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Au [[sens commun]], le terme ''social'' renvoie généralement à l'idée de [[Solidarité (notion)|solidarité]], de [[sociabilité]], et aux [[Politique sociale|politiques sociales]]. Pour les [[sciences sociales]], ce terme désigne la nature des [[Phénomène social|phénomènes]] qu'elles étudient. |
Au [[sens commun]], le terme ''social'' renvoie généralement à l'idée de [[Solidarité (notion)|solidarité]], de [[sociabilité]], et aux [[Politique sociale|politiques sociales]]. Pour les [[sciences sociales]], ce terme désigne la nature des [[Phénomène social|phénomènes]] qu'elles étudient. |
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== Social en tant que concept sociologique clé == |
== Social en tant que concept sociologique clé == |
Version du 25 janvier 2020 à 19:39
Dans une définition large de la notion du social, on peut l'entendre comme l'expression de l'existence de relations et de communication entre les êtres vivants. Bien que toutes les espèces interagissent avec leur environnement, certains animaux sont qualifiés d'espèces sociales. Il en va de même pour certains insectes et plantes dont les comportements sociaux font objet d'études.
Au sens commun, le terme social renvoie généralement à l'idée de solidarité, de sociabilité, et aux politiques sociales. Pour les sciences sociales, ce terme désigne la nature des phénomènes qu'elles étudient.
Social en tant que concept sociologique clé
Les conceptualisations sociologiques de ce que représente le social sont apparues avec la nécessité de définir l'objet de recherche de la sociologie. Georg Simmel et Émile Durkheim furent les premiers sociologues à définir ce qu'est la sociologie en proposant une explication de nature sociale à certains types de phénomènes observables : les « phénomènes sociaux ». Selon Marc Sagnol, Simmel cherchait à expliquer les processus dynamiques qui font en sorte que des systèmes comme une « société » ou un « individu » puissent s'observer et présenter des régularités observables : il cherchait à expliquer comment ces systèmes ont pris forme et il s'intéressa donc aux interactions et aux actions réciproques[1]. L'auteur ajoute qu' « avec cette définition nous sommes très proche du fait social, bien que le vocabulaire utilisé soit tout autre »[2].
Robert Castel précise que bien que le terme social ait davantage une connotation politique et un sens liée à la solidarité sociale, il fait aussi référence en sociologie aux interactions sociales qui peuvent être aussi positives que négatives, et tient à préciser que la notion de contrôle social tout particulièrement, permet d'observer la « force contraignante » de la régulation sociale qui agit sur le social : « Mais ce qui, pour la tradition sociologique classique, se lit ainsi en termes positifs comme autant d'efforts pour assurer un minimum de solidarité sociale peut aussi bien s'interpréter en termes négatifs si l'on met l'accent sur les coûts d'une telle stratégie. »[3]
Ontologie du social
En Droit
En Droit, le terme social fait référence aux relations :
- Tantôt il désigne ce qui se rapporte aux relations du travail (ex. : le droit social) ;
- Tantôt il désigne ce qui se rapporte aux relations entre associés d'une même société (ex. : le mandat social).
En politiques publiques
Le « social » est, aux côtés de l'environnement et de l'économie, l'un des trois piliers du développement durable, tels que définis au sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. En effet, pour que le développement soit « durable », c'est-à-dire pour qu'il satisfasse les besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs, les dirigeants réunis à Rio ont considéré qu'il devait prendre en compte non seulement des objectifs de protection de l'environnement et de rentabilité économique, mais aussi, des objectifs sociaux. Dans son encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde de la maison commune » (2015), le pape François insiste sur le fait que la crise actuelle n'est pas seulement écologique et économique, mais aussi qu'elle est sociale, et qu'elle affecte le plus durement les populations les moins favorisées de la planète.
Critique du terme en philosophie
Le terme est parfois critiqué en philosophie pour être un terme sans signification et qui ne sert qu'à empêcher toute réflexion. Ainsi, l'économiste autrichien Friedrich Hayek écrivait-il en 1957 dans ses Essais de philosophie, de science politique et d'économie, que « l'adjectif social est devenu un mot qui ôte à toutes les expressions tout sens clair »[4]. Il critique en particulier la déresponsabilisation induite par l'utilisation à outrance du terme social, au détriment de la responsabilité des individus libres. Dans Droit, législation et liberté, il revient sur cette dénonciation du « social », en particulier à travers la critique de la « justice sociale ».
Selon Annette Disselkamp et Richard Sobel, la conception du social chez Hannah Arendt est limitée, en « affirmant qu'elle les prive de toute appréhension politique de la condition humaine »[5]. Les auteurs, soulignent que la philosophie et la sociologie demeurent des domaines différents, mais tiennent à préciser que la tendance à confondre le politique dans la conception du social est ancienne[5].
Références
- Marc Sagnol, « Le statut de la sociologie chez Simmel et Durkheim », Revue Française de Sociologie, vol. 28, no 1, , p. 99-125 (ISSN 0035-2969, DOI 10.2307/3321447, lire en ligne, consulté le )
- Marc Sagnol (p.102), « Le statut de la sociologie chez Simmel et Durkheim », Revue française de sociologie, Access JSTOR through a library JSTOR, no Vol. 28, No. 1, , p. 99-125
- Robert Castel (p.68), « De l’intégration sociale à l’éclatement du social : l’émergence, l’apogée et le départ à la retraite du contrôle social », International Review of Community Development / Revue internationale d’action communautaire, no 20, , p. 67–78 (ISSN 0707-9699 et 2369-6400, DOI https://doi.org/10.7202/1034112ar, lire en ligne, consulté le )
- Friedrich Hayek, Essais de philosophie, de science politique et d'économie, 1957, chap. XVII.
- Disselkamp Annette, Sobel Richard, « L'ambivalence politique du « social » dans les sociétés capitalistes : Arendt avec Castel », Raisons politiques 2/2012 (no 46), p. 195-215 URL : www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2012-2-page-195.htm. DOI : 10.3917/rai.046.0195.
Bibliographie
- Émile Durkheim, « La sociologie et son domaine scientifique. » Édition électronique de la version française d'un article publié en italien, « La sociologia e il suo domino scientifique » in Rivista italiana di sociologia, 4, 1900, p. 127-148. Réimpression dans Émile Durkheim, Textes. 1. Éléments d'une théorie sociale, p. 13-36. Collection Le sens commun. Paris : Éditions de Minuit, 1975, 512 pages.
- Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne. Paris : Calmann-Lévy, 1961 et A983, 406 pages.
- Dominique Pécaud, Risques et précautions, l'interminable rationalisation du social. Paris : La dispute, 2005, 313 pages.