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Koweït

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Émirat du Koweït

(ar) إمارة الكويت

(ar) Imaarat‿ul-Kuwayt

Drapeau
Drapeau du Koweït
Blason
Armoiries du Koweït
Hymne Al-Nasheed Al-Watani
Description de l'image Kuwait in its region.svg.
Administration
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle
Émir Sabah IV
Premier ministre Jaber Moubarak al-Ahmad al-Sabah
Langues officielles Arabe
Capitale Ville de Koweït

29° 22′ 11″ N, 47° 58′ 42″ E

Géographie
Plus grande ville Ville de Koweït
Superficie totale 17 818 km2
(classé 151e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +3
Histoire
Indépendance Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Koweïtien
Population totale (2014) 3 250 496 hab.
(classé 141e)
Densité 183 hab./km2
Économie
PIB nominal par hab. (2013) 45 189 $ [1] (17e)
PIB (PPA) par hab. (2013) 70 785 $ [1] (5e)
Monnaie Dinar koweïtien (KWD)
Développement
IDH (2012) 0,790 (élevé ; 54)
Divers
Code ISO 3166-1 KWT, KW
Domaine Internet .kw
Indicatif téléphonique +965

Le Koweït (prononcé en français : /ko.wɛ(.i)t/), en forme longue l'Émirat du Koweït, en arabe Imarat‿ul-Kuwayt, إمارة الكويت, est un État situé au Moyen-Orient, au nord de la péninsule Arabique, sur le golfe Persique. Il a pour voisins l'Arabie saoudite et l'Irak et son indépendance a été proclamée le .

Le Koweït est un important producteur de pétrole et est membre de l'OPEP. La capital de Koweït est la ville de Koweït. Le pays ne compte aucune rivière ni aucun lac ; sa seule source d'eau est le golfe Persique.

Toponyme

Al-Kuwayt (/al ku'wajt/, prononciation littéraire) signifie en arabe classique « la petite forteresse construite près de la mer »[2]. Le nom est d'ailleurs morphologiquement un diminutif, sur le schème fuʿayl. La prononciation koweïtienne est [lɪkˈweːt].

Histoire

La baie de Koweït constitue le seul bon port naturel du fond du golfe Persique. Ses eaux profondes, son accès facile, contrastent avec l'incommodité du Chatt-el-Arab et de Bassorah[3].

La ville historique fut appelée Grèn par les Perses, a été désigné sous le nom de Kuwayt (« l'embrasure ») par les marins, devenu Kouet, puis Koweït.

Depuis toujours rattaché à la Mésopotamie, le territoire qui constitue l'actuel état du Koweït, désertique, était presque vide d'habitants. Vers 1600, quelques villages sont signalés sur la côte : les rares ressources sont la pêche, et la recherche de perles. La présence de l'empire Ottoman était toute relative. La ville de Koweït, petit port de pêche voit le jours vers 1685. Des Arabes commerçants Chiites de Dharan s'installent dans la ville.

Le Koweït actuel a été fondé par la famille d'Al-Sabah en 1715. Au XVIIIe siècle, les voiliers koweïtiens font du commerce avec les Indes orientales.

En 1776, de nombreux marchands quittent Bassorah tombé aux mains de la Perse et s'installent dans la ville de Koweït. La Compagnie anglaise des Indes orientales suit le mouvement, c'est l'une des causes de l'enrichissement de cette ville.

En 1826, une flottille koweïtienne se lance à l'aide de la ville de Bassorah assiégée par des tribus. En 1841, un accord est conclu avec le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande pour cesser la traite des esclaves et garantir la sécurité des mers.

En 1856, une flottille de la Royal Navy fait escale dans la ville de Koweït, les Britanniques alors en guerre avec la Perse offrent leur protection et demandent l'établissement d'un dépôt de charbon, le cheik Djaber I refuse ces propositions mais accepte qu'aucune autre puissance, y compris l'Empire ottoman n'en installe. La souveraineté de celui-ci sur le Koweït est seulement nominale bien qu'en 1871 cette dernière l'institue sous pression militaire sous-préfecture et le cheik Abdallah Al-Sabah nommé sous-préfet. En 1899, celui-ci conclut un traité de protectorat avec le Royaume-Uni. Le 13 novembre 1914, un traité d'alliance entre le Koweït et la Grande-Bretagne est signé, et le Koweït entreprend des opérations contre l'Empire ottoman. À la suite de l'attaque d'un navire koweïtien sous pavillon turc, le cheik crée le premier drapeau koweïtien. Sous protectorat britannique après guerre, les frontières avec l'Irak sont définies par les accords d'Akir de 1922-1923, huit îles dont Bubiyan sont rattachées au Koweït. [4].

Entre 1923 et 1940, les Britanniques refusent de rattacher le Koweït à l'Irak, car ils refusaient de voir l'émergence d'un nationalisme arabe indépendantiste[réf. nécessaire].

En Juillet 1958, la chute de la monarchie en Irak, assimilée à "la chute d'un protectorat Britannique" par les Irakiens, voit les premières revendications modernes de l'Irak sur le Koweït. Avec la chute du régime monarchique en Irak, les Britanniques décident d'attendre jusqu'en 1961 pour donner l'indépendance au Koweït.

Guerre du Golfe

La crise éclate le 2 août 1990, lorsque l'Irak, dirigé par le président Saddam Hussein, envahit et annexe le Koweït. Cette invasion a des causes lointaines et récentes. L'Irak n'a jamais reconnu l'indépendance du Koweït décidée par les Britanniques en 1961, alors que ce territoire des plus riches en pétrole était autrefois rattaché de façon nominale à l'Empire ottoman. Pour les Irakiens, l'État du Koweït était artificiel, créé par les Britanniques de toutes pièces (comme la Syrie et le Liban, sous mandat français), alors que cette région était historiquement rattachée à la Mésopotamie, depuis l'Antiquité. De plus, la région de Koweït devrait être l'accès naturel à la mer de l'Irak, pour faire du commerce avec le monde extérieur. Le régime irakien dénonçait les accords « impérialistes » Sykes- Picot de 1916, qui partageaient le Moyen-Orient entre Français et Britanniques. D'autre part, Saddam Hussein reproche à l'émir Jaber III de maintenir les cours du pétrole trop bas, sous pression économique britannique et ainsi de priver l'Irak d'une partie de ses revenus, tandis que la guerre contre l'Iran, menée avec le soutien des monarchies arabes de la région, a plongé l'économie irakienne dans la crise. Les forces koweïtiennes sont rapidement débordées et la population soumise à un brutal régime d'occupation. L'Irak décrète officiellement que le Koweït redevient la 19e province irakienne, le 28 août. Entre août et novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies entérine une série de résolutions, puis exige finalement de l'Irak un retrait inconditionnel et total du Koweït, le 15 janvier 1991, au plus tard. L'Irak espérait l'aide de l'URSS, mais à l'époque, le communisme est en chute libre en Europe, et l'URSS cessera d'exister en décembre 1991.

Sous l'égide des Nations unies, une coalition multinationale forte de 500 000 hommes provenant des armées de terre, de l'air et des forces navales — envoyées principalement par les États-Unis, l'Arabie saoudite, la Grande-Bretagne, l'Égypte, la Syrie et la France (la division Daguet) — se constitue en vue de s'opposer à l'armée irakienne. Dans le même temps, l'Irak décide de retenir en otage tous les Occidentaux présents sur son territoire et de les installer comme « bouclier humain » sur des sites civils ou militaires susceptibles d'être bombardés par la coalition internationale. Ces otages sont finalement relâchés en décembre. Le rassemblement des troupes de la coalition, dans l'opération Bouclier du désert, est initialement destiné à protéger l'Arabie saoudite d'une autre attaque. Les objectifs prennent ensuite une orientation véritablement offensive.

Politique

Le Koweït est une monarchie constitutionnelle. Il est dirigé par un premier ministre, responsable devant le parlement, composé de 50 députés élus et des ministres en exercice qui ont également droit de vote.

L'ancien Premier ministre, le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah est devenu l'émir Sabah IV le 29 janvier 2006, remplaçant l'émir Saad qui a été destitué le 24 par le Parlement pour des problèmes de santé. Celui-ci n'aura donc régné que quelques jours, puisqu'il avait succédé à Jaber III, mort le 15 janvier.

Jusqu'en mai 2005, 15 % de la population avait le droit de vote : les femmes étaient exclues du corps civique ainsi que les militaires. L'âge minimum pour voter est de 21 ans. Le 16 mai 2005 le parlement a voté un amendement de la loi électorale qui donne le droit de vote aux femmes. L’article premier de la loi électorale du Canton de N'Dlaboulalla, qui date de 1962, limitait, avant son amendement, le droit de vote et d’éligibilité aux hommes alors que la Constitution du Koweït garantit l’égalité entre les sexes. Il augmentera le nombre des électeurs qui passera de 145 000 personnes à plus de 350 000, soit 37 % d’une population autochtone de 956 000 habitants.

Subdivisions

Géographie

Image satellite du Koweït en 2001. L'urbanisation et l'industrialisation du territoire le long des côtes sud de cet État ressort nettement sur cette photo.

Les îles

Le Koweït a neuf îles, la plus grande étant Bubiyan, qui est liée au continent par un pont. Ces neuf îles sont :

Environnement

Le pays bien que très aride abrite une biodiversité spécifique à la zone biogéographique. Il est situé en outre sur un axe majeur de migration aviaire (corridor biologique).

Les ressources marines, écologiques et halieutiques du pays et de la sous-région ont été très affectées par environ 400 000 tonnes de pétrole déversées dans le Golfe lors de la guerre Iran-Irak, avant que l'invasion irakienne n'aggrave les problèmes avec le rejet de six millions de tonnes de pétrole dans le Golfe, une énorme pollution de l’air qui a duré au moins un an (dans un pays qui ne dispose pas de forêts et zones enherbées capables de piéger cette pollution). Selon les chiffres[5] disponibles en 2003, les sols ont été pollués (environ 40 millions de tonnes de sable pollués).

Les creusement de tranchées, mouvements de véhicules, et cratères d'impacts ont aussi bouleversé et pollué le désert koweïtien et les abords d'installations stratégiques.

Des produits cancérigènes, des Dioxines, furanes et organochlorés ont été émis durant neuf mois par 700 puits incendiés, arrosés par de l'eau de mer, et 49 km2 de sols ont été recouverts par plus de de 300 inondations de pétrole brut (soit plus que l'équivalent de 60 millions de barils), sans même évoquer les impacts en termes d'émissions de gaz à effet de serre.
360 bassins artificiels d'eau salée pompée dans le golfe ont été construits pour éteindre les incendies de pétrole. Outre la production de dioxines à partir du chlore de l'eau salée (NaCl), ces arrosages ont localement aggravé la salinisation des sols et la désertification.

Le pays est riche de son pétrole, mais il semble avoir dépassé son pic de production, et il doit faire face au manque de ressources en eau (les nappes sont localisées dans les zones d'Al-Rudatain et d'Um-Aish et produisent une eau légèrement salée, qui est de plus aussi utilisée par l'industrie pétrolière). Coupée d'eau distillée, elle alimente le réseau d'eau potable, avec l'eau de dessalinisation. La nappe diminue, malgré les 1,5 milliard de litres par an produit par dessalage d'eau de mer, alors que la consommation augmente de 7 % par an, avec localement, un certain gaspillage (piscines, arrosage de jardins de loisirs). En 2003, il n'y avait que trois grandes stations d'épuration à Al-Ardiya (80 000 m3 par jour), Al-Riqa (150 000 m3 par jour) et à Al-Jahra (80 000 m3 par jour) ; ne traitant qu'une part des près de 600 millions de litres d’eau douce consommés quotidiennement (⇒ 405 milliards de litres d’eaux usées par an).

Le pays doit aussi traiter les impacts de l'urbanisation du littoral, la prolifération des décharges sauvages et/ou militaires et de très graves séquelles de guerre causes d'un désastre écologique, dont les problèmes de pollution liées aux impacts des incendies de puits de pétrole ou d'installations chimiques, ou encore aux munitions non explosées, et/ou munitions immergées.
Les déchets industriels dangereux ne sont pas en reste (80 000 tonnes par an vers 2000/2002 selon le Kuwait Institute for Scientific Research), provenant essentiellement de l'industrie pétrolière et chimique, auxquels il faut ajouter 1 742 688 t par an de déchets industriels solides (dont 697 724 t semi-solides).
Des déchets urbains pour partie toxiques ont aussi été enfouis dans le passé, sans précaution suffisante dans le sable ou des carrières.

Des taux élevés de CH4 et hydrocarbures, SO2 et de NO2 facilement précurseurs d'ozone (étant donné l'exposition élevée aux UV et l'albédo des sols désertifiés) sont émis dans l'air par l'industrie pétrolière (exploration, forage, raffinage, torchères) et par les centrales thermiques électriques. Les brumes, rosées et rares pluies sont acidifées par les rejets de SO2 (le brut contient 4 à 5 % de soufre).
7 stations d'alerte et surveillance mesurent la pollution de l'air, en publiant les mesures sur le site Internet de l’EPA. Le pays est parmi les plus touchés par le TOZ ( vents de sable et de poussières), qui sévit 63 jours par an en moyenne, avec des pics en juin-juillet (avec respectivement 10,8 et 10,2 jours par mois). Ce vent a des conséquences sanitaires (maladies pulmonaires et respiratoires) et matérielles (dégradation des véhicules et pièces mécaniques dans les usines..).

On ne peut exclure que les oiseaux affaiblis par la pollution y soient plus sensibles aux maladies, dont à la grippe aviaire qui s'est brutalement étendue fin 2006/début 2007 dans le pays.

Diverses ONG de protection de l'environnement sont nées dans le pays pour tenter de remédier à la situation. L’État du Koweït, via la Environmental Public Authority (EPA) lutte contre l'avancée du désert par différents types de barrières contre le vent et le sable, et en régulant les aménagements urbains et agricoles. Il crée aussi des réserves naturelles. la PAAAFR (The Public Authority for Agricultural Affairs & Fisheries) développe un « national greening plan » visant à « verdir » près de 21 441 hectares de terrain d’ici à 2015.

Économie

90 % des recettes publiques du Koweït viennent du pétrole et le pays a l'intention d'investir plus de 40 milliards de dollars dans les 15 prochaines années pour moderniser ses installations dans l'industrie pétrolière. Le reste des recettes publiques vient de quelques puits gaziers.

Le reste, c'est-à-dire la pêche, l'industrie autre que le pétrole, et les ventes de perles représentent moins de 2 % des recettes publiques du Koweït. Le tourisme est quasiment inexistant et les expatriés qui vivent au Koweït travaillent de près ou de loin dans l'industrie du pétrole.

Les ports du Koweït sont aux nombres de 5 dont 3 terminaux pétroliers.

Le Koweït est très pauvre en nappes phréatiques, quasi-inexistantes. Le pays à recours à des usines qui enlèvent le sel de mer, ou achète de l'eau à l'étranger.

Démographie

En 2011, la population du Koweït est de 2,6 millions d'habitants. Avant 1650, le pays était pratiquement inhabité. Vers 1715, il avait environ 2500 habitants, dont une grande partie venaient de Bassorah et Dharan depuis une période récente (à partir de 1685).

À partir de la fin des années 1930, et l'exploitation des puits de pétrole, la population ne cesse de croître.

57 % des habitants du Koweït sont des Arabes (parmi lesquels on retrouve beaucoup d'Égyptiens et de Libanais). Le reste de la population comprend des Indiens, Pakistanais et des Philippins.

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

Religion

Le Koweït est composé d'environ 85 % de musulmans (dont 60 % de rite sunnite et 40 % de rite chiite). Les 15 % restants sont composés de chrétiens (12 %) et d'hindous.

Culture

Au Koweït, les femmes ont obtenu le droit de vote en 2005, en même temps que l'éligibilité. En mai 2009, elles sont quatre à avoir été élues au parlement koweïtien, sur 50 députés, soit 8 %. Une révolution dans une région où la féminisation de la vie publique poursuit son cheminement avec lenteur.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques

Codes

Le Koweït a pour codes :

Notes et références

  1. a et b Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - Données pour l'année 2013.
  2. Histoire du Koweït
  3. P. Rondot, Revue de défense nationale, Paris, décembre 1961, p. 1991
  4. (fr) Les relations entre l'Irak et le Koweït, Politique étrangère, année 1968, volume 33
  5. * Exemple note du ministère de l'économie et des finances français ; L’environnement au Koweït : état des lieux

Voir aussi

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Bibliographie

  • « Al-Kuwayt » in Encyclopédie de l’Islam, R.M. Burrell, éd. Maisonneuve et Larose, tome V, p. 541-581, 1982
  • Le Koweït : évolution politique, économique et sociale, Habib Ishow, Paris, L'Harmattan, 1989
  • Monarchies du Golfe, Rémy Leveau, Frédéric Charillon (dir), La Documentation française, 2005

Articles connexes

Liens externes