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Version du 14 juillet 2015 à 23:35

Christian Hermann Bickler, (encore appelé Lichten-Berger[réf. souhaitée], Faust ou Walter), ( à Hottviller - à Vignone, Italie) était un autonomiste lorrain et un collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Origine

Hermann Bickler est né au Welschhof, une ferme isolée, rattachée à Hottviller, au-dessus du Kapellenhof, dans ce qui est alors l'Alsace-Lorraine. Il est fils unique d’un couple de mennonites : Jules Bickler, dont la famille était originaire du Hunsrück, et son épouse Madeleine Blaser.

Période autonomiste

Il fait des études de droit à Strasbourg entre 1923 et 1927 et devient avocat. Pendant ses études, il fonde en 1924 une association, le Studentischer Heimatbund, qui défend la langue allemande en Alsace-Lorraine. En 1927, il adhère à l'Unabhängige Landespartei de Charles Roos. En 1934, il ouvre un cabinet d'avocat à Strasbourg avec Pierre Bieber comme associé. Chef autonomiste en Alsace du mouvement de jeunesse Jungmannschaft, il assiste au congrès constitutif du Parti autonomiste breton à Quimper en 1927 et devient l'un des principaux correspondant de Breiz Atao dans la revue Peuples et Frontières.

Le , il fonde le parti Alsacien-Lorrain (ELP). Ce parti est interdit le ainsi que son journal Frei Volk. Le , Hermann Bickler et plusieurs autres leaders autonomistes alsaciens sont internés à Nancy, d'où le surnom de Nanziger donné à ce groupe. Il est libéré par la Wehrmacht le .

Sous l'annexion

Commence pour Bickler une collaboration totale avec l'administration nazie. En septembre 1940, il est nommé Kreisleiter, c’est-à-dire chef du district de parti nazi, de Strasbourg. Il est reçu à la SS (no 367 776) le et nommé par le Reichsführer SS Himmler au cours d’une cérémonie.

Il se lance alors dans le nettoyage radical de tout ce qui, dans l’aspect des localités, rappelle la France ou sa langue. Comme fervent protestant (anabaptiste), il déplaît cependant au Gauleiter Wagner, mais il montre un zèle propagandiste en faveur de l'incorporation des Malgré-Nous dans l’armée allemande. En 1942, il démissionne de son poste de Kreisleiter et se porte volontaire pour le front de l’Est, mais le général Berger le nomme chef du bureau VI (Amt VI-espionnage) du Sicherheitsdienst (SD) à Paris. Il est chargé de la composition d'une Selbstschutzpolizei, police spéciale anti-terroriste composée de Français[1]. Il est promu Standartenführer (colonel) et Fachführer (officier SS spécialisé). Le jour de l’attentat manqué contre Adolf Hitler, le , il est arrêté par l’armée allemande, mais relâché aussitôt. Il revient prudemment à Strasbourg le , puis à Hornberg comme chef SD en Alsace, puis dans le sud-ouest de l’Allemagne.

L'après-guerre

En 1947, il est cité devant la Cour spéciale de Strasbourg pour trahison au profit d'une puissance étrangère avec 11 autres accusés, dont les 3 Kreisleiters d'Alsace en fuite (lui-même, Hauss et Lang), appartenant au groupe des Nanziger.

Son appartenance aux services secrets semble lui avoir permis, après l’effondrement du Troisième Reich, de disparaître et d’échapper aux tribunaux français[2] qui, en 1947, le condamnent à mort par contumace, à la confiscation de ses biens et à la dégradation nationale[3]. Il se réfugie au Tyrol du Sud, puis s’établit vers 1963 en Lombardie à Leggiuno, près du lac Majeur, et se lance dans une carrière de négociant en textiles. Il a été pendant cette période en relation épistolaire avec l'écrivain Louis-Ferdinand Céline dont il était ami[4]. Dans les années 1970 il vivait à Vignone, dans le quartier de San Martino, où il possédait une maison, non loin de la rive piémontaise du lac Majeur. C'est là qu'il a rédigé ses Mémoires intitulés Ein besonderes Land : Erinnerungen und Betrachtungen eines Lothringers (« Un pays à part : souvenirs et réflexions d'un Lorrain »), publiés en 1978. Il y donne beaucoup plus de détails sur sa vision de l'Alsace-Lorraine que sur sa vie personnelle, faisant largement l'impasse sur les années de guerre. Il a eu huit enfants.

Notes et références

  1. « Alsacien séparatiste, colonel S.S., chef d'un des nombreux services de renseignement allemand pendant la guerre, directeur d'un centre d'espionnage et de torture dit "école de Taverny-Vaucelles" » Émile Brami, Céline, Écriture 2003
  2. « Bickler semble avoir rallié les services du contre-espionnage américain » Note 1 page 272 des Lettres à Albert Paraz de Louis-Ferdinand Céline ( Gallimard 2009 )
  3. F. Arzalier, Les régions du déshonneur..., 2014, p. 218
  4. Émile Brami, op. cit.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes