Taiyō Matsumoto
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松本大洋 |
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Naoko Kudō (d) |
Conjoint | |
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Santa Inoue (cousin) |
Taiyō Matsumoto (松本 大洋, Matsumoto Taiyō ) est un auteur de manga né le à Tokyo, au Japon.
Auteur de manga au style particulier, il est surtout connu pour Amer Béton et Ping-pong, adapté en série d'animation.
Biographie
Taiyō Matsumoto est né le [1] à Tokyo, au Japon. Pendant sa jeunesse, il pratique le football dans le club de l'école. Encouragé par sa mère, il découvre les manga de Akimi Yoshida et de Katsuhiro Ōtomo, notamment Dômu. Influencé ensuite par son cousin Santa Inoue, il rejoins le club de manga ; il dessine son premier manga à 18 ans.
Après avoir remporté le concours « Comic Open Contest » du magazine Comic Morning, il fait ses débuts comme professionnel chez Kōdansha[2] et publie Straight, une bande dessinée sur le baseball, dans le magazine Morning en 1988-1989. Après avoir remporté le prix "Afternoon des jeunes auteurs" avec Straight[3], son éditeur l'envoie en tant que dessinateur sur le Paris-Dakar. Il trouve en France des bandes dessinées de Moebius et de Miguelanxo Prado[4] qui lui donnent l'idée de mêler bande dessinée européenne et japonaise pour atteindre le style graphique qui lui est propre.
En 1990, il passe dans le magazine concurrent Big Comic Spirits, édité par Shōgakukan. Il y publie Zer, histoire se déroulant dans le monde de la boxe puis Hana Otoko. En 1993, Shōgakukan publie un recueil de diverses histoires courtes, Printemps bleu. La même année, Matsumoto entame la publication d’Amer Béton, qui lui vaut la célébrité. Les trois albums se vendent à plus de 100 000 exemplaires et la série est représentée au théâtre à partir de 1995). Malgré ce succès, Matsumoto décide de participer au lancement d'un nouveau magazine, Comic Are!, pour lequel il crée Frères du Japon. L'expérience est de courte durée puisque dès 1996, il revient dans Big Comic Spirits avec Ping-pong, nouvelle série de sport à succès bien que, fidèle à son habitude, Matsumoto se limite à cinq volumes.
En 1997, Matsumoto entame sa nouvelle œuvre, Gogo Monster, mais celle-ci, jugée trop difficile, n'est pas publiée dans Big Comic Spirits, et les lecteurs doivent attendre 2000 pour que cette œuvre très personnelle paraisse, directement en album. En 2000 débute également dans Ikki, le supplément underground de Big Comic Spirits, la publication de Number Five, qui s'y achève en 2005. Ses huit volumes en font la plus longue série de Matsumoto. Devenu un auteur culte, Matsumoto y est libre de déployer tous ses thèmes fétiches. C'est durant la publication de Number Five, en 2002, que sortent sur les écrans japonais ses deux premières adaptations cinématographiques : Ping-pong de Fumihiko Sori puis Printemps bleu de Toshiaki Toyoda. L'année suivante, Takeshi Watanabe réalise une suite à Printemps bleu intitulée Revolver qui n'est pas diffusée au cinéma. Enfin, l'adaptation d’Amer Béton en dessin animé sort sur les écrans japonais le 23 décembre 2006 au Japon puis dans d'autres pays, dont la France le 2 mai 2007. Réalisée par Michael Arias, cette adaptation est très fidèle.
Matsumoto revient dans Big Comic Spirits en 2006 avec Le Samouraï bambou qui marque son retour à un genre plus classique : la bande dessinée de samouraï. Pour la première fois, il travaille avec un scénariste, l'écrivain Issei Eifuku. Une fois cette histoire au rythme lent achevée, Matsumoto initie en 2010 Sunny, une série basée sur les souvenirs de sa jeunesse.
En 2019, au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême Matsumoto se voit consacrer une exposition rétrospective exceptionnelle sur l'ensemble de sa carrière[5] rassemblant près de 200 œuvres originales[6].
Style
Il développe un univers original, onirique et étrange à travers des mangas dont le style graphique et la narration sont très éloignés de la majorité des productions commerciales japonaises. Ses histoires courtes sont autant de poèmes graphiques prenant souvent place dans des univers mêlant sport, amitié et non-sens.
Influences
Lors de son passage en France, l'auteur indique avoir été marqué par des auteur de bande dessinée franco-belge tel que Enki Bilal, Prada ou encore Moebius (Jean Giraud)[7]
Œuvres
Au Japon
Bande dessinée
- Straight (ストレート ), dans Morning, 1988-1989. Publié en 2 volumes par Kōdansha.
- Ten to men (点&面 ), dans Morning, 1990. Publié en 1 volume par Kōdansha.
- Zero, dans Big Comic Spirits, 1990-1991. Publié en 2 volumes par Shōgakukan.
- Hana otoko (花男 ), dans Big Comic Spirits, 1991-1992. Publié en 3 volumes par Shōgakukan.
- Printemps Bleu (青い春, Aoi haru ), Shōgakukan, 1993. Recueil d'histoires courtes parues dans Big Comic Spirits.
- Amer Béton (鉄コン筋クリート, Tekkon kinkurito ), dans Big Comic Spirits, 1993-1994. Publié en 3 volumes par Shōgakukan.
- Frères du Japon (日本の兄弟, Nihon no kyodai ), dans Comic Are!, 1994-1995. Publié en un volume par Magazine House.
- Ping-pong (ピンポン, Pin pon ), dans Big Comic Spirits, 1996-1997. Publié en 5 volumes par Shōgakukan.
- Gogo Monster (GOGOモンスター, GOGO monsutā ), Shōgakukan, 2000. Publié directement en album.
- Number Five (ナンバーファイブ―, Nanbā faibu ), dans Ikki, 2000-2005. Publié en 8 volumes par Shōgakukan.
- Le Samouraï bambou (竹光侍, Takemitsu zamurai ), scénario de Issei Eifuku, prépublié dans Big Comic Spirits, 2006-2010. Publié en 8 volumes par Shōgakukan.
- Sunny (サニー ), dans Ikki, 2010-2015. Publié en 6 volumes par Shōgakukan.
- Les Chats du louvre (Louvre no neko), prépublié dans Big Comic original, 2016-2018. Publié en 2 volumes par Shōgakukan.
Illustration
- 100, Shōgakukan, 1995. Artbook
- 101, Shōgakukan, 1999. Artbook
- Mazasu hikarino sakini arumono soshikuha paradaisu (メザスヒカリノサキニアルモノ若しくはパラダイス ), auto-édition, 2000. Adaptation d'une pièce de théâtre
- Hana (花 ), auto-édition, 2005. Édition augmentée du précédent.
Traductions en français
- Amer Béton, Tonkam, 3 vol., 1996 / édition intégrale 1 vol., 2007, 2019
- Frères du Japon, Tonkam, 2000
- Printemps Bleu (trad. Akinori Matsumoto), Tonkam, 2001
- Ping-pong, Delcourt, coll. « Mangas », 5 vol., 2003-2004/ édition intégrale 2 vol., 2019
- Number Five (trad. Thibaud Desbief), Kana, coll. « Made In », 8 vol., 2004-2006
- Gogo Monster, Delcourt, coll. « Manga », 2005
- Le Samouraï bambou (dessin), avec Issei Eifuku (scénario), Kana, coll. « Made In », 8 vol., 2009-2011
- Sunny, Kana, coll. « Big Kana », Publié en 6 volumes, 2014-2016
- Les Chats du Louvre, Futuropolis et Louvres Editions, Publié en 2 volumes, 2017-2018
- Zero, Pika, coll. « Pika Graphic », Publié en 1 volume, 2018
Distinctions
Récompenses
- 2007 : Prix de l'excellence au Japan Media Arts Festival pour Le Samouraï bambou[8]
- 2008 : Prix Eisner de la meilleure édition américaine d'une œuvre internationale (Japon) pour Amer Béton
- 2011 : Prix culturel Osamu Tezuka pour Le Samouraï bambou[9]
- 2017 : Prix Micheluzzi de la meilleure série de bande dessinée étrangère pour Sunny
Nominations
- 2012 : sélection officielle du 39e festival international de la bande dessinée d'Angoulême pour Le Samouraï bambou
- 2015 : sélection officielle du 42e festival international de la bande dessinée d'Angoulême pour Sunny
Sources
- (ja) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en japonais intitulé « 松本大洋 » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
- « Taiyo Matsumoto (b. 25 October 1967, Japan) » — Comiclopedia
- « He gained his first success through the Comic Open contest, held by the magazine Comic Morning, which allowed him to make his professional debut. » — Comiclopedia
- « Matsumoto, Taiyou », sur bedetheque.com : « [...] il reçoit le prix "Afternoon" des jeunes auteurs, décerné par les éditions Kôdansha. »
- « Quand j’avais vingt ans, je suis venu à Paris pour participer à un article sur le Paris-Dakar. Comme ça ne m’intéressait pas du tout, j’ai fait la tournée des librairies et j’ai découvert la bande dessinée franco-belge, Bilal, Moebius. » - Entretien par Xavier Guilbert
- « Exposition Taiyō Matsumoto, dessiner l'enfance - Festival de la Bande Dessinée », sur www.bdangouleme.com (consulté le )
- « Angoulême 2019 : l’expo Matsumoto », sur BoDoï (consulté le )
- « Taiyou Matsumoto raconte volontiers qu'après Straight, son éditeur l'a envoyé en France […] Depuis ce voyage, il apprécie beaucoup Moëbius, Enki Bilal et Prada qui restent les auteurs qui l'ont le plus marqués. » — « Matsumoto, Taiyou », sur www.bedetheque.com
- (en) « Coo, Gurren-Lagann, 'Kafka' Win Media Arts Awards », sur Anime News Network, (consulté le )
- (en) « 15th Tezuka Osamu Cultural Prize Winners Announced », sur Anime News Network, (consulté le )
Bibliographie
- Monographie
- Stéphane Beaujean, Blanche Delaborde, Xavier Guilbert et Daniel Pizzoli, Taiyō Matsumoto : Dessiner l'enfance, Angoulême, 9e Art+ éditions, , 170 p. (ISBN 9782953690255).
- Interviews
- Interview par Xavier Guilbert, « Matsumoto Taiyô », entretien pour le volume 2 de KABOOM, réalisé lors du Toronto Comic Arts Festival, le , retranscrit et traduit du japonais par Aurélien Estager, sur du9.org, .
- Interview par Marius Chapuis, « Taiyō Matsumoto : "Il se creusait une distance entre moi et ces enfants qui habitent mon œuvre" », entretien réalisé lors du trajet en train de Paris-Montparnasse à Angoulême, à l'occasion de l'exposition Dessiner l’enfance, rétrospective Taiyō Matsumoto au Musée d'Angoulême dans le cadre du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, sur liberation.fr, .
- Interview par Pauline Croquet, « Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches », entretien avec Stéphane Beaujean directeur artistique du FIBD et commissaire de l'exposition Dessiner l’enfance, rétrospective Taiyō Matsumoto au Musée d'Angoulême.
- Articles
- (en + de + fr + ja) Masanao Amano, Manga Design, Cologne, Taschen, coll. « Mi », , 576 p., 19,6 cm × 24,9 cm, broché (ISBN 978-3-8228-2591-4, présentation en ligne), p. 466-469édition multilingue (1 livre + 1 DVD) : allemand (trad. originale Ulrike Roeckelein), anglais (trad. John McDonald & Tamami Sanbommatsu) et français (trad. Marc Combes)
- (en) « Taiyo Matsumoto », sur Comiclopedia (consulté le )
- Stéphane Beaujan, « Un mangaka pas comme les autres. L'art de Taiyō Matsumoto », Les Cahiers de la bande dessinée, no 6, , p. 70-79
- Pauline Croquet, « Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches », Le Monde, (lire en ligne).
- Julien et Jean Christian Fonteyne, « Taiyo Matsumoto », Ekllipse, Semic, no 7, , p. 15-21
- Patrick Gaumer, « Matsumoto, Taiyô », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 576.
- Cyril Lepot, « Espace de jeux et jeu d'espaces dans l'œuvre de Taiyō Matsumoto », dans Boris Eizykman (dir.), Plates-bandes à part. Esthétique de la bande dessinée, La Lettre volée, 2013, p. 231-250. (ISBN 9782873173760)
- Cyril Lepot, « Errance dans les ruelles graphitiques de Matsumoto Taiyō, Proteus n°3, 2012, p. 54-66.
Annexes
Liens externes
- Ressources relatives à la bande dessinée :
- (ja) Site officiel de l'auteur : « 小学館 松本大洋の本 », sur Shōgakukan
- (ja) Site officiel d'Amer Béton : « 映画「鉄コン筋クリート」公式サイト »