Les Damps
Les Damps | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Seine-Eure |
Maire Mandat |
René Dufour 2020-2026 |
Code postal | 27340 |
Code commune | 27196 |
Démographie | |
Gentilé | Dampsois |
Population municipale |
1 347 hab. (2021 ) |
Densité | 284 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 08″ nord, 1° 10′ 23″ est |
Altitude | Min. 2 m Max. 129 m |
Superficie | 4,74 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-de-l'Arche |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.lesdamps.fr |
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Les Damps est une commune française du département de l'Eure et de la région Normandie.
Géographie
Localisation
Les Damps se trouve à un kilomètre de Pont-de-l'Arche, à 20 kilomètres au sud de Rouen et à 35 kilomètres au nord d'Évreux le long de la route Val-de-Reuil - Elbeuf. Elle se trouve en bordure de l'Eure.
Hydrographie
La commune est riveraine de la Seine.
Voies de communication et transports
La commune est desservie par la ligne 390 ROUEN - EVREUX du Réseau VTNI.
Toponymie
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté sous les formes ad Archas usque As Danas dicitur à la fin du Xe siècle[2], Archas qua dicitur : As dans vers 1015, in portu Dancs vers 1021 - 1025 (Fauroux 32), ville que dicitur Asdans en 1025 (Fauroux 36), statio navum apud Hasdans à la fin du XIe siècle (chez Guillaume de Jumièges), Asdans qui lors Arches appelée au XIIe siècle (dans le Roman de Rou de Wace)[3], Sanctus Petrus des Dans en 1258 (cartulaire de Bonport), Lesdans en 1631 (Tassin, Plans et profilz), Les Dens en 1738 (Saas), Le Dans (Danville, sans date), Les Dans en 1814 (Rever)
Étymologie
François Rever situe aux Damps la station d’Uggade, indiquée par l'itinéraire d'Antonin entre Rouen et Évreux, à la suite des découvertes de médailles romaines et de constructions antiques[4]. Cependant, elle se trouvait plus vraisemblablement à Caudebec-les-Elbeuf[5].
Les Vikings se sont installés dans la région, on les appelait en latin médiéval Nor[t]manni ou Dani. C'est ce second vocable qui a donné, par l'intermédiaire de l'ancien français Dan, au pluriel Dans, son nom au village Les Dans « Les Damps », c'est-à-dire « les Danois »[6].
Il existe vraisemblablement un lien avec le nom Maresdans, lieu cité comme étant celui choisi pour la fondation de l'abbaye Notre-Dame de Bonport en 1189. Il est situé en aval de Pont-de-l'Arche, alors que les Damps se trouve en amont. Cela montre, selon François de Beaurepaire, l'ancienne extension du territoire des Damps, Maresdans signifiant apparemment « mare dans (sur le territoire) Les Damps » ou « mare chez les Damps (les Danois) »[5]. L'ancien français Dan (pluriel Dans) est tout à fait comparable à l'anglais Dane (pluriel Danes, moyen anglais Dan, Dane). Quant au latin médiéval Dani trouvés dans les textes, il doit se comprendre Dānī qui est un nominatif masculin pluriel, emprunt tardif à l'ancien norrois Danir. Le substantif Danois (anciennement Daneis cf. Oger li Daneis vers 1100, Chanson de Roland, v. 3033) résulte d'un emploi substantivé de l'ancien adjectif masculin daneis devenu également danois en français moderne. En revanche, l'adjectif féminin danesche « danoise » a disparu, alors qu'il est bien attesté dans les textes médiévaux : la danesche parleure « la langue norroise », la danesche manere, etc. L'ancien normand daneske se rencontre dans un toponyme du pays de Caux : Necqueville (Hautot-Saint-Sulpice, Danesquevilla 1257).
Remarque : La même rectification graphique par l'addition d'un p intercalaire Dam-p-s, a affecté la commune de Dampsmesnil située également dans l'Eure. Elle est en effet attestée sous les formes Dom Maisnil (1051 - 1066), Dammesnil (1266) et Dommenil (1828). Le p intercalaire n'a pas lieu d'être : il n'est pas étymologique, il s'agit d'une fantaisie apparue à l'époque moderne, peut-être par anglomanie cf. anglais damp « humidité », adjectif damp « humide ».
Histoire
Moyen Âge
Vers 1020, Richard II a légué aux moines de Saint-Père deux seines (filets de pêche) dans le port des Dancs. En 1023, il a aussi accordé aux moines de Fécamp des pêcheries aux Damps. En 1024, il a donné à l’abbaye de Jumièges l’église des Damps.
Temps modernes
Le , une ordonnance de Louis XIV a permis la culture du tabac aux Damps.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[8].
En 2021, la commune comptait 1 347 habitants[Note 1], en évolution de +0,6 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Une usine du début de la Première Guerre mondiale (usine des fils Prieur (chaussures) ;
- Une chapelle du milieu du XIXe siècle (bords de l'Eure). Le diocèse catholique d'Évreux en est l'affectataire par l'intermédiaire de la paroisse Saint-Pierre-des-Deux-Rives qui dessert cette église.
- Un corps de ferme du XVIe siècle (ferme de la Côte) ;
- Une maison du XVIe siècle (la maison de la "Dame Blanche", rue des Carrières).
Personnalités liées à la commune
- Eustache-Hyacinthe Langlois, artiste né à Pont-de-l'Arche en 1777 et mort à Rouen en 1835, possédait des terres, dont une île, et une demeure au Val des Damps.
- Octave Mirbeau, chantre de l'anarchie, a habité de 1889 à 1893 une location du Val des Damps. Il cherchait un cadre enchanteur, comme en témoigne sa correspondance (notamment avec Monet, Rodin). S'il appréciait celui local, il avait de quoi justifier sa révolte contre le capitalisme non régulé par l'État. En effet, l'écrivain s'est installé alors qu'une épidémie d'influenza touchait la population de Pont-de-l'Arche et des Damps, notamment, les travailleurs de l'industrie du chausson. Ceux-ci ne bénéficiaient pas d'aides gouvernementales et le bureau de bienfaisance local ne suffisait plus à subvenir aux besoins de travailleurs réduits au chômage. Octave Mirbeau a appuyé les requêtes au maire, n'a rien obtenu et a écrit une nouvelle, intitulée « Les abandonnés », plaçant un miroir à peine déformant devant le gouvernement de Jules Méline, qui ne pouvait que constater la misère et la vétusté de ses institutions sociales... encore dévolues à la charité et ses aléas.
- Ludovic Carrau (1842-1889), philosophe spiritualiste, à ne pas confondre avec Elme-Marie Caro (1826-1887), philosophe et académicien fort apprécié des dames, comme l'a fait plaisamment Octave Mirbeau dans un de ses articles du Figaro en 1889[11]. Mirbeau s'est expliqué sur cette confusion dans un autre article, « Une page d'histoire », paru dans Le Figaro le .
- André de Fouquières (1874-1959), arbitre des élégances et frère du chef du protocole au ministère des Affaires Étrangères, possédait une belle propriété dans les années 1930 en face du confluent de l'Eure et de la Seine. Sa demeure tomba "en démence", comme on dit en Normandie, pendant la Seconde Guerre mondiale et après le conflit.
- Pierre Mendès France, élu député de la circonscription de Louviers en 1932, l'a été ensuite comme conseiller général de Pont-de-l'Arche. Les Damps votait alors pour les candidats du parti radical à près de 70 % et a bien accueilli Pierre Mendès France, futur président du Conseil, qui a tissé des liens avec les Dampsois et accordé des subventions pour financer les équipements répondant à l'arrivée d'habitants (groupe scolaire, quartiers).
- Catherine Delaunay, musicienne, clarinettiste y a élu domicile.
Héraldique
Ces armes peuvent se blasonner ainsi aujourd’hui : |
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Dudon de Saint-Quentin, De moribus et actis primorum Normanniæ ducum, éditions J. Lair, p. 153-154.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3), p. 99-100.
- François Rever, Mémoires sur les ruines du Vieil-Évreux, département de l'Eure, Ancelle, 1827.
- Beaurepaire 1981, p. 57.
- Selon la proposition de Marcel Baudot in Beaurepaire 1981, p. 57.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Voir « La Maison du philosophe », Le Figaro, 21 septembre 1889]
Voir aussi
Bibliographie
- Armand Launay, L'Histoire des Damps et des prémices de Pont-de-l'Arche : corpus d'études sur un village de Normandie, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, , 246 p., broché (ISBN 978-2-84706-234-2)
- Louis-Étienne Charpillon et Anatole Caresme, Dictionnaire Historique de toutes les communes du département de l’Eure, Les Andelys, Éditions Delcroix, 1868, 960 p.