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« Massacres et violations des droits de l'homme en république démocratique du Congo entre 1994 et 2003 » : différence entre les versions

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En dehors des causes naturelles, selon l’institut, 2% des décès au sein de la population découlent directement des violences de guerre : combats, [[Massacre|massacres]], [[Nettoyage ethnique|purifications ethniques]], [[Cannibalisme|cannibalisme]].
En dehors des causes naturelles, selon l’institut, 2% des décès au sein de la population découlent directement des violences de guerre : combats, [[Massacre|massacres]], [[Nettoyage ethnique|purifications ethniques]], [[Cannibalisme|cannibalisme]].


Et 50% des décès, aussi bien dans les zones à l'Est qu'à l'Ouest, résultent quant à eux, des conséquences de la guerre, c’est à dire de l’effet de la [[Malnutrition|malnutrition]] et de la [[Sous-nutrition|sous-alimentation]], mais aussi des [[Pandémie|pandémies]]. Selon l'IRC, la plupart des décès sont liés à "des maladies faciles à prévenir et à guérir : [[fièvre]], [[Paludisme|malaria]], [[diarrhée]], affections respiratoires. La résurgence de maladie depuis longtemps circonscrite dans ce pays est éloquente sur les conditions sanitaires endurées par les populations.
Et 50% des décès, aussi bien dans les zones à l'Est qu'à l'Ouest, résultent quant à eux, des conséquences de la guerre, c’est-à-dire de l’effet de la [[Malnutrition|malnutrition]] et de la [[Sous-nutrition|sous-alimentation]], mais aussi des [[Pandémie|pandémies]]. Selon l'IRC, la plupart des décès sont liés à "des maladies faciles à prévenir et à guérir : [[fièvre]], [[Paludisme|malaria]], [[diarrhée]], affections respiratoires. La résurgence de maladie depuis longtemps circonscrite dans ce pays est éloquente sur les conditions sanitaires endurées par les populations.


L’accès aux soins de santé reste précaire, tant en ville qu’en province. Il est même illusoire dans certaines régions presque inaccessibles du pays.
L’accès aux soins de santé reste précaire, tant en ville qu’en province. Il est même illusoire dans certaines régions presque inaccessibles du pays.

Version du 26 avril 2007 à 00:42

Modèle:HistoireRDC

Les différents conflits en République démocratique du Congo ont fait près de 4 millions de morts entre 1998 à 2004 selon les estimations de l'organisation non-gouvernementale International Rescue Committee (IRC) (janvier 2006) en République démocratique du Congo (RDC) durant la Première guerre du Congo (fin 1996-1997), la Deuxième guerre du Congo (1998-2002) et le Gouvernement de transition (2003-2006).

Historique

Le conflit au Congo, s'est selon l'IRC, caractérisé par son "extrême violence, des déplacements massifs de populations, des viols à grande échelle et l'écroulement des soins de santé publics". Le conflit a donc indirectement entraîné l'incapacité pour les populations à se faire soigner, et, selon l'IRC, "les graves conséquences du conflit sur la santé ressemblent à celles observées lors d'autres conflits de ces 20 dernières années, mais elles ont bien plus d'ampleur".

Conséquences au Congo-Zaïre du génocide rwandais de 1994

Au-delà des conséquences dramatiques internes aux frontières rwandaises du génocide rwandais de 1994, des centaines de milliers de réfugiés (la plupart hutus) vont fuir en quelques semaines le Rwanda en direction du Zaïre. Les autorités zaïroises tentent tant bien que mal de les désarmer lors de la traversée de la frontière. Ceux-ci vont se regrouper dans d'énormes camps de réfugiés à l'Est du Congo.

La conjonction des différents phénomènes vont mener les troupes du général Paul Kagame à bombarder les camps de réfugiés à l'Est de la RDC et à créer en collaboration avec le gouvernement ougandais du président ougandais Museveni l' Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) à la tête de laquelle est placé Laurent-Désiré Kabila afin d'attaquer le Zaïre :

  • le génocide rwandais de 1994 menant à des flux migratoires déstabilisant l'équilibre géopolitique de l'Est du Congo,
  • l'abandon du régime du président Mobutu par la Communauté Internationale et la Central Intelligence Agency (CIA) suite à l'effondrement du bloc communiste ainsi que l' absence d'appui de la Communauté Internationale au Zaïre pour faire face aux besoins humanitaires générés par les flux migratoires,
  • la politique de certaines sociétés internationales, des transnationales opérant dans l'exploitation des matières premières (or, diamant, coltan, bois précieux, cuivre...) appliquée en Afrique centrale à partir des années 1990,
  • la déliquescence du régime du président Mobutu Sese Seko et la corruption des Forces Armées Zaïroises...

La première guerre pan-africaine a commencé: le génocide des populations s'étale durant la première guerre du Congo, la deuxième guerre du Congo et le gouvernement de transition.

Première guerre du Congo-Zaïre (fin 1996 à 1997)

Étant donné la barbarie des combats et le prix lourd payé par les populations civiles congolaises, l'Organisation des Nations unies autorise durant la Première guerre du Congo par la résolution 1279 du 30 novembre 1999 la création de la Monuc - Mission de l'Organisation des Nations unies en RDC - chargée de protéger les populations civiles congolaises. La mission de l'ONU déclare le 11 juillet 1997 que les massacres des réfugiés semblent mériter la qualification de "crime contre l'humanité" et même peut-être de "génocide" [1].

Deuxième guerre du Congo-Zaïre (1998-2003)

Durant la Deuxième guerre du Congo, l'Organisation des Nations unies autorise par la résolution 1484 du 30 mai 2003 le déploiement de troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) durant 3 mois à l'Est du Congo (opération « Artémis ») et plus particulièrement en Ituri pour mettre un terme aux viols, massacres, crimes de guerre et au génocide des populations congolaises perpétrés lors des combats opposant les milices des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des Interahamwe, de l'Union des patriotes congolais (UPC), du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI), des chefs de guerre rebelles Nkundabatware et Mutebesi du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) ainsi que des armées étrangères rwandaises et ougandaises opérant sur le territoire du Congo-Zaïre[2].

Gouvernement de transition (2003-2006)

En juillet 2003, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) annonce l’ouverture d’une instruction sur les crimes commis en RDC depuis le 1er juillet 2002 et pouvant constituer des actes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre [3].

Le Gouvernement de transition, étant composé des chefs de guerres des milices responsables de la Deuxième guerre du Congo échoue dans l'accomplissemet des ses missions fondamentales:

En conséquence, la MONUC doit obtenir au cours des années plusieurs augmentations de ses effectifs, pour finalement devenir la plus importante mission de l'ONU, afin de faire face à la dégradation de la situation sécuritaire des populations. La mission de la MONUC devient également de plus en plus compliquée en raison de différents scandales qui la concernent (corruption, marché noir, scandales sexuels...). Elle se fait appuyer à partir de mai 2006 à Kinshasa par des troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) afin de sécuriser le processus des élections.

Le premier transfert d'un criminel de guerre de Kinshasa à La Haye, Thomas Lubanga (chef de la milice Union des patriotes congolais), afin de le faire comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI) a lieu à la mi-2006.

Contexte politique

La République démocratique du Congo (RDC) est un pays en guerre. Au-delà des multiples accords de paix et autres traités ou protocoles, conclus entre les parties belligérantes, la sécurité internationale dans l’Est du pays (Ituri, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Province Orientale, Maniema...), et dans la région des Grands lacs, continue d’être menacée.

Cette situation résulte de l’enchaînement de plusieurs facteurs qui trouvent leur dynamique initiale dans les facettes peu reluisantes du passé colonial belge.

Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, l’affaiblissement du Zaïre de Mobutu, miné par la corruption et les dissensions politiques, a créé au cœur de l’Afrique un ventre mou, qui a permis de libérer, après avoir été longtemps plus ou moins contenus, les haines attisées par les antagonismes ethniques au Rwanda et au Burundi. Antagonismes nés de la distinction identitaire opérée entre Hutu et Tutsi, par une Belgique coloniale, alors en charge de la gestion des ces territoires, pour des fins purement administratives.

Dans ce cadre, le génocide rwandais apparaît comme le premier acte d’une dynamique de déstabilisation de l’Afrique centrale [7], qu'on soupçonne planifiée, afin d’aboutir à une reconfiguration du tracé des frontières issus initialement de la Conférence de Berlin de 1885 [8].

Cette démarche déstabilisatrice, initiée par les lobbies tutsis (minoritaire au Rwanda) organisés au sein du Front patriotique rwandais (FPR), appuyés et équipés par l’administration Clinton et l’appareil militaro-industriel américain, poursuit un double objectif: imposer le leadership politique tutsi en Afrique centrale, et élargir les frontières du Rwanda aux territoires du Kivu Sud et Nord Kivu, afin de désenclaver une territoire trop exigu, démographiquement sous pression, et accéder à de riches ressources naturelles, dont la nature a largement dépourvu le Rwanda [9].

Toutefois, la mise en œuvre de ce programme, en RDC, a un prix: affaiblir par tous les moyens possibles la population congolaise, en majorité bantou, pour l’empêcher de réagir et briser en elle toute idée d’unité nationale ; ensuite, opérer un nécessaire rééquilibrage démographique au Kivu, par le biais d’un transfert massif de population rwandaise et par l’application d’une politique d’extinction programmée d’une grande partie de la population congolaise, et assurer le financement de la reconstruction du nouvel État rwandais improductif en terme de matières premières et de ressources naturelles.

C’est précisément dans ce contexte que ce pose la question du génocide congolais. Celui, perpétré insidieusement en RDC depuis 1996, pendant la première guerre du Congo et seconde guerres du Congo —dites de « haute intensité »—, et tout au long de ces temps d’insécurité et d’instabilité que connaît encore la RDC —guerre dite de « basse intensité »—, par les autorités rwandaises et leur complices congolais et occidentaux, sur les populations identifiées de nationalité congolaise.

Génocide congolais [10]

En France, l’article 2 de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide entend le génocide comme l’un des quelconques actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel.

Raphaël Lemkin ajoute qu’il s’agit, au-delà de la seule extermination physique d’une nation (massacres), d’« un plan coordonné d’actions différentes qui tendent à détruire les fondations essentielles de la vie des groupes nationaux dans le but de détruire ces groupes mêmes » [11].

Meurtre de membres du groupe

«  Aucun conflit n'a, depuis la seconde guerre mondiale, fait autant de victimes mais après sept ans, l'ignorance universelle qui entoure l'échelle et les conséquences du conflit reste de mise, et l'engagement international, bien en deçà des besoins humanitaires » selon Richard Brennan de l'International Rescue Committee" (IRC) - rapport IRC de janvier 2006.

D’après les plus récentes études, menées par l’organisation non gouvernementale International Rescue Committee (IRC) (janvier 2006), et Human Rights Watch (HRW, rapport annuel 2005), le nombre de civils congolais qui ont trouvé la mort, directement et indirectement, dans le cadre du conflit qui ravage la République Démocratique du Congo, depuis 1996 à ce jour, s’élève à près de 4 000 000 âmes. Ce nombre, corroboré notamment par les différents rapports des Nations Unies, ne tient toutefois pas compte des populations déplacées du fait des guerres, soumises à la famine généralisée, à la maladie, et aux exactions les plus intolérables perpétrées tant par les actuelles autorités de Kinshasa, que par les forces étrangères d’occupation et les milices privées à leur solde.

L'IRC a déjà mené trois études sur la mortalité en République Démocratique du Congo entre 1998 et 2002. Il en résulte que le conflit au Congo est le plus meurtriers depuis la seconde guerre mondiale, et que le nombre de victime est considérablement plus élevée que lors des récentes guerres et crises qui ont donné lieu à des massacres de grandes ampleur telle qu'en Bosnie (environ 250 000 victimes), au Rwanda (environ 800 000 victimes tutsis et Hutus), au Kosovo (environ 12 000 victimes), et au Darfour (Soudan, environ 70 000 victimes).

La quatrième étude publiée en janvier 2006 a été menée à travers tout le pays, entre avril et juillet 2004 (avec une interruption de 3 semaines cependant, lors de la mutinerie, à Bukavu, des éléments militaires congolais dirigés par les généraux Nkundabatware et Mutebesi, issus du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), et soutenu par le Rwanda). 19 500 ménages ont été interrogés à cette occasion.

Les résultats sont effarants. Selon l'IRC, le coût humain dû à la guerre s'élève à 3,9 millions de personnes, rien qu’entre 1998 à 2004. La mortalité au Congo est 40% plus élevée que la moyenne de l'Afrique sub-saharienne. Il y meurt chaque mois 38 000 personnes de plus qu'avant la guerre, sur un total de 607 000 morts. La mortalité est également nettement plus élevée dans les provinces instables de l'Est du Congo (Kivu, Ituri, Maniema, Province Orientale) que dans le reste du pays.

L'IRC affirme que cette estimation est raisonnable. En fonction des corrections, le nombre de décès s'élève au minimum à 3,5 millions, et pourrait atteindre jusqu'à 4,4 millions, la mortalité de 5 millions de Congolais n'ayant pu être vérifiée vu les poches d’insécurité persistante où l’étude n’a pu être menée.

Conditions entraînant la destruction du groupe

L'IRC considère la mortalité constamment élevée au Congo "particulièrement alarmante"; elle indique que "les efforts nationaux et internationaux afin de réagir à la crise restent loin d'être adéquats".

En dehors des causes naturelles, selon l’institut, 2% des décès au sein de la population découlent directement des violences de guerre : combats, massacres, purifications ethniques, cannibalisme.

Et 50% des décès, aussi bien dans les zones à l'Est qu'à l'Ouest, résultent quant à eux, des conséquences de la guerre, c’est-à-dire de l’effet de la malnutrition et de la sous-alimentation, mais aussi des pandémies. Selon l'IRC, la plupart des décès sont liés à "des maladies faciles à prévenir et à guérir : fièvre, malaria, diarrhée, affections respiratoires. La résurgence de maladie depuis longtemps circonscrite dans ce pays est éloquente sur les conditions sanitaires endurées par les populations.

L’accès aux soins de santé reste précaire, tant en ville qu’en province. Il est même illusoire dans certaines régions presque inaccessibles du pays.

Sous cet angle, en dépit de la mise en place des institutions de la transition en juin 2003 et au-delà des discours rassurants de la communauté internationale, la situation sanitaire et financière de la RDC ne cesse de s’aggraver depuis 1997. Aussi, est-on légitimement en droit de s’interroger sur les retombés bénéfiques pour la population, des fonds colossaux octroyés depuis 1997 à la RDC, par la Communauté internationale en général, et par l’Union européenne en particulier. De même, des interrogations légitimes sont en droit d’être posées sur les chiffres vertigineux et sans précédent, de la production nationale rwandaise d’or, de diamant, de cuivre et autres produit miniers.

Les organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Amnesty International, entre autres, ont régulièrement dénoncé, ces dernières années, l’usage systématique du viol comme arme de destruction de la cellule familiale, socle de la société congolaise. Selon Amnesty International, "Le conflit en RDC a été particulièrement marqué par l’usage systématique du viol comme arme de guerre. Comme l’histoire humaine le montre tragiquement, le viol suit toujours de près les conflits, mais en RDC, il a été manifestement utilisé par des groupes armés comme l’une des armes principales contre leurs adversaires et la population civile. Dans l’est de la RDC, des membres de groupes armés ont violé des dizaines de milliers de femmes, dont des fillettes ou des femmes âgées, ainsi qu’un certain nombre d’hommes et de jeunes garçons, afin de terroriser, d’humilier et de soumettre les populations civiles" [12].

En RDC, le viol en masse a contribué à répandre délibérément le virus VIH, ce qui devrait avoir des conséquences catastrophiques pour l’avenir sanitaire du pays. Le Programme national de lutte contre le SIDA en RDC estime que le taux d’infection a atteint 20 p. cent dans les provinces de l’est, et que le virus pourrait menacer plus de la moitié de la population dans la décennie à venir. Selon certains experts, le taux de prévalence réel du VIH dans l’est de la RDC pourrait être bien plus élevé. Dans un pays situé au cœur d’un continent décimé par le SIDA, ce phénomène aura de graves implications sur la capacité de la RDC à surmonter son histoire récente, marquée par la guerre.

Les femmes sont plus affectées par le SIDA ; selon l’ ONUSIDA, les jeunes femmes ont trois fois plus de chances de vivre avec le VIH/SIDA que les jeunes hommes. Là où le SIDA est une conséquence du viol, l’effet sur les femmes est catastrophique. Les personnes ayant subi un viol sont souvent abandonnées par leurs familles et leurs communautés, obligées de quitter leur domicile et laissées dans la pauvreté. Les victimes de viol en RDC souffrent fréquemment d’autres blessures et maladies.

L’infrastructure sanitaire de la RDC s’est totalement effondrée. Les combattants ont délibérément visé les centres médicaux et les hôpitaux, en attaquant, pillant et détruisant nombre d’entre eux, forçant les blessés et les malades à fuir. Les structures médicales subsistantes, surpeuplées, manquent d’hygiène et des moyens élémentaires, comme l’eau, l’électricité ou le matériel de stérilisation. » [13]

Atteinte grave à l’intégrité du groupe

Dès la première guerre africaine de 1996, des enfants soldats congolais, plus communément appelé kadogo, constituaient déjà le plus gros des effectifs de l’AFDL, soutenue et équipée par le Rwanda du Général Paul Kagame. Selon Amnesty International : « Des dizaines de milliers d’enfants, filles comme garçons, parfois âgés de moins de dix ans, combattent dans les rangs des milices et des forces armées de la République démocratique du Congo (RDC). Dès leur recrutement, ces enfants sont victimes d’une longue série d'atteintes à leurs droits fondamentaux, notamment d’actes de torture, de viols et de meurtre.

Nombre de ces enfants ont été recrutés de force, enlevés sous la menace d'une arme à feu alors qu'ils jouaient dans leur quartier, ou encore chez eux ou à l’école, tandis que leurs parents ou professeurs assistaient impuissants à la scène. D’autres se sont enrôlés volontairement, en quête d’une protection douteuse et d’un moyen de survivre parmi les décombres d’un pays ravagé par des années d’une guerre quasi ininterrompue. Beaucoup ont expliqué qu’ils s’étaient enrôlés après que leur famille eut été tuée ou déplacée.

Une fois recrutés, les enfants sont généralement envoyés dans des camps d'entraînement, où ils sont entraînés au combat et endoctrinés. Dans ces camps, ils endurent des conditions très éprouvantes et sont victimes de violences effroyables, telles que les passages à tabac réguliers, le meurtre, le viol et d’autres formes de violence sexuelle. Des centaines d’enfants seraient morts au cours de leur entraînement.

Au terme de cette période d’entraînement, nombre d’enfants sont envoyés au combat, sur le front. Ils sont bien souvent considérés comme de la simple chair à canon par leurs commandants, qui les poussent vers l’avant afin qu’ils essuient les tirs de l’ennemi. Les filles sont couramment exploitées sexuellement ou violées par leurs commandants ou d'autres soldats adultes.

En outre, les enfants soldats sont contraints de perpétrer des atteintes aux droits humains, notamment des viols et des meurtres, contre des soldats ennemis et des civils. Certains ont dû tuer des membres de leur propre famille.

Pour ceux qui survivent à cette existence au sein des forces armées, le sentiment de perte et le traumatisme engendré par les actes dont ils ont été témoins ou qu’ils ont commis ont des effets extrêmement graves et durables sur leur santé physique et psychique. Brutalisés et profondément traumatisés par ce qu'ils ont enduré, beaucoup sont sans cesse hantés par les souvenirs des violences auxquelles ils ont assisté ou qu'ils ont commises sous la contrainte. Quant aux filles soldats, outre la brutalité et le traumatisme provoqué par le viol, cette agression sexuelle entraîne fréquemment de graves lésions physiques et une grossesse forcée, ainsi que la contagion par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles. » [14]

L'argumentation portant sur l'élément moral des faits constitutifs du génocide perpétrés à l'encontre des populations congolaises, en RDC, par les autorités rwandaises et leurs alliés fait l'objet d'un long développement dans la page Intention de génocide au Congo-Zaïre.

Voir aussi

Congo-Zaïre

Région des Grands Lacs

Liens externes

Liens généraux

1999 - 2001

2002 - 2003

2004

2005

2006

Références

  1. Criminalisation des Congolais de l'Est et des réfugiés hutu rwandais non génocidaires pour des intérêts des puissances occidentales, 20 Décembre 2005
  2. Congo Crisis: Military Intervention in Ituri, 13 June 2003 & Observations adressées au gouvernement intérimaire d’unité nationale congolais, aux groupes armés et aux gouvernements étrangers impliqués dans le conflit en RDC et à la communauté internationale, 27 Novembre 2003
  3. [Les civils paient le prix des rivalités politiques et militaires http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAFR620132005?open&of=FRA-COD], 28 Septembre 2005
  4. The Congo: Solving the FDLR Problem Once and for All, 12 May 2005
  5. L'engagement solennel des ex-forces armées zaïroises réfugiées en République du Congo, 28 octobre 2004 & La réforme du secteur de la sécurité en RDC, 13 février 2006
  6. Élections au Congo: Établir ou troubler l’ordre public, 27 avril 2006 & La sécurité des élections au Congo: les leçons des affrontements de Kinshasa, 2 octobre 2006
  7. Crimes organisés en Afrique Centrale : Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Honoré Ngbanda, Édition Duboiris, 2005. ISBN 2951315996
  8. Onu : l’Ouganda qualifie d’arbitraires les décisions de la Conférence de Berlin, 24 septembre 2005
  9. Rapports au Conseil de sécurité de l'ONU du Groupe d'experts sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la RDC publiés chaque année depuis 2000
  10. Les péripéties d'un génocide : Voyage dans l'Est du Congo, septembre 2003 & Mémorandum contre les crimes organisés en Afrique centrale et le double génocide congolais, 23 août 2006
  11. Le Génocide, Revue Internationale de Droit Pénal, Raphaël Lemkin , 1946, p. 371
  12. RDC - Violences sexuelles: un urgent besoin de réponses adéquates, 26 octobre 2004
  13. RDC, VIH : la séquelle la plus durable de la guerre, amnesty.org
  14. Enfants en guerre en RDC, amnesty.org