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Les casernes, construites au nord, et l'aménagement du [[camp de Bitche]] à quelques kilomètres de la ville lui amenèrent un fort contingent de militaires et de fonctionnaires allemands. De cette époque, qu'on peut considérer comme faste sur le plan économique, datent le [[temple protestant de Bitche|temple protestant]], la poste, la recette buraliste; la maison du II, rue Teyssier, dont la façade, richement décorée, est marquée du '''Jugendstil'''.
Les casernes, construites au nord, et l'aménagement du [[camp de Bitche]] à quelques kilomètres de la ville lui amenèrent un fort contingent de militaires et de fonctionnaires allemands. De cette époque, qu'on peut considérer comme faste sur le plan économique, datent le [[temple protestant de Bitche|temple protestant]], la poste, la recette buraliste; la maison du II, rue Teyssier, dont la façade, richement décorée, est marquée du '''Jugendstil'''.


Malgré les incertitudes de "l'Entre-deux-guerres", la ville hébergeant une très forte garnison connut une expansion vive qui s'exprima par la construction de l'important [[collège Saint-Augustin de Bitche|collège Saint-Augustin]], de l'école de garçons et d'un ensemble d'immeubles et de villas (quartier de la gare, rue des Vosges, rue Jean-Jacques Kieffer, rue de Sarreguemines).
Malgré les incertitudes de "l'Entre-deux-guerres", la ville hébergeant une très forte garnison connut une expansion vive qui s'exprima par la construction de l'important [[collège Saint-Augustin de Bitche|Collège Saint-Augustin]], de l'école de garçons et d'un ensemble d'immeubles et de villas (quartier de la gare, rue des Vosges, rue Jean-Jacques Kieffer, rue de Sarreguemines).


== Lieux et monuments ==
== Lieux et monuments ==

Version du 31 juillet 2005 à 13:28


Bitche (Bitsch en allemand) est une commune du département de la Moselle, en Lorraine. Bitche est le chef-lieu du Canton de Bitche et du Pays de Bitche. La commune fait partie du Parc naturel régional des Vosges du Nord.

Géographie

La ville de Bitche est située à l'extrême nord-est du département de la Moselle, dans une pittoresque dépression, bordée de collines boisées.

Histoire

La ville, fortifiée par Vauban, fut le siège de bataille pendant la Guerre franco-allemande de 1870.

L'histoire de la ville, indissociable de celle de la forteresse qui la surplombe, présente des particularités qui lui sont propres.

Après la construction du château, qui prit au fil des siècles de l'importance du fait d'avoir été retenu comme résidence des comtes de Deux-Ponts-Bitche, trois agglomérations d'inégale importance se formèrent à ses pieds. La première, appelée Vorgeburg et formée d'une maison-forte avec quelques dépendances, se trouvait dans la partie sud-ouest du glacis. La deuxième, un petit hameau du nom de Rohr appelé plus tard le faubourg, se situait à l'emplacement de l'actuelle rue Saint Sébastien; regroupant essentiellement des manœuvres elle n'arrivera pas à se développer.

Il en sera tout autrement de la troisième agglomération qui s'appelait Kaltenhausen. Implantée, en contre-bas du château, sur la rive droite de la rivière Horn et d'un important étang, elle s'étendait de l'actuelle porte de Strasbourg jusqu'au début de l'actuelle rue du Maréchal Foch. Entourée très tôt d'une muraille, percée de deux portes, elle attira de nombreux commerçants et artisans qui apprécièrent cette sécurité recherchée durant les périodes troubles du Moyen-Âge. Mais cette protection présentait l'inconvénient d'empêcher toute extension du bourg et obligeait ses habitants à utiliser le moindre mètre carré. Le tracé des ruelles, l'étroitesse de certaines maisons trahissent les difficultés que rencontraient les petites cités fortifiées.

Certes, Kaltenhausen ne put échapper à la sauvagerie des Suédois, qui, dépités de n'avoir pu s'emparer du château, le réduisirent en cendres lors de la Guerre de Trente Ans. Rohr devait d'ailleurs subir le même sort. La reconstruction, qui durera des décennies, fut constamment interrompue par les incessants conflits franco-lorrains qui ravagèrent la région.

Tous ces malheurs prendront fin avec la réunion de la ville à la France en 1680. Vauban, chargé de la construction de nouveau château de Bitche, fit entourer Kaltenhausen et Rohr d'une enceinte bastionnée qu'il adossa à la forteresse créant ainsi une véritable place forte qui prit le nom de Bitche. Kaltenhausen et Rohr disparurent de l'appellation officielle; quant à l'agglomération Vorgeburg, elle tomba sous le pic des démolisseurs. Le nouveau complexe ainsi constitué présentait l'avantage d'offrir un espace permettant à la ville de se développer.

De nombreux immigrés de langue française, profitant des facilités accordées par Louis XIV aux nouveaux venus (exemption d'impôts pendant dix ans, fourniture gratuite du bois de charpente), vinrent se fixer à Bitche. Ce flux d'immigration sera stoppé par le Traité de Ryswick (1697) qui obligea la France à rétrocéder la Lorraine à son propriétaire légitime, Léopold Ier de Lorraine. Mais des Tyroliens, des Suisses, des Wurtembergeois, des Luxembourgeois prirent la relève. Les vides entre les constructions se comblèrent de sorte que la rue principale d'un seul tenant traversera la ville d'ouest en est, en forme de demi-lune (de l'actuelle Porte de Strasbourg jusqu'à l'actuelle rue du Bastion.

Lorsque les Français revinrent à Bitche 1738 pour refortifier la cité, une nouvelle étape sera franchie. La ville s'étendra de plus en plus vers le nord-est et verra s'édifier en son sein des maisons bourgeoises et des hôtels, signe d'une prospérité certaine, ainsi que des bâtiments militaires, comme l'hôpital (l'actuel bâtiment Rocca) et des casernes (qui seront détruites après 1945). C'est à cette époque que les Augustins ouvrirent à Bitche le premier collège d'enseignement secondaire d'où sortirent par la suite une forte proportion des notables de la Lorraine germanophone.

La construction de l'église paroissiale Sainte Catherine (1774-1775) sera pour Bitche un évènement marquant. La nouvelle église, très spacieuse, qui remplaçait une petite chapelle datant de 1683 et qui était devenue trop exiguë, fut déclarée mère-église, au détriment de celle de Schorbach dont Kaltenhausen et Rohr furent durant des siècles une simple annexe.

Un immeuble datant de la même époque est l'actuel Hôtel de Ville. Cette construction imposante, dégagée des maisons qui l'entouraient jadis, plusieurs fois judicieusement restaurée, constitue une vitrine avantageuse pour la cité.

Au milieu du siècle suivant, Bitche ayant été classée place forte de première classe (1850), vit sa défense renforcée. On l'entoura d'une nouvelle enceinte et on construisit sur la colline de la Roche-Percée un fortin, le Fort Saint-Sébastien, complété par un camp retranché (terrain de football actuel).

Afin de désenclaver la place et permettre l'acheminement rapide de troupes, la construction de la voie ferrée Sarreguemines-Haguenau fut entreprise (1868-1869).

Tous ces travaux attirèrent une forte main d'ouvre à Bitche dont le commerce local en tira un large bénéfice. Des immeubles bourgeois bordant la rue de Sarreguemines furent les témoins de cette prospérité.

Certes, le long siège, que subira la ville durant la guerre franco-allemande de 1870 avec ses bombardements répétés, l'éprouvèrent fortement: 121 immeubles furent complètement détruits et 184 partiellement. L'annexion forcée (1871-1918), sera caractérisée par une reconstruction très rapide. Comme l'importance stratégique de Bitche était maintenant très réduite, les Allemands décidèrent de raser l'enceinte ainsi que les portes, à l'exception de celle de Strasbourg qui subsiste toujours. L'espace ainsi dégagé permit enfin à la ville de se développer: elle vit très vite sa population augmenter de façon sensible.

Les casernes, construites au nord, et l'aménagement du camp de Bitche à quelques kilomètres de la ville lui amenèrent un fort contingent de militaires et de fonctionnaires allemands. De cette époque, qu'on peut considérer comme faste sur le plan économique, datent le temple protestant, la poste, la recette buraliste; la maison du II, rue Teyssier, dont la façade, richement décorée, est marquée du Jugendstil.

Malgré les incertitudes de "l'Entre-deux-guerres", la ville hébergeant une très forte garnison connut une expansion vive qui s'exprima par la construction de l'important Collège Saint-Augustin, de l'école de garçons et d'un ensemble d'immeubles et de villas (quartier de la gare, rue des Vosges, rue Jean-Jacques Kieffer, rue de Sarreguemines).

Lieux et monuments

Armoiries

Ces armoiries sont : d’argent à une mâcle de sable, gringolée de deux têtes de serpent, celle du chef penchée à dextre, celle de la pointe s’élevant à senestre .

Fichier:Armes bitche.jpg
Armoiries de Bitche

Autrement dit, c’est un écu blanc à un losange noir, ajouré et dont les extrémités sont terminées par deux têtes de serpent adossées, celle du haut tournée vers la droite de l’écu (gauche du spectateur) et celle d’en bas, vers la gauche de l’écu (droite du spectateur). Le serpent présente plusieurs sinuosités, la gueule des deux têtes laisse voir la langue. En 1608, l’écu ne comporte qu’un petit rond blanc, autrement dit, un besant. Ce n’est que dans la Description de la Lorraine de Durival qu’apparaît très nettement le dessin losangé du mâcle. Les échevins de Kaltenhausen scellèrent des armoiries primitives une lettre du 18 décembre 1610.

Ce sont des armes parlantes. Le besan est le symbole du propriétaire de Bitche et de la seigneurie. La mâcle, mot qui vient du latin macula, (maille en losange) représente les plaques de fer de la cotte d’armes du chevalier, c’est à dire du seigneur de Bitche. Quant aux deux têtes de serpent, on peut supposer qu’elles font allusion à l’importance et à la position presque inaccessible de la forteresse. On s’est demandé à tort si le serpent à deux têtes ne représentait pas la forteresse avec la " petite tête " et la " grosse tête ". C’est à la rigueur le plan de la forteresse de Vauban et de Cormontaigne, mais non pas celui de 1676 qui reproduit le château des ducs de Lorraine.

La forteresse résista à l’ennemi en 1793, 1814, 1815 et 1870. Aussi peut-elle inscrire sous l’écu sur une banderole en lettres d’or la devise de Nancy : Qui s’y frotte s’y pique ou la devise particulière : Je mords derrière comme devant. Enfin, la ville de Bitche peut faire figurer en bas des armoiries la Légion d’honneur, reçue le 14 juin 1919 et la croix de guerre 1939-45.

Personnalités liées à la commune