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1. ↑ Entretien de Kathleen Evin avec François Kraus le 18 juin 2004.
2. ↑ Entretiens de Kathleen Evin avec François Mitterrand dans les numéros du 4 avril 1977, du 7 novembre 1977 et du 7 novembre 1979.
3. ↑ Entretien de Kathleen Evin avec Rémi Darfeuil en juillet 2004.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 26 juillet 2006 à 19:06

Kathleen Evin est une journaliste française, animatrice d'une émission sur France Inter.

Kathleen Evin est une journaliste française, animatrice d'une émission sur France Inter.

Née en Martinique en 1950, Kathleen Evin est élevée par un officier de marine d’origine bretonne et une mère issue d’une grande famille becquée désargentée. Avec un père dont le passé vichyste n’était pas étranger à l’antigaullisme, elle baigne dans un environnement familial de droite mais sans attachement religieux. Ses études secondaires au lycée catholique renforcent sa fibre anticléricale tandis que sa position de “déclassée[1]” l’ouvre aux questions de racisme, de pauvreté et d’injustice sociale.

Bachelière à seize ans, elle s’installe à Montpellier où elle suit des études de droit et d’histoire de l’art. Abandonnant cette dernière matière au bout d’un an, elle monte à Paris passer sa deuxième année de droit à Assas. Deux ans plus tard, elle intègre l’Institut d'études politiques de Paris en deuxième année tout en continuant son droit. Inscrite à l’UNEF, elle a alors une analyse marxiste classique de la société et une vision légaliste de la prise de pouvoir. Sa socialisation politique est accompagnée par la lecture de la presse de gauche non communiste (Le Nouvel Observateur, Le Monde), d’ouvrages des éditions Maspéro et, dans une moindre mesure, de revues comme la NRF, Projet ou Tel Quel.

Son intérêt pour les luttes du tiers-monde est aussi important et elle prête une grande attention aux efforts d’unification de la gauche non communiste. Si elle vit Mai 68 sans se radicaliser, elle en vient quand même à fréquenter des réunions du P.S.U. sous l’influence de Roland Cayrol, un de ses maîtres de conférences à Science Po. Elle n’en est pas moins rebutée par l’irréalisme des propositions du Parti et elle refuse d’y adhérer. Achevant Science Po en juin 1971 tout en validant un D.E.S. de droit public à la Sorbonne, elle est alors engagée comme secrétaire administrative adjointe du groupe socialiste à l’assemblée nationale.

C'est ainsi qu’elle tisse des liens avec la majeure partie des élus socialistes et tout particulièrement avec Gaston Defferre et François Mitterrand dont elle écrit certains discours. Participant à l’élaboration de projets de lois (avortement, contraception,…), elle collabore à L’Unité et aux groupes des experts du PS Fervente partisane de l’alliance avec le PCF et du Programme commun, elle a alors une sympathie très nette pour le CERES. Mais à la suite des élections législatives de 1973, elle s’en écarte pour ses pratiques internes et ses positions sur l’avortement. En 1974, elle participe à la campagne présidentielle de Mitterrand avec, entre autre, la charge des D.O.M.-T.O.M..

Mais la défaite la lasse de l’activité politique et fait renaître son désir d’être journaliste. Elle sollicite donc Claude Perdriel qui refuse de l’embaucher à L’Obs en raison de son manque d’expérience mais accepte de la recruter à la Presse économique.

En octobre 1975, elle intègre ainsi le groupe Perdriel et dès l’été 1976, elle fait passer des piges dans L’Obs. C'est ainsi qu’en septembre, elle est engagée au service politique. D’abord en charge de la majorité et le centre – elle interview par exemple Olivier Guichard ou Simone Veil –, elle est formée “à la dure” par Georges Mamy avant de suivre le P.S. à partir d’avril 1977. Ses liens avec le premier secrétaire apparaissent alors dans le nombre d’interviews qu’elle obtient de lui[2] ou à travers ceux qu’elle réalise avec certains de ses proches ou alliés politiques (Jacques Attali, Pierre Joxe, Gaston Defferre).

Mais son admiration pour celui qu’elle définit comme « son père en politique »[3] ne l’empêche pas de porter un intérêt à un Michel Rocard qui incarne pour elle la relève appelée à lui succéder. C'est donc avec un préjugé favorable qu’elle se lance dans l’écriture d’une biographie de l’ancien leader du P.S.U.. Mais déçue par l’homme au fur et à mesure de son enquête, elle publie en 1979 un livre (Michel Rocard ou l’art du possible, J.C. Simoën) dont le ton nettement critique tient sans doute à des sources orales hostiles. Vendu à 8 000 exemplaires, il suscite la déception de Jean Daniel et de Franz-Olivier Giesbert mais surtout de Rocard qui rompt avec elle à cette occasion.

Luttant constamment contre le désir de la direction de faire du journal le porte-voix des critiques envers Mitterrand, le fonctionnement du Parti socialiste, le contenu du Programme commun ou l’alliance avec le P.C.F., elle s’oppose à la publicité faite à Michel Rocard après les élections législatives de mars 1978. Un an et demi plus tard, l’arrivée du mauroyiste Thierry Pfister n’arrange pas sa position au sein d’un service dont les responsables qui partageaient ses positions (Georges Mamy, Irène Allier) sont évincés. Mais, à la fin de la campagne présidentielle de mai 1981, elle n’hésite pas, en pleine conférence, à s’opposer à François Furet sur la question de l’alliance avec le P.C..

Après les élections législatives de mars 1978, elle traite aussi de sujets comme la discrimination sexuelle au travail qui lui vaut d’interviewer la syndicaliste C.F.D.T. Jeannette Laot (12 juin 1978). A partir de l’été 1979, si elle traite aussi un peu des médias –notamment des radios – mais surtout des questions des D.O.M.-T.O.M., des immigrés et de l’extrême droite. Ne cachant pas sa fibre anticolonialiste, elle en vient par exemple à voir dans la Nouvelle-Calédonie une “Rhodésie à la Française ”. De même, sa sensibilité aux questions de racisme et de droits de l'homme ressort dans l’intérêt qu’elle porte aux immigrés et la critique qu’elle fait de l’attitude du P.C.F. sur cette question . Mais la victoire de la gauche prime parmi ses préoccupations et le 11 mai 1981, elle est avec Marcelle Padovani la seule invitée du journal au petit déjeuner rue de Bièvres.

Avec la reprise en main de L’Obs par Claude Perdriel en 1985, elle s’engage dans la résistance à une nouvelle formule qui réduit la place accordée à la politique. Ainsi, elle est membre du bureau de la société des rédacteurs et tente de s’opposer aux réformes en cours. Le départ de Georges Mamy et d’Irène Allier l’a convint de partir à son tour et, en 1986, elle quitte l’hebdomadaire pour collaborer à un journal (Le Matin) à ligne plus mitterrandienne. Après une année passée au Matin (1986-1987), elle passe six mois au chômage avant de participer à la campagne présidentielle de 1988 comme attachée aux relations de Mitterrand avec la presse. Elle vit ensuite de piges pour des quotidiens (La Tribune, France-Soir) et des hebdomadaires puis à France Inter.

Animatrice de L'humeur vagabonde sur France Inter, elle est divorcée de Nicolas Brimo, journaliste au Canard enchaîné

Notes

  1. ↑ Entretien de Kathleen Evin avec François Kraus le 18 juin 2004.
  2. ↑ Entretiens de Kathleen Evin avec François Mitterrand dans les numéros du 4 avril 1977, du 7 novembre 1977 et du 7 novembre 1979.
  3. ↑ Entretien de Kathleen Evin avec Rémi Darfeuil en juillet 2004.

Bibliographie