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Version du 11 décembre 2023 à 16:38

Systèmes photométriques

/ photométrie (astronomie) / système photométrique / système photométrique UBV / bande spectrale / indice de couleur /

Actuel :
En astronomie, un système photométrique est un ensemble choisi de filtres, chacun ayant une bande spectrale bien définie, et couvrant un domaine spécifique du spectre électromagnétique.

Modifs :

Système de caméras du programme Sloan Digital Sky Survey (SDSS). On distingue partiellement, en lignes, les cinq filtres du système photométrique associé.

En astronomie, un système photométrique est un ensemble choisi de filtres couvrant chacun une bande spectrale bien définie. De tels systèmes permettent d'étudier les astres par photométrie multibande et notamment de mesurer des indices de couleur (ou couleurs) caractérisant leur spectre d'émission (étoiles, galaxies) ou de réflexion (astéroïde, objets transneptuniens, comètes). Ces informations, via différents modèles théoriques propres à chaque type d'objet, donnent accès à des estimations de diverses propriétés physiques telles que type dans une classification donnée, composition, température, masse et âge des étoiles, etc.

Il existe de nombreux systèmes photométriques, à la fois du fait des évolutions historiques mais aussi des possibilités de les adapter à différents types d'études (grands relevés, études dans l'infrarouge ou dans l'ultraviolet, étude de certains types d'étoiles ou de certaines propriétés en particulier...). Certains sont plus couramment utilisés ou servent de référence pour en créer de nouveaux (par exemple les systèmes UBVRI, SDSS, Strômgren, JHKLMN...).

Principes généraux

Magnitudes partielles et indices de couleur

Une magnitude apparente est en pratique toujours mesurée pour une bande spectrale donnée B. Cette magnitude partielle est généralement notée B, comme la bande correspondante[1]. La différence entre deux magnitudes mesurées sur des bandes spectrales différentes B1 et B2 est appelée indice de couleur, ou plus simplement couleur, et est notée . Ces couleurs (différences entre magnitudes) ont le double avantage d'être plus faciles à mesurer et de contenir une information plus intéressante que les magnitudes elle-mêmes[2]. Par exemple, le système photométrique le plus commun, le système UBV, repose sur trois bandes spectrales dites U (zone proche ultraviolet), B (zone bleue) et V (zone visible, c'est-à-dire jaune-vert) et permet de définir trois indices de couleur , et (ce dernier étant en pratique rarement utilisé). Certains indices correspondent parfois à des relations plus complexes entre trois voire quatre magnitudes partielles.

Description des bandes spectrales

Bande g du système SDSS.
Bande g du système SDSS.

De manière opérationnelle, seule une courbe spectrale précise décrit véritablement une bande spectrale. Il est toutefois fréquent de caractériser cette courbe par une longueur d'onde indiquant sa « position » et une valeur indiquant sa « largeur ». On rencontre par exemple des notions peu normalisées de longueur d'onde « moyenne » (λ0 ou λm), « centrale » (λ0 ou λc), « efficace » ou « effective »[3]eff), « de pic » (λpeak)... Il est important de noter que, pour une bande donnée, les valeurs des longueurs d'onde effective et centrale (notions courantes dans la littérature récente) peuvent différer de manière notable dans le cas de bandes ayant un profil très asymétrique. De même, pour la largeur, on rencontre un vocabulaire varié et là aussi peu normalisé (width, halfwidth, bandpass, Δλ, (F)WHM pour (full) width at half maximum...), mélangeant par exemple des largeurs globales et des largeurs à mi-hauteur... La notion la plus courante dans la littérature récente est celle de FWHM (largeur mesurée à mi-hauteur par rapport au maximum de la courbe). D'une manière générale, il convient d'interpréter avec précaution ces données et les écarts fréquents entre différentes sources.

Les notions de « bande spectrale  » ou de « filtre » sont par ailleurs elles-mêmes sources de confusion. La réponse globale (le « filtre global ») R(λ) d'un système réel donné (dans le cadre d'un relevé par exemple) cumule des filtrations liées au filtre proprement dit, au capteur, aux divers éléments optiques (miroirs notamment) et, dans le cas d'observations depuis la Terre, à l'atmosphère[2],[4]. Dans ce cadre, ce que recouvre la notion de « filtre » peut varier (filtre seul, filtre+capteur, système technique complet incluant le télescope, voire prise en compte de la masse d'air).

Principes d'étalonnage

L'étoile Véga est par convention de couleur neutre dans le systèmes UBV

Outre la description de ses bandes spectrales, un système photométrique repose également sur des principes d'étalonnage. Le principe de base est de choisir une étoile de référence et de la considérer neutre (valeur 0) pour toutes les couleurs du système, ce qui revient à lui attribuer la même valeur de magnitude pour toutes les bandes[2]. Un usage historique fréquent a été de choisir l'étoile Véga (étoile non variable, lumineuse sur tout le spectre visible, peu sujette au rougissement interstellaire[2]) comme référence. C'est notamment le cas pour le système UBV de Johnson avec une magnitude de 0,03 dans toutes les bandes. Ce choix de Véga pose toutefois différents problèmes (trop lumineuse pour les instruments modernes, raies d'absorption perturbant les calibrations, nuage de débris perturbant les mesures dans l'infrarouge[2]) si bien que d'autres références ont progressivement été définies. Le système SDSS, par exemple, utilise l'étoile BD +17 4708 avec une magnitude de 9,50 dans toutes les bandes[2].

Dans la pratique, l'étoile de référence est souvent éloignée de la zone d'observation et donc inadaptée pour réaliser les calibrations. Aussi chaque système cherche a établir un catalogue d'étoiles standards, couvrant bien le ciel et présentant si possible une diversité de magnitudes et de types spectraux. Le recours à une étoile standard située à proximité de la zone d'observation permet en outre de s'affranchir des variations de masse d'air[2]. A noter que ce sont également ces questions liées à l'étalonnage qui expliquent pourquoi certains systèmes présentent des variantes entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud.

Conversions entre différents systèmes

Il est possible d'établir des lois de conversion entre deux systèmes utilisant des bandes spectrales relativement proches. Ces lois sont déterminées expérimentalement sous forme de relations polynomiales (le plus souvent linéaires) entre couleurs. Par exemple, la formule décrit une conversion entre les couleurs (système SDSS) et (système UBV)[5]. Ces conversions sont approchées et possèdent une zone de validité limitée[2]. Il en existe parfois plusieurs variantes suivant le type d'objet observé.

Ce principe de conversion sert à exploiter conjointement des données utilisant différents systèmes. Il sert aussi de manière très usuelle à reproduire un système donné : partant d'un matériel différent (télescope, capteur) et d'un contexte atmosphérique différent, des filtres sont choisis pour s'approcher autant que possible de ce système, puis des formules de correction sont déterminées pour compenser l'écart résiduel[2].

Liens avec l'évolution des technologies photométriques

Exemple de tube photomultiplicateur.

Fichier:Pmside.jpg Les systèmes photométriques ont évolué au fil des avancées technologiques. La période pionnière des années 1940 et 1950 est marquée par le passage d'une photométrie photographique à une photométrie photoélectrique (dont rôle historique important des tubes photomultiplicateurs RCA 1P21)[4]. La période 1950-1980 est de son côté marquée par les lents progrès de la sensibilité dans l'infrarouge des capteurs photoélectriques (tubes photomultiplicateurs dits S1 puis S5, S11, S25)[4]. A partir du milieu des années 1970, les tubes à arséniure de gallium (GaAs) permettent pour la première fois d'étudier conjointement les cinq bandes UBVRI[4]. La transition vers la photométrie CCD, dans la période 1990-2010, a posé de nombreux défis spécifiques (plus grande exigence sur la qualité des optiques, besoin de recréer de nouveaux standards tout en conservant la compatibilité avec les anciens systèmes photoélectriques...)[4]. La bande U, en particulier, est longtemps restée inaccessible aux capteurs CCD[4].

Usages de la photométrie multibande

Les données recueillies par photométrie multibande donne accès, grâce à différents modèles théoriques, à de nombreuses informations sur les propriétés physiques des objets observés[4] :

Classification des systèmes photométriques

Suivant les largeurs de bandes

On distingue fréquemment les systèmes dits à bandes larges, moyennes ou étroites.

Les systèmes à larges bandes possèdent des largeurs WHM comprises entre 500 et 1 000 nm permettant de capter plus de lumière. Ils correspondent notamment aux premiers systèmes (typiquement le système UBV), étant mieux adaptée à la sensibilité des instruments de l'époque. Ils restent fréquemment utilisés pour les grands relevés (typiquement le système SDSS), donnant accès à des objets de moindre luminosité, et restent de ce fait les systèmes de référence.

Dès les années 1950, des systèmes « plus fins », dits à bande moyenne, avec des largeurs WHM comprises entre 100 et 500 nm, ont également été développés (Strömgren, Vilnius, Genève...) pour l'étude des étoiles. De manière plus spécifique, on a également utilisé des systèmes à bande étroite (largeur WHM inférieure à 10 nm) ou à très large bande (largeur WHM supérieure à 1000 nm).

Suivant les zones du spectre couvertes

On distingue en pratique les systèmes couvrant la zone visible (parfois aussi dite optique, et, dans ce contexte, incluant généralement le proche ultraviolet et le proche infrarouge, entre 300 et 1 000 nm) des systèmes spécialisés dans l'infrarouge (moyen et/ou profond) ou dans l'ultraviolet.

Spectre électromagnétique.

Principaux systèmes photométriques

Systèmes pionniers

L'étude des astres à partir de leurs couleurs est ancienne. Les travaux précurseurs, basés sur des méthodes photographiques et des filtres de couleurs, restent toutefois peu propices au développement de mesures quantifiées et standardisées. L'émergence de la photométrie multibande est ainsi associée à celle, dans les années 1940, d'une photométrie basée sur les premières cellules photoélectriques, notamment à travers les travaux pionniers de Albert Whitford ou Joel Stebbins (par exemple, en 1943, l'étude en six couleurs « UVBGRI » des étoiles de type O et B[6]).

Systèmes à larges bandes

Système UBV

Filtres du système UBV.

Le premier système à faire référence est celui proposé par Harold L. Johnson et William Wilson Morgan en 1953, connu comme « système de Johnson » (parfois de Johnson-Morgan) ou comme « système UBV ». Il répond aux besoins de l'étude des étoiles dans le domaine optique à travers trois bandes U (proche ultraviolet, jusqu'à la coupure atmosphérique), B (partie bleue du spectre, d'une manière permettant de s'approcher des propriétés des plaques photographiques) et V (visible, au sens de correspondant au maximum de sensibilité de l'œil humain, c'est-à-dire à la partie vert-jaune du spectre, jusqu'aux limites des capteurs initialement utilisés)[4]. Le système n'est pas véritablement standardisé (influence de la couche atmosphérique, des capteurs utilisés, diversité des filtres, variantes géographiques, coexistence à partir des années 1970 de deux standardisations partielles de Cousins et Landolt...)[4].

Le filtres V et B du système UBV de Johnson par exemple cherchent à se rapprocher respectivement des sensibilités naturelles de l’œil et des plaques photographiques[réf. nécessaire].

Systèmes RI et UBVRI

La photométrie dans le proche infrarouge apparait elle aussi dès les années 1940 mais pendra surtout son essor dans les années 1960 grâce à l'évolution des capteurs. De nombreux systèmes sont proposés dont notamment ceux de Gerald Kron en 1951, 1953 et 1957 (RI), de Harold L. Johnson en 1965 (UBVRI), de Olin J. Eggen en 1975 (RI inspiré de Kron) ou de Alan W. J. Cousins en 1976 (VRI inspiré de Kron)[4]. Les valeurs des bandes spectrales R (partie rouge du spectre) et I (proche infrarouge) varient suivant ces systèmes mais c'est finalement un mix des systèmes de Johnson et de Cousins qui devient la référence à partir des années 1980. On parle couramment de « système de Johnson-Cousins » (parfois de Johnson-Kron-Cousins) ou de « système UBVRI ». Plusieurs variantes coexistent comme pour le système système UBV (en particulier celles de Cousins et Landolt) mais la standardisation partielle de Michael S. Bessel en 1990 est aujourd'hui souvent citée comme référence.

Système SDSS ou uvriz et dérivés

Système 5 bandes uvriz du programme Sloan Digital Sky Survey (SDSS).

Le Sloan Digital Sky Survey (SDSS) est l'un des premiers grands relevés astronomiques modernes et son système original en 5 bandes uvriz s'est de ce fait imposé comme un nouveau standard[4], repris (éventuellement légèrement modifié) par de nombreux programmes ultérieurs : Pan-STARRS, Canada-France-Hawaii Telescope Legacy Survey, Dark Energy Survey, Observatoire Vera C. Rubin (LSST)... Les filtres ont été pensé pour éviter des zones légèrement perturbées par l'atmosphère et initialement optimisés pour l'étude du décalage vers le rouge (redshift) des galaxies[2]. On distingue le système initial uvriz et le système u'v'r'i'z' ayant effectivement équipé le télescope du SDSS (involontairement légèrement décalé pour des raisons techniques)[4]. Certains systèmes dérivés utilisent par ailleurs une bande y au delà de la bande z.

Autres systèmes à larges bandes

On peut par exemple citer le « système de Washington » (ou « système CMT1T2 ») proposé par R. Caterna en 1976 (4 bandes couvrant différemment la zone UBVRI)[4]. La caméra WFPC2 installée sur le satellite spatial Hubble entre 1993 et 2009 était équipée de 48 filtres plus ou moins larges dont 5 se rapprochaient volontairement du système UBVRI[4].

Systèmes à bandes moyennes

D'autres systèmes ont été utilisés. En particulier, certains systèmes développés pour l'étude des étoiles détaillent la zone U-B.

Système de Strömgren

Le Système de Strömgren (1956)

Système de Vilnius

Le système de Vilnius (1965)

Système de Genève

Autres systèmes

Le système de RömVil (1996) est une combinaison des systèmes de Strömgren et de Vilnius.

Systèmes à bandes étroites

Systèmes dédiés à l'infrarouge moyen

Système IJHKLMN

Absorption atmosphérique et "fenêtres" dans le proche infrarouge 1-6 mm

Dès son article de 1965, Johnson envisageait la possibilité de prolonger son système dans l'infrarouge. La difficulté, depuis la Terre, est le filtre important que constitue l'atmosphère. Le système est donc calé sur les « fenêtres », bandes spectrales où le filtre atmosphérique est moins marqué. C'est ce qui conduit, dans le prolongement de la bande I, aux définitions des bandes J, K, L, M, N, puis H insérée entre J et K, puis encore Q. On peut, au global, parler du « système UBVRIJHKLMNQ » même si, en pratique, il est rare que des études s'intéressent simultanément à l'ensemble de ces bandes.

Autres systèmes

En 2000, une étude conduite par Dina Moro et Ulisse Munari recensait et décrivait en détail 167 systèmes, liste par la suite complétée jusqu'à 226 systèmes en 2004[7].

Liste

Le tableau ci-dessous liste quelques systèmes historiques ou de référence ainsi que des informations sur quelques programmes d'observation notables menés depuis des observatoires au sol (notés Ob.) ou depuis des satellites (notés Sat.). Cette liste ne vise pas l'exhaustivité.

A noter : Une bande spectrale peut être caractérisée par une longueur d'onde « moyenne » (λ0), « centrale » (λc), « efficace » ou « effective »[3]eff), « de pic » (λpeak)... chacune de ces notions pouvant elle-même être définie de différentes manières. Par ailleurs, dans les cas d'instruments réels, les valeurs peuvent être données pour le filtre seul ou en tenant compte des capteurs, voire de l'optique ou de l'atmosphère. Tout cela explique les écarts fréquents entre différentes sources d'information. L'écart entre le centre et le pic d'une bande peut, par exemple dans la zone visible, dépasser 20 nm. Les écarts de valeurs entre des programmes utilisant le même type de système ne doivent donc pas être surinterprétées.

Les années indiquées correspondent soit aux années de publication dans le cas des systèmes de référence, soit aux années de mise en service ou de lancement du satellite dans le cas des programmes d'observation.

Systèmes spécialisés dans la zone visible et proche infrarouge
(longueurs d'onde en nanomètres)
Système ou Programme zone U zone vBg zone V zone R zone I zone Z Y Autres
Système RI de Kron[8] 1951 R ou RK
650
I ou IK
825
Système UBV de Johnson[9] 1953 U
360
B
440
V
550
Système de Strömgren[10] 1956 u
350
v / b
411 / 467
y
547
β narrow et β wide[11]
Système de Genève[12] 1962 U
345
B1 / B2
402 / 448
V1 / G
540 / 580
B (425)[13]
V (550)[14]
Système de Vilnius[15] 1965 U / P
345 / 374
X / Y
405 / 466
Z / V
516 / 544
S
655
Système UBVRI de Johnson[16] 1965 U
360
B
440
V
550
R ou RJ
700
I ou IJ
900
Système RI de Cousins[17] 1976 R ou RC
640
I ou IC
790
V[18]
Système UBVRI de Johnson-Cousins[19],[20] 1990 U
366
B
436
V
545
R ou RC
641
I ou IC
798
Hipparcos[21] Sat. 1989 BT
426
VT
532
HP[22]
SDSS[23] Ob. 2000 u'
359
g'
481
r'
623
i'
764
z'
906
Pan-STARRS (PS1)[24] Ob. 2008 g
481
r
617
i
752
z / y
866 / 962
w[25]
Dark Energy Survey (DECam)[26] Ob. 2013 g
473
r
642
i
784
z / Y
926 / 1009
u et VR
Gaia[27] Sat. 2013 GBP
532
GRP
797
G[28] et GRVS[29]
Observatoire Vera C. Rubin (LSST)[30] Ob. 2024 u
369
g
483
r
622
i
757
z / y
870 / 970
Systèmes spécialisés dans l'infrarouge proche et moyen
(longueurs d'onde en micromètres)
Système ou Programme zone Z Y zone J zone H zone K zone L zone M zone N Q Autres
Système JHKJLMN de Johnson[16] 1965 J
1,25
H
1,62
K
2,2
L
3,4
M
5,0
N
10,2
Plus UBVRI
2MASS Ob. 1997 J
1,25
H
1,65
Ks
2,15
Très Grand Télescope (VLT) (ISAAC)[31] Ob. 1998 Js
1,2
H
1,6
Ks
2,2
L
3,78
Brα
4,07
Spitzer (IRAC) Sat. 2003 3,6 4,5 / 5,8 8,0 Cf. Spitzer (MIPS)
UKIDSS (WFCAM) Ob. 2005 Z / Y
0,88 / 1,03
J
1,25
H
1,63
K
2,20
WISE Sat. 2009 3,4 4,6 12 / 22
VISTA (VIRCAM) Ob. 2009 Z / Y
0,88 / 1,02
J
1,25
H
1,65
Ks
2,20
NB1.18
Systèmes spécialisés dans l'infrarouge moyen et profond
(longueurs d'onde en micromètres)
Système ou Programme zone N zone Q ~ 60 ~ 90 ~ 140 ~ 160 ~ 210 Autres
IRAS Sat. 1983 12 25 60 100
Spitzer (MIPS) Sat. 2003 24 70 160 Cf. Spitzer (IRAC)
AKARI (IRC et FIS)[32] Sat. 2006 MIR-S
9
MIR-L
18
N60
65
WIDE-S
90
WIDE-L
140
N160
160
SOFIA (HAWC+)[33] Av.[34] 2010 53 89 154 214
Systèmes spécialisés dans l'ultra-violet
(longueurs d'onde en nanomètres)
Système ou Programme
XMM-Newton (OM)[35] Sat. 1999 UVW2
212
UVM2
231
UVW1
291
U
344
B
450
V
543
GALEX[36] Sat. 2003 FUV
135–175
NUV
175–280


Travail sur articles "Classification spectrale" et "Astéroïdes de type x"

Reste à faire

Classification spectrale des astéroïdes
(évaluation => B / moyenne)
Type Début Schéma Dénomb Explo Reorg,
Tab, Ref
Recycl Relect Discus Notes
type S OK OK OK OK OK OK BD / moy
type C OK OK OK OK OK OK OK BD / moy
type X OK OK OK (ok) OK OK OK BD / moy Section Type Xn
type E OK / OK Thol (ok) OK OK OK BD / faib manque ref hist
type M OK / OK Thol OK OK OK OK BD / faib manque ref hist
type P OK / OK Thol / OK OK OK BD / faib
type B OK OK OK Bus OK OK OK OK BD / faib
type F OK / OK Thol / OK OK OK BD / faib
type G OK / OK Thol (ok) OK OK OK BD / faib
type T OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib
type D OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib
type K OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib
type L OK yc Ld OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib Section Type Ld
type A OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib Sections Inventaire + Pb manteaux manquants
type Q OK OK OK (ok) OK OK OK BD / faib
type O OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib Section Liste
type R OK OK OK (ok ∅) OK OK OK BD / faib Section Liste
type V OK OK OK OK OK OK OK BD / moy Section Type J
type J OK / / / / OK (ok) éb / faib (réduit à texte chapeau)

Notes sur anciens contenus

Restes anciens tableaux page générale

S = silicatés / C = carbonés / X = métalliques

S Objets composés principalement de silicates. Assez brillants (albédo 0,10-0,22). Ils sont riches en métal (fer, nickel, magnésium principalement). Spectre similaire à celui des météorites sidérolithes.
C Objets composés principalement de carbone. Très sombres (albédo autour de 0,03). Similaires aux météorites chondrites carbonées. Leur composition chimique est proche de celle du Système solaire primitif, sans les éléments légers et volatils comme les glaces.
F Diffère de C aussi par l'absence d'absorption d'eau à 3 µm.
M Objets composés principalement d'alliage fer-nickel. Assez brillants (albédo 0,10-0,18).
P Situés à l'extérieur de la ceinture et au-delà.
T Type rare d'astéroïdes de la ceinture interne, de composition inconnue. À cette date, il n'existe aucune météorite analogue connue. On suppose qu'il s'agit d'un type proche des types P ou D, voire un type C fortement altéré.
D Situé à l'extérieur de la ceinture et au-delà.
A Caractéristique de la ceinture interne. On pense qu'ils proviennent d'un manteau complètement différencié.
Q Caractéristique de la ceinture interne. Possède de larges et intenses raies d'olivine et de pyroxène à 1 µm.
V On suppose que ce sont des fragments de Vesta, son plus gros représentant.

Références

Référence présente dans biblio type F, type G (et en ref type C) :

Référence présente sur les pages type O, type X (et en ref type C) :

Références présentes sur la page type K :

Lien vers Astéroïde basaltique sur les pages type R et type V (maintenu sur type V)

Bandeau ébauche / Portail minéraux

Bandeau Cet article est une ébauche concernant un objet mineur sur pages type X, type P, type T, type D, type K, type L, type R, type O, type V

Renvoi vers Portail des minéraux et roches sur pages type S, type C, type B, type P, type T, type K, type L, type A, type O, type R, type J

Choix pour traduction des profils spectraux

broad = large / wide = large / narrow = étroit / shallow = peu profond / steep = raide / flat = plat / sharply peaked/pointed = anguleux / weak = faible / sight(ly) = léger(ement) / shortward = avant / longward = après

Travaux à engager sur catégories et infobox

Voir :


Archive travail sur palettes

Travaux du 01/11 au 03/12/2023

Liste d'articles non inclus dans la palette au 03/12/2023

Hypothèse réorganisation partie groupes avec objectif de mettre avant la ceinture principale

A noter que cette hypothèse fait disparaitre le lien "Astéroïde" (en dehors du titre) => ?


Modèle thermique des astéroïdes

Dans le cadre de l'étude des astéroïdes (ou plus largement des planètes mineures), un modèle de comportement thermique (ou simplement modèle thermique) est un modèle physique permettant de relier le flux de rayonnement thermique émis par l'astéroïde (mesurable par radiométrie infrarouge) avec un ou plusieurs paramètres physiques propres à l'astéroïde. Les modèles les plus simples ne font intervenir que le diamètre moyen et l'albédo comme paramètres libres. Les modèles les plus sophistiqués (on parle généralement de modèle thermophysique) peuvent font intervenir d'autres paramètres libres tels que période de rotation, inertie thermique, paramètre de rugosité macroscopique, etc.

Ces modèles sont couramment utilisés pour déterminer le diamètre moyen et l'albédo géométrique des astéroïdes à travers les relevés astronomiques infrarouge (satellite IRAS, satellite WISE. Ils sont également nécessaires pour étudier finement l'effet Yarkovsky.

Considérations physiques

De nombreux paramètres peuvent influencer la manière dont un astéroïde va réfléchir une partie de l'énergie lumineuse reçue du Soleil, en emmagasiner une autre partie par échauffement, restituer cette dernière par rayonnement thermique : forme, taille, rotation (axe et période), propriétés de surface (albédo, présence et taille de régolithe, rugosité macroscopique), angle de phase, caractéristiques thermiques (inertie, émissivité, variation de l'émissivité suivant la longueur d'onde), , etc. L'inertie thermique par exemple est très différente entre un corps poreux (régolithe) et un corps dense (roches possiblement à nues des petits astéroïdes) ce qui influence la manière dont l'astéroïde s'échauffe. La rugosité macroscopique (due aux cratères, rochers, fissures...) génère des effets d'ombre qui induisent un lien entre niveau d'échauffement et angle de phase et un effet particulier aux petits angles (beaming effect, équivalent thermique de l'effet d'opposition).

((4.5 polarization))

Modèles thermiques simples

Considérations générales communes

Le point de départ est la considération d'un modèle très simplifié : la planète mineure est supposée sphérique, immobile (sans rotation sur elle-même), éclairée par le Soleil à angle de phase nul, chaque élément de surface étant supposé thermiquement isolé de ses voisins et à l'équilibre thermique entre flux réfléchi, flux absorbé et flux thermiquement rayonné.

Dans ce cadre, considérant un élément de surface situé à une colatitude du point subsolaire, on a la relation :

Cette relation décrit l'équilibre entre : d'un côté la densité de flux énergétique reçue du Soleil par l'élément de surface ( étant la constante solaire, la distance de la planète mineure au Soleil, la section soumise à l'éclairement du Soleil) diminuée de celle réfléchie par sa surface ( étant l'albédo de Bond de la planète mineure) ; de l'autre la densité de flux énergétique thermiquement rayonné par l'élément de surface ( étant la température de l'élément de surface, l'émissivité totale de la planète mineure, la constante de Stefan-Boltzmann).

L'albédo de Bond est relié à l'albédo géométrique par la relation avec intégrale de phase, paramètre déterminé par la connaissance de la courbe de phase[37]. On note par ailleurs la température au point subsolaire. On obtient alors directement :

et pour compris entre et (et pour toute la face non éclairée)

Dans ce même cadre très simplifié, la théorie du rayonnement de corps noir permet d'exprimer le flux énergétique thermiquement rayonné à la longueur d'onde par l'intégrale :

Cette intégrale correspond à la somme, sur l'ensemble de la surface projetée , des énergies rayonnées par chacun des éléments de surface projetée . est la distance de la planète mineure à la Terre, est l'émissivité, est la température de l'élément de surface et est la formule de radiation de Planck.

Les modèles thermiques simples sont des variations de cette approche.

Détermination du diamètre moyen et de l'albédo

La luminosité (magnitude Hv) dépend simultanément de la surface apparente (carré du diamètre D) et du pouvoir réfléchissant (albédo pv). On utilise fréquemment la formule semi-empirique

avec = 1 329 km.

Modèle thermique standard (STM)

Fast Rotating Model (FRM)

Near-Earth Asteroid Thermal Model (NEATM)

Modèles thermophysiques (TPM)

Les modèles thermiques simples (notamment STM et NEATM) restent utilisés dans le cadre de relevés astronomiques pour la détermination de diamètres moyens et albédos. Ils sont toutefois limités pour interpréter le comportement des astéroïdes les mieux connus, pour des procédures de calibration ou pour l'étude fine de l'effet Yarkovsky.


Tableau astéroïdes explorés par sondes spatiales

Ok transféré 02/10/2023 (ajout dans page Astéroïde) (sauf dernière ligne / sonde Lucy => évènement prévu 01/11/2023)

Astéroïdes explorés par des sondes spatiales
Année Astéroïde Type d'astéroïde Opérations réussies Sonde Organisme Lancement
2018-2019 (162173) Ryugu Géocroiseur / Apollon Orbiteur + 2 Rovers + Atterrisseur + Impacteur + Retour 2 échantillons (2020) Hayabusa 2 JAXA 2014
2019-2021 (101955) Bénou Géocroiseur / Apollon Orbiteur + Retour échantillon (2023) OSIRIS-REx NASA 2016
2019 (486958) Arrokoth Ceinture de Kuiper / Cubewano Survol New Horizons NASA 2006
2022 Dimorphos Géocroiseur / Apollon Impact en vue de déviation DART NASA 2021
2023 (152830) Dinkinesh Ceinture principale Survol Lucy NASA 2021


Bibliographie

Ok transféré 02/10/2023 (ajouts dans pages Astéroïde et Planète mineure)

Version page Astéroïde

Sont mentionnés ici des ouvrages de vulgarisation. Se reporter à la bibliographie de la page Planète mineure pour une bibliographie plus scientifique.

Version page Planète mineure

Sont mentionnés ici des ouvrages scientifiques ou universitaires. Se reporter à la bibliographie de la page Astéroïde pour une liste d'ouvrages de vulgarisation.

Peu d'ouvrages d'enseignement universitaire spécifiques ont été publiés, le sujet étant le plus souvent abordé dans des cours ou des ouvrages traitant plus généralement de planétologie.

  • (en) Thomas H. Burbine, Asteroids : Astronomical and Geological Bodies, Cambridge University Press, , 394 p. (ISBN 978-1107096844)

La série Asteroids initiée en 1979 produit environ tous les 10 ans (1979, 1989, 2002, 2015) un ouvrage collectif de référence sur l'état de l'art des connaissances scientifiques relatives aux planètes mineures. La dernière édition est celle de 2015.

Un livre de la même collection, sorti en 2008, traite plus spécifiquement des objets transneptuniens.

Le Dictionary of Minor Planet Names est un autre ouvrage de référence publié par l'Union astronomique internationale, sous la supervision de Lutz D. Schmadel, traitant des noms officiellement attribués aux planètes mineures. La première édition date de 1992. Il est depuis régulièrement réédité et mis à jour.


Asteroids (livre)

Ok transféré 02/10/2023 (création page Asteroids (livre))

Asteroids est une série d'ouvrages collectifs de référence sur l'étude des astéroïdes et des planètes mineures, publiée par l'Université de l'Arizona. La première version a été publiée en 1979 puis de nouvelles versions ont régulièrement été établies en 1989, 2002 et 2015. Chaque version dresse un panorama complet des connaissances au moment de leur publication, à travers des articles de synthèse produits par les plus grands spécialistes.

Physical Studies of Minor Planets, 1971

L'astronome américain Tom Gerhels (Université de l'Arizona, Tucson) a joué un rôle important pour les premières versions de l'ouvrage Asteroids.

Cet ouvrage, publié par la NASA, précède la sortie de la première version de Asteroids en 1979 mais peut à bien des égard être regardé comme en étant une préconfiguration. Il s'agit dans les deux cas d'ouvrages collectifs à visée de synthèse, supervisés par Tom Gehrels, faisant suite à une rencontre scientifique tenue à Tucson (en l’occurrence en mars 1971, avec 140 participants pour la plupart américains). Le contenu est structuré en trois parties : "Observations" (23 articles), "Origin of asteroids / Interrelations with comets, meteorites, and meteors" (26 articles), "Possible space missions and future work" (20 articles).

Asteroids, 1979

Cette première version, dirigée par Tom Gehrels, fait suite à une rencontre scientifique qui s'est tenue à Tucson en mars 1979[38]. Sa sortie est significative de la lente émergence, à partir des années 1950, d'une véritable science dédiée à l'étude des astéroïdes[38]. Dans une revue de l'ouvrage, Stephen P. Maran souligne qu'il n'existe alors « aucun antécédent significatif d'une comparable envergure »[39]. L'ouvrage propose 41 articles de synthèse[38] ainsi qu'une table listant les propriétés des astéroïdes connus en 1979[39].

Les 3 articles introductifs[38] sont révélateurs des sujets abordés :

  • « The asteroids: history, survey, techniques, and future work. » par Tom Gehrels
  • « The asteroids: nature, interrelations, origin, and evolution. » par Clark R. Chapman
  • « The asteroids: accretion, differentiation, fragmentation, and irradiation. » par Laurel L. Wilkening

Asteroids II, 1989

Cette deuxième version est dirigée par Richard P. Binzel, Tom Gehrels et Mildred Shapley Matthews. Elle fait cette fois encore suite à une rencontre scientifique tenue à Tucson en mars 1988[40]. L'ouvrage regroupe 52 articles de synthèse écrits par 100 auteurs issus de 12 pays[41], ainsi qu'un glossaire d'environ 350 termes et abréviations[41]. Il est divisé en quatre parties : « exploration » (sur techniques d'observation et expérimentations en laboratoire, 200 pages) ; « propriétés physiques et structurelles » (400 pages) ; « origine et évolution » ; « études spatiales »[40]. Il contient également 200 pages de tableaux sur les astéroïdes connus et leurs propriétés (éléments orbitaux, familles, magnitudes, couleurs, albédos, diamètres, classes spectrales, courbes de lumière, paramètres de rotation)[41].

Atsreoids III, 2002

L'édition de 2002 rend hommage au bicentenaire de la découverte de la découverte (1) Cérès par Giuseppe Piazzi en janvier 1801.

Cette troisième version est dirigée par William F. Bottke, Alberto Cellino, Paolo Paolicchi et Richard P. Binzel. Il mobilise 150 auteurs.

L'ouvrage est divisé en six parties (voir sommaire détaillé sur Project MUSE) :

  • Part I: Introduction (2 articles dont 1 sur le bicentenaire de la découverte de (1) Cérès par Giuseppe Piazzi)
  • Part II: Remote Observations
    • 2.1. Surveys: Numbers, Orbits, Biases, and Size Distributions (5 articles)
    • 2.2. Physical Properties: Sizes, Shapes, Spins, and Composition (13 articles)
  • Part III: In Situ Exploration (4 articles)
  • Part IV: Evolutionary Processes
    • 4.1. Dynamical (3 articles)
    • 4.2. Collisional (8 articles)
    • 4.3. Cosmochemical (2 articles)
    • 4.4. Space Weathering (1 article)
  • Part V: History and Interrelations with Other Solar System Bodies
    • 5.1. Asteroid Families (4 articles)
    • 5.2. Relationships (3 articles)
    • 5.3. Origins (4 articles)
    • 5.4. The Impact Hazard (1 article)
  • Part VI: Databases (1 article décrivant les bases de données disponibles)

Asteroids IV, 2015

L'astrophysicien français Patrick Michel (Observatoire de la Côte d'Azur, Nice), coordinateur de la version de 2015 Asteroids IV.

Cette quatrième version est dirigée par Patrick Michel, Francesca E. DeMeo et William F. Bottke.

L'ouvrage est divisé en cinq parties (voir sommaire détaillé sur Project MUSE) :

  • Part 1: Introduction (1 article)
  • Part 2: Physical and Compositional Properties (19 articles)
  • Part 3: Space Missions (4 articles)
  • Part 4: Evolutionary Process (16 articles)
  • Part 5: Groundbased Surveys, Hazards, and Future Exploration (4 articles)

The Solar System Beyond Neptune

Parallèlement à la poursuite de la série Asteroids, l'Université de l'Arizona a également édité en 2008, dans la même collection et dans le même esprit, un ouvrage dédié aux objets transneptuniens, The Solar System Beyond Neptune, supervisé par M. Antonietta Barucci, Hermann Boehnhardt, Dave P. Cruikshank et Alessandro Morbidelli.

Bibliographie


Propriétés physiques

Ok transféré 03/10/2023 (ajout dans page Planète mineure)

Les propriétés physiques de la majorité des planètes mineures sont mal connues. Seule la magnitude absolue est estimée systématiquement lors de la découverte d'un nouvel objet. Les autres propriétés (diamètre moyen, albédo, type spectral, période de rotation, forme, masse...) nécessitent des campagnes d'étude spécifiques ou même des études au cas par cas. Elles sont par ailleurs difficiles à déterminer pour les objets lointains ou de petite taille, souvent connus qu'à travers des images de quelques pixels. Les grands relevés astronomiques modernes (SDSS, WISE, Gaia, LSST...) accélèrent toutefois depuis 2010 l'accès à de nombreuses données.

Ne sont détaillées ici que des propriétés accessibles depuis la Terre ou des télescopes spatiaux. L'exploration par des sondes spatiales donne bien entendu accès à des informations plus précises et plus diversifiées (voir section Exploration par des sondes spatiales).

Propriétés lumineuses

Exemple de courbe de lumière. Donne directement accès à la période de rotation.
Exemple de courbe de phase. Permet de déterminer la magnitude absolue H et le paramètre de pente G.
  • V[42] = magnitude apparente (sans unité mais parfois indiquée en mag) : caractérise, sur une échelle logarithmique, la luminosité de la planète mineure vue depuis la Terre ; elle dépend des positions relatives de la Terre, de la planète mineure et du Soleil, et donc du moment de l'observation ; l'échelle est « inversée » dans le sens où une magnitude élevée correspond à une faible luminosité ;
  • H ou Hv[42] = magnitude absolue (sans unité mais parfois indiquée en mag) : magnitude apparente qu'aurait la planète mineure si elle était ramenée à 1 unité astronomique de la Terre et si le Soleil qui l'éclaire était lui même situé à 1 unité astronomique ; c'est la magnitude indiquée dans les bases de données ; c'est la seule donnée physique intrinsèque disponible pour l'ensemble des planètes mineures ;
  • Courbe de lumière : évolution cyclique de la magnitude (à l'échelle de quelques heures ou quelques jours) due à la rotation de la planète mineure ; c'est une une donnée importante pour l'étude des planètes mineures car à la fois facile à mesurer et riche en informations (rotation, forme) ;
  • Courbe de phase : évolution de la magnitude en fonction de l'angle de phase (angle d'éclairement) ; cette courbe caractérise notamment le niveau de l'effet d'opposition ; un lien existe également avec l'albédo ;
  • G ou Gv[42] = paramètre de pente (slope parameter) : paramètre permettant de décrire la forme de la courbe de phase et donc le niveau de l'effet d'opposition ; sa connaissance permet de calculer Hv à partir de V et inversement ; sa valeur précise n'a été déterminée que pour une faible part des planètes mineures et, à défaut, une valeur de 0,15 est le plus souvent utilisée, ce qui induit une incertitude sur les valeurs de Hv ;
  • p ou pv[42] = albédo géométrique (coefficient de 0 à environ 1[43]) : caractérise le pouvoir réfléchissant de la surface de la planète mineure ; les valeurs varient typiquement entre 0,02 (corps sombre) et 0,5 (corps moyennement réfléchissant) mais peuvent atteindre 0 (comportement de corps noir) ou dépasser 0,9 (corps très réfléchissant) ; l'albédo est le plus souvent estimé conjointement avec le diamètre moyen à partir de mesures de rayonnement thermique dans l'infrarouge ;
  • A = albédo de Bond (ou bolométrique) (coefficient de 0 à 1) : cette autre manière de définir l'albédo est surtout utilisée dans les calculs de rayonnements thermiques ;
  • Courbe de phase polarimétrique : évolution du degré de polarisation en fonction de l'angle de phase (angle d'éclairement) ; un lien existe avec l'albédo géométrique.

Propriétés spectrales

Caractérisation d'un spectre sur la zone visible 0,44-0,92 μm par gradient spectral (slope) et indices de couleur.

La lumière renvoyée par la planète mineure possède un spectre dont la caractérisation permet notamment de formuler des hypothèses sur sa composition minérale.

  • spectre de réflexion : courbe spectrale détaillée, sur une plage de longueurs d'onde donnée, mettant notamment en visibilité des pics d'absorption ; nécessite des mesures pointues par spectrométrie ;
  • gradient spectral (spectral slope) : caractérisation très simple du spectre à travers sa pente moyenne sur la plage de longueurs d'onde considérée ; dans le visible, un slope positif est dit « rouge » (cas de la plupart des astéroïdes) et un slope négatif est dit « bleu » (caractéristique des astéroïdes de type B) ;
  • indices de couleur (sans dimension) : caractérisent le spectre de manière simple et facilement mesurable via des comparaisons de magnitudes entre différentes bandes spectrales ; on utilise notamment les indices U-B (ultraviolet / bleu), B-V (bleu / visible[44]), V-R (visible / rouge) ou R-I (rouge / proche infrarouge) ;
  • type spectral : plusieurs systèmes de classification (ou taxonomies) des courbes spectrales ont été proposés depuis les années 1970 ; les classifications de référence sont notamment celles dites de Tholen, de Bus (ou SMASSII) et de Bus-DeMeo ; le type spectral n'est clairement établi (par mesure de spectre) que pour quelques milliers d'astéroïdes.

Propriétés thermiques

  • T = température (en K) : on parle notamment de la température subsolaire (TSS), c'est-à-dire de la température de surface au point subsolaire  ;
  • Γ = inertie thermique : caractérise la résistance au changement de température ; c'est le paramètre thermique intervenant le plus souvent dans les modèles thermophysiques modernes.

Propriétés de taille, forme, masse, densité

Répartition des astéroïdes par diamètre moyen au sein de la ceinture principale.
  • D = diamètre moyen (en km ou m) : diamètre de la sphère équivalente ; il est le plus souvent déterminé grâce à des mesures de rayonnement thermique dans l'infrarouge ;
  • dimensions (en km ou m) : dimensions caractérisant la forme générale de la planète mineure, par exemple les trois dimension de l'ellipsoïde équivalent ; ces dimensions peuvent être estimées par la méthode des occultations ou par des « observations radar »  ; l'étude des courbes de lumière donne également accès à des informations sur la forme mais pas sur la taille ;
  • M = masse (en kg)[45] : sa détermination nécessite de visualiser des interactions gravitationnelles et reste de ce fait rare ; elle peut être calculée dans le cas des planètes mineures possédant un satellite via la troisième loi de Kepler ; des perturbations de trajectoires lors de rapprochements entre planètes mineures peuvent également être exploitées ;
  • ρ = densité ou masse volumique (en kg/m3) : la masse permet de calculer la densité ; celle-ci permet d'enrichir les hypothèses sur la composition ou sur la structure (porosité) de la planète mineure.

Rotation propre

Le mouvement de rotation de la planète mineure sur elle-même est également appelé spin. Il est notamment décrit par deux paramètres :

  • période de rotation (durée en heures) : temps mis par la planète mineure pour faire un tour complet sur elle-même ; certaines planètes mineures tournent très lentement (période supérieure à 50 jours pour les plus lentes[46]), d'autres au contraire très rapidement (périodes inférieures à 1 minute pour les plus rapides[47]) ;
  • inclinaison de l'axe de rotation (angle en degrés) (ou position du pôle).

Composition, structure, système, propriétés diverses

L'astéroïde (25143) Itokawa est un exemple d'agglomérat lâche et de corps binaire à contact.

Une planète mineure est par ailleurs caractérisable par :

  • sa composition : des hypothèses plus ou moins fiables peuvent être posées à partir des informations spectrales, de l'albédo, de la densité... ;
  • sa structure de surface : des hypothèses sur la taille des grains de régolithe ou sur la rugosité macroscopique (due aux cratères, rochers, fissures...) peuvent être posées à partir de la courbe de phase (effet d'opposition) ou des propriétés polarimétriques ou thermophysiques notamment ;
  • sa structure interne : on distingue par exemple les corps binaires à contact, les agglomérats lâches, les corps possédant une différenciation planétaireetc. ;
  • son éventuelle activité cométaire : on parle alors d'astéroïde actif ;
  • son éventuelle appartenance à un système composé de plusieurs corps tournant les uns autour des autres : on parle alors de planète mineure binaire, triple ou multiple, ou encore de système astéroïdal ; les petits corps gravitant autour d'un plus gros peuvent être désignés comme satellites de planètes mineures ;
  • on a par ailleurs découvert des anneaux autour de plusieurs planètes mineures dont (10199) Chariclo et (136108) Hauméa.


Méthodes d'analyse

Ok transféré 04/10/2023 (ajout dans page Planète mineure)

Observation directe au télescope

Du fait de leur petitesse ou de leur éloignement, l'observation directe des planètes mineures est longtemps restée impossible et reste encore aujourd'hui limitée aux plus gros objets. Ce sont le développement des systèmes d'optique adaptative équipant les grands télescopes et, parallèlement, le lancement du télescope spatial Hubble qui ont permis d'accéder aux premières images détaillées. La première image significative de (1) Cérès, plus gros astéroïde la ceinture principale, n'est obtenue qu'en 1993. Ces observations (dites à haute résolution angulaire) permettent un accès direct à de nombreuses informations : forme, taille, période et axe de rotation, systèmes multiples, taches de couleur ou d'albédo[48]... Une étude publiée en 2006 estimait qu'environ 200 astéroïdes de la ceinture principales seraient susceptibles d'être étudiés de cette manière[48].

Astrométrie, photométrie, spectrométrie, polarimétrie

A défaut de pouvoir observer directement leur contour et leur surface, c'est, comme souvent en astronomie, l'étude de leur lumière qui donne accès à l'essentiel des connaissances, via différentes techniques d'analyse.

Astrométrie

L'astrométrie est la discipline qui vise à optimiser la connaissance des positions et des vitesses des corps célestes. Dans le cas des planètes mineures, il s'agit d'améliorer la précision des éléments orbitaux (demi-grand axe, excentricité, inclinaison...) et des éphémérides (prévision de leur trajectoire future). Ces données sont importantes pour étudier la stabilité de leurs trajectoires, les risques d'impact avec la Terre, les familles collisionnelles, l'effet Yarkovsky... ou encore pour prévoir les périodes favorables d'observation (opposition, passage au périhélie), les possibilités d'étude par occultation stellaire, la planification des explorations par des sondes... Des progrès réguliers ont été réalisés mais les plus récents (notamment ceux permis par le satellite Gaia) permettent même, depuis les années 2010, de déterminer la masse de plusieurs dizaines de planètes mineures par l'étude des petites perturbations des trajectoires (passage à proximité d'un autre astéroïde, influence des planètes).

Photométrie

Forme convexe de l'astéroïde (1977) Shura estimée par la méthode d'inversion des courbes de lumières.

La photométrie (mesure de luminosité) est l'outil de base de l'étude des planètes mineures, le seul, avec l'astrométrie, à disposition jusque dans les années 1970, et toujours au cœur des données acquises par les grands relevés astronomiques modernes.

Elle donne de base accès à une bonne estimation de la magnitude absolue, seule donnée physique connue pour l'ensemble des planètes mineures. L'étude des courbes de phase (évolution de la luminosité selon l'angle d'éclairement par le Soleil) permet d'affiner la détermination de la magnitude absolue et d'étudier l'effet d'opposition, lui-même relié à l'albédo ou à la présence de régolithe.

A partir des années 1970, l'étude des courbes de lumière (évolution cyclique de la magnitude sur des périodes de quelques heures ou quelques jours) devient l'une des principales sources d'information sur les planètes mineures. Elle donne directement accès à la période de rotation de l'objet sur lui-même. Des traitements plus subtils permettent également de déterminer l'axe de rotation ou de repérer des systèmes binaires[48]. Depuis les années 2000, la méthode dite d'inversion des courbes de lumière permet même d'accéder à des informations sur la forme (seulement l'enveloppe convexe et sans information de taille)[48]. Cette méthode est couteuse en temps d'observation mais peu exigeante en puissance de télescope, ce qui en a fait un champ actif de science participative (collaboration astronomes professionnels et amateurs)[48]. La comparaison de courbes de lumières obtenues depuis plusieurs décennies est également le principal moyen d'étudier l'influence de l'effet YORP[48]. Les relevés astronomiques modernes (par exemple Gaia ou LSST) permettent l'acquisition de courbes de lumière dites éparses (reconstituées à partir d'observations distantes dans le temps), moins précises mais progressivement disponibles pour un très grand nombre d'objets.

Étude des objets transneptuniens à travers leurs indices de couleur B-V et V-R.

On appelle spectrophotométrie l'étude des spectres de lumière à travers des méthodes photométriques, plus faciles à déployer que la spectrométrie proprement dite. La photométrie multibande (photométrie à travers différents filtres) est née dans les années 1950 avec la photométrie UBV. Les récents relevés astronomiques (par exemples SDSS, Pan-STARRS ou LSST dans le domaine visible, 2MASS, Spitzer, ou WISE dans l'infrarouge) multiplient sans cesse l'acquisition de nouvelles données, y compris pour les objets transneptuniens.

Spectrométrie

La spectrométrie est l'étude des spectres via leur acquisition détaillée sur une plage spectrale donnée. Elle nécessite des campagnes spécifiques (par exemple SMASSII dans les années 1990 pour le domaine visible ou IRTF dans les années 2000 pour le domaine infrarouge) qui ne concernent généralement que quelques centaines d'objets. C'est l'outil le plus performant pour obtenir des informations sur la composition des planètes mineures. C'est également à partir d'études statistiques sur les spectres ainsi obtenus qu'ont été élaborés les systèmes de classification spectrale.

Polarimétrie

La polarimétrie est l'étude de la polarisation de la lumière réfléchie par les corps du Système solaire (alors que celle qu'ils reçoivent du Soleil ne l'est pas). Son usage pour l'étude des planètes mineures émerge au début des années 1970[49]. On étudie notamment la courbe de phase polarimétrique qui décrit l'évolution du degré de polarisation en fonction de l'angle de phase (angle d'éclairement du Soleil). Comme pour la courbe de phase photométrique, des liens existent avec l'albédo et avec d'autres propriétés de surface (taille des grains de régolithe, type spectral)[49]. Une loi empirique permet de déterminer l'albédo géométrique par polarimétrie[49] mais cette méthode n'est utilisée que pour des études spécifiques ou complémentaires, la grande majorité des albédos étant aujourd'hui déterminés par radiométrie thermique infrarouge.

Radiométrie thermique infrarouge

Satellite IRAS. Les valeurs 12, 25, 60 et 100 indiquent (en µm) les quatre bandes spectrales infrarouges explorées.

Outre la lumière réfléchie, on peut également étudier le rayonnement thermique émis par les planètes mineures suite à leur échauffement par le Soleil. Cette approche est surtout possible depuis l'avènement des télescopes spatiaux dédiés aux observations dans l'infrarouge moyen. On peut notamment citer le satellite IRAS (le premier, en 1983) et le satellite WISE (en 2010). Via le recours à un modèle de comportement thermique[50], les mesures de flux énergétique infrarouge permettent de déterminer les diamètres moyens (à environ 10% près[51]) et albédos géométriques (à environ 20 à 30% près[51],[52]). La grande majorité des diamètres et albédos ont été déterminés de cette manière[50] (environ 2 000 en 1992 via les résultats de IRAS, environ 150 000 en 2012 via ceux de WISE).

Depuis les années 2000, les données à disposition permettent d'utiliser des modèles thermiques plus sophistiqués (dits modèles thermophysiques ou TPM[53]), donnant accès à des informations sur l'inertie thermique ou la rugosité macroscopique (due aux cratères, rochers, fissures...) des planètes mineures, à une meilleure connaissance de leurs environnements thermiques, à des études plus précises des processus en jeu dans les effets Yarkovsky et YORP[53]...

Méthode des occultations

Étude par la méthode des occultations de l'astéroïde double (90) Antiope.

Le passage d'une planète mineure devant une étoile (phénomène fréquent[54] et aujourd'hui bien prédit du fait d'une précision croissante sur les positions des étoiles et les trajectoires des planètes mineures) génère une occultation de l'étoile, comme une courte « extinction » de quelques secondes. Différentes mesures de l'instant et de la durée de l'occultation, réalisées depuis différents points d'observation, permettent de reconstituer le contour et la taille projetée de l'objet. En outre, l'observation d'au moins trois occultations d'un même objet permet d'en déterminer l’ellipsoïde équivalent et l'axe de rotation[48]. Cette méthode nécessite de nombreuses observations simultanées via des petits télescopes mobiles, ce qui en fait un champ actif de science participative (collaboration astronomes professionnels et amateurs)[48],[54]. Cette méthode est notamment utilisée pour préparer l'envoi de sondes spatiales afin de préciser les informations obtenues via la courbe de lumière (forme convexe) ou par radiométrie infrarouge (diamètre moyen).

Astronomie radar

Image du géocroiseur (4179) Toutatis obtenue en 1996 via radiotélescopes de l'observatoire Goldstone.

Les techniques d'astronomie radar appliquées aux astéroïdes émergent progressivement durant les années 1970 et 1980. L'étude en 1989 de l'astéroïde (4769) Castalie est parfois citée comme jalon marquant de leur développement. Elles sont aujourd'hui suffisamment performantes pour s'appliquer aux petits astéroïdes géocroiseurs s'approchant de la Terre et aux plus gros astéroïdes de la ceinture principale. Elles permettent de sensiblement améliorer la connaissance des éléments orbitaux des astéroïdes géocroiseurs[48] (position mesurée par délai d'écho et vitesse par effet Doppler) et donnent accès à des informations précises sur la forme, la taille et la rotation[48]. Elles permettent également d'étudier l'effet Yarkovsky, ou l'effet YORP pour les astéroïdes tournant rapidement sur eux-même[48].

Exploration par des sondes spatiales

Découverte en 1991 des premières images détaillées d'un astéroïde (survol de (951) Gaspra par la sonde Galileo).

Le survol en 1991 par la sonde Galileo, lors de son transit vers Jupiter, de l'astéroïde (951) Gaspra est un évènement : on visualisait pour la première fois la forme et la surface d'un astéroïde. Quelques autres survols ont suivi avant un autre jalon important en 2000, l'entrée en orbitation autour de (433) Éros de la sonde NEAR Shoemaker. A ce jour (2023), une quinzaine de planètes mineures ont pu ainsi être observées, dont six astéroïdes étudiés par des orbiteurs et deux objets transneptuniens (Pluton et (486958) Arrokoth).

L'exploration par des sondes spatiales, y compris de simples survols, permet en premier lieu d'obtenir des mesures plus précises pour toutes les informations recueillies depuis la Terre ou les satellites : forme, taille, masse (par influence gravitationnelle de la planète mineure sur la sonde elle-même), densité, albédo, spectre, présence d'un éventuel satellite... Notamment dans le cas de sondes de type orbiteur, on peut accéder à diverses cartographies détaillées : relief (par télémétrie laser ou radar), champ gravitationnel, champ magnétique, températures... Des mesures par spectrométrie X ou gamma permettent également de caractériser finement la composition chimique et minéralogique.

Retours sur Terre, en 2023, de la capsule contenant l'échantillon récolté par la sonde OSIRIS-REx sur l'astéroïde (101955) Bénou.

Les images obtenues ainsi que diverses expériences (par exemple la création en 2019 d'un cratère sur (162173) Ryugu par le petit impacteur SCI de la sonde Hayabusa 2) ouvrent par ailleurs un nouveau champ d'étude portant sur la « géomorphologie » et la « géodynamique » des planètes mineures : disposition et propriétés de la régolithe, des cratères, des éventuels rochers, collines ou fissures, des éventuelles différences locales d'albédo ou de composition...

Un nouveau jalon majeur est aussi marqué par les premiers retours d'échantillons. Après les grains de poussière ramenés par la sonde Hayabusa en 2010, ce sont surtout les échantillons ramenés par les sondes Hayabusa 2 en 2020 et OSIRIS-REx en 2023 qui lancent véritablement ce nouveau champ d'études en laboratoires.


Courbe de phase

Ok transféré 03/10/2023 (création page Courbe de phase)

Photos de (1) Cérès prises par la sonde spatiale Dawn à des angles de phase de 0°, 7° et 33°.
Exemple de courbe de phase. Le pic non linéaire pour les petits angles de phase correspond à l'effet d'opposition.

Pour les objets du Système solaire, la courbe de phase (ou fonction de phase) est la courbe décrivant la variation de leur luminosité (plus précisément de leur magnitude réduite) en fonction de l'angle d'éclairement (dit angle de phase).

La courbe de phase est un outil important pour l'étude des astéroïdes car elle permet de déterminer correctement leur magnitude absolue H, définie à angle de phase nul et de ce fait rarement mesurable de manière directe. Les courbes de phase sont pour cela modélisées à travers un système normé dit « système H, G » où G est un paramètre technique appelé paramètre de pente (slope parameter en anglais).

La courbe de phase des astéroïdes est par ailleurs directement liée au phénomène dit effet d'opposition (surcroit important de luminosité lorsque l'objet passe près de son point d'opposition au Soleil), ainsi qu'aux propriétés d'albédo et propriétés de surface à différentes échelles (présence et finesse de régolithe, micro-reliefs dus aux cratères ou rochers et à l'origine de phénomènes d'ombre...).

D'autres paramètres descriptifs de la courbe de phase sont parfois utilisés, par exemple la pente de phase ou l'intégrale de phase (voir section Liens avec l'albédo).

Courbe de phase et effet d'opposition

La magnitude apparente V d'un objet du Système solaire à un moment donné dépend simultanément des distances (entre le Soleil et cet objet et entre la Terre et cet objet) et de l'angle Soleil-objet-Terre dit angle de phase α. La courbe de phase est obtenue en « neutralisant » l'influence des distances, c'est-à-dire en les ramenant à 1 unité astronomique pour obtenir la magnitude dite réduite H(α)[55]. H(0), à angle de phase nul, correspond à la magnitude absolue H.

Dans le cas des objets ne possédant pas d'atmosphère (et donc sans phénomène de diffusion associé), comme pour les astéroïde, la lune ou d'autres satellites de planètes, les courbes de phase sont approximativement linéaires pour des angles compris entre 10° et 30° (angles usuels d'observation des astéroïdes) mais ont tendance à présenter un pic non linéaire en dessous d'un seuil généralement situé entre 2 et 7°. Ce pic de luminosité correspond au phénomène nommé effet d'opposition. Il est plus ou moins marqué suivant les objets, dépendant notamment de leur état de surface, en particulier de la présence de régolithe plus ou moins fine.

On considère que deux phénomènes se combinent pour expliquer la forme de la courbe de phase. Les ombres des micro-reliefs auraient une influence linéaire et constitueraient le phénomène dominant pour α > 5°[56]. Un phénomène de rétrodiffusion cohérente, dominant aux très petits angles, serait la principale origine du pic non linéaire.

Le système H, G

Profils des courbes de phase obtenues par le système H, G suivant la valeur du paramètre de pente G.

En pratique, les astéroïdes sont rarement observés à angle de phase nul, ce qui rend la détermination directe de leur magnitude absolue H difficile, voire impossible pour certains astéroïdes. Un modèle permettant de décrire les courbes de phase est donc nécessaire pour déterminer H = H(0) à partir des mesures de H(α) disponibles. Pour répondre à cet enjeu, l'Union astronomique internationale a adopté en 1985 une convention connue comme « système H, G »[57],[58] visant à caractériser la courbe de phase de manière très simple à partir de seulement deux paramètres.

Bien que visant à décrire une courbe non linéaire, le système repose lui-même sur un principe linéaire permettant une détermination facile de H et G dès lors qu'on dispose de quelques mesures à des angles de phase variés. Il est défini sur la plage 0-120° mais est optimisé pour les angles inférieurs à 20°[58]. Le paramètre G est désigné comme slope parameter (paramètre de pente). Sa valeur n'est pas bornée entre 0 et 1[57] mais le système est ajusté pour que la valeur 0 corresponde à un fort effet d'opposition (courbe de phase avec pic marqué) et la valeur 1 à un faible effet d'opposition (courbe de phase quasi-linéaire jusqu'à 0°).

Une fois H et G déterminés, on peut, en sens inverse, calculer la magnitude apparente V pour n'importe quel instant futur, ce qui est utile pour renseigner des éphémérides et prévoir les futures périodes favorables d'observation.

Une détermination précise des paramètres H et G demande de multiples mesures de V, à des angles de phase variés, y compris en dessous de 5°. Ces conditions sont rarement réunies et, en pratique, en 2010, la valeur de G n'était déterminée que pour moins de 0,1 % des astéroïdes[57]. L'usage le plus fréquent est d'adopter une valeur standardisée de 0,15[57],[58], ce qui permet de calculer directement une valeur pour H à partir d'une seule mesure de V[59]. Cela explique une partie des marges d'erreur importantes pour les valeurs de H indiquées dans les bases de données[51], ces erreurs se reportant de manière amplifiée sur les estimations d'albédo géométrique pv[57],[51] lorsqu'elles sont déterminées (cas le plus fréquent) à partir de mesures thermiques dans l'infrarouge et de la formule semi-empirique reliant H, D et pv[60],[51]. Cela souligne l'importance d'une meilleure détermination des courbes de phase.

Le système H, G1, G2

Le système H, G est un compromis entre simplicité d'usage et précision. D'autres modèles plus précis ont été proposés durant les années 1980-1990[56] mais sans répondre aux mêmes besoins de simplicité. Bien qu'assez grossier, il apporte une réponse satisfaisante dans la plupart des cas mais montre aussi des limites significatives pour les astéroïdes présentant un effet d'opposition peu marqué, cas fréquent des astéroïdes d'albédo faible ou élevé[57],[56]. En 2010, une étude (Karri Muinonen et al.) montre qu'il est impossible d'apporter une amélioration significative en restant sur un système à deux paramètres et basé sur un principe linéaire[57]. Il est proposé en conséquence un système à trois paramètres, dit « système H, G1, G2 », construit sur le même principe linéaire sous-jacent que le système H, G[57]. L'usage de ce système à trois paramètres en remplacement du système H, G usuel n'est pertinent que dans le cas de mesures photométriques de qualité et couvrant des angles de phase variés. Les grands programmes de cartographie du ciel (SDSS, Pan-STARRS, Gaia, LSST...) devraient progressivement permettre d'atteindre cet objectif, ce qui justifie son intérêt.

Liens avec l'albédo

Un pont entre albédo géométrique et albédo de Bond

L'albédo géométrique pv (couramment utilisé dans l'étude des propriétés de surface des astéroïdes ou pour relier magnitude H et diamètre D) et l'albédo de Bond A (utilisé dans les calculs de rayonnements thermiques) sont reliés par la relation A = q.pv avec q intégrale de phase, quantité calculable à partir de la courbe de phase. Ce lien découle directement des définitions respectives de A et pv.

On montre que[57] :

  • pour une courbe de phase modélisée par le système H, G : q = 0,290 + 0,684 G
  • pour une courbe de phase modélisée par le système H, G1, G2 : q = 0,009082 + 0,4061 G1 + 0,8092 G2

Un lien physique

L'étude d'astéroïdes pour lesquels la courbe de phase est bien établie met en évidence des liens importants avec l'albédo géométrique, significatifs de liens physiques sous-jacents. L'albédo géométrique apparait comme le principal facteur influençant le profil de la courbe et le niveau de l'effet d'opposition[56]. Celui-ci est maximum pour des astéroïdes d'albédo modéré (environ 0,2) et décroit quand l'albédo augmente ou, de l'autre côté, pour les astéroïdes les plus sombres[56]. Quelques astéroïdes très sombres (pv < 0,08) présentent des courbes sans pic non linéaire.

L'albédo semble influencer les deux phénomènes expliquant la courbe de phase. On constate d'une part une corrélation entre l'albédo et la pente de la partie linéaire de la courbe, supposée lié aux phénomènes d'ombres[56]. Ce paramètre est parfois noté β et est désigné en anglais comme linear slope ou phase slope ou phase coefficient, ce qu'on peut traduit par pente de phase (à ne pas confondre avec le paramètre de pente G). Cette corrélation est suffisamment forte pour être proposée comme moyen d'estimer l'albédo des astéroïdes[56]. Le rôle joué par la rétrodiffusion cohérente aux petits angles semble d'autre part plus fort pour les astéroïdes d'albédo supérieur à 0,1[56].


Classifications spectrales

Ok transféré 05/10/2023 (refonte page Classification spectrale des astéroïdes)

Dans le cadre de l'étude des astéroïdes, une classification spectrale ou taxonomie spectrale est un ensemble de critères associés à l'étude des spectres de réflexion (éventuellement combinés avec d'autres propriétés optiques tels que l'albédo) et permettant de classer les astéroïdes en différentes classes spectrales ou types spectraux. Ces types dépendent notamment de la composition chimique et minéralogique de la matière en surface. Les classifications spectrales sont de ce fait parfois décrites comme des classifications de composition mais il s'agit d'un raccourci abusif.

Trois classifications sont plus couramment utilisées, dites de Tholen, de Bus (ou SMASSII) et de Bus-DeMeo. Elles ont en commun de distinguer trois grands « complexes » S, C et X regroupant la majorité des types. Parmi les types n'appartenant à aucun de ces complexes, on peut notamment citer les types T, D, A, Q, R et V, également communs aux trois classifications.

Description générale des principales classifications

Plusieurs classifications ont été étudiées depuis les années 1970. Trois se sont plus particulièrement imposées comme des classifications de référence, dites de Tholen (1984), de Bus (1999) et de Bus-DeMeo (2009). Leurs auteurs ont à chaque fois cherché à s'inscrire dans le prolongement des classifications précédentes, ce qui explique leurs visibles filiations.

Principes méthodologiques

Type de spectre brut obtenu par spectroscopie (étude minéralogique).
Type de graphique obtenu en Analyse en composantes principales (étude démographique).
Type de graphique obtenu en Analyse en composantes principales (étude démographique).

Dans les grandes lignes, les démarches ayant permis de définir ces trois classifications sont très proches. On peut schématiquement les résumer ainsi :

  • constitution d'une base de donnée de spectres couvrant une certaine bande spectrale ;
  • traitement (ex lissage), normalisation (ex recalage permettant de neutraliser les différences de luminosité) et discrétisation de la courbe spectrale ; in fine, chaque spectre est transformé en un vecteur de n valeurs, coordonnées d'un point dans un espace à n dimensions ;
  • analyse de cet ensemble de points par la méthode statistique d'Analyse en composantes principales (ACP) et identification de groupes se détachant les uns des autres ;
  • proposition d'un processus (ex logigramme) et de critères associés permettant de classer les astéroïdes dans chacune des classes retenues, de la manière la plus automatisable possible.

Outre les classes in fine retenues, les principales différences entre les trois classifications courantes concernent les bandes spectrales considérées (un peu élargie pour Tholen, réduite à la zone visible pour Bus, nettement élargie côté infrarouge pour Bus-DeMeo), et le recours dans le cas de Tholen à des critères complémentaires basés sur l'albédo.

Notions de complexes S, C, X et de end members

L'usage actuel le plus courant est de distinguer trois complexes S, C et X et de regrouper sous le terme de end members (~ membres extrémaux) toutes les petites classes situées en bordure de ces complexes (dans l'espace des données spectrales). Cette terminologie a été introduites en 1999 par Schelte J. Bus mais lui-même distinguait end members et outliers (~ en marge)[61] ce qui conduit à une présentation un peu différente. La notion de complexe n'est pas présente dans la classification de Tholen mais les rapprochements clairs entre types E, M, P, X d'une part et B, C, F, G d'autre part sont pleinement cohérents avec elle.

La distinction la plus nette sépare le complexe S (spectres présentant des pics d'absorption plus ou moins marqués vers 1 et 2 μm, généralement interprétés comme étant dus à la présence d'olivine et de pyroxène) et les complexes C et X (spectres sans grand relief, distingués entre autres par le niveau et la position du gradient spectral)[62].

Tableau de synthèse

Le tableau ci-dessous met en parallèle les trois classifications couramment utilisées. D'autres manières de présenter ce type de synthèse peuvent être rencontrées mais celle-ci est courante depuis l'émergence de la classification de Bus-DeMeo dans les années 2010.

A noter : des lettres identiques dans les différentes classifications décrivent en substance les mêmes classes mais, les définitions différant dans leurs détails techniques (bande spectrale considérée, usage ou non de l'albédo, logigramme et critères d'attribution...), les classements de certains astéroïdes peuvent différer d'un système à l'autre.

Tholen Bus Bus-DeMeo
Publication 1984 1999 2009
Paramètres spectre + albédo spectre seul spectre seul
Bande spectrale 0,34-1,04 μm 0,44-0,92 μm 0,45-2,45 μm
Nb de classes 14 (+1[63]) 26 24 / 25
Complexe S S






S
Sa
Sq
Sr
Sk
Sl

S
Sa
Sq
Sr


Sv
Complexe C B
F
C
G



B

C
Cg
Cgh
Ch
Cb
B

C
Cg
Cgh
Ch
Cb
Complexe X E
M
P
(+ X[63])
X
Xc
Xk
Xe

X
Xc
Xk
Xe
Xn ajouté 2019
End members


T
D
A
Q

R
V
K
L
Ld
T
D
A
Q
O
R
V
K
L

T
D
A
Q
O
R
V
Notations
complémentaires
XY[64]
U[64]
:[64]
I[64]
w[65]

Répartition des astéroïdes par types spectraux

Au regard de la très faible proportion des astéroïdes dont le type spectral est connu (moins de 1%), il est abusif de prétendre connaitre la part de chaque type au sein de la Ceinture principale ou pour d'autres groupes (géocroiseurs, troyens). Les études (basées sur des échantillons de quelques centaines ou quelques milliers d'astéroïdes) permettent toutefois de repérer des tendances au moins applicables aux plus gros astéroïdes. Le complexe S y est prépondérant (environ 50 %), suivi des complexes C (environ 15 à 30% en incluant le type B) et X (environ 10 à 20%). A l'opposé, certains types sont très peu représentés. Les types Q, O, et R, notamment, ont historiquement été définis à partir d'un seul astéroïde (respectivement (1862) Apollon, (3628) Božněmcová et (349) Dembowska), et ne concernent toujours qu'une poignée d'astéroïdes.

Source Taxonomie S[66] B C[67] X[68] K L[69] T D A Q O R V Total
Bus 1999[61] Bus Nb 476 51 309 220 28 43 14 9 15 1 1 2 21 1190
% 40 4 26 19 2 4 1 1 1 - - - 2 100
DeMeo 2009[62] Bus-DeMeo Nb 199 4 44 33 16 22 4 16 6 8 1 1 17 371
% 54 1 12 9 4 6 1 4 2 2 - - 5 100
JPL SMBD[70]
(sept. 2023)
Bus Nb 728 66 355 289 38 56 19 13 17 20 7 5 49 1666
% 44 4 21 17 2 3 1 1 1 1 - - 3 100

Liens entre type spectral et composition

Le principe de base est celui de la spectrométrie d'absorption : la matière en surface absorbe une partie de la lumière et ce de manière différente suivant les minéraux et composés chimiques qu'elle contient. Seules des informations sur la matière en surface sont donc accessibles. Dans le cas de corps différenciés, la composition principale peut être très différente.

Régolithe sur (433) Éros (sonde NEAR Shoemaker).

La composition est bien le facteur dominant pour expliquer la forme des spectres[71] mais d'autres phénomènes ont une influence notable[71] :

  • l'angle de phase durant l'observation : son augmentation tend à décaler le spectre vers le rouge ;
  • le phénomène dit d'érosion spatiale (space weathering) qui tend lui aussi à décaler le spectre vers le rouge et à l'assombrir ;
  • la taille des éventuelles particules de régolithe en surface ;
  • la température du corps qui influence le spectre d'absorption de certains minéraux (par exemple olivines ou pyroxènes[71]) ; cette température dépend elle-même de l'albédo et de la vitesse de rotation du corps sur lui-même.

Ces phénomènes expliquent pourquoi il est difficile d'associer de manière claire une composition à chacun des types spectraux, ou de faire des rapprochements trop directs avec les classes de météorites récoltées sur Terre. Seuls deux résultats semblent bien établis[72] : le type S peut pour partie être associé aux chondrites ordinaires et le type V à la famille de Vesta (née d'un impact sur (4) Vesta) et aux météorites HED. Dans la plupart des cas, le type spectral doit simplement être vu comme un « indice de composition », à combiner avec d'autres indices également liés aux propriétés de réflexion (albédo, polarisation, courbe de phase...) ou avec l'éventuelle connaissance de la densité.

Le cas des objets transneptuniens

(136472) Makémaké (ceinture de Kuiper) (télescope spatial Hubble).

Compte tenu de leur éloignement, il reste aujourd'hui difficile de mesurer les spectres détaillés des objets transneptuniens. Les mesures concernent le plus souvent uniquement des indices de couleur et ce seulement pour quelques centaines d'objets. La situation est comparable à celle des années 1960 et 1970 pour la ceinture principale.

L'une des premières première classification spectrale est proposée par Maria A. Barucci en 2005[73]. L'analyse de référence initiale repose sur un échantillon de 51 centaures et objets transneptuniens dont les spectres sont décrits par les indices de couleur B-V, V-R, V-I et V-J (dans le cadre du système système photométrique UBVRI couramment utilisé pour l'étude des astéroïdes et élargi à la bande J). La classification obtenue comprend 4 « groupes » dénotés BB (objets dits bleus ou neutres), RR (objets dits rouges), BR et IR (intermédiaires)[73].

Usage des classifications spectrales

L'analyse des types spectraux au sein de l'ensemble des astéroïdes est notamment utilisée dans trois grands champs de recherche[72] : l'étude des familles d'astéroïdes (supposées nées d'une collision, leurs membres doivent présenter des propriétés physiques comparables), l'étude de l'origine des différents types de météorites, l'élaboration de scénarios concernant l'histoire du Système solaire.

Historique

Période pionnière

Des différences de couleurs parmi les astéroïdes sont observées dès les années 1920, par exemple par l'astronome américain d'origine russe Nicholas Bobrovnikoff[61]. Il faut toutefois attendre le développement de la photométrie UBV, à partir de la fin des années 1950, pour voir émerger des études plus systématiques, notamment celle de John Wood et Gerard Kuiper (1963)[61].

Au début des années 1970, les travaux pionniers de Clark R. Chapman (en), Thomas B. McCord ou Ben H. Zellner aboutissent en 1975 à une première classification de référence dite de Chapman (ou CMZ[74] ou CSU). Celle-ci distingue deux classes C (carbonaceous, rapprochée des météorites carbonées) et S (stony, rapprochée des météorites ferro-pierreuses), ainsi qu'une classe additionnelle U (unclassified) pour les objets sortant du cadre proposé[61],[75].

Par la suite, d'autres travaux de Ben H. Zellner ou Edward L. G. Bowell introduisent les classes M (metal-rich), E (pour enstatite, minéral commun dans certaines météorites) et R (reddest)[75]. Les articles de synthèse publiés en 1979 dans l'ouvrage de référence Asteroids se réfèrent aux six classes C, S, M, E, R, U[75]. Au début des années 1980, de nouvelles données et une plus grande attention portée sur l'albédo conduisent à proposer les nouvelles classes F (flat spectrum, distinguée parmi C), P (pseudo-M, distinguée parmi M), A (distinguée parmi S), D (dark)[75], ou d'autres encore mais par la suite abandonnées.

Les classifications de cette période pionnière reposent sur des échantillons allant de quelques dizaines à quelques centaines d'astéroïdes (110 pour l'article de Chapman et al. en 1975[75]). Elles croisent souvent plusieurs types de données : différentes caractérisations spectrales telles que gradient spectral (slope) ou niveaux d'absorption (depth) à certaines longueurs d'onde (par exemple 0,95 μm caractéristique du fer), mais aussi indices de couleur UBV, albédo ou encore polarisation[75]. C'est à cette époque que se diffuse une distinction simplifiée entre trois classes principales C, S et M. Le cas des grands astéroïdes (1) Cérès (classé C mais atypique), (2) Pallas et (4) Vesta (non classés) reste problématique.

Classification de Tholen et variantes

Cratère Rheasilvia sur (4) Vesta dont les débris d'impact sont supposés à l'origine de la famille de Vesta et des astéroïdes de type V.

La classification dite de Tholen, proposée en 1984 par David J. Tholen dans le cadre de son travail de thèse, marque un jalon important. Elle exploite des données spectrophotométriques de qualité issues de la récente enquête Eight Color Asteroid Survey (ECAS), et se fonde plus systématiquement sur des méthodes statistiques de clustering (notamment l'Analyse en composantes principales[75], ACP ou PCA), ce qui deviendra un nouveau standard méthodologique. L'analyse de référence repose sur un échantillon de 405 astéroïdes[75] dont les spectres sont décrits par 8 points sur la zone visible, proche ultraviolet et proche infrarouge 0,34-1,04 μm[62], ainsi que sur le recours à des valeurs d'albédo pour séparer certaines classes[75]. La taxonomie obtenue comprend 14 classes (A à G, M, P à T et V) dont 5 nouvelles : B (blue), G (toutes deux à nouveau distinguées parmi C), Q, T et V (pour Vesta)[75]. Les classes Q et V sont introduites pour gérer les cas spécifiques de (1862) Apollon et (4) Vesta et ne comptent alors qu'un représentant, de même que la classe R associée à (349) Dembowska[75]. David Tholen introduit également le « groupe » X regroupant les classes E, M, P : celles-ci étant seulement distinguées par l'albédo, ce groupe X lui permet de classer les astéroïdes pour lesquels cette info est manquante ou mal connue[61].

Les progrès ultérieurs (développement de la spectrographie CCD[61], progrès de la spectroscopie infrarouge et des mesures d'albédo, diversification des méthodes d'analyse statistique et de clustering...) permettent d'enrichir les travaux de David Tholen mais aussi d'explorer d'autres directions. De nouvelles classes sont régulièrement proposées. Les classes K (introduite en 1988 pour gérer les spécificités des astéroïdes appartenant à la famille d'Éos[61]) et O (introduite en 1993 pour gérer le cas spécifique de (3628) Božněmcová[61]) ont été conservées dans les classifications ultérieures de Bus ou Bus-DeMeo, ce qui n'est pas le cas des classes J (distinguée parmi V[75]), W (distinguée parmi M[75]) ou Z (proposée pour gérer la spécificité des centaures très rouges[61]). Des systèmes de classification alternatifs sont par ailleurs étudiés, notamment par Maria A. Barucci (1987, 18 classes), Edward F. Tedesco (1989, 11 classes) ou Ellen S. Howell (1994)[61],[75],[71]. Parallèlement, Michael J. Gaffey (en) (1993) étudie plus spécifiquement les subdivisions possible de l'imposante classe S[75]. Bien que suggérant des évolutions possibles, tous ces travaux conduisent indirectement à confirmer la robustesse de la démarche proposée par David Tholen[61].

Classifications de Bus et de Bus-DeMeo

C'est une nouvelle campagne de mesures, la phase II du projet Small Main-Belt Asteroid Spectroscopic Survey (SMASSII) conduite entre 1993 et 1997 par spectrographie CCD[61], qui permet à Schelte J. Bus, dans le cadre de son travail de thèse sur les familles d'astéroïdes, de proposer en 1999 une nouvelle classification dite de Bus ou SMASSII. L'analyse de référence repose sur un échantillon de 1 189 astéroïdes[61] (puis 1 447 astéroïdes en 2002) dont les spectres sont décrits par 49 points[76] sur la zone visible 0,44-0,92 μm[61]. Contrairement à Tholen qui utilisait aussi l'albédo, Bus propose délibérément de créer une taxonomie purement spectrale. La taxonomie obtenue via une analyse en composantes principales[61] comprend 26 classes dont la plupart sont des subdivisions de trois « complexes » C, S et X, notées via l'introduction d'une notation à deux lettres (par exemple Sq pour indiquer une classe du complexe S ayant des traits de la classe Q). Les petites classes situées en bordure de ces trois complexes (dans l'espace des données spectrales) sont qualifiées de end members (~ membres extrémaux). Le complexe X et ses subdivisions remplacent les anciennes classes M, E et P qui étaient chez Tholen distinguées par l'albédo. Il apparait également une nouvelle classe L (ainsi qu'une variante Ld).

Exemples de cristaux d'olivine (péridot) et de pyroxène (diopside).

Dans les années 2000, les progrès en astronomie infrarouge conduisent naturellement à s'intéresser à des spectres étendus dans l'infrarouge. L'enjeu est notamment d'inclure dans l'analyse des pics d'absorption associés à l'olivine et au pyroxène situés vers 1 et 2 μm[62]. Francesca E. DeMeo adapte la méthodologie de Schelte J. Bus à des spectres du projet SMASSII prolongés côté infrarouge grâce à des mesures du spectrographe SpeX de l'Infrared Telescope Facility (IRTF)[62]. Cela la conduit à proposer en 2009 une classification légèrement modifiée, dite de Bus-DeMeo (ou BDM). L'analyse de référence repose sur un échantillon de 371 astéroïdes dont les spectres sont décrits par 41 points[77] sur la zone 0,45-2,45 μm[62]. La taxonomie obtenue est ramenée à 24 classes : les classe Sk, Sl et Ld sont abandonnées et une nouvelle classe Sv est ajoutée. En 2019, des travaux coordonnés par Richard P. Binzel dédiés aux astéroïdes géocroiseurs conduisent à proposer une 25e classe Xn (n pour (44) Nysa).

Développements récents

La classification de Bus-DeMeo est le plus souvent considérée comme la référence actuelle. La taxonomie de Tholen n'est cependant pas complètement abandonnée. Sa prise en compte de l'albédo (volontairement écartée par Bus[61]) procure un pouvoir discriminant que certains astronomes jugent pertinent de conserver dans l'analyse[72]. Son ouverture à la zone proche ultraviolet (jusqu'à 0,33 μm au lieu de 0,45) est également jugée intéressante. Ce type de réflexions a par exemple conduit l'astronome Max Mahlke, dans son travail de thèse, à proposer en 2022 une nouvelle taxonomie en 17 classes[72] utilisant l'albédo. Il y abandonne le complexe X et introduit un complexe M réunissant les classes K, L et M.

Filtres 5 bandes uvriz du programme Sloan Digital Sky Survey (SDSS).

Les mesures spectroscopiques nécessaires pour classer les astéroïdes sont couteuses en temps d'observation. Elles ne sont de fait disponibles que pour quelques milliers d'astéroïdes[78] (soit moins de 1% des astéroïdes connus). A contrario, les mesures photométriques multibandes sont beaucoup plus faciles, peuvent concerner des objets moins lumineux (plus petits, plus éloignés), et se multiplient à travers les grands relevés astronomiques tels que SDSS, Gaia ou LSST. Des astronomes explorent donc des méthodes (critères statistiquement discriminants, reconnaissance par apprentissage profond...) permettant d'estimer le type d'un astéroïde à partir de simples données multibandes[78]. L'enjeu est d'obtenir une réelle cartographie du Système solaire, même approximative et provisoire. Les méthodes utilisées reposent généralement sur une version simplifiée de la taxonomie de Bus-DeMeo, réduite à une dizaine de classes, et visent une classification conforme dans environ 90% des cas[78].

Liens externes

  • (en) Margaret Murphy, « A History of Asteroid Classification », sur Vissiniti.com, (consulté le ) : de nombreuses informations sur l'historique des classifications mais aussi sur les propriétés spectrales utilisées comme critères de classification, une liste d'articles historiques...


Schéma classification de Bus

Complexes S, C et X et autres types dans l'espace des composantes principales 1 et 2 de la classification de Bus.

Ok transféré 05/11/2023 (ajout dans Wiki Commons / texte modifié 30/11)

Ce schéma est directement inspiré des graphiques présents aux pages 72, 73, 74, 75, 76 et 83 de la thèse de Schelte J. Bus publiée en 1999, dans laquelle il présente une nouvelle classification sepectrale dite de Bus ou SMASS-II. Les graphiques originaux sont des nuages de points issus de l'Analyse en composantes principales, que les ellipses ne représentent ici que de manière très schématique.

Dans l'étude de Schelte J. Bus, la composante principale 1 est forcée pour être égale au gradient spectral sur la plage 0,44-0,92 μm. Ce gradient est négatif sur l'extrême gauche du schéma (zone du type B au sein de l'ensemble C), proche de 0 au niveau de l'ensemble V, très positif pour les ensembles A, D et Ld. Il s'agit d'une donnée physique objective mais à interpréter avec précaution, un gradient donné pouvant tout autant correspondre à un spectre rectiligne entre ses points extrêmes ou présentant un creux ou un relief marqué entre ces mêmes points. La composante principale 2 apparait de son côté comme étant liée à la profondeur d'une éventuelle zone d'absorption après 0,75 μm : absente pour les ensembles C, X, T ou D, faible pour les ensembles K ou L, moyenne à forte pour les ensembles S ou V. Les ensembles présentant des zones de recouvrement sont différenciés grâce aux composantes principales suivantes, 3 et 4 notamment.

Les trois complexes S, C et X présentent des concentrations moyennes à très fortes (en particulier la zone centrale du complexe S et la zone de contact entre les complexes C et X). Les dix ensembles périphériques (parfois qualifiés de end members) présentent des concentrations faibles à très faibles.


Réécriture des intros des articles "Astéroïdes de type x"

Ok transféré 29-31/10/2023 (ajout dans les pages correspondantes)

Astéroïde de type S

Dans le cadre de l'étude spectrale des astéroïdes, le complexe S (éventuellement groupe S ou, de manière courante mais ambigüe, classe S ou type S) et le type S sont deux notions distinctes utilisées par plusieurs classifications spectrales.

La notion de classe S (et son opposition à celle de classe C) est l'une des plus anciennes encore utilisées aujourd'hui. Elle a été introduite en 1975 dans l'article fondateur de Clark R. Chapman, David Morrison et Ben H. Zellner qui proposait une classification en trois classes C (carbonaceous, rapprochée des météorites carbonées), S (stony-metallic, rapprochée des météorites ferro-pierreuses) et U (unclassified, pour les objets sortant du cadre proposé).

Cette notion large de classe ou type S est aujourd'hui généralement remplacée par celle de complexe S. Celle-ci est explicitement apparue dans la classifications de Bus (ou SMASS-II) en 1999, conjointement à celles de complexe C et de complexe X, et correspond à un ensemble de plusieurs types apparentés distingués au sein de la classe S originelle. Dans les classifications de Bus (1999) et de Bus-DeMeo (2009), on y retrouve un type S situé au cœur du complexe (dans l'espace des propriétés spectrales), et d'autres types (ou sous-types) notés par un système à deux lettres (Sq par exemple). Il n'existe pas de notion comparable dans la classification de Tholen (1984) mais le type S peut rétrospectivement y être vu comme équivalent au complexe S non subdivisé.

Astéroïde de type C

Dans le cadre de l'étude spectrale des astéroïdes, le complexe C (antérieurement groupe C ou, de manière courante mais ambigüe, classe C ou type C) et le type C sont deux notions distinctes utilisées par plusieurs classifications spectrales.

La notion de classe C (et son opposition à celle de classe S) est l'une des plus anciennes encore utilisées aujourd'hui. Elle a été introduite en 1975 dans l'article fondateur de Clark R. Chapman, David Morrison et Ben H. Zellner qui proposait une classification en trois classes C (carbonaceous, rapprochée des météorites carbonées), S (stony-metallic, rapprochée des météorites ferro-pierreuses) et U (unclassified, pour les objets sortant du cadre proposé).

Cette notion large de classe ou type C est aujourd'hui généralement remplacée par celle de complexe C. Celle-ci est explicitement apparue dans la classifications de Bus (ou SMASS-II) en 1999, conjointement à celles de complexe S et de complexe X, et correspond à un ensemble de plusieurs types apparentés distingués au sein de la classe C originelle. Dans les classifications de Bus (1999) et de Bus-DeMeo (2009), on y retrouve un type C situé au cœur du complexe (dans l'espace des propriétés spectrales), le type B, et d'autres types (ou sous-types) notés par un système à deux lettres (Cg par exemple). La classification de Tholen (1984) avait de son côté généré une notion de groupe C rétrospectivement équivalente au complexe C, mais avec une subdivision très différente comprenant également des types C et B (qui ne se recouvrent que partiellement avec ceux de Bus ou Bus-DeMeo) ainsi que des types F et G.

Astéroïde de type X

Dans le cadre de l'étude spectrale des astéroïdes, le complexe X (antérieurement groupe X ou, de manière courante mais ambigüe, classe X ou type X) et le type X sont deux notions distinctes utilisées par plusieurs classifications spectrales.

La notion de complexe X est explicitement apparue dans la classifications de Bus (ou SMASS-II) en 1999, conjointement à celles de complexe S et de complexe C, et correspond à un ensemble de plusieurs types apparentés. Dans les classifications de Bus (1999) et de Bus-DeMeo (2009), on y retrouve un type X situé au cœur du complexe (dans l'espace des propriétés spectrales), et d'autres types (ou sous-types) notés par un système à deux lettres (Xe par exemple). Elle est l'héritière directe de la notion de groupe X introduite en 1984 par David J. Tholen, mais qui repose sur une subdivision très différente en types E, M, et P. Il n'existe pas à proprement parler de type X dans la classification de Tholen.

Astéroïde de type M, E, P

Le type M (ou classe M) est un type d'astéroïdes qui apparait dans la classification spectrale de Tholen (1984) dans laquelle il appartient au « groupe X », en proximité avec les types E et P desquels il n'est distingué que par l'albédo. Il n'apparait plus dans les classifications ultérieures de Bus (ou SMASS-II) (1999) et de Bus-DeMeo (2009) dans lesquelles la subdivision du groupe X (ou complexe X) est très différente.

Astéroïde de type F, G

Le type F (ou classe F) est un type d'astéroïdes qui apparait dans la classification spectrale de Tholen (1984) dans laquelle il appartient au « groupe C », en proximité avec les types B, C et G. Il n'apparait plus dans les classifications ultérieures de Bus (ou SMASS-II) (1999) et de Bus-DeMeo (2009) dans lesquelles il se trouve xx.

Astéroïde de type B

Le type B (ou classe B) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les trois classifications spectrales usuelles de Tholen (1984), Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). Il fait partie du « complexe C ».

Astéroïde de type T, D, V

Le type T (ou classe T) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les trois classifications spectrales usuelles de Tholen (1984), Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). C'est l'une des petites classes situées en périphérie des trois grands « complexes » S, C, et X.

Astéroïde de type A, Q, R

Le type A (ou classe A) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les trois classifications spectrales usuelles de Tholen (1984), Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). C'est l'une des petites classes situées en périphérie directe du « complexe S », en proximité avec le type Sa des classifications de Bus et Bus-DeMeo.

Astéroïde de type O, K, L

Le type K (ou classe K) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les deux classifications spectrales de Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). C'est l'une des petites classes situées en périphérie des trois grands « complexes » S, C, et X. Ce type n'existe pas dans la classification de Tholen (1984).


Histoire

((cf. aussi thèse Schelte Bus 1999 pp 13-15 pour Kepler-Titus-Bode-Zach, puis env 1801-1900 : rien de très nouveau mais quelques petites différences))

1596-1802 : de la vision de Kepler à la découverte de Cérès

Déjà Kepler, dans son Mysterium Cosmographicum, paru en 1596, envisage l’existence d’une planète entre Mars et Jupiter. Un siècle et demi plus tard, Johann Titius en 1772 puis Johann Bode en 1778 proposent à nouveau cette hypothèse, s’appuyant sur la mise en évidence d’une suite régulière semblant régir la disposition des planètes (loi de Titius-Bode). Cette hypothèse est renforcée en 1781 avec la découverte d’Uranus dont la position confirme la pertinence de cette suite.

Franz von Zach puis Jérôme Lalande tentent alors d’organiser des recherches spécifiques en coordonnant les différents observatoires européens. Mais c’est finalement par hasard que Giuseppe Piazzi découvre un objet mobile inconnu, le 1er janvier 1801, alors qu’il travaillait sur un catalogue d’étoiles à l’observatoire de Palerme. Bien que perdu de vue le 11 février, l’objet est immédiatement identifié à cette planète manquante et nommé Cérès, du nom de la déesse romaine et sicilienne. C’est le jeune mathématicien Carl Gauss (alors âgé de 24 ans) qui aide les astronomes à retrouver l’objet. Franz von Zach, en décembre 1801, puis Heinrich Olbers, en janvier 1802, confirment définitivement la découverte.

1802-1890 ; émergence progressive du concept d’astéroïde

La découverte de Pallas en mars 1802 par Heinrich Olbers crée un fort trouble, bientôt renforcé par la découverte, en septembre 1804, de Junon par Karl Ludwig Harding. A noter que Gauss joue à nouveau un rôle important en calculant les orbites de ces nouvelles petites planètes par une méthode qu’il n’expliquera qu’en 1809. En 1802, William Herschel propose le terme d’astéroïde pour décrire ces nouveaux objets, en référence à leur aspect étoilé différent de celui des planètes.

Heinrich Olbers publie en 1805 son interprétation : les trois objets pourraient être les fragments d’une ancienne planète. Dans ce cadre, le lieu d’intersection des trois orbites indiquerait le lieu supposé de la catastrophe originelle et par suite un lieu probable de passage des autres fragments, dans la direction de l’étoile Delta Virginis.

C’est bien dans cette direction qu’Olbers lui-même trouve Vesta en 1807. Les recherches se poursuivent donc mais, pendant près de quarante ans, plus aucune petite planète n’est découverte ! La raison majeure est la limite de détection des télescopes alors disponibles (et la précision limitée des cartes du ciel en découlant), mais la concentration des recherches dans la zone proposée par Olbers constitue aussi un frein. Sa théorie est un temps remise en question.

Dans ce contexte, la découverte de (5) Astrée par Karl Hencke en décembre 1845 est un nouveau choc. Sa luminosité beaucoup plus faible que celle des quatre premiers astéroïdes détectés conduit naturellement à l’hypothèse qu’il doit en exister d’autres. Les recherches reprennent donc de manière plus intense. Hencke est le premier à récidiver en 1847 avec la découverte de (6) Hébé. John Hind découvre à lui seul 10 nouveaux astéroïdes entre 1847 et 1854. Fin 1860, on en connait plus de 60 et, fin 1890 plus de 300. La notion de ceinture d’astéroïde s’impose. Parmi les principaux découvreurs de cette époque, on peut citer Christian Peters (48 découvertes), Robert Luther (24), James Watson (22), Alphonse Borrelly (18), Herman Goldschmidt (14), etc. Quelques astronomes amateurs sont également, à cette époque, crédités de plusieurs découvertes.

((ceinture de Kirkwood dès 1867 ?))

1891-1940 : méthode de détection photographique et découverte de nouveaux types d’orbites

La découverte le 20 décembre 1891 de (323) Brucia par Max Wolf, à l’observatoire d’Heidelberg, marque une nouvelle étape importante. La méthode photographique, qui lui a permis de découvrir cet objet sans même le chercher, révolutionne rapidement le travail des astronomes. Le rythme des découvertes s’accélère à nouveau. Max Wolf en compte 248 à son crédit. Auguste Charlois est une autre figure de cette période (99 découvertes). C’est également à cette époque, en 1892, qu’est introduit un premier système de désignation provisoire permettant d’éviter le référencement en double d’un même objet.

Plus encore que le nombre, c’est le type de découvertes qui va marquer cette période. En 1898 est découvert le premier objet qui ne gravite pas dans la ceinture d’astéroïde : (433) Eros, aujourd’hui classé comme astéroïde Amor. Le calcul de son orbite montre que son demi-grand axe est inférieur à celui de Mars et que sa distance à l’orbite terrestre n’est que de 0,15 unités astronomiques !

En février 1906, c’est au tour du premier troyen de Jupiter d’être découvert, (588) Achille. Sa position est rapidement comprise comme assimilable au point de Lagrange L4 du système Soleil-Jupiter, tel que défini par le mathématicien dans son Essai sur le problème des trois corps publié plus de 130 ans plus tôt, en 1872. Les astronomes portent dont leur regards vers le point L5 où l’on découvre (617) Patrocle en octobre 1906.

D’autres astéroïdes Amor sont découverts – (719) Albert en 1911, (887) Alinda en 1918 – puis un objet aux propriétés orbitales une nouvelle fois déroutantes, (944) Hidalgo, en 1920. Son demi-grand axe dépasse celui de Jupiter et sa forte excentricité le fait voyager de la zone de Cérès jusqu’à celle de Saturne. L’hypothèse d’une comète éteinte circule dès cette époque.

((famille d'Hirayama en 1918... mais sujet repris par Brouwer seulement en 1951...))

Plusieurs systèmes de désignation provisoire avaient entre temps vu jour. Le système moderne, encore utilisé aujourd’hui, est introduit en 1925 sous l’impulsion de l’astronome américain Ernest Bower. Quelques années plus tard, en 1931, c’est au tour du système de désignation définitive (numéro de catalogue suivi du nom ou de la désignation provisoire) d’être définitivement stabilisé.

En 1932, (1221) Amor est détecté alors qu’il passe à environ 0,11 unités astronomiques de la Terre (environ 40 distances lunaires). Quelques mois plus tard, le premier astéroïde croisant l’orbite terrestre (et au passage celle de Vénus) est découvert, (1862) Apollon. En 1936, c’est au tour de (2101) Adonis de faire sensation en passant à environ 5 distances lunaires de la Terre. En 1937, (69230) Hermès bat à nouveau tous les records en passant le 30 octobre à moins de 2 distances lunaires de la Terre. Ces trois astéroïdes seront par la suite perdus de vue (pour n’être retrouvés qu’en 1973, 1977 et 2003), ce qui ne fit que renforcer leur caractère mystérieux auprès du grand public. Le concept d’astéroïde géocroiseur s’impose à cette époque. L’hypothèse d’un lien entre astéroïdes et cratères terrestres ou lunaires, déjà envisagée avant ces découvertes, se trouve renforcée.

En 1940, le nombre d’astéroïdes numérotés dépasse 1500. Le nombre d’astéroïdes détectés et référencés de manière provisoire est en fait bien plus important mais il est alors difficile de répéter les observations et beaucoup d’objets restent « perdus » pendant de nombreuses années. L’observatoire d’Heidelberg est la star incontestée de cette période, d’abord sous l’impulsion de Max Wolf (248 découvertes), puis sous celle de Karl Reinmuth (395). Mais les des observatoires du monde entier (Turin, Uccle, Nice, Budapest, Turku, Alger, Johannesburg, Tokyo, Crimée…) contribuent, surtout à partir de 1920, à enrichir le catalogue d’astéroïdes.

1940-1990 : la lente naissance d'une science dédiée à l'étude des astéroïdes

Le Rechen-Institut de Berlin jouait avant guerre un rôle important dans la mise à jour de listes d’astéroïdes et d’éphémérides à destination des observatoires. La défaite de l’Allemagne entraine l’arrêt de ces publications en 1944, ce qui aboutit, en 1947, à la création par l’Union astronomique internationale du Centre des planètes mineures, d’abord basé à Cincinnati (avant son déménagement à Cambridge en 1978). Celui-ci publie dès sa création les Minor Planet Circulars, recueil mensuel d’informations sur les observations récentes et les calculs d’éphémérides.

La seconde guerre mondiale a bien sûr entrainé un fort ralentissement des recherches. L’observatoire d’Heidelberg ne retrouve pas son dynamisme d’avant guerre et les autres peinent à prendre le relais. Par ailleurs, beaucoup d’astronomes privilégient d’autres sujets liés à l’étude des étoiles et des galaxies. Malgré les découvertes de nouveaux astéroïdes géocroiseurs remarquables, l’intérêt pour les planètes mineures reste en berne jusque dans les années 1960.

En 1979 sort l'ouvrage collectif Asteroids, sous la supervision de Tom Gehrels. Sa sortie est significative de la lente émergence, à partir des années 1950, d'une véritable science dédiée à l'étude des astéroïde. L'ouvrage propose 41 articles de synthèse ainsi qu'une table listant les propriétés des astéroïdes connus en 1979. Dans une revue de l'ouvrage, Stephen P. Maran souligne qu'il n'existe alors « aucun antécédent significatif d'une comparable envergure »[39].

Depuis 1990 : détections automatisées, exploration spatiale, objets transneptuniens...

Le début des années 1990 est marquée par plusieurs dates symboliques : découverte en 1990 de (11885) Summanus dont le nom vient souligner le développement des méthodes d'observations par caméras CCD et de détections automatisées ; survol en 1991 de l'astéroïde (951) Gaspra par la sonde spatiale Galileo ; découverte en 1992 de (15760) Albion, premier objet transneptunien détecté si l'on excepte Pluton ; publication en 1992 aux États-Unis du Spaceguard Survey (et d'un rapport similaire en Europe) marquant l'émergence de l'enjeu de détection et de surveillance des objets potentiellement dangereux pour la Terre.

((Comme au début du XIXe où la découverte de plusieurs corps proches de Cérès avait délogé cette dernière du statut de planète et conduit à créer le concept d'astéroïde, la découverte de plusieurs corps de taille similaire à Pluton ont conduit l’Union Astronomique Internationale (UAI) à reconsidérer en 2006 le concept de planète, et à déloger Pluton de ce statut.))

Notes

((de 1 en 1801 à 10 en 1949 (découverte de Hygiea), 100 en 1968 (astéroide Hekate), 1000 en 1923 (Piazzia) ; pour atteindre 10 000 dans les années 1950 et finalement passer le cap de 100 000 en 1982 (astéroide Astronautica, commémorant les 50 ans de la conquête spatiale).))

((thèse Carry 2010)) Les premiers 150 ans d'étude des astéroides ont été dédiés à l'étude de leur orbites. Néanmoins, environ 5000 astéroides seulement étaient numérotés dans les années 1990. Au début 2009 ce chiffre atteint 170 000. Ainsi, notre connaissance de leurs orbites (et les études dynamiques qui s’ensuivent) a connu une explosion lors des deux dernières décennies. Cette explosion a également eu lieu dans notre connaissance de leurs propriétés physiques (masse, taille, forme, spin) et de leur composition. Ainsi, les premiers spectres dans le visible des astéroides ont été obtenus au début des annéees 1970, suivis par les spectres dans le proche infrarouge au début 1980. Ces spectres ont pour la première fois permis une caractérisation de leur surface. Les grandes études comme le Small Main-Belt Asteroid Spectroscopic Survey (SMASS) démarrées dans les années 1990 nous permettent maintenant d’avoir une vue d’ensemble de la composition des astéroides. Notre connaissance des propriétés physiques a été révolutionnée tout d’abord par l’envoi de sondes auprès d’astéroides, mais aussi de la disponibilité de grands télescopes sur Terre équipés d’optique adaptative (OA), tels que le W. M. Keck ou le Very Large Telescope (VLT), mais aussi du télescope spatial Hubble Space Telescope (HST). Les nouvelles méthodes d’analyse des courbes de lumière fournissent également de précieuses informations à partir de données qui existaient pourtant depuis plusieurs décades.

((thèse carry 2010)) Les premières images du disque apparent d’un astéroïde ont été obtenues dès 1991, lors du survol de (951) Gaspra par la sonde Galileo de la NASA. Depuis, avec l’avènement du HST et des grands télescopes au sol équipés d’OA, de nombreux astéroides ont été imagés.((info par ailleurs)) Les premières images depuis le sol sont celles de Cérès en 1993 (?).

Tentative tableau magnitudes apparentes

Magnitude Objets Détection
3 à 6 Uranus (5,3) Œil nu ~ 6
6 à 12 Plus gros astéroïdes
Vesta (5,2-8,5), Cérès (7,6-9,3)
Jumelles ~ 10
11-15 Plus gros astéroïdes géocroiseurs
Pluton (13,7-16,3)
Télescope amateur ~ 15
16-20 Plus gros objets transneptuniens hors Pluton (Makémaké, Hauméa, Eris)
21-25
26-30 Relevé LSST ~ 27
Hubble ~ 31?

Tentative tableau étude propriétés

Méthode Orbite Magnitude Forme Taille Période Axe Masse Albédo Type
Astrométrie ++ +
Photométrie simple + (+)
Courbe de phase ++ (+)
Courbe lumière + ++ +
Photométrie multibande + +
Polarimétrie +
Spectrométrie ++
Radiométrie infrarouge ++ ++
Haute résolution ++ ++ ++ ++
Occultations ++ ++ ++ ++
Astronomie radar + ++ ++ ++ ++
Présence satellite ++

Archive images

Archive répartition détaillée taxonomie Tholen

Répartition / Taxonomie de Tholen
Source Taxonomie S B F C G E M P X T D A Q R V Total
JPL SMBD
(sept. 2023)
Tholen Nb 366 21 51 232 16 13 42 46 101 13 59 7 4 1 4 980
% 37 2 5 24 2 1 4 5 10 1 6 1 - - - 100

Archive autre version possible pour tableau classifications spectrales

Le tableau ci-dessous met en parallèle les trois classifications de référence couramment utilisées (Tholen, Bus et Bus-DeMeo). La récente classification de Mahlke n'a pas le même statut mais est donnée pour information : elle illustre à la fois les types les plus stables et le caractère toujours provisoire et débattu des classifications actuelles. Des lettres identiques dans les différentes classifications décrivent en substance les mêmes classes, mais les définitions peuvent varier dans leur détail technique, et les attributions de certains astéroïdes peuvent donc différer.

Tholen Bus Bus-DeMeo Mahlke
Publication 1984 1999 2009 2022
Paramètres spectre + albédo spectre seul spectre seul spectre + albédo
Bande spectrale 0,33-1,10 μm 0,45-0,90 μm 0,45-2,45 μm divers[79]
Nb de classes 14 26 24 17
Complexe S S







S
Sa
Sq
Sr
Sk
Sl


S
Sa
Sq
Sr


Sv

S






Q
Complexe C B
F
C
G




B

C
Cg
Cgh
Ch
Cb

B

C
Cg
Cgh
Ch
Cb

B

C


Ch

P
Complexe X M
E
P
X
Xc
Xe
Xk
X
Xc
Xe
Xk
(cf. M, E, P et X
repris par ailleurs)
Complexe M K
L
M
Autres T
D

Q

R
V
A





T
D

Q
O
R
V
A
K
L
Ld


T
D

Q
O
R
V
A
K
L




D
Z
(cf. complexe S)
O
R
V
A
(cf. complexe M)
(cf. complexe M)

E
X

Archive lignes non retenues pour le tableau des systèmes photométriques

Lignes non retenues
(voir page wiki anglaise pour des liens vers des références / voir site Asiago pour Eggen et StrömVil)
Système RI de Eggen 1965 R
635
I
790
Système de StrömVil 1996 u / P
350 / 374
v
411
b
467
Z / y
516 / 547
S
656
Observatoire Canada-France-Hawaï u* = 374 g' = 487 r' = 625 i' = 770 z' = 890
Hubble Deep Field 450 606 814
GOODS (Hubble ACS) B = 435 V = 606 i = 775 z = 850
INTEGRAL (OMC) Johnson V-filter = 500-580
Infrared Telescope Facility (NSFCam)
(à rajouter ?)
Ob. 1993 NSFCam
2004 NSFCam2
lien J
1,26
H
1,62
K' = 2,12
Ks = 2,15
K = 2,21
L = 3,50
L' = 3,78
M' = 4,78
M = 4,85
Midcourse Space Experiment (SPIRIT III) Sat. 1996 B1 = 4,29
B2 = 4,35
A = 8,28
C = 12,13
D = 14,65
E = 21,34
2.2 m telescope at La Silla, ESO J = 1,24 H = 1,63 K = 2,19 L' = 3,78 M = 4,66 N1 = 8,36
N2 = 9,67
N3 = 12,89
Observatoire du Cerro Tololo J = 1,2 H = 1,6 K = 2,2 L = 3,5
DENIS I = 0,79 J = 1,24 K = 2,16
PRONAOS (SPM) 1994 180-240 240-340 340-540 540-1200
XEST Survey includes the point source of 2MASS with XMM-Newton OM UVW2 = 212 UVM2 = 231 UVW1 = 291 U = 344 B = 450 V = 543 J = 1250

H = 1650 Ks = 2150

Chandra LETG = 0.08-0.2 keV HETG = 0.4-10 keV

Références

  1. La magnitude apparente usuelle, notée V, n'est qu'un cas particulier correspondant à la bande spectrale V couvrant la zone visible du spectre.
  2. a b c d e f g h i et j (en) Neil Phillips, « Photometric Systems » [PDF], sur Observatoire royal d'Édimbourg, (consulté le ).
  3. a et b Traduction impropre du terme anglais effective correspondant plutôt au terme français efficace.
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  10. (en) « uvbyHbeta - Strömgren and Crawford - 1956 », sur The Asiago Database on Photometric Systems (consulté le ).
  11. Le système définit deux autres bandes centrées autour de 486 nm, β narrow (étroite) et β wide (plus large). Celles-ci visent à définir la magnitude et ne sont pas utilisées comme bandes de couleur.
  12. (en) « Geneva - Golay - 1962 », sur The Asiago Database on Photometric Systems (consulté le ).
  13. Recouvre les bandes B1 et B2.
  14. Recouvre les bandes V1 et G.
  15. (en) « Vilnius - Straizys et al. - 1965 », sur The Asiago Database on Photometric Systems (consulté le ).
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  17. (en) « RI - Cousins - 1976 », Partie "Bands desscription" de l'onglet "A&A card", sur The Asiago Database on Photometric Systems (consulté le ).
  18. Le système de Cousins se réfère également à la bande V de Johnson.
  19. A partir des années 1980, plusieurs publications visent à normaliser une synthèse des systèmes de Johnson et de Cousins. Les spécifications de Michael S. Bessel (1990) sont souvent citées.
  20. (en) Michael S. Bessell, « UBVRI passbands », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 102,‎ , p. 1181-1199 (Bibcode 1990PASP..102.1181B, lire en ligne).
  21. (en) E. Hog, « TYCHO Astrometry and Photometry », dans Astrometric Techniques, Proceedings of IAU Symposium No. 109, Dordrecht, D. Reidel, (Bibcode 1986IAUS..109..625H, lire en ligne), p. 625-635.
  22. Large bande couvrant tout le spectre visible et recouvrant les bandes BT et VT.
  23. (en) Donald G. York et al., « The Sloan Digital Sky Survey: Technical Summary », The Astronomical Journal, vol. 120, no 3,‎ , p. 1579-1587 (DOI 10.1086/301513, arXiv astro-ph/0006396).
  24. (en) J. L. Tonry et al., « The Pan-STARRS1 Photometric System », The Astrophysical Journal, vol. 750, no 2,‎ (DOI 10.1088/0004-637X/750/2/99, arXiv 1203.0297).
  25. Large bande recouvrant les bandes g, r et i.
  26. (en) B. Flaugher et al., « The Dark Energy Camera », The Astronomical Journal, vol. 150, no 5,‎ (DOI 10.1088/0004-6256/150/5/150, Bibcode 2015AJ....150..150F, arXiv arXiv:1504.02900).
  27. (en) C. Jordi et al., « Gaia broad band photometry », Astronomy and Astrophysics, vol. 523,‎ , p. 1-14, article no A48 (DOI 10.1051/0004-6361/201015441, Bibcode 2010A&A..523A..48J, arXiv 1008.0815).
  28. Large bande couvrant tout le spectre visible et recouvrant l'essentiel des bandes GBP et GRP.
  29. Bande très étroite autour de 860 nm associée au spectromètre haute résolution servant à mesurer la vitesse radiale des étoiles.
  30. (en) Eva A. Chase et al., « Kilonova Detectability with Wide-Field Instruments », The Astrophysical Journal, vol. 927, no 2,‎ (DOI 10.2172/1843166, arXiv 2105.12268).
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  33. « HAWC » [archive du ] (consulté le )
  34. Programme d'observation mené à partir d'un télescope embarqué dans un avion Boeing 747.
  35. XMM-Newton User's Handbook Sect. 3.5.3.1
  36. « GALEX Instrument Summary », Goddard Space Flight Center (consulté le )
  37. Si la courbe de phase est décrite à partir du système H, G, on a . Dans le cas où la valeur standardisée de 0,15 est retenue pour G (cas fréquent du fait de la mauvaise connaissance de la plupart des courbes de phase), on obtient q = 0,393.
  38. a b c et d (en) J. E. Guest, « Asteroids » (Book Reviews), Science, vol. 209, no 4453,‎ , p. 267 (DOI 10.1126/science.209.4453.267.a, lire en ligne).
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  42. a b c et d Le symbole V pour la magnitude apparente ou l'indice v pour d'autres grandeurs précisent que la mesure concerne la bande spectrale V (visible, centrée sur la zone vert-jaune). Il s'agit d'une option historique mais d'autres choix sont possibles et tendent à se développer. Des mesures en bande R (rouge) sont également fréquentes et on parle alors de magnitude absolue Hr et d'albédo pr. Le satellite Gaia utilise une magnitude notée G découlant d'une bande spectrale particulière, dite bande G, couvrant tout le spectre visible.
  43. Contrairement à l'albédo de Bond qui est par définition compris entre 0 et 1, l'albédo géométrique peut éventuellement dépasser 1, mais ce cas est exceptionnel.
  44. C'est-à-dire centré sur vert-jaune, zone de plus forte sensibilité de la vision humaine.
  45. Parfois donnée, de manière équivalente, à travers le paramètre gravitationnel standard, produit GM de la masse M et de la constante gravitationnelle G.
  46. Consultée le 18 août 2023 avec critères "asteroids" et "rot_per >= 1200" : 53 objets dont record pour (52534) 1996 TB15 avec une période de rotation estimée à 200 jours.
  47. Consultée le 18 août 2023 avec critères "asteroids" et "rot_per <= 0.0166" : 48 objets dont record pour 2020 HS7 avec une période de rotation estimée à 3 secondes.
  48. a b c d e f g h i j et k Benoît Carry, Étude des propriétés physiques des astéroïdes par imagerie à haute résolution angulaire (Thèse), Université Paris Diderot (Paris 7), , 170 p..
  49. a b et c (en) Alberto Cellino, Ricardo Gil-Hutton et Irina Belskaya, « Asteroids », dans Ludmilla Kolokolova, James Hough, Anny-Chantal Levasseur-Regourd, Polarimetry of Stars and Planetary Systems, Cambridge University Press, (ISBN 9781107358249, DOI 10.1017/CBO9781107358249.021, lire en ligne [PDF]), p. 360-378
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  52. Une partie de cette incertitude découle de celle sur les magnitudes absolues et non d'une limitation intrinsèque des modèles thermiques utilisés.
  53. a et b (en) Marco Delbo, Michael Mueller, Joshua P. Emery, Ben Rozitis et Maria Teresa Capria, « Asteroid thermophysical modeling », dans Asteroids IV, Tucson, University of Arizona Press, (ISBN 978-0816522811, Bibcode 2002aste.book..169B, arXiv 1508.05575v1), p. 107-128
  54. a et b Guillaume Langin, « A observer : L'astéroïde Eurybate "éteint" une étoile » (rubrique « Aux astres citoyens ! »), Ciel et Espace, no 585,‎ , p. 100-103.
  55. Le calcul est très simple : avec distance soleil-objet et distance terre-objet.
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  59. En pratique, du fait des incertitudes de mesure mais aussi d'une variation de magnitude de l'ordre de 0,5 liée à la rotation de l'astéroïde sur lui-même, chaque mesure de V conduit à des valeurs différentes de H. La valeur de H finalement retenue est la moyenne de ces différentes valeurs.
  60. On utilise fréquemment la formule semi-empirique avec = 1 329 km.
  61. a b c d e f g h i j k l m n o p et q (en) Schelte J. Bus, Compositional Structure in the Asteroid Belt: Results of a Spectroscopic Survey (Thèse), Massachusetts Institute of Technology, , 367 p. (lire en ligne).
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  63. a et b Le type X est attribué aux astéroïdes de type M, E ou P pour lesquels un manque d'information sur l'albédo ne permet pas de trancher l'attribution précise à l'un de ces trois types.
  64. a b c et d La notation de Tholen prévoit différentes manières de noter les incertitudes : double ou même triple affectation dans les cas intermédiaires (ex CD, DCX) ; indication U (unusual) dans les cas atypiques (ex BU, FXU) ; indication : ou :: dans les cas de données de mauvaise ou très mauvaise qualité (ex C:, FX:, SDU::). I (inconsistent) permet d'indiquer qu'un astéroïde est inclassable mais a priori du fait de données de mauvaise qualité et non d'un possible nouveau type.
  65. Notation complémentaire indiquant que l'objet possède un gradient spectral (slope) élevé, propriété généralement attribuée à un possible phénomène d'érosion spatiale (weathering) (ex Sw, Sqw, Srw, Vw).
  66. Type S et différents types Sx.
  67. Type C et différents types Cx.
  68. Type X et différents types Xx.
  69. Type L et éventuellement Ld.
  70. Base de données en ligne du Jet Propulsion Laboratory (JPL) consultée en septembre 2023.
  71. a b c et d (en) Schelte J. Bus, Faith Vilas et M. Antonietta Barucci, « Visible-Wavelength Spectroscopy of Asteroids », dans Asteroids III, Tucson, University of Arizona Press, (ISBN 978-0816522811, Bibcode 2002aste.book..169B), p. 169-182.
  72. a b c et d (en) Max Mahlke, Benoit Carry et Pierre-Alexandre Mattei, « Asteroid taxonomy from cluster analysis of spectrometry and albedo », Astronomy & Astrophysics, vol. 665,‎ , p. 1-32, article no A26 (DOI 10.1051/0004-6361/202243587, arXiv 2203.11229v2).
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  74. Pour Chapman, McCord, Zellner.
  75. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) Margaret Murphy, « A History of Asteroid Classification », sur Vissiniti.com, (consulté le ).
  76. On rencontre les valeurs 49 ou 48 points suivant que l'on compte ou non le point servant à la normalisation des différents spectres.
  77. On rencontre les valeurs 41 ou 40 points suivant que l'on compte ou non le point servant à la normalisation des différents spectres.
  78. a b et c (en) A. Penttilä, G. Fedorets et K. Muinonen, « Taxonomy of Asteroids From the Legacy Survey of Space and Time Using Neural Networks », Frontiers in Astronomy and Space Sciences, vol. 9,‎ (DOI 10.3389/fspas.2022.816268, Bibcode 2022FrASS...919168P).
  79. L'un des objectifs de la thèse de Max Mahlke est de pouvoir traiter dans son modèle statistique des données issues de différentes sources et en particulier des spectres couvrant des bandes spectrales variées.