__BglQ0C|commentaire=Mémoire de l'école des Chartes|passage=53}}.</ref>, soit 62 % des effectifs de la compagnie parisienne des omnibus{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=104}}. Une grande partie des équipages de grands magasins comme [[Félix Potin]] et le [[bazar de l'Hôtel de Ville]] sont composés de Percherons<ref group="H">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Concours central hippique de Paris|périodique=Journal d'agriculture pratique|date=1903|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZBYhAQAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=F%C3%A9lix+Potin+bazar+de+l'H%C3%B4tel+de+Ville+percheron&q=F%C3%A9lix+Potin+bazar+de+l'H%C3%B4tel+de+Ville+percheron&hl=fr|passage=469|consulté le=2023-03-27}}.</ref>. Des étalons reproducteurs sont acquis dans toute la France, au point que le Percheron est, en 1862, la race dominante dans {{nobr|67 départements}}{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=105}}.
Le [[stud-book]] du Percheron est ouvert le 23 juin [[1883]]<ref name="Dugast"/>{{,}}<ref name="Mavré44">{{harvsp|Mavré|2004|p=44}}</ref> en même temps qu'est créée la Société Hippique Percheronne, et une loi de surveillance des étalons privés<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=101-102}}</ref>. Ce stud-book est créé surtout sous l'impulsion des américains, pour qui la notion de [[généalogie]] est très importante, et qui peuvent échapper à la franchise d'import s'ils possèdent des papiers attestant de l'origine du cheval introduit sur le continent américain<ref name="Lizet109"/>. Dans les années 1880, un grand nombre d'élevage français se dotent d'étalons [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] et Percherons de grand gabarit afin de fournir la clientèle américaine<ref name="Lizet108">{{harvsp|Lizet|1989|p=108}}</ref>. En 1889, les chevaux Percherons sont présents à l'[[exposition universelle de 1889|exposition universelle]], et les étalons reproducteurs se vendent dix fois plus cher que meilleurs [[hongre]]s destinés au travail. La même année, les Américains achètent {{formatnum:3000}} chevaux sur les concours et dans les fermes. L'élevage, extrêmement lucratif, est aux mains de véritables dynasties familiales qui contrôlent l'export, notamment aux environs de [[Nogent-le-Rotrou]]. Ces éleveurs procèdent aussi à des accouplements consanguins sur leurs animaux<ref name="Lizet109">{{harvsp|Lizet|1989|p=109}}</ref>.


<gallery mode="packed" caption="Évolutions du Percheron en France">
==== Exportations aux États-Unis ====
Cheval de grande race percheronne.jpg|''Encyclopédie pratique de l'agriculteur'', 1877.
[[Fichier:Percheron head in Home Carriage Festival.jpg|thumb|Reconstitution d'un attelage de [[labour]] avec des Percherons, tel qu'il s'en trouvait autrefois aux États-Unis.]]
The corn and cattle producing districts of France (1878) (14582011218).jpg|''The corn and cattle producing districts of France'', 1878.
Le Percheron est exporté aux [[États-Unis]] dès 1839, un seul des quatre chevaux embarqués survit à la traversée de l'[[océan Atlantique]]. Peu après, deux [[étalon (cheval)|étalons]] et deux [[jument]]s les rejoignent, l'une des juments mourant peu après son arrivée. Bien que ces premières importations soient peu fructueuses, un étalon nommé Diligence est réputé pour avoir donné 400 [[poulain]]s. En 1851, l'étalon Louis-Napoléon est importé, et a tout au long de sa carrière de reproducteur une influence significative sur les chevaux de trait américains<ref name=Hendricks/>. Au milieu du {{s|XIX|e}}, les étalons Percherons sont croisés avec des juments américaines locales afin d'améliorer la souche chevaline, donnant naissance à des milliers de chevaux croisés<ref name=Rowena/>.
Rosa Bonheur. Voltaire.jpg|Portrait de [[Voltaire 443|Voltaire]], étalon Percheron noir primé en 1884, par [[Rosa Bonheur]].
Diligence de Saint-Saëns.jpg|La diligence de [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]], vers 1895-1900.
Percheron, draw2.JPG|alt=Pâquerette, poulinière percheronne née en France en 1893, d'après un dessin de Thomas von Nathusius publié en 1904|Pâquerette, [[poulinière]] percheronne née en [[France]] en [[1893]], d'après un dessin de Thomas von Nathusius publié en 1904<ref group="H">{{ouvrage|lang=de|prénom1=Simon|nom1=von Nathusius|prénom2=Thomas|nom2=von Nathusius|titre=Die Pferderassen: Atlas der Rassen und Formen unserer Haustiere|lieu=Stuttgart|éditeur=Eugen Ulmer|année=1904}}.</ref>.
</gallery>


Avec l'arrivée du [[chemin de fer]] au milieu du {{s-|XIX}}, les souches légères du Percheron diligencier sont menacées{{sfn|Dal'Secco|2006|p=28-29}}. Les chevaux restent nécessaires pour amener les matériaux sur les chantiers de construction<ref name="Bouchet53" group="S"/>. La poste cesse totalement d'employer des chevaux en une vingtaine d'années, mais le commerce du cheval de traction lourde reste florissant{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=106}}, grâce à l'établissement de nouvelles lignes hippomobiles entre les gares et les villages éloignés<ref name="Bouchet53" group="S"/>. Les éleveurs font évoluer le modèle du Percheron vers la traction lourde agricole, le [[labour]] et le transport de marchandises réceptionnées sur le quai des gares<ref name=History/>. Les [[haras nationaux]] et la bourgeoisie marchande, qui recherchent des chevaux trotteurs rapides, s'opposent à l'amplification du gabarit et du poids de la race percheronne{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=114}}. Les Haras nationaux usent de toute leur autorité pour promouvoir le Percheron léger ; [[Eugène Gayot]] en devient « le défenseur le plus engagé »{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=115-116}}. L'ethnologue Bernadette Lizet analyse cette attention portée au Percheron comme un reflet du souvenir du [[système féodal]], le [[cheval à sang chaud|cheval de sang]] étant considéré comme supérieur et réservé aux élites, par opposition au cheval « commun et grossier » des paysans{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=115-116}}. L'élevage de chevaux plus amples étant aussi plus lucratif, la tendance se poursuit{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=116}}. Edmond Lavalard, vétérinaire responsable de la cavalerie parisienne, s'oppose à nouveau au grossissement du Percheron à la fin du siècle{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=117}}.
La guerre civile américaine des [[années 1860]] décime les chevaux du pays, entre le besoin de renouvellement des stocks et la recherche de chevaux de traction suite à la [[conquête de l'Ouest]] et à l'agrandissement des villes, un très grand nombre de chevaux de trait sont recherchés durant les années qui suivent<ref name=History/>, et importés aux États-Unis dans les [[années 1870]], ce qui fait la popularité des éleveurs et des propriétaires de chevaux Percherons<ref name=Hendricks/>. Il n'est alors pas rare que de riches américains achètent cash le Percheron de la diligence dans laquelle ils sont montés<ref>{{harvsp|Pelatan|1983|p=26}}</ref>. En 1876, la ''Norman-Percheron Association'' est formée par un groupe d'éleveurs de ces chevaux à [[Chicago (Illinois)|Chicago]], dont James arvey Sanders. La ''Norman-Percheron Association'' est la première association d'élevage à ouvrir un registre en race pure. En 1877, le mot « ''Norman'' » est supprimé, elle devient la ''Percheron Association''<ref name=About>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheronhorse.org/about.htm|titre=About Us|éditeur=Percheron Horse Association of America|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>.


Sur les deux dernières décennies du {{s-|XIX}}, les exportations encouragent les éleveurs français à élever des chevaux de grande taille, de fort gabarit et de [[noir (cheval)|robe noire]], qui plaisent aux Américains{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=106 ; 119}}. Ainsi, les différences entre les races françaises s’estompent au point que dans les concours, plus personne ne peut savoir d'où viennent les animaux en observant leur modèle{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=106 ; 119}}. La robe noire devient la couleur dominante des chevaux destinés à l'exportation{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=230}}, à l'exemple du célèbre étalon [[Brillant 755]]{{sfn|Sanders|Dinsmore|1917|group="H"|p=239-240}}. Les éleveurs du Perche se fournissent aussi dans la [[Nièvre (département)|Nièvre]], où sont élevés [[Nivernais (cheval)|des chevaux issus du Percheron, mais de robe noire]]{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=230}}. Vers 1880, l'ancienne distinction entre le petit Percheron de roulage et le Percheron de trait a complètement disparu<ref name="Bouchet53" group="S"/>.
Le succès des Percherons aux États-Unis est en partie due à Mark W. Dunham, de la ferme d'Oaklawn en [[Illinois]] : il possède plus de 100 étalons qui, mis à la reproduction avec des juments locales, engendrent des chevaux métis. Dans les [[années 1880]], ces animaux concurrencent les traits [[Shire (cheval)|Shires]], [[Clydesdales]] et [[trait belge|Belges]] dans le centre et l'ouest du pays, leur supériorité s'établit, de sorte que les compagnie de [[tramway]] et d'[[omnibus]] de la [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|région des Grands Lacs]] et du bassin du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]] n'utilisent bientôt plus que des Percherons<ref name="Musset188"/>.
En 1887, alors qu'il vient acheter des animaux au concours de [[Mortagne-au-Perche]], il fait la déclaration suivante :
{{citation bloc|Chaque nationalité a une préférence marquée pour les chevaux de son pays d'origine ; ceci a amené l'introduction des bêtes de races différentes; de France, de [[Belgique]], d'[[Angleterre]], d’Écosse; qui ont été mises à l'épreuve dans des circonstances identiques : tous ont dû s'incliner devant la supériorité du percheron lorsqu'il s'est agit d'améliorer nos races américaines|Mark W. Dunham<ref>{{harvsp|Pelatan|1983|p=28}}</ref>}}


Le {{anglais|[[stud-book]]}} du Percheron est ouvert le {{date|23|juin|1883}}{{sfn|Mavré|2004|p=44}}, en même temps que sont créées la Société hippique percheronne et une loi de surveillance des étalons privés{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=101-102}}. Ce {{anglais|stud-book}} français existe sous l'impulsion des Américains, qui ont fondé le leur en 1880{{sfn|Langlois|2012|p=1}}, et pour lesquels la [[généalogie]] est très importante{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}{{,}}{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=70}}. Ils sont exonérés de franchise d'import s'ils possèdent des papiers attestant de l'origine d'un cheval introduit sur le continent américain{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}. Dans les années 1880, de nombreux élevages français se dotent d'étalons [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] et Percherons de grand gabarit afin de fournir cette clientèle américaine{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=108}}. La {{Pr}} d'histoire Margaret Derry montre que de nombreuses informations généalogiques sont falsifiées, et que différentes races de chevaux sont amalgamées et exportées sous l'appellation de « Percheron », notamment le Boulonnais et le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]]{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=73}}.
D'autres grands éleveurs suivent l'exemple de M. Dunham et importent des étalons reproducteurs français<ref name="Musset188">René Musset, De l'élevage du cheval en France, Librairie agricole de la maison rustique, 1917, p. 188, cité par {{harvsp|Lizet|1989|p=112}}</ref>. Dans les années 1880, environ {{formatnum:7500}} chevaux sont exportés<ref name=Edwards/>, mais la [[panique de 1893]] provoque un ralentissement, aucun Percheron ou presque n'étant importé entre 1894 et 1898. Dans le même temps, la ''Percheron Association'' fait [[banqueroute]] et cesse toute activité<ref name=History/>. Beaucoup de chevaux déjà importés sont perdus car leurs propriétaires sont devenus trop pauvres pour s'occuper de grands animaux de trait. En 1898, les importations reprennent aussi brusquement qu'elles avaient cessées, avec une moyenne de 700 chevaux gagnant annuellement les États-Unis entre 1898 et 1905<ref name=History/>.


En 1889, les Percherons sont présents à l'[[exposition universelle de 1889|exposition universelle]]{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}. Les étalons reproducteurs se vendent dix fois plus cher que les meilleurs [[hongre]]s destinés au travail{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}. L'élevage, extrêmement lucratif, est aux mains de dynasties familiales qui contrôlent l'export, notamment aux environs de [[Nogent-le-Rotrou]]{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}. Parmi ces grandes familles, émergent les Aveline, les Chouanard et les Perriot{{sfn|Langlois|2012|p=1}}. Ces éleveurs procèdent à des accouplements consanguins sur leurs animaux{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}.
==== Dans les îles britanniques ====
À la fin du {{s|XIX|e}}, les Percherons commencent aussi à être exportés des États-unis vers la [[Grande-Bretagne]], où ils sont employés à la traction de bus hippomobiles dans les grandes villes<ref name=Rowena/>. Ils assurent la traction des [[omnibus]] de [[Londres]] dans les années 1890<ref name="Edwards192"/>, et vont jusqu'à concurrencer les pourtant réputés chevaux de trait britanniques sur leurs terres natales<ref name="Lizet 115" />. Les premiers Percherons importés incluent quelques animaux issus des centaines de croisements effectués aux État-Unis. La plupart des chevaux d'Angleterre, une fois leur carrière dans la traction des bus achevée, sont revendus aux fermiers. D'autres chevaux importés sont revendus à la [[British Army]], dans les [[années 1900]], 325 chevaux sont envoyés en [[Afrique du Sud]] pour soutenir la [[guerre des Boers]]<ref name=Rowena/>.


==== Exportations vers les États-Unis au {{s-|XIX|e}} ====
=== XX{{e}} siècle ===
[[Fichier:WLA metmuseum Rosa Bonheur The Horse Fair detail.jpg|vignette|gauche|''Foire aux chevaux'' (détail) par [[Rosa Bonheur]], 1853, conservé au [[Metropolitan Museum of Art]] à [[New York]].]]
{{Encadré
Le Percheron est exporté aux [[États-Unis]] par Edward Harris de [[Moorestown (New Jersey)|Moorestown]], dès 1839{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Mischka|1991|p=34}}. Seule une jument survit à la traversée de l'[[océan Atlantique]]{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Mischka|1991|p=34}}. Peu après, deux [[étalon (cheval)|étalons]] et deux [[jument]]s la rejoignent, l'une de ces juments mourant peu après son arrivée{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Mischka|1991|p=34}}. Bien que ces premières importations soient peu fructueuses, un étalon nommé Diligence est réputé pour avoir donné environ {{nobr|400 [[poulain]]s}}{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Mischka|1991|p=35}}. En 1851, l'étalon Louis-Napoléon est importé, et a tout au long de sa carrière de reproducteur une influence significative sur les chevaux de trait américains{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Mischka|1991|p=37-38}}.
|titre=Robert Aveline, président de la Société Hippique Percheronne, en 1980
|contenu=On faisait confiance à une race de chevaux, comme aujourd'hui à une marque d'automobiles ou de camion. Percheron comme [[Peugeot]] ou [[Citroën]], en quelque sorte<ref>Robert Aveline, président de la Société Hippique Percheronne, dans une interview accordée à L’Éperon n° 10 en décembre 1980, cité par {{harvsp|Cegarra|1999|p=87}}</ref>...}}


La guerre civile américaine des [[années 1860]] décime les chevaux du pays<ref name=History/>. Entre le besoin de renouvellement et la recherche de chevaux de traction à la suite de la [[conquête de l'Ouest]] et de l'agrandissement des villes, un très grand nombre de chevaux de trait sont recherchés durant les années qui suivent, puis importés aux États-Unis, faisant la popularité des éleveurs et des propriétaires de Percherons{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=69}}. Il n'est pas rare que de riches Américains achètent cash le Percheron de la diligence dans laquelle ils sont montés{{sfn|Pelatan|1983|p=26}}. En 1876, la ''Norman-Percheron Association'' est formée par un groupe d'importateurs de ces chevaux à [[Chicago]], dont James Harvey Sanders{{sfn|Mischka|1991|p=43}}. La ''Norman-Percheron Association'' est la première association d'élevage à ouvrir un registre en race pure{{sfn|Mischka|1991|p=50}}. En 1877, le mot « ''Norman'' » est supprimé : elle devient la ''Percheron Association''{{sfn|Mischka|1991|p=45-47}}, puis la ''Percheron Society of America'' en 1878<ref name="Bongianni"/>.
[[Fichier:Pair of percherons.jpg|left|thumb|Paire de Percherons attelés à un chariot publicitaire, aux États-Unis]]
Au début du {{s|XX|e}}, le Percheron est à son apogée<ref name="SHPH"/>, considéré comme l'une des quatre races de trait majeures dans le monde, avec le [[trait belge|Belge]], le [[Clydesdale (cheval)|Clydesdale]] et le [[Shire (cheval)|Shire]] (le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] et le [[Suffolk Punch]] sont bien représentés, mais pas d'une manière comparable). Il rapporte de très importants revenus à ses éleveurs, au [[Canada]] et aux États-Unis, les meilleurs étalons se vendent jusqu'à {{unité|25 000|francs}} en 1900<ref name="Mavré80"/>.
En 1905, à Chicago, les éleveurs Percheron qui avaient fermé leur association en 1893 se retrouvent et forment la ''Percheron Society of America''<ref name=About/>. Pour la seule année 1906, plus de {{formatnum:13000}} chevaux gagnent les États-Unis depuis la France<ref name=History/>. À cette époque, elle forme la plus grande association d'éleveurs de chevaux de trait au monde, enregistrant plus de {{formatnum:10000}} chevaux annuellement<ref name=History/>{{,}}<ref name=IMH>{{en}} {{lien web|url=http://imh.org/breeds.php?pageid=8&breed=72&alpha=Four|titre=Percheron|groupe=Breeds of the World|éditeur=International Museum of the Horse|consulté le=7 octobre2009}}</ref>. Le [[Phineas Taylor Barnum|cirque Barnum]] possède une cavalerie de 300 Percherons<ref name="Migeon39">{{harvsp|Migeon|2010|p=39}}</ref>.


[[Fichier:Carleton Watkins - Compromise cph.3b03101.jpg|vignette|Le Percheron Compromise sur un pont du canal McCord en Californie, 1888.]]
En 1910, le nombre de chevaux enregistrés en France est d'au moins {{formatnum:32000}}. Entre 1880 et 1920, les éleveurs français exportent leurs animaux partout dans le monde, y compris en [[Afrique du Sud]], en Amérique du Sud, en Australie et en Amérique du Nord<ref name=Edwards/>, le Percheron devient ainsi le premier cheval de trait à gagner l'[[Australie]]<ref name="Draper49"/>. L'exportation des Percherons depuis leur berceau d'élevage est si florissante qu'une ligne commerciale est créée entre [[Nogent-le-Rotrou]], [[le Havre]] et les États-Unis<ref name="Dal'Secco42">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=42}}</ref>. En 1911, le stud-book français de la race est fermé aux chevaux dont les parents ne sont pas eux-mêmes enregistrés<ref name=Bongianni>{{harvsp|Bongianni|1988|page=entrée 87}}</ref>. En raison de la campagne de promotion pour l'[[hippophagie]] menée depuis la fin du {{s|XIX|e}}, il n'est pas rare qu'un Percheron de travail réformé soit vendu à la boucherie<ref>{{harvsp|Cegarra|1999|p=87}}</ref>.
Le succès des Percherons aux États-Unis est en partie due à [[Mark Wentworth Dunham]], de la ferme d'Oaklawn en [[Illinois]] : il possède plus de {{nobr|100 étalons}} qui, mis à la reproduction avec des juments locales, engendrent des chevaux métis. Dans les [[années 1880]], ces animaux concurrencent les traits [[Shire (cheval)|Shire]], [[Clydesdale (cheval)|Clydesdale]] et [[trait belge|Belge]] dans le centre et l'ouest du pays. Leur supériorité s'établit, de sorte que les compagnie de [[tramway]] et d'[[omnibus]] de la [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|région des Grands Lacs]] et du bassin du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]] n'utilisent plus que des Percherons<ref group="H" name="Musset"/>. En 1887, alors qu'il vient acheter des animaux au concours de [[Mortagne-au-Perche]], il fait la déclaration suivante :


{{citation bloc|Chaque nationalité a une préférence marquée pour les chevaux de son pays d'origine ; ceci a amené l'introduction des bêtes de races différentes; de France, de [[Belgique]], d'[[Angleterre]], d’Écosse; qui ont été mises à l'épreuve dans des circonstances identiques : tous ont dû s'incliner devant la supériorité du percheron lorsqu'il s'est agi d'améliorer nos races américaines|[[Mark Wentworth Dunham|Mark W. Dunham]]{{sfn|Pelatan|1983|p=28}}.}}
Les britanniques utilisent énormément le percheron [[Cheval durant la Première Guerre mondiale|durant la Première Guerre mondiale]]. Au début de l'année 1916, plus de 400 Percherons de pure race sont importés depuis la France pour l'usage militaire, ce qui forme la première importation britannique en race pure. Son peu de [[fanons (cheval)|fanons]] au bas des jambes le rend plus simple à entretenir après les passages dans des environnements boueux, fréquents en temps de guerre. Leur [[trot]] rapide sur les routes pavées les rend plus polyvalent que les véhicules motorisés, et ils sont très utiles pour travailler même sous les détonations des [[fusil]]s aux côtés des unités, en raison de leur tempérament calme. Les Britanniques soignent leurs chevaux de leur mieux, avec autant d'attention que pour les hommes<ref name=Rowena/>.


D'autres grands éleveurs suivent l'exemple de Dunham, et importent des étalons reproducteurs français<ref group="H" name="Musset"/>{{,}}{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=112}}.
==== Entre-deux-guerres ====
Après la [[grande guerre]], la plupart de ces chevaux militaires retournent en Angleterre où ils sont remis au travail dans les fermes du pays. En 1918, la ''British Percheron Horse Society'' est formée<ref name=Rowena/> et le stud-book britannique ouvert un an plus tard<ref name="Edwards192"/>. L'exportation des chevaux français vers les États-Unis est florissante durant toute l'[[entre-deux-guerres]]<ref name="Mavré80">{{harvsp|Mavré|2004|p=80}}</ref>, au point que dans les années 1930, les Percherons représentent plus de 70% des chevaux de trait américains. Malgré le [[krach de 1929]], les grandes écuries des [[Land-grant university]] maintiennent leurs effectifs<ref name=History>{{lien web|url=http://www.percheronhorse.org/about/hist.htm|titre=The Origin and History of the Percheron Horse|éditeur=Percheron Horse Association of America|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>. En 1934, la ''Percheron Society of America'' prend le nom de ''Percheron Horse Association of America'', sous lequel elle perdure à ce jour<ref name=About/>. Avant la Seconde Guerre mondiale, le Percheron est considéré comme un améliorateur de races et croisé au [[Vladimir (cheval)|Vladimir]] russe<ref>{{harvsp|Draper|2006|p=102}}</ref>, à l'[[Ardennais (cheval)|Ardennais]]<ref>{{harvsp|Draper|2006|p=42}}</ref>, à l'[[Auxois (cheval)|Auxois]]<ref name="Chepo108">{{harvsp|Collectif|2002|p=108}}</ref> et au [[Breton (cheval)#Trait Breton|trait Breton]]<ref name="Chepo10">{{harvsp|Collectif|2002|p=10}}</ref>, entre autres.


Dans les [[années 1880]], environ {{nombre|7500|chevaux}} sont exportés. Les Américains achètent {{nombre|3000|chevaux}} sur les concours et dans les fermes la seule année 1889{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=109}}. La [[panique de 1893]] provoque un ralentissement, aucun Percheron ou presque n'étant importé entre 1894 et 1898. Dans le même temps, la ''Percheron Association'' fait [[banqueroute]], et cesse toute activité{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=74}}. Beaucoup de chevaux importés sont perdus, car leurs propriétaires ne peuvent plus s'occuper de grands animaux de trait<ref name=History/>. En 1898, les importations reprennent aussi brusquement qu'elles avaient cessé, avec une moyenne de {{nobr|700 chevaux}} gagnant annuellement les États-Unis entre 1898 et 1905<ref name=History/>. Le Percheron est importé pour la première fois au Canada cette même année, via les États-Unis{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=70}}.
Le Percheron français subit la concurrence de l'[[Ardennais (cheval)|Ardennais]], qui séduit de plus en plus d'agriculteurs à l'est, et perd des amateurs<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=232}}</ref>. Parallèlement, la robe noire se raréfie progressivement chez la race<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=231}}</ref>.


==== Exportations dans les îles Britanniques au {{s-|XIX|e}} ====
==== Déclin de la race ====
À la fin du {{s|XIX|e}}, les Percherons commencent à être exportés des États-Unis vers la [[Grande-Bretagne]], où ils sont employés à la traction de bus hippomobiles dans les grandes villes{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Ils assurent la traction des [[omnibus]] de [[Londres]] dans les années 1900, et concurrencent les pourtant réputés chevaux de trait britanniques sur leurs terres natales{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=115}}{{,}}<ref group="S">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Evans|titre=The Bar U & Canadian Ranching History|éditeur=University of Calgary Press|date=2004|isbn=978-1-55238-134-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fAillwExDFsC&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA155&dq=percheron+omnibus+london&hl=fr|passage=155|consulté le=2023-03-30}}.</ref>. Les premiers Percherons importés incluent quelques animaux issus des centaines de croisements effectués aux États-Unis. La plupart des chevaux d'Angleterre, une fois leur carrière dans la traction des bus achevée, sont revendus aux fermiers. D'autres chevaux importés sont revendus à la [[British Army]]{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Dans les [[années 1900]], {{nobr|325 chevaux}} sont envoyés en [[Afrique du Sud]] pour soutenir la [[guerre des Boers]]{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}.

=== {{s-|XX|e}} ===
{{Encadré
{{Encadré
|titre=Robert Aveline, président de la Société hippique percheronne, en 1980
|titre=Extrait de ''La Chanson du Percheron'' par [[Fabienne Thibeault]]
|contenu=On faisait confiance à une race de chevaux, comme aujourd'hui à une marque d'automobiles ou de camion. Percheron comme [[Peugeot]] ou [[Citroën]], en quelque sorte<ref>Robert Aveline, président de la Société hippique percheronne, dans une interview accordée à ''L’Éperon'' {{numéro|10}} en décembre 1980, cité par {{harvsp|Cegarra|1999|p=87}}.</ref>...}}
|contenu=Je ne suis qu’un vieux cheval sage<br />
Qui n’a ni rime ni raison<br />
Ni rancœur, ni haine, ni rage<br />
Mais j’ai la fierté de mon nom<br />
Percheron<ref name="Thibeault"/>...}}


[[Fichier:Pair of percherons.jpg|gauche|vignette|Paire de Percherons attelés à un chariot publicitaire, aux États-Unis.]]
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], tous les stocks de carburants sont utilisés par les armées et le [[cheval de trait]] reste un moteur indispensable au transport comme aux travaux des champs, jusqu'à la reddition des Allemands en [[1945]]<ref name="Agri66">{{harvsp|Mavré| 2004|p=66}}</ref>. Après la fin du conflit, tous les [[agriculteur]]s s'équipent de [[Tracteur agricole|tracteurs]] et de [[moissonneuse-batteuse|moissonneuses-batteuses]]. La race percheronne est de plus en plus délaissée au profit des machines, le déclin de l'[[élevage équin|élevage]] est palpable en France dès [[1955]], et surtout durant les [[années 1960]], où le Percheron commence à être alourdi pour les besoins de la boucherie<ref name="Agri34">{{harvsp|Mavré|2004|p=34-35}}</ref>{{,}}<ref name="Chepo117">{{harvsp|Collectif|2002|p=117}}</ref>. L'élevage français est poursuivi par des exploitants agricoles cumulant d'autres activités, pour la plupart des propriétaires installés dans le berceau de race. Partant du principe que le cheval ne doit rien coûter, ils le font passer derrière les [[bœuf]]s afin qu'il consomme leurs refus d'herbes. Le Percheron devient un symbole de l'identité régionale de son éleveur, majoritairement des personnes [[retraite|retraitées]], dans un milieu où règne {{citation|le respect des traditions et de la hiérarchie}}<ref name="Leboucq15">{{harvsp|Leboucq|2002|p=15}}</ref>.
L'auteur Marcel Mavré cite le Percheron parmi les quatre races de trait majeures dans le monde au début du {{s-|XX}}, avec le [[trait belge|Belge]], le [[Clydesdale (cheval)|Clydesdale]] et le [[Shire (cheval)|Shire]] (le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] et le [[Suffolk Punch]] sont bien représentés, mais pas d'une manière comparable){{sfn|Mavré|2004|p=80}}. Il rapporte de très importants revenus à ses éleveurs{{sfn|Mavré|2004|p=80}}. Au [[Canada]] et aux États-Unis, les meilleurs étalons se vendent jusqu'à {{unité|25000|francs}} en 1900{{sfn|Mavré|2004|p=80}}.
Les éleveurs Percheron qui avaient fermé leur association en 1893 finissent par former la ''Percheron Society of America'' en 1911{{sfn|Derry|2006|group="S"|p=74-76}}. Pour la seule année 1906, plus de {{nombre|13000|chevaux}} gagnent les États-Unis depuis la France<ref name=History/>. À cette époque, elle forme la plus grande association d'éleveurs de chevaux de trait au monde, enregistrant plus de {{nombre|10000|chevaux}} annuellement{{sfn|Mischka|1991|p=6}}.


En 1910, le nombre de chevaux enregistrés en France est d'au moins {{formatnum:32000}}. L'exportation des Percherons depuis leur berceau d'élevage est si florissante qu'une ligne commerciale est créée entre [[Nogent-le-Rotrou]], [[le Havre]] et les États-Unis{{sfn|Dal'Secco|2006|p=42}}. En 1911, le {{anglais|stud-book}} français de la race est fermé aux chevaux dont les parents ne sont pas eux-mêmes enregistrés<ref name="Bongianni">{{Bibliographie|Q105945453|p=87}}.</ref>. En raison de la campagne de promotion pour l'[[hippophagie]] menée en France depuis la fin du {{s|XIX}}, il n'est pas rare qu'un Percheron de travail réformé soit vendu à la boucherie{{sfn|Cegarra|1999|p=87}}.
En Australie, le Percheron est croisé au [[Waler]], en déclin dans les années 1960<ref>{{harvsp|Edwards|2006|p=144}}</ref>.


Les Britanniques utilisent énormément le percheron [[Cheval durant la Première Guerre mondiale|durant la Première Guerre mondiale]]{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Au début de l'année 1916, plus de {{nobr|400 Percherons}} de pure race sont importés depuis la France pour l'usage militaire, ce qui forme la première importation britannique en race pure{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Son peu de [[fanons (cheval)|fanons]] au bas des jambes le rend plus simple à entretenir après les passages dans des environnements boueux, fréquents en temps de guerre{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Le [[trot]] rapide sur les routes pavées les rend plus polyvalents que les véhicules motorisés, et ils sont très utiles pour travailler même sous les détonations des fusils aux côtés des unités, en raison de leur tempérament calme{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Les Britanniques soignent leurs chevaux de leur mieux, avec autant d'attention que pour les hommes{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}.
Aux États-Unis, la fin de la Seconde Guerre mondiale amène une réduction immédiate des effectifs de la race<ref name=OSU/>. En 1954, le plus faible nombre de Percherons américains est enregistré, avec seulement 85 animaux dans le registre<ref name=History/>. En conséquence, la race est presque éteinte dans ce pays lorsqu'en 1960, elle redevient populaire, de nombreux agriculteurs et forestiers se remettant à l'utiliser<ref name=OSU/>.


==== Fusion des races ====
==== Entre-deux-guerres ====
[[Fichier:Attelage Percheron (St victor du Button)-2-cliche Jean Weber (23456744703).jpg|vignette|Percheron attelé à une [[charrette]] de foin typique de l'entre-deux-guerres (reconstitution).]]
{{article connexe|Nivernais (cheval)|Trait du Maine|Augeron (cheval)|Berrichon (cheval)|Bourbonnais (cheval)}}
Après la [[Première Guerre mondiale|grande guerre]], la plupart des chevaux militaires retournent en Angleterre, où ils sont remis au travail dans les fermes du pays{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. En 1918, la ''British Percheron Horse Society'' est formée{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}. Le {{anglais|stud-book}} britannique ouvre un an plus tard{{sfn|Edwards|1992|p=170-171}}.
Dans les [[années 1930]], un classement savant établit que deux races de chevaux de trait français ayant leur propre stud-book, le [[Augeron (cheval)|trait Augeron]] et le [[trait du Maine]], sont des variétés du Percheron, et que le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]], première race équine française à avoir eu son propre registre, est le fruit de croisements entre l'étalon Percheron et des juments locales de la Nièvre<ref name="Mavré26">{{harvsp|Mavré|2004|p=26}}</ref>.


L'exportation des chevaux français vers les États-Unis re-devient florissante durant toute l'[[entre-deux-guerres]]{{sfn|Mavré|2004|p=80}}. Malgré le [[krach de 1929]], les grandes écuries des [[Land-grant university]] maintiennent leurs effectifs<ref name=History>{{Lien web|url=http://www.percheronhorse.org/about/hist.htm|titre=The Origin and History of the Percheron Horse|éditeur=Percheron Horse Association of America|consulté le=7 octobre 2009}}.</ref>. En 1934, la ''Percheron Society of America'' prend le nom de ''Percheron Horse Association of America'', sous lequel elle perdure à ce jour{{sfn|Mischka|1991|p=155}}.
En [[1966]], alors que l'élevage du Percheron décline en France, plusieurs races de trait sont désignées comme ses « sous-races » et englobées dans son [[stud-book]] : le [[trait du Maine]], l'[[Augeron (cheval)|Augeron]], le [[Berrichon (cheval)|Berrichon]], le [[Bourbonnais (cheval)|Bourbonnais]], le [[trait de la Loire]] et le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]]<ref>{{harvsp|Audiot|1995|p=86}}</ref>. Le but est d'uniformiser ces races, mais rien de tel ne se produit, des différences de modèles subsistent entre les chevaux, en raison surtout de l'absence d'échange entre les éleveurs de ces différentes régions<ref name="Leboucq17"/>.


Le Percheron français subit la concurrence de l'[[Ardennais (cheval)|Ardennais]], qui séduit de plus en plus d'agriculteurs à l'est, et perd des amateurs{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=232}}. Parallèlement, la robe noire se raréfie chez la race{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=231}}.
Toutes ces anciennes races ont disparues sous leur nom propre dans les années qui suivent, sauf la nivernaise, historiquement de [[noir (cheval)|robe noire]], qui est toujours l'objet de revendications pour être séparée, bien que rien ne la différencie plus d'un Percheron à robe noire élevé dans la Nièvre<ref name="Rapport1999">{{lien web|titre=Chevaux de trait : le retour ?|date=25 aout 1999|groupe=Fiche N°9 : Société Hippique Percheronne de France|éditeur=Syndicat Hippique Percheron de la Nièvre|auteur=François Portet|url=http://hippotese.free.fr/lizet.sit/boufic09.htm}}</ref>. Elle est probablement condamnée à court terme<ref name="Leboucq17"/>.

==== Déclin de la race ====
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], la réquisition de stocks de carburants par les armées permet au [[cheval de trait]] de rester un moteur indispensable au transport comme aux travaux des champs en France, jusqu'à la reddition des Allemands en [[1945]]{{sfn|Mavré|2004|p=66}}. Après la fin du conflit, les [[agriculteur]]s s'équipent de [[Tracteur agricole|tracteurs]] et de [[moissonneuse-batteuse|moissonneuses-batteuses]]. La race percheronne est de plus en plus délaissée au profit des machines. Le déclin de l'[[élevage équin|élevage]] est palpable en France dès 1955, et surtout durant les [[années 1960]], où le Percheron commence à être alourdi pour les besoins de la boucherie{{sfn|Mavré|2004|p=34-35}}{{,}}{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=117}}. L'élevage français est poursuivi par des exploitants agricoles cumulant d'autres activités, pour la plupart des propriétaires installés dans le berceau de race{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=15}}. Partant du principe que le cheval ne doit rien leur coûter, ils le font passer derrière des bœufs afin qu'il consomme leurs [[Refus (agronomie)|refus]] d'herbes{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=15}}. Le Percheron devient un symbole de l'[[Identité (sciences sociales)|identité]] régionale de son éleveur, majoritairement des personnes [[Retraite (économie)|retraitées]], dans un milieu où règne {{citation|le respect des traditions et de la hiérarchie}}{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=15}}.

Aux États-Unis, le Percheron disparaît dans un premier temps des grandes villes à partir des années 1910{{sfn|Mischka|1991|p=7-8}}, puis est cantonné aux usages agricoles dans les années 1920 et 1930, avec un certain succès{{sfn|Mischka|1991|p=12-14}}. En 1930, il reste de loin le cheval de trait le plus présent aux États-Unis, {{unité|33033|sujets}} de pure race étant répertoriés{{sfn|Mischka|1991|p=14}}. La fin de la Seconde Guerre mondiale amène une réduction immédiate des effectifs{{sfn|Mischka|1991|p=21}}. En 1954, le plus faible nombre de Percherons américains est enregistré, avec seulement {{nobr|85 animaux}} inscrits dans le registre<ref name=History/>. En conséquence, la race est presque éteinte dans ce pays lorsqu'elle redevient populaire, durant les années 1980{{sfn|Mischka|1991|p=21}}.

==== Fusion de races de trait françaises en 1966 ====
[[Fichier:Chevaux berrichons.jpg|vignette|Le Berrichon est l'une des nombreuses races de trait françaises issues du Percheron.]]
{{article détaillé|Augeron (cheval)|Berrichon (cheval)|Nivernais (cheval)|Trait du Maine}}
Durant la période d'apogée de la race, les éleveurs du Perche interdisent l'inscription de tout cheval typé Percheron né hors du Perche à leur {{anglais|stud-book}}{{sfn|Langlois|2012|p=1}}. Les éleveurs d'autres régions, comme le [[Maine (province)|Maine]], le [[pays d'Auge]], le [[Berry]] et la [[Nièvre (département)|Nièvre]], élèvent des chevaux proches du Percheron mais non reconnus comme tels. La ''[[Société des agriculteurs de France]]'', préoccupée de donner un état civil à ces chevaux de trait, créé le « {{anglais|stud-book}} du cheval de trait français »<ref name="Soc" group="H">{{ouvrage|auteur=Société des agriculteurs de France|titre=Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France|volume=58|éditeur=La Société|année=1927|passage=131}}.</ref>. Dans les [[années 1930]], un classement savant établit que deux races de trait françaises ayant leur propre {{anglais|stud-book}}, l'[[Augeron (cheval)|Augeron]] et le [[trait du Maine]] ({{nombre|2300|représentants}} en 1924{{sfn|Mavré|2004|p=26}}), sont des variétés du Percheron, et que le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]], première race chevaline française à avoir eu son propre registre, est le fruit de croisements entre étalons Percherons et juments locales de la Nièvre{{sfn|Mavré|2004|p=26}}.

En [[1966]], alors que l'élevage du Percheron décline en France, plusieurs races de trait sont englobées dans son {{anglais|[[stud-book]]}} : le trait du Maine, l'Augeron, le [[Berrichon (cheval)|Berrichon]], le [[Races chevalines de France#Races et populations disparues|Bourbonnais]], le trait de la Loire, le trait de Saône-et-Loire et le Nivernais{{sfn|Audiot|1995|p=86}}. Le but est d'uniformiser ces races, mais rien de tel ne se produit{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=17}}. Des différences de modèles subsistent entre ces chevaux, en raison de l'absence d'échange entre les éleveurs de ces différentes régions{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=17}}.
{{clr}}


==== Relance bouchère française ====
==== Relance bouchère française ====
Dans les années 1960, le Percheron n'est plus d'aucune utilité au travail en France{{sfn|Mavré|2004|p=31}}{{,}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=18}}. À l'arrivée des [[années 1970]], bien que des éleveurs continuent d'en présenter aux concours régionaux et nationaux, la situation de la race est critique{{sfn|Cegarra|1999|p=88}}. Les neuf races de chevaux de trait françaises alors sont reconverties en animaux de boucherie. L'[[hippophagie]] assure, paradoxalement, une partie de la sauvegarde du Percheron, mais au prix d'une transformation du modèle, autrefois puissant et sportif, en celui de {{Citation|bête à viande}}. Devenus {{Citation|chevaux lourds}}, les étalons reproducteurs sont recherchés les plus gros possibles, afin de donner naissance à des poulains produisant une grande quantité de [[viande de cheval|viande]]{{sfn|Mavré|2004|p=31}}, pesant plus d'une tonne à l'âge adulte{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=18}}. {{citation|C'est ainsi qu'en 1980, le roi des chevaux n'était plus qu'un [[Obésité|obèse]] en sursis{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=18}}.}} Les effectifs français de la race diminuent toujours, ce qui pousse la société hippique percheronne et les {{nobr|800 éleveurs}} restants à trouver un plan de sauvegarde en 1980{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=117}}.
{{Encadré
|titre=Avis d'un boucher sur la viande du Percheron
|contenu=En [[boucherie]], le percheron c'est le cheval qui a le plus de qualités, le plus de viande, le moins d'os [...] le moins de boyaux, le moins de déchets. Le percheron est plus fin de viande, la viande ne roule pas sous le couteau, c'est comme le cheval de sang<ref name="Lizet263">{{harvsp|Lizet|1989|p=263}}</ref>.}}
{{Voir aussi|Hippophagie|viande de cheval}}
À partir des années 1960, le Percheron n'est plus d'aucune utilité au travail en France, et ses effectifs ont très fortement baissé<ref name="Agri2">{{harvsp|Mavré|2004| p=31}}</ref>{{,}}<ref name="Leboucq18"/>, au point qu'à l'arrivée des [[années 1970]], bien que des éleveurs continuent d'en présenter aux concours régionaux et nationaux de la race, sa situation est critique<ref>{{harvsp|Cegarra|1999|p=88}}</ref>. Les neuf races de [[chevaux de trait]] françaises alors sont reconverties en animaux de boucherie, la [[hippophagie|boucherie chevaline]] assure, paradoxalement, une partie de la sauvegarde du Percheron en gardant son capital génétique intact mais aussi en transformant son modèle, autrefois puissant et sportif, en celui de {{Citation|bête à viande}}. Devenus {{Citation|chevaux lourds}}, les étalons reproducteurs sont recherchés les plus gros possibles, afin de donner naissance à des poulains produisant une grande quantité de [[viande de cheval|viande]]<ref name="Agri2"/>, et pesant plus d'une tonne à l'âge adulte<ref name="Leboucq18"/> : {{citation|c'est ainsi qu'en 1980 le roi des chevaux n'était plus qu'un obèse en sursis}}<ref name="Leboucq18"/>. Le Percheron fait partie des races bouchères les plus appréciées, avec le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]], en raison de son fort rendement<ref name="Lizet263"/>. Malgré tout, les effectifs français de la race restent en diminution, ce qui pousse la société hippique percheronne et les 800 éleveurs restants à trouver un plan de sauvegarde en 1980<ref name="Chepo117"/>, et à s'orienter vers l'attelage.


==== Renouveau de l'utilisation au travail et dans les loisirs ====
==== Renouveau de l'utilisation au travail et dans les loisirs ====
[[Fichier:Percheron1.jpg|vignette|gauche|L'attelage de loisir et de compétition est l'une des raisons du regain de popularité de la race.]]
[[Fichier:Percherons APD Mounted officers.jpg|thumb|Police montée des États-Unis utilisant des Percherons.]]
Dans les [[années 1980]], le Percheron français voit ses effectifs augmenter et trouve de nouveaux débouchés{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=49}}. En 1983, pour le centenaire de l'ouverture du {{anglais|stud-book}} et à l'occasion du mondial de la race au Canada<ref name="Nature">{{ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Roger|prénom2=Jean-Claude|nom2=Beaune|titre=Maîtres et protecteurs de la nature|collection=Milieux|éditeur=Éditions Champ Vallon|année=1991|isbn=2876730995|isbn2=9782876730991|pages totales=329|passage=292}}.</ref>, les Haras nationaux et la Société hippique percheronne de France lancent un grand plan de retour du Percheron à l'[[attelage (équitation)|attelage]]{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=18}}. Le {{date-|2 septembre}} de cette même année, {{citation|quelques farfelus}} organisent la première course de [[trait-tract]] avec des Percherons dans le berceau de race, marquant symboliquement la naissance française du Percheron de loisir{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=86}}. En une dizaine d'années, la plupart des éleveurs français suivent ces préconisations et s'orientent vers un cheval plus léger, destiné à l'attelage et non à la boucherie{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=18}}. En 1989 est organisé le premier congrès mondial du Percheron en France, qui attire {{nombre|50000|visiteurs}} au haras du Pin{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=117}}, marquant cette nouvelle orientation<ref name="Kouyoumdjian2011" group="P">{{Article|lang=en|nom1=Kouyoumdjian|prénom1=Virginia|mois=mai|jour=27|année=2011|titre=France Hosts the 2011 World Percheron Congress|périodique=The Draft Horse Journal|consulté le=8 septembre 2011|lire en ligne=https://www.drafthorsejournal.com/read/summer2011/france-hosts}}.</ref>. À partir des [[années 1990]], l'essor du tourisme et des loisirs donne un nouveau souffle à la race{{sfn|Audiot|1995|p=92}}. La Société hippique percheronne anticipe cette ouverture en interdisant la [[caudectomie]] (coupe de la queue) en 1993, plus tôt que chez les autres races de trait<ref name="Pilley" group="P"/>{{,}}{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=50}}, à la demande des Allemands{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=19}} et peut-être sous l'influence de publications comme ''[[Cheval Magazine]]''<ref name="Nature"/>. Parallèlement, les Japonais importent massivement des chevaux français pour leurs compétitions de [[trait-tract]]{{sfn|Audiot|1995|p=92}}, surtout dans l'île de [[Hokkaidō]] où se déroulent les courses et les entraînements{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}. Une vague de popularité pour le Percheron s'observe aussi aux États-Unis, qui comptent {{nombre|1088|animaux}} en 1988, pour {{formatnum:2257}} en 1998<ref name=History/>.
[[Fichier:Percheron1.jpg|thumb|left|L'attelage de loisir et de compétition est l'une des raisons du regain de popularité de la race.]]

En 1983, pour le centenaire de l'ouverture du stud-book et à l'occasion du mondial de la race au Canada<ref name="Nature">Alain Roger et Jean-Claude Beaune, ''Maîtres et protecteurs de la nature'', coll. Milieux, Éditions Champ Vallon, 1991, {{ISBN|2876730995|9782876730991}}, 329 p., p. 292</ref>, les haras nationaux et la Société Hippique Percheronne de France lancent un grand plan de retour du Percheron à l'[[attelage (équitation)|attelage]]<ref name="Leboucq18"/>. Le 2 septembre de cette même années, « quelques farfelus » organisent la première course de [[trait-tract]] avec des Percherons dans le berceau de race, marquant symboliquement la naissance française du Percheron de loisir<ref name="Leboucq86">{{harvsp|Leboucq|2002|p=86}}</ref>. Le plan parvient à s'imposer en une dizaine d'années, et à convaincre la plupart des éleveurs de s'orienter vers un cheval plus léger, destiné à l'attelage et non à la boucherie<ref name="Leboucq18"/>. En 1989 est organisé le premier congrès mondial du Percheron en France, qui attire {{formatnum:50000}} visiteurs au [[haras du Pin]]<ref name="Chepo117"/>, et qui marque cette nouvelle orientation<ref name="Kouyoumdjian2011">{{harvsp|Kouyoumdjian|2011|p=}}</ref>. À partir des [[années 1990]], l'essor du tourisme et des loisirs donne un nouveau souffle à la race<ref name="Audiot"/>. La Société Hippique Percheronne anticipe cette ouverture en interdisant la [[caudectomie]] (coupe de la queue) en 1993, plus tôt que chez les autres races de trait<ref name="Pilley"/>, à la demande des Allemands<ref name="Leboucq19"/>, et peut-être sous l'influence de publications comme ''[[Cheval magazine]]''<ref name="Nature"/>. Parallèlement, les Japonais importent massivement des chevaux français pour leurs compétitions de [[trait-tract]]<ref name="Audiot">{{harvsp|Audiot|1995|p=92}}</ref>, surtout dans l'île d'[[Hokkaido]] où se déroulent les courses et les entraînements<ref name="Chepo118"/>. Une vague de popularité pour le Percheron s'observe aussi aux États-Unis, comptant {{formatnum:1088}} animaux en 1988, pour {{formatnum:2257}} en 1998<ref name=History/>.
Le haras du Pin importe des Percherons américains pour alléger le modèle des chevaux (jusqu'alors sélectionnés pour leur [[viande de cheval|viande]]), leur donner du sang et les adapter aux loisirs. En 1993, l'étalon gris diligencier « léger et enlevé » [[Silver Shadows Sheik]] entre au haras{{sfn|Mavré|2004|p=36}}{{,}}<ref name="Kouyoumdjian2011" group="P"/>. Devenu le symbole de cette nouvelle orientation de la race{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=19}}, il suscite de nombreuses réactions dans le milieu de l'élevage traditionnel, et donne naissance à plus d'une centaine de poulains{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=87}}. L'un de ses premiers fils, l'étalon noir Gallien, marque fortement l'élevage grâce à la qualité de ses [[poulain]]s. D'autres étalons diligenciers de robe noire sont importés, afin d'obtenir des poulains adaptés à la traction rapide au trot{{sfn|Migeon|2010|id=MigEq|group="P"|p=89}}. Des éleveurs privés français adoptent aussi des Percherons américains, séduits par leur haute taille, leur physique plus léger et leur trot rapide{{sfn|Dal'Secco|2006|p=42}}. La dernière phase de ce retour au Percheron léger se traduit en 1998 par la révision du {{anglais|stud-book}} de la race, et la création de deux sections séparées pour les chevaux « traits » et les chevaux « diligenciers »{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=19}}{{,}}<ref name="Haller"/>. Elle est suivie de la création de la société percheronne d’attelage{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=26}}.


La nouvelle sélection s'effectue lentement, à cause du faible nombre de Percherons diligenciers présents en France{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=22}}. Elle est toutefois bien accueillie par les éleveurs, et se traduit par une augmentation des nouvelles naissances enregistrées chez la race, qui passent de 800 à {{formatnum:1100}} entre 1995 et 2000{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=22}}. Entre 1994 et 2008, les effectifs français de poulinières augmentent et dépassent les {{unité|2500|têtes}}{{sfn|Langlois|2012|p=2}}. En 1997, le percheron fait partie des races de chevaux dont les éleveurs peuvent bénéficier de la « Prime aux races menacées d'abandon » (PRME), d'un montant de 100 à {{nobr|150 €}}<ref group="P">{{Lien web |titre=Nos lourds au zoo ? |url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Divers/Nos-lourds-au-zoo|site=www.chevalmag.com|éditeur=[[Cheval Magazine]]|date=2 février 2004|consulté le=2020-07-03}}.</ref>.
Le [[haras du Pin]] se met à importer des Percherons américains pour alléger le modèle des chevaux (jusqu'alors sélectionnés pour leur [[viande de cheval|viande]]), leur donner du sang et les adapter aux loisirs. En 1993, l'étalon gris diligencier « léger et enlevé » Silver Shadow Sheik entre au haras<ref name="Mavré36">{{harvsp|Mavré|2004|p=36}}</ref>{{,}}<ref name="Kouyoumdjian2011"/>, devenu le symbole de cette nouvelle orientation de la race<ref name="Leboucq19">{{harvsp|Leboucq|2002|p=19}}</ref>, il suscite de nombreuses réactions dans le milieu de l'élevage traditionnel et donne naissance à plus d'une centaine de poulains<ref name="Leboucq87">{{harvsp|Leboucq|2002|p=87}}</ref>. L'un de ses premiers fils, l'étalon noir Gallien, marque fortement l'élevage grâce à la qualité de ses [[poulain]]s. Cette importation est suivie de nombreuses autres, uniquement des étalons diligenciers de robe noire, afin d'avoir des poulains adaptés à la traction rapide au trot<ref name="Migeon89">{{harvsp|Migeon|2010|p=89}}</ref>. Des éleveurs privés français adoptent eux aussi des Percherons américains, séduits par leur haute taille, leur physique plus léger et leur trot rapide<ref name="Dal'Secco42"/>, c'est le cas notamment de la maison du Percheron à [[La Bretonnière]]<ref>{{lien web|url=http://www.lamaisondupercheron.fr/a-la-rencontre-de-nos-chevaux/article/les-vues-de-presse|titre=Revue de presse de la Maison du Percheron|site=La Maison du Percheron|consulté le=5 septembre 2011}}</ref>. La dernière phase de ce retour au Percheron léger se traduit en 1998 par la révision du stud-book de la race, et la création de deux sections séparées pour les chevaux « traits » et les chevaux « diligenciers »<ref name="Leboucq19"/>. Elle est suivie de la création de la société percheronne d’attelage<ref name="Leboucq26">{{harvsp|Leboucq|2002|p=26}}</ref>.


=== Depuis le début du {{s-|XXI|e}} ===
[[Fichier:Horse Tram at Disneyland Paris 101.jpg|thumb|right|Les [[tramway]]s de [[Disneyland Paris]] sont tractés par des Percherons]]
[[Fichier:Percherons Elevage de Pascal LEBEGUE (Ferme de MONTAUMER )-50-cliche Jean Weber (23456639213).jpg|vignette|Percheron se roulant sur le sol.|alt=Cheval gris-blanc couché sur le côté.]]
La nouvelle sélection se fait lentement, à cause du faible nombre de Percherons diligenciers présents en France. Elle est toutefois bien accueillie par les éleveurs, et se traduit par une augmentation des nouvelles naissances enregistrées chez la race, qui passent de 800 à {{formatnum:1100}} entre 1995 et 2000<ref name="Leboucq22">{{harvsp|Leboucq|2002|p=22}}</ref>. De jeunes éleveurs s'installent en dehors du berceau de race, et s'intéressent aux activités sportives avec le cheval, aux loisirs, et aux exportations. La plupart sont des cadres, des commerçants et des professions libérales passionnés, qui font de l'élevage une activité à mi-temps<ref name="Leboucq23">{{harvsp|Leboucq|2002|p=23}}</ref>. Désormais, l'élevage est fortement [[mondialisation|mondialisé]]<ref name="Leboucq37">{{harvsp|Leboucq|2002|p=37}}</ref>.
Désormais, l'élevage du Percheron est fortement [[mondialisation|mondialisé]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=37}}.


La nouvelle orientation permet à ces Percherons plus légers, avec des tissus de qualité et une robe plus foncée, d'être utilisé dans les concours d'attelage et dans les parcs de loisirs, comme le [[Puy du Fou]]<ref name="Leboucq88">{{harvsp|Leboucq|2002|p=88}}</ref>. De plus, on observe un regain de popularité pour la [[noir (cheval)|robe noire]]<ref name="Kouyoumdjian2011"/>. [[Disneyland Paris]] possède depuis les [[années 2000]] la plus grande écurie européenne de Percherons au travail, en 2006, sur une centaine de chevaux de trait présents, une trentaine sont des Percherons. Ils sont acquis lors des ventes annuelles des haras nationaux et tirent des véhicules anciens sur ''main's street'' dans le parc<ref>{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=9}}</ref>.
En 2006, sur une centaine de chevaux de trait présents à [[Disneyland Paris]], une trentaine sont des Percherons{{sfn|Dal'Secco|2006|p=9}}. Ils sont acquis lors des ventes annuelles des Haras nationaux et tirent des véhicules anciens sur ''main's street'' dans le parc{{sfn|Dal'Secco|2006|p=9}}.


En 2011, l'étalon reproducteur diligencier noir Gallien, l'un des meilleurs des haras nationaux, alors âgé de 17 ans, est vendu à un marchand pour {{unité|200|}} suite à un probable dysfonctionnement administratif, lequel le revend à la boucherie en [[Italie]]. Le sort de Gallien, considéré comme l'une des mascottes de la race, suscite de vives réactions<ref>{{article|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2011/n-477-aout/Emotion/Protection-La-triste-fin-de-Gallien|titre=La triste fin de Gallien|numéro=477|mois=aout|année=2011|périodique=[[Cheval magazine]]|pages=Rubrique protection}}</ref>.
En 2010, avec l'aide de l'[[Institut français du cheval et de l'équitation]], un troisième étalon Percheron est importé des États-Unis vers la France, un jeune étalon noir du nom de [[Hannah Hill Kemo Sabe]]<ref group="P">{{Lien web|url=https://actu.fr/normandie/mortagne-au-perche_61293/kemo-le-percheron-americain-est-arrive_5682101.html|titre=Kemo, le percheron américain est arrivé|auteur=Luc Moriceau|périodique=Le Perche|date=10 avril 2010|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>. En 2011, l'étalon reproducteur diligencier noir Gallien, l'un des meilleurs des Haras nationaux français, est re-vendu âgé de {{nobr|17 ans}} à la boucherie en [[Italie]]<ref group="P" name="GallienMag"/>. Le sort de Gallien, considéré comme l'une des mascottes de la race, suscite de vives réactions<ref group="P" name="GallienMag">{{Article|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2011/n-477-aout/Emotion/Protection-La-triste-fin-de-Gallien|titre=La triste fin de Gallien|numéro=477|mois=août|année=2011|périodique=[[Cheval Magazine]]|pages=Rubrique protection}}.</ref>.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Cheval-percheron-gris SDA2014 (cropped).jpg|vignette|gauche|Percheron gris au modèle lors du [[Salon international de l'agriculture]], France, 2014.|alt=Cheval gris, vu de profil en intérieur]]
[[Fichier:Pleasant Hill Percherons 3.jpg|thumb|left|Deux Percherons dans un pré à [[Pleasant Hill (Kentucky)|Pleasant Hill]] (États-Unis).]]
En raison de l'immense diffusion de la race, de ses antécédents et de la variété de son utilisation, le Percheron peut présenter de grandes variations de taille (allant de 1,60 à {{unité|1.85|m}} au [[garrot (quadrupède)|garrot]], pour une moyenne de {{unité|1.68|m}}) et de poids (de 500 à {{unité|1200|kg}})<ref name="Fichara">{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/races-dequides/chevaux-de-trait/percheron.html|titre=Le Percheron|date=Décembre 2010|auteur=Société Hippique Percheronne de France|éditeur=Les Haras Nationaux|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Les chevaux de grande taille sont préférés en France<ref name="Reglara">{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/fileadmin/bibliotheque/Reglementation/Stud-books/Chevaux_de_trait/Reglement_Percheron-01-04-2011.pdf|titre=Règlement du stud-book du cheval Percheron|éditeur=[[Haras nationaux (France)|Haras nationaux]]|année=2010|consulté le=31 aout 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Bataille|2008|p=165}}</ref>. Le plus grand Percheron jamais répertorié est un américain né en 1902, mesurant {{unité|2.13|m}} pour {{unité|1372|kg}}, et nommé Dr Le Gear<ref name=Edwards/>{{,}}<ref name="Edwards192"/>{{,}}<ref name="Draper49">{{harvsp|draper|2006|p=49}}</ref>.
En raison de l'immense diffusion de la race, de ses antécédents et de la variété de son utilisation, le Percheron peut présenter de grandes variations de gabarits{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=193}}. La taille va de 1,55 à {{unité|1.85|m}} au [[garrot (anatomie)|garrot]], pour une moyenne de {{unité|1.68|m}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}{{,}}{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}. Le [[Masse corporelle du cheval|poids]] varie de 500 à {{unité|1200|kg}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}{{,}}{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}.


Les chevaux de grande taille sont préférés en France<ref name="Reglara">{{Lien web|url=https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2019/01/SIRE-RSB-Percheron-2023.pdf|titre=Règlement du stud-book du cheval Percheron|éditeur=[[Institut français du cheval et de l'équitation]]|année=2022|consulté le=30 mars 2023}}.</ref>. Le plus grand Percheron jamais répertorié est né en 1902, mesuré à {{unité|2.13|m}} pour {{unité|1372|kg}}, et propriété d'un Américain, le D{{r}} Le Gear ; il meurt en 1919 dans le [[Missouri (État)|Missouri]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lee|nom1=Weatherley|titre=Great Horses of Britain|éditeur=Spur Publications|date=1978|isbn=978-0-904558-34-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=c3MvAQAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=dr+le+gear+percheron&q=dr+le+gear+percheron&hl=fr|passage=74|consulté le=2023-03-30}}.</ref>{{,}}{{sfn|Draper|2006|p=49}}.
Les chevaux enregistrés en France sont obligatoirement [[marquage au fer|marqués au fer rouge]] sur le côté gauche de l'encolure, avec les lettres « S » et « P<ref name=Hendricks/> », initiales de la Société Hippique Percheronne<ref>{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/percheron/marque.html|titre=La marque|éditeur=Société Hippique Percheronne|consulté le=6 septembre 2011}}</ref>.


=== Standard morphologique ===
=== Standard morphologique ===
{{article connexe|morphologie du cheval}}
{{Article connexe|morphologie du cheval}}
L'impression de « noblesse » dégagée par le Percheron est à l'origine de son succès mondial<ref name="Dal'Secco29">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=29}}</ref>, sa « beauté » en rapport avec d'autres races de trait est souvent évoquée, tout comme la finesse de ses crins et l'absence (ou la rareté) de ses fanons<ref>Jean Augustin Barral et Henry Sagnier, ''Dictionnaire d'agriculture, encyclopédie agricole complète'', Volume 4, Hachette et cie, 1892, p. 86. Cité par {{harvsp|Lizet|1989|p=115}}}</ref>. Le registre français distingue deux types de chevaux.
Le modèle général est celui d'un grand cheval, doté d'une bonne musculature{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}. L'impression de {{citation|noblesse}} dégagée par le Percheron est à l'origine de son succès mondial{{sfn|Dal'Secco|2006|p=29}}. Sa {{citation|beauté}} par comparaison avec d'autres races de trait est souvent évoquée, tout comme la finesse de ses [[crin]]s et l'absence (ou la rareté) de ses [[Fanons (cheval)|fanons]]<ref group="H">{{ouvrage|prénom1=Jean Augustin|nom1=Barral|prénom2=Henry|nom2=Sagnier|titre=Dictionnaire d'agriculture, encyclopédie agricole complète|volume=4|éditeur=Hachette et cie|année=1892|passage=86}}. Cité par {{harvsp|Lizet|1989|p=115}}.</ref>{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}{{,}}<ref name="Haller">{{Bibliographie|Q80439442|langue originale=allemand|chapitre=Percheron|passage=167}}.</ref>. Le registre français distingue deux types de chevaux, le trait (le plus lourd) et le diligencier (plus léger){{sfn|Langlois|2012|p=8}}. Ces deux types sont des variations au sein d'une même race{{sfn|Langlois|2012|p=8}}.


<gallery mode="packed" caption="Types du Percheron">
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Fichier:Boulonnais-stlo.jpg|Étalon [[gris (cheval)|gris]] du [[haras de Saint-Lô]] (France) en présentation, modèle « trait », assez lourd
Boulonnais-stlo.jpg|Étalon [[robe grise du cheval|gris]] du [[haras national de Saint-Lô]] (France), modèle « trait ».
Percherons Elevage des Hayes de Barviile (Mr Jeauneau) CL J Weber37 (25) (23715599059).jpg|[[Poulinière]] grise à [[Barville (Orne)|Barville]] (France), modèle « trait ».
Fichier:PercheronDraftHorse.jpg|Percheron [[noir (cheval)|noir]] de l'État du [[Maryland]] (États-Unis), modèle « diligencier », beaucoup plus léger
Supreme Champion Draft Horse (37510532606).jpg|Jument noire de l'[[Ontario]] (Canada), modèle « diligencier ».
Percheron Grand Champion Gelding (23723951458).jpg|Hongre gris de l'[[Ohio]] (États-Unis), modèle « diligencier ».
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Le trait Percheron est un limonier de haute taille (plus de {{unité|1.64|m}}) et de poids élevé (supérieur à {{unité|700|kg}}), destiné au trait lourd (comme les travaux agricoles, le [[débardage]] et le [[trait-tract]]), excellent pour tirer de fortes charges au pas, avec une arrière-main particulièrement musclée et une croupe plus inclinée<ref>{{Lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/percheron/ |titre=Le cheval percheron|auteur=Société hippique percheronne de France|lien auteur=|date=|année=|mois=|site=http://www.percheron-france.org/|éditeur=Société hippique percheronne de France|citation=|en ligne le=|consulté le=25 août 2009}}</ref>{{,}}<ref name="Reglara"/>.
Le trait est un limonier de haute taille (généralement plus de {{unité|1.64|m}} ; fourchette {{unité|1.55|m}} à {{unité|1.75|m}}) et de poids élevé (supérieur à {{unité|700|kg}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=193}}, jusqu'à {{unité|1200|kg}}{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}), destiné au trait lourd (comme les travaux agricoles, le [[débardage]] et le [[trait-tract]]), excellent pour tirer de fortes charges au pas, avec une arrière-main particulièrement musclée et une croupe plus inclinée{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=193}}{{,}}{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}.

Le diligencier percheron est plus léger et plus enlevé, destiné à l'attelage au trot. L'attention est portée sur ses [[allures (équitation)|allures]]. Il est prisé en [[Amérique du Nord]], où il est employé à l'attelage sportif et à la traction de chariots publicitaires. Son épaule est plus couchée et sa croupe moins basculée que chez le trait. En France, il ne se trouve que dans les grandes tailles, alors qu'en [[Argentine]], des chevaux plus petits peuvent être trouvés<ref name="Reglara"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Bataille|2008|p=166}}</ref>.


Le diligencier est plus léger et plus enlevé, destiné à l'attelage au trot et à l'[[équitation de loisir]]{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}. L'attention est portée sur ses [[allures (équitation)|allures]]{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}. Il est prisé en [[Amérique du Nord]], où il est employé à l'attelage sportif et pour la traction de chariots publicitaires. Son épaule est plus couchée et sa croupe moins basculée que chez le trait{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}. En France, il ne se trouve que dans les grandes tailles, alors qu'en [[Argentine]], des chevaux plus petits peuvent être trouvés<ref name="Reglara"/>.


==== Tête ====
==== Tête ====
D'après la majorité des auteurs, le profil de tête est rectiligne<ref name="Bongianni"/>{{,}}<ref name="Kholova"/>{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}{{,}}<ref name="Haller"/>{{,}}{{sfn|Hubrecht|2005|p=123}} ; le guide Delachaux indique seul qu'il pourrait être concave{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}. La tête est carrée, dotée d'un [[wikt:chanfrein|chanfrein]] plat, au front large{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}{{,}}<ref name="Haller"/>, avec de grands yeux expressifs<ref name="Bongianni"/> et proéminents. Les [[oreille]]s sont proportionnées<ref name="Bongianni"/>, fines et relativement longues{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}, bien découpées et mobiles{{sfn|Edwards|2016|p=63}}.
La tête est carrée et au profil rectiligne ou [[wikt:camus|camus]], au [[wikt:chanfrein|chanfrein]] plat, au front large, avec de grands yeux proéminents et des [[wikt:naseau|naseaux]] larges et ouverts. Les [[oreille]]s sont fines et longues, bien découpées et mobiles, la bouche est largement fendue<ref Name=Dispo/>{{,}}<ref name="Edwards193"/>{{,}}<ref name="Draper49"/>. L'apparence générale de la tête est recherchée fine et expressive, pour rappeler le [[cheval arabe]]. Les têtes trop grosses, fortes et chargées de [[wikt:ganache|ganaches]] sont sanctionnées<ref name="Reglara"/>.


La tête est relativement petite par comparaison à la masse du cheval<ref name="Bongianni"/>. Son apparence générale est recherchée fine et expressive, pour rappeler le cheval arabe<ref name="Reglara"/>. Les têtes trop grosses, fortes et chargées de [[wikt:ganache|ganaches]] sont sanctionnées<ref name="Reglara"/>. Les ganaches sont néanmoins souvent prononcées<ref name="Bongianni"/>.
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Fichier:Percheron cluny101.jpg|Tête d'un étalon du [[haras de Cluny]] (France) en 2011.
<gallery mode="packed" caption="Détails sur la tête du Percheron">
Fichier:Black percheron draft horse head.jpg|Tête d'un Percheron américain
Percherons Elevage de Pascal LEBEGUE (Ferme de MONTAUMER )-19-cliche Jean Weber (23456649273).jpg|Profil de tête d'un Percheron gris.
Percherons Noirs Cl J Weber10 (23455150844).jpg|Profil de tête d'un Percheron noir.
Percherons Elevage des Hayes de Barviile (Mr Jeauneau) CL J Weber37 (24057313206).jpg|Vue de face d'un Percheron gris.
Percherons Blancs Cl J Weber0012 (23787773480).jpg|Détail sur l'œil et le toupet.
Percherons attelés mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber02 (23787789160).jpg|Détail sur le museau.
</gallery>
</gallery>

Le museau est relativement plat, avec des [[naseau]]x ouverts{{sfn|Edwards|2016|p=63}} et très larges<ref name="Bongianni"/>{{,}}{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}. La bouche est largement fendue<ref Name=Dispo/>{{,}}{{sfn|Draper|2006|p=49}}.


==== Avant-main, corps et arrière-main ====
==== Avant-main, corps et arrière-main ====
L'encolure est moyennement longue à longue, forte, et rouée (en col de cygne), dotée d'une [[crinière]] épaisse, la gorge est effacée. Les encolures trop courtes et trop chargées sont sanctionnées. Le [[garrot (quadrupède)|garrot]] est recherché sorti, mais il arrive qu'il soit plat. La poitrine est large et profonde, les épaules sont longues, fortes et bien inclinées, le poitrail large et profond, le [[sternum]] assez proéminent. Le corps est compact et musclé. Le dos est droit, court et musclé, le passage de sangle très profond, les côtes bien descendues et le flanc plein. La croupe est longue, arrondie, ample, droite et légèrement fendue, parfois double. Le rein est recherché musclé, les fesses descendues. Les hanches sont longues. La [[queue]] est haute, abondante et dans le prolongement des reins. Elle est souvent tressée et repliée en chignon lorsque le cheval est attelé<ref name="Edwards192"/>{{,}}<ref name="Edwards193">{{harvsp|Edwards|2006|p=193}}</ref>{{,}}<ref name="Draper49"/>{{,}}<ref name="Reglara"/>.
L'[[Encolure du cheval|encolure]] est moyennement longue à longue (mais peut être courte chez certains sujets<ref name="Bongianni"/>), forte, et arquée (synonyme : rouée), c'est-à-dire en forme de col de cygne{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}{{,}}{{sfn|Edwards|2016|p=63}}{{,}}<ref name="Haller"/>. La gorge est effacée{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}. Les encolures trop courtes et trop chargées sont sanctionnées. Le [[Garrot (anatomie)|garrot]] est recherché sorti{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Edwards|2016|p=63}}, mais il arrive qu'il soit plat<ref name="Bongianni"/>. La poitrine est large et profonde<ref name="Haller"/>, les épaules sont longues, fortes et bien inclinées{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}{{,}}{{sfn|Edwards|2016|p=63}}. Le poitrail est large et profond, le [[sternum]] assez proéminent{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}{{,}}{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}. Le tronc est massif<ref name="Haller"/>, le corps compact et musclé. Le [[Dos du cheval|dos]] est court et droit, très solide et musclé{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}{{,}}{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}. Il peut arriver qu'il soit ensellé (creux)<ref name="Bongianni"/>.


Le passage de sangle est très profond. Les côtes sont arrondies{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}, bien descendues, et le flanc plein{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}. Le ventre peut être rond<ref name="Bongianni"/>. Toute l'arrière main est d'une puissance impressionnante<ref name="Kholova"/>{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}. La [[croupe]] est puissante{{sfn|Edwards|2016|p=63}}, longue et légèrement arrondie<ref name="Haller"/>, ample, droite et légèrement fendue, parfois double{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}{{,}}<ref name="Bongianni"/>. Le rein, arrondi<ref name="Bongianni"/>, est recherché large et musclé{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}. Les hanches sont longues et effacées{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}.
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Fichier:Schweif Percheron.JPG|Croupe de deux Percherons allemands
<gallery mode="packed" caption="Détails sur le corps du Percheron">
Fichier:Percheron hoof.jpg|[[Pied (cheval)|Pied]] d'un Percheron mexicain
Jument percheronne noire.jpg|Jument noire vue de face, Rennes, France.
Percherons Elevage de Pascal LEBEGUE (Ferme de MONTAUMER )-47-cliche Jean Weber (24083421495).jpg|Jument grise vue de face, [[La Mesnière]], Orne, France.
Percheron avant-main et crins tressés.jpg|Vue de trois-quart arrière d'un Percheron français, [[Salon international de l'agriculture]], 2022.
Schweif Percheron.JPG|Croupe de deux Percherons allemands.
Queue Percheron tressée.jpg|Détail sur la queue tressée, [[salon international de l'agriculture]], 2022.
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</gallery>

La [[crinière]] est épaisse et abondante{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Edwards|1992|p=171}}, souvent ondulée<ref name="Kholova"/>. La [[queue (anatomie)|queue]] est attachée et portée haut{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}, abondante et dans le prolongement des reins{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|20174|p=194}}. Elle est souvent tressée et repliée en chignon lorsque le cheval est attelé{{sfn|Edwards|1992|p=170}}{{,}}{{sfn|Draper|2006|p=49}} ; il est en effet traditionnel de ne pas l'écourter<ref name="Kholova">{{Bibliographie|Q33129024|titre chapitre=Le Percheron|pages=82-83|langue originale=tchèque}}.</ref>.


==== Membres ====
==== Membres ====
[[Fichier:Percheron hoof.jpg|vignette|[[Pied (cheval)|Pied]] d'un Percheron mexicain. |alt=Photo d'un sabot en gros plan.]]
Les membres sont propres, forts, robustes et bien musclé, nets, bien d'aplomb, dotés d'articulations puissantes. Les cuisses, larges, sont musclées et plus longues que chez les autres chevaux de trait. Les avant-bras sont très larges et musclés. Les genoux sont accusés, les jarrets larges et nets, les canons de grand diamètre, les paturons forts, les boulets petits et robustes, les [[pied (cheval)|pieds]] d'excellente qualité, avec une bonne nature de corne et un talon accusé. La sélection porte aussi sur les [[fanons (cheval)|fanons]] aux extrémités des membres, recherchés le moins fournis possible<ref name="Edwards193"/>{{,}}<ref name="Draper48"/>{{,}}<ref name="Draper49"/>{{,}}<ref name="Reglara"/>.
Les membres sont recherchés sains et nets{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}{{,}}<ref name="Kholova"/>, fins et secs aux États-Unis{{sfn|Swinney|2006|p=175}}. Ils sont courts{{sfn|Edwards|2016|p=63}} ou bien de taille moyenne<ref name="Kholova"/>{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}. Robustes et bien musclé, bien d'aplomb, ils sont dotés d'[[Articulation (anatomie)|articulations]] puissantes. Les cuisses, larges, sont musclées et plus longues que chez la plupart des autres chevaux de trait. Les avant-bras sont très larges et musclés. Les genoux sont accusés, larges et carrés{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}, alignés avec l'épaule{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}. Les jarrets sont larges et nets.


Les os du canon sont larges et plats, de grand diamètre{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}. Le tour de canon doit être supérieur à {{unité|25|cm}}{{sfn|Edwards|2016|p=63}}.
=== Allures et tempérament ===
Les [[Allure (équitation)|allures]] sont recherchées souples et légères, vives et assez relevées, amples et actives, étendues au pas
et au [[trot]] avec un fort engagement des postérieurs. Elles sont surtout très déliées en rapport avec la taille du cheval<ref name="Edwards193"/>{{,}}<ref name="Draper48"/>{{,}}<ref name="Draper49"/>{{,}}<ref name="Reglara"/>.


Les paturons sont forts et nets{{sfn|Hendricks|id=Hend|2007|p=336}}, les boulets petits et robustes. Les [[pied (cheval)|pieds]] sont grands<ref name="Bongianni"/> à moyens{{sfn|Edwards|2016|p=63}} de taille, durs<ref name="Kholova"/>, avec une corne souvent foncée<ref name="Bongianni"/>, d'une couleur bleutée{{sfn|Edwards|2016|p=63}} et un talon accusé. Les [[fanons (cheval)|fanons]], ces longs poils situés aux extrémités des membres, sont recherchés le moins fournis possible{{sfn|Edwards|1992|p=170}}{{,}}{{sfn|Draper|2006|p=48-49}} ; ils sont généralement moyennement abondants{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}{{,}}{{sfn|Edwards|2016|p=62}}, et peuvent être absents<ref name="Bongianni"/>{{,}}<ref name="Kholova"/>.
Les Percherons sont décrits comme fiers et alertes, intelligents, travailleurs et volontaires, compréhensifs et doux sans pour autant être lymphatiques. Ils sont considérés comme faciles d'entretien et faciles à travailler et à former. La race s'adapte à de nombreuses conditions et de nombreux climats<ref Name=Dispo/>{{,}}<ref name="Leboucq25"/>, elle est aussi d'une grande longévité<ref name="Draper49"/>.


=== Robe ===
=== Robe ===
{{article connexe|Robe grise du cheval|Robe noire du cheval}}
[[Fichier:Percheron Horses.jpg|thumb|right|Ces deux percherons de robe [[bai (cheval)|baie]] sont conformes au standard américain, mais pas au français, qui refuse cette robe.]]
[[Fichier:Percherons Elevage de Pascal LEBEGUE (Ferme de MONTAUMER )-61-cliche Jean Weber (23715613889).jpg|vignette|Percheron gris pommelé.|alt=Vheval gris vu de profil en train de brouter.]]
Seuls les chevaux [[gris (cheval)|gris]] ou [[noir (cheval)|noirs]] peuvent être enregistrés en France<ref name="Reglara"/> et dans les [[îles britanniques]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheron.org.uk/about/percheron.html|titre=Characteristics of the British Percheron|éditeur=British Percheron Horse Society|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>. Tous les poulains naissent noirs et la plupart virent au gris, comme c'est le cas pour tous les chevaux de cette robe<ref name="Migeon37">{{harvsp|Migeon|2010|p=37}}</ref>. Le noir de jais et le gris très pommelé sont les robes les plus appréciées<ref name="Reglara"/>.
Seuls les chevaux [[robe grise du cheval|gris]] ou [[robe noire du cheval|noirs]] peuvent être enregistrés en France{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}} et dans les [[îles Britanniques]]<ref group="A">{{Lien web|lang=en|url=http://www.percheron.org.uk/about/percheron.html|titre=Characteristics of the British Percheron|éditeur=British Percheron Horse Society|consulté le=7 octobre 2009}}.</ref>. Tous les poulains naissent noirs et la plupart deviennent gris, comme c'est le cas pour tous les chevaux de cette robe{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=37}}{{,}}{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}. Le noir de jais et le gris très pommelé sont les robes les plus appréciées<ref name="Reglara"/>. Le gris pommelé est aussi la robe la plus caractéristique de la race<ref name="Bongianni"/>.


L'analyse génétique des robes de 52 Percherons montre une quasi-fixation de l'absence d'[[allèle]] Agouti (aa), permettant l'expression de la robe noire<ref group="S" name="Avila">{{Article|langue=en|prénom1=Felipe|nom1=Avila|prénom2=Shayne S.|nom2=Hughes|prénom3=K. Gary|nom3=Magdesian|prénom4=Maria Cecilia Torres|nom4=Penedo|titre=Breed Distribution and Allele Frequencies of Base Coat Color, Dilution, and White Patterning Variants across 28 Horse Breeds|périodique=Genes|volume=13|numéro=9|date=2022-09|issn=2073-4425|doi=10.3390/genes13091641|lire en ligne=https://www.mdpi.com/2073-4425/13/9/1641|consulté le=2023-03-27|pages=1641}}.</ref>. Néanmoins, tous les Percherons ne sont pas homozygotes sur l'allèle [[MC1R|Extension]] (EEaa) ce qui avec l'existence de quelques expression d'Agouti (A), permet la naissance périodique de poulains alezans (ee) et [[Bai (cheval)|bais]] (E_A_){{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=194}}{{,}}<ref group="S" name="Avila"/>. Une variante d'allèle récessif rare codant l'alezan, ea, a également été identifiée chez un sujet<ref group="S" name="Avila"/>. Le Percheron ne présente pas d'allèles du [[gène Dun]] (D)<ref group="S" name="Avila"/>. Un allèle [[Blanc dominant (robe du cheval)|Blanc Dominant]] (W20) a été détecté chez deux des 52 chevaux échantillonnés<ref group="S" name="Avila"/>.
La robe noire est beaucoup plus fréquente aux États-Unis qu'en France<ref name="Dal'Secco42"/>. Le registre américain permet aussi l'enregistrement de chevaux [[rouan]]s, [[bai (cheval)|bais]] et [[alezan]]s<ref name=Dispo/>. Beaucoup de chevaux ont des [[Marques du cheval|marques blanches]] sur la tête et les jambes, mais les registres jugent que trop de marques seraient indésirable.

On observe un regain de popularité pour la [[robe noire du cheval|robe noire]]<ref name="Kouyoumdjian2011" group="P"/>, beaucoup plus fréquente aux États-Unis qu'en France{{sfn|Dal'Secco|2009|p=42}}{{,}}{{sfn|Rousseau|2016|p=182}}. Le registre américain permet aussi l'enregistrement de chevaux [[Gène Rouan|rouan]]s, [[bai (cheval)|bais]] et [[alezan]]s<ref name=Dispo/>. Beaucoup de chevaux ont des [[Marques du cheval|marques blanches]] sur la tête et les jambes.

=== Allures ===
Les [[Allure (équitation)|allures]] sont d'excellente qualité{{sfn|Silver|1984|p=200}}, équilibrées, vives et assez relevées{{sfn|Edwards|1992|p=171}}, recherchées souples et légères, amples et actives, étendues au pas et au [[trot]] avec un fort engagement des postérieurs<ref name="Reglara"/>. Elles sont surtout très déliées en rapport avec la taille du cheval{{sfn|Draper|2006|p=48-49}}{{,}}<ref name="Reglara"/>. Au {{s-|XIX|e}}, le Percheron est réputé capable de parcourir {{unité|60|km}} par jour au [[trot]] attelé{{sfn|Dal'Secco|2006|p=28}}{{,}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=26}}.

=== Tempérament et entretien ===
Les Percherons sont décrits comme des chevaux très dociles et tranquilles, mais conservant leur énergie<ref name="Bongianni"/>{{,}}{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}. Ils sont réputés pour être de tempérament froid, mais généreux dans l'effort{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}. Le type diligencier est plus vif que le type trait{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}.

Ils sont aussi considérés comme faciles d'entretien, et faciles à travailler et à former{{sfn|Hubrecht|2005|p=123}}. La race s'adapte à de nombreuses conditions et de nombreux climats<ref Name=Dispo/>{{,}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=25}}. Capable de travailler jusqu'à un âge avancé{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}, le Percheron est d'une grande [[longévité]]{{sfn|Draper|2006|p=49}}{{,}}{{sfn|Silver|1984|p=200}}


=== Sélection ===
=== Sélection ===
La race possède un [[stud-book]] reconnu par les [[haras nationaux (France)|haras nationaux français]] dans quatre pays : la France, les États-Unis, le Canada et l'Angleterre. La race est gérée, respectivement, par la Société Hippique Percheronne de France (SHPF), la ''Percheron Horse Association of America'' (PHAA), la ''Canadian Percheron Association'' (CPA), et la ''British Percheron Horse Society'' (BPHS). Seuls les animaux inscrits à l'un de ces quatre registres peuvent porter officiellement le nom de « Percheron<ref name="Reglara"/> ». En France, la priorité donnée par les haras nationaux est toujours d'alléger le modèle des chevaux diligenciers destinés à l'attelage, grâce aux croisements avec les étalons américains<ref name="Migeon37"/>. Le dernier importé en 2010 avec l'aide de l'[[institut français du cheval et de l'équitation]] est un jeune étalon noir du nom de Hanna Hill Kemo, dont les premiers poulains sont nés au printemps 2011<ref>{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/mieux-nous-connaitre/les-haras-en-region/contacts-aux-haras-nationaux-en-region/normandie/actualite-entiere/archive/2011/juin/actualite/premiers-poulains-de-hannh-hill-kemo-sabe-percheron-americain.html|titre=Premiers poulains de Hannh Hill Kemo Sabe, percheron américain|auteur=Direction nationale, internationale et sport de haut niveau|éditeur=Les haras nationaux|date=6 juin 2011|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Si le [[haras du Pin]] conserve son rôle de sanctuaire des races chevalines, l'élevage du Percheron est désormais aux mains des particuliers<ref name="Migeon39"/>. Les poulains issus de l'[[insémination artificielle]] et du transfert d'embryons sont autorisés dans le stud-book mais pas les poulains issus du [[clonage]]<ref name="Reglara"/>.
Le Percheron possède un {{anglais|[[registre généalogique|stud-book]]}} reconnu dans six pays : la France, les États-Unis, le Canada, l'Angleterre, le Brésil et l'Argentine<ref name="Reglara"/>. La race y est gérée, respectivement, par la Société hippique percheronne de France (SHPF), la ''Percheron Horse Association of America'' (PHAA), la ''Canadian Percheron Association'' (CPA), la ''British Percheron Horse Society'' (BPHS), le ''Herd Book Collares'' (ANCHBC) et la ''Sociedad Rural Argentina'' (SRA)<ref name="Reglara"/>. Seuls les animaux inscrits à l'un de ces registres peuvent porter officiellement le nom de « Percheron<ref name="Reglara"/> ». Les poulains issus de l'[[insémination artificielle]] et du transfert d'embryons sont autorisés dans le {{anglais|stud-book}}, mais pas ceux issus de [[clonage]]<ref name="Reglara"/>. Les chevaux enregistrés en France sont obligatoirement [[marquage au fer|marqués au fer rouge]] sur le côté gauche de l'encolure, avec les lettres « S » et « P{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}} », initiales de la Société hippique percheronne<ref name="Bongianni"/>{{,}}<ref name="Reglara"/>.

En Grande-Bretagne, la sélection du Percheron a porté sur l'élimination des fanons{{sfn|Silver|1984|p=201}}{{,}}{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}.

En France, une priorité donnée par les Haras nationaux dans les années 2000, a été d'alléger le modèle des chevaux diligenciers destinés à l'attelage, grâce aux croisements avec des étalons américains{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=37}}. Le débat français autour de cette notion de « croisement américain » concerne le retour de descendants de chevaux exportés vers les États-Unis, il ne s'agit donc pas d'un [[Croisement (élevage)|croisement de races]], mais de croisements au sein de deux populations de la même race{{sfn|Langlois|2012|p=2}}. Les poulinières Percheron françaises sont rarement croisées avec d'autres races{{sfn|Langlois|2012|p=2}}. La grande majorité des étalons Percheron français ont très peu de descendants, et très peu d'étalons ont un grand nombre de descendants, ce qui tend à augmenter la [[consanguinité]]{{sfn|Langlois|2012|p=3}}. Malgré cela, la majorité des chevaux ne semblent pas souffrir de consanguinité{{sfn|Langlois|2012|p=6-7}}. Si le [[haras national du Pin]] conserve un rôle de sanctuaire, l'élevage français du Percheron est désormais aux mains des particuliers{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=39}}.

=== Santé ===
Le Percheron est touché par la [[myopathie à stockage de polysaccharides]], une maladie génétique dominante des muscles<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=J. D.|nom1=Baird|prénom2=S. J.|nom2=Valberg|prénom3=S. M.|nom3=Anderson|prénom4=M. E.|nom4=McCue|titre=Presence of the glycogen synthase 1 (GYS1) mutation causing type 1 polysaccharide storage myopathy in continental European draught horse breeds|périodique=Veterinary Record|volume=167|numéro=20|date=2010-11|doi=10.1136/vr.c3447|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1136/vr.c3447|consulté le=2023-03-23|format=pdf|accès url=payant|pages=781–784}}.</ref>. Sa prévalence chez la race apparait élevée<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=B. A.|nom1=Valentine|prénom2=P. L.|nom2=Habecker|prénom3=J. S.|nom3=Patterson|prénom4=B. L.|nom4=Njaa|titre=Incidence of polysaccharide storage myopathy in draft horse-related breeds: a necropsy study of 37 horses and a mule|périodique=Journal of Veterinary Diagnostic Investigation: Official Publication of the American Association of Veterinary Laboratory Diagnosticians, Inc|volume=13|numéro=1|date=2001-01|issn=1040-6387|pmid=11243365|doi=10.1177/104063870101300112|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11243365/|consulté le=2023-03-26|pages=63–68|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Des cas sévères ont été répertoriés<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=B. A.|nom1=Valentine|prénom2=K. M.|nom2=Credille|prénom3=J.-P|nom3=Lavoie|prénom4=S.|nom4=Fatone|prénom5=C.|nom5=Guard|prénom6=J. F.|nom6=Cummings|prénom7=B.J.|nom7=Cooper|titre=Severe polysaccharide storage myopathy in Belgian and Percheron draught horses|périodique=Equine Veterinary Journal|volume=29|numéro=3|date=1997-05|issn=0425-1644|issn2=2042-3306|doi=10.1111/j.2042-3306.1997.tb01672.x|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.2042-3306.1997.tb01672.x|consulté le=2023-03-23|format=pdf|accès url=libre|pages=220–225}}.</ref>. Il est également sujet à la [[cryptorchidie]]<ref group="S">{{Article|lang=en|prénom1=Kristina G.|nom1=Lu|titre=Clinical Diagnosis of the Cryptorchid Stallion|périodique=Clinical Techniques in Equine Practice|volume=4|date=2005-09-01|doi=10.1053/j.ctep.2005.07.006|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1534751605000703|consulté le=2016-03-09|pages=250–256|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>{{,}}<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Patrick|nom1=Pollock|titre=Approach to the cryptorchid horse|périodique=In Practice|volume=39|numéro=6|date=2017-06|issn=0263-841X|issn2=2042-7689|doi=10.1136/inp.j2770|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1136/inp.j2770|consulté le=2023-03-30|pages=284–290}}.</ref>{{,}}<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=H. M.|nom1=Hayes|titre=Epidemiological features of 5009 cases of equine cryptorchism|périodique=Equine Veterinary Journal|volume=18|numéro=6|date=1986-11|doi=10.1111/j.2042-3306.1986.tb03692.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.2042-3306.1986.tb03692.x|consulté le=2023-03-30|pages=467–471}}.</ref>. Le [[lymphœdème chronique progressif]] (pattes à jus) a été observé chez des Percherons européens<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Verena K.|nom1=Affolter|titre=Chronic Progressive Lymphedema in Draft Horses|périodique=Veterinary Clinics of North America: Equine Practice|série=Equine Dermatology|volume=29|numéro=3|date=2013-12-01|issn=0749-0739|doi=10.1016/j.cveq.2013.08.007|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0749073913000576|consulté le=2023-03-28|pages=589–605|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>. Le sélection sur une haute taille et une longue encolure en concours de chevaux de trait le prédispose à développer une [[hémiplégie]] idiopathique du [[larynx]] gauche<ref group="S">{{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey E.|nom1=Brakenhoff|prénom2=Susan J.|nom2=Holcombe|prénom3=Joe G.|nom3=Hauptman|prénom4=Holly K.|nom4=Smith|titre=The Prevalence of Laryngeal Disease in a Large Population of Competition Draft Horses|périodique=Veterinary Surgery|volume=35|numéro=6|date=2006-08|issn=0161-3499|issn2=1532-950X|doi=10.1111/j.1532-950X.2006.00192.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1532-950X.2006.00192.x|consulté le=2023-03-30|pages=579–583|format=pdf|accès url=payant}}.</ref>.

D'après Michel Lepoivre, éleveur et ancien président de la Société hippique percheronne, le recul de la sélection bouchère en France a réduit les problèmes de [[surpoids]] et de [[pied (cheval)|pieds]] consécutifs à l'obésité<ref name="OF2015" group="P">{{Lien web|titre=Assises de la filière équine. Le percheron, Il n’y en a plus en France|url=https://www.ouest-france.fr/championnat-au-pin-le-percheron-il-ny-en-plus-en-france-3720936|éditeur=Ouest-France|auteur=Béatrice Limon|consulté le = 2015-09-28}}.</ref>.

Bertrand Langlois (INRA) souligne le potentiel de la sélection génomique pour réduire la sensibilité au coup de sang, les pattes à jus et la [[Dermite estivale|dermatite estivale]] chez le Percheron{{sfn|Langlois|2012|p=9}}.


== Utilisations ==
== Utilisations ==
[[Fichier:Haras in Saint-Lô , Normandië, France.jpg|thumb|Quatre Percherons attelés à un véhicule léger au [[haras de Saint-Lô]], en France]]
[[Fichier:Haras in Saint-Lô , Normandië, France.jpg|vignette|Quatre Percherons attelés à un véhicule léger au [[haras national de Saint-Lô]], en France.]]
La [[traction hippomobile|traction]] forme le principal débouché de la race, en effet, sa puissance et ses qualités nées de sa sélection historique l'y prédisposent. Une jument percheronne australienne détient d'ailleurs le record du monde officieux de traction, avec {{unité|1547|kg}} déplacés sur près de {{unité|5|mètres}}<ref name=Edwards>{{harvsp|Edwards|1994|p=94-95}}</ref>{{,}}<ref name="Edwards192"/>.
La [[traction hippomobile|traction]] forme le principal débouché du Percheron{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}. En effet, sa puissance et ses qualités nées de sa sélection historique l'y prédisposent. Une jument percheronne australienne détient le record du monde officieux de traction, avec {{unité|1547|kg}} déplacés sur près de {{nobr|5 mètres}}{{sfn|Edwards|1992|p=170}}.


=== Attelage de loisir, de promotion et de compétition ===
=== Attelage de loisir, de promotion et de compétition ===
[[Fichier:Perchronschlitten.jpg|vignette|gauche|Deux Percherons attelés à un [[traîneau]] pour les loisirs, dans l'[[Illinois]].]]
{{article connexe|Attelage (équitation){{!}}Attelage}}
{{Article connexe|Attelage (équitation){{!}}Attelage}}
[[Fichier:Perchronschlitten.jpg|thumb|left|Deux Percherons attelés à un [[traîneau]] dans l'[[Illinois]], aux États-Unis]]
En France, le Percheron est désormais attelé devant des [[roulotte]]s et des chariots bâchés pour le [[tourisme]]<ref name="Chepo118"/>, mais aussi à des carrioles élégantes pour les [[mariage]]s<ref name="Migeon39"/>. En Allemagne, il est surtout connu à travers ses participation à la [[fête de la bière]]<ref name="Alençon"/>, en [[Grande-Bretagne]], il est également mit à la traction pour des événements à caractère promotionnel<ref name=Rowena/> mais subit la concurrence du [[Shire (cheval)|Shire]]<ref name="Leboucq92">{{harvsp|Leboucq|2002|p=92}}</ref>. L'attelage publicitaire, inconnu en France, est particulièrement développé en Allemagne et aux États-Unis, de grandes entreprises ([[Budweiser (Anheuser-Busch)|Budweiser]], [[The Walt Disney Company]], etc.) utilisent le cheval Percheron afin de valoriser leurs produits et d'attirer l’œil<ref name="Leboucq34"/>.
En France, le Percheron est attelé devant des [[roulotte]]s et des chariots bâchés pour le [[tourisme]]{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}, mais aussi à des carrioles élégantes pour les [[mariage]]s{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=39}}. Les fêtes populaires permettent des démonstrations de trait lourd et de labour{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71-73}}. Des Percherons légers, avec une robe foncée, sont utilisés dans les concours d'attelage et dans les parcs de loisirs, comme le [[Puy du Fou]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=88}}.


Les Percherons sont utilisés pour des défilés, des tractions de [[traîneau|traineaux]] et de véhicules hippomobiles dans les grandes villes des États-Unis<ref name=OSU>{{en}} {{lien web|url=http://www.ansi.okstate.edu/breeds/horses/percheron/index.htm|titre=Percheron|groupe=Breeds of Livestock|éditeur=Oklahoma State University|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>. L'un des plus célèbres équipages américains appartient à la [[H. J. Heinz|compagnie Heinz]], ses nombreuses apparitions incluent le [[tournoi de la parade des roses]]<ref>{{en}} {{article|périodique=The Horse|consulté le=27 décembre 2009|url=http://www.thehorse.com/ViewArticle.aspx?ID=4008|titre=Heinz Hitch Percheron Horses Appear In Rose Parade|date=1er février 1999}}</ref>. En Australie, ce cheval est destiné presque uniquement aux loisirs, une entreprise de [[Melbourne]] en emploie plus de 40 pour l'animation des mariages<ref name="Leboucq96"/>.
Les Percherons sont utilisés pour des défilés, des tractions de [[traîneau|traineaux]] et de véhicules hippomobiles dans les grandes villes des États-Unis<ref name=OSU>{{Lien web|lang=en|url=http://www.ansi.okstate.edu/breeds/horses/percheron/index.htm|titre=Percheron|groupe=Breeds of Livestock|éditeur=Oklahoma State University|consulté le=7 octobre 2009}}.</ref>. En Allemagne, ces animaux sont surtout destinés au transport traditionnel de la [[bière]] en [[brasserie]], au [[débardage]] et aux loisirs attelés{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=89}}.
En Australie, le Percheron est destiné presque uniquement aux loisirs{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=96}}. Une entreprise de [[Melbourne]] en emploie plus de 40 pour l'animation des mariages{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=96}}.


==== Attelage promotionnel et publicitaire ====
Le Percheron diligencier permet la traction rapide des voitures légères d'attelage sportif<ref name="Migeon88">{{harvsp|Migeon|2010|p=88}}</ref>. René Muller est ainsi devenu champion de France d'attelage à deux chevaux en 1999, avec un équipage de deux Percherons<ref name="Leboucq26"/>. La race s'est également illustrée à la traction du [[flobart]] pendant la [[route du Poisson]] en 1999<ref name="Leboucq28"/>.
[[Fichier:Bernhausen 2015 Pferdemarkt 17.jpg|vignette|Cinq percherons attelés en spectacle sur une foire agricole, en Allemagne.]]


L'attelage publicitaire, inconnu en France, est particulièrement développé en Allemagne et aux États-Unis, où de grandes entreprises ([[Budweiser (Anheuser-Busch)|Budweiser]], [[The Walt Disney Company]], etc.) utilisent le Percheron afin de valoriser leurs produits et d'attirer l’œil{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=34}}. L'un des plus célèbres équipages de Percherons américains appartient à la [[Heinz (entreprise)|compagnie Heinz]]. Ses nombreuses apparitions incluent la [[parade du Tournoi des Roses]]<ref group="P" name="RoseParade">{{Article|lang=en|périodique=The Horse|consulté le=27 décembre 2009|url=http://www.thehorse.com/ViewArticle.aspx?ID=4008|titre=Heinz Hitch Percheron Horses Appear In Rose Parade|date=1{{er}} février 1999}}.</ref>.
Le [[trait-tract]], course de chevaux de trait attelée, reste populaire à [[Hokkaïdo]] au [[Japon]] mais n'a jamais suscité l'engouement du public en France. 70% des chevaux dits « [[ban'ei]] » concourant dans cette discipline au Japon sont des Percherons, ou issus de croisements avec des Percherons<ref name="Leboucq28">{{harvsp|Leboucq|2002|p=28}}</ref>, dont le poids peut dépasser la tonne. Le cheval Kintaro, drivé par Kanayama, a acquit une certaine popularité : ces courses sont l'objet de [[pari sportif|paris]] et attirent jusqu'à 5000 spectateurs<ref name="Leboucq80">{{harvsp|Leboucq|2002|p=80}}</ref>. Les charges tractées dépassent les {{unité|500|kg}}<ref name="Leboucq81">{{harvsp|Leboucq|2002|p=81}}</ref>.


En Allemagne, la race percheronne est surtout connue à travers ses participations à la [[fête de la bière]]<ref name="Alençon" group="P"/>. En [[Grande-Bretagne]], elle est également mise à la traction pour des événements à caractère promotionnel{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}, mais subit la concurrence du [[Shire (cheval)|Shire]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=92}}.
=== Travail ===
{{clr}}
[[Fichier:Müllabfuhr Juist gezogen von Percherons.JPG|thumb|Deux Percherons attelés à un container d'ordures, en Allemagne]]
[[Fichier:Plowing Percheron team.jpg|thumb|left|Trois Percherons attelés à une [[charrue]] de [[labour]], aux États-Unis]]
Quelques agriculteurs français continuent de [[labour]]er et travailler la terre avec ces chevaux, surtout lorsqu'il s'agit de petites surfaces au terrain difficile<ref name="Leboucq29">{{harvsp|Leboucq|2002|p=29}}</ref>. Les éleveurs espèrent que le développement de l'[[agriculture biologique]] va généraliser l'usage du Percheron pour le travail des [[vigne]]s<ref name="Alençon"/>{{,}}<ref name="Leboucq30">{{harvsp|Leboucq|2002|p=30}}</ref>. Des expériences de remise au travail agricole couplées à un caractère événementiel ont été mises en place, par exemple à [[Nogent-le-Rotrou]] où un couple d'agriculteurs vient vendre ses produits au marché avec un attelage<ref name="Leboucq30"/>.


==== Attelage sportif ====
Le Percheron est de retour en ville<ref>{{harvsp|Bataille|2008|p=167}}</ref>, servi par sa docilité et sa présence attractive, mais aussi son rôle de trait d'union entre les agents municipaux et les habitants<ref name="Leboucq34">{{harvsp|Leboucq|2002|p=34}}</ref>. De plus en plus de collectivités l'adoptent pour des travaux urbains tels que la collecte des déchets, l'entretien des espaces verts et le ramassage scolaire<ref name="Migeon39"/>, notamment [[Saint-Pierre-sur-Dives]], [[Cabourg]] et [[Trouville-sur-Mer]]<ref name="Leboucq34"/>, qui a acquis le hongre Festival en 2001<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Divers/Festival-un-employe-municipal-de-poids|titre=Festival, un employé municipal de poids|date=10 septembre 2001|éditeur=[[Cheval magazine]]|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>, et une jument en 2003<ref name="Mavré197">{{harvsp|Mavré|2004|p=197}}</ref>. D'autres se trouvent à [[Argentan]], [[Honfleur]] et [[Deauville]]<ref name="Alençon"/>, mais cette présence du cheval en ville reste encore faible en comparaison avec [[New York]] et [[Montréal]]<ref name="Leboucq34"/>.
Le Percheron diligencier permet la traction rapide des voitures légères d'attelage sportif{{sfn|Migeon|2010|id=MigEq|group="P"|p=88}}. René Muller est devenu champion de France d'attelage à deux chevaux en 1999, avec un équipage de deux diligenciers Percherons{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=26}}{{,}}{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=51}}. La race s'est également illustrée à la traction du [[flobart]] pendant [[La Route du Poisson]], en 1999{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=28}}.


<gallery mode="packed" caption="Percherons en attelage sportif">
Le [[débardage]] français emploie en revanche très peu de Percherons (6% en 1994, où 130 personnes pratiquant ce métiers sont recensées), ce qui est néanmoins cohérent avec le peu de zones forestières présentes dans l'Ouest de la France<ref name="Leboucq30"/>. Les qualités de débardeur du cheval ne sont pas en cause puisqu'en [[Allemagne]], où l'on comptait 3000 débardeurs équins en 1996, ce cheval est énormément utilisé dans le massif de la [[Forêt-Noire]] et le [[Bade-Wurtemberg]]<ref name="Leboucq32">{{harvsp|Leboucq|2002|p=32}}</ref>. L'influence du parti politique [[Alliance 90 / Les Verts]] a notamment conduit à généraliser l'emploi du Percheron dans les zones sensibles ou difficilement accessibles<ref name="Alençon"/>. En Angleterre, le Percheron est également mit au travail forestier et agricole<ref name=Rowena/>.
Attelage Percheron Parcour Cl J weber0002 (23715719199).jpg|Attelage de Percherons en paire, mondial Percheron 2011.
Percherons dos RP2012.JPG|Préparation d'un attelage sportif de Percherons, à [[Lacroix-Saint-Ouen]] en France en 2012.
Concours national d'attelage élite Rennes 2014-8.jpg|Quatre Percherons sur un concours national d'attelage en France, à [[Rennes]], en 2014.
Percheron6.jpg|Percheron attelé sur une épreuve de maniabilité en attelage, aux États-Unis.
</gallery>

==== Trait-tract / ban'ei ====
[[Fichier:2013kanesablack lastrun.jpg|vignette|Cheval de ban'ei à [[Obihiro]], en 2013.]]
Le [[trait-tract]], des courses de chevaux de trait attelée, reste populaire à [[Hokkaidō]] au [[Japon]], mais n'a jamais suscité l'engouement du public en France{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=28}}. 70 % des chevaux dits « ban'ei » concourant dans cette discipline au Japon sont des Percherons, ou issus de croisements avec des Percherons{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=28}}, dont le poids peut dépasser la tonne. Le cheval Kintaro, drivé par Kanayama, a acquis une certaine popularité. Ces courses sont l'objet de [[pari sportif|paris]], et attirent jusqu'à {{nombre|5000|spectateurs}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=80}}. Les charges tractées dépassent les {{unité|500|kg}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=81}}.

Les chevaux percherons utilisés en trait-tract sont essentiellement typés trait{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}.
{{clr}}

=== Travail attelé ===
Historiquement, le travail avec le Percheron inclut le déplacement hippomobile de marchandises, le [[halage]] de [[péniche]]s, le [[Herse (agriculture)|hersage]] et le labour{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}. Quelques agriculteurs de France et de l'[[Ouest américain]] continuent de [[labour]]er et travailler la terre ou les foins avec ces chevaux, surtout lorsqu'il s'agit de petites surfaces en terrain difficile{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=29}}{{,}}{{sfn|Hubrecht|2005|p=123}}.
Les éleveurs espèrent que le développement de l'[[agriculture biologique]] puisse généraliser l'usage du Percheron pour le travail des [[vigne]]s{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=30}}. Des expériences de remise au travail agricole couplées à un caractère événementiel ont été mises en place à [[Nogent-le-Rotrou]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=30}}.

Historiquement, entre les années 1870 et 1930, la grande majorité des cirques américains sont déplacés par des chevaux, pour la plupart des Percherons{{sfn|Mischka|1991|p=3}}. Le [[Phineas Taylor Barnum|cirque Barnum]] possède à lui seul une cavalerie de 300 Percherons{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=39}}.

Le Percheron est de retour en ville, en tant que cheval territorial de travail urbain{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}}, servi par sa docilité et sa présence attractive, mais aussi son rôle de trait d'union entre les agents municipaux et les habitants{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=34}}. Des collectivités l'adoptent pour des travaux urbains tels que la collecte des déchets, l'entretien des espaces verts et le ramassage scolaire{{sfn|Migeon|2010|id=MigAR|group="P"|p=39}}{{,}}{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=73}}, notamment à [[Saint-Pierre-sur-Dives]], [[Cabourg]] et [[Trouville-sur-Mer]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=34}}. Cette commune a acquis le hongre Festival en 2001<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Divers/Festival-un-employe-municipal-de-poids|titre=Festival, un employé municipal de poids|date=10 septembre 2001|éditeur=[[Cheval Magazine]]|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref>, puis une jument en 2003{{sfn|Mavré|2004|p=197}}. D'autres chevaux se trouvent à [[Argentan]], [[Honfleur]] et [[Deauville]]<ref name="Alençon" group="P"/>, mais cette présence du cheval en ville reste faible en France, en comparaison avec [[New York]] et [[Montréal]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=34}}.

<gallery mode="packed" caption="Percherons attelés au travail">
Müllabfuhr Juist gezogen von Percherons.JPG|Déplacement d'un container d'ordures, en Allemagne.
Plowing Percheron team.jpg|Traction d'une [[charrue]] de [[labour]], aux États-Unis.
Stirling Sesquicentennial Parade 2008 019.jpg|Transport de touristes, aux États-Unis.
Débardage JEAN BAPTISTE RICARD mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber07 (23975366332).jpg|Démonstration de [[débardage]], en France.
</gallery>

Le [[débardage]] français emploie en revanche très peu de Percherons (6 % en 1994, où {{nobr|130 personnes}} dont c'est le métier sont recensées), ce qui est néanmoins cohérent avec le peu de zones forestières présentes dans l'Ouest de la France{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=30}}. Les qualités de débardeur du cheval ne sont pas en cause puisqu'en [[Allemagne]], où l'on comptait 3000 débardeurs équins en 1996, ce cheval est énormément utilisé dans le massif de la [[Forêt-Noire]] et le [[Bade-Wurtemberg]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=32}}. L'influence du parti politique [[Alliance 90 / Les Verts]] a notamment conduit à généraliser l'emploi du Percheron dans les zones sensibles ou difficilement accessibles<ref name="Alençon" group="P"/>. En Angleterre, le Percheron est également mis au travail forestier et agricole{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}.


=== Viande ===
=== Viande ===
À l'instar de la majorité des [[cheval de trait|chevaux de trait]] français, le Percheron continue à être élevé pour sa [[viande de cheval|viande]]<ref name=Hendricks>{{harvsp|Hendricks|1994|p=335-337}}</ref>, un tiers du cheptel total est concerné en 2009, dont 70% du cheptel français<ref name="Leboucq25">{{harvsp|Leboucq|2002|p=25}}</ref>. D'après les éleveurs, désormais, « la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du [[Pur Sang|pur-sang]]<ref name="Alençon">{{lien web|url=http://www.alencon.maville.com/actu/actudet_-Le-cheval-percheron-au-chevet-de-la-planete-_dep-1060034_actu.Htm|titre=Le cheval percheron au chevet de la planète ?|éditeur=[[Ouest-France]]|date=7 septembre 2009|consulté le=6 septembre 2011}}</ref> », dont la couleur est rouge sanguine contrairement à celle, grise, du Percheron engraissé pour la boucherie. Les spécialistes estiment néanmoins que la poursuite de l'élevage à cette fin est nécessaire à la pérennité de la race<ref name="Leboucq25"/>.


{{Article connexe|Hippophagie|viande de cheval}}
=== Cheval de selle ===
{{Encadré
[[Fichier:Percheron jump.jpg|thumb|upright=0.5|Percheron monté en [[saut d'obstacles]], aux États-Unis]]
|titre=Avis d'un boucher sur la viande du Percheron
[[Fichier:Percheron race 2.jpg|thumb|left|Percheron monté en [[Rodéo#Barrel Racing|Barrel Racing]], aux États-Unis]]
|contenu=En [[boucherie]], le percheron c'est le cheval qui a le plus de qualités, le plus de viande, le moins d'os [...] le moins de boyaux, le moins de déchets. Le percheron est plus fin de viande, la viande ne roule pas sous le couteau, c'est comme le cheval de sang{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=263}}.}}
Les chevaux de pure race peuvent être montés<ref name="Migeon89"/>, aux États-Unis, certains ont fait de spectaculaires démonstrations de [[saut d'obstacles]]<ref name=Dispo>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheronhorse.org/about/disp.htm|titre=Disposition and Characteristics|éditeur=Percheron Horse Association of America|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>. En France, un centre équestre en a fait sa spécialité à [[Moutiers-au-Perche]]. Le retour de courses de Percherons montés comme animation dans les villages, ainsi que cela se faisait au {{s|XIX|e}}, est évoqué pour populariser la race<ref name="Leboucq26"/>.

À l'instar de la majorité des [[cheval de trait|chevaux de trait]] français, le Percheron continue à être élevé pour sa [[viande de cheval|viande]]{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=336}}{{,}}{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=494|id=Porter}}. Un tiers du cheptel total est concerné en 2009, dont 70 % du cheptel français en 2002, mais ce secteur décline{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=25}}. D'après l'ethnologue Bernadette Lizet (1989), le Percheron fait partie des races bouchères les plus appréciées, avec le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]], en raison de son fort rendement{{sfn|Lizet|1989|group="S"|p=263}}. Cependant, dans sa thèse en médecine vétérinaire soutenue en 2002, le {{Dr}} Christophe Leboucq déclare l'inverse, des races de chevaux aux ossatures plus fines étant préférées{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=25}}.

En 2009, un éleveur anonyme qui élève des Percherons pour la boucherie déclare au média ''[[Ouest-France]]'' que {{citation|la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du [[pur-sang]]<ref name="Alençon" group="P">{{Lien web|url=http://www.alencon.maville.com/actu/actudet_-Le-cheval-percheron-au-chevet-de-la-planete-_dep-1060034_actu.Htm|titre=Le cheval percheron au chevet de la planète ?|éditeur=[[Ouest-France]]|date=7 septembre 2009|consulté le=6 septembre 2011}}.</ref>}}, dont la couleur est rouge sanguine contrairement à celle, grise, du Percheron engraissé pour la boucherie{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=25}}. Néanmoins, une partie des éleveurs estiment que la poursuite de l'élevage à cette fin est nécessaire pour la pérennité de la race{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=25}}.
{{clr}}

=== Selle et spectacle ===
Les chevaux de pure race peuvent être montés sous la selle ou [[Monte à cru|à cru]], notamment en équitation de loisir, en promenade et pour la randonnée{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=73}}. Le Percheron est capable de sauter, bien que les hauteurs soient réduites{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=73}}. Aux États-Unis, certains ont fait de spectaculaires démonstrations de [[saut d'obstacles]]<ref name=Dispo>{{Lien web|lang=en|url=http://www.percheronhorse.org/about/disp.htm|titre=Disposition and Characteristics|éditeur=Percheron Horse Association of America|consulté le=7 octobre 2009}}.</ref>. Le retour de courses de Percherons montés comme animation dans les villages, ainsi que cela se faisait au {{s|XIX|e}}, est évoqué pour populariser la race{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=26}}.

<gallery mode="packed" caption="Percherons montés">
Percherons APD Mounted officers.jpg|Par la [[police montée]] des États-Unis, 2008.
Percheron jump.jpg|En [[saut d'obstacles]] aux États-Unis, 2008.
Percheron race 2.jpg|En ''[[Rodéo#Barrel racing|barrel racing]]'', États-Unis, 2009.
Dressage individuel mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber03 (24083479015).jpg|En dressage, France, 2011.
Duo de cavalières mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber02 (24083477445).jpg|En [[Amazone (équitation)|amazone]], France, 2011.
Course montée Mondial du Percheron 2011 Cl J Weber (23975371382).jpg|Lors d'une course de vitesse, France, 2011.
</gallery>

Le Percheron peut aussi se prêter au [[Dressage (équitation)|dressage]], bien que de façon anecdotique ou bien en lien avec le [[spectacle équestre]]{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=73}}. Certains sont devenus de célèbres chevaux de spectacle, en particulier Amiable, dressé par Roland Bossard, et Tao, dressé par Manolo ; ils peuvent effectuer des airs tels que la [[cabriole]] et le [[Passage (équitation)|passage]]{{sfn|Pilley-Mirande|2016|p=71}}. Tao a effectué {{nobr|17 ans}} de spectacle, jusqu'à sa mise à la retraite en 2020<ref group="P">{{lien web|url=https://rue89bordeaux.com/2020/12/lheureux-noel-de-tao-en-gironde-un-cheval-artiste-qui-echappe-a-labattoir/|titre=L’heureux Noël de Tao en Gironde, un cheval-artiste qui échappe à l’abattoir|auteur=Audrey Gloeonec|périodique=Rue89|date=28 décembre 2020|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>.


=== Croisements et autres utilisations ===
=== Croisements et autres utilisations ===
[[Fichier:Dressage avec 2 chevaux mondial du cheval percheron 2011Cl J Weber03 (23456699133).jpg|vignette|Dressage en liberté de deux Percherons.]]
Dans les [[îles Malouines]], des Percherons sont croisés avec le [[Criollo]] pour produire des montures de travail du bétail. En [[Australie]], le croisements avec les chevaux indigènes a pour but de produire des chevaux de compétition et de travail<ref name=Edwards/>, ces chevaux métissés se vendent souvent plus cher que les Percherons purs<ref name="Leboucq97">{{harvsp|Leboucq|2002|p=97}}</ref>. En Angleterre, ces croisements sont effectués par les éleveurs des lourds [[Hunter (cheval)|hunters]], afin d'augmenter la taille et d'améliorer la disposition des animaux<ref name=Rowena>{{harvsp|McDermott|1998|p=22-23}}</ref>. Ces demi-Percherons anglais ont obtenu des résultats intéressants en [[dressage (équitation)|dressage]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.percheron.org.uk/about/use.html|titre=Use of the British Percheron|éditeur=British Percheron Horse Society|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>.
Le Percheron est l'une des races de chevaux de trait les plus utilisées en croisement au niveau mondial{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=494|id=Porter}}. Il est croisé au [[Vladimir (cheval)|Vladimir]] russe{{sfn|Draper|2006|p=102}}{{,}}{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=511|id=Porter}} et au [[Trait russe]]{{sfn|Swinney|2006|p=177}}, à l'[[Ardennais (cheval)|Ardennais]]{{sfn|Draper|2006|p=42}}{{,}}{{sfn|Swinney|2006|p=160}}, à l'[[Auxois (cheval)|Auxois]]{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=108}} au [[Breton (cheval)#Trait Breton|Breton]]{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=10}}{{,}}{{sfn|Swinney|2006|p=166}} et au [[Trait hongrois]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=473|id=Porter}}{{,}}{{sfn|Swinney|2006|p=173}}, et participe à la formation du [[Cheval des montagnes du Pays basque]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=442|id=Porter}}, du [[Burguete (cheval)|Burguete]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=448|id=Porter}}, du [[Trait italien]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=476|id=Porter}}, du [[Međimurje (cheval)|Medimurje]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=488|id=Porter}}, du [[Sugarbush]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=505|id=Porter}}, du [[Trait crème américain]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=434|id=Porter}}, du [[Criollo]]{{sfn|Swinney|2006|p=128}} et du [[Heihe (cheval)|Heihe]] chinois{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=471|id=Porter}}, entre autres. Au milieu du {{s|XIX|e}}, les étalons Percherons sont croisés avec des juments américaines locales, donnant naissance à des milliers de chevaux croisés{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}.


Le Percheron a influencé le [[Waler]] australien{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=512|id=Porter}}. Dans les [[îles Malouines]], des Percherons sont croisés avec le [[Criollo]] pour donner des montures de travail du bétail{{sfn|Edwards|1992|p=171}}. En [[Australie]], le croisements avec les chevaux indigènes a pour but de faire naître des chevaux de compétition et de travail. Ces chevaux métissés se vendent souvent plus cher que les Percherons purs{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=97}}. En Angleterre, ces croisements sont effectués par les éleveurs des lourds [[Hunter (cheval)|hunters]], chevaux de chasse à courre, afin d'augmenter leur taille et d'améliorer la disposition des animaux{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}{{,}}{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}. Ces demi-Percherons anglais ont obtenu des résultats intéressants en [[dressage (équitation)|dressage]]<ref group="A">{{Lien web|lang=en|url=http://www.percheron.org.uk/about/use.html|titre=Use of the British Percheron|éditeur=British Percheron Horse Society|consulté le=7 octobre 2009}}.</ref>. Le croisement américain entre le Percheron et le Pur-sang porte le nom de ''{{langue|en|Thorcheron Hunter}}''{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=507|id=Porter}}.
Plus anecdotique, des juments percheronnes sont parfois utilisées comme mères porteuses et allaitantes pour les embryons des juments de concours hippique et de sport équestre<ref name="Leboucq30"/>.

Les croisements d'ânes avec le Percheron peuvent donner des [[Mulet|mules]]{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=10|id=Porter}} ; des éleveurs d'[[âne catalan]] en font naître notamment{{sfn|Porter|Alderson|Hall|Sponenberg|2016|p=42|id=Porter}}.

Des juments percheronnes sont parfois utilisées comme mères porteuses et allaitantes pour les [[embryon]]s des juments de [[sport équestre]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=30}}. La production laitière de juments percheronnes est parfois utilisée pour produire du lait en poudre pour les nourrissons ne supportant pas les autres laits<ref>{{Lien web |titre=03.01.Q10 : Le Percheron {{!}} Académie d'Agriculture de France |url=https://www.academie-agriculture.fr/publications/encyclopedie/questions-sur/0301q10-le-percheron |site=www.academie-agriculture.fr |consulté le=2024-07-07}}</ref>.


== Diffusion de l'élevage ==
== Diffusion de l'élevage ==
Le Percheron forme la race de chevaux de trait la plus [[Exportation|exportée]] dans le monde{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}. Entre 1880 et 1920, les éleveurs français exportent leurs animaux en [[Afrique du Sud]], en Amérique du Sud, en Australie et en Amérique du Nord ; le Percheron devient ainsi le premier cheval de trait à gagner l'[[Australie]]{{sfn|Draper|2006|p=49}}.
Le nombre total de Percherons dans le monde est estimé à {{formatnum:20000}} en 2009, si ce chiffre peut paraître élevé, plusieurs éleveurs et spécialistes considèrent que la race est menacée en raison de la faible rentabilité de son [[élevage équin|élevage]], et de sa rareté dans son berceau d'origine, où l'on compte seulement 100 à 200 spécimens. L'élevage d'un Percheron est onéreux, à raison de {{unité|2500|€}} par an en 2009<ref name="Alençon"/>. Un congrès mondial du cheval Percheron est organisé régulièrement dans les pays où ce cheval est élevé. Le premier a été accueilli par la Grande-Bretagne en 1978, bien que la majorité d'entre eux se soient tenus en Amérique du Nord, quatre (1980, 1989, 2001 et 2011) se tiennent en France<ref name=Virginia>{{en}} {{article|url=https://www.drafthorsejournal.com/read/summer2011978/france-hosts|titre=France Hosts the 2011 World Percheron Congress|date=27 mai 2011|consulté le=7 septembre 2011|auteur=Virginia Kouavyoumdjian|périodique=The Draft Horse Journal}}</ref>{{,}}<ref name="Dal'Secco111">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=111}}</ref>, celui de 2001 a vu 450 chevaux et une quinzaine de délégations étrangères présentes<ref>{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2001|mois=novembre|titre=La saga du cheval percheron|lieu=|pages=|numéro=360|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2001/n-360-novembre/Reportage/La-saga-du-cheval-percheron

}}</ref>. Le haras du Pin va le recevoir à nouveau en septembre 2011<ref>{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/mieux-nous-connaitre/les-haras-en-region/contacts-aux-haras-nationaux-en-region/normandie/actualite-entiere/archive/2011/avril/actualite/mondial-percheron.html|titre=Mondial Percheron|date=5 avril 2011|auteur=Jean Chevret|éditeur=Les Haras Nationaux|consulté le=7 septembre 2011}}</ref> : une vingtaine de délégations étrangères, 500 chevaux et {{formatnum:50000}} visiteurs sont attendus<ref>{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/mondial-percheron/|titre=Congrès Mondial du Cheval Percheron|site=Société hippique percheronne de France|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/MONDIAL%20PERCHERON/dossier-de-presentation-cmp.pdf|titre=Dossier de presse Mondial du cheval Percheron|site=Société hippique percheronne de France|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>. Le Percheron est également présent au mondial du cheval de trait, organisé tous les deux ans à [[Conty]]<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Sports/1er-Mondial-des-traits-2009-a-Conty-Picardie|titre=1er Mondial des traits 2009 à Conty (Picardie)|date=12 juillet 2009|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>.
C'est une race commune{{sfn|Hendricks|2007|id=Hend|p=335}}, à diffusion internationale{{sfn|Hubrecht|2005|p=122}}. Elle est présente dans une quinzaine de pays (en 2010) pour la traction, la viande et les sports équestres<ref>{{lien web|url=http://stud.epsilon.slu.se/7676/17/khadka_r_150305.pdf|titre=Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status|auteur=Rupak Khadka|lang=en|éditeur=Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics|lieu=Uppsala|année=2010|passage=32 ; 63}}.</ref>. Par ailleurs, l'ouvrage ''Equine Science'' ({{4e}} édition de 2012) la classe parmi les races de chevaux connues au niveau international<ref>{{Bibliographie|Q61477835|group="S"|passage=61}}.</ref>.

Le nombre total de Percherons est estimé à environ {{formatnum:20000}} en 2009{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}}. Si ce chiffre peut paraître élevé, plusieurs éleveurs et spécialistes considèrent que la race est menacée en raison de la faible rentabilité de son [[élevage équin|élevage]] et de sa rareté dans son berceau d'origine, qui compte seulement 100 à {{nobr|200 spécimens}}<ref name="Alençon" group="P"/>.

=== Congrès mondial ===
Un [[congrès]] mondial du cheval Percheron est organisé régulièrement dans les pays où ce cheval est élevé. Le premier a été accueilli par la [[Grande-Bretagne]] en 1978<ref group="P" name="DaftHorseJournal"/>. La majorité d'entre eux se sont tenus en [[Amérique du Nord]] ; quatre (1980, 1989, 2001 et 2011) ont eu lieu en France<ref group="P" name="DaftHorseJournal">{{Article|lang=en|url=https://www.drafthorsejournal.com/read/summer2011978/france-hosts|titre=France Hosts the 2011 World Percheron Congress|date=27 mai 2011|consulté le=7 septembre 2011|auteur=Virginia Kouavyoumdjian|périodique=The Draft Horse Journal}}.</ref>{{,}}{{sfn|Dal'Secco|2006|p=111}}.

Le congrès de 1986, aux États-Unis, est à son époque le plus grand évènement jamais organisé autour d'une race de chevaux de trait : plus de {{nobr|400 chevaux}} sont présentés par des éleveurs originaires du pays organisateur mais aussi de France, d'Angleterre, d'Australie et du Canada{{sfn|Mischka|1991|p=112}}. Celui de 2001 a attiré {{nobr|450 chevaux}} et une quinzaine de délégations<ref group="P">{{Article|périodique=[[Cheval Magazine]]|année=2001|mois=novembre|titre=La saga du cheval percheron|numéro=360|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2001/n-360-novembre/Reportage/La-saga-du-cheval-percheron
}}.</ref>. Le haras national du Pin l'a reçu de nouveau entre les 23 et {{date|25|septembre|2011}} : une vingtaine de délégations étrangères, {{nobr|15 nations}} provenant des {{nobr|5 continents}}, {{nobr|500 chevaux}} et plus de {{nombre|55000|visiteurs}} ont participé à cette manifestation internationale<ref group="P">{{article|url=https://www.tendanceouest.com/actualite-24502-55-000-visiteurs-au-mondial-percheron|titre=55.000 visiteurs au Mondial Percheron|auteur=Normandie FM|date=26 septembre 2011|périodique=[[Tendance Ouest]]|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.


=== En France ===
=== En France ===
{{article connexe|Élevage du cheval en France}}
{{Article connexe|Élevage du cheval en France}}
[[Fichier:Haras du Pin main.jpg|thumb|Le [[haras du Pin]] est un haut lieu de l'élevage du Percheron.]]
[[Fichier:SHPF.jpg|vignette|gauche|Logo de la SHPF, Société hippique percheronne de France.]]
La Société hippique percheronne de France, agréée par le Ministère de l’Agriculture, a pour vocation de rassembler les éleveurs, organiser la sélection et la diffusion de la race, et tenir le stud-book français<ref group="A">{{Lien web|url=http://www.percheron-france.org/fr/shpf-qui-sommes-nous/|titre=L'association|éditeur=Société hippique percheronne de France|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>. Le [[haras national du Pin]] reçoit le concours national français chaque année, en septembre{{sfn|Dal'Secco|2006|p=108}}.
Le [[haras du Pin]] reçoit le concours national français de la race chaque année, en septembre<ref>{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=108}}</ref>, le 108e s'est tenu en 2010<ref>{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/mieux-nous-connaitre/les-haras-en-region/contacts-aux-haras-nationaux-en-region/normandie/actualite-entiere/archive/2010/septembre/actualite/le-108eme-national-percheron.html|titre=Le 108eme National Percheron|date=30 septembre 2010|éditeur=Les Haras Nationaux|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. La foire aux poulains se déroule fin novembre à [[Le Mêle-sur-Sarthe]]<ref name="Fichara"/>.


Une foire aux poulains s'est maintenue depuis {{nobr|150 ans}} à [[Le Mêle-sur-Sarthe]], en principe le dernier samedi du mois de novembre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hippolyte|nom1=Gancel|titre=Foires populaires de Normandie|éditeur=éditions Ouest-France|date=2005|isbn=978-2-7373-3646-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Uj0MAQAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=Le+M%C3%AAle-sur-Sarthe+foire+poulains+percherons&q=Le+M%C3%AAle-sur-Sarthe+foire+poulains+percherons&hl=fr|passage=103|consulté le=2023-03-29}}.</ref>{{,}}<ref group="P" name="Ferey"/>. L'édition de 2022 a vu la création d'une [[Enchère|vente aux enchères]]<ref group="P" name="Ferey">{{article|url=https://www.ouest-france.fr/normandie/le-mele-sur-sarthe-61170/orne-a-la-foire-aux-poulains-du-mele-sur-sarthe-les-encheres-font-recette-f85ef51e-6d9c-11ed-a158-c55305e444bb|titre=Orne. À la Foire aux poulains du Mêle-sur-Sarthe, les enchères font recette|périodique=Ouest-France|auteur=Eglantine Ferey|date=27 novembre 2022|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>. Le Percheron est régulièrement présent au [[salon international de l'agriculture]] et au [[salon du cheval de Paris]]{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=10}} ; il a été présenté au mondial du cheval de trait de [[Conty]] en 2009<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Sports/1er-Mondial-des-traits-2009-a-Conty-Picardie|titre=1er Mondial des traits 2009 à Conty (Picardie)|date=12 juillet 2009|éditeur=Cheval Magazine|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref>.
Le Percheron est présent au [[salon international de l'agriculture]] et au [[salon du cheval de Paris]]<ref name="Chepo10"/>.
L'aire d'élevage française est longtemps restée relativement limitée avec, dans l'ordre, l'Orne, l'Eure et Loir, la Sarthe et le Loir et Cher<ref name="Leboucq17">{{harvsp|Leboucq|2002|p=17}}</ref>, mais depuis quelques années, des éleveurs se sont installés dans des très nombreuses régions, à l'exception notable de la Bretagne, des régions méditerranéennes, du Nord, et de tout le quart nord-est du pays<ref name="Fichara"/>. Un certain nombre de chevaux élevés en dehors du berceau de race sont destinés uniquement à la boucherie, et non-inscrits au [[stud-book]]. En 2000, les éleveurs français ont fait saillir 2181 juments par les 167 étalons en activité, ce qui fait du Percheron la troisième race de trait française en termes d'effectifs, après le [[Comtois (cheval)|Comtois]] et le [[Breton (cheval)|Breton]]<ref name="Leboucq18">{{harvsp|Leboucq|2002|p=18}}</ref>. Ils possèdent en moyenne quatre chevaux, et 23 hectares<ref name="Leboucq65">{{harvsp|Leboucq|2002|p=65}}</ref>. En 2009, le Percheron représente 9% du total des immatriculations de chevaux de trait, avec 180 étalons en activité en 2009 et 985 éleveurs, contre {{formatnum:1072}} en 2008<ref name="Fichara"/>.


L'aire d'élevage française est longtemps restée relativement limitée avec, dans l'ordre, l'[[Orne (département)|Orne]], l'[[Eure-et-Loir]], la [[Sarthe (département)|Sarthe]] et le [[Loir-et-Cher]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=17}}. Des éleveurs se sont depuis installés dans des très nombreuses régions, à l'exception notable de la Bretagne, des régions méditerranéennes, du Nord, et de tout le quart nord-est du pays<ref name="Fichara">{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/races-dequides/chevaux-de-trait/percheron.html|titre=Le Percheron|date=Décembre 2010|auteur=Société hippique percheronne de France|éditeur=Les Haras Nationaux|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref>. De jeunes éleveurs hors-berceau de race s'intéressent aux activités sportives avec ce cheval, aux loisirs, et aux exportations{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=23}}. La plupart sont des cadres, des commerçants et des professions libérales passionnés, qui font de l'élevage une activité à mi-temps{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=23}}. L'élevage d'un Percheron est onéreux, à raison de {{unité|2500|€}} par an en 2009<ref name="Alençon" group="P"/>.
{|cellpadding="3px" style="margin: 0 0 1em 1em;border:1px solid #999; font-size:95%; background-color: #FFFFFF"

! bgcolor="#D1D1ED" align="center"|Année
En 2000, les éleveurs français ont fait saillir {{nombre|2181|juments}} par les {{nobr|167 étalons}} en activité, ce qui fait du Percheron la troisième race de trait française en termes d'effectifs, après le [[Comtois (cheval)|Comtois]] et le [[Breton (cheval)|Breton]]{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=18}}. Entre 2009 et 2016, le cheptel baisse légèrement{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=196}}. Les éleveurs possèdent en moyenne quatre chevaux, et {{nobr|23 hectares}} de terres{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=65}}. Seule une cinquantaine d'éleveurs font naître un nombre important de poulains chaque année ; la majorité de l'élevage est du fait d'éleveurs occasionnels{{sfn|Langlois|2012|p=4}}. Les données transmises à la base de données [[DAD-IS]] permettent de dénombrer {{unité|23971|Percherons}} sur le sol français en 2018<ref group="D">{{lien web|url=https://dadis-breed-datasheet-ext-ws.firebaseapp.com/?country=FRA&specie=Horse&breed=Percheron&lang=fr|titre=Percheron / France (Cheval)|éditeur=DAD-IS|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.
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|- style="background:#bfbfbf40;"
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| Nombre de [[parturition|poulinages]] en France<ref name="Fichara"/>{{,}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=48}}{{,}}<ref group="A">{{Lien web|url=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/presentation-11-02-11.pdf|titre=Schéma de développement de la filière du cheval Percheron|date=11 février 2011|éditeur=Société hippique percheronne de France|consulté le=8 septembre 2011}}.</ref>.
! bgcolor="#D1D1ED" align="center"|2008
|-bgcolor="#EFEFEF"
| Nombre de [[parturition|poulinages]] en France<ref name="Fichara"/>{{,}}<ref name="Leboucq48">{{harvsp|Leboucq|2002|p=48}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/presentation-11-02-11.pdf|titre=Schéma de développement de la filière du cheval Percheron|date=11 février 2011|éditeur=Société Hippique Percheronne de France|consulté le=8 septembre 2011}}</ref>.
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Les exportations depuis la France sont gérées par l'[[Union nationale interprofessionnelle du cheval]] (UNIC){{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=36}}. Depuis les [[années 2000]], les éleveurs français exportent une trentaine de chevaux chaque année en [[Allemagne]], mais aussi en Italie (essentiellement des mâles de moins d'un an pour la boucherie{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=36}}), en [[Espagne]], en Grande-Bretagne, en [[Norvège]], au [[Brésil]] et en [[Argentine]] (essentiellement pour les loisirs). En 2015, la plupart des chevaux présents en France sont exportés en Allemagne et en Russie, et ne sont plus élevés pour la viande<ref name="OF2015" group="P"/>. En 2023, le Percheron est considéré par l'[[Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement]] (INRAE) comme une race chevaline française menacée d'extinction<ref group="P">{{lien web|langue=fr-FR|prénom=Maïssane|nom=Fraiji|titre=La survie de nos races d’équidés français menacée|url=https://www.chevalmag.com/bien-etre/protection-des-chevaux/la-survie-de-nos-races-dequides-francais-menacee/|site=[[Cheval Magazine]]|date=2023-06-20|consulté le=2023-07-11}}.</ref>.

=== Aux États-Unis ===
[[Fichier:Pleasant Hill Percherons.jpg|vignette|gauche|Percherons dans un élevage à [[Pleasant Hill (Kentucky)|Pleasant Hill]], dans le Kentucky.]]
Jusqu'au début des années 1900, la majorité des Percherons américains sont importés depuis la France plutôt qu'élevés sur place{{sfn|Mischka|1991|p=4}}. L'élevage s'organise localement durant la première moitié du {{s-|XX|e}}{{sfn|Mischka|1991|p=4}}. Par la suite, ce sont les éleveurs américains qui exportent vers l'Europe{{sfn|Mischka|1991|p=4}}, particulièrement pendant l'[[embargo]] décidé par la France pendant la Première Guerre mondiale{{sfn|Mischka|1991|p=5}}. Aucun Percheron français n'a été importé vers les États-Unis depuis les [[années 1990]]<ref name="Pilley" group="P">{{Article|titre=Les traits français dans le monde|auteur=Nathalie Pilley-Mirande|périodique=Cheval Magazine|numéro=371|mois=octobre|année=2002|pages=62-65}}.</ref>.

En 2009, la ''Percheron Horse Association of America'' enregistre des chevaux dans les {{nobr|50 États}}, et compte près de {{nombre|3000|membres}}, pour environ {{nombre|2500|nouveaux}} chevaux enregistrés annuellement<ref name=IMH>{{Lien web|lang=en|url=https://imh.org/exhibits/past/breeds-of-the-world/europe/percheron/|titre=Percheron|groupe=Breeds of the World|éditeur=International Museum of the Horse|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>, ce qui signifie que les Percherons américains sont environ trois fois plus nombreux que les français<ref group="P">{{Article|périodique=[[Cheval Magazine]]|année=2007|mois=juin|titre=Le percheron, star des États-Unis|numéro=427|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2007/n-427-juin/Reportage/Le-percheron-star-des-Etats-Unis}}.</ref>. Les États qui en élèvent le plus sont l’[[Ohio]], le [[Michigan]], le [[Wisconsin]], l'[[Indiana]] et l'[[Illinois]]{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}.

L'[[American Livestock Breeds Conservancy]] ne liste plus le Percheron parmi les races américaines<ref group="A">{{Lien web|lang=en|url=http://www.albc-usa.org/cpl/wtchlist.html#horses|titre=Breed Information - ALBC Conservation Priority List|éditeur=American Livestock Breeds Conservancy|consulté le=31 mars 2023}}.</ref>. Il n'existe pas de données de population dans la base DAD-IS<ref group="D">{{lien web|url=https://www.fao.org/dad-is/browse-by-country-and-species/fr/|titre=Fiche de données sur la race : États-Unis - Cheval|éditeur=DAD-IS|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.

=== Au Royaume-Uni ===
Créée en 1919 à l'ouverture du {{anglais|stud-book}}<ref name="Bongianni"/>, la ''British Percheron Horse Society'' est toujours active, travaillant étroitement avec les autres registres de la race percheronne afin d'enregistrer et de promouvoir la race. Les éleveurs et propriétaires britanniques continuent d'importer des Percherons de France, et occasionnellement du [[Canada]], bien que le coût d'une telle opération soit prohibitif{{sfn|McDermott|1998|p=22-23}}.
En 2021, DAD-IS ne recense cependant que huit Percherons de pure race sur le sol du Royaume-Uni<ref group="D">{{lien web|url=https://dadis-breed-datasheet-ext-ws.firebaseapp.com/?country=GBR&specie=Horse&breed=Percheron&lang=fr|titre=Percheron / Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (Cheval)|éditeur=DAD-IS|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.

=== En Allemagne ===
[[Fichier:Pferdemarkt Bernhausen 2014 Percherongespann 1.jpg|vignette|Attelage-spectacle de brasseurs au ''Pferdemarkt'' en Allemagne, 2014.]]
Entre 300 et {{nobr|350 Percherons}} sont référencés en Allemagne à la fin du {{s|XX}}{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=89}}. Le pays n'a cependant pas de {{anglais|stud-book}} reconnu par la Société hippique percheronne{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}.
En 2021, la base DAD-IS recense {{nobr|30 Percherons}} de pure race en Allemagne<ref group="D">{{lien web|url=https://dadis-breed-datasheet-ext-ws.firebaseapp.com/?country=DEU&specie=Horse&breed=Percheron&lang=fr|titre=Percheron / Allemagne (Cheval) |éditeur=[[DAD-IS]]|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.

La [[Bavière]] et le [[Bade-Wurtemberg]] regroupent 68 % des effectifs{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=89}}. Les attelages de brasserie, notamment, réclament des animaux de {{unité|1.70|m}} à {{unité|1.85|m}} pour un poids d'une tonne{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=89}}, tandis que les chevaux de débardage sont un peu plus légers, et les chevaux de loisir essentiellement des types diligenciers{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=89-90}}. La bonne gestion de la sélection des Percherons en France ainsi que le retour à des critères pour l'attelage ont été salués par les Allemands{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=90}}.

=== Au Japon ===
Les [[Japon]]ais, qui importaient massivement des Percherons dans les années 1990 pour les compétitions de [[trait-tract]] (''ban'ei''), ne s'offrent en 2006 plus qu'un ou deux étalons reproducteurs chaque année<ref name="Pilley" group="P"/>. Les données de la FAO font état de la présence de {{unité|1594|Percherons}} dans ce pays en 1999<ref group="D">{{lien web|url=https://dadis-breed-datasheet-ext-ws.firebaseapp.com/?country=JPN&specie=Horse&breed=Percheron&lang=fr|titre=Percheron / Japon (Cheval) |éditeur=[[DAD-IS]]|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.

Pour participer aux compétitions, le cheval de ban'ei doit être né sur le sol japonais{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=36}}. Une délégation japonaise procède de nouveau à des achats de Percherons français pour les courses de ban'ei en 2019<ref group="P">{{article|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chateau-gontier-sur-mayenne-53200/grande-ouest-des-japonais-la-recherche-de-percherons-6492981|titre=Filière équine. Des Japonais à la recherche de percherons|périodique=Ouest-France|auteur=Kristell Le Gall|date=27 août 2019|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.


=== En Afrique du Sud ===
Les exportations depuis la France sont gérées par l'[[Union nationale interprofessionnelle du cheval|UNIC]]<ref name="Leboucq36">{{harvsp|Leboucq|2002|p=36}}</ref>. Depuis les [[années 2000]], les éleveurs français exportent une trentaine de chevaux chaque année en [[Allemagne]], mais aussi en Italie (essentiellement des mâles de moins d'un an pour la boucherie<ref name="Leboucq36"/>), Espagne, Grande-Bretagne, Norvège, Brésil et Argentine (essentiellement pour les loisirs). Les [[Japon]]ais, qui en importaient massivement dans les années 1990 pour les compétitions de [[trait-tract]], ne s'offrent désormais plus qu'un ou deux étalons reproducteurs chaque année<ref name="Pilley"/>, en effet, pour participer aux compétitions, le cheval [[ban'ei]] doit être né sur le sol japonais<ref name="Leboucq36"/>. Aucun Percheron français n'a été importé par les États-Unis depuis les [[années 1990]]<ref name="Pilley">{{article|titre=Les traits français dans le monde|auteur=Nathalie Pilley-Mirande|périodique=Cheval magazine|numéro=371|mois=octobre|année=2002|pages=62-65}}</ref>. Le roi du Maroc [[Mohamed VI]] a acquis Océane, une jument, et Quintus, un étalon noir de {{unité|1.85|m}} (pour {{unité|32000|€}}) en 2010<ref name="Alençon"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.ouest-france.fr/region/normandie_detail_-Deux-percherons-vendus-au-roi-du-Maroc-_8618-1286948_actu.Htm|titre=Deux percherons vendus au roi du Maroc|éditeur=[[Ouest-France]]|date=6 mars 2010|consulté le=6 septembre 2011}}</ref>.
Le Percheron est importé en [[Afrique du Sud]] pour la première fois en 1913, lorsqu'un étalon nommé Joliet et trois juments arrivent à l'{{lien|Elsenburg Agricultural Training Institute|trad=Elsenburg}}, et sont enregistrés au stud-book<ref group="S" name="journals.co.za">{{ article | lang=en
| nom1=Jorgensen| prénom1=P.
| nom2=Burger | prénom2=M.
| nom3=Davids | prénom3=C. E.
| nom4=Aucamp |prénom4=B.
| année=2019
| titre=The genetic history of the Elsenburg Percheron stud
| périodique=Agriprobe
| volume=16
| numéro=4
| passage=58-62
| url=https://journals.co.za/doi/epdf/10.10520/EJC-1c08d7e26e
| format=pdf
| accès url=libre }}.</ref>. Cette souche est toujours présente à Elsenburg<ref group="S" name="journals.co.za" />. Le faible nombre de Percherons en Afrique du Sud impose des importations régulières afin de renforcer la base génétique<ref group="S" name="journals.co.za" />. En 1999, le pays compte moins de 100 Percherons{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}}. Elsenburg est néanmoins l'un des plus importants élevages de Percherons dans le monde<ref group="S" name="journals.co.za" />.


=== Aux États-Unis et au Royaume-Uni ===
=== En Australie ===
Le nombre de Percherons australiens est difficile à évaluer en raison des très nombreux croisements effectués, mais est estimé à {{nobr|300 sujets}} de pure race en 2002, environ{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=95}}. Les données de la FAO pour 2022 dénombrent un cheptel situé entre 800 et {{unité|1500|sujets}}<ref group="D">{{lien web|url=https://dadis-breed-datasheet-ext-ws.firebaseapp.com/?country=AUS&specie=Horse&breed=Percheron&lang=fr|titre=Percheron / Australie (Cheval) |éditeur=[[DAD-IS]]|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>. L'élevage y est uniquement aux mains des particuliers{{sfn|Leboucq|group="S"|2002|p=96}}.
[[Fichier:Pleasant Hill Percherons.jpg|thumb|left|Percherons dans un élevage à [[Pleasant Hill (Kentucky)|Pleasant Hill]], dans le Kentucky.]]
En 2009, la ''Percheron Horse Association of America'' enregistre des chevaux dans les 50 États, et compte près de {{formatnum:3000}} membres, avec près de {{formatnum:2500}} nouveaux chevaux enregistrés annuellement<ref name=IMH/>, ce qui signifie que les Percherons américains sont trois fois plus nombreux que les français<ref>{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2007|mois=juin|titre=Le percheron, star des États-Unis|lieu=|pages=|numéro=427|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2007/n-427-juin/Reportage/Le-percheron-star-des-Etats-Unis}}</ref>. Les États qui en élèvent le plus sont l’[[Ohio]], le [[Michigan]], le [[Wisconsin]], l'[[Indiana]] et l'[[Illinois]]<ref name="Chepo118"/>. L'[[American Livestock Breeds Conservancy]] considère que le Percheron est en « récupération<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.albc-usa.org/cpl/wtchlist.html#horses|titre=Breed Information - ALBC Conservation Priority List|éditeur=American Livestock Breeds Conservancy|consulté le=7 octobre 2009}}</ref> », ce qui signifie que la race a dépassé le nombre requis pour être « en danger », mais doit toujours être surveillée<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.albc-usa.org/cpl/parameters-livestock.html|titre=Parameters of Livestock Breeds on the ALBC Conservation Priority List (2007)|éditeur=American Livestock Breeds Conservancy|consulté le=7 octobre 2009}}</ref>. La ''British Percheron Horse Society'' est toujours active, travaillant étroitement avec les autres registres de la race percheronne afin d'enregistrer et de promouvoir la race. Les éleveurs et propriétaires britanniques continuent à importer des Percherons de France, et occasionnellement du [[Canada]], bien que le coût d'une telle opération soit prohibitif<ref name=Rowena/>.


=== Autres pays ===
=== Autres pays ===
[[Fichier:Cheval demi-trait - Maroc.jpg|vignette|Percheron noir, propriété du roi du Maroc.]]
L'Argentine et l'[[Allemagne]] font partie des pays possédant une importante population de chevaux Percherons, mais sans avoir de [[stud-book]] reconnu par la Société Hippique Percheronne<ref name="Chepo118"/>. Entre 300 et 350 Percherons sont référencés en Allemagne à la fin du {{s|XX|e}}, la [[Bavière]] et le [[Bade-Wurtemberg]] regroupant 68% des effectifs. Les animaux sont surtout destinés au transport traditionnel de la [[bière]] en [[brasserie]], au [[débardage]] et aux loisirs attelés. Les attelages de brasserie, notamment, réclament des animaux de {{unité|1.70|m}} à {{unité|1.85|m}} pour un poids d'une tonne<ref name="Leboucq89">{{harvsp|Leboucq|2002|p=89}}</ref>, tandis que les chevaux de débardage sont un peu plus légers, et les chevaux de loisir essentiellement des types diligenciers. La bonne gestion de la sélection des Percherons en France ainsi que le retour à des critères pour l'attelage ont été salués<ref name="Leboucq90">{{harvsp|Leboucq|2002|p=90}}</ref>.
L'[[Argentine]] fait partie des pays possédant une importante population de Percherons{{sfn|Bernard|Corn|Miriski|Racic|2002|p=118}}. La race est très populaire en Amérique du Sud, puisque des représentants se trouvent au [[Brésil]], au [[Chili]]{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=50}}, au [[Pérou]], en [[Uruguay]], au [[Paraguay]] et à [[Cuba]]{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}}. Parmi les pays du continent africain, en plus de l'Afrique du Sud, Le [[Burkina Faso]] et la [[Zambie]] déclarent la présence de Percherons{{sfn|Bataille|Tsaag Valren|2017|p=195}}.


Le roi du Maroc [[Mohammed VI]] a acquis Océane, une jument, et Quintus, un étalon noir de {{unité|1.85|m}} (pour {{unité|32000|€}}) en France en 2010<ref group="P">{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/region/normandie_detail_-Deux-percherons-vendus-au-roi-du-Maroc-_8618-1286948_actu.Htm|titre=Deux percherons vendus au roi du Maroc|éditeur=[[Ouest-France]]|date=6 mars 2010|consulté le=6 septembre 2011}}.</ref>. Quintus est hébergé au château de Betz dans l'Oise, une propriété de Mohammed VI<ref group="P">{{article|url=https://www.ouest-france.fr/normandie/alencon-61000/percherons-les-chevaux-du-roi-du-maroc-la-fete-du-cheval-de-saint-cyr-la-rosiere-182813|titre=Percherons. Les chevaux du roi du Maroc à la Fête du cheval de Saint-Cyr-la-Rosière|date=14 août 2013|périodique=Ouest-France|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>. Le Percheron nommé Rivulus de la Vande, champion du monde 2011 de la race et élevé au château de Betz, est aussi la propriété du roi du Maroc<ref group="P">{{article|url=https://www.ouest-france.fr/normandie/gouffern-en-auge-61310/les-percherons-du-roi-du-maroc-au-haras-du-pin-61ae48a2-72d5-45d5-9f2d-3944ffcb4367|titre=Gouffern en Auge. Les percherons du roi du Maroc au haras du Pin|périodique=[[Ouest-France]]|date=2 octobre 2021|auteur=|consulté le=28 mars 2023}}.</ref>.
Le nombre de Percherons australiens est difficile à évaluer en raison des très nombreux croisements effectués, mais est estimé à 300 de pure race environ<ref name="Leboucq95">{{harvsp|Leboucq|2002|p=95}}</ref>. L'élevage est uniquement aux mains des particuliers<ref name="Leboucq96">{{harvsp|Leboucq|2002|p=96}}</ref>.
{{clr}}


== Percheron dans la culture ==
== Percheron dans la culture ==
Le Percheron est sans conteste le cheval français le plus connu du grand public{{sfn|Dal'Secco|2006|p=28}}{{,}}{{sfn|Edwards|2006|p=192}} et le cheval de trait le plus connu de tous<ref name="Petitfuté"/>. Les univers de jeu de rôle [[Donjons et Dragons]] mentionnent cette race de chevaux<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Trent|nom1=Hergenrader|titre=Collaborative Worldbuilding for Writers and Gamers|éditeur=Bloomsbury Publishing|date=2018-10-18|isbn=978-1-350-01669-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5o9qDwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT79&dq=Dungeon+Dragons+percheron&hl=fr|consulté le=2023-03-24}}.</ref>.
[[Fichier:Statue of Percheron Irene.jpg|thumb|left|Statue du Percheron Iréné à [[Obihiro]], sur l'île d'[[Hokkaido]], au Japon.]]
[[Fichier:Pan-American Exposition - Horse Tamer.jpg|thumb|right|''The horse tamer'', parfois également nommé'' Stallion and Groom'', sculpture représentant un Percheron, par C.D. Arnold, [[1901]]]]
Le Percheron inspire des dessinateurs, des graveurs, des sculpteurs et des peintres, parmi lesquels [[Rosa Bonheur]], qui réalise ''Le Marché aux chevaux'' en 1855<ref>{{harvsp|Siguret|2000|458}}</ref>, et [[Théodore Géricault]], auteur d'une étude de Percheron monté par un enfant<ref>Louis-Antoine Prat, Laurence Lhinares et [[Musée du Louvre]], ''La collection Chennevières: quatre siècles de dessins français'', Histoire des collections du Musée du Louvre, Musée du Louvre Éditions, 2007, {{ISBN|284056226X|9782840562269}}, p.340</ref>. Souvent, le nom du « Percheron » est perçu comme un synonyme de « cheval de trait »<ref>{{article|titre=Le percheron|lire en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Star/2004/n-155-aout/Connaissance/Le-percheron|périodique=[[Cheval Star]]|année=2004|mois=aout|numéro=155}}</ref>. Dans le jeu de rôle [[Donjons et Dragons]], par exemple, les chevaux de guerre sont nommés « Percherons ».


=== Percheron dans l'art ===
L'île d'[[Hokkaido]], connue pour ses courses de [[trait-tract]] (en japonais ''[[ban'ei]]''), a érigé la statue d'Iréné à l'entrée de l’hippodrome d'[[Obihiro]]. Cet étalon noir venu de l'Orne et importé au Japon en 1913 devient ainsi le premier cheval statufié de la race<ref>{{harvsp|Dugast|Kouyoumdjian|2010|p=}}</ref>. La québécoise [[Fabienne Thibeault]] a écrit les textes de ''La Chanson du Percheron'' en partenariat avec les haras nationaux et la Société Hippique Percheronne<ref name="Thibeault">{{lien web|url=http://www.fabiennethibeault.com/lesagriculturelles/lepercheron.html|titre=Le Percheron|site=Site officiel de Fabienne Thibeault|consulté le=1er septembre 2011}}</ref>.
Le Percheron inspire des dessinateurs, des graveurs, des sculpteurs et des peintres, parmi lesquels [[Rosa Bonheur]], qui réalise ''Le Marché aux chevaux'' en 1855<ref>{{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Siguret|titre=Histoire du Perche|éditeur=Fédération des amis du Perche|année=2000|isbn=2900122279|isbn2=9782900122273|pages totales=606|passage=458}}.</ref>, et [[Théodore Géricault]], créateur d'une étude de Percheron monté par un enfant<ref>{{ouvrage|prénom1=Louis-Antoine|nom1=Prat|prénom2=Laurence|nom2=Lhinares|nom3=[[Musée du Louvre]]|titre=La collection Chennevières|sous-titre=quatre siècles de dessins français|collection=Histoire des collections du Musée du Louvre|éditeur=Musée du Louvre Éditions|année=2007|isbn=284056226X|isbn2=9782840562269|passage=340}}.</ref>.


<gallery mode="packed" caption="Représentations artistiques du Percheron">
L'écomusée du Perche, à [[Saint-Cyr-la-Rosière]], expose toutes sortes d'objets retraçant l'histoire de ce cheval. Le célèbre [[haras du Pin]], surnommé « [[château de Versailles|Versailles]] du cheval », possède aussi une importante collection dédiée à l'élevage du cheval dans la région normande<ref name="Petitfuté">{{ouvrage|titre=La France à cheval|prénom1=Dominique|nom1=Auzias|prénom2=Caroline|nom2=Michelot|prénom3=Jean-Paul|nom3=Labourdette|prénom4=Delphine|nom4=Cohen|éditeur=Petit Futé|année=2010|isbn=2746927829|isbn2=9782746927827|passage=164}}</ref>. La journée du cheval percheron de [[Nocé]]<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Divers/Le-percheron-fait-son-show!|titre=La journée du cheval percheron !|date=18 aout 2009|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>, la fête du Percheron et de l’Âne dans la Sarthe<ref>{{lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/mieux-nous-connaitre/les-haras-en-region/contacts-aux-haras-nationaux-en-region/pays-de-la-loire/actualite-entiere/archive/2010/octobre/actualite/le-ctp-du-grand-luce-a-la-fete-du-percheron-et-de-lane.html|titre=Le CTP du Grand Lucé à la fête du Percheron et de l'Ane|éditeur=les haras nationaux|date=4 octobre 2010|consulté le=7 septembre 2011}}</ref> et le festival Percheval, dont la dixième édition s'est tenue en 2011 à [[Nogent-le-Rotrou]]<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Culture/Percheval-a-l-heure-des-mousquetaires|titre=Percheval à l’heure des mousquetaires|date=1er juin 2011|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>, ont pour but de présenter le Percheron au public. Dans la même ville en 2009 s'est tenue une exposition consacrée au cheval de travail, et à ses représentations dans l'art<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Culture/L-exposition-Hue-!-Dia!-Le-cheval-au-travail-a-Nogent-le-Rotrou|titre=L'exposition Hue ! Dia! Le cheval au travail à Nogent-le-Rotrou|date=20 juillet 2009|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>.
Musée arts LonsleSaunier 0132.JPG|''Le cheval percheron'', sculpture d'[[Antoine-Louis Barye]] (1795-1875).
Prince Chaldean by Lou Burk 1889.jpg|alt=|[[Prince Chaldean]] par Lou Burk, 1889.
Pan-American Exposition - Horse Tamer.jpg|''The horse tamer'', parfois également nommé'' Stallion and Groom'', sculpture représentant un Percheron, par C.D. Arnold, 1901.
Statue of Percheron Irene.jpg|Statue du Percheron Iréné (importé en 1913) à [[Obihiro]], sur l'île de [[Hokkaidō]], au Japon.
Percheron Mare and Foal, Messaline, by Herbert Haseltine, 1922 –1924, cast 1925, bronze - Addison Gallery of American Art - Phillips Academy Andover - Andover, Massachusetts - DSC05280.jpg|Jument et poulain Percheron, sculpture en bronze de Herbert Haseltine, 1922-1924.
</gallery>


D'après l'analyse d'Agnès Manneheut, les dessins de Percheron parus dans le ''Journal des Haras'' au {{s-|XIX|e}} apparaissent peu réalistes en matière de conformation du cheval dessiné, et plus proches d'une représentation de l'opinion du commanditaire du dessin sur ce qu'est un {{citation|bon cheval}}<ref group="S" name="InSituOrne">{{Article|langue=fr|prénom1=Agnès|nom1=Manneheut|titre=Chevaux de travail du XIXe siècle : à la recherche des éleveurs de l’Orne|périodique=In Situ. Revue des patrimoines|numéro=27|date=2015-09-24|issn=1630-7305|doi=10.4000/insitu.12193|lire en ligne=https://journals.openedition.org/insitu/12193#ftn7|consulté le=2023-03-27}}.</ref>.
Les Percherons peuvent être vus dans différents spectacles, au [[musée vivant du cheval]]<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Culture/Un-prince-russe-a-Chantilly|titre=Un prince russe à Chantilly|date=5 avril 2011|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref> ou encore au gala des Crinières d'or à [[Cheval Passion]]<ref>{{lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Photos-videos/Photos/Spectacles/Le-Gala-des-Crinieres-d-Or-2010|titre=Le Gala des Crinières d'Or 2010|date=19 janvier 2010|éditeur=Cheval magazine|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. [[Arte]] a diffusé un documentaire concernant « le percheron au travail » pendant une soirée Thema, le 30 janvier 2000<ref name="Leboucq103">{{harvsp|Leboucq|2002|p=103}}</ref>.

L'île de [[Hokkaidō]], connue pour ses courses de [[trait-tract]] (en japonais ''[[ban'ei]]''), a érigé la statue d'Iréné à l'entrée de l’hippodrome d'[[Obihiro]] ; cet étalon noir venu de l'Orne, importé au Japon en 1913, devient ainsi le premier cheval statufié de la race<ref group="P">{{Article|périodique=Sabots|année=2010|mois=Janvier-février|titre=Les percherons de l'Empire du Soleil-Levant|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|nom2=Kouyoumdjian|prénom2=Virginia|numéro=34}}.</ref>.

{{Encadré
|titre=Extrait de ''La Chanson du Percheron'' par [[Fabienne Thibeault]]
|contenu=Je ne suis qu’un vieux cheval sage<br />
Qui n’a ni rime ni raison<br />
Ni rancœur, ni haine, ni rage<br />
Mais j’ai la fierté de mon nom<br />
Percheron<ref name="Thibeault"/>...}}

Dans le cadre d'une mise en valeur de l'agriculture (les Agriculturelles), la chanteuse québécoise [[Fabienne Thibeault]] compose en 2005 les textes de ''La Chanson du Percheron''<ref group="P">{{Article|langue=fr-FR|titre=Fabienne Thibeault compose pour l'agriculture|périodique=La Croix|date=2005-03-07|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Archives/2005-03-07/Fabienne-Thibeault-compose-pour-l-agriculture-_NP_-2005-03-07-230975|consulté le=2023-03-24}}.</ref>, en partenariat avec les Haras nationaux et la Société hippique percheronne<ref name="Thibeault">{{Lien web|url=http://www.fabiennethibeault.com/lesagriculturelles/lepercheron.html|titre=Le Percheron|site=Site officiel de Fabienne Thibeault|consulté le=1er septembre 2011}}.</ref>.

=== Percheron et culture française ===
[[Fichier:Carroussel Sarthois Mondial du percheron 2011 Cl J Weber14 (24057415856).jpg|vignette|gauche|Carrousel de Percherons montés au mondial 2011 de la race, Haras du Pin.]]
Le Percheron tient une place affective toute particulière auprès des Français, qui d'après la journaliste Natalie Pilley-Mirande le considèrent comme le {{citation|symbole vivant du cheval de trait}}{{sfn|Pilley-Mirande|2000|group="P"|p=48}}.
L'[[écomusée du Perche]], créé en 2000 à [[Saint-Cyr-la-Rosière]], accorde une large place à l'histoire de ce cheval, {{citation|objet de remords, de fascination, d’espoir de revival, une figure métonymique de l’agriculture semi-autarcique}}<ref group="S">{{Article|langue=fr|prénom1=Évelyne|nom1=Wander|titre=Le percheron à l’écomusée du Perche (Orne)|périodique=In Situ. Revue des patrimoines|numéro=27|date=2015-09-24|issn=1630-7305|doi=10.4000/insitu.11935|lire en ligne=https://journals.openedition.org/insitu/11935|consulté le=2023-03-24|format=pdf|accès url=libre}}.</ref>. En 2013, il organise une exposition intitulée {{citation|Le percheron, un trait arabe !}}, pour mettre en valeur les origines arabes (supposées) de cette race<ref group="P">{{Lien web |langue=fr |auteur=Nathalie Legendre|titre=Grande fête à la gloire du cheval percheron |url=https://actu.fr/normandie/mortagne-au-perche_61293/grande-fete-a-la-gloire-du-cheval-percheron_5926432.html |site=actu.fr |consulté le=2023-03-30}}.</ref>.

Le [[haras national du Pin]] expose une importante collection d'objets liés à l'élevage du cheval dans la région normande<ref name="Petitfuté">{{Ouvrage|titre=La France à cheval|prénom1=Dominique|nom1=Auzias|prénom2=Caroline|nom2=Michelot|prénom3=Jean-Paul|nom3=Labourdette|prénom4=Delphine|nom4=Cohen|éditeur=Petit Futé|année=2010|isbn=2746927829|isbn2=9782746927827|passage=164}}.</ref>, et héberge des Percherons<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=de La Varende|titre=Le Haras du Pin|éditeur=Aux éditions du fer à cheval|lieu=Paris|date=1949-01-01|isbn=978-2-307-27788-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-ZOgEAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT12&dq=Percheron+collection+haras+du+p%C3%AEn&hl=fr|passage=12|consulté le=2023-03-24}}.</ref>.

Diverses fêtes mettent ce cheval à l'honneur, comme la journée du cheval percheron de [[Nocé]]<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Divers/Le-percheron-fait-son-show!|titre=Le Percheron fait son show !|auteur=Tatiana-CS|date=18 aout 2009|éditeur=Cheval Magazine|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref>, la fête du Percheron et de l’Âne [[Le Mans|au Mans]] dans la Sarthe ({{15e}} édition en 2022)<ref group="P">{{article|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/le-mans-l-ane-et-le-percheron-en-fete-ce-dimanche-a-l-arche-de-la-nature-7d6011c4-4b03-11ed-abab-2dfffeb8d606|titre=Le Mans. L’âne et le percheron en fête ce dimanche à L’Arche de la nature|date=14 octobre 2022|consulté le=26 mars 2023|périodique=[[Ouest-France]]}}.</ref>, et le festival Percheval de [[Nogent-le-Rotrou]], dont la dixième édition s'est tenue en 2011<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Culture/Percheval-a-l-heure-des-mousquetaires|titre=Percheval à l’heure des mousquetaires|date=1{{er}} juin 2011|éditeur=Cheval Magazine|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref> et la {{18e}} en 2019<ref group="P">{{Lien web |prénom=Stéphane |nom=Marchand|titre=Animations - La fête médiévale Percheval démarre ce samedi à Nogent-le-Rotrou ! |url=https://www.lechorepublicain.fr/nogent-le-rotrou-28400/loisirs/la-fete-medievale-percheval-demarre-ce-samedi-a-nogent-le-rotrou_13574644/ |périodique=[[L'Écho républicain]]|site=www.lechorepublicain.fr |date=2019-06-01 |consulté le=2023-03-24}}.</ref>.

Des Percherons peuvent aussi être vus en spectacle au [[musée du Cheval]]<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Actualites/Culture/Un-prince-russe-a-Chantilly|auteur=Michel Mieusset|titre=Un prince russe à Chantilly|date=5 avril 2011|éditeur=[[Cheval Magazine]]|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref> ou encore au gala des Crinières d'or à [[Cheval Passion]]<ref group="P">{{Lien web|url=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Photos-videos/Photos/Spectacles/Le-Gala-des-Crinieres-d-Or-2010|titre=Le Gala des Crinières d'Or 2010|date=19 janvier 2010|éditeur=Cheval Magazine|consulté le=7 septembre 2011}}.</ref>. La chaîne franco-allemande [[Arte]] a diffusé un documentaire sur « le percheron au travail » pendant une soirée Thema, le {{date-|30 janvier 2000}}{{sfn|Leboucq|2002|group="S"|p=103}}.
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== Notes ==
== Notes ==
{{references|groupe="Note"|colonnes=2}}
{{Références|groupe="Note"}}


== Références ==
== Références ==
{{traduction/référence|en|Percheron}}
{{Traduction/Référence|en|Percheron|447707704}}
{{Références}}


=== Références académiques ===
{{Références | colonnes = 3 | références =
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<ref name="Lizet 115">{{harvsp|Lizet|1989|p=115}}</ref>

}}
=== Références de presse ===
{{références|groupe=P}}

=== Références historiques et anciennes ===
{{références|groupe=H}}

=== Références issues de la base de données [[DAD-IS]] ===
{{références|groupe=D}}

=== Références associatives ===
{{références|groupe=A}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Cheval de trait]]
* [[Cheval de trait]]
* [[Liste des races équines de France]]
* [[Liste des races chevalines de France]]

==== Éleveurs de percherons ====
* [[Mark Wentworth Dunham]]

==== Percherons célèbres ====
* [[Jean le Blanc]]
* [[Brillant 755]]
* [[Voltaire 443]]
* [[Prince Chaldean]]
* [[Laet]]
* [[Silver Shadows Sheik]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* [http://www.percheron-france.org/ Site officiel de la société hippique percheronne de France]
* [http://www.percheron-france.org/ Site officiel de la société hippique percheronne de France]
* {{en}} [http://www.percheron.org.uk British Percheron Horse Society]
* {{en}} [http://www.percheron.org.uk British Percheron Horse Society]
* {{en}} [http://www.percheronhorse.org Percheron Society of America]
* {{en}} [http://www.percheronhorse.org Percheron Society of America]
*[http://www.canadianpercherons.com Canadian Percheron Association]
* {{lien web|url=https://fao-dadis-breed-detail.firebaseapp.com/?country=France&specie=Horse&breed=Percheron|titre=Percheron / France (Horse)|lang=en|éditeur=Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations ([[DAD-IS]])|id=DAD-IS2|consulté le=18 octobre 2020|libellé=DAD-IS}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
{{légende plume}}

*{{ouvrage|lang=en|titre=The Percheron horse|prénom1=Charles|nom1=du Haÿs|éditeur=Judd|année=1868|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=yDhIAAAAIAAJ|plume=oui}}
==== Ouvrages spécialisés ====
*{{ouvrage|prénom1=Charles|nom1=du Haÿs|titre=Le Cheval percheron|éditeur=Librairie agricole de la Maison rustique|année=1878|pages totales=176}}
*{{ouvrage|prénom1=H.|nom1=Vallée de Loncey|titre=Le Cheval percheron|éditeur=Renoult-Weingand|année=1903|pages totales=16}}
*{{Ouvrage|titre=Sur les traces du cheval percheron|prénom1=Jean-Léo|nom1=Dugast|éditeur=L'Étrave|isbn=2-909599-80-9|année=2007|libellé=Dugast 2007}}
*{{Ouvrage|prénom1=Jean-Léo|nom1=Dugast|titre=Le siècle d'Or du cheval percheron|sous-titre=1800-1900 Du Perche à l'Amérique|éditeur=L'Étrave|jour=30|mois=octobre|année=2019|pages totales=496|isbn=2359920669|isbn2=978-2-35992-066-6|libellé=Dugast 2019|lieu=[[Verrières (Orne)|Verrières]]}}
*{{ouvrage|titre=Le cheval percheron: son origine - son élevage - son commerce - son avenir|prénom1=Georges|nom1=Trolet|éditeur=G. Fauquet|année=1907|pages totales=77}}
*{{Bibliographie|Q117222974|libellé=Dugast 2023}}
*{{ouvrage|lang=en|titre=A history of the Percheron horse|collection=Core historical literature of agriculture: Animal science and health|prénom1=Alvin Howard|nom1=Sanders|éditeur=Breeder's Gazette Print|année=1917|présentation en ligne=http://books.google.fr/books?id=36QCAAAAYAAJ}}
*{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Charles|nom1=Du Haÿs|titre=Le Cheval percheron|date=1866|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k165140p|collection=Bibliothèque du cultivateur|lieu=Paris|éditeur=Librairie agricole de la maison rustique|consulté le=2023-03-27|libellé=Du Haÿs 1866|format=pdf|accès url=libre}}
*{{ouvrage|lang=en|titre=How to select Percherons|éditeur=Percheron horse association of America|année=1936|pages totales=47}}
* {{Chapitre|lang=en|nom1=McDermott|prénom1=Rowena|année=1998|titre=The British Percheron|titre ouvrage=The Working Horse Manual|lieu=Tonbridge, Royaume-Uni|éditeur=Farming Press|passage=22–23|isbn=0-85236-401-6|plume=oui|libellé=McDermott 1998}}
*{{ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Pelatan|titre=Le cheval percheron: des origines à nos jours|éditeur=Association des Amis au Perche|année=1983|isbn=2900122732|isbn2=9782900122730|pages totales=65}}
*{{ouvrage|prénom1=François|nom1=Chouanard|titre=Le cheval percheron: situation actuelle et perspectives d'avenir|éditeur=Bulletin de la Société Hippique percheronne de France|année=1989|pages totales=4}}
* {{Ouvrage|lang=en|prénom1=Ellis|nom1=McFarland|titre=How to select Percherons|éditeur=Percheron horse association of America|année=1936|pages totales=47|oclc=27044893|lieu=Chicago|libellé=McFarland 1936}}
*{{chapitre|lang=en|nom1=McDermott|prénom1=Rowena|année=1998|titre=The British Percheron|titre ouvrage=The Working Horse Manual|lieu=Tonbridge, Royaume-Uni|éditeur=Farming Press|passage=22–23|isbn=0-85236-401-6}} {{plume}}
* {{Ouvrage|lang=en|titre=The Percheron Horse in America|prénom1=Joseph|nom1=Mischka|éditeur=Mischka Press/Heart Prairie|année=1991|isbn=0962266353|isbn2=9780962266355|pages totales=162|libellé=Mischka 1991}}
*{{ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Siguret|titre=Histoire du Perche|éditeur=Fédération des amis du Perche|année=2000|isbn=2900122279|isbn2=9782900122273|pages totales=606}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Pelatan|titre=Le cheval percheron : des origines à nos jours|éditeur=Association des Amis au Perche|année=1983|isbn=2900122732|isbn2=9782900122730|pages totales=65|libellé=Pelatan 1983}}
*{{ouvrage|prénom1=Emmanuelle|nom1=Dal'Secco|titre=Les chevaux de trait|éditeur=Éditions Artemis|lieu=|jour=|mois=|année=2006|pages totales=119|isbn=9782844164599|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=KER0CJVjNocC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|lang=en|titre=A history of the Percheron horse|collection=Core historical literature of agriculture: Animal science and health|prénom1=Alvin Howard|nom1=Sanders|éditeur=Breeder's Gazette Print|année=1917|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=36QCAAAAYAAJ|libellé=Sanders 1917}}
*{{ouvrage|lang=en|titre=The Percheron Horse in America|prénom1=Joseph|nom1=Mischka|éditeur=Mischka Press/Heart Prairie|année=1991|isbn=0962266353|isbn2=9780962266355|pages totales=162}}
* {{Ouvrage|titre=Le cheval percheron: son origine - son élevage - son commerce - son avenir|prénom1=Georges|nom1=Trolet|éditeur=G. Fauquet|année=1907|pages totales=77|libellé=Trolet 1907}}
* {{Ouvrage|prénom1=H.|nom1=Vallée de Loncey|titre=Le Cheval percheron|éditeur=Renoult-Weingand|année=1903|pages totales=16|libellé=Vallée de Loncey 1903}}
*{{ouvrage|titre=Sur les traces du cheval percheron|prénom1=Jean-Léo|nom1=Dugast|éditeur=L'Étrave|isbn=2-909599-80-9|année=2007}}


==== Encyclopédies de races ====
==== Encyclopédies de races ====
* {{Bibliographie|Q27688969|année première édition=2008|numéro d'édition=2|libellé=Bataille et Tsaag Valren 2017|plume=oui}}.
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*{{ouvrage|lang=en|nom1=Edwards|prénom1=Elwyn Hartley|lien auteur1=Elwyn Hartley Edwards|année=1994|titre=The Encyclopedia of the Horse|numéro édition=1|lieu=New York|éditeur=Dorling Kindersley|passage=94–95|isbn=1564586146|plume=oui}}
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*{{ouvrage|langue=fr|prénom1=|nom1=Collectif|lien auteur1=|titre=Chevaux et poneys|sous-titre=|numéro d'édition=|éditeur=Éditions Artemis|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=2002|pages totales=128|passage=|isbn=978-2-844160256|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=tR8khdK6WJcC}}
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*{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Judith|nom1=Draper|titre=Le grand guide du cheval|sous-titre=Les races, les aptitudes, les soins|éditeur=Éditions de Borée|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=2006|volume=|tome=|pages totales=256|isbn=9782844944207|lire en ligne=http://books.google.com/books?hl=fr&id=MrI-TBgViDAC|plume=oui}}
* {{Bibliographie|Q38175003|libellé=Edwards 2016|chapitre=Percheron|passage=62-63|lire en ligne={{Google Livres|id=IcDkDAAAQBAJ}}|plume=oui}}
*{{ouvrage|lang=fr|nom1=Edwards|prénom1=Elwyn Hartley|lien auteur1=Elwyn Hartley Edwards|année=2006|titre=Les chevaux|numéro édition=|lieu=|éditeur=De Borée|isbn=9782844944498|pages totales=272|plume=oui}}
* {{Bibliographie|Q124320680|libellé=Gouvion et Krümm 1998}}
*{{ouvrage|langue=|prénom1=Lætitia|nom1=Bataille|lien auteur1=|titre=Races équines de France|éditeur=France Agricole Éditions|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=2008|volume=|tome=|pages totales=286|passage=|isbn=9782855571546
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* {{Bibliographie|Q24619653|libellé=Porter {{et al.}} 2016|id=Porter|plume=oui}}.
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==== Études ====
==== Études et thèses ====
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*{{ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Jamme|titre=Le cheval percheron: situation actuelle-débouchés|éditeur=Penhéleux, thèse de l'École nationale vétérinaire de Lyon|année=1977|pages totales=174}}
* {{Ouvrage|prénom1=Marie|nom1=Cegarra|titre=L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier|éditeur=L'Harmattan|année=1999|isbn=9782738481344|pages totales=189|plume=oui|libellé=Cegarra 1999}}
*{{ouvrage|titre=Les chevaux du royaume: histoire de l'élevage du cheval et de la création des haras|prénom1=Jacques|nom1=Mulliez|éditeur=Montalba|année=1983|pages totales=398}}
* {{Ouvrage|numéro=2000-076|nom1=David|prénom1=E.|titre=Le cheval de trait Percheron : Historique et évolution d'un type morphologique|lieu=Nantes|année=2000|éditeur=Thèses de l’école Nationale Vétérinaire de Nantes|libellé=David 2000}}
*{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Lizet|lien auteur1=|titre=La bête noire: à la recherche du cheval parfait|sous-titre=France Mission du patrimoine ethnologique|numéro d'édition=|éditeur=Éditions MSH|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=1989|volume=|tome=|pages totales=341|passage=|isbn=2-7351-0317-1|lire en ligne=http://books.google.com/books?id=as-LaWSon8EC|plume=oui}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Ghislaine|nom1=Bouchet|titre=Le cheval à Paris 1850 a 1914|éditeur=librairie Droz|lieu=Paris|année=1993|pages totales=410|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=oaNQ__BglQ0C|commentaire=Mémoire de l'école des Chartes}}
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Margaret Elsinor|nom1=Derry|titre=Horses in Society: A Story of Animal Breeding and Marketing, 1800-1920|éditeur=University of Toronto Press|date=2006-01-01|isbn=978-0-8020-9112-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JuJbzVzon44C|consulté le=2023-03-28|libellé=Derry 2006}}
* {{Ouvrage|prénom1=Claude|nom1=Jamme|titre=Le cheval percheron: situation actuelle-débouchés|éditeur=Penhéleux, thèse de l'École nationale vétérinaire de Lyon|année=1977|pages totales=174|libellé=Jamme 1977}}
*{{ouvrage|langue=|prénom1=Annick|nom1= Audiot|lien auteur1=|titre=Races d'hier pour l'élevage de demain|sous-titre=Espaces ruraux|numéro d'édition=|éditeur=Éditions Quae|lien éditeur=|lieu=|jour=|mois=|année=1995|volume=|tome=|pages totales=230|isbn=978-2-7380-0581-6|lire en ligne=http://books.google.com/books?id=L7PfarWx1YYC|plume=oui}}
*{{ouvrage|titre=La génétique et la sélection du cheval percheron|prénom1=Bertrand|nom1=Langlois|date=20 février 2012|éditeur=Société d'ethnozootechnie|libellé=Langlois 2012|lire en ligne=https://www.ethnozootechnie.org/IMG/pdf/PERCHERON.pdf|accès url=libre|format=pdf}}
*{{ouvrage|prénom1=Marie|nom1=Cegarra|titre=L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier|éditeur=L'Harmattan|année=1999|isbn=9782738481344|pages totales=189|plume=oui}}
*{{ouvrage|Numéro=2000-076|nom1=David|prénom1=E.|titre=Le cheval de trait Percheron : Historique et évolution d'un type morphologique|lieu=Nantes|année=2000|éditeur=Thèses de l’école Nationale Vétérinaire de Nantes}}
* {{Ouvrage|nom1=Leboucq|prénom1=Christophe|titre=Origine et avenir du cheval de trait Percheron|éditeur=Thèse d'exercice, [[École nationale vétérinaire de Toulouse]] - ENVT|année=2002|pages totales=105|lire en ligne=http://oatao.univ-toulouse.fr/828/1/andro_828.pdf|plume=oui|libellé=Leboucq 2002}}
*{{ouvrage|nom1=Leboucq|prénom1=Christophe|titre=Origine et avenir du cheval de trait Percheron|éditeur=Thèse d'exercice, École Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT|année=2002|pages totales=105|lire en ligne=http://oatao.univ-toulouse.fr/828/1/andro_828.pdf|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Lizet|lien auteur1=Bernadette Lizet|titre=La bête noire: à la recherche du cheval parfait|sous-titre=France Mission du patrimoine ethnologique|éditeur=Éditions MSH|année=1989|pages totales=341|isbn=978-2-7351-0317-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=as-LaWSon8EC|plume=oui|libellé=Lizet 1989}}
*{{article|titre=La fixation de la race percheronne à la fin du XVIIIe siècle|prénom1=Jacques|nom1=Mulliez|périodique=Ethnozootechnie|issn=0397-6572|numéro=30|année=1982|pages=3-14|libellé=Mulliez 1982}}
*{{ouvrage|prénom1=Marcel|nom1=Mavré|lien auteur1=|titre=Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait|éditeur=France Agricole Éditions|lieu=|jour=|mois=|année=2004| pages totales=223|isbn=978-2-85557-115-7|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=Vc9jtpoFM-IC|plume=oui}}


==== Articles ====
==== Articles de presse ====
*{{article|périodique=Journal d'agriculture pratique|année=1863|titre=La race chevaline du Perche|nom1=Gayot|prénom1=Eugène|lien auteur1=Eugène Gayot|lieu=Paris|pages=400-403|lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=WQkLGkK2s_oC}}
* {{Article|périodique=[[Cheval Magazine]]|année=2011|mois=Février|titre=Cheval percheron : Objectif loisir !|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|numéro=471|libellé=Dugast 2011}}
* {{Article|périodique=Sabots|année=2011|titre=Mythique Percheron : le trait de tous les talents|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|pages=80|numéro=5 (Hors série)|libellé=Dugast 2011}}
*{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2000|mois=mai|titre=Le percheron|lieu=|pages=|numéro=342|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2000/n-342-mai/Connaissance/Le-percheron}}
*{{Article|périodique=Journal d'agriculture pratique|année=1863|titre=La race chevaline du Perche|nom1=Gayot|prénom1=Eugène|lien auteur1=Eugène Gayot|lieu=Paris|pages=400-403|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WQkLGkK2s_oC|libellé=Gayot 1863}}
*{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2001|mois=novembre|titre=La saga du cheval percheron|lieu=|pages=|numéro=360|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2001/n-360-novembre/Reportage/La-saga-du-cheval-percheron
* {{Article|périodique=L’Équipe magazine|année=2010|mois=juillet|jour=3|titre=Le percheron à toute vapeur|nom1=Migeon|prénom1=Christophe|pages=88-89|numéro=1459|lire en ligne=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/divers/article-equipe-magazine-juillet-2010.pdf|id=MigEq|plume=oui|libellé=Migeon 2010}}
}}
* {{Article|périodique=Aller/Retour magazine|année=2010|mois=septembre-octobre|titre=Percheron mon amour|nom1=Migeon|prénom1=Christophe|pages=33-37|id=MigAR|numéro=2|lire en ligne=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/divers/article-ar-voyageur-septembre-2010.pdf|plume=oui|libellé=Migeon 2010}}
*{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2007|mois=juin|titre=Le percheron, star des États-Unis|lieu=|pages=|numéro=427}}
* {{Article|prénom1=Natalie|nom1=Pilley-Mirande|périodique=[[Cheval Magazine]]|année=2000|mois=mai|titre=Le percheron|pages=48-51|numéro=342|présentation en ligne=http://www.chevalmag.com/chevalmag/Magazines/Sommaires/Cheval-Magazine/2000/n-342-mai/Connaissance/Le-percheron|plume=oui|libellé=Pilley-Mirande 2000}}
*{{article|périodique=Sabots|année=2010|mois=Janvier-février|titre=Les percherons de l'Empire du Soleil-Levant|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|lien auteur1=|nom2=Kouyoumdjian|prénom2=Virginia|lieu=|pages=|numéro=34}}
*{{article|périodique=L’Équipe magazine|année=2010|mois=juillet|jour=3|titre=Le percheron à toute vapeur|nom1=Migeon|prénom1=Christophe|lieu=|pages=88-89|numéro=1459|lire en ligne=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/divers/article-equipe-magazine-juillet-2010.pdf}} {{plume}}
*{{article|périodique=Aller/Retour magazine|année=2010|mois=septembre-octobre|titre=Percheron mon amour|nom1=Migeon|prénom1=Christophe|lieu=|pages=33-37|numéro=2|lire en ligne=http://www.percheron-france.org/userfiles/1297/File/documents/divers/article-ar-voyageur-septembre-2010.pdf}} {{plume}}
*{{article|périodique=[[Cheval magazine]]|année=2011|mois=Février|titre=Cheval percheron : Objectif loisir !|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|lieu=|pages=|numéro=471}}
*{{article|périodique=Sabots|année=2011|titre=Mythique Percheron : le trait de tous les talents|nom1=Dugast|prénom1=Jean-Léo|lien auteur1=|lieu=|pages=80|numéro=5 (Hors série)}}
*{{article|lang=en|nom1=Kouyoumdjian|prénom1=Virginia|mois=mai|jour=27|année=2011|titre=France Hosts the 2011 World Percheron Congress|périodique=The Draft Horse Journal|consulté le=8 septembre 2011|lire en ligne=https://www.drafthorsejournal.com/read/summer2011/france-hosts}}.


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Dernière version du 27 août 2024 à 11:49

Percheron
Percherons attelés au mondial 2011 de la race, haras national du Pin.
Percherons attelés au mondial 2011 de la race, haras national du Pin.
Région d’origine
Région Perche, France
Région d'élevage France, États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Afrique du Sud, Australie.
Caractéristiques
Morphologie Cheval de trait
Registre généalogique Créé en 1883
Taille 1,60 à 1,85 m
Poids 500 à 1200 kg
Robe Grise ou noire
Tête Profil rectiligne ou camus
Pieds Larges et solides, avec peu de fanons
Caractère Docile
Autre
Utilisation Traction hippomobile principalement

Le Percheron est un cheval de trait, et la plus connue des races de chevaux françaises. Issu selon la légende d'étalons arabes amenés dans le comté du Perche, il résulte plus vraisemblablement de la sélection de ses éleveurs, menée tout au long du XIXe siècle. Le Percheron est initialement élevé pour sa capacité à déplacer rapidement des véhicules hippomobiles à l'attelage au trot, ce qui lui vaut son surnom de « diligencier ». Massivement employé pour les postes et la compagnie des omnibus, il est ensuite réorienté avec l'arrivée du chemin de fer. Il tracte des charges de plus en plus lourdes au pas et au trot, en travail agricole et au labour.

Son registre généalogique est ouvert en 1883 en France, sous l'impulsion des Américains. Exporté partout dans le monde, le Percheron devient l'une des races de chevaux de trait les plus répandues, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il participe à la conquête de l'Ouest, puis est utilisé durant la Première Guerre mondiale. Il connaît une forte régression avec la motorisation des transports, et, en France, n'est plus élevé que pour sa viande à partir des années 1970. Son registre englobe celui d'autres races de chevaux de trait françaises en 1966. L'élevage du Percheron redémarre dès les années 1960 aux États-Unis, mais il faut attendre les années 1990 pour observer le même regain en France, époque où il est exporté vers le Japon pour les courses de trait-tract.

Ce cheval grand et puissant à sang froid, réputé docile et facile à manœuvrer, arbore une robe grise ou noire. Il retrouve une certaine place en attelage de loisir et pour les activités de débardage, l'élevage pour la viande ne concernant qu'un tiers des effectifs. Depuis les années 2000, les éleveurs français allègent son modèle pour le rendre plus sportif, en important des étalons américains en croisement. Les 20 000 membres de la race recensés dans le monde en 2009 restent vulnérables en raison de l'éparpillement des effectifs.

Étymologie et terminologie

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Souvent, le nom de « Percheron » est perçu par erreur comme un synonyme de « cheval de trait », alors que le Percheron est une race de chevaux de trait[P 1]. D'après l'ethnologue Bernadette Lizet, cet usage est fréquent au point que Le Petit Robert en a donné la définition suivante : « le percheron est le cheval de trait »[1]. Ce nom est issu de la région du Perche, un très ancien comté de France, berceau d'origine de la race[2]. L'Institut français du cheval et de l'équitation[A 1] et de nombreux ouvrages[Note 1] utilisent la graphie « Percheron » avec une majuscule, cependant cette tolérance n'est pas encore admise par les dictionnaires[3],[4]. Le dictionnaire de l'Académie française dans sa 9e édition publiée au Journal officiel le , différencie « percheron », cheval de trait, et « Percheron », habitant du Perche[5].

Les associations britanniques[A 2] et américaines[A 3], ainsi que les ouvrages anglophones, emploient tous la majuscule, mais il est vrai que les règles orthographiques de l'anglais sont différentes de celles du français.

Le Percheron suscite un grand nombre de publications en français à partir de l'époque de la Restauration[S 1].

L'un des ouvrages majeurs, Le cheval percheron, est publié en 1866 par Charles du Haÿs, qualifié d'« éminent hippologue percheron »[H 1]. En 1886, l'importateur et promoteur américain de Percherons W. T. Walters le traduit à ses frais vers l'anglais[6]. Les propos de Du Haÿs sont, d'après Georges Trolet, souvent repris par d'autres hippologues sans contrôle de leur véracité, et notamment par l'inspecteur des haras Eugène Gayot[H 2].

Beaucoup plus récemment, l'auteur Jean-Léo Dugast a publié les ouvrages Le Cheval Percheron (1996), Sur les traces du cheval percheron (2007), Le Percheron (2011), Cheval percheron, cheval du monde (2014), Le siècle d'or du cheval percheron (2019) et L'épopée percheronne (2023)[7].

Le Percheron provient du « Perche aux bons chevaux », région bordée par la vallée de l'Huisne et ses pâturages riches[8],[9]. Ce lieu est très propice à l'élevage grâce à la qualité des herbages, aux sous-sols calcaires, au sol argileux et au climat tempéré[Note 2],[10],[S 2].

L'exportation du Percheron vers de nombreux pays a vu l'apparition d'autres lignées aux États-Unis, au Canada et en Angleterre. Sa vaste diffusion résulte de la capacité des éleveurs du Perche à s'adapter à la demande et au marché[S 3] : ils font naître des chevaux de guerre et de tournoi à l'époque médiévale, puis des chevaux carrossiers pour la Poste, enfin le cheval de trait dont les agriculteurs ont besoin[S 4].

Jument percheronne vue par Lalaisse, vers 1850.

Les origines de la race percheronne sont incertaines[11].

Une analyse génétique de Michael Cieslak et ses collègues, publiée en 2010, a permis de détecter un haplotype « ancien et singulier », nommé « ibérique B », chez les races Percheron, Arabe et Wielkopolski[S 5]. Ces chercheurs attribuent l'existence de cet haplotype chez les chevaux percherons à un « signe d'échanges commerciaux entre les peuples ibériques et français dans les temps anciens »[S 5]. Des analyses sur les marqueurs génétiques sanguins, publiées en 1976, ne permettent pas d'attester une origine arabe[S 6]. Un modèle bayésien de distances génétiques sur 20 races de chevaux montre une parenté entre le Percheron et le Trait belge[S 7], déjà soulignée en 2013 dans l'étude de Jessica L. Petersen et de ses collègues, qui place le Percheron dans un cluster de races de chevaux originaires du continent européen, avec le Trait belge, le Franches-Montagnes suisse, le Finlandais, l'Islandais, le Fjord norvégien et le Shetland[S 8].

Charles du Haÿs estime que le Percheron serait « un Arabe qui aurait poursuivi son évolution pendant des siècles en s'adaptant à un climat plus rude et à un emploi de cheval de trait »[12],[H 3]. Cette hypothèse d'une origine arabe, non démontrée, reste mentionnée comme une vérité par bon nombre d'ouvrages de vulgarisation[13],[14],[15],[16].

Bonnie Lou Hendricks (université de l'Oklahoma) fait remonter l'origine du Percheron à l'âge glaciaire ou l'Antiquité, citant l'hypothèse d'une parenté étroite avec le Boulonnais (également mise en avant par l'auteur autrichien Martin Haller[17]), via des chevaux amenés en Grande-Bretagne pour renforcer les légions de Jules César, et celle d'une origine par les chevaux celtiques noirs du Nord de l'Europe[14]. Les comtes du Perche revenus de la première croisade en 1099 introduisent des chevaux orientaux dans la région, et réitèrent ces introductions à la suite d'expéditions dans des territoires revendiqués par l'Espagne[14]. Des chevaux ibériques de Castille sont introduits par Rotrou III du Perche[14],[S 9]. Le haras du Pin, créé en 1730 et haut lieu de l'élevage percheron, accueille des étalons arabes et barbes[S 9]. Marcel Mavré remarque que les influences éventuelles de chevaux arabes sur le Percheron sont invérifiables, et que cette revendication d'origines orientales est commune à toutes les races majeures de chevaux de trait[18], un point également souligné par l'ethnologue Bernadette Lizet, qui souligne une « course à l'ancêtre primordial » valorisant l'Arabe[S 10]. CAB International note que la revendication de parenté entre le Percheron et l'Arabe repose sur la morphologie de sa tête, et non sur des preuves historiques[19]. Si des croisements avec des chevaux arabes sont attestés dans le Perche, les hippologues s'accordent sur un rôle majeur joué par la nature du sol, et surtout par l'élevage sélectif[18],[S 3] :

« Bien que les influences du sol ne soient pas étrangères à la formation du cheval Percheron, plus qu'aucune autre il a été une création directe de l'éleveur. »

— Marcel Mavré[20],[Note 3].

Lizet estime qu'aucune race de chevaux de trait n'existait avant la révolution industrielle : « Dans le Perche, il n'a fallu qu'une centaine d'années pour métamorphoser le bidet à demi sauvage des landes et des terres vagues en cheval de trait[S 11] ». Pour la Pr d'histoire Margaret Derry, de même, l'histoire commerciale du Percheron est celle de la constitution d'un type en race au XIXe siècle, pour répondre aux besoins du marché américain[S 12].

Sous l'Ancien régime et la Révolution

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Pendant la guerre civile, entre 1648 et 1653, la gendarmerie est accusée de voler tous les chevaux du Comté du Perche, ce qui atteste de la bonne qualité des animaux dans la région, utilisés à la traction des diligences[S 9]. Selon Jacques Mulliez, les différents directeurs de haras, dont M. de Fontenay, ont « très certainement fixé et amélioré la qualité du cheval percheron à la fin de l'Ancien Régime »[21]. En 1790, avec la suppression des haras, les étalons sont dispersés chez des éleveurs privés[S 9]. En 1801, la souche percheronne est presque anéantie à la suite des conséquences de la Révolution française et des guerres napoléoniennes[S 13]. Les haras sont rétablis sous le Premier Empire, la sélection des chevaux est alors remise en valeur[S 13]. Eugène Gayot fait remonter l'origine du Percheron à 1806, lorsque les chevaux commencent à remplacer les bœufs pour les travaux des champs[22].

Au XIXe siècle

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Percheron dans un pâturage par Achille Giroux, vers 1860, conservé au musée du Louvre à Paris.

Bon nombre de sources, à la suite de Charles Du Haÿs, attribuent aux étalons Godolphin et Gallipoly une régénération du Percheron par le sang arabe, ainsi que l'introduction de la robe gris pommelé[S 1],[17]. Du Haÿs cite Jean le Blanc, descendant de Gallipoly né à Mauves-sur-Huisne en 1823, comme l'ancêtre commun de la race[H 4],[H 5],[13]. Cet étalon se serait reproduit avec de très nombreuses juments de l'Orne, jusqu'à sa mort en 1856[S 13],[H 4]. Cependant, « la belle légende de Jean le Blanc, fils d'un étalon de sang oriental et d'une jument indigène »[S 14], suscite le scepticisme de nombreux auteurs et chercheurs[S 1],[18],[9]. L'ethnologue Bernadette Lizet y voit une légende généalogique, mise au service du capitalisme marchand[S 14].

Le début du XIXe siècle est propice au cheval carrossier et au cheval de trait, grâce à l'amélioration des routes[S 15]. Le Percheron se fait nommer « diligencier » en raison de sa principale utilisation, la traction des diligences[S 16]. Le développement du Percheron de trait est intimement lié à l'industrialisation, au commerce et aux exigences de rentabilité des utilisateurs privés[S 17]. Il est exporté vers de très nombreux pays :

« La race percheronne est celle qui jouit, en Europe et même dans le monde entier, de la plus haute considération. Elle a [...] répandu sur tout le globe la renommée de la petite province française [...]. Cette réputation ne saurait être comparée qu'à celle du cheval anglais »

— André Sanson, en 1883[S 18]

En France au XIXe siècle

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La période de gloire du Percheron débute probablement entre 1815 et 1830[H 6]. De nombreuses foires et des primes d'encouragement sont alors créées, ce qui stimule l'élevage[S 13]. Dans les années 1830, la Beauce se fournit dans le Perche et crée la variété de trait lourd[S 13]. Parallèlement, les éleveurs du berceau de race importent des poulains de Bretagne et du Boulonnais afin de répondre à la demande, au risque de perdre les caractéristiques de la race, qui commencent alors à se fixer[S 13].

Le Percheron est traditionnellement élevé autour de Mortagne-au-Perche (Orne) et de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), aux confins des départements de l'Orne, de l'Eure, d'Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher et de la Sarthe. Les éleveurs exportent leurs poulains vers la Beauce, où ils sont éduqués puis revendus pour le marché parisien[2]. Le nom de « Percheron » est réservé aux poulains nés dans l'un des cinquante cantons du Perche[2].

La poste, les messageries et la compagnie des omnibus sont les plus gros demandeurs de chevaux de traction au début du siècle[S 17]. L'élevage s'oriente vers le développement d'un cheval capable de déplacer de lourds véhicules hippomobiles au trot, le plus rapidement possible[S 19]. La robe grise est favorisée car les couleurs claires sont plus visibles la nuit (une notice de la poste a peut-être spécifié de privilégier l'achat de chevaux gris)[S 19]. Le Percheron obtient un quasi-monopole dans les écuries de poste du nord du pays durant le premier quart du XIXe siècle[S 19]. Tandis que les charges à tracter s'alourdissent progressivement au fil des années, il est sélectionné pour parcourir les villes et les campagnes au trot attelé[S 19]. Les Percherons forment aussi la majorité des animaux de roulage employés à Paris[23],[S 20], soit 62 % des effectifs de la compagnie parisienne des omnibus[S 19]. Une grande partie des équipages de grands magasins comme Félix Potin et le bazar de l'Hôtel de Ville sont composés de Percherons[H 7]. Des étalons reproducteurs sont acquis dans toute la France, au point que le Percheron est, en 1862, la race dominante dans 67 départements[S 21].

Avec l'arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle, les souches légères du Percheron diligencier sont menacées[24]. Les chevaux restent nécessaires pour amener les matériaux sur les chantiers de construction[S 20]. La poste cesse totalement d'employer des chevaux en une vingtaine d'années, mais le commerce du cheval de traction lourde reste florissant[S 22], grâce à l'établissement de nouvelles lignes hippomobiles entre les gares et les villages éloignés[S 20]. Les éleveurs font évoluer le modèle du Percheron vers la traction lourde agricole, le labour et le transport de marchandises réceptionnées sur le quai des gares[25]. Les haras nationaux et la bourgeoisie marchande, qui recherchent des chevaux trotteurs rapides, s'opposent à l'amplification du gabarit et du poids de la race percheronne[S 23]. Les Haras nationaux usent de toute leur autorité pour promouvoir le Percheron léger ; Eugène Gayot en devient « le défenseur le plus engagé »[S 24]. L'ethnologue Bernadette Lizet analyse cette attention portée au Percheron comme un reflet du souvenir du système féodal, le cheval de sang étant considéré comme supérieur et réservé aux élites, par opposition au cheval « commun et grossier » des paysans[S 24]. L'élevage de chevaux plus amples étant aussi plus lucratif, la tendance se poursuit[S 25]. Edmond Lavalard, vétérinaire responsable de la cavalerie parisienne, s'oppose à nouveau au grossissement du Percheron à la fin du siècle[S 26].

Sur les deux dernières décennies du XIXe siècle, les exportations encouragent les éleveurs français à élever des chevaux de grande taille, de fort gabarit et de robe noire, qui plaisent aux Américains[S 27]. Ainsi, les différences entre les races françaises s’estompent au point que dans les concours, plus personne ne peut savoir d'où viennent les animaux en observant leur modèle[S 27]. La robe noire devient la couleur dominante des chevaux destinés à l'exportation[S 3], à l'exemple du célèbre étalon Brillant 755[H 9]. Les éleveurs du Perche se fournissent aussi dans la Nièvre, où sont élevés des chevaux issus du Percheron, mais de robe noire[S 3]. Vers 1880, l'ancienne distinction entre le petit Percheron de roulage et le Percheron de trait a complètement disparu[S 20].

Le stud-book du Percheron est ouvert le [26], en même temps que sont créées la Société hippique percheronne et une loi de surveillance des étalons privés[S 28]. Ce stud-book français existe sous l'impulsion des Américains, qui ont fondé le leur en 1880[2], et pour lesquels la généalogie est très importante[S 29],[S 30]. Ils sont exonérés de franchise d'import s'ils possèdent des papiers attestant de l'origine d'un cheval introduit sur le continent américain[S 29]. Dans les années 1880, de nombreux élevages français se dotent d'étalons Boulonnais et Percherons de grand gabarit afin de fournir cette clientèle américaine[S 11]. La Pr d'histoire Margaret Derry montre que de nombreuses informations généalogiques sont falsifiées, et que différentes races de chevaux sont amalgamées et exportées sous l'appellation de « Percheron », notamment le Boulonnais et le Nivernais[S 31].

En 1889, les Percherons sont présents à l'exposition universelle[S 29]. Les étalons reproducteurs se vendent dix fois plus cher que les meilleurs hongres destinés au travail[S 29]. L'élevage, extrêmement lucratif, est aux mains de dynasties familiales qui contrôlent l'export, notamment aux environs de Nogent-le-Rotrou[S 29]. Parmi ces grandes familles, émergent les Aveline, les Chouanard et les Perriot[2]. Ces éleveurs procèdent à des accouplements consanguins sur leurs animaux[S 29].

Exportations vers les États-Unis au XIXe siècle

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Foire aux chevaux (détail) par Rosa Bonheur, 1853, conservé au Metropolitan Museum of Art à New York.

Le Percheron est exporté aux États-Unis par Edward Harris de Moorestown, dès 1839[14],[27]. Seule une jument survit à la traversée de l'océan Atlantique[14],[27]. Peu après, deux étalons et deux juments la rejoignent, l'une de ces juments mourant peu après son arrivée[14],[27]. Bien que ces premières importations soient peu fructueuses, un étalon nommé Diligence est réputé pour avoir donné environ 400 poulains[14],[28]. En 1851, l'étalon Louis-Napoléon est importé, et a tout au long de sa carrière de reproducteur une influence significative sur les chevaux de trait américains[14],[29].

La guerre civile américaine des années 1860 décime les chevaux du pays[25]. Entre le besoin de renouvellement et la recherche de chevaux de traction à la suite de la conquête de l'Ouest et de l'agrandissement des villes, un très grand nombre de chevaux de trait sont recherchés durant les années qui suivent, puis importés aux États-Unis, faisant la popularité des éleveurs et des propriétaires de Percherons[14],[S 32]. Il n'est pas rare que de riches Américains achètent cash le Percheron de la diligence dans laquelle ils sont montés[30]. En 1876, la Norman-Percheron Association est formée par un groupe d'importateurs de ces chevaux à Chicago, dont James Harvey Sanders[31]. La Norman-Percheron Association est la première association d'élevage à ouvrir un registre en race pure[32]. En 1877, le mot « Norman » est supprimé : elle devient la Percheron Association[33], puis la Percheron Society of America en 1878[34].

Le Percheron Compromise sur un pont du canal McCord en Californie, 1888.

Le succès des Percherons aux États-Unis est en partie due à Mark Wentworth Dunham, de la ferme d'Oaklawn en Illinois : il possède plus de 100 étalons qui, mis à la reproduction avec des juments locales, engendrent des chevaux métis. Dans les années 1880, ces animaux concurrencent les traits Shire, Clydesdale et Belge dans le centre et l'ouest du pays. Leur supériorité s'établit, de sorte que les compagnie de tramway et d'omnibus de la région des Grands Lacs et du bassin du Mississippi n'utilisent plus que des Percherons[H 5]. En 1887, alors qu'il vient acheter des animaux au concours de Mortagne-au-Perche, il fait la déclaration suivante :

« Chaque nationalité a une préférence marquée pour les chevaux de son pays d'origine ; ceci a amené l'introduction des bêtes de races différentes; de France, de Belgique, d'Angleterre, d’Écosse; qui ont été mises à l'épreuve dans des circonstances identiques : tous ont dû s'incliner devant la supériorité du percheron lorsqu'il s'est agi d'améliorer nos races américaines »

— Mark W. Dunham[35].

D'autres grands éleveurs suivent l'exemple de Dunham, et importent des étalons reproducteurs français[H 5],[S 33].

Dans les années 1880, environ 7 500 chevaux sont exportés. Les Américains achètent 3 000 chevaux sur les concours et dans les fermes la seule année 1889[S 29]. La panique de 1893 provoque un ralentissement, aucun Percheron ou presque n'étant importé entre 1894 et 1898. Dans le même temps, la Percheron Association fait banqueroute, et cesse toute activité[S 34]. Beaucoup de chevaux importés sont perdus, car leurs propriétaires ne peuvent plus s'occuper de grands animaux de trait[25]. En 1898, les importations reprennent aussi brusquement qu'elles avaient cessé, avec une moyenne de 700 chevaux gagnant annuellement les États-Unis entre 1898 et 1905[25]. Le Percheron est importé pour la première fois au Canada cette même année, via les États-Unis[S 30].

Exportations dans les îles Britanniques au XIXe siècle

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À la fin du XIXe siècle, les Percherons commencent à être exportés des États-Unis vers la Grande-Bretagne, où ils sont employés à la traction de bus hippomobiles dans les grandes villes[36]. Ils assurent la traction des omnibus de Londres dans les années 1900, et concurrencent les pourtant réputés chevaux de trait britanniques sur leurs terres natales[S 18],[S 35]. Les premiers Percherons importés incluent quelques animaux issus des centaines de croisements effectués aux États-Unis. La plupart des chevaux d'Angleterre, une fois leur carrière dans la traction des bus achevée, sont revendus aux fermiers. D'autres chevaux importés sont revendus à la British Army[36]. Dans les années 1900, 325 chevaux sont envoyés en Afrique du Sud pour soutenir la guerre des Boers[36].

XXe siècle

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Robert Aveline, président de la Société hippique percheronne, en 1980

On faisait confiance à une race de chevaux, comme aujourd'hui à une marque d'automobiles ou de camion. Percheron comme Peugeot ou Citroën, en quelque sorte[37]...

Paire de Percherons attelés à un chariot publicitaire, aux États-Unis.

L'auteur Marcel Mavré cite le Percheron parmi les quatre races de trait majeures dans le monde au début du XXe siècle, avec le Belge, le Clydesdale et le Shire (le Boulonnais et le Suffolk Punch sont bien représentés, mais pas d'une manière comparable)[38]. Il rapporte de très importants revenus à ses éleveurs[38]. Au Canada et aux États-Unis, les meilleurs étalons se vendent jusqu'à 25 000 francs en 1900[38]. Les éleveurs Percheron qui avaient fermé leur association en 1893 finissent par former la Percheron Society of America en 1911[S 36]. Pour la seule année 1906, plus de 13 000 chevaux gagnent les États-Unis depuis la France[25]. À cette époque, elle forme la plus grande association d'éleveurs de chevaux de trait au monde, enregistrant plus de 10 000 chevaux annuellement[39].

En 1910, le nombre de chevaux enregistrés en France est d'au moins 32 000. L'exportation des Percherons depuis leur berceau d'élevage est si florissante qu'une ligne commerciale est créée entre Nogent-le-Rotrou, le Havre et les États-Unis[40]. En 1911, le stud-book français de la race est fermé aux chevaux dont les parents ne sont pas eux-mêmes enregistrés[34]. En raison de la campagne de promotion pour l'hippophagie menée en France depuis la fin du XIXe siècle, il n'est pas rare qu'un Percheron de travail réformé soit vendu à la boucherie[41].

Les Britanniques utilisent énormément le percheron durant la Première Guerre mondiale[36]. Au début de l'année 1916, plus de 400 Percherons de pure race sont importés depuis la France pour l'usage militaire, ce qui forme la première importation britannique en race pure[36]. Son peu de fanons au bas des jambes le rend plus simple à entretenir après les passages dans des environnements boueux, fréquents en temps de guerre[36]. Le trot rapide sur les routes pavées les rend plus polyvalents que les véhicules motorisés, et ils sont très utiles pour travailler même sous les détonations des fusils aux côtés des unités, en raison de leur tempérament calme[36]. Les Britanniques soignent leurs chevaux de leur mieux, avec autant d'attention que pour les hommes[36].

Entre-deux-guerres

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Percheron attelé à une charrette de foin typique de l'entre-deux-guerres (reconstitution).

Après la grande guerre, la plupart des chevaux militaires retournent en Angleterre, où ils sont remis au travail dans les fermes du pays[36]. En 1918, la British Percheron Horse Society est formée[36]. Le stud-book britannique ouvre un an plus tard[42].

L'exportation des chevaux français vers les États-Unis re-devient florissante durant toute l'entre-deux-guerres[38]. Malgré le krach de 1929, les grandes écuries des Land-grant university maintiennent leurs effectifs[25]. En 1934, la Percheron Society of America prend le nom de Percheron Horse Association of America, sous lequel elle perdure à ce jour[43].

Le Percheron français subit la concurrence de l'Ardennais, qui séduit de plus en plus d'agriculteurs à l'est, et perd des amateurs[S 37]. Parallèlement, la robe noire se raréfie chez la race[S 38].

Déclin de la race

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Durant la Seconde Guerre mondiale, la réquisition de stocks de carburants par les armées permet au cheval de trait de rester un moteur indispensable au transport comme aux travaux des champs en France, jusqu'à la reddition des Allemands en 1945[44]. Après la fin du conflit, les agriculteurs s'équipent de tracteurs et de moissonneuses-batteuses. La race percheronne est de plus en plus délaissée au profit des machines. Le déclin de l'élevage est palpable en France dès 1955, et surtout durant les années 1960, où le Percheron commence à être alourdi pour les besoins de la boucherie[45],[46]. L'élevage français est poursuivi par des exploitants agricoles cumulant d'autres activités, pour la plupart des propriétaires installés dans le berceau de race[S 39]. Partant du principe que le cheval ne doit rien leur coûter, ils le font passer derrière des bœufs afin qu'il consomme leurs refus d'herbes[S 39]. Le Percheron devient un symbole de l'identité régionale de son éleveur, majoritairement des personnes retraitées, dans un milieu où règne « le respect des traditions et de la hiérarchie »[S 39].

Aux États-Unis, le Percheron disparaît dans un premier temps des grandes villes à partir des années 1910[47], puis est cantonné aux usages agricoles dans les années 1920 et 1930, avec un certain succès[48]. En 1930, il reste de loin le cheval de trait le plus présent aux États-Unis, 33 033 sujets de pure race étant répertoriés[49]. La fin de la Seconde Guerre mondiale amène une réduction immédiate des effectifs[50]. En 1954, le plus faible nombre de Percherons américains est enregistré, avec seulement 85 animaux inscrits dans le registre[25]. En conséquence, la race est presque éteinte dans ce pays lorsqu'elle redevient populaire, durant les années 1980[50].

Fusion de races de trait françaises en 1966

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Le Berrichon est l'une des nombreuses races de trait françaises issues du Percheron.

Durant la période d'apogée de la race, les éleveurs du Perche interdisent l'inscription de tout cheval typé Percheron né hors du Perche à leur stud-book[2]. Les éleveurs d'autres régions, comme le Maine, le pays d'Auge, le Berry et la Nièvre, élèvent des chevaux proches du Percheron mais non reconnus comme tels. La Société des agriculteurs de France, préoccupée de donner un état civil à ces chevaux de trait, créé le « stud-book du cheval de trait français »[H 10]. Dans les années 1930, un classement savant établit que deux races de trait françaises ayant leur propre stud-book, l'Augeron et le trait du Maine (2 300 représentants en 1924[51]), sont des variétés du Percheron, et que le Nivernais, première race chevaline française à avoir eu son propre registre, est le fruit de croisements entre étalons Percherons et juments locales de la Nièvre[51].

En 1966, alors que l'élevage du Percheron décline en France, plusieurs races de trait sont englobées dans son stud-book : le trait du Maine, l'Augeron, le Berrichon, le Bourbonnais, le trait de la Loire, le trait de Saône-et-Loire et le Nivernais[52]. Le but est d'uniformiser ces races, mais rien de tel ne se produit[S 40]. Des différences de modèles subsistent entre ces chevaux, en raison de l'absence d'échange entre les éleveurs de ces différentes régions[S 40].

Relance bouchère française

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Dans les années 1960, le Percheron n'est plus d'aucune utilité au travail en France[53],[S 4]. À l'arrivée des années 1970, bien que des éleveurs continuent d'en présenter aux concours régionaux et nationaux, la situation de la race est critique[54]. Les neuf races de chevaux de trait françaises alors sont reconverties en animaux de boucherie. L'hippophagie assure, paradoxalement, une partie de la sauvegarde du Percheron, mais au prix d'une transformation du modèle, autrefois puissant et sportif, en celui de « bête à viande ». Devenus « chevaux lourds », les étalons reproducteurs sont recherchés les plus gros possibles, afin de donner naissance à des poulains produisant une grande quantité de viande[53], pesant plus d'une tonne à l'âge adulte[P 2]. « C'est ainsi qu'en 1980, le roi des chevaux n'était plus qu'un obèse en sursis[P 2]. » Les effectifs français de la race diminuent toujours, ce qui pousse la société hippique percheronne et les 800 éleveurs restants à trouver un plan de sauvegarde en 1980[46].

Renouveau de l'utilisation au travail et dans les loisirs

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L'attelage de loisir et de compétition est l'une des raisons du regain de popularité de la race.

Dans les années 1980, le Percheron français voit ses effectifs augmenter et trouve de nouveaux débouchés[P 3]. En 1983, pour le centenaire de l'ouverture du stud-book et à l'occasion du mondial de la race au Canada[55], les Haras nationaux et la Société hippique percheronne de France lancent un grand plan de retour du Percheron à l'attelage[P 2]. Le de cette même année, « quelques farfelus » organisent la première course de trait-tract avec des Percherons dans le berceau de race, marquant symboliquement la naissance française du Percheron de loisir[S 41]. En une dizaine d'années, la plupart des éleveurs français suivent ces préconisations et s'orientent vers un cheval plus léger, destiné à l'attelage et non à la boucherie[S 4]. En 1989 est organisé le premier congrès mondial du Percheron en France, qui attire 50 000 visiteurs au haras du Pin[46], marquant cette nouvelle orientation[P 4]. À partir des années 1990, l'essor du tourisme et des loisirs donne un nouveau souffle à la race[56]. La Société hippique percheronne anticipe cette ouverture en interdisant la caudectomie (coupe de la queue) en 1993, plus tôt que chez les autres races de trait[P 5],[P 6], à la demande des Allemands[S 42] et peut-être sous l'influence de publications comme Cheval Magazine[55]. Parallèlement, les Japonais importent massivement des chevaux français pour leurs compétitions de trait-tract[56], surtout dans l'île de Hokkaidō où se déroulent les courses et les entraînements[10]. Une vague de popularité pour le Percheron s'observe aussi aux États-Unis, qui comptent 1 088 animaux en 1988, pour 2 257 en 1998[25].

Le haras du Pin importe des Percherons américains pour alléger le modèle des chevaux (jusqu'alors sélectionnés pour leur viande), leur donner du sang et les adapter aux loisirs. En 1993, l'étalon gris diligencier « léger et enlevé » Silver Shadows Sheik entre au haras[57],[P 4]. Devenu le symbole de cette nouvelle orientation de la race[S 42], il suscite de nombreuses réactions dans le milieu de l'élevage traditionnel, et donne naissance à plus d'une centaine de poulains[S 43]. L'un de ses premiers fils, l'étalon noir Gallien, marque fortement l'élevage grâce à la qualité de ses poulains. D'autres étalons diligenciers de robe noire sont importés, afin d'obtenir des poulains adaptés à la traction rapide au trot[P 7]. Des éleveurs privés français adoptent aussi des Percherons américains, séduits par leur haute taille, leur physique plus léger et leur trot rapide[40]. La dernière phase de ce retour au Percheron léger se traduit en 1998 par la révision du stud-book de la race, et la création de deux sections séparées pour les chevaux « traits » et les chevaux « diligenciers »[S 42],[17]. Elle est suivie de la création de la société percheronne d’attelage[S 44].

La nouvelle sélection s'effectue lentement, à cause du faible nombre de Percherons diligenciers présents en France[S 45]. Elle est toutefois bien accueillie par les éleveurs, et se traduit par une augmentation des nouvelles naissances enregistrées chez la race, qui passent de 800 à 1 100 entre 1995 et 2000[S 45]. Entre 1994 et 2008, les effectifs français de poulinières augmentent et dépassent les 2 500 têtes[58]. En 1997, le percheron fait partie des races de chevaux dont les éleveurs peuvent bénéficier de la « Prime aux races menacées d'abandon » (PRME), d'un montant de 100 à 150 €[P 8].

Depuis le début du XXIe siècle

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Cheval gris-blanc couché sur le côté.
Percheron se roulant sur le sol.

Désormais, l'élevage du Percheron est fortement mondialisé[S 46].

En 2006, sur une centaine de chevaux de trait présents à Disneyland Paris, une trentaine sont des Percherons[59]. Ils sont acquis lors des ventes annuelles des Haras nationaux et tirent des véhicules anciens sur main's street dans le parc[59].

En 2010, avec l'aide de l'Institut français du cheval et de l'équitation, un troisième étalon Percheron est importé des États-Unis vers la France, un jeune étalon noir du nom de Hannah Hill Kemo Sabe[P 9]. En 2011, l'étalon reproducteur diligencier noir Gallien, l'un des meilleurs des Haras nationaux français, est re-vendu âgé de 17 ans à la boucherie en Italie[P 10]. Le sort de Gallien, considéré comme l'une des mascottes de la race, suscite de vives réactions[P 10].

Description

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Cheval gris, vu de profil en intérieur
Percheron gris au modèle lors du Salon international de l'agriculture, France, 2014.

En raison de l'immense diffusion de la race, de ses antécédents et de la variété de son utilisation, le Percheron peut présenter de grandes variations de gabarits[60]. La taille va de 1,55 à 1,85 m au garrot, pour une moyenne de 1,68 m[61],[62]. Le poids varie de 500 à 1 200 kg[61],[62].

Les chevaux de grande taille sont préférés en France[63]. Le plus grand Percheron jamais répertorié est né en 1902, mesuré à 2,13 m pour 1 372 kg, et propriété d'un Américain, le Dr Le Gear ; il meurt en 1919 dans le Missouri[64],[65].

Standard morphologique

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Le modèle général est celui d'un grand cheval, doté d'une bonne musculature[62]. L'impression de « noblesse » dégagée par le Percheron est à l'origine de son succès mondial[66]. Sa « beauté » par comparaison avec d'autres races de trait est souvent évoquée, tout comme la finesse de ses crins et l'absence (ou la rareté) de ses fanons[H 11],[15],[17]. Le registre français distingue deux types de chevaux, le trait (le plus lourd) et le diligencier (plus léger)[67]. Ces deux types sont des variations au sein d'une même race[67].

Le trait est un limonier de haute taille (généralement plus de 1,64 m ; fourchette 1,55 m à 1,75 m) et de poids élevé (supérieur à 700 kg[60], jusqu'à 1 200 kg[68]), destiné au trait lourd (comme les travaux agricoles, le débardage et le trait-tract), excellent pour tirer de fortes charges au pas, avec une arrière-main particulièrement musclée et une croupe plus inclinée[60],[68].

Le diligencier est plus léger et plus enlevé, destiné à l'attelage au trot et à l'équitation de loisir[68]. L'attention est portée sur ses allures[68]. Il est prisé en Amérique du Nord, où il est employé à l'attelage sportif et pour la traction de chariots publicitaires. Son épaule est plus couchée et sa croupe moins basculée que chez le trait[68]. En France, il ne se trouve que dans les grandes tailles, alors qu'en Argentine, des chevaux plus petits peuvent être trouvés[63].

D'après la majorité des auteurs, le profil de tête est rectiligne[34],[69],[15],[17],[70] ; le guide Delachaux indique seul qu'il pourrait être concave[62]. La tête est carrée, dotée d'un chanfrein plat, au front large[62],[17], avec de grands yeux expressifs[34] et proéminents. Les oreilles sont proportionnées[34], fines et relativement longues[62], bien découpées et mobiles[71].

La tête est relativement petite par comparaison à la masse du cheval[34]. Son apparence générale est recherchée fine et expressive, pour rappeler le cheval arabe[63]. Les têtes trop grosses, fortes et chargées de ganaches sont sanctionnées[63]. Les ganaches sont néanmoins souvent prononcées[34].

Le museau est relativement plat, avec des naseaux ouverts[71] et très larges[34],[62]. La bouche est largement fendue[72],[65].

Avant-main, corps et arrière-main

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L'encolure est moyennement longue à longue (mais peut être courte chez certains sujets[34]), forte, et arquée (synonyme : rouée), c'est-à-dire en forme de col de cygne[73],[71],[17]. La gorge est effacée[14]. Les encolures trop courtes et trop chargées sont sanctionnées. Le garrot est recherché sorti[14],[71], mais il arrive qu'il soit plat[34]. La poitrine est large et profonde[17], les épaules sont longues, fortes et bien inclinées[73],[71]. Le poitrail est large et profond, le sternum assez proéminent[73],[14]. Le tronc est massif[17], le corps compact et musclé. Le dos est court et droit, très solide et musclé[73],[14]. Il peut arriver qu'il soit ensellé (creux)[34].

Le passage de sangle est très profond. Les côtes sont arrondies[14], bien descendues, et le flanc plein[73]. Le ventre peut être rond[34]. Toute l'arrière main est d'une puissance impressionnante[69],[15]. La croupe est puissante[71], longue et légèrement arrondie[17], ample, droite et légèrement fendue, parfois double[73],[34]. Le rein, arrondi[34], est recherché large et musclé[73]. Les hanches sont longues et effacées[73].

La crinière est épaisse et abondante[14],[74], souvent ondulée[69]. La queue est attachée et portée haut[14],[62], abondante et dans le prolongement des reins[73]. Elle est souvent tressée et repliée en chignon lorsque le cheval est attelé[12],[65] ; il est en effet traditionnel de ne pas l'écourter[69].

Photo d'un sabot en gros plan.
Pied d'un Percheron mexicain.

Les membres sont recherchés sains et nets[14],[69], fins et secs aux États-Unis[16]. Ils sont courts[71] ou bien de taille moyenne[69],[15]. Robustes et bien musclé, bien d'aplomb, ils sont dotés d'articulations puissantes. Les cuisses, larges, sont musclées et plus longues que chez la plupart des autres chevaux de trait. Les avant-bras sont très larges et musclés. Les genoux sont accusés, larges et carrés[61], alignés avec l'épaule[14]. Les jarrets sont larges et nets.

Les os du canon sont larges et plats, de grand diamètre[14]. Le tour de canon doit être supérieur à 25 cm[71].

Les paturons sont forts et nets[14], les boulets petits et robustes. Les pieds sont grands[34] à moyens[71] de taille, durs[69], avec une corne souvent foncée[34], d'une couleur bleutée[71] et un talon accusé. Les fanons, ces longs poils situés aux extrémités des membres, sont recherchés le moins fournis possible[12],[75] ; ils sont généralement moyennement abondants[61],[76], et peuvent être absents[34],[69].

Vheval gris vu de profil en train de brouter.
Percheron gris pommelé.

Seuls les chevaux gris ou noirs peuvent être enregistrés en France[61] et dans les îles Britanniques[A 4]. Tous les poulains naissent noirs et la plupart deviennent gris, comme c'est le cas pour tous les chevaux de cette robe[P 11],[61]. Le noir de jais et le gris très pommelé sont les robes les plus appréciées[63]. Le gris pommelé est aussi la robe la plus caractéristique de la race[34].

L'analyse génétique des robes de 52 Percherons montre une quasi-fixation de l'absence d'allèle Agouti (aa), permettant l'expression de la robe noire[S 47]. Néanmoins, tous les Percherons ne sont pas homozygotes sur l'allèle Extension (EEaa) ce qui avec l'existence de quelques expression d'Agouti (A), permet la naissance périodique de poulains alezans (ee) et bais (E_A_)[61],[S 47]. Une variante d'allèle récessif rare codant l'alezan, ea, a également été identifiée chez un sujet[S 47]. Le Percheron ne présente pas d'allèles du gène Dun (D)[S 47]. Un allèle Blanc Dominant (W20) a été détecté chez deux des 52 chevaux échantillonnés[S 47].

On observe un regain de popularité pour la robe noire[P 4], beaucoup plus fréquente aux États-Unis qu'en France[77],[62]. Le registre américain permet aussi l'enregistrement de chevaux rouans, bais et alezans[72]. Beaucoup de chevaux ont des marques blanches sur la tête et les jambes.

Les allures sont d'excellente qualité[15], équilibrées, vives et assez relevées[74], recherchées souples et légères, amples et actives, étendues au pas et au trot avec un fort engagement des postérieurs[63]. Elles sont surtout très déliées en rapport avec la taille du cheval[75],[63]. Au XIXe siècle, le Percheron est réputé capable de parcourir 60 km par jour au trot attelé[78],[S 44].

Tempérament et entretien

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Les Percherons sont décrits comme des chevaux très dociles et tranquilles, mais conservant leur énergie[34],[68],[15]. Ils sont réputés pour être de tempérament froid, mais généreux dans l'effort[68]. Le type diligencier est plus vif que le type trait[68].

Ils sont aussi considérés comme faciles d'entretien, et faciles à travailler et à former[70]. La race s'adapte à de nombreuses conditions et de nombreux climats[72],[S 48]. Capable de travailler jusqu'à un âge avancé[79], le Percheron est d'une grande longévité[65],[15]

Le Percheron possède un stud-book reconnu dans six pays : la France, les États-Unis, le Canada, l'Angleterre, le Brésil et l'Argentine[63]. La race y est gérée, respectivement, par la Société hippique percheronne de France (SHPF), la Percheron Horse Association of America (PHAA), la Canadian Percheron Association (CPA), la British Percheron Horse Society (BPHS), le Herd Book Collares (ANCHBC) et la Sociedad Rural Argentina (SRA)[63]. Seuls les animaux inscrits à l'un de ces registres peuvent porter officiellement le nom de « Percheron[63] ». Les poulains issus de l'insémination artificielle et du transfert d'embryons sont autorisés dans le stud-book, mais pas ceux issus de clonage[63]. Les chevaux enregistrés en France sont obligatoirement marqués au fer rouge sur le côté gauche de l'encolure, avec les lettres « S » et « P[80] », initiales de la Société hippique percheronne[34],[63].

En Grande-Bretagne, la sélection du Percheron a porté sur l'élimination des fanons[81],[79].

En France, une priorité donnée par les Haras nationaux dans les années 2000, a été d'alléger le modèle des chevaux diligenciers destinés à l'attelage, grâce aux croisements avec des étalons américains[P 11]. Le débat français autour de cette notion de « croisement américain » concerne le retour de descendants de chevaux exportés vers les États-Unis, il ne s'agit donc pas d'un croisement de races, mais de croisements au sein de deux populations de la même race[58]. Les poulinières Percheron françaises sont rarement croisées avec d'autres races[58]. La grande majorité des étalons Percheron français ont très peu de descendants, et très peu d'étalons ont un grand nombre de descendants, ce qui tend à augmenter la consanguinité[82]. Malgré cela, la majorité des chevaux ne semblent pas souffrir de consanguinité[83]. Si le haras national du Pin conserve un rôle de sanctuaire, l'élevage français du Percheron est désormais aux mains des particuliers[P 12].

Le Percheron est touché par la myopathie à stockage de polysaccharides, une maladie génétique dominante des muscles[S 49]. Sa prévalence chez la race apparait élevée[S 50]. Des cas sévères ont été répertoriés[S 51]. Il est également sujet à la cryptorchidie[S 52],[S 53],[S 54]. Le lymphœdème chronique progressif (pattes à jus) a été observé chez des Percherons européens[S 55]. Le sélection sur une haute taille et une longue encolure en concours de chevaux de trait le prédispose à développer une hémiplégie idiopathique du larynx gauche[S 56].

D'après Michel Lepoivre, éleveur et ancien président de la Société hippique percheronne, le recul de la sélection bouchère en France a réduit les problèmes de surpoids et de pieds consécutifs à l'obésité[P 13].

Bertrand Langlois (INRA) souligne le potentiel de la sélection génomique pour réduire la sensibilité au coup de sang, les pattes à jus et la dermatite estivale chez le Percheron[84].

Utilisations

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Quatre Percherons attelés à un véhicule léger au haras national de Saint-Lô, en France.

La traction forme le principal débouché du Percheron[79]. En effet, sa puissance et ses qualités nées de sa sélection historique l'y prédisposent. Une jument percheronne australienne détient le record du monde officieux de traction, avec 1 547 kg déplacés sur près de 5 mètres[12].

Attelage de loisir, de promotion et de compétition

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Deux Percherons attelés à un traîneau pour les loisirs, dans l'Illinois.

En France, le Percheron est attelé devant des roulottes et des chariots bâchés pour le tourisme[10], mais aussi à des carrioles élégantes pour les mariages[P 12]. Les fêtes populaires permettent des démonstrations de trait lourd et de labour[85]. Des Percherons légers, avec une robe foncée, sont utilisés dans les concours d'attelage et dans les parcs de loisirs, comme le Puy du Fou[S 57].

Les Percherons sont utilisés pour des défilés, des tractions de traineaux et de véhicules hippomobiles dans les grandes villes des États-Unis[86]. En Allemagne, ces animaux sont surtout destinés au transport traditionnel de la bière en brasserie, au débardage et aux loisirs attelés[S 58]. En Australie, le Percheron est destiné presque uniquement aux loisirs[S 59]. Une entreprise de Melbourne en emploie plus de 40 pour l'animation des mariages[S 59].

Attelage promotionnel et publicitaire

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Cinq percherons attelés en spectacle sur une foire agricole, en Allemagne.

L'attelage publicitaire, inconnu en France, est particulièrement développé en Allemagne et aux États-Unis, où de grandes entreprises (Budweiser, The Walt Disney Company, etc.) utilisent le Percheron afin de valoriser leurs produits et d'attirer l’œil[S 60]. L'un des plus célèbres équipages de Percherons américains appartient à la compagnie Heinz. Ses nombreuses apparitions incluent la parade du Tournoi des Roses[P 14].

En Allemagne, la race percheronne est surtout connue à travers ses participations à la fête de la bière[P 15]. En Grande-Bretagne, elle est également mise à la traction pour des événements à caractère promotionnel[36], mais subit la concurrence du Shire[S 61].

Attelage sportif

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Le Percheron diligencier permet la traction rapide des voitures légères d'attelage sportif[P 16]. René Muller est devenu champion de France d'attelage à deux chevaux en 1999, avec un équipage de deux diligenciers Percherons[S 44],[P 17]. La race s'est également illustrée à la traction du flobart pendant La Route du Poisson, en 1999[S 62].

Trait-tract / ban'ei

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Cheval de ban'ei à Obihiro, en 2013.

Le trait-tract, des courses de chevaux de trait attelée, reste populaire à Hokkaidō au Japon, mais n'a jamais suscité l'engouement du public en France[S 62]. 70 % des chevaux dits « ban'ei » concourant dans cette discipline au Japon sont des Percherons, ou issus de croisements avec des Percherons[S 62], dont le poids peut dépasser la tonne. Le cheval Kintaro, drivé par Kanayama, a acquis une certaine popularité. Ces courses sont l'objet de paris, et attirent jusqu'à 5 000 spectateurs[S 63]. Les charges tractées dépassent les 500 kg[S 64].

Les chevaux percherons utilisés en trait-tract sont essentiellement typés trait[68].

Travail attelé

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Historiquement, le travail avec le Percheron inclut le déplacement hippomobile de marchandises, le halage de péniches, le hersage et le labour[79]. Quelques agriculteurs de France et de l'Ouest américain continuent de labourer et travailler la terre ou les foins avec ces chevaux, surtout lorsqu'il s'agit de petites surfaces en terrain difficile[S 65],[70]. Les éleveurs espèrent que le développement de l'agriculture biologique puisse généraliser l'usage du Percheron pour le travail des vignes[S 66]. Des expériences de remise au travail agricole couplées à un caractère événementiel ont été mises en place à Nogent-le-Rotrou[S 66].

Historiquement, entre les années 1870 et 1930, la grande majorité des cirques américains sont déplacés par des chevaux, pour la plupart des Percherons[87]. Le cirque Barnum possède à lui seul une cavalerie de 300 Percherons[P 12].

Le Percheron est de retour en ville, en tant que cheval territorial de travail urbain[80], servi par sa docilité et sa présence attractive, mais aussi son rôle de trait d'union entre les agents municipaux et les habitants[S 60]. Des collectivités l'adoptent pour des travaux urbains tels que la collecte des déchets, l'entretien des espaces verts et le ramassage scolaire[P 12],[88], notamment à Saint-Pierre-sur-Dives, Cabourg et Trouville-sur-Mer[S 60]. Cette commune a acquis le hongre Festival en 2001[P 18], puis une jument en 2003[89]. D'autres chevaux se trouvent à Argentan, Honfleur et Deauville[P 15], mais cette présence du cheval en ville reste faible en France, en comparaison avec New York et Montréal[S 60].

Le débardage français emploie en revanche très peu de Percherons (6 % en 1994, où 130 personnes dont c'est le métier sont recensées), ce qui est néanmoins cohérent avec le peu de zones forestières présentes dans l'Ouest de la France[S 66]. Les qualités de débardeur du cheval ne sont pas en cause puisqu'en Allemagne, où l'on comptait 3000 débardeurs équins en 1996, ce cheval est énormément utilisé dans le massif de la Forêt-Noire et le Bade-Wurtemberg[S 67]. L'influence du parti politique Alliance 90 / Les Verts a notamment conduit à généraliser l'emploi du Percheron dans les zones sensibles ou difficilement accessibles[P 15]. En Angleterre, le Percheron est également mis au travail forestier et agricole[36].

Avis d'un boucher sur la viande du Percheron

En boucherie, le percheron c'est le cheval qui a le plus de qualités, le plus de viande, le moins d'os [...] le moins de boyaux, le moins de déchets. Le percheron est plus fin de viande, la viande ne roule pas sous le couteau, c'est comme le cheval de sang[S 68].

À l'instar de la majorité des chevaux de trait français, le Percheron continue à être élevé pour sa viande[14],[19]. Un tiers du cheptel total est concerné en 2009, dont 70 % du cheptel français en 2002, mais ce secteur décline[S 48]. D'après l'ethnologue Bernadette Lizet (1989), le Percheron fait partie des races bouchères les plus appréciées, avec le Boulonnais, en raison de son fort rendement[S 68]. Cependant, dans sa thèse en médecine vétérinaire soutenue en 2002, le Dr Christophe Leboucq déclare l'inverse, des races de chevaux aux ossatures plus fines étant préférées[S 48].

En 2009, un éleveur anonyme qui élève des Percherons pour la boucherie déclare au média Ouest-France que « la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du pur-sang[P 15] », dont la couleur est rouge sanguine contrairement à celle, grise, du Percheron engraissé pour la boucherie[S 48]. Néanmoins, une partie des éleveurs estiment que la poursuite de l'élevage à cette fin est nécessaire pour la pérennité de la race[S 48].

Selle et spectacle

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Les chevaux de pure race peuvent être montés sous la selle ou à cru, notamment en équitation de loisir, en promenade et pour la randonnée[88]. Le Percheron est capable de sauter, bien que les hauteurs soient réduites[88]. Aux États-Unis, certains ont fait de spectaculaires démonstrations de saut d'obstacles[72]. Le retour de courses de Percherons montés comme animation dans les villages, ainsi que cela se faisait au XIXe siècle, est évoqué pour populariser la race[S 44].

Le Percheron peut aussi se prêter au dressage, bien que de façon anecdotique ou bien en lien avec le spectacle équestre[88]. Certains sont devenus de célèbres chevaux de spectacle, en particulier Amiable, dressé par Roland Bossard, et Tao, dressé par Manolo ; ils peuvent effectuer des airs tels que la cabriole et le passage[68]. Tao a effectué 17 ans de spectacle, jusqu'à sa mise à la retraite en 2020[P 19].

Croisements et autres utilisations

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Dressage en liberté de deux Percherons.

Le Percheron est l'une des races de chevaux de trait les plus utilisées en croisement au niveau mondial[19]. Il est croisé au Vladimir russe[90],[91] et au Trait russe[92], à l'Ardennais[93],[94], à l'Auxois[95] au Breton[96],[97] et au Trait hongrois[98],[99], et participe à la formation du Cheval des montagnes du Pays basque[100], du Burguete[101], du Trait italien[102], du Medimurje[103], du Sugarbush[104], du Trait crème américain[105], du Criollo[106] et du Heihe chinois[107], entre autres. Au milieu du XIXe siècle, les étalons Percherons sont croisés avec des juments américaines locales, donnant naissance à des milliers de chevaux croisés[36].

Le Percheron a influencé le Waler australien[108]. Dans les îles Malouines, des Percherons sont croisés avec le Criollo pour donner des montures de travail du bétail[74]. En Australie, le croisements avec les chevaux indigènes a pour but de faire naître des chevaux de compétition et de travail. Ces chevaux métissés se vendent souvent plus cher que les Percherons purs[S 69]. En Angleterre, ces croisements sont effectués par les éleveurs des lourds hunters, chevaux de chasse à courre, afin d'augmenter leur taille et d'améliorer la disposition des animaux[36],[79]. Ces demi-Percherons anglais ont obtenu des résultats intéressants en dressage[A 5]. Le croisement américain entre le Percheron et le Pur-sang porte le nom de Thorcheron Hunter[109].

Les croisements d'ânes avec le Percheron peuvent donner des mules[110] ; des éleveurs d'âne catalan en font naître notamment[111].

Des juments percheronnes sont parfois utilisées comme mères porteuses et allaitantes pour les embryons des juments de sport équestre[S 66]. La production laitière de juments percheronnes est parfois utilisée pour produire du lait en poudre pour les nourrissons ne supportant pas les autres laits[112].

Diffusion de l'élevage

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Le Percheron forme la race de chevaux de trait la plus exportée dans le monde[10]. Entre 1880 et 1920, les éleveurs français exportent leurs animaux en Afrique du Sud, en Amérique du Sud, en Australie et en Amérique du Nord ; le Percheron devient ainsi le premier cheval de trait à gagner l'Australie[65].

C'est une race commune[113], à diffusion internationale[79]. Elle est présente dans une quinzaine de pays (en 2010) pour la traction, la viande et les sports équestres[114]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) la classe parmi les races de chevaux connues au niveau international[115].

Le nombre total de Percherons est estimé à environ 20 000 en 2009[80]. Si ce chiffre peut paraître élevé, plusieurs éleveurs et spécialistes considèrent que la race est menacée en raison de la faible rentabilité de son élevage et de sa rareté dans son berceau d'origine, qui compte seulement 100 à 200 spécimens[P 15].

Congrès mondial

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Un congrès mondial du cheval Percheron est organisé régulièrement dans les pays où ce cheval est élevé. Le premier a été accueilli par la Grande-Bretagne en 1978[P 20]. La majorité d'entre eux se sont tenus en Amérique du Nord ; quatre (1980, 1989, 2001 et 2011) ont eu lieu en France[P 20],[116].

Le congrès de 1986, aux États-Unis, est à son époque le plus grand évènement jamais organisé autour d'une race de chevaux de trait : plus de 400 chevaux sont présentés par des éleveurs originaires du pays organisateur mais aussi de France, d'Angleterre, d'Australie et du Canada[117]. Celui de 2001 a attiré 450 chevaux et une quinzaine de délégations[P 21]. Le haras national du Pin l'a reçu de nouveau entre les 23 et  : une vingtaine de délégations étrangères, 15 nations provenant des 5 continents, 500 chevaux et plus de 55 000 visiteurs ont participé à cette manifestation internationale[P 22].

Logo de la SHPF, Société hippique percheronne de France.

La Société hippique percheronne de France, agréée par le Ministère de l’Agriculture, a pour vocation de rassembler les éleveurs, organiser la sélection et la diffusion de la race, et tenir le stud-book français[A 6]. Le haras national du Pin reçoit le concours national français chaque année, en septembre[118].

Une foire aux poulains s'est maintenue depuis 150 ans à Le Mêle-sur-Sarthe, en principe le dernier samedi du mois de novembre[119],[P 23]. L'édition de 2022 a vu la création d'une vente aux enchères[P 23]. Le Percheron est régulièrement présent au salon international de l'agriculture et au salon du cheval de Paris[96] ; il a été présenté au mondial du cheval de trait de Conty en 2009[P 24].

L'aire d'élevage française est longtemps restée relativement limitée avec, dans l'ordre, l'Orne, l'Eure-et-Loir, la Sarthe et le Loir-et-Cher[S 40]. Des éleveurs se sont depuis installés dans des très nombreuses régions, à l'exception notable de la Bretagne, des régions méditerranéennes, du Nord, et de tout le quart nord-est du pays[120]. De jeunes éleveurs hors-berceau de race s'intéressent aux activités sportives avec ce cheval, aux loisirs, et aux exportations[S 70]. La plupart sont des cadres, des commerçants et des professions libérales passionnés, qui font de l'élevage une activité à mi-temps[S 70]. L'élevage d'un Percheron est onéreux, à raison de 2 500  par an en 2009[P 15].

En 2000, les éleveurs français ont fait saillir 2 181 juments par les 167 étalons en activité, ce qui fait du Percheron la troisième race de trait française en termes d'effectifs, après le Comtois et le Breton[S 4]. Entre 2009 et 2016, le cheptel baisse légèrement[121]. Les éleveurs possèdent en moyenne quatre chevaux, et 23 hectares de terres[S 71]. Seule une cinquantaine d'éleveurs font naître un nombre important de poulains chaque année ; la majorité de l'élevage est du fait d'éleveurs occasionnels[122]. Les données transmises à la base de données DAD-IS permettent de dénombrer 23 971 Percherons sur le sol français en 2018[D 1].

Année 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Nombre de poulinages en France[120],[S 72],[A 7]. 852 894 1198 1339 1232 808

Les exportations depuis la France sont gérées par l'Union nationale interprofessionnelle du cheval (UNIC)[S 73]. Depuis les années 2000, les éleveurs français exportent une trentaine de chevaux chaque année en Allemagne, mais aussi en Italie (essentiellement des mâles de moins d'un an pour la boucherie[S 73]), en Espagne, en Grande-Bretagne, en Norvège, au Brésil et en Argentine (essentiellement pour les loisirs). En 2015, la plupart des chevaux présents en France sont exportés en Allemagne et en Russie, et ne sont plus élevés pour la viande[P 13]. En 2023, le Percheron est considéré par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) comme une race chevaline française menacée d'extinction[P 25].

Aux États-Unis

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Percherons dans un élevage à Pleasant Hill, dans le Kentucky.

Jusqu'au début des années 1900, la majorité des Percherons américains sont importés depuis la France plutôt qu'élevés sur place[123]. L'élevage s'organise localement durant la première moitié du XXe siècle[123]. Par la suite, ce sont les éleveurs américains qui exportent vers l'Europe[123], particulièrement pendant l'embargo décidé par la France pendant la Première Guerre mondiale[124]. Aucun Percheron français n'a été importé vers les États-Unis depuis les années 1990[P 5].

En 2009, la Percheron Horse Association of America enregistre des chevaux dans les 50 États, et compte près de 3 000 membres, pour environ 2 500 nouveaux chevaux enregistrés annuellement[125], ce qui signifie que les Percherons américains sont environ trois fois plus nombreux que les français[P 26]. Les États qui en élèvent le plus sont l’Ohio, le Michigan, le Wisconsin, l'Indiana et l'Illinois[10].

L'American Livestock Breeds Conservancy ne liste plus le Percheron parmi les races américaines[A 8]. Il n'existe pas de données de population dans la base DAD-IS[D 2].

Au Royaume-Uni

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Créée en 1919 à l'ouverture du stud-book[34], la British Percheron Horse Society est toujours active, travaillant étroitement avec les autres registres de la race percheronne afin d'enregistrer et de promouvoir la race. Les éleveurs et propriétaires britanniques continuent d'importer des Percherons de France, et occasionnellement du Canada, bien que le coût d'une telle opération soit prohibitif[36]. En 2021, DAD-IS ne recense cependant que huit Percherons de pure race sur le sol du Royaume-Uni[D 3].

En Allemagne

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Attelage-spectacle de brasseurs au Pferdemarkt en Allemagne, 2014.

Entre 300 et 350 Percherons sont référencés en Allemagne à la fin du XXe siècle[S 58]. Le pays n'a cependant pas de stud-book reconnu par la Société hippique percheronne[10]. En 2021, la base DAD-IS recense 30 Percherons de pure race en Allemagne[D 4].

La Bavière et le Bade-Wurtemberg regroupent 68 % des effectifs[S 58]. Les attelages de brasserie, notamment, réclament des animaux de 1,70 m à 1,85 m pour un poids d'une tonne[S 58], tandis que les chevaux de débardage sont un peu plus légers, et les chevaux de loisir essentiellement des types diligenciers[S 74]. La bonne gestion de la sélection des Percherons en France ainsi que le retour à des critères pour l'attelage ont été salués par les Allemands[S 75].

Les Japonais, qui importaient massivement des Percherons dans les années 1990 pour les compétitions de trait-tract (ban'ei), ne s'offrent en 2006 plus qu'un ou deux étalons reproducteurs chaque année[P 5]. Les données de la FAO font état de la présence de 1 594 Percherons dans ce pays en 1999[D 5].

Pour participer aux compétitions, le cheval de ban'ei doit être né sur le sol japonais[S 73]. Une délégation japonaise procède de nouveau à des achats de Percherons français pour les courses de ban'ei en 2019[P 27].

En Afrique du Sud

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Le Percheron est importé en Afrique du Sud pour la première fois en 1913, lorsqu'un étalon nommé Joliet et trois juments arrivent à l'Elsenburg Agricultural Training Institute (en), et sont enregistrés au stud-book[S 76]. Cette souche est toujours présente à Elsenburg[S 76]. Le faible nombre de Percherons en Afrique du Sud impose des importations régulières afin de renforcer la base génétique[S 76]. En 1999, le pays compte moins de 100 Percherons[80]. Elsenburg est néanmoins l'un des plus importants élevages de Percherons dans le monde[S 76].

En Australie

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Le nombre de Percherons australiens est difficile à évaluer en raison des très nombreux croisements effectués, mais est estimé à 300 sujets de pure race en 2002, environ[S 77]. Les données de la FAO pour 2022 dénombrent un cheptel situé entre 800 et 1 500 sujets[D 6]. L'élevage y est uniquement aux mains des particuliers[S 59].

Autres pays

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Percheron noir, propriété du roi du Maroc.

L'Argentine fait partie des pays possédant une importante population de Percherons[10]. La race est très populaire en Amérique du Sud, puisque des représentants se trouvent au Brésil, au Chili[P 6], au Pérou, en Uruguay, au Paraguay et à Cuba[80]. Parmi les pays du continent africain, en plus de l'Afrique du Sud, Le Burkina Faso et la Zambie déclarent la présence de Percherons[80].

Le roi du Maroc Mohammed VI a acquis Océane, une jument, et Quintus, un étalon noir de 1,85 m (pour 32 000 ) en France en 2010[P 28]. Quintus est hébergé au château de Betz dans l'Oise, une propriété de Mohammed VI[P 29]. Le Percheron nommé Rivulus de la Vande, champion du monde 2011 de la race et élevé au château de Betz, est aussi la propriété du roi du Maroc[P 30].

Percheron dans la culture

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Le Percheron est sans conteste le cheval français le plus connu du grand public[78],[126] et le cheval de trait le plus connu de tous[127]. Les univers de jeu de rôle Donjons et Dragons mentionnent cette race de chevaux[128].

Percheron dans l'art

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Le Percheron inspire des dessinateurs, des graveurs, des sculpteurs et des peintres, parmi lesquels Rosa Bonheur, qui réalise Le Marché aux chevaux en 1855[129], et Théodore Géricault, créateur d'une étude de Percheron monté par un enfant[130].

D'après l'analyse d'Agnès Manneheut, les dessins de Percheron parus dans le Journal des Haras au XIXe siècle apparaissent peu réalistes en matière de conformation du cheval dessiné, et plus proches d'une représentation de l'opinion du commanditaire du dessin sur ce qu'est un « bon cheval »[S 1].

L'île de Hokkaidō, connue pour ses courses de trait-tract (en japonais ban'ei), a érigé la statue d'Iréné à l'entrée de l’hippodrome d'Obihiro ; cet étalon noir venu de l'Orne, importé au Japon en 1913, devient ainsi le premier cheval statufié de la race[P 31].

Extrait de La Chanson du Percheron par Fabienne Thibeault

Je ne suis qu’un vieux cheval sage
Qui n’a ni rime ni raison
Ni rancœur, ni haine, ni rage
Mais j’ai la fierté de mon nom
Percheron[131]...

Dans le cadre d'une mise en valeur de l'agriculture (les Agriculturelles), la chanteuse québécoise Fabienne Thibeault compose en 2005 les textes de La Chanson du Percheron[P 32], en partenariat avec les Haras nationaux et la Société hippique percheronne[131].

Percheron et culture française

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Carrousel de Percherons montés au mondial 2011 de la race, Haras du Pin.

Le Percheron tient une place affective toute particulière auprès des Français, qui d'après la journaliste Natalie Pilley-Mirande le considèrent comme le « symbole vivant du cheval de trait »[P 33]. L'écomusée du Perche, créé en 2000 à Saint-Cyr-la-Rosière, accorde une large place à l'histoire de ce cheval, « objet de remords, de fascination, d’espoir de revival, une figure métonymique de l’agriculture semi-autarcique »[S 78]. En 2013, il organise une exposition intitulée « Le percheron, un trait arabe ! », pour mettre en valeur les origines arabes (supposées) de cette race[P 34].

Le haras national du Pin expose une importante collection d'objets liés à l'élevage du cheval dans la région normande[127], et héberge des Percherons[132].

Diverses fêtes mettent ce cheval à l'honneur, comme la journée du cheval percheron de Nocé[P 35], la fête du Percheron et de l’Âne au Mans dans la Sarthe (15e édition en 2022)[P 36], et le festival Percheval de Nogent-le-Rotrou, dont la dixième édition s'est tenue en 2011[P 37] et la 18e en 2019[P 38].

Des Percherons peuvent aussi être vus en spectacle au musée du Cheval[P 39] ou encore au gala des Crinières d'or à Cheval Passion[P 40]. La chaîne franco-allemande Arte a diffusé un documentaire sur « le percheron au travail » pendant une soirée Thema, le [S 79].

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  2. Un éleveur parisien venu s'installer dans le Perche rapporte l'exemple d'un cheval venu d'une autre région qui a pris 200 kg en six mois après s'être nourri de l'herbe du pays. Voir Migeon 2010, p. 37.
  3. Citation originale d'Eugène Gayot : « Bien que les influences du sol et du climat ne soient pas restées étrangères à la formation du cheval percheron, moins qu'un autre cependant, moins que le breton ou le boulonnais, par exemple, il en a été le produit direct, plus qu'aucun autre il a été une création directe de l'éleveur. La main de l'homme a été si puissante ici qu'on lui a accordé la plus grande part », dans la Revue d'agriculture pratique : Gayot 1863, p. 402.

Références

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Références de presse

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Références historiques et anciennes

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Références issues de la base de données DAD-IS

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Références associatives

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Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

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Éleveurs de percherons

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Percherons célèbres

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Liens externes

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Bibliographie

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Ouvrages spécialisés

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  • [Dugast 2007] Jean-Léo Dugast, Sur les traces du cheval percheron, L'Étrave, (ISBN 2-909599-80-9)
  • [Dugast 2019] Jean-Léo Dugast, Le siècle d'Or du cheval percheron : 1800-1900 Du Perche à l'Amérique, Verrières, L'Étrave, , 496 p. (ISBN 2359920669 et 978-2-35992-066-6)
  • [Dugast 2023] Jean-Léo Dugast, L'épopée percheronne, Éditions de l'Étrave, (ISBN 978-2-35992-089-5).Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Du Haÿs 1866] Charles Du Haÿs, Le Cheval percheron, Paris, Librairie agricole de la maison rustique, coll. « Bibliothèque du cultivateur », (lire en ligne Accès libre [PDF])
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Encyclopédies de races

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Études et thèses

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  • [Cegarra 1999] Marie Cegarra, L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier, L'Harmattan, , 189 p. (ISBN 9782738481344). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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Articles de presse

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  • [Dugast 2011] Jean-Léo Dugast, « Cheval percheron : Objectif loisir ! », Cheval Magazine, no 471,‎
  • [Dugast 2011] Jean-Léo Dugast, « Mythique Percheron : le trait de tous les talents », Sabots, no 5 (Hors série),‎ , p. 80
  • [Gayot 1863] Eugène Gayot, « La race chevaline du Perche », Journal d'agriculture pratique, Paris,‎ , p. 400-403 (lire en ligne)
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  • [Pilley-Mirande 2000] Natalie Pilley-Mirande, « Le percheron », Cheval Magazine, no 342,‎ , p. 48-51 (présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
Thème de qualité
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           Article de qualité Élevage du cheval en France : chevaux de trait