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Bernard Tapie décide de tenter la même réussite dans le football, en répondant en 1986 à l'invitation d'[[Edmonde Charles-Roux]], veuve de l'ancien maire de Marseille [[Gaston Defferre]], de reprendre l'[[Olympique de Marseille]] (OM). Ancienne gloire du football français, l'OM végète alors à la quinzième place du [[Championnat de France de football|championnat de France]], n'a plus gagné de titre depuis 1976, et attire moins de {{formatnum:5000}} spectateurs par match au [[stade Vélodrome]]. Il rachète l'OM, en grosse difficulté financière et sportive 1 Franc symbolique. Sous la direction de Bernard Tapie, le club engage de nombreux jeunes joueurs espoirs qui deviendront, au fil des années, des stars, parmi lesquels les français [[Jean-Pierre Papin]],Philippe Vercruysse, Gaetan Huard, [[Éric Cantona]], [[Basile Boli]], [[Didier Deschamps (football)|Didier Deschamps]], [[Marcel Desailly]], [[Fabien Barthez]], le Ghanéen [[Abedi Pelé]], l'Anglais [[Chris Waddle]], le Croate [[Alen Bokšić]] et enfin le Brésilien [[Sonny Anderson]]. Il recrute également des valeurs sûres plus expérimentées telles qu'[[Alain Giresse]], [[Manuel Amoros]], [[Jean Tigana]], [[Karl-Heinz Förster]], [[Klaus Allofs]], [[Enzo Francescoli]], Carlos Mozer et la perle yougoslave Dragan Stojkovic après le mondial italien de 1990 ainsi que [[Raymond Goethals]].
Bernard Tapie décide de tenter la même réussite dans le football, en répondant en 1986 à l'invitation d'[[Edmonde Charles-Roux]], veuve de l'ancien maire de Marseille [[Gaston Defferre]], de reprendre l'[[Olympique de Marseille]] (OM). Ancienne gloire du football français, l'OM végète alors à la quinzième place du [[Championnat de France de football|championnat de France]], n'a plus gagné de titre depuis 1976, et attire moins de {{formatnum:5000}} spectateurs par match au [[stade Vélodrome]]. Il rachète l'OM, en grosse difficulté financière et sportive 1 Franc symbolique. Sous la direction de Bernard Tapie, le club engage de nombreux jeunes joueurs espoirs qui deviendront, au fil des années, des stars, parmi lesquels les français [[Jean-Pierre Papin]],Philippe Vercruysse, Gaetan Huard, [[Éric Cantona]], [[Basile Boli]], [[Didier Deschamps (football)|Didier Deschamps]], [[Marcel Desailly]], [[Fabien Barthez]], le Ghanéen [[Abedi Pelé]], l'Anglais [[Chris Waddle]], le Croate [[Alen Bokšić]] et enfin le Brésilien [[Sonny Anderson]]. Il recrute également des valeurs sûres plus expérimentées telles qu'[[Alain Giresse]], [[Manuel Amoros]], [[Jean Tigana]], [[Karl-Heinz Förster]], [[Klaus Allofs]], [[Enzo Francescoli]], Carlos Mozer et la perle yougoslave Dragan Stojkovic après le mondial italien de 1990 ainsi que [[Raymond Goethals]].


L'Olympique de Marseille remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992<ref group="Note">L'OM a également terminé en tête du championnat de France en [[Championnat de France de football D1 1992-1993|1993]] mais s'est vu retirer son titre à la suite de l'[[affaire VA-OM]]</ref>, joue quatre finales de [[Coupe de France de football|Coupe de France]] dont une gagnée en 1989, quatre demi-finales de Coupe d'Europe ([[Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football 1987-1988|Coupe des coupes 1988]], [[Coupe des clubs champions européens 1989-1990|Coupe des clubs champions 1990]], [[Coupe des clubs champions européens 1990-1991|1991]] et [[Ligue des champions de l'UEFA 1992-1993|1993]]) et deux finales de [[Ligue des champions de l'UEFA|Ligue des champions]], dont une gagnée en 1993 face au [[Associazione Calcio Milan|Milan AC]], qui reste la seule jamais remportée par un club français.
L'Olympique de Marseille remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992<ref group="Note">L'OM a également terminé en tête du championnat de France en [[Championnat de France de football D1 1992-1993|1993]] mais s'est vu retirer son titre à la suite de l'[[affaire VA-OM]]</ref>, joue quatre finales de [[Coupe de France de football|Coupe de France]] dont une gagnée en 1989, deux demi-finales de Coupe d'Europe ([[Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football 1987-1988|Coupe des coupes 1988]], [[Coupe des clubs champions européens 1989-1990|Coupe des clubs champions 1990]] (éliminé par la main de Vata contre Benfica) et deux finales de [[Ligue des champions de l'UEFA|Ligue des champions]] , dont une gagnée en 1993 face au [[Associazione Calcio Milan|Milan AC]], qui reste la seule jamais remportée par un club français.


==== La voile ====
==== La voile ====

Version du 15 novembre 2014 à 12:38

Bernard Tapie
Illustration.
Bernard Tapie en 2010 au salon des entrepreneurs.
Fonctions
Député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône

(3 ans, 5 mois et 3 jours)
Prédécesseur Yves Vidal
Successeur Roger Mei
Ministre de la Ville
- -
Président François Mitterrand
Gouvernement Bérégovoy
Prédécesseur André Laignel
François Loncle
Successeur François Loncle
Simone Veil
Député de la 6e circonscription des Bouches-du-Rhône

(3 ans, 11 mois et 4 jours)
Prédécesseur Guy Teissier
Successeur Jean-Claude Chermann
Biographie
Nom de naissance Bernard Tapie
Date de naissance (81 ans)
Lieu de naissance Paris (20e arrondissement)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique PRG

Bernard Tapie est un homme d'affaires français, né le dans le 20e arrondissement de Paris[1]. Il a été successivement ou simultanément, dirigeant d'un groupe d'entreprises (notamment sportives), dirigeant d'un club de football, animateur de télévision, écrivain, homme politique, ou encore acteur. Redevenu homme d'affaires depuis la fin des années 2000, il est actuellement gérant du Groupe Bernard Tapie et patron de presse.

Biographie

Jeunesse

Bernard Tapie est le fils de Jean Tapie, ouvrier ajusteur-fraiseur, puis patron de PME[2], né le à Niaux en Ariège d'une famille paysanne pauvre ; et de Raymonde Nodot, aide-soignante. Son grand-père, cheminot, s'installe en 1923 avec sa famille, au Blanc-Mesnil, dans la banlieue nord de Paris.

Bernard Tapie tente une brève carrière de chanteur avec quelques disques sous le nom de Bernard Tapy, mais sans grand succès. Il s'essaie également à la Formule 3, mais renonce à devenir pilote à la suite d'un grave accident qui le laisse quelques jours dans le coma. C'est finalement dans les affaires qu'il trouvera sa voie.

Entrepreneur

En 1967, Bernard Tapie se lance dans la vente de postes de télévision[3]. S'avérant bon vendeur, il ouvre son propre magasin de postes de télévision puis le revend quelques années plus tard[4]. À la suite du succès de son premier magasin, Bernard Tapie se lance dans la création d'entreprises.

En 1974, Bernard Tapie fonde avec Maurice Mességué la société Cœur Assistance, dont l'objet est de proposer à des personnes à haut risque d'accident cardiaque de disposer d'un boîtier portable, avec un abonnement payant, permettant de déclencher une alarme en cas de crise cardiaque, la société tenant à disposition des clients des ambulances prêtes à partir immédiatement. Le projet démarre mais doit être abandonné à la suite d'une plainte pour défaut de consultation qui est rapidement déposée par l'Ordre des médecins[5]. Bernard Tapie est alors condamné, en 1981, à un an de prison avec sursis et 20 000€ d'amende[Information douteuse] pour publicité mensongère et infraction aux lois sur les sociétés en tant qu'animateur de l'entreprise[réf. nécessaire]. Il fonde ensuite un groupement d'achat, le Club Bleu, destiné aux achats en gros par les comités d'entreprise. Il revend le groupement par la suite.

Repreneur d'entreprises

Sous l'impulsion de Marcel Loichot, Bernard Tapie devient ensuite consultant (« ingénieur-conseil » à l'époque) au sein du cabinet de conseil SEMA spécialisé en redressement d'entreprises. En 1977, il se met à son compte et se spécialise dans le rachat d'entreprises en dépôt de bilan. Il fait parler de lui dans les médias pour la première fois en 1980, après avoir racheté très en dessous de leur valeur les châteaux du dictateur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, en lui faisant croire que ses châteaux allaient être saisis par les autorités françaises. Bokassa porte plainte contre Bernard Tapie, le tribunal d'Abidjian fait annuler la vente, ce qui est confirmé par un jugement exécutoire du Tribunal de grande instance de Paris, le 10 septembre 1981[6].

Dans les années 1980, Bernard Tapie accélère le rythme des rachats d'entreprises. Sa méthode, qui suscite la curiosité de beaucoup d'entrepreneurs, repose sur trois piliers essentiels[7] :

  1. la renégociation des dettes des sociétés. Les sociétés cibles étant en dépôt de bilan, donc amenées à disparaître, et n'ayant généralement pas assez d'actifs pour espérer couvrir leurs dettes ; les créanciers, fidèles à l'adage selon lequel « mieux vaut trois fois rien que rien du tout », acceptent d'abandonner l'essentiel de leur dette contre la certitude d'être payés immédiatement d'une petite partie.
  2. la réduction des coûts, notamment par l'investissement dans la modernisation des méthodes de production, qui va de pair avec la réduction des effectifs. C'est l'aspect le plus controversé de la méthode : très fréquemment, Bernard Tapie essuie les critiques sur les nombreux licenciements qu'il a opérés. Critiques auxquelles il répond « qu'à choisir entre une entreprise qui meurt, avec la totalité de ses salariés qui deviennent chômeurs ; et une entreprise qui survit, mais avec la moitié de ses salariés seulement ; je préfère la deuxième solution et sauver la moitié des emplois. Et je crois que l'économie française préfère aussi »[8].
  3. la recherche de nouveaux débouchés (diversification). En restant sur leur seul marché d'origine, les sociétés cibles ont fini en dépôt de bilan. Réduire les dettes et les coûts n'étant souvent pas suffisant pour assurer le redressement, la recherche de nouveaux débouchés est primordiale. Bernard Tapie tente donc de faire preuve de créativité, et de trouver ainsi de nouvelles sources de revenus aux entreprises qu'il rachète. Pour la société Look, fabricante de fixation de ski, il cherche à compenser la saisonnalité des ventes, exclusivement hivernale. Il fera ainsi fabriquer par la société les premières pédales de vélo déchaussables, sur le même principe que les fixations de ski, pour éviter les blessures occasionnées lors des chutes à vélo par les traditionnelles pédales « coques ». Pour la société Wonder, à la suite de la mort d'un bébé ayant avalé des piles d'une autre marque, empoisonné par le mercure contenu dans les piles, il fait créer la première pile sans mercure, la GreenPower, choisie dans toutes les zones à forte concentration d'enfants.

Ses sociétés les plus connues sont Terraillon (rachetée 1 franc en 1981, revendue 125 millions de francs en 1986 à l'américain Measurement Specialities) ; Look (rachetée 1F en 1983, revendue pour 260 millions de francs en 1988 au propriétaire des montres suisses Ebel), La Vie claire (rachetée 1F en 1980, revendue à Distriborg par le CDR en 1995) ; Testut (rachetée 1F en 1983, revendue par le CDR en 1999 au groupe américano-suisse Mettler Toledo) ; Wonder (rachetée 1F en 1984, revendue pour 470 millions de francs en 1988 à l'américain Ralston) ; Donnay (rachetée 1F en 1988, revendue pour 100 millions de francs en 1991 à la région Wallonne).

Animateur de télévision (1986-1987)

Invité d’abord dans les émissions culturelles et politiques (Le Grand Échiquier, 7 sur 7, etc), Bernard Tapie génère des hausses d'audience, en raison de son style très direct, qui rencontre un certain succès. Ainsi, des émissions plus « grand public » le réclament, habituellement d'avantage dévolues aux chanteurs et aux acteurs (Gym Tonic, Le Jeu de la vérité, Champs-Élysées, Les Grosses Têtes, etc.). Bernard Tapie devient ainsi une personnalité médiatique populaire, surtout auprès des jeunes (dont il est alors la personnalité française préférée) et chez les femmes (qui le considèrent alors deuxième homme de France le plus séduisant derrière Alain Delon)[9]. Il est nommé "Homme de l'année 1984" par les médias[10]

Cette popularité lui vaut d'être concerné par l'élaboration d'un projet d'émission de télévision évoqué et soutenu par Alain Carignon, alors ministre[11], mais qui finalement n'aboutira pas. Elle lui permet même de créer l'émission Ambitions entre février 1986 et février 1987[12], dont le concept est d’aider un jeune et son projet, sélectionnés sur dossier, à monter son entreprise en direct. Il monte également à partir de 1986 des écoles de commerce exclusivement réservées aux jeunes au chômage ou sans formation scolaire. La première ouvre à Béziers, puis viendront les écoles de Marseille, Ambert, Soissons, Namur (Belgique), Martigny (Suisse), et enfin Vichy, spécialisée pour les femmes. Financées exclusivement par Bernard Tapie sur ses fonds propres[réf. nécessaire], ces écoles furent fermées en 1994 lorsqu’il fut mis en faillite.

Dirigeant sportif

Le cyclisme

Passionné de sport, Bernard Tapie utilise sa fortune acquise dans les années 1980 pour monter une équipe cycliste autour de Bernard Hinault, alors quadruple vainqueur du Tour de France mais licencié par sa précédente équipe cycliste, Renault, à la suite d'un différend avec son directeur sportif Cyrille Guimard. L'équipe La Vie Claire est montée en 1984. Bernard Hinault y remporte son cinquième Tour de France en 1985, puis Greg LeMond remporte un nouveau Tour de France pour l'équipe La Vie Claire en 1986.

Le football

Bernard Tapie décide de tenter la même réussite dans le football, en répondant en 1986 à l'invitation d'Edmonde Charles-Roux, veuve de l'ancien maire de Marseille Gaston Defferre, de reprendre l'Olympique de Marseille (OM). Ancienne gloire du football français, l'OM végète alors à la quinzième place du championnat de France, n'a plus gagné de titre depuis 1976, et attire moins de 5 000 spectateurs par match au stade Vélodrome. Il rachète l'OM, en grosse difficulté financière et sportive 1 Franc symbolique. Sous la direction de Bernard Tapie, le club engage de nombreux jeunes joueurs espoirs qui deviendront, au fil des années, des stars, parmi lesquels les français Jean-Pierre Papin,Philippe Vercruysse, Gaetan Huard, Éric Cantona, Basile Boli, Didier Deschamps, Marcel Desailly, Fabien Barthez, le Ghanéen Abedi Pelé, l'Anglais Chris Waddle, le Croate Alen Bokšić et enfin le Brésilien Sonny Anderson. Il recrute également des valeurs sûres plus expérimentées telles qu'Alain Giresse, Manuel Amoros, Jean Tigana, Karl-Heinz Förster, Klaus Allofs, Enzo Francescoli, Carlos Mozer et la perle yougoslave Dragan Stojkovic après le mondial italien de 1990 ainsi que Raymond Goethals.

L'Olympique de Marseille remporte quatre titres de Champion de France consécutifs de 1989 à 1992[Note 1], joue quatre finales de Coupe de France dont une gagnée en 1989, deux demi-finales de Coupe d'Europe (Coupe des coupes 1988, Coupe des clubs champions 1990 (éliminé par la main de Vata contre Benfica) et deux finales de Ligue des champions , dont une gagnée en 1993 face au Milan AC, qui reste la seule jamais remportée par un club français.

La voile

À titre personnel, Bernard Tapie bat également un record : celui de la traversée de l'Atlantique nord en monocoque, dont il bat le record en 1988 à bord du Phocéa en tant qu'armateur[13]. Le bateau étant commandé par le commandant Jean-Luc Pinon, assisté de son second Pierre Gaillet et de deux barreurs chefs de quart, Frank Dambrin et François Prévot.

La reprise d'Adidas

Ses succès dans les affaires permettent à Bernard Tapie de réunir en dix ans une fortune qui fait de lui, à l’aube des années 1990, l'une des vingt premières fortunes de France. Il décide alors de reprendre une société qui représente la synthèse de sa passion pour les affaires et pour le sport : l'équipementier sportif Adidas, qu'il qualifie « d'affaire de sa vie »[14]. L'entreprise allemande, no 1 mondial de l'équipement et du textile mondial, est alors en perdition. Rendue démodée par Nike et Reebok, et devenue non compétitive par ses coûts de production en Allemagne, elle est au bord de la faillite lorsque Bernard Tapie en devient propriétaire.

Le plan de restructuration comprend la délocalisation d'une partie de la production en Asie, la redéfinition des politiques commerciales et de la relation avec les distributeurs. Sur le plan marketing, l'image est modernisée par le nouveau logo de la marque, le triangle à trois bandes (l'actuel logo de la marque), remplaçant la fleur de lotus dès 1991, Bernard Tapie ayant débauché le styliste de Nike, Rob Strasser. Le plan de restructuration est lourd pour l'entreprise, dont les comptes restent déficitaires pendant 2 ans (1991, 1992). Mais il porte ses fruits : à partir de 1993, la société est à nouveau profitable.

Bernard Tapie, devenu Ministre, décide alors la mise en vente d'Adidas et en confie le soin à sa banque partenaire historique, le Crédit Lyonnais. Cette vente donnera lieu au conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, l’Affaire Adidas, Bernard Tapie découvrant que le Crédit Lyonnais s'est vendu l'affaire à lui-même via des sociétés offshore pour se réserver l'essentiel de la plus-value de la vente.

L'engagement politique à Marseille (1988-1993)

Avant d’être lancé par François Mitterrand, Bernard Tapie, homme de droite[15][source insuffisante], rencontre Jacques Toubon, alors secrétaire général du RPR, pour obtenir une investiture dans une circonscription à Marseille[16][source insuffisante]. Malgré le soutien de Charles Pasqua, le parti gaulliste refusera, et l’affaire ne se fera pas[17][source insuffisante]. La carrière politique de Bernard Tapie démarre véritablement par une rencontre avec François Mitterrand en fin 1987, à l'initiative de leur ami commun Jacques Séguéla. Le président de la République souhaite se représenter en 1988 sur le thème de l'ouverture et cherche des personnalités non politiques pour rejoindre son projet. Le Parti socialiste, dont les lieutenants voient d'un mauvais œil l'entrée de Bernard Tapie en politique, lui réserve la sixième circonscription des Bouches-du-Rhône, historiquement à droite et réputée « imprenable ». Bernard Tapie accepte et se présente sous l'étiquette « Majorité présidentielle » aux élections législatives de Marseille en 1988. Il perd face à Guy Teissier mais le Conseil constitutionnel constate des irrégularités dans le comptage des votes de Guy Tessier et annule l'élection. Il se représente en 1989 avec comme suppléant le professeur Jean-Claude Chermann, co-découvreur du virus du sida, sous l'étiquette « Majorité présidentielle » et obtient 41,8 % des voix au premier tour face à Guy Teissier, puis est élu député au second tour avec 50,9 % des voix, à la surprise générale. François Mitterrand dira même que cette victoire est ce qui l'a le plus « épaté » au cours de ces législatives[18]. Mais son premier fait d'armes d'envergure nationale est le fameux débat face à Jean-Marie Le Pen, en septembre 1989, sur le thème de l'immigration, en direct sur TF1. L'émission devait accueillir les principaux leaders des formations politiques de l'époque (PS, PC, RPR, UDF), mais apprenant que Jean-Marie Le Pen est présent, tous se désistent. La chaîne se trouve sans contradicteur pour affronter Jean-Marie Le Pen en débat. Apprenant la situation, Bernard Tapie se propose, à la grande joie de la chaîne qui devine un gros succès d'audience.

À l’issue du débat face à Jean-Marie Le Pen, la haine réciproque entre Bernard Tapie et le FN est très forte. Aussi, en 1992, lors de sa campagne pour les régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bernard Tapie est en conflit avec ses partenaires politiques sur la stratégie à adopter contre le FN : il est d'avis de fustiger les électeurs du FN et pas seulement leur chef, ce qui n’est pas d’usage en politique, les électeurs étant le « fonds de commerce » de tout politicien. Pour appuyer sa théorie, Bernard Tapie propose à son entourage d’aller assister à un meeting du FN tenu à Orange. Seuls l’auteur André Bercoff et quelques personnes du staff de Bernard Tapie acceptent de l’accompagner. Arrivé sur place, faisant l’objet de huées, Bernard Tapie se voit proposer par Bruno Gollnisch de s’exprimer, le cadre du FN souhaitant ainsi faire la démonstration du caractère ouvert et démocratique du parti. Bernard Tapie prend la parole et déclare ce que devrait être la politique sur l’immigration à Orange :

« on prend tous les immigrés, hommes, femmes, enfants, on les met sur des bateaux, et on les envoie très loin d’ici. » Acclamations du public. « Et quand ils sont assez loin, pour être sûr qu’ils ne reviennent pas, on coule les bateaux. » Nouvelles acclamations. Bernard Tapie prend alors un tout autre ton et lance au public :
« Je ne me suis pas trompé sur vous. J’ai parlé d’un massacre, d’un génocide, de tuer hommes, femmes et enfants ; et vous avez applaudi. Demain, au moment de vous raser ou de vous maquiller, lorsque vous vous verrez dans la glace, gerbez-vous dessus. »

Le départ de Bernard Tapie fut ensuite naturellement assez houleux[19]. À la suite de ce meeting, il tiendra son propre meeting dans lequel il affirme :

« Arrêtons de trouver sans cesse des excuses aux électeurs du FN. Arrêtons de dire que Le Pen est un salaud mais que ses électeurs doivent être compris, qu’ils ont des problèmes difficiles. Si l’on juge que Le Pen est un salaud, alors ceux qui votent pour lui sont aussi des salauds ».

La phrase fait scandale, et vaut à Bernard Tapie des injures publiques sur son passage de la part des électeurs du FN. Interrogé le soir même par Paul Amar au journal de France 3, Bernard Tapie reprend une interview de Le Pen dans laquelle celui-ci déclarait au sujet des handicapés :

« En favorisant par trop les handicapés et les faibles dans tous les domaines, on affaiblit le corps social en général. On fait exactement l'inverse de ce que font les éleveurs de chiens et de chevaux[20]. »

Puis Bernard Tapie déclare :

« celui qui à ces mots décide encore d’aller voter Le Pen, j’appelle ça un salaud, et je continuerai jusqu’à la fin de mes jours à appeler ça un salaud ».

Il a ensuite toujours refusé de s’excuser auprès des électeurs du FN, restant sur cette position.

La gauche dans son ensemble subit une cuisante défaite sur quasiment tout le territoire français, et c'est finalement Jean-Claude Gaudin qui est réélu président de région avec une majorité relative. Néanmoins, le score de la liste Énergie Sud de Bernard Tapie ressort, comme pour son élection législative de 1988, étonnamment haut.

Ministre de la Ville (1992-1993)

Lorsque François Mitterrand décide en avril 1992 de remplacer son Premier ministre, Édith Cresson, par Pierre Bérégovoy, il impose à ce dernier la présence de Bernard Tapie au sein du gouvernement. Le président demande toutefois à Bernard Tapie de se retirer totalement des affaires, François Mitterrand considérant incompatibles la position de ministre et celle d’homme d’affaires de haut niveau. Appelé par Pierre Bérégovoy, Bernard Tapie se dit « fou de joie »[19], accepte de quitter les affaires, mais demande en contrepartie que soit créé un ministère sur mesure : le ministère de la Ville, chargé de s’occuper des problèmes des quartiers difficiles. Il cède son poste de député à son suppléant Jean-Claude Chermann, codécouvreur du virus du Sida. Le 2 avril 1992 se tient le premier Conseil des ministres du gouvernement Bérégovoy. Bernard Tapie est la « vedette » de ce gouvernement, la nomination d’un homme d'affaires dans un gouvernement de gauche faisant couler beaucoup d’encre. Aussi, selon Bernard Kouchner, l’attitude des ministres était-elle très réservée à son égard, très attentive à son attitude. Après l’allocution de François Mitterrand à son nouveau gouvernement, il demande la parole et tient pendant près de 20 minutes un véritable discours de politique générale, normalement dévolu au rôle du Premier ministre. Cependant le discours développé plaît visiblement au président qui demande à Bernard Tapie de rester pour l’approfondir à l’issue du Conseil. Bernard Kouchner raconta ainsi qu’il laissa un mot destiné à être remis à Bernard Tapie à l’issue de son entretien privé avec le président, portant ces mots : « Tu avais quelques ennemis, quelques amis, et quelques ministres indifférents à ton égard au sein de ce gouvernement. Sache qu’il ne te reste maintenant que des ennemis à part Béré et moi ». Par la suite, Jacques Séguéla affirme que de nombreux « tête-à-tête » furent conduits entre Bernard Tapie et François Mitterrand, et que ce dernier ne ratait jamais une occasion, en public à la télévision (notamment lors de l’émission L'Heure de vérité du 25 octobre 1993) ou en privé, de louer les qualités de Bernard Tapie ; ce qui, selon Jacques Séguéla, rendait « verts de rage » les cadres politiques du PS[21].

Mais son passage au ministère sera court : il est attaqué par Georges Tranchant, député RPR des Hauts-de-Seine et propriétaire de la holding Finindusco, qui regroupe vingt-quatre casinos et une quarantaine de sociétés, pour abus de biens sociaux dans une société de distribution de la marque Toshiba en France dans laquelle il était associé de Bernard Tapie. Considérant incompatible d’être ministre et mis en examen [réf. nécessaire], Bernard Tapie démissionne de son poste, le 23 mai. Il obtient un non-lieu en décembre 1992 et réintègre le gouvernement en janvier 1993. Le retour de Bernard Tapie au gouvernement, va créer chez certains socialistes, emmené par le député de Corrèze, François Hollande, un vent d’incompréhension et de révolte : « La première fois, c’était une erreur. La deuxième, c’est une faute.[22] ». Aux élections législatives de mars 1993, la gauche est balayée. Le gouvernement d’Édouard Balladur remplace celui de Pierre Bérégovoy.

L'Affaire VA-OM

En juin 1993, alors que Bernard Tapie vient de perdre son poste de ministre, et s'apprête à remporter avec son club de football, l'Olympique de Marseille, la prestigieuse Ligues des Champions, démarre l'affaire VA-OM. Le 22 mai, le club nordiste de l'US Valenciennes-Anzin, qui venait de recevoir l’Olympique de Marseille en championnat six jours avant la finale de Ligue des champions OM-Milan AC, révèle l'existence d'une tentative de corruption.

Le défenseur valenciennois Jacques Glassmann a confié à son entraîneur Boro Primorac que Jean-Jacques Eydelie, un joueur de Marseille qui fut auparavant l'un de ses coéquipiers, l'a contacté par téléphone avant le début de la rencontre, lui promettant une somme d'argent pour lui et deux autres joueurs valenciennois, Jorge Burruchaga et Christophe Robert, pour qu’ils « lèvent le pied » et que les Marseillais arrivent sans blessure à Munich pour la finale de la Ligue des champions. En juin, la Ligue nationale de football (LNF), alors présidée par Noël Le Graët, porte plainte contre X et Éric de Montgolfier, procureur de la République de Valenciennes, ouvre une information judiciaire. Jean-Pierre Bernès, directeur général de l'OM, Jean-Jacques Eydelie, Jorge Burruchaga, de même que Christophe Robert et son épouse sont mis en examen par le juge d’instruction Bernard Beffy après les aveux de Robert et la découverte de 250 000 francs (environ 38 000 euros) dissimulés dans le jardin de ses parents. Les époux Robert désignent Jean-Pierre Bernès, Directeur Général de l’OM, comme instigateur de la tentative de corruption.

Celui-ci nie d'abord les faits, et est placé en prison plusieurs semaines à titre préventif. Puis il déclare qu’il est bien à l’origine de la tentative de corruption mais qu’il a agi sur ordre de Bernard Tapie, qui est mis en examen à son tour, d’abord au titre de la corruption, puis au titre de tentative de subornation de témoin, l’entraîneur de Valenciennes affirmant que Bernard Tapie l’a rencontré à son bureau et lui a demandé de déclarer une version le disculpant. Comme toujours avec Bernard Tapie, cette affaire divise profondément l’opinion. Les uns y voient la révélation suprême de l’arrivisme et de l’amoralité de Bernard Tapie ; les autres voient dans les proportions prises par cette affaire, qui concerne un match de football, la révélation d’une chasse à l’homme avant tout politique : l’affaire VA-OM a fait l’objet d’une couverture télévisuelle supérieure à celle de la Guerre du Golfe de 1991[23].

Condamnation et fin de l'engagement politique (1993-1995)

Empêtré dans l’affaire VA-OM, Bernard Tapie reste pourtant populaire, en témoignent ses résultats politiques, qui continuent de lui être favorables.

Aux législatives de juin 1993, alors que démarre à peine l’affaire, il est réélu député, cette fois-ci à Gardanne dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône. Seuls cinq autres représentants de la gauche, dont trois apparentés socialistes, sont réélus dans ce département, pour le reste entièrement dévolu à la droite.

Aux élections cantonales de 1994, il est élu au second tour dans le cinquième canton de Marseille, avec près de 68 % des voix.

Les experts politiques ne voient pourtant en ces divers succès, tous acquis dans les Bouches-du-Rhône, que la popularité restante du président de l’OM, et estiment « finie » la carrière politique de Bernard Tapie sur le plan national. Seul François Mitterrand croit toujours en sa chance d’un destin national et lui conseille de se doter d’un parti politique, ce que Bernard Tapie fait en rejoignant le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dès la fin 1993.

À l’approche du scrutin national des élections européennes, Bernard Tapie sollicite une réunion avec Michel Rocard, tête de liste du PS, pour discuter de l’union des listes socialistes et radicales. Sur les conseils de son état major politique, convaincu que l’image de Bernard Tapie à la suite de l’affaire VA-OM ne peut faire que baisser le score de la gauche, et que son réservoir de voix est trop faible pour lui permettre de conduire sérieusement une liste seul, Michel Rocard refuse de tenir une réunion, ni même un entretien, avec Bernard Tapie.

Vexé, celui-ci interroge François Mitterrand sur l’opportunité ou non selon lui de conduire sa propre liste, pari risqué compte tenu des sondages qui le créditent d’à peine 3 % des voix, le MRG pesant à lui tout seul moins de 1 % lors des élections nationales. Mais François Mitterrand convainc Bernard Tapie de faire campagne. « Dans un sens ou dans l’autre, vous serez fixé sur votre avenir politique : la vérité ne sort que des urnes », argumente le Président de la République[19].

Le 12 juin 1994, à la stupéfaction générale, la liste Énergie Radicale conduite par Bernard Tapie, qui a fait la campagne la plus pro-européenne sur le thème de l’Europe fédérale, dans un scrutin marqué au contraire par le succès des listes anti-européennes, obtient 12,03 % des voix à seulement deux points de la liste du PS conduite par Rocard, ce qui scelle le destin politique de ce dernier. Celui-ci en gardera une rancune tenace à l’égard de Bernard Tapie, affirmant qu’il a été abattu par « un missile nommé Bernard Tapie tiré depuis l'Élysée ».

Cependant, longtemps pressenti pour la mairie de Marseille aux élections municipales de 1995, il doit renoncer en raison des poursuites judiciaires[24].

En effet, le procès VA-OM se déroula en première instance en mars 1995. Il est condamné en première instance le 15 mai 1995 à 2 ans de prison dont un ferme, peine ramenée en appel en novembre 1995 à 2 ans de prison dont 8 mois ferme et une inéligibilité de 3 ans. C'est la peine la plus sévère jamais prononcée en France relative à une affaire de football. Bernard Tapie est le seul protagoniste de l'affaire VA-OM, et de toutes les affaires de corruptions dans le football jamais portées devant la justice en France, à purger une peine de prison ferme. À la suite de sa condamnation dans cette affaire, il sera déchu de son mandat de député le 5 septembre 1996[25].

Ses ennuis judiciaires vont mettre un terme à la carrière politique de Bernard Tapie. Il ne s'est plus présenté à une élection depuis, malgré son éligibilité retrouvée en 2003, se contentant de soutenir publiquement certains candidats à la présidentielle. Ainsi, il appelle à voter « contre Jean-Marie Le Pen » pour le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002. Pour l’élection présidentielle de 2007, il affirme, avant les primaires socialistes, sa préférence pour Dominique Strauss-Kahn, qu’il qualifie de « candidat idéal »[26] mais celui-ci n'est pas désigné. En mars 2007, Bernard Tapie apporte son soutien à Nicolas Sarkozy, jugeant que le programme de Ségolène Royal lui semble « peu clair » et que la candidate « manque d’expérience » en comparaison de son adversaire. Aussitôt exclu du PRG, il le réintègre en 2010 « dans un but purement militant ».

Mise en faillite de l’Olympique de Marseille

En parallèle, l’affaire VA-OM conduit également son club, l’Olympique de Marseille, à la faillite. En effet l’OM, comme tous les clubs de football, dispose de contrats d’engagement de salaires de ses joueurs sur des durées généralement comprises entre un et cinq ans, avec une moyenne de deux à trois ans, les salaires des joueurs représentant l’essentiel des charges d’un club de haut niveau.

À la suite de l’affaire VA-OM, les instances françaises du football français conseillent à l’UEFA, l’instance européenne du football, de ne pas valider la participation de l’Olympique de Marseille aux coupes internationales. Ce qui entraîne un manque à gagner de près de 100 millions de francs dans le budget prévisionnel de l’OM. Les salaires des joueurs ne pouvant légalement pas être baissés en proportion, Bernard Tapie décide de vendre les contrats de certains joueurs. C’est ainsi que la vente de trois joueurs en cours de saison (Alen Bokšić, Marcel Desailly et Paulo Futre) parvient à combler le déficit créé par la privation de compétitions internationales.

Par ailleurs, il obtient d’un tribunal suisse (la Suisse étant le siège de l’UEFA) l’annulation de la sanction de l’UEFA de priver le club de Ligue des champions. Mais l’UEFA menace de suspendre toutes les équipes françaises de football, y compris l’Équipe de France, de compétition, si l’OM ne retire pas son recours juridique. Noël Le Graët, président de la Ligue, écrit alors une lettre à Bernard Tapie le suppliant d’accepter la sanction (pourtant initiée par la Ligue), écrivant notamment : « Celui qui a mené le football français si haut ne peut pas être à l’origine de sa chute »[27]. Ne souhaitant pas causer des sanctions sur tout le football français, et bien qu’ayant obtenu gain de cause devant la justice suisse, Bernard Tapie choisit de retirer son recours.

Mais la Ligue de Football n’en aura pour autant pas moins de sévérité envers l’Olympique de Marseille : en sanction de l’affaire VA-OM, elle rétrograde le club en Ligue 2, ce qui le conduit à la faillite, les recettes de télévision étant le revenu essentiel des clubs, et celles de Ligue 2 étant dix fois inférieures à celles de Ligue 1.

Les spécialistes pensent que l’OM est dans l’incapacité de remonter, puisqu'interdit de recrutement de joueurs non libres et disposant de joueurs de Ligue 1 qui, ne pouvant être payés, deviennent libres et partent dans d’autres clubs (à l’exception de quelques joueurs très attachés à l’OM et préférant rester au club même en Ligue 2 et sans salaire). Mais Bernard Tapie recrute des joueurs internationaux proches de la retraite et donc libres, tel l’Irlandais Tony Cascarino, et les associe à des jeunes prometteurs du centre de formation, et contre toute attente le club gagne le championnat de Ligue 2 1994-1995.

Mais, toujours en dépôt de bilan, l’OM se voit interdire par la DNCG - présidée par André Soulier, le président du Parti républicain dans le Rhône et adversaire politique déclaré de Bernard Tapie - la remontée en Ligue 1. À la suite de cette décision qu’il juge « scandaleuse », Bernard Tapie déclare que « Tant que je resterai président de l’OM, toutes les décisions relatives au club seront défavorables. Je dois donc partir ». Il démissionne de la présidence de l’OM, déclarant que ce jour est « l’un des plus tristes de sa vie ».

Il y fera un rapide retour en 2001, d’abord pour la fin de saison 2000-2001 où le club, à quatre journées de la fin, est relégable, le stade appelant fréquemment de ses vœux son retour en scandant son nom. À l’appel de son nouveau propriétaire, Robert Louis-Dreyfus, Bernard Tapie revient et le club finit la saison quinzième, premier non-relégable (championnat alors à 18). Bernard Tapie fera la saison suivante en entier en tant que directeur sportif, le club progressant de la quinzième à la neuvième place. Mais Bernard Tapie ne souhaite pas poursuivre l’expérience, lassé par une lutte interne violente avec le Directeur Financier, Pierre Dubiton, et par le comportement des joueurs en général qu’il juge « très changé ».

Incarcération (1997)

L’affaire VA-OM n’atteint pas que l’OM. Elle se solde en 1996 sur une condamnation définitive de Bernard Tapie aux titres de la corruption et de la subornation de témoin. Il est le seul prévenu de l’affaire à recevoir une peine de prison ferme (2 ans dont 8 mois ferme, prononcée en appel). Interrogé en 2009 sur cette singularité par l’équipe de France 2[21], le procureur Éric de Montgolfier déclare devant la caméra :

« S’il ne s’était pas agi de Bernard Tapie, il ne serait pas allé en prison pour cette affaire. Les faits ne le méritaient pas. Il a payé pour d’autres raisons ».

Pour autant, Bernard Tapie va purger sa peine de prison, pendant six mois (sur 8 fermes), les dernières semaines étant effectuées sous le régime de la semi-liberté (JT de France 2 du 25 juillet 1997, sur INA.fr). Il est d’abord placé à la prison de la Santé, où son entrée en prison, au sein d’un fourgon blindé, est diffusée en direct au journal télévisé. Il purgera le reste de sa détention à Luynes puis la semi-liberté aux Baumettes à Marseille. Interrogé par les médias, le directeur de l’administration pénitentiaire déclare qu’il sera placé dans le « quartier des particuliers ». Bernard Tapie a cependant le droit de recevoir des visites, parmi lesquelles celles de Bernard Kouchner, qui était ministre à ses côtés dans le gouvernement Bérégovoy. Bernard Kouchner rapportera qu’il découvre « un Bernard Tapie très affaibli, et pour la première fois, fragile »[21].

Reconversion (1998-2008)

Dès 1995, Bernard Tapie est dans l’obligation de se reconvertir : il est en faillite personnelle et donc dans l’interdiction de faire des affaires, il est inéligible en politique, et interdit de fonction dans le football. Le début de sa reconversion se produit dans le cinéma : il tient en 1996 le rôle principal, aux côtés de Fabrice Luchini, d’Hommes, femmes, mode d'emploi, un film de Claude Lelouch.

Bernard Tapie se remet ensuite à l’écriture. Après le livre Gagner, écrit en 1986, il sort Librement en 1998, dont il a entamé l’écriture en prison ; puis un roman se déroulant dans le milieu du football, Les yeux trop grands, en 2000.

Il enregistre également un single en 1998, C’est beau la vie, avec le rappeur Doc Gynéco. Outre sa rapide carrière de chanteur dans les années 1960, il avait déjà enregistré deux singles (Réussir sa Vie et Je t’interdis) écrits par Didier Barbelivien en 1985 au profit de la fondation pour l’enfance de Lino Ventura. Puis en septembre 1999, il anime une émission de radio sur RMC, Allo Bernard, où il discute avec des auditeurs de problèmes de sociétés ou de leurs problèmes personnels.

Il commence ensuite sa carrière d’acteur au théâtre, d’abord avec l'adaptation du film Vol au-dessus d'un nid de coucou en 2000, où il reprend le rôle de Jack Nicholson. À Paris comme en Province, la pièce est un gros succès d’audience, et la critique salue la performance de l’acteur. En 2004 il joue dans Un beau salaud, une comédie plus légère et, en 2008, dans Oscar, pièce rendue célèbre par l’interprétation de Louis de Funès dans les années 1970, dont il réécrit une partie des textes, et auquel participe sa fille, Sophie. En octobre 2011, il reprend la pièce de théâtre Les Montagnes Russes d’Éric Assous, notamment jouée par Alain Delon en 2005[28] En parallèle, il poursuit également une carrière d’acteur et d'animateur à la télévision, où ses scores d’audience demeurent toujours appréciés des chaînes de télévision. En 2002, il anime l'émission À tort ou à raison sur TF1. En 2004, il s'essaie au rôle de consultant sportif sur TF1 lors de la finale de la Ligue des champions AS Monaco-FC Porto en commentant le match avec Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. En 2005 et 2006, il fait partie des invités permanents de l’émission On refait le match, présentée par Eugène Saccomano et diffusée sur RTL en radio et sur LCI à la télévision. En 2006, il anime l’émission Rien à cacher sur RTL9. De 2001 à 2008, il tient le rôle principal de téléfilms policiers sur TF1 : Cazas en 2001, puis douze épisodes de la série Commissaire Valence diffusés entre 2003 et 2008.

L’Affaire Adidas l’opposant au Crédit lyonnais

Il s'agit d'un feuilleton politico-judiciaire à fort retentissement médiatique commencé en 1992, qui a abouti à un arbitrage autorisant le versement d'un dédommagement de 400 millions d'euros à Bernard Tapie, suivi d'une polémique mettant en cause sa régularité[29],[30].

Fin 1992, Bernard Tapie devenu ministre souhaite vendre Adidas pour éviter tout conflit d'intérêt comme le réclame François Mitterrand. Il confie un mandat de vente à SDBO, filiale du Crédit lyonnais. Le prix de vente pour Adidas est fixé par Bernard Tapie à un minimum de 2 milliards 85 millions de francs (317 millions d'euros ou, en tenant compte de l'actualisation de la somme, 472 millions d'euros aujourd'hui). Le 15 février 1993, Adidas est vendue par la SDBO au prix fixé par Bernard Tapie, qui ne conteste alors pas la vente.

Mais Bernard Tapie est mis en faillite par le Crédit lyonnais un an plus tard, en mars 1994, le Crédit lyonnais cassant le mémorandum signé avec Bernard Tapie qui prévoyait la vente progressive de toutes ses autres affaires afin de rembourser sa dette restante et de constituer, avec le Crédit lyonnais, un fonds d'investissement commun. Bernard Tapie découvre que le Crédit lyonnais aurait effectué un montage opaque par lequel la banque a revendu Adidas à un groupe d'investisseurs dont deux sociétés offshore avec une option de revente à Robert Louis-Dreyfus lui permettant d'engranger une plus-value de 2,6 milliards de francs (396 millions d'euros) en cas de redressement d'Adidas.

Bernard Tapie accuse le Crédit lyonnais de violer deux de ses obligations fondamentales en tant que vendeur pour le compte de son client : -son obligation de loyauté, qui obligeait le Crédit Lyonnais à informer son client qu'il pouvait vendre son affaire plus cher qu'au prix minimum fixé ; -son obligation de neutralité, qui interdisait au Crédit Lyonnais de se porter acheteur du bien qu'il est chargé" de vendre au mieux des intérêts de son client.

Bernard Tapie développe ainsi la thèse que sa mise en liquidation servait en fait deux intérêts :

  • un intérêt judiciaire en protégeant le Crédit Lyonnais de tout recours sur la vente d'Adidas (BT Finance appartenant désormais au Crédit Lyonnais, ses actionnaires n'allaient pas porter plainte contre eux-mêmes).
  • un intérêt politique en le rendant à la fois inéligible et impopulaire par une violente campagne médiatique, les dirigeants du Crédit Lyonnais étant très proches des socialistes (puisque ayant été nommés par eux), à qui Bernard Tapie vient de ramener le score aux listes européennes à son niveau historique le plus bas (14%) en ayant présenté sa propre liste qui réalise plus de 12% des votes.

La justice donne raison à Bernard Tapie le 7 décembre 2009 lorsqu'elle prononce la révision du jugement de liquidation du Groupe Bernard Tapie : le tribunal de commerce attestant que la mise en liquidation n'avait pas du, en droit, être prononcée[31].

Le mandataire liquidateur de Bernard Tapie Finance et ses petits porteurs (les particuliers qui avaient conservé des actions BT Finance achetées en Bourse des années auparavant, financés par Bernard Tapie[32]) qui vont entamer les procédures judiciaires qui vont durer quinze ans[style à revoir].

Le 7 novembre 1996, le Tribunal de Commerce de Paris condamne le Consortium de réalisation à verser à Bernard Tapie une provision de 600 millions de francs (91,5 millions d'euros).

Le 12 octobre 1998, devant le Tribunal de Commerce de Paris, Bernard Tapie réclame 6,5 milliards de francs (990 millions d'euros) pour « montage frauduleux ». Le tribunal transfère le dossier à la Cour d'Appel de Paris et annule la provision de 600 millions de francs. En jouant sur une spécificité du droit français qui dispose que le « pénal tient le civil en l’état », en d’autres termes que tant que Bernard Tapie n’aura pas terminé d’être jugé sur sa faillite, l’affaire Adidas ne pourra pas être jugée ; le jugement en appel se voit retardé pendant 6 ans. Le 12 novembre 2004, la cour d'appel de Paris autorise une médiation entre Bernard Tapie et l'État, seul propriétaire du CDR, pour un accord amiable, mais la médiation échoue.

Le 30 septembre 2005, 9 ans après le premier jugement, la cour d'appel condamne le Consortium de réalisation (CDR) à payer 135 millions d'euros à Bernard Tapie.

Le 9 octobre 2006, la Cour de cassation, saisie par le CDR à la demande du gouvernement, casse le jugement de la cour d'appel, sans se prononcer sur le fond du dossier, mais en jugeant que la cour d'appel « n'avait pas caractérisé les éléments qui auraient permis d’établir, selon la jurisprudence en la matière, que le Crédit lyonnais était obligé par un contrat auquel il n’était pas partie »[33]. En effet ce n'est pas le Crédit Lyonnais mais la SDBO (filiale à 100% du Crédit Lyonnais) qui est signataire du mandat de vente d'Adidas. Cette subtilité de forme renvoie les parties devant la cour d'appel. Ce jugement n'est jugé satisfaisant par aucune des parties.

Bernard Tapie, en devant retourner devant la cour d'appel, puis éventuellement à nouveau devant la cour de cassation, fait face à 4 à 7 ans de délais supplémentaires, dans une affaire qui dure alors depuis 13 ans.

Pour le CDR, la cour de cassation ayant confirmé la recevabilité de la plainte de Bernard Tapie, un nouveau risque existe : celui de la demande en annulation de la vente d'Adidas par Bernard Tapie, auquel cas le préjudice couramment estimé est la valeur de la société le jour du jugement, soit aux alentours de 7 milliards d'euros de risque maximum.

En 2007, les parties décident de recourir à un arbitrage en droit.

Le CDR, puis l'EPFR (son organisme de contrôle), votent pour la mise en arbitrage, qui est adopté à l'unanimité des voix. Cette mise en arbitrage reçoit le soutient du gouvernement Fillon en la personne de Christine Lagarde, Ministre des Finances, qui estime que l'affaire coûte trop cher en frais d'avocats depuis des années et fait courir un risque de condamnation financière trop élevé à l'État[réf. nécessaire].

Cependant l'État, par ses émanations respectives (Ministère des Finances, EPFR, CDR), impose trois conditions au recours à l'arbitrage[réf. nécessaire] :

  • qu'il s'agisse d'un arbitrage en droit, en d'autres termes que les décisions du Tribunal arbitral ne se fondent que sur les jugements en droit rendus par les Tribunaux ayant jugé l'affaire.
  • que le montant des indemnités potentiellement perçues par la partie adverse (le mandataire du Groupe Tapie, les petits actionnaires de BT Finance, et les époux Tapie) soient plafonnées à 300 millions d'Euros hors intérêts.
  • que les Juges-Arbitres nommés soient des personnalités reconnues du droit et recevant l'aval des deux parties.

Seront choisis Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Denis Bredin, avocat ; et Pierre Estoup, ancien Président de la Cour d'Appel de Versailles ; tous acceptés par les parties.

En juillet 2008, le Tribunal Arbitral rend sa sentence, favorable à Bernard Tapie : 243 millions d'Euros à titre matériel, 115 millions d'Euros au titres des intérêts de majoration du préjudice datant de 1993, et 45 millions d'Euros de préjudice moral. Soit 403 millions d'euros au total.

Cette décision créée immédiatement une forte polémique, en particulier le montant du préjudice moral, très inhabituel (les cas les plus graves comme les erreurs judiciaires ou les erreurs médicales lourdes ne dépassant pas quelques dizaines de milliers d'Euros). Cependant, un tel préjudice n'est pas unique : Bernard Arnault a obtenu en réparation du préjudice moral subi par sa société LVMH du fait du "dénigrement" de Morgan Stanley, la somme de 30 millions d'euros[34].

Immédiatement, un groupe de 9 députés socialistes, emmenés par le futur Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, et des membres du Modem, emmenés par leur Président François Bayrou, et qui compte dans ses rangs Jean Peyrelevade, l'ancien Président du Crédit Lyonnais, attaquent la décision arbitrale devant les médias et devant la justice.

Mais c'est d'abord à l'État, en la personne de Christine Lagarde, toujours Ministre des finances, de décider si elle souhaite contester ou non la sentence arbitrale. Celle-ci décide de ne pas la contester, affirmant que les juristes qu'elle a consultés indiquent, dans leur majorité, des chances de succès très faibles[35].

Devant la polémique, Bernard Tapie est entendu devant la commission des finances de l’Assemblée nationale[36].

Par ailleurs, les recours passés par les 9 députés socialistes et le Modem devant les juridictions administratives sont rejetés, le Tribunal Administratif ne relevant aucune faute dans la forme de la procédure.

Mais l'affaire rebondit à l'initiative de Jean-Louis Nadal, Procureur Général près la Cour de cassation, qui saisit en mai 2011 la Cour de Justice de la République, l'entité compétente pour juger des Ministres, à l'encontre de Christine Lagarde pour "abus d'autorité".

Cette saisine est réalisée sur demande de Jean-Marc Ayrault[37].

Les proches politiques de Christine Lagarde réagissent à l'encontre de la demande de Jean-Louis Nadal, en soulignant d'une part que celui-ci conteste un arbitrage qu'il était le premier à promouvoir (Jean-Louis Nadal avait écrit une note juridique à l'attention de l'État en 2004 conseillant de recourir à un arbitrage[réf. nécessaire]).

Saisie, La CJR rejette le soupçon d'"abus d'autorité" indiqué par Jean-Louis Nadal, mais demande à entendre Christine Lagarde pour des soupçons de « complicité de faux par simulation d'acte » et de « détournement de fonds publics ». Christine Lagarde est auditionnée les 23 et 24 mai par la CJR. Elle en ressort avec le statut de témoin assisté. Le 26 août suivant, elle est mise en examen dans le cadre de cette instruction, pour négligence[29].

En parallèle, sur le volet non ministériel de l'affaire, les juges Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, mènent depuis 2012 un enquête et ont à ce titre déjà procédé à des perquisitions notamment aux domiciles des trois juges arbitres, de Bernard Tapie, de Christine Lagarde et de son ex-directeur de cabinet, Stéphane Richard, ainsi qu'aux cabinets de Me Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie ; et enfin au domicile de Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée au moment de l'arbitrage.

Maître Lantourne est placé en garde à vue les 27 et 28 mai 2013, dont il ressort libre et sans demande d'audition du Juge. En revanche, Pierre Estoup, l'un des trois Juges-Arbitres de l'arbitrage, qui est placé pendant la même période en garde à vue médicalisée à l'hôpital Hôtel Dieu, en ressort avec une mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ».

S’en suivent les mises en examen au même motif de Stéphane Richard, ancien Directeur de Cabinet de Christine Lagarde, et de Bernard Tapie, dont la garde à vue est même prolongée de son maximum légal de 4 jours. Une semaine après sa garde à vue, Bernard Tapie se fait saisir par les Juges l’ensemble de ses comptes bancaires et l'ensemble de ses biens immobiliers à titre conservatoire. Il fait immédiatement connaître son intention de contester ces saisies[réf. nécessaire].

Le 11 septembre 2014, Le Monde révèle les conclusions du rapport de synthèse des policiers de la brigade financière en charge d'enquêter sur les conditions de la vente d'Adidas par Bernard Tapie : selon leurs conclusions et contairement à sa version des faits, l'homme d'affaires n'aurait pas été lésé par le Crédit lyonnais lors de cette transaction. Ils écrivent notamment que les « faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres » et que « M. Tapie et son conseil ont produit des attestations qui s'avèrent inexactes, voire mensongères […]. Le raisonnement des arbitres reposait sur des documents non conformes à la réalité »[30]. Sur France Info, Bernard Tapie dénonce un « cirque » et « l'intox des policiers avec la complicité des journalistes »[38].

Retour au monde des affaires (depuis 2009)

Bernard Tapie en 2012.

En avril 2009, inactif dans les affaires depuis 1992, Bernard Tapie annonce son intention d’entrer au capital du Club Med[39]. Le fleuron passé du tourisme français connaît en effet depuis 2008 la plus grave crise de son histoire : dirigé par Henri Giscard d’Estaing, fils de l’ancien président de la République, il a vu sa valorisation boursière divisée par dix en dix ans, et compense chaque année ses pertes par la vente de ses actifs. Le 18 juin 2009, Bernard Tapie annonce avoir acquis 1 % du capital pour 2,5 millions d'euros[40]. Mais ne parvenant pas à fédérer les grands institutionnels proches de Giscard d’Estaing et détenant l’essentiel des droits de vote pour changer le management du groupe, il annonce le 15 décembre 2009 qu'il a revendu toutes ses actions.

En 2010, Bernard Tapie achète le yacht de luxe de 76 m Boadicea de 1999 qu’il fait entièrement réaménager en palace et rebaptise Reborn (renaissance en anglais) avant de naviguer avec et de le proposer à la location.

Bernard Tapie fait également la promotion du site discount BernardTapie.com[41] créé par son fils Laurent Tapie et lancé en mai 2010 pour augmenter le pouvoir d’achat des « 50 % des Français qui gagnent le moins »[42] : la promesse du site est de réunir en une seule plateforme les spécialistes jugés les meilleurs en prix ou en rapport qualité/prix dans des domaines très variés comme le crédit, l’assurance, les télécoms, les voyages, l’automobile, l’habillement, etc. ; en négociant des avantages, tarifaires ou autres, exclusivement réservés aux membres du site, et en s’assurant de la bonne réalisation des prestations par ces spécialistes pour le compte de ses membres, le modèle économique du site étant exclusivement fondé sur les commissions sur les ventes versées par les partenaires.

Patron de presse (depuis 2012)

Le 19 décembre 2012, à la suite d'une recapitalisation partielle de la famille Hersant, via une augmentation de capital de 48 millions d'euros, dont la moitié est apportée par Bernard Tapie et l'autre par Philippe Hersant, Bernard Tapie devient actionnaire à 50 % du groupe Hersant Média (GHM), premier groupe de presse de la région PACA. Il s'implique notamment dans la restructuration de La Provence en recrutant Olivier Mazerolle comme directeur de la rédaction. Certains y voient l'amorce d'un retour en politique à Marseille[43],[44]. Si l'hypothèse a été évoquée, il dément toute volonté de briguer la mairie de Marseille aux élections de 2014. Interviewé par téléphone sur Europe 1 à ce sujet le 22 février 2013, il confirme son désintérêt pour les municipales de Marseille, sa femme prenant même l'appareil pour indiquer qu'un retour en politique serait une « cause immédiate de divorce ». Il présente en revanche une émission intitulée Tapie se met à table dans laquelle il reçoit chacun des candidats à la mairie de Marseille.

Relations avec la presse

Les relations de Bernard Tapie avec les journalistes sont le plus souvent mauvaises. Il pense qu'ils sont soit aigris, soit jaloux à force de fréquenter gloire, pouvoir et argent sans avoir aucun des trois[45]. À plusieurs reprises, il a usé de la force contre certains d'entre eux. En 1991, à Moscou, envers Alain Vernon de France 2. En 1993, en jetant à la mer une caméra de France 3, ou encore en 2001, contre Pascal Praud de TF1. Il est condamné en 2009 pour avoir traité d'« escrocs » les journalistes de l'agence Capa[46]. Il insulte en 2010 Patrick Cohen sur France Inter (« Plus ça vous emmerde, plus ça me fait plaisir »[47]), ou encore Bruce Toussaint d'Europe 1 en 2012 (« Je vous emmerde »[48]).

Justice belge

En août 2013, le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire à l'encontre de Bernard Tapie[49], à la suite d'une dénonciation de la Cellule de traitement des informations financières (CTIF[50]). La justice belge entend faire la lumière sur le transfert de 900 000 euros sur un de ses comptes en Belgique le 23 juillet 2013. Des auditions ont eu lieu et les fonds en question ont été saisis. Cette procédure a donné lieu à un non lieu, la justice belge n'ayant rien trouvé d'anormal dans le transfert de ces fonds, qui avait été versés sur un compte ING en vue de l'installation en Belgique du holding de son fils.

Relations avec Nicolas Sarkozy

Rencontré une première fois en 1983 lors d’un dîner chez le publicitaire Jacques Séguéla[51], les complicités de Bernard Tapie avec Nicolas Sarkozy s’articulaient (selon Hervé Algalarrondo du Nouvel Observateur), sur le triptyque : « vélo, fric et politique ». Les relations entre les deux hommes se sont véritablement développées entre 1993 et 1995, lorsque Nicolas Sarkozy était à Bercy comme ministre du Budget.

Entre 2007 et 2008 avant la sentence du tribunal arbitral, octroyant 403 millions d’euros, à l’homme d’affaires, dont 45 millions d'euros à titre de préjudice moral, les deux hommes se sont rencontrés une vingtaine de fois. Bernard Tapie affirme, dans différents interviews accordés à la presse, qu’il n’a jamais abordé le sujet (l’affaire Adidas) avec le président Nicolas Sarkozy.

Caricatures

  • Au Bébête Show, il est représenté en taureau, dénommé « Tapie Violent ».
  • dans Guignols de l'info, il est brocardé pour sa gouaille verbale (se nommant lui-même « Le Nanard ») et est affublé de gourmettes clinquantes et de grosses bagues. Dans son ouvrage Librement, il s'affirme très différent de cette caricature, ajoutant qu’il trouve l'image qu'on présente de lui détestable.

Vie privée

Il épouse en première noce Michèle Layec, avec qui il a une fille Nathalie et un fils Stéphane Tapie, et en seconde noce le à Marseille[52], Dominique Mialet-Damianos, d'origine grecque, avec qui il a une fille Sophie et un fils Laurent. Il achète l’hôtel particulier du 52 rue des Saints-Pères, où il vit avec sa famille. Il a un frère cadet, Jean-Claude, Président-directeur général de Massilia International, ancien président du club de hand OM-Vitrolles (1991-1996)[53].

Bibliographie

Bibliographie de Bernard Tapie

  • 1986 : Gagner, Robert Laffont
  • 1998 : Librement, Plon (il commence l'écriture de ce livre dès son entrée en prison et le termine à sa sortie)
  • 2000 : Des yeux trop grands, Plon
  • 2013 : Un scandale d'État, oui ! : Mais pas celui qu'ils vous racontent, Plon

Bibliographie sur Bernard Tapie

Filmographie

Cinéma

Télévision

Musicographie

Notes et références

Notes

  1. L'OM a également terminé en tête du championnat de France en 1993 mais s'est vu retirer son titre à la suite de l'affaire VA-OM

Références

  1. [1]
  2. Le Phénix : Le retour de Bernard Tapie par Airy Routier, Éditions Grasset & Fasquelle
  3. Bernad Tapie : la gueule de l’emploi, Visions Mag, 7 février 2013
  4. Bernard Tapie, Gagner, Paris, Robert Laffont, , 258 p. (ISBN 2-221-04784-2)
  5. encaisse sur tous les terrains, La Vie no 2504, 26 août 1993
  6. « Bernard Tapie, une longue liste d'ennuis judiciaires », sur LeFigaro.fr, (consulté le )
  7. Conférence au Palais des Congrès, 1985.
  8. Interview Le Point, octobre 1985
  9. Sondages lus par Patrick Sabatier dans l’émission Le Jeu de la Vérité, mai 1985
  10. http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/en-images-les-huit-vies-de-bernard-tapie-21-02-2013-2586401.php
  11. Entretien d'Alain Carignon avec Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 22 juillet 1986, http://discours.vie-publique.fr/notices/863149000.html
  12. Ambitions - L'Encyclopédie des émissions TV, sur Toutelatele.com.
  13. référence, http://www.sailspeedrecords.com/powered-sailing-systems-records-under-wssr-rule-21-c.html
  14. Conférence de presse, 3 juillet 1990.
  15. Selon Noëlle Bellone, ancienne collaboratrice de Bernard Tapie, in Dix ans avec Tapie, éditions Michel Lafon 1994. Livre qu’elle qualifie aujourd’hui d’ « hagiographique ».
  16. Bernard Tapie ou La Politique au culot, par Philippe Reinhard, édition France-Empire 1991.
  17. Tapie-Sarkozy, les clefs du scandale, édition Pygmalion, 2009.
  18. L'Express, septembre 1989.
  19. a b et c Bernard Tapie, Librement, Paris, Plon, , 310 p. (ISBN 2-259-18631-9)
  20. Jean-Pierre Apparu, La Droite aujourd'hui, Paris, Albin Michel, , 392 p. (ISBN 222600873X)
  21. a b et c Émission Un jour, un destin : Bernard Tapie, diffusée sur France 2 le 6 juillet 2009.
  22. Les dessous d’une incroyable arnaque. Le Nouvel Observateur, du 27 juin 2013
  23. Rapport de l’Observatoire des Medias – période 1991-1995
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  26. Le Parisien, 9 octobre 2006
  27. Copie de la lettre reproduite dans le livre « Librement » de Bernard Tapie
  28. Les Montagnes Russes bientôt à l'affiche/
  29. a et b « Les raisons de la mise en examen de Christine Lagarde dans l’affaire Tapie », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  30. a et b « Tapie n'a pas été lésé dans la vente d'Adidas en 1993 », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  31. http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-12-07/la-liquidation-des-holdings-de-bernard-tapie-annulee/920/0/402483
  32. http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/29/affaire-adidas-tapie-avait-achete-le-soutien-de-ses-petits-porteurs_3454806_3224.html
  33. Cour de cassation Arrêt no 543 de la Cour de cassation
  34. http://www.liberation.fr/economie/2006/07/03/lvmh-gagne-en-appel-contre-morgan-stanley_44884
  35. interview Christine Lagarde-Europe 1- 29 mai 2011 - http://www.europe1.fr/Politique/Tapie-Lagarde-a-la-conscience-tranquille-563711/
  36. « L'audition de Bernard Tapie » [vidéo], sur Dailymotion, LCP,
  37. http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/05/10/affaire-tapie-la-lettre-de-jean-louis-nadal-a-jean-marc-ayrault_1519596_823448.html
  38. Tapie suite aux révélations du Monde : "Pas les policiers qui font la justice", France Info, 11 septembre 2014.
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  41. BernardTapie.com
  42. « Pourquoi ce site ? », BernardTapie.com (consulté le )
  43. Hersant : Tapie fait un retour gagnant, Le Figaro, 19 décembre 2012.
  44. Tapie : le scénario noir de l'Élysée, Le Figaro, 20 décembre 2012.
  45. L'express, 19 septembre 2012
  46. Émission Les Infiltrés : Tapie condamné pour avoir traité Capa d'« escroc », La voix du nord, 10/12/2009
  47. Bernard Tapie à Patrick Cohen : « Plus je sens que ça vous emmerde, plus ça me fait plaisir », Ozap, 11 octobre 10.
  48. Bernard Tapie à Bruce Toussaint : « Je vous emmerde », Ozap, 25 septembre 12.
  49. L'Echo, 22 octobre 2013
  50. La CTIF est l’organe de lutte belge contre le blanchiment des capitaux.
  51. « J’étais un administré du jeune maire, raconte Jacques Séguéla. Il venait d’être élu. J’étais allé le voir pour lui soumettre un projet de restauration de la façade de ma maison à Neuilly. Comme j’étais auréolé du succès de la campagne électorale de François Mitterrand, qui avait eu lieu deux ans auparavant, Nicolas avait envie de savoir comment ça s’était passé. Je l’ai invité à diner avec son épouse, qui était à l’époque Marie-Dominique et non Cécilia. C’est ainsi qu’on s’est retrouvé avec Bernard et sa femme Dominique. Tapie-Sarkozy, les clefs du scandale, édition Pygmalion, 2009 (p. 51-52).
  52. L'Express du  : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/enquete-sur-le-bateau-de-tapie_491876.html
  53. Michel Chemin, Libération du .
  54. Je ne crois plus les filles (RCA Victor, ref: 86 153 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  55. Passeport pour le soleil (RCA Victor, ref: 86 158 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.
  56. Tu l'oublieras (RCA Victor, ref: 86 184 M), sur encyclopedisque.fr, consulté le 26 décembre 2008.

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