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Taux d'intérêt négatif

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Les taux d'intérêt nominaux — et pas uniquement réels — peuvent être négatifs.

Exemples historiques

Deux cas sont bien connus :

Ce phénomène a eu une incidence sur les dépôts des particuliers souvent étrangers rémunérés traditionnellement chaque trimestre, avec une marge pour la banque absolue de l'ordre de 1 à 2 % dès que les taux monétaires sont devenus inférieurs à la marge. La Confédération suisse a dû en toute hâte légaliser ce prélèvement car il était trop tard pour modifier les programmes informatiques lorsque l'on s'est inquiété de cette dérive d'une rémunération négative !

  • sur le marché du repo, c’est-à-dire le marché monétaire gagé par des titres, de nombreuses valeurs mobilières se traitent ou se sont traitées, pour des périodes parfois très longues, avec des taux d'intérêt négatifs, pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de points de base.

Dans le premier cas, c'est le mécanisme des swaps de change qui était la cause ponctuelle du déséquilibre. Dans le deuxième, il s'agit de l'obligation règlementaire de livrer des titres.

Exemples récents

  • Entre 2002 et 2005, les taux d'intérêts payés par les banques à la FED étaient selon les chiffres officiels négatifs entrainant par conséquent une ruée sur l'offre des crédits de la part des banques. La remontée brutale du taux d'intérêt imposé par la réserve fédérale pourrait expliquer en grande partie la crise des subprimes de 2008.
  • En 2009, la banque centrale suédoise a imposé un taux d'intérêt négatif sur ses dépôts, escomptant ainsi contraindre les banques à prêter leurs fonds aux entreprises[1].
  • En 2012, l'État français a placé près de 6 milliards d'euros d'obligations à trois et six mois à des taux d'intérêts négatifs — respectivement - 0,005 % et - 0,006 %[2].
  • En février 2015, l'hebdomadaire économique français Challenges révèle que le groupe agroalimentaire suisse Nestlé profite des « politiques monétaires ultra-expansionnistes » des banques centrales européenne, anglaise et japonaise pour emprunter sur les marchés financiers à des taux négatifs, de l'ordre de -0,008 %[3] [4].

Justification théorique élémentaire

  • L'opinion traditionnelle selon laquelle, pour échapper à des taux d'intérêt négatifs, il suffirait de thésauriser des espèces, est en fait fausse. La thésaurisation a un coût : les espèces peuvent être volées, disparaître dans un incendie, une inondation, etc. Ce coût, négligeable pour les petits montants en liquide, ne l'est certainement pas pour des sommes importantes : c'est celui de l'assurance et donc du montant de la prime de x % par an qu'un assureur exigera pour garantir le remplacement éventuel du liquide. Les taux d'intérêt peuvent donc être, même dans une situation d'équilibre, négatifs jusqu'à ce x %. Enfin, n'oublions pas que le métier bancaire doit, au Moyen Âge, son origine à l'insécurité de la thésaurisation et du transport d'espèces. Cela se concrétise dans les frais bancaires. Par ailleurs, une somme thésaurisée se voit dévaluée chaque année à hauteur de l'inflation.
  • En tant que personne physique, les dépôts à la banque sont garantis par l’État jusqu’à une certaine somme. En France, si une banque fait faillite, l’État garantit les dépôts jusqu’à 100 000 euros. Ainsi un particulier disposant de 10 millions d’euros sur son compte en banque et dont la banque fait faillite, ne récupère que 100 000 euros. Certains investisseurs souhaitent donc minimiser le risque de perte, en plaçant leur argent dans un endroit présentant un risque le plus proche possible de zéro, comme en Allemagne en janvier 2012 ou en France en juillet de la même année.

Notes et références