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Pour ses activités de recherche et développement, le SOE utilisa plusieurs « stations » situées dans des maisons de campagne et ailleurs, identifiées par un numéro en chiffres romains. Par exemple :
Pour ses activités de recherche et développement, le SOE utilisa plusieurs « stations » situées dans des maisons de campagne et ailleurs, identifiées par un numéro en chiffres romains. Par exemple :


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! NUMÉROS<br/>DES STATIONS !! NOMS<br/>DES STATIONS !! FONCTIONS !! ADRESSES
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! NOMS DE CODE<br/>DES RÉSEAUX :<br/> !! INFORMATIONS :<br/>noms des agents,
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:zones d'action, centre de l'organisation, périodes d'activité, etc.
:zones d'action, centre de l'organisation, périodes d'activité, etc.

Version du 19 juillet 2007 à 02:32

Le Special Operations Executive (Direction des opérations spéciales) est un service secret britannique qui opère pendant la Seconde Guerre mondiale. Créé le 19 juillet 1940 par Winston Churchill et dissous le 30 juin 1946, sa mission consiste à soutenir les divers mouvements de résistance, au départ ceux des pays d'Europe occupés par l'Allemagne, et progressivement ceux de tous les pays en guerre, y compris en Extrême-Orient.<br.> L'article Liste des agents du SOE donne des précisions sur l'identité et l'action de quelques agents marquants du SOE.

Présentation générale du SOE

Opérations

Objectifs des opérations

Les Britanniques attendent que les actions des résistants contribuent à la réalisation de leurs plans de guerre globaux. Ces actions sont de plusieurs types :

  • obtention de renseignements sur les plans de l'ennemi (ses intentions générales, mouvements de troupes prévus ou constatés, etc.)
  • sabotages pour contrer le dispositif de guerre : sabotages d'installations militaires, industrielles ou ferroviaires, etc.
  • opérations destinées à inquiéter, déstabiliser, affaiblir l'ennemi, au cœur des pays occupés : attentats, assassinats, etc.,
  • désinformation de l'ennemi.

Techniques utilisées pour les opérations

Pour réaliser ses opérations, les techniques de guerre clandestine développées par le SOE sont les suivantes :

Westland Lysander
  • Transports. Il s'agit d'acheminer dans les pays occupés les agents et les matériels (conteneurs, armes et munitions, documents, argent, etc.) et de rapatrier en Angleterre des agents en fin de mission ou en danger, des soldats, des personnalités.
    • Parachutages clandestins. Cette méthode est utilisée dans les premiers temps. Le vol a lieu de nuit, par ciel clair et en période de pleine lune, de façon à faciliter la navigation. Le premier agent parachuté de cette façon est Georges Bégué, dans la nuit du 5(n) mai 1941[1], dix mois après la formation du SOE.
    • liaisons clandestines. Pour améliorer l'efficacité (précision et sécurité) par rapport au parachutage, plusieurs moyens sont ensuite utilisés pour assurer les liaisons :
- L'avion, avec atterrissage. Les vols sont toujours organisés de nuit. Mais en plus, des résistants, avertis par message codé émis par la BBC, forment un comité de réception : celui-ci prépare un balisage lumineux au sol (en L) pour indiquer au pilote l'endroit et le sens de l'atterrissage ; il accélère les transferts ; il réceptionne les nouveaux arrivants ; il aide l'avion à redécoller et il efface les traces sur le terrain. Cette méthode est surtout utilisée en France zone nord, avec le célèbre Westland Lysander (voir l'image ci-contre). C'est le 4(n) septembre 1941 que le premier agent à être acheminé de cette façon, Gérard Morel, atterrit près de Chateauroux, le Lysander étant piloté par Nesbitt-Dufort.
- Le bateau. C'est cette méthode qui est surtout utilisée dans le midi de la France, avec bateaux à moteur et felouques.
- Le sous-marin.
  • Émissions radio cryptées. L'opérateur radio, appelé pianiste, dispose d'un appareil portatif et d'un quartz (dont la fréquence lui est spécifique) fournis par le SOE, avec lesquels il transmet des informations en morse, après les avoir cryptées de façon que le SOE soit seul à les comprendre. Il travaille sous risque permanent : il doit travailler assez longtemps pour passer tous les messages nécessaires, mais il doit aussi éviter de se faire localiser par l'ennemi, qui utilise des voitures radio-goniométriques ou procède à des coupures de courant sélectives.
  • Jeux radio. Au premier degré, cette technique consiste à retourner des opérateurs radio ennemis arrêtés en Grande-Bretagne pour espionnage, et à leur dicter les messages à émettre, mensongers mais que l'ennemi croit authentiques. Dans la lutte psychologique constituée par l'utilisation de telles méthodes de désinformation par le SOE et par l'ennemi, il est admis que "le rempart de mensonges" édifié par les Britanniques a contribué efficacement à tromper les Allemands, notamment sur des éléments stratégiques clés tels que le lieu et la date du débarquement. Cet élément de supériorité britannique complète celle obtenue par l'organisation secrète Ultra, par laquelle les Britanniques lisent à livre ouvert, sans que les Allemands s'en doutent, leurs messages militaires secrets codés par les machines Enigma.
  • Envoi par la BBC de messages personnels codés. C'est le 20 octobre 1941 que le premier message à l'adresse de Georges Bégué est diffusé par la BBC  : en entendant « Gabrielle vous envoie ses amitiés », il sait qu'il va devoir réceptionner un parachutage.
  • Appareils truqués et explosifs. Des dispositifs spéciaux développés et fabriqués par le SOE permettent aux agents et aux résistants de camoufler les objets dangereux (transformés en objets courants) ou de perpétrer les sabotages ou les attentats planifiés :
- Pipe, comportant un compartiment caché (pouvant contenir des documents secrets) et une boussole.
- Crayon, renfermant une lame.
- Porte-mine, servant de pistolet.
- Pistolet silencieux.
- Explosifs spéciaux : mines, charges creuses, retardateurs.
  • Construction de fausses identités, notamment réalisation de faux papiers d'identité, de fausses histoires individuelles, de fausses cartes de rationnement, de faux certificats, etc. ; réalisation d'habits identiques à ceux en vogue dans les pays ; réfection d'amalgames dentaires selon une composition conforme aux techniques du pays, etc.
  • Lubrifiants pollués : des additifs indésirables font gripper les moteurs, les trains, etc.
  • Motocyclettes miniatures pliables (Welbike), pouvant se ranger dans un conteneur type C, utilisable par les parachutistes.
  • Submersibles (Welman).
  • Pilules de cyanure de potassium (pilule « L »), permettant à un agent de se suicider dans les situations ultimes.

Exemples d'opérations

Des opérations du SOE, qui ont été très nombreuses et souvent souterraines, l'article évoque certaines, que le public connaît bien grâce aux livres et aux films qui les ont relatées ou s'en sont inspirés. Sont notamment à mettre au crédit du SOE : la destruction de 90 usines de guerre françaises, la découverte de la base secrète d'expérimentation des fusées V2 de Peenemünde (finalement bombardée), le retard infligé à la bombe atomique allemande par la destruction du stock d'eau lourde norvégienne, etc.

Profil et préparation des agents

Pour être employé comme agent par le SOE, un candidat doit avoir les qualités suivantes :

  • parler couramment la langue du pays où il va être envoyé, de manière à pouvoir se conduire en toutes circonstances comme un véritable ressortissant,
  • avoir des nerfs d'acier, savoir travailler en équipe mais pouvoir ne compter que sur lui-même, avoir l'esprit de décision et de réelles qualités de négociateur, résister à des interrogatoires brutaux,
  • avoir suivi certaines préparations techniques, dispensées dans les écoles d'entraînement spécial : en Écosse, l'agent apprend à affronter toutes les difficultés d'une nature hostile et survivre, à agir discrètement en terrain découvert, ramper dans les buissons, franchir à gué des cours d'eau glacés, se battre sans arme, tirer, sauter en parachute, transporter et cacher sur lui du matériel d'espionnage, notamment des allumettes creuses contenant des microfilms, des codes, des chiffres réduits à la dimension de points, et des « cigarettes » bourrées d'explosifs, savoir se servir de postes de radio, apprendre par coeur des signaux difficiles, utiliser en vue d'éventuelles évasions de très fines scies d'acier pour découper des barreaux de prison, ou des boussoles miniatures cachées dans des boutons, être prêt - en situation ultime - à avaler la pilule « L » de cyanure de potassium fournie avant le départ.
  • utiliser les pièges spéciaux (booby traps) mis au point par le SOE pour perpétrer les attentats, tels que des pompes à bicyclettes qui explosent quand on les utilise, des grenades à main placées dans des boîtes dont l'étiquette, fidèlement reproduite par des artistes de talent, annonce des « Fruits », des moulages de plâtre peint ressemblant à une bûche contenant une mitraillette Sten, etc.
  • avoir intégré à fond une identité et une histoire personnelle fabriquées de toutes pièces, et s'en souvenir dans le moindre détail (fausse famille, anciens professeurs, villes natales fictives, etc.) sans risque de se couper.
  • pouvoir vivre dans la perspective permanente d'être arrêté et torturé, de mourir seul et sans reconnaissance, ou avec la perspective d'être soupçonné de trahison, sans possibilité de démenti.

Sort des réseaux

Les réseaux du SOE ont souvent été infiltrés par l'ennemi, puis retournés ou anéantis. Le phénomène est massif aux Pays-Bas, où la totalité des réseaux SOE finissent contrôlés par les Allemands ; il est également important en France ou dans d'autres pays. Mais le bilan de l'action du SOE est très positif et les opérations qu'il a menées, notamment celles qui visaient à désinformer l'ennemi sur les éléments clés de planification du débarquement, ont pesé très lourd dans la conduite de la guerre, en complément des efforts militaires proprement dits. Certains agents et certains réseaux ont pu être délibérément sacrifiés pour atteindre cet objectif majeur.

Le SOE et l'ennemi

Trois organisations allemandes interviennent dans la lutte contre le SOE :

  • l'Abwehr : services de renseignement de la Wehrmacht, dirigés par l'Amiral Wilhelm Canaris. L'Abwehr est surtout active au début de la guerre ;
  • le SD : Sicherheitsdienst, services de sécurité du parti nazi, dont le bureau de contre-espionnage à l'étranger (Amt VI - SD extérieur) est dirigé par Walter Schellenberg ;
  • la Gestapo : Geheime Staatspolizei = Police secrète d'état, dirigée par Heinrich Müller.

Les deux dernières citées sont regroupées depuis 1939 au sein une organisation unique, le RSHA, coiffée par Heinrich Himmler, et dirigée par Reinhard Heydrich, puis par Ernst Kaltenbrunner à partir de juin 1942. Dans la lutte contre le SOE, elles interviennent progressivement et voient leur rôle s'accroître, et finalement absorbent l'Abwehr au printemps 1944.

Organisation

Quartier général

Il est situé à Londres, et ses deux bureaux régionaux au Caire et à Delhi.<br.>

Rattachement

À sa création, le SOE est rattaché au ministre de la guerre économique (Sir Hugh Dalton jusqu'au 22 février 1942, puis Roundell Palmer, 3ème Comte de Selborne). En Septembre 1942, il est rattaché à l'état-major interallié pour une meilleure coordination entre les actions de guérilla et les opérations militaires. Mais Churchill conserve en permanence la haute main sur le SOE, notamment par l'intermédiaire de la LCS, London Controlling Section. Cela explique que le SOE soit parfois désigné comme armée secrète de Churchill.<br.>

Relations entre le SOE et le MI6

Churchill avait demandé au SOE de mettre le feu à l'Europe, ce qui impliquait notamment de préparer le débarquement, et à cette fin, de faire du renseignement, c'est-à-dire d'interférer avec les missions du MI6. Or le MI6 n'a nullement été dissous, il a certes perdu une bataille en juillet 1940, mais pour son éminence grise, le colonel Claude Dansey, ami personnel de Churchill, le MI6 saurait rester maître du jeu. De fait il est difficile pour le SOE de recruter massivement, tant sur le sol britannique que dans les pays occupés, des cadres et des agents du même niveau professionnel que leurs collègues du MI6 ou leurs équivalents allemands de l'Abwehr, le service de renseignement de la Wehrmacht.

Relations entre le SOE et la France libre

Voir Résistance intérieure française#Les services secrets britanniques et l'Office of Strategic Services

Histoire du SOE

Création du SOE

Événement déclenchant

En 1940, la Résistance n'existait pas, les peuples ne l'avaient pas encore créée et les dirigeants politiques comme Churchill ou De Gaulle ne l'avaient pas imaginée. Dans son célèbre appel du 18 Juin, De Gaulle invite, dans l'ordre, les officiers et soldats Français, les ingénieurs et ouvriers des industries d'armement "qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver", à se mettre en rapport avec lui. Pour Churchill, comme pour De Gaulle, la guerre était l'affaire de l'armée, et l'armée comprenait des soldats en uniformes qui constituaient l'armée régulière et observaient les lois de la guerre, et des agents en civil, autrement dit des espions, qui acceptaient d'être fusillés s'ils étaient pris en territoire ennemi.

Le 6 juin 1940, au lendemain de la chute de Dunkerque symbolisant la déroute de l'armée britannique aux cotés de l'armée française, Churchill avait compris que ses troupes régulières ne pourraient pas reprendre pied sur le continent avant un bon bout de temps. Seuls des agents pouvaient asticoter les troupes ennemies à travers l'Europe hitlérienne. « Où en est le recrutement d'agents au Danemark, en Norvège, en Belgique, en Hollande et sur la côte Française ? », écrivait-il à son chef d'état-major Ismay. Le 19 juillet, le Special Operations Executive (SOE) était officiellement créé.

Mission du SOE

Churchill résuma à Hugh Dalton la mission du SOE par ces mots Set Europe ablaze c'est-à-dire Mettre le feu à l'Europe. Il s'agissait de créer un environnement permanent d'insécurité pour les troupes allemandes et de gêner le plus possible leurs opérations, notamment dans la perspective d'un débarquement

Relations du SOE et du MI6

La mission du SOE, Mettre le feu à l'Europe, en faisait ce qu'on appelle dans les services spéciaux français un service action pour le distinguer des services de renseignement. En Anglais, "renseignement" se dit "intelligence". Le service de renseignement anglais s'appelle l'Intelligence Service, ou pour être plus précis, le MI6, qui est une partie du SIS (Secret Intelligence Service) qui comprenait également le MI5 spécialisé dans le contre-espionnage. Le SIS dépendait du Ministère des affaires étrangères, le Foreign office, et recrutait ses agents dans les plus hautes couches de la société.

En 1938, un service action interne au MI6 avait été créé, le service D, de même qu'il existait un service de renseignement au sein du ministère des armées, le War office, le MI. Aussi, les deux ministères se disputèrent-ils la tutelle du SOE. Mais Churchill donna finalement raison à un troisième larron, Sir Hugh Dalton, un travailliste, ministre de la guerre économique, qui convainquit le premier ministre que l'action à mener en territoire ennemi s'apparentait davantage à de la subversion sociale qu'à du renseignement ou à des opérations militaires. Le SOE eut donc pour ministre de tutelle Hugh Dalton, au-dessous duquel Churchill plaça un de ses amis d'enfance, un banquier du nom d'Hambro.

Organisation du SOE

L'organisation du SOE comprend :

  • le quartier général,
  • les Sections, chargées de l'action dans les pays étrangers (finalement sans se limiter à l'Europe)
  • les Stations, situées en territoire britannique, qui se répartissent en :
    • Stations expérimentales
    • Écoles d'entraînement spécial (STS, Special training schools).

Le Quartier général du SOE

Le SOE est formé par la réunion de trois départements secrets, qui lui fournissent ses dirigeants et ses moyens initiaux :

  • SO1 provient du département EH[2] chargé de la propagande au Ministère des Affaires étrangères, dirigé par Sir Campbell Stuart. Plus tard, en septembre 1941, cette section sera détachée du SOE pour former le PWE (Political Warfare Executive, soit Direction de la Guerre Politique).
  • SO2 provient de la section D, une sous-section de l'Intelligence Service (IS, ou MI6) créée en 1938, service action, agissant plus particulièrement dans les Balkans, dirigée par le Major Lawrence Grand avec George Taylor comme adjoint, et dont le QG est installé dans The Frythe. Fin 1941, après la suppression de SO3 et le nouveau ratachement de SO1, SO2 représente la totalité du SOE.
  • SO3 provient du MIR (Military Intelligence, Research), un département du Ministère de la Guerre (War Office), chargé de la planification des actions subversives et de sabotage, dirigé par le Major John C. Holland, avec le lieutenant-colonel Colin Gubbins pour adjoint ; le 17 janvier 1941, le SO3 est supprimé et ses principaux éléments rattachés au SO2.

Dirigeants

Colin Gubbins
  • Sir Frank Nelson est nommé à la tête du SOE. Pour des raisons de santé, il est remplacé par Charles Hambro en avril 1942.
  • Désapprouvant le regroupement des activités du SOE et de l'armée sous la même autorité, en août 1943, Hambro démissionne. Il est remplacé par son adjoint, le Major General Colin Gubbins.

Locaux

  • Au début, le SOE s'installe au Saint Hermin Hotel, Caxton Street, à Londres.
  • A l'automne 1940, Le SOE s'installe 62-64 Baker Street, puis s'étend au 84 dans d'anciens locaux des magasins Marks and Spencer, en laissant le 62-64 à sa section française (section F). Au 84, le seul signe de la présence de services officiels est la plaque indiquant Inter Services Research Office. Plus tard, le SOE occupera aussi Norgeby House, au 83. Le nom de Baker Street, qui est celui de la rue où Conan Doyle avait placé le domicile de Sherlock Holmes, vaudra aux agents du SOE le surnom d'Irréguliers de Baker street.

Les Sections du SOE

Le SOE comprend un certain nombre de sections régionales (country sections) qui coordonnent l'action des réseaux dans les différents pays :

  • France - Huit sections du SOE sont en rapport avec le secteur géographique de la France :
    • Section F : section française du SOE, sans relation avec la France libre. C'est la section la plus importante. Elle donna lieu à la formation de 95 réseaux.
    • Section RF : section chargée de travailler avec les gaullistes (BCRA du colonel Passy).
    • Section DF : section chargée de la mise en place des filières d'évasion devant permettre le retour des agents en Angleterre.
    • Section EU/P : section en relation avec les réseaux polonais du nord de la France.
    • Section AL : section servant de bureau de liaison avec le ministère britannique de l'Air et chargée des liaisons aériennes clandestines avec le territoire français.
    • Section Stockage-Emballage, pour les chargements de ravitaillement.
    • Section MT : section qui organise les écoles d'entraînement spécial qui forment les agents à la guerre secrète et subversive.
    • la section AMF : à partir de fin 1942, section basée à Alger qui opère dans le midi de la France ; après avoir brièvement collaboré avec les giraudistes, elle se met au service des gaullistes.
  • Autres pays
    • Allemagne : Section X
    • Italie : Section I
    • Pologne : Section MP
    • Yougoslavie : Section Y
    • Tchécoslovaquie : Section MY
    • Norvège : Section SN
    • Suède : Section SS
    • Belgique : Section T
    • Pays-Bas : Section N
    • Espagne : Section H
    • Autres sections : Grèce, Albanie, Danemark, Roumanie, Abyssinie, Asie du Sud-Est.

Les Stations expérimentales

Pour ses activités de recherche et développement, le SOE utilisa plusieurs « stations » situées dans des maisons de campagne et ailleurs, identifiées par un numéro en chiffres romains. Par exemple :

NUMÉROS
DES STATIONS
NOMS
DES STATIONS
FONCTIONS ADRESSES
Station VI Bride Hall Section d'acquisition des armes près de Ayot St Lawrence, Hertfordshire
Station VIIa Bontex Knitting Mills Section radio, production Beresford Avenue, Wembley
Station VIIb Yeast-Vite factory Section radio, emballage et expédition Whippendell Road, Watford
Station VIIc Menuiserie d'Allensor Section radio, recherche King George's Avenue, Watford
Station VIId Kay's garage Station radio, production Bristol Street, Birmingham
Station IX The Frythe Successivement :
- unité de recherche radio (Signaux spéciaux),
- centre de développement et de production d'armes,
- station de recherche et développement.
Aujourd'hui usine appartenant à GlaxoSmithKline
propriété située près de Welwyn Garden City
Station IXa Staines reservoir Travaux sur sous-marins P O Box 1, Ashford, Middlesex
Station IXc Fishguard Bay Hotel Travaux sur les Submersibles Goodwick, Pembrokeshire
Station X Bletchley Park Successivement :
*station radio,
*centre casseur de code (La station radio migra vers Aston House lorsque les activités de décryptage prirent le dessus)
Station XI Gorhambury House Hébergement près de St Albans, Hertfordshire
Station XII Aston House Production, emballage et expédition près de Stevenage, Hertfordshire.
Station XIV section des faux Briggens, près de Roydon
Station XV The Thatched Barn Camouflage Section Développement des pièges (*) road house on the Barnet bypass at Borehamwood, Hertfordshire
Station XVa Section Camouflage, prototypes 56 Queen's Gate, Kensington, London SW7
Station XVb Section Camouflage, Centre de formation des agents et pour mettre les officiels au courant La pièce de démonstration, Muséum d'histoire naturelle de Londres
Station XVc Camouflage, section photo and maquillage 2-3 Trevor Square, Knightsbridge, South Kensington
Station XVII Essais d'explosifs Brickendonbury, Hertford
? ? Spartan factory, North Circular Road, Wembley

(*) Les travaux de cette Station XV concernaient principalement l'équipement final des agents qui passaient par la Thatched Barn (Grange en chaume) avant leur départ en France : la reproduction de vêtements français d'après des photos de journaux ou des catalogues devaient être précis dans les moindres détails, des cartes étaient cousues dans les sous-vêtements en soie, des agents recevaient de fausses bosses pour accentuer leur déguisement. Une stricte anonymie était observée. La station s'occupait également de la mise au point des pièges spéciaux (booby traps) évoqués plus haut.

Les Écoles d'entraînement spécial

Les écoles d'entraînement spécial du SOE (Special Training Schools, ou STS) se répartissent en trois catégories :

  • « A », Paramilitary schools,
  • « B », Finishing schools,
  • « C », Operational schools.

Typiquement, les agents destinés à servir sur le terrain suivent un entraînement commando à Arisaig en Écosse, suivi par des entraînements spécialisés - dans des domaines tels que les techniques de démolition ou la télégraphie morse - dispensés dans différentes maisons de campagne en Angleterre. Finalement, ils reçoivent un entraînement au parachutage (si besoin) à l'école d'entraînement au parachutage n° 1 au Ringway Airport de Manchester, tout en étant hébergés dans un logement sûr à Bowdon, près d'Altrincham, dans le Cheshire, et ils suivent un cours de sécurité à Beaulieu dans le Hampshire.

Le tableau suivant identifie les écoles d'entraînement spécial du SOE :

NUMÉROS
DES STATIONS
NOMS
DES STATIONS
FONCTIONS ADRESSES
STS1 Brock Hall Flore, Northamptonshire
STS2 Bellasis Station de formation à l'interrogatoire des ex prisonniers de guerre allemands Box Hill Road, Dorking, Surrey
STS3 Stodham Park Liss, Hampshire
STS4 Winterfold Cranleigh, Surrey
STS5 Wanborough Manor École pour les Bonzos (ex prisonniers de guerre allemands). Puttenham, Guildford, Surrey
STS6 Finchampstead, Wokingham, Berkshire
STS7
(ex STS4)
Winterfold Students Assessment Board Cranleigh, Surrey
STS17 Brickendonbury Manor Sabotage industriel Hertfordshire
STS19 Gardener's End Bonzos for Operation PERIWIG Ardeley, Stevenage, Hertfordshire
STS21 Arisaig House Arisaig, Inverness-shire
STS22 Rhubana Lodge Morar, Inverness-shire
STS22a Glasnacardoch Lodge weapons store where weapons services and checked for accuracy (?) Mallaig, Inverness-shire
STS23 Meoble Lodge à côté de Loch Morar, Inverness-shire
STS23b Swordland Tarbet Bay, beside Loch Morar, Inverness-shire
STS24a Inverie House Knoydart, near Mallaig, Inverness-shire
STS24b Glaschoille Knoydart, Mallaig, Inverness-shire
STS25a Garramor South Morar, Inverness-shire
STS25b Camusdarach South Morar, Inverness-shire
STS25c Traigh House South Morar, Inverness-shire
STS25c Traigh House South Morar, Inverness-shire
STS31 à STS27b Finishing Schools Beaulieu, Hampshire - Finishing Schools
STS31 The Rings Beaulieu, Hampshire
STS31 The House in the Woods Beaulieu, Hampshire
STS36 Beaulieu, Hampshire
STS37a ??? Photographie avancée
STS39 (Hackett School) Propagande subversive ?
STS40 Howbury Hall utilisation de EUREKA, REBECCA and S-Phone near Waterend, Bedford
STS41 Gumley Hall Market Harborough
STS42 Roughwood Park Chalfont St Giles, Bucks
STS43 Audley End House Section polonaise Essex
STS44 Gorse Hills
STS46 Chichely Hall Section tchécoslovaque Buckinghamshire
STS47 ? Formation avancée en mines
STS51 Formation parachute Ringway
STS51a Dunham House Formation parachute Altrincham, Cheshire (près de Ringway)
STS51b Fulshaw Hall Formation parachute Wilmslow, Cheshire (près de Ringway)
STS52 Thame Park Formation sécurité des opérateurs radio Oxfordshire
Station 53a Grendon Hall Centre de cryptologie Grendon Underwood, près de Aylesbury, Buckinghamshire. Aujourd'hui une prison
Station 53b Poundon House Station d'écoute et de transmission radio près de Bicester, Buckinghamshire
Station 53c Poundon Formation des forces américaines en techniques de communication du SOE près de Bicester, Buckinghamshire. 53b et 53c étaient physiquement séparés, mais proches. Certains membres de 53b ont été transférés quand 53c a ouvert.
STS54a Fawley Court Section Signaux (opérateurs radio) Henley on Thames
STS54b Belhaven School Section Signaux (opérateurs radio) Dunbar
STS61 Audley End Conteneurs de parachutes Saffron Walden
STS61 Gaynes' Hall St Neots (à partir d'April 1942)
Station 62 Anderson Manor Winterborne Kingston, Dorset
STS101 Singapour
STS102
ou ME102
Ramat David Haifa
STS103 Camp X Entraînement des agents américains. [1] Whitby, Oshawa, Ontario, Canada
? Gaynes Hall section norvégienne près de St Neots in Cambridgeshire
? Poundon Hall décryptage près d'Aylesbury
? The Firs essais d'explosifs Whitchurch, près d'Aylesbury
? Arisaig finishing school [2] Inverness-shire
? intendance Henley-on-Thames
? Bellasis Box Hill, à l'extérieur de Dorking
? Brickendonbury Manor sabotage

Les effectifs du SOE

Grâce à l'appui de Churchill, les effectifs du SOE croissent rapidement, au point d'atteindre finalement environ 13000 personnes, employées directement ou contrôlées.

La dissolution du SOE

Le 30 juin 1946, le SOE devenu sans objet est dissous. Ce qui reste du personnel et des équipements, absorbé par le MI6, est réparti entre les différentes divisions opérationnelles et le nouveau Directoire de l'entraînement et du développement pour la préparation à la guerre (DEWP).

La reconnaissance

Deux mémoriaux honorent la mémoire des agents :

  • le Mémorial de Valençay (Indre) honore les 104 agents de la section F morts pour la France. Situé près du lieu du premier parachutage d'un agent en France, il a été inauguré le 6 mai 1991, à l'occasion du cinquantenaire de ce parachutage.
  • le Mémorial Brookwood (Surrey, Angleterre) honore 3475 hommes et femmes des forces du Commonwealth et de l'Empire morts pendant la guerre et dont les noms ne peuvent être enregistrés de manière appropriée sur les autres mémoriaux des différents théâtres de guerre, ce qui est le cas de plusieurs agents du SOE.

La section F, principale section française

Organisation de la section F

  • En août 1940, le premier chef de la section F est Leslie Humphreys.
  • En décembre 1940, Humphreys est remplacé par H.R. Marriott. Nicholas Bodington, un brillant diplômé de Cambridge de 35 ans, est nommé adjoint ; correspondant de presse à Paris avant-guerre, il a collaboré à cette époque avec le MI6 et conserve des relations avec son ancien patron Dansey.
  • Au début de l'été 1941, Marriott laisse la place à Maurice Buckmaster, un ancien cadre de Ford France, qui a séjourné plusieurs années à Bordeaux. Les réseaux de la section F sont parfois appelés réseaux Buckmaster.<br.>

Remarque : l'écrivain Ian Fleming, qui connaissait Maurice Buckmaster et son assistante Vera Atkins, est connu pour les avoir pris partiellement comme modèles pour « M » et « Miss Moneypenny » dans ses romans d'espionnage James Bond. Dans son premier roman Bond, Fleming aurait fondé le personnage « Vesper Lynd » sur la belle Christine Granville, agent SOE.

Réseaux de la section F

À la formation d'un réseau, le SOE section F attribue des noms de code au réseau et aux agents :

  • le nom de code du réseau lui-même est généralement un nom de métier en anglais, M,
  • les noms de guerre des agents (field names) sont des prénoms français, « P ».

L'habitude a été prise de désigner certains réseaux par P ou par des assemblages comme M-P ou P-M, dans lesquels P désigne le field name du chef de réseau. Pour éviter les confusions, ci-après les noms de code des réseaux sont écrits en majuscules et en gras, et sont précédés du prénom P - sous lequel ils sont souvent mieux connus en France.

TABLEAU : RÉSEAUX DE LA SECTION F (tableau partiel : renseignement en cours)
Colonne de gauche : le tableau inclut les réseaux avortés, les missions, les raids de la section F.
Colonne de droite : (C) = Chef du réseau, (2nd) = Adjoint, (A) = Assistant, (R) = Opérateur radio, (Co) = Courrier, (I) = Instructeur
NOMS DE CODE
DES RÉSEAUX :
INFORMATIONS :
noms des agents,
zones d'action, centre de l'organisation, périodes d'activité, etc.
Calvert -
ACOLYTE
Robert Lyon (C),
Bob -
ACROBAT
John Starr (C1) puis Jean Simon (C2), John Young (R), Diana Rowden (Co)
Aristide -
ACTOR
Bertrand -
ARCHDEACON
Frank Pickersgill (C), John Macalister (R)
Réseau avorté. 20.06.43
Lise -
ARTIST
ASYMPTOTE
Mentionné ici pour mémoire : ASYMPTOTE n'est pas un réseau de la section F, mais une mission de la section RF.
ATTORNEY
Réseau avorté
Alfred -
AUDITOR
Jean -
AUTHOR
ou AUTHOR/DIGGER
Harry Peulevé, Peter Lake
AUTOGIRO
Pierre de Vomécourt (C), Georges Bégué (R).
Réseau détruit au printemps 1942, par trahison de Mathilde Carré, la Chatte.
Norbert-
BARGEE
Réseau avorté
Ludovic -
BEGGAR
BOMBPROOF
Parachutage de la section F
BOOKMAKER
Raids de la section F
Athos-Renaud -
BRICKLAYER
Madeleine Damerment (Co)
Max -
BUTLER
Sous-réseau de Prosper - PHYSICIAN.
CARTE
Réseau avorté
CARVER
Charles Henri Lucien (C)
CHANCELLOR
CHESTNUT
William Grover-Williams (C), Robert Benoist, J.-P. Wimille, Roland Dowlen (R),
chât. d'Auffargis (près de Dourdan)
août 43 (dém.)
CINEMA
ou CINEMA-PHONO
voir PHONO
Lionel -
CLERGYMAN
Robert Benoist (C), Denise Madeleine Bloch (R), Louis Blondet (I)
CORSICAN
Mission de la section F
Rodrigue -
DELEGATE
Réseau avorté
Mathieu -
DETECTIVE
Brian Julian Stonehouse (R), Denise Bloch (Co), Henri Sevenet
DIETICIAN
Nestor -
DIGGER
voir AUTHOR
Abélard -
DIPLOMAT
Maurice Dupont
Mesnard -
DIRECTOR
Tiburce -
DITCHER
Guy d'Artois (C), Lt. Jean Renaud-Dandicolle
Jean-Marie -
DONKEYMAN
Henri Frager (C), Vera Leigh (officier de liaison), Francis Cammaerts
Réseau organisé après l'effondrement d'AUTOGIRO et construit sur les restes de CARTE.
DRESSMAKER
Raid de la section F
FACADE
ou TILLEUL
Vaillant de Guélis (C),
Sylvestre -
FARMER
Michael Trotobas (C), Arthur Staggs (R)
Claude -
FARRIER
Henri Déricourt (C), A.P.A. Watt (R), Julienne Aisner (Co)
Réseau chargé des opérations par avion (atterrissages, réception des agents envoyés par avion)
Barthélémy -
FIREMAN
Patricia (Paddy) Maureen O'Sullivan (R)
Maxime -
FOOTMAN
Hubert -
FREELANCE
Nancy Wake (Co)
Firmin -
GARDENER
voir SPRUCE/GARDENER
André -
GLOVER
Louis -
GONDOLIER
GREENHEART
Albin -
HEADMASTER
Sydney Hudson (C), Sonya Butt (Co)
Diane -
HECKLER
ou HECKLER/SAINT
Virginia Hall (C)
HELMSMAN
J.B. Hayes (C)
Robert -
HERMIT
Hubert -
HILLBILLY
Étienne Leblanc
HISTORIAN
George Wilkinson (C), Lilian Rolfe (R)
HOUSEKEEPER
Raid de la section F, avorté.
Charlot -
INVENTOR
Sous-circuit du réseau Prosper - PHYSICIAN
Sidney Jones (C), Marcel Clech (R), Vera Eugenie Leigh (Co)
Roger -
JOCKEY
Francis Cammaerts (C), Christine Granville et Cicely Margot Lefort (Co), Pierre Reynaud (I)
Robin -
JUGGLER
Jean Worms (C), Jacques Weil (A), Gustave Cohen (R), Sonia Olschanezky (Co)
Sous-réseau de PROSPER agissant depuis Châlons-sur-Marne.
Baudouin -
LABOURER
Réseau avorté
Odette Wilen
LACKEY
Réseau avorté
Léon -
LICENSEE
Colin -
LIONTAMER
Réseau avorté
Xavier -
MARKSMAN
Richard Heslop (C), Elisabeth Devereux-Rochester
Porthos -
MASON
Guérin -
MINISTER
Yvonne Fontaine
Bernard -
MONK
Charles Skepper (C), Eliane Sophie Plewman
MONKEYPUZZLE
Tell -
MUSICIAN
Gustave Biéler (C), Yolande Beekman (R)
Région de Saint-Quentin (02). Villages : Fonsommes, Morcourt
Ange -
NEWSAGENT
Homère -
ORATOR
Réseau avorté
Oscar -
PARSON
Philippe -
PEDAGOGUE
Nick -
PEDLAR
voir PROFESSOR/PEDLAR
Jérôme -
PERMIT
Ginette Jullian
PHONO
ou CINEMA-PHONO
Émile (ou Henri) Garry (C), Noor Inayat Khan (R)
Prosper -
PHYSICIAN
Francis Suttill (C), Armel Guerne (2nd), Gilbert Norman et Jack Agazarian (R), Andrée Borrel et Yvonne Rudellat (Co), Jacques Bureau (technicien radio).
Alphonse -
PIMENTO
PLANE
Henri Paul Le Chêne (C), Pierre Louis Le Chêne (R), Marie-Thérèse Le Chêne (Co)
Jules -
PRIEST
Réseau avorté
Alexandre -
PRIVET
PROFESSOR
ou PROFESSOR/PEDLAR
Prosper
Voir PHYSICIAN, généralement plus connu sous ce nom de Prosper
Eugène -
PRUNUS
Ernest -
PUBLICAN
Adolphe -
RACKETEER
REGGAR
Julien -
ROVER
Pascal -
SACRISTAN
SAINT
ou HECKLER/SAINT
voir HECKLER
Hamlet-Faust -
SALESMAN
Philippe Liewer (C), Violette Szabo (Co)
Arsène -
SATIRIST
Lucien -
SCHOLAR
Yvonne Baseden (R)
Denis -
SCIENTIST
Claude de Baissac (C), Phyllis Ada Latour (R), Lise de Baissac (Co), Mary Herbert, Harry Peulevé
SCULLION
Raids de la section F
Samuel -
SHIPWRIGHT
Hippolyte -
SILVERSMITH
Madeleine Lavigne
Raoul -
SPINDLE
Francis Basin (C1), Peter Churchill (C2), Marie-Lou Blanc (R), Odette Sansom (Co), André Girard (réseau CARTE)
créé : jan. 42, démantelé : printemps 43.
Armand -
SPIRITUALIST
René Dumont-Guillemet (C), Henri Diacono (R)
Nicolas -
SPRUCE
ou GARDENER
Hector -
STATIONER
Maurice Southgate (C1) puis Pearl Witherington (C2), Jacqueline Nearne (Co)
César -
STOCKBROCKER
Harry Rée (C), Diana Rowden (Co)
Astre -
SURVEYOR
réseau avorté
TILLEUL
ou FACADE/TILLEUL
voir FACADE
Gérald -
TINKER
Benjamin Cowburn (C)
Théodule -
TREASURER
TUTOR
Raid de la section F
URCHIN
Antoine -
VENTRILOQUIST
Philippe de Vomécourt (C), Brian Stonehouse et Muriel Byck (R), Blanche Charlet (Co)
Hilaire -
WHEELWRIGHT
George Starr (C), Yvonne Cormeau (R), Anne-Marie Walters (Co)
Millet -
WIZARD
Jean Savy (C), Eileen Nearne (R?)
Justin -
WOODCUTTER
Marie -
WRESTLER
Pearl Witherington (C), Henri Cornioley (A)
Triangle Valençay-Issoudun-Châteauroux


L'ennemi

Côté allemand, les responsables de la lutte contre le SOE en France le plus souvent cités sont les suivants. Sont présentés séparément ceux qui sont rattachés à l'Abwehr (services de renseignement de l'armée) et ceux qui sont rattachés au SIPO-SD (organisation combinée état-parti calquée sur celle du RSHA).

L'Abwehr

Le nom qui revient le plus souvent est celui du :

  • Feldwebel Hugo Bleicher.

Le SIPO-SD

  • Au niveau supérieur du SIPO-SD en France :
    • SS Gruppenführer Karl Oberg, chef suprême des SS et de la police, correspondant d'Heinrich Himmler en France. Il couvre l'ORPO (police d'ordre) et le SIPO-SD.
    • SS Standartenführer Helmut Kochen, chef du SIPO-SD, correspondant de Reinhard Heydrich, puis d'Ernst Kaltenbrunner en France.
  • Au niveau des opérations et de l'exécution :
    • SS Strurmbannführer Karl Boemelburg, chef de la section IV du SIPO-SD en France. Cette section IV constitue la Gestapo proprement dite, chargée de "la recherche des ennemis du régime" (Juifs, opposants, communistes, résistants, ...) et de la répression. Elle prend progressivement en charge les tâches abandonnées par l'Abwehr telles que le contre-espionnage.
    • SS Strurmbannführer Josef Kieffer,
    • Josef Götz, section IVF Radio,
    • Josef Placke
    • Ernst Vogt, interprète.

Opérations de la section F

Quelques étapes de l'action

  • Mai 1941. - Les 3 premiers agents SOE sont parachutés en France :
    • dans la nuit du 5 au 6 mai, entre Valençay et Vatan (au nord de Chateauroux, dans l'Indre) : Georges Bégué (officier britannique, pseudonyme George Noble), avec pour mission d'entrer en contact avec Max Hymans (ancien député de la circonscription de Valençay, dont la maison de campagne se trouve aux environs). Bégué transmet à Londres l'acceptation de Max Hymans de coopérer avec Londres et d'apporter son soutien à la fondation de groupes de résistance locaux.
    • dans la nuit du 10 au 11 mai, Pierre de Vomécourt, avec la mission de constituer le premier réseau SOE en Lorraine (Autogiro), avec George Bégué comme opérateur radio.
    • dans la nuit du 12 au 13 mai, Roger Cottin.
  • Juin 1941. - Réception du premier parachutage d'armes, munitions et plastics, près du village de Chabeau.
  • Décembre 1941 - avril 1942. - Le jour de Noël, Pierre de Vomécourt est présenté à Mathilde Carré, dite La Chatte, qui collabore au réseau Interallié, fondé par des officiers polonais, mais démantelé par un sergent de l'Abwehr, Hugo Bleicher. Vomécourt demande à Mathilde d'utiliser pour ses transmissions les radios du réseau interallié. Or, La Chatte est devenue la maîtresse de Bleicher qui contrôle entièrement ses radios. Finalement, le 25 avril 1942, Pierre de Vomécourt est arrêté par Bleicher, puis Autogiro démantelé. Pierre de Vomécourt survit à la guerre à Colditz. Georges Bégué s'enfuit en Espagne et regagne Londres, où il travaille à l'état-major de la Section F, chargé des communications radio avec les agents sur le terrain. On lui attribue l'invention du système de messages personnels diffusés par la BBC.
  • 29 juillet 1942. - Nicholas Bodington, l'adjoint de Buckmaster, débarque près d'Antibes accompagné d'Henri Frager, un agent français du SOE. Il vient contacter un certain André Girard, connu sous le pseudonyme de Carte et qui s'est fait connaître à un agent anglais en prétendant avoir derrière lui un réseau dont les nombreux membres sont prêts à passer à l'action armée. Il est décidé que dix hommes iront en Angleterre pour y suivre un entraînement. En fait, le 31 août 1942, seuls deux volontaires embarquent pour l'Angleterre. Carte est en partie un mythomane, mais il a réellement constitué un carnet d'adresse copieusement fourni qui servira de base de recrutement pour le réseau Prosper. Or, ce carnet d'adresse est riche d'individus que Carte ne connaît même pas. La zone sud n'est pas encore occupée, et beaucoup de fichiers de résistants potentiels circulent librement. L'Abwehr aussi a su profiter de cette liberté.
  • Septembre 1942. - Après le débarquement en Afrique du Nord, les opérations de la section F vont s'intensifier : 60 parachutages d'armes en 1942, 400 en 1943, 200 en 1944. Elle désigne 2 officiers pour coordonner l'ensemble de ses réseaux en France :
    • Francis Suttill en zone Nord (réseau Physician-Prosper),
    • Peter Churchill en zone Sud (réseau Spindle).
  • 24 September, 1942. - Andrée Borrel et Lise de Baissac sont les premières femmes du SOE parachutées en France occupée.
  • Avril 1943. - Le réseau Spindle subit un revers, par l'arrestation de Peter Churchill et d'Odette Sansom.
  • Juin 1943. - Le réseau Archdeacon avorte : Frank Pickersgill (C) et John Kenneth Macalister (R), qui doivent le mettre en place, sont arrêtés dès leur arrivée en France. Cela se transforme en une opération conduite par les Allemands. Joseph Placke, un assistant de la section radio au 84 avenue Foch, se fait passer pour Pickersgill, et l'opérateur radio Macalister, avec ses codes, est utilisé pour transmettre de faux messages à Londres arrangeant des parachutages qui finissaient aux mains des Allemands. Cette fausse opération continuera jusqu'en mai 1944 et provoque la capture d'un instructeur de sabotage et de six autres agents envoyés pour rejoindre le réseau.
  • Fin juin 1943. - Effondrement du réseau Physician-Prosper, avec arrestation de ses dirigeants et de nombreux agents.
  • Octobre 1943. - Arrestation de Noor Inayat Khan.
  • Octobre 1943 à Juin 1944. - Activité croissante.
  • Juin 1944. - Groupes Jedburgh.
  • Septembre 1944. - Exécutions : Gilbert Norman (le 6, Mauthausen) ; Yolande Beekman, Madeleine Damerment, Noor Inayat Khan, and Eliane Plewman (le 11, à Dachau) ; Macalister, Pickersgill and Sabourin (le 14, à Buchenwald).
  • Début 1945. - Exécutions à Ravensbrück : Violette Szabo et Lilian Rolfe (le 5 février), Denise Bloch, Cecily Lefort.
  • 29 mars 1945. - Exécution de 12 agents à Flossenbürg : Amphlett, Amps, Demand, Dowlen, Fox, Graham, Levene, Menesson, Rafferty, Sibrée, Soskice, Worms.

Les moyens mis en œuvre

Les chiffres qui suivent, qui figurent dans le livre de SOE in France de M.R.D. Foot, couvrent la période de 1941 à septembre 1944, et incluent les missions partant d'Angleterre ou d'Afrique du Nord, de même que les mission USAAF (significatives à la fin de la période).

  • Agents transférés en France : 1784 (dont 53 femmes).
  • Agents arrêtés : 1 sur 4 (à comparer à : 1 sur 2 aux Pays-Bas, 1 sur 3 en Belgique).
  • Agents du SOE section F tués : 104 (91 hommes et 13 femmes). Ils sont honorés au mémorial de Valençay.
  • Résistants français armés par les agents du SOE pour réaliser les actions de sabotage : 250000.
  • Escadrilles RAF exécutant des missions pour le SOE: 2. La 138ème pour les parachutages ; la 161ème pour les atterrissages.
  • Sorties réussies (survol de la France) : 7498.
  • Tonnage de marchandises livrées : 10485
  • Argent livré aux agents sur le terrain : 401,6 millions de francs

Les résultats obtenus

  • Usines sabotées : 93.
  • Le général Eisenhower a estimé que le travail du SOE équivalait au renfort de cinq ou six divisions.

La section RF

Créée en 1941 pour permettre la réalisation d'opérations coordonnées avec la France libre du Général de Gaulle (c'est-à-dire en pratique avec le BCRA du Colonel Passy), la section RF recrute des agents français. Ses chefs successifs sont :

  • le capitaine Eric Piquet-Wicks, au début,
  • J.R.H. Hutchinson, à partir d'août 1942,
  • Bickam Sweet-Escott, à partir de l'automne 1943,
  • L.H. Dismore.

Les réseaux de la section RF sont :

  • ARMADA
  • CIRCONFÉRENCE
  • COCKLE
  • COD
  • CONE
  • DASTARD
  • FABULOUS
  • FANTASSIN
  • MAINMAST
  • ORONTE
  • OUTCLASS
  • OVERCLOUD
  • PÉRIMÈTRE
  • PÉRITOINE
  • RECTANGLE
  • TORTURE
  • TROMBONE

Citons également :

  • les missions RF : ARQUEBUSE, ASYMPTOTE, MARIE-CLAIRE, SHRIMP.
  • les raids RF : BARTER, JOSÉPHINE, PILCHARD, SLING

La section DF

Les lignes de la section DF sont :

  • ÉDOUARD
  • GREYHOUND
  • LOYOLA
  • MANGO
  • PIERRE-JACQUES
  • SALLY
  • STANISLAUS
  • TROY
  • VAR
  • VIC

La section EU/P

La section EU/P comprend un réseau :

  • ADJUDICATE

et une mission :

  • MONICA

Le SOE dans les autres pays

Le texte de ce chapitre est traduit de l'article Special Operations Executive du wikipedia de langue anglaise.

Allemagne

En raison des dangers et de l'hostilité de la population, le SOE ne mène que peu d'opérations en Allemagne même. La section Allemagne et Autriche, conduite par le Lt-Col. Ronald Thornley pendant la plus grande partie de la guerre, s'implique surtout dans la propagande noire et le sabotage administratif, en collaboration avec la section allemande du Political Warfare Executive (PWE). Après le jour J, la section est réorganisée et agrandie, avec à sa tête le General Sir Gerald Templer et comme adjoint Thornley. Plusieurs opérations majeures sont planifiées, notamment Foxley, le plan pour assassiner Hitler près du Berghof, et Periwig, un plan ingénieux simulant l'existence de mouvements de résistance anti-nazi à une grande échelle à l'intérieur de l'Allemagne. Foxley n'est pas réalisé, mais Periwig continue malgré les restrictions imposées par le MI6 et SHAEF. Plusieurs prisonniers de guerre allemands sont entraînés comme agents en vue de prendre contact avec la résistance anti-nazi et pour réaliser des sabotages. Ils sont ensuite parachutés en Allemagne, avec l'espoir qu'ils se rendent ou qu'ils soient capturés par la Gestapo et lui révèlent leur mission supposée. De fausses transmissions radio codées sont diffusées vers l'Allemagne ; on admet aussi que différents éléments de l'attirail des agents, comme des livres de codes ou des récepteurs radio, tombent entre les mains des autorités allemandes.

Pays-Bas

La section N, qui conduit les opérations aux Pays-Bas, commet les pires bourdes en matière de sécurité, qui permettent aux Allemands de capturer beaucoup d'agents et de matériels de sabotage, dans ce que les Allemands appellent Englandspiel (le jeu anglais). Apparemment le SOE ne tient pas compte de l'absence des contrôles de sécurité dans les messages reçus, et d'autres avertissements de Leo Marks, absence qui prouve que les réseaux sont contrôlés par les Allemands. Finalement deux agents capturés s'échappent en Suisse en août 1943. Les Allemands envoient des messages, à l'aide d'émetteurs qu'ils contrôlent, disant qu'ils se sont rendus à la Gestapo, mais le SOE est enfin plus prudent. Le SOE récupère partiellement après ce désastre et met en place de nouveaux réseaux, qui continuent à opérer jusqu'à la libération des Pays-Bas à la fin de la guerre.

Belgique

La section T établit quelques réseaux efficaces en Belgique, mais dans les suites de la bataille de Normandie, les forces armées britanniques franchissent le pays en moins d'une semaine, ne donnant à la résistance que peu de temps pour monter un soulèvement. Ils aident les forces britanniques à passer l'arrière-garde allemande, et cela permet aux Alliés de prendre intacts les docks vitaux d'Anvers (voir Bataille de Scheldt).

Italie

Comme l’Italie est un pays ennemi et, suppose-t-on, un état fasciste monolithique sans opposition organisée utilisable, le SOE y fait peu d’efforts jusqu’à mi-1943, date où le gouvernement de Mussolini s’effondre et où les forces alliées occupent déjà la Sicile. Le SOE semble n’avoir fait aucun effort pour recruter des agents parmi les prisonniers de guerre italiens.

Dans les suites de l’effondrement italien, le SOE aide à la formation, dans les villes d’Italie du nord et dans les Alpes, d’une grande organisation de résistance qui harcèle les forces allemandes en Italie durant tout l’automne et l’hiver 1944. Et lors de l’offensive finale des Alliés en Italie, elle prend Gênes et d’autres villes sans l’aide des forces alliées.

SOE établit une base à Bari dans l’Italie du sud, à partir de laquelle il dirige ses réseaux et ses agents dans les Balkans. Cette organisation a pour nom de code "Force 133".

Yougoslavie

A la suite de l’invasion allemande en 1941, le royaume de Yougoslavie est morcelé. En Croatie, il y a un substantiel mouvement en faveur de l’Axe, le Ustaše. Ailleurs, deux mouvements de résistance se forment : les royalistes Tchetniks conduits par Draža Mihailović, et les Partisans communistes conduits par Tito.

Par l’intermédiaire du gouvernement royaliste en exil, le SOE commence par aider les Tchetniks. Il devient évident que les Tchetniks sont moins efficaces, et même qu’ils coopèrent avec les Allemands dans certaines régions contre les Partisans. Après la Conférence de Téhéran, le SOE inverse son soutien, en faveur des Partisans. Malgré des relations délicates pendant la guerre, on peut avancer que le support sans réserve du SOE est un facteur du maintien de la neutralité yougoslave pendant la Guerre froide.

Hongrie

Le SOE est incapable d’établir des liaisons ou des contacts en Hongrie avant que le regime de Miklós Horthy s’aligne lui-même sur l’Axe. L’éloignement et le manque de tels contacts empêchent tout effort du SOE jusqu’à ce que les Hongrois eux-mêmes envoient le diplomate László Veress pour tenter clandestinement de prendre contact avec les Alliés occidentaux. Le SOE facilite son retour, avec quelques émetteurs radio. Avant que les gouvernements alliés puissent en approuver les termes, la Hongrie est placée sous occupation militaire allemande et Veress est obligé de quitter le pays. Ensuite, deux missions sont envoyées en aveugle, c’est-à-dire sans arrangement préalable pour la réception au sol. De même, Basil Davidson tente de susciter un mouvement de Partisans en Hongrie, après avoir cheminé depuis le nord-est de la Yougoslavie.

Grèce

La Grèce est envahie par l’Axe, après une défense désespérée de plusieurs mois. Fin 1942, le SOE monte sa première opération à l’intérieur de la Grèce : c’est une tentative de couper la voie ferrée utilisée pour alimenter en matériels l’armée allemande d’Afrique. Le groupe, conduit par le Brigadier Eddie Myers, découvre deux groupes de guérilla opérant dans les montagnes : le pro-communiste ELAS[3] et le républicain EDES[4]. Avec l’aide de ces organisations, le groupe de Myer détruit le viaduc ferroviaire de Gorgopotamos le 14 novembre 1942, dans l’opération Harling.

Malheureusement les relations entre les groupes de résistance et les Britanniques tournent mal. EDES reçoit la plus grande partie de l’aide du SOE, tandis que ELAS met en sécurité beaucoup d’armes quand l’Italie s’effondre et que les forces militaires italiennes en Grèce sont dissoutes. En 1943, ELAS et EDES s’affrontent dans une violente guerre civile, jusqu’à ce que le SOE négocie un difficile armistice, l’accord de Plaka. Certains officiers de liaison du SOE sur le terrain sont exécutés par des groupes ELAS indisciplinés.

Finalement, l’armée britannique occupe Athènes et Le Pirée après le retrait des Allemands, et combat dans les rues pour chasser ELAS de ces villes et imposer un gouvernement intérimaire, avec l’archevêque Damaskinos. La dernière action du SOE consiste à évacuer plusieurs centaines de combattants désarmés d’EDES vers Corfou, leur évitant ainsi d’être massacrés par ELAS.

Albanie

L’Albanie, après avoir été sous l’influence italienne depuis 1923, est occupée par l’armée italienne en 1939. En 1943, un petit groupe de liaison, auquel appartient Julian Amery, pénètre en Albanie à partir du nord-ouest de la Grèce. Il découvre une autre guerre intestine entre les Partisans communistes dirigés par Enver Hoxha, et le républicain Balli Kombëtar. Comme ce dernier a collaboré avec les Italiens, Hoxha gagne le soutien des Alliés. Brigadier "Trotsky" Davies, l’envoyé du SOE en Albanie, est capturé par les Allemands début 1944. D’autres officiers du SOE préviennent que l’objectif d’Hoxha est d’abord l’après-guerre plutôt que la victoire sur les Allemands. Ils n’ont pas été entendus, mais l’Albanie n’est pas considérée comme un facteur important dans l’effort contre les Allemands.

Tchécoslovaquie

Le SOE envoie de nombreuse missions dans le Protectorat de Bohême-Moravie, et plus tard en Slovaquie. La plus célèbre, appelée Opération Anthropoid, permet l'assassinat du leader SS Reinhard Heydrich, à Prague, le 27 mai 1942, par les soldats Jozef Gabčík et Jan Kubiš. De 1942 à 1943, les Tchécoslovaques ont leur propre école d'entraînement spécial, STS46, à Chicheley Hall dans le Buckinghamshire. En 1944, le SOE envoie des hommes pour aider au soulèvement slovaque.

Norvège

En mars 1941, un groupe qui réalise des raids commando en Norvège, la Norwegian Independent Company 1 (NOR.I.C.1), est organisé sous la direction du Captain Martin Linge. Leur raid initial en 1941 est l'Opération Archery, et le raid le mieux connu est probablement le sabotage de l'eau lourde norvégienne. Les lignes de communication avec Londres s'améliorent progressivement, de sorte qu'en 1945, 64 opérateurs radio sont disséminés dans tout le pays.

Danemark

La résistance danoise peut monter quelques actions avant la fin de la guerre. La plupart d’entre elles sont du sabotage ferroviaire pour arrêter les mouvements de troupes allemandes vers la Norvège ou en provenance de la Norvège. Pourtant, il y a des exemples de sabotage sur une bien plus grande échelle, en particulier par BOPA. En tout, à partir de 1942, c'est plus de 1000 opérations qui sont conduites. La résistance danoise sauve aussi presque tous les juifs danois d’une mort certaine dans les camps de concentration allemands. C’est une opération massive de nuit reconnue jusqu’à ce jour par les Juifs comme une des manifestations de défiance publique contre les allemands les plus significatives. Elle aide le SOE dans ses activités en Suède neutre. Par exemple, le SOE peut obtenir plusieurs cargaisons de roulements à billes vitaux retenus dans des ports suédois.

Pologne

La distance qu’implique un voyage aérien jusqu’en Pologne est l’obstacle majeur aux efforts du SOE pour y aider la résistance. Le SOE aide bien le gouvernement polonais en exil à envoyer des agents et de l’équipement à l’Armia Krajowa. Le SOE a peu ou pas de contacts avec le pro-communiste Armia Ludowa, et les London Poles (c’est le nom qu’on donne au gouvernement polonais en exil) maintiennent toujours leur propre conseil. De grandes quantités d’armes sont finalement envoyées en Pologne durant la malheureuse Insurrection de Varsovie, au prix d’une lourde perte d’avions.

Roumanie

En 1943, une délégation du SOE est parachutée en Roumanie pour susciter la résistance à tout prix contre l’occupation nazie. C’est l’Opération Autonomous. La délégation, qui comprend Colonel Gardyne de Chastelain, Captain Silviu Meţianu et Ivor Porter, est capturée par la gendarmerie roumaine et gardée jusqu’à la nuit du coup d’état du 23 août 1944.

Autres opérations en Europe

De 1943 à 1945, grâce à la coopération avec le SOE et le MI6, un groupe de volontaires juifs originaires de Palestine est envoyé en mission dans plusieurs pays européens occupés par les Nazis.

Abyssinie

L’Abyssinie est le théâtre de certains des efforts les plus précoces et les plus fructueux du SOE. Pour soutenir l’empereur Hailé Sélassié en exil, le SOE organise une force d’irréguliers éthiopiens conduite par Orde Charles Wingate. Cette force, appelée Gideon Force par Wingate, provoque de lourds dommages aux forces d’occupation italiennes, et participe à la campagne britannique victorieuse. Wingate utilise ensuite son expérience pour créer les Chindits en Birmanie.

Sud-est asiatique

Dès 1941, le SOE prépare des plans d’opérations dans le Sud-est asiatique. Comme en Europe, après les désastres militaires initiaux des Alliés, le SOE établit des organisations indigènes de résistance et des armées de guérilla sur le territoire occupé par l’ennemi japonais comme la Force 136. Certaines de ces organisations ont des effets importants, à la fois pendant la guerre et pendant la période postérieure.

Sources

Sources bibliographiques et filmographie

  • Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976 ; éd. revue et complétée, Crémille & Famot, 1982.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5ème éd. revue et augmentée, Vario, 2004.
  • Jean Deuve, La Guerre des magiciens, l'intoxication alliée 1939-1944, Charles Corlet, 1995.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981.
  • M.R.D. Foot, SOE in France, An Account of the Work of the British Special Operations Executive in France 1940-1944, London, Her Majesty's stationery office, 1966. Ce livre présente la version officielle britannique des événements.
  • Maurice Buckmaster, They Fought Alone, the story of british agents in France (Ils combattirent seuls, l'histoire des agents britanniques en France), Odhams Press Limited, 1958. L'auteur est le chef de la section française (F).
  • Professor William Mackenzie, The Secret History of SOE - Special Operations Executive 1940-1945, BPR Publications, 2000. ISBN 0953615189.
  • David Stafford, Secret Agent - The True Story of the Special Operations Executive, BBC Worldwide Ltd, 2000. ISBN 0563537345.
  • Jean Overton Fuller, The Starr Affair. Ce livre raconte l'histoire de John Renshaw Starr.
  • Leo Marks, Between Silk and Cyanide, 1998. Marks fut le chef des Codes au SOE, et son livre relate son combat pour introduire un meilleur cryptage utilisable par les agents.
  • Arthur Christie, Mission Scapula SOE in the Far East, ISBN 0954701003. Une histoire vraie d'un agent envoyé en mission à Singapour juste avant la chute. Avec Freddy Spencer-Chapman.
  • Robert et les ombres, de Jean-Marie Barrère. Raconte l'histoire de résistants français venant en aide dans les campagnes du Gers à des agents secrets enrôlés dans le SOE.
  • La Guerre au jour le jour. Résistance et collaboration; Pour ou contre l'occupation nazie, Edito-Service S.A., Genève, 1981.
  • André Courvoisier, Le réseau Heckler, de Lyon à Londres, éd. France-Empire, 1984

I'll met by moonlight

Opération menée par le SOE en 1944 pour kidnapper le Major General Heinrich Kreipe en Crète.
  • William Stanley Moss, I'll met by moonlight, 1950.
  • Night Ambush, film (basé sur le livre), 1957, avec Dirk Bogarde et Marius Goring.

Violette Szabo

Odette Sansom

Nancy Wake

  • Nancy Wake, La Gestapo m'appelait la souris blanche, une australienne au service de la France, coll. Résistance-Liberté-Mémoire, éd. du félin, 2001. Cette autobiographie est la traduction du livre paru en Australie, Nancy Forward, The White Mouse, 1985.
  • Nancy Wake Codename: The White Mouse, 1987. Documentaire sur l'activité de Nancy Wake pour le SOE, en partie racontée par elle-même.

Bataille de l'eau lourde

Opérations SOE de sabotage de l'usine d'eau lourde de Rjukan en Norvège en 1943.
  • Les Héros de Télémark, 1965. Film réalisé par Anthony Mann.
  • La Bataille de l'eau lourde / Kampen om tungtvannet, en anglais The Fight Over the Heavy Water, un documentaire franco-norvégien, 1948, avec les acteurs originaux. Joachim Rønneberg a dit : « The Fight over Heavy Water fut une tentative honnête de décrire la réalité. En revanche, Heroes of Telemark a peu à voir avec la réalité. »
  • Alain Decaux, Alain Decaux raconte 2, Librairie Académique Perrin, 1979.

Affaire de la Chatte

Épisode pathétique de la lutte de l'Abwehr, l'affaire de la Chatte (Mathilde Carré), dans lequel le major Borchers joua un rôle déterminant.
  • Gordon Young, L'espionne n° 1 : la Chatte, 1957.
  • Major E. Borchers, Abwehr contre résistance.

Réseau Prosper

Les études les plus récentes sont :
  • Richard Seiler, La Tragédie du Réseau Prosper, Pygmalion, 2003.
  • John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française du livre Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun.
  • Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. Témoignage direct d'un membe du réseau.
  • Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.

Liens internes

Liens externes

Sites consacrés à des stations du SOE

Sites consacrés à des Écoles d'entraînement spécial du SOE

Articles du Wikipédia de langue anglaise consacrés à des dirigeants du SOE

Autres liens externes

Notes

  1. Convention d'écriture : "5(n) mai 1941" veut dire "dans la nuit du 5 au 6 mai 1941.
  2. Le sigle EH est dû à son quartier général, Electra House.
  3. ELAS, Armée nationale de libération du peuple, en grec Ελληνικός Λαϊκός Απελευθερωτικός Στρατός, Ellinikos Laïkos Apeleftherotikos Stratos.
  4. EDES, Ligue grecque nationale républicaine, en grec Εθνικός Δημοκρατικός Ελληνικός Σύνδεσμος, Ethnikos Dimokratikos Ellinikos Syndesmos

Modèle:Services de renseignement britanniques Modèle:Renseignement de la Seconde Guerre mondiale