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La pharmacopée chinoise '''''Zhonghua renmin gongheguo yaodian'' 中华人民共和国药典''' (1953) {{cita|Pharmacopée de la République populaire de Chine}}, dont l’abréviation est '''''Zhongguo yaodian'' 中国药典''' {{cita|Pharmacopée de Chine}}, décrit 531 médicaments et a été composée par un comité de rédaction dirigé par Li Dequan 李德全. Cet ouvrage est un « code de médicaments » (une yaodian 药典 et non pas une bencao 本草 traditionnelle) qui édicte des réglementations juridiquement contraignantes sur les normes de qualité des médicaments, leurs exigences de préparation, leur identification, leur inspection des impuretés et leur détermination du contenu.
La pharmacopée chinoise intitulée '''''Zhonghua yaodian, di er ban''''' '''中华药典第二版''', {{cita| Code des médicaments de Chine, seconde édition}}, publiée en 1959 à [[Taiwan]], comporte la description de 681 médicaments. Comme en 1930, pour la première édition, l’éditeur en chef est Liu Ruiheng 刘瑞恒 (1890-1961)<ref name="unschuld">{{Ouvrage

| titre = Medicine in China. A History of Pharmaceutics
| éditeur = University of California Press
| auteur = Paul U. Unschuld
| année = 1986
| pages = 368
}}</ref>.


== Préface ==
== Préface ==


La préface fait un bref historique en adoptant un ton polémique qui réduit la politique à une lutte entre les camps du bien et du mal :
La préface écrite à [[Taiwan]] par Tian Jiongjin 田炯锦 retrace un bref historique de l’œuvre

{{citation bloc | [...] Aujourd’hui la physique et la chimie sont en changement permanents et rapides et il en résulte des progrès dans les sciences médicales et pharmaceutiques miraculeusement rapides. Pour cette raison, il y a sans arrêt de nouvelles éditions des codes des drogues (pharmacopées). Quand le code de drogues Zhonghua yaodian fut publié la première fois, le 5{{exp|e}} mois de la 19{{exp|e}} année de la République [en 1930], il fut déjà suggéré qu’il devrait être révisé tous les dix ans afin de répondre aux besoins. C’était une très bonne idée. <br> La 29{{exp|e}} années [de la République, i.e. en 1940], c’était le moment de la révision mais juste à ce moment la guerre antijaponaise avait atteint son sommet, et il n’y avait pas le temps d’entreprendre cette tâche. Après la démocratisation, nous avons été confrontés au soulèvement séditieux des bandits communistes qui, encore une fois, a conduit à des années sans paix, provoquant ainsi de nouveaux retards et reports du projet [...] <br> Le ministère, le 10{{exp|e}} mois de la 40{{exp|e}} année de la République [soit en 1951] a créé un comité pour la révision du code chinois des médicaments, réunissant tous les universitaires de ce pays qui sont experts dans les sciences médicales et pharmaceutiques. Liu Ruiheng 刘瑞恒 fut appelé pour diriger le projet comme conseiller. En trois ans, la première ébauche du texte principal était achevée. Par la suite, un groupe de travail a été organisé pour rassembler davantage de matériel, pour découvrir des divergences, pour compléter le texte principal et pour ajouter des annexes. [...] De la première édition, 297 articles ont été supprimés, 302 articles ont été ajoutés, portant le nombre total à 681 articles décrits. [...]. <br> Tian Jiongjin 田炯锦, fait à Taipei, République de Chine, 48{{exp|e}} année [soit 1959], 11{{exp|e}} mois, 12{{exp|e}} jour |Traduction faite à partir de la traduction anglaise de Paul Unschuld<ref name="unschuld"/> }}
La préface fut écrite par Tian Jiongjin [en chinois [[:zh:田炯锦|田炯锦]] ou en anglais [[:en:Tien Chung-chin| Tien Chung-chin]]] (1899-1977) qui était à la tête du Ministère des Affaires Intérieures de Taiwan, à l’époque responsable des questions de soins de santé. Jeune, il fréquenta l’[[Université de Pékin]] et participa au [[mouvement du 4 mai]], avant d’aller faire ses études supérieures aux États-Unis.

Le conseillé Liu Ruiheng [[:zh:刘瑞恒|刘瑞恒]] avait été l’éditeur en chef de la première édition de Zhonghua yaodian en 1930. Il fit ses études de médecine à l’[[Université de Harvard]] aux États-Unis.

== Texte ==

La préface est suivie de la table des matières, de la liste des contributeurs, et de la liste des notices de la première édition retirées de la seconde édition, et de la liste des nouvelles notices choisies pour la seconde édition.

Dans l’introduction, le caractère légal de la pharmacopée est plus fortement affirmé que dans la première édition. Voici par exemple, ce qui est dit des médicaments légaux

{{citation bloc|Drogues légales<br> Toutes les drogues et produits – appelés simplement « drogues » ci-dessous - toutes les drogues légales enregistrées dans le texte principal de ce Code des drogues, leur déploiement, leur achat et leur vente, ainsi que leur production, doivent être conformes aux spécifications légales énumérées dans le Code des drogues en ce qui concerne les normes de pureté et de contenu, ainsi que leurs normes d'efficacité, au moment où elles sont utilisées à des fins thérapeutiques. | Traduction faite à partir de la traduction anglaise de Paul Unschuld<ref name="unschuld"/> }}
La seconde édition de Zhonghua yaodian, ignore la matière médicale traditionnelle chinoise, ses méthodes de préparation, et ses formes de médication, comme l’avait fait la première édition.


{{citation bloc| La médecine et la pharmacie en Chine ont une longue histoire de plusieurs milliers d'années, et pendant lesquelles, nos vaillants travailleurs ont accumulé des expériences précieuses. Les Bencao en circulation aujourd'hui sont l'une des réalisations marquantes de nos ancêtres ; c'est une grande œuvre littéraire qui - à tous égards - a la forme d'un code des drogues. Parce ce que la Chine a été soumise à la domination féodale pendant plusieurs milliers d'années et à l'invasion impérialiste au cours des cent dernières années, et en plus, à l'exploitation et à l'oppression du faux gouvernement du [[Kuomintang]] 國民黨, ce qui signifie une négligence du bien-être du peuple et de l'héritage scientifique de notre patrie, il était bien sûr hors de question que [les Bencao] soit systématisées et étudiées sur la base de la science. En conséquence, de nombreuses excellentes substances pharmaceutiques n’ont pu jouer leurs rôles thérapeutiques et de préservation de la santé des larges masses de la population. [...] La médecine et la pharmacie ont été aspirées de l'étranger et un code des médicaments a été élaboré, qui semble avoir été transféré de force ici depuis les pays capitalistes : le Zhonghua yaodian.<br> Après la création de la République populaire de Chine, sous la direction appropriée du Parti communiste chinois, la première conférence nationale sur la santé publique a été convoquée en 1950, soulignant déjà - pour le travail de santé publique - l'orientation correcte pour servir l'industrie, l'agriculture et l'armée. Le présent nouveau Code des médicaments de la Chine a été élaboré en totale conformité avec l'orientation correcte soulignée lors de la conférence. <br> Ce code pharmaceutique doit remplir deux conditions. D'abord, il doit être populaire, c'est-à-dire qu'il doit être conforme aux besoins des masses populaires. Ensuite, il doit être conforme aux conditions nationales, c'est-à-dire qu'il doit utiliser pleinement les substances pharmaceutiques produites par le pays. Puisque le Code pharmaceutique de la Chine nouvelle remplit ces deux conditions, il est véritablement un code pharmaceutique national et populaire. | Traduction faite à partir de la traduction anglaise de Paul Unschuld}}
Cette politique libérale de la République de Chine rompt avec la pratique des occupants japonais de Taiwan qui de 1895 à 1945, avaient imposé de nombreuses restrictions à la pratique de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles chinoises. Bien que la thérapie pharmaceutique venue d’Occident et les thérapies chinoises traditionnelles aient coexisté paisiblement à Taiwan, le gouvernement ne prit aucune mesure pour élargir la portée de son Code des médicaments aux drogues traditionnelles.


Il faut comprendre que la pharmaceutique traditionnelle chinoise n’offrait pas de critères objectifs d’évaluation des produits. Le goût, la thermo-influence, l’aspect, la couleur, l’odeur sont autant de critères sur lesquels les praticiens médicaux traditionnels s’appuient, mais quand ils ne sont pas d’accord entre eux, ils n’ont pas de techniques d’analyse objectives pour les départager. Pour pouvoir réaliser ces évaluations objectives il faudrait intégrer la matière médicale traditionnelle dans la pharmacologie moderne. Mais ceci semblait difficile à réaliser dans la mesure où à Taiwan, la pratique de la pharmaceutique traditionnelle avait la liberté de se développer et de continuer librement ses pratiques ancestrales. Interdire la pratique traditionnelle de la pharmaceutique chinois pour la remplacer par des pratiques occidentales était politiquement impossible<ref name="unschuld"/>.


De plus une évaluation objective des drogues traditionnelles rencontre de grosses difficultés. Mettons de côté les drogues de grade supérieur qui à l’origine relevaient de la pratique magique des fangshi puis des taoïstes cherchant l’immortalité, pour les autres drogues visant à soigner les maladies, les médecins auteurs de bencao comme [[Tang Shenwei]] dans la [[Da guan bencao]] (1108), indiquent clairement que ce n’est pas la notoriété du prescripteur qui compte mais le succès thérapeutique observé par celui-ci. Il faudra encore des siècles de pratique pour que les médecins se rendent compte qu’il ne suffit pas d’une ou plusieurs observations d’une guérison fortuite pour valider un remède. Toutefois à l’époque, l’affirmation haute et forte de la primauté de l’observation était déjà un grand pas en avant pour se défaire de la pensée magique si tentante dans le domaine angoissant de la maladie.


En Europe, les [[apothicaire]]s depuis [[Hieronymus Brunschwig]] (1450-1512) étaient passées de l’observation à l’expérimentation. Puis au {{XVIIIe siècle}}, un médecin britannique, [[James Lind]], eut le premier d’idée, pour départager différents traitements du scorbut, de monter une expérimentation en répartissant les patients en différents groupes recevant les divers traitements. Depuis la méthodologie des [[essais cliniques]] n’a cessé de se perfectionner.


La formation traditionnelle des médecins lettrés confucéens continua cependant longtemps à valoriser la connaissance textuelle et la correspondance symbolique plutôt que la recherche d’une évaluation empirique solide des traitements.
== Notes ==
== Notes ==
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Version du 3 octobre 2024 à 09:30

La pharmacopée chinoise Zhonghua renmin gongheguo yaodian 中华人民共和国药典 (1953) « Pharmacopée de la République populaire de Chine », dont l’abréviation est Zhongguo yaodian 中国药典 « Pharmacopée de Chine », décrit 531 médicaments et a été composée par un comité de rédaction dirigé par Li Dequan 李德全. Cet ouvrage est un « code de médicaments » (une yaodian 药典 et non pas une bencao 本草 traditionnelle) qui édicte des réglementations juridiquement contraignantes sur les normes de qualité des médicaments, leurs exigences de préparation, leur identification, leur inspection des impuretés et leur détermination du contenu.


Préface

La préface fait un bref historique en adoptant un ton polémique qui réduit la politique à une lutte entre les camps du bien et du mal :

« La médecine et la pharmacie en Chine ont une longue histoire de plusieurs milliers d'années, et pendant lesquelles, nos vaillants travailleurs ont accumulé des expériences précieuses. Les Bencao en circulation aujourd'hui sont l'une des réalisations marquantes de nos ancêtres ; c'est une grande œuvre littéraire qui - à tous égards - a la forme d'un code des drogues. Parce ce que la Chine a été soumise à la domination féodale pendant plusieurs milliers d'années et à l'invasion impérialiste au cours des cent dernières années, et en plus, à l'exploitation et à l'oppression du faux gouvernement du Kuomintang 國民黨, ce qui signifie une négligence du bien-être du peuple et de l'héritage scientifique de notre patrie, il était bien sûr hors de question que [les Bencao] soit systématisées et étudiées sur la base de la science. En conséquence, de nombreuses excellentes substances pharmaceutiques n’ont pu jouer leurs rôles thérapeutiques et de préservation de la santé des larges masses de la population. [...] La médecine et la pharmacie ont été aspirées de l'étranger et un code des médicaments a été élaboré, qui semble avoir été transféré de force ici depuis les pays capitalistes : le Zhonghua yaodian.
Après la création de la République populaire de Chine, sous la direction appropriée du Parti communiste chinois, la première conférence nationale sur la santé publique a été convoquée en 1950, soulignant déjà - pour le travail de santé publique - l'orientation correcte pour servir l'industrie, l'agriculture et l'armée. Le présent nouveau Code des médicaments de la Chine a été élaboré en totale conformité avec l'orientation correcte soulignée lors de la conférence.
Ce code pharmaceutique doit remplir deux conditions. D'abord, il doit être populaire, c'est-à-dire qu'il doit être conforme aux besoins des masses populaires. Ensuite, il doit être conforme aux conditions nationales, c'est-à-dire qu'il doit utiliser pleinement les substances pharmaceutiques produites par le pays. Puisque le Code pharmaceutique de la Chine nouvelle remplit ces deux conditions, il est véritablement un code pharmaceutique national et populaire. »

— Traduction faite à partir de la traduction anglaise de Paul Unschuld




Notes

Références

Liens internes

Liens externes