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« Locronan » : différence entre les versions

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{{Infobox Communes de France
{{Infobox Commune de France
| nomcommune = Locronan - Lokorn
| nom = Locronan
| image = Bretagne Finistere Locronan1 tango7174.jpg
| image = Bretagne Finistere Locronan1 tango7174.jpg
| image-desc = Place de l'Église
| légende = La place de l'Église.
| armoiries = Blason ville fr Locronan (Finistère).svg
| blason = Blason ville fr Locronan (Finistère).svg
| armoiries-desc = Armorial_des_communes_du_Finistère#Locronan
| légende blason = Armorial_des_communes_du_Finistère#Locronan
| armoiries-taille = 100
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| région = [[Région Bretagne|Bretagne]]
| logo-desc =
| département = [[Finistère]]
| arrondissement = [[Arrondissement de Quimper|Quimper]]
| logo-taille =
| région = [[Région Bretagne|Bretagne]]
| canton = [[Canton de Quimper-1]]
| circonscription législative = [[Sixième circonscription du Finistère|Sixième circonscription]]
| département = [[Finistère]]
| insee = 29134
|arrondissement=[[Arrondissement de Châteaulin|Châteaulin]]
| cp = 29180
|canton=[[Canton de Châteaulin|Châteaulin]]
| maire = Antoine Gabriele
|insee=29134
| mandat maire = [[Élections municipales de 2020 dans le Finistère|2020]]-2026
|cp=29180
| intercomm = [[Quimper Bretagne occidentale]]
|maire=Jean-Luc Engelmann
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|mandat=[[2008]]-[[2014]]
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|intercomm=
| altitude = 145
|longitude=-4.206
| alt mini = 38
|latitude=48.0985
|alt moy= 145 m
| alt maxi = 280
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|alt mini= 38
| type = Commune rurale à habitat dispersé
|alt maxi=280
| unité urbaine = Hors unité urbaine
|hectares=808
| aire d'attraction = [[Aire d'attraction de Quimper|Quimper]] <br><small>(commune de la couronne)</small>
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| population = {{Population de France/dernière_pop}}
| année_pop = {{Population de France/dernière_année_Infobox}}
| date-sans = 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/commune.asp?depcom=29134&annee=2008 Population municipale 2008 sur le site de l'Insee.]</ref>
| aire-urbaine =
| population agglomération =
| nomhab = Locronanais, Locronanaise
| gentilé = Locronanais
| siteweb = [http://www.villedelocronan.fr/ Site Communal - Ville de Locronan]
| siteweb = [http://www.villedelocronan.fr villedelocronan.fr]
| géoloc-département = Finistère
| géoloc-département = Finistère/Bretagne
}}
}}


'''Locronan''' est une [[Communes du Finistère|commune]] du [[Départements français|département]] du [[Finistère]], dans la [[Régions françaises|région]] [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]], [[France]].
'''Locronan''' {{API|[lɔkʁɔnɑ̃]}} (''Lokorn'' {{API|[lo'kɔʁn]}} en [[breton]]) est une [[liste des communes du Finistère|commune]] [[France|française]], située dans le [[département français|département]] du [[Finistère]] en [[région française|région]] [[Région Bretagne|Bretagne]].


{{Internationaliser|date=août 2024}}
L'important patrimoine architectural de Locronan, préservé très précocement, a permis au village d'être membre du réseau des [[petites cités de caractère]]. Locronan est aussi aujourd'hui gratifié du label des [[Les plus beaux villages de France|plus beaux villages de France]], décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité. Autour de l'église, les toits du village sont des œuvres d'art.
{{Section rédaction à revoir|date=août 2024}}

{{Passage promotionnel
|1=
{{Passage non neutre|L'important patrimoine architectural de Locronan}}, {{Source insuffisante|préservé très précocement|date=23 août 2024}}, a permis au village d'être membre du réseau des [[petites cités de caractère]]. Locronan est aussi aujourd'hui gratifié du label des [[Les Plus Beaux Villages de France|plus beaux villages de France]], décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité. Autour de l'église, les toits du village sont des œuvres d'art.}} {{Référence souhaitée|De sa belle époque}}, le village a conservé une place centrale pavée ornée d'un puits, la vaste [[église Saint-Ronan de Locronan|église Saint-Ronan]], des maisons Renaissance en [[granite]].


== Géographie ==
== Géographie ==
Locronan fait partie traditionnellement du [[pays Glazik]], mais située dans le [[Porzay]], sur le flanc nord-ouest de la montagne de Locronan, elle est enserrée entre deux massifs forestiers : à l'est, recouvrant presque entièrement la montagne de Locronan, le bois du Duc, situé sur le territoire de la commune de [[Quéménéven]] et à l'ouest, en contrebas de la bourgade, la [[Bois du Névet|forêt de Névet]], fréquentée jadis par [[saint Ronan]] et le [[Gradlon|roi Gradlon]], située sur le territoire de la commune du [[Kerlaz]] ; les deux ne formaient originellement qu'un seul massif forestier désigné sous le nom de [[Bois du Névet|Névet]].


La "montagne de Locronan" avec ses 289 mètres d'altitude est l'un des points les plus élevés du massif des [[montagnes Noires]] caractérisé par des affleurements de [[leucogranite]] selon un axe partant de la [[Pointe du Raz]] et allant jusqu'à [[Lizio]] près des [[Landes de Lanvaux]]<ref>"Comptes rendus de l'Académie des sciences", avril 1982, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5653152t/f280.r=Locronan.langFR et 1984, n°2, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5831698v/f50.r=Locronan.langFR</ref>. Le lieu-dit ''Plas Ar Horn'', au sommet de la « Montagne » du Prieuré, à laquelle est adossé Locronan, offre un splendide panorama de la plaine du [[Porzay]], du [[Ménez-Hom]] et de la [[baie de Douarnenez]] dans son ensemble. Des affleurements de [[leucogranite]]
La montagne de Locronan (''[[Menez Lokorn]]'' en breton) avec ses {{unité|285|mètres}} d'altitude est l'un des points les plus élevés du massif des [[montagnes Noires]] qu'elle termine à l'ouest, même si géologiquement elle n'en fait pas partie. Locronan est située entre le plateau de Kerlaz à l'ouest s'abaissant de 130 à {{Unité|60|m}} vers la [[baie de Douarnenez]] qu'il domine en falaises de l'anse du Ry à la pointe d'Ar Grabineg<ref>Beg ar Grabineg, toponyme signifiant « pointe de la griffe ».</ref>, et la haute saillie du Menez Lokorn à l'est, au pied duquel l'agglomération s'est développée<ref>{{ouvrage|auteur=Maurice Dilasser|titre=Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région|éditeur=Nouvelle Librairie de France|date=1979|passage=17}}.</ref>.


Le bourg est situé à {{unité|145|mètres}} d'altitude, mais les [[dénivelé]]s sont assez importants au sein du [[finage]] communal, allant de {{unité|286|m}} pour le point le plus haut, situé dans la montagne du Prieuré, prolongement ouest de la montagne de Locronan, à l'est du territoire communal, au lieu-dit ''Plas ar Horn'', à proximité de la chapelle ''Ar Sonj'', et de la forêt du Duc<ref>{{pdf}} [http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/locronan1_cle05e718.pdf bretagne.developpement-durable.gouv.fr].</ref> et {{unité|38|mètres}} dans la vallée du ruisseau du Styvel au sud-ouest, lequel prend sa source en plein milieu du territoire communal et est un affluent du Lapic, tout petit [[fleuve côtier]] qui se jette dans l'[[océan Atlantique]] au sud de la plage de [[Sainte-Anne-la-Palud]].
Deux massifs forestiers sont proches de Locronan : la forêt de Névet, fréquentée jadis par saint Ronan et le roi Gradlon, située sur le territoire de la commune du [[Le Juch|Juch]] et la forêt du Duc, située sur le territoire de celle de [[Quéménéven]].


{{images
== Histoire ==
| image1=Locronan_opentopomap.png
| légende1=<center>Carte topographique de la commune de '''Locronan'''.</center>
| position =centre
|hauteur=250
}}
{{saut|20px}}
<gallery mode="packed" heights="100" caption="">
File:Locronan 001 La montagne de Locronan.JPG|La montagne de Locronan vue depuis la route entre Cast et Kergoat.
File:Locronan 002 Laontagne de Locronan.JPG|La montagne de Locronan et le hameau de Kergoat.
File:277 Forêt du Duc.jpg|La forêt du Duc, une forêt moussue.
File:077 Forêt Montagne de Locronan.jpg|La forêt du Duc, une forêt moussue.
</gallery>


=== Étymologie et origines ===
=== Communes limitrophes ===
La localité est à {{unité|15|km}} à l'ouest de [[Quimper]] et à {{unité|5|km}} de la mer (océan Atlantique, [[baie de Douarnenez]], plage de Kervel qui fait partie de la commune de Plonévez-Porzay).
{{Communes limitrophes
|commune = Locronan
|nord = [[Plonévez-Porzay]]
|nord-est = [[Quéménéven]]
|est = [[Plogonnec]]
|sud-est = [[Plogonnec]]
|sud = [[Plogonnec]]
|sud-ouest = [[Kerlaz]]
|ouest = [[Plonévez-Porzay]]
|nord-ouest = [[Plonévez-Porzay]]
}}
Le lieu-dit ''Plas Ar Horn'', au sommet de la montagne du Prieuré, à laquelle est adossé Locronan, offre un large panorama de la plaine du [[Porzay]], du [[Ménez-Hom]] et de la [[baie de Douarnenez]] dans son ensemble.


[[Fichier:Chapelle ar Sonj à Plas ar Horn en Locronan.jpg|vignette|center|redresse=3|Vue de la chapelle ar Sonj, dite « du Souvenir » (1912) et la chaire à prêcher extérieure (1887).]]
Le site de Locronan est un ancien haut lieu du [[druide|culte druidique]] qui était situé dans le bois du [[Névet]] (c'était un [[nemeton]], le seul d'ailleurs encore visible à notre époque). « Le nemeton de Locronan est un grand quadrilatère d'une douzaine de kilomètres de périmètre, comportant douze points remarquables, représentant les douze mois de l'année celtique, marqués probablement par douze menhirs (remplacés depuis par les 12 calvaires marquant les 12 "stations" de la grande Troménie)<ref>J. Loth, Revue archéologique, juillet 1924, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2036939/f60.pagination.r=Locronan.langFR</ref>. La fonction sacrée du nemeton était la représentation sur terre du parcours des astres dans le ciel : il décrivait dans l'espace les douze mois de l'année en même temps que chacun de ces mois était consacré à une divinité du panthéon celtique »<ref name="Au_temps_des_Celtes">http://www.villedelocronan.fr/locronan-informations-generales/histoire/au-temps-des-celtes</ref>. D'autres traditions celtes perdurent à Locronan, par exemple celle du « pain des morts »<ref>Le premier jour de novembre était le début de l'[[calendrier celtique|année celtique]], grande fête de [[Samain (mythologie)|Samain]], nuit de communication entre le monde des morts et celui des vivants, l'occasion d'un grand festin auquel étaient conviés les morts. À Locronan, l'on continue, depuis un temps immémorial, à distribuer à cette date le pain des morts. Cette distribution est confiée aux fabriciens de l'année qui vont le porter de maison en maison</ref> le jour de la [[Toussaint]] ou celle de l'« arbre de Mai »<ref>Le premier mai, début de la saison chaude dans le [[calendrier celtique]], est la grande fête du feu, la fête de [[Belenos]]. À Locronan, le soir du samedi précédant le premier dimanche de mai, est planté au milieu de la place un hêtre, l'un des arbres sacrés de la civilisation celtique, symbole du renouveau de la nature, qui sera brûlé au solstice d'été à la fin juin</ref> le premier mai<ref name="Au_temps_des_Celtes"/>.


=== Cadre géologique ===
[[Saint Ronan]] y installa par la suite son ermitage (à l'emplacement de l'actuelle chapelle du Pénity, accolée à la partie sud de l'[[Église Saint-Ronan de Locronan|église Saint-Ronan]]), ce qui explique la [[christianisation]] du site<ref name="Infobretagne">http://www.infobretagne.com/locronan.htm</ref>. La grande place centrale de Locronan se trouve au carrefour de deux [[voie romaine|voies romaines]].
{{Article général|géologie de la France|position=section}}
[[Fichier:Carte géologique de Bubry.jpg|vignette|Carte géologique : le [[leucogranite]] de Locronan fait partie du massif de Locronan.]]
Le territoire de Locronan appartient à l'une des grandes unités géologiques de la péninsule bretonne, le [[Massif armoricain#Domaine centre armoricain|domaine centre armoricain]]<ref name="Dilasser">{{ouvrage|auteur=Maurice Dilasser|titre=Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région|éditeur=Nouvelle Librairie de France|date=1979|passage=18}}.</ref>. Sur un [[Socle (géologie)|socle]] [[briovérien]] [[Affleurement|affleurant]] largement au nord de Locronan, au niveau d'un vaste [[Pli (géologie)|pli]] [[anticlinal]] de [[Porzay]] à la [[baie de Douarnenez]], s'est formée une [[Glossaire de géologie#C|couverture]] sédimentaire [[paléozoïque]], représentée principalement par les [[Grès (géologie)|grès]] et [[quartzite]]s de la crête du [[Ménez Hom]]<ref name="Dilasser"/>. L'ensemble, socle et couverture, est plissé lors de l'[[orogenèse varisque]] (dite aussi [[hercynien]]ne) entre 350 et 290 [[Million d'années|Ma]]. La collision continentale au cours de cette orogenèse se traduit par un [[métamorphisme]] général de basse-moyenne pression, formant les [[micaschiste]]s du Ry dans la partie méridionale du domaine centre armoricain<ref>{{Article|auteur=Claude Le Corre, Bernard Auvray, Michel Ballevre, Michel Robardet|titre=Le Massif Armoricain|périodique=Sciences Géologiques, bulletins et mémoires|date=1991|tome=44|numéro=441-2|pages=88}}.</ref>. Elle se traduit aussi par le Cisaillement Sud Armoricain, grand accident [[crustal]] ([[décrochement]] dont le [[Rejet de faille|rejet horizontal]] atteindrait {{Unité|500|km}} et qui affecterait toute l'épaisseur de la [[croûte continentale]], soit {{unité|30|à=35|km}})<ref>{{ouvrage|auteur=C. Lorenz |titre=Géologie des pays européens: France, Belgique, Luxembourg|éditeur=Dunod|date=1980|passage=135}}.</ref> formant un couloir de failles hercyniennes (série de failles courant de la [[pointe du Raz]] à la [[Loire (fleuve)|Loire]]), en partie relique de la suture de l'océan sud-armoricain. Elle se traduit enfin, par la mise en place de nombreux [[leucogranite]]s crustaux en lobe selon cet axe partant de la [[Pointe du Raz]] et allant jusqu'à [[Lizio]] près des [[Landes de Lanvaux]]<ref>''Comptes rendus de l'Académie des sciences'', avril 1982, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5653152t/f280.r=Locronan.langFR et 1984, {{numéro|2}}, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5831698v/f50.r=Locronan.langFR</ref>. Ces [[Intrusion (géologie)|intrusions]] granitiques, concomitamment à ce décrochement, suggèrent que ce dernier a favorisé la génération de magmas en profondeur et la granitisation<ref>{{pdf}} F. Béchennec, B. Hallegouët, D. Thiéblemont, I. Thinon, avec la collaboration de A. Cocherie, C. Guerrot, F. Lucassou, [http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0383N.pdf Notice explicative de la feuille Lorient (383) à 1/50 000e], BRGM, 2012, p.18</ref>. Le [[Pluton (géologie)|pluton]] de Locronan a développé un [[métamorphisme de contact]] formant une marge de 1 à {{Unité|2 km}} de large en bordure du granite, de la pointe d'Ar Grabineg à [[Quéménéven]], et qui se traduit par des micaschistes à l'aspect grumeleux contenant des silicates de métamorphisme ([[staurotide]]s)<ref name="Dilasser"/>.


Le pluton de Locronan forme un massif, en forme de lobe, de {{Dunité|12|3|km}} environ, orienté WSW-ENE. Il est appelé localement la « montagne de Locronan ». Au sud de cette hauteur et des [[Montagnes noires]], les plateaux de [[Cornouaille]] également granitiques s'abaissent lentement vers le pays de Quimper<ref>{{ouvrage|auteur=[[André Meynier]]|titre=Atlas et géographie de la Bretagne|éditeur=Flammarion|date=1976|passage=92-93}}.</ref>.
Le "camp des Salles"<ref>Ce camp a malheureusement été vandalisé lors de la construction du viaduc ferroviaire de [[Châteaulin]], de nombreuses pierres gisant éparses au sol ayant servi à sa construction d'où la protestation émise par le président de la Société archéologique du Finistère en 1917, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207722x/f51.pagination</ref> (le toponyme "des Salles" est une déformation du mot breton ''salou'' qui signifie "château"), situé à 500 mètres du bourg de Locronan, est un retranchement [[époque carolingienne|carolingien]] entouré de talus et de pierres<ref>http://fr.topic-topos.com/photos-ratp/vestiges-du-camp-des-salles-de-locronan-locronan</ref>. C'était probablement la résidence d'un personnage puissant, peut-être le roi [[Gradlon]].


Le leucogranite de Locronan est une roche homogène, peu ou pas orientée, à grain moyen, de teinte gris clair à jaune-beige, quand elle est altérée. Elle présente une texture grenue et une [[paragenèse]] granitique à [[quartz (minéral)|quartz]] à tendance globuleuse, deux [[feldspath]]s (potassique [[perthitique]] et [[plagioclase]] [[oligoclase]], [[Xénomorphe (minéralogie)|xénomorphe]]s ou en petits cristaux prismatiques, en proportions équivalentes), deux [[mica]]s ([[biotite]] et [[muscovite]])<ref>{{pdf}} Y. Plusquellec, J. Rolet, J-R. Daboux, [http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0310N.pdf Carte géologique de la France. Châteaulin N° 310], éditions du BRGM, 1999, p. 67</ref>. Les carrières ouvertes dans cette roche ont fourni de belles pierres de taille largement utilisées pour la construction des édifices religieux, mais la plupart de ces carrières sont abandonnées<ref>Plusquellec, {{opcit}}, p. 125.</ref>.
L'existence d'une église est attestée dès [[1031]] car à cette date le [[comte de Cornouaille]] [[Alain Canhiart]] fait don de l'église Saint-Ronan à l'[[abbaye Sainte-Croix de Quimperlé]] à la suite de sa victoire (réfugié dans la forêt de Német [''Névet''], il aurait imploré le secours de saint Ronan)<ref>[[Arthur de La Borderie|Arthur Moyne de La Borderie]], Histoire de Bretagne, tome III, page 9</ref> remportée contre le duc [[Alain III de Bretagne]] et connue sous le nom de « bataille de Ronan » (''« gueth Ronan »'')<ref name="Infobretagne"/>. Par la suite, les comtes de Cornouaille portèrent une grande dévotion à saint Ronan.


Une mine d'[[or]] aurait été exploitée jadis à Névet au sud-ouest de Locronan ; des pépites d'or étaient trouvées dans la [[Névet (cours d'eau)|rivière du Névet]]. Une fonderie d'or remontant au [[haut Moyen Âge]] a été mise en évidence au pied même de la montagne de Locronan<ref>C. Elière, M. Menu et P. Guignon, « Étude en laboratoire de coupelles à affinage découvertes sur le site du Haut Moyen Âge de Locronan (Finistère) », ''Antiquités nationales'', 1989.</ref>.
Son nom signifie « le lieu (de l'[[ermitage]]) de [[saint Ronan]] ». Les archives anciennes appellent parfois Locronan, ''Saint-René-du-Bois''<ref>Jacques Baudouin, "Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident", éditions Créer, 2006, [ISBN 978-2-84819-041-9], consultable http://books.google.fr/books?id=6Hwa38EjyoAC&pg=PA417&lpg=PA417&dq=Saint-Ren%C3%A9-du-Bois+Locronan&source=bl&ots=LFoSzzCH_I&sig=uXNfPNc9HK0LUh2kqrpGuShabzI&hl=fr&ei=7VdGTcPmOIav4AakrNVB&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8&ved=0CEgQ6AEwBw#v=onepage&q=Saint-Ren%C3%A9-du-Bois%20Locronan&f=false</ref>, mais la localité a aussi porté d'autres noms selon les dates (''Eccl. Sancti Ronani'' en 1031, ''Prioratus Sancti Ronani de Nemore'' en 1262, ''Locus Ronani'' en 1348, ''Loc-Ronan-Coat-Nevet''<ref>Cartulaire de l'évêché de Tours de datation incertaine (entre 1400 et 1500) publié par Louis de Grandmaison, 1894, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57542052.r=Locronan.langFR</ref>, ou ''Saint Renan du Bois'' en 1457, ''Locrenan à partir de 1535'')<ref name="Infobretagne"/>.


=== Climat ===
Le petit bourg est élevé au rang de ville en [[1505]] par [[Anne de Bretagne]], venue en pèlerinage. Elle y serait peut-être venue invoquer saint Ronan pour avoir des enfants si l'on en croit Jean Louis de Leissègues de Rozaven : « Anne de Bretagne, reine de France, a obtenu des enfants par l'intercession de ce saint; votre grande-tante Guesdon a aussi été exaucée en faisant le pélerinage... »<ref>Lettre de Jean Louis de Lessègues de Rozaven écrite de Russie en 1817 à l'une de ses nièces de Quimper</ref>. Un [[calice]] du {{s-|XVI|e}} sur lequel est écrit le prénom Anna et dessin une hermine, qui se trouve dans l'église Saint-Ronan, aurait peut-être été offert par la duchesse<ref>Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 1854, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207468n/f239.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
{{Article général|Climat de la Bretagne|Climat du Finistère}}
En 2010, le climat de la commune est de type [[Climat de la France#2010-T5|climat océanique franc]], selon une étude du [[CNRS]] s'appuyant sur une série de données couvrant la [[normale climatique|période 1971-2000]]<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1=Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre=Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique=Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date=18 juin 2010|doi=10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=21 décembre 2023}}</ref>. En 2020, [[Météo-France]] publie une typologie des [[Climat de la France|climats de la France métropolitaine]] dans laquelle la commune est exposée à un [[Climat de la France#MF-T1|climat océanique]] et est dans la région climatique [[Climat de la France#MF-R9| Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée]], caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation<ref>{{Lien web |url= http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Un-peu-de-geographie.html|titre=Zonages climatiques en France métropolitaine.|site =pluiesextremes.meteo.fr |consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies<ref>{{Lien web|url= https://bretagne-environnement.fr/node/137783|titre=Les zones climatiques en Bretagne.|date=2009 |site =bretagne-environnement.fr|consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de {{tmp|11| °C }}, avec une [[amplitude thermique]] annuelle de {{tmp|11| °C }}. Le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|1229 mm}}, avec {{Unité|16.8|jours}} de précipitations en janvier et {{Unité|9.3|jours}} en juillet<ref name=Joly/>. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de [[Pluguffan]] à {{Unité|13|km}} à [[orthodromie|vol d'oiseau]]<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Locronan,Finistère/pluguffan,Finistère |titre=Orthodromie entre Locronan et Pluguffan |site=fr.distance.to |consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>, est de {{tmp|12.1| °C }} et le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|1214.4|mm}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_29216001.pdf|titre= Station Météo-France « Quimper » (commune de Pluguffan) - fiche climatologique - période 1991-2020|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_29216001.pdf|titre= Station Météo-France « Quimper » (commune de Pluguffan) - fiche de métadonnées.|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents [[Scénario RCP|scénarios]] d’[[Émission de dioxyde de carbone|émission de gaz à effet de serre]] sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/climadiag-commune|titre= Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité.|date =novembre 2022 |site=meteofrance.fr |consulté le=21 décembre 2023}}.</ref>.
== Urbanisme ==
=== Typologie ===
Au {{date|1er janvier 2024}}, Locronan est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à {{nobr|7 niveaux}} définie par l'Insee en 2022<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/information/6439600|titre=La grille communale de densité |site=le site de l’[[Insee]]|date=28 mai 2024 |consulté le= 24 juin 2024}}.</ref>.
Elle est située hors unité urbaine<ref name=meta-insee>{{Métadonnées Commune|29134|locronan}}</ref>. Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Quimper]], dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>{{,}}<ref name=meta-insee/>. Cette aire, qui regroupe {{Unité|58|communes}}, est catégorisée dans les aires de {{formatnum:200000}} à moins de {{Unité|700000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/geographie/aire-attraction-des-villes-2020/052-quimper|titre=Liste des communes composant l'aire d'attraction de Quimper|site=insee.fr |consulté le= 24 juin 2024}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=insee.fr |consulté le= 24 juin 2024}}.</ref>.

=== Occupation des sols ===
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (66,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (38,4 %), [[terres arables]] (30,1 %), forêts (13,5 %), zones urbanisées (8,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,7 %), prairies (1,4 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 1 mai 2021}}.</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.206&y=48.0985&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur=IGN |site=remonterletemps.ign.fr |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>.
[[Fichier:29134-Locronan-Sols.png|vignette|redresse=1.4|centre|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]]

== Toponymie ==
Le nom de la localité est attesté sous les formes ''Ecclesia Sancti Ronani'' en 1031, ''Prioratus Sancti Ronani de Nemore'' en 1262, ''Locus Ronani'' en 1348, ''Loc-Ronan-Coat-Nevet''<ref>Cartulaire de l'évêché de Tours de datation incertaine (entre 1400 et 1500) publié par [[Louis de Grandmaison (1864-1940)|Louis de Grandmaison]], 1894 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57542052.r=Locronan.langFR consultable sur Gallica]).</ref>, ou ''Saint Renan du Bois'' en 1457, ''Locrenan à partir de 1535''<ref name="Infobretagne"/>.

Son nom signifie {{Citation|le lieu consacré (de l'[[ermite|ermitage]]) de [[saint Ronan]]}}, ''[[lok (breton)|lok]]'' signifiant « lieu consacré » en breton. Les archives anciennes appellent parfois Locronan, ''Saint-René-du-Bois''<ref>Jacques Baudouin, ''Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident'', Éditions Créer, 2006, {{p.|417}} {{ISBN|978-2-84819-041-9}} ([https://books.google.fr/books?id=6Hwa38EjyoAC&pg=PA417 lire en ligne]).</ref>. C'est le cas par exemple de [[Charles Colbert de Croissy]] qui, dans son rapport publié en 1665, cite « le prieuré de St-René Dubois » [Locronan francisé en Saint-René-du-Bois], lequel dépendait de l'[[Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé]] et dont le [[ressort en droit français|ressort]] s'étendait sur Locronan, [[Plonévez-Porzay]], [[Crozon]] et [[Cast (Finistère)|Cast]]<ref>{{Ouvrage |auteur1= Jean Kerhervé, François Roudaut et Jean Tanguy |titre= La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy |lieu= Brest |éditeur= Centre de Recherche Bretonne et Celtique. Faculté des Lettres et des Sciences Sociales. Université de Brest |collection= Cahiers de Bretagne occidentale n°2 |année= 1978 |passage= page 191 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>.

== Histoire ==
=== Origines ===
Un grand [[tumulus]] datant de l'[[âge du bronze]], datant du {{IIe}} millénaire {{av JC}}, se trouvait encore visible au {{s-|XIX|e}} sur la montagne de Locronan, près de la ferme ''Ar vouden'' (« La Motte » en français) ; fouillé avant 1890 par [[Maurice Halna du Fretay (archéologue)|Maurice Halna du Fretay]], il n'en reste rien car il a été totalement rasé. C'était plus probablement une tombe aristocratique qu'un sanctuaire comme on l'a longtemps cru car le plan ne correspond pas du tout au plan des sanctuaires de l'époque. Parmi le mobilier trouvé, un fragment de femme nue, peut-être une Vénus indigène<ref>Conservée à [[Rennes]] au [[musée de Bretagne]].</ref> et une applique de char<ref>Le reste du mobilier, conservé par Maurice Halna du Fretay, fut vendu pendant la décennie 1920 et dispersée</ref>. Une stèle de l'[[âge du fer]] a été aussi signalée par [[Joseph Loth]] au sommet de la montagne de Locronan<ref name="Locronan">Interview de l'universitaire Patrick Galliou, « Locronan avant l'ère chrétienne », ''[[Le Télégramme]]'', 17 juillet 2013.</ref>.

À l'[[époque romaine]], Locronan se trouvait au carrefour de deux [[voie romaine|voies romaines]], l'une venant de Quimper et se dirigeant vers la [[presqu'île de Crozon]], l'autre se dirigeant vers Douarnenez. Un trésor monétaire a été trouvé dans la décennie 1950, comprenant des pièces en argent datant de la [[République romaine]], mais ce trésor a disparu<ref name="Locronan" />.

Le site de Locronan correspond à un ancien haut lieu du [[druide|culte druidique]] qui était situé dans le [[bois du Névet]]. Le nom de la forêt du Névet s'écrivait ''Men Nemet'' dans les textes médiévaux ; c'était un [[nemeton]], le seul d'ailleurs encore visible à notre époque. Le nemeton de Locronan est un grand quadrilatère d'une douzaine de kilomètres de périmètre, comportant douze points remarquables, représentant les douze mois de l'année celtique, marqués probablement par douze menhirs (remplacés depuis par les 12 calvaires marquant les 12 « stations » de la grande Troménie)<ref>J. Loth, ''Revue archéologique'', juillet 1924 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2036939/f60.pagination.r=Locronan.langFR en ligne)].</ref>. La fonction sacrée du nemeton était la représentation sur terre du parcours des astres dans le ciel : il décrivait dans l'espace les douze mois de l'année en même temps que chacun de ces mois était consacré à une divinité du panthéon celtique<ref name="Au_temps_des_Celtes">http://www.villedelocronan.fr/locronan-informations-generales/histoire/au-temps-des-celtes</ref>. D'autres traditions celtes perdurent à Locronan, par exemple celle du « pain des morts »<ref group=Notes>Le premier jour de novembre était le début de l'[[calendrier celtique|année celtique]], grande fête de [[Samain (mythologie)|Samain]], nuit de communication entre le monde des morts et celui des vivants, l'occasion d'un grand festin auquel étaient conviés les morts. À Locronan, l'on continue, depuis un temps immémorial, à distribuer à cette date le pain des morts. Cette distribution est confiée aux fabriciens de l'année qui vont le porter de maison en maison.</ref> le jour de la [[Toussaint]] ou celle de l'« arbre de mai »<ref group=Notes>Le premier mai, début de la saison chaude dans le [[calendrier celtique]], est la grande fête du feu, la fête de [[Belenos]]. À Locronan, le soir du samedi précédant le premier dimanche de mai, est planté au milieu de la place un hêtre, l'un des arbres sacrés de la civilisation celtique, symbole du renouveau de la nature, qui sera brûlé au solstice d'été à la fin juin</ref> le premier mai<ref name="Au_temps_des_Celtes"/>.

[[Saint Ronan]] y installa par la suite son ermitage à l'emplacement de l'actuelle chapelle du Pénity, accolée à la partie sud de l'[[Église Saint-Ronan de Locronan|église Saint-Ronan]], ce qui explique la [[christianisation]] du site<ref name="Infobretagne">{{lien web |titre=Locronan : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Châteaulin)<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.infobretagne.com/locronan.htm |site=infobretagne.com |consulté le=22-05-2021}}.</ref>. La grande place centrale de Locronan se trouve au carrefour de deux [[voie romaine|voies romaines]].
[[File:230 Musée Landévennec.jpg|vignette|Coupelles à affinage de l'or provenant du camp des Salles en Locronan (9e ou 10e siècle, musée de l'[[abbaye de Landévennec]]).]]
Le camp des Salles<ref>Ce camp a été vandalisé lors de la construction du viaduc ferroviaire de [[Châteaulin]], de nombreuses pierres gisant éparses au sol ayant servi à sa construction d'où la protestation émise par le président de la Société archéologique du Finistère en 1917 (cf. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207722x/f51.pagination gallica]).</ref> {{Incise|le toponyme « des Salles » est une déformation du mot breton ''salou'' qui signifie « château »}}, situé à {{unité|500|mètres}} du bourg de Locronan, est un retranchement [[époque carolingienne|carolingien]] entouré de talus et de pierres<ref>[http://fr.topic-topos.com/photos-ratp/vestiges-du-camp-des-salles-de-locronan-locronan topic-topos.com].</ref>. Situé sur le flanc nord de la Montagne du Prieuré, il comprend trois enclos successifs, alignés sur une longueur de 420 mètres, entourés par des talus de plus de 4 mètres de haut. Ces fortifications, situées au milieu de l'aire parcourue par la Grande Troménie, étaient peut-être la Cour du roi [[Gradlon]], évoquée trois siècles plus tard, au {{s-|XIII}}, dans la "Vie de saint Ronan". Cette triple enceinte en terre est typique des résidences palatiales des rois bretons du [[haut Moyen Âge]]<ref>[[Pierre-Roland Giot]], L. Fleuriot, G. Bernier, B. Merdrignac et P. Guignon, "Les premiers bretons. La Bretagne du Ve siècle à l'an 1000", éditions Jos, 1988, {{ISBN|2-85543-083-6}}.</ref>.

L'existence d'une église est attestée dès 1031 car à cette date le [[comte de Cornouaille]] [[Alain Canhiart]] fait don de l'église Saint-Ronan à l'[[abbaye Sainte-Croix de Quimperlé]] à la suite de sa victoire {{Incise|réfugié dans la forêt de Német [''Névet''], il aurait imploré le secours de saint Ronan<ref>[[Arthur de La Borderie|Arthur Moyne de La Borderie]], ''Histoire de Bretagne'', tome III, page 9.</ref>}} remportée contre le duc [[Alain III de Bretagne]] et connue sous le nom de « bataille de Ronan » (''gueth Ronan'')<ref name="Infobretagne"/>. Par la suite, les comtes de Cornouaille portèrent une grande dévotion à saint Ronan.

Le petit bourg est élevé au rang de ville en 1505 par [[Anne de Bretagne]], venue en pèlerinage. Elle y serait peut-être venue invoquer saint Ronan pour avoir des enfants si l'on en croit Jean Louis de Leissègues de Rozaven : {{Citation|Anne de Bretagne, reine de France, a obtenu des enfants par l'intercession de ce saint ; votre grand-tante Guesdon a aussi été exaucée en faisant le pèlerinage […]}}<ref>Lettre de Jean Louis de Lessègues de Rozaven écrite de Russie en 1817 à l'une de ses nièces de Quimper{{refnec}}.</ref>. Un [[calice (liturgie)|calice]] du {{s-|XVI|e}} sur lequel est écrit le prénom Anna et dessin une hermine, conservé dans l'église Saint-Ronan, aurait peut-être été offert par la duchesse<ref>''Bulletin archéologique de l'Association bretonne'' 1854 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207468n/f239.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.


=== Saint Ronan ===
=== Saint Ronan ===
[[File:SaintRonan.jpg|thumb|left|Statue de saint Ronan portant mitre et crosse]]
[[File:Ch Jaffeux, Sortie de messe a Locronan aquarelle 41x27.png|thumb|right|thumb|''Sortie de messe à Locronan, aquarelle de [[Charles Jaffeux]]]]
[[File:Bretagne Finistere Locronan2 tango7174.jpg|thumb|Église de Locronan,<br />Tombeau de [[saint Ronan]] dans la chapelle du Pénity]]
La tradition hagiographique du haut [[Moyen Âge]] nous apprend que la région a été christianisée au {{Ve siècle}} par [[saint Ronan]], ermite irlandais. La [[tradition orale]] contemporaine veut que saint Ronan parcourait chaque jour en pénitence le circuit de la petite troménie, et chaque dimanche celui de la grande. La ville de Locronan conserve à jamais la trace de son passage puisque nous la nommons désormais Locronan, le ''locus'' (l'espace) de Ronan.
{{Article détaillé|saint Ronan}}
{{Article détaillé|saint Ronan}}
La tradition hagiographique du haut [[Moyen Âge]] nous apprend que la région a été christianisée au {{Ve siècle}} par [[saint Ronan]], [[ermite]] irlandais. La [[tradition orale]] contemporaine veut que saint Ronan parcourait chaque jour en pénitence le circuit de la petite troménie, et chaque dimanche celui de la grande. La ville de Locronan conserve à jamais la trace de son passage puisque nous la nommons désormais Locronan, le ''locus'' (l'espace) de Ronan.

Dans l'église Saint-Ronan, la statue le représente avec [[mitre]] et [[crosse épiscopale|crosse]] comme un abbé ou un évêque itinérant.
Dans l'église Saint-Ronan, la statue le représente avec [[mitre]] et [[crosse épiscopale|crosse]] comme un abbé ou un évêque itinérant.

La ''Buhez sant Ronan'' (« La vie de saint Ronan ») a été retranscrite en breton et en français dans le ''[[Barzaz Breiz]]'' par [[Hersart de La Villemarqué]] en 1839<ref>Réédité en 1867.</ref>, qui s'est inspiré d'une version latine plus ancienne, le bréviaire imprimé de Léon de 1516<ref>[https://www.academia.edu/1433126/En_tournant_les_pages_du_Breviaire_imprime_de_Leon_de_1516_Quelques_reflexions_sur_lhagiographie_bretonne_a_la_fin_du_Moyen_Age En tournant les pages du Bréviaire imprimé de Léon de 1516 : Quelques réflexions sur l'hagiographie bretonne à la fin du Moyen Âge]</ref>, dont voici un extrait :
<poem>
: Le bienheureux seigneur Ronan reçut le jour dans l'île d'[[Irlande (île)|Irlande]]
: Au pays des [[Anglo-Saxons|Saxons]], au-delà de la mer bleue, de chefs de famille puissants
: Un jour qu'il était en prière, il vit une clarté
: Et un bel ange vêtu de blanc lui parlant ainsi :
: « Ronan, Ronan, quitte ce lieu ; Dieu t'ordonne,
: Pour sauver ton âme, d'aller habiter dans la terre de [[Cornouaille]] ».
: Ronan obéit à l'ange, et vint demeurer en Bretagne,
: Non loin du rivage, d'abord dans une vallée du [[Pays de Léon|Léon]]
: Puis dans la Forêt Sacrée du pays de Cornouaille.
</poem>
{{saut|20px}}
<gallery mode="packed" heights="200" caption="">
File:SaintRonan.jpg|Statue de saint Ronan portant mitre et crosse, église Saint-Ronan de Locronan.
File:Bretagne Finistere Locronan2 tango7174.jpg|Tombeau de [[saint Ronan]], chapelle du Pénity de l'église Saint-Ronan de Locronan.
File:Ch Jaffeux, Sortie de messe a Locronan aquarelle 41x27.png|Attribué à [[Charles Jaffeux]], ''Sortie de messe à Locronan'', aquarelle, localisation inconnue.
</gallery>
Le "lit de saint Ronan" ou "chaise de saint Ronan" ou "bateau de Saint Ronan" ou "jument de pierre" est un rocher naturel ou un [[menhir]] couché de 13 mètres de pourtour situé sur le flanc de la montagne de Locronan et auquel est attaché un certain nombre de légendes concernant le saint : il aurait servi d'embarcation à saint Ronan lors de sa venue d'Irlande (bateau de pierre), il combattrait la stérlité en permettant aux femmes se couchant dessus d'enfanter (jument de pierre) ou encore le saint aurait eu l'habitude de s'y asseoir pour contempler la [[Baie de Douarnenez]]. Ce rocher est intégré au parcours de la [[Troménie de Locronan|Grande Troménie de Locronan]]<ref>{{Lien web |titre=Le minéral en Bretagne : la jument de pierre, ou chaise de saint Ronan / Kador sant Ronan |url=https://www.pci-lab.fr/fiches-d-inventaire/fiche/91 |date= |site= Patrimoine culturel immatériel en France|consulté le=8 octobre 2021}}.</ref>.

=== Moyen Âge ===

Le fief de Kéménet [Quéménet] comprenait alors les paroisses de [[Saint-Nic]], [[Plomodiern]], [[Ploéven]], [[Plonévez-Porzay|Plounevez]] et une partie de Locronan, ainsi que [[Penhars]]<ref>Paul Aveneau de La Grançière, "Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, avec notices généalogiques sur la plupart des familles de la Basse-Bretagne", 1896, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5474912f/f83.image.r=Crozon?rk=6566556;0</ref>.


=== La prospérité du chanvre ===
=== La prospérité du chanvre ===
[[File:Bretagne Finistere Locronan 2005 010.jpg|thumb|Maisons sur la place du marché]]
[[File:Bretagne Finistere Locronan 2005 010.jpg|vignette|Maisons sur la place du marché.]]
[[File:414 Arrêt du Conseil d'Etat 1742.jpg|vignette|Arrêt du Conseil d'état du Roy datant de 1742 et portant règlement pour les toiles et voiles fabriquées à Locronan.]]
Dès le {{s|XIV|e}}, le [[Chanvre cultivé|chanvre]] fleurit à peu près partout dans la région de Locronan. De cette production naît une [[industrie]] de la toile à voile, favorisée au départ par la proximité de [[Pouldavid]]<ref>D'où le nom de ''poldavys'' donné parfois aux toiles de Locronan</ref>, l'ancien port de [[Douarnenez]], qui va faire prospérer la petite cité où s'installent de nombreux tisserands et marchands. La renommée des toiles issues de la [[manufacture]] de Locronan<ref>Une pièce de toile de Locronan, bien que de dimension variable au cour des siècles, mesure généralement 30 aunes sur trois-quart d'aunes soit environ 33 mètres sur 0,90 mètres</ref>, vendues sous le nom d'« olonnes » (les bateaux allant chercher le sel emportaient des toiles pour les vendre à [[La Chaume (Vendée)|La Chaume-d'Olonne]] et à [[Saint-Gilles-Croix-de-Vie|Saint-Gilles-d'Olonne]]) sur les côtes du [[Bas-Poitou]] [''Vendée actuelle''], va vite traverser les frontières et même les océans. Elles équipent les navires de la [[Marine nationale (France)|Royale]] et de la [[Compagnie française des Indes orientales|Compagnie des Indes]], mais les commandes proviennent aussi des marines étrangères<ref>À la fin du {{s-|XVI|e}}, l'équipement d'un grand galion espagnol nécessite de 50 à 100 pièces de toile (chaque pièce faisant environ 30m²), tandis que les grands navires anglais utilisent de 20 à 25 pièces</ref>. La toile à voile de Locronan aurait ainsi équipé l'[[Invincible Armada]] espagnole et [[Shakespeare]] la cite même dans "Coriolan" (acte II, scène I). Le [[lin]] était aussi travaillé.
Dès le {{s|XIV|e}}, le [[cannabis sativa|chanvre]] fleurit à peu près partout dans la région de Locronan. De cette production naît une [[industrie]] de la toile à voile, favorisée au départ par la proximité de [[Pouldavid]]<ref group=Notes>D'où le nom de ''poldavys'' donné parfois aux toiles de Locronan</ref>, l'ancien port de [[Douarnenez]], qui va faire prospérer la petite cité où s'installent de nombreux tisserands et marchands. La renommée des toiles issues de la [[manufacture]] de Locronan<ref group=Notes>Une pièce de toile de Locronan, bien que de dimension variable au cours des siècles, mesure généralement 30 aunes sur trois-quarts d'aune soit environ {{unité|33|mètres}} sur {{unité|0.90|mètre}}.</ref>, vendues sous le nom d'« olonnes » (les bateaux allant chercher le sel emportaient des toiles pour les vendre à [[La Chaume (Vendée)|La Chaume-d'Olonne]] et à [[Saint-Gilles-Croix-de-Vie|Saint-Gilles-d'Olonne]]) sur les côtes du [[Bas-Poitou]] [''Vendée actuelle''], va vite traverser les frontières et même les océans. Elles équipent les navires de la [[Marine nationale française|Royale]] et de la [[Compagnie française des Indes orientales|Compagnie des Indes]], mais les commandes proviennent aussi des marines étrangères<ref>À la fin du {{s-|XVI|e}}, l'équipement d'un grand galion espagnol nécessite de 50 à 100 pièces de toile (chaque pièce faisant environ {{unité|30|m|2}}), tandis que les grands navires anglais utilisent de 20 à 25 pièces</ref>. La toile à voile de Locronan aurait ainsi équipé l'[[Invincible Armada]] espagnole et [[Shakespeare]] la cite même dans « Coriolan » (acte II, scène I). Le [[lin (textile)|lin]] était aussi travaillé.

C’est à cette époque de prospérité, arrêtée un temps par les destructions liées aux [[guerres de la Ligue]] (Locronan est pillé en 1594 par les troupes espagnoles, puis successivement par les capitaines de guerre [[Anne de Sanzay de la Magnane]] et [[Guy Éder de La Fontenelle]]) (la ville aurait même été abandonnée entre 1595 et 1599<ref>[[Henri Bourde de La Rogerie]], ''Le prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'Île Tristan'', "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207673q/f208.image</ref>)<ref group=Notes>Locronan est aussi contrainte d'héberger des gens de guerre en 1636, en 1641, en 1689, qui « vivent sur l'habitant ».</ref>, qu'appartiennent la plupart des richesses architecturales que constituent les demeures en granit de la place de l'église et des rues avoisinantes et, naturellement, l’église [[saint Ronan|Saint-Ronan]] et la petite chapelle du Pénity attenante à celle-ci et abritant le [[gisant]] du saint (respectivement des {{XVe s}} et {{XVIe siècle}}s). En [[1751]], 406 métiers à tisser sont encore dénombrés dans 21 paroisses de la région dont 151 à Locronan même<ref>Daniel Bernard, ''Notes sur les fabriques de toiles de Locronan'', Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination</ref>.
[[File:144 Cahier marques tisserands Locronan.JPG|vignette|left|Cahier de marques des tisserands de Locronan (1748-1786), [[Archives départementales du Finistère]].]]
[[Fichier:La marque du bureau des toiles de Locronan.jpg|vignette|Locronan : la marque du bureau des toiles et celle des tissiers de Quimper.]]
Une des raisons du succès de ces toiles tient dans le sérieux de leur fabrication, régie par des règlements établis par le [[Conseil du roi de France|Conseil du Roi]], et qui étaient de véritables [[cahier des charges|cahiers des charges]] précisant le nombre de fils de chaîne pour chaque type de voile, leur longueur au sortir du [[métier à tisser]], la nature et la qualité des fibres utilisées, la qualité des lisières, le pliage, etc. Le règlement du {{date-|7|février|1736}} comprend 53 articles. Pour vérifier leur conformité avant l'expédition, les ballots passent par les « Bureaux de la marque » installés généralement dans les ports exportateurs. Chaque « bureau des toiles » est tenu par un commis chargé d'apposer, le plus souvent au noir de fumée, les coins ou marques qui attesteront de la qualité et de la conformité des toiles. Le 2 janvier de chaque année, les anciens coins sont détruits, afin d'éviter les fraudes, et remplacés par de nouveaux<ref>Panneau d'information d'une exposition sur le lin et le chanvre au port-musée de [[Douarnenez]] en 2013</ref>.

Un arrêt du [[Conseil du roi de France|Conseil du Roi]] en date du {{date-|13 mars 1742}}, « portant règlement pour les Toiles à voiles qui se fabriquent à Lokornan ''[Locronan]'', [[Poullan-sur-Mer|Poulan]], [[Plonévez-Porzay|Plonevez, Porzay]], [[Mahalon]], Melard, [[Plomodiern]], [[Ploeven|Ploveren]], [[Saint-Nic|Saint-Nie]], [[Cast (Finistère)|Cast]], [[Quéménéven|Quemeneven]], [[Guengat]] et autres lieux des environs en Bretagne » ordonne « que les dites Toiles feront marquées aux deux bouts des noms et demeures des fabriquans, ou de ceux qui font fabriquer» et « marquées comme deffus de la marque du bureau [des toiles] »<ref>{{Article |auteur1= France. Arrêt du 13 mars 1742.|titre= Arrêt du 13 mars 1742.|périodique= Recueil abrégé des règlements concernant les fermes royales unies..|date= 1737-1750 |pages= |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96092816/f30.item.r=Qu%C3%A9m%C3%A9n%C3%A9ven|consulté le=14 février 2022 }}.</ref>. Vers le milieu du {{s-|XVIII|e}} on dénombrait 150 métiers à tisser à Locronan, 55 à Plonevez-Porzay, 36 à Quemeneven, 30 à Cast, 24 à Guengat, 20 à Ploéven, etc<ref>{{Ouvrage |auteur1= Jacques Arvor |titre= Locronan |éditeur= Ouest-France éditions |année= 1976 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>..

L'essor de ces fabricants et marchands de toiles dites de « Locronan » ou de « [[Pouldavid-sur-Mer|Pouldavi]] », toiles à voiles ou à ballots, permit la construction dans la région de nombreuses églises paroissiales comme celles de [[Cast (Finistère)|Cast]], [[Le Juch]], [[Plogonnec]], [[Guengat]], [[Beuzec-Cap-Sizun|Beuzec]], [[Pouldavid]] et [[Ploaré]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Arts et cultures de Bretagne : un millénaire|auteur1=[[André Mussat]]|lieu=Rennes|éditeur=Éditions Ouest-France|année=1995|pages totales=380|isbn=978-2-737-31932-7|oclc=34611255}}.</ref>.

La création de manufactures royales à [[Brest]] en 1764 par [[Choquet de Lindu]] (pour faire travailler les [[forçat]]s du bagne de Brest), qui attira de nombreux tisserands de Locronan se fit durement sentir. Le déclin de l'activité toilière<ref>Au {{s-|XVIII|e}}, un tisserand de Locronan fournit en moyenne 40 pièces par an</ref> s'est accentué à partir du milieu du {{s|XVIII|e}}, la production passant de {{nombre|10000|pièces}} en 1751 à 6329 pièces en 1776<ref>Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f197.pagination</ref>. En 1771, un inspecteur des manufactures, Guilloutou, attribue cette décadence « à la mauvaise filature et à de mauvais procédés de fabrication »<ref>[[Henri Sée]], ''Les classes rurales en Bretagne du {{s-|XVI|e}} à la Révolution'', Annales de Bretagne, novembre 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115320d/f682.r=Locronan.langFR</ref>. En 1813, on ne recense plus que 13 métiers à tisser à Locronan et la concurrence des métiers mécaniques fait alors vite cesser cette activité<ref>{{lien web |titre=Inet-bretagne.fr a été vendu sur DomExpire |url=http://www.inet-bretagne.fr/com/locronan/histoire.html |site=inet-bretagne.fr |consulté le=22-05-2021}}.</ref>.


Un texte anonyme daté de 1779 ou d'une année avoisinante décrit les conditions de travail des tisserands :
C’est à cette époque de prospérité, arrêtée un temps par les destructions liées aux [[guerres de la Ligue]] (Locronan est pillé en [[1594]] par les troupes espagnoles, puis par le capitaine de guerre [[Anne de Sanzay de la Magnane]])<ref>Locronan est aussi contrainte d'héberger des gens de guerre en [[1636]], en [[1641]], en [[1689]], qui « vivent sur l'habitant ».</ref>, qu'appartiennent la plupart des richesses architecturales que constituent les demeures en granit de la place de l'église et des rues avoisinantes et, naturellement, l’église [[saint Ronan|Saint-Ronan]] et la petite chapelle du Pénity attenante à celle-ci et abritant le [[gisant]] du saint (respectivement des {{XVe s}} et {{XVIe siècle}}s). En [[1751]], 406 métiers à tisser sont encore dénombrés dans 21 paroisses de la région dont 151 à Locronan même<ref>Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination</ref>. La création de manufactures royales à [[Brest]] en [[1764]] par [[Choquet de Lindu]] (pour faire travailler les [[forçat]]s du bagne de Brest), qui attira de nombreux tisserands de Locronan se fit durement sentir. Le déclin de l'activité toilière<ref>Au {{s-|XVIII|e}}, un tisserand de Locronan fournit en moyenne 40 pièces par an</ref> s'est accentué à partir du milieu du {{s|XVIII|e}}, la production passant de 10 000 pièces en 1751 à 6329 pièces en 1776<ref>Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f197.pagination</ref>. En [[1771]], un inspecteur des manufactures, Guilloutou, attribue cette décadence « à la mauvaise filature et à de mauvais procédés de fabrication »<ref>[[Henri Sée]], ''Les classes rurales en Bretagne du {{s-|XVI|e}} à la Révolution'', Annales de Bretagne, novembre 1908, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115320d/f682.r=Locronan.langFR</ref>. En [[1813]], on ne recense plus que 13 métiers à tisser à Locronan et la concurrence des métiers mécaniques fait alors vite cesser cette activité<ref>http://www.inet-bretagne.fr/com/locronan/histoire.html</ref>.
{{Citation bloc|La condition de tisserand était fort pénible : le meilleur ouvrier ne gagnait pas plus de 15 sols par jour<ref>Les tisserands étaient payés 10 sols et les fileuses 4 sols par jour dans la première moitié du {{s-|XVIII|e}} selon [[Henri Sée]], ''L'industrie et le commerce de la Bretagne dans la première moitié du {{s-|XVIII|e}}'', Annales de Bretagne, 1921, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115328f/f444.pagination.r=Locronan.langFR</ref> et il y avait à Locronan 132 familles dont la subsistance n'était fondée que sur ce seul travail. Il est à remarquer que le commerce des toiles de Locronan se trouve, pour ainsi dire, dans une seule main, et par conséquent le profit. Les ouvriers de cette fabrique, particulièrement ceux de la ville, forment entr'eux un troupeau d'esclaves qui ne travaillent que pour enrichir un fournisseur, soit de la Compagnie des Indes, soit du Roy, qui se rend maître de la fabrique, de manière que le profit du fabricant est si mince qu'il ne lui est pas possible d'augmenter le nombre de ses métiers, car sur les 150 qui y sont actuellement, il y a 130 fabricants qu'on peut dire presque tous des misérables qui ne travaillent que pour le pain (…)<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, citées par Daniel Bernard, ''Notes sur les fabriques de toiles de Locronan'', Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination</ref>.}}
[[File:La marque du bureau des toiles de Locronan.jpg|thumb|Locronan : la marque du bureau des toiles (et celle des tissiers de Quimper)]]
Un texte anonyme daté de [[1779]] ou d'une année avoisinante décrit les conditions de travail des tisserands :
{{Citation bloc|La condition de tisserand était fort pénible : le meilleur ouvrier ne gagnait pas plus de 15 sols par jour<ref>Les tisserands étaient payés 10 sols et les fileuses 4 sols par jour dans la première moitié du {{s-|XVIII|e}} selon [[Henri Sée]], "L'industrie et le commerce de la Bretagne dans la première moitié du {{s-|XVIII|e}}, Annales de Bretagne, 1921, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115328f/f444.pagination.r=Locronan.langFR</ref> et il y avait à Locronan 132 familles dont la subsistance n'était fondée que sur ce seul travail. Il est à remarquer que le commerce des toiles de Locronan se trouve, pour ainsi dire, dans une seule main, et par conséquent le profit. Les ouvriers de cette fabrique, particulièrement ceux de la ville, forment entr'eux un troupeau d'esclaves qui ne travaillent que pour enrichir un fournisseur, soit de la Compagnie des Indes, soit du Roy, qui se rend maître de la fabrique, de manière que le profit du fabriquant est si mince qu'il ne lui est pas possible d'augmenter le nombre de ses métiers, car sur les 150 qui y sont actuellement, il y a 130 fabricants qu'on peut dire presque tous des misérables qui ne travaillent que pour le pain (...)<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, citées par Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination</ref>.}}


La condition des tisserands était donc fort misérable à Locronan au {{s|XVIII|e}}; ils demeuraient dans de pauvres masures, parfois à demi écroulées. Les belles demeures, en particulier celles de la place centrale, étaient habitées par les fournisseurs, les intermédiaires, les marchands et par un certain nombre d'hommes de loi, [[sénéchal|sénéchaux]], procureurs, avocats, notaires,.. des juridictions seigneuriales<ref>Locronan était le siège des jridictions seigneuriales de Lescuz, Lezharscouet, Nevet, Kervent, Plessix-Porzay, prieuré de Locronan</ref> qui exerçaient à Locronan.
La condition des tisserands était donc fort misérable à Locronan au {{s-|XVIII|e}} ; ils demeuraient dans de pauvres masures, parfois à demi écroulées. Les belles demeures, en particulier celles de la place centrale, étaient habitées par les fournisseurs, les intermédiaires, les marchands et par un certain nombre d'hommes de loi, [[sénéchal|sénéchaux]], procureurs, avocats, notaires… des juridictions seigneuriales<ref>Locronan était le siège des juridictions seigneuriales de Lescuz, Lezharscouet, Nevet, Kervent, Plessix-Porzay, prieuré de Locronan.</ref> qui exerçaient à Locronan.


En 1787, le recteur [''curé''] André, écrivant à l'Intendant de Bretagne, dresse un tableau très sombre des conditions de vie de la plupart des habitants de la cité:
En 1787, le recteur [''curé''] André, écrivant à l'Intendant de Bretagne, dresse un tableau très sombre des conditions de vie de la plupart des habitants de la cité :
{{Citation bloc|J'ai trop tardé à mettre sous vos yeux le tableau affligeant de l'excès de misère du peuple de Locronan. La cause générale des calamités publiques, la cherté des grains, le fléau qui désole la Bretagne depuis quelques années, n'est pas l'unique source des malheurs qui font gémir les misérables que je plains. C'est leur commerce, anéanti depuis plusieurs années ; ils fournissaient pour Brest au moins cinquante pièces de toile chaque semaine. (...). Il y a bientôt trois ans qu'on n'en a pas demandé en tout cent pièces. (...) Aussi ai-je la douleur de voir (...) des malheureux qui annoncent leur misère par des sanglots et (...) qui me disent qu'ils n'ont point mangé depuis vingt-quatre heures »<ref>Cité par Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f205.pagination</ref>. }}
{{Citation bloc|J'ai trop tardé à mettre sous vos yeux le tableau affligeant de l'excès de misère du peuple de Locronan. La cause générale des calamités publiques, la cherté des grains, le fléau qui désole la Bretagne depuis quelques années, n'est pas l'unique source des malheurs qui font gémir les misérables que je plains. C'est leur commerce, anéanti depuis plusieurs années ; ils fournissaient pour Brest au moins cinquante pièces de toile chaque semaine. […]. Il y a bientôt trois ans qu'on n'en a pas demandé en tout cent pièces. […] Aussi ai-je la douleur de voir () des malheureux qui annoncent leur misère par des sanglots et […] qui me disent qu'ils n'ont point mangé depuis vingt-quatre heures »<ref>Cité par Daniel Bernard, « Notes sur les fabriques de toiles de Locronan », ''Bulletin de la Société archéologique du Finistère'', 1918 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f205.pagination en ligne]).</ref>. }}


La place, dotée en son centre de l'ancien puits communal, longtemps seule source d'eau potable de la cité, prend toute sa dimension chaque deuxième dimanche de juillet lors des [[Troménies]], mais encore plus toutes les six années lors de la Grande [[Troménie]] (la dernière a eu lieu en [[2007]], la prochaine en 2013). La place est bordée de 14 maisons en granit qui composent un ensemble architectural remarquable, témoignant de la richesse des marchands de toile et autres notables qui les firent édifier aux {{s|XVII|e}} et {{s|XVIII|e}} dont le Bureau des toiles et l'hôtel de la [[Compagnie des Indes]]<ref>http://www.artouest.org/finistere/locronan-qlieu-de-ronanq-histoire-de-saint-ronan-29.html</ref>. L'actuelle rue Moal était la rue des tisserands.
La place, dotée en son centre de l'ancien puits communal, longtemps seule source d'eau potable de la cité, prend toute sa dimension chaque deuxième dimanche de juillet lors des [[Troménies]], mais encore plus toutes les six années lors de la Grande [[Troménie]] (la dernière a eu lieu en 2019, la prochaine en 2025 donc). La place est bordée de 14 maisons en granit qui composent un ensemble architectural remarquable, témoignant de la richesse des marchands de toile et autres notables qui les firent édifier aux {{s-|XVII|e}} et {{s-|XVIII|e}} dont le Bureau des toiles et l'hôtel de la [[Compagnie des Indes]]<ref>http://www.artouest.org/finistere/locronan-qlieu-de-ronanq-histoire-de-saint-ronan-29.html</ref>. L'actuelle rue Moal était la rue des tisserands.


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File:Bretagne Finistere Locronan 2005 005a.jpg|Église Saint-Ronan
Fichier:L'Église Saint-Ronan de Locronan - Finistère - Mars 2017 - 01.jpg|Église Saint-Ronan.
File:Bretagne Finistere Locronan 2005 007.jpg|La façade de l'église Saint-Ronan
Fichier:L'Église Saint-Ronan de Locronan - Finistère - Mars 2017 - 02.jpg|La façade de l'église Saint-Ronan.
File:Bretagne Finistere Locronan 09002.jpg|Le clocher de l'église Saint-Ronan
Fichier:Bretagne Finistere Locronan 09002.jpg|Le clocher de l'église Saint-Ronan.
File:Bretagne Finistere Locronan3 tango7174.jpg|Église de Locronan,<br />Autel du Rosaire
Fichier:Bretagne Finistere Locronan3 tango7174.jpg|Église de Locronan, <br />autel du Rosaire.
File:Bretagne Finistere Locronan 09013.jpg|Vitrail dans l'église Saint-Ronan
Fichier:Bretagne Finistere Locronan 09013.jpg|Vitrail dans l'église Saint-Ronan.
File:Locronan Rue Saint-Maurice.JPG|La rue Saint-Maurice à Locronan.
File:Locronan Maison ancienne.JPG|Une maison ancienne du bourg à Locronan.
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{{message galerie}}


=== Les autres évènements du {{sp-|XVI|e|au|XVIII|e}} ===
=== La Révolution française ===


Lors des [[Guerres de la Ligue]], en décembre 1593, après avoir saccagé la ville du [[Le Faou|Faou]], « pendant quinze jours, les paroisses de [[Châteaulin]], [[Plomodiern]], [[Plonévez-Porzay|Plounévez]], [[Quéménéven]], Locronan, furent en quelque sorte saignées à blanc par une soldatesque effrénée. Les brigands "raflèrent" tout ce qu'ils rencontrèrent, ne laissant après eux "que ce qui était trop chaud ou trop pesant" ». Ces troupes de soldats brigands étaient commandées par [[Anne de Sanzay de la Magnane]], capitaine du [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]], qui avait obtenu la permission de passer avec ses troupes par Châteaulin<ref>{{Article |auteur1=P. Mercier |titre= Récits bretons. La Ligue à Quimper et dans le diocèse de Cornouaille (1589-1598) |périodique= Etudes religieuses, historiques et littéraires|date= 1 janvier 1872|pages=113 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113594d/f113.image.r=Qu%C3%A9m%C3%A9n%C3%A9ven?rk=4291866;4 |consulté le=17 février 2022 }}.</ref>.
Le {{date|28|juillet|1792}} l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] décide la création de la commune de Locronan agrandit le territoire de l'ancienne paroisse : « Locronan comprendra, outre son ancien territoire, les villages de Mesandren, la Villeneuve, Trobalo, Bourlan-Bihan, Tyhoc, Krellous et leurs dépendances, distraites de la paroisse de Quéménéven. (...) Locronan comprendra en sus tout le territoire bordé au nord par le ruisseau coulant du moulin du Prieuré au moulin Pont, à celui de Trefféol et à ceux de Quissinic et Moëlien ; (...) tout le territoire, tant de la paroisse de Plonévez [''[[Plonévez-Porzay]]''] que de la succursale de [[Kerlaz]], situé au couchant et bordé par l'eau nommée Bourou-Briant (...). La chapelle de Kergoat sera conservée comme oratoire où le curé de Locronan enverra un prêtre tous les dimanches et fêtes pour y dire la messe (...) »<ref>"[[Archives parlementaires de 1787 à 1860]]", Assemblée nationale législative, série 1, tome 47, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49562w/f217.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.


Le célèbre prédicateur [[Julien Maunoir]] est venu prêcher à deux reprises à Locronan en 1659 et 1679<ref>R.P.G. Le Roux, ''Recueil des vertus et des miracles du R. P. Julien Maunoir'', L. Prud'homme, Saint-Brieuc, 1848 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5624088k/f276.image.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.
=== Les autres évènements du {{s mini-|XVI|e}} au {{s-|XVIII|e}} ===


La seigneurie de Kergaradec était une sergentise féodée<ref group=Note>Les sergents féodés étaient des nobles chargés par le duc de Bretagne (puis par le roi de France à partir du XVIe) de certaines fonctions financières locales.</ref> pour les paroisses de Cast, Quéménéven, Plonévez-Porzay et Locronan-Coatnevet, selon des [[aveu]]s de 1735 et 1752<ref>{{Ouvrage |auteur1= Raymond Delaporte |titre= Les sergents, prévôts et voyers féodés en Bretagne des origines au début du XVe siècle : thèse pour le doctorat présentée... le 21 janvier 1938...|éditeur= Université de Rennes. Faculté de droit et des sciences économiques|année= 1938|isbn= |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3072135p/f184.image.r=Qu%C3%A9m%C3%A9n%C3%A9ven?rk=2789713;2 }}.</ref>.
Le célèbre prédicateur [[Julien Maunoir]] est venu prêcher à deux reprises à Locronan en [[1659]] et [[1679]]<ref>R.P.G. Le Roux, "Recueil des vertus et des miracles du R. P. Julien Maunoir", L. Prud'homme, Saint-Brieuc, 1848, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5624088k/f276.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.


En mars [[1757]], une épidémie de [[typhus]] propagée par le retour à [[Brest]] en provenance d'Amérique de l'escadre d'[[Emmanuel Auguste Dubois de La Motte]] fait plusieurs centaines de morts dans la région de Locronan (73 à Plonévez-Porzay, 117 à Plomodern, 35 à Ploéven, un nombre non précisé à Locronan et dans les autres paroisses voisines)<ref>A. Dupuy, ''Les épidémies en Bretagne au {{s-|XVIII|e}}'', Annales de Bretagne, novembre 1866, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214900h/f37.pagination.r=Locronan.langFR</ref>. En novembre [[1834]], une épidémie de [[choléra]] fait 15 victimes à Locronan<ref>Henri Monod, "Le choléra : histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886", Imprimerie administrative, Melun, 1892, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5578605r/f28.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
En mars 1757, une épidémie de [[typhus]] propagée par le retour à [[Brest]] en provenance d'Amérique de l'escadre d'[[Emmanuel Auguste Dubois de La Motte]] fait plusieurs centaines de morts dans la région de Locronan : 73 à Plonévez-Porzay, 117 à Plomodiern, 35 à Ploéven ; à Locronan et dans les paroisses voisines, le nombre n'est pas précisé<ref>A. Dupuy, « Les épidémies en Bretagne au {{s-|XVIII|e}} », ''Annales de Bretagne'', novembre 1866 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214900h/f37.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.


La « maladie de Brest » (le [[typhus]]) gagna en février 1758 la [[presqu'île de Crozon]] et dans les premiers jours de mars se répandit dans la [[subdélégation]] du [[Le Faou|Faou]]. « Le 19 mars il a déjà envahi [[Plomodiern|Ploumodiern]], [[Ploéven]], [[Plonévez-Porzay|Plounévez-Porzay]], Locronan, [[Saint-Nic]], [[Dinéault|Dinéaud]]. Le chirurgien envoyé dans cette région compte déjà 73 morts et 100 malades à Plounévez-Porzay, 117 morts et 127 malades à Ploumodiern, 35 morts à Ploéven »<ref>A. Dupouy, ''Les épidémies en Bretagne au {{s-|XVIII|e}}'', revue "[[Annales de Bretagne]]", n° de novembre 1886, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214900h/f37.image.r=Ploeven?rk=1802584;0</ref>.
=== Le {{s-|XIX|e}} ===


En [[1860]], l'école privée tenue par les Sœurs reçoit 120 enfants des deux sexes grâce à la création d'une "Maison de charité" alors que quelques années avant elle ne recevait qu'à peine 30 élèves<ref>Rapports et délibérations du [[Conseil général (France)|Conseil général]] du Finistère, année 1861, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5562885b/f177.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
En 1759, une ordonnance de [[Louis XV]] ordonne à la paroisse de Locrenan [Locronan] de fournir 20 hommes et de payer 131 [[livre tournois|livres]] pour « la dépense annuelle de la [[garde-côtes#France|garde-côte]] de Bretagne »<ref>"Ordonnance… portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2</ref>.


=== Le {{s-|XX|e}} ===
=== La Révolution française ===


Le {{date-|28|juillet|1792}} l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] décide la création de la commune de Locronan agrandit le territoire de l'ancienne paroisse : {{Citation|Locronan comprendra, outre son ancien territoire, les villages de Mesandren, la Villeneuve, Trobalo, Bourlan-Bihan, Tyhoc, Krellous et leurs dépendances, distraites de la paroisse de Quéménéven. […] Locronan comprendra en sus tout le territoire bordé au nord par le ruisseau coulant du moulin du Prieuré au moulin Pont, à celui de Trefféol et à ceux de Quissinic et Moëlien ; […] tout le territoire, tant de la paroisse de Plonévez [''[[Plonévez-Porzay]]''] que de la succursale de [[Kerlaz]], situé au couchant et bordé par l'eau nommée Bourou-Briant […]. La chapelle de Kergoat sera conservée comme oratoire où le curé de Locronan enverra un prêtre tous les dimanches et fêtes pour y dire la messe […]}}<ref>''[[Archives parlementaires de 1787 à 1860]]'', Assemblée nationale législative, série 1, tome 47 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49562w/f217.image.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.
Le service télégraphique ouvre en [[1904]].


=== Le {{s-|XIX|e}} ===
Un [[Gorsedd de Bretagne|Gorsedd]] s'est tenu à Locronan le {{date|6|août|1912}} sous la présidence d'[[Yves Berthou]] (grand [[druide]] sous le nom de ''Kaledvoulc'h'') et en présence de nombreux [[barde]]s dont [[Jaffrennou]] (''[[Taldir]]'')<ref>"L'action régionaliste" n°1, janvier 1912, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1193228/f38.r=Locronan.langFR et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1193228/f57.r=Locronan.langFR</ref>. Le choix de Locronan était évidemment symbolique.
Le [[desservant]] de Locronan écrit le {{date-|3 octobre 1806}} : « Il est notoire que cette commune est d'une pauvreté extrême et que la misère va tous les jours en augmentant d'une manière si effrayante (...) » en raison de la ruine de l'industrie des toiles à voiles<ref>{{Ouvrage |auteur1=Yves Le Gallo |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |éditeur=Éditions Bordessoules |année= 1991 |passage= page 367|isbn= 2-903504-37-7 |lire en ligne= }}.</ref>.
[[File:Locronan 103 Félix Benoist 1865.JPG|vignette|[[Félix Benoist]], ''L'Église de Locronan'' (1865), lithographie.]]
[[Jean-François Brousmiche]] décrit ainsi Locronan en 1830, insistant sur la misère de la population à l'époque :
{{Citation bloc|Locronan est situé à moitié de la haute montagne qui porte le même nom. C'est un gros bourg qui peut renfermer cent cinquante maisons. Une place assez belle, une église gothique le décorent. Toutes les maisons y sont bâties en pierres et celles qui cernent la place présentent un aspect régulier. On ne trouve à Locronan d'autre eau bonne à boire que celle d'un puits établi sur la place même. La population de ce bourg est misérable ; les femmes, les enfants en haillons y sont un spectacle de dégoût : tous tendent la main au petit nombre de voyageurs traversant cette bourgade ; on y est harcelé par la foule des mendiants<ref>[[Jean-François Brousmiche]], ''Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831'', réédition Morvran, 1977.</ref>.}}
En novembre 1834, une épidémie de [[choléra]] fait 15 victimes à Locronan<ref>Henri Monod, ''Le choléra : histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886'', Melun, Imprimerie administrative, 1892 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5578605r/f28.image.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.


En 1860, l'école privée tenue par les Sœurs reçoit 120 enfants des deux sexes grâce à la création d'une maison de charité, alors que quelques années avant elle ne recevait qu'à peine 30 élèves<ref>''Rapports et délibérations du [[Conseil départemental|Conseil général]] du Finistère'', année 1861 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5562885b/f177.pagination.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>.
Soixante-douze soldats de Locronan sont [[morts pour la France]] dont 48 pendant la [[première guerre mondiale]], 17 pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et 7 pendant les autres conflits du {{s-|XX|e}}<ref>http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?act=view&insee=29134&pays=France&dpt=29&idsource=41469&table=bp06&lettre=&debut=0</ref>.


== Les Troménies ==
=== Le {{s-|XX|e}} ===
{{Article détaillé|Troménie}}
=== Origine et historique de la Grande Troménie ===
Locronan est célèbre pour sa ''Grande [[Troménie]]'', une procession se déroulant autour des limites d'un ancien espace sacral, devenu un [[minihi]] (''Tro minihi'', devenu "Troménie"), tous les six ans. Entre deux grandes Troménies se déroule annuellement la petite Troménie, le 2{{e}} dimanche de juillet.


==== La Belle Époque ====
Bien que le rituel contemporain de la Troménie soit éminemment catholique, son circuit aurait des racines [[Celte|celtiques]], si l'on suit l'hypothèse du chercheur [[Donatien Laurent]] ; d’ailleurs la forêt de Nevet conserve la trace [[Toponyme|toponymique]] d'un ''[[nemeton]]'', espace sacré dans lequel les [[druide]]s officiaient.
[[File:Langue bretonne Châteaulin.jpg|vignette|Protestation de 12 maires de l'arrondissement de Châteaulin (dont le maire de Locronan) qui déclarent refuser d'indiquer sur les certificats de résidence des curés s'ils utilisent la langue bretonne lors de l'instruction religieuse (catéchisme, sermons).]]
Le service télégraphique ouvre en 1904.


Par [[arrêté préfectoral]] du {{date-|31 juillet 1904}}, l'école des filles de Locronan fut laïcisée en vertu de la [[loi sur les congrégations]]<ref>''[[Journal officiel de la République française]]''. Lois et décrets, n° du 2 septembre 1904 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62423436/f8.image.r=Tr%C3%A9guennec?rk=64378;0 en ligne]).</ref>.
Des celtisants ont associé la procession estivale de la grande troménie à sa consœur irlandaise du [[Croagh Patrick]], qui se déroule chaque premier août, c'est-à-dire à la fête celtique de [[Lugnasad]] ; saint Ronan pourrait être un avatar du dieu [[Lug (dieu)|Lug]].
<br />


Une [[Gorsedd de Bretagne|Gorsedd]] s'est tenu à Locronan le {{date-|6|août|1912}} sous la présidence d'[[Yves Berthou]] (grand [[druide]] sous le nom de ''Kaledvoulc'h'') et en présence de nombreux [[barde (druidisme)|barde]]s dont [[Jaffrennou]] (''[[Taldir]]'')<ref>''L'action régionaliste'', {{n°}}1, janvier 1912 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1193228/f38.r=Locronan.langFR et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1193228/f57.r=Locronan.langFR en ligne]).</ref>. Le choix de Locronan était évidemment symbolique.
La "jument de pierre", dite aussi "chaise de Ronan", serait le reste d'un [[phallus]] géant associé à un culte de la fécondité qui aurait dominé Locronan à l'époque néolithique et cassé en trois morceaux dont deux auraient disparus, débités. Les [[Celtes]], puis les Chrétiens auraient conservé ce culte. Jules Barbot en 1901 écrit : « Au commencement du {{s|XIX|e}}, les femmes stériles se frottaient sur deux rochers de Locronan. (...). Il y a peu d'années, les jeunes épousées venaient se frotter le ventre à la "jument de pierre" (...) ; les femmes stériles se couchaient sur elle pendant trois nuits consécutives, avec l'espoir de devenir mères »<ref>Jules Barbot, "Légendes et superstitions préhistoriques", Revue des traditions populaires, février-mars 1901, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5833032n/f4.r=Locronan.langFR</ref>. Cette croyance ne concernait pas que les classes populaires : [[Jacques Cambry]] raconte que la mère du [[duc de Coigny]] était née vingt ans après le mariage de son père dont l'épouse était venue pratiquer cette coutume<ref>Jacques Cambry, ''Voyage dans le Finistère ou État de ce département en [[1794]] et [[1795]]'', imprimerie-librairie du Cercle Social, an VII (1799), page 278</ref>. Encore récemment, des femmes s'asseyaient sur la "chaise de Ronan" et en faisaient le tour pour s'assurer d'une maternité, alors attribuée à l'intercession de saint Ronan<ref name="Au_temps_des_Celtes"/>.


==== Les morts de Locronan pendant les guerres du {{s-|XX|e}} ====
L'affluence était telle lors des Grandes Troménies qu'elle provoquait souvent des désordres comme le prouve ce témoignage du chef de la brigade de Châteaulin en date du {{date|14|juillet|1737}}: « Le sieur recteur de Locronan (...) désiroit que deux de mes cavaliers eussent précédé les reliques assez près des bannières (...) affin d'y empêcher le tumulte et le désordre qui s'étoit rencontrées dans les autres Troménies passées (...) et les empescher d'être foulés, ainsi que les reliques d'estre renversées, rapport à la grande affluence qui s'y trouve »<ref>Armand Corre et Paul Aubry, ''Documents de criminologie rétrospective (Bretagne, {{s2-|XVII|e|XVIII|e}})'', A. Stork, Lyon, 1895, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5824885k/f126.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
[[File:Locronan reposoir avec statue en bois peint (grande Troménie).jpg|thumb|Troménie : reposoir avec statue en l'honneur des trépassés (vers 1903)]]
[[Gustave Geffroy]] a décrit la Troménie en [[1903]] :
{{citation bloc|Il y a, le deuxième dimanche de juillet, le pardon annuel de la Troménie, et il y a, à la même date, la Grande Troménie qui a lieu tous les sept ans [''chaque septième année, donc tous les six ans en fait'']. Le chemin parcouru par la procession est aussi celui que firent les deux bœufs attachés à une charrette, qu'on laissa cheminer à leur guise, et qui conduisirent le corps du saint à Locronan, après avoir fait le tour de la montagne, à travers les rochers sur lesquels les roues ont laissé des empreintes. Tous les pèlerins, et il en est venu jusqu'à 40 000, croient d'ailleurs que ce sentier de [[saint Ronan|saint Renan]] conduit au ciel. [[Anatole Le Braz]], dans son ''Pays des pardons'', nous apprend que « dès le {{s-|XII|e}} la Troménie septennale prenait rang parmi les plus grandes assemblées religieuses de Bretagne. on s'y rendait par clans des points les plus éloignés de l'[[Trégor|Extrême-Trégor]], du fond des [[Vannetais|landes vannetaises]] ». Une année, on fut tout surpris d'y voir arriver une jeune femme escortée de gens d'armes, précédée d'un escadron de trompettes... « Elle était gente et accorte, avec des yeux clairs, très doux et un joli front têtu de Bretonne. Quand les porteurs de reliques eurent défilé, elle vint se joindre à un groupe de fermières qui, habillées d'étoffes rouges aux chamarrures d'or, formaient une garde d'honneur à la statue de [[sainte Anne]]. Les gars, préposés aux bannières, se détournaient sans cesse pour la regarder. Ils apprirent au retour qu'elle avait nom la [[duchesse Anne]] et qu'elle était mariée au roi de France ». La procession part de l'église, s'arrête à maints endroits, entre autres à la roche appelée la "Jument de pierre", à laquelle on attribue un pouvoir fécondant : les jeunes femmes viennent s'y frotter, des femmes stériles sont venues y coucher trois nuits de suite. Les écrivains catholiques dénoncent ces pratiques comme ridicules, mais rien n'a fait jusqu'à présent contre l'usage. Plus loin, c'est la pierre où saint Renan aimait à se reposer, et où viennent s'asseoir les malades affligés d'affections nerveuses. Enfin, il est dit que les gens de la paroisse, à qui échoit l'honneur de porter la bannière, jouiront pendant sept ans de toute sortes de bienfaits : bonnes récoltes, pêches heureuses, enfants mâles<ref>Gustave Geffroy, "La Bretagne du Centre", dans "Le Tour du monde", Hachette, Paris, juillet 1903, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34446z/f197.pagination</ref>.}}
<gallery>
File:La Grande Troménie à Locronan en 1903.jpg|La Troménie en 1903
File:Pèlerin montant les marches de l'église de Locronan en 1903.jpg|Pèlerin montant les marches de l'église en 1903
File:Le Christ à la colonne, statue en bois pour n reposoir de la Troménie.jpg|Troménie : reposoir avec statue du Christ à la colonne (vers 1903)
File:Pèlerins à Locronan faisant le tour de la jument de pierre en 1903.jpg|Pèlerins faisant le tour de la "jument de pierre" (1903)
File:Procession avec les porteurs de bannières.jpg|Troménie : procession avec les porteurs de bannières (vers 1903)
File:Le péage obligatoire devant une chapelle rustique.jpg|Troménie : le péage obligatoire devant une chapelle rustique et provisoire (vers 1903)
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{{message galerie}}


Soixante-douze soldats de Locronan sont [[morts pour la France]] dont 48 pendant la [[Première Guerre mondiale]] (ce qui représente 7,3 % de la population totale de 1911), 17 pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et 7 pendant les autres conflits du {{s-|XX|e}}<ref>[http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?insee=29134&dpt=29&idsource=41469&table=bp06 Memorialgenweb.org] - Locronan : monument aux morts.</ref>.
La revue "Le mois littéraire et pittoresque" publie en juillet [[1905]] un long article décrivant la grande Troménie :
{{Citation bloc|La chapelle d'où sort le quêteur est une sorte de reposoir. Sur une tonnelle de forme arrondie faite de bois vert coupé (..), un drap est jeté. L'ouverture est ornée de quelques branchages. Sous cet abri, une table couverte d'une serviette piquée elle aussi de quelques feuillages supporte une statue de saint Pierre, une statue de bois d'un art hésitant et grossier revêtue d'une enluminure naïve. Les deux quêteurs (...) passeront leur journée, guettant tous les pèlerins et agitant sans cesse leur sonnette. Sur tous les chemins qui mènent à Locronan retentissent ces tintements de clochettes (...). Ce sont les saints des paroisses avoisinantes que l'on a invité à célébrer le pardon de saint Ronan. D'ailleurs, s'ils n'étaient pas invités, ils y viendraient d'eux-mêmes, assurent les Bretons car c'est la coutume des saints de ce pays de se rendre visite au jour de leur pardon<ref>A. Desaintes, "La plus longue procession de France", Le mois littéraire et pittoresque, juillet 1905, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58074259/f355.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.}}


==== L'entre-deux-guerres ====
Lors de la grande Troménie de [[1911]], qui dure une semaine, l'affluence est estimée à 20 000 pèlerins le premier dimanche, à 15 000 le second dimanche<ref>Journal [[La Croix]] n° 8696 du 25 juillet 1911, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k258051w/f5.r=Locronan.langFR</ref>.


Le {{date-|8 janvier 1929}}, Locronan reçoit par décret une partie du territoire de la commune de Plonévez-Porzay. La superficie de Locronan passe de 330 à 808 hectares<ref>[http://www.archives-finistere.fr/medias/medias.aspx?INSTANCE=exploitation&PORTAL_ID=portal_genere_EACCPF_C000145.xml archives-finistere.fr].</ref>.
La dernière grande Troménie a eu lieu en juillet 2007 et la prochaine aura lieu en 2013. À cette occasion une cérémonie religieuse est organisée avant le départ de la procession vers 14 heures. Sur un parcours de 12 km, les pèlerins suivent un cortège formé par les bannières des communes environnantes portées tout au long du trajet par les habitants revêtant pour l'occasion le costume traditionnel breton.
{{saut|20px}}
<gallery mode="packed" heights="200" caption="">
File:Locronan imeuble PA00090081 (détail ancienne carte postale) (2).jpg|Immeuble PA00090081, place de l'Église, cad. I 104, 105
File:410 Tisserands de Locronan Villard.jpg|Tisserands de Locronan, carte postale, collection Villard.
File:Locronan Une chapelle de piété Troménie 1929.jpg|Une chapelle de piété lors de la [[Troménie de Locronan|Grande Troménie]] de 1929 (dessin publié dans le journal ''[[L'Ouest-Éclair]]'' du {{date-|4 août 1929}}).
</gallery>


==== L'après Seconde Guerre mondiale ====
=== L'itinéraire et les stations de la Grande Troménie ===
L'itinéraire, qui part de la chapelle du Pénity, suit les anciens sentiers censés avoir été empruntés par saint Ronan lui-même et il est interdit de prendre des raccourcis. Il est marqué par 12 « stations majeures » de la « voie sacrée » veillées par un fabricien muni d'une cloche pour signaler sa présence et 44 reposoirs constitués de huttes de branchages recouvertes de draps blancs et abritant des statues venant de Locronan et des paroises voisines.
Le détail des 12 stations majeures, les rites à suivre et la carte de l'itinéraire, qui passe aussi par la "jument de pierre", suivi sont consultables sur un site Internet<ref name="Souchon_Ronan">http://chrsouchon.free.fr/ronanf.htm</ref>.
* Première station : [[Eutrope de Saintes|Saint Eutrope]]
* Deuxième station : Le Père éternel (statue de l'[[Ecce Homo]])
* Troisième station : [[Germain d'Auxerre|Saint Germain d'Auxerre]]
* Quatrième station : [[Sainte-Anne-la-Palud]]
* Cinquième station : Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (une chapelle lui est dédiée à Locronan)
* Sixième station : [[saint Miliau|saint Milliau]]
* Septième station :[[Jean (évangéliste)|saint Jean l'évangéliste]]
* Huitième station :[[Guénolé de Landévennec|saint Guénolé]]
* Neuvième station : [[saint Ouen]]
* Dixième station : ''Plas ar c'horn'' (le "lieu de la corne", qui commémore l'endroit où la corne du bœuf de saint Ronan se brisa).
* Onzième station : [[saint Théleau]]
* Douzième station : [[saint Maurice]]


Touristiquement, Locronan joue la carte de l'image du passé : processions, dont ses [[Troménie de Locronan|Troménies]], artisanat d'art, bois et tissus, autour d'une place de la Renaissance<ref>{{ouvrage|auteur=[[André Meynier]]|titre=Atlas et géographie de la Bretagne|éditeur=Flammarion|date=1976|passage=94}}.</ref>.
=== La petite Troménie ===


=== Le {{s-|XXI|e}} ===
Son itinéraire est beaucoup plus court, sa longueur ne faisant qu'un tiers du parcours de la grande Troménie. La petite Troménie<ref>Maurice Dilasser, "Antiquité de la petite troménie de Locronan?", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXXIII, 1993</ref>. se déroule tous les ans le deuxième dimanche de juillet (par exemple le {{date|8|juillet|2012}})<ref>http://www.tourismebretagne.com/a-faire/les-evenements/les-grands-evenements/tromenie-de-locronan-petite-tromenie-8-juillet-2012</ref>.


Depuis 1914, il n'y avait plus d'artisans du [[lin textile|lin]] à Locronan. {{Pertinence contestée|Près d'un siècle plus tard, en 2009, [[Hervé Le Bihan]], jeune quadragénaire du village, a repris le métier à tisser. {{citation|Je travaille sur une commande au Japon, explique-t-il. Mais j'ai surtout des demandes d'habitants de la région. Ils veulent du tissage de type Locronan, à bandes de couleurs, la mémoire du village.}}}}<ref name="GEO p.140">''[[GEO (magazine)|GEO]]'', {{numéro|400}}, juin 2012, {{p.|140}}.</ref>
Voici une description de la petite Troménie de 2010 :

{{Citation bloc|En attendant la prochaine édition de la grande troménie en 2013, les costumes bretons richement brodés et les bannières colorées seront, cette année encore, de sortie pour le pardon de la petite troménie prévu demain. Au programme, dès 10h15, le baiser des bannières et l'accueil des communes voisines, à 10h30, messe à l'église de Locronan et, à 14h30, début de la procession dans les pas de la promenade qu'effectuait chaque matin saint Ronan. Une déambulation de 6km qui a su garder intact son caractère sacré. Les organisateurs précisent qu'il s'agit d'un «parcours sans grande difficulté mais contenant une portion de route ayant une pente proche de 10% sur près de 1,5km<ref>http://www3.letelegramme.com/local/finistere-sud/quimper/ville/locronan-pardon-de-la-petite-tromenie-demain-10-07-2010-985634.php</ref>.}}
== Les Troménies ==
[[Fichier:Locronan 101.JPG|vignette|gauche|Carte du parcours de la Troménie de Locronan datant de 1923 (par l'abbé Ronan Guéguen).]]
{{Article détaillé|Troménie de Locronan}}
Locronan est célèbre [[Troménie de Locronan|pour ses troménies]] : la ''Grande [[Troménie]]'', une procession se déroulant autour des limites d'un ancien espace sacral, devenu un [[minihi]] (''Tro minihi'', devenu « Troménie »), tous les six ans. Entre deux grandes Troménies se déroule annuellement la petite Troménie, le {{2e|dimanche}} de juillet.


== Démographie ==
== Démographie ==
{{Population de France/tableau}}<!-- Modèle affichant le tableau des données démographiques -->
{| align="center" rules="all" cellspacing="0" cellpadding="4" style="border: 1px solid #999; border-right: 2px solid #999; border-bottom:2px solid #999; background: #f3fff3"
|+ style="font-weight: bold; font-size: 1.1em; margin-bottom: 0.5em"| Évolution démographique de Locronan<ref>http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=19796</ref>:


{{Population de France/graphique}}<!-- Modèle affichant l'histogramme d'évolution démographique -->
! [[1793]] !! [[1800]] !! [[1806]] !! [[1821]] !! [[1831]] !! [[1836]] !! [[1841]] !! [[1846]] !! [[1851]] !! [[1856]] !! [[1861]] !! [[1866]] !! [[1872]] !! [[1876]] !! [[1881]] !! [[1886]] !! [[1891]] !! [[1896]]
|-
| align=center| 768 || align=center| 691 || align=center| 691 || align=center| 664 || align=center| 797 || align=center| 805 || align=center| 773 || align=center| 865 || align=center| 832 || align=center| 719 || align=center| 700 || align=center| 638 || align=center| 683 || align=center| 759 || align=center| 783 || align=center| 766 || align=center| 759 || align=center| 778
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! [[1901]] !! [[1906]] !! [[1911]] !! [[1921]] !! [[1926]] !! [[1931]] !! [[1936]] !! [[1946]] !! [[1954]] !! [[1962]] !! [[1968]] !! [[1975]] !! [[1982]] !! [[1990]] !! [[1999]]!! [[2007]] !! [[2008]] !! [[2009]]
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| align=center| 733 || align=center| 720 || align=center| 716 || align=center| 760 || align=center| 749 || align=center| 924 || align=center| 872 || align=center| 794 || align=center| 777 || align=center| 715 || align=center| 672 || align=center| 686 || align=center| 704 || align=center| 796 || align=center| 799 || align=center| 800 ||align=center| 800 || align=center| 798<ref>[[Population municipale]] millésimée 2009, voir journal [[Le Télégramme de Brest et de l'Ouest]] n°20683 du 30 décembre 2011</ref>
|-
| colspan=18 align=center| <small>Nombre retenu à partir de [[1968]] : [[Population sans doubles comptes]]
|}


'''Commentaire''' : La population de Locronan est restée remarquablement stable au fil des deux derniers siècles, sa population de 2008 étant à peine supérieure à celle de 1793. Dans l'intervalle, les variations survenues sont infimes, l'écart de l'année où la population était la plus faible (638 habitants en 1866, un minimum secondaire étant observé en 1968 avec 672 habitants) et celle où elle fut la plus élevée (924 habitants en 1931) n'étant que de 286 habitants. Cette stagnation est en fait un net déclin relatif, car la population de la France a nettement augmenté pendant les deux derniers siècles<ref>http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=3</ref>. Le bourg rassemble traditionnellement la majeure partie des habitants de la commune (533 des 766 habitants en 1886)<ref>B. Girard, "La Bretagne maritime, 1889, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f303.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>. La vocation touristique de la ville la transforme quelque peu en "ville-musée"; des logements récents ont toutefois été construits à la périphérie (72 nouvelles résidences principales entre 1990 et 2004 sur un total de 342) mais 22,5 % des logements sont des résidences secondaires en 2007 (107 résidences secondaires pour 354 résidences principales)<ref>http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=6&rechercher=Rechercher</ref>.
'''Commentaire''' : La population de Locronan est restée remarquablement stable au fil des deux derniers siècles, sa population de 2008 étant à peine supérieure à celle de 1793. Dans l'intervalle, les variations survenues sont infimes, l'écart de l'année où la population était la plus faible (638 habitants en 1866, un minimum secondaire étant observé en 1968 avec 672 habitants) et celle où elle fut la plus élevée (924 habitants en 1931) n'étant que de 286 habitants. Cette stagnation est en fait un net déclin relatif, car la population de la France a nettement augmenté pendant les deux derniers siècles<ref>http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=3</ref>. Le bourg rassemble traditionnellement la majeure partie des habitants de la commune (533 des 766 habitants en 1886)<ref>B. Girard, "La Bretagne maritime, 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f303.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>. 20 % des habitants ont moins de 20 ans<ref name="GEO p.140"/>. La vocation touristique de la ville la transforme quelque peu en « ville-musée » ; des logements récents ont toutefois été construits à la périphérie (72 nouvelles résidences principales entre 1990 et 2004 sur un total de 342) mais 22,5 % des logements sont des résidences secondaires en 2007 (107 résidences secondaires pour 354 résidences principales)<ref>http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=6&rechercher=Rechercher</ref>.


== Politique et administration ==
== Administration ==


=== Héraldique ===
=== Héraldique ===
{{Blason-ville-fr
{{Blason commune
|commune = Locronan
| img1=Blason ville fr Locronan (Finistère).svg
| image = Blason ville fr Locronan (Finistère).svg
| l1=100px
| blasonnement = De gueules à la force de tondeur ouvert en chevron d’argent accosté de deux navettes d’or.
| legende=Blason de Locronan
|explications = Les bobines et le compas rappellent que Locronan était une riche cité bâtie sur le filage et le tissage des voiles pour la marine. Il existe une variante avec en chef d'argent cinq mouchetures d'hermine de sable.
| texte='''Blason de Locronan'''. <br>''De gueules à la force de tondeur (au compas ouvert en chevron) d’argent accosté de deux bobines de navette d’or.'' <br>NB : il existe des blasons portant des armes pour la ville<ref>[http://quaranta1.chez-alice.fr/ecussons/index.html Ecussons à coudre]</ref>
}}
}}

=== Liste des maires ===
=== Liste des maires ===
[[File:Bretagne Finistere Locronan 2005 018a.jpg|thumb|La mairie et le musée]]
[[Fichier:Bretagne Finistere Locronan 2005 018a.jpg|vignette|La mairie et le musée.]]
{{EluDebut |Titre= Liste des maires successifs}}
{{ÉluDébut |Titre= Liste des maires successifs}}
{{Élu |Début=avant 1905 |Fin= après 1905 |Identité=Brélivet | Parti = |Qualité= }}
{{Élu |Début=avant 1905 |Fin= après 1905 |Identité=M. Brélivet | Parti = |Qualité= }}
{{Elu |Début=1912 |Fin=1944 |Identité=[[Charles Daniélou]] |Parti= |Qualité=Député, plusieurs fois ministre }}
{{Élu |Début=1912 |Fin=1944 |Identité=[[Charles Daniélou]]<ref group=Notes>Père du [[Jean Daniélou|cardinal Daniélou]] et fils de Eugène Lucien Napoléon Daniélou, qui fut à trois reprises maire de [[Douarnenez]].</ref> |Parti=[[Alliance démocratique (France)|AD]] |Qualité=Député, plusieurs fois ministre }}
{{Elu |Début= |Fin= | Identité= |Parti= | Qualité= }}
{{Élu |Début=1947 |Fin=1965 |Identité= Jean Nicolas |Parti= |Qualité= }}
{{Elu |Début=1989 |Fin=2008 |Identité=Marcel Ferec| Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1977 |Fin=1989 |Identité=Guillaume Dagorn |Parti= |Qualité= }}
{{Elu |Début=2008 |Fin=2014 |Identité=Jean Luc Engelmann |Parti= |Qualité= }}
{{Élu |Début=1989 |Fin=2008 |Identité=Marcel Ferec| Parti=[[Divers gauche|DVG]]|Qualité= }}
{{Élu |Début=2008 |Fin=2014 |Identité=Jean-Luc Engelmann<ref name="maire2013"/> |Parti=[[Divers droite|DVD]] |Qualité= }}
{{Élu |Début=2014 |Fin=en cours |Identité=Antoine Gabriele |Parti=[[Divers droite|DVD]] |Qualité=Antiquaire }}
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== Monuments et lieux touristiques ==
== Monuments et lieux touristiques ==
{{article détaillé|liste des monuments historiques de Locronan}}
{{article détaillé|liste des monuments historiques de Locronan}}
* Le camp des Salles, ancien camp carolingien, entouré de triples remparts, désigné sous le nom ''Goarem-ar-Salud'',<ref>{{Base Mérimée|PA00090075}}.</ref>.
* '''L'[[Église Saint-Ronan de Locronan|Église Saint-Ronan]]''', {{XVe}}, protégée au titre des [[Monument historique (France)|Monument historique]]<ref>
*
* {{Mérimée|PA00090077}}
* L'[[Église Saint-Ronan de Locronan|église Saint-Ronan]], {{s-|XV}}, classée au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]]<ref>*{{Base Mérimée|PA00090077}}
* {{Mérimée|IA00005195}}</ref> et sa chapelle du Pénity où se trouve le tombeau de saint Ronan<ref name="Infobretagne"/>.
* La '''Place de l'église''' avec son puits <ref>{{Mérimée|PA00090079}} </ref> à margelle, détruit en [[1932]] par un car<ref>Journal [[La Croix]] n° 15223 du 9 octobre 1932, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4134898/f5.r=Locronan.langFR</ref>, mais reconstruit depuis.
*{{Base Mérimée|IA00005195}}.</ref> et sa chapelle du Pénity où se trouve le tombeau de saint Ronan<ref name="Infobretagne" />.
* La place de l'église avec son puits<ref>{{Base Mérimée|PA00090079}}.</ref> à margelle, détruit en [[1932]] par un car<ref>Journal [[La Croix]] {{}}15223 du 9 octobre 1932, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4134898/f5.r=Locronan.langFR</ref>, mais reconstruit depuis.
* La [[chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle]] ({{XVe|s}}, {{s2-|XVI|XVIII}}), classée monument historique<ref>{{Base Mérimée|PA00090076}}.</ref>, dédiée à [[Eutrope de Saintes|saint Eutrope]]. Les vitraux ont été réalisés en 1985 d'après des dessins du peintre [[Alfred Manessier]]. La chapelle abrite aussi de nombreuses statues en pierre dont celles de la [[Vierge à l'Enfant|Vierge-Mère]], de la [[Sainte-Trinité]] et une [[Descente de la croix|Descente de Croix]]. À proximité, le calvaire et la fontaine, offerte par un marchand toilier dénommé Conan, datent de 1698.
* Les '''immeubles de la place de l'église''' protégés au titre des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]]<ref>
* Les immeubles de la place de l'église protégés au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]]<ref>* {{Base Mérimée|PA00090080}}
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* {{Base Mérimée|PA00090097}}
</ref>{{,}}<ref>http://www.annuaire-mairie.fr/monument-historique-locronan.html</ref> et datent des {{s|XVII|e}} et {{s|XVIII|e}}, aux façades de granite gris bleuté.
</ref> et datant des {{s2-|XVII|XVIII}}, aux façades de granite gris bleuté.
* L''''Hôtel Gauthier'''<ref>{{Mérimée|PA00090078}} </ref>
* L'hôtel Gauthier<ref>{{Base Mérimée|PA00090078}}.</ref>.
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* La '''[[Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle]]''' ({{XVe}}, {{XVIe}} et {{XVIIIe}}), classée MH <ref>{{Mérimée|PA00090076}}</ref>, dédiée à [[Eutrope de Saintes|saint Eutrope]]. Les vitraux ont été réalisés en [[1985]] d'après des dessins du peintre [[Alfred Manessier]]. La chapelle abrite aussi de nombreuses statues en pierre dont celles de la [[Vierge à l'Enfant|Vierge-Mère]], de la [[Sainte-Trinité]] et une [[Descente de la croix|Descente de Croix]]. À proximité, le calvaire et la fontaine, offerte par un marchand toilier dénommé Conan, datent de [[1698]].
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File:Bretagne Finistere Locronan 09028.jpg|La chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et la fontaine Saint-Eutrope
Fichier:Bretagne Finistere Locronan 2005 034.jpg|La fontaine Saint-Eutrope devant la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.
File:Bretagne Finistere Locronan 2005 034.jpg|La fontaine Saint-Eutrope devant la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle
Fichier:Locronan - Chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle.jpg|[[Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle|Chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle.]]
File:Bretagne Finistere Locronan 2005 026a.jpg|Clocheton de la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle
Fichier:Bretagne Finistere Locronan 2005 026a.jpg|Clocheton de la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.
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* Les vestiges de la chapelle Saint-Maurice, dont il subsiste notamment une croix et un fût de calvaire, bordant l'actuelle Rue Saint-Maurice<ref>{{Lien web |titre=Locronan : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Châteaulin) |url=http://www.infobretagne.com/locronan.htm |site=infobretagne.com |consulté le=2023-03-14}}.</ref>. Vendue comme bien national, cette chapelle fut ruinée au cours de la première moitié du XIXe siècle. Elle jouxtait un cimetière, ou « champ de foire », aujourd'hui prairie au sud des vestiges<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Chapelles |url=http://www.memoires-locronan.fr/patrimoine/chapelles |site=Les mémoires de Locronan |date=2014-01-20 |consulté le=2023-03-14}}.</ref>. Un bénitier de cimetière a été découvert dans le talus de ce « Vieux-Cimetière » par Sylvain Pré, habitant du village, en 2020. Ce bénitier, aujourd'hui exposé au Musée d'art Charles Daniélou, daterait de l'époque moderne et porte des armoiries non identifiées (trois poissons posées en fasces, contournées à senestre)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=ArmmA |url=https://armma.saprat.fr/monument/9156/ |site=ArmmA |consulté le=2023-03-14}}.</ref>.
* Le [[Musée d'Art et d'Histoire de Locronan|musée d'Art et d'Histoire]], créé en 1934, présente les grands moments de l'histoire de Locronan au rez-de-chaussée et une centaine de tableaux et dessins représentant le Finistère au premier étage, ainsi que des faïences de Quimper<ref>https://www.locronan-tourisme.bzh/musee-art-et-histoire-locronan/</ref>. A l'occasion d'une réorganisation, le musée est baptisé « Musée d'art Charles Daniélou » le 22 février 2022, en hommage à celui qui fut maire de Locronan de 1912 à 1945<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le musée d’art et d’histoire baptisé Musée Charles-Daniélou |url=https://www.letelegramme.fr/finistere/locronan/le-musee-d-art-et-d-histoire-baptise-musee-charles-danielou-23-02-2020-12510176.php |site=Le Telegramme |date=2020-02-23 |consulté le=2023-03-14}}.</ref>.
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File:David Nillet La Tour carrée.jpg|[[Germain David-Nillet]], ''La Tour de Penmarc'h'' [à [[Saint-Guénolé (Penmarc'h)]]], huile sur toile, [[musée d'Art et d'Histoire de Locronan]].
File:200 Maxime Maufra La rue descendante à Locronan.jpg|[[Maxime Maufra]], ''La Rue descendante à Locronan'' (1906), huile sur toile, [[musée des Beaux-Arts de Quimper]].
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* La montagne de Locronan (''Menez Lokorn''), est un site classé par décret du {{date-|20 novembre 2007}} en raison de la {{Citation|qualité du site}}, de la {{Citation|vue exceptionnelle}}, de {{Citation|la vitalité de la légende de saint Ronan}} et de {{Citation|l'intérêt historique incontestable de la tradition séculaire de la Troménie}}<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-Montagne-de-Locronan-Menez.html developpement-durable.gouv.fr].</ref>.
{{message galerie}}
* La chapelle actuelle Ar Zonj (chapelle du Souvenir) située près de son sommet date de 1977 ; cette chapelle basse a remplacé une chapelle plus haute, mais trop exposée au vent et à la foudre, édifiée en 1911<ref>http://www.memoires-locronan.fr/patrimoine/chapelles</ref>.
* Le '''Camp des Salles''', désigné sous le nom ''Goarem-ar-Salud'' (ancien camp carolingien)<ref>{{Mérimée|PA00090075}}</ref>.
* Le moulin du Prieuré, situé au confluent du Stiff et de l'Apic, est équipé de deux [[moulin à rodet|pirouettes]] faisant tourner des roues horizontales<ref>{{lien web |titre=Moulin |url=http://www.memoires-locronan.fr/le-prieure-2/moulin |site=Les mémoires de Locronan |date=01-01-2014 |consulté le=05-08-2020}}.</ref>.
* Le '''musée d'art et d'histoire''', créé en 1934, présente les grands moments de l'histoire de Locronan au rez-de-chaussée et une centaine de tableaux et dessins représentant le Finistère au premier étage<ref>http://www.france-horizons.com/Bretagne/29-Finistere/Locronan/fr/musee-locronan.html</ref>.
* La '''montagne de Locronan''', '''(''Menez Lokorn'')''', est désormais un site classé (décret du 20 novembre 2007) en raison de la « qualité du site », de la « vue exceptionnelle », de « la vitalité de la légende de saint Ronan », de « l'intérêt historique incontestable de la tradition séculaire de la Troménie », etc<ref>http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-Montagne-de-Locronan-Menez.html</ref>...


== Événements et manifestations culturelles ==
== Locronan au cinéma ==
* Le [[Festival international du film de Bretagne]] a lieu chaque été pendant dix jours. Des réalisateurs du monde entier viennent à Locronan pour présenter leur film en avant-première<ref>{{Article|langue=français|titre=Au Festival du cinéma à Locronan, la parole est aux réalisateurs.|périodique=Le Télégramme|date=19 juillet 2022|lire en ligne=https://www.letelegramme.fr/finistere/locronan/au-festival-du-cinema-a-locronan-la-parole-est-aux-realisateurs-19-07-2022-13117161.php|accès url=limité}}</ref>.
* La tradition de l'[[arbre de mai]] de Locronan, célébrant au mois de mai l'arrivée des beaux jours, est inscrite à l’[[Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France]]<ref>Fiche d’inventaire de l’[http://www.culturecommunication.gouv.fr/Media/Disciplines-et-secteurs/Patrimoine-culturel-immateriel/Files/Fiches-inventaire-du-PCI/Arbre-de-mai-de-Locronan « Arbre de mai de Locronan »] au patrimoine culturel immatériel français, sur ''culturecommunication.gouv.fr'' (consultée le 26 octobre 2015)</ref>.
{{Article détaillé|Arbre de mai#Arbre de mai de Locronan}}


== Cinéma et télévision ==
[[Fichier:FRANCE - Bretagne - Locronan - Chapelle.JPG|thumbnail|Chapelle et croix visibles dans le film ''Un long dimanche de fiançailles''.]]
[[Fichier:FRANCE - Bretagne - Locronan - Chapelle.JPG|vignette|Chapelle et croix visibles dans le film ''[[Un long dimanche de fiançailles (film)|Un long dimanche de fiançailles]]''.]]


Locronan offre la particularité d'avoir la totalité de ses fils électriques enterrés depuis le tournage de [[Tess]] par [[Roman Polanski]] en 1979. La remarquable homogénéité des constructions dans la partie classée du village en fait un lieu de tournage idéal, notamment de films historiques. Tess est d'ailleurs nommé aux Césars 1980 dans la catégorie « meilleurs décors » (réalisés par Pierre Guffroy).
Locronan offre la particularité d'avoir la totalité de ses réseaux électrique et téléphonique enterrés depuis le tournage du film [[Tess (film)|''Tess'']], réalisé par [[Roman Polanski]] et sorti en 1979. L'homogénéité des constructions dans la partie classée du village en fait un lieu de tournage idéal, notamment de films historiques<ref>{{Lien web|langue = français|titre = Locronan, un décor de cinéma|url = http://www.locronan-tourisme.com/fr/locronan-et-le-cinema/decouvrir-quimper.html|site = Office de tourisme de Locronan|date = |consulté le = 09/12/2014|brisé le = 2023-11-23}}.</ref>.


Le film ''Tess'' est d'ailleurs nommé aux Césars 1980 dans la catégorie « meilleurs décors » (réalisés par Pierre Guffroy) et reçoit le [[César du meilleur film]] ainsi que le [[César du meilleur réalisateur]] ([[Roman Polanski]]) et le [[César de la meilleure photographie]] ([[Ghislain Cloquet]]).
La ville a servi de décors pour plusieurs films :

* ''[[Les Trois Mousquetaires (Diamant-Berger, 1921)|Les Trois Mousquetaires]]'' d'[[Henri Diamant-Berger]] ;
=== Longs-métrages ===
* ''[[Chouans]]'' de [[Philippe de Broca]] ;
Depuis le tournage du premier film, en 1921, la ville a servi de décors pour plus de 26 œuvres dont<ref name="maire2013">{{Lien web |langue=fr |titre=Après Stéphane Bern, Locronan veut séduire la France |url=https://www.ouest-france.fr/bretagne/apres-stephane-bern-locronan-veut-seduire-la-france-1450244 |site=[[Ouest-France]] |date=12-05-2013 |consulté le=04-12-2023}}.</ref> :
* ''[[Tess]]'' de [[Roman Polanski]] ;
* [[1921 au cinéma|1921]] : ''[[Vingt ans après]]'' d'[[Henri Diamant-Berger]]
* ''[[Bosco]]'' de [[Jose Rodriguez]] ;
* ''[[Un long dimanche de fiançailles (film)|Un long dimanche de fiançailles]]'' de [[Jean-Pierre Jeunet]] ;
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Dieu a besoin des hommes]]'' de [[Jean Delannoy]]
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[Le Voyage en ballon]]'' d'[[Albert Lamorisse]]
* ''Pêcheur d'Islande''.
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Qui ? (film, 1970)|Qui]]'' de [[Léonard Keigel]]
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Au bois dormant]]'' de [[Pierre Badel]]
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Vos gueules, les mouettes !]]'' de [[Robert Dhéry]]
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[L'Ancre de miséricorde#Adaptations|L’ancre de miséricorde]]'' de [[Bernard d’Abrigeon]]
* [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[Chère inconnue]]'' de [[Moshé Mizrahi (réalisateur)|Moshe Mizrahi]]
* 1979 : ''[[Tess (film)|Tess]]'' de [[Roman Polanski]]
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Rends-moi la clé]]'' de [[Gérard Pirès]]
* [[1988 au cinéma|1988]] : ''[[Chouans !]]'' de [[Philippe de Broca]]
* [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[Le Radeau de La Méduse (film)|Le radeau de la Méduse]]'' d'[[Iradj Azimi]]
* [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Le monde à l'envers (film)|Le monde à l'envers]]'' de [[Rolando Colla]]
* [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Un long dimanche de fiançailles (film)|Un long dimanche de fiançailles]]'' de [[Jean-Pierre Jeunet]]
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Livide (film)|Livide]]'' de [[Julien Maury]]
* [[2023 au cinéma|2023]] : ''[[Le Temps d'aimer (film, 2023)|Le Temps d'aimer]]'' de [[Katell Quillévéré]]

=== Téléfilms ===
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[D'Artagnan (mini-série)|D'Artagnan]]'' de [[Claude Barma]] ''(4 longs-métrages de 1 h 30)''
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Blanc, bleu, rouge]]'' de [[Yannick Andréi]] ''(feuilleton télévisé franco-allemand en 6 épisodes)''
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Les Dames à la licorne#Adaptation|Les Dames à la licorne]]'' de [[Lazare Iglesis]]
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Pêcheur d'Islande (téléfilm, 1996)|Pêcheur d'Islande]]'' de [[Daniel Vigne]]

=== Séries télévisées ===

* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[L'Île au Trésor]]'' de [[Jacques Bourdon (réalisateur)|Jacques Bourdon]] ''(série télévisée de 13 épisodes)''
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[La Femme en blanc#Séries télévisées|La femme en blanc]]'' de [[Pierre Gautherin]] ''(série télévisée de 13 épisodes)''
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La vie de Paul Gauguin]]'' de [[Roger Pigaut]] ''(série télévisée de 7 épisodes)''
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Silas (série télévisée)|Silas]]'' de [[Sigi Rothemund]] ''(série télévisée de 7 épisodes)''
* [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Compagnons du Nouveau Monde]]'' de [[Gabriel Axel]]
* [[2011 au cinéma|2011]] : ''[[L'Épervier (série télévisée)|L'Épervier]]'' de [[Stéphane Clavier]]<ref>[http://www.letelegramme.com/local/finistere-sud/quimper/ville/locronan-l-epervier-est-passe-10-04-2010-865492.php Locronan. L'Épervier est passé] ''Le Télégramme'', 10 avril 2010.</ref>{{,}}<ref>[http://www.finance-cinema.com/L-Epervier-secrets-de-tournage_a942.html France-Cinema], consulté le 24 novembre 2012.</ref>.

=== Émission de télévision ===
Lors de l'édition 2013 du ''[[Le Village préféré des Français|Village préféré des Français]]'' diffusé sur [[France 2]], la ville est classée {{2e}} sur 22<ref>{{lien web |titre=Le village préféré des Français |url=http://www.france2.fr/emissions/le-village-prefere-des-francais/accueil |site=france2.fr |consulté le=05-08-2020}}.</ref>.

=== Jeu Vidéo ===
Locronan apparait dans l'introduction du [[Coupe du monde 98 (jeu vidéo)|jeu officiel]] de la [[Coupe du Monde 1998]]<ref>https://www.letelegramme.fr/finistere/locronan/quand-locronan-apparait-dans-le-jeu-fifa-98-06-10-2022-13194314.php</ref>.


== Œuvres littéraires ==
== Œuvres littéraires ==
* [[Anatole Le Braz]] :''La Troménie de saint Ronan, le pardon de la montagne''<ref>[[Anatole Le Braz]], "Au pays des pardons", H. Caillère, Rennes, 1894, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102818k/f216.image.pagination</ref>.
* [[Anatole Le Braz]] : ''La Troménie de saint Ronan, le pardon de la montagne''<ref>[[Anatole Le Braz]], "Au pays des pardons", H. Caillère, Rennes, 1894, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102818k/f216.image.pagination</ref>.
* ''La légende de saint Ronan'' (en vers)<ref name="Souchon_Ronan"/>.
* ''La légende de saint Ronan'' (en vers)<ref name="Souchon_Ronan">{{lien web |titre=Buez Sant Ronan (fr) |url=http://chrsouchon.free.fr/ronanf.htm |site=chrsouchon.free.fr |consulté le=22-05-2021}}.</ref>.
* [[Ernest Capendu]] : ''Le marquis de Loc-Ronan'' par Ernest Capendu, A. Degorce-Cadot<ref>consultable http://ia700200.us.archive.org/16/items/lemarquisdelocro18215gut/18215-h/18215-h.htm</ref>
* [[Ernest Capendu]] : ''Le marquis de Loc-Ronan'' par Ernest Capendu, A. Degorce-Cadot<ref>consultable http://ia700200.us.archive.org/16/items/lemarquisdelocro18215gut/18215-h/18215-h.htm</ref>.
* [[Ernest Capendu]] : ''Marcof le Malouin''<ref>Ernest Capendu, Marcouf le Malouin, Bruller et Politzer, Paris, 1898, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5605828t/f38.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>, roman d'Ernest Capendu, évoque aussi à plusieurs reprises Locronan.
* [[Ernest Capendu]] : ''Marcof le Malouin''<ref>Ernest Capendu, Marcouf le Malouin, Bruller et Politzer, Paris, 1898, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5605828t/f38.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>, roman d'Ernest Capendu, évoque aussi à plusieurs reprises Locronan.
* [[Jules Breton (peintre)|Jules Breton]] a évoqué Locronan dans plusieurs de ses poèmes<ref>Jules Breton, "Œuvres poétiques", A. Lemerre, Paris, 1887, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1030335/f124.image.pagination.r=Locronan.langFR et http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1030335/f106.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Jules Breton]] a évoqué Locronan dans plusieurs de ses poèmes<ref>Jules Breton, ''Œuvres poétiques'', A. Lemerre, Paris, 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1030335/f124.image.pagination.r=Locronan.langFR et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1030335/f106.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Alphonse de Châteaubriant]] : ''Locronan'', Cahiers libres, 1928.
* [[Alphonse de Châteaubriant]] : ''Locronan'', Cahiers libres, 1928.
* Nathalie de Broc :''La sorcière de Locronan'', Presses de la Cité, 2009
* [[Nathalie de Broc]] : ''La sorcière de Locronan'', Presses de la Cité, 2009.
* [[Édouard Brasey]] : ''Les Pardons de Locronan'', roman, [[Calmann-Lévy]], 2013.

=== Les vies de saint Ronan ===
=== Les vies de saint Ronan ===


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== Œuvres artistiques ==
== Œuvres artistiques ==

=== Peinture ===
=== Peinture ===
* [[Maxime Maufra]] : ''Le village de Locronan'' (1896, collection particulière)
[[File:200 Maxime Maufra La rue descendante à Locronan.jpg|vignette|[[Maxime Maufra]] : ''La rue descendante à Locronan'' (1906, [[musée des Beaux-Arts de Quimper]]).]]
[[Fichier:418 Georges Dantu Locronan sous la neige.jpg|vignette|[[Georges Dantu]], ''Locronan sous la neige vers 1934'', [[musée d'Art et d'Histoire de Locronan]].]]
* [[Maxime Maufra]] : ''La rue descendante à Locronan''
De nombreux peintres ont représenté Locronan. Certains tableaux sont visibles au [[musée d'Art et d'Histoire de Locronan]]<ref>[http://www.villedelocronan.fr/locronan-informations-generales/musee villedelocronan.fr].</ref> et plus particulièrement la Grande Troménie<ref>Armel Morgant, Fanch Le Hénaff et Doantien Laurent, ''Locronan, la Troménie et les peintres'', Locus-Solus, 2013 {{ISBN|978-2-36833-007-4}}.</ref> :
* [[Maxime Maufra]] : plusieurs autres tableaux de lui représentent Locronan
<!-- liste non exhaustive, ne mentionner exclusivement que des œuvres référencées dans les collections publiques ou vérifiables par des sources secondaires. -->
* [[Louis-Marie Désiré-Lucas]] : ''Le village de Locronan'' ([[Péronne]] ; musée Alfred Danicourt), peinture 1ère moitié {{s-|XX|e}}
* Jean-Charles Duval : ''Paysage de Locronan'' ([[Rennes]] ; musée des beaux-arts), peinture 1ère moitié {{s-|XX|e}}
* [[Maxime Maufra]] : ''La rue descendante à Locronan'' (1906, [[musée des Beaux-Arts de Quimper]]) ;
* [[Louis-Marie Désiré-Lucas]] : ''Le village de Locronan'', {{1re}} moitié {{s-|XX}}, huile sur toile, [[Péronne (Somme)|Péronne]], [[musée Alfred-Danicourt]] ;
* Jacques Francki : ''Locronan, Finistère'' ([[L'Isle Adam]] ; musée Louis Senlecq), peinture, {{s-|XX|e}}
* Jean-Charles Duval, ''Paysage de Locronan'', {{1re}} moitié {{s-|XX}}, huile sur toile, [[Rennes]], [[Musée des Beaux-Arts de Rennes|musée des Beaux-Arts]] ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Automobile dans Locronan (esquisse)'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 3ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-734_p.jpg</ref>.
* [[Jacques Francki]] : ''Locronan, Finistère'', {{s-|XX}}, huile sur toile, [[L'Isle-Adam]], [[musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq]] ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Devant la châsse de saint Ronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-650_p.jpg</ref>.
* [[Émile Simon]], ''Locronan, le village de granit'', 1934, huile sur toile, {{dunité|38,5|55,5|cm}}, [[musée d'Art et d'Histoire de Locronan]] ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Eglise de Locronan (esquisse)'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-740_p.jpg</ref>.
* [[Louis-Marie Désiré-Lucas]], ''Locronan'', huile sur toile, {{dunité|81|100|cm}}, musée d'Art et d'Histoire de Locronan ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Intérieur de l'église de Locronan, assemblée vue d'en haut (esquisse)'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0327/m109601_d29-649_p.jpg</ref>.
* [[Henry Cheffer]], ''Vue générale de Locronan'', aquarelle, ''[[L'Illustration]]'', octobre 1928 ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''La place de Locronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-741_p.jpg</ref>.
* Henry Cheffer, ''La Sortie de la messe'', aquarelle, ''L'Illustration'', octobre 1928 ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Le rocher de la jument, près de Locronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-076_p.jpg</ref>.
* Albert Peters-Destéract, six [[eau-forte|eaux-fortes]] représentant le ''Pardon de la Montagne'', publiées en 1912 pour illustrer le livre ''Au pays des pardons'' d'[[Anatole Le Braz]] (Bibliothèque de l'[[abbaye de Landévennec|abbaye Saint-Guénolé de Landévennec]] ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Locronan : fontaine Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0331/m109601_df-341_p.jpg</ref>.
* [[Georges Dantu]], ''Locronan sous la neige vers 1934'', musée d'Art et d'Histoire de Locronan ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Locronan : visite au cimetière'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-055_p.jpg</ref>
* [[Marcel Laurent (peintre)|Marcel Laurent]], ''Ramasseurs de goémon à [[Penmarc'h|Saint-Guénolé]]'', 1927, huile sur toile, musée d'Art et d'Histoire de Locronan ;
* [[Yvonne Jean-Haffen]] : ''Locronan, vue générale'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin 2ème quart {{s-|XX|e}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-056_p.jpg</ref>.
* [[Yvonne Jean-Haffen]] :
* [[Mathurin Méheut]] : ''Procession de la grande troménie à Locronan'' ([[Musée Mathurin Méheut]], [[Lamballe]])
** ''Automobile dans Locronan (esquisse)'', [[Dinan]], maison d'artiste de la Grande Vigne, {{3e}} quart {{s-|XX}}, dessin<ref>[http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-734_p.jpg culture.gouv.fr].</ref>,
** ''Devant la châsse de saint Ronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-650_p.jpg</ref>,
** ''Église de Locronan (esquisse)'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-740_p.jpg</ref>,
** ''Intérieur de l'église de Locronan, assemblée vue d'en haut (esquisse)'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0327/m109601_d29-649_p.jpg</ref>,
** ''La Place de Locronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0354/m109601_d29-741_p.jpg</ref>,
** ''Le Rocher de la jument, près de Locronan'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-076_p.jpg</ref>,
** ''Locronan : fontaine Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0331/m109601_df-341_p.jpg</ref>,
** ''Locronan : visite au cimetière'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-055_p.jpg</ref>,
** ''Locronan, vue générale'' ([[Dinan]] ; maison d'artiste de la Grande Vigne), dessin {{2e}} quart {{s-|XX}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0353/m109601_d29-056_p.jpg</ref> ;
* [[Mathurin Méheut]], ''Procession de la grande troménie à Locronan'', [[Lamballe]], [[musée Mathurin Méheut]].


=== Philatélie ===
=== Philatélie ===


* Un timbre-poste français de la série touristique, émis en 2002 ([[Yvert et Tellier]] 3499, 0,46 €), représente l'église Saint-Ronan et la chapelle du Pénity.
* Un timbre-poste français de la série touristique, émis en 2002 ([[Yvert et Tellier]] 3499, {{unité|0.46|}}), représente l'église Saint-Ronan et la chapelle du Pénity.


=== Personnalités célèbres liées à Locronan ===
=== Personnalités liées à Locronan ===
* René Guéguen de Kermorvan, né le {{date|24|avril|1712}}, moine [[Frères mineurs capucins|capucin]] sous le nom de "Charles de Locronan" à [[Quimperlé]] puis [[Vannes]] fut pendant la [[Révolution française]]) incarcéré à [[Nantes]], embarqué sur "la Gloire" et noyé dans la [[Loire (fleuve)|Loire]] le {{date|16|novembre|1793}}<ref>René Kerviler, "Répertoire général de bio-bibliographie bretonne", tome 47, J. Plihon et L. Hervé, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5817976m/f275.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[René Guéguen de Kermorvan]], né le {{date-|24|avril|1712}}, moine [[Frères mineurs capucins|capucin]] sous le nom de Charles de Locronan à [[Quimperlé]] puis [[Vannes]], fut pendant la [[Révolution française]]) incarcéré à [[Nantes]], embarqué sur ''La Gloire'' et noyé dans la [[Loire]] le {{date-|16|novembre|1793}}<ref>René Kerviler, ''Répertoire général de bio-bibliographie bretonne'', tome 47, J. Plihon et L. Hervé ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5817976m/f275.image.pagination.r=Locronan.langFR en ligne].</ref>.
* Jean Marie de Lesseigues de Rosaven, né à Locronan le {{date|1|juillet|1732}}, successivement recteur de [[Châteaulin]], [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]] et prieur-recteur de [[Plogonnec]] fut élu député du Clergé aux [[États généraux (France)|États généraux]] pour représenter le [[diocèse de Quimper]]. Il soutint les revendications du [[tiers état]], puis prêta le serment de fidélité à la [[Constitution civile du clergé]]. il émigra le {{date|2|juin|1792}} à [[Jersey]], puis en Allemagne et mourut en territoire autrichien vers la fin de l'année 1801<ref>René Kerviler, "Recherches et notices sur les députés de la Bretagne aux Etats-généraux et à l'Assemblée nationale constituante de 1789", V. Forest et A. Grimaud, Nantes, 1885, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5840514s/f190.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Jean-Marie de Leissègues de Rozaven]], né à Locronan le {{date-|1|juillet|1732}}, successivement recteur de [[Châteaulin]], [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]] et prieur-recteur de [[Plogonnec]] fut élu député du Clergé aux [[États généraux (France)|États généraux]] pour représenter le [[diocèse de Quimper]]. Il soutint les revendications du [[tiers état]], puis prêta le serment de fidélité à la [[Constitution civile du clergé]]. il émigra le {{date|2|juin|1792}} à [[Jersey]], puis en Allemagne et mourut en territoire autrichien vers la fin de l'année 1801<ref>René Kerviler, ''Recherches et notices sur les députés de la Bretagne aux États-généraux et à l'Assemblée nationale constituante de 1789'', V. Forest et A. Grimaud, Nantes, 1885, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5840514s/f190.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* Jean Louis de Leissègues de Rosaven, né à Locronan le {{date|10|mars|1772}}, fils de Guillaume Louis de Lessègues de Rozaven, procureur fiscal du prieuré de Locronan, parcourut l'Europe avant de devenir [[jésuite]] et de vivre en Russie<ref name="Les_personnages_célèbres">http://www.locronan.org/les-personnages-c-l-bres/</ref>.
* [[Jean Louis de Leissègues de Rosaven]], né à Locronan le {{date-|10|mars|1772}}, fils de Guillaume Louis de Lessègues de Rozaven, procureur fiscal du prieuré de Locronan, parcourut l'Europe avant de devenir [[jésuite]] et de vivre en Russie<ref name="Les_personnages_célèbres">{{lien web |titre=NameBright - Coming Soon |url=http://www.locronan.org/les-personnages-c-l-bres/ |site=locronan.org |consulté le=22-05-2021}}.</ref>.
* [[Louis Jacques Bégin]] (né le {{date|22|novembre|1793}} à [[Liège]], décédé le {{date|14|avril|1859}} à Locronan), chirurgien des armées napoléoniennes, puis président du conseil de santé des armées, vécut la fin de ses jours au manoir de Gorréquer et mourut à Locronan en [[1859]]<ref>Raige-Delorme et A. Dechambre, "Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales", 1864, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k312142/f759.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Louis Jacques Bégin]] (né le {{date-|22|novembre|1793}} à [[Liège]], mort le {{date-|14|avril|1859}} à Locronan), chirurgien des armées napoléoniennes, puis président du conseil de santé des armées, vécut la fin de ses jours au manoir de Gorréquer et mourut à Locronan en [[1859]]<ref>Raige-Delorme et A. Dechambre, ''Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales'', 1864, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k312142/f759.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Aimée de Coigny]], duchesse de Fleury, (née le {{date|12|octobre|1769}} à Paris, décédée le {{date|17|janvier|1820}} à Paris), héroïne du poème d'[[André Chénier]] "''La jeune captive''" : sa grand-mère paternelle, Marie Thérèse Josèphe Corentine de Nevet, était originaire de la région de Locronan (née le 30 juin 1717 à [[Plonévez-Porzay]]).
* [[Aimée de Coigny]], duchesse de Fleury, (née le {{date-|12|octobre|1769}} à Paris, décédée le {{date|17|janvier|1820}} à Paris), héroïne du poème d'[[André Chénier]] ''La jeune captive'' : sa grand-mère paternelle, Marie Thérèse Josèphe Corentine de Nevet, était originaire de la région de Locronan (née le {{date-|30 juin 1717}} à [[Plonévez-Porzay]]).
* [[Charles Daniélou]] (né le {{date|13|juillet|1878}} à Douarnenez, décédé en 1953), journaliste, député du Finistère de 1910 à 1914, puis de 1919 à 1936, ministre. Il fut à l'origine du classement de la cité de Locronan au titre des Monuments Historiques<ref name="Les_personnages_célèbres"/>.
* [[Charles Daniélou]] (né le {{date-|13|juillet|1878}} à Douarnenez, mort en 1953), journaliste, député du Finistère de 1910 à 1914, puis de 1919 à 1936, ministre. Il fut à l'origine du classement de la cité de Locronan au titre des monuments historiques<ref name="Les_personnages_célèbres"/>.
* Jean-Yves Coadou, né le {{date|18|janvier|1819}} à Locronan, prêtre des missions étrangères, parti pour les Indes en 1845, devint évêque de Crysopolis<ref>Ville située sur les rives du Bosphore, siège d'évêché aux premiers temps du christianisme. Son nom actuel reste à trouver.</ref>, puis fut le premier évêque de Maïssour ([[Mysore]]). Il est décédé le {{date|14|septembre|1890}} à [[Bangalore]]. Son frère Guillaume Coadour fut recteur [''curé''] de Locronan<ref>René Kerviler, "Répertoire général de bio-bibliographie bretonne", tome 26, J. Plihon et L. Hervé, Rennes, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6116498p/f160.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Jean-Yves Coadou]], né le {{date-|18|janvier|1819}} à Locronan, prêtre des missions étrangères, parti pour les Indes en 1845, devint évêque de Crysopolis<ref group=Notes>Ville située sur les rives du Bosphore, siège d'évêché aux premiers temps du christianisme. Son nom actuel reste à trouver.</ref>, puis fut le premier évêque de Maïssour ([[Mysore]]). Il est mort le {{date-|14|septembre|1890}} à [[Bangalore]]. Son frère Guillaume Coadour fut recteur [curé] de Locronan<ref>René Kerviler, ''Répertoire général de bio-bibliographie bretonne'', tome 26, J. Plihon et L. Hervé, Rennes, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6116498p/f160.image.pagination.r=Locronan.langFR</ref>.
* [[Yves Tanguy]] (1900 - 1955) était un peintre surréaliste et ami de André Breton, des frères Prévert, de Dali... Sa famille était originaire de Locronan où il passait régulièrement ses vacances (maison familiale : rue Lann)<ref name="Les_personnages_célèbres"/>..
* [[Yves Tanguy (peintre)|Yves Tanguy]] (1900-1955), peintre surréaliste et ami de André Breton, des frères Prévert, de Dali… Sa famille était originaire de Locronan où il passait régulièrement ses vacances. Sa maison familiale était située rue Lann<ref name="Les_personnages_célèbres"/>.
* [[Goulwena an Henaff]] (née en 1978), animatrice de télévision à [[France 3]], actrice en langue bretonne.
* Job [http://cards.geneanet.org/form.php3?id=97088&date_jour=&date_mois=], sculpteur, personnage charismatique qui animait la place de Locronan.
* [[Goulwena an Henaff]], animatrice de télévision (France 3), actrice en langue bretonne.


== Notes et références ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets| commons = Locronan | commons titre = Locronan}}
{{Références}}


== Liens externes ==
=== Bibliographie ===
* Louis-Pierre Le Maître, ''Locronan. Au pays du Porzay'', Éditions Palantines, 2007 {{ISBN|978-2-911434-77-8}}.
* Abbés Pondaven, Abgrall et Pérennès, ''Locronan, notice historique'', réédition {{ISBN|2-84373-361-8}}.
* [[Gwenc'hlan Le Scouëzec]], ''Le Guide de la Bretagne'', article « Locronan », p. 337, [[Coop Breizh]], {{ISBN|2-84346-026-3}} ;
* [[Jean Markale]], ''Guide de la Bretagne mystérieuse'', article « Locronan », p. 384, [[Éditions Tchou]] ;


=== Articles connexes ===
* [http://www.villedelocronan.fr/ Site Communal - Ville de Locronan]
* [[Chaise de Saint Ronan]] ou Jument de Pierre
* [http://www.locronan.org/ Site de l'Office de Tourisme de Locronan]
* [[Troménie de Locronan]]
* [http://fr.trekearth.com/gallery/Europe/France/West/Bretagne/Locronan/ Photos de Locronan sur Trekearth]


=== Liens externes ===
== Bibliographie ==
* {{Site officiel}}
* ''Locronan - Au pays du Porzay'' par Louis-Pierre Le Maître, éditions Palantines, 2007,[ISBN 978-2-911434-77-8]
* {{Autorité}}
* ''Locronan, notice historique'' par les abbés Pondaven, Abgrall et Pérennès [ISBN 2-84373-361-8] (réédition)
* {{Dictionnaires}}
{{Autres projets
* {{Bases}}
| commons = Locronan
* [http://www.locronan-tourisme.com/ Site de l'Office de tourisme de Locronan]
| commons titre = Locronan
}}


== Notes et références ==
{{Portail|Finistère|communes de France}}
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}
{{Références|group=Notes}}

=== Cartes ===
{{Références|groupe=Carte}}

=== Références ===
{{Références}}


{{Palette|Les Plus Beaux Villages de France par région|Quimper Bretagne occidentale}}
[[Catégorie:Commune du Finistère]]
{{Portail|communes de France|Quimper|Finistère}}
[[Catégorie:Localité adhérant à l'association Les Plus Beaux Villages de France]]
[[Catégorie:Pardon breton]]
[[Catégorie:Ancien chef-lieu de canton du Finistère|Locronan]]
[[Catégorie:Commune signataire de la charte Ya d’ar Brezhoneg]]


[[af:Locronan]]
[[Catégorie:Locronan|*]]
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[[bug:Locronan]]
[[Catégorie:Ancien chef-lieu de canton dans le Finistère|Locronan]]
[[ca:Locronan]]
[[Catégorie:Commune signataire de la charte Ya d'ar Brezhoneg]]
[[ceb:Locronan]]
[[Catégorie:Tourisme dans le Finistère]]
[[cs:Locronan]]
[[Catégorie:Pays Glazik]]
[[de:Locronan]]
[[Catégorie:Petite Cité de caractère]]
[[en:Locronan]]
[[Catégorie:Aire d'attraction de Quimper]]
[[eo:Locronan]]
[[es:Locronan]]
[[eu:Locronan]]
[[it:Locronan]]
[[ja:ロクロナン]]
[[la:Locus Ronani]]
[[ms:Locronan]]
[[nl:Locronan]]
[[oc:Locronan]]
[[pl:Locronan]]
[[pms:Locronan]]
[[pt:Locronan]]
[[sk:Locronan]]
[[sv:Locronan]]
[[uk:Локронан]]
[[vi:Locronan]]
[[vo:Locronan]]
[[war:Locronan]]

Dernière version du 2 octobre 2024 à 15:33

Locronan
Locronan
La place de l'Église.
Blason de Locronan
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Quimper
Intercommunalité Quimper Bretagne occidentale
Maire
Mandat
Antoine Gabriele
2020-2026
Code postal 29180
Code commune 29134
Démographie
Gentilé Locronanais
Population
municipale
784 hab. (2021 en évolution de −3,69 % par rapport à 2015)
Densité 97 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 05′ 55″ nord, 4° 12′ 22″ ouest
Altitude 145 m
Min. 38 m
Max. 280 m
Superficie 8,08 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Quimper
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Quimper-1
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Locronan
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Locronan
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Voir sur la carte topographique du Finistère
Locronan
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Voir sur la carte administrative de Bretagne (région administrative)
Locronan
Liens
Site web villedelocronan.fr

Locronan [lɔkʁɔnɑ̃] (Lokorn [lo'kɔʁn] en breton) est une commune française, située dans le département du Finistère en région Bretagne.

L'important patrimoine architectural de Locronan[non neutre], préservé très précocement[source insuffisante], a permis au village d'être membre du réseau des petites cités de caractère. Locronan est aussi aujourd'hui gratifié du label des plus beaux villages de France, décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité. Autour de l'église, les toits du village sont des œuvres d'art.[passage promotionnel] De sa belle époque[réf. souhaitée], le village a conservé une place centrale pavée ornée d'un puits, la vaste église Saint-Ronan, des maisons Renaissance en granite.

Géographie

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Locronan fait partie traditionnellement du pays Glazik, mais située dans le Porzay, sur le flanc nord-ouest de la montagne de Locronan, elle est enserrée entre deux massifs forestiers : à l'est, recouvrant presque entièrement la montagne de Locronan, le bois du Duc, situé sur le territoire de la commune de Quéménéven et à l'ouest, en contrebas de la bourgade, la forêt de Névet, fréquentée jadis par saint Ronan et le roi Gradlon, située sur le territoire de la commune du Kerlaz ; les deux ne formaient originellement qu'un seul massif forestier désigné sous le nom de Névet.

La montagne de Locronan (Menez Lokorn en breton) avec ses 285 mètres d'altitude est l'un des points les plus élevés du massif des montagnes Noires qu'elle termine à l'ouest, même si géologiquement elle n'en fait pas partie. Locronan est située entre le plateau de Kerlaz à l'ouest s'abaissant de 130 à 60 m vers la baie de Douarnenez qu'il domine en falaises de l'anse du Ry à la pointe d'Ar Grabineg[1], et la haute saillie du Menez Lokorn à l'est, au pied duquel l'agglomération s'est développée[2].

Le bourg est situé à 145 mètres d'altitude, mais les dénivelés sont assez importants au sein du finage communal, allant de 286 m pour le point le plus haut, situé dans la montagne du Prieuré, prolongement ouest de la montagne de Locronan, à l'est du territoire communal, au lieu-dit Plas ar Horn, à proximité de la chapelle Ar Sonj, et de la forêt du Duc[3] et 38 mètres dans la vallée du ruisseau du Styvel au sud-ouest, lequel prend sa source en plein milieu du territoire communal et est un affluent du Lapic, tout petit fleuve côtier qui se jette dans l'océan Atlantique au sud de la plage de Sainte-Anne-la-Palud.

Communes limitrophes

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La localité est à 15 km à l'ouest de Quimper et à 5 km de la mer (océan Atlantique, baie de Douarnenez, plage de Kervel qui fait partie de la commune de Plonévez-Porzay).

Le lieu-dit Plas Ar Horn, au sommet de la montagne du Prieuré, à laquelle est adossé Locronan, offre un large panorama de la plaine du Porzay, du Ménez-Hom et de la baie de Douarnenez dans son ensemble.

Vue de la chapelle ar Sonj, dite « du Souvenir » (1912) et la chaire à prêcher extérieure (1887).

Cadre géologique

[modifier | modifier le code]
Carte géologique : le leucogranite de Locronan fait partie du massif de Locronan.

Le territoire de Locronan appartient à l'une des grandes unités géologiques de la péninsule bretonne, le domaine centre armoricain[4]. Sur un socle briovérien affleurant largement au nord de Locronan, au niveau d'un vaste pli anticlinal de Porzay à la baie de Douarnenez, s'est formée une couverture sédimentaire paléozoïque, représentée principalement par les grès et quartzites de la crête du Ménez Hom[4]. L'ensemble, socle et couverture, est plissé lors de l'orogenèse varisque (dite aussi hercynienne) entre 350 et 290 Ma. La collision continentale au cours de cette orogenèse se traduit par un métamorphisme général de basse-moyenne pression, formant les micaschistes du Ry dans la partie méridionale du domaine centre armoricain[5]. Elle se traduit aussi par le Cisaillement Sud Armoricain, grand accident crustal (décrochement dont le rejet horizontal atteindrait 500 km et qui affecterait toute l'épaisseur de la croûte continentale, soit 30 à 35 km)[6] formant un couloir de failles hercyniennes (série de failles courant de la pointe du Raz à la Loire), en partie relique de la suture de l'océan sud-armoricain. Elle se traduit enfin, par la mise en place de nombreux leucogranites crustaux en lobe selon cet axe partant de la Pointe du Raz et allant jusqu'à Lizio près des Landes de Lanvaux[7]. Ces intrusions granitiques, concomitamment à ce décrochement, suggèrent que ce dernier a favorisé la génération de magmas en profondeur et la granitisation[8]. Le pluton de Locronan a développé un métamorphisme de contact formant une marge de 1 à 2 km de large en bordure du granite, de la pointe d'Ar Grabineg à Quéménéven, et qui se traduit par des micaschistes à l'aspect grumeleux contenant des silicates de métamorphisme (staurotides)[4].

Le pluton de Locronan forme un massif, en forme de lobe, de 12 × 3 km environ, orienté WSW-ENE. Il est appelé localement la « montagne de Locronan ». Au sud de cette hauteur et des Montagnes noires, les plateaux de Cornouaille également granitiques s'abaissent lentement vers le pays de Quimper[9].

Le leucogranite de Locronan est une roche homogène, peu ou pas orientée, à grain moyen, de teinte gris clair à jaune-beige, quand elle est altérée. Elle présente une texture grenue et une paragenèse granitique à quartz à tendance globuleuse, deux feldspaths (potassique perthitique et plagioclase oligoclase, xénomorphes ou en petits cristaux prismatiques, en proportions équivalentes), deux micas (biotite et muscovite)[10]. Les carrières ouvertes dans cette roche ont fourni de belles pierres de taille largement utilisées pour la construction des édifices religieux, mais la plupart de ces carrières sont abandonnées[11].

Une mine d'or aurait été exploitée jadis à Névet au sud-ouest de Locronan ; des pépites d'or étaient trouvées dans la rivière du Névet. Une fonderie d'or remontant au haut Moyen Âge a été mise en évidence au pied même de la montagne de Locronan[12].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[14]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[15].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 229 mm, avec 16,8 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pluguffan à 13 km à vol d'oiseau[16], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 214,4 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].

Au , Locronan est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[20]. Elle est située hors unité urbaine[21]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[21]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[22],[23].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (66,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (38,4 %), terres arables (30,1 %), forêts (13,5 %), zones urbanisées (8,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,7 %), prairies (1,4 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Ecclesia Sancti Ronani en 1031, Prioratus Sancti Ronani de Nemore en 1262, Locus Ronani en 1348, Loc-Ronan-Coat-Nevet[25], ou Saint Renan du Bois en 1457, Locrenan à partir de 1535[26].

Son nom signifie « le lieu consacré (de l'ermitage) de saint Ronan », lok signifiant « lieu consacré » en breton. Les archives anciennes appellent parfois Locronan, Saint-René-du-Bois[27]. C'est le cas par exemple de Charles Colbert de Croissy qui, dans son rapport publié en 1665, cite « le prieuré de St-René Dubois » [Locronan francisé en Saint-René-du-Bois], lequel dépendait de l'Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé et dont le ressort s'étendait sur Locronan, Plonévez-Porzay, Crozon et Cast[28].

Un grand tumulus datant de l'âge du bronze, datant du IIe millénaire av. J.-C., se trouvait encore visible au XIXe siècle sur la montagne de Locronan, près de la ferme Ar vouden (« La Motte » en français) ; fouillé avant 1890 par Maurice Halna du Fretay, il n'en reste rien car il a été totalement rasé. C'était plus probablement une tombe aristocratique qu'un sanctuaire comme on l'a longtemps cru car le plan ne correspond pas du tout au plan des sanctuaires de l'époque. Parmi le mobilier trouvé, un fragment de femme nue, peut-être une Vénus indigène[29] et une applique de char[30]. Une stèle de l'âge du fer a été aussi signalée par Joseph Loth au sommet de la montagne de Locronan[31].

À l'époque romaine, Locronan se trouvait au carrefour de deux voies romaines, l'une venant de Quimper et se dirigeant vers la presqu'île de Crozon, l'autre se dirigeant vers Douarnenez. Un trésor monétaire a été trouvé dans la décennie 1950, comprenant des pièces en argent datant de la République romaine, mais ce trésor a disparu[31].

Le site de Locronan correspond à un ancien haut lieu du culte druidique qui était situé dans le bois du Névet. Le nom de la forêt du Névet s'écrivait Men Nemet dans les textes médiévaux ; c'était un nemeton, le seul d'ailleurs encore visible à notre époque. Le nemeton de Locronan est un grand quadrilatère d'une douzaine de kilomètres de périmètre, comportant douze points remarquables, représentant les douze mois de l'année celtique, marqués probablement par douze menhirs (remplacés depuis par les 12 calvaires marquant les 12 « stations » de la grande Troménie)[32]. La fonction sacrée du nemeton était la représentation sur terre du parcours des astres dans le ciel : il décrivait dans l'espace les douze mois de l'année en même temps que chacun de ces mois était consacré à une divinité du panthéon celtique[33]. D'autres traditions celtes perdurent à Locronan, par exemple celle du « pain des morts »[Notes 1] le jour de la Toussaint ou celle de l'« arbre de mai »[Notes 2] le premier mai[33].

Saint Ronan y installa par la suite son ermitage à l'emplacement de l'actuelle chapelle du Pénity, accolée à la partie sud de l'église Saint-Ronan, ce qui explique la christianisation du site[26]. La grande place centrale de Locronan se trouve au carrefour de deux voies romaines.

Coupelles à affinage de l'or provenant du camp des Salles en Locronan (9e ou 10e siècle, musée de l'abbaye de Landévennec).

Le camp des Salles[34] — le toponyme « des Salles » est une déformation du mot breton salou qui signifie « château » —, situé à 500 mètres du bourg de Locronan, est un retranchement carolingien entouré de talus et de pierres[35]. Situé sur le flanc nord de la Montagne du Prieuré, il comprend trois enclos successifs, alignés sur une longueur de 420 mètres, entourés par des talus de plus de 4 mètres de haut. Ces fortifications, situées au milieu de l'aire parcourue par la Grande Troménie, étaient peut-être la Cour du roi Gradlon, évoquée trois siècles plus tard, au XIIIe siècle, dans la "Vie de saint Ronan". Cette triple enceinte en terre est typique des résidences palatiales des rois bretons du haut Moyen Âge[36].

L'existence d'une église est attestée dès 1031 car à cette date le comte de Cornouaille Alain Canhiart fait don de l'église Saint-Ronan à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé à la suite de sa victoire — réfugié dans la forêt de Német [Névet], il aurait imploré le secours de saint Ronan[37] — remportée contre le duc Alain III de Bretagne et connue sous le nom de « bataille de Ronan » (gueth Ronan)[26]. Par la suite, les comtes de Cornouaille portèrent une grande dévotion à saint Ronan.

Le petit bourg est élevé au rang de ville en 1505 par Anne de Bretagne, venue en pèlerinage. Elle y serait peut-être venue invoquer saint Ronan pour avoir des enfants si l'on en croit Jean Louis de Leissègues de Rozaven : « Anne de Bretagne, reine de France, a obtenu des enfants par l'intercession de ce saint ; votre grand-tante Guesdon a aussi été exaucée en faisant le pèlerinage […] »[38]. Un calice du XVIe siècle sur lequel est écrit le prénom Anna et dessin une hermine, conservé dans l'église Saint-Ronan, aurait peut-être été offert par la duchesse[39].

Saint Ronan

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La tradition hagiographique du haut Moyen Âge nous apprend que la région a été christianisée au Ve siècle par saint Ronan, ermite irlandais. La tradition orale contemporaine veut que saint Ronan parcourait chaque jour en pénitence le circuit de la petite troménie, et chaque dimanche celui de la grande. La ville de Locronan conserve à jamais la trace de son passage puisque nous la nommons désormais Locronan, le locus (l'espace) de Ronan.

Dans l'église Saint-Ronan, la statue le représente avec mitre et crosse comme un abbé ou un évêque itinérant.

La Buhez sant Ronan (« La vie de saint Ronan ») a été retranscrite en breton et en français dans le Barzaz Breiz par Hersart de La Villemarqué en 1839[40], qui s'est inspiré d'une version latine plus ancienne, le bréviaire imprimé de Léon de 1516[41], dont voici un extrait :

Le bienheureux seigneur Ronan reçut le jour dans l'île d'Irlande
Au pays des Saxons, au-delà de la mer bleue, de chefs de famille puissants
Un jour qu'il était en prière, il vit une clarté
Et un bel ange vêtu de blanc lui parlant ainsi :
« Ronan, Ronan, quitte ce lieu ; Dieu t'ordonne,
Pour sauver ton âme, d'aller habiter dans la terre de Cornouaille ».
Ronan obéit à l'ange, et vint demeurer en Bretagne,
Non loin du rivage, d'abord dans une vallée du Léon
Puis dans la Forêt Sacrée du pays de Cornouaille.

Le "lit de saint Ronan" ou "chaise de saint Ronan" ou "bateau de Saint Ronan" ou "jument de pierre" est un rocher naturel ou un menhir couché de 13 mètres de pourtour situé sur le flanc de la montagne de Locronan et auquel est attaché un certain nombre de légendes concernant le saint : il aurait servi d'embarcation à saint Ronan lors de sa venue d'Irlande (bateau de pierre), il combattrait la stérlité en permettant aux femmes se couchant dessus d'enfanter (jument de pierre) ou encore le saint aurait eu l'habitude de s'y asseoir pour contempler la Baie de Douarnenez. Ce rocher est intégré au parcours de la Grande Troménie de Locronan[42].

Le fief de Kéménet [Quéménet] comprenait alors les paroisses de Saint-Nic, Plomodiern, Ploéven, Plounevez et une partie de Locronan, ainsi que Penhars[43].

La prospérité du chanvre

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Maisons sur la place du marché.
Arrêt du Conseil d'état du Roy datant de 1742 et portant règlement pour les toiles et voiles fabriquées à Locronan.

Dès le XIVe siècle, le chanvre fleurit à peu près partout dans la région de Locronan. De cette production naît une industrie de la toile à voile, favorisée au départ par la proximité de Pouldavid[Notes 3], l'ancien port de Douarnenez, qui va faire prospérer la petite cité où s'installent de nombreux tisserands et marchands. La renommée des toiles issues de la manufacture de Locronan[Notes 4], vendues sous le nom d'« olonnes » (les bateaux allant chercher le sel emportaient des toiles pour les vendre à La Chaume-d'Olonne et à Saint-Gilles-d'Olonne) sur les côtes du Bas-Poitou [Vendée actuelle], va vite traverser les frontières et même les océans. Elles équipent les navires de la Royale et de la Compagnie des Indes, mais les commandes proviennent aussi des marines étrangères[44]. La toile à voile de Locronan aurait ainsi équipé l'Invincible Armada espagnole et Shakespeare la cite même dans « Coriolan » (acte II, scène I). Le lin était aussi travaillé.

C’est à cette époque de prospérité, arrêtée un temps par les destructions liées aux guerres de la Ligue (Locronan est pillé en 1594 par les troupes espagnoles, puis successivement par les capitaines de guerre Anne de Sanzay de la Magnane et Guy Éder de La Fontenelle) (la ville aurait même été abandonnée entre 1595 et 1599[45])[Notes 5], qu'appartiennent la plupart des richesses architecturales que constituent les demeures en granit de la place de l'église et des rues avoisinantes et, naturellement, l’église Saint-Ronan et la petite chapelle du Pénity attenante à celle-ci et abritant le gisant du saint (respectivement des XVe et XVIe siècles). En 1751, 406 métiers à tisser sont encore dénombrés dans 21 paroisses de la région dont 151 à Locronan même[46].

Cahier de marques des tisserands de Locronan (1748-1786), Archives départementales du Finistère.
Locronan : la marque du bureau des toiles et celle des tissiers de Quimper.

Une des raisons du succès de ces toiles tient dans le sérieux de leur fabrication, régie par des règlements établis par le Conseil du Roi, et qui étaient de véritables cahiers des charges précisant le nombre de fils de chaîne pour chaque type de voile, leur longueur au sortir du métier à tisser, la nature et la qualité des fibres utilisées, la qualité des lisières, le pliage, etc. Le règlement du comprend 53 articles. Pour vérifier leur conformité avant l'expédition, les ballots passent par les « Bureaux de la marque » installés généralement dans les ports exportateurs. Chaque « bureau des toiles » est tenu par un commis chargé d'apposer, le plus souvent au noir de fumée, les coins ou marques qui attesteront de la qualité et de la conformité des toiles. Le 2 janvier de chaque année, les anciens coins sont détruits, afin d'éviter les fraudes, et remplacés par de nouveaux[47].

Un arrêt du Conseil du Roi en date du , « portant règlement pour les Toiles à voiles qui se fabriquent à Lokornan [Locronan], Poulan, Plonevez, Porzay, Mahalon, Melard, Plomodiern, Ploveren, Saint-Nie, Cast, Quemeneven, Guengat et autres lieux des environs en Bretagne » ordonne « que les dites Toiles feront marquées aux deux bouts des noms et demeures des fabriquans, ou de ceux qui font fabriquer» et « marquées comme deffus de la marque du bureau [des toiles] »[48]. Vers le milieu du XVIIIe siècle on dénombrait 150 métiers à tisser à Locronan, 55 à Plonevez-Porzay, 36 à Quemeneven, 30 à Cast, 24 à Guengat, 20 à Ploéven, etc[49]..

L'essor de ces fabricants et marchands de toiles dites de « Locronan » ou de « Pouldavi », toiles à voiles ou à ballots, permit la construction dans la région de nombreuses églises paroissiales comme celles de Cast, Le Juch, Plogonnec, Guengat, Beuzec, Pouldavid et Ploaré[50].

La création de manufactures royales à Brest en 1764 par Choquet de Lindu (pour faire travailler les forçats du bagne de Brest), qui attira de nombreux tisserands de Locronan se fit durement sentir. Le déclin de l'activité toilière[51] s'est accentué à partir du milieu du XVIIIe siècle, la production passant de 10 000 pièces en 1751 à 6329 pièces en 1776[52]. En 1771, un inspecteur des manufactures, Guilloutou, attribue cette décadence « à la mauvaise filature et à de mauvais procédés de fabrication »[53]. En 1813, on ne recense plus que 13 métiers à tisser à Locronan et la concurrence des métiers mécaniques fait alors vite cesser cette activité[54].

Un texte anonyme daté de 1779 ou d'une année avoisinante décrit les conditions de travail des tisserands :

« La condition de tisserand était fort pénible : le meilleur ouvrier ne gagnait pas plus de 15 sols par jour[55] et il y avait à Locronan 132 familles dont la subsistance n'était fondée que sur ce seul travail. Il est à remarquer que le commerce des toiles de Locronan se trouve, pour ainsi dire, dans une seule main, et par conséquent le profit. Les ouvriers de cette fabrique, particulièrement ceux de la ville, forment entr'eux un troupeau d'esclaves qui ne travaillent que pour enrichir un fournisseur, soit de la Compagnie des Indes, soit du Roy, qui se rend maître de la fabrique, de manière que le profit du fabricant est si mince qu'il ne lui est pas possible d'augmenter le nombre de ses métiers, car sur les 150 qui y sont actuellement, il y a 130 fabricants qu'on peut dire presque tous des misérables qui ne travaillent que pour le pain (…)[56]. »

La condition des tisserands était donc fort misérable à Locronan au XVIIIe siècle ; ils demeuraient dans de pauvres masures, parfois à demi écroulées. Les belles demeures, en particulier celles de la place centrale, étaient habitées par les fournisseurs, les intermédiaires, les marchands et par un certain nombre d'hommes de loi, sénéchaux, procureurs, avocats, notaires… des juridictions seigneuriales[57] qui exerçaient à Locronan.

En 1787, le recteur [curé] André, écrivant à l'Intendant de Bretagne, dresse un tableau très sombre des conditions de vie de la plupart des habitants de la cité :

« J'ai trop tardé à mettre sous vos yeux le tableau affligeant de l'excès de misère du peuple de Locronan. La cause générale des calamités publiques, la cherté des grains, le fléau qui désole la Bretagne depuis quelques années, n'est pas l'unique source des malheurs qui font gémir les misérables que je plains. C'est leur commerce, anéanti depuis plusieurs années ; ils fournissaient pour Brest au moins cinquante pièces de toile chaque semaine. […]. Il y a bientôt trois ans qu'on n'en a pas demandé en tout cent pièces. […] Aussi ai-je la douleur de voir (…) des malheureux qui annoncent leur misère par des sanglots et […] qui me disent qu'ils n'ont point mangé depuis vingt-quatre heures »[58]. »

La place, dotée en son centre de l'ancien puits communal, longtemps seule source d'eau potable de la cité, prend toute sa dimension chaque deuxième dimanche de juillet lors des Troménies, mais encore plus toutes les six années lors de la Grande Troménie (la dernière a eu lieu en 2019, la prochaine en 2025 donc). La place est bordée de 14 maisons en granit qui composent un ensemble architectural remarquable, témoignant de la richesse des marchands de toile et autres notables qui les firent édifier aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle dont le Bureau des toiles et l'hôtel de la Compagnie des Indes[59]. L'actuelle rue Moal était la rue des tisserands.

Les autres évènements du XVIe au XVIIIe siècle

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Lors des Guerres de la Ligue, en décembre 1593, après avoir saccagé la ville du Faou, « pendant quinze jours, les paroisses de Châteaulin, Plomodiern, Plounévez, Quéménéven, Locronan, furent en quelque sorte saignées à blanc par une soldatesque effrénée. Les brigands "raflèrent" tout ce qu'ils rencontrèrent, ne laissant après eux "que ce qui était trop chaud ou trop pesant" ». Ces troupes de soldats brigands étaient commandées par Anne de Sanzay de la Magnane, capitaine du duc de Mercœur, qui avait obtenu la permission de passer avec ses troupes par Châteaulin[60].

Le célèbre prédicateur Julien Maunoir est venu prêcher à deux reprises à Locronan en 1659 et 1679[61].

La seigneurie de Kergaradec était une sergentise féodée[Note 2] pour les paroisses de Cast, Quéménéven, Plonévez-Porzay et Locronan-Coatnevet, selon des aveus de 1735 et 1752[62].

En mars 1757, une épidémie de typhus propagée par le retour à Brest en provenance d'Amérique de l'escadre d'Emmanuel Auguste Dubois de La Motte fait plusieurs centaines de morts dans la région de Locronan : 73 à Plonévez-Porzay, 117 à Plomodiern, 35 à Ploéven ; à Locronan et dans les paroisses voisines, le nombre n'est pas précisé[63].

La « maladie de Brest » (le typhus) gagna en février 1758 la presqu'île de Crozon et dans les premiers jours de mars se répandit dans la subdélégation du Faou. « Le 19 mars il a déjà envahi Ploumodiern, Ploéven, Plounévez-Porzay, Locronan, Saint-Nic, Dinéaud. Le chirurgien envoyé dans cette région compte déjà 73 morts et 100 malades à Plounévez-Porzay, 117 morts et 127 malades à Ploumodiern, 35 morts à Ploéven »[64].

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Locrenan [Locronan] de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[65].

La Révolution française

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Le l'Assemblée législative décide la création de la commune de Locronan agrandit le territoire de l'ancienne paroisse : « Locronan comprendra, outre son ancien territoire, les villages de Mesandren, la Villeneuve, Trobalo, Bourlan-Bihan, Tyhoc, Krellous et leurs dépendances, distraites de la paroisse de Quéménéven. […] Locronan comprendra en sus tout le territoire bordé au nord par le ruisseau coulant du moulin du Prieuré au moulin Pont, à celui de Trefféol et à ceux de Quissinic et Moëlien ; […] tout le territoire, tant de la paroisse de Plonévez [Plonévez-Porzay] que de la succursale de Kerlaz, situé au couchant et bordé par l'eau nommée Bourou-Briant […]. La chapelle de Kergoat sera conservée comme oratoire où le curé de Locronan enverra un prêtre tous les dimanches et fêtes pour y dire la messe […] »[66].

Le XIXe siècle

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Le desservant de Locronan écrit le  : « Il est notoire que cette commune est d'une pauvreté extrême et que la misère va tous les jours en augmentant d'une manière si effrayante (...) » en raison de la ruine de l'industrie des toiles à voiles[67].

Félix Benoist, L'Église de Locronan (1865), lithographie.

Jean-François Brousmiche décrit ainsi Locronan en 1830, insistant sur la misère de la population à l'époque :

« Locronan est situé à moitié de la haute montagne qui porte le même nom. C'est un gros bourg qui peut renfermer cent cinquante maisons. Une place assez belle, une église gothique le décorent. Toutes les maisons y sont bâties en pierres et celles qui cernent la place présentent un aspect régulier. On ne trouve à Locronan d'autre eau bonne à boire que celle d'un puits établi sur la place même. La population de ce bourg est misérable ; les femmes, les enfants en haillons y sont un spectacle de dégoût : tous tendent la main au petit nombre de voyageurs traversant cette bourgade ; on y est harcelé par la foule des mendiants[68]. »

En novembre 1834, une épidémie de choléra fait 15 victimes à Locronan[69].

En 1860, l'école privée tenue par les Sœurs reçoit 120 enfants des deux sexes grâce à la création d'une maison de charité, alors que quelques années avant elle ne recevait qu'à peine 30 élèves[70].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Protestation de 12 maires de l'arrondissement de Châteaulin (dont le maire de Locronan) qui déclarent refuser d'indiquer sur les certificats de résidence des curés s'ils utilisent la langue bretonne lors de l'instruction religieuse (catéchisme, sermons).

Le service télégraphique ouvre en 1904.

Par arrêté préfectoral du , l'école des filles de Locronan fut laïcisée en vertu de la loi sur les congrégations[71].

Une Gorsedd s'est tenu à Locronan le sous la présidence d'Yves Berthou (grand druide sous le nom de Kaledvoulc'h) et en présence de nombreux bardes dont Jaffrennou (Taldir)[72]. Le choix de Locronan était évidemment symbolique.

Les morts de Locronan pendant les guerres du XXe siècle

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Soixante-douze soldats de Locronan sont morts pour la France dont 48 pendant la Première Guerre mondiale (ce qui représente 7,3 % de la population totale de 1911), 17 pendant la Seconde Guerre mondiale et 7 pendant les autres conflits du XXe siècle[73].

L'entre-deux-guerres

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Le , Locronan reçoit par décret une partie du territoire de la commune de Plonévez-Porzay. La superficie de Locronan passe de 330 à 808 hectares[74].

L'après Seconde Guerre mondiale

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Touristiquement, Locronan joue la carte de l'image du passé : processions, dont ses Troménies, artisanat d'art, bois et tissus, autour d'une place de la Renaissance[75].

Le XXIe siècle

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Depuis 1914, il n'y avait plus d'artisans du lin à Locronan. Près d'un siècle plus tard, en 2009, Hervé Le Bihan, jeune quadragénaire du village, a repris le métier à tisser. « Je travaille sur une commande au Japon, explique-t-il. Mais j'ai surtout des demandes d'habitants de la région. Ils veulent du tissage de type Locronan, à bandes de couleurs, la mémoire du village. »[pertinence contestée][76]

Les Troménies

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Carte du parcours de la Troménie de Locronan datant de 1923 (par l'abbé Ronan Guéguen).

Locronan est célèbre pour ses troménies : la Grande Troménie, une procession se déroulant autour des limites d'un ancien espace sacral, devenu un minihi (Tro minihi, devenu « Troménie »), tous les six ans. Entre deux grandes Troménies se déroule annuellement la petite Troménie, le 2e dimanche de juillet.

Démographie

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Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
768691691664797805773865832
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
719700638683759783766759778
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
733720716760749924872794777
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
715672686704796799800800812
2018 2021 - - - - - - -
785784-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[77] puis Insee à partir de 2006[78].)
Histogramme de l'évolution démographique

Commentaire : La population de Locronan est restée remarquablement stable au fil des deux derniers siècles, sa population de 2008 étant à peine supérieure à celle de 1793. Dans l'intervalle, les variations survenues sont infimes, l'écart de l'année où la population était la plus faible (638 habitants en 1866, un minimum secondaire étant observé en 1968 avec 672 habitants) et celle où elle fut la plus élevée (924 habitants en 1931) n'étant que de 286 habitants. Cette stagnation est en fait un net déclin relatif, car la population de la France a nettement augmenté pendant les deux derniers siècles[79]. Le bourg rassemble traditionnellement la majeure partie des habitants de la commune (533 des 766 habitants en 1886)[80]. 20 % des habitants ont moins de 20 ans[76]. La vocation touristique de la ville la transforme quelque peu en « ville-musée » ; des logements récents ont toutefois été construits à la périphérie (72 nouvelles résidences principales entre 1990 et 2004 sur un total de 342) mais 22,5 % des logements sont des résidences secondaires en 2007 (107 résidences secondaires pour 354 résidences principales)[81].

Politique et administration

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Héraldique

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Blason de Locronan Blason
De gueules à la force de tondeur ouvert en chevron d’argent accosté de deux navettes d’or.
Détails
Les bobines et le compas rappellent que Locronan était une riche cité bâtie sur le filage et le tissage des voiles pour la marine. Il existe une variante avec en chef d'argent cinq mouchetures d'hermine de sable.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Liste des maires

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La mairie et le musée.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1905 après 1905 M. Brélivet    
1912 1944 Charles Daniélou[Notes 6] AD Député, plusieurs fois ministre
1947 1965 Jean Nicolas    
1977 1989 Guillaume Dagorn    
1989 2008 Marcel Ferec DVG  
2008 2014 Jean-Luc Engelmann[82] DVD  
2014 en cours Antoine Gabriele DVD Antiquaire
Les données manquantes sont à compléter.

Monuments et lieux touristiques

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  • Le camp des Salles, ancien camp carolingien, entouré de triples remparts, désigné sous le nom Goarem-ar-Salud,[83].
  • L'église Saint-Ronan, XVe siècle, classée au titre des monuments historiques[84] et sa chapelle du Pénity où se trouve le tombeau de saint Ronan[26].
  • La place de l'église avec son puits[85] à margelle, détruit en 1932 par un car[86], mais reconstruit depuis.
  • La chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (XVe, XVIe et XVIIIe siècles), classée monument historique[87], dédiée à saint Eutrope. Les vitraux ont été réalisés en 1985 d'après des dessins du peintre Alfred Manessier. La chapelle abrite aussi de nombreuses statues en pierre dont celles de la Vierge-Mère, de la Sainte-Trinité et une Descente de Croix. À proximité, le calvaire et la fontaine, offerte par un marchand toilier dénommé Conan, datent de 1698.
  • Les immeubles de la place de l'église protégés au titre des monuments historiques[88] et datant des XVIIe et XVIIIe siècles, aux façades de granite gris bleuté.
  • L'hôtel Gauthier[89].
  • Les vestiges de la chapelle Saint-Maurice, dont il subsiste notamment une croix et un fût de calvaire, bordant l'actuelle Rue Saint-Maurice[90]. Vendue comme bien national, cette chapelle fut ruinée au cours de la première moitié du XIXe siècle. Elle jouxtait un cimetière, ou « champ de foire », aujourd'hui prairie au sud des vestiges[91]. Un bénitier de cimetière a été découvert dans le talus de ce « Vieux-Cimetière » par Sylvain Pré, habitant du village, en 2020. Ce bénitier, aujourd'hui exposé au Musée d'art Charles Daniélou, daterait de l'époque moderne et porte des armoiries non identifiées (trois poissons posées en fasces, contournées à senestre)[92].
  • Le musée d'Art et d'Histoire, créé en 1934, présente les grands moments de l'histoire de Locronan au rez-de-chaussée et une centaine de tableaux et dessins représentant le Finistère au premier étage, ainsi que des faïences de Quimper[93]. A l'occasion d'une réorganisation, le musée est baptisé « Musée d'art Charles Daniélou » le 22 février 2022, en hommage à celui qui fut maire de Locronan de 1912 à 1945[94].
  • La montagne de Locronan (Menez Lokorn), est un site classé par décret du en raison de la « qualité du site », de la « vue exceptionnelle », de « la vitalité de la légende de saint Ronan » et de « l'intérêt historique incontestable de la tradition séculaire de la Troménie »[95].
  • La chapelle actuelle Ar Zonj (chapelle du Souvenir) située près de son sommet date de 1977 ; cette chapelle basse a remplacé une chapelle plus haute, mais trop exposée au vent et à la foudre, édifiée en 1911[96].
  • Le moulin du Prieuré, situé au confluent du Stiff et de l'Apic, est équipé de deux pirouettes faisant tourner des roues horizontales[97].

Événements et manifestations culturelles

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Cinéma et télévision

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Chapelle et croix visibles dans le film Un long dimanche de fiançailles.

Locronan offre la particularité d'avoir la totalité de ses réseaux électrique et téléphonique enterrés depuis le tournage du film Tess, réalisé par Roman Polanski et sorti en 1979. L'homogénéité des constructions dans la partie classée du village en fait un lieu de tournage idéal, notamment de films historiques[100].

Le film Tess est d'ailleurs nommé aux Césars 1980 dans la catégorie « meilleurs décors » (réalisés par Pierre Guffroy) et reçoit le César du meilleur film ainsi que le César du meilleur réalisateur (Roman Polanski) et le César de la meilleure photographie (Ghislain Cloquet).

Longs-métrages

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Depuis le tournage du premier film, en 1921, la ville a servi de décors pour plus de 26 œuvres dont[82] :

Téléfilms

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Séries télévisées

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Émission de télévision

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Lors de l'édition 2013 du Village préféré des Français diffusé sur France 2, la ville est classée 2e sur 22[103].

Locronan apparait dans l'introduction du jeu officiel de la Coupe du Monde 1998[104].

Œuvres littéraires

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Les vies de saint Ronan

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Œuvres artistiques

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Maxime Maufra : La rue descendante à Locronan (1906, musée des Beaux-Arts de Quimper).
Georges Dantu, Locronan sous la neige vers 1934, musée d'Art et d'Histoire de Locronan.

De nombreux peintres ont représenté Locronan. Certains tableaux sont visibles au musée d'Art et d'Histoire de Locronan[110] et plus particulièrement la Grande Troménie[111] :

Philatélie

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  • Un timbre-poste français de la série touristique, émis en 2002 (Yvert et Tellier 3499, 0,46 ), représente l'église Saint-Ronan et la chapelle du Pénity.

Personnalités liées à Locronan

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  • René Guéguen de Kermorvan, né le , moine capucin sous le nom de Charles de Locronan à Quimperlé puis Vannes, fut pendant la Révolution française) incarcéré à Nantes, embarqué sur La Gloire et noyé dans la Loire le [121].
  • Jean-Marie de Leissègues de Rozaven, né à Locronan le , successivement recteur de Châteaulin, Plouhinec et prieur-recteur de Plogonnec fut élu député du Clergé aux États généraux pour représenter le diocèse de Quimper. Il soutint les revendications du tiers état, puis prêta le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. il émigra le à Jersey, puis en Allemagne et mourut en territoire autrichien vers la fin de l'année 1801[122].
  • Jean Louis de Leissègues de Rosaven, né à Locronan le , fils de Guillaume Louis de Lessègues de Rozaven, procureur fiscal du prieuré de Locronan, parcourut l'Europe avant de devenir jésuite et de vivre en Russie[123].
  • Louis Jacques Bégin (né le à Liège, mort le à Locronan), chirurgien des armées napoléoniennes, puis président du conseil de santé des armées, vécut la fin de ses jours au manoir de Gorréquer et mourut à Locronan en 1859[124].
  • Aimée de Coigny, duchesse de Fleury, (née le à Paris, décédée le à Paris), héroïne du poème d'André Chénier La jeune captive : sa grand-mère paternelle, Marie Thérèse Josèphe Corentine de Nevet, était originaire de la région de Locronan (née le à Plonévez-Porzay).
  • Charles Daniélou (né le à Douarnenez, mort en 1953), journaliste, député du Finistère de 1910 à 1914, puis de 1919 à 1936, ministre. Il fut à l'origine du classement de la cité de Locronan au titre des monuments historiques[123].
  • Jean-Yves Coadou, né le à Locronan, prêtre des missions étrangères, parti pour les Indes en 1845, devint évêque de Crysopolis[Notes 7], puis fut le premier évêque de Maïssour (Mysore). Il est mort le à Bangalore. Son frère Guillaume Coadour fut recteur [curé] de Locronan[125].
  • Yves Tanguy (1900-1955), peintre surréaliste et ami de André Breton, des frères Prévert, de Dali… Sa famille était originaire de Locronan où il passait régulièrement ses vacances. Sa maison familiale était située rue Lann[123].
  • Goulwena an Henaff (née en 1978), animatrice de télévision à France 3, actrice en langue bretonne.

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Les sergents féodés étaient des nobles chargés par le duc de Bretagne (puis par le roi de France à partir du XVIe) de certaines fonctions financières locales.
  1. Le premier jour de novembre était le début de l'année celtique, grande fête de Samain, nuit de communication entre le monde des morts et celui des vivants, l'occasion d'un grand festin auquel étaient conviés les morts. À Locronan, l'on continue, depuis un temps immémorial, à distribuer à cette date le pain des morts. Cette distribution est confiée aux fabriciens de l'année qui vont le porter de maison en maison.
  2. Le premier mai, début de la saison chaude dans le calendrier celtique, est la grande fête du feu, la fête de Belenos. À Locronan, le soir du samedi précédant le premier dimanche de mai, est planté au milieu de la place un hêtre, l'un des arbres sacrés de la civilisation celtique, symbole du renouveau de la nature, qui sera brûlé au solstice d'été à la fin juin
  3. D'où le nom de poldavys donné parfois aux toiles de Locronan
  4. Une pièce de toile de Locronan, bien que de dimension variable au cours des siècles, mesure généralement 30 aunes sur trois-quarts d'aune soit environ 33 mètres sur 0,90 mètre.
  5. Locronan est aussi contrainte d'héberger des gens de guerre en 1636, en 1641, en 1689, qui « vivent sur l'habitant ».
  6. Père du cardinal Daniélou et fils de Eugène Lucien Napoléon Daniélou, qui fut à trois reprises maire de Douarnenez.
  7. Ville située sur les rives du Bosphore, siège d'évêché aux premiers temps du christianisme. Son nom actuel reste à trouver.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. Beg ar Grabineg, toponyme signifiant « pointe de la griffe ».
  2. Maurice Dilasser, Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région, Nouvelle Librairie de France, , p. 17.
  3. [PDF] bretagne.developpement-durable.gouv.fr.
  4. a b et c Maurice Dilasser, Un pays de Cornouaille. Locronan et sa région, Nouvelle Librairie de France, , p. 18.
  5. Claude Le Corre, Bernard Auvray, Michel Ballevre, Michel Robardet, « Le Massif Armoricain », Sciences Géologiques, bulletins et mémoires, t. 44, nos 441-2,‎ , p. 88.
  6. C. Lorenz, Géologie des pays européens: France, Belgique, Luxembourg, Dunod, , p. 135.
  7. Comptes rendus de l'Académie des sciences, avril 1982, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5653152t/f280.r=Locronan.langFR et 1984, no 2, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5831698v/f50.r=Locronan.langFR
  8. [PDF] F. Béchennec, B. Hallegouët, D. Thiéblemont, I. Thinon, avec la collaboration de A. Cocherie, C. Guerrot, F. Lucassou, Notice explicative de la feuille Lorient (383) à 1/50 000e, BRGM, 2012, p.18
  9. André Meynier, Atlas et géographie de la Bretagne, Flammarion, , p. 92-93.
  10. [PDF] Y. Plusquellec, J. Rolet, J-R. Daboux, Carte géologique de la France. Châteaulin N° 310, éditions du BRGM, 1999, p. 67
  11. Plusquellec, op. cit., p. 125.
  12. C. Elière, M. Menu et P. Guignon, « Étude en laboratoire de coupelles à affinage découvertes sur le site du Haut Moyen Âge de Locronan (Finistère) », Antiquités nationales, 1989.
  13. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  15. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
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  18. « Station Météo-France « Quimper » (commune de Pluguffan) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  19. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  20. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  21. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  22. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Quimper », sur insee.fr (consulté le ).
  23. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  24. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  25. Cartulaire de l'évêché de Tours de datation incertaine (entre 1400 et 1500) publié par Louis de Grandmaison, 1894 (consultable sur Gallica).
  26. a b c et d « Locronan : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Châteaulin) », sur infobretagne.com (consulté le ).
  27. Jacques Baudouin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Éditions Créer, 2006, p. 417 (ISBN 978-2-84819-041-9) (lire en ligne).
  28. Jean Kerhervé, François Roudaut et Jean Tanguy, La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy, Brest, Centre de Recherche Bretonne et Celtique. Faculté des Lettres et des Sciences Sociales. Université de Brest, coll. « Cahiers de Bretagne occidentale n°2 », , page 191.
  29. Conservée à Rennes au musée de Bretagne.
  30. Le reste du mobilier, conservé par Maurice Halna du Fretay, fut vendu pendant la décennie 1920 et dispersée
  31. a et b Interview de l'universitaire Patrick Galliou, « Locronan avant l'ère chrétienne », Le Télégramme, 17 juillet 2013.
  32. J. Loth, Revue archéologique, juillet 1924 (en ligne).
  33. a et b http://www.villedelocronan.fr/locronan-informations-generales/histoire/au-temps-des-celtes
  34. Ce camp a été vandalisé lors de la construction du viaduc ferroviaire de Châteaulin, de nombreuses pierres gisant éparses au sol ayant servi à sa construction d'où la protestation émise par le président de la Société archéologique du Finistère en 1917 (cf. gallica).
  35. topic-topos.com.
  36. Pierre-Roland Giot, L. Fleuriot, G. Bernier, B. Merdrignac et P. Guignon, "Les premiers bretons. La Bretagne du Ve siècle à l'an 1000", éditions Jos, 1988, (ISBN 2-85543-083-6).
  37. Arthur Moyne de La Borderie, Histoire de Bretagne, tome III, page 9.
  38. Lettre de Jean Louis de Lessègues de Rozaven écrite de Russie en 1817 à l'une de ses nièces de Quimper[réf. nécessaire].
  39. Bulletin archéologique de l'Association bretonne 1854 (en ligne).
  40. Réédité en 1867.
  41. En tournant les pages du Bréviaire imprimé de Léon de 1516 : Quelques réflexions sur l'hagiographie bretonne à la fin du Moyen Âge
  42. « Le minéral en Bretagne : la jument de pierre, ou chaise de saint Ronan / Kador sant Ronan », sur Patrimoine culturel immatériel en France (consulté le ).
  43. Paul Aveneau de La Grançière, "Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, avec notices généalogiques sur la plupart des familles de la Basse-Bretagne", 1896, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5474912f/f83.image.r=Crozon?rk=6566556;0
  44. À la fin du XVIe siècle, l'équipement d'un grand galion espagnol nécessite de 50 à 100 pièces de toile (chaque pièce faisant environ 30 m2), tandis que les grands navires anglais utilisent de 20 à 25 pièces
  45. Henri Bourde de La Rogerie, Le prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'Île Tristan, "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207673q/f208.image
  46. Daniel Bernard, Notes sur les fabriques de toiles de Locronan, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination
  47. Panneau d'information d'une exposition sur le lin et le chanvre au port-musée de Douarnenez en 2013
  48. France. Arrêt du 13 mars 1742., « Arrêt du 13 mars 1742. », Recueil abrégé des règlements concernant les fermes royales unies..,‎ 1737-1750 (lire en ligne, consulté le ).
  49. Jacques Arvor, Locronan, Ouest-France éditions, .
  50. André Mussat, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, , 380 p. (ISBN 978-2-737-31932-7, OCLC 34611255).
  51. Au XVIIIe siècle, un tisserand de Locronan fournit en moyenne 40 pièces par an
  52. Daniel Bernard, "Notes sur les fabriques de toiles de Locronan", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f197.pagination
  53. Henri Sée, Les classes rurales en Bretagne du XVIe siècle à la Révolution, Annales de Bretagne, novembre 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115320d/f682.r=Locronan.langFR
  54. « Inet-bretagne.fr a été vendu sur DomExpire », sur inet-bretagne.fr (consulté le ).
  55. Les tisserands étaient payés 10 sols et les fileuses 4 sols par jour dans la première moitié du XVIIIe siècle selon Henri Sée, L'industrie et le commerce de la Bretagne dans la première moitié du XVIIIe siècle, Annales de Bretagne, 1921, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115328f/f444.pagination.r=Locronan.langFR
  56. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, citées par Daniel Bernard, Notes sur les fabriques de toiles de Locronan, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077252/f193.pagination
  57. Locronan était le siège des juridictions seigneuriales de Lescuz, Lezharscouet, Nevet, Kervent, Plessix-Porzay, prieuré de Locronan.
  58. Cité par Daniel Bernard, « Notes sur les fabriques de toiles de Locronan », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1918 (en ligne).
  59. http://www.artouest.org/finistere/locronan-qlieu-de-ronanq-histoire-de-saint-ronan-29.html
  60. P. Mercier, « Récits bretons. La Ligue à Quimper et dans le diocèse de Cornouaille (1589-1598) », Etudes religieuses, historiques et littéraires,‎ , p. 113 (lire en ligne, consulté le ).
  61. R.P.G. Le Roux, Recueil des vertus et des miracles du R. P. Julien Maunoir, L. Prud'homme, Saint-Brieuc, 1848 (en ligne).
  62. Raymond Delaporte, Les sergents, prévôts et voyers féodés en Bretagne des origines au début du XVe siècle : thèse pour le doctorat présentée... le 21 janvier 1938..., Université de Rennes. Faculté de droit et des sciences économiques, (lire en ligne).
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  65. "Ordonnance… portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
  66. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Assemblée nationale législative, série 1, tome 47 (en ligne).
  67. Yves Le Gallo, Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, Éditions Bordessoules, (ISBN 2-903504-37-7), page 367.
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  69. Henri Monod, Le choléra : histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886, Melun, Imprimerie administrative, 1892 (en ligne).
  70. Rapports et délibérations du Conseil général du Finistère, année 1861 (en ligne).
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  73. Memorialgenweb.org - Locronan : monument aux morts.
  74. archives-finistere.fr.
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  76. a et b GEO, no 400, juin 2012, p. 140.
  77. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  78. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  79. http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=3
  80. B. Girard, "La Bretagne maritime, 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f303.image.pagination.r=Locronan.langFR
  81. http://recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=&codeZone=29134-COM&idTheme=6&rechercher=Rechercher
  82. a et b « Après Stéphane Bern, Locronan veut séduire la France », sur Ouest-France, (consulté le ).
  83. Notice no PA00090075, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  84. *Notice no PA00090077, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  85. Notice no PA00090079, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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  87. Notice no PA00090076, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  88. * Notice no PA00090080, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  89. Notice no PA00090078, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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