Joseph Sulkowski
Joseph Sulkowski | ||
Józef Sułkowski par Antoni Brodowski, XIXe siècle. | ||
Naissance | 17 ou 18 janvier 1773 Palatinat de Poznań |
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Décès | (à 25 ans) Caire (Égypte) |
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Origine | Polonais | |
Allégeance | République française | |
Grade | Capitaine | |
Années de service | 1783 – 1798 | |
Conflits | Campagne d'Italie (1796-1797) Campagne d'Égypte |
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Faits d'armes | Bataille d'Arcole Bataille des Pyramides |
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Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 28e colonne. | |
Autres fonctions | Aide de camp du général Bonaparte | |
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Joseph Sulkowski, en polonais Józef Sułkowski, né en 1773 à Rydzyna (voïvodie de Poznań) et mort le 22 octobre 1798 au Caire, est un officier polonais entré au service de la France et aide de camp du général Bonaparte de 1796 à 1798.
Biographie
Joseph Sulkowski est le fils naturel du prince François de Paule. Il appartient à l'illustre famille des Sułkowscy (pl) dont le prince August Kazimierz Sułkowski (pl), apparenté à de nombreuses familles régnant en Europe. Après avoir été élevé dans le palais d'un de ses oncles, Joseph Sulkowski poursuit ses études chez le prince Auguste. Il y reçoit une éducation particulièrement soignée dans les langues et l'histoire militaire. Après la mort du prince Auguste en 1786, Joseph Sulkowski entre dans l'armée polonaise sous les ordres de Michał Zabiełło et prend part à la Guerre russo-polonaise de 1792 en Lituanie. Admirateur de la Révolution française, il obtient la naturalisation française en 1793 et épouse l'une des deux filles de l'orientaliste Jean Michel de Venture de Paradis qui participera à l'expédition d'Égypte.
De la Pologne à la campagne d'Italie
Sulkowski entre dans l'armée française le avec le grade de capitaine et est envoyé à l'armée d'Italie. En liaison avec Jean-Henri Dombrowski, il va être un des artisans de la formation des légions polonaises d'Italie. Il joue un rôle important pendant la première campagne d'Italie, réussissant notamment à prendre les batteries de Saint-Georges. Il est blessé à la bataille d'Arcole en novembre 1796. C'est à ce moment qu'il est remarqué par Bonaparte qui fait de lui son aide de camp.
Mort en Égypte
Sulkowski prend part à ce titre à la campagne d'Égypte. Le , il est blessé grièvement au combat de Salayeh. Le 22 août, il est nommé membre de l'Institut d'Égypte dans la section d'économie politique et dans une commission chargée d'établir un lexique franco-arabe. Durant la deuxième journée de la révolte du Caire, à la pointe du jour, le 22 octobre, Sulkowski est envoyé en reconnaissance à la tête d'une quinzaine de guides. À son retour, attaqués par les émeutiers, quatre guides se sauvent et tous les autres sont tués. Bonaparte écrit au Directoire le 27 octobre, à propos de Sulkowski : « Son cheval ayant glissé, il a été assommé. Les blessures qu'il avait reçues au combat de Salahieh n'étaient pas encore cicatrisées. C'était un officier des plus grandes espérances. » Selon Belliard, Bonaparte très affecté par la mort de Sulkowski, aurait aussi dit : « Il est mort, il est heureux. »
Son corps avait été jeté aux chiens par les insurgés.
Sulkowski fut, d'après les historiens les plus reconnus (dont Jean Tulard), l'aide de camp préféré de Bonaparte. Il laisse de nombreuses lettres et : Mémoires historiques, politiques et militaires sur les révolutions de la Pologne (1792 - 1794), la campagne d'Italie (1796, 1797), l'expédition du Tyrol et les campagnes d'Égypte (1798). Jean-Édouard Goby note aussi un article remarquable par sa précision et sa clarté dans La Décade Égyptienne sur la description de la route du Caire à Sâlehyeh"
Mort trop jeune, il a été apprécié par tous ceux qui l'ont côtoyé : Muiron, Vivant Denon, Bonaparte, Jullien, Carnot, Augereau, Bourrienne. Carnot voyait en lui un remplaçant potentiel du futur empereur. À l'annonce de sa mort, Bonaparte fut pris de remords. Alors que l'on demandait à Bonaparte, après la mort de son aide de camp, pourquoi il ne l'avait pas plus honoré de son vivant, celui-ci répondit : « Dès notre première rencontre, j'ai vu en lui un général en chef »[réf. nécessaire].
Bibl de souv. 356, S' Albin, I, 166 — 7,171. Bourrienne, II, 128-9:
Bonaparte me parla plusieurs fois de Sulkowski avec des regrets profondément sentis: « Je ne puis vanter assez le caractère, le beau courage, l'imperturbable sang-froid de mon pauvre Sulkowski. » me dit'il un jour et souvent depuis, m'en reparlant d'un ton vivement affecté: « Sulkowski aurait été loin, ç'aurait été un homme précieux pour celui qui entreprendrait de ressusciter la nation de ces nobles Polonais si justement récoltés du triple partage de leur pays et du joug qui pèse sur eux. »
Hommages
Il fait partie des 660 personnalités dont le nom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile. Après sa mort, une grande mosquée, avec un mur d'enceinte fortifié, située à la périphérie du Caire sur la route de Belbeis, et transformée en fort pouvant contenir 600 hommes et 600 chevaux, est appelée fort Sulkowski. Le nom de SULKOWKI (SULKOSKY) est inscrit sur l'Arc de Triomphe en 1836, sur le pilier sud en colonne 28, au-dessus des noms de LETURCQ (LETURC), MIREUR et DENOYER (DESNOYERS) tous tués en Égypte.