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« Tomomi Inada » : différence entre les versions

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== Jeunesse, études et carrière pré-électorale ==
== Jeunesse, études et carrière pré-électorale ==
Inada naît le {{Date de naissance|20|février|1959}} à [[Echizen (Fukui)|Echizen]], dans la [[préfecture de Fukui]]. Elle effectue ses études supérieures à l’[[université Waseda]], où elle étudie le droit. Elle obtient son diplôme en 1981, et devient avocate en 1985<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[Kantei]] |titre=List of Abe Cabinet Members : Tomomi Inada |url=https://japan.kantei.go.jp/96_abe/cabinetlist1/daijin/1206757_9741.html |site=kantei.go.jp |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>.
Inada naît le {{Date de naissance|20|février|1959}} à [[Echizen (Fukui)|Echizen]], dans la [[préfecture de Fukui]]. Elle effectue ses études supérieures à l’[[université Waseda]], où elle étudie le droit<ref name=":7" />. Elle obtient son diplôme en 1981, et devient avocate en 1985<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[Kantei]] |titre=List of Abe Cabinet Members : Tomomi Inada |url=https://japan.kantei.go.jp/96_abe/cabinetlist1/daijin/1206757_9741.html |site=kantei.go.jp |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>.


Durant sa carrière d'avocate, elle représente notamment le gouvernement lors d’un procès relatif à la visite d’un Premier ministre au [[Yasukuni-jinja|sanctuaire Yasukuni]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hyon Suk Chung |titre=Tomomi Inada, LDP Member of the House of Representatives |url=https://web.archive.org/web/20080512062912/https://www.fccj.or.jp/node/3319 |site=[[Club des correspondants étrangers du Japon]] |date=28 mars 2008 |consulté le=5 octobre 2005}}</ref>, les familles des auteurs du [[concours de décapitation de 100 personnes]] lors d’un procès en diffamation<ref name=":1">{{Lien web |langue=ja |titre=国の名誉守りたい 稲田衆院議員 「百人斬り裁判」を本に |url=https://web.archive.org/web/20140806170836/http://www.47news.jp/CI/200705/CI-20070517-6456278.html |site={{Lien|langue=ja|trad=福井新聞|fr=Fukui shinbun}} |date=17 mars 2007 |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>, ainsi que les plaignants lors d’un autre procès en diffamation contre [[Kenzaburō Ōe]] et la maison d’édition Iwanami Shoten<ref name=":2">{{Lien web |langue=en |auteur=David McNeill |titre=Dancing with the devil over 'Yasukuni' Blame the politicians who flirt with fascists for the debacle over Li's documentary |url=https://web.archive.org/web/20111103145543/https://www.japantimes.co.jp/text/fl20080408zg.html |site=[[The Japan Times]] |date=8 avril 2008 |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>.
Durant sa carrière d'avocate, elle représente notamment le gouvernement lors d’un procès relatif à la visite d’un Premier ministre au [[Yasukuni-jinja|sanctuaire Yasukuni]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hyon Suk Chung |titre=Tomomi Inada, LDP Member of the House of Representatives |url=https://web.archive.org/web/20080512062912/https://www.fccj.or.jp/node/3319 |site=[[Club des correspondants étrangers du Japon]] |date=28 mars 2008 |consulté le=5 octobre 2005}}</ref>, les familles des auteurs du [[concours de décapitation de 100 personnes]] lors d’un procès en diffamation<ref name=":1">{{Lien web |langue=ja |titre=国の名誉守りたい 稲田衆院議員 「百人斬り裁判」を本に |url=https://web.archive.org/web/20140806170836/http://www.47news.jp/CI/200705/CI-20070517-6456278.html |site={{Lien|langue=ja|trad=福井新聞|fr=Fukui shinbun}} |date=17 mars 2007 |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>, ainsi que les plaignants lors d’un autre procès en diffamation contre [[Kenzaburō Ōe]] et la maison d’édition Iwanami Shoten<ref name=":7" />{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=en |auteur=David McNeill |titre=Dancing with the devil over 'Yasukuni' Blame the politicians who flirt with fascists for the debacle over Li's documentary |url=https://web.archive.org/web/20111103145543/https://www.japantimes.co.jp/text/fl20080408zg.html |site=[[The Japan Times]] |date=8 avril 2008 |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>.


== Carrière électorale ==
== Carrière électorale ==
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Tomomi Inada débute sa carrière politique en 2005, après avoir été approchée par [[Shinzō Abe]]. Alors sympathisante du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]], elle est approchée par Abe pour représenter le PLD dans la [[première circonscription de la préfecture de Fukui]] lors des [[Élections législatives japonaises de 2005|élections législatives de la même année]]. La circonscription était tenue jusqu'alors par {{Lien|langue=ja|trad=松宮勲|fr=Isao Matsumiya}}, lui aussi membre du PLD, mais s'étant opposé au [[Gouvernement Koizumi II|gouvernement Koizumi]] au sujet de la réforme de la privatisation postale. Inada accepte, remporte l'élection face à Matsumiya, et fait son entrée à la [[Diète du Japon]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=ja |titre=女性大臣の系譜 写真特集 : 稲田 朋美 |url=https://www.jiji.com/jc/d4?p=jwm149-33inada-jpp14061480&d=d4_mm |site=[[Jiji Press]] |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>. Elle fait face à de nombreuses remarques de la part de ses parents, opposés à son entrée en politique<ref name="Le Monde">{{Lien web |auteur=Philippe Mesmer |titre=Le Japon, "une démocratie sans femme" |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/26/le-japon-une-democratie-sans-femme_6053733_3210.html |site=[[Le Monde]] |date=26 septembre 2020 |consulté le=6 octobre 2024}}.</ref>.
Tomomi Inada débute sa carrière politique en 2005, après avoir été approchée par [[Shinzō Abe]]. Alors sympathisante du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]], elle est approchée par Abe pour représenter le PLD dans la [[première circonscription de la préfecture de Fukui]] lors des [[Élections législatives japonaises de 2005|élections législatives de la même année]]. La circonscription était tenue jusqu'alors par {{Lien|langue=ja|trad=松宮勲|fr=Isao Matsumiya}}, lui aussi membre du PLD, mais s'étant opposé au [[Gouvernement Koizumi II|gouvernement Koizumi]] au sujet de la réforme de la privatisation postale. Inada accepte, remporte l'élection face à Matsumiya, et fait son entrée à la [[Diète du Japon]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=ja |titre=女性大臣の系譜 写真特集 : 稲田 朋美 |url=https://www.jiji.com/jc/d4?p=jwm149-33inada-jpp14061480&d=d4_mm |site=[[Jiji Press]] |consulté le=5 octobre 2024}}</ref>. Elle fait face à de nombreuses remarques de la part de ses parents, opposés à son entrée en politique<ref name="Le Monde">{{Lien web |auteur=Philippe Mesmer |titre=Le Japon, "une démocratie sans femme" |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/26/le-japon-une-democratie-sans-femme_6053733_3210.html |site=[[Le Monde]] |date=26 septembre 2020 |consulté le=6 octobre 2024}}.</ref>.


Candidate à sa réélection, Inada est réélue lors des [[élections législatives japonaises de 2009|élections législatives de 2009]] et [[Élections législatives japonaises de 2012|2012]]<ref name=":4">{{Lien web |langue=ja |titre=選挙 > 2012衆院選 > 小選挙区 > 福井 > 1区 > 稲田 朋美 |url=https://web.archive.org/web/20130120063846/http://senkyo.mainichi.jp/46shu/kaihyo_area_meikan.html?mid=A18001004004 |site=[[Mainichi shinbun]] |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>. Elle reste proche de [[Shinzō Abe]], qui la considère comme l'un de ses potentiels successeurs<ref name=":3" />. À partir d'octobre 2012, elle occupe des places plus importantes dans l'organigramme du PLD, président notamment le centre de recherche politique du parti et la commission des affaires judiciaires du PLD<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mizuho Aoki |auteur2=Reiji Yoshida |titre=Tanigaki gets nod as LDP No. 2; hawkish Inada named party policy chief |url=https://www.japantimes.co.jp/news/2014/09/03/national/politics-diplomacy/abe-likely-tap-tanigaki-ldp-secretary-general-post-cabinet-reshuffle/ |site=[[The Japan Times]] |date=3 septembre 2014 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>, une position qu'elle occupe jusqu'en 2014<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |titre=Supreme Court dismisses LDP's Inada's defamation suit against the Mainichi |url=https://mainichi.jp/english/articles/20170602/p2a/00m/0na/007000c |site=[[Mainichi shinbun]] |date=2 juin 2017 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>.
Candidate à sa réélection, Inada est réélue lors des [[élections législatives japonaises de 2009|élections législatives de 2009]] et [[Élections législatives japonaises de 2012|2012]]<ref name=":4">{{Lien web |langue=ja |titre=選挙 > 2012衆院選 > 小選挙区 > 福井 > 1区 > 稲田 朋美 |url=https://web.archive.org/web/20130120063846/http://senkyo.mainichi.jp/46shu/kaihyo_area_meikan.html?mid=A18001004004 |site=[[Mainichi shinbun]] |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>. Elle reste proche de [[Shinzō Abe]], qui la considère comme l'un de ses potentiels successeurs<ref name=":3" />. À partir d'octobre 2012, elle occupe des places plus importantes dans l'organigramme du PLD, président notamment le centre de recherche politique du parti et la commission des affaires judiciaires du PLD<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mizuho Aoki |auteur2=Reiji Yoshida |titre=Tanigaki gets nod as LDP No. 2; hawkish Inada named party policy chief |url=https://www.japantimes.co.jp/news/2014/09/03/national/politics-diplomacy/abe-likely-tap-tanigaki-ldp-secretary-general-post-cabinet-reshuffle/ |site=[[The Japan Times]] |date=3 septembre 2014 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>, une position qu'elle occupe jusqu'en 2016<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |titre=Supreme Court dismisses LDP's Inada's defamation suit against the Mainichi |url=https://mainichi.jp/english/articles/20170602/p2a/00m/0na/007000c |site=[[Mainichi shinbun]] |date=2 juin 2017 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>.


Le {{date|26 décembre 2012}}, elle est nommée dans le [[gouvernement Abe II]] au poste de ministre d'État chargée de la Réforme règlementaire, administrative et de la fonction publique, ainsi que ministre d'État chargée de la stratégie {{Langue|en|''[[Cool Japan]]''}}<ref name=":0" />. Elle est réélue à l'issue des [[élections législatives japonaises de 2014]], mais ne conserve pas ses portefeuilles ministériels à l'issue de la formation du gouvernement Abe III<ref>{{Lien web |langue=ja |titre=福井1区 : 稲田 朋美(55) |url=https://web.archive.org/web/20141226160626/http://senkyo.mainichi.jp/47shu/meikan.html?mid=A18001002002&st=tk |site=[[Mainichi shinbun]] |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Kantei]] |titre=安倍 晋三
Le {{date|26 décembre 2012}}, elle est nommée dans le [[gouvernement Abe II]] au poste de ministre d'État chargée de la Réforme règlementaire, administrative et de la fonction publique, ainsi que ministre d'État chargée de la stratégie {{Langue|en|''[[Cool Japan]]''}}<ref name=":0" />. Elle est réélue à l'issue des [[élections législatives japonaises de 2014]], mais ne conserve pas ses portefeuilles ministériels à l'issue de la formation du gouvernement Abe III<ref>{{Lien web |langue=ja |titre=福井1区 : 稲田 朋美(55) |url=https://web.archive.org/web/20141226160626/http://senkyo.mainichi.jp/47shu/meikan.html?mid=A18001002002&st=tk |site=[[Mainichi shinbun]] |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Kantei]] |titre=安倍 晋三
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=== Ministre de la Défense de Shinzō Abe ===
=== Ministre de la Défense de Shinzō Abe ===
Le {{date|3 août 2016}}, Inada est nommée [[Ministre de la Défense (Japon)|ministre de la Défense]] du Japon, la deuxième femme à occuper ce poste après [[Yuriko Koike]]<ref name=":7">{{Lien web |auteur=Arnaud Vaulerin |titre=Faucon nationaliste et négationniste, Tomomi Inada prend la Défense du Japon |url=http://www.liberation.fr/planete/2016/08/03/faucon-nationaliste-et-negationniste-tomomi-inada-prend-la-defense-du-japon_1470130 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=3 août 2016 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>. Elle démissionne de ce poste le {{date|28 juillet 2017}} après un scandale dans son ministère<ref name="Resignation">[https://mainichi.jp/english/articles/20170728/p2a/00m/0na/003000c Japan's defense chief Inada resigns over data coverup claims], ''The Mainichi'' 28 juillet 2017.</ref> de rétention d'informations relatives au séjour des [[Forces japonaises d'autodéfense|Forces d'autodéfense]] au [[Soudan du Sud]]<ref>P. Mesmer, [https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/07/28/la-demission-de-la-ministre-japonaise-de-la-defense-fragilise-shinzo-abe_5166037_3216.html La démission de la ministre japonaise de la défense fragilise Shinzo Abe], ''Le Monde'' (28 juillet 2017).</ref>. Une partie des hauts fonctionnaires de son ministère démissionne également<ref>Régis Arnaud, [http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/28/01003-20170728ARTFIG00250-shinzo-abe-touche-par-les-scandales-chute-dans-l-opinion.php « Shinzo Abe, touché par les scandales, chute dans l'opinion »], ''[[Le Figaro]]'', samedi 29 / dimanche 30 juillet 2017, page 5.</ref>.
Puis elle est présidente du Conseil de recherche politique du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]], jusqu'au {{date|3 août 2016}} où elle est nommée deuxième femme [[Ministre de la Défense (Japon)|ministre de la Défense]] du Japon, après [[Yuriko Koike]]<ref>{{Lien web
|url=http://www.liberation.fr/planete/2016/08/03/faucon-nationaliste-et-negationniste-tomomi-inada-prend-la-defense-du-japon_1470130
|titre=Faucon nationaliste et négationniste, Tomomi Inada prend la Défense du Japon
|site=[[Libération (journal)|Libération]]
|date=3 août 2016
|auteur=Arnaud Vaulerin
|consulté le=5 août 2016
}}</ref>. Elle démissionne de ce poste le {{date|28 juillet 2017}} après un scandale dans son ministère<ref name="Resignation">[https://mainichi.jp/english/articles/20170728/p2a/00m/0na/003000c Japan's defense chief Inada resigns over data coverup claims], ''The Mainichi'' 28 juillet 2017.</ref> de rétention d'informations relatives au séjour des [[Forces japonaises d'autodéfense|Forces d'autodéfense]] au [[Soudan du Sud]]<ref>P. Mesmer, [https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/07/28/la-demission-de-la-ministre-japonaise-de-la-defense-fragilise-shinzo-abe_5166037_3216.html La démission de la ministre japonaise de la défense fragilise Shinzo Abe], ''Le Monde'' (28 juillet 2017).</ref>. Une partie des hauts fonctionnaires de son ministère démissionne également<ref>Régis Arnaud, [http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/28/01003-20170728ARTFIG00250-shinzo-abe-touche-par-les-scandales-chute-dans-l-opinion.php « Shinzo Abe, touché par les scandales, chute dans l'opinion »], ''[[Le Figaro]]'', samedi 29 / dimanche 30 juillet 2017, page 5.</ref>.


=== Après le gouvernement ===
=== Après le gouvernement ===
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== Prises de positions ==
== Prises de positions ==
=== Révisionnisme historique ===
=== Révisionnisme historique ===
Affiliée au [[lobby]] révisionniste [[Nippon Kaigi]], Tomomi Inada a exprimé ses vues conservatrices dans plusieurs livres<ref name=":3" />{{,}}<ref name="Le Monde" />, notamment dans l'ouvrage collectif ''Les assassins du Japon'', où est défendue l'idée que l'âme, la souveraineté, l'intégrité nationale et l'identité du Japon sont sans cesse menacées par des influences extérieures, particulièrement depuis la [[Capitulation du Japon|défaite]] et l'[[Occupation du Japon|occupation]] de [[1945]]. Selon elle, il faudrait se débarrasser de ces apports étrangers, qui se marquent notamment dans les traités internationaux signés par le Japon<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Matthew Penny |traducteur=Michiko Hase |titre=Opposition to the Japanese Government’s “Ceremony to Commemorate the Anniversary of Japan's Restoration of Sovereignty” |url=https://web.archive.org/web/20170805020053/http://apjjf.org/-Asia-Pacific-Journal-Feature/4759/article.html |site={{Lien|en|trad=The Asia-Pacific Journal: Japan Focus|fr=The Asia-Pacific Journal: Japan Focus}} |date=25 avril 2013 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>.
Affiliée au [[lobby]] révisionniste [[Nippon Kaigi]]<ref name=":7" />, Tomomi Inada a exprimé ses vues conservatrices dans plusieurs livres<ref name=":3" />{{,}}<ref name="Le Monde" />, notamment dans l'ouvrage collectif ''Les assassins du Japon'', où est défendue l'idée que l'âme, la souveraineté, l'intégrité nationale et l'identité du Japon sont sans cesse menacées par des influences extérieures, particulièrement depuis la [[Capitulation du Japon|défaite]] et l'[[Occupation du Japon|occupation]] de [[1945]]. Selon elle, il faudrait se débarrasser de ces apports étrangers, qui se marquent notamment dans les traités internationaux signés par le Japon<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Matthew Penny |traducteur=Michiko Hase |titre=Opposition to the Japanese Government’s “Ceremony to Commemorate the Anniversary of Japan's Restoration of Sovereignty” |url=https://web.archive.org/web/20170805020053/http://apjjf.org/-Asia-Pacific-Journal-Feature/4759/article.html |site={{Lien|en|trad=The Asia-Pacific Journal: Japan Focus|fr=The Asia-Pacific Journal: Japan Focus}} |date=25 avril 2013 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>.


Similairement, Tomomi Inada considère que le [[massacre de Nankin]] est un mensonge<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />. Elle soutient notamment le film [[Révisionnisme au Japon|révisionniste]] de Satoru Mizushima ''{{Langue|en|The Truth About Nanjing}}''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=David McNeill |titre=Entertainment Spotlight : Nanjing Massacre 70th anniversary - Look back in anger |url=https://web.archive.org/web/20120527123615/http://www.japantimes.co.jp/text/ff20071206r1.html |site=[[The Japan Times]] |date=6 décembre 2007 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>, et a écrit plusieurs livres ayant pour but de démontrer l'inauthenticité de plusieurs évènements clés de ce massacre<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |auteur=Tim Kelly |titre=Japan's defense minister ducks questions on war aggression, Nanjing massacre |url=https://web.archive.org/web/20160807000116/https://www.reuters.com/article/us-japan-defense-minister-idUSKCN10F130 |site=[[Reuters]] |date=4 août 2016 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>. Inversement, elle a fortement et publiquement critiqué le film ''Yasukuni'' de Li Ying et déploré qu’il ait reçu un subside de l’État japonais<ref name=":2" />.
Similairement, Tomomi Inada considère que le [[massacre de Nankin]] est un mensonge<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />. Elle soutient notamment le film [[Révisionnisme au Japon|révisionniste]] de Satoru Mizushima ''{{Langue|en|The Truth About Nanjing}}''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=David McNeill |titre=Entertainment Spotlight : Nanjing Massacre 70th anniversary - Look back in anger |url=https://web.archive.org/web/20120527123615/http://www.japantimes.co.jp/text/ff20071206r1.html |site=[[The Japan Times]] |date=6 décembre 2007 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>, et a écrit plusieurs livres ayant pour but de démontrer l'inauthenticité de plusieurs évènements clés de ce massacre<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |auteur=Tim Kelly |titre=Japan's defense minister ducks questions on war aggression, Nanjing massacre |url=https://web.archive.org/web/20160807000116/https://www.reuters.com/article/us-japan-defense-minister-idUSKCN10F130 |site=[[Reuters]] |date=4 août 2016 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>. Inversement, elle a fortement et publiquement critiqué le film ''Yasukuni'' de Li Ying et déploré qu’il ait reçu un subside de l’État japonais<ref name=":2" />.
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Tomomi Inada est proche du groupe raciste anti-coréen [[Zaitokukai]]<ref name=":5" />, et nie également l’implication de l’[[Armée impériale japonaise|armée japonaise]] dans le cas des [[femmes de réconfort]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name="Le Monde" />.
Tomomi Inada est proche du groupe raciste anti-coréen [[Zaitokukai]]<ref name=":5" />, et nie également l’implication de l’[[Armée impériale japonaise|armée japonaise]] dans le cas des [[femmes de réconfort]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name="Le Monde" />.


Elle est également favorable à la visite par les membres du gouvernement du [[Yasukuni-jinja|sanctuaire Yasukuni]], sanctuaire [[Shintoïsme|shinto]], considéré par certains comme l'un des symboles nationalistes du Japon, mais également de son passé [[Colonialisme|colonialiste]]<ref name="Le Monde" />. Elle-même s'y rendit publiquement alors qu'elle était ministre en {{Date||avril|2013}}<ref name=":6" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=[[Kyodo News]] |titre=Inada now fourth Cabinet minister to visit Yasukuni |url=https://web.archive.org/web/20130504101933/https://www.japantimes.co.jp/news/2013/04/29/national/inada-now-fourth-cabinet-minister-to-visit-yasukuni/#.UYkCYUqi9Go |site=[[The Japan Times]] |date=29 avril 2013 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>.
Elle est également favorable à la visite par les membres du gouvernement du [[Yasukuni-jinja|sanctuaire Yasukuni]], sanctuaire [[Shintoïsme|shinto]], considéré par certains comme l'un des symboles nationalistes du Japon, mais également de son passé [[Colonialisme|colonialiste]]<ref name="Le Monde" />. Elle-même s'y rendit publiquement alors qu'elle était ministre en {{Date||avril|2013}}<ref name=":6" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=[[Kyodo News]] |titre=Inada now fourth Cabinet minister to visit Yasukuni |url=https://web.archive.org/web/20130504101933/https://www.japantimes.co.jp/news/2013/04/29/national/inada-now-fourth-cabinet-minister-to-visit-yasukuni/#.UYkCYUqi9Go |site=[[The Japan Times]] |date=29 avril 2013 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>{{,}}<ref name=":8">{{Lien web |langue=en |auteur=Tim McCurry |titre=Neo-Nazi photos pose headache for Shinzo Abe |url=https://www.theguardian.com/world/2014/sep/09/neo-nazi-photos-pose-headache-for-shinzo-abe |site=[[The Guardian]] |date=9 septembre 2014 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>.


=== Prises de positions diverses ===
=== Prises de positions diverses ===
[[Fichier:Rahm Emanuel, Tomomi Inada, Masako Mori at Tokyo Rainbow Pride 2023.jpg|vignette|Tomomi Inada, [[Masako Mori]] et [[Rahm Emanuel]] lors de la [[Marche des fiertés|Marche des Fiertés]] de Tokyo en 2023.]]
[[Fichier:Rahm Emanuel, Tomomi Inada, Masako Mori at Tokyo Rainbow Pride 2023.jpg|vignette|Tomomi Inada, [[Masako Mori]] et [[Rahm Emanuel]] lors de la [[Marche des fiertés|Marche des Fiertés]] de Tokyo en 2023.]]
Comme la majorité des représentants de son parti, Inada fait la promotion des [[Abenomics]], politique économique japonaise promue par le Premier ministre [[Shinzō Abe]]. Elle estime également que l'[[énergie nucléaire]] est nécessaire à la contribution énergétique japonaise pour le moment, même si l'armement nucléaire ne devrait pas être envisagé<ref name=":12">{{Lien web |langue=ja |titre=朝日新聞デジタル>2017衆院選>候補者アンケート (朝日・東大谷口研究室共同調査) |url=https://www.asahi.com/senkyo/senkyo2017/asahitodai/ |site=[[Asahi shimbun]] |consulté le=13 septembre 2024}}</ref>. En outre, elle souhaite une révision de la [[Constitution du Japon|constitution]] antimilitariste du Japon<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Harold Thibault |titre=Une femme à la tête du principal parti d’opposition japonais |url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/09/16/une-femme-a-la-tete-du-principal-parti-d-opposition-japonais_4998747_3216.html |site=[[Le Monde]] |date=16 septembre 2016 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>, ainsi qu'une augmentation des capacités de défense du Japon<ref name=":12" />.
Comme la majorité des représentants de son parti, Inada fait la promotion des [[Abenomics]], politique économique japonaise promue par le Premier ministre [[Shinzō Abe]]. Elle estime également que l'[[énergie nucléaire]] est nécessaire à la contribution énergétique japonaise pour le moment, même si l'armement nucléaire ne devrait pas être envisagé<ref name=":12">{{Lien web |langue=ja |titre=朝日新聞デジタル>2017衆院選>候補者アンケート (朝日・東大谷口研究室共同調査) |url=https://www.asahi.com/senkyo/senkyo2017/asahitodai/ |site=[[Asahi shimbun]] |consulté le=13 septembre 2024}}</ref>. En outre, elle souhaite une révision de la [[Constitution du Japon|constitution]] antimilitariste du Japon<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Harold Thibault |titre=Une femme à la tête du principal parti d’opposition japonais |url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/09/16/une-femme-a-la-tete-du-principal-parti-d-opposition-japonais_4998747_3216.html |site=[[Le Monde]] |date=16 septembre 2016 |consulté le=6 octobre 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=[[Reuters]] |titre=As LDP set for election victory, policy chief Inada calls for changing pacifist Constitution |url=https://www.japantimes.co.jp/news/2016/07/10/national/politics-diplomacy/ldp-set-election-victory-policy-chief-inada-calls-changing-pacifist-constitution/ |site=[[The Japan Times]] |date=10 juillet 2016 |consulté le=8 octobre 2024}}</ref>, ainsi qu'une augmentation des capacités de défense du Japon<ref name=":12" />.


En 2015, elle crée une commission chargée de réfléchir aux questions liées aux personnes [[droits LGBT au Japon|LGBT]] au sein du PLD<ref name="Le Monde"/>. Sa position personnelle sur ce thème, initialement hostile à des droits particuliers pour les LGBT, aurait changé après avoir rencontré des personnalités LGBT américaines conservatrices. En décembre 2015, elle écrit sur son blog qu'{{citation|il est du devoir des personnalités politiques de créer une société où tout le monde a sa chance}} et qu'il faut inclure les couples LGBT dans la politique nataliste du Japon<ref name="Carland">Patrick Carland-Echavarria, [https://apjjf.org/2022/2/Carland.html We Do Not Live to Be Productive: LGBT Activism and the Politics of Productivity in Contemporary Japan], ''The Asia-Pacific Journal - Japan Focus'' 20, 2, 1 (Article ID 5669) (15 janvier 2022).</ref>.
En 2015, elle crée une commission chargée de réfléchir aux questions liées aux personnes [[droits LGBT au Japon|LGBT]] au sein du PLD<ref name="Le Monde"/>. Sa position personnelle sur ce thème, initialement hostile à des droits particuliers pour les LGBT, aurait changé après avoir rencontré des personnalités LGBT américaines conservatrices. En décembre 2015, elle écrit sur son blog qu'{{citation|il est du devoir des personnalités politiques de créer une société où tout le monde a sa chance}} et qu'il faut inclure les couples LGBT dans la politique nataliste du Japon<ref name="Carland">Patrick Carland-Echavarria, [https://apjjf.org/2022/2/Carland.html We Do Not Live to Be Productive: LGBT Activism and the Politics of Productivity in Contemporary Japan], ''The Asia-Pacific Journal - Japan Focus'' 20, 2, 1 (Article ID 5669) (15 janvier 2022).</ref>.
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Lors de la campagne pour les élections municipales de Tokyo, le {{date|27 juin 2017}}, Inada a déclaré qu'un candidat de son parti bénéficiait de l'appui du [[Ministère de la Défense (Japon)|ministère de la Défense]] et des Forces d’autodéfense<ref name="Resignation" />. Comme celles-ci sont censées être politiquement neutres, cette déclaration a été très critiquée, et cela a forcé le [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] [[Shinzō Abe]] et Inada à présenter leurs excuses<ref name="gaffe">[http://asia.nikkei.com/Politics-Economy/Policy-Politics/Defense-chief-s-gaffe-adds-to-Abe-s-headaches Defense chief's gaffe adds to Abe's headaches], ''Nikkei. Asian Review'' (29 juin 2017) </ref>.
Lors de la campagne pour les élections municipales de Tokyo, le {{date|27 juin 2017}}, Inada a déclaré qu'un candidat de son parti bénéficiait de l'appui du [[Ministère de la Défense (Japon)|ministère de la Défense]] et des Forces d’autodéfense<ref name="Resignation" />. Comme celles-ci sont censées être politiquement neutres, cette déclaration a été très critiquée, et cela a forcé le [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] [[Shinzō Abe]] et Inada à présenter leurs excuses<ref name="gaffe">[http://asia.nikkei.com/Politics-Economy/Policy-Politics/Defense-chief-s-gaffe-adds-to-Abe-s-headaches Defense chief's gaffe adds to Abe's headaches], ''Nikkei. Asian Review'' (29 juin 2017) </ref>.


Elle a posé{{quand}} souriante aux côtés de Kazunari Yamada, leader du parti [[Nazisme|nazi]] japonais ([[:en:National_Socialist_Japanese_Workers'_Party|NSJAP]]), qui a fait l'éloge d'[[Adolf Hitler]] et des attentats du [[11 septembre 2001]] sur le [[World Trade Center]]<ref>"[https://www.theguardian.com/world/2014/sep/09/neo-nazi-photos-pose-headache-for-shinzo-abe Neo-Nazi photos pose headache for Shinzo Abe]" - The Guardian - Sep 9, 2014</ref>. Cependant, après que la photo a été publiée par la presse, elle déclara publiquement ne pas être au courant de sa carrière. Un membre de l'équipe de [[Sanae Takaichi]], [[Ministère des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures]], avec qui elle était à ce moment-là, déclara qu'il s'agissait d'un assistant d'un journaliste, et que « nous ne savions pas qui il était à ce moment-là, mais il a demandé une photo »<ref>"[http://www.japantimes.co.jp/news/2014/09/08/national/politics-diplomacy/two-of-abes-new-picks-deny-neo-nazi-links/#.VhB_x6Kgpmo Two of Abe’s new picks deny neo-Nazi links], ''Japan Times'' 8/9/2014.</ref>.
En 2015, Inada a posé souriante aux côtés de Kazunari Yamada, leader du [[Parti national-socialiste des travailleurs japonais]], qui a fait l'éloge d'[[Adolf Hitler]] et des attentats du [[11 septembre 2001]] sur le [[World Trade Center]]<ref name=":7" />{{,}}<ref name=":8" />. Après la publication de la photo par la presse, elle déclara ne pas être au courant de l'identité de l'homme. Un membre de l'équipe de [[Sanae Takaichi]], [[Ministère des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures]], également présente sur la photo, déclara qu'il s'agissait d'un assistant d'un journaliste, et que « nous ne savions pas qui il était à ce moment-là, mais il a demandé une photo »<ref name=":8" />.


== Vie privée ==
== Vie privée ==
Inada est mariée et mère de deux enfants<ref name=":0" />. Elle déclare parmi ses passe-temps apprécier la lecture et la course<ref name=":0" />. Elle déclare également s'inspirer de [[Saigō Takamori]], une figure politique ayant joué un rôle clé dans la [[restauration de Meiji]], comme l'une de ses inspirations politiques<ref name=":0" />.
Inada est mariée et mère de deux enfants<ref name=":0" />. Elle déclare parmi ses passe-temps apprécier la lecture et la course<ref name=":0" />. Elle déclare également s'inspirer de [[Saigō Takamori]], une figure politique ayant joué un rôle clé dans la [[restauration de Meiji]], comme l'une de ses inspirations politiques<ref name=":0" />.


Afin de marquer son appartenance à la [[préfecture de Fukui]], dont elle est originaire, Inada accessoirise son style vestimentaire avec des collants en résille et des lunettes artisanales, spécifiquement fabriquées dans sa préfecture natale<ref name=":3" />.
Afin de marquer son appartenance à la [[préfecture de Fukui]], dont elle est originaire, Inada accessoirise son style vestimentaire avec des collants en résille et des lunettes artisanales, spécifiquement fabriquées dans sa préfecture natale<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":7" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 8 octobre 2024 à 22:58

Tomomi Inada
稲田 朋美
Illustration.
Tomomi Inada en .
Fonctions
Ministre de la Défense

(11 mois et 25 jours)
Premier ministre Shinzo Abe
Gouvernement Abe III
Prédécesseur Gen Nakatani
Successeur Fumio Kishida (intérim)
Itsunori Onodera
Ministre d'État chargée de la Réforme administrative et réglementaire

(1 an, 11 mois et 8 jours)
Premier ministre Shinzo Abe
Gouvernement Abe II
Prédécesseur Katsuya Okada
Successeur Haruko Arimura (ja)
Ministre d'État chargée de la stratégie Cool Japan

(1 an, 11 mois et 8 jours)
Premier ministre Shinzo Abe
Gouvernement Abe II
Prédécesseur Création du poste
Successeur Shun'ichi Yamaguchi (ja)
Représentante du Japon
En fonction depuis le
(19 ans et 29 jours)
Élection 11 septembre 2005
Réélection 30 août 2009
16 décembre 2012
14 décembre 2014
22 octobre 2017
31 octobre 2021
Circonscription 1re de Fukui
Législature 44e, 45e, 46e, 47e, 48e et 49e
Prédécesseur Isao Matsumiya (ja)
Biographie
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Echizen
Drapeau du Japon Japon
Nationalité Japonaise
Parti politique PLD
Diplômée de Université Waseda
Profession Avocate
Site web Site officiel de Tomomi Inada

Tomomi Inada (稲田 朋美, Inada Tomomi?), née à Echizen le , est une avocate et femme politique japonaise, membre du Parti libéral-démocrate et représentant la première circonscription de la préfecture de Fukui à la Chambre des représentants. Elle est nommée à plusieurs postes au sein de différents gouvernements, notamment ministre de la Défense dans le gouvernement Abe III. Elle conserve après son passage au gouvernement plusieurs postes clés au sein de l'organigramme du PLD.

Considérée comme conservatrice et affiliée au lobby révisionniste Nippon Kaigi, Inada nie l’implication de l’armée japonaise dans l'exploitation des femmes de réconfort, remet en question le consensus international autour du nombre de victimes du massacre de Nankin et est favorable à la visite par les membres du gouvernement du sanctuaire Yasukuni, sanctuaire shinto, considéré par certains comme l'un des symboles nationalistes du Japon, qu'elle visite régulièrement. Parallèlement, elle défend ouvertement les droits des personnes LGBT+, une posture peu partagée au sein de sa famille politique, et milite pour une meilleure inclusion des femmes dans la politique japonaise.

Jeunesse, études et carrière pré-électorale

Inada naît le à Echizen, dans la préfecture de Fukui. Elle effectue ses études supérieures à l’université Waseda, où elle étudie le droit[1]. Elle obtient son diplôme en 1981, et devient avocate en 1985[2].

Durant sa carrière d'avocate, elle représente notamment le gouvernement lors d’un procès relatif à la visite d’un Premier ministre au sanctuaire Yasukuni[3], les familles des auteurs du concours de décapitation de 100 personnes lors d’un procès en diffamation[4], ainsi que les plaignants lors d’un autre procès en diffamation contre Kenzaburō Ōe et la maison d’édition Iwanami Shoten[1],[5].

Carrière électorale

Débuts en politique

Le gouvernement Abe II, dans lequel Inada (au deuxième rang, à droite), est nommée ministre d'État.

Tomomi Inada débute sa carrière politique en 2005, après avoir été approchée par Shinzō Abe. Alors sympathisante du Parti libéral-démocrate, elle est approchée par Abe pour représenter le PLD dans la première circonscription de la préfecture de Fukui lors des élections législatives de la même année. La circonscription était tenue jusqu'alors par Isao Matsumiya (ja), lui aussi membre du PLD, mais s'étant opposé au gouvernement Koizumi au sujet de la réforme de la privatisation postale. Inada accepte, remporte l'élection face à Matsumiya, et fait son entrée à la Diète du Japon[6]. Elle fait face à de nombreuses remarques de la part de ses parents, opposés à son entrée en politique[7].

Candidate à sa réélection, Inada est réélue lors des élections législatives de 2009 et 2012[8]. Elle reste proche de Shinzō Abe, qui la considère comme l'un de ses potentiels successeurs[6]. À partir d'octobre 2012, elle occupe des places plus importantes dans l'organigramme du PLD, président notamment le centre de recherche politique du parti et la commission des affaires judiciaires du PLD[2],[6],[9], une position qu'elle occupe jusqu'en 2016[10].

Le , elle est nommée dans le gouvernement Abe II au poste de ministre d'État chargée de la Réforme règlementaire, administrative et de la fonction publique, ainsi que ministre d'État chargée de la stratégie Cool Japan[2]. Elle est réélue à l'issue des élections législatives japonaises de 2014, mais ne conserve pas ses portefeuilles ministériels à l'issue de la formation du gouvernement Abe III[11],[12].

Ministre de la Défense de Shinzō Abe

Le , Inada est nommée ministre de la Défense du Japon, la deuxième femme à occuper ce poste après Yuriko Koike[1]. Elle démissionne de ce poste le après un scandale dans son ministère[13] de rétention d'informations relatives au séjour des Forces d'autodéfense au Soudan du Sud[14]. Une partie des hauts fonctionnaires de son ministère démissionne également[15].

Après le gouvernement

Inada, après son passage au gouvernement, continue à tenir des positions clés dans l'organigramme du PLD et son bureau exéctif, devenant notamment secrétaire générale du parti par intérim en 2023[16],[17].

Prises de positions

Révisionnisme historique

Affiliée au lobby révisionniste Nippon Kaigi[1], Tomomi Inada a exprimé ses vues conservatrices dans plusieurs livres[6],[7], notamment dans l'ouvrage collectif Les assassins du Japon, où est défendue l'idée que l'âme, la souveraineté, l'intégrité nationale et l'identité du Japon sont sans cesse menacées par des influences extérieures, particulièrement depuis la défaite et l'occupation de 1945. Selon elle, il faudrait se débarrasser de ces apports étrangers, qui se marquent notamment dans les traités internationaux signés par le Japon[18].

Similairement, Tomomi Inada considère que le massacre de Nankin est un mensonge[4],[5]. Elle soutient notamment le film révisionniste de Satoru Mizushima The Truth About Nanjing[19], et a écrit plusieurs livres ayant pour but de démontrer l'inauthenticité de plusieurs évènements clés de ce massacre[4],[20]. Inversement, elle a fortement et publiquement critiqué le film Yasukuni de Li Ying et déploré qu’il ait reçu un subside de l’État japonais[5].

Tomomi Inada est proche du groupe raciste anti-coréen Zaitokukai[10], et nie également l’implication de l’armée japonaise dans le cas des femmes de réconfort[5],[7].

Elle est également favorable à la visite par les membres du gouvernement du sanctuaire Yasukuni, sanctuaire shinto, considéré par certains comme l'un des symboles nationalistes du Japon, mais également de son passé colonialiste[7]. Elle-même s'y rendit publiquement alors qu'elle était ministre en [20],[21],[22].

Prises de positions diverses

Tomomi Inada, Masako Mori et Rahm Emanuel lors de la Marche des Fiertés de Tokyo en 2023.

Comme la majorité des représentants de son parti, Inada fait la promotion des Abenomics, politique économique japonaise promue par le Premier ministre Shinzō Abe. Elle estime également que l'énergie nucléaire est nécessaire à la contribution énergétique japonaise pour le moment, même si l'armement nucléaire ne devrait pas être envisagé[23]. En outre, elle souhaite une révision de la constitution antimilitariste du Japon[8],[24],[25], ainsi qu'une augmentation des capacités de défense du Japon[23].

En 2015, elle crée une commission chargée de réfléchir aux questions liées aux personnes LGBT au sein du PLD[7]. Sa position personnelle sur ce thème, initialement hostile à des droits particuliers pour les LGBT, aurait changé après avoir rencontré des personnalités LGBT américaines conservatrices. En décembre 2015, elle écrit sur son blog qu'« il est du devoir des personnalités politiques de créer une société où tout le monde a sa chance » et qu'il faut inclure les couples LGBT dans la politique nataliste du Japon[26].

En 2020, elle cosigne un ouvrage rédigé par 10 femmes parlementaires, qui défend des quotas de femmes en politique et une loi sur la parité. Lors de la campagne interne au PLD pour la succession de Shinzō Abe, elle remet avec des consœurs plusieurs propositions allant dans ce sens aux candidats mais regrette a posteriori que celles-ci « n'ont pas été prises au sérieux »[7].

Controverses

En , avec d’autres parlementaires nationalistes du PLD, elle se voit refuser l'entrée du territoire coréen, alors qu'elle se rend sur l’île Ulleungdo, la base de contrôle des rochers Liancourt, territoire contesté à l'origine d'un contentieux entre Japon et Corée du Sud[20],[27].

Lors de la campagne pour les élections municipales de Tokyo, le , Inada a déclaré qu'un candidat de son parti bénéficiait de l'appui du ministère de la Défense et des Forces d’autodéfense[13]. Comme celles-ci sont censées être politiquement neutres, cette déclaration a été très critiquée, et cela a forcé le Premier ministre Shinzō Abe et Inada à présenter leurs excuses[28].

En 2015, Inada a posé souriante aux côtés de Kazunari Yamada, leader du Parti national-socialiste des travailleurs japonais, qui a fait l'éloge d'Adolf Hitler et des attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center[1],[22]. Après la publication de la photo par la presse, elle déclara ne pas être au courant de l'identité de l'homme. Un membre de l'équipe de Sanae Takaichi, ministre des Affaires intérieures, également présente sur la photo, déclara qu'il s'agissait d'un assistant d'un journaliste, et que « nous ne savions pas qui il était à ce moment-là, mais il a demandé une photo »[22].

Vie privée

Inada est mariée et mère de deux enfants[2]. Elle déclare parmi ses passe-temps apprécier la lecture et la course[2]. Elle déclare également s'inspirer de Saigō Takamori, une figure politique ayant joué un rôle clé dans la restauration de Meiji, comme l'une de ses inspirations politiques[2].

Afin de marquer son appartenance à la préfecture de Fukui, dont elle est originaire, Inada accessoirise son style vestimentaire avec des collants en résille et des lunettes artisanales, spécifiquement fabriquées dans sa préfecture natale[6],[1].

Notes et références

  1. a b c d e et f Arnaud Vaulerin, « Faucon nationaliste et négationniste, Tomomi Inada prend la Défense du Japon », sur Libération, (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) Kantei, « List of Abe Cabinet Members : Tomomi Inada », sur kantei.go.jp (consulté le )
  3. (en) Hyon Suk Chung, « Tomomi Inada, LDP Member of the House of Representatives », sur Club des correspondants étrangers du Japon, (consulté le )
  4. a b et c (ja) « 国の名誉守りたい 稲田衆院議員 「百人斬り裁判」を本に », sur Fukui shinbun (ja),‎ (consulté le )
  5. a b c et d (en) David McNeill, « Dancing with the devil over 'Yasukuni' Blame the politicians who flirt with fascists for the debacle over Li's documentary », sur The Japan Times, (consulté le )
  6. a b c d et e (ja) « 女性大臣の系譜 写真特集 : 稲田 朋美 », sur Jiji Press (consulté le )
  7. a b c d e et f Philippe Mesmer, « Le Japon, "une démocratie sans femme" », sur Le Monde, (consulté le ).
  8. a et b (ja) « 選挙 > 2012衆院選 > 小選挙区 > 福井 > 1区 > 稲田 朋美 », sur Mainichi shinbun (consulté le )
  9. (en) Mizuho Aoki et Reiji Yoshida, « Tanigaki gets nod as LDP No. 2; hawkish Inada named party policy chief », sur The Japan Times, (consulté le )
  10. a et b (en) « Supreme Court dismisses LDP's Inada's defamation suit against the Mainichi », sur Mainichi shinbun, (consulté le )
  11. (ja) « 福井1区 : 稲田 朋美(55) », sur Mainichi shinbun (consulté le )
  12. (ja) Kantei, « 安倍 晋三 あべ しんぞう 第97代 内閣総理大臣 », sur kantei.go.jp (consulté le )
  13. a et b Japan's defense chief Inada resigns over data coverup claims, The Mainichi 28 juillet 2017.
  14. P. Mesmer, La démission de la ministre japonaise de la défense fragilise Shinzo Abe, Le Monde (28 juillet 2017).
  15. Régis Arnaud, « Shinzo Abe, touché par les scandales, chute dans l'opinion », Le Figaro, samedi 29 / dimanche 30 juillet 2017, page 5.
  16. (ja) « 自民・幹事長代理に木原氏 幹事長の補佐役に女性3割起用 », sur Mainichi shinbun,‎ (consulté le )
  17. (ja) « 自民幹事長代理に木原誠二氏 政調会長補佐も兼務 女性局長に高橋はるみ参院議員 », sur Nikkan Sports,‎ (consulté le )
  18. (en) Matthew Penny (trad. Michiko Hase), « Opposition to the Japanese Government’s “Ceremony to Commemorate the Anniversary of Japan's Restoration of Sovereignty” », sur The Asia-Pacific Journal: Japan Focus (en), (consulté le )
  19. (en) David McNeill, « Entertainment Spotlight : Nanjing Massacre 70th anniversary - Look back in anger », sur The Japan Times, (consulté le )
  20. a b et c (en) Tim Kelly, « Japan's defense minister ducks questions on war aggression, Nanjing massacre », sur Reuters, (consulté le )
  21. (en) Kyodo News, « Inada now fourth Cabinet minister to visit Yasukuni », sur The Japan Times, (consulté le )
  22. a b et c (en) Tim McCurry, « Neo-Nazi photos pose headache for Shinzo Abe », sur The Guardian, (consulté le )
  23. a et b (ja) « 朝日新聞デジタル>2017衆院選>候補者アンケート (朝日・東大谷口研究室共同調査) », sur Asahi shimbun (consulté le )
  24. Harold Thibault, « Une femme à la tête du principal parti d’opposition japonais », sur Le Monde, (consulté le )
  25. (en) Reuters, « As LDP set for election victory, policy chief Inada calls for changing pacifist Constitution », sur The Japan Times, (consulté le )
  26. Patrick Carland-Echavarria, We Do Not Live to Be Productive: LGBT Activism and the Politics of Productivity in Contemporary Japan, The Asia-Pacific Journal - Japan Focus 20, 2, 1 (Article ID 5669) (15 janvier 2022).
  27. (en) Kyodo News, « South Korea bars three lawmakers », sur The Japan Times, (consulté le )
  28. Defense chief's gaffe adds to Abe's headaches, Nikkei. Asian Review (29 juin 2017)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes