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« Revenu citoyen » : différence entre les versions

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Version du 10 septembre 2008 à 03:06

Le revenu citoyen est un revenu qui serait accordé à tous les individus d'une zone donnée, à partir des recettes issues de l’utilisation des ressources naturelles de cette zone, avec l’idée que ces biens appartiennent équitablement à tous les citoyens (voir bien commun), et qu’ils devraient être répartis entre tous.

Il s’agit donc d’un concept proche de l’allocation universelle, mais qui est n’est pas basé, comme elle, sur la notion de redistribution des revenus ou des richesses.

Le terme de « revenu citoyen » a été utilisé par différents groupes politiques et auteurs pour des notions assez différentes.

Précurseurs de l'idée

Voltaire

Dans son conte L'homme aux quarante écus, Voltaire imagine la valeur locative de l'ensemble des arpents du royaume réparti entre tous ses sujets, et tombe sur la somme de quarante écus. Son héros se débrouille tant bien que mal pour vivre avec cette somme : pauvre, certes, mais libre puisqu'affranchi de tout travail.

Victor Hugo

Victor Hugo va plus loin, dans un de ses discours politiques, en considérant qu'une rente à laquelle aurait droit tout citoyen provient d'un capital implicite créé par le travail des générations précédentes. En conséquence, quiconque serait expulsé du territoire doit pouvoir selon lui, comme le fils prodigue de la parabole, « réclamer sa part d'héritage ». Cette proposition crée de vifs remous y compris chez ses amis républicains.

Les diverses approches théoriques

Le revenu citoyen a été proposé par plusieurs économistes ou écoles de pensée variées, pour des raisons souvent différentes.

Aux États-Unis, l'idée serait apparue dans un essai de Thomas Paine, qui est considéré comme une des plus anciennes propositions de mettre en place un système de sécurité sociale aux États-Unis. Selon lui, « les hommes n'ont pas créé la Terre. C'est la valeur des améliorations uniquement, et non la Terre elle-même, qui doit être la propriété individuelle. Chaque propriétaire doit payer à la communauté un loyer pour le terrain qu'il détient. »

Pour d'autres auteurs, il matérialiserait le fait que le patrimoine commun d'un territoire n'est pas propriété de la collectivité, mais celui inaliénable de ses citoyens, qui doivent en recevoir un « dividende ».

Pour le mouvement altermondialiste, ce type de revenu devrait dépendre non seulement des ressources naturelles, mais aussi de « l’idée que la capacité productive d’une société est le résultat de tout le savoir scientifique et technique accumulé par les générations passées »[réf. nécessaire].

Réalisations pratiques

L'Alaska (un des État des États-Unis) a déjà mis en place un tel revenu, payé par le Fonds Permanent de l'Alaska (Alaska Permanent Fund), qui détient des ressources minières, notamment du pétrole. En 2003, chaque citoyen d'Alaska (incluant les enfants) a reçu une somme d'environ 1000 euros, et 850 euros en 2004. On notera qu'il s'agit d'un territoire peu peuplé et riche en ressources naturelles. En 2007, le montant annuel se monte à 1654 dollars[1].

Un projet de ce type existe au Brésil. Enfin le gouvernement de l'Alberta (État du Canada) va en 2006 verser 400 dollars canadiens à chacun de ses résidents, financés par les licences pétrolières qu'il a accordées.

Voir aussi

Notes et références

Liens internes