La Vie Ouvrière
La Nouvelle Vie ouvrière | |
La Vie ouvrière | |
Pays | France |
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Périodicité | Tous les mois |
Format | 20 x 29 |
Genre | presse syndicale |
Prix au numéro | 3 € |
Fondateur | Pierre Monatte |
Date de fondation | 5 octobre 1909 |
Éditeur | CGT |
Ville d’édition | Montreuil |
Directeur de publication | Agnès Naton |
Rédacteur en chef | Véronique Lopez |
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La Nouvelle Vie ouvrière (NVO) est le magazine que la Confédération générale du travail (CGT) publie en France à destination des syndiqués, des salariés et plus largement de tous les publics intéressés par le syndicalisme et le monde du travail. Il prend la suite de La Vie ouvrière.
Née modestement en 1909, la « revue bi-mensuelle » (comme elle se sous-titre alors) la Vie ouvrière, créée par un militant syndicaliste révolutionnaire hors norme, Pierre Monatte se perpétue plus d’un siècle après sa création, non sans changement. Elle doit cette longévité à l’organisation syndicale dont elle a été longtemps l’organe officiel[1], la CGT.
La Vie ouvrière
Fondée en 1909 par un groupe de syndicalistes animé par Pierre Monatte, Alphonse Merrheim et Alfred Rosmer. Directeur de 1922 à 1960 : Gaston Monmousseau. Responsable de la rédaction pendant l’occupation hitlérienne : Benoît Frachon.
C’est ainsi que se présentait la Vie ouvrière au lecteur assez curieux pour lire l’ours présentant le journal. Ce recours à l’histoire est fréquent dans le mouvement ouvrier, et singulièrement à la CGT. Pour la seule Vie ouvrière, tous les anniversaires décennaux sont célébrés par des numéros spéciaux ou par l’édition de livres. L’édition livresque a été un des faits marquants du soixante-dixième millésime en 1979. Il en est de même en 2009[2] pour le centenaire. La « collection » du journal, au sens d’inventaire des parutions, est jalonnée de numéros spéciaux d’auto-célébration. Ils permettent aux militants de revivifier une mémoire malmenée par les luttes quotidiennes. Pour l’observateur ils sont un élément pour aborder une histoire de ce journal[3].
Octobre 1909-août 1914
Lorsque Pierre Monatte publie le premier numéro de la revue bi-mensuelle la Vie ouvrière[4], il est adhérent à la CGT[5] mais sa revue n’est en rien un organe officiel[6]. Âgé de 28 ans, issu de l’anarchisme, devenu syndicaliste révolutionnaire, il veut en toute liberté produire des analyses et des articles pour aider le syndicalisme à sortir d’une crise où il le juge englué. Insatisfait de la phrase révolutionnariste outrancière volontiers pratiquée, semeuse d’illusions et d’échecs[7], il l’est tout autant de la posture réformiste, fossoyeuse de toute transformation sociale. Le titre de la revue[8] ne fait cependant pas mystère de la filiation qu’il revendique. Il reprend celui d’un livre publié en 1900 par Fernand Pelloutier (La vie ouvrière en France), figure marquante de l’anarcho-syndicalisme[9] et organisateur du mouvement des Bourses du travail. la Vie ouvrière est austère, constituée d’articles pleine-page, sans illustration, mais au rythme de deux numéros par mois, Monatte poursuit jusqu’à la Première Guerre mondiale la parution de sa revue qui ne touche, par abonnement, qu’un nombre restreint mais croissant de lecteurs. De 550 au début 1910, ceux-ci sont 1 600 en mars 1911, 1 750 fin 1912, et 3 000 au début de l’an 1914. Ces chiffres bruts, livrés par la VO elle-même[10], comparés aux quelque 350 000 syndiqués à la CGT, semblent dérisoires. Mais la force de Monatte et de la jeune revue consiste en un réseau d’influence que traduit dès l’origine le « noyau » des collaborateurs et amis[11]. Si Pierre Monatte est pour beaucoup dans la création du journal, il n’est pas seul à tenter l’aventure. Au sommaire du premier numéro on trouve rien moins que l’ancien secrétaire général de la CGT, Victor Griffuelhes. Le « noyau » est constitué de vieux (James Guillaume, militant anarchiste puis socialiste suisse est âgé de 63 ans en 1909) et de jeunes, tous sont des militants dans un secteur professionnel différent où plusieurs ont des responsabilités syndicales.
Les hommes du « noyau » de la Vie ouvrière
- Pierre Monatte, 28 ans.
- James Guillaume, 63 ans.
- Alphonse Merrheim, 38 ans en 1909, ami de Monatte et de Griffuelhes, est secrétaire de la fédération des Métaux, qui vient de réaliser son unité[12].
- Alfred Rosmer, 32 ans, syndicaliste-révolutionnaire sans responsabilité syndicale, est en contact avec les milieux théâtraux qui s’intéressent à l’éducation populaire et qui se reconnaissent dans le Théatre du Peuple défendu par l’écrivain Romain Rolland[13]
- Victor Griffuelhes, 35 ans abandonne le secrétariat général de la CGT en 1909, mais reste l’un des « ténors » de la Confédération, dont il va diriger en 1911 le quotidien La Bataille syndicaliste.
- Charles Delzant, 35 ans, est un des leaders de l’anarcho-syndicalisme, secrétaire général de la fédération des verriers depuis sa création en 1902[14].
- Léon Clément, 29 ans, trésorier de la fédération CGT du Bâtiment[15]
- Georges Dumoulin, 32 ans, leader syndical des Mineurs du Pas-de-Calais, animateur des grèves de Courrières de 1906, est en 1910 trésorier-adjoint de la CGT[16]
- Jules Lapierre, 36 ans, métallurgiste, est depuis 1904 secrétaire général de l’Union départementale des syndicats CGT de Seine-et-Oise, département circum-parisien où le syndicalisme est particulièrement fort dans la métallurgie, le Bâtiment et les carrières de sables ou de pierre[17]. En 1912 il entre au Secrétariat confédéral de la CGT.
- Charles Voirin, syndicaliste et socialiste, secrétaire de la fédération des Cuirs-et-Peaux d’où est issu également Griffuelhes, est un des orateurs fréquents des meetings CGT.
- Achille Picart, 31 ans en 1909, dessinateur industriel est un militant en ascension de responsabilités dans la fédération CGT du Bâtiment.
- Pierre Dumas, 34 ans, tailleur d’habits, secrétaire de la Fédération de l’Habillement est en 1910 membre du Secrétariat confédéral de la CGT[18]
- Le plus jeune en 1909 ne figure plus dans le « noyau » de 1914. Louis Thomas, 25 ans, connu sous le nom de Maurice Harmel, commis des Postes et télégraphes, révoqué lors des grèves postales de mai 1909 est à mentionner car, selon le témoignage de Pierre Monatte[19] c’est sur sa proposition qu’est adopté ...le titre la Vie ouvrière.
- En 1913, Marcel Martinet, jeune poète (il est âgé de 26 ans) rejoint le « noyau » [20]
Il est aisé de remarquer l’absence de femme parmi ces militants. Cela vaut pour la Confédération générale du travail, comme pour la presse syndicale. Historienne et sociologue, Madeleine Guilbert dans un ouvrage pionnier[21] a fait l’inventaire des articles paru dans la Vie ouvriére entre 1909 et 1914, et ayant trait aux luttes des femmes ouvrières[22] Pour 116 numéros parus jusqu’en 1914, 20 seulement contiennent au moins un article évoquant le travail des femmes. Une institutrice syndiquée de Saône-et-Loire, Marie Guillot[23] écrit en 1913 une lettre publiée en article[24] où elle remarque : « ça manque de femmes à la Vie ouvrière ! »
1914-1922
Le 20 juillet 1914[25] parait le numéro 116 de la Vie ouvrière. Le 2 août, la guerre est déclarée ; le 4 août, alors que Jean Jaurès est enterré, la plupart des auteurs des discours antimilitaristes de Congrès se rallient à l’« Union sacrée » pour la guerre. Les deux premiers responsables de la CGT, Léon Jouhaux et Georges Yvetot sont de ceux-là. Victor Griffuelhes l’est également. Indigné, Pierre Monatte démissionne du Comité confédéral de la CGT pour marquer son désaccord. Alphonse Merrheim est dès septembre 1914 le seul opposant syndical notable. Mais la Vie ouvrière cesse sa parution, faute d’hommes pour la produire.
Le titre réapparait à partir du 1er novembre 1915 sous forme de lettres aux abonnés de la Vie ouvrière. Alfred Rosmer, Marcel Martinet en sont responsables jusqu’en 1917. Ce n’est que le 30 avril 1919 que la Vie ouvrière parait de nouveau au grand jour. Un nouveau "noyau" se constitue. Pierre Monatte, Alfred Rosmer, Marcel Martinet, Marcel Hasfeld, sont rejoints par Gaston Monmousseau et Henri Sirolle, cheminots, Fernand Loriot, instituteur, Raymond Péricat, ouvrier du Bâtiment, Joseph Cartier, ouvrier monteur en fer, et Louise Saumonneau, ouvrière de la confection[26]Cette équipe, majoritairement renouvelée, évolue dans un contexte bien différent de celui d’avant-guerre. Pour tous le syndicalisme révolutionnaire, mouvement de libération sociale de la classe ouvrière par elle-même, autonome des partis politiques et du parlement, est incarné depuis la fin de l’année 1917 par la révolution en Russie. Ils voient dans les « soviets » une préfiguration d’un nouveau pouvoir ouvrier.
La Vie ouvrière prend le rythme d’une parution hebdomadaire, grand format, affiche à partir de janvier 1920 l’emblème de la faucille et du marteau et adopte en octobre 1920 une manchette explicite : « Tribune syndicaliste révolutionnaire, internationaliste »[27]. Porte parole de la minorité « révolutionnaire » au sein de la CGT, elle suit celle-ci à la Confédération générale du travail unitaire. Pierre Monatte resté à la CGT, cherche un successeur, et le trouve en la personne de Gaston Monmousseau. Celui-ci va demeurer directeur de la Vie ouvrière jusqu’en 1960.
1922-1940
Un nouveau comité de rédaction est mis en place en 1922. Il comprend sept membres[28] :
- Gaston Monmousseau, cheminot révoqué pour grève, est âgé de 39 ans en 1922. Secrétaire de l’Union des syndicats de la Seine en 1920, leader de la CGTU à partir de 1923, anarcho syndicaliste, puis adhérent (1925) puis membre de la direction du Parti communiste français à partir de 1926, député communiste en 1936, et ...directeur de La Vie ouvrière durant trente-huit ans. Moustaches blanches, pipe aux lèvres, il personnifie le journal à l’apogée du mouvement syndical en France, qui coïncide à l’apogée de la CGT. Chroniqueur il signe « Jean Brécot » des papiers où le prolétariat urbain révolutionnaire a le même bon-sens que la petite paysannerie parcellaire, où plongeaient les racines de l’auteur[29]
- Julien Racamond, 37 ans, ancien ouvrier boulanger, a le même parcours politique que Gaston Monmousseau, mais en 1936 il lui est préféré pour siéger au Bureau confédéral de la CGT réunifiée.
- Jean-Louis Bisch, 43 ans, ouvrier métallurgiste de la Seine au syndicat de la Voiture-avion, issu du courant anarchiste[30]
- Pierre Sémard, 35 ans, secrétaire général de la fédération CGT des chemins de fer, personnage majeur du communisme français jusqu’en 1939.
- Édouard Dudilieux, 41 ans, ouvrier imprimeur, dirigeant syndical de l’imprimerie-typographie parisienne depuis 1909, adhérant au PCF en 1925 avec Monmousseau et Racamond, dirigeant de la CGTU jusqu’en 1929.
- Raoul Audin, 29 ans, facteur aux PTT à Paris, administration où il est militant syndical.
- Maurice Chambelland, benjamin de la rédaction, à l’âge de 21 ans, secrétaire de rédaction.
Jusqu’en 1936, La Vie ouvrière est "la voix" de la CGTU, et la rédaction s’aligne sur le courant majoritaire au sein de celle-ci. C’est ainsi qu’en 1923, Maurice Chambelland est exclu du comité de rédaction pour avoir exprimé des critiques sur la politique préconisée par le Parti communiste en matière syndicale[31] Mais le journal ne devient "officiellement" l’ Organe officiel de la CGTU qu’au début de l’année 1935[32]. Dès juin 1932 reprenant une des vocations initiales du journal, des collaborateurs nouveaux tiennent rubrique dans le journal, ayant un caractère technique et social pour mieux armer les militants dans leur argumentation. Parmi ces nouveaux venus, les avocats Georges Pitard, pour le décryptage des lois sociales, et Paul Vienney pour le Droit du travail, le philosophe Georges Politzer, spécialisé dans l’Économie. Des rubriques nouvelles également concernent la médecine du travail, les Assurances sociales, les questions prud’homales, le droit des chômeurs[33]. En 1936, la réunification syndicale, très fortement défendue par le journal depuis 1934, transforme le journal en un Hebdomadaire syndical, porte voix des "ex-unitaires". C’est un magazine, aux rubriques variées. Le tirage qui en mai 1936 est de 12 000 exemplaires (en format "tabloïd" depuis 1935) atteint en avril 1937 les 230 000 exemplaires[34], ce qui est à la mesure de l’afflux d’adhérents à la CGT. Les pages culturelles s’élargissent et accueillent les critiques d’art Georges Besson et Élie Faure), le cinéaste (Jean Renoir), le sociologue Georges Friedmann, l’écrivain Romain Rolland, entre autres.
Le 21 septembre 1939 La Vie ouvrière, qui a adopté la ligne suivie par le Parti communiste parait avec une première page à moitié blanche du fait de la censure[35]. C’est le dernier numéro légal avant août 1944. L’interdiction du PCF le 26 septembre 1939, entraîne celle des publications considérées dans son orbite. La CGT exclut pour sa part ceux qui ex-unitaires n’ont pas rompus avec les communistes. En janvier 1940, celui qui a été le rédacteur en chef du journal entre 1929 et 1939, Albert Clément, se voit confier la parution clandestine de celui-ci[36]. Six mois plus tard Clément participe aux négociations visant à la reparution de titres de la presse communiste. Arrêté, puis libéré, rédacteur du Cri du peuple, un journal prônant la collaboration avec les nazis, considéré comme traître ayant livré des noms à la police, il est assassiné en juin 1942.
À cette date, paraissant clandestinement La Vie ouvrière, sous l’autorité de Benoît Frachon, en est à son numéro 90[37].
(article en cours)
Des collaborations de qualité
À partir de 1920, devenu un hebdomadaire syndicaliste à destination d’un large lectorat, la Vie ouvrière recours à l’illustration, sans doute plus efficace, au premier abord, que certains articles, et bon moyen d’aérer la mise en page. Deux moyens s’imposent durant une longue période. Le dessin de presse et la photographie. Le recours aux graphiques statistiques est plus fréquent avec l’informatisation du traitement des données. Ainsi l’ouvrage paru pour le centième anniversaire de la NVO, renvoie l’image d’un journal fortement illustré, y compris en page une. Quand la formule « magazine » se généralise, après 1960, la photographie servie par de grands noms, quelques fois le photomontage, concurrencent le dessin satirique sans le détrôner. La célèbre VO impôts privilégie aussi le dessin satirique, tant à la une qu’en corps d’articles[38]
Du côté des dessinateurs
La liste de ceux d’entre eux qui ont servi l’organe syndical est longue[39]Le très exhaustif Dico Solo recense 45 noms (y compris Solo lui-même) jusqu’en 1993. Certains d’entre eux ont fourni une production abondante.
- Jules Grandjouan travaille pour la Vie ouvrière jusqu’en 1929 et bénéficie de la une pour des illustrations pleine page, souvent accompagnées de ses propres mots-d’ordre messianiques. En avril 1924 par exemple[40], dans la perspective du Premier mai il légende son dessin : Par la porte et par la fenêtre le prolétariat prendra le pouvoir. Il récidive en avril 1925[41] : Par la porte de l’Unité sortira une force ouvrière irrésistible.
Jusqu’en 1939, parmi d’autres on remarque[42] G.des Champs, Raoul Cabrol, René Dubosc, Essé (de l’AEAR) ?, Max Lingner.
À partir de 1944 ce sont (liste non exhaustive) les signatures de Max Lingner avant son retour en RDA, Boris Taslitsky, René Escaro, Georges Bec, Jean-Pierre Chabrol, Donga, Mittelberg, puis après 1968 Jacques Kamb, auteur de nombreuses unes, Deran, Jean Effel, Jean-Pierre Brizemur, Loïc Faujour, Gilbert Flores, Jean Hin, Philippe Honoré.
Et côté photographes
En 1969, lors du soixantième anniversaire de sa publication, Serge Zeyons, alors responsable du service « culture » de la Vie ouvrière, réunit quelques-uns des photographes dont le journal a publié des photographies de reportages[43]. Il semble intéressant de procéder à un listage de ces photographes, dont il est souvent oublié cette facette de leur activité[44]
- Robert Doisneau
- Janine Niepce
- Gérald Bloncourt
- Marcel Delius
- Louis Lucchesi
- Jean-Claude Seine
- Georges Azenstarck
Annexes
La têtière du journal en une
L’évolution de la une est à l’aune de l’évolution du mouvement syndical et d’une de ses composantes :
- octobre 1909 : la Vie ouvrière, revue bi-mensuelle
- novembre 1915 : Lettre aux abonnés de la Vie Ouvrière
- avril 1919 : la Vie Ouvrière, tribune syndicaliste-révolutionnaire internationaliste[45]
- janvier 1920 : la Vie ouvrière avec le « logo » faucille et marteau.
- 4 janvier 1935 : la Vie ouvrière, organe officiel de la CGTU, avec deux logos : celui de l’ISR (Internationale syndicale rouge) , et celui des deux mains croisées de la CGT « Bien-être et liberté »[46]
- 1936 : la Vie ouvrière, hebdomadaire syndical
- 1944 : la Vie ouvrière, paraît tous les jeudi
- 1950 : la Vie ouvrière Ne combat que les ennemis de la CGT, défend les salariés et la démocratie[47]
- 1952 : la Vie ouvrière, journal officiel de la CGT
- 1959 : La Vie ouvrière, l’hebdomadaire de la CGT[48]Assorti des initiales VO, il reste invariant jusqu’en 1993
- 1993 : l’hebdo de l’actualité sociale, la Vie Ouvrière-CGT.
actuellement : NVO La Nouvelle Vie Ouvrière la magazine de la CGT.
Les directeurs de la Vie ouvrière, L’hebdo, la vie ouvrière, la Nouvelle vie ouvrière
À l’exception de Pierre Monatte, tous font partie au moment de leur exercice du Bureau confédéral de la CGT.
- 1909 : Pierre Monatte
- 1921 : Gaston Monmousseau
- 1940 : Benoît Frachon
- 1944 : Gaston Monmousseau
- 1960 : Henri Krasucki
- 1982 : Louis Viannet
- 1992 : François Duteil
- 1999 : Alain Guinot
- 2010 : Agnès Naton
Les rédacteurs en chef depuis 1944
- 1944-1946 : Paul Delanoue[49]
- 1946-1951 : Fernand Leriche[50]
- 1951-1955 : Édouard Storace
- 1955-1956 : Fernand Leriche
- 1957-1978 : Robert Telliez
- 1979-1985 : Roger Guibert
- 1986-1991 : Jean-Claude Poitou
- 1992-2000 : Elyane Bressol
- 2000-2006 : Jean-Philippe Martinez (rédacteur en chef) et Jean-François Jousselin (directeur des rédactions). En 2007, Jean-Philippe Martinez, deviendra le 1er rédacteur en chef d’ensemble le mensuel adressé aux 700 000 syndiqués de la CGT.
- 2007-2011 : Marie-Claire Lamoure (rédactrice en chef) et Jean-François Jousselin (directeur des rédactions)
Les « domiciles » de la Vie ouvrière
- octobre 1909 : 46 Rue Dauphine, Paris 6e. Local loué par Pierre Monatte et Maurice Harmel.
- janvier 1911 : 96 quai de Jemmapes, Paris 10e[51]
- 1921 : 144 rue Pelleport, Paris 20e.
- 1929 : 116 boulevard de La Villette, Paris 19e[52]
- 1933 : 33 rue de la Grange-aux-belles, Paris 10e
- 1937 : 3 avenue Mathurin-Moreau, Paris 19e
- 1957 : 18 rue des Fêtes, Paris 19e
- 1968 : 33 rue Bourret, Paris 19e
- 1993 : 263 rue de Paris, Montreuil, Seine-St-Denis
Notes et références
- Officiellement, la Vie ouvrière devient « le journal hebdomadaire de la CGT » le 8 avril 1952. Cf. la reproduction de la une dans Denis Cohen, Valère Staraselski, 1909-2009 Un siècle de Vie ouvrière, ouvrage cité en sources, page 86.
- Ces deux ouvrages sont cités en sources de cet article.
- Des publications ont trait à l'histoire des syndicats. Il ne semble pas que des études universitaires soient publiées sur la presse syndicale nationale.
- La seule lettre majuscule du titre est le "V" du mot Vie, ibid. page 10.
- Monatte se syndique vers 1902-1903 au Syndicat des employés de Librairie; à partir de 1904, correcteur d'imprimerie il est membre du Syndicat de sa profession, membre de la Fédération du Livre CGT. Voir les ouvrages de Colette Chambelland consacrés à ce syndicaliste
- La CGT dispose depuis 1900 d'un journal hebdomadaire, La Voix du Peuple et en 1911 d'un quotidien La Baille syndicaliste.
- En mai 1909 une grève générale proclamée pour venir en soutien aux postiers grévistes échoue, cf. Christian Henrisey, Postiers en grèves 1906-1909, Comité d'entraide PTT-sud-est, 1995.
- Cf. Depuis 70 ans la VO, p. 22
- Voir Jacques Julliard, Fernand Pelloutier et les origines du syndicalisme d'action directe, pages 529-534, bibliographie de F. Pelloutier. Le livre de Pelloutier (associé à son frère) est un recueil d'articles « informatifs » et « éducatifs » publiés de 1897 à 1900 dans son journal l'Ouvrier des deux mondes
- Chiffres repris par les ouvrages cités
- La liste des membres du « noyau » de la Vie ouvrière est publiquement donnée en 1914 par la revue, et n'a rien de conspiratif. Cf. Cohen et Staralevski, page 10. Il convient d'y ajouter ceux qui ceux qui, présents en 1909, ne sont plus du "noyau" en 1914.
- L'unification des travailleurs de la métallurgie a lieu au congrès fondateur tenu du 28 au 30 mai 1909. Cf. Jacques Varin, Les hommes du métal, Fédération des travailleurs de la Métallurgie CGT-éditions Messidor, Paris 1986, pages 82-87.
- Christian Gras, Alfred Rosmer et le mouvement révolutionnaire international, introduction, pages 26-29.
- Cf. notice Charles Delzant, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 12, 1974, pages 17-18.
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 11.
- Ibid, pages 107-109.
- Vigneux, Draveil, Villeneuve-Saint-Georges où se déroulent les grèves "sanglantes" de 1908 sont en Seine-et-Oise
- Tous ces militants sont répertorié dans les différents volumes du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, période 1871-1914.
- Depuis 70 ans la VO, page 22.
- Bien que non inscrit dans la liste parue en 1914, tous les témoignages concordent pour inscrire Marcel Martinet dans ce groupe. Cf. notice Marcel Martinet, rédigée par Jean Prugnot, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 35, 1989.
- Les femmes et l'organisation syndicale avant 1914 a paru en 1966, voir bibliographie.
- ibid. pages 369-371.
- Marie Guillot est en 1922-1923 une des secrétaires de la CGTU
- Depuis 70 ans la VO, page 39.
- Ibid. p. 66-27.
- La composition de ce nouveau "noyau" est tirée de P. Monatte, Syndicalisme révolutionnaire et communisme, page 265.
- Depuis 70 ans,la VO, p. 48.
- Ibid. page 50
- Notice biographique de Gaston Monmousseau, dans Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, tome 4, Fayard, Paris, 1984, pages 429-432.
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 19.
- Depuis 70 la VO, page 54. Chambelland reste à la CGTU, où jusqu'en 1931 demeure un courant oppositionnel non négligeable.
- Ibid. page 77. L'organe officiel de la CGTU abandonne l'emblème communiste (faucille et marteau croisés) pour adopter celui des deux mains qui se serrent, traditionnel du mouvement ouvrier français
- La Vie ouvrière, 24 juin 1932, présentation reproduite dans l'ouvrage précédent, page 59
- Ibid page 79, chiffres d'origine syndicale
- La Une du numéro 1052 du 21 septembre 1939 est reproduite dans 1909-2009 un siècle de Vie ouvrière, page 49.
- Notice "Albert Désiré Clément", dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, volume 22, p. 352-353
- 1940-1944, les VO de la nuit, voir bibliographie.
- Il en est ainsi en 2011
- Cf. Dico Solo, Plus de 5 000 dessinateurs de presse et 600 supports, en France de Daumier à nos jours, AEDIS, Vichy, 2004. la Vie ouvrière est listée en page 879.
- Un siècle de Vie ouvrière, opus cité, page 21
- Ibid. page 22
- pour s'en tenir à ceux dont le dessin figure dans l'ouvrage cité précédemment
- la Vie ouvrière, N° 1314, pages 34-37.
- Malheureusement ce listage est partiel. la Vie ouvrière ne figure pas parmi les revues et magazines référencés par les auteurs du livre de base sur le sujet : Marie de Thézy, La Photographie humaniste, 1930-1960 histoire d'un mouvement en France, éditions Contrejour, paru en 1992.
- Cohen et Staraselski, op. cit. page 18.
- Depuis 70 ans la VO, page 77.
- Cohen et Staraselski, page 84-85.
- ibid. p. 101.
- Paul Delanoue (né en 1908 à Sonzay, Indre-et-Loire, mort en 1983 à Saint-Avertin, Indre-et-Loire) était instituteur, syndicaliste et militant communiste. Syndiqué à la Fédération unitaire de l'enseignement (CGTU), dès ses débuts professionnels, en 1926, il participe aux congrès de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement (organisation de l'Internationale syndicale rouge), dans les années 30. Clandestin dès 1940, il est à partir de 1943, rédacteur en chef du journal des enseignants L'École libératrice. À la Libération, il devient rédacteur en chef de La Vie ouvrière à la demande de Benoît Frachon. Il occupe ce poste jusqu'en mars 1946. Cf. notice Paul Delanoue, in dictionnaire biographique Mouvement ouvrier mouvement social de 1940 à mai 1968, tome 4.
- Fernand Leriche (né en 1914 à Paris) instituteur, militant syndical et communiste, devient journaliste à La Vie ouvrière en 1945. Il en est le rédacteur en chef de La Vie ouvrière jusqu'à la fin de l'année 1951, puis de février 1955 à décembre 1956. Cf. notice Frenand Leriche, in dictionnaire biographique Mouvement ouvrier mouvement social de 1940 à mai 1968, tome 7, à paraître, 2011.
- De novembre 1917 jusqu'en 1928 le local abrite La librairie du travail, entreprise d'édition dirigée par un militant passionné de transmission des savoirs, Marcel Hasfeld. Cf. Marie-Christine Bardouillet, La librairie du Travail, François Maspero éditeur, Paris, 1977.
- Les dates d'entrée dans les lieux sont incertaines à une année près. De même le transfert pour la Grange aux belles. Adresses et dates sont relevées sur les copies des une publiées dans les livres cités en sources...
Sources
Sur la Vie ouvrière et la Nouvelle vie ouvrière
- Collectif (Paul Delanoue, Fernand Leriche, Jean-Claude Poitou, Robert Telliez) : 1909-1979 depuis 70 ans la VO, éditions de la Vie ouvrière, Paris, 1979.
- Denis Cohen, Valère Staraselski : 1909-2009 Un siècle de Vie ouvrière, le cherche midi éditeur, 2009, Paris.<ISBN 978-2-7491-1003-5>
- Numéros « spéciaux » de la revue sur son histoire(période récente)
- la Vie ouvrière, 61e année-N° 1314 du 5-11-1969. spécial 60e anniversaire. 70 pages.
- la Vie ouvrière, 70e année-N° 1833 du 5 au 21 octobre 1979. 1909-1979. 62 pages.
- VO 2000, CGT, du 27 décembre 1982 au 2 janvier 1983. Numéro 2000 couplé avec la VO N° 2001 du 3 au9 janvier 1983. 44 pages. Les quatre pages de couvertures, doublées présentent en couleur 54 unes du journal parues entre 1944 et 1982. Une préface de Louis Viannet, nouvellement nommé directeur du journal explicite cette commémoration, alors que la gauche est au pouvoir : « Ce numéro 2000 se situe à un moment exaltant de la lutte des classes dans notre pays. L’enjeu est considérable, il s’agit de transformer la société. La Vie ouvrière a contribué à la marche en avant de la classe ouvrière et de l’ensemble des salariés. Elle a pour mission aujourd’hui d’éclairer le chemin, d’aider à déjouer les embûches (...) »
- l’hebdo de l’actualité sociale / la Vie ouvrière, N° 2883/324-10-15 décembre 1999.1909-1999, 90 ans de combats novateurs.
- Madeleine Guilbert, Les Femmes et l’organisation syndicale avant 1914, CNRS éditions, Paris, 1966.
- André Tollet, Jean-Claude Poitou : 1940-1944, les "V.O." de la nuit, "la Vie Ouvrière" clandestine, éditions de la Vie ouvrière, 1984.<ISBN 2-902-32308-5>
- Denis Cohen et Valère Staraselski, Un siècle de Vie Ouvrière, éditions du cherche midi. 2009 ISBN : 978-2-7491-1003-5
Sur Pierre Monatte et d’autres
- Colette Chambelland : Pierre Monatte, une autre voix syndicaliste, les éditions de l’atelier, 1999, Paris.
- Jean Maitron & Colette Chambelland : Syndicalisme révolutionnaire et communisme, les archives de Pierre Monatte, François Maspero éditeur, 1968, Paris, 462 pages
- Pierre Monatte (textes présentés par C. Chambelland) : La lutte syndicale, François Maspero éditeur, 1976, Paris.
- Christian Gras : Alfred Rosmer et le mouvement révolutionnaire international, François Maspero éditeur, 1971.
- Jacques Julliard : Fernand Pelloutier et les origines du syndicalisme d’action directe, éditions du Seuil, Paris, 1971.
- Slava Liszek : Marie Guillot, de l’émancipation des femmes à celle du syndicalisme, L’Harmattan éditeur, Paris, 1994. <ISBN 2-7384-2947-5>