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Qatar

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État du Qatar

(ar) دولة قطر

(ar) Dawlat Qaṭar

Drapeau
Drapeau du Qatar
Blason
Emblème du Qatar
Devise Aucune
Hymne As Salam al Amiri
Description de l'image QAT orthographic.svg.
Administration
Forme de l'État Monarchie absolue de droit divin
Émir Tamim ben Hamad Al Thani
Premier ministre Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al Thani
Langues officielles Arabe
Capitale Doha

25° 18′ N, 51° 31′ E

Géographie
Plus grande ville Doha
Superficie totale 11 586 km2
(classé 162e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +3
Histoire
Entité précédente
Indépendance Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Qatarien, Qatari, Qatariote, Katarien, Katari ou Katariote
Population totale (2015) 2 463 460[1] hab.
(classé 154e)
Densité 185 hab./km2
Économie
PIB (PPA) par hab. (2013) 145 894 $[2] (1er)
Monnaie Riyal qatarien (QAR)
Divers
Code ISO 3166-1 QAT, QA
Domaine Internet .qa
Indicatif téléphonique +974

Le Qatar ou le Katar[3] (en arabe : Qaṭar, قطر), en forme longue État du Qatar (en arabe : Dawlat Qaṭar, دولة قطر), est un petit émirat du Moyen-Orient d'une superficie de 11 586 km2. Le Qatar est situé sur une petite péninsule s'avançant dans le golfe Persique et reliée à la péninsule Arabique au sud, où elle a une frontière terrestre avec l'Arabie saoudite. Sa capitale est Doha, ou Ad-Dawha. La langue officielle est l'arabe, et la monnaie le riyal qatarien.

Le Qatar est le quatrième producteur de gaz naturel du monde après les États-Unis, la Russie et l'Iran[4] ; il est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Le pays est aussi un producteur de pétrole, mais de taille moyenne, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il est membre associé de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis le 13 octobre 2012 sans être passé par le statut d'observateur[5].

Histoire

Le Qatar est l'un des nombreux et récents émirats de la péninsule Arabique.

Après avoir été dominé par les Perses pendant des milliers d'années, puis plus récemment par Bahreïn, les Ottomans ou encore les Britanniques, le Qatar devient un État indépendant le . À la différence de la plupart des émirats voisins, le Qatar a refusé de devenir un membre des Émirats arabes unis ou de l'Arabie saoudite.

Portugais et Ottomans

Malgré un climat aride et difficile, le Qatar a toujours connu une présence humaine durant des milliers d'années. Cette présence est le fait de plusieurs tribus nomades ou sur les côtes avec de petits villages de pêche. Les tribus se sont longtemps combattues pour les terres les plus riches, formant et cassant ainsi des coalitions entre elles.

Les Portugais occupent le détroit d'Ormuz, puis Mascate et Bahreïn. En 1517, ils prennent le Qatar et imposent leurs contrôles maritimes et commerciaux dans le Golfe. En 1538, le Qatar a été rattaché à l'Empire ottoman, rattachement qui a duré pendant quatre siècles[6].

Les Ottomans n'imposent pas la langue turque aux habitants, cette langue restant le seul apanage de l'administration. Au cours du XVIIe siècle, le pays est marqué par de violentes rivalités entre les tribus désirant contrôler le territoire. Les conflits entre tribus se poursuivent jusqu'au début du XIXe siècle, quand les Britanniques décident d’intervenir[7].

Protectorat britannique

Les Britanniques considèrent tout d'abord le Qatar et le golfe Persique comme une position intermédiaire stratégique pour leurs intérêts coloniaux en Inde, mais la découverte de pétrole et d'hydrocarbures cent ans plus tard change cette vision.

Pendant le XIXe siècle, période de développement des entreprises britanniques, la famille Al Khalifa règne sur la péninsule qatarienne et l'île de Bahreïn. Bien que le Qatar soit une possession légale, des contestations naissent, le long du littoral oriental dans les villages de pêche de Doha et d'Al Wakrah, envers la domination des Bahreïniens Al Khalifa.

En 1867, les Al Khalifa lancent une offensive massive contre les rebelles qatariens en envoyant une force navale à Wakrah. Malgré le succès de l'opération, l'agression bahreïnie viole un traité de 1820 entre le Royaume-Uni et les Bahreïniens. La réponse diplomatique britannique ne se fait pas attendre, le colonel Lewis Pelly, responsable du protectorat, commence des pourparlers avec un responsable du Qatar. Ces pourparlers aboutissent à une séparation tacite du statut du Qatar d'avec celui de Bahreïn. L'homme choisi pour négocier avec le colonel Pelly est un entrepreneur respecté et un résidant de longue date de Doha : Muhammed Ben Thani. La famille Al Thani a jusqu'alors été relativement inactive dans la politique du Golfe, mais cet événement lui assure l'ascendant sur le Qatar en tant que famille régnante, une dynastie toujours en place à ce jour.

Indépendance

La Seconde Guerre mondiale remet en cause l'emprise des Britanniques sur leur Empire, particulièrement quand l'Inde devient indépendante en 1947. L'incitation à un retrait semblable des émirats du Golfe s’accélère pendant les années 1950, et les Britanniques accueillent bien la déclaration d'indépendance du Koweït en 1961.

Sept ans plus tard, ils annoncent officiellement qu’ils se désengagent (politiquement, mais pas économiquement) du Golfe dans un délai de trois ans. Le Qatar, Bahreïn et sept autres États forment une fédération. Néanmoins, des conflits régionaux amènent le Qatar à déclarer son indépendance vis-à-vis de la coalition qui devient les Émirats arabes unis. 1971 marque la naissance du Qatar comme État souverain, qui devient membre de l'Organisation des Nations unies.

De 1995 à 2013, le Qatar est dirigé par l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani, qui a pris les commandes du pays en renversant son père Khalifa bin Hamad Al Thani, alors que celui-ci était en vacances en Suisse (qui vécut en exil en France puis en Italie jusqu’à son retour au Qatar en 2004).

Sous l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani, le Qatar semble enregistrer des réformes sociales (droits des femmes) et politiques ; le nouvel émir apparaît comme plus libéral que son père. Il dote aussi le pays d'une nouvelle constitution, et il crée Al-Jazira, la CNN arabe, qui est pour beaucoup dans la notoriété du pays.

En 2004, un attentat tue Zelimkhan Iandarbiev, le président de Tchétchénie, exilé au Qatar. En 2005, un attentat-suicide visant un petit théâtre à Doha tue un ressortissant britannique, professeur d'anglais et de théâtre. Cet événement choque le pays, qui n'avait jamais auparavant connu d’acte terroriste. En 2009, les autorités qataries refusent d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, en visite officielle dans le pays, malgré un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide. Le 2 décembre 2010, le Qatar est désigné pour organiser la Coupe du monde de football 2022, et, le 27 janvier 2011, il est désigné pour organiser le Championnat du monde de handball masculin 2015.

Politique

Politique intérieure

Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar depuis 2013.

Le gouvernement qatari garde un certain nombre de restrictions sur la liberté d'expression et les mouvements pour l'égalité.

Au Qatar, la famille souveraine Al Thani (آل ثاني) continue à détenir seule le pouvoir à la suite de la déclaration d'indépendance du pays en 1971. L'émir, qui est le chef de l'État, gère le Qatar en s'appuyant sur sa famille.

En 1970, la base des lois du Qatar institutionnalise les coutumes locales enracinées dans l'héritage conservateur wahhabite (son influence a diminué aujourd'hui) du Qatar, conférant à l'émir un très grand pouvoir. Le maintien des traditions de consultation, gérées par consensus, et du droit du citoyen de faire appel personnellement à l'émir, influencent le rôle de l'émir. L'émir, tandis qu'il n'est soumis à aucun individu, ne peut violer la charia (la loi islamique) et, en pratique, doit prendre en compte les opinions des dirigeants notables et de l'autorité religieuse. Le Conseil consultatif, un groupe aux membres désignés qui assiste l'émir dans l'élaboration de nouvelles politiques, institutionnalise la position de ces genres de groupes d'influences. Aucun parti politique n'existe dans le pays.

En , le Premier ministre, Khalifa bin Hamad Al Thani, destitue son cousin, l'émir Ahmad ben Ali Al Thani, et assume tous les pouvoirs. Les membres importants de la famille Al-Thani soutiennent sa décision, exécutée sans aucune violence ni signe d'agitation politique.

Le , le Premier ministre, Hamad bin Khalifa Al Thani, destitue son père, l'émir Khalifa, sans violence[8], et s’est fixé pour objectif la visibilité du Qatar sur la scène régionale et, autant que possible, internationale[9]. L'émir Hamad et son père se réconcilient en 1996, mais le souverain renversé ne revient au pays qu'en 2004 après avoir séjourné en France puis en Italie. La liberté de la presse s'est étendue, et la station de télévision Al Jazeera située au Qatar, a acquis une réputation unique en tant que source libre et non-censurée de l'information dans les pays arabes. En 1999, les premières élections pour un Conseil communal sont organisées, candidature pour tous les adultes, femmes comprises, et en avril 2003 le pays se dote d'une constitution, dont la rédaction a duré quatre ans. Sa principale nouveauté : l'institution d'un Majlis Al-Choura (conseil consultatif) dont trente des quarante-cinq membres seront élus au suffrage universel direct, les quinze autres étant nommés par l'émir (article 77). La première élection de ce Parlement a eu lieu en 2004. La nouvelle Constitution n'autorise pas pour autant la formation de partis politiques. L'un des articles les plus novateurs est celui qui garantit la liberté de culte, sans la restreindre aux religions monothéistes dites « du Livre »[10]. Lors de la guerre contre l'Irak, le pays a servi de base à l’état-major américain (Commandement central américain de Tampa, Floride, CENTCOM, responsable des opérations de guerre en Irak)[8].

Le , est signé, avec les États-Unis, un accord de coopération militaire relatif à l’utilisation de la base aérienne d’Al-Eideïd par les forces américaines[9]. En 2011, le Qatar a envoyé ses avions Mirage combattre les forces libyennes du colonel Kadhafi aux côtés des troupes occidentales, il a quitté le terrain de la médiation pour celui de l'action.

Après avoir progressivement préparé sa succession pendant deux ans en l’impliquant dans les dossiers les plus importants, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, de santé fragile, abdique le 25 juin 2013 en faveur de son fils Tamim ben Hamad Al Thani qui devient, à 33 ans, le plus jeune chef d'État du monde arabe[11].

Politique extérieure

En 2011, le Qatar soutient les révolutions du Printemps arabe[12]. En Syrie, en Égypte, en Libye et en Tunisie, il appuie principalement les mouvements liés aux Frères musulmans[12],[13],[14],[15]. Ce soutien provoque cependant de fortes tensions avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, très hostiles à la confrérie[12],[13],[14],[15].

En Syrie, le Qatar, allié du régime syrien, ne bascule en faveur de l'opposition qu'au bout de plusieurs semaines[16],[17]. Comme dans d'autres pays, il appuie ouvertement les Frères musulmans[12]. Il finance de nombreux groupes rebelles, ainsi que la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR)[12]. Cependant les Qataris sont écartés de la CNFOR en 2013, après l'élection d'Ahmad Jarba, soutenu par les Saoudiens[12]. En septembre 2014, le Qatar rejoint la coalition internationale contre l'État islamique.

Le Qatar est régulièrement accusé d'être l'une des principales sources financières du terrorisme islamique[18]. Il est accusé de soutenir des groupes comme l'État islamique ou le al-Qaïda, ce qu'il nie vigoureusement[12],[19]. Ces accusations sont formulées par ses rivaux : l'Iran[20], l'ancien Premier ministre irakien et proche allié de l'Iran Nouri al-Maliki[21] et les Émirats arabes unis — qui, selon Ignace Dalle et Wladimir Glasman, financeraient une campagne de communication pour accuser les Qataris de soutenir des groupes terroristes[12]. Ce soutien au terrorisme est devenu, selon l'ambassadeur du Qatar à Paris, un « présupposé communément admis » au sein du débat sur l'extrémisme en Europe[18]. Des groupes djihadistes bénéficient de soutiens financiers venus d'acteurs privés, activités au sujet desquelles, le Département d'État des États-Unis accuse le pays de vigilance « inexistante »[22] ou, pour Les Échos de « fermer les yeux »[18].

Selon Pierre-Jean Luizard, historien et chercheur au CNRS : « L'Etat qatari ne soutient pas plus le terrorisme que l'Etat saoudien : aucun des deux ne le fait de façon directe. Beaucoup de fonds privés venus d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis financent l'Etat islamique. Ce n'est pas le cas au Qatar, qui ne veut pas gâcher sa course économique par des compromissions qui risqueraient de le voir accusé de complicité de terrorisme. Mais il est vrai que la Qatar a accueilli des prédicateurs salafistes, et ceux-ci diffusent dans le pays un discours djihadiste contre lequel l'Etat qatari ne fait rien, devenant ainsi la base arrière de beaucoup de prédicateurs salafistes »[23].

Lors de la Deuxième guerre civile libyenne, le Qatar soutient le gouvernement de Tripoli, dominé par les Frères musulmans, et finance la coalition militaire Fajr Libya[24],[25].

En Égypte, le Qatar soutient Mohamed Morsi et condamne le coup d'État mené par l'armée qui porte le maréchal Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir[26],[13].

Le 19 décembre 2014, le Qatar signe un accord de défense avec la Turquie[12].

Le 4 mars 2014, David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor, chargé du combat contre le financement du terrorisme, a révélé que le Qatar, pourtant un allié américain de longue date, finance depuis de nombreuses années le Hamas[27],[28].

Selon un article paru dans La Pravda (organe proche du pouvoir) en novembre 2015, le président russe Vladimir Poutine n’exclurait pas de recourir à une intervention militaire contre l'Arabie saoudite et le Qatar qu’il accuse de servir de base arrière pour les groupes islamistes armés dont ils financent les activités. Pour la Russie, l’Arabie Saoudite et le Qatar représentent une menace pour sa sécurité et seules des frappes directes contre ces groupes dans ces deux monarchies du Golfe pourraient stopper la déferlante de Daech et des autres mouvements terroristes de même obédience. Aussi, la Russie s’acheminerait vers un élargissement du champ d’action de son armée de l’air en visant la matrice même du terrorisme islamiste, au cœur des deux pays qui en sont les principaux bailleurs de fonds depuis les années 1980. Si aucun lien direct n’est prouvé entre les régimes saoudien et qatari avec Daech, les experts s’accordent à dire que des institutions « indépendantes » dans ces deux richissimes monarchies du Golfe concourent, depuis plusieurs années déjà, au renforcement des groupes islamistes armés en Irak, en Syrie, en Libye et dans la région Sahel. La décision de mener des frappes aériennes hors de Syrie serait intervenue, selon le quotidien russe, ensuite d'un énième attentat qui a ciblé un avion civil battant pavillon russe en Égypte. Et ce, en application de l’article 51 de la Charte des Nations unies qui considère comme « droit naturel » la « légitime défense »[29].

En 2017, une crise diplomatique secoue les pays du Golfe après des propos conciliants attribués à l'émir du Qatar envers l'Iran, le Hamas et le Hezbollah[30],[31],[32],[33],[34],[14],[15]. Bien que l'émir Tamim ben Hamad Al Thani ait démenti avoir formulé de telles déclarations, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, Bahreïn, le gouvernement yéménite d'Abdrabbo Mansour Hadi, le gouvernement libyen de Tobrouk, la Mauritanie, les Maldives, les Comores et l'île Maurice annoncent à partir du 5 juin 2017 la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, en l'accusant de soutenir pêle-mêle « les Houthis, [...] les Frères musulmans, Daech et Al-Qaïda »[31],[32],[33],[35],[36],[37],[14],[15]. Le Qatar est exclu de la coalition qui mène alors l'« Opération Restaurer l'espoir » au Yémen[31],[33]. Il est également mis sous quarantaine avec la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes[32],[15]. Plusieurs compagnies aériennes (Etihad, Emirates, flydubai et Air Arabia, ainsi que la Saudia et Gulf Air (Bahreïn)) suspendent leurs vols en direction du Qatar[38]. L'Arabie saoudite annonce la fermeture des bureaux de la chaine Al Jazeera de Riyad[39].

Droits de l'homme

La situation des droits de l'homme au Qatar est une préoccupation importante de plusieurs organisations non gouvernementales, bien que des améliorations significatives aient été enregistrées depuis que Sheikh Hamad s'est emparé du pouvoir, au milieu des années 1990. Sous son gouvernement, l'émirat a connu une période de rapide libéralisation et de modernisation, tout en conservant néanmoins son identité islamique. Entre autres choses, le Qatar est connu pour être le premier pays des États arabes du golfe Persique à donner aux femmes le droit de vote[40],[41]. La possibilité pour les femmes d'occuper des postes qualifiés s'est également accrue, y compris celle de briguer et de tenir des mandats électifs.

Cependant, la situation de la très nombreuse population de travailleurs migrants est très préoccupante. Selon Human Rights Watch, en juin 2012, des centaines de milliers de travailleurs migrants, pour la plupart en provenance d'Asie du Sud et employés au Qatar sur des chantiers de construction, courent le risque d'une grave exploitation et de maltraitance, au point que l'on peut parfois parler de travaux forcés[42] ou d'esclavage[43]. Les fortes réactions suscitées dans le monde par les morts sur les chantiers de la Coupe du monde de football de 2022 et la crainte que les conditions de travail sur ces chantiers n'occasionnent la mort de plus de 4 000 travailleurs étrangers avant même le début de la Coupe du monde[43] ont amené le gouvernement du Qatar à promettre une nouvelle législation qui abolirait le système de « parrainage », le kafala, au cœur des problèmes constatés. En 2016, en dépit des promesses du Qatar d'améliorer les conditions de vie des travailleurs migrants, la présence de travail forcé, de violences, les « logements insalubres et étroits » demeurent prépondérants[44],[45].

Pour ce qui est du droit de la nationalité, le Qatar veille particulièrement à ne pas permettre aux travailleurs immigrés d'obtenir la nationalité qatarienne. Les enfants eux-mêmes n'acquièrent pas la nationalité qatarienne lorsqu'ils naissent au Qatar, même si leur mère est elle-même qatarienne. La peine de mort reste en vigueur, ainsi que les punitions corporelles, notamment la flagellation.

La liberté d'expression a subi une atteinte grave avec la condamnation à la prison à vie du poète qatarien Mohammed al-Ajami du fait des critiques qu'il avait formulées contre le gouvernement du Qatar lors de la Conférence de Doha, en 2012[46]. Une certaine liberté de culte est admise en faveur des travailleurs étrangers et des touristes, à condition que la pratique de leur religion reste discrète et s'abstienne de tout signe extérieur lié à cette religion.

Dans le domaine de la vie privée, la charia interdisant toute relation sexuelle hors mariage, les relations extraconjugales sont interdites, et l'homosexualité peut être punie de mort au Qatar[47].

Subdivisions administratives

Provinces du Qatar depuis 2004

Depuis 2004 le Qatar comprend sept subdivisions appelées baladiyat (arabe : بلدية baladiyah, pluriel بلديات baladiyat) :

Subdivisions (baladiyat) Superficie Population
Madinat ash Shamal 902 km2 5 400
Al Khawr 1 551 km2 193 983
Umm Salal 470 km2 31 975
Al Daayen 236 km2 43 176
Al Rayyan 893 km2 272 583
Ad Dawhah 132 km2 796 947
Al Wakrah 777 km2 31 009

Géographie

Carte du Qatar

Le Qatar est une presqu'île de 11 586 km2 située sur la rive sud du golfe Persique. Il est limitrophe de l’Arabie saoudite au sud et est bordé par le golfe de Bahreïn à l'ouest, il partage une frontière maritime avec Bahreïn au nord-ouest. Le pays s'étend sur 160 km de longueur et 80 km dans sa plus grande largeur. Ses 563 km de côtes furent jusqu'au XXe siècle la source de ses principales richesses, tirées de la pêche et des huîtres perlières.

La majeure partie de la péninsule qatarienne est une plaine stérile recouverte de sable. Au sud-est se trouve Khawr al Udayd ou « la mer intérieure ». Le pays est plat, son point culminant, situé dans le Jebel Dukhan, ne dépassant guère 90 m. C’est dans ce secteur que l’on trouve les principaux gisements terrestres de pétrole du Qatar, alors que les gisements de gaz naturel sont en mer, au nord-ouest de la péninsule.

Le climat du Qatar est désertique, chaud en été et très doux en hiver. Pendant l’été, les températures varient de 40 °C à 50 °C. Les averses hivernales sont minimes et la pluviométrie n’excède pas 75,2 mm par an. La végétation du Qatar est typique d’un tel climat : maigre, éparse, constituée de quelques broussailles épineuses et de quelques arbres d’espèces peu variées (parmi lesquelles prédominent les palmiers…). Les pluies d’hiver et de printemps viennent chaque année reverdir le désert, mais seulement pendant quelques semaines.

Doha, la capitale du Qatar, est aussi sa principale ville. Elle concentre la moitié de la population qatarienne et la quasi-totalité des infrastructures hôtelières et sportives du pays, et abrite le Palais royal (Diwan Emiri).

En 1986, un contentieux régional est ravivé lorsque les forces qatariennes occupent l'îlot de Fecht el-Dibel, également revendiqué par Bahreïn ; il est finalement apaisé par les termes d'un accord de paix. La découverte de gisements pétroliers, au début des années 1990, est le prétexte à de nouveaux différends territoriaux concernant la région de Zubarah et les îles Hawar situées à l'ouest du pays. Le règlement proposé par la Cour internationale de justice en mars 2001 déclare[48] :

  1. à l'unanimité que le Qatar dispose de la souveraineté sur Zubarah,
  2. dit par douze voix contre cinq que Bahreïn a souveraineté sur les îles Hawar,
  3. rappelle à l'unanimité que les navires du Qatar jouissent dans la mer territoriale de Bahreïn séparant les îles Hawar des autres îles bahreïnies du droit de passage inoffensif consacré par le droit international coutumier,
  4. dit par treize voix contre quatre que le Qatar a souveraineté sur l'île de Janan, y compris Hadd Janan,
  5. dit par douze voix contre cinq que Bahreïn a souveraineté sur l'île de Qit'at Jaradah,
  6. dit à l'unanimité que le haut-fond découvrant de Fasht ad Dibal relève de la souveraineté du Qatar.

Le règlement est accepté par les deux pays et le Qatar déclare fériés les deux jours suivant la proclamation de la décision.

Environnement

Le Qatar est en 2012, le pays rejetant le plus de CO2 par habitant dans l'atmosphère[49], cela s'explique par la conjonction d'une consommation par habitant supérieure à celle des pays développés et l'extraction d'hydrocarbures.

En 2012, le pays a accueilli deux rencontres internationales sur le thème de l’environnement et du développement durable : le troisième sommet qatarien sur les énergies alternatives[50] et le sommet 2012 sur le climat sous l'égide des Nations unies[51].

Économie

L'unité monétaire est le riyal qatarien, divisible en 100 dirhams.

Le taux de croissance annuel était de 6,2 % en 2012[52].

Jusqu'en 2014 le Qatar possède la croissance économique la plus vive de la région du Golfe grâce aux renchérissements des cours du pétrole mais aussi depuis quelques années à la mise en place de son programme gazier mais l'économie du pays reste très dépendante du pétrole qui représentait en 2014 plus de 66 % de ses revenus. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de 127 $ fin 2014 à 30 $ en janvier 2016[53], a mis le budget 2015 en déficit, le budget 2016 étant prévu en déficit de 12,77 milliards $[54].

Avant que l’on y découvre du pétrole, le Qatar était essentiellement une région de pêche et de culture de perles. Après l’arrivée de la perle japonaise sur le marché mondial dans les années 1920 et 1930, l’industrie de la perle au Qatar stagne du fait de cette nouvelle concurrence. C'est la découverte du pétrole dans les années 1940, qui va complètement transformer l'économie du pays. Les ressources principales du Qatar proviennent maintenant des exportations de pétrole et de gaz naturel. À fin 2013, les réserves de pétrole du pays sont estimées à 25,1 milliards de barils (2,6 milliards de tonnes), soit 1,5 % des réserves prouvées mondiales[4], ce qui le classe parmi les vingt premières puissances pétrolières de la planète, juste devant la Chine et le Brésil. Le Qatar détient actuellement les troisièmes réserves de gaz (24 700 milliards de mètres cubes soit 13,3 % des réserves prouvées mondiales à fin 2013)[4] après l’Iran et la Russie. Il est le quatrième producteur loin derrière les États-Unis et la Russie et à peu près au même niveau que l'Iran et le Canada[4].

Le pays accueille la première bourse des matières énergétiques du Moyen-Orient, Energy City. La ville s'étendra sur 2 km2 et accueillera les bureaux des sociétés du secteur, ainsi qu’une myriade de services : laboratoires, banques, assurances, centres de formations, hôtels pour un coût de construction global de 2,6 milliards de dollars[55]. La dépendance à l’égard du gaz et, dans une moindre mesure, du pétrole, a incité les autorités qatariennes à s’orienter vers une diversification de l’économie. Elles entendent ainsi développer le tourisme et se confronter à la concurrence de Dubaï[9], notamment avec la construction de The Pearl, un archipel artificiel dédié au tourisme. Le Qatar est par ailleurs le premier émetteur mondial de CO2 par habitant, avec une émission par habitant trois fois supérieure à celle des États-Unis. Le PIB par habitant du Qatar est l'un des plus élevés du monde. Au PIB nominal, le Qatar, avec un PIB estimé à 173 milliards en 2012, est cependant très loin derrière les dix grandes puissances que sont (dans l'ordre) les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, le Brésil, la Russie, l'Inde, et l'Italie. Il est également derrière des moyennes puissances comme la Colombie, l'Argentine, le Nigéria, l'Indonésie ou l'Afrique du Sud. De ce fait, le Qatar n'est classé que 50e au rang des puissances économiques.

L'économie du Qatar dépend en grande partie d'une importante main-d'œuvre étrangère travaillant principalement dans le secteur de la construction. Le PIB du Qatar a plus que triplé en cinq ans, atteignant le chiffre de 173 milliards de dollars en 2013. En outre, le pays génère de très confortables excédents financiers, ce qui lui permet de lancer de grands programmes industriels. Les hydrocarbures emploient 38 % de la population et génèrent 60 % du PIB, le secteur des services (tourisme, construction) emploie quant à lui 59 % de la population[56].

Doha, capitale du Qatar.

À côté du pétrole et du gaz, l’agriculture, l’élevage et la pêche, ressources traditionnelles du Qatar, sont également à l’ordre du jour, grâce à l’implantation de fermes expérimentales de l’État. La pêche, quant à elle, satisfait à 90 % la demande locale. Défendant cependant le principe de la libre entreprise, il encourage l’investissement privé par certaines incitations fiscales comme la suppression d’impôt sur le revenu des personnes physiques. Quant aux sociétés étrangères, elles sont imposées de 5 % à 35 % sur les bénéfices qu’elles réalisent sur place, encore que nombre d’entre elles fassent exception à la règle, soit parce qu’elles sont des coentreprises, soit parce qu’elles sont sous contrat avec l’État[57].

Le PIB par habitant atteint, selon le FMI, 78 260 $ en 2009[réf. nécessaire]. Sur 1,7 million d'habitants estimés en avril 2010, plus de 350 000 sont des Népalais (selon l'ambassade, en 2011), formant la deuxième communauté d'expatriés après les Indiens[58]. L'immense majorité n'est pas ou peu qualifiée et 61 % d'entre eux gagnent entre 114 et 152  par mois[58].

En moins d'une génération, l'émirat a connu un enrichissement sans précédent, notamment grâce à un homme : Hamad ben Khalifa Al Thani[réf. nécessaire]. Au pouvoir de 1995 à 2013, l'émir a fait de cette péninsule l'un des États les plus prospères du monde. Gratte-ciel, centres commerciaux, hôtels, lotissements chics, villas luxueuses, universités, musées… La capitale, Doha, a triplé en superficie depuis la fin des années 1990, et n'en finit pas de grignoter le désert. Aujourd'hui (2012), elle accueille à elle seule la moitié de la population.

Qatar Airways est l'une des quatre compagnies aériennes mondiales classées 5 étoiles Skytrax et élue meilleure compagnie aérienne au monde en 2011, 2012 et 2015[59].

En ce qui concerne la population active, 69 % travaille dans le secteur des services, 28 % dans l’industrie et 3 % dans l’agriculture. L'agriculture réalise uniquement 1 % du PNB. Malgré d'importants investissements, principalement dans le système d'irrigation, le pays n'est pas autosuffisant[60].

Le premier client du Qatar est de loin le Japon. Les fournisseurs sont plus diversifiés : Japon, Royaume-Uni, France, États-Unis et Allemagne. Le pays est doté d'un réseau routier assez développé, de 1 230 km de routes et 418 km d'autoroutes. Il possède un aéroport international à Doha, agrandi et rénové à l'occasion des Jeux asiatiques de 2006. La capitale, Doha, et Umm Saïd (pour les industries pétrolières) sont les deux ports importants du pays.

Le taux de chômage du Qatar est presque nul puisqu'il avoisine les 0,5 % en 2012.

Transports

Démographie

Selon l'institut national de statistiques, la population du Qatar est estimée à 2 463 460 habitants au 30 novembre 2015[1]. La densité de population est de 185 habitants au kilomètre carré. La majorité de la population est concentrée dans la capitale, Doha ; Al Rayyan est la deuxième ville du pays ; ces deux villes concentrent environ 80 % de la population[61]. Les habitants du Qatar se nomment les Qatariens et Qatariennes[62],[63], les Qataris et Qataries (selon une variante acceptée par la commission de terminologie de l'ONU[64],[63]) ou les Qatariotes[65] (ou encore les Katariens et Katariennes, les Kataris et Kataries ou les Katariotes (formes précédentes déclinées avec un K d’après la variante orthographique « Katar »[66]).

L'arabe sert comme langue officielle mais l'anglais est largement utilisé. Lors du recensement de 2010, la population totale était de 1 699 435 personnes[67], 20 % de celle-ci est composée de nationaux, les 80 % restant sont des expatriés. Le Qatar est une véritable mosaïque culturelle, du fait de l'important poids des étrangers. L'industrie pétrochimique attirant des gens du monde entier, la population du Qatar est composée à 65 % d'ouvriers immigrés. La plupart des immigrants proviennent du sous-continent indien et des proches pays arabes qui ne sont pas riches en pétrole.

En raison de la grande quantité d'expatriés, majoritairement masculins, le Qatar a l'une des plus grosses différences de ratio entre les sexes dans le monde, avec environ 3 hommes pour une femme[68]. Ceci vaut également mais de façon moindre dans les autres pays arabes du Golfe Persique.

Langues

Il existe au Qatar une triglossie dans la reconnaissance de la langue officielle au niveau institutionnel, celle-ci comprenant : l'arabe littéraire, l'arabe dialectal qatarien et la langue des signes qatarienne.

L'anglais est fréquemment usité dans les rapports commerciaux. Non seulement il a tendance à s'imposer comme une langue véhiculaire entre les différentes communautés culturelles qui composent le pays, mais également à devenir une langue de communication privilégiée pour l'importante diaspora d'expatriés que compte le pays. Face à ce tout-à-l'anglais en nette expansion[69], le gouvernement qatarien a mis en œuvre des mesures ayant pour but la revalorisation de l'utilisation de la langue arabe dans le pays.

Le Qatar est un membre associé de l'Organisation internationale de la Francophonie avec 1/10 de sa population qui parle le français.

En 2012[70], notamment pour des raisons de proximité géopolitique avec l'Afrique francophone[5], le Qatar a adhéré à l'Organisation internationale de la francophonie en tant que membre associé, bravant ainsi la règle qui nécessite d'être d'abord reconnu comme membre observateur avant de pouvoir accéder au statut de membre associé. Une position que l'Organisation a justifiée à l'époque par le nombre non négligeable de francophones dans le pays : 200 000 expatriés parleraient ainsi français, soit le dixième de la population qatarienne[71]. Toutefois, il semblerait que le Qatar ait rapidement perdu intérêt dans l'Organisation et trois ans plus tard le pays risquait l'expulsion pour non-paiement de sa cotisation annuelle.[72]

Conséquence de la mosaïque multiculturelle du pays, de nombreuses autres langues y sont parlées telles que : l'hindi, l'ourdou, le tamoul, le népalais ou encore le tagalog[73].

Obédience religieuse

L'islam d'obédience wahhabite (lui-même issu de l'islam sunnite hanbalite), est la religion d'État du Qatar. En dehors de l'Arabie saoudite, le seul autre pays « dont la population indigène est wahhabite et qui adhère à la croyance wahhabite », est la petite monarchie du Golfe du Qatar [74],[75], dont la version du wahhabisme est nettement moins stricte. Contrairement à l'Arabie saoudite, le Qatar a apporté des changements significatifs dans les années 1990. Les femmes sont désormais autorisées à conduire et voyager de façon indépendante ; les non-musulmans sont autorisés à consommer de l'alcool et du porc. Le pays parraine un festival de cinéma, a des « musées d'art de classe mondiale », abrite la chaîne d'informations Al Jazeera, accueillera la Coupe du monde de football de 2022, et n'a pas d'autre force religieuse que les politiques de moralité publique. Des qataris attribuent son interprétation différente de l'Islam à l'absence d'une classe cléricale indigène et à l'autonomie de la bureaucratie (vis-à-vis de l'autorité des affaires religieuses, des dotations, du Grand Mufti), et au fait que les dirigeants qataris ne tirent pas leur légitimité d'une telle classe[75],[76].

En revanche, il y a des fidèles d'autres religions, notamment des chrétiens, parmi les nombreux travailleurs étrangers.

Selon le recensement de 2004, 77,5 % de la population est musulmane, 9 % sont hindouistes, 8,5 % sont chrétiens et 5 % sont adeptes d'autres religions[77].

La plupart des Qataris sunnites sont wahhabites : 46,87% de l'ensemble des Qataris[78].

Culture

L’islam est la religion officielle de l’État du Qatar. On y compte plus de mille mosquées. La majorité des Qatariens sont des musulmans sunnites. Les Qatariens n'imposent pas un habit spécial aux étrangers. La langue officielle du Qatar est l’arabe, mais l'anglais est la deuxième langue officielle du pays, et il est parlé couramment. D'autres langues comme le persan, l'urdu et certaines langues orientales y sont parlées.

L'Ardha est la danse traditionnelle du pays ; elle est effectuée par l'émir lors des évènements majeurs, comme le jour de l'indépendance ou le jour de l'aïd. Les chanteurs qatariens sont peu nombreux, et peu connus dans le monde arabe, à part Ali abdel Sattar, mais ce dernier n'est apprécié que par les habitants du Golfe. Le plat traditionnel qatarien est à base de riz et d’épices : le majbouss.

Le Qatar comporte aussi une francophonie qui se manifeste dans des festivités annuelles, sur un site internet[79] et grâce à une station de radio. Doha compte également un Institut français.

Le Qatar investit également beaucoup dans la culture en général – la salle de cinéma numérique du Royal Monceau à Paris, par exemple – et en particulier dans les arts plastiques arabes : peinture, sculpture, photographie… Son premier musée d'art moderne et contemporain, le MATHAF, ouvre ses portes en décembre 2010. Il existe également, à Doha, un musée des Arts Islamiques, construit sur la baie, selon une architecture moderne ; il rassemble de nombreuses œuvres, poteries, etc. du monde arabe.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
3 septembre Fête de l'indépendance عيد الإستقلال
18 décembre accession au trône de la famille Al Thani
Aid el-fitr عيد الفطر La date dépend du calendrier musulman (fête de deux jours marquant la fin du Ramadan)
Aid el-edha عيد الإضحى La date dépend du calendrier musulman (fête qui marque la période du hadj, ou pèlerinage à La Mecque)

Mode de vie

Le Qatar demeure une société patriarcale où l'homme décide de tout. Ainsi, dans certaines familles, les femmes ne sont pas encore autorisées à sortir seules. Les mariages restent souvent arrangés. Quant à la mixité, elle est loin d'être la norme : à l'université du Qatar par exemple, filles et garçons étudient sur deux campus séparés. Ces règles sont si profondément ancrées que beaucoup de jeunes y adhèrent[80].

Médias

La salle de presse d'Al Jazeera English à Doha

Certains journaux qatariens sont rédigés en arabe Al-Raya, Al-Sharq et Al-Watan et d'autres sont en anglais Gulf Times (version anglaise de Al-Raya) et The Peninsula (version anglaise de Al-Sharq). La première chaîne de télévision qatarienne, Qatar Television, a été lancée en 1970. Après quatre ans en noir et blanc, les retransmissions en couleur ont commencé en 1974. Une deuxième chaîne, principalement en anglais, a été inaugurée en 1982 et diffuse un hebdomadaire en français le lundi (vers 18 h 45). La chaîne de télévision Al Jazeera, première chaîne d’informations en continu du monde arabe, est basée à Doha et est entièrement financée par l’État du Qatar[réf. nécessaire]. Elle est diffusée via satellite et regardée par près de quarante-cinq millions d’arabophones dans le monde. Le président du Conseil d’administration d’Al Jazeera est un membre de la famille royale[7]. Présente dans trente-cinq pays, la chaine de télévision Al Jazeera s'est imposée comme un véritable outil d'influence médiatique et diplomatique. Elle a permis de faire connaître le Qatar au reste du monde. Elle a aussi offert à l'émir une légitimité sans précédent, pour se positionner dans les négociations internationales. Ainsi, depuis 2007, peu de discussions géopolitiques ont lieu sans que le Qatar soit présent. Au point que l'émir est désormais surnommé le « Kissinger arabe »[81]. La presse écrite de l’Émirat jouit par ailleurs d’une relative liberté de ton par rapport aux autres pays arabes.

Éducation

L'enseignement au Qatar est gratuit et obligatoire à la fois pour les enfants qatariens et pour ceux des travailleurs immigrés [réf. nécessaire]. Au cours des dernières années, le Qatar a donné une grande importance à l'éducation. Au même titre que les services de soins de santé gratuits pour tous les citoyens, chaque enfant a droit à l'éducation gratuite à partir de la garderie jusqu'à la fin du collège. Chaque communauté du pays a une école qui suit le programme de son pays d'origine. Le pays a une université, l'université du Qatar, et un certain nombre d'institutions permettant la poursuite d'études supérieures. De plus, avec le support de la Fondation du Qatar, des universités américaines réputées ont ouvert des campus dans la Cité de l'éducation. Celles-ci incluent l'université Carnegie-Mellon, l'université de Georgetown, l'université Texas A&M, l'université Commonwealth de Virginie, le collège médical Weill de l'université Cornell, l'University College London et HEC. En 2004, le Qatar a établi le Parc des Sciences et Technologies du Qatar dans la Cité de l'éducation pour relier ces universités avec l'industrie.

En novembre 2002, l'émir Hamad bin Khalifa Al Thani a créé, par le décret numéro 37, le Conseil d'Éducation Suprême, qui inclut, parmi les membres de sa famille, la femme de l'émir, Sheikha Mozah bint Nasser Al Missned, Ambassadrice de l'UNESCO pour l'éducation de base et l'enseignement supérieur[82], et qui a pour but de superviser la réforme complète du système de l'enseignement public au Qatar[83]. Le Conseil dirige et contrôle l'éducation pour tout âge, à partir du préscolaire jusqu'au niveau universitaire, incluant la réforme initiative de l'Éducation pour une Nouvelle Ère. Des écoles indépendantes financées par l'État ont été créées au cours des années qui ont suivi la création du Conseil. Ces établissements scolaires seront guidés par de nouveaux programmes d'enseignement en arabe, en anglais, en mathématiques et en sciences. En 2005, 3,3 % du PIB du Qatar était consacré aux dépenses d'éducation[84].

Art et musées

Le musée d'art islamique de Doha est le plus grand musée de Doha, devant le Musée national du Qatar. Il dispose d’une collection d’œuvres d’art islamique datant des VIIe au XIXe siècles.

Sport

En 1977 la fédération d'athlétisme engage comme entraîneur l'ancien décathlonien belge Freddy Herbrand qui deviendra ensuite directeur technique et travaille au Qatar pendant trente-trois ans[85].

Aux Jeux olympiques d'été, le Qatar a remporté quatre médailles de bronze. Aux Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone, une médaille de bronze au 1 500 m hommes avec Mohamed Ahmed Sulaiman. Aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney, Said Saif Asaad a fini 3e en haltérophilie hommes, plus de 105 kg. Enfin aux Jeux olympiques d'été de 2012 à Londres, Nasser Al-Attiyah a pris la 3e place au tir (skeet) et Mutaz Essa Barshim celle du saut en hauteur. Dans le but de se faire connaître dans le monde, le pays utilise le sport pour accueillir des évènements importants et des sportifs célèbres. La Fédération qatarienne est reconnue par le CIO depuis 1980. Le pays accueille chaque année le tournoi de tennis de Doha, ainsi que l'Open du Qatar ITTF au tennis de table. Le pays a accueilli les jeux asiatiques en , le troisième événement sportif mondial, après la Coupe du monde et les Jeux olympiques. Dans ce but, le stade Khalifa à Doha a été agrandi, un ensemble de complexes sportifs a été construit tout autour recouvrant une surface de 130 hectares. Le Campus ASPIRE, académie sportive du Qatar à la pointe de la modernité, représente l’un des édifices centraux de ce complexe. Pour son inauguration, Maradona, Pelé et Hicham El Guerrouj ont été invités[86]. Le pays a lancé une politique pour naturaliser des sportifs de haut niveau. Le Qatar a même remporté une médaille d’or aux championnats du monde d’athlétisme de Paris d’août 2003, en fait grâce à un ex-Kényan, Stephen Cherono, qui venait d’être naturalisé et rebaptisé Saif Said Shaheen en échange d’un salaire à vie. Le Qatar propose même à des footballeurs qui n’auraient pas été sélectionnés dans leur pays la nationalité qatarienne afin de qualifier l’Émirat pour la Coupe du monde 2006, mais la Fédération internationale de football (FIFA) a mis un veto à un tel projet[8].

En 2005, Tracy Edwards a reçu 55 millions d’euros pour baptiser son bateau Qatar-2006 (ex-Club Med). Quarante millions d’euros ont été injectés dans le championnat de football, où Gabriel Batistuta, Frank Lebœuf, Stefan Effenberg et Josep Guardiola gagnent entre 100 000 et 200 000 euros par mois. Le pays accueille également le tour du Qatar depuis 2002, qui est organisé par les organisateurs du tour du France ainsi qu'une étape du Moto GP depuis 2004. Le Qatar était candidat à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2020.

Le 27 janvier 2011, l'IHF désigne le Qatar pour organiser le Championnat du monde de handball masculin 2015[87]. Pour cette 24e édition des championnats du monde, le Qatar constitue une équipe composée essentiellement de joueurs naturalisés les dernières années. Le Qatar est le premier pays non-européen à atteindre la finale et finit médaillé d’argent, avec de nombreux joueurs naturalisés, en perdant le dernier match contre la France sur le score de 22 buts à 25.

La FIFA a décidé le 2 décembre 2010 qu'il serait le pays hôte de la coupe du monde de football en 2022 (les autres candidats étaient les États-Unis, le Japon, l'Australie et la Corée du Sud). Ainsi, le Qatar sera le premier pays arabe à organiser un des deux plus grands évènements sportifs du monde avec les Jeux olympiques. La coupe du monde de football de 2022 va avoir un impact énorme sur la société. Quatre milliards d'euros seront investis, des milliers d'hôtels créés, des centaines de routes construites. Neuf stades de football sortiront de terre ; trois autres seront agrandis. Des dizaines de milliers de travailleurs seront sans doute embauchés ; pour quelques centaines d'euros, ils bâtiront la vitrine du pays[81].

Le Qatar est également très impliqué dans le sport équestre et hippique. Il s'y élève des Pur Sangs et des Pur-sang arabes réputés[88]. Le souverain investit beaucoup, à travers des achats de haras et de chevaux de valeur, ou encore le sponsoring du prix de l'arc de triomphe[89]. L'endurance est, de loin, le sport équestre le plus pratiqué[88]. L'arrivée du Qatar sur la scène équestre et hippique internationale s'accompagne aussi de controverses, en raison d'affaires de dopage et de chevaux morts d'épuisement après les épreuves[90],[91],[92].

En novembre 2014, le Qatar obtient l'organisation des championnats du monde d'athlétisme 2019[réf. souhaitée].

Codes

Le Qatar a pour codes :

Notes et références

  1. a et b (en)Qatar Statistics Authority – Population structure
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées FMI
  3. Katar est une variante orthographique admise par différents dictionnaires comme Le Petit Robert des noms propres (édition 2014) (ISBN 978-2-321-00235-2) ; cette variante orthographique tend à disparaître sous l’influence de la forme Qatar, d’un usage quasi exclusif en anglais.
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Annexes

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Bibliographie

Ouvrage

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  • Qatar, Nabil Ennasri, Deboeck, collection Monde arabe / Monde musulman dirigée par Mathieu Guidère, 2013
  • Qatar : les secrets du coffre-fort, Georges Malbrunot, Christian Chesnot, Michel Lafon, 2013
  • Le Vilain Petit Qatar, Nicolas Beau, Jacques-Marie Bourget, Fayard, 2013
  • Le PSG, le Qatar et l'argent : l'enquête interdite, Arnaud Hermant, Gilles Verdez, Du Moment, 2013
  • Qatar : les nouveaux maîtres du jeu, collectif, Demopolis, 2013
  • Le Qatar aujourd'hui, Mehdi Lazar, Michalon Eds, 2013
  • Le Qatar. Géopolitique d'un émirat à l'ambition dévorante, Nabil Ennasri, Armand Colin, 2013
  • Qatar. Une Education City, Mehdi Lazar, l'Harmattan, 2012
  • L'Essentiel d'un marché au Qatar, collectif, Ubifrance, 2010
  • Mirages et cheiks en blanc. La face cachée du Qatar, coffre-fort de l'Occident, Robert Ménard, Thierry Steiner, Du Moment, 2009
  • Monarchies du Golfe, Rémy Leveau, Frédéric Charillon (dir.), La Documentation française, 2005

Presse

  • Jobs, salaires: le nouvel eldorado des français?, émission Capital sur M6, diffusée le 20 mars 2011.
  • « Les secrets du plus gros investisseur du monde : La stratégie et les pépites du Qatar », Challenges,‎ , p. 52 à 63 (ISSN 0751-4417)
  • « Le Qatar, nouvelle puissance mondiale ? », Le Point,‎
  • « La diplomatie à géométrie variable du Qatar », Slate,‎
  • « Qatar : une politique d’influence entre conjoncture favorable et fondamentaux géographiques », Diploweb,‎
  • « Qatar : quelle stratégie régionale ? De l’influence à la puissance », Diploweb,‎

Articles connexes

Liens externes