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« La Bastide (Bordeaux) » : différence entre les versions

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'''La Bastide''' est un quartier de la ville de [[Bordeaux]] dans le département de la [[Gironde (département)|Gironde]] en région [[Nouvelle-Aquitaine]]. À l'origine terre de palus de l'[[Entre-deux-Mers]] sur la rive droite de la [[Garonne]], la Bastide est annexée à la commune de Bordeaux au {{s-|XIX|e}}. Longtemps quartier industriel et populaire, il fait l'objet de nombreux projets d'aménagement urbain dans le cadre de [[Bordeaux 2030]].
'''La Bastide''' est un quartier de la ville de [[Bordeaux]] dans le département de la [[Gironde (département)|Gironde]] en région [[Nouvelle-Aquitaine]]. À l'origine terre de palus de l'[[Entre-deux-Mers]] sur la rive droite de la [[Garonne]], la Bastide est annexée à la commune de Bordeaux au {{s-|XIX}}. Longtemps quartier industriel et populaire, il fait l'objet de nombreux projets d'aménagement urbain dans le cadre de [[Bordeaux 2030]].


== Géographie ==
== Géographie ==
Quartier de l'est de [[Bordeaux]] sur la rive droite de la [[Garonne]], le territoire de La Bastide est situé dans l'ouest de la région naturelle de l'[[Entre-deux-Mers]]. Après avoir constitué le [[canton de Bordeaux-7]], il fait partie depuis 2015, avec les quartiers de Bordeaux Sud, du [[canton de Bordeaux-5]]. Il est délimité par la boucle de la Garonne à l'ouest et les communes de la [[Bordeaux Métropole|métropole bordelaise]] de [[Lormont]] au nord, [[Cenon]] à l'est et [[Floirac (Gironde)|Floirac]] au sud. Il est accessible par les ponts [[Pont Saint-Jean (Bordeaux)|Saint-Jean]] au sud, [[Pont Jacques-Chaban-Delmas|Jacques-Chaban-Delmas]] au nord et par le [[Pont de pierre (Bordeaux)|pont de pierre]] à l'ouest. Il est longé, de Lormont à Floirac, par les [[Quais de Bordeaux|quais]] de Brazza, de Queyries, Deschamps et de la Souys, et traversé par l'[[Avenue Thiers (Bordeaux)|avenue Thiers]], artère de 4 km menant depuis la [[Place Stalingrad (Bordeaux)|place Stalingrad]] jusqu'au pied des coteaux de Cenon.
Quartier de l'est de [[Bordeaux]] sur la rive droite de la [[Garonne]], le territoire de La Bastide est situé dans l'ouest de la région naturelle de l'[[Entre-deux-Mers]]. Après avoir constitué le [[canton de Bordeaux-7]], il fait partie depuis 2015, avec les quartiers de Bordeaux Sud, du [[canton de Bordeaux-5]]. Il est délimité par la boucle de la Garonne à l'ouest et les communes de la [[Bordeaux Métropole|métropole bordelaise]] de [[Lormont]] au nord, [[Cenon]] à l'est et [[Floirac (Gironde)|Floirac]] au sud. Il est accessible par les ponts [[Pont Saint-Jean (Bordeaux)|Saint-Jean]] au sud, [[Pont Jacques-Chaban-Delmas|Jacques-Chaban-Delmas]] au nord et par le [[Pont de pierre (Bordeaux)|pont de pierre]] à l'ouest. Il est longé, de Lormont à Floirac, par les [[Quais de Bordeaux|quais]] de Brazza, de Queyries, Deschamps et de la Souys, et traversé par l'[[Avenue Thiers (Bordeaux)|avenue Thiers]], artère de 4 km menant depuis la [[Place de Stalingrad (Bordeaux)|place de Stalingrad]] jusqu'au pied des coteaux de Cenon.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Antiquité et Moyen Âge ===
=== Antiquité et Moyen Âge ===
À l'origine, la [[Garonne]] recouvre une partie de ce territoire de l'[[Entre-deux-Mers]] qui s’étend jusqu'aux premiers coteaux. De l'[[antiquité romaine|époque antique]], seules les traces d'une voie romaine, la ''via blaviensis'', nous sont rapportées, preuve de la traversée mais non de l'occupation de cette région de [[marécage]]s désignée sous le nom de « palus des Queyries » et plantée d'[[oseraie]]s et de [[vigne]]s. Un [[port]] à l'embouchure de l'[[estey]] de Trégey est connu pour avoir vu [[Roland]] s'y embarquer pour Bordeaux. Au {{s-|XI|e}}, [[Gérard de Corbie]], abbé de [[abbaye de La Sauve-Majeure|La Sauve-Majeure]], reçoit du [[Guillaume VIII de Poitiers|duc d'Aquitaine]] l'[[alleu]] de Trégey assorti du droit de [[sauveté]]. Il y fonde un [[monastère]] qui devient une étape sur la route de [[Saint-Jacques-de-Compostelle]]. Dès le {{s-|XIV|e}} le [[vin]] produit localement est suffisamment réputé pour être exporté. Quelques habitations se développent sur l'actuelle rue de la Benauge. Les marécages à sa périphérie rendent le quartier peu accessible. Le fort de Mons conforte sa protection. La place forte devient une [[Bastide (ville)|bastide]]<ref name=desgraves>Desgraves, 1976, p. 418-420</ref>.
À l'origine, la [[Garonne]] recouvre une partie de ce territoire de l'[[Entre-deux-Mers]] qui s’étend jusqu'aux premiers coteaux. De l'[[antiquité romaine|époque antique]], seules les traces d'une voie romaine, la ''via blaviensis'', nous sont rapportées, preuve de la traversée mais non de l'occupation de cette région de [[marécage]]s désignée sous le nom de « palus des Queyries » et plantée d'[[oseraie]]s et de [[vigne]]s. Un [[port]] à l'embouchure de l'[[estey]] de Trégey est connu pour avoir vu [[Roland]] s'y embarquer pour Bordeaux. Au {{s-|XI}}, [[Gérard de Corbie]], abbé de [[abbaye de La Sauve-Majeure|La Sauve-Majeure]], reçoit du [[Guillaume VIII de Poitiers|duc d'Aquitaine]] l'[[alleu]] de Trégey assorti du droit de [[sauveté]]. Il y fonde un [[monastère]] qui devient une étape sur la route de [[Saint-Jacques-de-Compostelle]]. Dès le {{s-|XIV}} le [[vin]] produit localement est suffisamment réputé pour être exporté. Quelques habitations se développent sur l'actuelle rue de la Benauge. Les marécages à sa périphérie rendent le quartier peu accessible. Le fort de Mons conforte sa protection. La place forte devient une [[Bastide (ville)|bastide]]<ref name=desgraves>Desgraves, 1976, p. 418-420</ref>.


=== Période moderne ===
=== Période moderne ===
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=== Période contemporaine ===
=== Période contemporaine ===
==== XVIIIe et XIXe siècles ====
==== {{sp-|XVIII|et|XIX}}s ====
[[Fichier:Départ du premier Bordeaux-Paris, en 1891- 2.jpg|vignette|Place du Pont (actuelle [[Place de Stalingrad (Bordeaux)|place de Stalingrad]]) lors du départ du [[Bordeaux-Paris]] 1891, course cycliste sur route et sport populaire par excellence]]
[[Fichier:Départ du premier Bordeaux-Paris, en 1891- 2.jpg|vignette|Place du Pont (actuelle [[Place de Stalingrad (Bordeaux)|place de Stalingrad]]) lors du départ du [[Bordeaux-Paris]] 1891, course cycliste sur route et sport populaire par excellence]]
Jusqu'en 1763 la route reliant [[Paris]] à l'[[Espagne]] par [[Bayonne]] arrive à Bordeaux par [[Ambarès]] et [[Carbon-Blanc]] où des [[Barge (bateau)|barges]] franchissent la Garonne. La route est déviée pour aboutir au port de la Bastide face à la [[porte de Bourgogne]]. L'[[Louis-Urbain-Aubert de Tourny|intendant Tourny]] avait en effet projeté, dès 1751, de relier les deux rives à cet endroit par un port de bateaux à travées mobiles. Pas plus que les précédents ce projet ne se réalise, contré par l'opposition des jurats et des commerçants craignant une gêne pour la navigation et pour les chantiers de construction navale de la rive gauche. Le projet revoit le jour en 1810 avec la nécessité de transporter rapidement les [[Grande Armée|troupes napoléoniennes]] en Espagne. Ce fut l'impulsion qui permit enfin la réalisation du [[Pont de pierre (Bordeaux)|pont de pierre]] inauguré le {{date-|1 mai 1822}}<ref name=desgraves/>.
Jusqu'en 1763 la route reliant [[Paris]] à l'[[Espagne]] par [[Bayonne]] arrive à Bordeaux par [[Ambarès]] et [[Carbon-Blanc]] où des [[Barge (bateau)|barges]] franchissent la Garonne. La route est déviée pour aboutir au port de la Bastide face à la [[porte de Bourgogne]]. L'[[Louis-Urbain-Aubert de Tourny|intendant Tourny]] avait en effet projeté, dès 1751, de relier les deux rives à cet endroit par un port de bateaux à travées mobiles. Pas plus que les précédents ce projet ne se réalise, contré par l'opposition des jurats et des commerçants craignant une gêne pour la navigation et pour les chantiers de construction navale de la rive gauche. Le projet revoit le jour en 1810 avec la nécessité de transporter rapidement les [[Grande Armée|troupes napoléoniennes]] en Espagne. Ce fut l'impulsion qui permit enfin la réalisation du [[Pont de pierre (Bordeaux)|pont de pierre]] inauguré le {{date-|1 mai 1822}}<ref name=desgraves/>.


Dès lors on assiste à la transformation de cette rive droite rurale avec le développement de son activité portuaire et industrielle et à son urbanisation. Une grande avenue, menant en droite ligne au pied des coteaux, est percée au travers du [[palus]] des Queyries, dans l'axe de la porte de Bourgogne, complétée par une montée conduisant à la route de Paris sur le plateau. La future [[Avenue Thiers (Bordeaux|avenue Thiers]] fait 42 m de large et est bordée par 4 rangées d'arbres.
Dès lors on assiste à la transformation de cette rive droite rurale avec le développement de son activité portuaire et industrielle et à son urbanisation. Une grande avenue, menant en droite ligne au pied des coteaux, est percée au travers du [[palus]] des Queyries, dans l'axe de la porte de Bourgogne, complétée par une montée conduisant à la route de Paris sur le plateau. La future [[Avenue Thiers (Bordeaux)|avenue Thiers]] fait 42 m de large et est bordée par 4 rangées d'arbres.


Le développement s'accélère avec l'implantation sur la rive droite, le {{date-|20 septembre 1852}}, sur décision du [[Liste des ministres français des Travaux publics|ministre des Travaux publics]] et malgré l'opposition du [[Liste des maires de Bordeaux#XIXe siècle|conseil municipal]] voyant d'un mauvais œil la concurrence de l'autre rive, de la [[Gare de Bordeaux-Bastide|gare d'Orléans]], accueillant la ligne de la [[compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans]]. La création de la [[passerelle Eiffel]] réalisant la jonction avec la [[gare Saint-Jean]] desservant la ligne de la [[Compagnie des Chemins de fer du Midi]] en 1858 complète la réunion des deux rives<ref name="desgraves" />.
Le développement s'accélère avec l'implantation sur la rive droite, le {{date-|20 septembre 1852}}, sur décision du [[Liste des ministres français des Travaux publics|ministre des Travaux publics]] et malgré l'opposition du [[Liste des maires de Bordeaux#XIXe siècle|conseil municipal]] voyant d'un mauvais œil la concurrence de l'autre rive, de la [[Gare de Bordeaux-Bastide|gare d'Orléans]], accueillant la ligne de la [[compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans]]. La création de la [[passerelle Eiffel]] réalisant la jonction avec la [[gare Saint-Jean]] desservant la ligne de la [[Compagnie des Chemins de fer du Midi]] en 1858 complète la réunion des deux rives<ref name="desgraves" />.
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Dès 1821 cependant, l'annexion à Bordeaux de la rive droite est sollicitée auprès du [[Louis XVIII de France|roi]] par le maire de Bordeaux. Le maire de la commune de [[Cenon]] implantée sur le territoire s'y opposant, la demande est refusée. Les commerçants bordelais inquiets de la concurrence reviennent plusieurs fois à la charge sans succès. Le maire de Cenon est cinglant : {{Citation|Bordeaux ne convoite La Bastide que pour accroître ses revenus [...] Nous n'envions pas les splendeurs de Bordeaux, qu'elle nous laisse dans notre humilité. Elle fait payer trop cher l'honneur de lui appartenir.}} Un compromis est finalement trouvé en 1864 accordant les quatre municipalités : la ville de Bordeaux rachète le péage du pont en échange des terrains nécessaires à l'agrandissement de la ville sur la rive droite et comprenant plus de la moitié de la commune de Cenon et une partie de [[Lormont]] et de [[Floirac (Gironde)|Floirac]]. Un décret impérial du {{date-|17 avril 1864}} confirme l'annexion de La Bastide au {{date-|1 janvier 1865}}<ref name=dossiers/>. Bordeaux a souhaité l'intégrer en son sein du fait de ses nombreuses activités industrielles. C'était un pôle économique pour la ville. Les [[chantier naval|chantiers navals]] y étaient nombreux, comme les [[Forges et Chantiers de la Gironde]] ou la [[Société des Chantiers et Ateliers de la Gironde]]<ref>« Les chantiers navals bordelais », [http://variamarine.free.fr/cn_cn.htm (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref name=marzagalli>Marzagalli, 2002</ref>, quai de Brazza.
Dès 1821 cependant, l'annexion à Bordeaux de la rive droite est sollicitée auprès du [[Louis XVIII de France|roi]] par le maire de Bordeaux. Le maire de la commune de [[Cenon]] implantée sur le territoire s'y opposant, la demande est refusée. Les commerçants bordelais inquiets de la concurrence reviennent plusieurs fois à la charge sans succès. Le maire de Cenon est cinglant : {{Citation|Bordeaux ne convoite La Bastide que pour accroître ses revenus [...] Nous n'envions pas les splendeurs de Bordeaux, qu'elle nous laisse dans notre humilité. Elle fait payer trop cher l'honneur de lui appartenir.}} Un compromis est finalement trouvé en 1864 accordant les quatre municipalités : la ville de Bordeaux rachète le péage du pont en échange des terrains nécessaires à l'agrandissement de la ville sur la rive droite et comprenant plus de la moitié de la commune de Cenon et une partie de [[Lormont]] et de [[Floirac (Gironde)|Floirac]]. Un décret impérial du {{date-|17 avril 1864}} confirme l'annexion de La Bastide au {{date-|1 janvier 1865}}<ref name=dossiers/>. Bordeaux a souhaité l'intégrer en son sein du fait de ses nombreuses activités industrielles. C'était un pôle économique pour la ville. Les [[chantier naval|chantiers navals]] y étaient nombreux, comme les [[Forges et Chantiers de la Gironde]] ou la [[Société des Chantiers et Ateliers de la Gironde]]<ref>« Les chantiers navals bordelais », [http://variamarine.free.fr/cn_cn.htm (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref name=marzagalli>Marzagalli, 2002</ref>, quai de Brazza.


La population du quartier de La Bastide présente le même type de ''prolétarisation'' que le [[Secteur Saint-Jean Belcier|quartier Belcier]] sur la rive droite, véritables fiefs de la S.N.C.F., avec des îlots insalubres dans la zone d'habitat massé de la tête de pont. À l'arrière, après 1914 des échoppes avec jardinet sont accessibles à la propriété. Au pied des côteaux, des pavillons se mêlent aux échoppes, mais également des cités ouvrières et des terrains vagues<ref>{{harvsp|Pierre Barrère|1956|p=276-280}}.</ref>.
La population du quartier de La Bastide présente le même type de ''prolétarisation'' que le [[Secteur Saint-Jean Belcier|quartier Belcier]] sur la rive droite, véritables fiefs de la S.N.C.F., avec des îlots insalubres dans la zone d'habitat massé de la tête de pont. À l'arrière, après 1914 des échoppes avec jardinet sont accessibles à la propriété. Au pied des coteaux, des pavillons se mêlent aux échoppes, mais également des cités ouvrières et des terrains vagues<ref>{{harvsp|Pierre Barrère|1956|p=276-280}}.</ref>.


==== XXe et XXIe siècles ====
==== {{sp-|XX|et|XXI}}s ====
[[Fichier:Bordeaux Minoterie GMP R01.jpg|vignette|Bâtiment des [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]], quai de Brazza.]]
[[Fichier:Bordeaux Minoterie GMP R01.jpg|vignette|Bâtiment des [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]], quai de Brazza.]]
[[Fichier:Nouvelles Archives de Bordeaux en cours de construction.jpg|vignette|Chantier du [[Halle des magasins généraux|nouveau site]] des [[Archives municipales de Bordeaux]].]]
[[Fichier:Nouvelles Archives de Bordeaux en cours de construction.jpg|vignette|Chantier du [[Halle des magasins généraux|nouveau site]] des [[Archives municipales de Bordeaux]].]]


Le quartier a longtemps gardé sa vocation industrielle, jusqu'à ce que l'industrie bordelaise soit touchée par la [[Premier choc pétrolier|crise]] au début des [[années 1970]]. Entre le dernier quart du {{XXe siècle}} et la première décennie du {{XXIe}}, la plupart des [[chantier naval|chantiers navals]], des usines, et de l'activité ferroviaire et portuaire de la rive droite qui leur était liée, et qui avaient été le moteur du rattachement de la Bastide à Bordeaux, disparaissent, laissant leur lot de [[friche industrielle|friches industrielles]] [[pollution industrielle|polluées]] ([[Soferti]], [[La Cornubia]]... — voir la section [[#Patrimoine industriel]]) et de [[population active]] [[Chômage|sans emploi]] dans les [[La Benauge|nouvelles cités]] alors fierté de [[Jacques Chaban-Delmas]]. Les [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]] sont l'une des rares grandes entreprises du début du {{XXe siècle}} à avoir survécu<ref>« La carte des usines disparues » [http://bastidebrazzablog.fr/carte-a-la-recherche-de-la-bastide-ouvriere/ (lire en ligne)]</ref>.
Le quartier a longtemps gardé sa vocation industrielle, jusqu'à ce que l'industrie bordelaise soit touchée par la [[Premier choc pétrolier|crise]] au début des [[années 1970]]. Entre le dernier quart du {{s|XX}} et la première décennie du {{XXIe}}, la plupart des [[chantier naval|chantiers navals]], des usines, et de l'activité ferroviaire et portuaire de la rive droite qui leur était liée, et qui avaient été le moteur du rattachement de la Bastide à Bordeaux, disparaissent, laissant leur lot de [[friche industrielle|friches industrielles]] [[pollution industrielle|polluées]] ([[Soferti]], [[La Cornubia]]... — voir la section [[#Patrimoine industriel]]) et de [[population active]] [[Chômage|sans emploi]] dans les [[La Benauge|nouvelles cités]] alors fierté de [[Jacques Chaban-Delmas]]. Les [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]] sont l'une des rares grandes entreprises du début du {{s|XX}} à avoir survécu<ref>« La carte des usines disparues » [http://bastidebrazzablog.fr/carte-a-la-recherche-de-la-bastide-ouvriere/ (lire en ligne)]</ref>.


En 2000, le maire, [[Alain Juppé]], lance le projet d’un nouveau quartier avec des logements, un [[jardin botanique de Bordeaux|jardin botanique]], une université, des écoles, l’école de la [[Fondation Nicolas-Hulot]], un cinéma [[multiplexe]] (Mégarama), un ponton pour accueillir les bateaux, ainsi que des espaces publics (Parc des Berges). En {{date-|juin 2005}} est inauguré ''Le Lion de Veilhan'', une statue de lion, de couleur bleu clair, de 8 m de long et 6 m de haut, en [[matériaux composites]], due à [[Xavier Veilhan]], à l’entrée du pont de Pierre, [[Place Stalingrad (Bordeaux)|place Stalingrad]]. Le {{date-|16 mars 2013}} le [[pont Jacques-Chaban-Delmas]] (du nom de l'ancien maire de Bordeaux) est inauguré par le président de la République Française François Hollande<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2013/03/16/hollande-a-bordeaux-pour-inaugurer-le-pont-jacques-chaban-delmas_889017 François « Hollande inaugure le pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux »] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 16 mars 2013.</ref>. Ce pont vient relier les quartiers de Bacalan, sur la rive gauche, et de La Bastide. Les travaux avaient commencé en 2009 <ref>[http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?ID=s0019373 Présentation du pont Bacalan-Bastide sur Structurae]</ref>.
En 2000, le maire, [[Alain Juppé]], lance le projet d’un nouveau quartier avec des logements, un [[jardin botanique de Bordeaux|jardin botanique]], une université, des écoles, l’école de la [[Fondation Nicolas-Hulot]], un cinéma [[multiplexe]] (Mégarama), un ponton pour accueillir les bateaux, ainsi que des espaces publics (parc des Berges). En {{date-|juin 2005}} est inauguré ''Le Lion de Veilhan'', une statue de lion, de couleur bleu clair, de 8 m de long et 6 m de haut, en [[matériaux composites]], due à [[Xavier Veilhan]], à l’entrée du pont de pierre, [[Place de Stalingrad (Bordeaux)|place de Stalingrad]]. Le {{date-|16 mars 2013}} le [[pont Jacques-Chaban-Delmas]] (du nom de l'ancien maire de Bordeaux) est inauguré par le président de la République française François Hollande<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2013/03/16/hollande-a-bordeaux-pour-inaugurer-le-pont-jacques-chaban-delmas_889017 François « Hollande inaugure le pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux »] dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 16 mars 2013.</ref>. Ce pont vient relier les quartiers de Bacalan, sur la rive gauche, et de La Bastide. Les travaux avaient commencé en 2009 <ref>[http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?ID=s0019373 Présentation du pont Bacalan-Bastide sur Structurae]</ref>.


En une quinzaine d'années, l'arrivée du [[Tramway de Bordeaux|tramway]], ainsi que des [[Bordeaux 2030|programmes de rénovation urbaine]] importants ont modifié le visage de la Bastide, qui attire de plus en plus de monde : le programme [[Bordeaux-Euratlantique]] ({{formatnum:15000}} nouveaux habitants et autant d'emplois créés par des entreprises qui viendront s'installer), l'implantation des Archives municipales, de sièges régionaux d'entreprises du tertiaire, la présence des locaux du journal [[Sud Ouest]], de [[TV7 Bordeaux]] et bientôt du siège Aquitaine de Radio-France, [[France Bleu Gironde]], apportent une nouvelle dynamique tout en conservant les relations de proximité entre les habitants.
En une quinzaine d'années, l'arrivée du [[Tramway de Bordeaux|tramway]], ainsi que des [[Bordeaux 2030|programmes de rénovation urbaine]] importants ont modifié le visage de la Bastide, qui attire de plus en plus de monde : le programme [[Bordeaux-Euratlantique]] ({{formatnum:15000}} nouveaux habitants et autant d'emplois créés par des entreprises qui viendront s'installer), l'implantation des Archives municipales, de sièges régionaux d'entreprises du tertiaire, la présence des locaux du journal [[Sud Ouest]], de [[TV7 Bordeaux]] et bientôt du siège Aquitaine de Radio-France, [[France Bleu Gironde]], apportent une nouvelle dynamique tout en conservant les relations de proximité entre les habitants.
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Bordeaux - Vue d'avion - View from plane - Picture image photography garonne pont bridge chaban delmas pont de pierre d'aquitaine saint jean (8683043366).jpg|La Bastide vue d'avion en 2013.
Bordeaux - Vue d'avion - View from plane - Picture image photography garonne pont bridge chaban delmas pont de pierre d'aquitaine saint jean (8683043366).jpg|La Bastide vue d'avion en 2013.
Bordeaux -pont St Jean et passerelle Eiffel vus depuis la flèche Saint-Michel.JPG|Pont Saint-Jean, pont ferroviaire et passerelle Eiffel vus depuis la flèche de Saint-Michel.
Bordeaux -pont St Jean et passerelle Eiffel vus depuis la flèche Saint-Michel.JPG|Pont Saint-Jean, pont ferroviaire et passerelle Eiffel vus depuis la flèche de Saint-Michel.
Bordeaux quai de Queyries-2015a.JPG|Entrée du pont de Pierre place Stalingrad quai de Queyries.
Bordeaux quai de Queyries-2015a.JPG|Entrée du pont de pierre place de Stalingrad quai de Queyries.
Bordeaux Tram R01.jpg|Le tramway place Stalingrad.
Bordeaux Tram R01.jpg|Le tramway place de Stalingrad.
Carnaval des deux rives 2007 01.jpg|[[Carnaval des deux rives]] : foule sur le pont de pierre.
Carnaval des deux rives 2007 01.jpg|[[Carnaval des deux rives]] : foule sur le pont de pierre.
New bridge In Bordeaux (2).jpg|Pont Jacques-Chaban-Delmas vu depuis la rive gauche de la Garonne.
New bridge In Bordeaux (2).jpg|Pont Jacques-Chaban-Delmas vu depuis la rive gauche de la Garonne.
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* Le Temple de la rue de Tresses
* Le Temple de la rue de Tresses
* La [[maison cantonale de La Bastide]] est l'œuvre de l'architecte [[Alfred-Duprat|Alfred-Duprat Cyprien]]. Elle a été inscrite au titre des [[monument historique (France)|monuments historiques]] le {{date-|30 décembre 1994}}<ref>{{Mérimée|PA00132929}}</ref>.
* La [[maison cantonale de La Bastide]] est l'œuvre de l'architecte [[Alfred-Duprat|Alfred-Duprat Cyprien]]. Elle a été inscrite au titre des [[monument historique (France)|monuments historiques]] le {{date-|30 décembre 1994}}<ref>{{Mérimée|PA00132929}}</ref>.
* La [[caserne des pompiers de la Benauge]] qui en 2008 a reçu le label ''Patrimoine du {{s-|XX|e}}''<ref>[http://www.bordeaux-info.com/2008/09/30/36-edifices-et-monuments-aquitains-classes-%C2%AB-patrimoine-du-xxeme-siecle-%C2%BB/ Patrimoine du {{s-|XX|e}}]</ref>. Avant la création de la caserne de la Benauge, il y avait sur le quartier de la Bastide, quatre centres d'intervention<ref>{{harvsp|Dubos|Dauget|1993|p=127}}.</ref>, dont celui encore existant de la rue de Nuits, bâti par l’architecte [[Charles Durand (architecte)|Charles Durand]] de 1886 à 1888. L’angle coupé, dans lequel s’inscrit la porte sommée du blason de Bordeaux et de l’inscription « Sapeurs-Pompiers » porte un modeste [[campanile]], où se trouvait la cloche pour sonner le tocsin. Aujourd’hui, le bâtiment est affecté à un club des séniors de la ville.
* La [[caserne des pompiers de la Benauge]] qui en 2008 a reçu le label ''Patrimoine du {{s-|XX}}''<ref>[http://www.bordeaux-info.com/2008/09/30/36-edifices-et-monuments-aquitains-classes-%C2%AB-patrimoine-du-xxeme-siecle-%C2%BB/ Patrimoine du {{s-|XX}}]</ref>. Avant la création de la caserne de la Benauge, il y avait sur le quartier de la Bastide, quatre centres d'intervention<ref>{{harvsp|Dubos|Dauget|1993|p=127}}.</ref>, dont celui encore existant de la rue de Nuits, bâti par l’architecte [[Charles Durand (architecte)|Charles Durand]] de 1886 à 1888. L’angle coupé, dans lequel s’inscrit la porte sommée du blason de Bordeaux et de l’inscription « Sapeurs-Pompiers » porte un modeste [[campanile]], où se trouvait la cloche pour sonner le tocsin. Aujourd’hui, le bâtiment est affecté à un club des séniors de la ville.
* Le bain douche réalisé par [[Jacques D'Welles]]. Le porche d'entrée présente une mosaïque constituée d'un jeu géométrique de carreaux brun rouge et blancs et qui ceinturent la porte d'entrée en ferronnerie. Cet équipement a été mis en place dans le cadre du ''plan Marquet'' qui a permis de créditer Bordeaux d'équipements publics d'une [[Art déco à Bordeaux|architecture Art-déco]]<ref>[http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgPresStand8&classofcontent=presentationStandard&id=7035 Les équipements publics art déco de Bordeaux]</ref>, comme la nouvelle [[Bourse du travail (Bordeaux)|Bourse du travail]], la [[piscine Judaïque]], le [[stade Lescure]].
* Le bain douche réalisé par [[Jacques D'Welles]]. Le porche d'entrée présente une mosaïque constituée d'un jeu géométrique de carreaux brun rouge et blancs et qui ceinturent la porte d'entrée en ferronnerie. Cet équipement a été mis en place dans le cadre du ''plan Marquet'' qui a permis de créditer Bordeaux d'équipements publics d'une [[Art déco à Bordeaux|architecture Art déco]]<ref>[http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgPresStand8&classofcontent=presentationStandard&id=7035 Les équipements publics Art déco de Bordeaux]</ref>, comme la nouvelle [[Bourse du travail (Bordeaux)|Bourse du travail]], la [[piscine Judaïque]], le [[stade Lescure]].
* Un buste de [[Toussaint Louverture]], inauguré en {{date-|juin 2005}}, est installé sur les rives de la Garonne<ref>{{lien brisé|url=http://www.la1ere.fr/infos/actualites/esclavage-a-bordeaux-la-memoire-sans-la-repentance_3596.html |titre=Outre Mer : Esclavage. À Bordeaux, la mémoire sans la repentance }}</ref>.
* Un buste de [[Toussaint Louverture]], inauguré en {{date-|juin 2005}}, est installé sur les rives de la Garonne<ref>{{lien brisé|url=http://www.la1ere.fr/infos/actualites/esclavage-a-bordeaux-la-memoire-sans-la-repentance_3596.html |titre=Outre Mer : Esclavage. À Bordeaux, la mémoire sans la repentance }}</ref>.
* Le [[Pôle universitaire des sciences de gestion de Bordeaux]], antenne délocalisée de l'[[Université de Bordeaux]], qui accueille les formations en gestion de la faculté, ainsi que l'[[Institut universitaire de technologie de Bordeaux Montesquieu]]
* Le [[Pôle universitaire des sciences de gestion de Bordeaux]], antenne délocalisée de l'[[université de Bordeaux]], qui accueille les formations en gestion de la faculté, ainsi que l'[[Institut universitaire de technologie de Bordeaux Montesquieu]]


=== Patrimoine industriel ===
=== Patrimoine industriel ===
[[Fichier:Emblem Motobloc.JPG|vignette|Insigne de la [[Motobloc|Société Anonyme des automobiles Motobloc]], rue des Vivants à Bordeaux-Bastide (1902-1961)<ref>« Saga Motobloc », Joël Le Pavous et Adrian de San Isidoro, [[Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine]], bastidebrazzablog.fr [http://bastidebrazzablog.fr/saga-motobloc-quand-la-bastide-faisait-vroum/ (lire en ligne)]</ref>.]]
[[Fichier:Emblem Motobloc.JPG|vignette|Insigne de la [[Motobloc|Société anonyme des automobiles Motobloc]], rue des Vivants à Bordeaux-Bastide (1902-1961)<ref>« Saga Motobloc », Joël Le Pavous et Adrian de San Isidoro, [[Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine]], bastidebrazzablog.fr [http://bastidebrazzablog.fr/saga-motobloc-quand-la-bastide-faisait-vroum/ (lire en ligne)]</ref>.]]
Une dizaine de sites de la Bastide sont versés à l'[[inventaire général du patrimoine culturel]] dans le cadre d'une enquête relative au repérage du [[patrimoine industriel]] de [[Bordeaux]] réalisée en 1995 par le [[conseil régional d'Aquitaine]] : les [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]], minoterie créée en 1921 quai de Brazza<ref>{{Base Mérimée|IA00136175|Grands Moulins de Paris (Bordeaux)}}</ref>, encore en activité en 2015 ; la société [[Soferti]]<ref>{{Base Mérimée|IA00135721|Soferti}}</ref>, usine de produits chimiques créée en 1901 quai de Brazza, définitivement fermée en 2009<ref>« SOFERTI » sur la base [[BASOL]] du [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]][http://basol.developpement-durable.gouv.fr/fiche.php?page=6&index_sp=33.0058 (lire en ligne)]</ref> ; [[La Cornubia]]<ref>{{Base Mérimée|IA0013574|La Cornubia}}</ref>, usine de produits chimiques créée en 1906 quai de Brazza, définitivement fermée en 2005<ref>« LA CORNUBIA » sur la base [[BASOL]] du [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]][http://basol.developpement-durable.gouv.fr/fiche.php?page=1&index_sp=33.0009 (lire en ligne)]</ref> ; la [[Société des Aciéries de Longwy (Bordeaux)|Société des Aciéries de Longwy]], établissement secondaire de l'[[Aciéries de Longwy|usine lorraine]] de produits métallurgiques, construit vers 1920 quai Deschamps par l'entreprise de [[La Benauge#Premiers programmes : la cité Pinçon|Jules Pinçon]], désaffecté depuis 1990<ref>{{Base Mérimée|IA00135757|Société des Aciéries de Longwy (Bordeaux)}}</ref> ; la [[Distillerie Lucien Bernard]], créée en 1928 quai Deschamps<ref>{{Base Mérimée|IA00135725|Distillerie Lucien Bernard}}</ref>, le siège est à [[Ambès]]<ref>« Les Bernard, de l'or dans les vins », Xavier Dorsemaine, ''[[Sud Ouest]]'', {{1er}} mars 2013 [http://www.sudouest.fr/2013/03/01/les-bernard-de-l-or-dans-les-vins-981144-2780.php (lire en ligne)]</ref> ; l'usine de construction métallique des [[Gustave Carde|Établissements Carde]], construite en 1922 rue Gustave Carde, à l'emplacement actuel du [[Jardin botanique de Bordeaux]], démolie<ref>{{Base Mérimée|IA00135754|Établissements Carde}}</ref> ; l'usine de menuiserie et de matériel ferroviaire [[Gustave Carde|Gustave Carde et Fils]], construite en 1894 quai de Queyries, a cessé ses activités en 1970<ref>{{Base Mérimée|IA00135756|Gustave Carde et Fils}}</ref> ; l'usine de produits chimiques des [[Établissements Petit]], construite à la fin du {{XIXe siècle}} quai de Queyries, démolie pour le réaménagement du quai<ref>{{Base Mérimée|IA00135755|Établissements Petit}}</ref> ; la [[Distillerie Amer Picon (Bordeaux)|Distillerie Amer Picon]], construite en 1882 rue Serr (rue Honoré Picon), cesse ses activités en 1970, détruite en 1995<ref>{{Base Mérimée|IA00135758|Distillerie Amer Picon}}</ref>.
Une dizaine de sites de la Bastide sont versés à l'[[inventaire général du patrimoine culturel]] dans le cadre d'une enquête relative au repérage du [[patrimoine industriel]] de [[Bordeaux]] réalisée en 1995 par le [[conseil régional d'Aquitaine]] : les [[Grands Moulins de Paris (Bordeaux)|Grands Moulins de Paris]], minoterie créée en 1921 quai de Brazza<ref>{{Base Mérimée|IA00136175|Grands Moulins de Paris (Bordeaux)}}</ref>, encore en activité en 2015 ; la société [[Soferti]]<ref>{{Base Mérimée|IA00135721|Soferti}}</ref>, usine de produits chimiques créée en 1901 quai de Brazza, définitivement fermée en 2009<ref>« SOFERTI » sur la base [[BASOL]] du [[ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]][http://basol.developpement-durable.gouv.fr/fiche.php?page=6&index_sp=33.0058 (lire en ligne)]</ref> ; [[La Cornubia]]<ref>{{Base Mérimée|IA0013574|La Cornubia}}</ref>, usine de produits chimiques créée en 1906 quai de Brazza, définitivement fermée en 2005<ref>« LA CORNUBIA » sur la base [[BASOL]] du [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]][http://basol.developpement-durable.gouv.fr/fiche.php?page=1&index_sp=33.0009 (lire en ligne)]</ref> ; la [[Société des Aciéries de Longwy (Bordeaux)|Société des Aciéries de Longwy]], établissement secondaire de l'[[Aciéries de Longwy|usine lorraine]] de produits métallurgiques, construit vers 1920 quai Deschamps par l'entreprise de [[La Benauge#Premiers programmes : la cité Pinçon|Jules Pinçon]], désaffecté depuis 1990<ref>{{Base Mérimée|IA00135757|Société des Aciéries de Longwy (Bordeaux)}}</ref> ; la [[Distillerie Lucien Bernard]], créée en 1928 quai Deschamps<ref>{{Base Mérimée|IA00135725|Distillerie Lucien Bernard}}</ref>, le siège est à [[Ambès]]<ref>« Les Bernard, de l'or dans les vins », Xavier Dorsemaine, ''[[Sud Ouest]]'', {{1er}} mars 2013 [http://www.sudouest.fr/2013/03/01/les-bernard-de-l-or-dans-les-vins-981144-2780.php (lire en ligne)]</ref> ; l'usine de construction métallique des [[Gustave Carde|Établissements Carde]], construite en 1922 rue Gustave Carde, à l'emplacement actuel du [[Jardin botanique de Bordeaux]], démolie<ref>{{Base Mérimée|IA00135754|Établissements Carde}}</ref> ; l'usine de menuiserie et de matériel ferroviaire [[Gustave Carde|Gustave Carde et Fils]], construite en 1894 quai de Queyries, a cessé ses activités en 1970<ref>{{Base Mérimée|IA00135756|Gustave Carde et Fils}}</ref> ; l'usine de produits chimiques des [[Établissements Petit]], construite à la fin du {{s|XIX}} quai de Queyries, démolie pour le réaménagement du quai<ref>{{Base Mérimée|IA00135755|Établissements Petit}}</ref> ; la [[Distillerie Amer Picon (Bordeaux)|Distillerie Amer Picon]], construite en 1882 rue Serr (rue Honoré Picon), cesse ses activités en 1970, détruite en 1995<ref>{{Base Mérimée|IA00135758|Distillerie Amer Picon}}</ref>.


=== Personnalités ===
=== Personnalités ===
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* [[Charles Cazalet]], président de l'[[Union des sociétés de gymnastique de France]] de 1897 à 1931 et la [[Fédération internationale de gymnastique]] de 1924 à 1933.
* [[Charles Cazalet]], président de l'[[Union des sociétés de gymnastique de France]] de 1897 à 1931 et la [[Fédération internationale de gymnastique]] de 1924 à 1933.
* [[Jules Ladoumègue]], athlète français, spécialiste des courses de demi-fond, médaillé d'argent aux jeux olympiques de 1928 à Amsterdam sur 1500 mètres, six records du monde battus du 1000 au 2000 mètres
* [[Jules Ladoumègue]], athlète français, spécialiste des courses de demi-fond, médaillé d'argent aux jeux olympiques de 1928 à Amsterdam sur 1500 mètres, six records du monde battus du 1000 au 2000 mètres
* [[Vital N'Simba]], Footballeur
* [[Vital N'Simba]], footballeur


=== Rues de La Bastide ===
=== Rues de La Bastide ===
Ligne 134 : Ligne 134 :
* École maternelle et élémentaire La Benauge
* École maternelle et élémentaire La Benauge
* École maternelle et élémentaire Sanson
* École maternelle et élémentaire Sanson
* Collège Léonard Lenoir
* Collège Léonard-Lenoir
* Collège Jacques Ellul
* Collège Jacques-Ellul
* Lycée François Mauriac
* Lycée François-Mauriac
* Lycée Tregey
* Lycée Tregey
* Groupe Scolaire Sainte-Marie de La Bastide : école maternelle et élémentaire, collège et lycée.
* Groupe scolaire Sainte-Marie de La Bastide : école maternelle et élémentaire, collège et lycée.
* École de design CREASUD<ref>[http://www.ecoles-conde.com/fr/ecoles/les-localisations/bordeaux Site web de l'école creasud]</ref> (BTS, établissement privé, réseau Écoles de Condé)
* École de design CREASUD<ref>[http://www.ecoles-conde.com/fr/ecoles/les-localisations/bordeaux Site web de l'école creasud]</ref> (BTS, établissement privé, réseau Écoles de Condé)
* [[Pôle universitaire des sciences de gestion de Bordeaux]]
* [[Pôle universitaire des sciences de gestion de Bordeaux]]
Ligne 151 : Ligne 151 :
* [[Maison cantonale de La Bastide]]
* [[Maison cantonale de La Bastide]]
* [[Halle des magasins généraux]]
* [[Halle des magasins généraux]]
* [[Place Stalingrad (Bordeaux)|Place Stalingrad]]
* [[Place de Stalingrad (Bordeaux)|Place de Stalingrad]]
* [[Pont Bacalan-Bastide]]
* [[Pont Bacalan-Bastide]]
* [[Pont de Pierre (Bordeaux)|Pont de Pierre]]
* [[Pont de pierre (Bordeaux)|Pont de pierre]]
* [[Passerelle Eiffel]]
* [[Passerelle Eiffel]]
* [[Pont ferroviaire de Bordeaux]]
* [[Pont ferroviaire de Bordeaux]]
Ligne 168 : Ligne 168 :
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue= |prénom1=André |nom1=Donis| préface =[[Jean-Auguste Brutails]] |titre= La Bastide à travers les siècles,|éditeur= impr. J. Bière |lieu= Bordeaux|année= 1920 |pages totales= 528|lire en ligne=http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/9618|consulté le=07/11/2019 }}
* {{Ouvrage |langue= |prénom1=André |nom1=Donis| préface =[[Jean-Auguste Brutails]] |titre= La Bastide à travers les siècles,|éditeur= impr. J. Bière |lieu= Bordeaux|année= 1920 |pages totales= 528|lire en ligne=http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/show/9618|consulté le=07/11/2019 }}
* ''L'histoire des maires de Bordeaux : le grand journal de la commune'', [collectif], André Desforges (direction), Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008, 523 p. {{isbn|978-2-84622-171-9}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb414207746/PUBLIC 414207746] [https://books.google.fr/books?id=5jKEwJlVhCAC&printsec=frontcover&dq=Histoire+des+maires+de+Bordeaux&hl=fr&sa=X&ei=3GkyVaa8J8LZatCcgZgJ&ved=0CCoQ6AEwAA#v=onepage&q=Bastide&f=false (lire en ligne)]</ref>
* ''L'Histoire des maires de Bordeaux : le grand journal de la commune'', [collectif], André Desforges (direction), Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008, 523 p. {{isbn|978-2-84622-171-9}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb414207746/PUBLIC 414207746] [https://books.google.fr/books?id=5jKEwJlVhCAC&printsec=frontcover&dq=Histoire+des+maires+de+Bordeaux&hl=fr&sa=X&ei=3GkyVaa8J8LZatCcgZgJ&ved=0CCoQ6AEwAA#v=onepage&q=Bastide&f=false (lire en ligne)]</ref>
* ''La Bastide, Bordeaux'', Brigitte Lacombe, Francis Moro, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, tome I : 2002, 127 p. tome II, 2005, 96 p. {{isbn|2-84253-754-8}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38856349h/PUBLIC 38856349]</ref>
* ''La Bastide, Bordeaux'', Brigitte Lacombe, Francis Moro, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, tome I : 2002, 127 p. tome II, 2005, 96 p. {{isbn|2-84253-754-8}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38856349h/PUBLIC 38856349]</ref>
* {{Ouvrage |langue= |prénom1=Pierre |nom1=Dubos |prénom2=Patrick |nom2=Dauget|titre= La Bastide|sous-titre= Quartier de lune|éditeur= |lieu= Bordeaux|année= 1993 |pages totales= |ean= 2000112885494 }}
* {{Ouvrage |langue= |prénom1=Pierre |nom1=Dubos |prénom2=Patrick |nom2=Dauget|titre= La Bastide|sous-titre= Quartier de lune|éditeur= |lieu= Bordeaux|année= 1993 |pages totales= |ean= 2000112885494 }}
* ''Bordeaux et la marine de guerre : {{s mini-|XVII|e}}-{{s mini-|XX|e}} siècles'', [collectif], Silvia Marzagalli (direction), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002, 198 p. {{isbn|978-2-86781-298-9}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38929725w/PUBLIC 38929725] [https://books.google.fr/books?id=zeDfddnEyswC&pg=PA7&dq=Bordeaux+et+la+marine+de+guerre&hl=fr&sa=X&ei=9uUzVceuKYvgywOosIHwAg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=Bastide&f=false (lire en ligne)]</ref>
* ''Bordeaux et la marine de guerre : {{s mini-|XVII|e}}-{{s-|XX}}s'', [collectif], Silvia Marzagalli (direction), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002, 198 p. {{isbn|978-2-86781-298-9}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38929725w/PUBLIC 38929725] [https://books.google.fr/books?id=zeDfddnEyswC&pg=PA7&dq=Bordeaux+et+la+marine+de+guerre&hl=fr&sa=X&ei=9uUzVceuKYvgywOosIHwAg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=Bastide&f=false (lire en ligne)]</ref>
* ''Évocation du vieux Bordeaux'', [[Louis Desgraves]], Paris, Éditions de Minuit, 1976, 448 p. {{isbn|2-7073-0126-4}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34698239b/PUBLIC 34698239]</ref>
* ''Évocation du vieux Bordeaux'', [[Louis Desgraves]], Paris, Éditions de Minuit, 1976, 448 p. {{isbn|2-7073-0126-4}}<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34698239b/PUBLIC 34698239]</ref>
* ''Histoire de Bordeaux'', [collectif], [[Charles Higounet]] (direction), Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1962-1965, 8 volumes<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34327787c/PUBLIC 34327787]</ref>
* ''Histoire de Bordeaux'', [collectif], [[Charles Higounet]] (direction), Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1962-1965, 8 volumes<ref>Notice [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34327787c/PUBLIC 34327787]</ref>

Version du 17 septembre 2020 à 14:24

La Bastide
La Bastide (Bordeaux)
La maison cantonale de La Bastide
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région naturelle Entre-deux-Mers
Région administrative Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Ville Bordeaux
Canton Bordeaux-5
Géographie
Coordonnées 44° 50′ 50″ nord, 0° 33′ 01″ ouest
Cours d’eau Garonne
Transport
Gare Gare de Cenon
Tramway (A) (C) station Stalingrad, Jardin Botanique, Thiers-Benauge, Galin et Porte de Bourgogne
Bus (Bus) 10 16 27 28 31 45 80 91 92
Vélos en libre-service VCUB : La Bastide - Jardin Botanique - Galin - Hortense
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
La Bastide

La Bastide est un quartier de la ville de Bordeaux dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine. À l'origine terre de palus de l'Entre-deux-Mers sur la rive droite de la Garonne, la Bastide est annexée à la commune de Bordeaux au XIXe siècle. Longtemps quartier industriel et populaire, il fait l'objet de nombreux projets d'aménagement urbain dans le cadre de Bordeaux 2030.

Géographie

Quartier de l'est de Bordeaux sur la rive droite de la Garonne, le territoire de La Bastide est situé dans l'ouest de la région naturelle de l'Entre-deux-Mers. Après avoir constitué le canton de Bordeaux-7, il fait partie depuis 2015, avec les quartiers de Bordeaux Sud, du canton de Bordeaux-5. Il est délimité par la boucle de la Garonne à l'ouest et les communes de la métropole bordelaise de Lormont au nord, Cenon à l'est et Floirac au sud. Il est accessible par les ponts Saint-Jean au sud, Jacques-Chaban-Delmas au nord et par le pont de pierre à l'ouest. Il est longé, de Lormont à Floirac, par les quais de Brazza, de Queyries, Deschamps et de la Souys, et traversé par l'avenue Thiers, artère de 4 km menant depuis la place de Stalingrad jusqu'au pied des coteaux de Cenon.

Histoire

Antiquité et Moyen Âge

À l'origine, la Garonne recouvre une partie de ce territoire de l'Entre-deux-Mers qui s’étend jusqu'aux premiers coteaux. De l'époque antique, seules les traces d'une voie romaine, la via blaviensis, nous sont rapportées, preuve de la traversée mais non de l'occupation de cette région de marécages désignée sous le nom de « palus des Queyries » et plantée d'oseraies et de vignes. Un port à l'embouchure de l'estey de Trégey est connu pour avoir vu Roland s'y embarquer pour Bordeaux. Au XIe siècle, Gérard de Corbie, abbé de La Sauve-Majeure, reçoit du duc d'Aquitaine l'alleu de Trégey assorti du droit de sauveté. Il y fonde un monastère qui devient une étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Dès le XIVe siècle le vin produit localement est suffisamment réputé pour être exporté. Quelques habitations se développent sur l'actuelle rue de la Benauge. Les marécages à sa périphérie rendent le quartier peu accessible. Le fort de Mons conforte sa protection. La place forte devient une bastide[1].

Période moderne

Un nouveau fort, défendu par quatre bastions, est construit pendant la Fronde et démoli en 1653[1],[2]

Période contemporaine

XVIIIe et XIXe siècles

Place du Pont (actuelle place de Stalingrad) lors du départ du Bordeaux-Paris 1891, course cycliste sur route et sport populaire par excellence

Jusqu'en 1763 la route reliant Paris à l'Espagne par Bayonne arrive à Bordeaux par Ambarès et Carbon-Blanc où des barges franchissent la Garonne. La route est déviée pour aboutir au port de la Bastide face à la porte de Bourgogne. L'intendant Tourny avait en effet projeté, dès 1751, de relier les deux rives à cet endroit par un port de bateaux à travées mobiles. Pas plus que les précédents ce projet ne se réalise, contré par l'opposition des jurats et des commerçants craignant une gêne pour la navigation et pour les chantiers de construction navale de la rive gauche. Le projet revoit le jour en 1810 avec la nécessité de transporter rapidement les troupes napoléoniennes en Espagne. Ce fut l'impulsion qui permit enfin la réalisation du pont de pierre inauguré le [1].

Dès lors on assiste à la transformation de cette rive droite rurale avec le développement de son activité portuaire et industrielle et à son urbanisation. Une grande avenue, menant en droite ligne au pied des coteaux, est percée au travers du palus des Queyries, dans l'axe de la porte de Bourgogne, complétée par une montée conduisant à la route de Paris sur le plateau. La future avenue Thiers fait 42 m de large et est bordée par 4 rangées d'arbres.

Le développement s'accélère avec l'implantation sur la rive droite, le , sur décision du ministre des Travaux publics et malgré l'opposition du conseil municipal voyant d'un mauvais œil la concurrence de l'autre rive, de la gare d'Orléans, accueillant la ligne de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. La création de la passerelle Eiffel réalisant la jonction avec la gare Saint-Jean desservant la ligne de la Compagnie des Chemins de fer du Midi en 1858 complète la réunion des deux rives[1].

L'avenue Thiers sépare en deux parties le quartier de La Bastide : la partie sud de La Benauge formée d'un réseau viaire dense desservant de modestes habitations et la partie nord, en développement industriel, à partir de l'arrivée du chemin de fer.

Dès 1821 cependant, l'annexion à Bordeaux de la rive droite est sollicitée auprès du roi par le maire de Bordeaux. Le maire de la commune de Cenon implantée sur le territoire s'y opposant, la demande est refusée. Les commerçants bordelais inquiets de la concurrence reviennent plusieurs fois à la charge sans succès. Le maire de Cenon est cinglant : « Bordeaux ne convoite La Bastide que pour accroître ses revenus [...] Nous n'envions pas les splendeurs de Bordeaux, qu'elle nous laisse dans notre humilité. Elle fait payer trop cher l'honneur de lui appartenir. » Un compromis est finalement trouvé en 1864 accordant les quatre municipalités : la ville de Bordeaux rachète le péage du pont en échange des terrains nécessaires à l'agrandissement de la ville sur la rive droite et comprenant plus de la moitié de la commune de Cenon et une partie de Lormont et de Floirac. Un décret impérial du confirme l'annexion de La Bastide au [2]. Bordeaux a souhaité l'intégrer en son sein du fait de ses nombreuses activités industrielles. C'était un pôle économique pour la ville. Les chantiers navals y étaient nombreux, comme les Forges et Chantiers de la Gironde ou la Société des Chantiers et Ateliers de la Gironde[3],[4], quai de Brazza.

La population du quartier de La Bastide présente le même type de prolétarisation que le quartier Belcier sur la rive droite, véritables fiefs de la S.N.C.F., avec des îlots insalubres dans la zone d'habitat massé de la tête de pont. À l'arrière, après 1914 des échoppes avec jardinet sont accessibles à la propriété. Au pied des coteaux, des pavillons se mêlent aux échoppes, mais également des cités ouvrières et des terrains vagues[5].

XXe et XXIe siècles

Bâtiment des Grands Moulins de Paris, quai de Brazza.
Chantier du nouveau site des Archives municipales de Bordeaux.

Le quartier a longtemps gardé sa vocation industrielle, jusqu'à ce que l'industrie bordelaise soit touchée par la crise au début des années 1970. Entre le dernier quart du XXe siècle et la première décennie du XXIe, la plupart des chantiers navals, des usines, et de l'activité ferroviaire et portuaire de la rive droite qui leur était liée, et qui avaient été le moteur du rattachement de la Bastide à Bordeaux, disparaissent, laissant leur lot de friches industrielles polluées (Soferti, La Cornubia... — voir la section #Patrimoine industriel) et de population active sans emploi dans les nouvelles cités alors fierté de Jacques Chaban-Delmas. Les Grands Moulins de Paris sont l'une des rares grandes entreprises du début du XXe siècle à avoir survécu[6].

En 2000, le maire, Alain Juppé, lance le projet d’un nouveau quartier avec des logements, un jardin botanique, une université, des écoles, l’école de la Fondation Nicolas-Hulot, un cinéma multiplexe (Mégarama), un ponton pour accueillir les bateaux, ainsi que des espaces publics (parc des Berges). En est inauguré Le Lion de Veilhan, une statue de lion, de couleur bleu clair, de 8 m de long et 6 m de haut, en matériaux composites, due à Xavier Veilhan, à l’entrée du pont de pierre, place de Stalingrad. Le le pont Jacques-Chaban-Delmas (du nom de l'ancien maire de Bordeaux) est inauguré par le président de la République française François Hollande[7]. Ce pont vient relier les quartiers de Bacalan, sur la rive gauche, et de La Bastide. Les travaux avaient commencé en 2009 [8].

En une quinzaine d'années, l'arrivée du tramway, ainsi que des programmes de rénovation urbaine importants ont modifié le visage de la Bastide, qui attire de plus en plus de monde : le programme Bordeaux-Euratlantique (15 000 nouveaux habitants et autant d'emplois créés par des entreprises qui viendront s'installer), l'implantation des Archives municipales, de sièges régionaux d'entreprises du tertiaire, la présence des locaux du journal Sud Ouest, de TV7 Bordeaux et bientôt du siège Aquitaine de Radio-France, France Bleu Gironde, apportent une nouvelle dynamique tout en conservant les relations de proximité entre les habitants.

Modèle:Message galerie

Culture et patrimoine

Monuments

Ancien poste des pompiers de la rue de Nuits
Bains douches

Patrimoine industriel

Insigne de la Société anonyme des automobiles Motobloc, rue des Vivants à Bordeaux-Bastide (1902-1961)[14].

Une dizaine de sites de la Bastide sont versés à l'inventaire général du patrimoine culturel dans le cadre d'une enquête relative au repérage du patrimoine industriel de Bordeaux réalisée en 1995 par le conseil régional d'Aquitaine : les Grands Moulins de Paris, minoterie créée en 1921 quai de Brazza[15], encore en activité en 2015 ; la société Soferti[16], usine de produits chimiques créée en 1901 quai de Brazza, définitivement fermée en 2009[17] ; La Cornubia[18], usine de produits chimiques créée en 1906 quai de Brazza, définitivement fermée en 2005[19] ; la Société des Aciéries de Longwy, établissement secondaire de l'usine lorraine de produits métallurgiques, construit vers 1920 quai Deschamps par l'entreprise de Jules Pinçon, désaffecté depuis 1990[20] ; la Distillerie Lucien Bernard, créée en 1928 quai Deschamps[21], le siège est à Ambès[22] ; l'usine de construction métallique des Établissements Carde, construite en 1922 rue Gustave Carde, à l'emplacement actuel du Jardin botanique de Bordeaux, démolie[23] ; l'usine de menuiserie et de matériel ferroviaire Gustave Carde et Fils, construite en 1894 quai de Queyries, a cessé ses activités en 1970[24] ; l'usine de produits chimiques des Établissements Petit, construite à la fin du XIXe siècle quai de Queyries, démolie pour le réaménagement du quai[25] ; la Distillerie Amer Picon, construite en 1882 rue Serr (rue Honoré Picon), cesse ses activités en 1970, détruite en 1995[26].

Personnalités

Jules Ladoumègue aux JO de 1928

Rues de La Bastide

Les rues du quartier de la Bastide témoignent de son histoire. Ainsi de nombreuses rues portent les noms des maires successifs de la Bastide, des propriétaires viticoles ou terriens, qui ont vu progressivement leurs domaines transformés en zone d'habitat ou occupés par des usines, des industriels ou toutes autres personnes ayant marqué l'histoire de ce quartier.

Quartier de Queyries
  • Rue Serr : du nom de Philippe Serr, ancien maire républicain de La Bastide, élu au lendemain de la révolution de 1848 juqu'à la proclamation su Second Empire en 1852[27].
  • Avenue Paul-Abadie : du nom de l'architecte qui construisit l'église Sainte-Marie de La Bastide. Cette église présente la spécificité d'avoir un plafond en bois et non en pierre. Ceci est dû au fait que La Bastide possède un sol marécageux, et c'est en raison de cette instabilité que le plafond de l'église est en bois.
  • Rue Hortense : du nom du propriétaire d'une parcelle de terre.
  • Rue Gustave-Carde : du nom de Gustave Carde (1839-1909) fondateur d'une importante affaire de menuiserie et de charpenterie ; ses deux fils, Paul et Georges, ingénieurs des Arts et Manufactures, orientèrent l'entreprise vers la fabrication de menuiserie métallique et de matériel roulant[27].

Équipements scolaires et universitaires

  • École maternelle et élémentaire Nuyens, conçue par Yves Ballot et Nathalie Franck[28]
  • École élémentaire Montaud
  • École maternelle Nuits
  • École maternelle et élémentaire Thiers
  • École maternelle et élémentaire La Benauge
  • École maternelle et élémentaire Sanson
  • Collège Léonard-Lenoir
  • Collège Jacques-Ellul
  • Lycée François-Mauriac
  • Lycée Tregey
  • Groupe scolaire Sainte-Marie de La Bastide : école maternelle et élémentaire, collège et lycée.
  • École de design CREASUD[29] (BTS, établissement privé, réseau Écoles de Condé)
  • Pôle universitaire des sciences de gestion de Bordeaux

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • André Donis (préf. Jean-Auguste Brutails), La Bastide à travers les siècles,, Bordeaux, impr. J. Bière, , 528 p. (lire en ligne)
  • L'Histoire des maires de Bordeaux : le grand journal de la commune, [collectif], André Desforges (direction), Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008, 523 p. (ISBN 978-2-84622-171-9)[30]
  • La Bastide, Bordeaux, Brigitte Lacombe, Francis Moro, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, tome I : 2002, 127 p. tome II, 2005, 96 p. (ISBN 2-84253-754-8)[31]
  • Pierre Dubos et Patrick Dauget, La Bastide : Quartier de lune, Bordeaux, (EAN 2000112885494)
  • Bordeaux et la marine de guerre : XVIIe-XXe siècles, [collectif], Silvia Marzagalli (direction), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2002, 198 p. (ISBN 978-2-86781-298-9)[32]
  • Évocation du vieux Bordeaux, Louis Desgraves, Paris, Éditions de Minuit, 1976, 448 p. (ISBN 2-7073-0126-4)[33]
  • Histoire de Bordeaux, [collectif], Charles Higounet (direction), Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1962-1965, 8 volumes[34]
  • Pierre Barrère, « Les quartiers de l'agglomération bordelaise », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, Faubourgs industriels et banlieues, vol. 27, no 3,‎ , p. 269-300 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

Notes et références

  1. a b c et d Desgraves, 1976, p. 418-420
  2. a et b Les Dossiers d'Aquitaine, 2008
  3. « Les chantiers navals bordelais », (lire en ligne)
  4. Marzagalli, 2002
  5. Pierre Barrère 1956, p. 276-280.
  6. « La carte des usines disparues » (lire en ligne)
  7. François « Hollande inaugure le pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux » dans Libération du 16 mars 2013.
  8. Présentation du pont Bacalan-Bastide sur Structurae
  9. Notice no PA00132929, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Patrimoine du XXe siècle
  11. Dubos et Dauget 1993, p. 127.
  12. Les équipements publics Art déco de Bordeaux
  13. « Outre Mer : Esclavage. À Bordeaux, la mémoire sans la repentance »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  14. « Saga Motobloc », Joël Le Pavous et Adrian de San Isidoro, Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine, bastidebrazzablog.fr (lire en ligne)
  15. « Grands Moulins de Paris (Bordeaux) », notice no IA00136175, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. « Soferti », notice no IA00135721, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « SOFERTI » sur la base BASOL du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie(lire en ligne)
  18. « La Cornubia », notice no IA0013574, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  19. « LA CORNUBIA » sur la base BASOL du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie(lire en ligne)
  20. « Société des Aciéries de Longwy (Bordeaux) », notice no IA00135757, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  21. « Distillerie Lucien Bernard », notice no IA00135725, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  22. « Les Bernard, de l'or dans les vins », Xavier Dorsemaine, Sud Ouest, 1er mars 2013 (lire en ligne)
  23. « Établissements Carde », notice no IA00135754, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  24. « Gustave Carde et Fils », notice no IA00135756, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  25. « Établissements Petit », notice no IA00135755, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  26. « Distillerie Amer Picon », notice no IA00135758, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  27. a et b Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux, Mollat, 2009}
  28. Anne-Marie Fèvre, « Du style modestes », Libération,‎ (lire en ligne)
  29. Site web de l'école creasud
  30. Notice BnF414207746 (lire en ligne)
  31. Notice BnF38856349
  32. Notice BnF38929725 (lire en ligne)
  33. Notice BnF34698239
  34. Notice BnF34327787